Musée Emmanuel Liais, Cherbourg-Octeville

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Le premier musée de Cherbourg ouvre ses portes en 1832 dans une salle de l’hôtel de ville. Les collections du cabinet de curiosités du collectionneur et archéologue amateur, François-Henri Duchevreuil, côtoient alors la série de remarquables tableaux offerts par Thomas-Henry et de nombreux objets donnés à la Ville par les membres de la Société Académique. D’autres dons importants viennent compléter cette collection éclectique : l’ancien sous-préfet de Cherbourg, le docteur Louis-Auguste Bonnissent, donne une stèle égyptienne de la XII e dynastie, les officiers de marine, François Laurens de Choisy et Anne-François Troude, offrent le précieux cratère grec de Mêlos et le sarcophage égyptien avec sa momie expertisée par Champollion, tandis qu’Augustin Asselin, ancien maire de Cherbourg et directeur de la Société Académique, propose des objets gallo-romains collectés en 1829 sur le site des Mielles de Tourlaville. Les objets et spécimens ramenés des contrées exotiques par les voyageurs, administrateurs coloniaux, officiers de marine ou militaires en garnison lointaine, enrichissent progressivement le cabinet d’antiquités et d’histoire naturelle toujours hébergé au sein de l’hôtel de ville. A l’aube du XX e siècle, ce qui est pompeusement qualifié de musée d’ethnographie et d’histoire naturelle est relégué dans deux mansardes de la mairie et ressemble plutôt au magasin d’un marchand de bric-à-brac, selon la presse de l’époque. Mais, en 1900, Emmanuel Liais, astronome, explorateur, hydrographe et météorologue, ancien directeur de l’observatoire astronomique de Rio de Janeiro, lègue ses biens à la ville de Cherbourg, dont il a été maire durant 10 ans. Parmi eux, sa maison d’habitation et son parc botanique. Ce legs providentiel permet de déménager les collections du musée d’ethnographie et d’histoire naturelle. Depuis 1910, la présentation des collections n’a guère changé… Aujourd’hui encore, le muséum conserve l’esprit des cabinets de curiosités de jadis, privilégiant l’accumulation d’objets de toutes sortes et de toutes provenances. Ce choix délibéré en fait, aux yeux des ethnologues, un musée dans un musée. Un cabinet de curiosités à Cherbourg-Octeville < Renseignements pratiques < Muséum Liais Rue de l’Abbaye - 50100 Cherbourg-Octeville Tel. 02 33 53 51 61 www.ville-cherbourg.fr < Horaires < Mai à septembre : tous les jours de 10h à 12h et de 14h à 18h, sauf le dimanche matin et le lundi matin Octobre à avril : du mercredi au dimanche, 14h à 18h < Entrée gratuite < Vous êtes enseignant et souhaitez revenir avec votre classe ? Préparez votre visite avec le service éducatif des musées de Cherbourg-Octeville : mallettes et pistes pédagogiques, pro- positions de parcours, documentations spécifiques… sont à votre disposition. N’hésitez pas ! < Contact : Nelly Giard au 02 33 23 39 54 ou [email protected]r Service educatif L histoire du mus3um Liais Emmanuel LIAIS Photos : JM Enault, Ville de Cherbourg-Octeville - Imprimé sur papier recyclé

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Présentation du musée Emmanuel Liais à Cherbourg-Octeville

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Page 1: Musée Emmanuel Liais, Cherbourg-Octeville

Le premier musée de Cherbourg ouvre ses portes en 1832 dans une salle de l’hôtel de ville. Les collections du cabinet de curiosités du collectionneur et archéologue amateur, François-Henri Duchevreuil, côtoient alors la série de remarquables tableaux offerts par Thomas-Henry et de nombreux objets donnés à la Ville par les membres de la Société Académique. D’autres dons importants viennent compléter cette collection éclectique : l’ancien sous-préfet de Cherbourg, le docteur Louis-Auguste Bonnissent, donne une stèle égyptienne de la XIIe dynastie, les officiers de marine, François Laurens de Choisy et Anne-François Troude, offrent le précieux cratère grec de Mêlos et le sarcophage égyptien avec sa momie expertisée par Champollion, tandis qu’Augustin Asselin, ancien maire de Cherbourg et directeur de la Société Académique, propose des objets gallo-romains collectés en 1829 sur le site des Mielles de Tourlaville.Les objets et spécimens ramenés des contrées exotiques par les voyageurs, administrateurs coloniaux, officiers de marine ou militaires en garnison lointaine, enrichissent progressivement le cabinet d’antiquités et d’histoire naturelle toujours

hébergé au sein de l’hôtel de ville. A l’aube du XXe siècle, ce qui est pompeusement qualifié de musée d’ethnographie et d’histoire naturelle est relégué dans deux mansardes de la mairie et ressemble plutôt au magasin d’un marchand de bric-à-brac, selon la presse de l’époque.Mais, en 1900, Emmanuel Liais, astronome, explorateur, hydrographe et météorologue, ancien directeur de l’observatoire astronomique de Rio de Janeiro, lègue ses biens à la ville de Cherbourg, dont il a été maire durant 10 ans. Parmi eux, sa maison d’habitation et son parc botanique. Ce legs providentiel permet de déménager les collections du musée d’ethnographie et d’histoire naturelle. Depuis 1910, la présentation des collections n’a guère changé…Aujourd’hui encore, le muséum conserve l’esprit des cabinets de curiosités de jadis, privilégiant l’accumulation d’objets de toutes sortes et de toutes provenances. Ce choix délibéré en fait, aux yeux des ethnologues, un musée dans un musée.

Un cabinet de curiosités à Cherbourg-Octeville

< Renseignements pratiques <

Muséum LiaisRue de l’Abbaye - 50100 Cherbourg-Octeville

Tel. 02 33 53 51 61 www.ville-cherbourg.fr

< Horaires <

Mai à septembre : tous les jours de 10h à 12h et de 14h à 18h, sauf le dimanche matin et le lundi matin

Octobre à avril : du mercredi au dimanche, 14h à 18h

< Entrée gratuite <

Vous êtes enseignant et souhaitez revenir avec votre classe ? Préparez votre visite avec le service éducatif des musées de Cherbourg-Octeville : mallettes et pistes pédagogiques, pro-positions de parcours, documentations spécifiques… sont à votre disposition. N’hésitez pas !

< Contact : Nelly Giard au 02 33 23 39 54 ou [email protected]

Service

educatif

L’histoire du mus3um Liais

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l Le règne minéral et animal

La première salle du muséum réserve une large part au règne minéral : une riche collection de géologie et de paléontologie régionale, d’un grand intérêt scientifique, occupe les deux murs principaux de la pièce. Des trilobites précambriens aux petits os de dinosaures, la pièce est remplie de témoins de l’histoire de l’évolution de la vie sur terre. Le monde animal est également bien représenté avec des oiseaux de tous les continents : oiseau du paradis d’Amérique du Sud, cardinal rouge de Virginie, couroucou d’Afrique, toucan de Guyane… mais aussi des mammifères avec un singe laineux américain, des lémuriens malgaches, des tatous… Et, pour la petite histoire, les phoques empaillés s’appellent Léon et Arthur et sont d’anciens pensionnaires du Jardin public de la ville…

Rez-de-chaussee : l’histoire naturelle sous toutes ses formes

Le rez-de-chaussée du muséum Liais est entièrement consacré aux collections d’histoire naturelle : mammifères naturalisés, oiseaux, papillons, insectes… il y en a pour tous les goûts !

Premier etage : voyage a travers les cultures du monde

Le premier étage est consacré, quant à lui, aux collections ethnographique et archéologique. Tentures chinoises, kayak inuit, masques africains, haches en bronze… vous transportent dans l’espace et dans le temps.

6 Toute l’Amérique sur le palier

Installées sur le palier, les collections américaines accueillent le visiteur au premier étage : l’Amérique du Sud est notamment représentée par une divinité précolombienne, quelques vases péruviens, et l’équipement du gaucho argentin et de son cheval. Pour l’Amérique du Nord, c’est le chasseur de phoque inuit qui est à l’honneur, avec son attirail complet collecté en 1836, vêtements, armes, et surtout un très rare kayak sur son traîneau.

7 L’Océanie

La salle Océanie possède de précieuses collections constituées en partie grâce à Henri Jouan, océaniste réputé qui fut conservateur du cabinet de 1885 à 1900. Masques kanaks, sculpture tabou marquisienne représentant une tête de porc, modèles de pirogues, armes de jets et de poings, parures et objets usuels… : la collection est très riche.

8 Bienvenue en Afrique !

Le voyage se poursuit avec la salle Afrique, où armes, masques et instruments de musique se mêlent à des silex néolithiques de Mauritanie. Caractéristique du passé colonial de la France, cette salle y présente les prises des anciennes colonies.

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9 L’Asie

La salle Asie, à l’ambiance très particulière avec ses glaces à trumeaux et son lustre doré à douze bougies, foisonne de chinoiseries de toutes sortes : racines de mandragores sculptées de personnages grotesques, grand autel pris dans une pagode, antique temple chinois, armes prises à Canton par le vaillant contre-amiral d’Aboville lors de la seconde guerre de l’opium, costume de pluie et tête de bouddha japonais, fragments de statuaire d’Angkor-Vât… Une collection typique des goûts d’un collectionneur du XIXe siècle.

l0 Retour dans le passé

Les salles d’archéologie attestent de l’activité des Sociétés savantes cherbourgeoises. Menant diverses campagnes de fouille ou informés des découvertes fortuites d’objets archéologiques dans la région, leurs membres déposaient souvent leurs trouvailles au cabinet d’antiquité et d’histoire naturelle. Haches en bronze, silex taillés, pierres polies et ossements illustrent la préhistoire et la protohistoire du Cotentin.

ll Une momie au muséum

L’histoire de l’archéologie est encore présente dans la salle égyptienne. Cette salle témoigne de l’engouement pour ce pays qui a suivi les campagnes napoléoniennes. Une momie et son sarcophage, identifiés par Champollion lui-même, la stèle funéraire d’un notable de la XIIe dynastie, des oushebtis, des vases… permettent à la collection du Muséum Liais de rivaliser avec celle des musées nationaux.Emmanuel

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2 Reptiles et oiseaux

La deuxième salle est consacrée aux reptiles et aux oiseaux. On y trouve Hortense, tortue géante d’Aldabra, autre ancienne pensionnaire du Jardin public, qui côtoie la peu sympathique tortue alligator, énorme tortue d’eau douce américaine. La collection regroupe des tortues marines (tortue imbriquée), terrestres (tortue étoilée) et d’eau douce (matamata). Les crocodiles au mur, à côté de buissons

d’oiseaux d’un kitsch très XIXe, accentuent l’effet «cabinet de curiosités», tandis que les serpents sagement enroulés dans leurs bocaux attendent leur ration de formol. Les plumages vifs des perroquets, toucans, martins-pêcheurs, colibris… contrastent avec les colorations plus sages des oiseaux marins de nos côtes, du puffin au labbe en passant par le macareux moine, les sternes et les goélands…

3 Le monde marin à l’honneur

Aimablement accueilli par des mâchoires puissamment armées de requins et des ros-tres de poisson-scie, le visiteur découvre dans la salle océanographi-que la belle collection d’invertébrés marins

et de poissons de la station biologique de Tatihou, annexe du Muséum national d’histoire naturelle à la fin du XIXe siècle. Des méduses figées par le formol flottent dans leurs bocaux, des an-nélides y étendent leurs soies, des grondins volants desséchés sont cloués au plancher des vitrines, tandis qu’un requin taupe plus que centenaire surveille la salle en grimaçant. Les restes osseux de cétacés échoués sur les côtes du Cotentin, dauphin, globicéphale, hyperoodon et autres rorquals, complètent la col-lection.

4 Papillons et autres coléoptères

Le couloir, consacré aux arthropodes, permet d’admirer des papillons chatoyants, des phasmes en forme de brindille ou de feuille, des séries de coléoptères lustrés et des araignées velues, insectes et arachnides dont la diversité de

formes et d’adaptations témoignent de la grande richesse du monde vivant.

5 Une salle pour les expositions temporairesLa salle pédagogique du muséum accueille régulièrement de petites expositions d’artistes naturalistes (photographes, dessinateurs…) ou des expositions-dossiers sur le patrimoine naturel.

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premier étage

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