MONTPELLIER MÉDITERRANÉE MÉTROPOLE SeNUFO

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MUSÉE FABRE MONTPELLIER MÉDITERRANÉE MÉTROPOLE DU 28 NOV. 2015 AU 6 MARS 2016 SeNUFO ART & IDENTITÉS EN AFRIQUE DE L’OUEST – 10/2015. Artiste non identifié, Figure d’oiseau (détail), bois, H. 138 cm, Collection particulière, © Jon Lam #82 NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2015 www.idem-mag.com MUSIQUE I THÉÂTRE I DANSE I ARTS PLASTIQUES I LIVRES I BD I ARTS NUMÉRIQUES I SENUFO I I LOVE TECHNO I CONSERVATOIRE 3M I I CENTRE NATIONAL DE LA DANSE I DENIS ROCHE I PELLEJERO CANALES I

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M U S É E F A B R EMONTPELLIER MÉDITERRANÉE MÉTROPOLE

DU 28 NOV. 2015AU 6 MARS 2016

SeNUFOART & IDENTITÉS

EN AFRIQUE DE L’OUEST

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15.

Artiste non identifié,Figure d’oiseau (détail), bois, H. 138 cm,Collection particulière, © Jon Lam

#82NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2015

www.idem-mag.com

MUSIQUE I THÉÂTRE I DANSE I ARTS PLASTIQUES I LIVRES I BD I ARTS NUMÉRIQUES

I SENUFO I I LOVE TECHNO I CONSERVATOIRE 3M II CENTRE NATIONAL DE LA DANSE I DENIS ROCHE I PELLEJERO CANALES I

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Maquette : PP DesignDiffusion : !DEMLes manuscrits et documents envoyés ne seront pas retournés. Tous droits réservés. Toute reproduction même partielle est strictement interdite sauf accord de l’éditeur, des auteurs et des ayants-droits. © 2015 - !DEMDépôt légal à parution - ISSN en cours.Site web : Patrick Conte - [email protected]

Rédaction : 19, avenue de St Exupéry - 34670 Baillargues - Tél. : 04 67 66 25 32 Administration : 3, rue beau séjour - 34000 MontpellierTél. : 04 67 45 12 05Email : [email protected] / www.idem-mag.com Directeur de la publication : Ramon DiazRédacteur en chef : Patrick Conte ([email protected])Rédaction : Jean-Yves Basty, Laurent Perez, Patricia Bussy, Sandy Berthomieu, Maud Saintin, Ramon Diaz, Marc Bastide, JLT et Audrey APW.

Sommaire #82Novembre-Décembre 2015

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Mi-septembre a été voté un amendement visant à plafonner la diffusion des chansons francophones les plus plébiscitées par les Français à la radio. Immédiatement, tollé général. Petit rappel, depuis 1994, il y a obligation pour les radios de diffuser 35 à 60% de francophone. Tollé cette année-là mais moi j’étais pour. Sauf que ! Sauf que nous nous sommes retrouvés avec des radios qui bombardent 1000 fois dans la journée le même morceau avec une «playlist» plus courte que la liste des courses d’un SDF ! Alors là encore, je vais être pour cet amendement ! Les arguments contre celui-ci me font rire. Quelques exemples lus par-ci par-là : «C’est liberticide». Pour moi, c’est imposer 1000 fois la même chanson qui est liberticide ! «242 albums francophones commercialisés en 2014, contre 718 en 2003» voulant dire qu’il n’y a plus suffisamment de production pour remplir le quota sur les ondes. Là, je crois rêver ! Nous recevons tous les jours à la rédaction des albums francophones dignes d’être programmés sur les (grandes) ondes mais qu’hélas on n’entendra jamais, hormis sur la petite radio libre. Car là est le problème. Ces arguments sont mis en avant par les grosses radios qui n’aiment pas du tout qu’on vienne les obliger à cesser leurs petits jeux entre amis avec les géants du disque. Quant au plébiscite évoqué plus haut, il est créé de toute pièce par un bombardement radiophonique et pourrait concerner 100 fois plus de titres si les radios les bombardaient autant que les autres car on le sait tous, c’est en étant gavé que l’on se met à aimer !

Le rédacteur en chefPatrick Conte

MUSIQUEI LOVE TECHNO EUROPE > 4SÉLECTION ALBUMS > 6-7

ARTS PLASTIQUESSENUFO – ART ET IDENTITÉS > 5DENIS ROCHE > 8

RÉCLAMEINTERMÈDES CONSUMÉRISTES > 2-15-16

DANSECENTRE NATIONAL DE LA DANSE > 9

THÉÂTRECONSERVATOIRE > 10

LIVRESMÉDIANES > 11SÉLECTION LIVRES > 12

BANDES DESSINÉESRUBEN PELLEJERO ET JUAN DIAZ CANALES > 13 SÉLECTION BD > 14

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que le festival joue gros, selon les infos révélées par le site Tsugi, la situation n’a jamais été aussi difficile pour I Love Techno, puisque les dernières éditions n’auraient rassemblé qu’entre 20 000 et 26 000 personnes au centre des Expositions de Flandre alors que le record était de 35 000 il y a quelques années, une érosion de la fréquen-tation qui, selon Peter Decuyère, l’ancien organi-sateur, serait due à quelques maladresses dans la programmation. Mais avec la line-up de cette année, ça devrait le faire !

Audrey APW

Infos : [email protected]://www.ilovetechnoeurope.com/en/tickets/

Tickets d’entrée : tarif normal : 38,50€PASS VIP : 65€

Ce sera Noël avant l’heure pour toutes celles et ceux qui, l’année dernière, avaient trouvé porte close devant le Parc des Expos. Officiellement pour des raisons sécuritaires ! Nous espérons donc, que les plus rancuniers des festivaliers naufragés de l’an dernier, seront présents pour cette toute nouvelle version.

Paul K, Birdy Nam Nam, Nina Kraviz !En tête d’affiche, l’Allemand Paul Kalkbrenner, alias Paul K, un des plus grands Djs du moment. Côté Français, ça se défend pas mal, puisque nos potes Birdy Nam Nam, qui ne sont pas revenus à Montpellier depuis leur tournée Défiant Order, seront eux aussi de la partie ! Le côté glamour élec-tro sera lui incarné par la belle Nina Kravitz. Bref vous l’avez compris il y aura du gros matos et du gros son. Au total vingt-deux têtes d’affiche sont annoncées.Pour ceux qui souhaitent jouer les VIP, des Pass à 65€, vous éviteront de faire la queue et d’être accueilli par des hôtesses, avec champagne et petits fours et vue sur la Green room et la Red room. Pour ceux qui viennent des quatre coins d’Europe, un packaging, avec bus et nuit d’hôtel est prévu (voir le site www.ilovetechnoeurope.com). Sinon le tarif normal est de 38,50€.

Un festival en perte de vitesse…..Comme l’année dernière on attendrait entre 30 000 et 35 000 festivaliers qui devraient afflués des quatre coins de l’Europe. Pour l’occasion, le Parc des Expositions s’est mis aux normes. «Nous avions tous été choqués par l’annulation de l’édition 2014, et sommes encore sincèrement désolés pour tous les festivaliers qui se sont retrouvés devant la porte…c’est pour ces raisons que nous nous devions de revenir», s’est expliquée l’équipe dans un com-muniqué de presse paru en juin dernier, d’autant

I LOVE TECHNO EUROPE

I LOVE TECHNO ! Vous connaissez ? Le plus grand festival de musiques Electro quitte la Belgique et ses hangars et devient pour la première fois I Love Techno Europe ! Rendez-vous est pris à Montpellier le 19 décembre prochain au Parc des Expos ! IDEM y sera !

INTERVIEW

Line-up haut de gamme !

Dj Paul Kalkbrenner

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INTERVIEW

SENUFO – ART ET IDENTITÉSUnique étape européenne, l’exposition Senufo – arts et identités en Afrique de l’Ouest initiée par le Cleveland Museum of Art est exceptionnelle pour Montpellier. Le Musée Fabre se renouvelle en consacrant pour la première fois un événement aux arts af-ricains ! Afin de souligner cette réussite, Idem a rencontré Michel Hilaire, Directeur et Conservateur général du patrimoine.

Les arts premiers s’exposent au musée fabre

Le choix de cette thématique est inhabituel…C’est une opportunité que j’ai eu grâce au réseau FRAME dans lequel nous sommes inscrits depuis 1999. Le musée de Cleveland a conçu le projet aut-our des recherches scientifiques de S-E.Gagliari. Le commissaire d’exposition Constantine Petridis est un spécialiste remarquable, il a effectué une sélection très rigoureuse. C’est cette qualité qui m’a incité à faire venir cette exposition ici.

Vous souhaitez toucher un nouveau public ?Oui, c’est vrai que c’est un moyen de renouveler l’offre et d’élargir le public. Il y a une vraie curiosité pour cet art, on le voit avec le succès connu par le Quai Branly. Il y a beaucoup d’amateurs et de collection-neurs qui se réjouissent de cet événement.

Qui est le peuple Senufo ?C’est une aire géographique large mais qui n’est pas complètement délimitée, entre le nord de la Côte d’Ivoire, le Mali et le Burkina Faso. La population Senufo est regroupée par des similitudes linguis-tiques, en tout il y a une douzaine d’idiomes. Ce que l’on présente c’est la production artistique provenant de cette zone.

Quelles œuvres pourrons-nous admirer ?Je le répète, ce sont des prêts exceptionnels, prov-enant des plus grands musées d’Amérique du Nord

et d’Europe et de collections privées. Les 160 pièces sont très variées et toutes remarquables, il y a des parures de tête, des figu-rines, des masques, etc.

D’où provient cet intérêt pour l’art Senufo ?Il est remis à l’honneur au cours des XIXe et XXe siècles, en partie grâce aux artistes d’avant-garde, notamment Pablo Picasso et Fer-nand Léger. Ils visitent les mu-sées d’ethnographie et modifient leurs productions. Puis dans les années 1930, les chercheurs et les scientifiques s’intéressent à cet art avec des études sur le ter-rain, les collections commencent à se constituer.

Comment est construit le parcours d’exposition ?

La variété des pièces doit être replacée dans un contexte, comme les rituels initiatiques ou de divi-nations. L’exposition se compose en dix sections, elles mêmes subdivisées. L’accrochage se veut péda-gogique avec des cartels développés, des photos, des cartes géographiques, un espace dédié aux plus jeunes.

Propos recueillis par Sandy Berthomieu

Version complte sur idem-mag.comSenufo - Art et identités en Afrique de l’Ouest

museefabre.montpellier3m.frDu 28 novembre 2015 au 06 mars 2016

Du mardi au dimanche de 10h-18h

Maternité © The Cleveland Museum of Art, photography Howard Agriesti

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SÉLECTION ALBUMS MADE IN LR ROCK ELECTRO METISSES BLACKSONS FRANCOPHONICS JAZZ

FAITH NO MORE Sol invictusCe 7e album s’écoute en boucle pour en extraire chaque pépite. Les morceaux sont éclectiques, synonyme d’explorations et de surprises. La voix multiple de Mike Patton rayonne par une composition musicale fine-

ment ciselée. L’orfèvre taille le diamant d’un geste assuré tout en jouant avec l’inattendu. Au prisme des registres musicaux, ce bijou décompose les influences pour révéler des rocks. Cette chasse aux trésors est toujours gagnante ! SB PIAS

EMPRESS OF MeDerrière le pseudo Empress Of se cache Lorely Rodriguez, jeune chanteuse New-Yorkaise, déjà repérée dans certaines formations anecdotiques. Cette fois, seule aux commandes, elle peut proposer

son r’nb expérimental parfois sombre (magnifique «Water Water»), parfois tribal («Need Myself») mais toujours singulier et passionnant. Elle rejoint ainsi d’autres diva comme Björk ou Grimes. Ce premier opus annonce la naissance d’une artiste à suivre. LP TERRIBLE RECORDS

FLOX HomegrownFlox creuse son sillon sur la scène nu-reg-gae. Avec de l’électro dans le roots, il a créé son style ; son 5e album avance sur un ter-rain connu. Mais, plus on entre en matière, plus le tempo s’alourdit, plus l’air se charge

de nappes atmosphériques aux claviers synthétiques, de rid-dims à contretemps savamment maîtrisés. Là, le flow subtil de la voix, reconnaissable entre mille, cette diction impay-able, qui fait tout son charme, enivre à nouveau. PB

UNDERDOG REC. ELLIOT MOSS Highspeeds

Jeune multi-instrumentiste (21 ans !), le New-Yorkais Elliot Moss vient grossir les rangs des nouveaux mélancoliques, comme Chet Faker ou James Blake avant lui. Comme ces prédécesseurs, il trouve

dans une électro douce et vaporeuse, un écrin parfait pour dépeindre ses états d’âme. Si le talent est bien là, on regret-tera juste un manque de personnalité et que ce premier al-bum colle un peu trop au son de l’époque. LP PIAS

JUNIOR KELLY Urban PoetRetour en forme du songwriter jamaïquain, toujours en bonne place dans la catégorie des purs, de ceux qui ont su garder leur ligne éditoriale : écrire des chansons con-scientes sans perdre de vue le soundsystem

ou le live. Signé sur un label autrichien pro-Caraïbe, ce 10e

album est soigné, plein de bonnes intentions humanistes dans les textes et de riddims variés, oscillant entre reggae dancehall, r’n’b et même jazz soulfull. PB IREVIBRATIONS

BOB MOSES Days gone byNouvelle signature du prestigieux label Domino, le duo New-Yorkais Bob Moses sort un premier album au croisement de la deep-house et de la pop qui en veut autant à nos jambes qu’à notre tête. Si on retrouve la dy-

namique («Tearing me up») et les atmosphères des meilleures productions électroniques, Days gone by ne se perd jamais dans l’expérimentation pour conserver une dominante organique et une structure couplet/refrain familière. LP DOMINO / SONY

BEIRUT No no noDepuis son adolescence, Zach Condon parcourt l’Europe à la recherche de sons pouvant nourrir ses orchestrations typique-ment Américaines. Il en est revenu tout retourné, convaincu que trompettes, maria-

chis et cordes slaves pouvaient faire bon ménage. De cette alchimie est née Beirut et quatre albums tous indispensables. No no no laisse cette fois de côté le pittoresque pour décrire la période douloureuse passée de son auteur. Il en est que plus nécessaire. LP 4AD

DRALMS Shook1er opus d’un groupe canadien et belle sur-prise, voire choc. Il apaise ou inquiète, enivre et impressionne par la grâce de son paysage alchimique qui fusionne soleil et nuit, brume et rocher, chaud et froid, dans une pop

électro-rock onirique et abyssale entre Air et Pink Floyd, avec sonorités 80’s, ambient ou jazz, et chant réverbéré d’une épopée intime planante mais palpitante. Une expérience qui se revit en boucle... JYB BOOMPA / FULL TIME HOBBY / PIAS

EMILIE LEVIENAISE-FARROUCH Like water through the sandPianiste classique de formation, la Borde-laise et néo-Londonienne Emilie Levienaise-Farrouch sort un premier album aux confins des musiques contemporaines, électron-

iques et de la pop expérimentale sur l’éclectique label FatCat. Il n’est pas commun de voir La combinaison arrangements délicats et mélodies cinématographiques. LP

130701 / FATCAT RECORDS

AZIZ SAHMAOUI & UNIVERSITY OF GNAWA Mayal Avec le Marocain au gembri, ex-membre de l’Orchestre National de Barbès, on voyage toujours à la lisière de plusieurs identités. Les influences traditionnelles sahariennes,

le gnawa, les chaâbi, nass el ghiwane, lemchahab se mêlant aux harmonies du folk, du jazz, du flamenco. Un vrai creuset culturel, une fusion sans frontières ni visa dans laquelle de nombreux musiciens se retrouvent. PB WORLD VILLAGE / HM

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MERCURY REV The light in youRetrouver un nouvel album de Mercury Rev, c’est espérer retrouver la magie de Deserter’s song, chef d’œuvre rock des 90’s. Le passage chez Bella Union laissait espérer le retour de l’étincelle, malheureusement on retrouve plutôt les

défauts des Américains : un goût assumé pour l’emphase, pour les orchestrations mielleuses, malgré les sursauts «The Queen of Swans» ou «Moth Light». De toute façon, notre patiente est sans limite pour eux. LP BELLA UNION

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SÉLECTION ALBUMS MADE IN LR ROCK ELECTRO METISSES BLACKSONS FRANCOPHONICS JAZZ

DAVID KRAKAUER The Big Picture Après sa partition émouvante sur le docu-mentaire de W. Karel et B. Finger (Jusqu’au Dernier - la Destruction des Juifs d’Europe), le clarinettiste new-yorkais avait-il besoin d’un peu de légèreté ? Inspirés de thèmes

cinématographiques fameux (John Williams, Randy New-man, Vangelis, Prokofiev...), ses nouveaux morceaux sont en tous cas plus gais. On y retrouve avec plaisir le souffle joyeux, le rythme vitalisant du son klezmer. PB LABEL BLEU / HM

YO LA TENGO Stuff like that thereAprès plus de 30 ans d’une carrière irréprochable et plus rien à prouver, tant l’aura de Yo la tengo sur le rock américain est imposante, le quatuor d’Hoboken s’offre une respiration : un nouvel album fait de reprises (The Cure, Al Green, The

Parliament, …) et de relecture de quelques un de leurs classiques comme Fakebook en 1999. Ces ballades sont toujours aussi délicates et sentimentales comme échappées d’un rêve éveillé. LP MATADOR

NO ONE IS INNOCENT Propaganda20 ans : l’âge des rêves adolescents où la révolte se scande en refrain. Ce 6e album est une cure de jouvence. Le ton est donné, avec «Charlie» les mots incisifs sonnent justes ! L’énergie brute et l’esprit insoumis

sont la base de leur poésie rageuse. Les paroles s’engagent contre la pensée unique d’une actualité quotidienne étouffée. Effectivement, vous avez bien fait de tenir ! RDV le 25 no-vembre au Rockstore. SB VERYCORDS / WARNER

KURT VILE Believe I’m going down …Véritable hyperactif, l’Américain Kurt Vile a produit 6 albums en 7 ans depuis son départ des fondamentaux War on Drugs. Et Believe I’m going down ne devrait pas faire taire les éloges, tant ce classic rock

délicat et envoûtant aurait fait de l’ombre à Neil Young ou Elliot Smith en leurs temps. On retrouve ce gout pour les chansons intemporelles en dehors des modes et ten-dances. Un disque pour tous les automnes. LP MATADOR

WE ARE MATCH ShoresUne musique aux influences anglo-saxonnes débarquée de Normandie ! Pour leur premier album, les cinq amis dévoilent une pop légère, fluide et sans matière grasse. C’est une crème qui se savoure avec des notes poivrées pour rehausser les

saveurs. Dans leur cuisine sonore, tout est minutieusement mesuré, bien que la réalisation implique des expériences avec l’usage d’instruments variés jusqu’au presse-agrumes. Résultat une chantilly faite maison ! SB SONY MUSIC

STEREOPHONICS Keep The Village AliveDepuis deux décennies, le groupe britannique propose à rythme régulier un nouvel album. Pour la rentrée, il propose un dix titres enregistrés à Bruxelles. L’écoute commence bien, séduit par la pochette et un 1er morceau accrocheur.

Ensuite, le rock s’efface au profit d’une pop manquant de spontanéité. Seraient-ils tombés dans les travers d’une musique standardisée, voir commerciale ? La séduction a été de courte durée. SB PIAS

LES CROQUANTS4e album depuis 1999 pour ce duo masculin régional qui reprend et reprise standards et pépites méconnues de la chanson française, à deux voix et en acoustique, avec guitare, banjo, mandoline, accordéon, violon, orgue,

flûte, percussions.... Du crock’n’folk toujours chaleureux et instructif, émouvant et galvanisant, coloré d’Irlande, Bal-kans, blues, country, java-musette ou ska, et dont la produc-tion ici plus aboutie renforce l’impact. JYB MUSICAST

NICK CAVE AND WARREN ELLIS Loin des hommesDe The Birthday Party à Grinderman en passant par sa carrière solo, ou avec les Bad Seeds, Nick Cave a multiplié les expériences, les univers. C’est tout

naturellement qu’on le retrouve, accompagné de Warren Ellis, à l’écriture de la BO de Loin des Hommes, drame sur les prémices de la guerre d’Algérie de David Delhoffen. Sombre et glaçante, elle convient à merveille à l’atmosphère de ces temps de révolte. LP MUTE

PRINCE Hit n Run - Phase one34e (?) album du maître, qui oscille en-tre ses meilleurs tics (basse, guitares, voix lead, choeurs, cuivres...) et le toc navrant de l’actuelle Electronic Dance Music US tapageuse. Soit un compromis déroutant

entre 80/90’s et 10’s, forçant sur le synthé, le groove raide £et le clinquant, mais plutôt inspiré et fantaisiste, toujours mélodieux et sensuel, bien coloré, finalement fun et frais. Prince never dead ! JYB NPG / DEF JAM / UNIVERSAL

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INTERVIEW

DENIS ROCHELe Pavillon Populaire consacre une rétrospective au photographe Denis Roche, qui s’accompagne d’une nouvelle résonnance suite à son décès en septembre dernier. Le temps était l’élément central de son travail, ses images captent, tordent, distendent et finalement rattrapent le sujet. Interview avec Gilles Mora, commissaire de l’exposition, autour de cet événement hommage.

À intervalles photographiques

Commençons par une explica-tion du titre de l’exposition : Photolalies.Les photolalies sont des dis-positifs d’images qui se ren-voient l’une à l’autre avec un lien thématique, formel ou temporel. Pour cette ex-position, il y a une centaine de tirages des années 1970 jusqu’à quasiment sa dispari-tion. Dans ses protocoles de prises de vue, il y a la notion de liberté de création qui est importante à souligner.

D. Roche était très attaché à l’idée du temps, l’accrochage sera-t-il chronologique ?Il y a une quinzaine d’années, j’ai réalisé à la Maison Eu-ropéenne de la Photographie à Paris, une rétro-spective avec un ordre chronologique ayant pour titre «Les preuves du temps». On a toujours travaillé ensemble pour ses expositions, ici on avait envie de casser cette construction, pour aller vers quelque chose de plus désordonné. Les œuvres s’inscrivent par groupement thématique.

Dans le dialogue retranscrit dans «La photographie est interminable», on ressent une obsession pour le su-jet de la mort…Oui c’est vrai et c’est une obsession que je partage avec lui ! La finitude c’est ce qui pousse à créer. La photographie est intimement liée à la mort, com-me pouvait l’écrire Roland Barthes dans La Chambre Claire en 1980.

Il parle aussi de rattraper le temps en capturant des moments à des an-nées d’intervalles ?Effectivement, il a réalisé des séries de photos à intervalles plus ou moins réguliers, dans un même lieu à des périodes espacées, afin de révéler ce que produit le temps sur nous. Il a fait des portraits de sa femme sur un muret au Pont-de-Montvert entre 1971 et 2005. C’est un exemple parfait pour il-lustrer les photolalies !

L’autoportrait est omniprésent, d’ailleurs vous avez imaginé l’école photobiographique ensemble ?Oui, c’est un mouvement que nous avons créé dans les années 1980 avec entre autre Raymond Depar-don et Claude Nori. J’ai écrit le

manifeste en 1982, c’est une autre façon d’écrire sa biographie.

Photographe mais aussi poète, est-ce que ses textes seront présentés ?Non, il ne s’agit pas de montrer un poète qui fait de la photo mais bel et bien un photographe à part entière. C’était un écrivain d’avant-garde, il va faire avec la photographie ce qu’il faisait avec les mots, c’est-à-dire les tordre dans tout les sens. Je le répète c’est un photographe majeur !

Propos recueillis par Sandy Berthomieu

Denis Roche – Photolalies 1964-2010Pavillon Populaire, Montpellier

Jusqu’au 14 février 2016 / entrée libre

Rue Henri Barbuse, Paris, 20 avril 1979 - 40x50cm© Denis Roche

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L’union fait la force

«C’est par la mise en commun d’idées que nous nous en sortirons». Jean Paul Montanari, Directeur général de Montpellier Danse pose le décor. Cette nouvelle saison multiplie donc les partenariats: Opéra Orchestre National, Institut chorégra-phique International, Humain Trop Humain, ainsi que les théâtres La Vignette et Jean Vilar ont fusionné leurs idées pour mettre au point une programmation au pas.

INTERVIEW

SAISON DU CENTRE NATIONAL DE LA DANSE

public Opéra. «Pas de tutus», mais plutôt une rencontre entre le hip hop qui séduit tant les jeunes et le classique. Le travail du chorégraphe Hamid El Kabouss sur les œuvres du compositeur Claude Debussy, «parce que la danse hip-hop peut se faire dans un théâtre tout rouge, avec des musiciens classiques». Oui, si le spectacle se nomme La Boîte à joujoux.

Cette association d’idées a donné naissance à une programmation qui sublime la danse contemporaine au travers de quatorze spectacles, mais aussi d’accueils d’artistes en

résidences, de Masters Class, de rencontres, de visites, de films, d’ateliers. Toutes activités qui continuent de placer l’Agora comme un lieu incon-tournable d’ apprentissage, de création et d’émer-veillement chorégraphique.

Anne-Laure Ochando

Retrouvez la programmation complète et réservez vos places sur le www.montpellierdanse.com

ou au 0 800 600 740.

S’inspirer pour mieux étonner«Continuer de trouver de l’inspira-tion chorégraphique est essentiel. Et c’est notre rôle d’aller la cher-cher là où on ne l’attends pas» explique Christian Rizzo, Directeur de l’Institut Chorégraphique International. La preuve avec Saga, le spectacle du ventriloque Jonathan Capdevielle, qui s’inter-roge sur le sujet de la famille, ou avec Christian Rizzo lui même, qui s’est inspiré de la complexité du duo homme-femme par le tango pour son spectacle Ad Noctum.

Distinguer l’émergenceLa danse contemporaine a ses espoirs. On mise sans problème sur Mitia Fedotenko, un artiste de la région qui présentera «Point Zero», une intrigue sur la régénérescence après le chaos. Autre décor, autre histoire, autre espoir, Marlène Monteiro Freitas aime la représentation carnavalesque, la déstructuration, l’inversion du beau et du laid. Une fantaisie à découvrir avec Jaguar. Mais distinguer les artistes émergents permet de faire la part belle aux valeurs sûres. C’est pourquoi Alain Platel et Emmanuel Gat qui reprend exceptionnellement son Sacre du Printemps pour Montpellier Danse sont des invités prestige de cette programmation.

Dissocier pour mieux marierC’est le défi que s’est lancé Valérie Chevalier, Directrice de l’Opéra Orchestre National Montpellier qui est attachée à développer la jeunesse dans son

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Hamid El Kabouss et Debussy © Helen Martres

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ensuite son choix en fonction de ses attentes et de ses ambitions.

On ne peut pas s’inscrire avant 15 ans ? Cette année, il s’agit de créer le département théâtre. Dans certaines villes, agglos ou métro-poles, ces choix avaient été réa-lisés il y a plusieurs années. Aujourd’hui, il faut assurer un enseignement de qualité et nous n’avons pas les moyens humains et matériels de proposer l’ensemble du cursus immédia-tement. 15 ans, c’est l’âge du 1er cycle. Pour les plus jeunes,

pour les cours d’éveil, d’initiation, les inscriptions à partir 8 ans. Nous espérons ouvrir ces classes dans les prochaines années.

D’autres nouveautés au Conservatoire pour cette rentrée ?Le département musiques anciennes, déjà doté de cours de clavecin, s’est étoffé avec la flûte à bec, la viole de gambe le violon baroque. Par ailleurs, des conférences sur l’histoire de la musique seront proposées dès le mois de décembre aux élèves et au public. Tous les samedis également, des cours de commentaires d’écoute sont dispensés.

Propos recueillis par Patricia Bussy

CRR - 14, rue Eugène Lisbonne. 04 67 66 88 40

conservatoire.montpellier3m.fr Concert des professeurs le 14 nov. à 19h

(Chapelle Haute) 3, rue de Candolle.

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Quels sont les objectifs du conservatoire régional avec ce cursus théâtre ?Les CRR, conservatoires label-lisés par le Ministère de la Culture, doivent doivent dis-penser des cours de musique, de danse et de théâtre. Ainsi, en fonction de leur histoire, tous répondent progressive-ment à ces critères. Pour la métropole de Montpellier, qui avait demandé le renouvelle-ment du classement de son établissement, il a été décidé (printemps 2015) d’ouvrir un département théâtre. Il s’agit de proposer, sur notre territoire, un enseignement initial du théâtre conforme aux directives minis-térielles et identique à celui qui se pratique dans plusieurs villes de France.

Avec votre nouveau département, les cours de l’En-sad, ceux de la Cie Maritime et l’ouverture du Cours Florent, Montpellier devient donc un pôle majeur de l’enseignement d’art dramatique ?Cela paraît évident. Le bassin de population, l’attractivité du territoire, la richesse de l’offre cultu-relle ne peuvent que favoriser l’émergence d’un centre dynamique en termes de théâtre.

Supposons un jeune étudiant qui cherche à se for-mer. Comment fait-il son choix parmi ces différentes écoles ?On doit distinguer les offres publiques et les offres privées. À ce jour, le CRR (enseignement initial) et l’Ensad (enseignement supérieur) sont les seules structures publiques. L’élève ou l’étudiant fait

CONSERVATOIRE Molière au

Gros buzz cette année sur l’enseignement d’art dramatique ! Christophe Pouget, le directeur du Conservatoire à Rayonnement Régional, nous explique les nouveaux enjeux de Montpellier.

INTERVIEW

Christophe Pouget

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INTERVIEW

à part entière. Ils s’exposent. Dans toutes les grandes villes, il existe des fonds patrimoniaux, que l’on montre au public (galeries, médiathèques, salons du livre). Cette création particulière nous renseigne sur le regard historique que l’on pose le livre, depuis Gutenberg, la gravure jusqu’à l’imprimerie, la moder-nisation des fabriques à partir du XIXe siècle, l’évolu-tion des techniques d’impression. Si l’artiste utilise divers outils de reproduction (sérigraphie, offset, digigraphie, etc.), l’échange texte/image demeure constant. On créée des formes nouvelles aujourd’hui, qui débordent vers l’illustré ou la bande dessinée. Certaines BD ont une qualité graphique exception-nelle, de nombreuses planches sont accrochées dans des salons d’art.

Propos recueillis par Patricia Bussy

Espace Méridianes 14, rue Aristide-Ollivier à Montpellier. www.meridianes.fr/

Ouvert du mardi au samedi de 15h à 19h

Vos éditions fêtent leur première décennie en 2015 Nous avons créé notre maison à Montpellier en 2005 avec l’envie d’offrir à des artistes contem-porains l’espace du livre comme support et relais de leur création. Nous éditons des livres d’artiste (coll. Grands Méridianes, Liber, Maison Natale) mais aussi des textes critiques sur l’art, des entretiens et des catalogues d’expos avec le Musée Fabre (Quadrant). Toute l’année, nous montrons nos livres d’artistes et nos collections à l’Espace Méridianes.

La matérialité du livre d’artisteUn livre d’artiste est pensé d’abord comme un espace spécifique. On réfléchit sur le support (papier, toile ou autre matériau), sur le format, l’ouverture de la page (r/v, montage en accordéon, portefeuille, rouleau...), le sens de lecture. Dans certains cas, l’artiste tend vers l’idée du livre objet, il peut aussi y voir une sculpture, ce qui introduit une dimension de volume.

La relation texte/imageUn dialogue ou une confrontation se crée entre le projet de l’artiste et le texte pré existant ou écrit dans un 2e temps. La plupart du temps, c’est un écrivain qui intervient, parfois, c’est l’artiste lui-même qui écrit. Le manuscrit joue beaucoup avec le blanc ou la couleur, invente au niveau de la typographie.

Une œuvre en soi Par leur originalité et leur préciosité (impression limitée), grâce au lien durable qui s’établit entre l’artiste et l’écrivain, ces livres prennent de la valeur. On ne les retrouve pas sur le marché de l’occasion car leur qualité leur attribue un statut d’œuvre d’art

MÉRIDIANESLes 3D du livre d’artisteLe fondateur des éditions Méridianes, Pierre Manuel, évoque avec nous les trois dimensions essentielles pour créer ce bel ouvrage. Où il est question de l’écrit et de l’image, des auteurs autant que des plasticiens.

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SÉLECTION

JEAN-PAUL DIDIERLAURENTMacadamOu comment le génie de Jean-Paul Didierlau-rent opère en onze histoires ? On ne boude pas son plaisir d’autant que le nouvelliste le distille bien. Maître dans l’art de combiner les genres, l’auteur dépeint en quelques pages

un arc en ciel d’émotions, tirant vers le noir le plus profond. Compilées en un livre, ces nouvelles témoignent du talent de Didierlaurent, qui est avec elles récompensé depuis dix ans au prix Hemingway. ALO AU DIABLE VAUVERT

BRUNO MALIVERT La Croisée Deux capitales, Paris, Abidjan, Clarisse, Etienne mais aussi Capucine, Simon, Geneviève… Puis entre Moktar l’Ivoirien avec Sophie et consorts. Le chassé-croisé dans ce dédale de rues lutéciennes, plutôt

“rive gauche”, commence comme une course folle sur la Géographie du Tendre. Du moins tendre arrive, quand on parle d’un enlèvement ou de la chute mortelle du frère. Du suspens d’un quartier à l’autre avec un plan bien défini. PB SOCIÉTÉ DES ÉCRIVAINS

MONICA SABOLOCrans-MontanaÀ Crans-Montana, un trio de beauté singulières évolue au fil des saisons. Et ces garçons, trop pétrifiés d’amour pour les approcher, ne perdront rien de la pi鐵e tragique que deviendront leurs vies, au fastueux théâtre

de Crans-Montana. Monica Sabolo passe des colonnes de Grazia aux lignes de romans en adoptant un genre rare. Ni l’eau de rose, ni tr鐵ident de p鐵ip鐵ies; brutalement narratif, sobrement tragique. ALO JC LATTÈS

ASA LARSSON La piste noireInna Wattrang, jeune femme assassinée, était la porte-parole et chargée de communication d’un richissime industriel fondateur d’une compagnie minière internationale. Trois élé-

ments donnent à ce polar une force rarement atteinte, même par les meilleurs auteurs : des personnages complexes, remarquablement dessinés, une narration originale et sans temps mort, et enfin une solide documentation sur le monde du capitalisme financier mondialisé. APW ALBIN MICHEL

HENRI GOUGAUD Les Voyageurs de l’AubeConteur et chansonnier, l’artiste sait aussi écrire de belles histoires. Ici, nous sommes dans l’ermitage égyptien d’un vieux Copte mourant. Passent une jeune femme enceinte, un moine orthodoxe, un joueur de luth arménien, un iranien, un enfant tout seul…

Chacun raconte sa traversée du désert, ses peurs et ses espoirs. Et dans ces récits de vie, la conjugaison des êtres qui s’écoutent, par delà les clivages confessionnels, fait rêver. PB ALBIN MICHEL

MICHEL PINÇON, MONIQUE PINÇON-CHARLOTTentative d’évasion (fiscale)Plongée dans les méandres de l’évasion fiscale où l’on apprend que si les systèmes historiques suisses bien connus perdurent encore, bien que suppléés efficacement par les mécanismes offshore des contrées

exotiques, la fraude commence à Paris dans les couloirs de Bercy. Une enquête documentée, qui nous fait balancer entre le dégoût, la stupéfaction et la colère contre nos con-citoyens vénaux. RD LA DÉCOUVERTE

EL JAMESGreyDans ce livre, il s’agit de redécouvrir Cinquante Nuances de Gris à travers les yeux de Christian. C’est chaud comme à l’époque où la ménagère de cinquante ans se perdait dans les pages d’Arlequin… C’est pas du Sade, mais l’idée

y est. Est-ce que la face sombre de la sexualité de Christian, son goût du pouvoir et le peu d’estime de soi qui le consume auront raison des sentiments de la jeune femme ? Bref un livre pour ménagère qui s’ennuie… APW JC LATTÈS

JOSHUA FERRIS Se lever à nouveau de bonne heureVous êtes dentophobe ? Ce livre décrivant un cabinet dentaire newyorkais vous ait vivement recommandé. Paul O’Rourke est dentiste, athée et a une dent contre Internet. Entre deux roulements de fraise, les caries et les molaires à vifs, son identité est usurpée pour

révéler sur les réseaux sociaux un groupe religieux auquel il est censé appartenir. Ce double numérique va bouleverser sa vie jusqu’à l’épilogue inattendu. SB JC LATTÈS

BRIAN DELEEUW L’innocence Premier roman pour le jeune Américain et vrai coup poing avec ce thriller psychologique dérangeant. L’histoire d’une amitié d’étudiants qui vire au cauchemar. Où l’on suit la mécanique de la manipulation, à la fois subtile

et perverse, prendre son temps pour s’imposer, jusqu’à l’explosion finale. Le pauvre Luke réussira-t-il à se défaire de l’emprise, qui s’exerce dans un New York très sombre. Angoisse et paranoïa garanties. PB SUPER 8 ED.

JEAN-CHRISTOPHE GRANGELontanoLontano n’est pas le seul roman récent qui tente de mêler la politique, la finance à une enquête policière solide et un suspense sans faille, il est l’un de ceux qui y parviennent

le mieux. Un roman qui se joue sur le fond d’intrigues finan-cières de trafics miniers, jusqu’au jour où ressurgit l’Homme Clou. Le clan des Morvan, dont le père est le premier flic de France, devra se tenir les coudes, s’il veut affronter un assassin hors norme. APW ALBIN MICHEL

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INTERVIEW

lire indépendamment des autres aventures de Corto. R.P : Cet univers épuré et ces personnages étaient plus forts que la fidélité au trait. Et le Grand Nord était un décor formidable dont Pratt raffolait. J’ai voulu faire mon Corto sans être obsédé par la ligne Pratt.

On meurt beaucoup dans votre album avec même une ambiance finale assez proche d’un western.J.D.C : Oui. On est dans un environnement violent aussi bien sur le plan climatique qu’humain. La ruée vers l’or n’est pas loin et c’est Jack London, ami de Corto, qui lui confie une mission fil rouge de l’album.

Et après cette balade dans le Grand Nord ?J.D.C : Pour le futur, San Francisco peut-être. A priori pas New York. On respectera les codes de Pratt. Corto est un personnage tellement fort qu’il nous survivra et à d’autres aussi.

Propos recueillis par JL. T

Quelles ont été vos contraintes pour reprendre Corto ?Juan Diaz Canales : Aucune. Nous avons eu une liberté totale. Juan et moi sommes avant tout des créateurs. Il n’était pas question de faire une copie.

L’action de votre album se situe en 1915, juste après La Ballade de la Mer salée ?J.D.C : Oui, il existait un court synopsis écrit par Luca Romani, éditeur italien de Corto. Quand Patricia Zanotti qui détient les droits de Pratt m’a proposé la reprise de Corto, j’ai embrayé sur ce premier jet de scénario. Cette date de 1915 était parfaite et permettait de respecter la chronologie.

Pour le dessin vous vous êtes beaucoup inspiré de Pratt, Rubén Pellejero ? Rubén Pellejero : J’ai dessiné ma propre image de Corto en essayant de coller à la période de l’œuvre qui me plaisait le plus.

Ecrire ce scénario a été compliqué ?J.D.C : Il fallait trouver le bon équilibre. Quel intérêt de copier ? Le scénario a été long à écrire en particu-lier à cause du travail de documentation.R.P : Le dessin est allé beaucoup plus vite.

L’action se passe dans le Grand Nord canadien avec beaucoup de personnages dont certains qui ont existé ?J.D.C : Il fallait rester proche de l’ambiance d’une grande aventure, avec des personnages atypiques. J’adore prendre des personnages historiques. Je voulais aussi que Sous le soleil de minuit puisse se

RUBEN PELLEJERO ET JUAN DIAZ CANALES«Corto Maltese nous survivra»

Corto Maltese reprend du service. On en rêvait. Ce retour est le bébé d’un duo qui a courageusement pris le risque de succéder à Pratt et de redonner vie, avec talent, à un Corto très personnel. Ruben Pellejero et Juan Diaz Canales ont amené Corto Maltese faire un tour sous le Soleil de minuit (Casterman). Il seront à Montpellier en dédicace à la librairie Azimuts le 26 novembre.

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SÉLECTION

DEMONGEOT/CATEL/ BOUILHACAdieu KharkovOn la connaît bien Mylène Demongeot, ac-trice belle, célèbre, intelligente et attachante. On la suit comme une amie drôle et enjouée. De sa vie familiale, de ses origines on ne savait pas grand-chose. Avec la toute aussi

brillante Catel, Mylène Demongeot raconte sa vie, celle de sa mère, des siens, avec au dessin très clair et souligné, Claire Bouilhac. Une saga très cinéma dont le casting reste bien sûr à inventer mais on a déjà les décors. J-L. T DUPUIS

SAADA/VASSANTJuger PétainCe n’est pas qu’un procès. En signant Juger Pétain Philippe Saada et Sébastien Vassant ont à la fois fait acte de mémoire et de jour-naliste, de chroniqueur, de transmission de témoignage. De 1944 à 1945 la France a vécu

une période hors normes dont les séquelles sont toujours là. Reste à savoir comment sera reçu cet ouvrage dont le héros au sens littéraire est sûrement méconnu par les jeunes généra-tions. D’où l’intérêt de cette piqure de rappel. J-L.T GLÉNAT

CONVARD/VIGNAUXNeige originesNeige reste l’une des rares séries mythiques de la fin du XXe siècle. Christian Gine avait su donner tout son relief au personnage de Didier Convard tout au long des aventures glacées du jeune Neige, héros créé par les fameux Douze

après que la Terre ait connu une catastrophe climatique. Avec Neige origines, on découvre l’avant Neige et comment North-man en arrivera à élever le futur jeune héros pour qu’il devi-enne le bras armé des Douze. Très efficace. J-L. T GLÉNAT

LUPANO/ALISept nainsUn roi, la reine et une fille née d’un premier lit, Blanche, font la fête et leurs Sept nains, bouffons, royaux, vont déraper dans la répartie grinçante. Qu’on leur coupe la tête ! ordonne la

reine. Le roi refuse et exile les nains dans la forêt. Le roi meurt et la reine veut la peau de Blanche qui est plus belle qu’elle selon son miroir. Lupano a gardé la trame de Blanche-Neige mais a épicé à sa façon le scénario. Un dessin brillant de Roberto Ali sur un story-board de Jérôme Lereculey. J-L. T DELCOURT

CAUVIN/LAMBILLes Tuniques bleues, des personnages réels T1Une autre façon de rassembler une œuvre, une autre forme d’intégrale thématique, quels ont été les albums des Tuniques Bleues dans lesquels on retrouve des personnages réels

de l’Ouest américain ? Dans ce nouveau tome de la collection, ce sont Jesse et Frank James aux côtés du major Quantrill, sans oublier un certain général Grant qui fait plus que de la fig-uration dans deux albums devenus mythiques. J-L. T DUPUIS

LUPANO/MAZELCommunardes, les éléphants rougesLes Eléphants rouges sont ceux du Jardin des Plantes. Victorine, une petite parisienne rêve de faire partie des Amazones, ces femmes qui vont se battre aux côtés des hommes

sur les remparts de Paris pendant la Commune en 1870. Elle veut les monter pour affronter les Prussiens comme Hannibal les Romains. Lucy Mazel a dessiné ces Eléphants rouges. Un trait assez cartoon qui colle bien au texte. J-L. T

VENTS D’OUEST

PECAU/UKROPINAEt si la France avait gagné la guerre ? Cela devient un thème d’uchronie de plus en plus exploité. La France bat l’Allemagne en 1940. Jean-Pierre Pécau s’est appuyé sur les deux ouvrages parus chez Tallandier de Sapir, Stora et Mahé. Une réécriture

de l’Histoire mais qui cette fois, et c’est rare, peut se comprendre. On y croit presque. Le dessin de Ukroprina est très réaliste. Trois albums sont prévus. J-L. T SOLEIL

PEDROSALes Equinoxes Un ouvrage à la fois simple et complexe. Traiter de la solitude n’est pas facile. Y mélanger dessin et texte écrit, sur fond de saison peut dérouter. Pedrosa a pris le risque en toute liberté. Les Equinoxes sont un

voyage dans le temps et les sentiments humains, la vérité se dévoile. Pedrosa après Portugal est à la barre d’un récit qui montre toute sa soif créatrice, hors normes et colorée, enthousiaste et sincère. J-L. T DUPUIS

JIM/TEFENKGIOù sont passés les grands jours ?Une bande d’amis, Hugo, Jean-Marc, Etienne et Fred. Quand Fred se suicide et lègue des objets saugrenus à ses copains, il y a comme un gros malaise. D’autant que Hugo a dérapé côté couple dans les grandes largeurs en

faisant un enfant à une autre femme. Où sont passés les grands jours ? Bonne question à laquelle Jim et Tefenkgi répondent avec tendresse et réalisme. J-L. T GRAND ANGLE

PIATZSEK/ESCALADALe Chevalier à la licorneJuan de la Heredia va regretter son geste chevaleresque. Il sauve la vie du roi de France à la bataille de Crécy et dans son délire guerrier se croit transpercé par une licorne. Prisonnier, désormais devenu Le Chevalier à la licorne il

commence une quête où folie et mysticisme se mélangent. Un récit étonnant et captivant de Stéphane Piatzsek dessiné avec beaucoup de fougue par Guillermo Escalada, digne représentant de l’école espagnole actuelle. J-L. T SOLEIL

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