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Jean-Claude GAUDIAT, professeur correspondant culturel pour le musée Bargoin, février 2016. Page 1
Musée Bargoin – Département tapis et arts textiles
Exposition « Escales inattendues »
du 2 février au 22 mai 2016
Il s’agit d’une sélection de pièces appartenant au
fonds du musée Bargoin, certaines pièces ayant
déjà été montrées en 2013.
Exposition sur trois niveaux :
*** rez-de-chaussée, dans l’espace « famille » : de
nombreuses ressources en lien avec les pays
traversés, les techniques utilisées, etc. sont
disponibles
*** premier et deuxième étages : l’exposition elle-
même
- un itinéraire textile insolite à travers des régions méconnues : Syrie, Chine, Mauritanie,
Yémen, Birmanie, Iran, Ouzbékistan, Guatemala
- des étapes choisies pour la découverte de traditions textiles spécifiques et étonnantes, et du
quotidien d’hommes et de femmes dont on parle peu
répartition des pays en fonction des salles :
premier étage : escale en enfance, avec les pays évoqués ensuite, auxquels s’ajoutent
Syrie et Chine
deuxième étage : en arrivant sur le palier, si on tourne à droite et continue dans le sens
des aiguilles d’une montre, on trouve successivement : 1
e salle : Guatemala
2e salle (grande salle) :
petit mur de gauche (et socle circulaire) : Ouzbékistan grand mur en face de l’entrée : Birmanie petit mur de droite (et socle circulaire) : Yémen dernier grand côté : Iran
3e salle : Mauritanie
Ci-dessous sont successivement présentés :
- quelques liens possibles avec les programmes officiels, - puis les ensembles textiles exposés et des pistes pour travailler avant ou après la visite.
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Liens avec les programmes du secondaire
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Arts plastiques
6e :
l’objet et son environnement
l’objet et la culture artistique
5e :
l’image et son référent
les images dans la culture artistique
4e :
la nature et les modalités de production des images
les images et leur relation au réel
les images dans la culture artistique
3e :
la prise en compte et la compréhension de l’espace de l’œuvre
l’espace, l’œuvre et le spectateur dans la culture artistique
Histoire, géographie et éducation civique
Histoire 5e :
I. Les débuts de l’islam
décrire une mosquée (à partir des tapis de prière iraniens et de leurs référence à la mosquée)
la conception du paradis (à partir des tapis-jardins iraniens)
IV. Vers la modernité
thème 1 : les bouleversements culturels et intellectuels : un voyage de découverte et un
épisode de la conquête / conquête de l’empire espagnol d’Amérique (à partir du Guatemala,
des Mayas et des huipils)
Education civique 5e :
I. Des êtres humains, une seule humanité
les différences de cultures (à travers toute l’exposition, qui aborde trois continents : Afrique,
Amérique et Asie)
Géographie 4e :
III. Questions sur la mondialisation
Thème 1 : La mondialisation et la diversité culturelle (à travers toute l’exposition, qui aborde
trois continents : Afrique, Amérique et Asie)
Histoire 3e :
III. Une géopolitique mondiale (depuis 1945)
Thème 2 : Des colonies aux Etats nouvellement indépendants (avec la Mauritanie)
Histoire 2nde
: Thème 4 : Nouveaux horizons géographiques et culturels des Européens à l’époque moderne /
L’élargissement du monde, XVe-XVIe siècle (avec le Guatemala)
Français
6e :
lecture d’un conte des Mille et une nuits, comme Aladin ou la lampe merveilleuse (à mettre en
rapport avec les pièces d’Iran, Ouzbékistan et Yémen)
5e :
lecture d’un récit d’aventures :
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- des extraits du Livre des merveilles de Marco Polo (à mettre en rapport avec les pièces provenant d’Iran, Ouzbékistan, Birmanie, Chine) - des extraits de Découverte de la Terre. Histoire générale des grands voyages et des grands voyageurs de Jules Verne :
o passages relatifs à Marco Polo (pour les pays d’Asie) o ou à Christophe Colomb (pour le Guatemala)
Histoire des arts
collège :
grands domaines artistiques :
arts du quotidien : arts appliqués, objets d'art ; arts populaires
arts du visuel : peinture, etc. thématiques :
arts, créations, cultures :
l’œuvre d’art et la genèse des cultures
l’œuvre d’art, la création et les traditions
l’œuvre d’art et ses formes populaires
arts, mythes et religions :
l’œuvre d’art et le mythe
l’œuvre d’art et le sacré
lycée :
mêmes grands domaines artistiques
thématiques :
1. champ anthropologique : arts, réalités, imaginaires ; arts et sacré ; arts, sociétés,
cultures
2. champ historique et social : arts et idéologies
3. champ technique : arts, informations, communications
4. champ esthétique : arts, artistes, critiques, publics
Philosophie
terminale : champ de la culture
Classes post-bac : - baccalauréat professionnel « Métiers de la mode – vêtements » - brevet de technicien supérieur « Métiers de la mode – vêtements »
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Contenu de l’exposition et pistes
Premier étage
ESCALE EN ENFANCE
** au centre :
berceau kashgaï (Iran)
couverture de berceau (Bédouins de Syrie)
3 mobiles à fonction prophylactique (Bédouins de Syrie)
** au centre, mais de part et d’autre des éléments précédents et sur des cintres (rouges pour
les filles, bleu-vert pour les garçons) :
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huipils (bonnets, vestes et pantalons) d’enfants (Guatemala)
** sur le mur de gauche :
o à gauche de la porte : robes de fillette et de jeune fille (Bédouins du Yémen et d’Arabie
Saoudite)
o à droite de la porte : vestes de garçon, en haut, et de fille, en bas (Chine)
+ coiffes d’enfants (Chine) : décors à fonction prophylactique (parmi
lesquels grelots, dont le bruit est censé faire fuir les mauvais esprits)
** sur le mur de droite :
robe de jeune fille (Yémen) + gilets de garçons (Yémen)
Deuxième étage
1) petite salle à droite des escaliers :
GUATEMALA ou République de Guatemala capitale : Guatemala ; langue officielle : espagnol
catholiques : 50 % ; protestants : 40 % ; restes de croyances mayas ; syncrétisme entre
traditions mayas et chrétiennes
territoire maya = sud du Mexique, Guatemala, Belize, Salvador, Honduras ; les
descendants des Mayas vivent en petites agglomérations rurales isolées,
essentiellement de l’agriculture (maïs, blé, haricots, fruits)
huipils :
XXe s ; en provenance des Hautes Terres à l’ouest du pays
Les huipils sont des corsages, vestes ou blouses larges, sans manches, portés par les femmes
sur tout l’ancien territoire maya. L’usage du huipil est attesté avant la conquête espagnole
(sources textuelles et iconographiques) ; il est en général coloré.
Traditionnellement le matériau essentiel est le coton. Le sisal (ixtle, fait à partir de l’agave,
plante grasse) était utilisé à l’époque précolombienne, mais aujourd’hui il sert plutôt pour
tapis, sacs et cordages. La laine a été introduite avec les Espagnols.
A l’origine les couleurs sont naturelles (rouge de cochenille, …) ; aujourd’hui elles sont
d’origine chimique.
Technique : tissage à plat Des lés étroits sont confectionnés par les femmes sur un métier à dossière (en
espagnol telar de palito), le plus ancien des métiers à tisser. Relié à la taille de la
tisserande par une ceinture et attaché à l’autre extrémité à élément fixe (un arbre par
exemple), il est facilement transportable et peut s’utiliser partout ; il est employé pour
toutes les productions textiles. Le métier vertical, importé d’Europe, et appelé telar de pie, est utilisé par les
hommes pour fabriquer les articles destinés à la vente sur les marchés.
Immédiatement à gauche, à l’entrée de la salle, certains métiers à dossière sont
présentés avec des travaux en cours : un de ces métiers est presque complet et on y
voit la ceinture (en bas).
Le vêtement est composé de deux ou trois lés assemblés par couture. Les motifs sont tantôt
inclus au cours du tissage (par brochage : un fil de trame est ajouté pour obtenir un motif en
relief), tantôt brodés à la main une fois le tissage terminé. Ces motifs se trouvent surtout au
niveau du cou, des épaules et du passage des bras.
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A partir de la conquête menée par les Européens, les femmes mayas ont orné leurs vestes à la
fois de motifs tirés de la cosmogonie maya (tradition préhispanique) et d’éléments
iconographiques importés par les colons espagnols (chrétiens). Ces motifs sont extrêmement
divers : géométriques, phytomorphes, zoomorphes ou anthropomorphes plus ou moins
stylisés.
A l’origine le bestiaire évoquait les forces de la nature et les divinités ; les plantes
(avec le maïs, base de l’alimentation maya - « Maya » désigne à l’origine ceux qui
cultivent le maïs) étaient également très présentes. Pour certains le losange
représenterait le soleil à midi (qui apporte la chaleur, donc la vie) ; pour d’autres ce
serait un symbole de la féminité. La ligne en zigzag serait l’éclair de Hurakan, le dieu
des pluies.
Original ici, parmi des décors non historiés, sur le grand mur en face de l’entrée de la
salle :
o un huipil avec pour décor principal un registre présentant un large rinceau de feuillages vert tendre habité de chasseurs et chiens traités dans des couleurs vives
(une composition rappelant les rinceaux d’acanthes de l’Antiquité habités par des
Amours, qui ont eu beaucoup de succès dans l’Europe des XVe et XVIe siècles et qui
ont certainement été apportés par les conquistadors) o un autre huipil montrant une frise où se multiplient, dans des couleurs différentes, des motifs de Fuite en Egypte (avec Jésus et Marie sur l’âne et Joseph
marchant derrière eux) alternant avec le Sacré Cœur de Jésus o noter, pour ces deux vêtements, la composition symétrique (de part et d’autre d’un axe vertical) obtenue par la couture, au centre, sous l’encolure, de deux lés tissés
de façon à obtenir deux motifs identiques mais en miroir
La tenue actuelle de la femme maya se compose d’une veste (huipil), d’une jupe (corte), d’un
châle (rebezo ou tzute, également utilisé en voile de tête, porte-bébé, ballot de transport,
offrande pour les statues, etc.), d’une coiffe (cinta, bandeau de 3 m de long et de 16 cm de
large terminé par des pompons), et d’une ceinture (ifaja).
Pistes pour travailler avant ou après la visite :
*** les textiles mayas :
cf. une exposition passée, dont on peut retrouver le dossier pédagogique sur internet :
« Couleur maya – Autour du lac Atitlan », exposition de costumes et textiles d’indiens
du Guatemala (datés des années 1950-1980), organisée par le Conseil général de
Haute-Marne, du 22 octobre au 19 décembre 2010, à Joinville
cf. http://www.haute-marne.fr/legrandjardin/visiter/2010/couleur-
maya_dossier_pedagogique.pdf?PHPSESSID=4979c10f8372124a3395fee1d7d9e897 (consulté le 15.01.2016 ; qualité de la langue variable)
et http://www.flmnh.ufl.edu/maya/default.htm (consulté le 27.01.2016) : 9 pages, illustrées,
sur les Mayas et surtout leurs vêtements (en langue anglaise)
*** la civilisation maya
à partir du IVe s ; apogée du VIIe au IXe s ; fin au Xe s
=> nouvelle culture toltèque-maya (dite « nouvel empire »)
quelques exemples de leurs mythes :
- http://www.americas-fr.com/civilisations/legendes/mayas.htm : sur la création du monde - http://www.americas-fr.com/civilisations/legendes/mayas2.html : sur les premiers hommes
http://www.haute-marne.fr/legrandjardin/visiter/2010/couleur-maya_dossier_pedagogique.pdf?PHPSESSID=4979c10f8372124a3395fee1d7d9e897http://www.haute-marne.fr/legrandjardin/visiter/2010/couleur-maya_dossier_pedagogique.pdf?PHPSESSID=4979c10f8372124a3395fee1d7d9e897http://www.flmnh.ufl.edu/maya/default.htmhttp://www.americas-fr.com/civilisations/legendes/mayas.htmhttp://www.americas-fr.com/civilisations/legendes/mayas2.html
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(pages consultées le 26.01.2016)
dans les années 1510-1520 : mission de Pedro de Alvarado, sur ordre du conquistador
espagnol Cortés, où il vainc les Indiens … dernière ville maya indépendante, Tayasol, prise en
1697
* pour la civilisation et l’histoire, cf. chroniques rédigées après la conquête : les livres
de Chilam-Balam : https://fr.wikipedia.org/wiki/Chilam_Balam, consulté le 11.01.2016
* pour la religion, cf. Popol Vuh (poème, v. 1550, dont il existe un manuscrit, conservé
à la Newberry Library de Chicago (Ayer 1515 ms) et transcrit entre 1701 et 1703 par
Francisco Ximénez) : mythologie, origines du monde et traditions religieuses) : https://fr.wikipedia.org/wiki/Popol_Vuh, consulté le 11.01.2016
*** les conquistadors
Cristobal Colon / Christophe Colomb (v. 1451-1506), premier des conquistadors, qui accoste dans l’archipel des Bahamas, puis découvre Cuba et Saint-
Domingue
cf. Jules Verne, Christophe Colomb, aux éditions Magellan et Cie (collection
« Les explorateurs ») ou chez Librio
ce volume n’étant qu’un extrait de son œuvre, plus large, Découverte de
la Terre. Histoire générale des grands voyages et des grands voyageurs,
publiée par le célèbre éditeur Hetzel entre 1870 et 1878 ; et rééditée aux éditions Géo en trois tomes :
1 (360 p.), Les premiers explorateurs ; 2 (350 p.), Les navigateurs du XVIIIe siècle ; 3 (328 p.), Les voyageurs du XIXe siècle.
ou http://www.histoire-pour-tous.fr/biographies/248-la-biographie-de-
christophe-colomb-1451-1506.html (consulté le 19.01.2016)
ou encore 1492 : Christophe Colomb (titre original : 1492 : Conquest of
Paradise), par Ridley Scott, 1992
(https://fr.wikipedia.org/wiki/1492_:_Christophe_Colomb, consulté le
2.02.2016)
Hernan Cortes / Fernand Cortez (1485-1547), qui participe à la conquête de Cuba (1511-14) puis fonde Veracruz au Yucatan (1519) …
des évocations poétiques comme : le sonnet « Les conquérants » de José-Maria de Heredia, dans Les trophées
(1893) : http://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/poemes/jose_maria_de_here
dia/les_conquerants.html (consulté le 12.01.2016) « Trois jours de Christophe Colomb » de Casimir Delavigne :
http://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/poemes/casimir_delavigne/tr
ois_jours_de_christophe_colomb.html (consulté le 12.01.2016)
*** le vocabulaire espagnol qui sert à désigner les éléments textiles exposés
2) grande salle
a) petit mur de gauche (et socle circulaire) : OUZBEKISTAN ou République d’Ouzbékistan
https://fr.wikipedia.org/wiki/Chilam_Balamhttps://fr.wikipedia.org/wiki/Popol_Vuhhttp://www.histoire-pour-tous.fr/biographies/248-la-biographie-de-christophe-colomb-1451-1506.htmlhttp://www.histoire-pour-tous.fr/biographies/248-la-biographie-de-christophe-colomb-1451-1506.htmlhttps://fr.wikipedia.org/wiki/1492_:_Christophe_Colombhttp://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/poemes/jose_maria_de_heredia/les_conquerants.htmlhttp://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/poemes/jose_maria_de_heredia/les_conquerants.htmlhttp://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/poemes/casimir_delavigne/trois_jours_de_christophe_colomb.htmlhttp://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/poemes/casimir_delavigne/trois_jours_de_christophe_colomb.html
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capitale : Tachkent ; villes importantes : Samarkand, Boukhara (situées sur la route de
la soie)
région conquise par Cyrus II le Grand (empire achéménide, VIe siècle avant J.-C.)
puis par Alexandre le Grand (en 327 avant J.-C.)
au début de l’ère chrétienne Samarkand devient une plaque tournante sur la route de la
soie (entre Chine et Europe) ; en 1220 Gengis Khan prend Samarkand, dont Tamerlan
fait sa capitale à la fin du XIVe siècle
cultures de coton, production de soie (au XVIIIe siècle, la sériciculture ou élevage des
vers à soie se développe en Ouzbékistan, d’où les vêtements multicolores)
en 1924, devient une des républiques de l’U.R.S.S.
indépendance : 1991
manteaux : XXe s
matériau : soie
Technique : ikat ou abra :
Avant le tissage, les fils de chaîne (verticaux) sont ligaturés en faisceaux puis plongés
dans la teinture. La suppression des ligatures laisse apparaître des zones non teintes :
les fils de chaîne portent donc des motifs. Le passage du fil de trame (horizontal),
vierge, fixe les motifs, qui ont un aspect flou.
L’ikat le plus prestigieux et le plus coûteux était le haft-rang ou ikat à sept couleurs. Sont ici exposés des vêtements d’apparat, marqueurs d’un statut social ; ils étaient portés dans
le but d’émerveiller voire d’intimider. Longtemps réservés à l’aristocratie, ces manteaux se
sont démocratisés au début du XXe siècle grâce à une politique nationale qui en a fait un
emblème ouzbek.
Les termes de chapan ou de khalat désignent les manteaux de soie, aux couleurs chatoyantes, aux doublures imprimées de motifs fleuris, portés par les
hommes et par les femmes (la garde-robe de l’homme et celle de la femme étant
proches) ; leur coupe ample facilitait les mouvements et permettait de monter à cheval.
Trois de ces manteaux sont accrochés au mur.
Traditionnellement, les femmes portaient aussi un lourd voile de visage (appelé chedra, couvrant visage et cou, confectionné en crin de cheval), des robes de soie, et
un sur-manteau de sortie (parandja ou tchyrpi).
La parandja se met sur la tête et couvre la femme jusqu’aux pieds ; des fausses
manches décoratives sont reliées entre elles à l’arrière du manteau ; les
bordures et le col sont ornés de riches broderies ou passementeries.
Deux de ces sur-manteaux, vêtements exclusivement féminins, sont exposés dans la
salle.
Mais ces usages ont disparu à partir du moment où l’Ouzbékistan est entré dans l’U.R.S.S. (en
1924).
Pistes pour travailler avant ou après la visite :
voir aussi la partie Iran
*** la route des épices et de la soie :
cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Route_de_la_soie Samarkand : https://fr.wikipedia.org/wiki/Samarcande Boukhara : https://fr.wikipedia.org/wiki/Boukhara
*** Marco Polo :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Route_de_la_soiehttps://fr.wikipedia.org/wiki/Samarcandehttps://fr.wikipedia.org/wiki/Boukhara
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cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Marco_Polo
ou Jules Verne, Marco Polo, aux éditions Magellan et Cie, 2005 (collection « Les
explorateurs ») = extrait de Découverte de la Terre. Histoire générale des grands
voyages et des grands voyageurs (cf. plus haut)
pour son itinéraire
cf. carte de ses trajets : http://marcopolo.mooldoo.com/?f=Trajet ou https://fr.wikipedia.org/wiki/Marco_Polo
(consultés le 18.01.2016)
pour Le Devisement du monde ou Livre des merveilles (rédigé initialement en français par
Rustichello de Pise, paru en 1298, et dont le succès fut considérable même avant sa première
impression en 1477) cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Devisement_du_monde
a) grand mur en face de l’entrée : BIRMANIE ou République de l’Union du Myanmar
Depuis novembre 2005, la capitale du pays n’est plus Rangoon, mais Naypyidaw (ville
d’environ 1 million d'habitants, située dans le sud de la région de Mandalay, à 320 km
au nord de la précédente capitale).
90 % de la population sont bouddhistes.
affiches textiles peintes pour annoncer des spectacles : XXe s
peinture à l’acrylique sur toile de coton
La Birmanie est un grand pays de cinéma depuis les années 1930 (cinéma muet depuis le
début des années 1910, puis parlant depuis 1932) ; on y trouve donc de nombreuses salles à
l’architecture « art déco ». Aujourd’hui on y produit surtout des comédies, qui sortent souvent
directement en vidéo : il y a donc de moins en moins de salles. Depuis le coup d’état de 1988,
la junte militaire est au pouvoir. Dans les années 1990 et au début des années 2000, après la disparition des affiches peintes en
Inde et en Thaïlande, la Birmanie a été un des derniers pays à pratiquer cet art populaire. Ces
toiles peintes étaient réalisées pour tous les films à l’affiche, birmans ou non, dans
différents formats, selon le degré de publicité souhaité (film à l’affiche, film à venir,
etc.) et selon la place disponible sur les façades. Depuis une quinzaine d’années, ces
affiches sont un patrimoine en voie d’extinction et sont achetées par certains musées
occidentaux, comme le Victoria and Albert Museum de Londres.
Ici sont présentées :
- à gauche, deux affiches de la troupe « Bijoux en or » annonçant son spectacle (anyeint = spectacle de divertissement typiquement birman, mêlant musique,
chansons, danses traditionnelles et scènes de comédie burlesque) - à droite, deux affiches de cinéma : Homme stupide et Serons-nous donc heureux ou malheureux, Mi-thein-Kyi ? du réalisateur San San Win, 2001
Technique :
support = toile de coton
peinture à la main, d’après photographies
On y voit bien les touches, les coups de pinceau, de même que les traces d’usure : clouées ou
accrochées par des liens en coton ou en plastique aux façades des salles de cinéma et de
spectacle, elles claquaient au vent, se décoloraient sous le soleil, subissaient les pluies de la
mousson.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Marco_Polohttp://marcopolo.mooldoo.com/?f=Trajethttps://fr.wikipedia.org/wiki/Marco_Polohttps://fr.wikipedia.org/wiki/Devisement_du_monde
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Ce qu’on voit sur les affiches exposées :
** Titres et noms des acteurs = écrits en langue birmane : écriture aux formes arrondies, sans
majuscule, de gauche à droite. Traditionnellement, les mots ne sont pas séparés par des
espaces ; mais des traits verticaux servent de ponctuation.
** L’une des affiches représente le Rocher d’Or ou la Pagode de Kyaiktiyo. Situé dans l’état
méridional de Môn, c’est un énorme rocher de 6 m de diamètre, recouvert de feuilles d’or,
posé en équilibre à 1 200 m d'altitude. Il évoquerait la tête du célèbre ermite Bouddha. Il est
surmonté d’un petit stupa (structure architecturale en forme de cloche ayant les fonctions de
monument commémoratif ou reliquaire – on écrit aussi stoupa) qui contient, selon la tradition,
un cheveu de Bouddha. C’est donc un haut-lieu du culte bouddhiste birman. Il n’est accessible qu’à pied, après une longue ascension. Contre quelques kyats, des
hommes montent dans de hauts « sacs à dos » façonnés en bambou, les offrandes,
victuailles et affaires personnelles des nombreux pèlerins (et touristes).
** Une autre montre des éléments de la tenue vestimentaire traditionnelle birmane : un
homme avec
- un longyi = jupe-pagne faite d’un rectangle de tissu d’environ 2 m de long sur 80 cm de large qui forme un tube que l’homme noue à la taille, devant, au-dessus d’un
pli creux - une ombrelle de bambou et coton imperméabilisé
Pistes pour travailler avant ou après la visite :
*** les spectacles birmans comme ceux de la troupe « Bijoux en or »
cf. http://www.allmyanmar.com/Myanmar-Dance-Pictures.html (consulté le
12.01.2016) : photos de spectacles avec costumes colorés
Pour découvrir les attraits touristiques du pays en général on peut même visiter l’ensemble du
site http://allmyanmar.com (rédigé en anglais).
*** l’ambiance des cinémas birmans
cf. le site http://uneautreasie.com/2014/09/10/cinemas-rangoon#more-698 et sa page
« A la découverte des cinémas de Rangoon », datant de 2014 (consultée le 5.01.2016) orthographe toutefois non garantie
*** l’histoire des affiches de cinéma :
cf. http://cine-l-affiche-en-plein-coeur.over-
blog.fr/pages/Chapitre_Introductif_Quand_le_cinema_saffiche_partie_1-391758.html et http://cine-l-affiche-en-plein-coeur.over-
blog.fr/pages/Chapitre_Introductif_Quand_le_cinema_saffiche_partie_2-391863.html (les deux parties consultées le 26.01.2016)
ou https://fr.wikipedia.org/wiki/Affiche_de_cin%C3%A9ma (consulté le 26.01.2016)
*** l’affiche en général :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Affiche (consulté le 26.01.2016)
*** Des affiches sur textiles sont toujours produites aujourd’hui, par exemple par AK-LH
Techno, une marque française dynamique qui travaille dans le monde de la décoration
d’intérieur et qui vend des affiches textiles décoratives (impression numérique sur des textiles
100 % coton)
http://www.allmyanmar.com/Myanmar-Dance-Pictures.htmlhttp://allmyanmar.com/http://uneautreasie.com/2014/09/10/cinemas-rangoon#more-698http://cine-l-affiche-en-plein-coeur.over-blog.fr/pages/Chapitre_Introductif_Quand_le_cinema_saffiche_partie_1-391758.htmlhttp://cine-l-affiche-en-plein-coeur.over-blog.fr/pages/Chapitre_Introductif_Quand_le_cinema_saffiche_partie_1-391758.htmlhttp://cine-l-affiche-en-plein-coeur.over-blog.fr/pages/Chapitre_Introductif_Quand_le_cinema_saffiche_partie_2-391863.htmlhttp://cine-l-affiche-en-plein-coeur.over-blog.fr/pages/Chapitre_Introductif_Quand_le_cinema_saffiche_partie_2-391863.htmlhttps://fr.wikipedia.org/wiki/Affiche_de_cinémahttps://fr.wikipedia.org/wiki/Affiche
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Jean-Claude GAUDIAT, professeur correspondant culturel pour le musée Bargoin, février 2016. Page 10
cf. le site http://www.quandlespoules.fr/boutique/affiche-textile-aklh-techno (consulté
le 5.01.2016)
*** les affiches de spectacles en France au XIXe siècle :
Henri de Toulouse-Lautrec :
- La Goulue, 1891, pour Le Moulin rouge cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Henri_de_Toulouse-
Lautrec#/media/File:Lautrec_moulin_rouge,_la_goulue_(poster)_1891.jpg
(consulté le 9.02.2016)
- Aristide Bruant dans son cabaret, lithographie, 1892, pour Les Ambassadeurs cf. http://www.musees-midi-pyrenees.fr/musees/musee-toulouse-
lautrec/collections/la-collection-toulouse-lautrec/henri-de-toulouse-
lautrec/aristide-bruant-dans-son-cabaret/ (consulté le 18.01.2016) - Jane Avril, lithographie, 1893, pour Le Jardin de Paris
cf. https://en.wikipedia.org/wiki/File:Jane_Avril_by_Toulouse-Lautrec.jpeg
(consulté le 9.02.2016)
- cf. aussi site du musée Aristide Bruant (45220 Chuelles) : http://musee-aristide-bruant.com
Jules Chéret, L'Arc en ciel, lithographie, 1893, pour Les Folies-Bergère cf. Bibliothèque municipale de Lyon (AffG0070)
Alfons Mucha, Gismonda, 1894, pour un spectacle de Sarah Bernhardt cf. Les Arts Décoratifs - Musée de la Publicité, Paris
cf. aussi Emilie SITZIA, « Sarah Bernhardt - Mucha : la création d'une déesse
de la décadence », sur
http://www.imageandnarrative.be/inarchive/affiche_findesiecle/sitzia.htm
(consulté le 18.01.2016)
*** Bouddha (Ve s avant J.-C.) et le bouddhisme
cf. Grand atlas des religions, Encyclopaedia Universalis :
Les reliques de Bouddha sont conservées sous des tumulus (stupa) ; les lieux saints,
buts des pèlerinages, se trouvent là où ont eu lieu les principaux événements de la vie
de Bouddha.
Autre exemple de stupa : le stupa gigantesque de Borobudur (sur l’île de Java, en
Indonésie), datant des VIIIe et IXe siècles, avec des bas-reliefs illustrant les vies
antérieures de Bouddha et des statues de Bouddha assis.
a) petit mur de droite (et socle circulaire) : YEMEN ou République arabe du Yémen
depuis 1990, le Yémen du Nord et le Yémen du Sud sont réunis pour former la
République arabe du Yémen ; capitale Sanaa
cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Y%C3%A9men
robes teintes à l’indigo (robes de mariées ou d’apparat) : XXe s
Dans le pays, les vêtements féminins sont variés en raison des nombreuses entités
géographiques et des influences venues d’Afrique ou d’Orient ; ainsi chaque région a
développé sa production textile avec coupes, formes et motifs particuliers.
La ville de Zabid, dans la région de la Tihama, sur la côte ouest, a été le plus grand
centre de production de ce type de vêtement du XVIIIe siècle à 1960 environ ;
aujourd’hui la production décline.
http://www.quandlespoules.fr/boutique/affiche-textile-aklh-technohttps://fr.wikipedia.org/wiki/Henri_de_Toulouse-Lautrec#/media/File:Lautrec_moulin_rouge,_la_goulue_(poster)_1891.jpg(consultéhttps://fr.wikipedia.org/wiki/Henri_de_Toulouse-Lautrec#/media/File:Lautrec_moulin_rouge,_la_goulue_(poster)_1891.jpg(consultéhttp://www.musees-midi-pyrenees.fr/musees/musee-toulouse-lautrec/collections/la-collection-toulouse-lautrec/henri-de-toulouse-lautrec/aristide-bruant-dans-son-cabaret/http://www.musees-midi-pyrenees.fr/musees/musee-toulouse-lautrec/collections/la-collection-toulouse-lautrec/henri-de-toulouse-lautrec/aristide-bruant-dans-son-cabaret/http://www.musees-midi-pyrenees.fr/musees/musee-toulouse-lautrec/collections/la-collection-toulouse-lautrec/henri-de-toulouse-lautrec/aristide-bruant-dans-son-cabaret/https://en.wikipedia.org/wiki/File:Jane_Avril_by_Toulouse-Lautrec.jpeghttp://musee-aristide-bruant.com/http://musee-aristide-bruant.com/http://www.imageandnarrative.be/inarchive/affiche_findesiecle/sitzia.htmhttps://fr.wikipedia.org/wiki/Yémen
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Jean-Claude GAUDIAT, professeur correspondant culturel pour le musée Bargoin, février 2016. Page 11
Technique :
à l’origine coton et teinture à l’indigo naturel
Après la teinture, le tissu était calandré : un battage intense permettait d’obtenir un
aspect lustré.
L’indigo naturel a peu à peu été remplacé par l’indigo chimique ; puis on en est venu à
utiliser des satins synthétiques noirs importés de Syrie ou d’Inde.
La couleur noire obtenue grâce aux multiples bains d’indigo était une marque
de prestige. Ces robes étaient portées par les populations rurales (habitant les
montagnes et les déserts) comme symbole d’une appartenance à une classe
sociale. Les « gens du noir » étaient vêtus de bleu très sombre, tissu réservé
aux plus riches, alors que le bleu clair (bains de teinture moins concentrés en
indigo et moins nombreux) était pour les pauvres.
Les robes sont ornées de broderies de fils métalliques (or, …), de coton ou de laine, sur le
bord des manches et l’encolure, voire sur tout le plastron ; ces décors sont souvent faits au
point de chaînette, selon une composition symétrique. Des ajouts de perles et breloques
diverses ont une visée prophylactique (c’est-à-dire sont destinés à repousser le mauvais sort).
On pouvait même voir dans cette ornementation des pièces de monnaies provenant de la dot
de la femme. Ces robes indigo, qui tendent actuellement à disparaître, étaient portées avec des parures d’or.
Pistes pour travailler avant ou après la visite :
*** les plantes à bleu (pastel ou guède, indigo, renouée), les techniques de teinture liées à ces
plantes
cf. l’exposition qui s’est tenue précédemment au musée : « Indigo. Vêtements et
textiles du monde », du 16 mai 2015 au 10 janvier 2016
et son catalogue de référence : Catherine LEGRAND, Indigo. Périple bleu d’une
créatrice textile, La Martinière, Paris, 2012
*** vocabulaire :
les expressions évoquant la couleur bleue
les appellations des différentes nuances de bleu
b) grand mur à droite de l’entrée de la salle : IRAN ou République islamique d’Iran
capitale Téhéran
pays célèbre depuis longtemps pour l’artisanat de ses tapis
(Quand, dans la seconde moitié du XVIe siècle, l’Inde souhaite développer
l’art du tapis, elle installe des noueurs de tapis venus d’Iran.)
tapis à décor de jardin ou tapis-jardins : XXe s (sauf le tapis de droite : fin XIXe s.)
laine ; teintures végétales
tissage à points noués (à la main), nœud symétrique
** pour un tapis-jardin type, voir la photo qui se trouve dans le premier tiroir du support
semi-circulaire installé en face de la paroi où sont exposés les tapis : au centre un miroir
d’eau, des canaux perpendiculaires le parcourent, …
** à gauche : tapis kashgull mecca
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Pourquoi le nom de ce tapis ?
++ un tapis de la confédération kashgaï / gashgaï (nomades ou sédentaires), région de
Chiraz (sud-ouest de l’Iran)
++ un tapis de prière qui peut être envoyé en offrande à la Mecque si on ne peut pas
accomplir le pèlerinage (qui est un des cinq piliers de l’Islam).
symétrie selon un axe vertical
motif du mirhab, caractéristique des tapis de prière : il représente une niche, la niche qui se
trouve dans le mur qibla de la mosquée et indique la direction de la Mecque ici un mirhab rempli de fleurs qui partent d’un vase (composition semblable à celles
de tapis des XVIIe et XVIIIe s.)
** au milieu à gauche : tapis senneh du nom de Senneh, ancien nom de Sanandaj, capitale de la province du Kurdistan (dans le nord-ouest de l’Iran) ; tapis fabriqué par la population kurde, réputée pour ses
tapis résistants et ses vêtements traditionnels (hommes : pantalons amples ; femmes :
costumes colorés) composition de ce tapis à médaillon :
symétrie selon axes vertical et horizontal
médaillon central hexagonal sur champ uni jaune safran
écoinçons aux quatre angles, qui reçoivent le même décor végétal que le médaillon
motif hérati = motif qui doit son nom à Harat / Hérat, ville du nord-ouest de
l’Afghanistan (proche frontière avec l’Iran), où on fabrique des tapis réputés motif hérati = composé d’une fleur encadrée d’un losange et entourée de quatre
feuilles d’acanthe (qui ressemblent parfois à des poissons)
cf. https://leparadigmedelelegance.wordpress.com/tag/herati/ (consulté le
12.01.2016 ; orthographe non garantie) multiples bordures
évocation d’un jardin, clos de murs, avec sa végétation et sa fraîcheur (zones avec motif
hérati), opposé au désert de sable (qui correspond au fond uni jaune safran)
rappelle les jardins des rois Achéménides (dont celui entourant le palais de Cyrus à
Pasargades au VIe siècle avant J.-C.), que les conquérants arabes ont découverts au
VIIe siècle de notre ère et ont comparés aux descriptions du Paradis dans le Coran
=> symbole du Paradis réservé aux élus
** au milieu à droite : tapis bakhtiar du nom de ceux qui le fabriquent : les tribus nomades bakhtiari et les villageois de la
province de Chahar Mahaal et Bakhtiari, dans les monts Zagros (à l’ouest de la ville
d’Ispahan / Isfahan)
tapis avec plan de jardin
symétrie selon un axe vertical formé par la bande médiane
motifs répétés de plantes et d’animaux, sur fonds carrés de trois couleurs alternées
quadrillage qui rappellerait les canaux d’irrigation et les parties du jardin qu’ils
délimitent
** à droite : tapis abadeh du nom d’une ville du sud de l’Iran
Sur le fond clair du champ, le même vase de fleurs avec oiseaux est répété quatre ou
cinq fois dans la largeur, en respectant une disposition en quinconce.
** au sol : tapis gelvery de Gelvery, ville du sud de la Turquie
composition : symétrie selon un axe vertical
https://leparadigmedelelegance.wordpress.com/tag/herati/
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Jean-Claude GAUDIAT, professeur correspondant culturel pour le musée Bargoin, février 2016. Page 13
au centre, un arbre très stylisé = l’arbre de vie (symbole d’immortalité), pour attirer les
bienfaits
Le format « galerie » (tapis long et étroit) est rare avec ce type de décor.
Pistes pour travailler avant ou après la visite :
*** la Perse
sur l’histoire de la Perse ancienne (environ du IXe siècle avant au VIIe siècle après J.-C.)
cf. http://www.cosmovisions.com/ChronoIranAntique.htm (consulté le 18.01.16)
sur l’origine des jardins persans, sous le règne des Achéménides
cf. ce qu’en dit l’auteur grec Xénophon (v. 430 – v. 352 avant J.-C.) :
- Economique, IV, 13-14 : conversation entre Critobule et Socrate sur le double intérêt de Cyrus pour la défense et la culture de ses territoires, et quelques lignes sur
les « jardins appelés paradis »
cf. http://remacle.org/bloodwolf/historiens/xenophon/economique2.htm (texte
et traduction)
- Anabase, I, 2 : à propos de Cyrus qui s’arrête à Célènes, en Phrygie, où il a un palais et un grand parc (παράδεισος), dans lequel le Méandre prend sa source
cf. http://remacle.org/bloodwolf/historiens/xenophon/retraite1.htm (texte et
traduction)
Le jardin persan naît au VIe s. avant J.-C. (sous les Achéménides, qui ont régné du VIIe au
IVe siècle avant J.-C., et auxquels appartenait par exemple Cyrus II le Grand) : le pairi-daeza
(devenu pardis) est un espace avec eau (longs canaux qui se croisent à angle droit, bassins),
arbres et plantes (vigne, fleurs, herbes aromatiques, … en parterres) entouré de murs, et utilisé
pour les chasses royales. Dans les strophes (gatha) considérées comme les chants de Zoroastre / Zarathoustra,
(VI e s. avant J.-C.) l’homme est invité à cultiver la terre pour rendre hommage à
Ahura Mazda ; d’où les jardins clos de murs dont subsistent des vestiges à Sardes
(Lydie) ou Pasargades. Le nom de pairi-daeza a été transcrit en grec ancien par paradeisos (παράδεισος) qui a donné
notre mot « paradis ». cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Paradis, et en particulier la rubrique étymologie
Au VIIe siècle, les conquérants arabes découvrent ces jardins et les comparent aux
descriptions du jardin d’Eden dans le Coran.
Le jardin est un motif pour les tapis dès avant l’Islam, mais se généralise alors pour
donner ce qu’on appelle le tapis-jardin. Les fleurs y sont les motifs les plus
représentés ; souvent stylisées, elles sont impossibles à identifier.
sur les jardins de Perse :
Yves PORTER, Arthur THEVENART, Palais et jardins de Perse, Paris, Flammarion,
2002
*** l’art des jardins et son histoire :
quelques ouvrages (figurant au centre de documentation du musée) : - Michel BARIDON, Les jardins. Paysagistes, jardiniers, poètes, Paris, Robert Laffont, 1998 - Jean-Paul PIGEAT, Les plus beaux jardins du monde. Deux mille ans de création, Paris, Flammarion, 2003 - Gabrielle VAN ZUYLEN, Tous les jardins du monde, Paris, Gallimard, 1994 (collection Découvertes, 207)
http://www.cosmovisions.com/ChronoIranAntique.htmhttp://remacle.org/bloodwolf/historiens/xenophon/economique2.htmhttp://remacle.org/bloodwolf/historiens/xenophon/retraite1.htmhttps://fr.wikipedia.org/wiki/Paradis
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Jean-Claude GAUDIAT, professeur correspondant culturel pour le musée Bargoin, février 2016. Page 14
les jardins à la française, et par exemple André Le Nôtre
cf. http://www.lenotre.culture.gouv.fr/index.html, où on trouve sept jardins, dont ceux
des Tuileries et de Versailles pour Versailles, cf http://www.chateauversailles.fr/decouvrir-domaine
et pour Le Nôtre à Versailles, cf. http://www.chateauversailles.fr/l-histoire/versailles-
au-cours-des-siecles/construction-du-chateau/andre-le-notre-1613-1700 (consultés le 12.01.2016)
les jardins à l’anglaise :
parc à l’anglaise du château d'Azay-le-Rideau (37, Indre-et-Loire), créé par les Marquis de Biencourt vers 1825, classé Monument Historique en 1914, restauré en
2013-2014
http://www.azay-le-rideau.fr/ (consulté le 12.01.2016)
parc à l’anglaise du château de Chaumont (41, Loir-et-Cher) : http://www.domaine-chaumont.fr/ http://www.domaine-chaumont.fr/fr_chateau_chateau-parc?scat=5c&expandable=2
consultés le 11.01.2016
arboretum de Balaine, à Villeneuve-sur-Allier (03, Allier), parc à l'anglaise créé en 1804 par Aglaë Adanson :
http://www.arboretum-balaine.com (consulté le 26.01.2016)
les parcs qui combinent les deux types de jardins :
parc du château de Beauregard (41, Loir-et-Cher) :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A2teau_de_Beauregard_%28Loir-et-Cher%29
(consulté le 7.01.2016) cf. aussi Gilles Clément, architecte des jardins qui a travaillé à Beauregard :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Gilles_Cl%C3%A9ment (consulté le 7.01.2016) et, pourquoi pas ? les jardins et parcs proches :
à Clermont-Ferrand :
le jardin Lecoq : https://fr.wikipedia.org/wiki/Jardin_Lecoq le jardin botanique, qui était autrefois à l’emplacemen,t du précédent, et qui a
« migré » :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jardin_botanique_de_la_ville_de_Clermont-
Ferrand le parc Montjuzet : https://fr.wikipedia.org/wiki/Parc_de_Montjuzet
à Chamalières, le parc Bargoin :
http://www.puydedome.com/Parc_Bargoin-98117.html?1=1 ou http://champassion.canalblog.com/archives/2014/04/02/29575025.html
(avec photographies, mais orthographe non garantie) (sites consultés le 29.01.2016)
*** des poèmes sur les jardins :
abbé Jacques Delille, Les Jardins ou l'art d'embellir les paysages, poème en 8 chants, 1782 : texte cf.
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5406184v.r=Les+jardins,+ou+L%27art+d%27em
bellir+les+paysages.langEN Jacques Delille en général cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Delille
(consultés 18.01.2016)
*** les tapis orientaux :
- des informations et des images sur http://www.toutsurlestapis.fr (consulté le 12.01.2016)
http://www.lenotre.culture.gouv.fr/index.htmlhttp://www.chateauversailles.fr/decouvrir-domainehttp://www.chateauversailles.fr/l-histoire/versailles-au-cours-des-siecles/construction-du-chateau/andre-le-notre-1613-1700http://www.chateauversailles.fr/l-histoire/versailles-au-cours-des-siecles/construction-du-chateau/andre-le-notre-1613-1700http://www.azay-le-rideau.fr/http://www.domaine-chaumont.fr/http://www.domaine-chaumont.fr/fr_chateau_chateau-parc?scat=5c&expandable=2http://www.arboretum-balaine.com/https://fr.wikipedia.org/wiki/Château_de_Beauregard_%28Loir-et-Cher%29https://fr.wikipedia.org/wiki/Gilles_Clémenthttps://fr.wikipedia.org/wiki/Jardin_Lecoqhttps://fr.wikipedia.org/wiki/Jardin_botanique_de_la_ville_de_Clermont-Ferrandhttps://fr.wikipedia.org/wiki/Jardin_botanique_de_la_ville_de_Clermont-Ferrandhttps://fr.wikipedia.org/wiki/Parc_de_Montjuzethttp://www.puydedome.com/Parc_Bargoin-98117.html?1=1http://champassion.canalblog.com/archives/2014/04/02/29575025.htmlhttp://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5406184v.r=Les+jardins,+ou+L%27art+d%27embellir+les+paysages.langENhttp://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5406184v.r=Les+jardins,+ou+L%27art+d%27embellir+les+paysages.langENhttps://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Delillehttp://www.toutsurlestapis.fr/
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Jean-Claude GAUDIAT, professeur correspondant culturel pour le musée Bargoin, février 2016. Page 15
- Arefeh HEDJAZI, « Le "paradis" et le tapis persan », article de la revue Téhéran, n° 33, août 2008, en ligne sur
http://www.teheran.ir/spip.php?article773#gsc.tab=0 (consulté le 3.02.2016 ; un tapis
appartenant aux collections du Musée Bargoin illustre l’article)
- des comparaisons à faire avec les décors végétaux de pièces appartenant à d’autres domaines artistiques, et en particulier la céramique, au musée du Louvre :
o carreaux de céramique peinte sous glaçure du XVe siècle : OA 4047 / 125 et 127
o plat, Turquie, XVIe siècle : AD 27 710 - le motif tapis magique avec le film d’animation Aladin de Walt Disney (1992)
*** l’Iran au musée du Louvre
cf. « La place de l’Iran au Musée du Louvre » (interview de Charlotte Maury,
collaboratrice scientifique au département des Arts de l’Islam, inauguré en 2012) :
l’organisation de ce département, les clés de la visite et la place particulière de l’Iran
au sein de la collection du Louvre
sur http://www.teheran.ir/spip.php?article1682#gsc.tab=0 (consulté le
18.01.2016) et Sophie MAKARION (dir.), Les arts de l’Islam au musée du Louvre, Paris, Louvre
éditions / Hazan, 2012 (ouvrage qui se trouve au centre de documentation du musée)
*** la mosquée
Dans une mosquée, le mihrab (sanctuaire), souvent décoré avec deux colonnes et une
arcature, est une niche qui indique la qibla, c’est-à-dire la direction de la kaaba à La Mecque,
vers laquelle se tournent les musulmans pendant la prière (la salât, second des cinq piliers de
l'islam : cinq prières quotidiennes obligatoires). Il est souvent au milieu du mur de la qibla. Il
serait l’héritier, en réduction, de l’exèdre des salles d'audience des basiliques romaines. cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Mihrab
https://fr.wikipedia.org/wiki/Qibla
https://fr.wikipedia.org/wiki/Mosqu%C3%A9e (consultés le 12.01.2016)
3) dernière petite salle (avant de rejoindre le palier et les escaliers) :
MAURITANIE ou République islamique de Mauritanie capitale Nouakchott
occupation française à partir de 1855, protectorat français en 1904
devient une des colonies de l’Afrique Occidentale Française à partir de 1920 …
indépendance en 1960
melhfa ou malhfa ou melhafa : fin du XXe s
L’ancêtre de la melhfa, la nila (du persan nil « indigo »), était un voile teint à l’indigo, donc
bleu profond uni, et porté par toutes les femmes ; c’était un bien précieux transporté par les
caravanes depuis l’Inde (suivant les routes de l’indigo : Inde puis Afghanistan, Perse, Syrie,
Egypte, et toute l’Afrique du Nord jusqu’au Soudan). La préférence des femmes maures allait
aux textiles teints à l’indigo d’Inde (appelés chandora, du nom de la ville de Chandor située
sur la côte ouest de l'Hindoustan). La melhfa est un type de vêtement qui serait utilisé depuis le début de la période islamique
(XIe s.). Elle est portée par les femmes maures de l’Ouest saharien en âge de se marier (jeunes
http://www.teheran.ir/spip.php?article773#gsc.tab=0http://www.teheran.ir/spip.php?article1682#gsc.tab=0https://fr.wikipedia.org/wiki/Mihrabhttps://fr.wikipedia.org/wiki/Qiblahttps://fr.wikipedia.org/wiki/Mosquée
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filles nubiles, à partir de 11-12 ans, pour indiquer leur nouveau statut de femme
« épousable »). Maures : population métissée, répartie en nombreuses tribus (sur Mali, Maroc,
Mauritanie, Sénégal, etc.), d’éleveurs, de chasseurs et de nomades
Protégeant à la fois du froid, de la chaleur et des vents de sable, c’est un rectangle de 4 m de
long environ sur 1,50 m de large, qu’on drape autour du corps et dont on recouvre la tête et les
cheveux, l’extrémité se trouvant sur l’épaule gauche (il est porté sur un jupon).
Technique :
tissu de base : coton blanc ;
ce tissu est teint de diverses couleurs (qui remplacent le bleu d’indigo de la nila qui a
précédé) ; motifs réalisés grâce à la technique de la réserve (par couture, ligature, ou
cire déposée au tampon). Des variations peuvent exister selon l’âge : par exemple, pour les jeunes, couleurs pastel sur
voiles légers ; pour les femmes âgées, couleurs foncées sur voiles opaques.
A partir des années 1970, les teinturières rivalisent de créativité, à la fois pour les couleurs
(grâce aux colorants modernes, artificiels), pour les motifs, pour les textures (de la simple
cotonnade à la soie transparente). Aujourd'hui, ce vêtement est un habit de mode plus qu’un
vêtement traditionnel. La ville de Nouakchott en est un grand centre de production artisanale (le plus grand
producteur et exportateur).
Ici, les trois voiles présentés sur la paroi de droite (quand on franchit le passage pour entrer
dans la salle), teints à l’indigo naturel, sont plus proches de la tradition. Les autres, plus
colorés, sont plus « modernes ».
Pistes pour travailler avant ou après la visite :
*** la melhfa cf. http://www.sudmaroc-hotel-terrassedesdelices.com/2014/07/23/la-melhfa-une-
%C3%A9l%C3%A9gance-entre-hier-et-aujourd-hui/ (consulté le 12.01.2016)
page créée pour une auberge, La Terrasse des Délices, et présentant la melhfa
dans le sud du Maroc (histoire et actualité)
*** les techniques de teinture à la réserve
=======
Pistes pour travailler avant ou après la visite au musée de façon plus générale :
*** les textiles
- différence entre textile (notion très large, qui englobe tricot, dentelle, …) et tissu (quand on utilise un métier et qu’on a deux fils perpendiculaires qui se croisent)
- les matières utilisées (végétales, animales, …) et les transformations qu’elles subissent avant d’être utilisées (cueillette, rouissage, … ; tonte, lavage, cardage, …)
- les couleurs et leurs origines (les plantes tinctoriales, le murex, …) - les structures des tissus (armure toile, … ; sprang, tricot, feutre, …) - les outils utilisés pour leur fabrication (fusaïoles, métiers à tisser, …) - leurs usages (vestimentaire, technique, rituel, …) - les conditions de conservation des textiles
http://www.sudmaroc-hotel-terrassedesdelices.com/2014/07/23/la-melhfa-une-élégance-entre-hier-et-aujourd-hui/http://www.sudmaroc-hotel-terrassedesdelices.com/2014/07/23/la-melhfa-une-élégance-entre-hier-et-aujourd-hui/
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Jean-Claude GAUDIAT, professeur correspondant culturel pour le musée Bargoin, février 2016. Page 17
- les œuvres d’art faisant référence à des mythes « textiles » (comme Arachné, Pénélope, Ariane, les Moires ou Parques, …)
*** le musée
- le musée Jean-Baptiste-Bargoin, son architecture et son histoire (voir calicot figurant dans l’entrée)
- les différents musées clermontois - ce qu’est un musée, ses fonctions (définition de l’ICOM, Conseil international des musées : http://www.icom.museum)
- les fonctions des différentes personnes qui interviennent dans un musée ou dans une exposition : conservateur, commissaire d’exposition, scénographe, médiateur
- la notion de collection - l’invention et l’histoire des musées - l’évolution de la muséographie - le vocabulaire spécifique à la présentation des œuvres (calicot / kakémono, cartel / cartouche, cimaise, …)
MUSEE BARGOIN
45, rue Ballainvilliers
63000 CLERMONT-FERRAND
04.73.42.69.70
Ouverture au public :
du mardi au samedi de 10 h à 12 h et de 13 h à 17 h ;
le dimanche de 14 h à 19 h.
Centre de documentation : accessible sur rendez-vous, du mardi au vendredi.
Permanences du professeur correspondant culturel : les mardis de 14 h à 17 h.
Pour le contacter directement, demander Jean-Claude Gaudiat au standard, au moment des
permanences : 04.73.42.69.70 ;
ou écrire à [email protected] ou à [email protected].
http://www.icom.museum/mailto:[email protected]:[email protected]