Mémoire De la des

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Mémoire De la réduction des gaz à effet de serre à l’indépendance énergétique du Québec Présenté à la Commission sur les enjeux énergétiques du Québec 10 octobre 2013

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Mémoire  

De la réduction des gaz à effet de serre à l’indépendance énergétique du Québec  Présenté à la 

Commission sur les enjeux  énergétiques du Québec 10 octobre 2013  

 

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LA FÉDÉRATION QUÉBÉCOISE DES MUNICIPALITÉS  Fondée en 1944, la Fédération québécoise des municipalités (FQM) s’est établie comme un acteur  crédible qui, par  ses actions,  vise  constamment à défendre  l’autonomie du milieu municipal et à favoriser le développement de l’ensemble des régions du Québec. 

Comptant plus de 1000 municipalités locales et MRC membres, la FQM s’appuie sur une force  de  7000 élus.  Ses  structures  décisionnelles  et  consultatives,  dont  son  conseil d’administration,  ses  cinq  commissions  permanentes  et  son  assemblée  des MRC,  lui permettent  de  prendre  des  positions  visant  le  développement  durable  du  territoire québécois.   MISSION 

 

Représenter  les  intérêts  des municipalités  locales  et  régionales  en  assumant  un leadership politique et stratégique. 

Soutenir les municipalités dans leurs champs de compétence actuels et futurs. 

Conjuguer les forces des territoires ruraux et urbains pour assurer le développement durable des régions du Québec. 

 VISION  

La Fédération québécoise des municipalités est le leader politique et stratégique des municipalités  locales  et  régionales,  la  source  de  référence  et  l’interlocuteur incontournable  en matière  de  questions municipales,  et  ce,  en  cohésion  avec  les intérêts de ses membres et la diversité des territoires. 

 VALEURS 

 

La concertation dans l’action 

Le respect de la diversité des territoires 

La qualité des interventions et des services 

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TABLE DES MATIÈRES 

INTRODUCTION ..................................................................................................... 2 

1  SECTEUR ÉNERGÉTIQUE DU QUÉBEC ............................................................... 4 

1.1  Constats sur le secteur énergétique du Québec vu par le groupe  de travail sur le milieu rural comme producteur d’énergie ..................... 4 

2  ENCADREMENT LÉGISLATIF EN ÉNERGIE .......................................................... 6 

3  LA GESTION DU TERRITOIRE ET DES RESSOURCES ÉNERGÉTIQUES .................. 7 

3.1  L’aménagement du territoire ................................................................. 7 

3.2  Les filières d’énergie renouvelables ........................................................ 8 

3.2.1  La petite hydraulique ......................................................................... 9 

3.2.2  L’énergie éolienne ........................................................................... 11 

3.2.3  Biomasse forestière ........................................................................ 13 

3.3  Les filières d’énergie non renouvelable ................................................ 15 

3.3.1  Exploitation du pétrole et du gaz de schiste ................................... 15 

3.3.2  Transport du pétrole et du gaz se schiste ....................................... 16 

4  EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE ............................................................................. 17 

5  GAZ À EFFET DE SERRE ET LA LUTTE CONTRE CHANGEMENT CLIMATIQUE .... 18 

6  DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE DU QUÉBEC ET DE SES RÉGIONS ................ 19 

6.1  Les redevances énergétiques ................................................................ 19 

6.2  Surplus accumulé d’énergie .................................................................. 20 

6.2.1  Agriculture ....................................................................................... 21 

6.2.2  Électrification du transport ............................................................. 21 

6.3  Fonds communautaire de développement de l’énergie renouvelable .. 21 

CONCLUSION ....................................................................................................... 23 

RÉSUMÉ DES RECOMMANDATIONS ..................................................................... 24 

    

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INTRODUCTION 

Le  secteur  énergétique  est  en mutation  depuis  une  dizaine  d’années  au Québec,  en Amérique  du  Nord  et  ailleurs  dans  le  monde.  Avec  l’utilisation  des  ressources énergétiques  comme  levier  de  développement  économique  par  les  communautés,  la lutte  contre  les  changements  climatiques,  l’augmentation  du  prix  du  pétrole  et  les bouleversements  associés  à  l’exploitation  des  hydrocarbures  non  conventionnels,  les élus municipaux  doivent  plus  que  jamais  prendre  position  sur  la  nouvelle  politique énergétique du Québec.  

Au  siècle dernier,  la production d’électricité par  le biais de  l’exploitation du potentiel hydraulique  du  territoire  québécois,  a  été  l’une  des  plus  importantes  sources  de développement  économique  que  le  Québec  n’ait  jamais  connu.  Cette  exploitation  a permis  l’émergence de plusieurs  entreprises et  industries  sur  lesquelles  s’appuient  le développement du Québec et celui de plusieurs de ses collectivités. 

Étant  donné  le  potentiel  de  bénéfices  économiques,  sociaux  et  environnementaux significatifs de  l’énergie  verte,  son développement  au Québec  a  attiré  l’attention des communautés rurales en général. À cet égard, les modèles européens, notamment, ont montré que l’énergie verte peut être développée avec une participation importante des communautés rurales; des modèles similaires sont aussi en émergence en Amérique du Nord et au Canada par le désir des populations locales de bénéficier du développement de  l’énergie verte. Pour  la FQM,  faire  reposer  la politique énergétique  sur  les projets communautaires  constitue  la  meilleure  option  pour  une  acceptabilité  sociale  des projets.  

L'importance  du  secteur  énergétique  pour  les  communautés  rurales  et  le développement du Québec n'est plus à démontrer. Aujourd'hui, il est considéré par les élus municipaux comme un service essentiel  indissociable du développement social et économique pour  les régions du Québec quand  ils songent à son climat rigoureux et à son vaste territoire.  

Le 4  juillet dernier,  la ministre des Ressources naturelles, Mme Martine Ouellet, rendait public  un  document  de  consultation  sur  les  enjeux  énergétiques  du  Québec :  de  la réduction des gaz à effet de serre à l’indépendance énergétique du Québec.  

La Fédération québécoise des municipalités (FQM) se réjouit de  la mise sur pied d’une consultation  publique  sur  les  enjeux  énergétiques  du  Québec.  Cette  annonce  était attendue depuis  l’annulation par  le gouvernement du programme de minicentrales de 50 mégawatts et moins. 

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L’énergie  renouvelable  est  une  énergie  verte  et  nous  appuyons  sans  réserve  son développement.  La mise  en  valeur  de  son  potentiel  doit  cependant  respecter  deux objectifs fondamentaux : 

optimiser  les  retombées  économiques  régionales,  particulièrement  dans  les régions rurales; 

respecter les communautés et l’environnement. 

L’énergie, principale assise socio‐économique dans plusieurs  territoires  ruraux, occupe une place stratégique dans  les préoccupations quotidiennes des élus municipaux et de leurs citoyens. Depuis plusieurs années, et à maintes reprises, les communautés rurales ont revendiqué auprès des gouvernements, plus de pouvoir en région afin de prendre réellement en main  leur propre développement. Plus précisément, notre  réflexion sur les  enjeux  énergétiques  traduit  le  désir,  la  volonté  et  la maturité  des  communautés rurales à relever le défi de la décentralisation appliquée aux ressources naturelles, leurs gestions durables et l’occupation dynamique du territoire. 

C’est  dans  ce  contexte  que  notre  fédération  souhaite  intervenir  pour  rappeler  au gouvernement et aux  intervenants  les principes et  les avenues que doit emprunter  la future politique énergétique du Québec afin qu’elle puisse constituer un réel moteur de développement et d’enrichissement pour le Québec et ses régions. 

La  FQM  se  réjouit  du  dévoilement  de  la  Politique  économique  du Québec  ‐  Priorité emploi, annoncée le 7 octobre 2013 par la première ministre et le ministre des Finances, notamment de la mesure qui permet l’utilisation des surplus d’électricité pour mobiliser immédiatement  des  moyens  importants  afin  de  créer  des  emplois  et  une  richesse durable. En  rendant disponible 50 TWh pour  les prochaines  années, dans  le  cadre de l’offre tarifaire investissements‐emplois, le gouvernement du Québec permettra de bâtir une  économie  qui  s’appuie  sur  l’énergie  verte.  Ainsi,  nous  devons  maintenir  cet avantage économique pour le Québec. 

Nous ne manquons pas l’occasion de féliciter la ministre des Ressources naturelles pour le virage qu’elle entend faire prendre à la politique énergétique du Québec. Toutefois, il nous  semble  primordial  que  la  préoccupation majeure  de  la  future  politique  soit  de soutenir un modèle renforçant d’abord  le développement  local et réaffirmant  le milieu rural  comme  producteur  d’énergie.  À  cet  égard,  la  FQM  offre  sa  collaboration  au gouvernement pour participer aux travaux visant  l’élaboration de  la nouvelle politique énergétique du Québec. 

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1 SECTEUR ÉNERGÉTIQUE DU QUÉBEC 

Comme  le  document  de  consultation  sur  les  enjeux  énergétiques  du  Québec  le mentionne,  le  secteur  énergétique  est  en mutation  depuis  une  dizaine  d’années  au Québec,  en  Amérique  du Nord  et  ailleurs  dans  le monde.  Près  de  50 %  des  besoins énergétiques  du  Québec  sont  satisfaits  par  des  sources  d’énergie  renouvelable,  une situation qu’on ne rencontre nulle part ailleurs en Amérique du Nord. Cette énergie est majoritairement produite au Québec, ce qui en fait  le plus grand producteur d’énergie renouvelable en Amérique du Nord et un des plus  importants au monde. De plus, un millier d’entreprises  travaillent dans  le domaine de  l’énergie  au Québec,  tant dans  le secteur manufacturier que dans celui des services1. Dans ce contexte,  la FQM partage l’orientation de la Commission sur les enjeux énergétiques du Québec qui affirme que la nouvelle politique énergétique du Québec doit s’appuyer sur trois éléments importants : la production d’énergie et  l’approvisionnement,  l’utilisation de  l’énergie  ainsi que  ses répercussions sur l’environnement et le développement social et économique et qu’elle devra considérer les spécificités de l’énergie du Québec ainsi que les grandes tendances mondiales. 

1.1 Constats sur le secteur énergétique du Québec vu par le groupe de travail sur le milieu rural comme producteur d’énergie 

Dans  le cadre de  la Politique nationale de  la  ruralité, différents groupes de  travail ont été mis en place par le gouvernement du Québec, dont celui sur le milieu rural comme producteur  d’énergie.  Le mandat  de  ce  dernier  était  de  favoriser  la  production  et  la valorisation énergique dans les milieux ruraux au Québec. 

Le  groupe  de  travail  sur  le  milieu  rural  comme  producteur  d’énergie  a  publié  un important  rapport  en  avril  2011,  soulève  plusieurs  préoccupations  ayant  trait  à  la stratégie énergétique actuelle  (2006‐2015). Ainsi,  il mentionne qu’elle ne  favorise pas les  communautés  rurales.  Il  souligne que même  si  la  filière de  la biomasse  forestière représente  10 %  de  l’énergie  consommée  au  Québec,  soit  plus  que  le  charbon,  le nucléaire et  l’éolien réunis, elle est quasi absente de cette stratégie malgré qu’elle soit celle qui crée le plus d’emplois et de retombées économiques dans les milieux ruraux2.  

À  cet  égard,  il  nous  semble  primordial  que  la  préoccupation  majeure  de  la  future politique  soit  de  soutenir  un modèle  renforçant  d’abord  le  développement  local  et réaffirmant le milieu rural comme producteur d’énergie. 

1 MRN, 2013. Document de consultation de  la Commission sur  les enjeux énergétiques du Québec : De  la réduction des gaz à effet de serre à l’indépendance énergétique du Québec, p. 2. 2  MAMROT,  2011.  Rapport  du  Groupe  de  travail  sur  le  milieu  rural  comme  producteur  d’énergie :  L’énergie renouvelable, source naturelle de succès pour le développement rural, p. 26.

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Recommandation no 1 

La  FQM  recommande  au  gouvernement  de  réaffirmer  clairement  dans  la  nouvelle politique énergétique  le soutien d’un modèle  renforçant d’abord  le développement local et réaffirmant le milieu rural comme producteur d’énergie. 

Le groupe de  travail  sur  le milieu  rural comme producteur d’énergie ajoute que cette stratégie énergétique ne favorise pas la réduction de la dépendance au pétrole, qui est abordée uniquement en  termes  relatifs et non en  termes  réels. Un  tel objectif aurait pourtant l’avantage de valoriser les potentialités de développement des milieux ruraux. Ces remarques montrent que  l’actuelle stratégie énergétique ne suffira pas à endiguer les problèmes qu’engendrera  la dépendance aux sources non renouvelables d’énergie. Les potentialités énergétiques des milieux ruraux doivent donc être mises à contribution pour réduire la dépendance du Québec aux ressources non renouvelables. 

Un autre aspect soulevé par ce groupe de travail et qui n’est pas abordé dans l’actuelle stratégie énergétique est le faible contrôle des communautés rurales sur les ressources naturelles présentes sur leur territoire. Une partie du développement des milieux ruraux passe par une appropriation de leurs ressources naturelles et énergétiques. 

À cet égard, notre fédération trouve qu’il serait totalement inacceptable que la nouvelle politique énergétique ne fasse pas place à l’énergie renouvelable communautaire. Ainsi, nous pensons qu’elle devrait contenir un chapitre spécifique sur  l’énergie renouvelable communautaire afin de doter  les régions rurales des moyens nécessaires pour pouvoir prendre en  charge  leur propre développement énergétique  renouvelable. Ce  chapitre devrait établir les objectifs généraux et les moyens à privilégier pour : 

pérenniser à long terme les filières énergétiques renouvelables communautaires;  

mettre  à  la  disposition  des  communautés  rurales  une  partie  des  ressources énergétiques  du  domaine  public  (biomasse  forestière,  potentiel  éolien, potentiels hydroélectriques…), de manière à  ce qu’elles bénéficient d’un accès fiable, pratique et abordable aux ressources énergétiques de leur territoire.  

Conséquemment,  il  est  essentiel  que  l’on  retrouve  dans  ce  chapitre  les  conditions propices à un développement énergétique renouvelable dans les milieux ruraux. À titre d’exemple,  il  est  impératif  de  privilégier  la  formule  du  contrat  à  prix  fixe  (en  anglais « standard  offer  contract »  ou  « feed‐in  tarif »)  pour  le  bloc  communautaire  afin d’éliminer une concurrence néfaste entre municipalités.  

 

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Recommandation no 2 

Considérant que  les  filières énergétiques  renouvelables  sont  fortes en perspectives de développement local et régional, la FQM recommande au gouvernement de : 

réserver  un  chapitre  spécifique  sur  l’énergie  renouvelable  communautaire dans  la  future  politique  énergétique  du  Québec  afin  de  doter  les  régions rurales  de moyens  nécessaires  pour  pouvoir  prendre  en  charge  leur  propre développement énergétique renouvelable; 

privilégier  la  formule  du  contrat  à  prix  fixe  (en  anglais  « standard  offer contract » ou « feed‐in tarif ») pour le bloc communautaire afin d’éliminer une concurrence néfaste entre municipalités. 

2 ENCADREMENT LÉGISLATIF EN ÉNERGIE 

La Loi sur  les compétences municipales entrée en vigueur en  janvier 2006 permet aux MRC et municipalités de produire et de vendre de l’énergie par le biais d’un parc éolien, d’un barrage hydroélectrique ou par  le biais d’une chaufferie à  la biomasse  forestière, comme  indiqué par  l’interprétation des articles 4 et 14. Ainsi,  les municipalités  locales ou  régionales  de  comté  peuvent  exploiter  une  entreprise  d’énergie  seule  ou  en partenariat  avec  une  autre municipalité,  un  conseil  de  bande  ou  une  entreprise  du secteur privé. Elles peuvent détenir une participation majoritaire ou minoritaire dans un projet. 

De  l’avis  de  la  FQM,  cette  responsabilité  concorde  directement  avec  les  orientations gouvernementales  exprimées  notamment,  dans  sa  politique‐cadre  sur  l’occupation dynamique  du  territoire,  la  Loi  sur  la  décentralisation  en  élaboration  et  celle  de  la Politique  nationale  de  la  ruralité  qui  prônent  l’autonomie  et  la  prise  en  charge  des milieux ruraux ainsi que la reconnaissance des MRC et des municipalités locales comme principales intervenantes dans le développement socio‐économique.  

Plusieurs municipalités et MRC ont été des pionnières dans le développement de projets énergétiques.  Elles  se  sont  souvent  butées  à  des  règles  non  adaptées.  Toutefois, lorsqu’une MRC  ou  une municipalité  locale  veut  51 %  et  plus  des  parts  d’un  projet énergétique, les règles actuelles d’adjudication des contrats ne sont pas adaptées pour ce type de projets et la FQM souhaite que le gouvernement les revoie. Il en va de même pour l’adoption des règlements d’emprunt. 

Dans  ce  contexte,  la  FQM  souhaite  que  le MAMROT,  en  collaboration  avec  la  FQM, mette en place des mécanismes spécifiques d’octroi de contrats pour le développement énergétique. 

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Recommandation no 3 

Pour  permettre  la  réalisation  de  projets  énergétiques  communautaires,  la  FQM recommande  au  gouvernement  de  mettre  en  place  des  mécanismes  spécifiques d’octroi de contrats pour le développement énergétique. 

De plus, le total des participations financières et des cautions est limité au montant qui correspond  au  financement  nécessaire  à  la  mise  en  œuvre  d’une  installation  de production  d’énergie de  50 MW  et moins.  La  limite d’investissement  est  applicable  à chaque projet et à chacune des MRC ou des municipalités participantes. 

À  cet  effet,  la  FQM  demande  au  gouvernement  d’augmenter  les  participations financières et les cautions afin d’accroître les possibilités d’investissements des MRC et des municipalités dans des projets énergétiques communautaires, et ce, en supprimant le plafond de 50 MW et moins. 

Recommandation no 4 

Pour stimuler et soutenir le développement et la prospérité des collectivités rurales, la FQM recommande au gouvernement d’augmenter les participations financières et les  cautions  afin  d’accroître  les  possibilités  d’investissements  des  MRC  et  des municipalités dans des projets énergétiques communautaires, et ce, en supprimant le plafond de 50 MW et moins. 

3 LA GESTION DU TERRITOIRE ET DES RESSOURCES ÉNERGÉTIQUES 

3.1 L’aménagement du territoire 

Le  document  de  consultation  sur  les  enjeux  énergétiques  du  Québec  fait  de l’aménagement du  territoire un des enjeux majeurs auxquels est confronté  le  secteur énergétique.  Il  affirme  que  le  développement  territorial  a  inévitablement  des répercussions  sur  la  demande  énergétique  en  général,  sur  celle  du  secteur  des transports en particulier et que la structure des villes et des villages détermine en bonne partie les besoins de déplacement des résidents et les modes de transport nécessaires. Il ajoute  que  l’aménagement  du  territoire  et  l’écomobilité  sont  reconnus  parmi  les principaux  déterminants  de  l’utilisation  efficace  de  l’énergie  et  de  l’indépendance  à l’égard des énergies fossiles. 

La FQM soutient ce constat, mais croit important de moduler l’approche en fonction des réalités  des municipalités  urbaines  ou  rurales.  Par  ailleurs,  la  FQM  considère  que  les 

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municipalités locales et les municipalités régionales de comté (MRC) ont un rôle crucial à jouer dans l’utilisation efficace de l’énergie et de l’indépendance à l’égard des énergies fossiles.  Ainsi,  il  est  impératif  de  les  impliquer  activement  dans  la  nouvelle  politique énergétique du Québec. 

Plusieurs MRC et municipalités prennent actuellement une part active dans de petites centrales  hydroélectriques,  l’éolien  et  la  filière  de  la  biomasse  puisqu’elles  disposent déjà  d’un  pouvoir  en  vertu  du  Code  municipal  et  de  la  Loi  sur  les  compétences municipales.  

Cet  intérêt du milieu municipal va de soi :  il est responsable de son territoire, de son organisation  et  de  son  développement.  En  outre,  les  élus  municipaux,  à  titre  de représentants  de  la  population,  sont  des  leaders  de  leur milieu  et  contribuent  à  la synergie entre  les différents acteurs. Leurs  responsabilités commandent d’assurer une cohésion  dans  le  développement  de  leur milieu  et  d’en  assurer  la  rentabilité  sur  les plans  social,  environnemental  et  économique;  ce  qui  est  l’essence  même  du développement durable. 

Recommandation no 5 

Considérant  que  toute  planification  concernant  l’aménagement  du  territoire  et l’écomobilité est reconnue parmi les principaux déterminants de l’utilisation efficace de l’énergie et de l’indépendance à l’égard des énergies fossiles, la FQM recommande au gouvernement d’identifier clairement les municipalités locales et les MRC comme pilier dans la stratégie gouvernementale de réduction de la dépendance aux énergies fossiles. 

3.2 Les filières d’énergie renouvelables 

Au  31  décembre  2011,  la  capacité  de  production  d’électricité  au  Québec  atteignait 42 600 MW,  dont  près  de  40 000 MW  étaient  d’origine  hydraulique.  Le  reste  de  la capacité  de  production  provient  de  turbines  éoliennes,  de  centrales  thermiques  de cogénération  alimentées  au  biocombustible  ainsi  que  de  centrales  au  diesel  et  de centrales au gaz et au mazout  léger desservant  les réseaux autonomes ou utilisées en période de pointe ou en  cas de panne de  courant3. Néanmoins, pour que  ces  filières continuent  à  contribuer  à  l’essor  économique  du  Québec  et  de  ses  régions,  il  est essentiel  de  comprendre  la  situation  actuelle  pour  effectuer  des  changements  en profondeur. 

3 MRN, 2013. Document de consultation de  la Commission sur  les enjeux énergétiques du Québec : De  la réduction des gaz à effet de serre à l’indépendance énergétique du Québec, p. 15.

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3.2.1 La petite hydraulique 

La stratégie énergétique du Québec 2006‐2015, rendue publique  le 4 mai 2006, stipule que « le gouvernement croit opportun de laisser aux milieux intéressés la possibilité de développer  des  projets  de  centrales  hydroélectriques  de  50 MW  et  moins  dans  la mesure où  ils  sont appuyés par  le milieu, génèrent des bénéfices pour  leur  région et sont  sous  contrôle  de  la  communauté ».  Au moment  de  son  annonce,  cette mesure avait été saluée par  la FQM, d’autant plus qu’elle faisait l’objet d’une recommandation dans le mémoire sur l’énergie transmis au gouvernement par la FQM en 2005. 

Depuis,  la  FQM  n’a  cessé  de  faire‐valoir  à  plusieurs  reprises  que  les  minicentrales hydroélectriques  constituent  d’extraordinaires  opportunités  de  développement économique,  tout  en  produisant  une  énergie  verte  qui  respecte  les  principes  du développement durable (voir notamment les résolutions CA‐01‐03‐2007/3 et CA‐07‐06‐2007/27, adoptées par le conseil d’administration de la FQM en annexe 1). Par ailleurs, plusieurs communautés ont développé des projets et  investi des sommes  importantes afin  de  déposer  des  projets.  Ces mêmes  communautés  ont  également  déployé  des énergies pour assurer l’acceptabilité sociale. 

Le 30 juin 2010, Hydro‐Québec retenait 13 projets pour un total de 150 MW. À ce jour, quatre  centrales  sont  en  exploitation  (48,2 MW),  deux  projets  ont  été  abandonnés (2,3 MW) tandis qu’un dernier projet de 16 MW est en voie de réalisation4. 

Ces dernières années,  le débat environnemental portant notamment, sur  l’exploitation des  petites  centrales  hydroélectriques,  a  été  l’occasion  pour  certains  groupes  de manifester une position à  l’encontre de ces projets.  Invoquant  les surplus d’électricité dont  le Québec  dispose  et  la  nécessité  de  protéger  nos  rivières,  le  5 février 2013,  le gouvernement a mis fin à l’octroi des forces hydrauliques du domaine de l’État pour les six  autres  projets  dont  le  développement  était  moins  avancé.  Selon  la  FQM,  cette position  place  en  opposition  plutôt  qu’en  appui  à  l’objectif  de  développement économique  et  d’enrichissement  que  poursuivent  les  communautés  locales  et régionales. 

Aussi, notre fédération ne comprend toujours pas la logique du gouvernement en ce qui concerne  la  fin  du  programme  des  petites  centrales  puisque  la  question  du  surplus d’électricité  ne  date  pas  d’hier  et  que  même  la  première  ministre,  madame Pauline Marois,  a  affirmé  qu’il  permettra  au  Québec  d’électrifier  les  transports  et d’attirer  des  entreprises.  Encore  récemment, madame Marois  rappelait  cet  avantage économique  qu’a  le Québec. De  surcroît,  les  surplus  actuels  sont  considérés  comme 

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négligeables puisqu’il suffirait qu’une aluminerie s’installe au Québec pour les éliminer5. D’ailleurs,  la première ministre précisait, à  l’occasion du Forum économique de Davos en  janvier dernier, qu’elle ne voyait pas négativement  les surplus d’électricité d’Hydro‐Québec,  et  même  qu’ils  constituaient  une  opportunité.  Mme Marois  allait  jusqu’à affirmer qu’ils étaient disponibles pour attirer au Québec des investissements et, qu’en ce sens, il s’agissait d’un avantage comparatif dont le Québec devait se servir. De plus, la citation de M. Jean‐Paul Gagné dans le journal Les Affaires du 16 février 2013, « c’est sur l’hydroélectricité  que  le  Québec  doit  bâtir  l’essentiel  de  sa  politique  énergétique » corrobore  notre  démarche  pour  le  maintien  des  petites  centrales  hydroélectriques. Aussi, nous  tenons à rappeler que  la question des surplus d’électricité est  théorique à moyen terme, car une reprise économique plus vigoureuse que prévu pourrait changer la donne très rapidement.  

Le dévoilement de  la Politique économique du Québec  ‐ Priorité emploi, annoncée  le 7 octobre 2013  par  la  première ministre  et  le ministre  des  Finances,  corrobore  que l’utilisation  des  surplus  d’électricité  comme  une mesure  phare  permet  de mobiliser immédiatement  des  moyens  importants  afin  de  créer  des  emplois  et  une  richesse durable.  D’ailleurs,  le  gouvernement  rend  disponible  50TWh  pour  les  prochaines années, dans le cadre de l’offre tarifaire investissements‐emplois. 

Devant  la  pluralité  des  enjeux  ayant  trait  à  l’occupation  dynamique  du  territoire,  le gouvernement doit adresser un  signal  fort aux partenaires municipaux et aux  régions qui militent en faveur du développement énergétique renouvelable comme moteur de croissance économique pour les communautés locales. Surtout, qu’il s’agit de la filière la plus écologique et économique pour le Québec si l’on tient compte du fait : 

qu’elle  requiert  le moins d’investissements d’entretien pendant  la vie utile des installations; 

que  les  actifs  sont  remis  à  l’État  après une période maximale de  location des forces hydrauliques; 

que ces actifs vont s’ajouter au bloc patrimonial et contribuer à  la stabilisation des coûts d’énergie aux citoyens. 

À cet égard, la FQM souhaite que la prochaine révision de la politique énergétique soit l’occasion  pour  le  gouvernement  de  relancer  l’octroi  des  forces  hydrauliques  du domaine de  l’État pour que  les  six projets annulés  suivent  leur cheminement et aussi pour que cette  filière contribue à permettre aux communautés de prendre en charge 

4 MRN, 2013. Document de consultation de  la Commission sur  les enjeux énergétiques du Québec : De  la réduction des gaz à effet de serre à l’indépendance énergétique du Québec, p. 16.   5 GAGNÉ,  Jean‐Paul.  « C’est  une  erreur  de mettre  fin  au  programme  des  petites  centrales »  Journal  Les  Affaires, 16 février 2013.

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leur développement en misant sur une ressource propre et renouvelable présente sur leur territoire.  

Recommandation no 6 

La FQM recommande au gouvernement de relancer le programme d’octroi des forces hydrauliques du domaine de  l’État pour que  les six projets communautaires annulés suivent leur cheminement. 

Recommandation no 7 

La  FQM  recommande  au  gouvernement  de  favoriser  les  communautés  rurales  qui misent  sur  une  ressource  propre  et  renouvelable,  notamment  l’hydroélectricité présente sur leur territoire pour prendre en charge leur développement pour la mise en place d’un programme permanent. 

Considérant  que  ces  projets  contribuent  à  la  diversification  de  l’utilisation  des ressources naturelles et contribuent à la revitalisation du territoire, il importe aussi que la prochaine politique énergétique du Québec  inclue  la création de richesse collective, notamment par le soutien des communautés locales et régionales. À cet égard, la FQM demande au gouvernement de  réserver  ce  créneau de 50 MW et moins, uniquement aux  communautés  locales,  tout  en  favorisant  les  regroupements  publics  pour  la réalisation de  ces projets. De  cette  façon,  les  communautés  locales bénéficieront des nouveaux montants d’argent neuf et seront à même de profiter de  la richesse de  leurs ressources énergétiques. 

Recommandation no 8 

Pour stimuler et soutenir le développement et la prospérité des collectivités rurales, la FQM recommande au gouvernement de réserver le créneau de 50 MW et moins en hydroélectricité  uniquement  aux  communautés  locales,  tout  en  favorisant  les regroupements publics pour la réalisation de ces projets. 

3.2.2 L’énergie éolienne 

Le développement d’une  filière éolienne au Québec a permis  la  création de plusieurs entreprises  dans  le  secteur  de  la  fabrication,  particulièrement  dans  la  région  de  la Gaspésie et du Bas‐Saint‐Laurent, ou dans  le secteur des services, soit  la  recherche et développement, la conception, la maintenance, etc6. 

6 MRN, 2013. Document de consultation de  la Commission sur  les enjeux énergétiques du Québec : De  la réduction des gaz à effet de serre à l’indépendance énergétique du Québec, p.70. 

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De nombreux projets en éolien ont fait appel au leadership des élus et des intervenants locaux.  Ils  ont permis notamment de  stimuler  et de  soutenir  le développement  et  la prospérité des  collectivités, d'assurer  la qualité de vie des  citoyens et de  renforcer  le pouvoir d'attraction des régions. La filière éolienne est donc une des pierres d’assise du développement des territoires ruraux, notamment pour  la région de  la Gaspésie et du Bas‐Saint‐Laurent.  

La  FQM  est  donc  favorable  au  développement  de  l’énergie  éolienne,  tant  dans  une perspective  économique qu’écologique. Deux  conditions  ont  cependant  été précisées pour l’appui à des initiatives de développement de cette filière par la FQM : 

maximiser les retombées économiques communautaires et régionales; et  

respecter l’environnement et les communautés à proximité desquelles les parcs éoliens seront installés. 

Aussi,  la  FQM  s’est  réjouie  que  le  10 mai  dernier,  le  gouvernement  annonçait l’attribution de 800 MW pour de nouveaux projets éoliens parce que la poursuite de la mise en valeur de  la  ressource éolienne pour  la production d’électricité permettra de maintenir  et  de  créer  des  emplois  dans  les  différentes  régions  du  Québec  tout  en enrichissant le savoir‐faire acquis dans ce domaine. 

Dans ce contexte,  la FQM est en accord avec  la Commission afin que  le gouvernement assure un rythme d’implantation des nouvelles capacités de production de même qu’un niveau  total  de  production  qui  permettront  non  seulement  le  développement  à  long terme de toute  la filière  industrielle éolienne au Québec, mais aussi  la possibilité pour celle‐ci de se tailler une place plus importante sur les marchés d’exportation. 

La  FQM  croit  que  le  gouvernement  devrait  miser  prioritairement  sur  les  projets communautaires pour atteindre ces objectifs. 

Recommandation no 9 

La  FQM  recommande  au  gouvernement  de  se  doter  d’objectifs  clairs  et  précis prévoyant  le développement continu de nouveaux projets éoliens dans  la prochaine politique énergétique afin d’assurer  le développement à  long  terme de  toute  cette filière industrielle et manufacturière au Québec. 

Recommandation no 10 

La  FQM  recommande  au  gouvernement  de  miser  prioritairement  sur  les  projets communautaires pour atteindre ces objectifs. 

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De  plus,  il  doit  maintenir  les  règles  de  contenu  régional :  « La  maximisation  des retombées économiques en matière d’emplois ou d’investissements manufacturiers dans la MRC de Matane et dans la région administrative de la Gaspésie–Îles‐de‐la‐Madeleine doit se  traduire par  la réalisation de dépenses, excluant  l’installation des éoliennes, ou d’investissements  manufacturiers  correspondant  à  un  minimum  de  30 %  des  coûts globaux,  excluant  l’installation  des  éoliennes,  d’une  production  d’énergie  éolienne équivalente à 250 MW » 7 dans  la prochaine  stratégie énergétique du Québec afin de maintenir  la  concurrence entre  les  firmes pour  s’assurer de maximiser  les  retombées économiques régionales. 

Recommandation no 11 

Demander  au  gouvernement  de maintenir  les  règles  de  contenu  régional  dans  la prochaine stratégie énergétique du Québec afin de maintenir la concurrence entre les firmes pour s’assurer de maximiser les retombées économiques régionales. 

3.2.3 Biomasse forestière 

La  filière  biomasse  forestière  s’est  développée,  au  cours  des  dernières  années,  pour prendre  aujourd’hui  un  créneau  intéressant  et  important  au  niveau  des  énergies propres et renouvelables, et ce, sur l’ensemble du Québec. 

La  FQM  a  sensibilisé  depuis  quelques  années  le  gouvernement  à  l’importance  de maximiser  les retombées  locales de  la valorisation de  la biomasse forestière en faisant notamment,  la  promotion  de  la  filière  énergétique  du  chauffage  des  bâtiments commerciaux et institutionnels avec cette ressource renouvelable. 

Le  chauffage  à  la  biomasse  permettrait  de  diminuer  en  partie  les  besoins  de consommation d’électricité pendant  la période critique de pointe hivernale et ainsi de diminuer  les  pointes  de  puissance.  En  effet,  certains  bâtiments  pourraient  être dorénavant  chauffés  à  la  biomasse  plutôt  qu’à  l’électricité,  autant  pour  le  chauffage principal que pour celui d’appoint. 

Les milieux  ruraux  ont  certaines  vulnérabilités  par  rapport  à  la  hausse  du  prix  des énergies  fossiles, car  ils sont  très dépendants à  leur égard. Mais  la hausse des prix de l’énergie  rendra  vraisemblablement  rentables  bon  nombre  d’énergies  renouvelables dont sont dotés  les territoires ruraux, notamment  la biomasse forestière. De nouveaux créneaux municipaux ayant trait à l’utilisation de la biomasse forestière sont sur le point de se réaliser et représentent une belle occasion à saisir8. À cet égard, il souhaite que les 

7 Gazette officielle du Québec, 12 novembre 2008, 140o année, no 46, partie 2, p 5907. 8  MAMROT,  2011.  Rapport  du  Groupe  de  travail  sur  le  milieu  rural  comme  producteur  d’énergie :  Ll’énergie renouvelable, source naturelle de succès pour le développement rural, p. 31. 

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collectivités rurales utilisent cette  filière de  la biomasse pour diversifier  leur économie et tirer parti des nouvelles tendances sur le plan énergétique.  

Comme  nous  l’avons  mentionné  précédemment,  même  si  la  filière  de  la  biomasse forestière  représente  10 %  de  l’énergie  consommée  au  Québec,  soit  plus  que  le charbon,  le  nucléaire  et  l’éolien  réunis,  elle  est  quasi  absente  dans  la  stratégie énergétique  du  Québec,  malgré  qu’elle  soit  celle  qui  crée  le  plus  d’emplois  et  de retombées économiques dans les milieux ruraux.  

Ainsi, pour  la FQM,  il est  important que  le gouvernement du Québec prévoie dans  sa future politique énergétique les conditions nécessaires afin que la filière de la biomasse forestière  se  traduise en  réels  leviers de développement pour  le milieu  rural et aussi qu’elle contribue au contrôle et à la réduction des GES. 

Selon  le  groupe  de  travail  sur  le  milieu  rural  comme  producteur  d’énergie,  le remplacement  de  l’électricité  dans  le  chauffage  par  le  bois‐énergie,  avec  des technologies adaptées et plus propres que les systèmes actuels, limiterait les émissions de GES en  atténuant  la demande de pointe du  réseau électrique d’Hydro‐Québec en période hivernale. Il souligne que  les besoins  lors des pointes de demande d’électricité entraînent  notamment,  l’importation  d’électricité  produite  aux  États‐Unis  à  partir  de sources  non  renouvelables  comme  les  centrales  thermiques  (au  charbon  ou  au  gaz naturel) et nucléaires. 

Recommandation no 12 

La FQM recommande au gouvernement de faire une place à  la filière de production de  chaleur à partir de  la biomasse dans  la  future  stratégie énergétique du Québec pour : 

substituer les énergies fossiles; 

réduire nos émissions de GES en  favorisant  les équipements de  combustion du bois écoénergétique; 

améliorer  l’autonomie  et  la  sécurité  énergétique  des  régions  et  des  milieux ruraux; 

favoriser la création d’emplois et l’activité économique des régions du Québec; 

diminuer la vulnérabilité économique des communautés, commerces et industries face aux soubresauts des prix des énergies fossiles.  

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3.3 Les filières d’énergie non renouvelable 

Comme  le mentionne  le  document  de  la Commission  sur  les  enjeux  énergétiques  du Québec, le Québec dépend des hydrocarbures pour satisfaire à plus de 50 % ses besoins en énergie malgré une  importante production d’énergie renouvelable. L’utilisation des hydrocarbures  est  profondément  ancrée  dans  nos  habitudes  de  consommation,  dans nos procédés de production de biens, de même que dans les infrastructures sociales et industrielles  qui  y  sont  associées.  Le  Québec  ne  produit  présentement  aucun hydrocarbure fossile et doit donc importer tout le pétrole et le gaz naturel consommés ou  transformés  sur  son  territoire.  De  plus,  il  ajoute  que  quelles  que  soient  les orientations  retenues  dans  la  future  politique  énergétique,  les  hydrocarbures continueront d’occuper une place importante dans le bilan énergétique et économique du  Québec.  La  FQM  partage  le  constat  exprimé  par  la  Commission  sur  les  enjeux énergétiques  du  Québec  et  comprend  le  regain  d’intérêt  pour  l’exploitation  des hydrocarbures  fossiles  au  Québec.  Elle  croit,  comme  la  Commission  sur  les  enjeux énergétiques du Québec, que cela doit se faire en respectant  les 16 principes de  la Loi sur le développement durable, que celle‐ci a regroupé sous quatre aspects : 

La protection de l’environnement sous toutes ses facettes;  

Le respect des communautés;  

L’optimisation  des  retombées  économiques  pour  l’ensemble  des  Québécois d’aujourd’hui et de demain;  

Une supervision et un encadrement serrés.  

3.3.1 Exploitation du pétrole et du gaz de schiste 

La FQM rappelle qu'elle ne s'oppose pas à l'exploitation du pétrole et des gaz de schiste. Elle estime que ces nouveaux  types d'exploitation pourraient représenter un potentiel économique  intéressant  pour  le  Québec  et  ses  régions.  Toutefois,  le  manque d'information claire et objective disponible quant aux impacts et aux retombées soulève encore  bien  des  questions  auprès  des MRC  et municipalités  locales membres  qu’elle représente,  particulièrement  en  ce  qui  a  trait  à  l'utilisation  de  l'eau  et  à  la contamination  des  nappes.  De  plus,  en  l’absence  d’acceptabilité  sociale,  le développement de cette filière est peu probable.  Comme  nous  l’avons  exprimé  dans  notre  questionnement  sur  l’exploration  et l’exploitation des gaz de schiste au Québec qui a été déposé à la Commission du Bureau d’audiences  publiques  sur  l’environnement  (BAPE),  les  questions  liées  à  la  qualité  de l’environnement  sont  très  préoccupantes  pour  les  élus  municipaux.  Plusieurs  des questions  soulevées  portent  sur  les  préoccupations  environnementales  relatives  à  la pollution de l’air, de l’eau et des sols. 

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Plus particulièrement, s’il y a un aspect qui préoccupe  les municipalités dans  le dossier des  hydrocarbures,  c’est  bien  celui  des  impacts  potentiels  de  ces  activités  sur  les ressources en eau potable. En effet, les municipalités ont investi plusieurs centaines de millions  de  dollars  dans  les  dernières  années  pour mettre  à  niveau  et  rénover  leurs infrastructures  d’eau  potable,  pour  en  construire  de  nouvelles  et  pour  effectuer  des recherches afin de trouver de nouvelles sources d’eau. Dans ce contexte,  il est normal que les élus municipaux s’inquiètent et exigent l’assurance que ces efforts n’ont pas été effectués en vain. De surcroît, il est essentiel pour la FQM que le gouvernement élabore un encadrement des plus  stricts qui permettra de protéger  la  santé des  citoyens des régions concernées.  

À cet égard,  la FQM s’est  réjouie que  le gouvernement du Québec ait commandé des études  environnementales  stratégiques  sur  les  impacts  de  l'exploration  et  de l'exploitation pétrolière et gazière dans le golfe et l'estuaire du Saint‐Laurent.  

Recommandation no 13 

La  FQM  recommande  au  gouvernement  d’appliquer  le  principe  de  précaution  en attendant  la  fin  des  études  environnementales  stratégiques  sur  les  impacts  de l'exploration et de l'exploitation pétrolière et gazière; s’il devait y avoir exploration et exploitation, d’élaborer un encadrement des plus stricts pour réduire au minimum les impacts sur l’environnement. 

De plus,  l’exploitation du pétrole et des gaz de schiste entraîne une augmentation des émissions de GES et aura des conséquences sur les efforts de réduction de ses derniers au Québec. Ainsi, la FQM recommande au gouvernement de promouvoir la réduction de la consommation des hydrocarbures dans  la future politique énergétique en favorisant la substitution des énergies fossiles par des énergies renouvelables locales. 

Recommandation no 14 

La  FQM  recommande  au  gouvernement  de  promouvoir  la  réduction  de  la consommation des hydrocarbures dans la future politique énergétique en favorisant la substitution des énergies fossiles par des énergies renouvelables locales. 

3.3.2 Transport du pétrole et du gaz se schiste 

L’acheminement  des  produits  énergétiques  (pétrole  et  gaz)  des  sites  de  production jusqu’aux lieux de traitement inquiète les élus municipaux. Des préoccupations en tous genres sont exprimées par les élus municipaux, notamment environnementales, sociales 

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et économiques. Plus particulièrement,  le  renversement de  flux et  la  construction de pipelines  reliant  l’Alberta  et  le  Québec.  Ainsi,  il  est  essentiel  que  les  MRC  et  les municipalités locales reçoivent les informations objectives susceptibles de les rassurer.  Dans  ce  contexte,  la  FQM  recommande  au  gouvernement  du  Québec  de  faire  une évaluation des  retombées économiques  ainsi que des  impacts environnementaux des projets de pipelines afin de rassurer les MRC et les municipalités locales. 

Recommandation no 15 

La  FQM  recommande  au  gouvernement  du  Québec  de  faire  une  évaluation  des retombées  économiques  ainsi  que  des  impacts  environnementaux  du  projet d’implantation de pipelines afin de rassurer les MRC et les municipalités locales. 

Recommandation no 16 

La  FQM  recommande  au  gouvernement  du Québec  de  prévoir  des  compensations financières pour les municipalités et les MRC concernées par le passage des pipelines. 

4 EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE 

L’efficacité énergétique est généralement associée aux gains environnementaux et aux économies  qui  découlent  directement  de  son  application. Or,  l’efficacité  énergétique représente également un fort stimulant de l’activité économique. Elle crée des emplois, augmente  la  productivité  des  entreprises,  améliore  la  qualité  de  la  vie  et  accroît  la richesse  collective. Elle est une des dimensions de  l’évolution d’une  société9.  La FQM soutient ce constat et croît que l’efficacité énergétique comme solution incontournable pour  des  raisons  liées  à  la  gestion  des  besoins  réels  du  Québec,  pour  des  raisons environnementales à court terme et pour assurer la sécurité énergétique du Québec. 

Bien que le Québec dispose d’importants surplus d’énergie propre pour encore plusieurs années, la FQM souhaite que le gouvernement du Québec soutienne le développement de l’efficacité énergétique comme un premier pôle de développement énergétique. 

 

 

9 MRN, 2013. Document de consultation de la Commission sur les enjeux énergétiques du Québec : De la réduction des gaz à effet de serre à l’indépendance énergétique du Québec, p. 56.

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Recommandation no 17 

La FQM recommande au gouvernement de soutenir le développement de l’efficacité énergétique comme un premier pôle de développement énergétique. 

Les  municipalités  sont  interpellées  par  des  mesures  d’efficacité  énergétique.  Les municipalités  locales,  régionales  et  les  communautés  métropolitaines  ont  un  rôle important à  jouer en matière d’aménagement du territoire. En effet,  leurs actions ont un  impact sur des composantes relatives à  la consommation d’énergie. La planification des  secteurs  urbanisés,  des  développements  résidentiels  et  industriels,  et  plus généralement  de  l’occupation  du  sol,  représente  un  aspect  fondamental  de l’intervention  stratégique  des  instances municipales  en matière  de  consommation  et d’efficacité énergétique. 

Toutefois,  les  programmes  actuels  sont  peu  adaptés  aux  petites  et  moyennes municipalités situées en région, puisqu’elles ont peu d’infrastructures consommatrices d’électricité.  La  FQM  souhaite  que  les  programmes  d’efficacité  énergétique  soient adaptés à la réalité de l’ensemble des municipalités du Québec.  

Recommandation no 18 

La  FQM  recommande  au  gouvernement  de  mettre  en  place  des  programmes d’efficacité  énergétique  adaptés  à  la  réalité  des  petites  et  des  moyennes municipalités. 

5 GAZ À EFFET DE SERRE ET LA LUTTE CONTRE CHANGEMENT CLIMATIQUE 

Les  gaz  à  effet  de  serre  et  les  changements  climatiques  constituent  le  défi environnemental sans doute  le plus  important pour  la planète dans  les années à venir. Chaque source de production d’énergie s'accompagne de plusieurs formes de pollution, notamment  les GES et  les polluants atmosphériques. Les données à ce sujet  incitent  le milieu  municipal  à  promouvoir  une  réduction  de  notre  dépendance  à  l'égard  des combustibles fossiles.  La  FQM  est  consciente  que  le  développement  de  l’énergie  renouvelable  peut  avoir certains  impacts environnementaux, essentiellement  réversibles et de  faible  intensité. Pour chacun de ces  impacts potentiels,  il est possible de mettre en place des mesures d’atténuation efficaces qui tiennent compte des préoccupations environnementales des populations locales.  

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Comme  nous  l’avons  mentionné  précédemment,  ces  dernières  années,  le  débat environnemental  sur  l’exploitation  des  petites  centrales  hydraulique  a  été  l’occasion pour certains groupes de manifester une position à  l’encontre de ces projets. Selon  la FQM, cette position place  toutefois  la  stratégie énergétique du Québec en opposition plutôt  qu’en  appui  à  la  réduction  des  gaz  à  effet  de  serre  et  à  la  lutte  contre  les changements climatiques. 

La FQM souhaite que  le gouvernement du Québec adopte une approche proactive par l’intégration  du  concept  de  développement  durable  dans  l’application  de  la  future politique  énergétique  du Québec  afin  de  lutter  contre  les  gaz  à  effet  de  serre  et  les changements climatiques. 

Recommandation no 19 

La  FQM  recommande  au  gouvernement  que  dans  la  future  politique  énergétique québécoise,  de  hiérarchiser  les  sources  de  production  d’énergie  renouvelable  en fonction de leurs impacts sur la production de gaz à effet de serre et de leurs impacts sur les changements climatiques. 

6 DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE DU QUÉBEC ET DE SES RÉGIONS 

À  l’heure  actuelle,  les  leviers  de  développement  économique  des  régions  pour  les développements  d’énergie  renouvelable  n’ont  accordé  qu’une  importance marginale aux retombées économiques locales et régionales.  

Ainsi, le Québec doit maintenir et accentuer ses leviers de développement économique des régions par des programmes permanents sur l’exploitation des ressources avec des retombées  financières  substantielles et durables, et  assurer une distribution de  cette énergie  dans  un  contexte  de  diversité,  tout  en  favorisant  la  ressource  la  plus respectueuse de la qualité de l’environnement. 

6.1 Les redevances énergétiques 

Comme nous l’avons mentionné dans notre mémoire portant sur la révision de la Loi sur les mines le 8 juillet 2013, les problématiques de développement vécues dans un grand nombre  de  municipalités  rurales  commandent  une  vision  globale  et  intégrée  des ressources naturelles. Au cœur de cette vision, l’appropriation collective des ressources naturelles  constitue  une  piste  de  solutions  pour  les  régions  vivant  des  difficultés économiques. En d’autres mots,  la proximité de  la  ressource devrait être  l’avantage comparatif  de  ces  régions.  Toutefois,  force  est  de  constater  que,  dans  plusieurs 

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secteurs,  celles‐ci  sont  limitées  à  un  rôle  de  pourvoyeurs,  alors  que  les  populations locales ne retirent pas les retombées économiques qu’elles sont en droit d’espérer.   La proximité d’une  ressource naturelle génératrice de  richesse  représente un de ces avantages dont  les  régions  concernées doivent pouvoir  légitimement  tirer profit.  Le retour ou le maintien d’une partie importante des redevances dans les régions où elles ont été générées permet à ces  régions de préparer  le  futur. Un véritable partage des redevances permettrait, en outre, de contribuer à combler  l’absence d’avantages que l’on  retrouve  dans  certains  centres  urbains,  comme  les  sièges  sociaux  de  grandes compagnies pour ne citer que cet exemple.  Il ne s’agit pas  ici pour  les régions de s’arroger un droit de propriété sur  les ressources énergétiques.  La  question  est  davantage  de  donner  aux  régions  les  moyens  de  se renforcer,  de  leur  permettre  de  faire  fructifier,  chez  eux,  « une  partie  de  la  rente économique perçue sur  l’exploitation des  ressources situées sur  leur  territoire. » C’est l’occasion  pour  le  gouvernement  de  donner  aux  régions  une  juste  redevance  sur  les ressources naturelles. 

Recommandation no 20 

La  FQM  recommande  au  gouvernement  de  retourner  une  plus  grande  partie  des redevances énergétiques en région, idéalement dans le cadre du pacte fiscal. 

6.2 Surplus accumulé d’énergie 

Le Québec dispose d’un avantage  très  rare  sur notre planète : des  surplus  importants d’énergie  propre.  Selon  Hydro‐Québec,  la  faiblesse  persistante  de  l'économie  est responsable  de  cette  nouvelle  révision  à  la  baisse  de  la  demande  d'électricité  sur  le marché québécois. De plus,  les prix de  l'électricité  restent  très bas  sur  les principaux marchés d'exportation d'Hydro‐Québec, dans  le nord‐est des États‐Unis, à cause de  la concurrence du  gaz naturel. Ainsi,  les exportations d'électricité  sont moins  rentables, parce  que  les  prix  obtenus  sont  souvent  inférieurs  à  ceux  en  vigueur  sur  le marché québécois. 

Selon la Commission sur les enjeux énergétique, le défi du Québec consiste à utiliser ces surplus  d’énergie  propre  de manière  optimale  comme  un  levier  de  développement économique,  social  et  environnemental,  sans  pour  autant  négliger  l’efficacité énergétique10.  

10 MRN, 2013. Document de consultation de la Commission sur les enjeux énergétiques du Québec : De la réduction des gaz à effet de serre à l’indépendance énergétique du Québec, p. 53.

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La FQM soutient le constat de la Commission et croît que le gouvernement du Québec a une  bonne  opportunité  d’utiliser  ces  surplus  d’électricité  comme  un  levier  de développement économique, social et environnemental afin d’optimiser cette ressource et miser  sur des  secteurs au potentiel  très prometteur, notamment  l’agriculture et  le transport. De plus, une telle mesure peut diminuer  la dépendance de certains secteurs d’activité,  notamment  l’agriculture  et  le  transport  à  l’huile  et  au  mazout  et  ainsi contribuer à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. 

Recommandation no 21 

La FQM recommande au gouvernement d’utiliser les surplus accumulés d’énergie afin d’attirer  et  développer  une  industrie  consommatrice  d’énergie  propre,  stimuler l'investissement  et  créer  des  emplois  dans  toutes  les  régions  du  Québec  et  aussi contribuer à contrôler et à réduire les émissions de gaz à effet de serre. 

6.2.1 Agriculture 

Un tarif adapté à la réalité de certains producteurs agricoles, notamment ceux en serre ou en acériculture à titre d’exemple, offre une opportunité au gouvernement du Québec d’investir dans  le développement régional par  le biais d’un nouveau  levier de création d’emplois  susceptibles  d’améliorer  l’autonomie  alimentaire  du  Québec.  D’ailleurs, comme  mentionné  précédemment,  le  dévoilement  de  la  Politique  économique  du Québec  ‐ Priorité  emploi,  annoncée  le  7 octobre 2013,  corrobore que  l’utilisation des surplus d’électricité comme une mesure phare permet de mobiliser immédiatement des moyens importants afin de créer des emplois et une richesse durable. 

De plus, une telle mesure peut diminuer la dépendance de certains producteurs à l’huile et au mazout et ainsi contribuer à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. 

6.2.2 Électrification du transport 

La FQM partage les préoccupations du gouvernement du Québec concernant les risques de hausse des gaz à effet de serre. Ainsi, la FQM est d’accord avec le gouvernement sur l’électrification  des  transports  qui  développera  un  tout  nouveau  secteur  économique qui permettra aussi une diminution importante des gaz à effet de serre au Québec. 

6.3 Fonds communautaire de développement de l’énergie renouvelable 

Selon, le groupe de travail sur le milieu rural comme producteur d’énergie : « la question du besoin de financement et d’expertise dans les projets énergétiques communautaires est apparue rapidement dès  le début de  leurs travaux. Les projets communautaires se réalisent en vase clos, sans interaction entre eux. » 

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À  cet  égard,  la  FQM  propose  qu’un  fonds  communautaire  de  développement  de l’énergie renouvelable soit créé par le gouvernement. Ce fonds serait destiné à appuyer les municipalités et les MRC pour le développement de projets. Ce fonds pourrait aussi permettre  le  développement  d’une  expertise  régionale  en  énergie  renouvelable  et permettre ainsi  la création de richesse au niveau  local et régional. La FQM a d’ailleurs déjà déposé au gouvernement une proposition en ce sens. 

Recommandation no 22 

La  FQM  recommande  au  gouvernement  de  mettre  en  place  un  fonds  de développement d’énergie renouvelable communautaire afin d’aider les municipalités et  les MRC  dans  la  réalisation  de  leurs  projets  et  aussi  pour  la  consolidation  de l‘expertise régionale en énergie renouvelable. 

 

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CONCLUSION 

La  FQM  favorise  le  développement  d’énergies  renouvelables,  tout  en  favorisant  des approches  qui  feraient  en  sorte  que  les  communautés  rurales  puissent  prendre  en charge leur propre développement économique. 

La FQM a fait part de ses recommandations à la Commission sur les enjeux énergétiques du Québec. De  l‘avis de  la FQM,  la présente réflexion doit être  l’occasion d’amener  la future politique énergétique  sur  la  voie de  la  création de  richesse  collective. Et  cette création  de  richesse  collective  passe  notamment,  par  l’implication  des  communautés locales et régionales vivant à proximité de ses ressources énergétiques. 

Pour  la  FQM,  le  gouvernement  doit  toujours  miser  sur  une  augmentation  de  la production  d’énergie  afin  d’accroître  la  marge  de  manœuvre  d’Hydro‐Québec,  de diversifier  l’économie  du  Québec  et  de  hausser  ses  revenus  d’exportation.  Les municipalités se proposent d’aider le gouvernement en devenant un acteur majeur de la production  d’électricité  dans  les  secteurs  de  la  petite  hydraulique,  de  l’énergie éolienne, de la biomasse forestière, etc. 

Les régions du Québec ne peuvent se satisfaire des uniques retombées de construction de barrages, d’éoliennes et autres. Elles veulent prendre en charge leur développement économique et pouvoir utiliser les ressources de leur territoire. 

La FQM croit que ce rôle est conciliable avec le développement durable. Elle estime que la mise en œuvre de projets énergétiques passe avant tout par leur acceptation sociale, leur respect de  l’environnement et  l’importance des retombées économiques dans  les milieux. Ces conditions  sont  intimement  reliées entre elles et  leur  respect  intégral est indispensable.  

L’ensemble  des  recommandations  précédentes  avait  un  fil  conducteur :  laisser  les régions s’impliquer dans leur développement. Alors que le gouvernement est clairement orienté vers une décentralisation des pouvoirs, il serait plus qu’à‐propos de faire ce petit pas.  La  production  d’énergie  communautaire  doit  être  un  des  piliers  de  la  future politique énergétique. 

En terminant, notre  fédération croit que  l'hydroélectricité,  l'éolien et  la biomasse sont les meilleures complémentarités possible d'énergie verte. En alliant la diversification des sources  d'énergie  et  l'efficacité  énergétique,  nous  préparons  l'avenir  énergétique  du Québec. 

 

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RÉSUMÉ DES RECOMMANDATIONS 

La FQM  recommande au gouvernement de  réaffirmer  clairement dans  la nouvelle politique énergétique  le soutien d’un modèle renforçant d’abord  le développement local et réaffirmant le milieu rural comme producteur d’énergie. 

Considérant que  les filières énergétiques renouvelables sont fortes en perspectives de développement local et régional, la FQM recommande au gouvernement de : 

réserver un chapitre spécifique sur  l’énergie renouvelable communautaire dans la  future politique énergétique du Québec afin de doter  les  régions  rurales de moyens nécessaires pour pouvoir prendre en charge leur propre développement énergétique renouvelable; 

privilégier la formule du contrat à prix fixe (en anglais « standard offer contract » ou « feed‐in tarif ») pour le bloc communautaire afin d’éliminer une concurrence néfaste entre municipalités. 

Pour  permettre  la  réalisation  de  projets  énergétiques  communautaires,  la  FQM recommande  au  gouvernement  de mettre  en  place  des mécanismes  spécifiques d’octroi de contrats pour le développement énergétique. 

Pour stimuler et soutenir le développement et la prospérité des collectivités rurales, la FQM recommande au gouvernement d’augmenter les participations financières et les  cautions  afin  d’accroître  les  possibilités  d’investissements  des  MRC  et  des municipalités dans des projets énergétiques communautaires, et ce, en supprimant le plafond de 50 MW et moins. 

Considérant  que  toute  planification  concernant  l’aménagement  du  territoire  et l’écomobilité est reconnue parmi les principaux déterminants de l’utilisation efficace de  l’énergie  et  de  l’indépendance  à  l’égard  des  énergies  fossiles,  la  FQM recommande  au  gouvernement  d’identifier  clairement  les municipalités  locales  et les  MRC  comme  pilier  dans  la  stratégie  gouvernementale  de  réduction  de  la dépendance aux énergies fossiles. 

La  FQM  recommande  au  gouvernement  de  relancer  le  programme  d’octroi  des forces hydrauliques du domaine de  l’État pour que  les six projets communautaires annulés suivent leur cheminement. 

La FQM  recommande au gouvernement de  favoriser  les  communautés  rurales qui misent  sur  une  ressource  propre  et  renouvelable,  notamment  l’hydroélectricité présente sur leur territoire pour prendre en charge leur développement pour la mise en place d’un programme permanent. 

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Pour stimuler et soutenir le développement et la prospérité des collectivités rurales, la FQM recommande au gouvernement de réserver  le créneau de 50 MW et moins en  hydroélectricité  uniquement  aux  communautés  locales,  tout  en  favorisant  les regroupements publics pour la réalisation de ces projets. 

La  FQM  recommande  au  gouvernement  de  se  doter  d’objectifs  clairs  et  précis prévoyant le développement continu de nouveaux projets éoliens dans la prochaine politique énergétique afin d’assurer  le développement à  long terme de toute cette filière industrielle et manufacturière au Québec. 

La  FQM  recommande  au  gouvernement  de miser  prioritairement  sur  les  projets communautaires pour atteindre ces objectifs. 

Demander  au  gouvernement  de maintenir  les  règles  de  contenu  régional  dans  la prochaine stratégie énergétique du Québec afin de maintenir  la concurrence entre les firmes pour s’assurer de maximiser les retombées économiques régionales. 

La FQM recommande au gouvernement de faire une place à la filière de production de chaleur à partir de  la biomasse dans  la  future stratégie énergétique du Québec pour : 

substituer les énergies fossiles; 

réduire nos émissions de GES en  favorisant  les équipements de combustion du bois écoénergétique; 

améliorer  l’autonomie  et  la  sécurité  énergétique  des  régions  et  des  milieux ruraux; 

favoriser la création d’emplois et l’activité économique des régions du Québec; 

diminuer  la  vulnérabilité  économique  des  communautés,  commerces  et industries face aux soubresauts des prix des énergies fossiles. 

La  FQM  recommande  au  gouvernement  d’appliquer  le  principe  de  précaution  en attendant  la  fin  des  études  environnementales  stratégiques  sur  les  impacts  de l'exploration et de  l'exploitation pétrolière et gazière; s’il devait y avoir exploration et exploitation, d’élaborer un encadrement des plus stricts pour réduire au minimum les impacts sur l’environnement. 

La  FQM  recommande  au  gouvernement  de  promouvoir  la  réduction  de  la consommation des hydrocarbures dans la future politique énergétique en favorisant la substitution des énergies fossiles par des énergies renouvelables locales. 

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10 octobre 2013    26 

La  FQM  recommande  au  gouvernement  du  Québec  de  faire  une  évaluation  des retombées  économiques  ainsi  que  des  impacts  environnementaux  du  projet d’implantation de pipelines afin de rassurer les MRC et les municipalités locales. 

La FQM  recommande au gouvernement du Québec de prévoir des compensations financières  pour  les  municipalités  et  les  MRC  concernées  par  le  passage  des pipelines. 

La FQM recommande au gouvernement de soutenir le développement de l’efficacité énergétique comme un premier pôle de développement énergétique. 

La  FQM  recommande  au  gouvernement  de  mettre  en  place  des  programmes d’efficacité  énergétique  adaptés  à  la  réalité  des  petites  et  des  moyennes municipalités. 

La  FQM  recommande  au  gouvernement  que  dans  la  future  politique  énergétique québécoise,  de  hiérarchiser  les  sources  de  production  d’énergie  renouvelable  en fonction  de  leurs  impacts  sur  la  production  de  gaz  à  effet  de  serre  et  de  leurs impacts sur les changements climatiques. 

La  FQM  recommande  au  gouvernement  de  retourner  une  plus  grande  partie  des redevances énergétiques en région, idéalement dans le cadre du pacte fiscal. 

La  FQM  recommande  au  gouvernement  d’utiliser  les  surplus  accumulés  d’énergie afin d’attirer et développer une industrie consommatrice d’énergie propre, stimuler l'investissement  et  créer  des  emplois  dans  toutes  les  régions  du Québec  et  aussi contribuer à contrôler et à réduire les émissions de gaz à effet de serre. 

La  FQM  recommande  au  gouvernement  de  mettre  en  place  un  fonds  de développement  d’énergie  renouvelable  communautaire  afin  d’aider  les municipalités  et  les  MRC  dans  la  réalisation  de  leurs  projets  et  aussi  pour  la consolidation de l‘expertise régionale en énergie renouvelable.