Mon Argent: Fonds 12/03/2016

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Page 53 Bien choisir un fonds Les 4 questions à se poser impérativement Page 54 Réglementation MIFID2 et PRIPS Page 55 Supermarchés de fonds Le libre choix fait une perçée en Belgique Page 56 Trackers Ne sous-estimez pas les différences entre les ETF Page 57 Questions d’argent à Peter De Proft (Efama) Page 58 Frais Une composante à ne pas perdre de vue samedi 12 mars 2016 © PieteR vaN eeNoge Émotions «exclues» avec les plans d’épargne en fonds Une fois de plus, les derniers mois ont démontré que celui qui espère obtenir un bon rendement de ses économies doit impérativement avoir des nerfs d’acier. Quand on se laisse dominer par ses émotions, on est parfois tenté de revendre ses actions à prix cassés ou simplement de laisser dormir ses économies sur un compte d’épargne. LISEZ LA SUITE EN PAGE 50 Mon Argent PUBLICITÉ

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Page 53 Bien choisir un fonds Les 4 questions à se poser impérativement Page 54 Réglementation MIFID2 et PRIPS Page 55Supermarchés de fonds Le libre choix fait une perçée en Belgique Page 56 Trackers Ne sous-estimez pas les différences entre les ETF Page 57 Questions d’argentà Peter De Proft (Efama) Page 58 Frais Une composante à ne pas perdre de vue

samedi 12 mars 2016

© pieter van eenoge

Émotions «exclues» avecles plans d’épargne en fondsUne fois de plus, les derniers mois ont démontré que celui qui espère obtenir un bon rendement de seséconomies doit impérativement avoir des nerfs d’acier. Quand on se laisse dominer par ses émotions,on est parfois tenté de revendre ses actions à prix cassés ou simplement de laisser dormir seséconomies sur un compte d’épargne. LISEZ LA SUITE EN PAGE 50

Mon Argent

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CHRISTOPHE DE RIJCKE

Ceux qui souscrivent un pland’épargne en fonds ont aumoins une certitude: ils pro-céderont à des achats, quelque soit le cours de Bourse, cequi est positif pour le rende-

ment. Ils ne devront jamais se poser la ques-tion qui taraude de nombreux investisseurs,mais qui reste sans réponse: les cours vont-ils continuer à baisser ou bien vont-ils se re-dresser? Personne ne réussit à acheter auprix le plus bas et à vendre au prix le plusélevé.Des centaines de milliers de Belges par-

ticipent déjà à des plans d’épargne via lesfonds d’épargne-pension. La plupart déci-dent de verser le montant annuel déducti-ble (940 euros) en douze mensualités. Unfonds d’épargne-pension classique consti-tue une petite poire pour la soif, même s’iln’est pas assorti d’un avantage fiscal.

VersementsToutes les banques de réseau proposent desplans d’épargne en fonds, y compris desbanques internet comme Keytrade Banqueet MeDirect. Seul Argenta le propose exclu-sivement via des produits d’assuranceBranche 23 (voir ci-contre).Les versements minimums varient entre

25 et 100 euros (voir tableau). Mais dans laplupart des cas, ils ne sont pas nécessaire-ment mensuels. Il est également possibled’effectuer des versements sur base trimes-trielle, semestrielle ou même annuelle. Dansce cas cependant, les bénéfices de l’étale-ment qui sous-tendent ce choix sont per-dus. Rabobank et MeDirect sont les seules àtravailler exclusivement sur base de verse-ments mensuels.

ChoixDans les plans d’épargne, le nombre defonds d’investissement disponibles est gé-néralement limité.Avec 190 fonds, BNP Paribas Fortis dis-

pose de l’offre la plus variée avec son pro-duit Flexinvest. «Pratiquement tous les fondsque nous proposons peuvent être intégrés dansnotre plan d’épargne Flexinvest», nous ex-plique-t-on chez BNP Paribas Fortis.Le revers de la médaille, c’est qu’on ne

peut choisir qu’un seul fonds. Ceux qui sou-haitent répartir leur épargne sur plusieursfonds doivent ouvrir plusieurs plansd’épargne, et effectuer pour chacun d’euxun versement minimum de 30 euros parmois.Chez Deutsche Bank et Nagelmakers

également, un plan correspond à un fonds.«Il est possible d’opter pour un fonds de fonds,qui permet de détenir plusieurs fonds en un seulproduit», précise-t-on chez Deutsche Bank.

La plupart des banques de réseau per-mettent de combiner jusqu’à cinq fonds.Keytrade Banque et Beobank sont les

plus souples en termes de combinaison. Enthéorie, il est possible d’accéder à l’ensem-ble des 40 fonds disponibles pour Keyplanpour 25 euros par mois (ou sur une pluslongue période). Chez Beobank, les épar-gnants peuvent combiner 60 fonds pour unmontant de 50 euros par mois. Dans lesdeux cas, les clients achètent des fractionsde parts. L’offre globale de Beobank com-prend 300 fonds. Pour le plan d’épargne, cenombre se réduit à 60. «Cette sélection est ba-sée sur les résultats d’une analyse que nous me-nons tous les trimestres. Les 60 fonds sont lesmeilleurs de chaque classe d’actifs et nous pen-sons que dans le contexte actuel, ils continue-ront à afficher les meilleurs rendements», ex-plique-t-on chez Beobank.Même si ING est la seule grande banque

à offrir en Belgique des fonds de tiers auxparticuliers (architecture ouverte limitée),son plan d’épargne en fonds ne comprendque sept fonds ING ou NN, son ancienne fi-liale. Tous sont des fonds mixtes choisis enfonction du profil d’investisseur du client,comme NN Patrimonial Defensive ou NNPatrimonial Agressive.

Avantages?Les plans d’épargne garantissent auxbanques des entrées régulières dans lesfonds. Nous voyons toutefois peu de raisonsd’investir dans un plan d’épargne, à l’excep-tion du fait que ces plans sont toujours gra-tuits et très flexibles (comme par exemplela sortie sans frais). Mais les droits d’entréedans un plan d’épargne sont, chez les

banques de réseau, identiques aux frais liésà l’achat d’un fonds. Chez Belfius, les clientssont même pénalisés, car les 10% de réduc-tion sur les droits d’entrée en cas d’achat enligne ne s’appliquent pas à Flex Invest Plan.Chez Deutsche Bank, l’achat de fonds estgratuit dans la plupart des cas. Mais certainsgestionnaires comme Petercam exigent sys-tématiquement 1% de frais d’entrée. Jusqu’àla fin de ce mois, la banque allemande mène

une action promotionnelle autour de sonplan d’épargne d’«investissements pério-diques» en fonds. Les clients qui s’engagentà verser mensuellement 100 euros pendantau moins 18 mois reçoivent une prime de100 euros. Le montant maximum de «cash-back» se monte à 500 euros pour les clientsqui souscrivent cinq plans. Le pland’épargne en fonds de Deutsche Bank per-met également de se limiter à un seul fonds.Cette action est réservée aux clients qui nedisposent pas encore d’un compte titreschez Deutsche Bank.Chez Keytrade, l’achat d’un fonds coûte

normalement 9,95 euros, mais ces frais tom-bent lors de la souscription d’un pland’épargne en fonds. Mais ces 9,95 euros sontmalgré tout facturés si le client met fin à sonplan d’épargne dans les cinq ans.Les plans d’épargne de Deutsche Bank et

de Keytrade permettent d’accéder gratuite-ment aux fonds Carmignac. Le gestionnairefrançais a laissé tomber ses droits d’entréede 1% pour les plans d’épargne en fonds.D’un point de vue financier – et abstrac-

tion faite des promotions – la banque deniche MeDirect est la plus intéressante. C’est la seule à ne facturer ni droits d’entrée,ni frais de sortie (sans conditions), ni droits de garde. Son plan d’épargne en fonds n’est cependant pas à la portée de tous: un ver sement mensuel d’au moins 100 eu-ros, avec un investissement de départ de2.500 euros est exigé. Car compte tenu del’absence de frais de transactions et degarde, le plan d’épargne ne peut être renta-ble pour la banque que si les volumes sontsuffisants. Pour rappel, les maisons de fondsrétrocèdent aux distributeurs une partie des frais de gestion (commission de distri-bution).

Émotions «exclues» avec les plans d’épargne en fondsSUITE DE LA PAGE 49

POUR LES (PETITS-)ENFANTS

KBC/CBC offre, dans le cadre de sesplans d’épargne en fonds, la possibi-lité d’une «stipulation pour autrui». en d’autres termes, il est possible dedésigner un bénéficiaire et de fixer ladate à laquelle il/elle deviendra pro-priétaire des titres. Ce système peutêtre intéressant par exemple pour lesgrands-parents qui veulent épargnerpour leurs petits-enfants. en cas dedécès prématuré, le plan est bloquéjusqu’à la date prévue dans le plan.mais le bénéficiaire n’échappera pasau paiement de droits de succession.Comparé à l’ouverture d’un plan aunom des petits-enfants, la stipulationpour autrui permet principalement àl’épargnant de garder le contrôle.l’épargnant peut, jusqu’à l’échéanceprévue, décider de mettre fin au planet de retirer l’argent, ou encore dési-gner un autre bénéficiaire.

Belfius

Beobank

BNP Paribas Fortis

Crelan

Deutsche Bank

ING

CBC

Nagelmackers

112

60

190

64

40

7

150

31

25

50

30

25

100

25

25

50

PLANS D’ÉPARGNE EN FONDS

En agence ou en ligneNombre de fonds accessibles

5

60

1

5

1

5

5

1

Nombre maximum de fonds par plan

Versementminimum

Fréquencepossible

2,50%

Max. 3%

2,50%

2,50%

0

Max. 3%

Max. 3%

Max. 2,5%

40

60

25

100

40

8

0

0

Frais d’entrée

Keytrade Bank

MeDirect

Flex Invest Plan

Plan d’investissement périodique

Flexinvest

Contrat de placement

Investissements périodiques

Focus Plan

Plan d’investissement

Future Invest Plan

Keyplan

Portefeuille-modèle – Capitalisation

En ligne

1 2 3 4 6 12en mois

UN PLAN D’ÉPARGNE EN FONDSDANS UN CONTRAT D’ASSURANCES

Il existe des plans d’épargne en fondscomposés de produits Branche 23.Avantage: l’absence de précompte

mobilier, et donc aussi de «taxe Reyn-ders» sur la plus-value réalisée sur la par-tie obligataire des fonds mixtes. Etcomme il s’agit d’une assurance-vie, ilest possible de désigner un bénéficiairequi percevra le montant de l’assuranceen cas de décès.Mais épargner via un contrat d’assu-

rance a aussi des inconvénients. L’arrêtdu plan d’épargne avant son échéancepeut coûter cher à cause des frais de sor-tie (souvent pendant les cinq premièresannées) et de la taxe de 2% sur les primesd’assurance qui pèse lourd en cas de du-rée de contrat très courte. Il faut égale-ment tenir compte des frais de gestiondes produits Branche 23, qui viennents’ajouter à ceux des fonds sous-jacents.Chez Argenta, les plans d’épargne

sont uniquement possibles via des pro-duits Branche 23. Les clients doivent éco-nomiser au moins 600 euros par an, quisont versés par tranches mensuelles, tri-mestrielles ou semestrielles. Ils ont lechoix entre des fonds Carmignac, Peter-cam et Edmond de Rothschild, qui fontpartie des fonds proposés habituelle-ment par Argenta.Chez Belfius, les produits Branche 23

donnent accès à des fonds de gestion-naires de renom, comme Fidelity et In-vesco, qui ne sont généralement pas ac-cessibles aux clients Retail.

Lundi dernier, «L’Echo» et «De Tijd» ont décerné leursAwards aux meilleurs fonds d’investissement du marchébelge. Les meilleurs gestionnaires, de gauche à droite: WimNagler (Schroder Investment Management, meilleurgestionnaire de fonds à rendement fixe), StephanDesplancke (BlackRock Investment Management, meilleur gestionnaire toutes catégories), Hugo Lasat etJan Longeval (Degroof Petercam Asset Management,Award Jubilé), Lodewijk van der Kroft et Rob Deneke(Comgest Gestion, meilleur gestionnaire de fondsd’actions). © Dieter telemans

50 L’ECHO SAMEDI 12 MARS 2016

mon argentFund Awards

Remise des Fund Awards

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52 L’ECHO SAMEDI 12 MARS 2016

mon argentFund Awards

ACTIONS INTERNATIONALES1 Vector Navigator (Vector Asset Management)2 Amonis Equity World (Amonis)3 Robeco BP Global Premium Equities (Robeco Group)

ACTIONS EUROPÉENNES1 Invesco Pan European Equity Income Fund (Invesco Asset Management)2 JPMorgan Funds Europe Equity Plus (JP Morgan Asset Management)3 CPR Silver Age (CPR Asset Management)

ACTIONS SMALL & MID CAPS EUROPÉENNES1 Comgest Growth Mid Caps Europe (Comgest Gestion)2 Parvest Equity Europe Small Cap (BNP Paribas Investment Partners)3 Threadneedle Pan European Smaller Companies Fund (Threadneedle Investments)

ACTIONS AMÉRICAINES1 Legg Mason Clearbridge US Large Cap Growth (Legg Mason Investments)2 Degroof Equities US Index (Degroof Petercam Asset Management)3 Degroof Equities US Flexible (Degroof Petercam Asset Management)

ACTIONS MARCHÉS ÉMERGENTS1 RAM (Lux) Emerging Markets Equities (RAM Active Investments) 2 Fidelity Funds Emerging Markets Fund (Fidelity Investments)3 Amundi Funds Equity Emerging Focus (Amundi Asset Management)

ACTIONS BELGES1 KBC Institutional Fund Belgian Equity (KBC Asset Management)2 KBC Equity Fund Belgium (KBC Asset Management)3 Petercam B Equities Belgium (Degroof Petercam Asset Management)

OBLIGATIONS DIVERSIFIÉES EN EURO1 BlackRock Global Funds Euro Bond Fund (BlackRock Investment Management)2 KBC Renta Medium EUR (KBC Asset Management)3 Schroder International Selection Fund Euro Bond(Schroder Investment Management)

OBLIGATIONS D’ENTREPRISES EN EURO1 Kempen (Lux) Euro Credit Fund (Kempen Capital Management)2 HSBC GIF Euro Credit Bond (HSBC Asset Management)3 Fidelity Funds Euro Corporate Bond (Fidelity Investments)

OBLIGATIONS INTERNATIONALES DIVERSIFIÉES1 Invesco Funds Global Bond Fund-A (Invesco Asset Management)2 Pimco Global Bond Fund (Pimco Global Advisors)3 Legg Mason West. Ass. Global Core Bond (Legg Mason Investments)

OBLIGATIONS MARCHÉS ÉMERGENTS1 Goldman Sachs Funds Growth & Emerging Markets Debt Portfolio(Goldman Sachs Asset Management)

2 NN (L) Emerging Markets Debt(NN Investment Partners)

3 Candriam Bonds Emerging Markets (Candriam)

FONDS MONÉTAIRES EN EURO1 Aqua-Rend Monetary EUR (Degroof Petercam Asset Management)2 BL-Short Term Euro (Banque de Luxembourg Investments)3 Carmignac Court Terme (Carmignac Gestion)

FONDS MIXTES AVEC RISQUE NEUTRE: INTERNATIONAL1 Triodos Sicav I Sustainable Mixed Fund (Triodos Investment Management)2 NN (L) Patrimonial Balanced (NN Investment Partners)3 Nagelmackers Multifund Balanced (Banque Nagelmackers)

FONDS MIXTES AVEC RISQUE FLEXIBLE1 Vector Flexible (Vector Asset Management)2 M & G Dynamic Allocation Fund (M & G Securities Limited)3 Degroof Global Ethical (Degroof Petercam Asset Management)

FONDS D’ÉPARGNE-PENSION1 BNP Paribas B Pension Balanced (BNP Paribas Investment Partners)2 Metropolitan Rentastro Growth (BNP Paribas Investment Partners)3 Argenta Pensioenspaarfonds (Degroof Petercam Asset Management)

FONDS AVEC PROTECTION DE CAPITAL1 AXA Investment Managers2 KBC Asset Management3 Candriam

Les meilleurs fondspar catégorieselon les Awards L’Echo & De TijdNom du fonds (gestionnaire du fonds)

Lundi dernier, les quotidiens éco-nomiques L’Echo et De Tijd ont dé-cerné 19 Fund Awards. Ces Awardsont récompensé 14 fonds d’investis-sement et 5 sociétés de gestion.

14 Awards des meilleurs fondsLes 14 Awards individuels ont étédécernés à 14 catégories de fondsd’investissement. Les fonds qui sontpris en considération doivent exis-ter depuis au moins cinq ans et êtreenregistrés en Belgique. Les fondsde la Branche 23 ne sont pas pris encompte. Les fonds sont comparésaux autres fonds de leur catégorie etsont évalués sur la base de quatrecritères: le principal est la régularitédu rendement au cours des cinqdernières années, qui représente40% du score. Cela signifie qu’uneseule bonne année ne suffit paspour remporter le prix, et qu’unemauvaise année peut anéantir leschances de remporter la mise. Celaveut aussi dire que les fonds doiventafficher de bons scores chaque an-née. Les trois autres critères, quicomptent chacun pour 20% duscore, sont le rendement sur cinqans, le rendement sur cinq ans,ajusté en fonction du risque et lesrésultats obtenus en période de re-cul des marchés. Chaque fonds ob-tient une note globale sur base deces quatre critères, et celui qui ob-tient le meilleur score dans sa caté-gorie remporte l’Award. Les scoresfinaux sont également à la base descouronnes qui sont attribuées parL’Echo, et qui sont disponibles surwww.lecho.be/fonds. Les fonds quise classent parmi les 15% supérieursde leur catégorie obtiennent troiscouronnes. Les 15% inférieurs n’ob-tiennent aucune couronne. Ceuxqui se situent entre ces deux écartsreçoivent une ou deux couronnes.Les lauréats ne sont donc pas néces-sairement les fonds qui ont réaliséles meilleurs rendements, maisceux qui ont fait montre de régula-rité, sans prise de risque excessive.

3 Awards des meilleursgestionnairesUne moyenne est ensuite calculéepour chaque émetteur, sur la basedes scores individuels. Le SuperAward est décerné au gestionnairedont la moyenne obtenue par sesfonds est la plus élevée, à conditiond’être représenté dans 7 des 14 caté-gories. Le même principe s’appliqueaux fonds d’actions. Pour cet Award,le gestionnaire doit être représentédans 4 des 6 catégories de fondsd’actions. Pour les fonds à rende-ment fixe, le gestionnaire doit êtreprésent dans au moins 3 des 5 caté-gories.

L’Award des fonds à capital garantiL’Award du meilleur gestionnairede fonds à capital garanti est dé-cerné à celui qui obtient la meil-leure moyenne avec l’ensemble deses fonds en compétition. Danscette catégorie, seuls quelquesfonds entrent en ligne de compte,car les conditions exigent qu’ils of-frent une protection à 100% et qu’ilssoient arrivés à échéance en 2015. Lerendement — exprimé en euros —est annualisé à partir de la date dela création du fonds jusqu’à sonéchéance.

L’Award JubiléL’Award du Jubilé a été attribué àl’occasion du vingtième anniver-saire des Fund Awards. Ce prix a étédécerné à l’institution financière ayant obtenu le plus grand nombred’Awards L’Echo et De Tijd au coursdes vingt dernières années.

MÉTHODOLOGIE

Comment lesAwards sont-ilsdécernés?

SUPER AWARD L’ECHO & DE TIJD1 BlackRock Investment Management2 Goldman Sachs Asset Management3 Threadneedle Investments

Lisez l’interview du gagnant du Super Award sur www.lecho.be/fundawards

AWARD JUBILÉ1 Degroof Petercam Asset Management2 BNP Paribas Investment Partners3 KBC Asset Management

MEILLEUR GESTIONNAIRE ACTIONS1 Comgest Gestion2 Threadneedle Investments3 MFS Investment Management

MEILLEUR GESTIONNAIRE OBLIGATIONS1 Schroder Investment Management2 Deutsche Asset Management3 Blackrock Investment Management

Les meilleurs gestionnairesselon les Awards L’Echo & De Tijd

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L’ECHO SAMEDI 12 MARS 2016 53

mon argentFund Awards

PETER VAN MALDEGEM

Les Fund Awards décernés celundi par L’Echo et De Tijd sontbasés sur une méthodologieunique, qui analyse les résultatsobtenus par les fonds au coursdes cinq dernières années. La ré-

gularité des résultats constitue le principalcritère. Seuls les fonds qui, année après an-née, réussissent à faire mieux que lamoyenne, sont pris en considération. En sefocalisant sur la régularité, la probabilitéaugmente que les lauréats feront aussi bienà l’avenir. Car un résultat régulier est géné-ralement le produit d’une politique d’inves-tissement cohérente. Néanmoins, ceux quisouhaitent acheter un fonds éviteront de sejeter les yeux fermés sur les fonds primés. Ilsdoivent préalablement se poser ces ques-tions importantes.

1 Le fonds correspond-ilà mon profil de risque?

Même si les fonds sont gérés de manièreprofessionnelle et sont des modèles de di-versification, votre argent n’est pas en sécu-rité pour autant. La valeur des fonds peutaussi sensiblement reculer. Avant d’investirdans un fonds, il convient de vérifier s’il cor-respond à votre profil. On trouve sur le mar-ché un large éventail de fonds d’investisse-ment, avec des profils de risque très diffé-rents. Les fonds se classent grosso modo ensept grandes catégories: les fonds d’actions,

les fonds d’obligations, les fonds mixtes (actions et obligations), les fonds moné-taires, les fonds immobiliers, les fonds avecgarantie du capital et les fonds à rendementabsolu («absolute return»). Il peut en outreexister de grandes différences, même ausein d’une catégorie. Par exemple, un fondsmixte qui investit maximum 35% en actionssera toujours moins risqué qu’un fondsmixte qui compte 60% d’actions.

L’indicateur de risque donne une bonneidée de la volatilité d’un fonds. Ce risque estclassé selon une échelle allant de 1 à 7. Tousles gestionnaires de fonds sont tenus de re-prendre l’indicateur dans les informationsclés destinées aux investisseurs. Il faut ce-pendant tenir compte du fait que ces indi-cateurs sont basés sur les fluctuations dupassé. Le niveau de risque d’un type d’inves-tissement peut varier en fonction de la pé-riode étudiée. Par exemple, dans une pé-riode de taux bas, investir en obligations estplus risqué que dans les périodes de tauxélevés.

Outre l’indicateur de risque, assurez-vous de bien comprendre le fonctionne-ment du fonds et les valeurs dans lesquellesil investit. Ces éléments sont aussi disponi-bles dans les informations clés pour les in-vestisseurs.

2 Le fonds prend-il beaucoupde risques?

Le niveau de risque d’un fonds ne se définitpas uniquement sur base des valeurs sous-

jacentes dans lesquelles il est investi. Le stylede gestion joue également un rôle. Parexemple, le gestionnaire X se concentrerasur les actions de petites entreprises ou de sociétés en croissance, tandis que le gestionnaire Y préférera des actions stablesà dividende. Il existe d’autres donnéesstatistiques comme la volatilité, qui ex-prime le taux de fluctuation des fonds. Ce paramètre permet de comparer les fondssur le plan du risque, mais il existe une méthode plus facile.

En comparant la manière dont différentsfonds se comportent en périodes de baisseou de fortes turbulences, on peut évaluer leniveau de prise de risque du gestionnaire etidentifier les fonds qui performent le mieuxdans ces circonstances.

3 Quelle est la probabilité d’obtenirde bons résultats dans le futur?

Après avoir défini la catégorie d’investisse-ment et évalué le niveau de risque, il reste àsélectionner les fonds qui se démarquentdans leur catégorie. Un exercice difficile, carpersonne ne détient une boule de cristal.Par ailleurs, il peut être risqué de continuerà miser sur les vainqueurs de l’année précé-dente. Car dans certains cas, les gagnantsd’hier sont les perdants de demain.

C’est pourquoi, il est capital d’analyser larégularité du fonds dans le passé. Plus il réi-tère sa performance au fil des années, plusla probabilité est élevée qu’il continuera àle faire à l’avenir. Car derrière la régularité

des résultats se cache souvent une stratégied’investissement faite de discipline et de co-hérence. Ces données sont en général dis-ponibles dans les informations clés pour lesinvestisseurs. Si le fonds indique dans sonprospectus un indice de référence auquel ilsouhaite se mesurer, il doit mentionnerdans l’aperçu des rendements s’il a faitmieux ou non que l’indice au cours des dixdernières années. Ces informations sont ca-pitales.

4 Quelle est l’importance des frais?

Si, après ces trois étapes, un doute subsistesur le choix entre différents fonds, il reste àcomparer les frais. Ceux-ci se répartissententre les frais inhérents au fonds et lacharge fiscale. Même si les Belges ont ten-dance à regarder surtout la fiscalité, les au-tres frais peuvent parfois peser très lourd.Les frais liés aux fonds sont également men-tionnés dans les informations clés.

Un conseil: négociez les droits d’entrée.Pour certains fonds, ils peuvent se monter à5%. Même avec un horizon d’investissementde 10 ans, cela signifie que votre rendementest raboté de 0,5% par an. En cas de doute, ilvaut donc mieux préférer un fonds qui fac-ture une commission de performance à unfonds qui facture des frais de gestion an-nuels élevés. Le premier fonds aura tout in-térêt à obtenir de bons résultats, contraire-ment aux fonds dont les frais de gestionsont fixes.

4 questions incontournables pour bien choisir un fonds d’investissement

Même si l’on choisit d’investir dans les fonds lauréats des Awards, il faut rester prudent. Et se poser systématiquement quatre questions déterminantes.

1-7Les informations clés pour les investis-seurs reprennent systématiquementun indicateur de risque. Celui-ci estclassé selon une échelle allant de 1 à 7.

Le rendement d’un fondssur les marchés en baisse est unebonne indicationdu niveau de prisede risque du gestionnaire.

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54 L’ECHO SAMEDI 12 MARS 2016

mon argentFund Awards

JENNIFER NILLE

En 2018, le monde desfonds de placement eu-ropéens risque dechanger. C’est à cettedate que doivent nor-malement entrer en vi-

gueur MiFID2, une directive euro-péenne sur les services financiers, etPRIPS, une directive qui régit le do-cument d’information clé pour l’in-vestisseur.

L’entrée en vigueur de MiFID2était prévue en 2017, mais le secteurfinancier n’est pas prêt et a demandéun délai. Du côté des gestionnairesde fonds, on sait néanmoins déjà àquoi s’attendre. La directive prévoitnotamment un conseil d’investisse-ment indépendant pour les clientsparticuliers et professionnels rési-dant dans l’Union européenne. Lesconseillers financiers ne pourrontdonc plus toucher de commissionsde la part des émetteurs de fonds.

Aux Pays-Bas et au Royaume-Unioù ces commissions ont été suppri-mées depuis 2014, l’impact a été dif-férent d’un pays à l’autre.Outre-Moerdijk, les clients ont

dû faire le choix suivant: payer unecommission pour recevoir des con-seils au sujet des fonds ou prendreeux-mêmes leur décision de place-ment. Beaucoup ont opté pour la se-conde option. Résultat, ils ont privi-légié massivement les ETF (fonds ré-pliquant un indice, cotés en

Bourse). «Au départ, les gestionnairesde fonds actifs étaient très contents dece changement. Ils pensaient qu’avecdes frais moins élevés, ils deviendraientplus attractifs. Mais leurs partenairesde distribution ont décidé de se tournervers les ETF, moins chers», souligneSan Lie, directeur de la recherchepour le Benelux chez Morningstar.«Cela n’a pas été très positif, ni pour lessociétés de gestion domestiques, nipour les acteurs étrangers», ajoute-t-il. San Lie relève aussi que des distri-

D’ici deux ans, les fonds de placement européens vont subir deux changements de réglementation. Si MIFID2 n’aura qu’un impact limité, selon les experts, PRIPS suscite davantage d’inquiétudes.

Nouvelles réglementations en vue

buteurs comme ABN Amro, quiécoulaient autrefois tous les fondsdes différentes sociétés de gestion,se sont mis à la gestion sous man-dat: ils achètent les fonds de ces so-ciétés, mais remettent leur proprenom et les vendent aux clients.Au Royaume-Uni par contre, le

changement n’a pas été aussi nota-ble. «La fin des commissions pour lesdistributeurs de fonds ne s’appliquequ’aux nouveaux investisseurs, ceuxqui apportent de l’argent frais. L’argentdéjà géré est placé dans des fonds quipratiquent encore les rétrocessions decommissions aux distributeurs, 99%du marché n’a pas changé», souligneSan Lie.Selon lui, rien ne dit que la direc-

tive MiFID2 sera appliquée unifor-mément dans tous les pays de l’UE.«Il reste des questions sur le conseild’investissement indépendant et nonindépendant, où il est toujours possiblepour les distributeurs de fonds de rece-voir des commissions» relève-t-il.Guillaume Prache, président de Bet-ter Finance, une association euro-péenne de défense des investis-seurs, ne s’attend pas à de grandschangements avec MiFID2. «Cette rè-gle ne vise pas le réseau intégré desbancassureurs, pointe-t-il. Or, 70% à80% de la vente de fonds en Europeproviennent des grands réseaux ban-caires, qui ne seront pas touchés».Pourtant, les sociétés de gestion

sont nerveuses et se sont déjà adap-tées au changement. Des maisonscomme Amundi ont développé leuroffre en ETF. Mais les ETF ne cou-vrent pas tous les thèmes d’investis-sement. Aussi, certains analystespensent que les fonds spécialisésont encore une carte à jouer dans cenouveau paysage.

La fin des performances passéesLa directive PRIPS, qui doit être ap-pliquée au maximum à la fin 2019,inquiète beaucoup plus, tant les as-sociations de gestionnaires defonds, que Better Finance. «C’est unecatastrophe, car cette directive risquede supprimer toutes les informationssur les performances passées et l’indicede référence d’un fonds. Or, ces infor-mations sont importantes pour savoirsi un produit d’investissement gagnede l’argent, et pour pouvoir comparerles performances de fonds similaires»,s’inquiète Guillaume Prache. «La directive veut remplacer les perfor -mances passées sur le document d’in-formation clé pour l’investisseur, pardes scénarios de performances futures,ce qui est davantage trompeur»,ajou-te-t-il.Trois scénarios sont prévus: favo-

rable, défavorable et neutre. «Lesgens vont considérer le scénario neutrecomme le plus probable, ce qui esttrompeur», estime Guillaume Pra-che.

Le secteur des fonds a demandéle report de la directive à 2020. Bet-ter Finance souhaiterait la repous-ser à 2022. «Si on n’arrive pas à corri-ger le texte, cette règle sera désastreu-se», pointe Guillaume Prache. Lesgrandes lignes de PRIPS doiventêtre ficelées dans les prochainsmois. «Pour l’instant, c’est cette modi-fication sur les mentions figurant surle document d’information-clé» insistele président de Better Finance. Celapromet de l’amusement pour lesparticuliers…

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«Si le texte n’est pascorrigé, la directivePRIPS sera désastreuse.»

GUILLAUME PRACHEBetter Finance

2019De nouvelles règles en matièred’information des investisseursdoivent entrer en vigueur à lafin de 2019.

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La première chose qui vient à l’esprit d’un investisseur qui souhaite acheter un fonds d’un gestionnaire britannique ou français, c’est de s’adresser à une de nos quatre grandes banques. Le seul problème, c’est que ces fonds nefigurent généralement pas dans leur offre.

Belfius

BNP Paribas Fortis

CBC

Crelan

Argenta

ING

Beobank

Nagelmackers

Deutsche Bank

1

1

1

3

3

5

11

14

27

FONDS D’INVESTISSEMENT PROPOSÉS PROACTIVEMENT PAR LES BANQUES EN BELGIQUE

*10% de réduction pour les achats en ligne, droits d’entrée réduits à partir de 50.000 euros.**20% de réduction pour les achats en ligne. ***Droits d’entrée réduits à partir de 25.000 euros et pour Nagelmackers Premium.

Source : De Tijd/L’Echo

En agence ou en ligneNombrede gestionnairesde fonds

Rabobank.be

Fortuneo

Binck

Keytrade Bank

MeDirect

12

30

44

45

60

75

264

335

193

37

56

300

31

1.605

Nombrede fonds

Frais d’entrée

115

1.617

144

500

600

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Fondsobligataires

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Min. 9,75€

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Fondsd’actions

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Min. 9,75€

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En ligne

Le libre choix des fonds fait une percée en Belgique

LES GRANDESBANQUES ETL’ARCHITECTUREOUVERTE

Pour les clients très fortunés, les quatregrandes banques belges ouvrent grand laporte de l’univers des fonds. au sein de Pri-vate Banking (à partir de 1 million d’euros),KBc/cBc propose des fonds de tiers. «ils’agit de 100 compartiments d’une dizainede gestionnaires de renom», explique sonporte-parole. ing applique le même seuilpour une offre qui est beaucoup plus largeque les cinq gestionnaires proposés dansson département retail. idem chez BnPParibas Fortis, à la différence que le seuild’accès à la banque privée (250.000 euros)est très en dessous de ceux de KBc et ing.BnP Paribas Fortis: «Dans ce segment,nous travaillons avec 86 gestionnaires.»chez Belfius, l’architecture ouverte atrouvé sa place, mais dans le segment desassurances: il est possible d’investir demanière périodique – via des produitsBranche 23 – dans des fonds de JPMorgan,M & g, Fidelity, nn investment Partners etinvesco..

SUPERMARCHÉSEN LIGNE

Les cinq plateformes internet proposentchacune au moins 100 fonds. Binck tra-vaille à un élargissement sensible de sagamme, qui devrait passer de 145 à 600fonds. Fortuneo se profile comme un hy-permarché, avec une offre de plus de 1.600fonds de 30 gestionnaires. Les offres deKeytrade et MeDirect sont plus limitées,avec respectivement 45 et 60 fonds. «nouspourrions offrir plus de choix en proposantdifférents compartiments par fonds (autresdevises, fonds de distribution vs. capitali-sation, couverture du risque de change,etc.), mais nous voulons avant tout offrir ànos clients un large choix de gestion-naires», explique Steven Van gaever deKeytrade Bank.comparés aux 2 à 3% de frais facturés parles banques de réseau, les pourcentagesde droits d’entrée facturés par les acteursinternet sont, soit très faibles, soit inexis-tants (MeDirect, rabobank, etc.), soit limi-tés à un petit montant forfaitaire. Keytradelaisse tomber les frais pour les achats ef-fectués dans le cadre d’un plan d’épargned’une échéance de cinq ans minimum. Lesbanques en ligne ne facturent pas davan-tage de droits de garde.

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mon argentFund Awards

ries en matière d’architecture ouverte. Elle pro-pose en effet 1.605 fonds de 27 maisons. «Nous nefaisons en outre aucune distinction entre nos clients.Les fonds sont disponibles pour tous, sans distinc-tion», ajoute le porte-parole Jean-Michel Segers.Autre point positif tout aussi important: Deut-sche Bank ne facture pas de frais d’entrée, sauflorsqu’elle n’a pas le choix. Par exemple, Carmi-gnac et Petercam exigent que le distributeur per-çoive 1% de droits d’entrée pour leurs fonds.Deutsche Bank facture cependant des droits degarde annuels de 8 euros par ligne, avec un maxi-mum de 80 euros.Plusieurs sociétés de gestion, «assistées» par

Deutsche Bank, se sont positionnées sur le mar-ché belge. «Ces dernières années, nous avons mis lapriorité sur les solutions multi-assets de plus petitesmaisons comme Ethna et Flossbach. Dans le passé,nous avons travaillé sur les marchés émergents avecAberdeen et sur les marchés obligataires avec Pimco.»Deutsche Bank se souvient encore de 2007. Ellefut alors la première banque à proposer des fondsCarmignac à ses clients Retail.

CHRISTOPHE DE RIJCKE

BBelfius, BNP Paribas Fortis etKBC/CBC ont tendance à offrir augrand public les seuls fonds des ges-tionnaires maisons, respectivementCandriam, BNP Paribas IP et KBC As-set Management. Ils refusent ainsi

clairement l’accès à une architecture ouverte àleurs clients Retail, mais clament en cœur querien n’empêche les clients d’acheter les fondsd’autres gestionnaires.

«Si nous disposons de tous les documents légauxrelatifs à un fonds, comme le prospectus, le client peutacheter ce fonds sans problème. Dans ce cas, nous fac-turons le maximum de frais d’entrée mentionnés dansle prospectus», explique Hilde Junius, porte-parolede BNP Paribas Fortis. Chez Belfius également, ilest possible d’acheter un fonds de tiers, soulignesa porte-parole. La banque facture les mêmes fraisque pour ses propres fonds (voir tableau). ChezKBC, les clients Retail peuvent également acheterdes fonds de tiers. «C’est possible, uniquement ‘sansconseil’. Cela signifie que le client doit s’informer lui-même et vérifier si le fonds correspond à son profild’investisseur», souligne KBC. Les frais d’entrée semontent à 2%.Il faut tenir compte du fait que les grandes

banques facturent des frais de garde pour lesfonds de tiers, un service généralement gratuitpour les fonds maison.Parmi les grandes banques, ING fait exception

sur le plan de l’architecture ouverte. En plus desfonds de son partenaire NN Investment Partners,les clients Retail peuvent acheter les fondsd’Amundi, AXA IM, BlackRock et Franklin Tem-pleton. «Nous avons opté pour une architecture ou-verte limitée (‘guided’). Nous avons choisi cinq socié-tés de gestion grandes et stables, qui ont pignon surrue en Belgique et qui proposent une offre variée. Ellessont en outre complémentaires: une est spécialisée enobligations, une autre est gestionnaire multi-asset,etc.», souligne ING.Le choix de travailler avec cinq sociétés de ges-

tion ne s’est toutefois pas traduit par un élargis-sement de l’offre. Avec 56 fonds, ING propose laplus petite gamme de fonds parmi les grandesbanques. «En fait, parmi l’offre de ces cinq gestion-naires, nous avons choisi le meilleur fonds de chaquecatégorie. Nous faisons une analyse approfondie dugestionnaire et du fonds, et nous utilisons les ratingsde Morningstar».Les clients Retail d’ING n’ont pasnon plus accès aux fonds qui ne figurent pas dansla sélection de la banque.

Relation à long termeLes banques de taille moyenne comme Argenta etCrelan ont une approche comparable. Toutes deuxproposent les fonds de trois gestionnaires, mêmesi le nombre de fonds est beaucoup plus élevé chezCrelan (193 fonds) que chez Argenta (37 fonds). Ar-genta: «Nous travaillons à long terme avec nos parte-naires. Nous proposons les produits de Carmignac de-puis 2008, et nous collaborons avec Petercam depuis1999 pour notre fonds d’épargne-pension.»Edmondde Rothschild est le troisième gestionnaire dontles fonds sont proposés par Argenta.Crelan travaille avec Amundi, Econopolis et

son partenaire Crédit Agricole Luxembourg.«Nous n’excluons pas la possibilité d’étendre cette of-fre à l’avenir». Mais tant chez Argenta que chezCrelan, il est actuellement impossible d’acheterdes fonds d’autres gestionnaires.Les autres banques de réseau travaillent en ar-

chitecture ouverte. Beobank et Nagelmackers col-laborent respectivement avec 11 et 14 sociétés degestion. Avec ses 300 fonds, Beobank se profileplutôt comme un supermarché de fonds, et Na-gelmackers comme une boutique (31 fonds). «Lesgestionnaires d’actifs dont nous proposons les fondsont préalablement été soumis à une analyse appro-fondie. Ils doivent être complémentaires et avoir uneprésence physique en Belgique. Nous voulons à toutmoment avoir accès aux informations, et pouvoiréventuellement contacter les gestionnaires», expliquela porte-parole de Beobank, Sandrine Roberti deWinghe.Parmi les banques de réseau, Deutsche Bank

est sans conteste la championne toutes catégo-

Les grandes banques facturentdes frais de garde pour les fonds de tiers, un service généralement gratuitpour les fonds maison…

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ChrisTian DE GrEEF

Les ETF (Exchange Traded Funds),aussi appelés «trackers» ou fondsindiciels, sont des fonds «passifs»dont la particularité est de répli-quer les indices dans des do-maines tels que les actions, les

obligations, les matières premières, les de-vises, etc. Leur approche peut être indicielle(Bel 20, CAC 40, DAX), sectorielle (banques,industrie), géographique (Europe, Asie, US)ou stratégique (diversification, spéculation,couverture). Pour ceux qui font leurs pre-miers pas en Bourse, ils permettent de dis-poser d’un panier diversifié d’actions, avecune mise modeste, et pour des frais réduits.

Qu’est-ce qui expliquele succès des ETF?Les frais réduits. Les frais à l’achat et à lavente sont identiques à ceux des actions, etles commissions de gestion sont jusqu’à 10fois moindres que pour un fonds d’actionsclassique. En 2014, la barre de 0,1% a étéfranchie à la baisse par l’ETF Vanguard S & P500 à 0,09%. Grâce à l’automatisation de lagestion, la moyenne des coûts est de +/-0,35% en Europe, alors que les frais d’unfonds classique s’élèvent souvent à 2%, voireplus en cas de commission de performance.Or à long terme, ces frais peuvent avoir unimpact considérable sur le rendement. Au-jourd’hui, peu de banques proposent spon-tanément des ETF car elles sont rétribuéespar les émetteurs via une rétrocession par-tielle des frais. Ces produits sont donc peurentables pour les banques. Cela devraitchanger après l’introduction de MiFID 2 –probablement en 2018 – qui mettra fin auxpratiques de commissionnement.•La facilité de négociation. Les ETF étantcotés, ils sont négociables comme des ac-tions. Il est possible d’investir en un seul clicdans des dizaines voire des centaines d’ac-tions différentes. Et l’absence de taxe sur laspéculation constitue un avantage pour lesinvestisseurs actifs.•La transparence. Les ETF sont des pro-duits matures, réglementés et soumis, entreautres, aux directives européennes UCITS.Leur composition, la valeur liquidative, les

frais sont publiés sur la plupart des sites fi-nanciers.

Un tracker n’est pas l’autre

Pour sélectionner le meilleur tracker, il fautavant tout…•choisir un émetteur de qualité et de taille suffisante. iShares (US — Black-Rock), Lyxor (France-Société Générale),Dbxtrackers (Allemagne — Deutsche Bank),EasyETF (France — BNP Paribas) et Amundi(US) notamment, comptent parmi les plussolides.•s’informer sur l’encours de l’ETF et le vo-lume des transactions. Plus un fonds est«gros», plus le risque de liquidation est ré-duit. L’encours est mentionné sur les sites in-ternet des émetteurs. Le consensus place leseuil à 70 millions d’euros. Par ailleurs, unvolume de transactions important garantitun certain niveau de liquidité, des spreadsréduits et donc une vente aisée des ETF et desordres «stop» efficients. Ne négligez pas ladate d’émission: les trackers les plus ancienssont souvent ceux qui ont attiré le plus d’in-vestisseurs (garantie de liquidité et de vo-lume).•vérifier la capacité de l’ETF à répliquerl’indice du sous-jacent. Les investisseurs onttendance à confondre deux outils:

- La «tracking error», soit la volatilité an-nualisée du cours de l’ETF par rapport à sonindice (et qui donne peu d’informations surle rendement)

- la «tracking difference», ou écart de per-formance, qui indique le décalage positif ounégatif de l’ETF par rapport à l’indice.Il faut donc rechercher des ETF dont la

«tracking difference» est positive et stable.Exemple: si la performance d’un indice estde 10% et celle de l’ETF de 11,1%, alors latracking différence est de + 1,1%.A «tracking difference» égale, on opterapour l’ETF le moins cher.

Petite différence de nom,grosse différencede rendementL’intitulé de l’indice de référence ou de l’ETFcontient parfois les acronymes PR, TR ouNR.

Pour comparer des choses comparables, ilfaut savoir que:

- le Price Return (PR) ne tient compte que de l’évolution du cours des sous-ja-cents.

- le Total Return (TR) intègre les divi-dendes réinvestis (soit quelques% par an).

- le Net Return (NR ou NTR) tient comptede la fiscalité éventuelle.Par exemple, on ne peut comparer l’in-

dice Euronext BEL 20 NR EUR et l’ETF LyxorUCITS ETF BEL 20 TR.

ETF physique ou synthétique?La différence entre ces deux types d’ETF sesitue au niveau du sous-jacent.

Dans les trackers «physiques», la plu-part des composants de l’indice sont réelle-ment acquis.Par contre, l’ETF «synthétique» ne fait

que répliquer le rendement via des produitsdérivés, sur base d’un contrat de swap aveccontreparties (swap-based ETF).Parfois, les gestionnaires n’ont pas le

choix, notamment pour répliquer un indice«exotique» dont les sous-jacents ne sont pastoujours accessibles. Le risque sur la contre-partie du swap est plafonné à 10% de l’inves-tissement (directive UCITS 3). Si le niveaud’exposition d’un ETF est négatif, le risqueest entièrement neutralisé.En Europe, début 2015, le marché propo-

sait autant d’ETF synthétiques que phy-siques mais ces derniers comptaient troisfois plus d’encours. La dénomination «phy-sique» est en effet rassurante pour le néo-phyte, même si les frais sont plus élevés, etque l’ETF n’est pas nécessairement plus sûr.En fait, les trackers physiques peuvent aussiprésenter un risque de contrepartie via leprêt d’actions, avec un niveau de risqueproche de celui du swap.Il est rassurant de savoir que la législa-

tion (UCITS, CESR, ESMA) encadre tant lesETF physiques que synthétiques. À l’excep-tion de la Bourse de Hong Kong, la nature phy-sique ou synthétique d’un ETF n’est pas reprise dans la dénomination. Il faut doncconsulter les informations fournies parl’émetteur.

Ne sous-estimez pas les différences entre les ETF

Ces dernières années, la popularité des fonds indiciels cotés (trackers) a fortementaugmenté. À l’origine, les trackers étaient des produits relativement simples.

Mais désormais, ce n’est plus toujours le cas.

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mon argentFund Awards

LES TROIS TYPES D’ETF

· ETF «CLASSIQUES OU LONGS»:ils tentent de répliquer l’indice de référence.Exemples: Lyxor UCitS etF BeL 20 tr ou amundi etFCaC 40 UCitS etF C (eUr)

· LEVERAGED ETFLes Leveraged etF multiplient les rendements journalierspar un effet de levier (pertes et gains).Exemple: Lyxor Daily LevDaX UCitS etF: si le DaX gagne(ou perd) 1%, l’etF levier 2 gagne (ou perd) 2%ils sont repérables grâce à la mention «Leverage ou lev»reprise dans la dénomination.ils permettent de multiplier les gains et les pertes via uneffet de levier de 2, 3 et même 4.

· SHORT ETF:les short etF offrent l’inverse du rendement d’un indice etpermettent de profiter de sa baisse. Ces etF sont repéra-bles via leur nom qui comprend généralement «Short» ou«DS» (Daily Short).Exemple: Lyxor eUro StoXX 50 Daily: si l’eurostoxx 50gagne 1%, l’etF DS perd 1% (et inversement).

Attention: les etF Short et Leveraged sont à réserver auxinvestisseurs avertis, et sont totalement déconseillés pourles placements à long terme. en cas de marché volatil, le capital initial subira inévitablement une érosion («natural decay» ou «Beta-slipping»).La règle universelle s’impose: n’achetez que des produitsdont vous comprenez parfaitement le fonctionnement.

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1 Qu’avez-vous retenu de votrelongue expérience dans l’universde la gestion patrimoniale?Les gens ont moins de pudeur àse déshabiller devant leur méde-cin qu’à parler argent avec leurgestionnaire de patrimoine. il esttrès difficile de connaître le mon-tant exact des avoirs de nosclients, alors que plus de transpa-rence permettrait d’éviter denombreux problèmes. Commentstructurer un patrimoine de ma-nière efficace si vous ne détenezqu’une petite pièce du puzzle?

2 Quelle est votre stratégie d’in-vestissement?Je suis 100% convaincu de l’effica-cité des fonds gérés par des pro-fessionnels, mais je ne crois pas àla stratégie du timing. J’investisdonc tous les mois un montantfixe dans plusieurs fonds mixtesdont les actifs sont très diversifiésgéographiquement. L’expériencem’a appris que l’on obtient unmeilleur rendement en répartis-sant ses avoirs sur plusieursclasses d’actifs qu’en pratiquantdu pur stock picking.

3 Comment choisissez-vous vosfonds d’investissement?Je choisis exclusivement des so-ciétés de gestion que je connais

bien, et des fonds qui affichentune performance régulière au fildes ans. De nombreux investis-seurs s’intéressent aussi au ges-tionnaire, mais je préfère ignorerle statut de star de certains. Lastratégie d’un fonds doit d’abordcorrespondre à ma propre straté-gie d’investissement.

4 investissez-vous dans desfonds indiciels?Ces fonds ont beaucoup d’avan-tages, mais je n’y ai jamais investi.Dans ce cas, vous devez sélec-tionner vous-même plusieurstrackers pour obtenir un porte-feuille diversifié comprenant diffé-rents types d’actifs, et une réparti-tion géographique optimale. Jepréfère laisser ce travail à d’autreset ne pas devoir consacrer trop detemps au suivi de mes investisse-ments.

5 Quelle a été votre pire décisionen matière financière?Dans les années’90, j’ai investidans des fonds structurés per-mettant de déduire fiscalementles pertes. Dans la maison deBourse où je travaillais, c’était lanouvelle ‘tax tech’ à la mode. toutétait officiel et légal, mais cela amalgré tout donné lieu à des dis-cussions avec l’administration fis-cale. toutes ces tracasseries n’envalaient vraiment pas la peine…

6 avez-vous une seconde rési-dence?nous avons eu pendant des an-nées un appartement à la côtebelge, puis nous l’avons échangépour une maison en autriche.nous y passons la majeure partiede nos vacances d’été et d’hiver.Je voyage tellement pour montravail que je préfère passer mesvacances dans un environnementfamilier. C’est donc surtout un in-vestissement dans mon temps li-bre car la maison n’est jamaislouée.

7 a quoi dépensez-vous facile-ment votre argent?Je ne suis pas regardant quand ils’agit de mon confort personnel.Ma maison doit être pratique etconfortable. Je n’ai pas besoind’avoir une piscine dans mon jar-din, mais je dispose d’un espacefitness complètement équipé, cequi me permet de garder unebonne condition physique malgrémon emploi du temps très chargé.Pour les occasions spéciales,j’aime emmener mon épousedans un bon restaurant. Ca ne doitpas être nécessairement un res-taurant étoilé, bien que nous y al-lions parfois.

8 Quelle a été la dépense la plusfolle de votre vie?Le voyage que j’ai offert à mes pa-

rents pour leurs 40 ans de ma-riage. Je les ai emmenés à Venise,avec ma femme et nos trois en-fants. nous sommes allés augrand Hôtel des Bains où le film‘Mort à Venise’ avait été tourné. À l’époque, c’était encore un hôtelde luxe. Ce fut un moment extra-ordinaire pour toute la famille.

9 vos enfants recevaient-ils del’argent de poche?«Je n’ai jamais été partisan de l’ar-gent de poche. Quand les enfantsavaient besoin de quelque chose,ils le recevaient. nous prenions letemps de réfléchir à chaque dé-pense et nous discutions de sonutilité. grâce à ce dialogue, j’ai pufaire comprendre beaucoup dechoses à mes enfants sur la valeurde l’argent.»

10 avez-vous déjà joué au ca-sino?Je suis incapable de dépenser lemoindre euro dans des jeux dehasard. Je ne suis allé que deuxfois dans un casino. J’étais trèsnerveux à chaque fois, et j’en suissorti aussi vite que possible. Cetteprodigalité et cette ambiance merendent malade.

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Plus d’informations surmonargent.be/questionsdargent

«Je préfèreignorer le statut de star de certains gestionnaires...»

10 questions d’argent à Peter De Proft

Peter De Proft (62 ans) est le directeur général de l’Efama, la fédération européennedes gestionnaires de fonds. il a horreur des prodigalités.

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Page 10: Mon Argent: Fonds 12/03/2016

Frédéric LeJOint

Acheter un fonds va entraînerun certain nombre de fraisqu’il sera éventuellementpossible de réduire. Les fraispeuvent être répartis entrois groupes: les frais de

distribution (droit d’entrée et de sortie), lesfrais de gestion (et les commissions de per-formance), et la fiscalité (taxe boursière etprécompte mobilier).

distributionLes frais de distribution comprennent géné-ralement des frais d’entrée et de sortie ainsique les frais d’arbitrage (lorsqu’un clientsouhaite changer de compartiment). Dansles grandes banques, les frais d’entrée peu-vent souvent atteindre 3%. L’une ou l’autreristourne pourra être accordée si la sous-cription se fait par internet. Pour la plupartdes fonds disponibles dans les supermar-chés online, les droits d’entrée sont généra-lement nuls ou fortement limités. Les fraisde sortie ne concerneront que les fondsdont l’échéance est en principe fixée dans letemps, par exemple les fonds à capital ga-ranti. Dans ce cas, ils peuvent atteindre en-tre 1 et 2%.

Enfin, les frais d’arbitrage seront souventnuls entre les compartiments d’une mêmesicav, mais pourront également peser sur la performance si un changement de sicavest à prévoir. Ces frais d’arbitrage peuventen outre être prélevés tant par le gestion-naire que par le distributeur. «Dans l’ensem-ble, tous ces frais viendront grever la per -formance d’un placement. Si vous investissez100.000 euros dans un fonds, et que 3% dedroits d’entrée sont perçus par le banquier, c’est pratiquement une année de performancequi disparaît», souligne Knut Huys, ges -tionnaire fonds de fonds chez la DeutscheBank.

GestionLa commission de gestion est censée payerles investissements consentis par le gestion-naire de fonds pour permettre de dégagerde la performance. Notamment la constitu-tion d’une équipe d’analystes chargée d’étu-dier les différentes opportunités d’investis-sement qui peuvent se présenter sur le mar-ché. Typiquement, un fonds obligataireaura une commission de gestion d’environ0,80%. Elle atteindra entre 1,5 et 2% pour lesfonds d’actions et entre 1 et 1,5% pour lesfonds mixtes. La commission de gestion dif-férera légèrement des frais courants, qui

sont renseignés sur les documents d’infor-mations clés destinés aux investisseurs, etqui intègrent les frais de transactions, de dé-pôt de titres ou de publication.En plus des frais courants, le gestionnairedu fonds pourra prélever une commissionde performance. «Je n’ai aucun problème avecce genre de structuration, prélevée notammentpar Carmignac Patrimoine ou Ethna Aktiv, etqui récompense les bons gestionnaires quandils réalisent une bonne année. Mais il faut re-connaître que certaines commissions ne sontpas toujours structurées à l’avantage des inves-tisseurs, souligne Knut Huys. Certains fondsd’actions s’octroient une commission de perfor-mance s’ils dégagent une hausse supérieure à un placement monétaire. Les gestionnairesbénéficient d’une commission même s’ils sous-performent largement leurs concurrents».Une attention particulière devra donc êtreaccordée à la structuration de ces commis-sions.

Il faut également éviter les fonds actifsdont la composition est très proche de l’in-dice de référence. Bref, si payer des frais degestion de 2% sur un fonds qui s’écarte vrai-ment d’un indice a du sens, payer 1,5% surun fonds «actif» qui suit de près un indicen’en a aucun. Dans ce cas, il est clairementplus intéressant d’acheter un tracker plutôtque ces «index huggers».

pas uniquement les coûtsLes commissions de gestion varient selon lesclasses de fonds ou le pays de résidence.Dans le Sud de l’Europe, il n’est pas rare depayer plus de 2%. Par contre, au Royaume-Uni et aux Pays-Bas, des classes avec des com-missions de gestion très faibles (0,75%) ontété créées suite à l’interdiction des rétroces-sions (accordées par le gestionnaire au dis-tributeur final du fonds, et qui représentent40 à 60% de la commission de gestion).«Dans la pratique, le client doit payer les frais dedistribution en dehors de la commission de ges-tion, ce qui rend la comparaison très difficile,souligne Knut Huys (Deutsche Bank). Pourmoi, c’est surtout la qualité d’un fonds qui seraimportante dans la sélection. Ce n’est qu’à qua-lité égale qu’il devient intéressant de comparerles frais. D’autant qu’on constate que, sur le longterme, les fonds qui prennent de fortes commis-sions sont rarement en tête des classements.»

Enfin, il ne faut pas perdre de vue la fisca-lité. Pour les fonds de distribution: le pré-compte mobilier prélevé annuellement outrimestriellement sur les dividendes. Pourles fonds de capitalisation: la taxe sur opéra-tion boursière (1,32%) prélevée à la sortie.

«En règle générale, plus l’horizon d’investis-sement sera éloigné, plus les fonds de capitali-sation seront intéressants.»

Surveillezles frais des fondsProcédez dans l’ordre: commencezpar choisir un produit de qualité, puis comparez les frais.

58 L’ECHO SAMEDI 12 MARS 2016

mon argentFund Awards

2%Si payer des frais de gestion de 2% sur un fonds qui s’écarte réellementd’un indice a du sens, payer 1,5% sur un fonds qui suit de près un indice n’en a aucun.

«à l’heure actuelle,les obligations liées à l’inflation représen-tent une opportunitéd’achat.»

GESTIONNAIRE DU FONDS BLACKROCK GLOBAL FUNDS EURO BOND FUNDMichaeL KrautzBerGer

Les lauréats investissent dansleurs propres fonds

GESTION

Les investisseurs qui achètent unfonds doivent s’acquitter de droitsd’entrée et payer des frais de gestionannuels. Certains fonds facturentaussi une commission de perfor-mance. Des coûts qui sont facturéslorsque le fonds fait mieux que sonindice de référence ou qu’un tauxsans risque. Sur les 14 fonds gag-nants, seuls trois facturent une com-mission de performance: deuxfonds de Vector Asset Managementet le fonds émergent de RAM ActiveInvestments. Tous trois sont consti-tués sur base d’algorithmes.

La commission à la performancereste rare

FRAISRENDEMENT

18,8%parmi les 14 gestionnaires defonds lauréates d’un award,Legg Mason a obtenu le plushaut rendement en cinq ans,avec son fonds d’actionsaméricaines uS Large capGrowth. Le fonds a gagné en moyenne 18,8% par an.

«Le système financiereuropéen est bienplus solidequ’il y a 5 ans.»

GESTIONNAIRE DU FONDS INVESCO PAN EUROPEANEQUITYINCOME FUNDStephanie Butcher

LAURÉAT OBLIGATIONS EN EURO

LAURÉATE ACTIONS EUROPÉENNES

D’après les chiffres publiés par la fé-dération européenne des fonds,l’Efama, 2015 fut une année record.L’an dernier, les fonds ont compta-bilisé des flux entrants nets de 725milliards d’euros, ce qui porte l’en-cours total des fonds européens àplus de 12.581 milliards d’euros. Lesfonds de la catégorie «multi assets»ont enregistré des entrées de 134milliards d’euros. Pour les fonds demarché monétaires, on a comptabi-lisé pour la première fois depuis2008 des flux entrants nets, soit 77 milliards d’euros.

Année record pour les fonds européens

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D’après une enquête de la rédaction,sur les 14 lauréats, 12 gestionnairesinvestissent dans leurs propresfonds. Le gestionnaire de TriodosSustainable Mixed n’investit pasdans son fonds, de même que le ge-stionnaire de KBC InstitutionalFund qui est exclusivement réservéaux investisseurs institutionnels.Plusieurs études scientifiques con-firment qu’il existe une corrélationpositive entre les résultats des fonds et le fait que les gestionnairesy investissent leurs propres écono-mies.

Page 11: Mon Argent: Fonds 12/03/2016

1 FOndSd’éparGne-penSiOn

J’ai lu que les règles de diversi-fication de mon fondsd’épargne pension venaientd’être modifiées. Quelles sontles conséquences pour monfonds?

En échange de l’avantage fiscalqu’ils procurent, les fondsd’épargne-pension doivent suivredes règles strictes en terme de diver-sification. Jusqu’il y a peu, les fondsdevaient investir un minimum de30% dans des actions belges.Lorsque ces règles se sont retrou-vées dans le collimateur de l’Europe,la Belgique a dû les modifier. Lesfonds ont alors pu investir 30%maximum dans des actions de l’Es-pace Économique Européen (EEE)dont la capitalisation boursière nedépasse pas 1 milliard d’euros. Lesactions de grandes sociétés (capita-lisation supérieure à 1 milliard d’eu-ros) ne pouvant représenter plus de70% du portefeuille des fondsd’épargne-pension.

Mais depuis le début 2016, le seuilde 1 milliard d’euros est passé à 3milliards. Suite à la forte hausse descours de Bourse de ces dernières an-nées, les fonds d’épargne-pensionont été régulièrement confrontésaux limites imposées. Avec le re-haussement de ce seuil, non seule-

ment le choix s’est élargi, mais la li-quidité s’est également améliorée.En effet, les actions de sociétés dontla capitalisation boursière est inféri-eure à 1 milliard d’euros sont sou-vent moins liquides.

À l’époque, le plafond de 1 mil-liard d’euros avait été fixé pour pro-téger le marché belge, caractérisépar un grand nombre de petites etmoyennes capitalisations. Avec lahausse du seuil, les actions belgespourraient être délaissées au béné-fice d’actions plus internationales,mais les gestionnaires le démen-tent. Pour les plans d’épargne-pen-sion, ces nouvelles règles de diversi-fication ne devraient donc pas avoirun impact immédiat. pVM

2 aBSOLute return

J’aimerais acheter un fonds«absolute return». en quoi cetype de fonds diffère-t-il desfonds avec garantie du capital?

La différence se situe précisémentau niveau de la protection du capi-tal. Un fonds avec garantie du capi-tal présente une date d’échéance etgarantit qu’à ce terme, le titulaire ré-cupérera une part prédéterminée (souvent, 100%) de l’investissementde départ – hors frais – quelle quesoit l’évolution du marché. Avec ces

fonds, les épargnants espèrent ob-tenir une plus-value grâce au méca-nisme sous-jacent du fonds.

Par contre, les fonds «absolute re-turn» n’ont généralement pas dedate d’échéance et, plus important,n’offrent aucune protection de capi-tal. Le fonds vise il est vrai à obtenirun rendement absolu sur une pé-riode donnée, mais sans garantie derésultats. Dans la pratique, il appa-raît que la majorité de ces fondsn’atteignent pas leurs objectifs. Il ya donc une différence significativeentre ces deux catégories de fondpVM.

3 Branche 23

pourquoi les fonds d’assurance(Branche 23) ne sont-ils pas prisen compte pour les awards?

Un fonds Branche 23 est une assu-rance-vie liée à un fonds d’investis-sement. Un fonds déguisé en assu-rance. Ce produit est nominatif,comme les produits Branche 21,mais contrairement à ces derniers,les produits Branche 23 n’offrent engénéral aucune garantie de rende-ment ou protection du capital. Lefonds sous-jacent est dans la plu-part des cas un fonds investi en ac-tions, en obligations ou en cash (ouune combinaison des trois). La va-

leur de l’investissement est donc en-tièrement dépendante des résultatsdu fonds. Ceux qui, par exemple,détiennent un produit Branche 23lié à un fonds d’actions internatio-nales, verront la valeur de leur fondsfortement baisser en cas de correc-tion ou de krach boursier. L’avan-tage de la Branche 23, c’est l’absencede précompte mobilier, même si letitulaire vend son fonds dans leshuit ans suivant l’achat.

D’un point de vue technique, unfonds de la Branche 23 est donccomparable à un fonds bancaire.Une différence de taille cependant:les règles de diversification desfonds Branche 23 sont moinsstrictes que celles des fonds ban-caires. Voilà pourquoi il est possibled’acheter des fonds spéculatifs viaune Branche 23 et pas avec les fondsbancaires. Ces règles de diversifica-tion différentes expliquent pour-quoi les fonds Branche 23 ne sontpas pris en compte pour un Award.pVM

4 paSSepOrt

Quelle est la différence entreles fonds avec et sans passe-port européen? Un passeport européen permet à unfonds qui a obtenu une licence desautorités de contrôle dans un des

pays de l’Union Européenne (UE)d’être commercialisé dans tous lesautres Etats membres sans devoirdemander l’autorisation des autori-tés de contrôle des pays où le fondsest distribué. Les autorités localesconservent malgré tout le contrôlesur la manière dont le fonds est pré-senté et expliqué aux investisseurs(marketing et publicité). Le passe-port européen a été mis en placepour contribuer à la création d’unmarché européen unique pour lesfonds d’investissement.

L’importance de ce passeport estsecondaire pour les investisseurs.Les fonds avec passeport tombentsous le coup des réglementationseuropéennes, mais en Belgique, lesfonds sans passeport sont soumis àdes règles aussi strictes.

Auparavant, le passeport euro-péen jouait encore un rôle dans lecadre de la taxe sur les plus-valuesdes fonds obligataires. Seuls lesfonds avec passeport étaient soumisà cette taxe. Depuis le 1er juillet2013, cette différence de traitementa disparu, et les fonds obligatairessans passeport sont également sou-mis à cette taxe. pVM

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