8/16/2019 Mon Enfance Copia

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Mon enfance

 Je suis né à Paris en hiver, en février 1955.

Aussi loin que je me souvienne, j’ai vécu les premières années demon enfance dans le 1e arrondissemen!, non loin du Parc des"a!i#nolles, du Parc $onceau e! de la rue de %évis.

&o!re appar!emen! é!ai! au deu'ième ou !roisième é!a#e e! je croisque l’ascenseur é!ai! un de ces ascenseurs avec des #rilles de ferfor#é. (n !ou! cas, celui de l’immeu)le o* ha)i!ai! mon copain +uen avai! un, -a j’en suis cer!ain. ’es! un événemen! )ru!al qui mel’a #ardé en mémoire.

/n dimanche ma!in, on a en!endu les sirènes de la police. 0espoliciers avaien! envahi le square o* nous ha)i!ions. $on père m’adi! de ne pas m’approcher des fen!res. a devai! !re un Al#érienqui é!ai! poursuivi. J’ai appris plus !ard qu’il s’é!ai! réfu#ié sous laca#e d’ascenseur au re23de3chaussée. (! j’ai découver! )ien plus!ard qu’il devai! s’a#ir d’un mili!an! du 4%&.

$on copain +u avai! plein de joue!s que je n’avais pas. (n!reau!res choses qui m’é!aien! é!ran#es, ses paren!s possédaien! unélec!rophone. Parfois, sa maman nous me!!ai! un disque de con!espour enfan!s, avec plein de voi' é!ran#es qui sor!aien! d’on ne sai!o* dans le salon. J’avais )eau épier le moindre indice dans la pièce,je n’arrivais pas à !rouver d’o* les voi' de ces personna#espouvaien! venir. Pendan! un cer!ain !emps, je m’é!ais persuadéqu’ils se cachaien! derrière les épais dou)les rideau' du salon. Aussin’é!ais3je pas rassuré quand un !el disque jouai!, mais je meré#alais de l’his!oire e! je !rouvais cela !ellemen! é!ran#e que j’enredemandais

%e Parc $onceau é!ai! encore un monde fan!as!ique dans messouvenirs, jusqu’au jour o*, vers mes 67 ans, je me décidai à re!ourner. 8uelle ne fu! pas ma décep!ion de le découvrir )ienmoins vas!e que dans ma mémoire ’es! dans ce parc que j’ai! fai!

mes premiers pas. $es paren!s m’on! mon!ré des pho!os ennoir e! )lanc, presque )is!res, avec des )ords !ou! den!elés.

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/ne de ces pho!os me mon!rai! avec un anora: e! un )onne! delaine )ou!onné sous le men!on. Je !enais le landau de orinne, mape!i!e s;ur, e! j’essaais de le faire avancer dans l’allée du Parc$onceau.

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8uand j’é!ais déjà à l’école ma!ernelle, vers cinq ans, donc, j’avais

une pa!ine!!e. $on copain +u aussi, je crois. (! nous faisions des!ours e! des !ours. 8uand nous faisions !rop de )rui! dans la rue, lesvoisins ouvraien! leur fen!re e! nous criaien! dessus pour que nousallions jouer plus loin, au pied de no!re immeu)le. $ais c’é!ai! unsquare, avec des voi!ures #arées au )ord du !ro!!oir !ou! le lon# dela rue. %es paren!s nous avaien! in!erdi! de jouer dans la rue, aussié!ions3nous o)li#és de res!er sa#emen! sur le !ro!!oir.

0errière l’immeu)le de +u se !rouvai! une ruelle avec, au )ou!, les!rappes pour la livraison du char)on. &ous aimions aussi aller jouerde ce cC!é là. Presque à chaque fois, nous nous faisions #ronder à

cause de la poussière de char)on qui nous noircissai! les mains e!les #enou'. (h oui D ce!!e époque là, nous é!ions en culo!!ecour!e, ces pan!alons cour!s qui s’arr!aien! jus!e au3dessus du#enou.

J’ai ou)lié le nom de ce!!e école, mais c’é!ai! une pe!i!e rue nonloin de no!re square. (n face de ce!!e rue, ou )ien peu!3!re audé)u! de la rue, il avai! un marchand de pein!ure Eipolin. %adevan!ure de sa )ou!ique me fascinai!. (lle é!ai! animée par unescène é!onnan!e. Fn voai! un #ros po! de pein!ure que versai! un$onsieur Eipolin. Par un ar!ifice !echnique )ien fai!, on avai!

l’impression que la pein!ure coulai! en permanence e! que le po! depein!ure ne se viderai! jamais

0ans l’école, il avai! une #rande cour #oudronnée avec desmarronniers. %’odeur des feuilles mor!es en au!omne é!ai! !rèsprésen!e. Au )ou! de la cour se !rouvaien! les !oile!!es. /n pe!i!!oi! les a)ri!ai!, e! chaque la!rines avai! une por!e en )ois decouleur ver!e.

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l’eau qui coulai! dessus pour rincer. %a ri#ole dé)ordai! parfois e!j’ ai mouillé plus d’une fois mes sandales ou mes chaussures.

D l’in!érieur de l’école, un #rand préau couver! accueillai! les f!es

e! les jeu', sur!ou! les jours o* la pluie nous in!erdisai! de sor!irdans la cour. Je n’ai mme pas fai! une année en!ière dans ce!!eécole, puisque que c’es! ce! hiver3là que nous déména#eGmes pour%e Hésine!, en janvier ou février 19I1.

$es #rands3paren!s, Pap e! $amie, ha)i!aien! à haville, en >eine3e!3Fise. ans ou)lier le jour des Eameau' o* l’on rappor!ai! du)uis )éni à la maison pour le me!!re sur le crucifi' dans la cham)rede papa e! maman.

$amie !ravaillai! à la )i)lio!hèque municipale de haville, non loin

de la #are. (lle donnai! aussi des cours de s!éno. $ais je mesouviens sur!ou! qu’elle jouai! du piano. %eur piano me sem)lai!énorme. J’adorais sur!ou! le !a)oure! de )ois sur lequel on pouvai!s’asseoir pour jouer. ’é!ai! un !a)oure! avec un siè#e en pailleajouré, e! qu’on pouvai! !ourner pour en ajus!er la hau!eur. J’ai den passer des heures à jouer avec ce !a)oure!. Par con!re, le pianolui3mme ne m’a pas en!housiasmé. Je ne devais sans dou!e pas!re asse2 doué...

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%eur jardin é!ai! une immense pelouse. /neespèce de cour rec!an#ulaire e! )é!onnée servai! de !errain despor! pour les enfan!s qui jouaien! au )allon, faisaien! de lapa!ine!!e ou du pa!in à roule!!es. /n énorme mur de pierres )ordai!ce jardin sur sa plus #rande lon#ueur e! le séparai! du )ois voisin,qui poussai! sur la pen!e de la colline asse2 escarpée. Plusieursallées !raversaien! ce!!e pelouse, avec quelques )ancs de place enplace. ’é!ai! là que les mamans promenaien! leur )é)é enpousse!!e ou en landau. $oi, j’avais un pe!i! !riccle en )ois e! jem’ amusais )ien, sauf quand ma s;ur voulai! me le prendre,évidemmen!.

$ais revenons à Paris. 8uand nous allions au marché faire lescourses avec maman, rue de %évis, les cris des marchands e! lesodeurs de frui!s e! lé#umes, mélan#ées au relen! des murs quiempes!aien! la pisse de chien, !ou! cela é!ai! un spec!acleformida)le pour nous qui é!ions !ou! pe!i!s. (n plus, les )ou!iquess’effor-aien! de cap!iver l’a!!en!ion. %es )oulan#eries fleuraien!)on le pain !ou! chaud e! je savais )ien que, si nous insis!ions asse2,maman nous offrirai! un pe!i! pain au lai!, voire mme une pe!i!e)arre de chocola! pour le fourrer. %a pharmacie, le marchand dejoue!s, la mercerie !ou!es ces )ou!iques nous ouvriren! leur por!eun jour ou l’au!re.

4inalemen!, nous qui!!Gmes Paris pour la )anlieue. Pendan! le

déména#emen! qui dura deu' ou !rois jours, nous fmes confiés à la#arde de $adame =ro!!in qui nous hé)er#ea che2 elle, dans sonpavillon de )anlieue. >on mari é!ai! ar!isan )ijou!ier K il fa)riquai!des )ijous en porcelaine e! en émail qu’il pei#nai! lui3mme d’asse2jolie fa-on. 0ans le jardin de $adame =ro!!in, une volière a)ri!ai!des !our!erelles. %eur dou' roucoulemen! e! leur calme présencenous donnai! l’impression de vivre dans un con!e de fées.

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D ce!!e époque, les ins!i!u!eurs u!ilisaien! les récompenses e! lespuni!ions à !ou! propos. %es )ons poin!s e! les mauvais poin!s

accompa#naien! la réussi!e ou l’échec de chaque enfan!. &’ou)lionspas que chaque fin d’année scolaire se finissai!, au mois de juin,par la remise des pri'. %es pri' d’e'cellence couronnaien! lesmeilleurs élèves qui avaien! alors droi! à un )eau livre avec uncer!ifica! collé sur la première pa#e.

%ors de la remise des pri', !ou! le monde é!ai! !rès )ien ha)illé,comme pour un maria#e /n représen!an! de la mairie faisai!!oujours ac!e de présence à ce!!e cérémonie. 0e pe!i!s drapeau'!ricolores ornaien! les préau'. %a remise des pri' commen-ai! par la$arseillaise que nous devions chan!er for! e! jus!e. (nsui!e, chaque

pré!endan! é!ai! appelé par son nom e! se présen!ai! sur l’es!radepour recevoir son pri' sous les applaudissemen!s des paren!sd’élèves présen!s.

$es paren!s é!aien! !rès fiers des récompenses que j’avais puméri!er. ’é!ai! souven! en or!ho#raphe que j’é!ais le meilleur.J’avais mme réussi à o)!enir un premier pri' d’or!ho#raphe aulcée à la fin de ma classe de si'ième.

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des cadeau'. 8ui un jeu de cu)es, qui un camion en plas!ique, unpu22le en )ois ou une voi!ure minia!ure &orev ou 0in: =os

’é!ai! ma#ique

Alors que j’avais pris quelques années de plus, il me fallai! suivremaman che2 le doc!eur au cen!re ville, pour faire mes rappels devaccin, ou )ien é!ai!3ce che2 le den!is!e pour soi#ner une den!cariée S Au cen!re ville, en!re le )oulevard arno! e! l’é#lise, cemédecin !enai! son ca)ine! dans un immeu)le face à une ferme.Fui, une ferme 0epuis la salle d’a!!en!e, on pouvai! voir desvaches e! les en!endre meu#ler à l’heure de la !rai!e Je me suisfinalemen! rendu comp!e, quelques années plus !ard, qu’un nouvelimmeu)le cossu avai! é!é cons!rui! sur le !errain de ce!!e pe!i!eferme.

Près du Hésine!, il avai! de nom)reuses promenades que nousfaisions ensem)le après un cour! !raje! en voi!ure. Papa adorai!lam)iner pour re#arder !ou! ce qui pouvai! avoir un in!ér! T unemaison remarqua)le pour la )eau!é de son jardin ou sonarchi!ec!ure ori#inale, un )ou! de pasa#e pi!!oresque ou, !ou!simplemen!, le #a2ouillis d’un merle chan!eur. er!ains monumen!sdes alen!ours m’on! profondémen! marqué.

%a $achine de $arl, avec ses immenses roues à au)es, posée sur la>eine au pied de la colline de $arl, écumai! les eau' de la >eine

avec une majes!é !oni!ruan!e e! odoran!e. %es énormes pis!ons#raisseu' e! luisan!s s’allon#eaien! e! se ré!rac!aien! à chaque !ourde roue, comme une énorme locomo!ive endormie, mais sans lavapeur. e!!e machine ne se dépla-ai! pas mais faisai! !ourner sesimmenses roues. %’eau du fleuve ainsi remuée nous impré#nai!d’une odeur puissan!e e! surhumaine. 8uand je pense que ce!!emachine pompai! déjà l’eau de la >eine pour alimen!er les )assinse! les fon!aines roales du hG!eau de $arl depuis plusieurssiècles, cela me fai! mal au c;ur qu’on l’ai! démon!ée.Aujourd’hui, il a un )eau )arra#e avec de #randes écluses, maisleur charme es! sans comparaison avec ce! incroa)le moulin à eau

qui ne faisai! que pomper de l’eau

%e parc du hG!eau de $arl, en hau! de la colline, es! !ou! à fai!charman!.

Mà suivreN

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