MODULE 2

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Module 2 Module 2.1 Un monde transformé par la Grande Guerre Module 2.2 Les années 1920 Module 2.3 Les années 1930, décennie terrible Module 2.35 La Russie de 1917 à 1941 Module 2.4 Politiques éco et mutations du capitalisme face à la crise Module 2.5 La France de l’entre-deux-guerres : entre croissance et immobilisme Notions

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  • Module 2

    Module 2.1 Un monde transform par la Grande Guerre

    Module 2.2 Les annes 1920

    Module 2.3 Les annes 1930, dcennie terrible

    Module 2.35 La Russie de 1917 1941

    Module 2.4 Politiques co et mutations du capitalisme face la crise

    Module 2.5 La France de lentre-deux-guerres : entre croissance et

    immobilisme

    Notions

  • MODULE 2.1 La grande guerre et la mobilisation co Dsorganisation Nouvelle hirarchie Les effets dmographiques et les bouleversements sociaux Le bilan de la 1re guerre mondiale La difficile construction de la paix La Russie, rvolution et guerre civile 1880 Cration de lOkhrana, police politique, afin d'assurer le maintien de lautocratie russe face la

    menace rvolutionnaire et anarchiste croissante, marque par la recrudescence d'attentats politiques, et notamment par celui de 1881 organis Saint-Ptersbourg ayant entrain la mort du tsar Alexandre II

    1892-1903 Sergei Witte ministre des finances, homme de la modernisation russe (voies ferres, dv des ind lourdes)

    1894-1917 Rgne de Nicolas II 1897 Stabilisation et dvaluation de 30% du rouble par Witte, qui permet lindustrialisation grce

    lafflux de capitaux extrieurs 9 janvier 1905 Cortge pacifique qui dgnre, dimanche rouge 1906 Premire lection de la Douma 1907-1911 P. Stolypine 1er ministre, et la politique conservatrice claire 23 fvrier 1917 Manifestation spontane (correspond dbut mars) Avril 1917 Retour de Lnine en Russie Juillet 1917 Coup de force soutenu par les Bolcheviks, Petrograd Fin t 1917 Le gnral Kornilov veut rtablir lordre militairement (les Bolcheviks protgent le gouverne-

    ment Kerenski) 24-25/10 1917 Une minorit sempare du palais dhiver, o rsidait le gouvernement 02/12/1917 Armistice sign avec lAll trait de paix de Brest-Litovsk Dc. 1917 Cration de la Tcheka, avec danciens officiers de lOkhrana 1918 Nationalisation du commerce extrieur et intrieur et, en juin, des entreprises avec un capital >

    500.000 roubles 1920 Nationalisation des entreprises de + 10 salaris, et celles de + 5 salaris munie dun moteur 31/07/1914 La bourse de Paris est ferme 01/08/1914 Le gouvernement fra interdit les retraits suprieurs 250F 6-9 sep 1914 La bataille de la Marne met mal le plan Schlieffen, voulant contourner larme fra Fin 1914 LEtat all demande aux 2 organisations patronales de fusionner Comit de guerre de

    lIndustrie, sous lautorit de Rathenau, organisant la rpartition des matires premires en fonction des priorits fixes par les pouvoirs publics

    Jusquen 1915 La bourse de Londres reste ferme 1915 Le Lusitania est torpill au large de lIrlande, avec bcp dAmricains son bord 1916 Service civil en All pour ceux de 17 60 ans non soldats : obligs de prendre tel poste Fvrier 1917 Guerre sous-marine outrance de la part de lAll Janvier 1919 Rvolte spartakiste Avril 1919 Journe de 8h en France Mars 1920 Rejet du trait de Versailles et de la SDN par le Congrs amricain 1920 Interdiction de la pub et de la vente de moyens contraceptifs 1920 Journe de 8h au RU Dc 1920 Congrs de Tours : scission de la SFIO 1920 Unemployment Insurance Act, tendant les allocations de 1911 pour tous Printemps 1920 Grves des cheminots et des miniers au RU Mai 1920 Grves en Fra des cheminots, dockers et miniers 11/11/1920 La France inaugure la tombe du soldat inconnu sous lArc Triomphe

  • 1921 La confrence de Spa rpartit les droits de rparations (52% pour la France, 22% pour le RU) 1921 La confrence de Londres fixe le montant des rparations dues par lAllemagne 1922 Scission de la CGT (CGT et CGTU) 1918-1925 Suppression des droits dauteur envers lAll 1926 Premire mosque inaugure Paris, en hommage aux soldats musulmans de lEmpire Citations : La guerre, le plus beau cadeau fait la rvolution Lnine parlait de la Russie comme de la prison des peuples On croit se battre pour la patrie, on se bat pour des industriels scrie Anatole France En France : 700.000 veuves et 800.000 orphelins Pour les destructions fra, A. Demangeon les estime 120 milliards F (20.000 usines et ateliers, 5.000 km de

    voies ferres reconstruire) Pour lAll : perte d1/7 du territoire : 88.000 km, et 7M de personnes + le problme de la Sarre Natalit en 1910 : 20 pour mille 10 pm en 1916 20 pm en 1920 En France, le charbon est rationn ds le mois de novembre 1914 (pnuries importantes au RU) En All est cr, ds 1915, loffice imprial de rpartition (Rathenau) Durant lanne 1915, 1,3Mt de produits sont torpilles 6Mt en 1917 En 6 mois, les All envoient par le fond le tiers de la marine britannique Le chmage atteint 20% en All. Les exportations all chutent de 72% La France a perdu 30% de sa marine marchande, 20% pour le RU Le PIB fra reprsente 78% de celui de 1913 Colonies On a lev bcp de soldats dans les colonies : 580.000 pour la France, 2M pour les Brit. Lorsque la guerre est finie, 60.000 Nord Africains et 45.000 Indochinois viennent en France (travail). La Namibie revient au RU, sintgrant dans le Sud Ouest Africain. Le Japon rcupre des les. Financement Fra : 16% par la fiscalit ; 60% par lemprunt intrieur ; 21,5% par lemprunt extrieur (elle doit 4 milliards $ aux

    EU et 3 au RU ; on lui en doit 4, mais ce sont des crances reposant sur la Russie). Elle compte sur sa part des rparations que le trait de Versailles a impos lAll pour pouvoir rembourser.

    RU : limpt couvre 30% du cot de la guerre. Production Infrieure de 7% avant la guerre au RU, 30% en Fra, 41% en All ( nuancer, perte de territoires) Dpenses publiques En Fra : 5 milliards F en 1913 55 en 1918 (par 11) Au RU : 326M 2500M (par 7/8) En Fra, on multiplie par 6 la masse montaire ; par 11 en All Taux de couverture en France : 69% en 1914 21% en 1919 Ratio dpenses publiques/PNB : 12,6% en 1912 35,8% en 1922 18,8% en 1928 En 1929, 16% des recettes fiscales taient ncessaires pour financer les indemnits accordes aux veuves Syndicats GB : 4M 8M aprs Fra : 2,5M aprs (la CGT en revendique 1M, contre 400.000 avant) Sommes dues par les pays trangers aux EU en fvrier 1919 : 9,5 milliards $ RU : 4,43 milliards $, Fra : 2,70 milliards $, Italie : 1,05 milliard $

  • Les Etats-Unis Les exportations sont multiplies par 2,5 entre 1914 et 1918 Le PNB des EU progresse de 50% pendant le conflit. Leur balance des comptes devient positive ds 1917 Leur stock dor passe de 1750M $ plus de 3000M, alors que pour lEurope : 3500 2250 Le Japon La production industrielle du Japon a presque quintupl, et elle sest diversifie, au profit de produits bcp plus labors, ex : chimie. Sa flotte est devenue la 3me du monde, ce qui lui permit une expansion commerciale dans le Pacifique, et sa balance commerciale a enregistr de gros excdents entre 1913 et 1919. Ses rserves dor se sont accrues et il est devenu un pays prteur, plaant mme des capitaux en Fra et au RU Russie Le rouble reste une monnaie forte puisque la Russie est, en 1913, le 4me producteur dor mondial. Il perd sa valeur suite la rvolution de 1917. Dans la priode du communisme de guerre , le rtablissement des relations de troc enlve la monnaie son rle traditionnel dintermdiaire des changes. Une nouvelle monnaie est cre en octobre 1922 aprs la mise en place de la NEP, le tchervonets, quivalent la pice de 10 roubles-or davant guerre. Deux monnaies circulent : le tchervonets, mis par la Gosbank, et le rouble mis par le Trsor. En 1924, le Trsor arrte lmission de roubles et met des roubles dixime de tchervonets . Les tchervonets deviennent la monnaie lgale. Le rouble est rtabli comme unit montaire en 1947. La production industrielle russe a doubl entre 1900 et 1913, malgr la crise de 1900. Le nombre douvriers augmente de 31% entre 1909 et 1913. La Russie 5% de la production ind mondiale en 1913. 50% des capitaux sont trangers.

  • La Grande Guerre et la mobilisation conomique

    Les grands Etats ne consacraient pas plus de 5% de leur revenu national aux dpenses militaires. Les rserves de charbon et de minerai de fer nexcdaient pas 2 mois de conso. Lautosuffisance alimentaire de la GB tait de 4 mois. Les bateaux ennemis furent saisis dans les ports. Les entreprises et les capitaux de ladversaire furent placs sous squestre, et on leur retira le bnfice de la proprit intellectuelle (brevet, marque, licence). Lavance technologique des Empires centraux dans le domaine de lartillerie lourde, ou des gaz de combat, reprsenta un atout. La supriorit navale franco-brit permit dopposer lAll un blocus efficace, allant jusqu contrler troitement les pays neutres qui auraient pu ravitailler lAll. Celle-ci ragit en exploitant au maximum son territoire et grce son avance industrielle et chimique, par la mise au point de ersatz . Ces blocus donnrent lieu une importante guerre sous-marine, tout spcialement sur les lignes de ravitaillement de lAtlantique Nord. La plupart des pays imposrent le cours forc de leur monnaie (donc rendue inconvertible en or) et demandrent des avances de billets leurs banques centrales, augmentant considrablement la masse montaire par rapport lencaisse or, et crant les conditions de linflation. Les finances brit furent gres avec rigueur. Londres finana la guerre par limpt (plutt que par lemprunt et la cration montaire). Par ailleurs, les rserves dor de la Banque dAngleterre triplrent lors du conflit (ne serait-ce que du fait de la scurit stratgique que le pays offrait aux dtenteurs de capitaux). La livre demeura par consquent une monnaie respecte tout au long de la guerre. La solidarit financire interallie fut dune grande efficacit et les prts dgalisation des changes accords par les anglo-saxons permirent dassurer la stabilit des monnaies dans leur camp. Le franc en bnficia. Dans la plupart des puissances industrialises, la cartellisation des grands secteurs stratgiques fut renforce et les autorits assuraient la gestion en coopration avec lentreprise leader. En All, lindustriel Walter Rathenau joua un rle important. Mme en GB, on assista la cration dusines darmement dEtat. En 1916, la cration du Wheat Executive permit de rpartir les disponibilits en bl entre les Allis en fonction des besoins. Une organisation supranationale, largement intgre, assura le ravitaillement communautaire en produits bruts. Cette coopration internationale fut une dimension importante de la victoire, et la France rvait den poursuivre le principe en temps de paix, afin daboutir un crasement co de lAll.

    Dsorganisation

    Transport : 4800 trains pour transporter 2M de soldats sur 2 jours. Exode massif des civils fuyant les combats encombrement des routes

    Production : 90% des hommes en ge de combattre sont en guerre la main-duvre manque. Larme anglaise tait compose de militaires de carrire et de volontaires - de dsorganisation. Cependant, ds 1916 est instaur un service militaire obligatoire. 66M dhommes sont mobiliss dans le monde. Il y a des pnuries, des entreprises manquent de matires premires. Des secteurs sont mis de ct : Manchester, ds 1914, 90% des usines sont fermes (dont bcp de textile).

    Echanges internationaux : lEurope importe dornavant des produits manufacturs, ses usines se concentrant sur larmement, ou ayant du mal continuer tourner. Cela permet un dbut, ou une poursuite dindustrialisation au Canada, en Australie, et moindre mesure au Brsil et en Argentine. Les conditions des changes sont + difficiles : dtroits bouchs, risque des sous-marins all dans la Manche envole des cots du transport de fret, et de lassurance des navires.

    La nouvelle hirarchie

    LEurope : la guerre a affaibli les co europennes. Dans les pays belligrants, il faut reconvertir lco de guerre en co de paix, ce qui signifie la fin du dirigisme de lEtat et le retour des productions destines satisfaire les besoins des civils. Les appareils productifs sont amputs et vieillis, certaines rgions sont dvastes (Italie, Belgique, Nord de la Fra, front oriental). On estime 120 milliards F les destructions fra, 20.000 usines et ateliers, 5.000 km de voies ferres reconstruire, des installations minires inutilisables, les All les ayant dtruites peu avant leur retraite. LAll na pas subi de combats sur son territoire (armistice avant). Lextrme-droite all estime que la guerre ntait pas finie. Cependant, lappareil de production ne sort pas intact : annexion lEst (Pologne), et lOuest. On la prive d1/7 de son territoire (88.000 km) et de 7M de personnes. De plus, la Sarre sort temporairement de lAll pour lexploiter, et notamment la France (en attendant quelle dcide 15 ans plus tard si elle veut ou non revenir dans lAll). La croissance est enraye, il y a un effondrement de la production. Croissance forte dans certains secteurs : armement, ind mcanique,

  • chimique. Dautres secteurs sont ravags : textile, en dehors de certains tablissements (Boussac), le btiment. En 1919, la production est infrieure celle de 1913 de 7% au RU, 30% en Fra, 41% en All ( nuancer pour lAll, perte de territoires). Il y a une rationalisation, standardisation La production a recul plus fortement : 50% en France. Le PIB fra reprsente 78% de celui de 1913 (alors quil aurait pu tre de 115-120%). Les monnaies sont ronges. Ceci sexplique par la faon dont on a financ la guerre. Dpenses publiques en France : 5 milliards de F en 1913 55 en 1918 ; au RU : 326M 2500M . La fiscalit a couvert 30% des dpenses au RU, 16% en France. La majeure partie a t finance par le recours lemprunt. Une des raisons majeures de linflation est la mise en circulation de monnaies fiduciaires. Or lencaisse or naugmente pas, et tendance diminuer, utilise dans le commerce extrieure. En Fra, le taux de couverture de lencaisse mtallique est de 69% en 1914, 21% en 1919. De plus, une partie de linflation tient aux pnuries. Au RU, les prix ont t multiplis par 2,5, par 3 en France, par 4 en Italie. Linflation est un affaiblissement de la monnaie : le pouvoir dachat de la monnaie diminue. Il y a un trs lourd endettement. Les Eur taient jusque l cranciers. La fiscalit ne suffit pas financer la guerre et la planche billets est modrer : recours lendettement. Cela revient reporter les dettes sur les gnrations venir. Pour lemprunt intrieur, tous lont pratiqu : 4 emprunts successifs en France, couvrant 50% des dpenses de guerre (ils seront rembourss dans une monnaie dvalue). Pour la France, 21,5% financ par cet emprunt. Le RU avait un rle dintermdiaire. LAll a perdu la quasi-totalit de ses avoirs, la France 50% et le RU 25%. Il y a galement un effondrement commercial. Les exportations de lALL diminuent de 72%. La France a perdu 30% de sa marine marchande, et 20% pour le RU. Avant guerre, on devait verser des fonds aux pays inventeurs du procd pour lutiliser ; on supprime cette taxe envers lAllemagne, ce qui lui prend encore plus difficile dquilibrer la balance des comptes courants, et ce jusquen 1925. De plus, lAll devra consentir la close de la nation la plus favorise (octroyer les mmes taxes douanires que pour le pays bnficiant des plus faibles)., ce qui pnalise le commerce extrieur. Enfin, le morcellement gographique nest pas propice au commerce (monnaies, rseau ferr).

    Les Etats-Unis : la demande europenne a dop leur croissance. Les exportations sont multiplies par 2,5, et lexcdent de la balance commerciale est presque 7 fois suprieur celui de 1914. La production industrielle sest accrue de 25% en 4 ans. Sa flotte (2me en 1919) va tre un outil dexpansion commerciale, notamment vers lAmrique du Sud, march auparavant rserv aux Europens. Les EU ont enfin supplant lEurope comme banquiers du monde. En 1919, ils ont une crance nette sur le monde de 3,7 milliards $. Les Europens ayant du leur payer une partie en or, les EU ont vu leur stock dor passer de 1750M $ plus de 3000M $ (3500 2250 pour lEurope). Les dominions : tous les dominions furent conduits par la guerre desserrer le cordon ombilical avec leur mtropole, en mme temps que leffacement de lEurope leur permettait de dvelopper leurs exportations. Le Canada fut celui dont lconomie bnficia le plus de la guerre grce notamment aux investissements amricains. Lessor du secteur primaire y fut considrable, mais la diversification des activits et lessor industriel, y compris dans certains secteurs de pointe, y furent remarquables. Le Japon : il a connu pendant la guerre un essor remarquable. Il a vu sa production stimule par la demande europenne. Sa production industrielle a presque quintupl. Et sa production sest aussi diversifie au profit de produits plus labors : son industrie chimique, notamment, sest beaucoup dveloppe. Grce au dv de sa flotte marchande (3me) il a conduit une expansion commerciale dans le Pacifique, le SE asiatique et la Chine. La valeur de ses exportations a tripl entre 1913 et 1918, et sa balance commerciale en dficit jusque l, a enregistr de gros excdents partir de 1915. Ses rserves dor ses sot accrues, et il est devenu un pays prteur, plaant mme des capitaux en France et au RU. LAmrique latine : en Argentine et au Brsil, les annes de guerre furent non seulement propices aux exportations de produits bruts et alimentaires (lArgentine doubla ses exportations de viande), mais aussi un temps de rapide dv co. Lexpansion de la production sucrire de Cuba, de la production de cuivre au Chili, de celle de ptrole au Mexique, furent aussi trs fortes. Globalement, ce dveloppement latino-amricain fut dans une large mesure nourri par lafflux dinvestissements tats-uniens. Le monde colonial : hormis quelques progrs ponctuels, entranant une prosprit locale essor de la production de caoutchouc en Malaisie et Indochine, cacao en Afrique noire - les conomies coloniales, particulirement celles dAfrique, restrent trs marginales. Le cas de lInde mrite cependant mention. La guerre y fut loccasion de secouer un systme co toujours plus ou moins inspir de lExclusif colonial. Alors que le RU ny avait vu auparavant quavec rticence les dbuts de lindustrialisation, elle fut encourage en 1916 par la cration dune Indian Industrial Commission. A partir de 1914, le textile et la sidrurgie progressrent.

  • Les effets dmographiques et les bouleversements sociaux

    Les pertes dmographiques du conflit : il ya entre 9 et 10M de disparus lors du conflit, dont 95% de soldats europens (All : 2M ; Fra : 1,35M ; GB : 745.000). La France a le plus souffert par rapport la population active (10,5% contre 9% pour lAll, 5% pour la GB et 0,2% pour les EU). Parmi les 5/6 qui reviennent des combats, 3M sont blesss dont 1,1M dinvalides (aveugles, gazs, amputs). En Europe : 6M invalides de guerre. 16% des recettes fiscales taient ncessaires en 1929 pour financer ces aides. On ne frappait pas les civils, les bombardements restent limits. La natalit chuter (20pm en 1910 10pm en 1916). Elle retrouve son niveau en 1920 accroissement du vieillissement de la pop (12,6% de +60 ans 13,6%).

    Les volutions sociales pendant le conflit : certains ont pu profiter du conflit. Par ex, Citron dv des usines fournissant des munitions, Renault des camions et des chars, ou la famille Boussac dans le textile, fabricant des toiles spciales pour les avions fra. Cela a pu susciter de la rancur chez certains soldats et chez les civils : on croit se battre pour la patrie, on se bat pour des industriels scrie Anatole France. En effet, linflation est trs forte. Par exemple, les loueurs dimmobilier () ne peuvent pas augmenter leur loyer cause dune loi linterdisant. Le cot de la vie augmente + vite que les salaires (base 100 en 1913 : cot de la vie Paris en 1918 : 211, 175 pour les salaires, 240 pour les salaires de larmement). Le salaire nominal a augment mais pas le salaire rel. Au dpart, on fait taire les revendications sociales. A partir de 1917, le mcontentement lemporte : augmentation des effectifs des syndicats, durcissement du ton. Lrosion du pouvoir dachat, en All et en Italie, suscite une rancur lourde de consquences. La fminisation du travail : on parle de munitionnettes . Elvation forte dans la proportion (35% et jusqu 50% dans larmement). En All, ce phnomne tait jusque l inconnu. La mode fminine change. Un certain nombre de femmes qui se mettent au travail pendant la guerre continuent par la suite, mais pas toutes. Cependant, bcp nont pu continuer : les soldats revenus sont prioritaires. Les annes 1920 sont une priode dimmigration : les ind ont eu recours la main-duvre trangre. Les femmes ne restent pas aussi prsentes aprs la guerre. Droit de vote : 1918 en GB, pour les + 30 ans, 1919 pour lAll et les EU. Une bonne partie de la SFIO pensaient que les femmes gardaient des valeurs religieuses, et donneraient leur vote aux conservateurs. Durcissement relativement rtrograde : 1920, interdiction de la pub et de la vente de moyens contraceptifs et des sanctions contre lavortement.

    La situation sociale de laprs-guerre : en GB, 4M de syndiqus 8M ; en Fra : 2,5M. La CGT en revendique 1M contre 400.000 avant. Gonflement surtout partir de 1917. En nov. 1918, les spartakistes, influencs par la Russie, veulent instaurer un pouvoir communiste en All. Il y a des combats, rvolte spartakiste anantie dans le sang en janvier 1919. En Fra : mai 1920, grve des cheminots, qui entranent les miniers et les dockers. En 1920, 22.000 cheminots sont licencis pour avoir incit la grve. Au RU, Lloyd George a menac de proclamer ltat durgence en 1920. Toutefois, journe de 8h au RU en 1920, Unemployement Insurance Act, tendant les allocations de 1911. Journe de 8h en 1919 en France mais 6/7 jours. Il y a mise en place dun rgime se rclamant du marxisme Moscou. Il y fonde la III Internationale en 1919. Cest une Internationale communiste (Kominterm). Les fondateurs ont pos des conditions pour la rejoindre, car ils ont des conceptions autoritaires du marxisme. Ce sont les 21 conditions que lon devait accepter pour devenir membre. Il y a des scissions des PS dans certains pays : pas au RU, o le Labour Party est majoritairement constitu de rformistes (mme sil y a des courants de sympathie : certains refusent denvoyer des armes la Pologne, en guerre contre la Russie). Pour la France, Congrs de Tours en 1920 pour savoir si la SFIO doit adhrer certains dcident de crer un nouveau parti lniniste : la SFIC. La gauche se trouve fragilise. La SFIC soppose la SFIO, influence par Moscou. A partir de 1928, la logique classe contre classe consiste taper plus fort sur la SFIO que sur les autres. De mme la CGT est fragilise : scission en 1921-1922 (CGT et CGTU sous influence communiste). Ds 1919, en All, laile gauche du SPD cre un nouveau parti adhrant la III Internationale, le KPP. Le climat est encore plus dtestable entre la SPD et le KPP, qi contient quelques anciens spartakistes et sympathisants. Ils considrent que la SPD a le sang des spartakistes sur leurs mains, ayant contribu la rpression.

    Bilan de la 1re guerre mondiale (fiche 32)

    Pertes et destructions : en France, All, AH, on est proche dun homme tu et un homme invalide pour six hommes. La proportion des pertes par rapport la PA est forte (bcp de jeunes), environ 10% dans ces pays, et suprieur 5% en GB (0,2% aux EU). Des classes creuses lies la sous-natalit pendant la dure du conflit allaient encore affaiblir lEurope. Le capital humain fut aussi atteint sur le plan qualitatif : la proportion des tus parmi les officiers est suprieure celle des hommes de troupes. En France, 41% des lves de lEcole

  • Normale Suprieure furent tus. En France, il faut indemniser 600.000 veuves, 750.000 orphelins La France perdit le quart de sa marine marchande. En France, les pertes et les destructions reprsentrent lquivalent de 15 mois du revenu national de 1913. Lors de la confrence de Spa en 1921, o lon rpartit les droits rparations , la France se vit attribuer 52% contre 22% pour la GB, 10% pour lItalie, 8% pour la Belgique.

    Bilan conomique : la bourse de Londres fut ferme jusquen 1915, les banques connurent de graves difficults, le taux de chmage passa 20% de la PA en All Dans les mois qui suivirent, une reprise co se manifesta, surtout dans les domaines lis la guerre. Sur une base 100 en 1913, les industries mcaniques et chimiques atteignirent lindice 150. Mais malgr les efforts dorganisation, lindice de production industrielle globale tomba 70 en Fra, 59 en All, et la production agricole tomba peu prs de moiti. Le commerce extrieur fut gravement perturb : les exportations de lAll furent divises par 4 (chute de 72%). Le PIB des pays europens chuta environ dun quart par rapport 1913. A lissue de la guerre, les EU apparaissaient comme les grands gagnants : leur PNB avait progress de 50% pendant le conflit, leurs exportations augmentrent dun tiers chaque anne et leur balance des comptes devint positive ds 1917. Le Japon bnficia de leffacement all en Extrme-Orient, et les Anglo-saxons appelrent le Japon rduire son ambition navale ds 1921, lors de la confrence de Washington. LAmrique latine avait bcp vendu de produits bruts et elle profita de leffacement europen pour sindustrialiser un peu, mais ses structures co et sociales ne lui permirent gure de prenniser ces progrs. Le monde colonial demeura marginalis, mme si certains comme la France utilisrent des troupes coloniales et des produits bruts, comme le caoutchouc, eurent leur importance. Mais lide coloniale sen trouva conforte dans les mtropoles, et on crasa les rvoltes, comme celle du Rif marocain dans les annes 1920.

    Monnaies et finances : limpt avait couvert 15% du cot de la guerre en France et en All, 30% en GB. Le reste fut surtout couvert par lemprunt. La dette des Etats tait majoritairement intrieure (60% en France, pays le plus endett), cad souscrite auprs des concitoyens. Au lendemain de la guerre, la dette brit tait consolide ( long terme, moins risque) hauteur des deux tiers, mais pour un tiers seulement pour la France. Les prts interallis entranrent un lourd endettement extrieur : la France devait 4 milliards $ aux EU et 3 la GB. Certes, on lui en devait 4, mais il sagissait de crances reposant sur la Russie et les Balkans. Elle comptait sur sa part de rparation, le trait de Versailles ayant impos lAll un montant total de 132 milliards de Marks Or. La masse montaire avait considrablement augment. Elle fut multiplie par 11 en All, o lencaisse or ne couvrait plus que 10% perte de confiance dans la valeur de la monnaie, augmentation des prix, par exemple multiplis par 3 en France lors du conflit. Par le biais du commerce international, les tendances inflationnistes stendirent aux pays neutres. La suprmatie financire des EU sappuie sur une monnaie devenue forte sur le plan international, puisque les EU disposent la fin du conflit de la moiti du stock dor mondial. De nombreux capitaux taient pourtant restaient Londres et la City conserve un rle important mais menac dsormais par la concurrence entre la livre et le dollar, entre Londres et NYC. Le nouveau systme montaire dfini lors de la confrence de Gnes en 1922 prend en compte cette volution. Les banques centrales pourront dsormais dtenir leur encaisse de lor et des monnaies convertibles en or. Cet largissement de lencaisse est destin permettre lmission dune masse montaire dune masse montaire accrue. Mais il confirme dans limmdiat le rle du dollar, seule monnaie convertible en mtal prcieux (la livre inconvertible depuis 1914, et flottante). La confrence de Gnes va pousser lAngleterre sengager dans une politique de rigueur pour revaloriser sa monnaie et pouvoir rivaliser avec le dollar.

    La difficile construction de la paix

    Les propositions du prsident Wilson : ds janvier 1918, Wilson fixe les grands principes de son programme de la paix du monde dans un message en 14 pts. Il propose de renoncer aux accords secrets, affirme la libert de circulation sur les mers, la suppression des taxes douanires, le principe des nationalits et un dsarmement. Enfin, les questions de territoire doivent tre traites avec les populations concernes. La confrence sur la paix souvre en janvier 1919 Paris, dans un climat domin par les difficults co, les grves, la poursuite de linflation Il y a des divergences dintrt entre les diffrents vainqueurs : Clmenceau est hostile lidalisme wilsonien, et il veut briser la menace all et dmanteler lempire AH ; Lloyd George veut maintenir un quilibre sur le continent et donc limiter les prtentions de la France, devenue 1re puissance militaire europenne, et il veut tablir une hgmonie brit sur le Proche-Orient, profitant de la dfaite de lempire ottoman ; Orlando veut obtenir les territoires promis lItalie.

  • Les dcisions prises : lAll est la fois affaiblie et humilie (ampute de 90.000 km). La Sarre est place sous-tutelle de la SDN avant de pouvoir dcider par plbiscite dans un dlai de 15 ans son rattachement lAll ou la Fra. La rive gauche du Rhin est dmilitarise et occupe par les Allis. Larticle 232 affirme que les responsables doivent payer les dommages causs. De plus, est cre la SDN, charge de faire respecter le droit international et dimposer des procdures darbitrage. La paix est-elle possible ? : les traits expriment lincapacit des Etats organiser la paix, cad cr une situation acceptable par tous et durable. Ils aggravent les problmes qui ont men la guerre et multiplient les sources de contentieux, car la guerre a radicalis les positions. La nouvelle carte est loin de correspondre la carte des nationalits, et nombre de minorits sestiment lses. La Yougoslavie incorpore des minorits slaves diverses. La Tchcoslovaquie inclut des All et des Hongrois. LItalie sort due. Ractions nationalistes fortes en All et en Italie. Keynes critique les dcisions des Allis imposes lAll. La SDN reste un organisme faible (elle ne peut recourir des sanctions financires, ni prendre des rsolutions excutoires qu lunanimit). On parle de parlement sans pe , car la proposition fra dune force militaire internationale a t rejete par les EU. Elle souffre de la non-ratification du trait de Versailles et ainsi du pacte crant la SDN par le congrs amricain. Les rpublicains craignent davoir intervenir dans un conflit eur o les intrts am ne seraient pas directement en jeu. En 1921, la Pologne impose par les armes une progression de 200km de sa frontire orientale, contre la Russie. Pour les Etats vaincus, la SDN nest quun syndicat au service des vainqueurs, pour maintenir une paix dont ils ont dict les conditions. Le monde nouveau est domin par des incertitudes. Celle qui devait tre la der des der sme les germes dune nouvelle guerre.

    La Russie, rvolution et guerre civile

    Les problmes de la Russie de Nicolas II : lindustrialisation est impulse par lEtat, car le dcollage tarde se faire (manque de capitaux et dinitiatives). Sergei Witte est un artisan de cette politique (ministre des finances) : construction de voies de chemin de fer, exigeant une certaine part dacier national Mendeleev augmente les taxes douanires en 1891 : incite lafflux dinvestissements trangers, phnomne amplifi par la convertibilit du rouble partir de 1897. Lindustrialisation est assez rapide. La production industrielle russe a doubl entre 1900 et 1913, malgr la crise de 1900. Cet empire produit 5% de la production ind mondiale en 1913. Lindustrie devient dpendante des dcisions de lEtat, et des capitaux trangers, reprsentant 50% des capitaux des entreprises, et aussi dpendance technique et technologique (manque dingnieurs). Le degr de concentration tait important (jusqu 10.000 ouvriers sur un seul site), mais on faisait effectuer bcp de tches en interne (pas de sous-traitance), et la productivit tait faible. Limmensit du territoire a t un handicap pour lindustrialisation. Lacier de Donetz est trs loin des industries mcaniques de St-Petersburg et de Moscou. Cela revient moins cher dimporter du charbon all par la mer. La production agricole est importante, mme si larchasme domine en termes de rendement et de techniques. Alexandre II abolit le servage en 1861, mais il confie les terres des communauts : ces communauts, sous le nom de mir, rglaient toute lactivit agricole et acquittaient impts et redevances sous la direction des Anciens. Les terres restaient en collectivit et taient redistribues intervalles rguliers en fonction des besoins de chaque famille : communautarisme empche les pratiques individualistes. Il y a un dsir dobtenir la terre chez les paysans.

    Vers la Rvolution : rptition gnrale de 1905, dbouchant sur une courte exprience de

    parlementarisme. La presse nest pas libre : activit clandestine des militants. La contestation se renforce avec la crise de 1900 et la dfaite contre le Japon en 1904. Les choses dgnrent en janvier 1905 (cortge pacifique). Se forment spontanment les premiers Soviets. Pendant ces semaines troubles est form le KD (parti constitutionnel dmocrate). Nicolas II fait qques concessions (1906, premire lection de la Douma). P. Stolypine sefforce de mettre en uvre certaines rformes, tout en continuant rprimer les opposants. Il sattaque au mir, qui freinait lmergence des paysans entrepreneurs. Il veut promouvoir lenseignement primaire. Ces rformes ont eu des effets limits. Stolypine a relanc la croissance et la production ind. Le tsar na pas su harmoniser sa politique avec sa pop. Lors des lections de la 4me Douma, les partis de gauches sont devant. Le tsar pense quengager la Russie dans la guerre ferait taire lopposition. Elan patriotique au dbut. 10M de soldats engags : le rouleau compresseur . La moiti est hors de combat au printemps 1915. Les All se rapprochent de Petrograd. La Russie na plus de liaison maritime par la Mditerrane avec ses allis, cause de lempire ottoman. La Russie se trouve coupe conomiquement du reste du monde, lagriculture est en difficult (elle manque de chevaux et de bras). Pb de rationnement et de pnuries. La masse montaire a bcp trop augment. Le nombre de grve augmente. 23 fvrier 1917 : manifestation spontane, mcontentement

  • populaire, de vritables meutes dans la capitale. Les troupes prsentes Petrograd refusent de tirer et se mutinent. Le tsar abdique. Un gouvernement provisoire est form, principalement de libraux et de qques socialistes modrs. Il dcide de poursuivre la guerre. La situation est de pire en pire : Kerenski devient prsident du gouvernement. Les Bolcheviks prennent le contrle de plus en plus de Soviets, grce des militants actifs. En avril 1917, Lnine revient en Russie, revenu dexil grce aux services secrets de Guillaume II. Coup de force en juillet contre le gouvernement, soutenu par les Bolcheviks. A la fin de lt, le gnral Kornilov, lun des rares gnraux rpublicains, veut rtablir lordre militairement. Les Bolcheviks le font chouer, et protgent le gouvernement de Kerenski, qui se trouve affaibli. Les Bolcheviks gagnent de la popularit, et Trotski se fait lire au Soviet de Petrograd. Le coup de force a lieu la nuit du 24 au 25 octobre 1917 (novembre pour nous). Ils semparent du palais dhiver, o rsidait le gouvernement. Coup de force organis par une minorit. Le lendemain matin, un gouvernement quasi-entirement bolchvique est constitu, avec Lnine sa tte.

    Les annes de survie (1917-1921) : les Bolcheviks ne veulent pas laisser le peuple sexprimer. Ils laissent

    les lections se droulaient mais contrle la presse. Ils nobtiennent que 25%. LAssemble ne sige quun jour, le 05/01/18 (dissoute). Ds le 26/10/17 : 3 dcrets signs par Lnine : paix ; le dcret sur la terre , qui annule la proprit prive des terres, habile car vise surtout les aristocrates, et ouvre la possibilit aux paysans de se partager les terres, il ny a pas encore de collectivisation des terres ; le dcret sur les nationalits , principe dgalit entre les peuples. Les terres prises aux nobles sont gres par les Soviets de paysans. Les ouvriers ont dornavant un droit de regard sur la gestion des entreprises, entrinant une situation de fait. Larmistice est sign le 02/12/1917. Le gouvernement bolchvique fait traner : lAll menace de faire reprendre les combats. Trait de paix de Brest-Litovsk, dur pour la Russie. La Russie accepte lindpendance des portions polonaises (avec qques activits ind), de la Finlande, des pays Baltes et de lUkraine (fer, charbon, terre noire). La Russie perd le quart de ses terres cultivables, et les de la production de houille et de fer. La Russie tente de rcuprer qques territoires aprs la dfaite all : lUkraine revient. Juin-juillet 1918 : des troupes leves par les tsaristes tentent de renverser le gouvernement bolchvique, aides par des troupes fra et brit. Ils ne veulent pas que la Russie devienne communiste et contamine les autres, ni quelle se retire du conflit. Le pouvoir bolchvique ne contrle quune petite partie de la Russie : les positions varient. Ce parti a chass tous les opposants. Ceux-ci tentent des coups de force. Le rgime prend des mesures durgence : le commerce extrieur est nationalis en 1918, nationalisation dentreprises dans lindustrie (sous Lnine jusque l, il ny avait eu que des nationalisations punitives). Ds juin 1918, on nationalise toutes les entreprises avec un capital > 500.000 roubles, et en 1920 celles de plus de 10 salaris et celles de plus de 5 salari avec un moteur. On fait appel certains ingnieurs trangers. On rmunre la pice : mode dexploitation de louvrier, paradoxal pour des marxistes. Les Kombedy, comits de paysans pauvres, sont chargs de punir et de surveiller les koulaks. Ils peuvent les juger. En effet, Lnine souponnait les koulaks de ne pas fournir leur rcolte. La prodarmia, larme charge dassurer le ravitaillement, rquisitionne les rcoltes de force. Ces personnes sont essentiellement issues de la ville et du milieu ouvrier.

  • CCL : La guerre bouleverse les changes mondiaux tout en bauchant une rorganisation du systme-monde. La guerre devient mondiale. Les pays neufs et le Japon mergent voient la possibilit dune monte en puissance co (dominions) ou stratgico-co (Japon simposant en Asie, du fait du retrait des puissances eur). De plus, les EU se rendent compte que la 1re puissance co ne peut rester en dehors du conflit. Les EU sont commercialement et financirement lis une victoire de lEntente, qui semble trs hypothtique en 1917, mais aussi la prise de conscience que cette guerre met en jeu laffrontement entre un camp dmocratique et un camp autocratique simpose Wilson. Lco de guerre et la guerre co ont enfin institutionnalis les solidarits transatlantiques. Les Allis crent partir de 1916 des organismes intgrs (les Executives ou comits interallis ) aux pouvoirs quasi supranationaux : ils dfinissent les besoins, rpartissent les achats et tentent de maitriser les prix. Jean Monnet y fait dailleurs ses premires armes de bureaucrate transnational. A cette intgration commerciale sajoute aussi, notamment avec la confrence de Londres en 1915, une intgration financire avec la mise en place dun systme interalli de prts croiss prcieux pour lEntente qui peine financer par limpt et les emprunts intrieurs. Renversement du rapport de puissance surtout dans les domaines montaires et financiers : de dbiteurs, les EU deviennent cranciers vis--vis de chacun de leurs allis. Ils ont accumul prs de la moiti du stock dor mondial et leur monnaie reste la seule convertible. Par le jeu des prts croiss, le RU reste lgrement crancier nette, et la France doit aux EU ce que lui doivent ses propres dbiteurs. La guerre na pas permis lintgration des colonies dans lco-monde. Elles ne jouent quun rle marginal dans lco eur, mis part lInde pour le RU et les Indes nerlandaises pour les PB. Le nouvel ordre co et pol mondial se rvle fragile. Aprs 1924, lapparente stabilisation nest pas un retour la mondialisation.

  • MODULE 2.2 1921 Soulvement de la paysannerie en Russie Mars 1921 Soulvement des marins de Cronstadt Mars 1921 Xe Congrs du parti bolchvique (NEP par Lnine, repli stratgique invitable , on ne peut

    difier le socialisme sur des ruines, il est impratif de relancer la production) Juillet 1921 En Russie, privatisation des entreprises de -21 ouvriers. En 1 an, 10.000 entreprises sont

    recdes des particuliers. On refait une place linitiative prive 1922 Le XIme Congrs du PCUS cre le poste de secrtaire gnral du parti, confi Staline, qui

    entreprend immdiatement une puration du parti, pour en faire un instrument docile. 1924 Nouvelle Constitution en Russie : officialise la forme fdrative. Le pouvoir reste aux mains des

    dirigeants du parti 1918 Le Cunliffe Committe, comit dexperts, conseille au gouv de redonner la livre son pouvoir

    dachat de 1914 en dpit de linflation provoque par la guerre. Le Chancelier de lEchiquier, Chamberlain, engage une politique de dflation

    1919 Les Am mettent fin aux accords interallis selon lesquels les taux de change restaient les mmes que dans lavant-guerre

    1919 Elections lgislatives : coalition de droite, convaincue que lAll paiera (Clmenceau) : pas deffort dassainissement. De son ct, le gouv all laisse pourrir la situation

    1920-1921 Crise de surproduction, surproduction rendue relle par le blocage des moyens de paiements et linquitude des Am qui font augmenter leurs taux directeurs et rendent le crdit plus cher (en mai 1920, la Fed porte 7% le taux descompte). Les clients achtent bcp moins, ce qui a frapp les exportations am ils durcissent leur commerce : contraction du commerce. Tendance la dflation, chute de 25% de la production ind am, et d1/3 au RU. La croissance repart fin 1921

    Avril 1921 Confrence de Spa (Belgique). Cette confrence a fix les pourcentages des rparations attribus aux diffrents pays bnficiaires

    Juillet 1921 Confrence de Londres, rglant le montant des rparations : 132 milliards de marks-or ( 3 PIB all de 1913)

    1922 Tarif Fordney-McCumber aux tats-Unis : protectionnisme incluant les produits agricoles 1922 Confrence de Gnes : Gold Exchange Standard (sans les EU). Reconstruction co de lEurope,

    qui admet le remplacement de ltalon-or par ltalon de change or Fin 1922 LAll ne verse plus rien 1923 Poincar dcide denvoyer des troupes fra (et belges) occuper la Ruhr (hyperinflation). Le

    chancelier Cuno appelle la rsistance passive. Stresemann le remplace, il mne une politique de dtente avec A. Briand partir de 1924

    1923 Hyperinflation : consquences graves, mme si les produits all deviennent ultra comptitifs 1923 Suite lhyperinflation, Schacht est nomm directeur de la Reichsbank, jusque l directeur de la

    Darmstadt Fin 1923 Le gouv Stresemann et le Dr. Schacht augmentent le taux descomptes (5% 90%) et mnent

    une politique dflationniste. On met temporairement en circulation des Rentenmark (1 = 1.000 milliards de marks)

    Aot 1924 On met en circulation le Reichsmark, qui retrouve la parit de lancien mark ; mais pas conver-tible en or, surtout en $

    Fin 1924 Elections lgislatives : cartel des gauches (SFIO + radicaux). Herriot prsident du Conseil. M-fiance envers les socialistes, fuite des capitaux vente des francs franc dprci, inflation.

    1924 Plan Dawes : arrangement des rparations, ayant pour objectif de lutter contre l'hyperinflation 1925 La livre est reconvertible en or, la mme valeur davant guerre 1925 La baisse des produits agricoles saccentue 1926 Dmission dHerriot. Poincar rapporte la confiance. Il mne une politique lgrement dfla-

    tionniste. Lorsque le franc se stabilise, on le fait baisser un peu. En 1928, on le rend convertible en dessous de sa valeur relle, pour booster les exportations

    1926 Les producteurs fra, belges, luxembourgeois, sarrois et all forment le Cartel international de lacier, dont le comit directeur dcide chaque trimestre quel tonnage peut produire chaque groupe

  • 1928 Le franc est reconvertible en or, dvalu : 1F = 65,6 mg dor (dvaluation de 80%) 1928 Accord dAchnacarry : cartel international du ptrole avec 5 socits amricaines, dont 3 issues

    de la Standard Oil, et la Royal Dutch Shell et lAnglo Persian Oil Company 1929 Plan Young : le montant dfinitif des rparations de guerre est rduit d1/3, payable jusqu'en

    1988, et la surveillance conomique de l'Allemagne fut abolie

    Entre 1924 et 1929, lAll a vers 7 milliards de marks

    75F = 1 fin 1923 240F = 1 en juillet 1926. 60% des voitures achetes aux EU en 1929 le sont crdit. Entre 1918 et 1929, la conso dlectricit a sextupl. Une part croissante provient de lhydrolectricit, prt de la moiti en France en 1928. Comme la conso de ptrole augmente bcp aussi (voitures, navires moteur diesel), sa production passe de 76Mt en 1919 205Mt en 1929. Aux EU, la production dautomobiles augmente de 33% par an entre 1923 et 1929. Alors quavant-guerre, la croissance du commerce international tait plus rapide que celle de la production, la production industrielle mondiale a augment entre 1913 et 1929 de 42%, soit environ deux fois plus que les changes commerciaux. La production ind des EU double entre 1919 et 1929. En France, elle saccroit de 8% par an, et en 1929, elle dpasse de 40% celle de 1913. En All, la production de 1929 est revenue au niveau de 1914, malgr les pertes de territoire et les rparations. LAll est redevenue 2me puissance ind mondiale.

    Croissance de la production dans les annes 1920 (base 100 en 1913) Fra : 62 en 1920 78 en 1922 108 en 1925 140 en 1929 EU : 141 129 156 178 RU : 100 81 88 109 All : 61 88 89 110

    Russie En 1921, la moiti des terres agricoles en friche. La famine de 1920-1921 a fait 5M de morts, le rgime accepte laide internationale. Indicateurs co en 1921 (base 100 en 1913) : 60 pour lagriculture, 12 pour lindustrie, 1 pour le volume des exportations, 15 pour le volume des importations. La production industrielle sest effondre : selon les spcialistes, indice 12 en 1921, voire 2,5 pour le charbon et le fer. Le nombre douvriers a fondu : 1M en 1880 3,5M en 1913 1M en 1921 : bcp sont repartis la campagne, ou dans lArme rouge et la prodarmia. Petrograd a perdu les 2/3 de sa pop ouvrire. Entre 1922 et 1927, la production de charbon a tripl : 10Mt 32Mt. Celle dacier passe de 0,3Mt 3,6Mt. Secteur primaire : 75% des actifs en 1913 80% en 1928 56% en 1937. Secteur secondaire : 9% en 1913 8% en 1928 24% en 1937. Secteur tertiaire : 16% en 1913 12% en 1928 20% en 1937.

    Tensions et difficults de laprs-guerre Du boom de 1919 la crise de 1921 : ce boom survint contre toute attente, et profite largement aux EU, et moindre mesure aux pays neufs et dans les pays dvasts. La demande en biens de conso repart. Linflation pousse les gens consommer. En 1920-1921 : crise de surproduction. La surproduction reste virtuelle jusquen 1920 (capacits de production continuent daugmenter dans les pays neufs et aux EU, et repartent en Europe). Un blocage des moyens de paiements la rend relle. Les EU sinquitent de linflation et des dsorganisations en Europe : les autorits am font monter les taux directeurs et rendent le crdit plus cher (donc la demande baisse et aussi linflation). Les EU ont bcp restreint leurs crdits commerciaux, donc les clients achtent bcp moins, ce qui frappe les exportations am. Les Am durcissent nouveau leur protection-nisme, donc on vend de moins en moins aux EU contraction du commerce international. Les stocks saccu-

  • mulent, donc les entreprises baissent leur prix et leur production. La courbe des prix sinverse. Chute de 25% de la production manufacturire aux EU, et 5M de chmeurs. La banque dAngleterre augmente le taux descompte. La production chute d1/3 au RU. Fin 1921, la croissance repart. Inadaptation de loffre et de la demande. Tarif Fordney-McCumber en 1922. Inflation et dsordres montaires : les monnaies eur ne sont plus convertibles en or, elles sont flottantes. Personne nest prt dvaluer la valeur de la monnaie, qui sest bcp dprcie. Les Am mettent fin aux accords interallis selon lesquels on continuait de pratiquer le mme taux de change de lavant-guerre, en mars 1919. La a perdu 10% de sa valeur en $, 50% pour le F. En 1919, une coalition de droite remporte les lections lgislatives. Les gouv sont convaincus que lAll paiera : on ne fait pas deffort dassainissement. De leur ct, lintrt des gouv all est de laisser empirer la situation pour pouvoir rembourser moins, et cela est favorable aux exportations all. En 1919, Keynes se fait connatre et estime que les rparations demandes lAll sont draisonnables et que lEur ne peut redevenir prospre avec une All crase. Il y aurait un risque de rvolution. Les Am veulent que la Fra rembourse, mais la Fra rejette la faute sur lAll. Le climat entre les anciens allis devient plus tendu. LAll en profite et fait trainer les choses : qques versements en 1921, elle arrte fin 1922. Poincar dcide denvoyer des troupes fra et belges en 1923 pour occuper la Ruhr hyperinflation. Les conditions dun rtablissement des monnaies : le chancelier Cuno appelle la rsistance passive ; la France fait venir des ouvriers fra. Le chancelier Stresemann arrive au pouvoir et entretient de bonnes relations avec A. Briand. Poincar accepte une mdiation et le plan Dawes. Le montant des annuits sera rduit pour que lAll puisse faire face. De plus, on ouvre la voie un assainissement montaire en All et lemprunt. En contrepartie, un organisme international supervise le tout : cration dun poste dagent gnral des rparations, occup par Young (PDG de General Electric). Entre 24 et 29, lAll verse 7 milliards de marks. En 1929, lAll obtient ladoption dun nouveau plan, le plan Young, qui rduit le montant verser par lAll d1/3 et tale les rparations jusquen 1988. Les relations All/Fra et Fra/EU samliorent. De plus, il faut stabiliser les changes : volont de retrouver une certaine stabilit pour les investissements int et le commerce int. Confrence de Gnes en 1922, linitiative des Brit. Il ny a pas les EU. On veut garder un lien avec lor, mais celui-ci est mal rparti. On modifie : il faut rtablir la convertibilit ds que possible, une convertibilit rduite au lingot. Sinon, on peut utiliser dautres devises convertibles en or, des monnaies de rserve. 25 pays rendent leur monnaie convertible, mais pas forcment en or. Instabilit montaire car les capitaux sont tantt attirs NYC, tantt Londres. Les modalits des principaux rtablissements montaires : fin 1923, le mark na plus de valeur. La pop recourt trs largement au troc. Episode traumatisant. Un certain nombre de gens en ont tir avantage, ceux qui sont endetts. Des industriels empruntent pour acheter des concurrents. La comptitivit des produits all se trouve dope. Paradoxalement, lco all conserve des bases solides. Le redressement montaire sest opr rapidement sous le gouv Stresemann, en augmentant le taux descompte, qui passe de 5 90%, et Schacht, la tte de la banque centrale, qui engage une pol de dflation. A lautomne 1923, on met temporairement en circulation des rentenmarks : 1 rentenmark = 1.000 milliards de marks. En aot 1924, on met en circulation un nouveau mark, la parit de lancien mark. Mais il ne sera pas une devise cl : lAll na pas assez dor. La situation du franc est assez grave. Inflation de 35% en moyenne en 1920. Entre 1924 et 1926, linflation repart, ce qui se traduit sur le march des changes (lections lgislatives de 1924 remporte par le cartel des gauches et qui porte au pouvoir le leader des radicaux, Herriot : fuite des capitaux, car peur du socialisme, vente massive sur le march des changes de F). En 1926, Herriot dmissionne car la banque de France, de capital priv, avait refus de faire de nouvelles avances au gouv. Poincar revient. Le milieu daffaires est rassur et les capitaux reviennent. Poincar hsite dvaluer le F. A la base il ne veut pas, et veut mener une pol de rigueur. Certains, et notamment la CGT, len ont dissuad. Poincar mne une lgre pol dflationniste. Lorsque le F semble stabilis, on le fait baisser un peu en dessous de sa valeur relle pour booster les exportations, et Poincar dcrte le F convertible, 65,6mg dor : dvaluation de 80%. La situation de la nest pas trop grave. Un rapport de Lord Cunliffe affirme que lon peut ramener la sa valeur davant-guerre. Dans la balance des paiements du RU, les revenus des capitaux placs ltranger couvrent encore cette poque le dficit de la balance commerciale. Le gouv brit na ainsi pas intrt rduire par une dvaluation la valeur de ces crances. On parle du choix de la City contre lindustrie. Cela pnalise les exportations, et ncessite daugmenter les taux. Pol rigoureuse de dflation. Ce sont les tories qui sont majoritaires. Ils ont le soutien de lopinion pour mener cette pol. Churchill tait le chancelier de lEchiquier. La livre redevient convertible en or en 1925 la mme parit. Cet objectif a t atteint grce la difficult dautres monnaies : fuite des capitaux all (1923) et fra (1924-1926).

  • Annes 1920 : une prosprit relle mais fragile Lpanouissement de la 2me RI : la monte en puissance des secteurs moteurs nouveaux : la construction auto sest considrablement dveloppe en France. Citron alimente en voitures de petites cylindres bon march. Aux EU, la production dautomobiles augmente de 33% par an entre 1923 et 1929. Lind automobile a un effet dentranement terrible. Elle absorbe aux EU 65% des tles dacier produites, 85% du caoutchouc, 75% du verre, et la construction de routes Les techniques de production et de transport de llectricit se sont perfectionnes. Llectricit gagne les campagnes dans les annes 1920. Entre 1918 et 1929, la conso dlectricit a sextupl. Une part croissante provient de lhydrolectricit, prt de la moiti en France en 1928. Comme la conso de ptrole augmente bcp aussi (voitures, navires moteur diesel), sa production passe de 76Mt en 1919 205Mt en 1929. Le charbon reprsente 75% du bilan nergtique mondiale en 1930, contre 90% en 1914. Les nouvelles nergies permettent de plus en plus linstallation dindustries prs des grands centres urbains. Dans lindustrie chimique, les procds dcouverts avant 1914 sont mis en uvre grande chelle. Lessor de lautomobile donne une impulsion dcisive aux raffineries. Production de masse et essor de la conso : une production de masse de plus en plus standardise se dveloppe dans les annes 1920, grce une mcanisation plus pousse, et ladoption de mthodes tayloristes. Le travail la chane, encore rare avant 1914, se gnralise aux EU et se rpand en Europe dans les grandes entreprises (Renault, Citron). La croissance am devient de nature intensive. En Europe, lOST y est encore assez peu rpandue. De mme, la conso de masse suppose par le systme fordiste nexiste pas encore vraiment en Europe. Aux EU, par contre, elle sest dveloppe grce la baisse des prix et la stimulation des ventes par une publicit en plein essor (la publicit reprsentant 2% du RNB am en 1929). La vente crdit y est gnralise : 60% des voitures achetes aux EU en 1929 le sont crdit. Une concentration renforce : le mouvement de concentration samplifie. Aux EU, les fusions se multiplient dans lco (Ford, Chrysler et GM assurent 87% de la production auto en 1929). Au Japon, les trusts familiaux que sont les zabatsus se renforcent et se multiplient. Des ententes internationales entre grandes firmes se constituent. En 1926, les producteurs fra, belges, luxembourgeois, sarrois et all forment le Cartel international de lacier, dont le comit directeur dcide chaque trimestre quel tonnage peut produire chaque groupe. Cartel international du ptrole en 1928 avec 5 socits amricaines, dont 3 issues de la Standard Oil. Il y aussi des accords Siemens-General Electric, ou encore I.G. Farben-Du Pont de Nemours. Les disparits de la croissance : des secteurs en marge de la croissance : la prosprit est loin de concerner lensemble des branches industrielles. Lindustrie textile traditionnelle, qui reste 1er secteur demploi en Europe, est confronte la puissance renforce du textile amricain, et la concurrence de nouveaux pays comme lInde et le Japon, et aux progrs des textiles synthtiques. La construction ferroviaire sest ralentie (concurrence par les rseaux routiers), ce qui rtrcie les dbouchs de lindustrie sidrurgique. Cette industrie ptit galement du ralentissement de la construction naval, cause de latonie du commerce mondial et du dsarmement. Lagriculture souffrit partout dans les annes 1920 de difficults contrastant avec la prosprit industrielle : freinage de la demande, ralentissement de la croissance dmographique dans les pays industrialiss. Aprs la flambe des annes de guerre, les prix agricoles se mirent baisser, surtout partir de 1925. Dans le mme temps, les agriculteurs devaient payer plus cher les produits manufacturs : ctait un phnomne de ciseaux entre prix agricoles et industriels. Et ces agriculteurs sendettaient pour se moderniser. 42% des terres taient hypothques en 1929. Les ingalits gographiques : la production ind des EU double entre 1919 et 1929. En France, elle saccroit de 8% par an, et en 1929, elle dpasse de 40% celle de 1913. En All, la production de 1929 est revenue au niveau de 1914, malgr les pertes de territoire et les rparations. LAll est redevenue 2me puissance ind mondiale. Laprs-guerre fut difficile aux plans co et social en Italie. En outre, Mussolini, pour des raisons de prestige, stabilisa en 1927 la lire un niveau lev. Si la croissance du Japon fut forte dans les annes 1920, la crise de 1920-1921 laffecta normment (les dbouchs se rduisaient avec la rapparition des produits europens et amricains en Extrme-Orient. Un tremblement de terre ravagea Tokyo en 1923 ; une violente crise bancaire frappa le pays en 1927. Quant au RU, autrefois base de sa puissance, son charbon subit la concurrence des nouvelles sources dnergie et du charbon tranger. Ses activits traditionnelles perdent des dbouchs, scrtant un chmage chronique, aggrav par la politique de dflation. En 1929, il nassure plus que 9% de la production industrielle mondiale (14% en 1914). Les fragilits de lco mondiale : une demande insuffisante : dans tous les pays industrialiss, la demande intrieure crot dans les annes 1920 plus lentement que la production, car partout les salaires augmentent moins vite que celle-ci. A cet gard, le fordisme nest pas ralis, pas mme aux EU o la politique des hauts salaires de Ford reste une exception, et o la conso nest quartificiellement soutenue par un recours au crdit. En Europe se pose davantage le problme de lcoulement dune production en forte croissance. Le poids que garde la pop rurale ne favorise pas la conso, compte tenu de la stagnation des salaires agricoles. En

  • outre, le nombre de chmeurs reste lev. Le ralentissement gnral de la croissance dmographique bride lessor de la conso (au RU, migration encore vigoureuse et baisse de la natalit ; en France, seule limmigration assez forte permet la pop daugmenter modestement ; aux EU, la natalit baisse et le pays se ferme limmigration avec les lois sur les quotas de 1921 et 1924). Un flchissement du commerce international : les marchs extrieurs ne compensent pas latonie des marchs intrieurs. Alors quavant-guerre la croissance du commerce international tait plus rapide que celle de la production, la production industrielle mondiale a augment entre 1913 et 1929 de 42%, soit environ deux fois plus que les changes commerciaux. Partout, la production abondante se heurte des barrires douanires, le protectionnisme stant renforc : au premier chef celui des EU, qui nassument pas vraiment les responsa-bilits lies leur nouveau statut de puissance dominante. Le commerce intra-europen diminue dans les annes 1920. Bnficiaires de cette rosion, les EU voient leur part du commerce international passer 16% en 1929. Cependant, lco am, grce un march intrieur norme, dpend globalement bien moins que celles des Europens des changes extrieurs. Une co mondiale aux bases financires fragiles : les dsordres montaires et financiers des annes 1920 ntaient pas trangers latonie du commerce international. Jusquen 1914, lEurope avait inond le monde de ses capitaux. Aprs-guerre, le RU reste exportateur net de capitaux, mais il doit pratiquer des taux dintrt suprieurs ceux de NYC, car la confiance dans la livre na pas t totalement rtablie. Les capitaux amricains naffluent massivement quen All, partir de 1924. LAll est devenue premire importateur mondial de capitaux. Et si la croissance des annes 1920 est menace par linsuffisance des crdits internationaux, lco amricaine est elle fragilise par lexcs du crdit intrieur. Non seulement les farmers sont surendetts, mais lampleur du crdit la consommation masque linsuffisance du pouvoir dachat, et lendettement des particu-liers fragilise les banques. Enfin, les grands centres financiers de lpoque (Paris, NYC, Londres) se livrent une concurrence rude pour attirer or et capitaux. Do un dv anarchique des mouvements de capitaux court terme.

    NEP La Russie en 1921 : ltat est assez catastrophique. Au dbut 1921, les combats sont presque termins.

    Les dernires troupes trangres sont rapatries. Relatif soutien des paysans envers larme rouge : les tsaristes signifiaient un retour aux grands propritaires nobles. Ds juillet 1918, seul le parti bolch est autoris, et entre 1918 et 1921, on vide de tout pouvoir les soviets. En 1921, tous les soviets sont bolch. La Tcheka a t cre en dcembre 1917, donc avant mme la guerre civile. Il y a bcp de morts : 5M avec la famine de 1920-1921 (production agricole : base 100 en 1913, 60 en 1921), entre 2M et 7M pour la guerre civile, et environ 2M pour la grande guerre. Le rgime ne cache pas aux yeux du monde cette famine, contrairement celle de 1932-1933, et il accepte une aide internationale. Les paysans contestent les rquisitions la guerre tant termine. Ils attaquent des convois isols de la prodarmia. La production de biens manufacturs sest effondre aussi (indice 100 en 1913, 12 en 1921). La situation est pire pour le fer et la fonte. Il y a peine 1M douvriers (contre 3,5M en 1913). Bcp sont repartis dans les campagnes avec les pnuries, prodarmia, arme rouge Il y a des soulvements en 1921, notamment des SR et des marins de Cronstadt. Ils rclament des soviets sans communistes. Combats arms avec les marins, qui seront crass. Lors du 10me Congrs du parti coco, Lnine fait adopter la NEP, malgr la contestation de laile gauche, et en particulier Trotski. Cest un repli stratgique invitable , on ne peut difier le socialisme sur des ruines, il est impratif de relancer la production. Il faut renvoyer plus tard ltablissement du socialisme. Le capitalisme nest un mal que par rapport au socialisme, par rapport au Moyen-ge dans lequel sattarde encore la Russie, le capitalisme est un bien Lnine.

    Lalliance ouvrire et paysanne : lautoconsommation absorbait 4/5 des rcoltes. Il faut apaiser le mcontentement de la paysannerie. Abandon de la politique de rquisition. On dmobilise la prodarmia. Les paysans feront ce quils veulent de leur rcolte, et pourront la vendre au march, ou lEtat. Ils ne seront pas obliger de rentrer dans les exploitations collectivistes. On les autorise mme embaucher des ouvriers agricoles. On dnationalise les entreprises de -21 ouvriers partir de juillet 1921. On refait une place

  • linitiative prive. Des ingalits de salaire se dveloppent, alors quon avait tass lchelle des salaires pendant lco de guerre. Dans les annes 1920, 60% des ouvriers sont dans le secteur public, et produisent 90% de la valeur de la production russe. LEtat investit bcp, notamment pour les nergies et llectricit (ds 1921, commission pour llectrification de la Russie, on nhsite pas faire appel des ingnieurs trangers : le Goelro). Dveloppement de la concentration par des regroupements dentreprises publiques. Il faut dvelopper le commerce. Le commerce intrieur (surtout celui au dtail) redevient libre en 1921. En 1922, les prix sont multiplis par 200.000 par rapport 1913. En 1923, 75% de la valeur du commerce de dtail assur par des oprateurs privs.

    Bilan et limites de la NEP : le rgime parvient reconstituer un vaste empire. Le pouvoir est la tte du parti. Systme fdral centralis et autoritaire. Les transports et les grandes industries restent aux mains de lEtat. Le commerce extrieur reste nationalis. Bonnes rcoltes en 1922 et 1923. La faible rcolte de 1924 (scheresse) permet daugmenter les prix des produits agricoles et de soulager les paysans, pris dans la leffet de ciseaux. Il y a une amlioration de la situation dmographique (130M en 1922 150M en 1928), recul de la mortalit. Dans lindustrie, la production de charbon a tripl entre 1922 et 1927 (10Mt 32Mt) et celle de lacier passe de 0,3Mt 3,6Mt. Certains paysans dveloppent leurs exploitations. Les koulaks reprsentent environ 7% de la population rurale, et 25% du matriel agricole. Ils cristallisent la haine des paysans pauvres et de certains communistes. Il y a rapparition dune bourgeoisie, les nepmen, qui exploitent des entreprises, font fortune dans le commerce Les prix agricoles baissent nouveau en 1927 (bonnes rcoltes en 1925 et 1926), il y a 2M douvriers au chmage. Les rendements sont infrieurs 8 qt/ha. Lindustrie est en retard en 1928 : charbon, acier, lectricit

  • MODULE 2.3 1927 On fait baisser les taux dintrt aux EU encourage au crdit (ne fait que jeter de lhuile sur le

    feu, sous Coolidge, aprs que la demande ait baiss). 1929 Le gouv am dcide de relever le taux descompter, pour viter que le crdit soit dtourner des

    activits productives dtourne le crdit des marchs financiers, pnalise les ent et inquite les spculateurs

    Et 1929 On commence revendre les actions Dbut octobre Les grands constructeurs am publient des prvisions de bnfices dcevants, ce qui amplifie le

    mvt de vente Fin 1930 Fra et Brit retirent leurs capitaux dAutriche Printemps 1931 La Kreditanstalt fait faillite, grande banque autrichienne, entranant leffondrement du systme

    bancaire autrichien Juin 1931 Hoover propose lAll un moratoire du paiement de ses dettes inquitude (prlude

    lannulation des dettes de guerre et des rparations all Lausanne, 1932). Juillet 1931 La Danat Bank scroule, provoquant une cascade de faillites en All Sep 1931 La livre nest plus convertible en or, elle perd presque aussitt 30% de sa valeur sur le march

    des changes Automne 1931 Le systme bancaire fra est touch 1932 Retour au protectionnisme pour le RU : Import Duties Bill 1932 Cration du livret ouvrier en URSS 1932 Confrence de Lausanne : Fra et Brit renoncent aux rparations dues par lAll Mars 1933 Roosevelt dcide de mettre en flottement le dollar, pour le dvaluer Juill 1933 Confrence de Londres, sans succs (refus des EU de partager leur or), avec 66 pays Janv 1934 La convertibilit du dollar est rtablie : dvaluation de 41% 1934 Trade Agreement Act aux EU (voir plus bas) 80% des actions de Wall Street sont achetes la marge . On empruntait massivement, trs court terme Base 100 en 1926 : 215 pour le niveau moyen de la bourse de NYC et 125 pour la production industrielle en 1929, 40 et 65 en 1932. 12M dordres de ventes le jeudi 24 octobre et 16,5M le mardi 29 Dans la 2nd moiti des 1920s, les salaires augmentent de 1,4% par an contre 3,6% pour la production ind. Baisse du PNB am de 31% entre 1929 et 1933. Linvestissement reprsente 15% du PNB en 1929 contre 1,6% en 1932. Le Dr Schacht parvient faire passer le nombre de chmeurs de 6M en 1933 1M en 1937

    Production/commerce int Ind automobile : 6,3M voitures produites en 1929 1,9M en 1932 Production dacier : 120Mt en 1929 50Mt en 1932 Le commerce international de 1938 est infrieur de 57% en valeur par rapport 1929, et de 10% en volume Production ind, base 100 en 1932 ; en 1937 : 220 pour lAll, 170 pour le Japon et les EU, 150 pour lItalie et le RU, 115 pour la France

    Etats-Unis La production ind est au plus bas en 1932 : recul de plus de 40% par rapport 1929 PIB : 104 milliards $ en 1929 56 milliards en 1932 25% des actifs au chmage, environ 15M de chmeurs Poursuite du protectionnisme. Embauche de chmeurs par la Civil Works Administration Les actions en viennent avoir une valeur dcale de la valeur relle. Sur une base 100 en 1926 : 215 pour les cours de Wall Street, 125 pour la production ind. Lindice Dow Jones, base 100 sur la moyenne de 1929, tomba 21 en 1932. Dbut novembre, les actions ont perdu le tiers de leur valeur. Dflation de 40% entre 1929 et 1933 pour les produits agricoles, contre 15% pour lindustrie

  • Les importations am chutent de 70% entre 1929 et 1932, alors quils ralisaient 12,5% des importations en 1928. Donc les recettes dexportation de leurs partenaires baissent. Les EU durcissent leur protectionnisme : tarif Smoot-Hawley en 1930, levant les droits de douane environ 50%. En 1934, Trade Agreement Act. Pierre angulaire des efforts internationaux de rduction des droits de douane. Rupture majeure dans la pol commerciale am, mettant fin au contrle dtaill des droits de douane de la part du Congrs et aux tarifs Fordney-McCumber, et Hawley-Smooth. Le Congrs autorise Roosevelt ngocier des accords avec les pays trangers conduisant une rduction rciproque de la protection douanire. Cette loi sefforce de lutter contre la chute des exportations amricaines. Elle est renouvele en 1937. En 1940, les EU ont conclu des accords bilatraux avec une vingtaine de pays

    Royaume-Uni La production ind chute de 30% entre 1929 et 1931 Le PNB chuta de 15% Le chmage touche 12% de la population active (3M), jusqu 60% pour les pays noirs Les exportations chutent de moiti, et la construction navale, tjrs la 1re du monde, est particulirement sinistre par leffondrement du commerce international. Pour le commerce ext vers les dominions, accroissement de 25% entre 1929 et 1938, alors que diminution de 70% vers les pays trangers

    Allemagne La production ind chute de 50% entre 1929 et 1932, tout comme aux EU. Mais en All, elle avait dj enregistr une chute dun quart entre 1925 et 1929. En 1932, on dnombre plus de 6M de chmeurs complets et 6/8M de chmeurs partiels Autarcie trs stricte ; politique de troc Contrle total de lEtat sur les banques

    France La production ind est en 1935 infrieure de 25% celle de 1929 Le nombre de chmeurs approchait sans doute le million. La part de lempire dans les exportations passe de 8,8% en 1929 28% en 1938 (41% 70% pour le RU)

    Japon Le Japon ralisait environ le tiers de ses ventes avec les EU. Les structures co du Japon taient encore trs en retard. Dbut 1930, lagriculture occupait la moiti des actifs japonais, alors que lind textile reprsentait la moiti de la production manufacturire.

  • La crise aux Etats-Unis Le krach boursier de 1929 : les bonnes rcoltes des annes 1920 font stagner les prix agricoles, voire baisser, alors que les agriculteurs sont souvent endetts. Lorsque le volume des affaires flchit en 1927 sous Coolidge, on fait baisser les taux dintrt, et lactivit repart. Mais cela ne fait que jeter de lhuile sur le feu, encourageant le crdit, alors que son cot tait dj faible. Hoover annonce en 1928 que le monde est la veille dune grande expansion commerciale. Je nai aucune crainte pour lavenir, il resplendit despoir . Personne ne discerne les faiblesses. On est enthousiaste et la spculation, boursire et immobilire, bat son plein. En effet, la guerre et les annes 1920 avaient t propices aux entreprises am. La spculation est de plus en plus crdit, car les brokers (agents de change autoriss intervenir en bourse) proposent des crdits. 80% des actions de Wall Street sont achetes la marge . Les actions en viennent avoir une valeur dcale de la valeur relle. Sur une base 100 en 1926 : 215 pour les cours de Wall Street, 125 pour la production ind. Certains le remarquent et commencent vendre ds lt. Le gouv sinquite de la faon dont le crdit est dtourn des activits productives. Les autorits am relvent le taux descompte pour dtourner le crdit des marchs financiers. Les entreprises sen trouvent pnalises et certains spculateurs sinquitent. Dbut octobre, les grands constructeurs am publient des prvisions de bnfices dcevants, ce qui amplifie le mvt de vente. Morgan dcide de crer un consortium, le syndicat Morgan (regroupement de 6 grandes banques), pour enrayer le krach et racheter des titres pour soutenir la valeur des actions. Le jeudi noir , les cours chutent de 12 25%, et 12,5M dordres de vente sont passs. Lindice Dow Jones, base 100 sur la moyenne de 1929, tomba 21 en 1932. Dbut novembre, les actions ont perdu le tiers de leur valeur. Hoover veut limiter la panique, et parle de lgre rcession. Lger dbut de reprise dbut 1930, le syndicat Morgan en profite pour revendre ses titres nouvel effondrement. De la crise boursire la crise co : bcp de farmers taient endetts et avaient hypothqu leurs terres. Bcp de banques avaient jou en bourse avec une partie de leur trsorerie. Le systme bancaire na pas pu jouer son rle damortisseur entre la sphre financire et la sphre productive. Ce systme tait fait de 24.000 banques disperses et mal coordonnes, souvent de petite taille et en milieu rural. Les pertes propres et leurs crances douteuses les fragilisrent et 5.000 firent faillite entre 1929 et 1932. Les autres survirent en refusant toute souplesse aux agriculteurs et aux entreprises. Lexplication de la surproduction ne semble pas pertinente. Les taux de croissance depuis 1923 ntaient pas dmesurs. Le march ntait pas engorg (1 voiture pour 5 habitants). Il y a rarfaction des moyens de paiement, ce qui aggrave les dcalages entre les capacits de production et celles de consommation. Les pouvoir dachat a moins progress que les indices de production. La conso sest effondre avec le crdit. On baisse les prix pour inciter la conso, donc les taux de marge et on bloque les salaires. Puis on baisse la production et de nombreuses entreprises font faillite. Les salaris cessent de consommer et la dflation pousse lattentisme. Les consquences sociales de la crise : 25% de chmage en 1933. Les white collar sont touchs par le chmage. Or il ny a pas dindemnits de chmage. La crise aggrave la situation des farmers. Dflation de 40% entre 1929 et 1933 pour les produits agricoles, contre 15% pour lindustrie. La masse salariale a bcp fondu. Les salaires nominaux se sont plutt maintenus, mais la majorit des familles sont touchs par la crise. On dtruit les stocks invendus. Se sont dv des bidonvilles, les hoovervilles , la priphrie voire dans le centre mme des villes, notamment Central Park.

    Lextension de la crise dans le monde Les mcanismes de la propagation : dpendance financire vis--vis des EU. Mme le RU a une balance des paiements en dficit partir de 1926. Les crdits que les Am accordent fondent, car les banques am ont besoin de liquidits : on rapatrie les capitaux. Les investissements am ltranger taient souvent court terme, alors que les banques, et notamment celles all les utilisaient sur du long terme. On remprunte De plus, des investisseur am en difficults vendent travers le monde des paquets dactions, ce qui fait baisser toutes les bourses. Les importations am chutent de 70% entre 1929 et 1932, alors quils ralisaient 12,5% des importations en 1928. Donc les recettes dexportation de leurs partenaires baissent. Les EU durcissent leur protectionnisme : tarif Smoot-Hawley en 1930, levant les droits de douane environ 50%. Les partenaires commerciaux doivent ajuster leur prix pour ne pas tre envahi de produits am, devenus trs comptitifs avec la dflation. Hoover minimise la responsabilit des EU, qui commenaient sen sortir en 1931, mais les difficults de lEurope les font replonger. Chronologie de lextension dans le monde : le Japon ralisait le tiers de ses ventes aux EU. Ainsi, il est prcocement touch, avec les pays non industrialiss dAmrique latine, et qui furent durement touchs par le retrait des capitaux am. Leur co fut dautant plus touche que les prix des produits bruts chutrent. Certes, le

  • gonflement de la dette publique fut rapide. Mais ds 1932, le Japon avait surmont la crise : sa production ind tait relance par les commandes darmement et par les exportations, que dopait la chute du yen. A partir de la fin 1930, Fra et Brit retirent leurs capitaux dAutriche, dont le projet dunion douanire avec lAll les irrite. Au printemps 1931, une grande banque autrichienne, le Kreditanstalt, fait faillite, entranant leffondrement de tout le systme bancaire autrichien. Les banques all, trs engages en Autriche et fragilises par les retraits de capitaux am. En juin 1931, Hoover, craignant une faillite de lEtat all, lui propose un moratoire du paiement de ses dettes, ce qui est interprt comme un signe alarmant de ltat de lAll acclration du retrait des capitaux. Les rserves dor et de devises de la Reichsbank reculrent des deux tiers. La Reichsbank ayant renonc soutenir les banques prives faute de moyens, la Danat bank scroule en juillet, provoquant une cascade de faillites. Le gouv bloque alors les capitaux trangers encore prsents en All. En 1932, la production ind a dj diminu de 50% par rapport celle de 1929, et les exportations all de 52%. Le nombre de chmeur passe de 3,7M (fin 1930) 7M en 1932, auxquels sajoutent 7M de chmeurs partiels. Le systme bancaire brit, dj affaibli par les retraits amricains, subit le contrecoup des crises financires en Europe centrale : la crise atteint Londres en juillet 1931. Une grande partie de ses investissements se trouvent bloque en All (100M sur les 150M ne peuvent tre rapatris) alors que le RU doit lui prt de 400M ltranger. Le gouv brit dcide de relever ses taux descompte, sans parvenir stopper lhmorragie dor et de devises. Il doit alors suspendre, en septembre 1931, la convertibilit de la livre, qui, devenue flottante, perd presque aussitt 30% de sa valeur sur le march des changes. Le chmage touche que 3M de Brit et le flchissement du PNB nest que de 15%. Les industries traditionnelles et les pays noirs sont plus touchs. La France voit son systme bancaire min son tour lautomne 1931 par la dprciation de la livre, dtenue en grande partie par la Banque de France. Cette dprciation entrane celle de plusieurs autres monnaies satellites. Alors que jusquen 1931, les prix fra taient infrieurs denviron 20% ceux du march mondial, ils leur sont dsormais suprieurs de 20% la France a dsormais du mal exporter et les produits trangers concurrencent les produits nationaux malgr les barrires douanires. Plus tardive, la crise fut aussi moins forte quailleurs. La production ind nest en 1935 que 25% infrieure celle de 1929 et les ind modernes ont bien rsist. La crise est cependant plus durable.

    Les effets gnraux de la crise sur lco mondiale Leffondrement de la production : on observe une chute de la production ind, comparable celle aux EU. Le creux est en 1932 (1935 pour la France). Sajoute une baisse des prix unitaires. Les PIB ont pu connatre de fortes baisses. La baisse des prix des produits manufacturs se poursuit alors que la production seffondre. Chmage de masse : 30M de chmeurs dans les pays capitalistes, sans compter le chmage partiel. Les marchs agricoles se portaient dj mal (engorgs). Dflation encore plus forte que dans lindustrie. Toutes les formes dagriculture sont frappes. Leffondrement du systme montaire international : certains pays suspendent la convertibilit de leur monnaie (manque dor cause des dficits commerciaux), avant fin 1929 pour les latinos. En 1931, la livre est mise en flottement et se dprcie et perd 40% de sa valeur suivent certaines monnaies (les pays du Commonwealth sauf le Canada, les pays baltes, scandinaves, Brsil, Argentine, Iran, Irak 30 pays), pour crer une zone montaire, et ne pas se faire envahir par les produits brit. Confrence de Londres en juillet 1933, o on tente sans succs de prserver la stabilit des changes. Or les stocks dor sont mal rpartis et les EU, qui dtiennent la moiti de ces stocks, ne sont pas prs faire defforts. En mars 1933, Roosevelt veut le rtablir une valeur dvalue, pour pouvoir mettre plus de dollars avec une mme quantit dor et relancer les exportations. Les relations sont moyennes cette poque : confrence de Lausanne en 1932, o les EU parviennent faire renoncer aux Fra et aux Brit aux rparations dues par lAll les Fra trainent les pieds pour rembourser les EU. Sacclre le processus de morcellement montaire. La pol fra est de garder la valeur or du F Poincar celle de 1928, et la Fra forme un bloc avec dautres (PB, B, Italie, Suisse). En janvier 1934, les EU rtablissent la convertibilit de leur monnaie en or : dvaluation de 41%, qui dbouche sur une nouvelle fragmentation (Am latine, sauf A et B, Canada,). Certains comme lAll senferment dans des logiques autarciques, car il est difficile dimporter lorsque lon manque dor. Le choix de la dvaluation napporte pas dnormes avantages, car beaucoup suivent. Les pays qui ont dvalu tt sen sont mieux tirs. Pour les autres, leur balance commerciale saggrave et ils doivent senfermer dans une politique dflationniste. Le cloisonnement de lco mondiale : il y a un durcissement gnralis des droites de douane. Surtaxe de 15% en novembre 1931 en Fra qui sajoute, et qui vise les pays dont les monnaies avaient t dvalues ou dprcies. Retour au protectionnisme pour le RU en 1932 : Import Duties Bill. Bcp de pays se rendent compte quaugmenter les tarifs douaniers ne suffit pas, car crise dflationniste recourt au dumping. Le dumping se

  • dveloppe dans les 1930s. On impose des mesures de contingentement (quotas sur les ventes de produits trangers), ds 1931 en France. Les 2/3 des produits imports en France sont contingents : contraction du commerce international. Les Brit rorganisent leur empire : Commonwealth en 1931. Ils dfinissent une autonomie plus importante pour les dominions : systme de prfrence impriale dans les changes commerciaux. Il faut compenser le commerce extrieur en dclin, mais cela ne suffit pas (pour le commerce ext vers les dominions, accroissement de 25% entre 1929 et 1938, alors que diminution de 70% vers les pays trangers). Pour la Fra, la part de lempire dans les exportations passe de 8,8% en 1929 28,2% en 1938 (41,4% 69,8% pour le RU). Leffet damortissement que pouvaient constituer les colonies ntait pas disponible pour tout le monde, ce que dnoncent lItalie et lAll (histoire de lEthiopie avec la SDN). Le commerce int est en dclin : consommation en baisse, protectionnisme, instabilit montaire. Le commerce international de 1938 est infrieur de 57% en valeur par rapport 1929, et de 10% en volume. Sest substitu un commerce moins multilatral tendance commercer avec un nombre rduit de partenaires : repli sur les empires, balkanisation montaires, accords bilatraux avec qques partenaires (systme de troc entre pays manquant dor ; ex : All/Roumanie)

  • LA RUSSIE DE 1917 A 1941 1880 Cration de lOkhrana, police politique, afin d'assurer le maintien de lautocratie russe face la

    menace rvolutionnaire et anarchiste croissante, marque par la recrudescence d'attentats politiques, et notamment par celui du 13 mars 1881 organis Saint-Ptersbourg ayant entrain la mort du tsar Alexandre II

    1892-1903 Sergei Witte ministre des finances, homme de la modernisation russe (voies ferres, dv des ind lourdes)

    1894-1917 Rgne de Nicolas II 1897 Stabilisation et dvaluation d1/3 du rouble par Witte, qui permet lindustrialisation grce

    lafflux capitaux extrieurs 9 janvier 1905 Cortge pacifique qui dgnre, dimanche rouge 1906 Premire lection de la Douma 1906-1911 P. Stolypine 1er ministre, et la politique conservatrice claire (tout de mme une pol de

    rpression, disparition du MIR et suppression des dettes qui restaient la charge des paysans, regroupement des terres, formation des koulaks, accroissement de la prod agricole)

    23 fvrier 1917 Manifestation spontane (correspond dbut mars) Avril 1917 Retour de Lnine en Russie Juillet 1917 Coup de force soutenu par les Bolcheviks, Petrograd Fin t 1917 Le gnral Kornilov veut rtablir lordre militairement (les Bolcheviks protgent le gouverne-

    ment Kerenski) 24-25/10 1917 Une minorit sempare du palais dhiver, o rsidait le gouvernement 02/12/1917 Armistice sign avec lAll trait de paix de Brest-Litovsk Dc. 1917 Cration de la Tcheka, avec danciens officiers de lOkhrana 1918 Nationalisation du commerce extrieur et intrieur Juin 1918 Nationalisation des entreprises avec un capital > 500.000 roubles 1920 Nationalisation des entreprises de + 10 salaris, et celles de + 5 salaris munie dun moteur Juillet 1921 En Russie, dnationalisation des entreprises de -21 ouvriers. En 1 an, 10.000 entreprises sont

    recdes des particuliers. On refait une place linitiative prive. Mars 1921 Soulvement des marins de Cronstadt 1921 Soulvement de la paysannerie en Russie Mars 1921 Xme Congrs du parti bolchvique (NEP par Lnine, repli stratgique invitable , on ne peut

    difier le socialisme sur des ruines, il est impratif de relancer la production) 1922, 1923, 1925, 1926 Bonnes rcoltes en Russie 1924 et 1927 Les prix agricoles baissent en Russie

    La Russie, rvolution et guerre civile

    Les problmes de la Russie de Nicolas II : lindustrialisation est impulse par lEtat, car le dcollage tarde se faire (manque de capitaux et dinitiatives). Sergei Witte est un artisan de cette politique (ministre des finances) : construction de voies de chemin de fer, exigeant une certaine part dacier national Mendeleev augmente les taxes douanires en 1891 : incite lafflux dinvestissements trangers, phnomne amplifi par la convertibilit du rouble partir de 1897. Lindustrialisation est assez rapide. La production industrielle russe a doubl entre 1900 et 1913, malgr la crise de 1900. Cet empire produit 5% de la production ind mondiale en 1913. Lindustrie devient dpendante des dcisions de lEtat, et des capitaux trangers, reprsentant 50% des capitaux des entreprises, et aussi dpendance technique et technologique (manque dingnieurs). Le degr de concentration tait important (jusqu 10.000 ouvriers sur un seul site), mais on faisait effectuer bcp de tches en interne (pas de sous-traitance), et la productivit tait faible. Limmensit du territoire a t un handicap pour lindustrialisation. Lacier de Donetz est trs loin des industries mcaniques de St-Petersburg et de Moscou. Cela revient moins cher dimporter du charbon all par la mer. La production agricole est importante, mme si larchasme domine en termes de rendement et de techniques. Alexandre II abolit le servage en 1861, mais il confie les terres des communauts : ces communauts, sous le nom de mir, rglaient toute lactivit agricole et acquittaient impts et redevances sous la direction des Anciens. Les terres restaient en collectivit

  • et taient redistribues intervalles rguliers en fonction des besoins de chaque famille : communautarisme empche les pratiques individualistes. Il y a un dsir dobtenir la terre chez les paysans.

    Vers la Rvolution : rptition gnrale de 1905, dbouchant sur une courte exprience de

    parlementarisme. La presse nest pas libre : activit clandestine des militants. La contestation se renforce avec la crise de 1900 et la dfaite contre le Japon en 1904. Les choses dgnrent en janvier 1905 (cortge pacifique). Se forment spontanment les premiers Soviets. Pendant ces semaines troubles est form le KD (parti constitutionnel dmocrate). Nicolas II fait qques concessions (1906, premire lection de la Douma). P. Stolypine sefforce de mettre en uvre certaines rformes, tout en continuant rprimer les opposants. Il sattaque au mir, qui freinait lmergence des paysans entrepreneurs. Il veut promouvoir lenseignement primaire. Ces rformes ont eu des effets limits. Stolypine a relanc la croissance et la production ind. Le tsar na pas su harmoniser sa politique avec sa pop. Lors des lections de la 4me Douma, les partis de gauches sont devant. Le tsar pense quengager la Russie dans la guerre ferait taire lopposition. Elan patriotique au dbut. 10M de soldats engags : le rouleau compresseur . La moiti est hors de combat au printemps 1915. Les All se rapprochent de Petrograd. La Russie na plus de liaison maritime par la Mditerrane avec ses allis, cause de lempire ottoman. La Russie se trouve coupe conomiquement du reste du monde, lagriculture est en difficult (elle manque de chevaux et de bras). Pb de rationnement et de pnuries. La masse montaire a bcp trop augment. Le nombre de grves augmente. 23 fvrier 1917 : manifestation spontane, mcontentement populaire, de vritables meutes dans la capitale. Les troupes prsentes Petrograd refusent de tirer et se mutinent. Le tsar abdique. Un gouvernement provisoire est form, principalement de libraux et de qques socialistes modrs. Il dcide de poursuivre la guerre. La situation est de pire en pire : Kerenski devient prsident du gouvernement. Les Bolcheviks prennent le contrle de plus en plus de Soviets, grce des militants actifs. En avril 1917, Lnine revient en Russie, revenu dexil grce aux services secrets de Guillaume II. Coup de force en juillet contre le gouvernement, soutenu par les Bolcheviks. A la fin de lt, le gnral Kornilov, lun des rares gnraux rpublicains, veut rtablir lordre militairement. Les Bolcheviks le font chouer, et protgent le gouvernement de Kerenski, qui se trouve affaibli. Les Bolcheviks gagnent de la popularit, et Trotski se fait lire au Soviet de Petrograd. Le coup de force a lieu la nuit du 24 au 25 octobre 1917 (novembre pour nous). Ils semparent du palais dhiver, o rsidait le gouvernement. Coup de force organis par une minorit. Le lendemain matin, un gouvernement quasi-entirement bolchvique est constitu, avec Lnine sa tte.

    Les annes de survie (1917-1921) : les Bolcheviks ne veulent pas laisser le peuple sexprimer.