Mobilisation Passive Du Genou

10
Introduction Articulation intermédiaire du membre inférieur, le genou doit répondre à deux impératifs : transmettre la charge cor- porelle (stabilité) tout en permettant une amplitude importante aussi bien dans le plan sagittal que transver- sal (mobilité). Situé entre deux grands bras de levier, il est soumis à d’importantes contraintes latérales mais aussi rotatoires, avec le plus souvent un corps qui tourne sur un pied ancré au sol. Le genou illustre parfaitement le concept de mouvements accessoires [1] (glissement, roulement) accompagnant les mouvements physiologiques (flexion extension) [2] (fi- gures 1 et 2). On ne peut récupérer les mouvements physiologiques si l’on n’a pas récupéré les mouvements accessoires [1]. Nous ne reviendrons pas ici sur le concept de Maitland que nous avons déjà exposé dans un article précédent [3]. Insis- tons toutefois sur l’importance, dans le bilan, de l’examen sub- jectif et objectif et surtout sur la réévaluation constante après chaque technique employée au cours d’une séance [1]. Cette réévaluation constante, à la fois subjective et objective, va gui- der le choix des manœuvres et les grades de mouvement uti- lisés. Evaluation et traitement ne peuvent être dissociés. 21 Kinesither Rev 2009;(90):21-30 Kinésithérapie la revue Pratique Les mobilisations spécifiques du genou permettent de redonner un « jeu articulaire » au genou. Les techniques adaptées des descriptions de Maitland sont variées et permettent de proposer au patient des moyens thérapeutiques adaptés. Mobilisation passive du genou selon les techniques de Maitland Passive motion of the knee using the Maitland method Christian Callens Directeur IFMK de Strasbourg 6 rue Saint Marc 67000 Strasbourg Christian.Callens@chru- strasbourg.fr Article reçu le 24/10/2008 Accepté le 09/12/2008 Niveau de preuve: ce texte ne possède pas de niveau de preuve et représente une opinion d’auteur. MOTS CLES Kinésithérapie – Mobilisation passive – Raideur du genou © 2009. Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés Level of evidence : None KEY WORDS Physiotherapy – Passive motion – Stiffness – Knee © 2009. Elsevier Masson SAS. All rights reserved Geste pratique Figure 2. Quand le tibia est mobile (surface concave qui se déplace sur une surface convexe) le mouvement s’accompagne d’un glissement dans le même sens. Ici lors de la flexion, en sus d’un mouvement de roulement dans le même sens et d’une rotation médiale, le tibia glisse vers l’arrière. Figure 1. Quand le fémur est mobile (surface convexe qui se déplace sur une surface concave) le mouvement s’accompagne d’un glissement en sens inverse. Ici lors de la flexion, en sus d’un mouvement de roulement dans le même sens et d’une rotation latérale, le fémur glisse vers l’avant.

Transcript of Mobilisation Passive Du Genou

Page 1: Mobilisation Passive Du Genou

IntroductionArticulation intermédiaire du membre inférieur, le genoudoit répondre à deux impératifs : transmettre la charge cor-

porelle (stabilité) tout enpermettant une amplitudeimportante aussi bien dansle plan sagittal que transver-sal (mobilité). Situé entredeux grands bras de levier, ilest soumis à d’importantescontraintes latérales maisaussi rotatoires, avec le plussouvent un corps qui tournesur un pied ancré au sol.

Le genou illustre parfaitement le concept de mouvementsaccessoires [1] (glissement, roulement) accompagnant lesmouvements physiologiques (flexion extension) [2] (fi-gures 1 et 2).On ne peut récupérer les mouvements physiologiques sil’on n’a pas récupéré les mouvements accessoires [1].Nous ne reviendrons pas ici sur le concept de Maitland quenous avons déjà exposé dans un article précédent [3]. Insis-tons toutefois sur l’importance, dans le bilan, de l’examen sub-jectif et objectif et surtout sur la réévaluation constante aprèschaque technique employée au cours d’une séance [1]. Cetteréévaluation constante, à la fois subjective et objective, va gui-der le choix des manœuvres et les grades de mouvement uti-lisés. Evaluation et traitement ne peuvent être dissociés.

21Kinesither Rev 2009;(90):21-30

Kin

ésith

érap

iela

revu

e

Pratique

Les mobilisations spécifiques du genou permettent de redonner un « jeuarticulaire » au genou. Les techniques adaptées des descriptions de Maitland sontvariées et permettent de proposer au patient des moyens thérapeutiques adaptés.

Mobilisation passive du genou selon les techniques de MaitlandPassive motion of the knee using the Maitland method

Christian Callens

Directeur IFMK de Strasbourg6 rue Saint Marc 67000 [email protected]

Article reçu le 24/10/2008Accepté le 09/12/2008

Niveau de preuve: ce texte ne possède pas de niveau de

preuve et représente une opinion d’auteur.

M O T S C L E S

Kinésithérapie – Mobilisation passive – Raideur du genou© 2009. Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés

Level of evidence: None

K E Y W O R D S

Physiotherapy – Passive motion – Stiffness – Knee© 2009. Elsevier Masson SAS. All rights reserved

Ge

ste

pra

tiq

ue

Figure 2. Quand le tibia est mobile (surface concave qui se

déplace sur une surface convexe) le mouvement s’accompagne

d’un glissement dans le même sens. Ici lors de la flexion, en

sus d’un mouvement de roulement dans le même sens et d’une

rotation médiale, le tibia glisse vers l’arrière.

Figure 1. Quand le fémur est mobile (surface convexe qui se

déplace sur une surface concave) le mouvement s’accompagne

d’un glissement en sens inverse. Ici lors de la flexion, en sus

d’un mouvement de roulement dans le même sens et d’une

rotation latérale, le fémur glisse vers l’avant.

Page 2: Mobilisation Passive Du Genou

Techniques de mobilisationLa description des manœuvres de mobilisation du genoun’est pas chronologique. Elle dépend du bilan subjectif etobjectif initial et de l’évaluation-réévaluation constante aucours du traitement. Toutefois, il faut souligner l’impor-tance de la récupération des mouvements accessoires préa-lable à la récupération des mouvements physiologiques.C’est par eux que débute généralement une séance.

Articulation fémoro-patellaireLe genou possède un os sésamoïde, la patella, dont la li-berté de mouvement conditionne également celle du ge-

nou. Sa mobilisation ne se résume bien souvent qu’à desglissements longitudinaux et transversaux. Pourtant cetélément, décrit par Dufour et Pillu [4] comme « une ron-delle osseuse relativement flottante », peut réaliser égalementdes mouvements accessoires de rotation [5, 6], de roulis etde tangage (figures 3-5).

Les mouvements accessoires de la fémoro-patellaire(figures 6 à 10)Ils sont au nombre de 6, nous distinguons le soulèvement et lacompression (figures 6 et 7), les mouvements de roulis (figures 8et 9), le mouvement de tangage (figures 10 et 11),

22 Kinesither Rev 2009;(90):21-30

Kin

ésith

érap

iela

revu

e

Pratique

Ge

ste

pra

tiq

ue

Figures 3a et 3b. Les mouvements accessoires de la patella peuvent être comparés à ceux d’un navire. La patella roule.

Figures 4a et 4b. La patella tangue.

Figures 5a et 5b. La patella vire lors des rotations du tibia.

Page 3: Mobilisation Passive Du Genou

23Kinesither Rev 2009;(90):21-30

Kin

ésith

érap

iela

revu

e

Pratique

Ge

ste

pra

tiq

ue

Mobilisation passive du genou selon les techniques de Maitland

Figure 6. Soulèvement de la patella. Le thérapeute enserre la

patella entre ses pouces et ses index et réalise une extension

inclinaison radiale des poignets en prenant appui avec les bords

médiaux de la main respectivement sur le fémur et sur le tibia.

La patella est soulevée rythmiquement. On peut ajouter à ce

soulèvement des mobilisations vers le dedans, le dehors, le

haut, le bas ou en diagonale.

Figure 7. Compression de la patella. La patella est maintenue

entre la première commissure de la main gauche. Le talon de la

main droite est placé sur la face antérieure de la patella. Les

mobilisations oscillatoires seront douces au début, le thérapeute

étant à l’écoute des réactions du patient. Si la mobilisation est

indolore, elle peut être plus vigoureuse, mais toujours adaptée en

fonction notamment des algies. Un coussin peut être placé sous

le genou si l’on veut faire varier le point d’impact.

Figures 8 et 9. Une main (croix) est placée sur le côté de la patella et l’empêche de glisser latéralement en la repoussant légèrement.

L’éminence thénar de l’autre main (flèche) va appuyer rythmiquement sur le bord antéro-latéral ou antéro-médial pour provoquer le

mouvement oscillatoire de roulis. Le mouvement peut se faire de façon répétée d’un côté ou être alterné d’un côté puis de l’autre.

Figures 10 et 11. L’éminence thénar d’une main (croix) est placée au dessus de la base (bord supérieur) ou au dessous de l’apex

(bord inférieur) de la patella et l’empêche de glisser vers le haut ou le bas en la repoussant légèrement. L’éminence thénar de l’autre

main (flèche) va appuyer rythmiquement sur le bord inférieur ou supérieur pour provoquer le mouvement oscillatoire de roulis. Le

mouvement peut se faire de façon répétée d’un coté ou être alterné d’un coté puis de l’autre.

Page 4: Mobilisation Passive Du Genou

24 Kinesither Rev 2009;(90):21-30

Kin

ésith

érap

iela

revu

e

Pratique

les mouvements transversal médial et latéral (figures 12 et 13),les mouvements longitudinaux (figures 14-17) et les mouve-ments de rotation (figures 18 et 19). Lors des mouvements lon-gitudinaux, une main va guider le mouvement effectué par letalon de l’autre main (figures 14-17). Pour les mouvements lon-gitudinaux craniaux, les prises sont inversées.

Articulation fémoro-tibialeMouvements accessoiresIls sont au nombre de 4, nous distinguons le mouvementlongitudinal en sens caudal (figures 20 et 21), le mouvementantéro-postérieur (figures 22-24), le mouvement postéro-antérieur (figures 25-27) et le mouvement transverse mé-dial (figure 28) et latéral. Pour le mouvement transverselatéral, les prises sont inversées. Le talon de la main droiteest placé sur la tubérosité médiale du tibia. Le talon de lamain gauche, sur le condyle fémoral latéral. Ces mouve-ments accessoires seront testés et employés dans différentsdegrés de flexion et d’extension.Selon une même logique, nous réalisons les mouvementsde roulement (figures 29-32).

Ge

ste

pra

tiq

ue

Figures 12 et 13. Dans le mouvement transversal médial, les doigts sont fixes et les pouces mobilisateurs. Dans le mouvement

transversal latéral, les pouces sont fixes et les index mobilisateurs. On peut aussi, réaliser cette manœuvre avec les pouces en se

plaçant du côté controlatéral.

Figure 14. Détail des prises : la première commissure de la

main droite enserre la partie inférieure de la patella, elle servira

de guide au talon de la main gauche placé contre son bord

supérieur et qui va imprimer le mouvement en sens caudal.

Figures 15, 16, 17. Mouvements longitudinaux caudaux (pure et

en diagonale) les deux mains se déplacent de concert par une

translation du corps du thérapeute.

Page 5: Mobilisation Passive Du Genou

25Kinesither Rev 2009;(90):21-30

Kin

ésith

érap

iela

revu

e

Pratique

Ge

ste

pra

tiq

ue

Mobilisation passive du genou selon les techniques de Maitland

Figures 18 et 19. La patella est enserrée entre les commissures des deux mains du thérapeute.

Figures 20 et 21. Glissement caudal en décubitus ventral grade II à IV et glissement caudal en décubitus dorsal grade II à IV. Ce mouvement

est souvent employé avec d’autres mouvements comme la rotation. Il peut également se réaliser sujet assis en bord de table, jambe pendante.

Figures 22, 23 et 24. Grade II et III le genou est en flexion à

environ 70°, le pied reposant sur la table. Si on réalise ce

mouvement avec le genou fléchi à plus de 70°, la jambe est

placée sous l’aisselle du thérapeute. Au grade IV le talon de la

main, placé sur la face antérieure du tibia le plus près possible

de l’interligne, exerce le mouvement antéro-postérieur. Ce

mouvement de glissement est employé pour récupérer le

mouvement physiologique de flexion [2, 7].

Page 6: Mobilisation Passive Du Genou

26 Kinesither Rev 2009;(90):21-30

Kin

ésith

érap

iela

revu

e

Pratique

Ge

ste

pra

tiq

ue

Figures 25, 26, 27. Le mouvement de glissement postéro-

antérieur est employé pour récupérer le mouvement

physiologique d’extension [2] [7]. Au grade II la mobilisation se

fait avec les pouces, la jambe reposant sur la cuisse du

thérapeute. Aux grades III et IV c’est le talon de la main, placé

sur la jambe près de l’interligne, qui mobilise celle-ci. En

fonction de l’amplitude d’extension, la jambe du sujet reposera

sur la cuisse du thérapeute placée sur la table ou en dehors. En

fin de récupération de l’extension le sujet sera installé en

décubitus dorsal, une serviette placée sous la partie proximale

de la jambe près de l’interligne. On réalisera alors un

glissement antéro-postérieur du fémur entraînant indirectement

un glissement postéro-antérieur du tibia.

Figure 28. Pour le mouvement transverse médial du tibia sur le

fémur, le talon de la main gauche est placé sur la tubérosité

latérale du tibia. Le talon de la main droite sur le condyle

fémoral médial. Les deux avant-bras du thérapeute sont

parallèles. Celui-ci exerce deux forces qui tendent à rapprocher

ses avant-bras.

Figure 29. Représentation du glissement et du roulement d’une

surface convexe sur une surface concave. Le mouvement

physiologique de flexion ou d’extension du genou est une

combinaison des deux mouvements accessoires.

Figure 30. Pour réaliser un mouvement de roulement pur, il est

nécessaire d’exercer une force proximale qui empêche le

glissement. Le couple de force entraîne des déplacements,

aussi bien proximaux que distaux de quelques millimètres et est

exercé à la limite de l’amplitude articulaire.

Page 7: Mobilisation Passive Du Genou

Mouvements physiologiquesNous ne décrirons pas les mouvements de flexion et d’ex-tension, les prises étant connues de tous. Nous ne décri-rons que les mouvements de rotation médiale (figures 33 et34) et de rotation latérale (figures 35 et 36).

Les rotations peuvent également être réalisées le patientassis en bord de table, genou fléchi à 90°. Le thérapeuteexerce un couple de rotation au niveau du pied ou in-duit le mouvement par l’intermédiaire d’une prise bi-malléolaire.

27Kinesither Rev 2009;(90):21-30

Kin

ésith

érap

iela

revu

e

Pratique

Ge

ste

pra

tiq

ue

Mobilisation passive du genou selon les techniques de Maitland

Figure 32. Roulement en extension. Les deux mains effectuent

des mouvements oscillatoires de petite amplitude en sens

opposé. Dans notre exemple c’est une fin de récupération

d’amplitude d’extension.

Figure 31. Roulement en flexion. Ce roulement peut se faire à

différents angles de flexion/extension. En général (dans le cas

d’une récupération d’amplitude) il est pratiqué près de la

limitation. Dans notre exemple le roulement est effectué en

début de récupération de l’amplitude de flexion.

Figure 34. La cuisse du patient est stabilisée par la jambe du

thérapeute. Celui-ci enserre de ses deux mains les malléoles du patient.

Cette prise permet d’induire une rotation associée à une décoaptation.

Elle est également employée en cas de douleur de la cheville ou du pied.

Figure 33. La cuisse du patient est stabilisée par une prise

thoraco-brachiale. Les prises, sur le bord médial du talon et sur

le bord latérale de l’avant pied, permettent d’exercer un couple

de rotation entraînant la rotation médiale du genou.

Figures 35 et 36. Les prises au niveau du pied sont inversées par rapport à celles de la rotation médiale. Elles sont identiques au

niveau des malléoles.

Page 8: Mobilisation Passive Du Genou

Les rotations du genou peuvent être réalisées à distancepar adduction et abduction de hanche (figures 37- 40).Ces mouvements sont souvent combinés à un glissementantéro-postérieur et une flexion lors de la rotation médialeet à un glissement postéro-antérieur et une extension lorsde la rotation latérale.

Mouvements combinésLes mouvements combinés associent l’extension abductionet l’extension adduction (figures 41 et 42), la flexion/abduc-tion et la flexion/adduction (figures 43 et 44) et l’étirement,en flexion, de l’appareil extenseur (figure 45).

28 Kinesither Rev 2009;(90):21-30

Kin

ésith

érap

iela

revu

e

Pratique

Ge

ste

pra

tiq

ue

Figures 37, 38 et 39. Le mouvement de rotation du genou est

induit par une adduction de hanche pour la rotation latérale et

par une abduction de hanche pour la rotation médiale. Le

thérapeute maintient la jambe sous son aisselle et enserre le

tibia à sa partie proximale. Les pouces se trouvent sur la face

antérieure du tibia de chaque côté de la tubérosité tibiale et les

doigts à la partie postérieure. Le thérapeute amène la cuisse en

adduction tout en maintenant la tubérosité tibiale au zénith. Il

est important que la jambe reste bien parallèle au plan sagittal.

Figure 40. Cette figure illustre la rotation du genou par abduction

et adduction de hanche. On voit que l’orientation de la jambe et

du pied reste la même quelle que soit la position de la hanche.

Page 9: Mobilisation Passive Du Genou

29Kinesither Rev 2009;(90):21-30

Kin

ésith

érap

iela

revu

e

Pratique

Ge

ste

pra

tiq

ue

Mobilisation passive du genou selon les techniques de Maitland

Figures 41 et 42. Grade II à IV. Le thérapeute enserre le segment jambier près de l’interligne articulaire. Les pouces sont placés sur

la face antérieure du tibia, les doigts à la face postérieure pour exercer le mouvement oscillatoire d’extension du genou. Une

poussée de l’éminence thénar gauche vers le dedans ou de l’éminence thénar droite vers le dehors permettra d’y associer

l’abduction ou l’adduction.

Figure 45. Le genou du patient est maintenu à la limite de

l’amplitude de flexion. Sa jambe est placée entre les jambes du

thérapeute ce qui lui permet d’augmenter l’étirement. Une main

stabilise la patella, le talon de l’autre main, placé sur son bord

supérieur, imprime des étirements oscillatoires dans le sens

caudal. En pliant rythmiquement les genoux de façon synchrone

à la poussée du talon de la main sur le bord supérieur de la

patella le thérapeute augmente l’étirement.

Figures 43 et 44. Le mouvement oscillatoire est effectué selon une diagonale. Le tibia est fermement maintenu, par une prise au

niveau du pied, en rotation médiale pour la flexion/abduction et en rotation latérale pour la flexion/adduction. La main placée au

niveau du genou empêche tout mouvement de rotation de hanche.

Page 10: Mobilisation Passive Du Genou

30 Kinesither Rev 2009;(90):21-30

Kin

ésith

érap

iela

revu

e

Pratique

ConclusionLa richesse des manœuvres de mobilisation spécifique dé-crites permet de récupérer rapidement les amplitudes ar-ticulaires sur un genou enraidi. La douleur [8] étant sou-vent associée à la raideur, il appartient au thérapeute dechoisir dans un premier temps les mouvements les plus in-dolores répertoriés lors du bilan (en général les mouve-ments accessoires). Secondairement il ira solliciter lesmouvements douloureux en choisissant le grade de mou-vement pour ne pas éveiller une douleur excessive. Lenombre de répétition, la longueur de la séance, le choixdes techniques seront perpétuellement adaptés en fonctiondes réactions du sujet évaluées au cours de la séance et lelendemain. La douleur en réaction au traitement peut êtreminimisée par l’emploi de mouvements de grande ampli-tude exercés dans des secteurs de course de même direc-tion mais qui précèdent l’amplitude douloureuse [1]. ■

R E F E R E N C E S1. Maitland G.D. Articulations périphériques. Evaluation, examen et

traitement par le mouvement passif. Payot, Lausanne 1988.

2. Gray H. Anatomy of human body. Warwick and Williams.Longmans, London 1973.

3. Callens C. Concept Maitland et coxo-fémoral. Kinesither Rev2006;54:13-8.

4. Dufour M, Pillu M. Biomécanique Fonctionnelle. Masson, Paris 2005, 171.

5. Kapandji IA. Physiologie articulaire. Tome 2 Membre inférieurcinquième édition. Maloine Paris 2004:112-13.

6. Petty NJ. Neuromusculoskeletal examination and assessment.Third edition Elsevier Edinburgh 2006:361-2.

7. Kaltenborn FM. Thérapie manuelle pour les articulations desmembres. Maloine Paris 1984:19-24.

8. Callens C. Savoir caractériser la douleur en vue d’une mobilisa-tion. Kinésithérapie les annales 2002;(1):18-9.

Ge

ste

pra

tiq

ue