Monsieur le Professeur (French Edition) -...

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MonsieurleProfesseurMademoiselleK.

Cerécitestunenouvelleérotique,unepetitehistoiresansprétention.Jevoussouhaiteunedélicieuse

lectureetunplaisircoupabledanslesecretdevotreliseuse…

Unmanoirdanslacampagne.Lesplusbellesjeunesfemmesdupays.Uneéducationsévère.Pourunbut:devenirl’épouseparfaited’undesgrandsdecemonde.Lepensionnatdesvallonsprometàtouthommepourvud’unlargeportefeuille,lagarantied’uneépousedocile,cultivéeetdévouée.Emmaattenddepuisplusdedeuxansd’êtrechoisieparmisescongénères,maisc’esttoujoursune autre qui part au bras d’un milliardaire, la laissant seule avec sa curiosité et son goût du vicegrandissant.LorsqueThomasMelbourne,séduisantprofesseurd’anglais,débarqueaupensionnat,laluxureachèvedepervertirl’élève.

I

Elle

Labaguettesiffledanslesairsavantdes’abattresurmesfessesdéjàrouges.J’étouffeungémissementdedouleur,cramponnéeaubureau.LaDirectricepersifle:

—Avez-vousretenulaleçon?Jehochelatête,çapourl’avoirretenue,jel’airetenue!—Alorsvouspouvezretournerdansvotrechambre,salepetitedévergondée.Unultimecoupsurlehautdelacuisse,justehistoirederappelerquicommandeici.Jefrottemoncul

endoloriettirelalanguedansledosdufossile.Sescheveuxgrissontretenusenunchignonbananed’oùaucunemèchenes’amuseraitàdépasser.Jeremontemaculotteetbaissemajupeaumotifécossais.

Dehors,lesdindesgloussentenmeregardantpasserdanslecouloir.Jeleurjetteunregardnoir,Zoé,lapoufiasseenchef, rejettesacrinièrerousseenarrièreets’appuiecontre lemur,ses longues jambesfuseléescroisées.

—Emma,c’estàsedemandercommenttuaspuêtreacceptée,raille-t-elle.—Commetoi,avecmapoitrinegénéreuseetmonpetitculprometteur.Lepensionnatdesvallons,onyentreunefoismajeure,desonpleingréoupas.Pourmoi,c’estplutôt

oupas.Mesparentsenonteumarredemesconneriesàrépétitionetm’ontexpédiéeiciunefoislebacenpoche,quandjeleuraijetéàlagueulequejen’enavaisrienàfoutredesétudes.

Jemarchejusqu’àmachambrequejepartageavecElena,monopposéabsolu.Sage.Réservée.Prêteàtoutpourplaireauxmecsquiviennentpournouschoisir.J’aimeraisqu’undecestypesm’embarque.Sipossibleunvieux,auborddelamort,histoired’êtreviteveuve.Jeveuxlaliberté.Riendeplus.Riendemoins.

Elleestallongéesur le litàcôtédelafenêtre,unclassiqueà lamainetses longscheveuxblondssagementretenusparunserre-tête.

—Tudevraist’assagir,recommande-t-ellesansleverlesyeuxdubouquin.—Ouais,etmourird’ennui.Quellesuperidée!Ellefaitclaquersalangueàplusieursreprise,réprobatrice.Jemelaissetombersurmonplumard,les

chevillescroiséessurlatêtedelit.—Jet’aimebien,saufquandtutelajouesmèrelamorale,maugréé-je.Monregardparcourtlespoutres,j’aihéritéd’unechambredanslescombles.Maiscen’estpasplus

mal,depuisici,onvoitloin.Laclocheretentit,nousappelantpourlerepas.Jebondisdumatelas,Elenasurmes talons.Des escarpins claquent sur lemarbre du grand escalier, les soixante pensionnaires seprécipitentdanslasalleàmanger.

Chacuneasaplace,laDirectricesetientdeboutaufonddelasalle,pournouslireunromanvieuxcommelemonde.Lerepasdoitsefaireensilence,cependantlacuisineestbonne.Çacompense.Jefinismonassietteettrépignepouravoirledessert.

Unemoue de dégoût déformemabouche quand je vois arriver une faisselle sans sucre ni saveur.Pourquoi on ne pourrait pas avoir un bon gâteau au chocolat une fois de temps en temps ?Un soupirtombedemeslèvresquandjeplantemacuillèredansl’immondeproduitlaitier.

Enplus,j’aiunmaldechienauderrière.Jem’agitesurlevieuxbancdebois,ellem’apasloupélavieillepeau!

*

**

Les paumes vissées au carrelage, je ne peux retenir un gémissement de plaisir quand le jet froidtrempemesfessesmeurtries.Jemecambre,jusqu’àplaquermapoitrineaumurpourlaisserladouchemesoulager.Mestétonsréagissentàlafaïenceglacéeetsedurcissentdansundélicieuxfrisson.

Lesoufflecourt,jefermelesyeuxetreviscequim’aconduitaubureaudelaDirectrice.Mafoutuecuriosité.L’unedesfillesm’ainvitéeàvenirjoueràunjeutoutsaufsagesouslesdraps.Lescorpsnus,rendusbrûlant par l’adrénaline, unemainqui prend en coupemon sexe etma languequi semêle à lasienne.

C’étaitsadernièrenuitici.Elleatoujourspréférélesfilles,s’apprêtaitàvivredesdécenniesd’unehomosexualitérefouléepourleplaisird’unhommed’affairesfortunéetaussigrasqu’unporc.Noslèvressesontaccrochées,scellées le tempsd’unedécouverteenbonneetdueformed’uneanatomie troppeuexplorée.

—Emma,bouge-toi!aboiel’unedeschiennesdel’abominableZoé.Ma bulle d’érotisme éclate, laissant seulementmes lèvres intimes gonflées à l’idée de se faire à

nouveaulécherparunelangueexperte.—Allez,Emma.J’étouffeàpeineungrognementetverselegeldouchesurunloofaquiproduitunemousseauparfum

gourmandsurmapeausatinée.Jeleplongeentremescuisses,laissemonpouces’égarersurmonclitorisenmemordant la lèvre inférieure. Je titillemonpaquetdenerfs,biendécidéeà retourneroùellem’aemmenéehier.

—Tufaischier!s’impatientelapouffiasseenchefderrièrelaporte.Unimmensesourireétiremaboucheetunriremauvaiss’enéchappe.Uncoupd’œilendirectionde

laporte,j’accélèrelemouvement,plusoumoinsconfortablementadosséeaumur.Leplaisirpressemonbas-ventre,faitfrémirmonsexegourmandetm’électrise,jusqu’àcequelaDirectricevienneelle-mêmetoquer.Merde.

—Si vous ne laissez pas la place à vos camarades, je devrais vous apprendre le partage d’unemanièrepeuagréable!

À regret, j’arrêtemon petit jeu et abandonnemon corps à la frustration. Jeme rince, grognon, etm’enveloppedanslaserviette.Mescheveuxhumidesmefontfrissonnerquandunlégercourantd’airmesurprendàlasortiedeladouche.Quatrepairesd’yeuxinquisitricesseposentsurmoi,j’aienviedeleurfaireunegrimaceàlacon.—Qu’allons-nousfairedevous?soupirelefossile.—Unboncouppourunmillionnairequeutard?jesuggèreentournantlestalons.

Jemeprécipitehorsdeportéeducourrouxde laDirectrice, trousseaude toilettesous lebras.Undocumentaire ronronne dans la salle de projection, c’est la seule chose que nous avons le droit deregarder avec lesgrandsclassiquesducinéma.Legenreennoir etblanc, au sonpourri et chiant à sependre.

Unefoisdansmachambre,jelaissetombermaservietteetenfilel’unedeschemisesdenuitfournieàmonarrivée.JeregardeElenasousmescils,elledévoretoujourslemêmebouquin.

—Çafaitdéjàtroisfoisquetulelis,lancé-jepourbriserlesilence.—Jenemelassepasdecettehistoired’amour,c’esttellementromantique…—Deuxadosquicrèvent,bonjourleromantisme.Jenepeuxpasm’empêcherdericaneralorsqu’ellelèvelesyeuxauciel.—Unjour,unhommefollementromantiqueviendrapourmechercher,rêve-t-elleàvoixhaute.—C’estça.Unjour,unvieuxcradoviendraetlapayeraunefortuneànotreDirectricepourpouvoirsetaperdela

chair fraîche. Puis, quand elle ne sera plus assez bonne, il divorcera et recommencera. Au fond, jecontinued’espérerqu’untypepasmalcraquerapourmoi.J’enaivuquelques-uns,plutôtbeauxhommes.MaiscettepourrituredeDirectricememettoujoursaufond,bienloindesregardsdesprétendants.

Jeme jette surmon lit, à plat ventre. Les ressorts grincent, j’extirpe unmagazine people de l’andernier,obtenugrâceàunegentillefemmedeménagequimel’afaitpasserendouce.

—C’estétonnantqu’ilnetombepasenmiettes,constateElenaavecunpetitrire.—C’estbon,turelisRoméo&Juliette, jebavesurlesrobesdesoiréeetmecssexy,chacuneson

truc!Nouséclatonsderireplusfranchement, j’aimebienElena.C’est lacompagnedechambréelaplus

agréablequej’aieue.Ellesaitêtrediscrètelorsquec’estnécessaireetnemejugepastropdurementsurmesconneries.

J’effleurelespagesglacées,m’évadedansdessoiréesmondainesdéjàconsommées,buesetoubliéespar lesstars.C’est toujours lesmêmesrobesquimefontenvie, toujours lesmêmeshommesà l’allurepuissante et auxcostumes soignés. Je soupire, qu’est-ceque jenedonneraispaspour en intéresseruncommeça.

IILui

Unesemaineplustôt,Jesaisislatassedecaféfumante,dehorslabrumeenvahitlevillageperduoùj’aiétéconvoqué.Unefemmeélégante,maisd’unâgeavancé,setientdevantmoi.Elleacommandéunthéquial’airaussiaigrequ’elleetjettedescoupsd’œilinquietsàdroiteetàgauche.—MonsieurMelbourne,mercid’êtrevenusivite. —Vousm’avez suffisammentvanté le sérieuxdevotre établissementpourqu’il attisemacuriosité.J’aienseignédansl’undesmeilleursétablissements,appuyéparunpèreinfluentetlui-mêmeéminentprofesseur.Jenepouvaismepermettredecéderàuneoffredesecondezone.Mais,bienplusquel’excellence, mon choix a été guidé par la spécificité de ce pensionnat. Je passe la main dans mescheveuxnoircorbeau,lachevilleposéesurmongenou.—Nousn’arrivonspasàtrouveruneprofesseured’anglaisàlahauteurdesexigencesdenosclients.Nosjeunesfillesdoiventêtrebilinguesettotalementaufaitdel’actualitéinternationale.—Dois-jem’excuserd’êtreunhomme?tiqué-jeenreposantlatassesurlasoucoupe.—Non…Biensûrquenon.Elleestgênée,sonregardmefuitpourseposersurlacartedesboissonsrestéesurlatable.Elletapote le bois avec ses ongles soigneusementmanucurés et remonte ses lunettes pervenche. Je suis saseuleoption.Ellerefermelepremierboutondesonchemisier,lèvrespincées.—Vousêtespriédevousprésenterlundiprochain.Vouslogerezaupensionnat.

J’acquiesced’unsignedetête.Coincédansunvivierdejeunesfillessoigneusementtriéessur levolet,monpèreserait foude jalousie.Nousadorons lecorpsdes femmeset j’aimeenexplorerchaqueparcelle.Ilmetardedelesrencontrer.

*

**

Monpiedenfoncel’accélérateur,monbolidesillonnelespetitesroutesescarpéesmenantaupensionnat.Letrésorestbiendissimulé,c’estplusieurscolsetvalléesqu’ilfauttraverserpourvoirsedessinerunchâteaudestyleancienrégime.Jem’engagedansunecouraugravierfin,mespneuscrissent,annonçantmonarrivée.Lecielestbas,gris,etquelquesgouttess’écrasentsurmonpare-brise.Jeremonte lecoldemavesteetportemalourdevalise.Jepresselepas,montelesquelquesmargellesetpousseladoubleporte-fenêtre. Je manque de lâcher mon bagage quand je découvre le comité d’accueil : toutes lespensionnairesrassembléesdanslegrandhallavecleursprofesseurs.Jeravalemasalive,leschemisiers

sonttendusparleurspoitrines,lesjambessontprisonnièresdebasdesoieretenuepardesrubansquinedemandentqu’àêtreretirésetlajupecourteflirtdangereusementavecl’impudeur.Jeforceunsourire,ignoremaqueuequiseretrouverapidementàl’étroit.—BonjourMesdemoiselles.—BonjourMonsieurMelbourne,entonnent-ellesd’uneseulevoix.Àl’exceptiond’uneseulequigardelesilence.Unebrunettedanslefondauxcheveuxlâchéssurses épaules et à la frange mutine et désordonnée. Ses iris plongent dans les miens, la fascinations’accrocheàsarétine,j’accentuemonsourire.LaDirectricem’inviteàlasuivreaumilieudugrouped’étudiantesquisescindeendeuxpourmelaisseraccéderàl’impressionnantescalier.Dèslorsquenousdisparaissons,desmurmuresmontentjusqu’à l’étage. J’attise la curiosité, mon ego se gonfle autant que ma bite encore excitée par lespossibilitésquis’offrentàmoi.Unechoseestcertaine,l’innocencenevapasperdurerentrecesmurs.J’aimebientropbaiserpournepasjouirdescorpsparfaitsqu’onm’expose.—Voicivotrechambre,unesalledebainsyestattenante.Netardezpas,votrepremiercoursdébutedansunedemi-heure.Jeposemavaliseetmavestesurlelitàbaldaquin.Lapièceestdansdestonsvertetor,auxtenturesanciennes.Ilyaunbureauainsiqu’unecommodeenboissombre,etuneuniquefenêtrequidonnesurleparc.Lentement,jem’avanceverslebureauoùreposeunedocumentation.Jem’ensaisis,lislesgrandeslignespourmefamiliariserauxlieux. —Nospensionnairessontdiviséesen troisgroupes : lesbenjamines, lescadetteset lesaînées. Parfait. Je laisse tomber lapaperasseetdécouvre la salled’eauexiguëoù ladouche fuit.L’incessant « plic-plic » me rend fou quand je réajuste ma tenue. Mes cheveux sont légèrement enbataille,j’ypassemesdoigtspourtenterdelesdisciplinersansgrandsuccès.Jeresserremacravate,prêtàaffronterlesaînées.J’ouvremonbagageetm’emparedemoncartableencuir.Unesemainepoursepréparer,sefutbref.Jemefieaubrouhahapourtrouverlasalle,elleestauboutd’unlongcouloirauxportemanteauxenferaccrochésaumur.J’entredansunepièceoùvingtpairesd’yeuxmedévisagent.—Mesdemoiselles,jesupposequeMadamelaDirectricevousaparlédemoi…—Seulementvotrenom,mecoupeunerousseaupremierrang.Vousfaitesjeune.Sous-entendu:vousavezl’aircomplétementnazecommeprofetpasàlahauteur.Unrictuspeuaimablerépondàsonattaque.Jeprendsletempsdesortirmesaffairesetdénichemescraiesaufonddusac.—Jem’appelleThomasMelbourne,jemeprésentetoutenécrivantautableaunoir.Monpèreestunprofesseurreconnuetm’adonnélegoûtdel’enseignement.Suiteàmonmaster, j’aibrillammentréussimonconcoursetobtenuuneplaceaulycéeHenriIVàParisduranttroisansavantdevenirici.Ilyaunchuchotementapprobateuravantquejenepoursuiveenanglais:—Etdèsmaintenant,jenevousparleraisqu’enanglais. Sicertainesosentmedéfierduregard,d’autrespalissent.Jemeretiensdeleurrireaunez.EnseignerdanslalanguedeShakespearemeparaîtinévitabledanslesupérieur.Nousn’ensommesplusàenvoyerBriandanslakitchen.L’heures’égrènelentement.Jerepèrelesélèvespassionnéesparlamatièrequin’hésitentpasàrebondirsurdesdébatsd’actualité,cellesdontleslacunessemblentimpossiblesàcombleretilyacettebrune qui ne me regarde pas. Les yeux rivés à la fenêtre, le menton posé sur sa paume, elle laisse

échapperunsoupirdetempsàautre,àpeineperceptible.Soncomportementm’interpelle.J’aitoujourseuaffaireàdesélèvesdisciplinés,conscientsdesenjeuxetacharnésàobtenir lesmeilleuresnotes.Maispaselle.Parfois,sapoitrinesesoulèveunpeuplusrapidement,commepourrefoulerunsouvenirouunsentiment.

***

Jemepose surunbanc, abritéde lapluie.Lespensionnairesconversent àvoixbasse, sedandinentdevantmoietfontminedes’offusquerduventquisoulèveleursjupes.J’adopteunairdétaché,ignorelefantasmedel’écolièrequis’insinuedansmonespritetmonenviedecaptercetteélève.J’aitoujourseul’attention,etj’aitoujourssuposséderlesfemmes.Elleneferapasexception.Jerefuse.—MonsieurMelbourne,ledînervaêtreservi,m’avertitunesurveillante.—Bien,merci.Jerefermeàregretmonouvrageetretrouvemaplaceàlatabledesprofesseurs,dansunesalleexiguë. La professeure de français me coule un regard brûlant. Ses petites ridules au coin des yeuxtrahissentsaquarantaine.Elletrébuchesurlesmotsetsemblesoudaintrèsaspiréeparsasoupealorsquejeracontemonparcoursàmescollègues,aussisuspicieusesquemesélèves. —N’est-cepasdifficiledepasserd’unenseignementclassiqueàceluidecetteinstitution?minaudelaprofesseured’éducationphysique.Jelaisseéchapperunpetitrireetplantemonregarddanslesien.—Avez-vouseudumalàvousadapter?jequestionne,lavoixsuave.Ellesecouenégativementlatête.Jememetslégèrementenarrière,doigtsentrelacés.—Bien.Nousavonscelaencommun.Non.Jen’éprouveaucunedifficulté,maisjesuisenvieuxdeshommesquipeuventsepayerl’unedecescréaturesderêve.

III

Elle

L’heureducoucherasonné.J’attendssouslesdrapsquelasurveillantefassesapremièreronde.Elleestplusprévisiblequ’unehorlogesuisse.Elenaestdéjàplongéedanslesommeillorsqu’elleouvrelaporte.Jebouelittéralementd’impatience.J’aibesoindemabaladenocturnepournepasvirertotalementfolle.Ilfautencoreattendrequ’elles’éloignepourquejerespire.Surlapointedespieds,jemeglissehors de la chambre et longe rapidement le couloir jusqu’au petit escalier en fer glacial. Ce traître atendanceàfairerésonnerlemoindrepasdanstoutl’établissement.Jemefaispluslégèrequ’uneplume,undélicieuxcourantd’airfraissoulèvemachemisedenuitetcaressemachattebrûlante. Je savourequelques secondesceplaisir, jusqu’àêtre attiréeparuneodeurde tabac.Messourcilssefroncent,lacigaretteestformellementinterdite.Moncœurs’emballe,j’ail’espoirdetrouverunedespestes enpleine faute, ce serait unevengeance jouissive.Àpasde loup, jem’avance jusqu’àl’angleducouloir,l’atmosphèreserafraîchitencore.Soudain,jelevois.Sonvisageauxtraitsvolontairesetmerveilleusementbiendessinés,sonregardaussiclairquedel’eauetleboutrougeâtredesaclopequimenargue.Moncorpsirradied’unenouvelle chaleur quime pousse àm’approcher.À chaque pas, le clair de lune révèle un peu plus samagnificence.Monbas-ventresetorddedésir,ilreprésentelatentationàl’étatpur.Adosséaumontantdelafenêtre,ilfixelalunepleine. —Onnevous a jamaisdit que c’étaitmal de fumer ?memoqué-je, à la fois joueuse etintimidée. Il tournelatêteversmoi,d’abordsurpris,avantqu’unsourcilnes’arquepourmarquersonamusement. Je le frôle, lui fais face, autant enivrée de son regard devenu plus chaud que dumétal enfusionqueparmonbesoindenicotinequiseréveille.Jeluipiquesacigaretteàpeineentaméeettireunelonguetaffedessusencrapotantlégèrement.—Putainquec’estbon,soupiré-jeenrelâchantunefuméeblanchâtre.—Voilàunlangagepeuadaptéàunefutureépousemodèle,constate-t-ildesadélicieusevoixlégèrementrauque.Jepouffeetprendsuneautrebouffée.—Letabacestproscrit,ajoute-t-ilavecunsérieuxquisonnepresquefaux.—Jesais,j’yavaisplustouchédepuismonarrivéeilyadeuxans. Ilrécupèresaclope,sourireauxlèvres.Monsangaffluxrapidementàmesjouesquandsoncorps se colle aumien.Nos iris se fondent, je tente d’échapper à son emprisemuette,maismon dospercutelebétonfroid.—Deuxanssansfumer,bellevolonté.Pourmoi,c’estl’unedemesdeuxaddictionsimpossibles

àvaincre. Sa révélation s’accompagne d’une fumée qu’il se plait à souffler surmon nez. J’inspireprofondément,prendsladosequemoncerveauréclame.—Quelleestl’autre?Sesyeuxs’étrécissent,ilécraselemégotsurlerebordetl’expédied’unepichenettedansleparc.Moncœurcognefort,menacedeplongerdanssacagethoraciquetantnoussommesprès.—Uneaddictionbientroppeuconvenableàrévéleràunejeunefillebienéduquée…—Jesuistout,saufbienéduquée,répliqué-jedansunsouffleprovocateur. Sesdoigts frôlentmacuissenue, remontentparesseusement en laissantmapeauen fusionderrière leur passage. Ma respiration devient plus courte, il me fait languir. Il se penche, sa barbenaissantepicotemajoue,sontorseécrasemapoitrineauxtétonsoutrageusementpointés. —Commentt’appelles-tu?interroge-t-ilenpressantd’uncoupsapaumecontremeslèvressuintantes. Jememordslalanguepournepasgémir.Immobile,ilsecontented’exercerunedélicieusepression qui m’assujettit. Mes jambes deviennent cotonneuses, son souffle chatouille le lobe de monoreille.—Pourquoivousvoulezlesavoir?Laprovocationpersiste,ilécraseunpeuplusmonsexetrempéetfaitnaîtreunfrissonaufonddemestripes.—Poursavoircequejevaisjouirquandjevaismebranlerenpensantàceschairsmouilléesquejerêvededéfoncer. J’enai la respirationcoupée,ma tête tournede l’entendreêtreaussi cru. Jechercheàmesoustraire,maissonpoucedécritdescerclessurmonpointsensibleetmegardeenotageduplaisir.—Emma.—Sexy.Ils’écartelégèrement,jem’agrippeàsonbras.Jeneveuxpasqu’ilcessecequ’ilestentraindemefaire.C’esttropbon.Monattitudelefaitrire,jedoisavoirl’aird’unedésespérée.—Jevaistefrustrerautantquetul’asfaitenm’ignorantroyalementpendanttoutmoncours…—Jem’enbranledescours!Samainabandonnemonclitorisetvientclaquermafesseencorerougedelaveille.Jeretiensuncridedouleuretdesurprise.Ils’arrachelittéralementàmoncorpssansunmot.Jecrèved’enviedelesupplierderevenir,defairecequ’ilveutdemonanatomiequin’enpeutplusd’attendreaprèsleplaisir.Mais sa silhouettemassivedisparaît dans l’obscurité,me laissant dans le doute d’un rêve et la chatteaussidouloureusedefrustrationqu’elleestgonfléededésir.

***

Elenavérifiepour lamillième foisque sonserre-têteestbienenplace.Couchée surmonplumard, je songe encore et toujours auxmains baladeuses du prof et sesmots salaces. Les jours ontpassé,maislatracebrûlantedesonpassageresteprofondémentancréedansmapeau.—Ets’ilmeretient?Qu’est-cequejedoisfaire?couine-t-elleenserecoiffant. J’enfouismonvisage dans l’oreiller pour étouffer un gémissement de ras-le-bol.Elleme

l’arrachedesmains,sonteintestlivide.Pendantuneoudeuxsecondes,j’aipitiéd’elle.—C’esttoujourspareil.Onvatoutesluidirebonjourdanslehall.Onseradiviséesengroupedecinqpourmontrernostalents,ilenretiendraunepargroupepourpasserunentretienetsil’entretienestconcluant,tuquittescetteprison.Jenesuisjamaischoisie.Lestalentsrelèventdudomaineartistique,ayantunevoixdecanardetlagrâced’unpachyderme,j’aioptépourlaharpe.Pourquoilaharpe?Carpersonnenepeutfairesonnerfauxcetinstrument!Jemerelèveàladernièreminuteetdonneuncoupdehancheàmacompagnedechambréepourévaluermon potentiel de séduction dans lemiroir. Cernes.Nez rougis à cause de ce froid demerde.Cheveuxenbordel.Génial!J’aiencoremistoutesleschancesdemoncôté.Elenaentreprenddemefaireun chignon sophistiqué, j’ai le temps de plonger dans mes iris noisette et tous les souvenirs qui s’ypromènent. Audébut,pourchaqueprétendant, je faisaisdeseffortshorsnormes.Maisavec le temps,l’espoirquej’avaisdequittercetteprisonavantd’êtrefripéeetpériméeestdevenuunepetitecréaturequisecacheaufonddemoncœur.—Unpeudelaqueetceseraparfait!piaille-t-elleenm’intoxiquantàmoitié.Jetousse,reviensàlaréalité.J’aifroid.J’aiencoreplusfroiddepuisqu’ilm’atournéledosdanslecouloir.FoutuMonsieurMelbourne.C’estmochedemontreràunefemmequ’elleestdésirableetsebarrercommeça.Jesuistraînéejusqu’enbas,jesaisoùestmaplace:aufond.Làoùonmetlamarchandisebasdegamme,cellequifaitunpeuhonteàlamaison,maisqu’ongardecaronn’estpasàl’abrid’unvieuxdecentansfacileàberneretàquionnefilerapaslepremierchoix.Jesoupire,tristeréalité. Unhommede lacinquantaineentre.Je leclasseraidans les«potablesunefois la lumièreéteinte».Mes cinquante-neuf compagnes entonnentun salut presque flippant tant il est synchronisé. Jem’abstiensetrejoinsmongroupedansl’undesnombreuxsalons.Maharpem’attend,ellepassebeaucoupdetempsàça.Ilfautdirequejenem’exercepratiquementpas.Jen’aipasletemps,jesuistropoccupéeàm’ennuyeroudéfierl’autorité.Lesautrespensionnairesontletrac,ilyenaunesurlepointdepleureravecsonviolonàlamain.Jefixeleplafondpeint.J’aimebien.C’estcommelatéloche,maisenmoinsvivant.—Alorslavétérane,prêteàt’encroûterjusqu’àfairepartiedesmurs?menargueunebenjamineunpeutropsûred’elleunefoissonappréhensiondisparuecommeparenchantement.Jehausseunsourciletéclatederire.—Situsavaisàquelpointjepeuxm’enbranlerdecequetudis…Tiens,y’adesbruitsdepas.Iln’enfautpaspluspourlesfairepsychoteretsejetersurleursinstruments.Laportes’ouvre,laDirectriceentreavecleprétendantet,àlasurprisegénérale,MonsieurMelbournequiseprésentecomme«curieuxdelachose».C’estcela,oui.Jefaisbonnefigureetpincedélicatementlescordes.Jecroisquejenemeplantepastrop,toutesontlesyeuxrivéssurlefuturépoux,lesmienss’égarentsurMonsieurMelbourne,lamainposéesursonsexe.

IVLui

SesprunellesontlacuriositédeseglisserentrelaDirectriceetl’hommed’affaires,aupremierrang. Je souris, je n’ai rien oublié de notre échange nocturne, ni de la douleur que je ressens tantmaqueuesedressepour sonairmutinet espiègle. Jeposenonchalamment lamain surmonentrejambeetcaressemabiteautraversdutissudequalitédemoncostume. Jevoissesyeuxs’agrandir,ses jouesvireraurosealorsque jefaismonterunedélicieusepression. Personne ne nous soupçonne, trop absorbé par les enjeux de ce petit récital. Ses cuisses sepressentl’unecontrel’autre,jedevinesonsexetrempéd’ici.Jevaislabaiser.Jevaisexploitercecorpsquimerenddinguejusqu’àladernièreperledesajouissance. Je vais l’épuiser. Sa poitrine se gonfle légèrement sous l’effet du désir, son chemisier esttenduetexhibesanspudeurses tétonspointés.Monsourires’accentue, j’abandonnemesattouchementsquandl’hommedujourannoncesonchoix.—Laharpiste.LaDirectrices’étouffedanssonpropresouffle,Emmaestsecouéed’unfourirenerveux.—Ohmerde…Ohmerde!Ohputaindebordeldemerde!Maisonmechoisitjamais!Sonlangagefleurim’amuse,maisaledond’interpellerlemillionnaire,oumilliardaire,quesais-je?IlsetourneverslaDirectricequiseconfondenexcuses.BienjouéEmma,tugagnesuntourchezlaDirectrice.Elleproteste,s’insurge,maislapoigneaussivénérablequefermedelamaîtressedeslieuxsaisitsonbrasetl’entraîneloinduscandale.—Ellevaencoreseprendredescoupsdecannes,ricaneuneblondeinsipide.Intéressant.—C’estunehonte.Unevéritablehonte!s’insurgel’hommed’affaires.Queltragédien! —Suivez-moi,ilyamieuxdanslesautressalons,jeprometssouslesregardshaineuxdesjeunesfilles. Qu’enai-jeàfaire?Laseulequim’intéresseestculprobablementnuetpasdansmonlit.Dérangeant.Etfrustrant.

***

Jeprendsuneboufféedetabac,c’étaitfinalementunspectacletrèsdésolantquecettesélection.Unepensionnaireestpartieversunenouvellevie,accompagnerunhommeavecquielleadiscutépendantuneheure,toutauplus.Quipeutrêverdeça?

J’entendsdespas,quelqu’unquiadumalàsefairediscret.Ouplutôtquelqu’une.Ellemaugrée,des petits bruits métalliques m’alertent sur sa bataille contre son chignon ridiculement strict. Je luiproposemonpaquetd’addictionscancéreuses,elleresteinterditeuninstant,commesijeluitendaisunpiège.—T’enabesoin.—Pasfaux…Elleporteencoresonuniforme,l’unedesesmainsfrottantsesfessesmeurtries.Manifestement,onneplaisantepasavecleschâtimentscorporels.J’allumesaclopeetpousseunprofondsoupir.Jedoisarrêterdepenseràsonpetitculrebondi,sinonellevafinirdéculottéedanslescourantsd’air.—Vousbandez,constate-t-elleavecunefranchisedéroutante.Jefaistaireunpetitrire,sesyeuxfixentmonentrejambeavecunefascinationgourmandequifaitdubienàl’égo.—Jecroyaisquevousétiezdesviergesinnocentesdetout…—Vierges,jeconfirme.Maiscroyez-leounon,jen’aijamaisautantentenduparlerdebitesquedepuisquejesuiscoincéequ’avecdesnanas.Jepasseledoigtsoussonmenton,ellemesoufflesafuméeauvisage,commejel’aifaitavecelleladernièrefois.Saprovocationétaitcelledetrop,enfinj’embrassecettebouchebientrophonnêtepourcemonde.D’unepoignepuissante,jeplaquenoscorpsl’unàl’autre,luilaissetoutloisirdesentirmonérection douloureuse et joue avec sa langue. Je balance le restant de ma clope par la fenêtre pourexplorer le creux de ses cuisses déjà trempé. Sesmains emprisonnentmes joues, sa cigarette coincéeentredeuxdoigts,sabouches’écrasesur lamienne,sa languemetaquineetcherchedéfinitivement lesennuis.Mondoigtglissesursonsexetrempé,ellefrémitetsecambre,offrantunecourburederêveàsonculquimerendfoudepuislepremierjour.Bestial,jelaplaqueaumur,emprisonneunefesseenluiarrachantungémissementdedouleur.J’écartemonvisage,àboutdesouffle.—Ilvafalloirmemontrerça,grondé-jeenexerçantunenouvellepressionsursesrondeursderêve.Elleécarquillelesyeux,sonventreondulantoutrageusementcontremabitetendue.—Nejouepaslesingénues.Tuvasmelemontrer,etenplustuvasadorerça,assuré-jed’unevoixrauque.—Ilestrougeetmoche,grâceàl’interventiondufossile.—Fais-moiunpeuconfiance… —Onm’aditdepas faireconfianceauxmecsquimecaressent lachatte lepremier soir,réplique-t-elleavecmalice.Elleprendletempsdeterminersaclopequejecrèved’enviedejeteraveclamienne.Sonindexjoueà remonter le longdemaverge, à lanarguerau traversdu tissu.Mais je sauraismevenger.Unedouceetsavoureusevengeance.Sonmégots’écrasesurlerebord,jelaguidejusqu’àmachambredansuneeuphoriededingue.Àpeinelaporteverrouillée,ellereculeenfaisantsauterunàunlesboutonsdesonchemisier.—Entreprenantepourunevierge,memoqué-jeenobservantsonpetitjeu.Ellesemordlalèvre,rouledeshanches.Jelarattrape,tiresurlesrubansquiretiennentsesbas,ellerit.—Pressé,MonsieurleProfesseur?J’effacesamoueavecunautrebaiserbrûlant.Jelaveux.Jelaveuxcommejen’aijamaisvoulu

uneautre.Jeveuxlafaire jouir, l’entendresupplierque je la tortureencoredecaresses.Jeglissemesmainsdans ses cheveux, ladébarrassedesdernières épinglesqui lagênent.D’ici, j’entends soncœurtambouriner,alorsqu’ellemedévoileunepoitrineoutrageusementgalbéeetprivéedesoutien-gorge.J’apprendsàvoleràsonchemiser,prendsunseinenmainettaquinesontétonduboutdelalangue, allant jusqu’à lemordiller avec une infinie douceur.Elle se permet d’emprisonnermon crâne,mon doigt passe sous le tissu de sa jupe et déboutonne le vêtement. Je suçote son bout de chair rosedevenuultra-sensibleetjoueavecl’élastiquedesonsous-vêtement.Unrâled’impatiencelatrahie,j’abandonnesapoitrine,triomphantdesentirledélicieuxparfumdemuscde samouille. Jem’agenouille, elle s’appuie contre la commode, lesphalangesblanchies. Jerespire leparfumenivrantdesavulvebouillante, le tissudélicatestplaquéà ses lèvres trempées.Entransparence,jedevinesapeaudepêcheparfaitementépilée.—Intégral?interrogé-je,surpris.—C’estlerèglement,soupire-t-elleenm’observantdesonregardflamboyant.Arrêtezdemefairelanguir,j’aijusteenvied’êtreléchée…—Etçaseditvierge.Jelanargue,retirelesous-vêtementdansunelenteurcalculéealorsqu’elles’offusqueetmesommed’allerplusvite.Jesuisausuppliceavecmabitecompriméedansmonpantalon,maispourrienaumondejeneluiavouerais.—Lesfillesaussisaventlécher,fait-elleremarquer,enplongeantsesdoigtsdansmacheveluredésordonnée. Lacoquine.Jecommenceàmedirequecesfillesontleviceaucorps,bienplusquecellesqu’on ne préserve pas.Elle appuie surma tête,me contraint à enfouir le visage entre ses délicieusescuissesquej’inviteàposersurmesépaules.J’agrippeseshanches,lapossèdeenfin.Jesavouremavictoireensoufflantsurseschairsintimesquisecontractentavantdem’inviteràlesexplorerdansungonflementrévélateur.Jel’embrasse,laissemalangueremonterlelongdesonsexeen ébullition jusqu’à ce que je m’arrête sur son clitoris qui n’en peut déjà plus de désirer qu’on lestimule.Meslèvress’enemparent,lecapturedansunepressionquifaitseraffermirlaprisedelabellesurmoncrâne. Lenectarruissellesurmabouche,endégoulinedansdessillonschatouilleuxjusquesurmagorge. Je suce son point faible, lui arrache des supplications dont je me délecte autant que sonmerveilleuxgoût.Jelerelâche,justeuninstant,quandjelasensprochedeveniralorsquejen’ensuisqu’auxprémices.—Jepourraisteléchertouslesjours,commentjevaisfairepournepasbanderentevoyantmaintenantquejesaisàquelpointtuesbonne?—Laferme,continuez!implore-t-elle,quelquesperlesdesueurssursoncoudélicatetsonvisage.—Demandésigentiment,fais-jeminederéprimander.—S’ilvousplait!Jeretourneàlatourmentedesonclitoris,etcettefoismondoigts’inviteetdécouvrel’entréeétroitedesonantreinexplorée.Lascivement, ildécritdescerclessansjamaisvraiments’introduire.Jetiens à ce qu’elle conserve le précieux hymen qui lui a permis d’intégrer ce pensionnat. Un examengynécologiquepeutêtredemandé,j’imaginelapauvrefilleapeuréed’épouserunvieuxdégueulassequidoitenplussefairetripoterdevantluipourattesterdesapureté.Pratiquesordide.Ellechercheàserrerlescuisses,donnedescoupsdebassindeplusenplusbrutaux.Jesaisquejel’amèneàlafrontièreentredouleuretplaisir.

—Arrêtez,pitié,sanglote-t-elled’unevoixsourde. Il fautcroireque les fillesne lèchentpassibienqueça.J’ignoresasuppliqueetcontinued’agacersonpaquetdenerfsaveclepoucependantquemalanguevaetvientsursonsexesoumisauxpulsionsd’unorgasmepuissant.Sesmusclessetendent,ellehurlesonplaisir,sansdouteàenalertertoutlepensionnat,jejubilederecevoirsamouillequejesavoureàpleinebouche.—Putain,encore…Encore!implore-t-elle. Jem’abreuve,déposeunchapeletdebaisersurcetteadorablevulvequim’atantdonnédeplaisir.Jerelèvelatêteverselle,unflotd’émotionspassesursonvisage,elleentremble.—Ettoiquimesuppliaisd’arrêter,jeluirappellemalicieusement.Ellechassemaréponsed’ungestedelamain,jelaprendsdansmesbraspourl’ameneràlasalledebains.—Qu’est-cequevousfaites? Lesyeuxmi-clos,ellechercheàmesonder.Sesdoigtsaccrochentmacravate,elletentedem’enlacer.J’entrevoissonvideaffectif,sonbesoind’êtreprotégéeetchoyée,cettefaillequ’ellecacheaumonde.Jepourraisluidire,maissijelefais,ellevaserenfermerdanssacoquille.Alors,jeflirteavecsabouchepourluisoufflerquelquesmotssalaces:—Jevaism’occuperdetoncul,ilmesemblet’avoirpromisquetuaimeraisça.

V

Elle

Malgrél’épuisementdemonpremiervéritableorgasme,mesprunelless’animentd’unelueurlubrique.Aprèssadémonstrationdemaîtriseparfaitedemapetitechattegourmande,jesuisprêteàallerplus loin avec lui. Je croismême que je suis prête à tout. Pourvu que je découvre. Pourvu que j’aiel’illusiond’avoirunpeuvécuavantdemeretrouveravecunvieuxtoutfripéetenphaseterminale.—Tupensestenirdebout?demande-t-il,pleind’unedouceattention.—Ouais,çavalefaire.Mesjambesflageolentlégèrementquandjeretrouvelesol.Ilm’inviteàappuyermesmainssurlecarrelageetàmecambrer.Danslerefletdelafaïence,jecroisesacolèrelorsqu’ildécouvrelagravitédesblessuressurmonpostérieur.—J’iraistechercherdubaumecontreleshématomes,promet-ilenallumantlejet.Écartelesjambespourmoi.Pourlui,oui.Maislesautrespourrontcrevermaintenant.L’eaufroideruissellesurmesfesses,tendrementilcaressemonsexeencorechaud.Samainlégèrementencouperecueillel’eauetbaignemonentrecuissedansunedélicieuseréserved’eauglacée.Jesoupired’aise,lesexuelalaisséplaceàautrechose. Une chose que je savoure, car je nem’attendais pas à ça. Je l’imaginaisme baiser, peut-êtreregretter le lendemain et m’abandonner. Mais non. Sa queue est toujours dans son pantalon et il nes’occupequedemoi.Quedemonplaisir.Ilentreprenddemesavonner,toujoursaveccettelenteurqu’ilsembleadorer.Jemedonne,mecontorsionne volontiers pour qu’aucune parcelle de peau ne lui échappe. Je lui fais face, il réalisel’exploitderesterausec.Seulesamanchegaucheestdevenuetransparente,j’esquisseunsouriremalgrémoi.—Etvous?Vousvousdéshabillezquand?Hélas,maquestionneprovoquepasl’entrainescompté.Ilal’airgrave,préoccupé.Soudain,lapeurquetouts’arrêtevientvrillermestripes.J’emprisonnesajoue,cherchesonregard.—Tuessouventbattue?Savoixhabituellelégèrementrauque,devientcaverneuse.Mesprunelleslefuient,jehausselesépaules.—Jen’aiqu’àrespecterlerèglement.—Aucunrèglementnedevraitautoriserça.Unsoupirs’échappedemagorge,jegrimace.Aucunrèglementnedevraitautoriserdesjeunesfilles à sacrifier leur vie pour une sommed’argent.Mais dans lemonde, tout s’achète, y compris uneillusiond’amour.Monpoucecaressesabarbedetroisjours,jeforceunsourire.—Sivousfaiteslagueuledèsquejemefaispunirpouruneconnerie,ilvapeut-êtrefalloirquejem’assagisse,tenté-jedeplaisanter.Allez,onestbien,onvapastoutgâcherpourdesfessesrouges.

Ilcapturemamainpourembrasserlapaumeetchacundesdoigtsavantdemecouvrird’uneserviette. Maintenant que toute la tension est retombée, je réalise combien je suis frigorifiée. Il mefrictionneetdénichedanssesaffairesdequoimecouvrir.—Tupeuxdormirtranquille,j’aidescopiesàcorriger.Jeteréveilleraispourretournerdanstachambre,assure-t-ilenm’invitantàm’allongerdanssonlitautrementplusaccueillantquelemien.Sapropositionmetouche.Etc’estdansunplaisirnondissimuléquejesavourelaqualitédesaliterie.Pendantunlongmoment,jel’observedanssacorrection.J’aimeraisluidirecombienj’aiadorécequej’aidécouvertcesoir.Combienj’aimecethommequiveutmedomineretceluiquisesouciedemonbien-être.Maislesmotsrestentbloqués,commesij’étaisensursis.Caraufond,jesaisquedujourau lendemain je peux partir avec un milliardaire qui sera sûrement sourd pour ne pas entendre monlangageordurier.

***

Revenirdansmachambreaétéunparcoursducombattant.Restersur lapointedespieds.M’introduiredanslapièceetrevêtirmachemisedenuitenjetantlesaffairesdeMonsieurMelbourneàsonvisage.Cequim’afaitpoufferderireetréveillél’adorableElena.Quienfaitnel’estplustutoutquandonlasortdulità5h00dumat’.Devantnotreprofesseur,elles’estbienabstenuedetouteréflexion.Maismaintenantquejesuisseule,elleattenddesréponses.Etjedoisavouerquejesuisbienemmerdée.—Tuaspassélanuitaveclui?—Pasexactement.Ilétaitaubureau.Etmoidanslelit.Cen’estpasaveclui.Ellelèvelesyeuxaucieletpointeundoigtaccusateursurmoi.—Emma,ilfautquetucessesdemanqueraurèglement.Sinontuneserasjamaischoisie!—Etsij’enaipasenvie?Ah,çatelacoupe.Ouais,peut-êtrequej’aipasenviedepartiravecuntypequejeconnaispas.Peut-êtrequej’aijusteenviederécupérerlesbagagesqu’onm’aconfisquésàmonarrivéeetretrouverlavraievie.Peut-êtremêmequej’enaimarred’êtreunepoupée.Forcément,laparfaiteElenavireauvertetpréfèremettreuntermeànotreéchange.Jesaisquej’aigagné.Parcequej’airaison.Cequinousattendn’estpasuneidylle.C’estdesannéesdesoumissionsàsefairetripoterparuntypequ’onpeutpassevoir.

Maintenantquej’aigoûtéàl’ivresseduvraiplaisir,jenesaispascommentjepourraism’enpasser.J’enfile mes affaires de yoga en lui tournant le dos. Après le petit-déjeuner, la séance de torturecommence.

*

**

Jedétesteleyoga,lepilateettouteslesconneriesquifilentdescrampesoumettentàl’épreuvemonéquilibre. J’ai pasd’équilibre.Pasdegrâce.Pasde souplesse. Je suis aussi agréable à regarderbougerqu’unmorceaudebois.Quoiqu’ilparaîtqu’onavuunbalaiêtreplussexyquemoi.Enplus,meposersurmesfessesaétélapiredestortures.Lesbleusmefontunmaldechien.

Jeroulemontapisd’exercice,bougonneetbuttedansquelqueschosesquandjem’apprêteàsortirdelasalle.C’estdur.C’estlarged’épaules.Çameditbonjouravecunevoixdiablementérotique.C’estmonprofpréféré!—Tuescenséeallertecultiveràlabibliothèque,sourit-il,conspirateur. —Quelquechosemeditque jevais totalementm’enbranlerdesbouquins, répliqué-jeenlaissantlapulpedemesdoigtsdevinersontorseciselésoussachemise. Il sepenche,mechatouilleavec sabarbeetmordille le lobedemonoreille.Déjà, jemeconsume.Toutchezluiestunappelàladébauche,desonmembreplusdurquelarochequisecomprimecontre mon ventre jusqu’à ses prunelles incendiaires soulignées dans leurs intentions par une voixdélicieusementrauqueetsombre.—Jevaism’occuperdetonjolipetitcul…—Etjevaisadorerça,complété-jeenmouillantdecuriosité.Sonsourires’élargit,ilmelaisseentrevoiruneclédoréeetmefaitunclind’œilavantdelaglisserdanssapoche. — J’aime être tranquille pour procéder… Vous n’êtes toujours pas les fesses à l’air,Mademoiselle?gronde-t-ilenaccrochantavecsonindexl’élastiquedemonjogging.

Jemetrémousse,attiselefeuquej’aiauplusprofonddemoietagacemachattequin’attendquelui.Il se rapproche, fait glissermes vêtements d’unmouvementmaîtrisé et sûr de lui. Jem’endébarrassequandilstombentsurmeschevilleset,dansl’empressement,j’arrachepratiquementmontee-shirtetmonsoutien-gorge.Illaisseéchapperunrireàpeinecontenualorsquejemetiensfièrementnuedevantlui,prêteàêtretourmentéeparsesmainsexpertes.Jefroncelessourcils,passablementvexéequ’ilsemoquedemoi.Maissonexpressions’attendritetilmepressecontreluiavantdes’appropriermabouchepourunbaiserpurementindécent.Samainsecoulesurmoncorps,sonépidermefaitentrerenfusionmapeauauxfrissonsplusbrutauxquedesvaguess’écrasantsurunefalaise.J’emprisonnesonlargesexe,lecaresseautraversdutissualorsquemesjambesnemeportentplus.Sonrâlegutturalm’inviteàprendred’autresinitiatives,maismoncorpsnerépondplus.Seslèvresmelibèrent,maisnoslanguesnesontpasrassasiéesdesechercher.Avecuneinfiniedélicatesse, il exerce une pression surma nuque jusqu’à ce quemon buste épouse le bois froid d’unbureaurestédanslapiècepourdécorer.Installéentremescuisses,ilm’obligeàgarderlesjambesécartées,sabiteenérectioncontremonculrelevéjustepourlui.Toujoursenappuissurmanuque,ilremontemacolonneavecsalangue.Jemecambreencore,jusqu’àenavoirmalaucreuxdesreins.—Emma,jevaist’attacher,prévient-il.J’aiunhoquetmêlantangoisseetstupeur.Jelesenssemouvoir,saqueueécartantmesfessessanspudeuravantqu’ilneserecule.Mesmainssagementposéesdepartetd’autredematête, lapeurgrandit.L’inquiétudedeladouleur.L’appréhensiondenepassavoirdequoiilestcapable.—C’estfoutoutcequ’ontrouvedansunesalledegym,plaisante-t-ilalorsqu’unpremierliendesoiesoudemachevilleaupieddumeuble.Jevaisdevoirrestercuissesécartées,lacroupeofferteàtoussesdésirs.Monrythmecardiaqueexplose avec l’adrénaline. Il tourne autour du bureau, comme un fauve.Mes muscles souffrent de lacontrainte que je leur impose, ma cambrure exagérée lui offre une vue imprenable sur ma vulveruisselanteetmonpostérieuroùpersistentdesbleus.Ilsortdeuxtubesdesapocheetlesposejustehorsdemaportée.Jeplisselesyeux,tendlebras

aumaximum,maisimpossibledesavoircequim’attend.

VILui

Bonprince,jeluiailaisséunechancedelirelesemballagesdestubes.Maisellemelanceunregardpleindequestionnement.Ellevavitedécouvrircequej’ai l’intentiond’enfaire.Calmement, jesaisislepremieretpercel’operculeavantdequittersonchampdevision.Elletentedesecontorsionner,jefaisclaquermalangue,désapprobateur.—Pasdeça,jeunefille.Ilfautmefaireconfiance.J’observelaréactionépidermiqueetimpressionnantedesoncorpsausondemavoix.Sonsexepalpite,commeélectrisé.Jem’amuseàlecaresseravecletubeglacé,ellesecontracteetm’engueule.—Tudevraisapprendrelapatience,constaté-jeenluifaisantcoulersursesfessesunequantitégénéreusedecrème.—Bordel!Ellechercheàfuirleproduit,bougeetonduledubassinàm’enfilerlevertige.Jesavourelespectacledesoncorpsquim’imploredelesoulager.Mapaumeétalelebaume,jem’exécuteensilence,méticuleux.Lavoirdanscetétatréveillemacolèreetmondésirdeluiprocurerdeplaisir. Délicatement,un indexs’insinueentreses fessespour lesécarter légèrement, je regarde lelubrifiant couler paresseusement jusqu’à sa corolle rosée. Elle se contracte de nouveau, gémitlascivementquandmonpoucedécritdescercleslentspourexcitersonorificeavecungoûtd’interdit.—Qu’est-cequevousallezmefaire?s’inquiète-t-elleensemettantsursescoudes.Mesdoigtscourentsursapeausaléequej’embrasseavecdévotion.Doucement,jel’inciteàretrouversapostureenpressantlehautdesondos.—Seulementdubien,jeprometsavecgourmandise.Jemeredresse,monpouceassouplitseschairs,lesinvitesàsedétendredansunmassagelasoumettantàdenouvellessensations.Sansm’arrêter,jelibèremaqueuetenduepourelleetcaressesesgrandeslèvresavecmonglanddéjàsuintant.Jeprendsmontemps,focalisésurlecreuxdesescuissesfrémissant.Ellemurmuredes«Monsieur»suppliants,jurequandmabiteécartesavulvepouragacersesreplistrempés. Monpouce lapénètreavec lenteur,dilatesonanusdéjàplusaccueillantque jene l’auraisimaginé.—Putainquec’estbon!expire-t-elleenm’offrantsonculcommejamais.Lacourbedesesreinsestoutrancièreetsonéchinem’inviteàlamasturberavecunevirulencetoutecontrôlée.—Cen’estqueledébut,Emma.Lavibrationdemavoixserépercutedansdespulsionsquienserrentmonglandflirtantavecl’entréedesonvagin.Ilentreàpeine,justeassezpourquelacoquinetentedes’empalerdessusdansunélandecourage.

J’abandonnesonantreetjoueavecsonclitorisgonfléalorsquemondoigtcontinued’élargirsondélicieuxpetitcul,allantjusqu’àêtreaccompagnédemonindexquilafaitlonguementsoupirerlorsqu’ilrejointlepouce.Elledonnedescoupsdereins,vientd’elle-mêmecherchermesdoigtsquandilsressortentunpeu tropàsongoûtetmesuppliede ladélivrerd’une jouissancequi la torture.Mapaumecapturemavergequimalmènesonpaquetdenerfsetcoulissesurtoutsalongueurenpressantjusqu’àlalimitedeladouleur.Chacundemesmusclessetendalorsquejemebranleenmedélectantdesonsexedouxcommedelasoieetdesesfessesquinedemandentqu’àêtredéfoncéeparbienplusgrosquedeuxdoigts.—J’enveuxplus,ronronne-t-elle,lesjouesrosesetterriblementsexydanschaqueattitude.Soncorpsestunappelàlaluxure,unbesoindeluifairesubirdeschosessalacespourlavoiratteindre l’orgasme.Nos souffles deviennent erratiques, courts et s’unissent dans l’ultime plaisir. Sonnectar éclaboussemaqueue, jem’offre la jubilation de jouir sur son fabuleux postérieur dans un râlebestial. Elleestsurlepointdes’écrouler,jecherchemonairenobservantmasemencedévalersesrondeursetcoulerjusqu’àsacorollequiseraitprêteàrecevoirmescoupsdebutoir.Jecollemonbassinausien,épousesondosavecmontorseetdévoresonjolicoudebaiserspassionnés,lecœurbattantàm’enfairemal.—Encore…J’entendssonappel,sasupplique,maismecontented’effleurersajoueoùquelqueslarmesontlaissédestraces.Jelacajole,prisdansunsoudainbesoindetendresseetd’affection.Jamaisunefemmenem’adonnéàcepointenviedelaprotéger.C’estcommesinousnousétionstoujoursconnus.Commesij’étaisvouéàsoncorpsetuniquementàsesdésirs.—Jedoistelaisserétudier.Maisnet’inquiètepas,nousauronsuneautreentrevue.

Ellerenifle,sadéceptionestpirequ’oncoupdepoing.Qu’est-cequ’ellepeutenavoiràfairedescours ? Je sais qu’elle serait cent foismieux dansmon lit,mais je ne peux pas l’arracher à sa tristedestinée.Dumoins,pasencore.

*

**

Appuyésur lemontantde la fenêtre,elleseblottitcontremontorse, frissonnante.L’airestglacial,jenousaicouvertsdemavesteetlalaissefumer,lesyeuxdanslevague.Voilàplusieurssoirsquenousnousretrouvonsici,versminuit.Audébut,cen’étaitquedusexe,jen’étaisjamaisrassasiédesondélicieuxnectar.Mais,peuàpeu,lebesoindes’ouvrirl’unàl’autres’estfaitressentir.Uneétrangepudeurdessentimentsnousretient,nousfaitrestersilencieux.Dumoins,jusqu’àcetinstant.—Parlez-moidevous.Sademandetroublelecalmenocturne.Mesdoigtsglissentsursonventre,laretiennentenotagedemesbras.Unsouriremélancoliquedéchiremonvisage.—Queveux-tusavoir?—Tout. C’estsimple.Commetoutavecelle.Emmaveuttout.Toutdemoncorps.Toutdemonêtre.J’embrassesonépaule,ellefaitvolerlemégotd’unepichenette.C’estunrituel.Quelquechosequinousrassure. Dansmon esprit, c’est le trouble. Je cherche par où commencer. Et par où finir. Jamais unefemmen’aeuenviedesavoir.D’ordinaire,ellessecontententdemaqueue.

Semettre à nu émotionnellement, c’est autrement plus dur que de se débarrasser de sesvêtements.Ellesecontorsionne,chercheàmenoyerdesesyeuxmagnifiques.Samainfrôlemabarbe,avecunetendressequiachèvedem’émouvoir.—Mesparentssontdivorcés.Enfait,ilsontdivorcéjusteaprèsmanaissance.Unecicatrices’ouvredouloureusement.Jedéglutis,crispemesdoigtssursachairdélicate.Ellehochelatête,m’encouragesilencieusement.—Unesemainechezl’un.Unesemainechezl’autre.Mamèreétaitsecrétaireàl’université.Elleaépousémonpère,alorsétudiant,danslafoliedel’amour.Puis,leurconditionprécaireaeutôtfaitderaviversaraison.Ellel’aquittépourunbourgequejen’aijamaispum’encadrer.Legenredemecavecunpullencachemirenouésurlesépaulesetquiatoujoursraison.Ellepouffederire,sansêtremoqueuse.Jecroispercevoirdelanostalgie.Elleposesonoreillecontremoncœur,m’enlace.Peuàpeu,elleremplitunétrangevidequejemetraînedepuisdesannées.—Ondiraitladescriptiondemonpère,révèle-t-elleàmi-voix.—Vraiment?—Oui…Maisnousensommesàparlerdevous.Ungentilrappelàl’ordre.Maisjesaisqu’elles’ouvriraaussi.Ellen’enaquetropbesoin.—Monpèreestrestécélibataire,mêmes’ilaeudesaventuresdiscrètes.Ils’estnoyédanslesétudes et les connaissances, allant jusqu’à amenermon couffin en cours. D’abord professeur dans unlycéeminable,ilagravileséchelonsjusqu’àêtrecourtiséparlesmeilleuresinstitutions,prépasetautresgrandesécoles.Lafiertéteintemavoix.Monpères’esttoujoursbattupourmoi,pourm’offrirlemeilleursanspourautantcéderàlafacilité.—Ilétaitprofdequoi?—Anglais,sourié-je.—C’estdefamille,plaisante-t-elleensoupirantd’aise.Onestbienlà…Oui,Emma,noussommesbien.Justenous,lemondeentierensommeil.

VII

Elle

LessoiréesavecMonsieurMelbournesontdélicieuses.J’ensavourechaqueseconde,menourritdecelienquiexisteentrenousetnousrendplusfortsjouraprèsjour.Ilmedévoilesavie,cequil’aconstruit.Uneenfanceentrerichesseetpauvreté.Deuxopposés.Deuxmondesquis’affrontent.—Ettoi?Jeleredoutais.Ilestpasséàlacasserole,etmaintenantc’estmontour.Jesuistoujoursencolèrecontre mon père. Je crois que je ne lui pardonnerais jamais de m’avoir envoyée ici. Tout commed’oublierdepassermevoirpourNoëloumonanniversaire.C’estcommes’ilsm’avaienteffacéedeleurvie.Lesgrandesmainsdemonprofesseurm’emprisonnentdansuneétreinterassurante.Meslèvress’écrasentsurlessiennes,jemedonneducourageenjouantavecsalanguetaquine.Moncorpsbrûled’enobtenir plus du sien. Je me retourne, me mets à califourchon en flirtant avec le vide. Ma chatteincandescente se frotte sans retenue à son érection. Le tissu de qualité de son costume caresse avecdouceurmonpaquetdenerfsgonflé.Sesyeuxpétillent,sesmainsprennentpossessiondemesfesses.—Tuesquives?questionne-t-ilenpétrissantmeshanches.—Peut-être…Ilmedonneuncoupdereins,monbas-ventrereçoitunedéchargeélectrique.Moncœurpalpite,messenssontàsadisposition.—J’aitrèsenviedetonpetitcul,susurre-t-ilavecsavoixdiablementsexy.Maisj’aiencoreplusenviedeteconnaître…Ehmerde.Jetentedeluifaireunepetitemoueaguicheuse,ilmordillemalèvreinférieureetécarteunemèchevenues’égarersurmonvisage.—Tunemefaispasconfiance?s’inquiète-t-il,leregardtroublé.—Biensûrquesi!Maisjen’aipasunparcourssensationnel…—Jesuispersuadéducontraire.Jelèvelesyeuxauciel,puismesoumetaupénibleetchiantrécitdemavie:—Jesuisnéeavecunepetitecuillèreenargentdanslabouche.J’aiungrandfrère,legenredetypequevotrepèreadûavoirenclasseenprépa.C’estunintello,untypequivafinirtroisfoisdocteuràvingt-septans,résoudredesmystèreslessamedisetcombattrelecrimeaprèslegoûter.Iléclatederire,jem’apaiseetoublieladouleurquegénèrentlessouvenirs.—Bref.J’aipasvraimenteuuneenfancemalheureuse.Onm’atoujourstoutservisurunplateaud’argent et j’ai fini parme convaincre que je valaismieux que la plupart des gens qui faisaientmonquotidien…

Avantd’arrivericietdecomprendrequej’étaisunesous-merdedontpersonnenevoulait.Sonindexglissesousmonmenton, les larmesmontent. Jedétesteceque jesuis ici. Jevoudraisêtre libre.Pouvoirfairecequejeveuxdemavie.Êtreréellementquelqu’un.Pasjusteunemarchandise. —Un jour… J’ai dit àmon père que je ne voulais pas faire d’études, je continue plussombrement.Jevenaisd’avoirlebac.Ilm’afoutudanslavoitureetm’aemmenéicienlaissantungrospaquetdefricpourqu’onm’acceptesansrechigner.Coupdecul,monphysiqueconvenaitparfaitement.C’estsûrementgrâceàçaquejenesuispasdissimuléedansleclocherdupensionnat.—Çaauraitétédommagedecacherunemerveillecommetoi. Soncomplimentmetouche, réveille la flammeromantiquequisommeilleenmoi.Danssesprunelles,jemesensvivante.Ilveutdemoi.Ilveutdemonvécu.Jen’auraisjamaiscruqu’unhommes’intéresseraitàautrechosequemaplastique.J’étaisconditionnée.Prêteàn’êtrequ’unobjet.Maislui,ilmedécouvre,merévèlemonproprecorpsetchercheàmeprotégerdenotresévèreDirection.J’écrasemonbustecontresontorse,bâilleàm’endécrocherlamâchoire.—Ondortensemble? Lapropositionm’échappe.C’estuneenvie.Unbesoin.Pour toute réponse, il capturemescuissesetm’inviteàm’accrocher.Ilmeportejusqu’àsachambre,j’étouffemonriredanssoncou.Ilmedéposesurlelit,lesmainsdepartetd’autredematête.Jedénouesacravateetdéfaissachemiseavecempressement.Ilmedébarrassedemachemisedenuit,promèneseslèvresdemagorgejusqu’àmapoitrine.Lapulpedesesdoigtsl’effleureàpeine,sabouchesaisitmontétonetlesucejusqu’àladouleur.Unfrissonélectrisemesseins,faitpointermesboutsdechairrosedurement.D’unemain,ilsoulignelacourbedemapoitrine,l’empoigneentorturantmonbas-ventredemouvementsdebassinlangoureux. Jerêveraisqu’ilmeprenne,qu’ilmefasse l’amourpendantdesheures.Faire l’amour.Sedonnerentiers.Sentimentpour sentiment.Mais, rapidement, il s’arracheau lit etmesommededormiravecunclind’œilmutin.Mafrustrationestàlahauteurdelagrimacequejeluifais.—Jeterejoinsvite.Sapromessenouemonestomac,ilm’offrelespectacledesonsuperbecorpsnu.J’ensavourechaquemuscledessiné,etlatailleimpressionnantedesonmembredressé.Espiègle,j’écartelescuissesetglissemonindexentrelesreplistrempésdemapetitechattebrûlantepourlui.Ilserapproche,jetournelentementautourdemonclitoris,exerçantparfoisunedoucepressionsurmonpointsensible.—J’aienviedetelécher,murmure-t-ilens’asseyantàmescôtés.—Vousn’aviezpasquelquechoseàfaire?lenargué-jeenexplorantunpeuplusmonsexe.

Il m’embrasse avec une bestialité qui me transforme en véritable créature incendiaire. Je meconsume,nerésistepasàsesdoigtsexpertsetencoremoinsàsalanguequim’emmèneauseptièmeciel.

*

**

Ilfaitencorenuitquandjemeréveilledanssesbras.Commetoujours,ils’estd’abordoccupédemonplaisir, au point de s’oublier. Je le regardedormir, son fabuleuxvisage soulignépar une lunepleine.Jemecoulelelongdesontorse,laissantunetraînéedebaiserssulfureux.Ilgrogne,s’agite.Mesdoigtss’attardentsursesabdominauxalorsquemabouchedécouvresaqueue.Pourlapremièrefois,jetented’apprivoisersavirilité.Jeprendsmontemps,laregardedurcirsous les caresses, observe avec fascination cemembre qui grossit, prend des proportions pleines de

promesses pour nos prochaines étreintes interdites. Le sang afflux àmes joues,mes lèvres intimes segonflentd’enviepourcettebitequim’appartientpourquelquesminutes,ouheures.Curieuse,jel’enserredemesdoigtsetsuceamoureusementunedesesbourses.Immédiatement,deuxgrandesmainscapturentmoncrâneetunrâlegutturalsefaitentendre.Jem’applique,ymetstoutemadouceur.Sesdoigtsglissentdansmachevelure,m’encouragentd’undélicieuxmassage.J’abandonnelapremièreetfaissubirlemêmetraitementàlaseconde,miseenappétitparsonsexedivinementparfumé.—Tuesdécidémentuneélèvesurprenante…Jerelâchesabourse,remontepourmedélecterdesabouche.—J’aiunprofesseurquisaitmedonnerenviedeluifairedubien,répondé-jeavantdepassermalanguesurseslèvres.Sesmainsdévalentmondos,s’approprientmesfessesavantqu’ilneglissesonindexdansmabouche.Instinctivement,jelesuce,m’enrégaleenroulantdeshanchespouraffolersonexcitation.—Emma,situpersistes,tuvasmefairedevenirvulgaire,prévient-ilenretirantsondoigt.—FairesortirMonsieurMelbournedesonbienparlé,quelobjectif!Machattetrempéenarguesaverge,letrempantdemonnectaralorsqu’ils’emploieàtaquinermonanus.Jel’embrasseàenperdrehaleine,gémisdelesentirmasturbermonorificeétroit.Sonpoucel’élargit,mefaitcambrerpourluioffrirmacroupe.—Tuveuxsentirmaqueuedanstonpetitcul?demande-t-ilcrûment.Moncorpss’affole,c’estunedéferlantedesensationsetdélicieusescrampesquiviennentsaisirmesentrailles.Jehochelatête,griséeetprêteàtoutexpérimenteraveclui.—Jeveuxtel’entendredire.Jeplantemonregarddanslesien,folledelui.Lesoufflecourt,labouchegonfléeàforced’êtreembrassée, je m’apprête à franchir un cap. Etrangement, je n’ai pas peur. Je lui fais une confianceaveugle,jesaisqu’ilnemeferapasdemal.—Jeveuxquevotrebitemedéfoncepournotrebonplaisir,jeprovoque,avidedelui.Maréactionlefaitsourireet,ilmelâche,croisesesbrasderrièresatête.Jeledévisage,sensmonanusdétenduetenmanquedesesdoigtspourlecombler.Mesoreillesbourdonnent,sonvisageestapaisé.—Tuasmonérectiontoutàtadispositionpourt’empalerdessus,lâche-t-ild’untonrauque.Jeravalemasalive,lesyeuxécarquillés.J’imaginaisqu’ilallaitmemettreàquatrepattes,meprendreàgrandscoupsdereins.—Tuaspeur?—Pasdutout!medéfendé-je,traceusecommejamais.Ilm’aprisedecourt.Jemesensbienbêted’unseulcoup.—Besoind’aide?Jesecouevivementlatête.Pasquestiondemedégonflerdevantlui.Jem’emparedesonsexedurcommedelapierre,ilnemequittepasduregard.Jetremblequandsonglandtouchemonanusencorehumidedelasalivequ’ils’estappliquéàymettre.—Tuasledroitàunjokersitunetesenspasprête.Jeserrelamâchoire,prendsconsciencequedeuxdoigtscen’estrienàcôtédesaqueue.Monestomacsenoue,quelquechosed’étrangevientchatouillerlecreuxdemonventreetmaconsciencemesouffled’acceptersaproposition.—Joker,bredouillé-je,vaincue.—Assieds-toisurmonvisage.

J’obéis.Toutsimplement.Cuissesécartées,monintimitésoumiseàsabouche.Sonpoucemassemon clitoris,me détend avant que je ne découvre une sensation quime bouleverse complétement. Salanguepassedemapetitechatteàmonanusquisedilatesoussonattouchementbuccal.Jedoismereteniraulit,alorsqu’ils’appliqueàdonnerdescoupsdelangueprécis.Duboutdecelle-ci, ilvajusqu’àlepénétrer.—Putain…putain…PUTAIN!Jesuisincapablededirequoiquecesoitd’autre.Toutmoncorpsestsecouédespasmesdeplaisirs,etmoncerveaus’embrumed’endorphine.C’estletrucleplussensationnelquej’aiconnudansmavie.Jevoudraisqu’ilmelècheetmecaresseavecsesdoigtssansjamaiss’arrêter. Ilélargitunpeuplusmonorifice,s’appliqueàeffacermesappréhensionsenyrentrantsansdifficultétroisdoigts.Jemesensdéjàsurlepointdejouir.—J’vaisvenir…arrêtez!Jevaisvenir!Maisilcontinue.Ils’enbranletotalementquejesoissurlepointd’exploser.Ilmaîtrisemoncorpsd’unemanièrepresqueterrifiante.Unquatrièmedoigtentreenmoi,monsexecommenceàpalpiter,jem’agiteetmelibèrefinalementdesonemprise,àboutdesouffle.Nonchalamment,ilreprendsaposturedepacha.Jesaiscequ’ilmeresteàfaire.Jeretrouvemaplace au niveau de son bassin,m’empare à nouveau de sa bite tendue et suintante. Le gland ouvre lepassage,mamâchoiresecrispe. Jem’empale,millimètreparmillimètre.C’estcommesiletempsc’étaitarrêté.Jefermelesyeux,meconcentresurtoutcequejeressens.Àchaquefoisquejetrouvelecouragedem’enfoncerunpeuplus,j’ail’impressiondevioleruninterdit,untabou.Jamaisjen’auraisimaginéquej’auraisvouluàcepointqu’onjoueaveccetorificedéfendu.Unemainseposesurmonventre,lechatouillepresque.—Tuesmagnifique,Emma.Est-cequ’ontel’adéjàdit?Jeluifais«non»delatêteetm’enfonced’uncoupjusqu’àlagarde.Monsoufflesecoupe,jeneréalisepascequej’aifait.Moncorpsestdéchiréentredouleuretplaisir.Leslarmesdévalentmesjoues,ilseredresse immédiatementetm’enlaceencroisantses jambessousmesfesses,saverge toujoursauplusprofonddemoi.

VIIILui

L’inconscientevientd’engloutirmabited’uncoupdereins.Immédiatement,jelaserredansmesbras.Jenesaispascequ’illuiestpasséparlatête,elledoitsouffrirlemartyre.Jesenssonpetitculêtre bien trop étroit pour moi, tellement serré que mon sexe palpite déjà dans les prémices d’uneéjaculation. Jepressesoncorpsquejechérismaintenantplusquemaproprevie.Ellepleureàchaudeslarmes,jeluimurmurelesplusbeauxmotsdouxquejeconnais.Ellehoquèteetrenifle,levisageenfouidansmoncou.—Emma,ilvafalloirquetuterelèves…—Non!glapit-elle,terrifiée.Jedoismeretirerpourquesadouleurpasse,carjecrainsqu’avecsonempressementellenepuissepass’accommoderàmaprésence.Monindexcourtlelongdesacolonne,jusqu’àlachutedesesreins.Jen’aijamaisressentiunepressionaussibonnesurmonérection.Maisjeneveuxpasqu’ellesebloque,qu’ellepensequelasodomienepeutqueluifairemal.—L’andernier,j’aieuuneclassedeprépa.Desratsdebibliothèque,commencé-jeànarrer.Endébut d’année, je fais circuler une fiche pour qu’ilsme disent quels sont leurs objectifs, pourquoi laprépa…Seslarmessetarissent,doucementellesortdesacachettepourm’observeraveccuriosité.Jeluivoleunbaiserfurtifavantdepoursuivre:—Ilyavaitdesfuturspatrons,destypesquivoulaientselancerdansH.E.C,etunefillem’asérieusementmissursafiche:Baiseravectouslesmecsdelaprépapourlesperturberetlesbattreàplatecouture.—Vraiment?demande-t-elleavecunsouriretimide.—Oui,vraiment.Ellesedétendunpeu,jedécidedepoursuivre:—TuesdéjàalléeàLondres?—Oui,aveclelycée.Maisc’étaitpasterriblecommevoyage…—Tuvoudraisquejet’yemmène?Jeconnaispleindebonscoins…Jesensnoscœurssepercuterviolemmentàl’évocationd’unerelationendehorsdecefoutupensionnat.Jeneveuxplusl’abandonner,jenepeuxpaslalaisserici.Jeveuxl’embarqueravecmoi,luioffrirplusqu’unmariagedouteuxavecunvieuxdégueulasse.Samainseposesurmajoue,commeelleadésormaisl’habitudedelefairepourmemontrersonaffection.Lentement,jelasoulève,ellegémitlonguement,maisnepleureplusdedouleur.Puis,d’elle-même, elle se renfonce et entameun lent va-et-vient quim’entraînedansunplaisir que je n’ai jamaisconnu.Mesboursessontdouloureusestantellearriveàmeprocurerdessensationsdedinguesavectout

l’amourqu’ellemetdanscecoït.Jesenssondésirdemefairedubien,sacuriositéd’allerau-delàdesespropreslimites.—Bordel,çavient,jegrogneenserrantsesjolieshanches. Unsouriresatisfaitembellisonvisage, jebascule la têteenarrièreetme laissealleràunrugissementquandmabitetressautesousl’effetdel’éjaculation.Jeretombedanslelit,mamerveilleuseEmmaencoreenpossessiondemaqueuedanssonculàsedamner.Elles’allongesurmontorseetmebaiseainsidèsquemonmembresedresseenelle.Jamaisjen’aiconnuça.Etjesaisdéjàqu’elleseralaseuleàmefaireautantdebien.

*

**

Jesuisamoureux.Etcen’estqu’aujourd’huiquejeprendsconsciencequ’avantellejen’avaisjamaiseudepassionpourquiquecesoit.Cesontdessemainesquis’écoulent.Desjournéesterriblesoùj’aipeurdelaperdrepourunmilliardairedemerde.Etdesnuitsoùellemeprocureunplaisiràlalimitedel’humain.Matasseestposéesurl’accoudoirdufauteuildansundangereuxéquilibre,Noëlseprofileàl’horizon.Jem’égareentreleslignesd’unénièmescandalepolitiquerelatéparunjournalnational.Soudain,laportes’ouvreàlavoléeetlaDirectriceentretelleunetornade.Nousl’observons,jerattrape de justessemon café. Elle nousmontre la photo d’un homme d’âge canonique, je fronce lessourcils,unsalepressentimentauxtripes.—Nousl’avons!jubile-t-elle.Dessourcilss’arquent,jemeraclelagorgeensigned’incompréhension.Ellerouledesyeux,mainssurleshanches.—L’hommequivanousdébarrasserd’Emma!Ilestsourdcommeunpot,doncn’entendrapasses obscénités, il est moitié aveugle et veut une créature de rêve en attendant que son cancer de laprostatel’achève. Jevaisgerber.Lafureurmonteenmoi,mebouffe lentementalorsque,dansmonesprit,serejouentdesmomentsmagiquesquejepasseavecmacréaturederêve.—Commentêtrecertainsqu’illachoisira?serisquelaprofesseuredefrançais. —Carnousallonsprocéderdifféremment !Oublié l’accueil avec toutes les élèveset lesdémonstrationsde talent. Jevais recevoirceMonsieurenprivéet luiprésenterseulementEmmaen lavendantcommesielleétaitparfaitepourlui.Mesonglesseplantentdansl’accoudoir,jemelèved’unbond.Laraisonn’estplus.Jenevoisqueledangerdelaperdre.Jeclaquelaporte,meruedanslescouloirsàlarecherchedesaclasse.Moncœurestdouloureuxdebattresifort,jen’aijamaiseulatrouillecommeça.L’imagineraveccetypemerendmalade.Jem’arrêtedevantunesalleremplie,cherchedesyeuxmadélicieusebrunette,essoufflé.—MonsieurMelbourne?Unproblème?interrogelaprofesseuredemusique.—Oui.MademoiselleEmmam’amanquéderespectcematin,etelleestpartieavantquejenepuisselasanctionner,affirmé-jed’unevoixglaciale.Ellemedévisage,jel’inviteàmesuivresanstarder.—J’aipasfaitdeconner… Jelacoupeenplaquantmamainsursaboucheetlacoincedansunrecoin.Jesurveillelesalentoursavantdemelancer.

—Ilfautsebarrer.—Quoi?!?—Nousdeux,ondoitsebarrer.Jevaisprendremonbagageetonvasetirer.Sesyeuxsontplusrondsquedeuxsoucoupes.J’aiétéunputaindelâche.Jusqu’àmaintenant,jemedisaisquejepourraisnégociersalibertéàlafindemoncontrat.Jen’aipaseulescouillesd’allervoirlaDirectriceetdeposermadémissionpourl’embarquer.Et,aujourd’hui,jerisquedelaperdre.Ça,c’estinsupportable.—Y’aunvieuxàquiellesvontteprésenter.Onnevaprésenterquetoi,pourêtresûrqu’ilt’embarque,expliqué-je,affolé.Elletremble,l’horreurpassedanssesrétines.Cequ’elleatoujoursredoutéestentraindeseproduire.Jelibèresabouche,m’attendsàuneréponse.Maisellesecontentedecapturerlamiennedansunbaiserimpudiqueoùellevajusqu’àmetripoterlabiteautraversdemonvêtement. —Allez faire vos bagages.On va se barrer.On va être libre.On changera de nom.Onrecommenceratout…Elleénumèredesidées,desplansquejedécouvre.Elleavaittoutprévu.Toutéchafaudé.Elledevaitsûrementêtreterrifiée.—Jenecroispas,nouscoupelaDirectrice.Elles’écartedemoi,maislemalestfait.Jem’interpose,prêtàendécoudre.—Jedémissionne.Emmavientavecmoi,craché-je,furieux.—MonsieurMelbourne…Voilàdessemainesquejevoussoupçonnaisd’entretenirdesrapportsinconvenantsaveccettepensionnaire.—Jesuisconsentante!sedéfendmonélèveadorée.LaDirectriceéclatederire.C’estpurementsadiqueetcruel.—Emma,vousn’avezdoncpascompris?Vousn’êtesplusenpossessiondevotrecorps.Ilestnotrepropriété…—Jenesuispascertainequecesoittrèslégal,menace-t-elleens’accrochantàmoi.—Qu’avons-nousàfairedelalégalité?balaie-t-elledelamain.Noustravaillonsavecdeshommesdespouvoirs,deshommesinfluents.Toutsepaye,touts’achète,ycomprislacécitédelajustice.Labilemeremontedanslagorge,jenelalaisseraipas.—Lepèred’Emmavousattenddansmonbureau.—Comment…Ellem’interromptavecunautreéclatderirequiglaceEmma.—Iln’yajamaiseudevieuxmilliardaire.C’estunplanquenousavonséchafaudéaveclepèredecettedemoisellepourprouvervotreculpabilité…Onpeutdirequeçaaétéefficace!Jemesenscond’avoirplongédansleurpiègesordide.Jecherchelepardond’Emmadanssesprunelles,ellem’accordeunsourire.Nousallonsl’affronter.Etjevaisl’emporter.

IX

Elle

Moncœurs’arrêteuninstantquandnousarrivonsdevantlaportedubureaudelaDirectrice.Jepresselamaindecethommedevenumamoitié,maraisondevivre.Ilbombeletorseets’avanced’unpasrésoluversceluiquim’aabandonnéeiciilyadeuxans.Jeressemblebeaucoupàmonpère.Nosirisnoisettesecroisent,s’affrontent.IltrôneàlaplacedelaDirectrice.Jenem’assoispasetleprovoqueenenlaçantmonprofesseur.—Emma,tuvasdécidémentdedéceptionendéceptionpournous,persifle-t-ilenjoignantsesmainsdevantlui.—C’estvraiquejen’aipasétédéçued’avoirunpèrequimevendpourlebonplaisird’unmilliardaire.Ilplisselesyeuxderrièreseslunettesrectangulaires.Jefrissonnedelatêteauxpieds. —Malheureusementpour toi,Emma, tun’espas librede tes choix.Tuappartiens à cetteinstitution.Tuasledevoird’épouserunhommequ’elleteproposerapour…—Pourquoi?Aunomdequoi?Duterriblesacrificequeçaaétédem’avoircommegamine?Laragemefaitécumer,jevoudraisjusteluiencollerune.—J’aivingtans.Jesuislibre,tuentends?Libredediremerdeàceputaindesystème!—Etjenepartiraispassanselle,appuieMonsieurMelbourne.Latensionestdevenuesilourdequejepourraislatoucher,satempepalpite.Jecampesurmespositions,n’échangequecrisetinsultesenverstoutesonargumentationsoigneusementrodée.—JETEHAIS! Voilà.C’estsorti.Jelehais.Jehaismesparents.Mafamille.Cetendroit.Cetunivers.J’aibesoind’air.Jeveuxpouvoirrespirer,neplusêtredanscetespècedebocal.Ilselève,brascroisés.—Situchoisisdesuivrecethomme,tuperdrasdéfinitivementtafamille.Tarichesse.L’amourquenoust’aurionsportéenentrantdanslerang.J’explose.Jeris.Tremble.Pleureenmêmetemps.C’esttropfort!Beaucouptropfort!—Mais…Vousnem’aimezpas!Quelparentquiaimesagosselavendàunpensionnatquifournitdesépousessurcatalogue?m’époumoné-je.Qui?Quiestasseztordupourça?—C’estpourtonbien,pourt’aideràoccuperuneplacedanslasociété…—J’enveuxpasdevotreputaindeplace!Jepréfèreencoreêtreàlarueaveclui!Jem’attendsàvoirmonpèrerentrerdansunecolèrenoire.Mais,d’unemanièresurprenante,ilsecontentedeserasseoir.

—Tun’esplusmafille.*

**

Lentement, lebrouillardsedissipe.Lesderniersmotsdemonpèrem’ontd’abordatteinte,blesséeenpleincœur.MonsieurMelbourne…Jeveuxdire,Thomas,acédéàsaproprefureuretaécrasésonpoingsurlafiguredemongéniteuravantdem’embarquerdansunecoursefolle.Ilajusterécupérésesclésetsespapiersavantquenousnenousengouffrionsdanssavoiture.J’aiétésourde.Prised’unacouphèneincessantetdérangeant.Ilaroulé.Vite.Pluslepensionnats’estéloigné,plusmoncœurs’estremisàbattre.Commesic’étaitlapremièrefois.Commesijevenaisdenaître.Assisesurlecapot,jeregardelesoleilsecoucherdanslesembrunsdel’océan.Labrisefouettemonvisage, jegrelottedans lavestedeceluiquiaétémonprofesseuretqui restemonseuletuniqueamour.—Etmaintenant?j’interroged’unevoixéraillée.—Nousallonsvivreenemmerdantlesystème. Il me colle à lui pourm’embrasser. Je sais déjà que cette étreinte sera la première denombreusesautresquijalonnerontnotrevie.

Fin

Jevousremerciepourvotreachatetvotrelecture.J’espèrequecettecourtehistoirevousaplu.N’hésitezpasàmelaisserunpetitcommentaire,ceseratrèsapprécié.Dèsàprésent,jem’atèleàl’écritured’uneromancesurfondd’érotismepluslongue.Jevousproposeraideladécouvrirprochainement:

SéduiteparlebossAileennevitquepoursapassion:ladanseclassique.Depuisqu’elleestenfant,ellenourritlerêved’ouvrirsapropreécolededanseavecsacousineCelena.C’estpourleréaliserqu’ellepartvivreàlacapitaleaveccettedernière.Contraintedecumulerlesboulotspourpouvoirsepayersesétudes,elledécouvrirauncheminpavédevicesetdeperversionavecleténébreuxStéphaneMoreau,soncharismatiquepatron.J’espèrevousrevoirsurd’autreshistoires.