Méthodologie d’entrainement de la poursuite individuelle

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METHODOLOGIE D’ENTRAINEMENT DE LA POURSUITE INDIVIDUELLE Année universitaire 2020/2021 Promotion : 4 ème année Spécialité : cyclisme Dr SADOUKI Kamel Maitre de conférences B

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METHODOLOGIE

D’ENTRAINEMENT DE LA

POURSUITE INDIVIDUELLE Année universitaire 2020/2021

Promotion : 4ème année

Spécialité : cyclisme

Dr SADOUKI Kamel

Maitre de conférences B

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1 Méthodologie d’entrainement de la poursuite individuelle

Sommaire

1. Introduction 2

2. Le poursuiteur 2

3. La position du poursuiteur 3

4. Aspects techniques de la poursuite individuelle 3

5. Physiologie de la poursuite individuelle 4

6. Détection du poursuiteur 5

7. L’entraînement du coureur de la poursuite 6

8. Analyse et étude de temps 8

Bibliographie 11

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2 Méthodologie d’entrainement de la poursuite individuelle

1. Introduction

La poursuite est une épreuve d’endurance. C’est l’une des plus belles épreuves de la piste. Les

spécialistes sont des rouleurs, que l’on retrouve en général sur la route dans les courses contre la montre,

(Mallet, 2005).

Dans cette épreuve, deux coureurs s’affrontent sur une distance déterminée. Ils prennent le départ en

deux points opposés de la piste. Est déclaré vainqueur le coureur qui rejoint l’autre coureur ou le coureur

qui enregistre le meilleur temps. Les épreuves sont disputées sur la distance de : 4 km pour les Hommes, 3

km pour les Femmes, 3 km pour les Hommes Juniors et 2 km pour les Femmes Juniors.

La compétition est organisée en 2 phases : premièrement, les séries qualificatives qui désigneront les 4

meilleurs coureurs sur base du temps réalisé, deuxièmement, les finales. Les coureurs ayant réalisé les deux

meilleurs temps disputent la finale pour les première et deuxième places, les deux autres la finale pour les

troisième et quatrième places, (Règlement UCI, 2020).

2. Le poursuiteur

2.1. Profil anthropométrique

Souvent excellent routier, le poursuiteur d haut niveau est doté de qualités anthropométriques

d’exception. Il possède une excellente vitesse de base l’autorisant à effectuer des départs rapides, et une

vélocité spécifique du développement et de la distance, lui permettant d’exprimer sa puissance en enroulant

son braquet à allure constante, tout en terminant ses poursuites au sprint. Le poursuiteur est souvent un

athlète de grande taille, longiline, doté de grands leviers qui l’aident à emmener un important

développement, (Mayer, 1988).

2.2. Profil physiologique

Le poursuiteur produit des efforts sollicitant de manière privilégiée sa puissance maximale aérobie,

mais également un pourcentage élevé de sa capacité anaérobie lactique, différent suivant la catégorie ou la

class de coureurs.

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3 Méthodologie d’entrainement de la poursuite individuelle

2.3. Profil psychologique

Le poursuiteur de haut niveau possède une forte motivation et une grande volonté de dépassement.

C’est parfois un individualiste, difficile à intégrer dans une équipe.

3. La position du poursuiteur

C’est une position aérodynamique dérivée de la position du spécialiste en contre la montre, permettant

une meilleure pénétration dans l’air et une bonne respiration, sans altérer mouvement et puissance de

pédalage.

4. Aspects techniques de la poursuite individuelle

4.1. Le braquet et les manivelles

Il est conseillé l’association d’un grand plateau et d’un grand pignon pouvant mieux répondre à la forme

de pédalage de poursuiteur, moins nerveuse et heurtée que dans le sprint.

Il est préférable d’utiliser :

50 × 16 (6,67 m) plutôt que 44 × 14 (6,71 m) pour un cadet ;

50 × 15 (7,12 m) 53 × 16 (7,07 m) plutôt que 47 × 17 (7,17 m) pour un junior ;

51 × 15 (7,26 m) ou 54 × 16 (7,20 m) plutôt que 48 × 18 (7,32 m) pour un senior ;

On associe à ces braquets des manivelles de 170 mm pour toutes les catégories, exceptionnellement,

de 172,5 mm à un très grand gabarit, ou à des coureurs peu véloces, mais très puissants.

Tableau n°01 : braquets utilisés pour les différentes catégories (Mayer, 1988)

Catégories Braquets

Cadets 50 × 16 ; 51 × 16 ; 44 × 14 (facile à enrouler une fois lancé, il est utile de privilégier la

vélocité dans cette catégorie)

Juniors 50 × 15 ; 51 × 15 ; 49 × 15 (dans un vélodrome découvert, en présence du vent)

Seniors 51 × 15 »»»54, 56 × 16 ; voir plus

Seniors femmes 50 × 15 ; 49 × 15 ; 48 × 15 en fonction du niveau

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4.2. Le départ de la poursuite individuelle

Le départ est un élément technique important de la poursuite. Conditionne le lancement du

braquet, la régulation de l’allure dans la première partie de la course, et la dépense énergétique qui en

résulte.

Le départ arrêté se décompose en trois parties : les préparatifs (la roue arrière est très légèrement

au-dessus de la roue avant de manière à bénéficier de l’inclinaison de la piste, les manivelles sont en position

d’attaque), le départ, le lancement du braquet (Figure n°01).

Figure n°01 : le départ arrêté

5. Physiologie de la poursuite individuelle

Le tableau n°02 donne le pourcentage moyen d’intervention des filières aérobie et anaérobie au

regard de la distance de course.

Tableau n°02 : pourcentage moyen d’intervention des filières énergétiques (Mayer, 1988)

Catégories Anaérobie

alactique (%)

Anaérobie lactique

(%) Aérobie (%)

Cadets 12,5 62,5 25 Juniors 9 44,5 46,5 seniors 7 34 59 Féminines 8,5 42,5 49

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6. Détection du poursuiteur

Une bonne capacité anaérobie lactique et une excellente puissance aérobie se traduisant par une

consommation maximale d’oxygène la plus haute possible, sont les qualités physiologiques requises d’un

poursuiteur.

6.1. Tests de laboratoire

Test de Wingate destiné pour l’appréciation de la capacité anaérobie lactique, et le test triangulaire avec

analyseur de gaz pour la mesure de la puissance maximale aérobie et la consommation maximale

d’oxygène.

6.2. Tests de terrain

Tableau n°03 : tests de terrain pour la détection du poursuiteur

Tests Objectifs

1500 mètres lancés La capacité anaérobie lactique

6 minutes La puissance maximale aérobie

le 2000 mètres départ arrêté La capacité anaérobie lactique, La puissance maximale

aérobie

Dans le test de 2000m départ arrêté, le temps global divisé par deux, sert de base de travail pour la

recherche d’un rythme moyen de course. Par exemple, si un coureur réalise 2’34’’, la base de travail est fixée

à 1’17’’ pour des exercices se déroulant sur un kilomètre, 38’’5 pour ceux sur 500 mètres.

Grace à ce test on note que :

L’aptitude à effectuer un premier kilomètre rapide traduit de bonnes potentialités anaérobies ;

La possibilité d’enchainer un deuxième kilomètre avec une perte de temps minime par rapport au

premier relève d’une excellente puissance aérobie.

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7. L’entraînement du coureur de la poursuite

Le tableau n°03 représente le volume annuel approximatif d’un bon coureur dans la poursuite

individuelle.

Tableau n°03 : volume annuel de poursuite individuelle

Total

(km)

Compétition

(km)

Entraînement d’endurance (km) Vitesse

(km)

Force

spécifique

(km)

Entraînement général (heures)

Aérobie Aérobie-

anaérobie anaérobie Force Autres

27500 2500 23750 1100 75 15 600 70 80

7.1. Périodisation

La saison du poursuiteur comporte trois parties :

A. La période de préparation

Elle englobe la préparation physique générale et la préparation spécifique.

La préparation physique générale contribue à l’entretien et à l’amélioration des potentialités cardio-

vasculaires et respiratoires, par la réalisation d’un travail à dominante aérobie (Footing, natation). Elle vise

au développement de la capacité musculaire et des facultés articulaires lorsqu’elle est basée sur un

programme d’assouplissements et de musculation très localisée. L’amélioration des qualités neuro-motrice

s’acquiert par la pratique des sports collectifs, (Mayer, 1988).

La préparation spécifique est axée en grande partie sur la progression de travail du routier liée au

développement et à l’amélioration du système énergétique aérobie. Le poursuiteur doit développer entre

autres, (Taubmann, 1994).

Une endurance spécifique pour plusieurs courses de 4km ;

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7 Méthodologie d’entrainement de la poursuite individuelle

Une vitesse sur la base de la force explosive, et une endurance-vitesse, pour une grande accélération

après le départ, à environ 600m ;

Une force explosive sur la base d’une force maximale pour une accélération à partir de l’arrêt ;

Une maîtrise du passage vide qui peut arriver éventuellement pendant la course, à 2000 ou 2500

mètres, selon l’état d’entraînement ;

Pouvoir dans un court laps de temps, se reposer de façon optimale, pendant la diminution de la vitesse,

après l’accélération initiale et capacité de l’augmenter jusqu’à la fin de la course.

B. La période de compétition

Elle englobe les compétitions préparatoires sur route et sur piste, mais surtout les championnats,

épreuves définies comme objectif.

C. La période de transition

Elle permet la restauration des potentialités affectées par la période de compétition, assurant la

récupération indispensable avant la préparation de nouveaux objectifs.

7.2. Contenu et exercices d’entraînement

Les exercices d’entraînement sont basés sur l’amélioration des potentialités aérobies, plus

particulièrement de la puissance maximale. Il sont fractionnés à une intensité élevée, et entrecoupés de

temps de repos incomplet habituant l’organisme à retravailler avant même que la dette d’oxygène n’ait été

totalement payée, (tableau n°04).

Tableau n° 04 : principes régissant la programmation d’une unité d’entraînement spécifique à la poursuite

Catégories Distance de

course

Distance maximale

des exercices

fractionnés

Distance minimale

des exercices fractionnés

Nombre de

répétitions

Nombre

de

séries

Cadet 2 km 1km 250m

8 × 250m

4 × 500m

2 × 1000m

2

Junior 3km 2km 500m 8 × 250m

4 × 1000m -

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8 Méthodologie d’entrainement de la poursuite individuelle

2 × 2000m

Senior 4km 2km 500m

8 × 500m

4 × 1000m

2 × 2000m

2

Féminine 3km 1500 500m

6 × 500m

3 × 1000m

2 × 1500m

2

La fraction maximale d’exercice, ne dépasse jamais la moitié de la distance de course ;

La fraction maximale d’exercices se situe dans une fourchette comprise entre le 1/16e et le 1/10e

de la distance de course ;

La somme totale des répétitions d’un même exercice dans une même série ne dépasse pas la

distance de course ;

Le produit de la somme totale des répétitions d’un exercice d’entraînement par le nombre de séries

de même exercice ne dépasse pas le double de la distance de course ;

Les temps de récupération sont programmés en fonction de l’adaptation individuelle de chaque

athlète aux exercices proposés.

Lors d’un cycle de préparation à la poursuite, deux unités de travail par jour sont indispensables,

l’unité du matin est consacrée à la route et celle de l’après-midi à la piste

8. Analyse et étude de temps

Les éléments pris en considération sont les suivants :

Temps de passage cumulés (minutes et secondes) ;

Vitesse moyenne sur la distance parcourue (Km.h-1) ;

Vélocité spécifique moyenne de la distance parcourue (r.p.m-1) ;

Temps de passage tour par tour (secondes et dixièmes) ;

Vitesse spécifique du tour (Km.h-1) ;

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9 Méthodologie d’entrainement de la poursuite individuelle

Vélocité spécifique du tour (r.p.m-1) ;

Perte et gain de temps par rapport au tour précèdent (dixièmes de seconde) ;

Ecarts cumulés par rapport au temps moyen prévu (secondes et centièmes) ;

Ecarts par rapport à la moyenne prévue pour chaque tour (secondes et centièmes).

La moyenne prévue pour chaque tour est calculée selon la formule suivante :

Temps moyen au tour =𝐩𝐞𝐫𝐟𝐨𝐫𝐦𝐚𝐧𝐜𝐞 𝐩𝐫𝐨𝐣𝐞𝐭é𝐞 (𝐬)−𝐝é𝐩𝐚𝐫𝐭 𝐚𝐫𝐫ê𝐭é (𝟑𝐬)

𝐧𝐨𝐦𝐛𝐫𝐞 𝐝𝐞 𝐭𝐨𝐮𝐫𝐬 à 𝐩𝐚𝐫𝐜𝐨𝐮𝐫𝐢𝐫

8.1. Le tableau de marche

Le tableau de marche est établi en fonction du temps de base retenu comme objectif. Le temps de base

est fixé, on calcule le temps moyen prévu au tour et parfois au demi-tour s’il s’agit d’une grande piste. Si l’on

choisit un objectif de 4 minutes pour un poursuiteur junior sur une piste de 250 mètres on obtient un temps

moyen au tour de 19’’75. (4’ = 240’’ – 3’’ du départ arrêté= 237 /12 tours).

Pour calculer le temps du premier tour de piste, on restitue au temps moyen les trois secondes du départ

arrêté, ce qui donne 22’’75.

Selon l’aptitude du sujet, il est intéressant de construire un tableau de marche privilégiant un rythme

plus élevé à un rythme plus élevé à un moment donné de la course. Le temps fixé comme objectif est

découpé en fractions kilométriques qui relèvent chacune d’une allure particulière.

Pour un objectif de 4 minutes (junior), le découpage suivant est choisi :

1’22’’ pour le 1er kilomètre (moyenne de tour : 19’’75, le 1er tour 22’’75) ;

1’20’’ pour le 2e kilomètre (moyenne de tour : 20’’) ;

1’18’’ pour le 3e kilomètre (moyenne de tour : 19’’50).

Si la tactique définie par l’entraîneur en fonction des capacités du coureur prévoit une accélération

régulière du dernier kilomètre celui-ci reste sur la base moyenne de 19’’50 au tour. Si l’on souhaite une

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accélération progressive, les quatre derniers tours sont prévus dans l’allure suivante : 19’’80- 19’’70- 19’’50

et 19’’.

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11 Méthodologie d’entrainement de la poursuite individuelle

Bibliographie

Mayer, J.F. (1988). Cyclisme : entraînement, pédagogie. Edition vigot

Mallet, p. (2005). Cyclisme moderne, entraînement, pricipe, méthode, surveillance médicale. Nouvelle

édition. Edition amphora.

Règlement UCI. 2020. Epreuves sur piste

Taubmann, W. (1994). Guide méthodologique de cycliisme.FAC.