Miz Genver /Janvier 2014 -...

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KEZAKO GOUEL AR FILMOU / FESTIVAL DE CINEMA DE DOUARNENEZ www.festival-douarnenez.com Miz Genver /Janvier 2014 Pennad-stur / Edito 1 Dre belec’h kregiñ Par où commencer ? D’abord, commencer par un bout du monde et collecter patiemment des noms, des dates, des faits, des sources (ici celles de Survival) : Filep Karma et Yusuk Pakage, deux militants papous, ont été respectivement condamnés en 2005 à 15 et 10 ans de prison pour avoir hissé le drapeau papou le jour de l’indépendance papou le 1er décembre, geste considéré comme « trahi- son contre l’Etat ». Après Kelly Kwalik, leader indépendantiste pa- pou tué en 2009, Theys Eluay, chef de la tribu sentani et important leader politique indépen- dantiste de Papouasie, était assassiné en novem- bre 2011. «The Voice of Churches for Suppressed People, Blood and God’s Tears in West Papua » livre écrit par le Révérend Socratez Sofyan Yoman, prêtre papou, était censuré en 2010 par le bureau du procureur général indonésien. Quelques temps auparavant, en 2007, l’avocat, Iwanggin Sabar Olif, accusé d’avoir diffusé un message d’alerte indiquant que le président indonésien avait donné l’ordre “d’éradiquer” les tribus papoues était arrêté par la police anti-terroristes. Détenu pendant quatre mois, risquant jusqu’à six ans de prison, son procès a duré plus d’un an. En décembre 2012, Dominikus Surabut, mili- tant emprisonné, a reçu le prix Hellman / Ham- mett, administré par Human Rights Watch, pour “l’engagement à la liberté d’expression et le courage montré face à la persécution politique.” Secrétaire du Conseil coutumier Papou (Dewan Adat Papouasie) de la région de La Pago, écriv- ain et réalisateur de documentaires, c’est sa par- ticipation à l’organisation du troisième Congrès papou en octobre 2011, qui a conduit à son ar- restation sous accusations de trahison. Markus Haluk, membre important du Conseil coutumier papou écrivait il y a plusieurs mois que « le nombre de victimes dani (l’une des eth- nies les plus nombreuses de Papouasie) par les Indonésiens ces cinquante dernières années est beaucoup plus élevé que celui occasionné par les guerres tribales dani depuis des centaines de milliers d’années ». En Europe, début 2010, décédait aux Pays-Bas Viktor Kaisiepo, 61 ans, charismatique et fidèle militant papou, infatigable défenseur des droits des peuples de Papouasie occidentale et d’autres parties du monde. Viktor était le représentant européen du Conseil du présidium papou (PDP) ainsi que le représentant international du Dewan Adat Papua (DAP), le Conseil indigène papou. Enfin, en décembre 2013, un tribunal civil aus- tralien, saisi quinze ans après l’affaire du massa- cre qui a eu lieu en 1998 sur l’île de Biak en Pap- ouasie occidentale, a conclu que les soldats et la police indonésiennes avaient agressé une mani- festation pacifique, tuant « un grand nombre

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KEZAKOGOUEL AR FILMOU / FESTIVAL DE CINEMA DE DOUARNENEZ

www.festival-douarnenez.com

Miz Genver /Janvier 2014

Pennad-stur / Edito

1

Dre belec’h kregiñPar où commencer ?

D’abord, commencer par un bout du monde et collecter patiemment des noms, des dates, des faits, des sources (ici celles de Survival) : Filep Karma et Yusuk Pakage, deux militants papous, ont été respectivement condamnés en 2005 à 15 et 10 ans de prison pour avoir hissé le drapeau papou le jour de l’indépendance papou le 1er décembre, geste considéré comme « trahi-son contre l’Etat ».Après Kelly Kwalik, leader indépendantiste pa-pou tué en 2009, Theys Eluay, chef de la tribu sentani et important leader politique indépen-dantiste de Papouasie, était assassiné en novem-bre 2011.«The Voice of Churches for Suppressed People, Blood and God’s Tears in West Papua » livre écrit par le Révérend Socratez Sofyan Yoman, prêtre papou, était censuré en 2010 par le bureau du procureur général indonésien. Quelques temps auparavant, en 2007, l’avocat, Iwanggin Sabar Olif, accusé d’avoir diffusé un message d’alerte indiquant que le président indonésien avait donné l’ordre “d’éradiquer” les tribus papoues était arrêté par la police anti-terroristes. Détenu pendant quatre mois, risquant jusqu’à six ans de prison, son procès a duré plus d’un an.En décembre 2012, Dominikus Surabut, mili-

tant emprisonné, a reçu le prix Hellman / Ham-mett, administré par Human Rights Watch, pour “l’engagement à la liberté d’expression et le courage montré face à la persécution politique.” Secrétaire du Conseil coutumier Papou (Dewan Adat Papouasie) de la région de La Pago, écriv-ain et réalisateur de documentaires, c’est sa par-ticipation à l’organisation du troisième Congrès papou en octobre 2011, qui a conduit à son ar-restation sous accusations de trahison.Markus Haluk, membre important du Conseil coutumier papou écrivait il y a plusieurs mois que « le nombre de victimes dani (l’une des eth-nies les plus nombreuses de Papouasie) par les Indonésiens ces cinquante dernières années est beaucoup plus élevé que celui occasionné par les guerres tribales dani depuis des centaines de milliers d’années ».En Europe, début 2010, décédait aux Pays-Bas Viktor Kaisiepo, 61 ans, charismatique et fidèle militant papou, infatigable défenseur des droits des peuples de Papouasie occidentale et d’autres parties du monde. Viktor était le représentant européen du Conseil du présidium papou (PDP) ainsi que le représentant international du Dewan Adat Papua (DAP), le Conseil indigène papou. Enfin, en décembre 2013, un tribunal civil aus-tralien, saisi quinze ans après l’affaire du massa-cre qui a eu lieu en 1998 sur l’île de Biak en Pap-ouasie occidentale, a conclu que les soldats et la police indonésiennes avaient agressé une mani-festation pacifique, tuant « un grand nombre

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> Edito >p.1/23>Archipel Indonésien : Rencontre avec Romain Bertrand >p.2/3>Archipel Indonésien : Lutter contre l’Européocentrisme >p.3> Littérature indonésienne >p.4/5> Bretagne et Cinéma : Le cinéma des cailloux >p.6> Bretagne et Cinéma : Tournée du film Lann Vraz >p.7/8/9>Rroms, Tsiganes et Voyageurs : L’après Festival >p.10/11>Rromed, Termajied ha Beajourien : Goude ar festival >p.12/13

>Brèves d’ici : Maison Solidaire de Kerrmaron >p.14/15>Brèves du monde : Espagne >p.16>Brèves du monde : Andalousie >p.17>Brèves du monde : Lesogo Rampolokeng >p.18> Centre de ressources : Afrique du sud >p.19/20>Brèves du monde /Mexique >p.21>Brèves du monde /Palestine >p.22>Brèves du monde /Notre-Dame-Des-Landes >p.22>A venir >p.24

Pobloù inizi Indonezia / Archipel indonésien

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Un emgav gant Romain Bertrand / Rencontre avec Romain BertrandAet omp e darempred gant Romain Bertrand da geñver aozañ ar festival da zont diwar pobloù enezeg Indonezia. / A l’occasion de la préparation du prochain festival qui sera consacré aux peuples de l’archipel indonésien, nous avons rencontré Romain Bertrand, auteur en 2011 de L’Histoire à parts égales. Récits d’une rencontre Orient-Occident (XVIe-XVIIe siècle), (Paris, Le Seuil, 2011)

S’il n’a jamais été autant question d’« histoire-monde », c’est souvent la même histoire du monde qui s’écrit : celle de l’Europe et de son « ex-pansion » en Afrique, en Asie et aux Amériques. Pour Romain Bertrand, il n’est d’autre remède à cet européocentrisme obstiné qu’une histoire à parts égales, tramée avec des sources qui ne soi-ent pas seulement celles des Européens. C’est ce qu’il propose dans son livre , en offrant le récit détaillé des premiers contacts entre Hol-landais, Malais et Javanais au tournant du XVIIe siècle. Il montre que l’Europe ne détenait alors aucun avantage sur les sociétés du monde insu-lindien, que ce soit en matière de compétences nautiques et cartographiques, de grand négoce ou de technologies militaires.

Il insiste sur le fait de ne pas mettre en scène des « civilisations », des « entités » détachées de toute histoire et dont chaque individu serait le résumé fidèle.Pour lui, il faut revenir à une histoire qui suit les

acteurs. Ce n’est pas l’Europe qui rencontre l’Asie. Ce sont des marins et marchands d’Amsterdam qui sont partis à la rencontre de sociétés régies par un pouvoir de type monarchique et habité par des aristocraties particulièrement éprises de convenance.On n’a pas une rencontre entre deux civilisations mais entre des fragments instables de celles-ci et plus précisément un monde marchand européen et un monde aristocratique javanais. Ce qui don-ne déjà la grammaire sociale de cette interaction, à savoir que les noblesses malaises et javanaises vont essentiellement s’inquiéter du manque de convenances des européens, de leur incapacité à comprendre les codes sophistiqués de la vie de palais.A l’époque , les provinces unis(la hollande actu-elle) sont en Europe une société à feu et à sang !En Asie du sud est, ce sont des sultanats et de pe-tites sociétés sophistiquées et ouvertes avec un nombre de contacts très importants. Ils sont dans un univers très densément interconnecté (pas du

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Stourmañ a-enep ar greizennañ european pa vez kaoz deus an Istor. / Lutter contre l’Européocentrisme dans la lecture de l’histoire

Depuis la chute du président Suharto en mai 1998, l’Indonésie ne cesse de capter l’attention des médias internationaux au titre de théâtre de cruauté. Les pogromes anti-chinois du pre-mier semestre 1998, les exactions des milices anti-indépendantistes au Timor-Est à l’Automne 1999, l’enlisement des îles moluques dans les af-frontements intercommunautaires, la poursuite d’opérations militaires dites “anti-terroristes” dans la province d’Aceh: chacun de ces faits tragiques a valu à l’Indonésie d’être remisée dans la caté-gorie des nations rétrogrades. Images de Têtes coupées à Kalimantan, de hordes de miliciens écumant Dili (Timor) en feu, de cadavres mutilés

dans les décombres fumants des villages investis par les mouvements islamiques radicaux à Poso et Ambon...L’indonésie n’est pourtant pas cette horde de “primordialisme” que se plaisent à cro-quer les commentateurs en mal d’un ailleurs in-fernal. Bien loin d’être enfermée dans un énigma-tique passé-prépolitique elle se trouve à présent engagée dans un processus de modernisation sociale, économique, idéologique. aussi la vio-lence qui s’en empare est-elle le produit du corps à corps d’une jeune nation avec une “modernité” déja plusieurs fois centenaire, et en aucun cas un symptôme de barbarie ou d’arriération.

E 2002 en doa digoret Romain Bertrand e levr gant ar gerioù-se “Indonezia, demokratelezh diwe-lus” / En 2002, Romain Bertrand introduisait ainsi son livre « Indonésie, la démocratie invisible ».

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tout fermé). Depuis des décennies, ils connaissent déjà la géographie. Ils ont donc, face a l’arrivée des hollandais, la plus grande indifférence, étant habitués à croiser d’autres peuples depuis des lustres : arabes, chinois, philippines, du fait du commerce maritime.Au XVI, ce sont donc le continent européen et le continent asiatique qui se trouve relié.Dans les textes de l’époque, malais et javanais ne parlent pas du tout des européens. Ils parlent de débats politiques, philosophiques, de traités de bonne gouvernance, de la littérature religieuse mise en débat, de la question mystique…L’histoire globale ferme ses portes quand ils s’agit de choses sérieuses ! quand ils s’agit de restituer les pensées extra-européennes.Il faut donc décentrer notre regard sur les pre-mières modernités. Le lieu de l’étrangeté n’est pas l’Asie, c’est ce moment spécifique du 16e siècle. (comprendre un marin du 16e pour quelqu’un du 21e sicèle, c’est extremement difficile)

Une rencontre a-t-elle vraiment eu lieu ?Pour les européens, oui.Pour les indonésiens, il n’y a que peu de traces. C’est un frôlement, une quasi-rencontre. Le terme de rencontre n’a pas eu lieu dans ce cas précis puisque jusqu’à la fin de la colonisation hollan-daise (brutale, 150 ans d’exploitation prédatrice), cette colonisation n’a pas réussi à abolir la culture javanaise, ni même une langue. Cela qui veux bien dire que quelque chose a résisté au cœur même de cette colonisation, qui n’était pas ré-ductible à l’interaction coloniale.Cette recherche historique est très importante quand on sait que les leaders politiques in-donésiens , notamment ceux de l’indépendance, feront appel à des modes de pratiques et de pen-sées qui ont un lien avec cette histoire très anci-enne.Se trouvent là, quelques clefs pour comprendre l’Indonésie multiple.

Romain Bertrand est directeur de recherche au Centre d’études et de recherches internationales (CERI, Sciences-Po). Spécialiste de l’Indonésie moderne et contemporaine, il a consacré de nombreux travaux à la question des dominations coloniales européennes en Asie du Sud-Est. Sa thèse portait sur les tra-jectoires d’entrée en politique de membres de l’aristocratie javanaise en Insulinde coloniale (Indonésie néerlandaise) des années 1880 aux années 1930.

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Un digoradur berr-ha-berr da lennegezh Indonezia / Brève introduction à la littérature indonésienneD’après un article de Franck Michel, anthropologue spécialiste de l’Asie du sud-est www.baliautrement.com

Lennegezh Indonezia / Littérature indonésienne

Klotañ a ra ar politikerezh gant ar yezh hag al lennegezh en Indonezia. Liammet a-dost eo istor lennegezh Indonezia a-vremañ gant ar stourm kalet a zo bet evit dizalc’hiezh ar vro. E 1928, pa ‘oa trevadenniñ an Izelvroioù en e uhelañ e teuas “Le ar Yaouankiz” da siellañ dazont ur vro o tiorrañ. Pal al le a oa sevel diazezoù kreñv ur stad indonezian emrenn diwar tri mennozh: “ur vroad, ur yezh, ur vro”. Diwar youl ar vroadelourien o stourmañ e oa ganet ar bahasa indonesia, ur meskaj yezhoù ha rannyezhoù war ziazez ar malezeg, yezh ar c’henwerzh er rannvro a-bezh. Ar bahasa indonesia a servijo kalz d’ar stourm politikel. / En Indonésie, politique, langue et littérature sont fortement imbriquées. L’histoire de la littérature con-temporaine indonésienne est étroitement liée à l’émergence de la nation indonésienne et donc à la rude lutte pour l’indépendance. En 1928, alors que la colonisation hollandaise était à son apogée, le «Serment de la jeunesse» scella de facto le destin d’une nation en pleine construction. L’idée, simple et nette, consistait alors à ériger les bases solides d’un Etat souverain proprement indonésien, le tout à partir de trois concepts : «une nation, une langue, un pays». Ainsi donc naîtra, de la volonté des nationalistes en lutte contre l’occupant, l’indonésien – bahasa indonesia – une langue artificielle, agré-geant divers apports de langues et dialectes, mais fondée d’abord sur le malais, idiome commercial par excellence de l’ensemble de la région. Une langue également utilisée comme une véritable arme politique.

Ul lennegezh nevez, broadel hag engouestlet. / Une littérature neuve, nationaliste et engagéeDès le début des années 1930, à la faveur des engage-ments et des revendications nationalistes, la littérature indonésienne émerge même si elle reste à ce moment fortement marquée par le sceau du malais. Jusqu’au début du XXe siècle «les anciens poètes» prédomi-naient largement. Ensuite, le contexte politique est devenu tellement essentiel que des écrits en néer-landais – mais dénonçant clairement la colonisation – intègrent pleinement la littérature indonésienne de l’époque. Raden Ayu Kartini, femme célèbre issue de l’aristocratie javanaise et auteure féministe avant l’heure, est sans doute la figure la plus marquante de

cette période. Les écriv-ains de la première heure sont surtout de Java, mais aussi de Su-matra, surtout du pays Minangkabau : ainsi, dès 1920, le poète Muham-mad Yamin délaisse le pantun (forme poético-littéraire de tradition avant tout malaise) pour

opter pour une nouvelle poésie moderne, entière-

ment rédigée en indonésien.

En 1922, c’est Marah Roesli qui signe, avec la parution de Siti Nurbaya, la sortie du premier roman authentique-ment indonésien, dont le récit conte un amour impos-sible où apparaît le choc en-tre tradition et modernité, thème qui deviendra fréquent par la suite.

Une autre époque faste s’ouvre avec «Angkatan Balai Pustaka», période dominée par des romans, des nou-velles et de la poésie. Publiés surtout entre 1920 et 1950, ces travaux innovants voulaient encourager des écrits de qualité et rédigés dans diverses langues régionales de l’archipel : malais, javanais, sundanais, et même en batak, madurais et balinais… Parmi les auteurs de cette période fructueuse : Marah Roesli, Sutan Takdir Alisjahbana, Hamka, Anak Agung Pandji Tisna. Puis, d’autres auteurs, comme Sa-nusi Pané, considèrent que les Indonésiens doivent puiser leur inspiration dans l’histoire pré-islamique

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de l’archipel. Après 1945, la littérature indonésienne devient toujours plus dynamique, notamment grâce aux écrits relatant les affres de la colonisation et la lutte pour l’indépendance. Chairil Anwar devient à ce moment le personnage clé du mouvement critique littéraire, dénommé «Génération de 1945». Les années de règne de Sukarno sont riches en production cul-turelle et littéraire. Puis, les années 1960 seront mar-quées par d’interminables conflits entre intellectuels dits «neutres» et ceux clairement affiliés ou seulement proches/sympathisants du PKI (parti communiste indonésien), réunis pour la plupart dans le groupe-ment culturel «Lekra». La bataille des idées verra notamment s’affronter Pramoedya Ananta Toer, l’intellectuel engagé le plus connu d’Indonésie, mem-bre de Lekra, et l’écrivain sumatranais Mochtar Lubis. On peut aussi citer à cette époque Taufiq Ismail.L’affrontement «intellectuel» de cette période est par-fois plus idéologique que littéraire et les artistes/intel-lectuels engagés paieront le prix fort de leur liberté de penser. Beaucoup seront assassinés ou «disparaî-tront», d’autres émergeront à nouveau dans les an-nées 1990 après des années de privations, de prisons, d’exils, comme le poète balinais Putu Oka Sukanta.La terrible et sanglante répression anti-commu-niste de fin 1965 sera dramatique pour les intel-lectuels indonésiens et elle décimera toute une génération d’écrivains très prometteurs. La littéra-ture fut alors le seul domaine où l’on pouvait, en-vers et malgré tout, encore débattre des meurtres et autres exactions commises par le nouveau régime mis en place par Suharto et ses sbires.La longue période du président-dictateur Suharto (1965-1998) fut un véritable désert intellectuel et culturel – à l’exception d’un folklore manufac-turé pour les affairistes et touristes internationaux.

La créativité culturelle attendra la fin du règne du clan Suharto. La littérature connaîtra un essor dès les pre-miers signes de l’effritement du système, au courant des années 1990. Une nouvelle génération d’écrivains – dominée par des femmes – prendra peu à peu la relève des auteurs engagés dans les années 1960, aujourd’hui fatigués ou disparus, tout en proposant une littérature contemporaine ancrée dans l’époque actuelle, celle de la mondialisation et de la société de consomma-tion. Une des auteures les plus réputées ces dernières années est incontestablement Ayu Utami, Plusieurs auteurs ont émergé sur la scène littéraire indonési-enne : Seno Gumira Ajidarma, Ayu Utami, Dewi Lestari, Goenawan Muhammad, Eka Kurniawan, etc. Ce renouveau littéraire est prometteur et signifi-catif de la nouvelle vitalité culturelle de l’Indonésie.

La fin du régime Suharto a permis de reconnaî-tre le rôle essentiel des Sino-Indonésiens dans la vie culturelle et littéraire nationale. Là également, des réhabilitations intel-lectuelles sont en cours.Un phénomène récent mérite d’être mentionné. Il s’agit du livre Les soldats de l’Arc-en-ciel, d’Andrea Hirata. Ce livre a connu un immense succès populaire, provoquant le développe-ment économique du village où se situe le roman.Dans un autre registre, on peut aussi noter la paru-tion, en indonésien comme en français, grâce au travail d’E. D. Inandiak, d’un véritable chef-d’œuvre oublié de la littérature javanaise, le Centhini : un long poème aux accents joliment érotiques.

La liberté d’expression en Indonésie reste fragile et l’édition est en crise. On trouve de nombreuses traductions de littérature internationale, mais peu de production indonésienne. La presse et les re-vues restent les lieux privilégiés pour la publica-tion des poètes et des nombreux nouvellistes. Les essais sont un genre très apprécié, notamment les livres sur l’islam ou encore sur l’économie. Les In-donésiens semblent être passés directement de l’oralité à la cyberculture, sans passer par la littérature.

On trouve en traduction française :° Pramoedya Ananta Toer : Le Monde des hommes, Rivages, 2001 ; Gadis Pantai: La Fille du Rivage, Gallimard, 2004 ; La Vie n’est pas une foire nocturne, Gallimard, 1993 ; Le fugitif, 10/18, 1997° Ayu Utami : Saman, Flammarion, 2008° E. D. Inandiak : Les chants de l’île à dormir debout Le livre de Centhini, Seuil, 2005° Edités en bilingue par l’association Pasar Malam : Nh Dini, Impertinences ; Iswan Sual, Echange épaule contre bonbons ; Saut Situmorang, Les mots de cette souffrance ; A. Umar Said, Fragments de vie ; Djenar Maesa Ayu, A travers les glaces. ; Iwan Simatupang, Recueillement ; des contes : In-trigues de jungle et lois de basse-cour au royaume des animaux de Java et La quête de Semar de Sindhunata et des poèmes classiques : Le Chant à quatre mains° Et un auteur timorais : Luis Cardoso : Une île au loin, Métailier, 2010

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Breizh ha sinema / Bretagne et cinéma

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Troiad sinema e brezhoneg evit ar skolioùAprès le Mois du film documentaire, Daoulagad Breizh repart sur les routes dès le mois de janvier pour aller à la rencontre du public scolaire bilingue et présent-er de nouveaux films d’animation doublés en breton par l’association Dizale : - Pour les petits : Baleadenn Babouchka (La balade de Babouchka), un pro-gramme de quatre court-métrages inspirés de contes et légendes de peuples de Russie.- Pour les plus grands : Devezh ar brini (Le jour des corneilles) un film français de Jean-Christophe Dessaint.La tournée aura lieu de janvier à juin 2014, aux quatre coins de la Bretagne et à Paris, pour les écoles bilingues publiques, catholiques et Diwan.

L’année dernière nous avions touché 10 304 spectateurs. Nous espérons les retrouver aussi nombreux cette année.

Le Cinéma des Cailloux

Cette initiative est d’autant plus nécessaire que l’insularité constitue de fait un obstacle qui, lorsque l’on fédère les îles autour d’un projet, accroît encore les difficultés. Le projet, soutenu par l’Association des Iles du Ponant, a pour objectif de mettre en place un cinéma iti-nérant sur les îles qui ne sont pas dotées d’un cinéma. Projeter une programme de films grand public, l’hiver en particulier, avec des critères techniques imposés par la profession et les distributeurs. Parallèlement, le projet est de mettre en place un travail d’éducation à l’image dans les écoles primaires et les collèges. Lors d’une étude de terrain au printemps dernier, pour vérifier la présence des éléments techniques (salle, matériel, etc...), les porteurs de ce projet sont allés d’île en île rencontrer les acteurs locaux et présenter leur proposition. Petit à petit le projet prend forme, et se concrétise.“Le Cinéma des Cailloux” ne pourra exister qu’avec une quote-part fiancière de chaque municipalité, une aide du CNC (pour l’équipement) un soutien de la Région Bretagne, et une intervention de chaque Département concerné. Sans oublier le public qui paiera sa place. Il faut que des îliens soient porteurs localement. C’est un partenariat, pas un projet de continentaux vers les îles.Le projet s’est inspiré de ce qui se faisait dans les montagnes ou le centre de la France, où il y a des cinémas itinérants qui existent depuis plus de 20 ans. Mais ici, c’est un peu plus compliqué. On ne peut pas partir l’après midi et rentrer le soir à la maison. Il faut partir pour deux ou trois jours, en fonction de la météo.Cela constituera une belle preuve qu’en mutualisant leurs forces vives, les îles peuvent pallier leur enclavement et rester ainsi à la portée de la diffusion culturelle.

Au départ de cette l’histoire il y a une passion : le cinéma. Mais il y a aussi un autre élément fédéra-teur : l’insularité. Enfin, il y a surtout l’envie de partager et de transmettre. C’est grâce à ces éléments fondateurs que les 6 associations proposant du cinéma sur les îles*, dont Daoulagad Breizh, ont décidé de construire ensemble un projet de cinéma itinérant « Le Cinéma des Cailloux ».

* Tempestaires (Belle-Île), Festival International du Film Insulaire de Groix et Cinéph’île (Groix), 7e Batz’Art (Batz), Oya Films (Yeu) et Daoulagad Breizh (Sein, Ouessant, Molène).

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«Dimanche 15 décembre 2013, 19 heures, Saint-Pol de Léon. Je m’apprête pour la trentième et dernière fois à présenter « Lann Vraz » dans une salle de cinéma. Mona Caroff, stagiaire de Daoulagad Breizh qui participe à l’organisation de la tournée de ce premier long-métrage en langue bretonne sera présente et j’ai aussi invité Bob Simon l’un des acteurs princi-paux. Je pense à cet autre soir quand le monteur avec qui j’ai tricoté et détricoté le film devant un petit moniteur, m’a dit, au sortir de la salle, visiblement ravi « Le film fonctionne vraiment. Je suis entré dans l’histoire ! » J’espère que Bob aura la même impression, lui qui n’a vu « Lann Vraz » qu’à la télévision. Se découvrir sur grand écran ne doit pas toujours être une expérience facile pour un acteur. J’espère pour lui qu’il y aura du monde. Dehors il pleut des cordes. Cela va-t-il décourager le public ? Avant de partir de chez moi, j’ai jeté un coup d’œil sur le site du cinéma. Le film est annoncé à 3 euros, tarif qui n’est guère valorisant et parle de VO bretonne sans mentionner le sous-titrage. Qui donc va faire le déplacement sous cette pluie battante, hors quelques militants purs et durs ?

Mais voici déjà, bien en avance, les premiers spectateurs. Un groupe de femmes d’une soixantaine d’années s’approchent en discutant joyeusement dans un breton où je reconnais l’accent du Haut- Léon. Elles sont rapidement suivies par une bande de jeunes en formation intensive de breton à Stum-di. Rapidement le hall se remplit. Beaucoup de gens se connaissent. L’ambiance est chaleureuse et les deux femmes de l’association du cinéma qui gèrent les entrées sont agréablement surprises par

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Troiad Lann VrazUn film de Soazig Daniellou. Premier long-métrage de fiction en langue bretonne, réalisé par une équipe entièrement bretonnante. Produit par Kalanna Production (Brest).Suite à la projection au Festival de cinéma de Douarnenez, Daoulagad Breizh a coordonné une tournée du film dans 33 salles de cinéma, en Bretagne et à Paris, à l’automne, avec le soutien de Zoom Bretagne. Soazig Daniellou et Aziliz Bourgès, co-scénariste, ont accompagné les projec-tions. Au total, 51 séances dont 37 accompagnées et près de 2300 spectateurs.Soazig Daniellou revient sur cette tournée...

Nouvelle venue dans l’équipe de Daoulagad Breizh, pour accompagner Elen Rubin et Erwan Moalic.

Mona Caroff fait maintenant partie de l’équipe. Elle sera en service civique à Daoulagad Breizh jusqu’à début septembre. Vous aurez sûrement l’occasion de la croiser.

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une affluence à laquelle elles ne sont pas habituées le dimanche soir, séance habituellement réservée aux films « Art et essai » qui ne rassemble que quelques fidèles cinéphiles. L’association KLT qui fédère les associations culturelles bretonnes du pays de Morlaix a bien informé ses réseaux et le bouche à oreille a fonctionné car beaucoup de spectateurs se sont déplacés parfois de loin. Y aura-t-il assez de bouteilles de cidre pour le pot de clôture ?Bob et moi introduisons rapidement le film en kan-ha-diskan bilingue (Il y a sûrement quelques fran-cophones dans la salle !). Puis je vérifie le son et la balance entre ambiances et dialogues dans les cinq premières minutes. J’ai appris dans mes pérégrinations que l’acoustique varie beaucoup suivant les cinémas. Il vaut mieux être vigilant si l’on ne veut pas voir disparaître toutes les couches sonores patiemment incorporées au mixage. Une fois rassurée, je m’éclipse avec Mona pour aller manger un morceau pendant que le public découvre l’histoire d’amour de Gwenn et le conflit entre ostréiculteurs et écologistes. Les premières images tournées en baie de Morlaix devraient mettre en confiance les spectateurs qui retrouverons plus vrais que nature des paysages qui leur sont familiers.

Est-ce que je connais mieux que les autres ces premiers plans et ceux du dénouement tournés près d’Audierne que je retrouve à chaque fois que je rentre subrepticement dans la salle avant le débat final ? Non, l’ensemble du film me reste encore en tête comme une chanson trop connue dont je n’arrive pas à me débarrasser. Le temps du montage est encore proche et j’ai l’impression que je con-nais chaque raccord, chaque intonation. Le film est un texte que je me récite à l’avance assise dans mon fauteuil de cinéma. Il faut se résigner. Le réalisateur est la seule personne qui ne peut pas voir son film, une fois terminé. Au tout début de la tournée je restais parfois dans la salle, traquant malgré moi l’erreur, la petite modification qui au-rait sans doute rendu plus émou-vante la séquence, meilleur le film. Je cherchais malgré moi dans les débats l a remarque qui m’aurait fait compren-dre une faiblesse dans la narration ou dans la construction d’un personnage e t comment on pouvait …on aurait pu y remédier. Il est parfois dif-ficile d’accepter que le film qui a si longtemps occupé toutes vos pen-sées, appartient maintenant à d’autres qui y projettent leurs propres émotions. Mais quel plaisir quand lorsque la lumière s’allume, la pre-mière réaction est « Pourquoi la fin est-elle si abrupte ? On aurait voulu que cela continue … » et que le public vous parle des personnages comme s’il s’agissait de personnes réelles dont ils avaient partagé l’intimité pendant une heure et demie.

Oserai-je dire pourtant que les plus militants des bretonnants m’ont un peu déçue. Globalement l’accueil du public francophone venus par curiosité ou amour du cinéma (il y en a eu et plus que je n’aurais supposé) m’a semblé plus enthousiaste que le leur. Connaissaient-ils trop bien les acteurs

Breizh ha sinema / Bretagne et cinéma

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pour pouvoir entrer dans le jeu de la fiction ? Avaient-ils eu du mal à accepter le fait que « Lann Vraz » ne soit pas Le grand film qu’ils auraient souhaité mais un film comme un autre qui pouvait plaire ou déplaire suivant la sensibilité de chacun ? Plusieurs m’ont reproché l’emploi du français dans certaines séquences. Comment leur faire comprendre que si le spectateur ne croit pas que l’action se déroule dans l’environnement qu’il connaît où le français côtoie tou-jours le breton, le film échoue aussi bien dans son objectif fictionnel (on ne croit pas à l’histoire) que dans ses objec-tifs militants (montrer qu’on peut pratiquer le breton ici et maintenant dans la vie quotidienne et qu’une société bi-lingue est possible). Je me console en me remémorant les nombreuses fois où des spectateurs m’ont dit le plaisir qu’ils avaient eu à écouter la musique d’une langue qui leur était familière sans qu’ils la comprennent vraiment.

Malheureusement le sous-titrage, ce procédé miracle qui permet aux cinéphiles du monde entier de ressentir des émotions dans toutes les langues du monde ne résout pas tout pour tous car il est loin d’être entré chez nous dans les pratiques culturelles courantes. Plusieurs spectateurs m’ont avoué avoir échoué à décider leurs proches à venir à la séance parce qu’elle était sous-titrée. Le thème du film leur plaisait mais ils auraient préféré le voir en version française. Cela m’a rappelé un article paru sur le blog de Fañch Broudic lors de la sortie télé qui se demandait si « Lann Vraz » doublé en fran-çais pourrait toucher un public plus large et si sa bretonnité dépassait le simple usage de la langue. J’avoue qu’après réflexion je me sens tentée d’essayer le challenge d’une version française, malgré mes a priori cinéphiles ! Beaucoup des acteurs de « Lann Vraz » qui doublent régulièrement des films étrangers en breton pourraient ainsi faire la preuve de leur talent à un public plus vaste et le film at-teindre une plus grande rentabilité économique.

Nous parlons de tout cela Mona et moi, en mangeant nos crêpes. Puis la conversation en vient aux séances scolaires en VO non sous-titrées dont elle s’est plus particulièrement occupée et qui resteront pour moi parmi les moments les plus émouvants de cette tournée. Comment oublier la discussion de Guingamp sur le dénouement de l’intrigue entre ados et retraités ou les échanges techniques pas-sionnés sur le cinéma avec le collégiens Diwan de Vannes qui venaient de participer à un documen-taire et comprenaient que la magie du cinéma n’était qu’amplifiée quand on avait la chance de passer de l’autre côté de la caméra ? J’aime à penser que le film a peut-être suscité chez certains d’entre eux une vocation d’acteur ou de réalisateur …

Mais il est temps de regagner le Majestic. Gwenn a déjà giflé Mark et celui-ci s’apprête à faire ses adieux à Tom, le petit garçon. Reviendra-t-il à Lann Vraz ? Quand la lumière se fait après les applaud-issements de rigueur je croise le regard souriant de quelques spectateurs du premier rang. Je vois qu’ils ont passé un bon moment grâce au travail de notre petite équipe de bretonnants. Je leurs rend leur sourire. Oui, j’ai vraiment beaucoup de chance de faire ce métier et hâte de m’atteler à un nou-veau projet.»

Soazig Daniellou, Décembre 2013

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L’hiver s’est installé, la France allume ses feux de cheminée et digère les fêtes. Sur l’aire d’accueil de Douarnenez aussi. Il faut allumer le chauff-age électrique, faire attention quand on ou-vre la porte de ne pas gaspiller la chaleur. Des guirlandes ont été accrochées aux caravanes. Comme l’année dernière. Rien n’a changé. Après l’euphorie du Festival, le quotidien a repris, de bons souvenirs en tête et toujours certaines difficultés. Afin de faire le point sur l’après Fes-tival, nous avons contacté les invités de cet été pour comprendre ce que cette édition leur avait apporté. Si tous soulignent « une agréable sur-prise », « un événement majeur et unique » ou encore « une formidable réussite », le chemin à parcourir pour la reconnaissance des Droits des Voyageurs est encore long...

La multiplication des manifestationsPour le sociologue Régis Laurent, médiateur au-près les gens du voyage pour la Préfecture du Finistère, « le Festival a marqué les esprits, il s’agit de la plus grande réunion de chercheurs organi-sée sur ce thème ». Le Festival a aussi permis la médiatisation du problème des camps durant la seconde guerre mondiale. A la suite du Fes-tival, l’équipe travaillant sur le camp de Coray, à laquelle participe Régis Laurent, a poursuivi ses rencontres avec les « Bistrots de l’Histoire » qui ont entrepris les mêmes recherches sur le camp des Côtes d’Armor. Une prochaine réunion entre les deux équipes est prévue au Centre Social de Briec en janvier et un « Bistrot de l’Histoire » com-mun pourrait avoir lieu dans l’année. Ce constat positif de l’après Festival est le même chez les re-sponsables d’organisations de Voyageurs, com-me en témoigne Yvan Bannier, représentant dans les Côtes d’Armor de l’Association Nationale des Gens du Voyage Catholiques (ANGVC). Pour lui, le

Festival a eu des répercutions pour les Voyageurs qui ont pu se ren-contrer et étendre leurs contacts. Peu après l’évènement, France Liberté Voy-age a contacté l’ANGVC pour partic-iper, « dans la lancée de la mobilisation autour de la barrière de l’aire d’accueil de Douarnenez », au « premier col-loque organisé par les gens du voy-age », à Javené en Ille-et-Vilaine. Celui-ci a ras-semblé une centaine de personnes, Voyageurs et Gadjé, autour du thème du travail. Il s’agit là d’ « une grande première d’une longue série », comme l’indique Nara Ritz de France Liberté Voy-age. Un autre colloque pourrait en effet avoir lieu en 2014 sur le thème de l’habitat. Ce colloque a également eu des répercutions nationales. A la suite de celui-ci, les Voyageurs ont été reçus au Ministère de l’Intérieur et le 7 janvier est prévue une rencontre avec Cécile Duflot. La Ministre de la Justice, Christine Taubira, a également promis de les rencontrer mais aucune suite n’a pour le moment été donnée à cet engagement. A la suite du Festival également, la biblio-thèque de Rosporden a contacté l’ANGVC afin d’organiser une soirée sur les Voyageurs où 70 personne se sont retrouvées. « Les gens du voy-age ont compris après le Festival qu’ils devaient se défendre, intégrer les associations, s’organiser, explique Yvan Bannier de l’ANGVC. Le Festival a fait beaucoup de bruit, on en a beaucoup parlé sur les aires d’accueil ».

Suite de l’édition 2013

Rroms, tsiganes et Voyageurs.L’après Festival :Entre réussite, gueule de bois et raisons d’espérer

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Une prise de conscience, mais peu de retombées concrètesAprès l’euphorie passée à Douarnenez, Régis Lau-rent reconnaît que le Festival n’a pas engendré un renforcement des associations de Voyageurs. « Cela ne se fait pas en une semaine ». Il regrette également la faible présence de Gens du Voyage, de professionnels et d’élus durant cette semaine. S’il y a eu une prise de conscience chez les Voya-geurs, peu sont ceux qui ont franchi le pas en rejoignant les associations. « Certains voyageurs ont peur des sédentaires, de s’engager, parce qu’ils ne savent pas lire par exemple. C’est pour cela qu’il est important qu’ils envoient leurs en-fants à l’école », explique Yvan Bannier. Pour Nara Ritz, de France Liberté Voyage, l’objectif actuel est de se positionner à travers la mise en place de formations, de leaders issus de la com-munauté des gens du voyage, « pour constituer une véritable force politique ». Cependant, « per-sonne ne veut se mouiller. Quand on est dans la galère il faut penser à manger, et quand on forme des leaders on ne travaille pas ». Il faut dire aussi que l’après Festival a connu son lot de claques et ses lendemains de gueule de bois. Les attaques de Christian Estrosi et du maire de Cholet, Gilles Bourdouleix, ont fait rappeler aux Festivaliers de Douarnenez que malheureusement le monde ne s’arrêtait pas à la place Stalingrad. En septembre à Paris, Evelyne Pommerat des Dépêches Tsiga-nes collectait les articles de journaux avec effroi. « Qui sont les intellectuels qui prennent position pour les défendre ? Il n’y a en presque aucun ! » s’exclamait-elle. « Il y a eu de violentes réactions, elles ne sont pas nouvelles» commente de son côté Nora Ritz. « C’est abominable, c’est du délire. Je ne parviens pas à m’en remettre ». L’association France Liberté Voyage a porté plainte contre C.Estrosi et G.Bourdouleix pour « incitation à la haine raciale ». Elle a également fait appel à la Court Europée-nne des Droits de l’Homme pour revenir sur la loi 1969. « C’est toujours le même com-bat. Le Festival

est une pierre à l’édifice mais les politiques ne changent pas », explique Milo Delage, de France Liberté Voyage.

2014, « une année très importante »Pourtant, 2014 s’annonce « très importante » pour Milo Delage. Le Député Dominique Raimbourg a en effet déposé un projet de loi afin d’enterrer le statut d’exception des gens du voyage, issu de cette loi de 1969, ce qui permettrait de supprim-er les titres de circulation et de pénaliser les mai ries ne respectant pas leurs obligations au niveau des aires d’accueil. Le vote de ce projet a cepen-dant une nouvelle fois été repoussé à après les élections municipales, « pour des problèmes de calendrier », alors que dans le même temps le sé-nateur Pierre Hérisson, président de la Commis-sion Consultative des Gens du Voyage, proposait une loi répressive contre les Voyageurs, débattue, elle, à l’Assemblée Nationale le 12 décembre... Celle-ci a cependant été suspendue et France Liberté Voyage a d’ailleurs porté plainte contre Pierre Hérisson (http://www.petitions24.net/pour_la_demis-

sion_du_senateur_pierre_herisson). L’association conteste ce projet de loi réprimant durement l’installation illicite en réunion sur un terrain appartenant à autrui, alors que dans le même temps 49% des communes concernées n’ont pas respecté la loi en refusant de bâtir des terrains d’accueil. France Liberté Voyage rencontrera aussi Cécile Duflot le 7 janvier afin que les gens du voyage puis-sent profiter eux-aussi, « comme tout citoyen », de la trêve hivernale. « Il y a eu des expulsions à Nantes, Bordeaux et Besançon, alors que les mairies ne respectent pas leurs obligations, ex-plique Milo Delage. On expulse femmes, enfants et personnes âgées alors qu’ils veulent se retrou-ver pour les fêtes, mais ils n’ont pas d’aires pour se rassembler. Le droit commun pour notre com-munauté n’est toujours pas acquis ». Le Festival, de son côté, a prévu une projection de films sur l’aire d’accueil de Douarnenez en 2014. Un débat sur le thème pourrait aussi être organisé durant la prochaine édition, afin de suivre les avancées. C’est également le souhait des invités contactés.

Pour suivre l’actualité des gens du voyage : www.depechestsiganes.fr

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Da heul gouel 2013

Rromed, Termajied ha Beajourien /

Goude ar festival Un taol-kaer, flac’hadoù, poan-blev ha spi

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Liesseurted an darvoudoù

Skoet eo bet ar speredoù a-drugarez d’ar festi-val, eme Régis Laurent, hanterour evit ar Veaje-rien e Prefeti Penn-ar-Bed. An darvoud brasañ o vodañ kement a arbennigourien war an dan-vez eo. Anv a zo bet graet er mediaoù deus ar c’hampoù e-kerzh an Eil Brezel-Bed, a-drugarez d’ar festival ur wech adarre. Da heul kement-se e talc’h hardizh izili skipailh ar gouel da labourat war dem kamp Korae, Régis Laurent en o-zouez, gant ar soñj daremprediñ « Bistroioù an Istor » bet o kas enklaskoù war gampoù Aodoù-an-Arvor da-benn. Ur gejadenn etre an daou skip-ailh e Kreizenn Sokial Brieg a zo da zont, e miz Genver, hag un darvoud « Bistroioù an Istor » a-gevret diwezhatoc’h ‘kerzh ar bloaz. Pozitivel eo disoc’h ar prantad goude-gouel evit an dud karget ouzh an aozadurioù a bled gant hag evit Tud ar Veaj, ‘giz ma embann Yvan Bannier, ane-zhañ e-karg Kevredigezh Vroadel ar Veajerien Gatolik en Aodoù-an-Arvor (ANGVC). A-bouez eo bet ar festival evite eta hevezañ, o vezañ m’eo bet un digarez da grouiñ kejadennoù etreze ha da ledanaat o darempredoù. Nebeut goude ar gouel eo aet France Liberté Voyage e liamm

gant ANGVC evit bodañ an dud en-dro da luskad kloued an dachenn-degemer e Douarnenez ha d’ar c’hentañ rendael aozet en Il-ha-Gwilun. Ur c’hant a dud a oa bet, beajerien hag all, en-dro da gaoz al labour. « Kentañ degouezh un hir a heuliad eo » eme Nara Ritz e anv France Liberté Voyage. Ur rendael all a c’hellfe bezañ lusket e-kerzh ar bloaz-mañ, diwar-benn an annez. Un tregern ken bras a zo bet gant ar c’hentañ kolok avat, m’eo bet dege-meret Beajerien gant Ministrerezh an Diabarzh, ha ma ‘z eus lakaet emgav d’ar 7 a viz Genver gant Cécile Duflot. Prometet he deus Ministrez ar Justis Christiane Taubira kejañ oute ivez, met n’eus bet deiziet tra evit poent. Da heul ar festival e oa aet levraoueg Rosporden e darempred gant an aozadur ANGVC gant ar soñj aozañ un nozvezh diwar-benn ar Veajerien ; un 70 den bennak a oa deuet. Komprenet o deus Tud ar Veaj e rankont en em zifenn ‘benn ar fin, bezañ perzh eus kevredigezhioù ha bezañ aozet. Sed ar pezh a zisplege Yvan Bannier (ANGVC). Tregernet eo gouel sinema Douarnenez betek tachennoù-degemer ar Veajerien avat.

Erruet eo ar goañv, koazhañ boued fonnus gouelioù fin ha deroù ar bloaz emañ an dud oc’h ober, ha tan er siminal. Kerkoulz all emañ an traoù war tachenn-degemer Douarnenez avat. Enaouiñ an dommerez dre-dan zo d’ober, ha soñjal serriñ mat an nor d’ar garavanenn, kuit da goll an tommder diouti. N’eus bet cheñchamant ebet, ‘giz bep bloaz, ha garlantez a zo bet staget ouzh ar c’haravanennoù. Brizhvoaz ar pemdez goude drantiz ar festival, eñvorennoù mat met diaeza-mant bepred. Daremprediñ ar gouvidi hon eus graet en-dro, da glask goût ar pezh en deus darvoud an hañv tremenet kaset dezhe ; hag an holl da respont eo bet « ur souezhadenn gaer » , pe c’hoazh « un darvoud a-bouez ha dibar », ha zoken « un taol kaer ». Hir-mat eo hent, hini ar resped hag an doujañs ouzh gwirioù ar Veajerien…

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Koustiañs a-dra-sur, met nebeut a zisoc’hoù fetis

Goude prantad diroll ar festival e rank Régis Laurent anzav memestra n’eo ket kreñvoc’h ar c’hevredigezhioù Beajerien bremañ evit na oant a-raok. « Ne reer ket-se deus un devezh d’egile.Kerse en deus ivez ne vije ket bet muioc’h a Veajerien, a dud arbennik hag a zilennidi e-kerzh ar sunvezh. Un dihun a zo bet e-mesk ar pobloù Beajerien, hogen, re wan eo an niver anezhe o vezañ bet emezelet ouzh ur gevredigezh pe unan all. Aon o devez un darn deus ar re chomidik, aon moarvat ivez da grediñ emellout en traoù, ab-alamour da abegoù liesseurt, en o-zouez an diz-esk hag an dilenn. Evita afer-se da gentañ eo tal-voudus dezhe kas ar vugale d’ar skol. » a zispleg Yvan Bannier.

Mont war-zu ar c’hrouiñ stummadurioù, ar stum-mañ « leaderien » o tont eus kumuniezh ar Veaje-rien a zo mil a-bouez da Nara Ritz ; kement ha sevel un nerzh politikel gwirion. Ne fell da zen mont dezhi, aze ‘mañ an dalc’h. Pa ya ar yalc’h da c’houllo hag ar geusteurenn da dreut en diwezh e ranker soñjal bevañ ; da lavaret eo, debriñ. Gant « leaderien», ne labourer ket avat. »Anzav a ranker ivez en deus ar festival bet (ar prantad war-lerc’h bepred) e lod a flac’hadoù, ha poan-blev meur a wech. Etre tagadennoù Chris-tian Estrosi pe c’hoazh reoù Gilles Bourdouleix, o lakaat ar Pennoù-Sardin da gompren ervat e yae ar bed en tu-hont da blasenn Stalingrad.« Piv an diaoul eo an intelektualed a zifenn ane-zhe ? N’eus koulz lâret hini ebet ! » eme Evelyne Pommeret e miz Gwengolo, anezhi perzhiadez en Dépêches Tsiganes, o tastum pennadoù e Pariz d’ar c’houlz-se. « N’eo ket gwall nevez an ersavioù feuls a gustumer klevet » eme Nora Ritz diouzh he zu. Spontus eo, peadra da dreiñ sot. N’on ket evit klevet-se ».Klemm he deus ar gevredigezh France Liberté Voyage savet a-enep da Estrosi ha Bourbouleix, oc’h ober meneg eus an « atizerezh d’ar ouenn-gasoni » a c’houzañvont. Galv o deus savet da heul e Lez Europat Gwirioù Mab-Den, gant ar soñj dont war lezenn 1969 en-dro. « An hevelep stourm eo bepred ». Un araokadenn eo ar festi-

val, met ne gemm ket tro-spered ar bolitikerien » eme v/Milo Delage (France Liberté Voyage).

2014, ur bloavezh a-bouez

Ur bloavezh a-bouez e vo 2014 hervez Milo Delage. Ur raktres lezenn a zo bet kinniget gant an depute Dominique Raimbourg, gant ar soñj interiñ ar statud ispisial a zo lakaet d’ar Veajerien, a gaver el lezenn a raed anv anezhi (1969). Da la-varet eo ne vefe ket a aotreoù tremen-distremen ispisial ken, hag e vefe kastizet an tier-kêr na zoujfent ket ar redioù o deus e-keñver an tachen-noù-degemer. Anat deoc’h eo bet daleet vota-deg ar raktres-se (goude an dilennadegoù-kêr). Deus un tu all e kinnige Pierre Hérisson ul lezenn wallgasus e-keñver T ud ar Veaj, bet divizet war he fenn er Vodadeg Vroadel d’an 12 a viz Kerzu. Ehanet eo bet ha klemm a zo bet savet a-enep da b/Pierre Hérisson gant France Liberté Voyage. (http://www.petitions24.net/pour_la_demis-sion_du_senateur_pierre_herisson). Sevel a ra gevredigezh groñs a-enep d’ar rak-tres-se, pa ouier ne zouj ket an hanter deus ar c’humunioù al lezenn, o nac’h sevel tachennoù-degemer.Emgav a zo lakaet d’ar 7 a viz Genver gant Cécile Duflot ma c’hello un deiz Tu dar Veaj tenañ gounid eus ar goañv, e-giz kement sitoaian. Tud skarzhet a zo bet en Naoned, e Bourdel pe c’hoazh e Besançon, ha ne zouj ket an tier-kêr ouzh o redioù, eme v/Milo Delage. Merc’hed ha bugale a skarzher, kozhidi, pa fell dezhe bezañ a-gevret evit lidañ Nedeleg hag ar bloaz nevez. Pezh zo n’o deus lec’h ispisial ebet evit en em vodañ. Gwir kumun ar gevredigezh na vez ket tizhet bepred. »Filmoù a vo skignet war tachenn-degemer Douarnenez e-kerzh ar bloavezh 2014, hag un di-viz war an tem-se da vare ar festival da zont a vo lusket, ma c’hello an dud heuliañ an araokaden-noù. Sed ar pezh a fell d’ar gouvidi emeur bet e darempred gante.

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“Aujourd’hui, si nous avons inscrit «Maison Sol-idaire» sur le fronton de nos locaux aménagés par les habitants, c’est que pour nous ces mots ont du sens. Maison, car nous voulons cet esprit de famille, où tout un chacun a sa place, toutes générations confondues, et où il fait bon se re-trouver. solidaire, car c’est pour nous une valeur que nous voulons partager, et que l’entraide est la base de toutes nos pratiques et activités.”

En 2003 déjà, nous écrivions ce qui suit :«Nous, habitants de Douarnenez, locataires de la cité HLM de Kermarron ou anciens résidents, voi-sins proches ou plus lointains déclarons:-Être unis par la même envie de construire unprojet où chacun, petit ou grand, puisse trouver sa place.-Croire en nos capacités communes d’agirensemble dans le respect des choix de chacunmais toujours dans un esprit de solidarité.-Vouloir promouvoir toutes les actions quiconcourent au mieux être des habitants de cequartier ...-Vouloir faire vivre une démocratie participativeau quotidien, en ayant le souci constant que chaque enfant, jeune ou adulte puisse s’exprimer, s’informer, se former, participer aux débats et aux décisions.-Vouloir œuvrer localement et à travers desréseaux plus larges avec tous ceux qui partagent les mêmes envies et souhaitent s’associer.

Keloù berr ar vro/ Brèves d’ici

Ti kengret Kermarron / La maison solidaire de Kermarron A Douarnenez, la maison solidaire de Kermarron est un exemple de succès en matière d’éducation Populaire, avec la prise en charge collective d’un lieu au sein d’un quartier populaire.Depuis plusieurs années, le Festival de cinéma de Douarnenez travaille en étroite collaboration avec cet espace, tout comme avec la MJC ou la médiathèque.Des questions de financement mettent en péril le maintien de l’activité de la Maison Solidaire de Kermarron, alors que son activité démontre son grand intérêt sur tout le territoire.Comme par le passé, nous suivrons et accompagnerons avec enthousiasme les projets des habitants, porteurs d’une immense humanité, solidarité, ouverts sur le monde, avec une utopie assumée et une démocratie exemplaire.

Vous pouvez avoir plus d’informations et soutenir l’association en se rendant sur leur site : >>> http://soutenir.kermarron-maison-solidaire.fr>>> https://www.facebook.com/jesoutienskermarron

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Voici quelques extraits du très riche dossier de demande d’agrément consultable sur leur site :

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Pour résumer rapidement notre histoire nous pouvons remonter 40 en arrière, en 1973, quand la CAF ouvre sur le quartier de Kermarron uneantenne sociale, dans des mètres carrés sociaux en sous-sol d’un immeuble de la cité, pour y pro-poser des activités ménagères. 10 ans après, en 1983, un poste d’animateur est créé par la CAF et la Ville pour accompagner les projets de jeunes, et assurer une veille sociale.En 1986, l’association « Loisirs de Kermarron », àl’initiative de jeunes adultes et de leurs parents, voit le jour. Un second poste d’animateur CAF est créé en 1988 (temps partiel d’abord, puis temps plein). Notre Centre d’Animation de Kermarron, tel qu’il se dénommait à l’époque, reçoit son premier agrément « centre social » en 1991. L’association et le centre social en gestion CAF travaillent en relation étroite.En 1992, un collectif regroupant l’association, l’Amicale des Locataires CNL, l’école maternelle du quartier et des habitants se mobilise pour fêter « Les 25 ans de la cité de Kermarron ». Cette mo-bilisation inter-associative sera aussi l’occasion de développer de nouveaux partenariats sur la ville et à l’extérieur.En 1993, l’association change de nom et devient « L’Avenir de Kermarron ». Du coté de la dynamique collective, les projets participatifs s’étoffent avec par exemple, les « Vendredis Soirs » (repas de quartier mis en place par des groupes d’habitants), les « Mercredis Sympas » (animations enfants pris en charge par les parents) de même que l’expérimentation d’un

« Conseil de quartier » et d’un travail en commis-sions.En 1995, un poste d’animateur est supprimé par la CAF.Notre mobilisation pour revendiquer auprès de la CAF et de la ville le droit à un accompagne-ment professionnel qualifié sera entendu avec le renouvellement du poste deux ans plus tard. Depuis cette date, nous n’avons eu de cesse de défendre les compétences humaines indispens-ables pour l’accompagnement de nos projets.En 2001 la CAF fait le choix d’abandonner la gestion directe du centre social de Kermarron. L’association, à qui il est proposé de reprendre l’activité, manifeste son exigence de la continuité des moyens. Les personnels CAF sont maintenus et l’association Kermarron décide de s’engager dans la gestion du centre social.En 2003, la CAF a fait le choix d’un agrément d’animation locale avec une mise à disposition gracieuse d’un poste de pilotage. Cet agrément sera renouvelé en 2007 puis en 2010, et prolongé en 2013. Dans le même temps nos partenaires re-connaissent nos actions, participent auxfinancements et continuent d’accompagner le travail mené par l’association qui se dénomme aujourd’hui :

Kermarron Maison Solidaire.

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Le journal espagnol El País nous rappelle que depuis 2010, la femme disposait des 14 pre-mières semaines pour décider “si elle garde son enfant ou avorte, auquel cas elle ne doit avancer aucun motif. Entres les semaines 15 et 22, elle ne peut avorter […] qu’en cas de danger pour sa santé ou celle du fœtus. En dehors de ces délais et de ces motifs, l’avortement est un délit”. Dé-sormais, “l’avortement sera un délit, en dehors de quelques exceptions […]. Il n’y aura plus de décision libre de la femme dans les premières se-maines.” Dans son article du 30 décembre der nier, le journal Le Monde nous explique combien pourtant, l’Espagne fût innovante sur la question de la parité, strictement mise en place en 2004 et sur la pise en compte des violences conjugales.Le gouvernement conservateur de Mariano Ra-joy, valide quand à lui ce sidérent avant-projet de loi pour “la protection de la vie de l’être conçu et des droits des femmes enceintes”Ce droit des femmes n’était pourtant pas si vieux en Espagne puisque la loi autorisant l’avortement jusqu’à la quatorizième semaine de grossesse ne

datait que de 2010.Le texte proposé par le ministre de la justice Al-berto Ruiz Gallardón est encore plus strict que le texte franciste de 1985 qui parait plus laxiste (!) permettant alors l’avortement en cas de malfor-mation du foetus.« On ne peut laisser la vie du foetus dépendre ex-clusivement de l’avis de la mère », a jugé M. Ruiz Gallardon. (citation Le Monde)

Communiqué du Planning familialRégression catastrophique pour les droits des femmes en Espagne : Une fin d’année 2013 mar-quée par l’obscurantisme en Europe ! Le gouverne-ment espagnol Rajoy vient d’annuler ce vendredi 20 décembre la loi autorisant l’avortement, sous couvert d’une loi organique de « protection de la vie et des droits de la femme enceinte ». Pour ras-surer sa base électorale et consolider sa position de fervent défenseur des valeurs traditionalistes et fondamentalistes religieuses, il fait ainsi passer au second plan les problèmes économiques qui touchent de plein fouet les espagnolEs

Nevez er bed / Brèves du monde

Distro krenn Bro Spagn war e-giz /Regression vertigineuse en Espagne

D’ar gwener 20 a viz kerzu 2013, en deus asantet kuzul ministred Bro Spagn al lezenn a-enep ar riskladenn kinniget gant Alberto Ruiz Gallardón, ministr ar justis.Gant al lezenn-se e vo nac’het ar gwir d’ar merc’hed risklañ ur bugel pa ne vefe ket diwar abegoù yec’hed pe gwallerezh. /

Crédit photo : www.diagonalperiodico.net/fotofotogalerias/2122916

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Le vendredi 20 décembre 2013, le con-seil des ministres espagnol a approuvé la loi anti- avortement du ministre de la justice espagnol Alberto Ruiz Gal-lardón .Cette loi supprime le droit à l’avortement en dehors des cas de viol ou de mise en danger de la santé de la femme.

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Nevez er bed / Brèves du monde

Andalousia / Andalousie

Le maire révolutionnaire de Mari-naleda est, pour reprendre les termes du quotidien britannique The Guardian, l’homme qui a transformé le petit village défa-vorisé de Marinaleda en « utopie communiste ». En 2012, le village connaissait un taux de chômage de 5 %, alors qu’à la même époque le reste de l’Espagne affichait un taux de 25 %.

La semaine dernière, la Cour suprême d’Andalousie a condamné Juan Manuel Sánchez Gordillo, ainsi que le secrétaire général du syndicat SAT, Diego Cañamero, pour avoir occupé le domaine Las Turquillas durant l’été 2012. Le ministère de la Défense n’utilise que 20 des 1 200 hectares de cette propriété pour un haras, le reste laissé en friche. En 2010 déjà, même le parti de droite Partido Popular (PP) avait reproché que seules 25 personnes y étaient employées, alors qu’une gestion efficace génére-rait au moins 800 emplois. L’Andalousie est l’une des ré-gions les plus touchées par le chômage en Espagne, avec un taux de 35,9 % selon les derniers chiffres officiels.

« Ce qu’il faut c’est une véritable lutte anticapita liste, à la fois révolutionnaire et capable d’ébranler le système » a déclaré le maire. Sur les 54 membres du syndicat assignés à comparaître, quatre ont été con-damnés à une peine, les cinquante autres acquittés. Le SAT est connu pour ses actions spectaculaires. L’an dernier, une action de confiscation symbolique dans les supermarchés et de redistribution aux fa-milles démunies a fait la Une des journaux espagnols. A plusieurs reprises, le syndicat a occupé des terres agricoles à l’abandon pour réclamer leur redistribu-tion aux paysans sans terre. Depuis mai 2012, le syn-dicat occupe le domaine Somontes à Cordoue et y a créé une coopérative qui cultive des fruits et des lé-gumes revendus sur les marchés locaux des alentours.

Le gouvernement espagnol et le parlement, ont dé-cidé de durcir le Code pénal contre ce type d’actions en particulier, mais aussi contre les simples mani-festations. Ils ont proposé l’insertion d’au moins 16 nouveaux délits dans le Code pénal pour réprimer la protestation sociale. Ainsi, photographier des agents de police lors d’une manifestation sera désormais pas-sible d’une amende d’un demi-million d’euros. Par-ticiper à une manifestation non autorisée sera puni d’une amende pouvant aller jusqu’à 600 000 euros.

Avec ces nouvelles mesures, le gouvernement espa gnol espère empêcher d’autres manifestations telles que celle du 25 septembre 2012. Pour rappel, ce jour-là, des milliers de personnes ont participé à un blo-cage symbolique du Congrès et réclamé la démission du gouvernement. L’intervention brutale de la police a été filmée par de nombreuses caméras de télévi-sion et téléphones portables. Des images choquantes montrent les forces de l’ordre poursuivant des mani-festants dans la gare Atocha et tirant sur eux des balles en caoutchouc à l’intérieur du bâtiment. Plu-sieurs plaintes ont été déposées, mais, plutôt que d’enquêter, le ministre de l’Intérieur, Jorge Fernán-dez Díaz, a invité un inspecteur des forces de l’ordre à se pencher sur un durcissement du droit pénal.

A l’avenir, ce ne sont plus les brutalités des agents qui seront punies, mais les journa listes et les manifestants qui les photographient. A l’avenir, toute manifestation sur un monument ou un immeuble public sera interdite. Greenpeace, connue pour ce genre d’actions spectaculaires, a déjà réagi. La semaine dernière, les activistes de l’ONG ont déployé sur l’immeuble de l’entreprise pétrolière Shell à Ma-drid une banderole de 315 m2 pour protester contre « la limitation du droit de protester pacifiquement ».

Carmela Negretehttp://www.redglobe.org/europa/espana/6258-rajoy-

apunta-contra-las-pro...

Kondaonet eo bet pevar penn-bras sindikat al labourerien andalousian SAT, da vezañ bac’het seizh miz. En o zouez e oa Juan Manuel Sánchez Gordillo, aotroù maer Marinaleda ha dilennad er parlamant. / Quatre dirigeants du syndicat des travailleurs andalous SAT ont été condamnés, fin 2013 à sept mois de réclusion. Parmi eux, le charismatique maire de Marinaleda, Juan Manuel Sánchez Gordillo, qui est aussi élu au Parlement.

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Nevez er bed / Brèves du monde

Marv Nelson Mandela / Décès de Nelson Mandela

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La mort de Mandela nous remet en mémoire le festival 2011 : un cinéma, des artistes et des rencontres édifiantes, souvent bouleversantes; des histoires de vie aux dimensions collectives, avec les témoins et les acteurs des luttes contre l’apartheid, contre l’arrogance et la violence co-loniale, occidentale. Aujourd’hui, à la ségrégation qui perdure, aux quartiers noirs qui n’ont pas dis-paru, s’ajoute l’impitoyable ségrégation d’une so-ciété d’économie libérale, avec son lot de misères, de désespoirs, de peurs, de violences…L’un des invités de l’été 2011 était le poète Lesogo Rampolokeng.Né à Soweto, son aversion de la répression raciale et néo-coloniale explose dans toute sa langue, incisive. Engagé très tôt contre l’apartheid, mili-tant du Mouvement de conscience noire, sa tra-jectoire est exigeante, sans concessions. Voici un extrait d’un de ses textes :

Brigitte Mouchel

« Cœur blanc :

prologue à l’hystérieJ’émergeai. brouillard. une brume m’enveloppait, tournoyait en moi. le soleil m’éblouit. je titubai, m’arrêtai net & tombai - dur - le cul dans une flaque de boue. les murs se resserraient, me retenaient, m’écartaient. tout était - tout reste - transition. c’est & c’était moi ; c’était le pays tout entier. je m’en relevai comme d’un rêve. en un tourbillon d’euphorie. mais ce réveil, ce retour à la réalité - & peut-être n’était-ce qu’une idée de la réalité, ce qu’on m’avait appris à en croire - ce réveil, je le devais à la désillusion. les portes se refermaient sur mon heure ; elles s’ouvrent ce jour sur mon néant.(…) Nous marchâmes longtemps. gémisse-ments : ma sœur, à califourchon sur le dos de ma mère. tant de fois, nous avi-ons marché comme ça. c’était notre passé. notre futur aussi. depuis toujours là-bas, loin, un coup de feu & un cri. seuls. fatigués. si fatigués. ma mère serre ma main dans la sienne. fort. nuit. je lève mes yeux vers elle.mère, ton visage se fissure contre le mien. encore. & encore. (…) »

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Suafrika / Afrique du sudE kreizenn dafar ar gouel e vez kavet eilennoù filmoù diwar-benn Suafrika, koulzad an apartheid hag ar stourmoù enebiñ, kezeg-blein an emsav hag an amzer a-vremañ.Kreizenn dafar ar gouel a zo e bal dezhañ lakaat ar filmoù da dreiñ, da vevañ er maez ar gouel, met magañ an divizoù hag anaoudegezh an temoù a-vremañ gant ur sell war an amzer dremenet ivez. Sed aze un nebeut skouerioù... /Le Centre de ressources du festival possède de nombreuses copies de films traitant de l’Afrique du Sud, du contexte et de l’application de l’apartheid, des luttes pour l’abolir, des leaders de ces luttes, mais aussi de la période contemporaine.Le Centre de Ressources permet de faire circuler les films, de les faire vivre en dehors du Festival, mais aussi de favoriser les débats et la connaissance des sujets d’actualité en portant un regard sur le passé...Dont le Festival détient des traces...Vous pouvez venir consulter des films et nous pouvons vous aider à organiser des projections/rencontres. Voici quelques pistes...

C’est ce film primé qui a, entre autres, inspiré Paul Simon pour son album Graceland. Bien que beaucoup de mu-siques sudafricaines noires fussent politiquement réprimées à l’époque, les joies et les peines réelles qu’elles expriment ont pris vie dans cette performance à la fois émotionnelle et exubérante. Des DJ racistes aux harmonies obsédantes de Ladysmith Black Mambazo. Des travailleurs zoulous s’exerçant aux secrets des danses rituelles de guerre aux spectacles dynamiques de Mahotella Queens et Abafana; de

Philip Tabane et Malombo dans le studio à la censure ridicule des stations de radio, et du duo intrépide de Johnny Clegg et de Sipho Mchunu (Juluka) - qui ont combattu l’apartheid avec leurs paroles subtiles - à l’ensemble des concours de chansons dans les foyers de travailleurs noirs...

Rhythm of resistance Documentaire de Jeremy Marre

Tourné clandestinement en Afrique du Sud, le film plonge au cœur du système de classifi-cation des races mis en place par le régime ségrégationniste de l’époque. En 1948, la vie de Robert qui se croyait blanc, bascule. Il est “classé” métis, sa femme et ses enfants “restés blancs” le renient. Il refait sa vie avec Doris qui est noire. Dans un style d’une douceur inouïe, émaillé de mélancolie, la réalisatrice signe un film d’une délicatesse rare et d’une grande intel-ligence, qui narre l’histoire de ce vieux couple profondément attachant. Ils sont le fil rouge que rompent de temps à autre et en alternance, de manière fulgurante, quelques personnages saisissants. La parole de ce vieux couple prend alors des allures testamentaires, révélant la profondeur des blessures intimes d’un appareil judiciaire absurde.

Classified peopleDocumentaire de Yolande Zauberman

Petits films de cinéma direct composant une vision plurielle de la société sud-africaine à l’apogée du régime de l’apartheid produits en 1985 par les ateliers Varan. Douze jeunes apprentis-documentaristes filment leur communauté et leur pays de l’intérieur: des élections réservées aux Blancs dans une petite ville minière; Un meeting de l’AWB, mou-vement culturel d’extrême droite; Swinini un mécanicien réparateur de voitures dans les rues de Soweto; des retraités attendant de percevoir leur retraite dans une longue file d’attente; une des dernières rues du Western Township dont le gouvernement or-ganise la destruction au nom des lois de classification raciale... Film choral, puzzle, laby-rinthe, une chronique subtile et intime, véritable voyage au cœur de l’apartheid.

Chroniques sud-africainesDocumentaire de l’atelier Varan de johannesburg

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Kreizenn dafar / Centre de ressources

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Sea point daysFilm expérimental de FrançoisVerster Avec Sea Point Days, François Verster poursuit son exploration de la not-so-new South Africa(l’Afrique du Sud pas si nouvelle). Sea Point est une station balnéaire de Cape Town, centrée sur les piscines construites en bord de mer dans les années 20. Aujourd’hui, les différentes couleurs de peau s’y côtoient dans une apparente égalité. Puzzle de regards et de sensations, le film est une série de rencontres saisis-santes. Chacun fuit la réalité à sa manière, conscient que la réconciliation et l’égalité ne sont pas encore dans les têtes. (Olivier Barlet).

Amours zoulous Documentaire de Emmanuelle Bidou

Dans un village de la région du Natal, en Afrique du Sud, déserté par les hommes partis en masses travailler en ville à Johannesburg ou à Durban, les femmes demeurent seules, gardiennes du foyer, organisatrices de la vie quotidienne, de la survie et de l’éducation. Manzugu, Maxulu et Ganephi racontent comment elles vivent cette séparation et ses conséquences, dans une société polygame, obligées de s’organiser sans leurs maris. Ellesévoquent le labeur, la jalousie, le désir et l’attente, avec humour, philosophie ou crainte. Lorsque le film saisit le retour inattendu et bref des hommes au village, les retrouvailles, on plonge au plus profond de l’absurde d’une situation imposée à tous. La réalisatrice a saisi magistralement, en complicité avec ses héroïnes, la parole émancipée, lucide et grave, de quelques femmes majestueuses.

Nothing but the truth Fiction de John Kani

À l’époque de la Commis-sion Vérité et Réconciliation, cette histoire met en lumière ceux qui luttèrent contre l’apartheid de l’intérieur. Brimades. Humiliations. Tragédies. Telle est la vie de

Sipho malgré 43 ans de loyaux services comme bibliothé-caire sous l’apartheid. Avec la nouvelle Afrique du Sud, il espère être promu bibliothécaire en chef. Au même moment, la commis sion Vérité et Réconciliation n’arrive pas à révéler à sa fille l’auteur du meurtre du fils de Sipho. Sa nièce, Mandisa, arrive de Londres avec les cendres de son père, héros aux yeux de beaucoup. John Kani, acteur, auteur et metteur en scène de théâtre, complice d’Athol Fugard, se penche ici sur les oubliés de l’ère Mandela, sur l’ingratitude, sur fond de croyances traditionnelles à partir d’un drame familial.

Rhodesia countdown Fiction de Michael Raeburn

“Ceci est l’histoire d’un crime”. Ainsi commence ce brûlot sans concession, une satire cinglante du régime de Ian Smith, premier ministre de cette colonie anglaise qui deviendra le Zimbabwé en 1980. Michael Raeburn y incarne un propriétaire terrien blanc, Carlton Ffrench, raciste, bête et méchant, bien décidé à récupér-er par n’importe quel moyen la voiture qu’on lui a volée. Premier film du cinéaste Michael Raeburn, né au Caire mais qui a grandi en Rhodésie. Indépendant, contestataire, révolté contre la ségrégation raciale qui mine son pays, Michael Raeburn tourne son premier film sans autorisation, en 1969. Ce qui lui vaudra une interdiction de séjour en Rhodésie... Et une sélection au festival de Cannes.

Gangster project Documentaire de teboho EdkinsCape Town, Afrique du Sud. Une des sociétés les plus violentes au monde. Teboho, jeune étudiant en cinéma, issu des beaux quartiers, aimerait tourner un film de gangsters, avec de vrais truands. Il décide de s’imprégner du sujet en arpen-tant à ses risques et périls les quartiers chauds, en compagnie de son preneur de son et d’un fixeur, à la recherche du gang idéal. La rencontre ne tarde pas à se produire, mais pas tout à fait comme il l’aurait imaginé... Un film (d)étonnant qui dépeint, non sans humour et en brouillant habillement la frontière documentaire/fiction, l’image d’un pays où le dialogue social semble impossible.

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20 vloaz zo... emsav ar Zapatourien /Il y a 20 ans... l’insurrection zapatiste En ur huchal « Ya basta! » ec’h en em save Ejército Zapatista de Liberación Nacional (EZLN , al Lu Zapatek evit Dieubiñ ar Vro) d’ar 1añ a viz Genver 1994 er Chiapas (Mec’hiko). Goulennet hon eus gant Marc Tomsin (embanner e reter Pariz, kemer a ra perzh er stourm gant ar Zapatourien, deuet eo alies d’ar Gouel) da lâr deomp penaos oa an traoù gant ar stourm eno hiriv an deiz. / Au cri de « Ya basta ! », l’Armée Zapatiste de Libération Nationale (EZLN) s’insurgeait le 1er janvier 1994 au Chiapas (Mexique). Pour faire l’état des lieux de ce mouvement aujourd’hui, nous avons contacté Marc Tomsin, éditeur de l’Est parisien, militant de la cause zapatiste et grand habitué du Festival.

Nevez er bed / Brèves du monde

L’EZLN est créée il y a 30 ans, en novembre 1983 au Chia-pas, en réunissant une base à majorité indienne maya. « Pendant 10 ans ces hommes et ces femmes se sont organisés dans le secret le plus total », explique Marc Tomsin. Le soulèvement arrive 1er janvier 1994, le jour même où le Mexique rentre dans le « premier monde » avec la mise en place des accords de libre-échange avec les États-Unis et le Canada (Alena). Pendant plus de 24h, l’EZLN occupe 7 villes du Chiapas et montre au reste du pays et à la face du monde l’état de pénurie des populations paysannes et indigènes. Au bout de 12 jours, un cessez-le-feu est signé sous la pression de la société civile mexic-aine et internation-ale, jamais respecté par l’armée officielle cependant. Pendant des années les Za-patistes subissent pressions et massacres de la part des autorités. Cela ne les empêchent pas de créer le Congrès National Indigène, réunissant l’ensemble des peuples indigènes du Mexique, ni de convoquer en 1996 la « Rencontre Intergalactique pour l’Humanité et contre le néolibéralisme », à laquelle participent des militants du monde entier comme les prémices du futur mouvement altermondialiste. En 2000, ils obtiennent le démantèlement de plusieurs bases militaires, mais les tanks et l’aviation surveillent toujours la zone. Depuis, les autorités locales de l’État ont constitué des groupes paramilitaires, composés de paysans et indigènes, afin de récupérer les terres conquises par l’EZLN. Les Zap-atistes refusent cependant d’attaquer leurs « frères ». « C’est un paradoxe, c’est un mouvement armé qui n’utilise pas les armes mais qui construit pacifiquement une nouvelle façon de vivre collectivement », indique Marc Tomsin.20 ans après le soulèvement, les Zapatistes dirigent 27 communautés autonomes, réunies en 5 « conseils de

bon gouvernement », comme base de l’organisation civile zapatiste. Les délégués de cette structure sont élus rotativement. Ils ne reçoivent pas de salaire, le reste de la communauté s’occupant de leur champ durant leur gestion. Ces structures ont pour siège les caracoles (escargots), où se réunissent les « conseils de bon gou-vernement » et à partir desquels s’exercent la justice, l’éducation, la santé. Des promoteurs en éducation et en santé ont été formés. Des écoles et dispensaires ont été construits. 10 radios communautaires et des ateliers de vidéos ont été créés. Des coopératives agricoles et d’artisanat ont vu le jour. « Nous sommes des travail-leurs des champs et nous nous dirigeons nous-mêmes » expliquent les Zapatistes. Si le sous-commandant Mar-cos « n’est plus à la mode », rigole Marc Tomsin, le mou-vement perdure. Preuve de son dynamisme, entre août 2013 et janvier 2014 ont été convoquées trois « petites écoles zapatistes », « pour comprendre d’où ils viennent, ce qu’ils font, comment ils s’organisent, expliquer la lib-erté selon les Zapatistes » explique Marc Tomsin. Elles ont accueilli plus de 7000 « élèves » venus du monde entier. « Il reste ainsi un lien entre les Zapatistes et le reste du monde » poursuit-il. C’est pour étendre ce lien que Marc Tomsin a créé le site internet « La voie du Jaguar », qui diffuse et traduit les communiqués et lettres des rebelles du Chiapas, mais aussi « trouve sur le reste de la planète ce qui se rapprocherait de l’expérience zapatiste », avec notam-ment des textes sur Notre-Dame des Landes, la place Taksim d’Istanbul, la Grèce... Avec sa maison d’édition « Rue des cascades », Marc Tomsin a publié plusieurs livres sur le mouvement zapatiste, dont « Femmes de maïs » qui sortira prochainement. Pour en savoir plus, des films sur ce mouvement sont également à disposi-tion au Centre de ressources du Festival. « Notre culture s’épanouit, non pas isolément, mais en s’enrichissant du contact avec les cultures d’autres peuples du Mexique et du monde », écrivait le sous-commandant Marcos en 2012. www.lavoiedujaguar.net

http://atheles.org/ruedescascades

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Bro Balestinia / Palestine Barradoù erc’h e Bro Palestin : Ul lizher gant Pierre Leparoux, deus ar gevredigezh AFPS / Chuttes de neige en Palestine : Lettre de Pierre Leparoux, de l’association AFPS

«Bonjour,La neige qui est tombée en abondance sur le sud de la Cisjordanie ( 1 mètre de neige à Hébron) a causé des dé-gâts considérables notamment à l’agriculture : oliviers déracinés, vignes cassées, serres dévastées et tomates gelées...C’est une perte importante pour les paysans qui n’ont pas d’assurance.J’ai eu Raëd Abu Yussef au téléphone qui dit que le Ministère de l’agriculture va les indemniser, mais par-tiellement et certaines familles sont vraiment dans le besoin.Après discussion avec quelques uns d’entre nous, nous proposons de lancer un appel à solidarité financière auprès des personnes qui sont en lien avec les paysans d’Halhul. De son côté, Raëd accepte , avec ses camarades de la coopérative Al Sanabel, de répartir cette solidarité entre les paysans qui sont le plus en difficulté.L’AFPS 44 se propose de récolter les dons et de les trans-mettre à la coopérative Al Sanabel .» Pierre

Nevez er bed / Brèves du monde

Bro C’hall / France Petra teu Intron Varia al Lanneier da vezañ ? Tammoù tennet deus ul lizher da vodadoù al lec’hienn “Hent ar jagoar” / Et Notre-Dame des Landes, ça devient quoi? extrait d’une lettre aux comités du site “La voie du jaguar”

“Il y a quelques mois, dans une atmosphère de répit, porté•e•s néanmoins par la force de la solidarité combative de l’automne dernier, beaucoup d’entre nous commencions à entrevoir la possibilité d’un abandon du projet d’aéroport.Nous voulions même imaginer ce que pourrait être dans ce cas l’avenir de la zone en termes sociaux, agricoles, politiques. Si ces réflexions étaient alors cruciales et nous ont aidé•e•s à donner un nouveau souffle à la lutte et un surplus de sens au mouvement, nous sentons aujourd’hui comme un regain de tension. Les pro-aéroports, préfecture, Vinci et consorts reprennent indéniablement du poil de la bête : annonces va-t-en-guerre et commentaires victorieux sur le rejet des recours au niveau européen, fuites sur de possibles barbouzeries, publication prochaine des décrets préfectoraux nécessaires à “l’amélioration du projet”, rapport fumeux de la Direction générale de l’aviation civile sur le coût du maintien de l’aéroport actuel à Nantes, préparation du transfert des espèces et des travaux sur le bar-reau routier, autorisation européenne au gouvernement français de débloquer 150 millions d’euros pour la construction de l’aéroport...”

Suite de l’article et maginifiques photos : >>> http://lavoiedujaguar.net/Depuis-la-ZAD-de-Notre-Dame-des

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...Pennad-stur / ...Edito (Suite de P.1)

de personnes » et arrêtant de nombreux autres. Ensuite faire le lien avec la mine de Grasberg, en Papouasie Occidentale, proche du Puncak Jaya (montagne), exploitée par Freeport McMo-Ran copper and Gold inc (Phoenix -EU). Mine à ciel ouvert et mine souterraine. 250.000 tonnes de minéral par jour. Altitude : 4200 m. Produc-tion : or, cuivre, argent, chaque. Réserves esti-mées : 2.8 milliards de tonnes à teneur à 1.09 % de cuivre, 0.98gr/tonne en or et 3.87 gr par tonne d’argent. Début de l’exploitation : 1973. Profit : plus d’un million de dollars par jour. Autre action-naire des mines : Rio Tinto (12%), groupe minier multinational anglo-australien. En 2010, Freeport affichait un résultat d’exploitation de toutes ses activités de 8,987 milliards de dollars, pour un bé-néfice de 4,336 milliards de dollars. (Wikipédia)Et tenter de dresser une première cartographie des événements, des causes, des conséquences. A douarnenez, les films, entre temps, arrivent sur nos bureaux.

Puis poursuivre ailleurs, par une information récente dont le caractère surréaliste laisse à penser : La Grèce, en pleine purge économique, a pris ce nouvel an la présidence semestrielle de l’Union européenne après avoir 1/ administré l’austérité 2/ construit un nouvel esclavage par la destruction de tout lien entre le salariat et le contrat social (donc abolition du contrat social) 3/ exécuté un peuple pour sauver... l’immensité bancaire (deux cent euros de salaire net par mois) 4/ jusqu’à ce que naissent des idées nouvelles : «Il faut transférer la population des îles comptant moins de 150 habitants, car maintenir sur place ces petites communautés et populations coûte alors cher» (topontiki.gr 11/10 et Real-FM 12/10). Panagiotis Grigoriou, historien et ethnologue, dit ainsi sur son blog : La seule manière d’aider le peuple grec consiste à renverser l’ordre actuel, pays par pays. Et si ce n’est pas possible, c’est alors que nous sommes tous des Grecs.

Plus loin, faire une pause sur la case création, la langue, la traduction et la Bretagne, en saluant un

disque (édition Drom) paru fin 2013, intitulé La couleur de l’orage, du groupe Charkha (Faustine Audebert, Florian Baron, Johnathan Caserta, Timothée Le Bour, Gurvant Le Bac, Gaëtan Samson). Le kan ha diskan, les improvisations et la poésie sont réunis magistralement pour entendre en breton des textes traduits (par JM. Priol, JD. Bourdonnay et F. Audebert) de Joan Lo rebéca (1897), Léon Felipe, Nicolas Bouvier, Jean-Claude Izzo ou Aimé Césaire, dont voici un extrait de « Tam tam » : Rez rivierad gwad douar / a-rez gwad eus heol brevet / rez gwad ur c’hantad tachoù heol / a-rez gwad emlazh leoned a dan / emlazh leoned a dan / rez gwad ludu, gwad halen / ar gwad gwa-doù karantez / rez gwad flammet eus evn tan / kerc’heized ha flac’honed / savit ha devit.

Et se dire que, décidément et fondamentalement, nous sommes en « traduction » de ce monde et des autres, et c’est heureux.Suggérer de lire Home, que Toni Morrison a rédigé à plus de 80 ans, un court récit, synthèse de son œuvre magistrale, comme une partition dépouillée, réduite à l’os. qui va à l’essentiel, et dont la force tient précisément à son apparent dénuement. Nous dire que nous devons, de notre côté, aller à l’essentiel.S’interroger enfin, sur les passages souterrains entre les événements, les noms, les maquis, les faits, les géographies, la folie qui guette, les Sans papiers/logis/droits/territoires/ressources/ten-dresses, les nationalismes nazillons, les cumu-lards de richesses et de mandats. Les oppressions, les luttes, et ce qu’il reste à faire. Parce qu’enfin, redisons-le : Tout est lié.Mais par où commencer ? En gardant en tête la musique lancinante et belle du nom de celles et ceux qui ont disparu, volontairement ou non, connus de nous ou non, en gardant en tête le si-lence assourdissant de celles et ceux que l’on a fait disparaitre. Le « on », ici, étant notre ennemi commun.

EP.

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Da zont / ÀVenir

Bodadeg Veur ar gouel / Assemblée générale du Festival

D’ar 16 a viz meurzh 2014, da 4e goude kreisteiz, e ti an holl DouarnenezKuzul Meur kevredigezh gouel ar filmoù Douarnenez /

Le 16 mars 2014, à 16h, à la MJC de Douarnenez, c’est l’assemblée générale de l’Association du Festival de Cinéma de Douarnenez.

Digor d’an holl, evit taol ur sell war ar bloavezh a zo o paouez echuiñ: Bilañs an ober-ezhioù, ar c’hontoù, ar cheñchamantoù er skipailh ha dilenn ar c’huzul-merañ nevez.

Hag evañ ur banne asambles da vihanañ atav ! / Ouverte à tous, pour faire le point sur l’année écoulée :

bilans d’activités, financiers, changements dans l’équipe, renouvellement du CA...Et l’occasion de se retrouver autour d’un verre.

Du 21 au 28 mars 2014 : Evénements autour des femmes.

Projections et lectures

Darvoudoù da zont en ho teiziataerioù / Quelques évènements à venir dans vos agendas...

N’eo ket bet termenet al lec’h evit lod deus outo. / Pour certains, les dates et lieux restent à confirmer.Kit da welet deiziataer 2014 war lec’hienn ar gouel /

N’hésitez pas à consulter notre site Web à la page Agenda / 2014 >>>( http://www.festival-douarnenez.com/fr/agenda_actualites/2014 )

Devezhioù ar merc’hed / Journées des femmes

Du 14 au 23 mars 2014, c’est la semaine nationale d’information sur la santé mentale et la souffrance:

A cette occasion, le festival s’associe avec l’hôpital Gourmelin à Quimper.Le programme sera précisé sous peu : débats, projections...

Skignañ filmoù tro-dro d’ar follentez / Projections autour de la folie

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L’équipe du Festival s’agrandit: Mathilde Freour nous a rejoint pour un service civique de 8 mois.