Mon ami Frédéric20ami%20Fr%E9d%E9ric.pdf · III. Dire / Quelques suggestions La lecture à haute...

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Éditeur : Hachette Collection : Le Livre de Poche Jeunesse Genre : Roman historique Niveau de cycle conseillé : Collège Nombre de pages : 224 Difficulté de lecture : 3 MON AMI FRÉDÉRIC Hans Peter Richter (Traduit de l’allemand par Christiane Prélet) Illustrations de Mette Ivers (couverture : Ingrid Godon) RÉSUMÉ [Le récit est rédigé à la première personne. Le garçon qui parle, dont nous n’apprenons pas le prénom, sera désigné dans ce résumé par la lettre N, initiale de Narrateur.] Prologue : 1925, en Allemagne, N et Frédéric Schneider qui sont nés à une semaine d’intervalle habitent le même immeuble. M. Schneider est employé des Postes tandis que le père de N se trouve au chômage. 1929 / Ch. 1 : Mme Schneider confie, pour un après-midi, son fils Frédéric à la mère de N. Les deux enfants deviennent amis. Ch. 2 : N, qui de sa fenêtre voit Frédéric et Mme Schneider fabriquer un bonhomme de neige, presse sa mère de sortir. Tous les quatre se retrouvent dans la cour quand, soudain, M. Resch, le propriétaire de l’immeuble, se met à traiter Frédéric de “sale petit Juif” en lui interdisant de sauter sur la pelouse. 1930 / Ch. 3 : Le grand-père de N aide pécunièrement la famille, l’indemnité de chômage ne suffisant pas aux besoins du ménage. Apprenant l’amitié de son petit-fils pour Frédéric, le grand-père lui interdit de fréquenter un Juif. Ch. 4 : N assiste chez son ami à la prière du sabbatt. 1931 / Ch. 5 : À la fin du premier jour d’école de N et Frédéric, M. et Mme Schneider entraînent les parents de N à la foire. Le père de N fait tirer une photo du groupe, dépensant ainsi l’argent du repas du soir de la famille. 1933 / Ch. 6 : N et Frédéric préviennent le docteur Askenase qu’on a écrit à la peinture rouge le mot JUIF sur sa plaque. Devant la papeterie, un homme portant un brassard à croix gammée, dissuade les passants de faire leurs achats chez un Juif. Ch. 7 : À une réunion de la jeunesse hitlérienne, Frédéric entend un discours où l’on calomnie les Juifs. Il quitte la salle tandis que N reste. Ch. 8 : Frédéric est accusé à tort d’avoir brisé une vitrine et est injurié parce que Juif. Ch. 9 : M. Resch ordonne à M. Schneider de quitter leur logement car il ne veut plus louer à des Juifs. Ch. 10 et 11 : Le père de Frédéric est renvoyé de son travail. Après un procès, il obtient de rester locataire dans l’immeuble. Ch. 12 : M. Schneider est embauché comme chef de rayon. 1934 / Ch. 13 : Frédéric doit quitter son établissement scolaire pour une école juive. 1935 / Ch. 14 : Grâce à son affiliation au parti, le père de N a trouvé du travail. Mme Penk, la femme de ménage des Schneider, quitte ces derniers à cause d’une nouvelle loi antisémite. 1936 / Ch. 15 : Le père de N conseille à M. Schneider de s’exiler d’Allemagne. 1938 / Ch. 16 : À la piscine, Frédéric subit des vexations. Ch. 17 : N assiste, à la synagogue, à la cérémonie où pour la première fois Frédéric (qui a maintenant treize ans) lit un passage de la Thora. Ch. 18 : N et ses camarades de classe, entraînés par le professeur de gymnastique qui est chef S.A, marchent dans la ville en entonnant des chants hostiles aux Juifs. Ch. 19 : Le cabinet du docteur Askenase et la boutique du papetier ont été dévalisés. N participe à la destruction d’un Foyer juif déserté. L’appartement des Schneider est saccagé et pillé. Mme Schneider et Frédéric ont été violentés. Ch. 20 : Mme Schneider meurt à la suite du pillage. 1939 / Ch. 21 : Comme M. Schneider n’a plus la possibilité de travailler, Frédéric subvient à leurs besoins en réparant des vieilles lampes, mais M. Resch les dénonce. 1940 / Ch. 22 : N et Frédéric, qui ont à présent 15 ans, veulent voir “Süss le Juif”, mais les Juifs n’ont pas le droit d’entrer dans les salles de cinéma. Ch. 23 : Frédéric est amoureux d’Helga. Afin d’éviter que la jeune fille soit envoyée en camp de concentration pour avoir fréquenté un Juif, Frédéric ne va pas à son rendez-vous. 1941 / Ch. 24 : M. Schneider héberge un rabbin. N ne sait s’il saura garder ou non ce secret. Ch. 25 : Les Juifs doivent porter une étoile jaune. Ch. 26 : La police arrête le rabbin et M. Schneider. Ch. 27 : M. Resch pille ce qui reste dans l’appartement des Schneider. 1942 / Ch. 28 : Frédéric revient chercher chez N la seule chose qui reste de

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Éditeur : Hachette Collection : Le Livre de Poche Jeunesse

Genre : Roman historique Niveau de cycle conseillé : CollègeNombre de pages : 224 Difficulté de lecture : 3

MON AMI FRÉDÉRICHans Peter Richter

(Traduit de l’allemand par Christiane Prélet)Illustrations de Mette Ivers (couverture : Ingrid Godon)

RÉSUMÉ

[Le récit est rédigé à la première personne. Le garçon qui parle, dont nous n’apprenons pas le prénom, seradésigné dans ce résumé par la lettre N, initiale de Narrateur.]Prologue : 1925, en Allemagne, N et Frédéric Schneider qui sont nés à une semaine d’intervalle habitent le mêmeimmeuble. M. Schneider est employé des Postes tandis que le père de N se trouve au chômage. 1929 / Ch. 1 :Mme Schneider confie, pour un après-midi, son fils Frédéric à la mère de N. Les deux enfants deviennent amis.Ch. 2 : N, qui de sa fenêtre voit Frédéric et Mme Schneider fabriquer un bonhomme de neige, presse sa mère desortir. Tous les quatre se retrouvent dans la cour quand, soudain, M. Resch, le propriétaire de l’immeuble, se met àtraiter Frédéric de “sale petit Juif” en lui interdisant de sauter sur la pelouse. 1930 / Ch. 3 : Le grand-père de N aidepécunièrement la famille, l’indemnité de chômage ne suffisant pas aux besoins du ménage. Apprenant l’amitié deson petit-fils pour Frédéric, le grand-père lui interdit de fréquenter un Juif. Ch. 4 : N assiste chez son ami à laprière du sabbatt. 1931 / Ch. 5 : À la fin du premier jour d’école de N et Frédéric, M. et Mme Schneider entraînentles parents de N à la foire. Le père de N fait tirer une photo du groupe, dépensant ainsi l’argent du repas du soir dela famille. 1933 / Ch. 6 : N et Frédéric préviennent le docteur Askenase qu’on a écrit à la peinture rouge le motJUIF sur sa plaque. Devant la papeterie, un homme portant un brassard à croix gammée, dissuade les passants defaire leurs achats chez un Juif. Ch. 7 : À une réunion de la jeunesse hitlérienne, Frédéric entend un discours où l’oncalomnie les Juifs. Il quitte la salle tandis que N reste. Ch. 8 : Frédéric est accusé à tort d’avoir brisé une vitrine etest injurié parce que Juif. Ch. 9 : M. Resch ordonne à M. Schneider de quitter leur logement car il ne veut pluslouer à des Juifs. Ch. 10 et 11 : Le père de Frédéric est renvoyé de son travail. Après un procès, il obtient de resterlocataire dans l’immeuble. Ch. 12 : M. Schneider est embauché comme chef de rayon. 1934 / Ch. 13 : Frédéricdoit quitter son établissement scolaire pour une école juive. 1935 / Ch. 14 : Grâce à son affiliation au parti, le pèrede N a trouvé du travail. Mme Penk, la femme de ménage des Schneider, quitte ces derniers à cause d’une nouvelleloi antisémite. 1936 / Ch. 15 : Le père de N conseille à M. Schneider de s’exiler d’Allemagne. 1938 / Ch. 16 : À lapiscine, Frédéric subit des vexations. Ch. 17 : N assiste, à la synagogue, à la cérémonie où pour la première foisFrédéric (qui a maintenant treize ans) lit un passage de la Thora. Ch. 18 : N et ses camarades de classe, entraînéspar le professeur de gymnastique qui est chef S.A, marchent dans la ville en entonnant des chants hostiles auxJuifs. Ch. 19 : Le cabinet du docteur Askenase et la boutique du papetier ont été dévalisés. N participe à ladestruction d’un Foyer juif déserté. L’appartement des Schneider est saccagé et pillé. Mme Schneider et Frédéricont été violentés. Ch. 20 : Mme Schneider meurt à la suite du pillage. 1939 / Ch. 21 : Comme M. Schneider n’aplus la possibilité de travailler, Frédéric subvient à leurs besoins en réparant des vieilles lampes, mais M. Resch lesdénonce. 1940 / Ch. 22 : N et Frédéric, qui ont à présent 15 ans, veulent voir “Süss le Juif”, mais les Juifs n’ontpas le droit d’entrer dans les salles de cinéma. Ch. 23 : Frédéric est amoureux d’Helga. Afin d’éviter que la jeunefille soit envoyée en camp de concentration pour avoir fréquenté un Juif, Frédéric ne va pas à son rendez-vous.1941 / Ch. 24 : M. Schneider héberge un rabbin. N ne sait s’il saura garder ou non ce secret. Ch. 25 : Les Juifsdoivent porter une étoile jaune. Ch. 26 : La police arrête le rabbin et M. Schneider. Ch. 27 : M. Resch pille ce quireste dans l’appartement des Schneider. 1942 / Ch. 28 : Frédéric revient chercher chez N la seule chose qui reste de

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ses parents : la photo prise à la foire. Une alerte se déclenche. N et ses parents se réfugient dans la cave. Ch. 29 :M. Resch interdit l’entrée de l’abri à Frédéric. Ch. 30 : Frédéric meurt sous les bombes.

PISTES D’EXPLOITATION PÉDAGOGIQUE

I. Découverte du livre : Premières acquisitions / Premières questionsLa couverture : Que représente la première de couverture (le drapeau nazi et un garçon portant l’étoile jaune surlaquelle on lit le mot Juif) ? Quels sont les élèments dramatiques de l’illustration (regard effaré du garçon dont lasilhouette semble écrasée et est à demi-cachée, ombre projetée du titre). On fera remarquer que les trois mots dutitre reprennent les couleurs du drapeau.Feuilletage : La lecture du prologue permettra d’approcher la situation économique en Allemagne en 1925 etd’appréhender le mode d’énonciation du roman.On observera la structure du récit : un prologue suivi de 30 chapitres dont les titres sont chacun accompagnés del’année à laquelle se passent les événements. Le récit se déroule de 1925 à 1942. À la suite du texte, on trouve desprécisions sur les situations et les personnages du récit ainsi qu’une table chronologique des faits historiques(pp. 215 à 220). On laissera les élèves commenter ces faits.La biographie de l’auteur (p. 221) montre qu’il est né à la même date que les deux enfants de son récit et qu’il adonc vécu la période racontée. Le premier rabat de couverture invite à lire un autre livre de l’auteur.

II. Premières lectures / Découverte du texte / Sensibilisation aux thèmes En cours de lecture : Au long du texte on observera les changements qui surviennent pour les deux familles enrelation avec la politique : Pour les Schneider, pas de difficultés financières puis, en 1933, lutte pour garder lelogement (p. 75 et chap. 11), perte de l’emploi de M. Schneider (p. 81) parce que Juif, nouvelle situation (p. 95), en1939, obligation pour Frédéric de tenter de gagner un peu d’argent (p. 160), etc. ; pour la famille de N, à partir dequand, le père, chômeur depuis 1925, voit-il sa situation s’améliorer (p. 96, adhère au parti en 1933, p. 107, obtientun avancement rapide) ?Au chap. 3, comment les Schneider s’arrangent-ils pour que N et sa famille puissent, sans trop débourser, s’amuserà la foire ? Pourquoi Mme Schneider semble-t-elle si réjouie devant les bâtons de réglisse ?Les pp. 32 à 35, 100, 102 à 105, 118-119, le chap. 17 et les pp. 155-156, seront à mettre en rapport avec lesprécisions données pp. 211à 214 sur la religion juive et les persécutions à différentes époques.Échanges / Argumentation et Débats : Ce texte émouvant entraînera nombre de réflexions et de développements.Les lecteurs réfléchiront sur les diverses attitudes des protagonistes. À titre d’exemples : Que penser ducomportement de la vieille dame pp. 53 à 55 ? On verra le courage dont fait preuve Frédéric dans des situations trèsdifficiles comme pp. 55-56, 64 - 65. En quoi le fait de ne pas aller au rendez-vous d’Helga est-il remarquable ?On échangera sur certaines réactions du narrateur. P. 55, pourquoi ne fait-il qu’un imperceptible signe de tête àAbraham Rosenthal alors que Frédéric, au contraire, le salue de façon visible ? P. 67, qu’aurait-il pu faire au lieu derester assis ? Au chap. 8, réagit-il correctement ? Les élèves échangeront sur la réponse de N, p. 181, qui avoue aurabbin ne savoir que faire. P. 167, N a-t-il raison d’emmener Frédéric au cinéma ? Comment juger sa remarque :“Ces mots m’échappèrent et je les regrettai aussitôt.” ? Le fait qu’il appartienne à la Jeunesse hitlérienne peut-ilexpliquer en partie sa participation au saccage du Foyer juif ?On verra de même comment les parents de N oscillent entre la considération, la solidarité, la prudence et la peurdes risques qu’ils encourent à être amis de Juifs. Quant à M. Resch, ses agissements seront analysés comme latraduction des pires attitudes antisémites inspirées par le nazisme. On notera comment il a perdu toute humanité etque ce qui le préoccupe, dans le dernier chapitre, est l’état de son nain de jardin.Activités en liaison avec la lecture : La table chronologique (pp. 215 à 220) permet de mettre en rapport lesdiverses étapes du récit et les événements historiques.On relèvera notamment les mesures et les multiples interdictions concernant les enfants juifs et comment certainesd’entre elles sont renforcées au cours des années : p. 215, 25 avril 1933, les enfants juifs sont partiellement exclusdes écoles et des universités ; p. 216, 2 juillet 1937, limitation plus stricte du nombre des élèves juifs dans lesécoles ; p. 217, 15 novembre 1938, tous les enfants juifs sont exclus des écoles allemandes ; p. 218, 8 décembre1938, les universités sont interdites aux Juifs ; p. 220, 20 juin 1942, toutes les écoles juives sont fermées.

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III. Dire / Quelques suggestionsLa lecture à haute voix du ch. 13 montrera comment M. Neudorf, obligé d’appliquer des lois antisémites, incite sesélèves à respecter les Juifs et à rester vigilant vis-à-vis des accusations portées contre eux.Le ch. 15 sera lu par trois lecteurs : le Narrateur, son père et M. Schneider. Le ton employé tentera de mettre enrelief la gravité de la conversation et la confiance que se font mutuellement les deux hommes alors que l’un est Juifet l’autre adhère au parti d’Hitler.

IV. Écrire / Quelques propositions P. 147, au cours du saccage du foyer juif, N se voit dans un morceau de miroir. On décrira pourquoi ce qu’exprimeson visage lui fait peur, comment le dégoût de lui-même le conduit à prendre conscience de ce que représente saviolence. On fera part de ses réflexions, de sa honte, de ses remords et résolutions. On le fera parler à la premièrepersonne, comme dans le roman.

EDDL Paris 06, 2006