MISE EN PLACE D’UNE STRATEGIE DE BONNE - … · GOUVERNANCE DES RESSOURCES MARINES ET COTIERES...

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I Présenté par Mme FATOU N’DIAYE DIOP Octobre 2013 MISE EN PLACE D’UNE STRATEGIE DE BONNE GOUVERNANCE DES RESSOURCES MARINES ET COTIERES DANS UN CONTEXTE TRANSFRONTALIER : CAS DE L’AIRE MARINE PROT EGEE DE SAINT-LOUIS AU SENEGAL

Transcript of MISE EN PLACE D’UNE STRATEGIE DE BONNE - … · GOUVERNANCE DES RESSOURCES MARINES ET COTIERES...

I

Présenté par

Mme FATOU N’DIAYE DIOP

Octobre 2013

MISE EN PLACE D’UNE STRATEGIE DE BONNE

GOUVERNANCE DES RESSOURCES MARINES ET

COTIERES DANS UN CONTEXTE TRANSFRONTALIER :

CAS DE L’AIRE MARINE PROTEGEE DE SAINT-LOUIS AU

SENEGAL

I

RESUME

L’Aire marine protégée de Saint-Louis renferme beaucoup de potentialités non encore connues. Toutefois sa

bonne gestion peut procurer des opportunités profitables aux communautés. Elle dispose d’un plan de gestion

en cours d’exécution. Cette étude articulée sur la mise en place d’une stratégies de bonne gouvernance des

ressources marines et côtières dans un contexte transfrontalier, a pour objectif d’analyser le processus de

gestion de l’AMP/SL en proposant des orientations spécifiques en matière de gouvernance et de financement

durable.

Pour cela, des visites ont été effectuées sur le terrain, un guide d’entretien administré auprès de plusieurs

acteurs selon leur niveau d’implication. L’exploitation du plan de gestion, du plan d’affaire, de l’étude sur l’état de

référence ont aussi facilité la collecte des données. Notre méthodologie était basée sur l’analyse des matrices

des acteurs. Cette analyse nous a permis de déceler les performances et exigences de l’Aire Marine Protégée

de Saint Louis en matière de gouvernance partagée qui se résument globalement au renforcement de capacités

et à la participation des acteurs.

A travers cette méthodologie, nous avons constaté que la dynamique de gestion de l’Aire Marine Protégée de

Saint-Louis connait aujourd’hui des défaillances considérables qui contribuent fortement à la dégradation des

ressources halieutiques. Ces défaillances se manifestent à plusieurs niveaux. En effet, le déficit de financement,

le faible niveau de participation des acteurs constituent des contraintes majeures dans le processus de mise en

œuvre du plan de gestion de l’AMP, d’où la nécessité d’identifier des meilleures pratiques en matière de

gouvernance partagée et de financement durable afin d’assurer une gestion rationnelle de la biodiversité.

Les propositions sont corroborées par l’application de bonnes pratiques de gouvernance et des besoins de

financement durable pour l’AMP. Ces besoins qui sont identifiés et mieux reconnus à travers l’identification, la

classification et la valorisation des services offerts. Ainsi il est judicieux de se poser la question d’une politique

de conservation de la biodiversité pour un développement durable reposant sur des initiatives propres des

parties prenantes responsables, avec un minimum d’autonomie, des moyens de décisions et des responsabilités

bien partagées afin d’asseoir un modèle de gestion efficace.

Mots clefs : Aire Marine Protégée, gouvernance partagée, Saint-Louis, Sénégal, financement durable

II

ABSTRACT

The Marine Protected Area of St. Louis (MPA) contains a lot of potential not yet known. However, good

management can provide profitable opportunities for communities. It has a management plan which

implementation is ongoing. This study hinged on the analysis of the implementation of the Development and

Management Plan aims to analyze the St.Louis MPA management process by proposing specific guidance

about sustainable funding.

To this end, visits were made in the field, an interview guide administered to several stakeholders according to

their level of involvement. The use of the management plan, business plan and study on the reference status

facilitated data collection. Our methodology was based on the analysis of the stakeholders’ matrix. This analysis

allowed us to identify the performance and requirements of the Marine Protected Area of Saint Louis in terms of

shared governance summarized to capacity building and stakeholders’ participation.

Through this methodology, we found that the dynamic of the management of the Marine Protected Area of St.

Louis is currently undergoing significant failures that contribute significantly to the decline in halieutic resources.

These failures occur at several levels. In fact, the funding deficits, the low level of stakeholders’participation are

major constraints in the process of implementation of the MPA management plan. Hence there is a need to

identify best practices in terms of shared governance and sustainable funding to ensure rational management of

biodiversity.

The proposals are supported by the implementation of good governance practices and sustainable funding

needs for the MPA. These needs are identified and best recognized through the identification, classification and

valorization of services offered by the MPA. So it would be important to ask in the future the question about a

policy on biodiversity conservation for sustainable development based on good stakeholders’ initiatives, with a

minimum of autonomy, means of decisions and responsibilities well shared in order to put on place an effective

management model.

Keywords: Marine Protected Area, shared Governance, Saint-Louis, Senegal, sustainable funding governance

III

LISTE DES ACRONYMES

ADC : Agence de Développement Communal

AG: Assemblée Générale

AME : Accord Multilatéraux sur l’Environnement

AMP : Aire Marine Protégée

AP: Aire Protégée

ARD: Agence Régionale de Développement

ARSP: Agence Régionale de la Statistique et de la Prévision de Saint-Louis.

BI : Bureau d’Information des parcs m(Saint-Louis)

BM : Banque Mondiale

BOAD : Banque Ouest Africaine de Développement

CDB : Convention sur la Diversité Biologique

CG : Comité de Gestion

CLGB : Comité Local de Gestion de la Biodiversité

CNUED : Conférence des Nations Unies pour l'Environnement et le Développement

CR : Conseil Régional

CRODT : Centre de Recherche Océanographique de Dakar Thiaroye

CSE : Centre de Suivi Ecologique

CSRP : Commission Sous-Régionale des Pêches

DPM : Direction des Pêches Maritimes

DPN : Direction des Parcs Nationaux

FAO : Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture

FAED : Fond d’Appui pour l’Environnement et le Développement.

FEM : Fonds pour l’Environnement Mondial

FENAGIE : Fédération Nationale des GIE du Sénégal

FENATRANS : Fédération National des Transformateurs

FFC : Fonds Fiduciaires pour la Conservation

FFOM : Forces Faiblesse Opportunités, Menaces

FIBA : Fondation Internationale du Banc d’Arguin

FSOA : Fondation des Savanes Ouest Africaines

GIE : Groupement d’Intérêt Economique

GRN : Gestion des Ressources Naturelles

IRPS : Inspection Régionale des Pêches de Saint-Louis

ISE : Institut des Sciences de l’Environnement

ISRA : Institut Sénégalais de Recherches Agricoles

JME : Journée Mondiale de L’Environnement

IV

MAB : Man and Biosphery (programme sur l’homme et la biosphère).

OCB : Organisation Communautaire de Base

ONG : Organisation Non Gouvernementale

PBSE: Paiements des Biens et Services Eco systémiques

PMF : Programme de Micro Financement

PNBA : Parc National du Banc d’Arguin

PNLB: Parc National de la Langue de Barbarie

PNOD : Parc National des Oiseaux du Djoudj

PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement

PNUE : Programme des Nations Unies pour l’Environnement

PRCM : Programme Régional de Conservation Marine

RAPPAM : Rapid Assessment and Piriotization of Protected Areas Management (Evaluation Rapide et

établissement des Priorités de Gestion des Aires Protégées

RBTDFS : Réserve de Biosphère Transfrontalière du Delta de Fleuve Sénégal

REPAO : Réseau National sur les Politiques de Pêches en Afrique de l’Ouest

RGPH : Recensement Général de la Population Humaine

RSFG : Réserve Spéciale de Faune de Geumbeul

RSAN : Réserve Spéciale d’Avifaune du Ndiael

SL : Saint-Louis

SMDD : Sommet Mondial pour le Développement Durable

SRPSM : Service Régionale des Pêches et de la Surveillance Maritime

SWOT: Strengths, Weaknesses, Opportunities, Threats

UE: Union Européenne

UICN : Union Mondiale pour la Conservation de la Nature

UNESCO: Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture

USAID : United States Agency for International Development (Agence de Coopération pour

VCE : Valeur Commerciale Estimée

WAMPO: West African Marine Programme Office

WWF: World Wildlife Fund (Fonds Mondial pour la Nature)

ZCB : Zone Clée de Biodiversité

ZEE: Zone Economique Exclusive

V

TABLE DES MATIERES

RESUME ....................................................................................................................................................................... I

ABSTRACT .................................................................................................................................................................. II

LISTE DES ACRONYMES ......................................................................................................................................... III

TABLE DES MATIERES ............................................................................................................................................. V

INTRODUCTION .......................................................................................................................................................... 1

CHAPITRE 1: CADRE THEORIQUE ET PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE ............................................ 3

1.1. Le déficit de financement, un problème majeure pour la conservation de la biodiversité de l’Aire

Marine protégée de Saint-Louis ............................................................................................................................... 3

1.2. Revue de littérature ....................................................................................................................................... 4

1.3. Définition de quelques concepts ................................................................................................................ 6

1.4. Hypothèses de travail ................................................................................................................................... 8

1.5. Objectifs de l’étude ....................................................................................................................................... 8

1.6. Approche méthodologique .......................................................................................................................... 9

1.7. Limites de l’étude ........................................................................................................................................ 10

1.8. Présentation de la zone d’étude ................................................................................................................ 10

1.8.1. Statuts et importance................................................................................................................................... 11

1.8.2. Caractéristiques démographiques de la région de Saint-Louis ................................................................. 12

1.8.3. Caractéristiques environnementales de l’AMP/SL ..................................................................................... 12

1.8.3.1. Climat, température, vents................................................................................................................ 13

1.8.3.2. Habitats naturels ............................................................................................................................... 13

1.8.3.3. Ressources biologiques .................................................................................................................... 14

1.8.4. Caractéristiques socio-économiques ................................................................................................... 15

Pêche et autres activités associées ......................................................................................................... 15

Extraction de sel et de sable marin .......................................................................................................... 15

1.8.5. Autres activités socio-économiques ..................................................................................................... 15

Commerce ................................................................................................................................................. 16

Elevage ...................................................................................................................................................... 16

VI

Tourisme de vision .................................................................................................................................... 16

CHAPITRE 2 : DYNAMIQUE INSTITUTIONNELLE DE L’AMP/SL ...................................................................... 17

2.1. Généralités sur le cadre institutionnel de l’AMP/SL .............................................................................. 17

2.1.1. Conventions internationales ................................................................................................................. 17

2.1.2. Codes en vigueur .................................................................................................................................. 17

2.2. Cadre institutionnel de l’AMP/SL ............................................................................................................. 18

2.2.1. Organes de gestion ............................................................................................................................... 18

Comité de Gestion ..................................................................................................................................... 18

Assemblée Générale ................................................................................................................................. 19

Bureau ........................................................................................................................................................ 19

GIE « SUKALI» AMP/SL ........................................................................................................................... 19

2.2.2. Type de gouvernance ........................................................................................................................... 19

2.2.3. Mesures locales de gestion .................................................................................................................. 20

2.3. Dynamique des parties prenantes ............................................................................................................ 20

2.4. Analyse de la perception des parties prenantes .................................................................................... 21

2.5. Analyse du niveau de participation des parties prenantes de l’AMP/SL ............................................ 22

2.6. Rôle des parties prenantes ........................................................................................................................ 22

2.7. Quelques aspects du financement de l’AMP/SL ..................................................................................... 24

2.7.1. Budget de l’Etat ..................................................................................................................................... 24

2.7.2. ONG et autres partenaires de l’AMP/SL .............................................................................................. 25

CHAPITRE 3 : ANALYSE DE LA MISE EN ŒUVRE DU PLAN D’AMENAGEMENT ET DE GESTION DE

L’AMP/SL ................................................................................................................................................................... 27

3.1. Objectifs du plan d’aménagement et de gestion ................................................................................... 27

3.1.1. Activités réalisées .................................................................................................................................. 27

3.1.2. Activités non réalisées .......................................................................................................................... 28

3.2. Plan d’affaire ................................................................................................................................................ 29

3.2.1. Analyse des besoins en financement de l’AMP/SL ............................................................................. 30

3.2.2. Analyse des mécanismes de financement de l’AMP/SL ..................................................................... 30

3.3. Discussion sur les mécanismes de financement de l’AMP/SL ............................................................ 31

3.3.1. Les droits, taxes et redevances sur l’extraction des ressources de l’AMP......................................... 32

3.3.2. Promotion de l’écotourisme .................................................................................................................. 32

VII

3.3.3. Création d’un fond de développement de l’AMP/SL ............................................................................ 34

3.3.4. Partenariat public privé ......................................................................................................................... 34

3.3.5. Promotion de la coopération décentralisée .......................................................................................... 34

3.3.6. Paiements pour les biens et services éco systémiques ...................................................................... 35

3.4. Exploration et évaluation du potentiel de l’AMP/SL ............................................................................... 36

3.4.1. Etude sur l’état de référence ................................................................................................................. 36

3.4.2. Valorisation des biens et services de l’AMP/SL ................................................................................... 37

3.5. Engagements de l’Etat vis-à-vis des conventions sur les AMP ........................................................... 37

3.6. Analyse sur l’évaluation de l’efficacité de gestion de l’AMP/SL .......................................................... 38

3.7. Analyse critique de la gestion de L’AMP/SL ........................................................................................... 39

4.1. Présentation de la matrice FFOM .............................................................................................................. 40

4.2. Amélioration des cadres institutionnel politique, et réglementaire..................................................... 42

4.3. Révision des textes pour l’amélioration de la règlementation et le contrôle ..................................... 42

4.4. Renforcement de capacités ....................................................................................................................... 43

4.4.1. Elaboration d’un programme de renforcement de capacités .............................................................. 43

4.4.2. Redynamisation des parties prenantes ................................................................................................ 45

4.5. Encourager l’implication des collectivités locales ................................................................................. 45

4.5.1. Renforcement de l’information et la sensibilisation du public ............................................................. 45

4.5.2. Renforcement de la participation .......................................................................................................... 46

4.6. Mise en place d’une stratégie d’hégémonie organisationnelle ............................................................ 47

4.6.1. Promotion de l’éducation environnementale et la recherche scientifique .......................................... 49

4.6.2. Elaboration d’un plan de communication et de marketing .................................................................. 49

4.7. Recommandations ...................................................................................................................................... 52

CONCLUSION ........................................................................................................................................................... 55

BIBLIOGRAPHIE ....................................................................................................................................................... 56

ANNEXES ................................................................................................................................................................... XI

ANNEXE 1 : CARTE DES AIRES PROTEGEES DU SENEGAL ............................................................................ XI

VIII

ANNEXE 2 : CARTE DE LA RESERVE DE BIOSPHERE TRANSFRONTIERE DU DELTA DU FLEUVE

SENEGAL (RBTDFS) ................................................................................................................................................. XI

ANNEXE 3 : PRINCIPALES ESPECES EXISTANTES DANS L’AMP/SL ET PERIODE FREQUENCE ........... XIII

SOURCE : PAG AMP/SL, 2009 .............................................................................................................................. XIII

ANNEXE 4 : ZONE DE PECHE DE L’AMP DE SAINT-LOUIS ............................................................................. XIII

ANNEXE 5 : LISTING DES TAXONS RENCONTRES DANS L’AMP DE SAINT-LOUIS .................................. XIV

ANNEXE 6 : ETOILE DE LA GOUVERNANCE D’UNE AIRE PROTEGEE ......................................................... XV

ANNEXE 7 : MODELES SUR LA PROBLEMATIQUE DE GOUVERNANCE DE L’AMP/SL, ARBRE A

PROBLEME, ARBRE A OBJECTIFS. .................................................................................................................... XV

ANNEXE 8 : LEGISLATION SENEGALAISE EN MATIERE DE GESTION DE L’ENVIRONNEMENT DES

RESSOURCES NATURELLES ................................................................................................................................ XII

ANNEXE 9 : CLICHES ............................................................................................................................................. XIII

ANNEXE 10 : GUIDE D’ENTRETIEN : ADRESSE AU CONSERVATEUR DE L’AMP/SL ET AU PRESIDENT

DU COMITE DE GESTION ..................................................................................................................................... XIV

LISTE DES FIGURES ET TABLEAUX

Figures

Figure 1:Présentation de l’AMP de Saint-Louis ........................................................................................................ 11

Figure 2 : Dynamique des parties prenantes ............................................................................................................ 21

Figure 3 : Présentation et évolution des budgets alloués à l’AMP/SL de 2007à 2013 ........................................... 25

Figure 4: Analyse des besoins en financement de l’AMP/SL entre (2011-2015) ................................................... 30

Figure 5 : Identification et analyse des mécanismes de financement de l’AMP/SL entre (2011-2015) ................. 31

Figure 6 : Poids totaux et nombre de taxons notés dans les sites de Saint-Louis ................................................. 36

Figure 7 : Analyse totale des Résultats de l’évaluation sur l’efficacité de gestion (RAPPAM) ............................. 38

Tableaux

IX

Tableau 1 : Activés réalisées ....................................................................................................................................... 9

Tableau 2 : Coordonnées géographique de l’AMP/SL ............................................................................................. 11

Tableau 3 : Caractéristiques des principaux lieux de pêche se trouvant dans l’AMP ............................................ 13

Tableau 4 : Matrice d’analyse des parties prenantes de l’AMP/SL ......................................................................... 22

Tableau 5 : Matrice d’analyse des conflits entre acteurs et usagers de la mer selon l’activité exercée............... 23

Tableau 6 : Présentation des activités réalisées dans la mise en œuvre du plan de gestion ............................... 27

Tableau 7 : Présentation des activités du plan de gestion non réalisées. .............................................................. 29

Tableau 8 : Programme de développement éco touristique .................................................................................... 33

Tableau 9 : Présentation des services offerts par l’AMP/SL .................................................................................... 36

Tableau 10 : Matrice d’analyse FFOM ...................................................................................................................... 40

Tableau 11 : Programme de renforcement de capacités des membres du CG (PAG) .......................................... 44

Tableau 12 : répartition des rôles responsabilités et tâches des membres du bureau exécutif ........................... 48

Tableau 13 : Plan de Communication et de marketing de l’AMP/SL ....................................................................... 51

1

INTRODUCTION

Suite à la dégradation des ressources halieutiques, l’Etat du Sénégal s’est engagé dans une politique de mise

en œuvre des programmes d’aménagement et de gestion des pêcheries. C’est ainsi qu’il a défini un plan

national d’actions et pris des options stratégiques à caractère spécifique pour la conservation de la biodiversité

dans les écosystèmes marins et côtiers, conformément aux dispositions des différentes conventions

internationales s’y afférentes. Il s’agit notamment de la mise en œuvre du document légal de la Convention sur

la Diversité Biologique (CDB) et du cinquième congrès mondial sur les parcs naturels tenu à Durban en 2003,

où il fut recommandé que les Etats mettent l’accent sur la protection d’au moins 5% de leur espace marin. C’est

Ainsi que le Sénégal a créé 05 AMP par décret présidentiel1. Le processus de mise en place a été appuyé par l’ONG

World Wildlife Fund (WWF) African Marine Programme Office (WAMPO).

D’une superficie totale de 1030 km² (103 000 ha), ces AMP viennent renforcer le réseau d’aires protégées

existant au Sénégal depuis 1976 avec les Parcs Nationaux des îles de la Madeleine à Dakar et du Delta du

Saloum. Elles sont créées pour « conserver la biodiversité et les écosystèmes, améliorer la productivité de la

pêche dans la région et les retombées socio-économiques pour les communautés locales 2». Considérées

comme des outils de gestion, de conservation et du développement qui permettent de restaurer et de maintenir

les ressources marines et côtières, elles contribuent efficacement à la gestion durable de la pêche et constituent

aussi des sources de richesse d’une grande valeur économique, scientifique, culture lle et récréative pour les

communautés.

L’Aire Marine Protégée de Saint-Louis, de par sa position éco-géographique constitue un véritable pôle de

développement économique pour la région. A ce titre elle représente un espoir immense et assurément un

moyen efficace de conservation et de régénération des ressources marines et côtières. Afin de mieux renforcer

leur régime de gestion, des plans de gestion, des plans d’affaire et des études sur l’état de référence ont été

élaborés. Cependant, pour permettre à l’AMP/SL d’atteindre ses objectifs, et de jouer son véritable rôle, la

question du financement durable mérite d’être traitée et soutenue pour consolider le maintien de ses

écosystèmes fragiles car l’existence de ces milieux, des diversités culturelle et naturelle doivent se renforcer

mutuellement du fait qu’ elle fournit à son tour des opportunités en matière d’écotourisme, d’artisanat local,

d’éducation environnementale, de recherche scientifique et d’autres activités génératrices de revenus toujours

profitables aux communautés. Le financement de l’AMP/SL n’a pas suivi son rythme d’expansion, car il connait

aujourd’hui un déficit énorme traduisant une insuffisance des nécessités de gestion de base tels que le

carburant, l’entretien des véhicules... A ceux là, il s’y ajoute une insuffisance notoire des investissements qui

contribue aussi à une dégradation progressive des ressources biologiques.

1 Décret portant création d’Aires Marines Protégées au Sénégal : AMP Saint-Louis, AMP Cayar, AMP Joal, AMP Abéné.

2 Rapport de présentation du règlement intérieur de l’AMP/SL

2

C’est dans l’optique de contribuer à l’identification des mécanismes de financement durable pour la promotion

d’un modèle de gestion efficace et efficiente de l’AMP/SL que ce thème à été choisi. En effet, l’ampleur de a

problèmatique de la gestion de l’AMP/SL a motivé le choix d’une telle thématique axée sur « la mise en place

d’une stratégie de bonne gouvernance des ressources marines et côtières dans un contexte transfrontalier : cas

de l’Aire Marine protègée de Saint-Louis au Sénégal. Cette étude aborde dans un premier temps une

présentation du cadre théorique et de la zone d’étude, ensuite une analyse de la dynamique institutionnelle de

l’AMP donne des aspects sur le mode de gouvernance en cours. Ceci va nous permettre de faire une analyse

sur la mise en œuvre du Plan d’Aménagement et de Gestion pour en finir avec l’analyse SWOT qui définit des

orientations traduisant des options stratégiques relatives à une meilleure gouvernance et au financement

durable de l’AMP/SL.

3

CHAPITRE 1: CADRE THEORIQUE ET PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE

Cette première étape donne une vue d’ensemble sur le cadre théorique et la présentation de la zone d’étude. En

effet, dans le contexte de rareté des ressources de la biodiversité marine et côtière, il serait impérieux de

s’intéresser sur l’origine des problèmes liés à la dégradation des écosystèmes.

1.1. Problèmatique de la gestion des ressources Marines et côtières de l’Aire Marine

protégée de Saint-Louis

Les politiques et stratégies de gestion appliquées à l’AMP/SL depuis sa création jusqu’à nos jours, ont donné

lieu à de réels progrès qui ont cependant connus des limites comme dans le cas des Aires Protégées

Terrestres. Toutefois il est important d’étudier leur évolution, de voir les défaillances, car les menaces se

multiplient de plus en plus.

Les paramètres représentant encore aujourd’hui un obstacle au développement d’une bonne pratique de

gouvernance des AMP se manifestent par une inadéquation entre le cadre juridique et les réalités du terrain en

ce qui concerne l’utilisation rationnelle des ressources. Ce qui traduit un manque de respect accru des lois et

règlements en vigueur. En outre Il se pose aussi de nombreux problèmes relatifs à l’absence de capacités de

mobilisation des ressources financières. Cette situation annihile les efforts de suivi et d’évaluation des

politiques de gestion des ressources marines et côtières.

Dans cette même dynamique, «L’UICN révèle que 80% des Aires Marines Protégées ne disposent pas de

moyens humains et matériels suffisants pour mettre en œuvre de réelles mesures de gestion et de conservation,

c'est-à-dire, la réglementation des activités de réduction des pollutions, la surveillance , l’accueil et l’information

du public. La situation des AMP est critique, si le rythme de gestion continue ainsi les ressources continuent à

être exploitées» (SRAMP, 2011)

En effet, « Les estimations récentes indiquent un déficit de financement total annuel pour les aires protégées

existantes de 1-1,7 milliard de dollars US, suivant les auteurs (équivalent à environ 770.000.000-1,3 milliard

d’euros). Le World Conservation Monitoring Centre a calculé que moins de 1 milliard de dollars US (environ 770

millions d’euros) par an est consacré à la gestion d’aires protégées dans les pays en voie de développement »

(joyeux C., al, 2010).

Les mécanismes de financement s’expliquent à deux niveaux : les moyens traditionnels de financement tels

que les budgets gouvernementaux qui demeurent essentiels pour le financement de base. D’autres part,

dépenses habituelles attribuées au fonctionnement des aires protégées sont inadaptées et ne permettent pas

de répondre aux besoins du site pour l’atteinte d’objectifs internationaux de conservation de la biodiversité.

Cependant, pour permettre à l’AMP/SL d’atteindre ses objectifs de conservation et de jouer son véritable rôle

de développement durable au profit des communautés, la question de gouvernance mérite d’être définie pour

4

essayer de trouver et d’appliquer des solutions afin de prétendre à un modèle de gestion adapté et répondant à

ses objectifs de création.

En effet Les niveaux de réalisation très différents, en matière de procédures de décentralisation et de

réglementation, les modalités spécifiques et inadéquates de mise en place des structures locales de gestion qui

limitent le niveau d’implication des parties prenantes directement concernées, les modalités sensiblement

différentes et parfois inappropriées de résolution des conflits, le faible pouvoir de décision des acteurs et l’excès

d’autorité des agents de l’Etat, le déficit de financement pour la mise en œuvre des PAG et Plan d’affaire sont

autant de contraintes qui rendent inefficace la gouvernance au niveau de l’AMP/SL.

Ainsi quelques questions sont posées à l’issu de cette étude. Il s’agit de voir : comment améliorer la

gouvernance pour assurer une meilleure conservation de la biodiversité et un financement durable ? A celles-là,

il en découle des questions secondaires : Quels peuvent être les rôles des acteurs pour une gestion efficace et

efficiente de l’AMP/SL ? Quelles stratégies adoptées pour en assurer une pérennisation financière ?

1.2. Revue de littérature

En matière de Conservation de la biodiversité marine et côtière, des initiatives sont de plus en plus fédérées à

contribuer à l’élaboration et à la mise en place d’une stratégie Ouest Africaine pour les AMP. Cette stratégie

représente une opportunité pour définir avec tous les acteurs concernés de la région, une vision commune, qui

répond aux besoins futurs des sociétés et aux défis du développement de pays côtiers Ouest Africains. « Elle

s’attachera à promouvoir le maintien de la zone côtière comme espace d’intérêt stratégique pour le

développement », (SRAMP Afrique de l’Ouest, 2011).

Dans cette même dynamique, l’existence de la Commission Sous-Régionale des Pêches (CSRP) créée en 1989

constitue un acquis considérable en matière de développement du secteur de la pêche au Sénégal et dans la

sous-région. Au nombre des initiatives, on peut citer la création du Réseau des Aires Marines Protégées en

Afrique de l’Ouest (RAMPAO) qui existe depuis le 15 Avril 2007 dont une des réalisations majeures est l’

intégration de15 AMP de 04 pays dont, le Sénégal, la Mauritanie, la Guinée Bissau et la Gambie. Ce réseau a

pour objectif « d'assurer, à l’échelle de l’écorégion marine de l’Afrique de l’Ouest le maintien d’un ensemble

cohérent d’habitats critiques nécessaires au fonctionnement dynamique des processus écologiques

indispensables à la régénération des ressources naturelles et la conservation de la biodiversité au service des

sociétés (Rampao, 2007).

Accordant le besoin urgent d'agir, l'Assemblée générale des Nations Unies a également déclaré 2011 - 2020 la

décennie des Nations unies pour la biodiversité. Ainsi un nouveau plan stratégique pour la biodiversité a été

adopté par les Parties à la Convention sur la Diversité Biologique en Octobre 2010 traduisant aussi un nouveau

cadre général qui vise à « vivre en harmonie avec la nature » ce qui prétend se renforcer à travers certaines

initiatives de l’Etat. Mais l’intervention de l’Etat et des partenaires se limitent souvent à la mise en place d’un

5

cadre institutionnel incitatif à la moindre participation des acteurs et d’un accompagnement financier limité. Alors

la question majeure telle que soulevée par l’UICN à Durban est de savoir « comment construire un avenir

financier sûr capable de renforcer le système de gestion de ces AMP par le renforcement et la mise en place de

mécanismes de financement durables » (rapport de Geelong 2005).

De nos jours, la mise en place des mécanismes de financement durable n’en est qu’à ses débuts. Selon

Joyeux, « il n’y a donc pas encore de bases importantes d’expérience, ni de projets pilotes en cours qui

peuvent offrir des leçons spécifiques pour les AMP. Néanmoins, on peut s’attendre à une croissance d’activité

de la part des bailleurs et des ONG internationales dans ce domaine ». Dans cette même dynamique il faut

ajouter que « Les mécanismes financiers novateurs pour les Aires protégées sont explorés en permanence en

vue de renforcer, étendre et pérenniser leur financement. 3»

Le mode de gouvernance a abouti à l’introduction d’une gestion participative impliquant plusieurs acteurs ayant

des intérêts divergents. Des réflexions sur le transfert des compétences des services administratifs vers les

communautés ont été introduites à travers la dynamique de la décentralisation. La gestion des ressources

naturelles demeure en grande partie contrôlée par les services étatiques, et les populations locales sont

censées les accompagner dans le processus. Conscient de l’importance de la participation des communautés

locales à la gestion des AMP, le WWF a accompagné le processus de mise en place et le fonctionnement d’un

comité de gestion regroupant plusieurs parties prenantes. Ce comité assure les activités de gestion de l’AMP

sous l’encadrement des services techniques de la nouvelle Direction des Aires marines Protégées

Communautaires (DAMPC), de la DPN, du service des pêches.

Les écosystèmes marins et côtiers possèdent d’énormes potentialités qui contribuent à assurer les besoins de

survie des populations environnantes. La pêche y joue un rôle important sur le plan socio-économique. Elle

assure l’approvisionnement des populations en protéines animales et constituent pour elle une source d’emploi.

Selon le rapport sur l’état de l’environnement au Sénégal publié en 2010, l’économie nationale est globalement

appuyée par la pêche, l’agriculture, l’élevage et le commerce. La pêche constitue l’activité principale avec 65

000 pêcheurs (soit 5,5% des actifs). Elle génère « plus de 220 000 emplois indirects soit 15% de la population

active. Elle est essentiellement artisanale et assure 87% des débarquements4 ». Ce constat corrobore les

résultats obtenus montrant sa forte contribution à l’économie Sénégalaise et à l’échelle de l’Afrique qui

signalent que le Sénégal constitue la 3ème puissance en ressource halieutique après l’Afrique du Sud et le

Maroc (FAO 2010).

Cependant le secteur de la pêche traverse aujourd’hui une crise qui s’explique d’une part par l’utilisation

abusive et incontrôlée du milieu marin et côtier, d’autre part, les effets des changements climatiques qui

s’accentuent de plus en plus et favorisent la dégradation des habitats naturels. Ces phénomènes se

3 B.lausche et F Burhenne (2012) : Lignes directrices pour la Législation des Aires protégées .Gland, Suisse p 225 ,

4 Source : Rapport sur l’état de l’environnement 62p

6

développent progressivement et ont pour conséquence la diminution progressive des ressources impactant la

survie des communautés côtières et des rendements.

C’est ainsi que, des politiques et stratégies nationales ont été développées et appliquées dans une optique de

production, d’investissements, de renforcement des capacités et de mise en œuvre d’activités structurantes.

Ces politiques et stratégies participent à la mise en œuvre de résolutions des Accords Multilatéraux

Environnementaux (AME) reconnaissant le concept d’Aire Marine Protégée (AMP) qui a été généralisé par la

Convention sur la Diversité Biologique (CDB), recommandant de «protéger par des mesures spécifiques les

zones marines et côtières particulièrement menacées». Plusieurs autres conventions environnementales

régionales pour la protection de l'environnement marin dont notamment OSPAR5 et la Convention de

Barcelone6, préconisent la création de telles zones de protection.

Ces instruments techniques soutiennent et donnent l’opportunité au Sénégal d’appliquer les 5 éléments de

l’Accord de Durban7 (UICN, 2003) qui concerne d’abord la « liaison avec les programmes de développement

international et de la diversité biologique, ensuite l’expansion, la sauvegarde et renforcement du réseau,

l’intégration dans les programmes, les politiques et l’attribution des ressources ; l’intégration des droits, des

intérêts et des aspirations des femmes, des jeunes génération et des populations autochtones et enfin

l’augmentation des incidences positives des flux financiers et réduction de leurs incidences négatives » (Durban

2003).

L’évolution rapide des activités humaines et le manque de planification et de concertation intersectorielle, ont

conduit à une dégradation rapide des milieux, de certains habitats sensibles (diminution des mangroves, érosion

côtière, pollutions diverses…) et des ressources. Cette situation induit une aggravation de la pauvreté des

communautés, laquelle entraîne à son tour, faute d’alternatives, des modes d’exploitation non durables des

pêcheries. Les méthodes classiques de gestion des ressources naturelles et des écosystèmes marins et côtiers,

n’ont pas permis dans la plupart des cas, de réaliser un compromis entre les besoins de leur conservation et

ceux de leur exploitation.

1.3. Définition de quelques concepts

Aire Marine Protégée (AMP)

L’UICN donne la définition la plus large puisqu’elle définit une AMP comme : « tout espace intertidal ou infratidal

ainsi que ses eaux sous-jacentes, sa flore, sa faune et ses ressources historiques et culturelles que la loi ou

d'autres moyens efficaces ont mis en réserve pour protéger en tout ou en partie le milieu ainsi délimité ». Mais

cette vocation première, que nous pourrions qualifier de "contemplative", était le fruit d'une représentation

scientifique assez fragmentaire de la gestion de la nature, largement dépassée de nos jours (Cazalet B., 2005).

5 OSPAR : Oslo-Paris Convention signée le 22 septembre 1992 sur la préservation du milieu marin à Oslo une ville norvégienne et à Paris d’où l’appellation OSPAR 6 Convention de Barcelone entrée en vigueur le 31 Octobre 1922 7 Ville Sud-Africaine ayant abrité en 2003, le Vème Congrès Mondiale sur les parcs

7

Dès les années 1990, des notions de durabilité et de gouvernance vont intégrer de nouvelles priorités dans les

objectifs des AMP et les conditions de leur mise en œuvre, notamment à travers une démarche participa tive qui

implique les populations locales.

Gouvernance d’une aire marine protégée

La gouvernance d’une aire marine protégée a trait à des questions de pouvoir, de relations avec les principaux

acteurs, de responsabilité et de prise de décision. D’un point de vue pratique, on peut la comprendre en posant

la question qui prend la décision ? C’est une « interaction entre les structures, les processus et les traditions qui

déterminent l’exercice de l’autorité, la répartition des responsabilités, la prise des décisions, et l’implication des

citoyens et d’autres acteurs.

La Commission Mondiale des Aires Protégées (CMAP) définit la gouvernance selon deux dimensions : l’une

d’entre elles porte sur les mécanismes de prise de décisions, ou la qualité de gouvernance, appelée

aussi «bonne gouvernance». L’autre concerne les personnes ou les organes de décisions, indépendamment

des mécanismes appliqués. Ce second voler, à savoir qui est décisionnaire, détermine le mécanisme ou le type

de gouvernance définissant des responsabilités de gestion d’une aire protégée. (B.lausche et al : Lignes

directrices pour la Législation des Aires protégées 83 pp)

Biodiversité

La diversité biologique ou biodiversité se définit comme « la variété et la variabilité des organismes vivants

de la planète et leurs interactions. Elle englobe de ce fait, tous les niveaux d’expression de la variation des

êtres vivants, des gênes aux écosystèmes en passant par les espèces et les communautés »(Konaté et

Linsenmair, 2010p. 14)

Financement durable

Le financement durable selon Brigitte C.D (2008) se définit comme : des ressources suffisantes et stables à

long terme une gestion effective ou «équitable» et le partage des bénéfices et une combinaison diversifiée de

mécanismes et sources de revenus. De nos jours, différents mécanismes de financement durable pour la

conservation et la gestion durable de la biodiversité sont utilisés à travers le monde.

Gouvernance partagée ou Cogestion dans la gestion de l’AMP/SL

D’après le congrès mondial des AMP tenu à Geelong (Australie) en 2005 la cogestion est définie comme:

«Un mode de gouvernance d’une zone protégée où différents partenaires négocient, définissent et garantissent

entre eux le partage des fonctions, des droits, des bénéfices tirés et des responsabilités à propos de la zone

concernée et de ses ressources naturelles». La gestion participative qui se développe à travers un processus de

négociation et d’apprentissage par l’action des ressources, est fondée sur un partage des responsabilités, des

pouvoirs et des compétences avec les communautés locales.

8

Parties prenantes

Ce concept vient de la terminologie anglaise «stakeholders» qui signifie parties prenantes. Il s’agit des

communautés, des entités publiques ou privés, des groupes ou des individus impliqués de prés ou de loin dans

la gouvernance et la gestion de l’AMP. On distinguera :

Parties prenantes directes: acteurs dont l’activité est directement liée à l’usage de la ressource; ce

sont les pêcheurs, les transformateurs, les ostréiculteurs, les mareyeurs, les exploitants de coquillage,

les associations de protection de l’environnement marin et côtier (PAG AMP/SL, 2009)

Parties prenantes indirectes : entités publiques ou privées qui appuient l’AMP. Ce sont les services

techniques, les ONG, la Mairie, les hôteliers, les chefs coutumiers et religieux, les leaders d’opinion, les

chefs de quartiers, les radios partenaires ((PAG AMP/SL, 2009).

Acteurs passifs: selon le contexte de l’AMP, les acteurs passifs constituent une couche

essentiellement composée de vendeurs de glace, de charretiers, de charpentiers, de touristes et de

vendeurs de d’articles ou produits de pêche. Par conséquent, les activités qu’ils mènent n’ont pas de

lien directs avec le processus de création de l’AMP/SL jusqu’à l’état actuel.

Acteurs actifs :

Les acteurs actifs sont généralement ceux qui sont directement influencés ou concernés par le processus

de création de l’AMP/SL, de l’initiative, à la mise en place, jusqu’aujourd’hui, du fait de leur forte implication,

de leur dépendance socio-économique à travers la pêche ou toute autres activités connexes. En général, ils

sont représentés sous forme d’organisations publiques, privées ou para publiques parmi les quelles on peut

citer des organisations socioprofessionnelles de pêches, les services étatiques déconcentrés (DAMPC,

DPN).

1.4. Hypothèse de travail

L’AMP/SL joue un rôle particulier en ce qui concerne la régénération de la ressource. Elle doit être un facteur de

changement du point de vu de la gestion et développer des mécanismes de financement durable pour atteindre

ses objectifs. Pour se faire, elle doit asseoir un modèle de développement conformément aux objectifs d’Aïchi8

qui définissent des orientations allant dans le but d’une meilleure conservation de la biodiversité. Pour mener à

bien cette étude une hypothèse de travail est définie et libellée comme suit :

Le faible niveau de participation des parties prenantes entrave gestion de l’AMP/SL

1.5. Objectifs de l’étude

En nous inspirant de cette thématique de recherche, nous nous sommes fixés des objectifs présentés ci-

dessous:

8 Objectifs d’Aîchi à travers le plan stratégique pour la diversité biologique 2011-2020: « vivre en harmonie avec la nature) Aïchi ville japonaise ayant abrité la COP de 2012.

9

L’objectif général est d’analyser le processus de gestion de l’AMP/SL, en proposant des bonnes pratiques en

terme de gouvernance et de financement durable.

A travers cet objectif général, il en découle des objectifs spécifiques énumérés ci après:

1. faire un diagnostic sur la gestion de l’AMP en identifiant les forces, les faiblesses, les opportunités et

menaces,

2. Identifier les acteurs et Analyser leurs rôles dans le processus de gestion de l’AMP/SL,

3. analyser la dynamique d’exécution du plan d’aménagement et de gestion,

4. identifier des mécanismes de financement durable pour l’AMP/SL avec des stratégies de gouvernance

appropriées, tout en analysant les options possibles.

1.6. Approche méthodologique

Cette partie a été la première étape de notre travail de recherche. Elle s’est articulée à partir de l’expérience

professionnelle acquise en terme de gestion des AMP sous la tutelle de la Direction des Parcs Nationaux au

Sénégal. Ainsi pour mener à bien cette étude, une méthodologie a été adoptée complétant les connaissances

déjà acquises. Ainsi, un certain nombre d’activités ont été déroulées et présentées ci-dessous:

Tableau 1 : Activés réalisées

N° Activités Outils/méthodes/ techniques Observations

1 une recherche bibliographique et

documentation

Exploitation d’ouvrages, de rapports, des

mémoires, documents administratifs,

consultation de sites ayant trait à la

thématique

Consultation au niveau du CNF,

UCAD, AMP, BI, SRP, DPN,

DAMPC

2 Tenue de séances d’entretien Guide d’entretien, questionnaires, focus

group, interviews semi-structurés.

Personnes contactées dont la

plupart est membre d’OSP

3 Tenue d’un focus groupe Guide, définissant cinq thématiques

majeures citées en annexe, calendrier

saisonnier

13 OSP de pêches représentées

4 Caractériser et Présenter la zone d’étude

en question

Sorties de terrains (3 sorties), carte du terroir

carte sociale, cartographie, relevés GPS,

photographie, diagramme de venn, calendrier

saisonnier des activités…

Une sortie au niveau du site et

les deux autres à l’endroit des

acteurs

5 Traitement des informations Analyse de la Matrice Swot et la matrice

d’analyse des acteurs, élaboration d’un

modèle (mind mapping) sur la thématique,

arbre à problème et arbre à objectif.

Exploitation des données

6 Rédaction finale Traitement de textes avec Microsotf Word et

excel.

Sous la supervision du directeur

de mémoire

10

1.7. Limites de l’étude

La véritable porte d’entrée de l’analyse a été l’examen de la mise en œuvre de activités du PAG avec un focus

sur l’analyse de la participation des diverses parties prenantes aux activités de ce PAG.

L’étude s’est déroulée à Saint-Louis, elle concerne l’AMP. Elle prend en compte plusieurs des interrelations qui

existent entre les différents acteurs s’activant autour du site dans un secteur très complexe de par les origines et

cultures, leur mode d’organisation et de vie et la diversité des techniques d’exploitation des ressources utilisées.

En conséquence, pour certains groupes d’acteurs concernés par nos investigations, il a été difficile de les

approcher et de rassembler des informations compte tenu du caractère informel de leur domaine d’activité.

Cette situation a eu pour conséquence une restriction majeure dans la collecte d’informations.

Une autre contrainte de taille est celle de la relative nouveauté dans le contenu de la recherche s’articulant sur

les mécanisme de financement durable, qui semble être sous les feux de la rampe. Enfin la difficulté de mener

une analyse plus approfondie relative à l’estimation de la valeur économique des biens et services de l’AMP.

Cette partie a permis de bien appréhender cette étude, de définir et d’adopter une démarche en adéquation

avec les objectifs prédéfinis.

1.8. Présentation de la zone d’étude

Notre zone d’étude concerne le département de Saint-Louis, situé dans la région du Fleuve. IL appartient à la

frange septentrionale de la zone sahélienne et se situe à la lisière du désert. Il appartient à la zone de transition

de la Réserve de Biosphère Transfrontière du Delta du Fleuve Sénégal (RBTDFS). L’AMP est d’une grande

importance car il regorge beaucoup de potentialités de par ses caractéristiques physico-géographiques,

démographiques, écologiques, environnementales, et socio-économiques.

Elle est située dans le département de Saint-Louis, sur la façade maritime de la Communauté Rurale de

Gandon (limite Est de l’AMP), dans la communauté rurale de Ndièbène Gandiol, et longe la Langue de Barbarie

entre l’ancienne embouchure du fleuve Sénégal et le quartier pêcheur de Guet-Ndar. Elle a été créée par Décret

présidentiel n° 2004-1408 du 04 novembre 2004.Sur une superficie 496 km² (49 600 ha), l’AMP est à cheval

entre la communauté rurale de Ndièbène Gandiol et la commune de Saint Louis.

11

Tableau 2 : Coordonnées géographique de l’AMP/SL

(Source : Décret portant création d’Aires Marines Protégées)

Figure 1:Présentation de l’AMP de Saint-Louis (Source : AMP Saint louis-PAG 2009)

1.8.1. Statuts et importance

L’AMP de Saint-Louis est d’une importance capitale. Sa position stratégique lui confère un statut particulier.

Classification selon les Catégories de l’UICN

Pour rendre plus efficace la gestion des Aires Protégées, l’UICN à initiée depuis 1994 un système de catégorie

des aires protégées s’articulant sur 07 volets avec une définition claire des objectifs. Ainsi, ce procédé constitue

une bonne pratique car d’une part, il permet de gérer le site selon ses objectifs de conservation, de maitriser les

différentes interactions qui s’y posent très souvent entre les AP et les populations et d’autre part, de protéger les

différentes écosystèmes et les services qu’ils offrent . En effet l’Aire Marine Protégée de Saint-Louis intègre la

Zones de relevés Positions sur terre Positions en mer

Coordonnées Latitudes Longitudes Latitudes Longitudes

1 15°58'.5 N 16°31'.5 W 15°58'.5 N 16°48'.5 W

2 15°50'.0 N 16°31'.5 W 15°50'.0 N 16°48'.5 W

12

catégorie VI qui s’identifie par l’utilisation durable des ressources naturelles. Les Ob jectifs de gestion se

résument à la préservation des écosystèmes et des habitats.

AMP/SL, Aire Centrale dans la Réserve de Biosphère Transfrontière du Delta du Fleuve Sénégal.

L’Aire Marine Protégée de Saint-Louis constitue une aire centrale dans la RBTDFS. En effet, cette Réserve de

biosphère est créée depuis 2005 et couvre une superficie de 641.768 km2. Homologuée par le bureau du

programme MAB de l’UNESCO depuis 2007, elle abrite deux sites du patrimoine mondial dont la ville de Saint

Louis et 03 sites Ramsar (cf annexe). Compte tenu de ses trois fonctions complémentaires répondant à la

conservation et au développement, elle regroupe une aire centrale, une zone de transition et une zone tampon.

Regroupant une mosaïque d’écosystèmes du Delta et des côtes formant la frontière entre le Sénégal et la

République Islamique de Mauritanie, le Delta du Fleuve Sénégal constitue un des grands sanctuaires de

l’Afrique de l’Ouest pour les oiseaux migrateurs du paléarctique occidentale, deuxième réserve de biosphère

transfrontière d’Afrique.

Intégration dans le Réseau des Aires Marines Protégées d’Afrique de l’Ouest

Depuis 2012 l’AMP est membre dans le Réseau des Aires Marines Protégées d’Afrique de l’Ouest. Elle a

intégrée ce réseau qui a pour mission à l’échelle de l’écorégion marine, d’assurer le maintien d’un ensemble

d’habitats critiques indispensable à la conservation de la biodiversité au service des sociétés. Ce réseau a été

créé en 2007 conformément aux recommandations de la CDB en vu de rendre fonctionnelle et opérationnelle

des AMP de la région pour promouvoir une bonne gestion des ressources naturelles et le développement socio-

économique.

1.8.2. Caractéristiques démographiques de la région de Saint-Louis

La Langue de Barbarie est caractérisée par une présence humaine appartenant à la communauté des pêcheurs

de Guet-Ndar, pionnière de la pêche artisanale maritime. Selon les résultats du recensement général de la

population et de l’habitat (RGPH) de 2002, la population de la région de Saint‐Louis était estimée à 695 720

habitants. Le taux de croissance entre 1976 et 1988 est passé de 2,1 % à 3,2 % entre 1988 et 20029 .

Aujourd’hui, la population est estimée à 799 105 habitants. Les femmes représentent 51,38 % au niveau

régional. Les projections à l’horizon 2010 et 2020, sur la base du taux actuel de croissance donne un important

taux d’habitants qui accélère de façon notoire l’urbanisation.

1.8.3. Caractéristiques environnementales de l’AMP/SL

L’AMP/SL présente des caractéristiques environnementales très diversifiées.

9 Données de l’agence régionale de la Statistique et de la Prévision

13

1.8.3.1. Climat, température, vents

Le climat de Saint-Louis est de type sahélien, .deux saisons principales marquent le régime climatique: une

saison sèche marquée par une circulation de l’alizé et une saison des pluies. L'évolution des températures

maximales moyennes mensuelles est bimodale ; tandis que celle des températures minimales mensuelles et

unimodale. La température joue un rôle important dans les processus physiques, chimiques et biologiques, de

même qu’elle conditionne beaucoup d’activités humaines dans le processus de changement des cycles

biologiques.

Les températures au niveau de Saint-Louis sont fortement modérées par l’influence de la mer et des alizés

maritimes. L'amplitude thermique diurne moyenne est peu élevée avec une moyenne annuelle de 11,2 ° C. Son

évolution est unimodale avec un maximum en février : 15,2°C et un minimum en juillet : 6,2°C. La température

moyenne annuelle connaît une évolution bimodale. L’exploitation des données reçues ont abouti à la

représentation graphique en annexe 1.

1.8.3.2. Habitats naturels

Le zonage participatif effectué en 2007 a permis d’identifier de zones précises de pêche qui constituent de

refuge, de frai et de croissance d’alevins principalement d’espèces démersales et benthiques10. Toute l’activité

de pêche à l’intérieur de l’AMP se fait autour de « Xerwu reywi11 », zone de prédilection des poseurs de filets

dormants du fait de sa richesse en poisson favorisée par la présence de roches (rapport de zonage participatif,

2007). Ce choix est fait à partir du zonage participatif réalisé conjointement avec la Direction des Parcs

Nationaux à cette période en collaboration avec le Service des Pêches, les membres du comité de gestion et

quelques personnes ressources avec l’appui technique et financier du WWF. Les modalités d’accès à ces zones

de pêche et l’identification d’autres opportunités ou d’habitats restent à définir (PAG AMP/SL)

Tableau 3 : Caractéristiques des principaux lieux de pêche se trouvant dans l’AMP

POINTS LATITUDES LONGITUDES PROFONDEURS SAISONS ESPECES ENGINS DE

PECHE

AMP 15o.50’. 0 N 16o.31’. 5 W 10 à 81m Toute l’année

Thiof, Tonone, Langouste, Sompatt, Koc, Badeche, Sik, Siket Mbao, Cigal

Filets dormants, Ligne, Palangre, filets dérivants de surface

15o. 58. 5 N 16o.48’. 5 W

Xer wureywi 15o.58’. 07 N 16o.33’.07 W 19m Intense de janv à mai

Xeru Guent 15o.57’. 30 N 16o.33’. 0 W 11m Intense d’avril à juin

Boutourail 15o.55’. 0 N 16o.32’. 0 W 12m

Bossyi 15o.53’. 0 N 16o.32’. 0 W 7m Intense de juin à août

Embouchure 15o.57’. 2 N 15o.30’.07 W

(Source : PAG AMP/SL 2010 d’après un zonage participatif effectué en 2007)

10 Espèces qui vivent en étroite relation avec le fond des eaux 11

Nom wolof accordé à un lieu de pêche le plus utilisé dans l’AMP/Sl

14

1.8.3.3. Ressources biologiques

Les ressources biologiques de l’AMP/SL sont très diversifiées et importantes, lui confèrant son potentiel socio-

économique. Il s’agit de :

Ressources halieutiques

- Les invertébrés marins jouent un rôle important dans la dynamique du réseau alimentaire des espèces

marines, assurant le relais entre les producteurs primaires (chlorophylliens) et les consommateurs

supérieurs.

- Les poissons : la principale ressource exploitée avec une prédominance de pélagiques comme la

sardinelle. Par contre il est constaté une forte diminution des stocks d’espèces démersales côtières du

fait d’une surpêche liée à leur haute valeur commerciale, les espèces démersales côtières : Il s’agit de

la communauté à Sciaénidae, la communauté à Sparidae, la communauté du rebord du plateau. Les

statistiques de l’inspection régionale des pêches montrent que le mérou et le pagre sont en danger

critique.

Mammifères marins : Il s’agit principalement de

- la baleine, du dauphin souffleur (Turciops truncatus) et le phoque moine (Monachus monachus).

Ces espèces sont classées par l’UICN comme « vulnérables » et menacés d’extinction ;

- les tortues marines avec notamment, la tortue verte (Chelonia mydas), espèce herbivore qui

semble être la plus observée, la tortue à écailles imbriquées (Erethmochelis imbricata) se rencontre

généralement dans les eaux peu profondes ; la tortue luth (Dermochelys coriacea) est une espèce

de haute mer qui ne se rapproche de la côte que tous les deux ans pour les besoins de la ponte,

Lepidochelys olivacea et Lepidochelys kempii, sont les espèces les moins fréquentes à observer.

Classées sur la liste rouge de l’UICN, ces espèces font l’objet d’une protection intégrale.

Avifaune

L’AMP de Saint-Louis renferme de toute évidence des couloirs de passage des oiseaux migrateurs qui transitent

par Saint-Louis, entre le PNLB et le PNOD. Ainsi un dénombrement annuel d’oiseux d’eau s’effectue tous les 15

janvier dans ces sites et autres refuges de la RBTDFS par la DPN en collaboration avec la DAMPC, les eaux et

forêts et Wetlands International. L’avifaune présente une importante distribution avec l’existence d’ardéidae, de

l’aridae à travers une formation de banc de sable survenue suite à l’installation du canal de délestage depuis

2003.

Flore

La flore de l’AMP est caractérisée par une vaste étendue de vasières où se développent des herbiers dominés

par les zostères (Zostera noltii) et les cymodocées qui présentent un réseau alimentaire complexe. De façon

générale, la productivité primaire phytoplanctonique et celle du complexe herbier- épiphyte au large de Saint-

Louis sont encore mal connues et méritent d’être mieux quantifiées grâce à des études scientifiques et de suivis

écologiques réguliers en fonction des saisons.

15

1.8.4. Caractéristiques socio-économiques

Le contexte socio-économique de Saint-Louis en général, celui de la Langue de Barbarie en particulier est

fortement marqué par la présence de l’océan qui conditionne quasiment l’ensemble des activités de ce cordon

littoral. La pêche constitue l’activité dominante dans la zone.

Pêche et autres activités associées

La pêche représente une importante occupation de la population saint-louisienne au niveau du Fleuve et de la

mer. En effet, elle constitue un fief pour les habitants de la Langue de Barbarie12. La diversité des rapports de

production ressort de celles des engins et des combinaisons de moyens de production mis en œuvre. Les

formes de coopération et de partage du produit sont spécifiques au type de pêche. Caractérisés par une

disparité liée au coût du matériel, plusieurs types de pêches sont pratiqués à Saint-Louis : pêche à la senne

tournante et coulissante, pêche aux filets dormants de fond, pêche aux filets dérivants, la pêche industrielle. La

pêche à la ligne reste aussi une activité phare. Au regard de ces potentialités diverses, d’autres activités

connexes y sont associées parmi lesquelles le mareyage, la transformation et la conservation de poisson

comme dans l’ensemble des occupations de la zone côtière.

Extraction de sel et de sable marin

L’extraction de sel est aussi présente dans la périphérie de l’AMP surtout dans la communauté rurale de

Gandon. Les villages de Ngaye- Ngaye et Diama Thiaguel constituent à cet effet les points de collecte et

d’exploitation de sel. Cette activité est pratiquée en saison sèche et permet aux femmes de générer des

revenus. En 2010, un total de 564,8 tonnes avait été recueilli13. Quant à l’extraction de sable marin, elle se fait

de façon clandestine pour des besoins de construction. Cette activité frauduleuse constitue un réel problème de

dégradation de l’environnement à Saint-Louis.

1.8.5. Autres activités socio-économiques

L’agriculture sous pluie se pratique pendant l'hivernage sur des sols assez fertiles et concerne les spéculations

telles que l'arachide, le niébé, la pastèque, le mil, l'oseille et le manioc. Les facteurs limitant restent cependant,

les déficits pluviométriques avec les débuts tardifs ou fins précoces de la saison pluvieuse. La salinisation

progressive des terres constitue aussi un obstacle du fait des effets cumulés du barrage de Diama et du canal

de délestage14.

12 La Langue de Barbarie : C’est une bande de sable large d’une centaine de mètres et qui s’étend sur une vingtaine de km de long entre le fleuve et l’Océan j’usqu’ à l’embouchure. 13 Sénégal : Extraction de sel sur la cuvette de Ngaye –Ngaye : un métier dangereux pour les femmes, Walfadjiri, 2011 14 Brèche creusée en 2003 sur la Langue de barbarie pour sauver la ville de Saint-Louis des inondations.

16

Commerce

La région de Saint-Louis, de part son emplacement géographique donne des opportunités aux populations à

s’adonner à pratiquer le commerce. Ainsi la proximité avec la Mauritanie donne aux populations des

opportunités pour subvenir aux besoins de survie. En dehors de Guet-Ndar, les villages périphériques de l’AMP

ne sont pas très dynamiques en matière de commerce, en raison de l'insuffisance de lieux pour écouler les

produits. Certains produits sont acheminés directement à Saint-Louis et concernent principalement des produits

agricoles issus du maraîchage.

Elevage

L'activité pastorale est aussi présente dans l'ensemble de la région de Saint-Louis. Ses formes varient en

fonction de plusieurs paramètres: spécialisation plus ou moins marquée par des producteurs dans le nord et en

milieu rural avec un caractère plus domestique de la gestion de petits troupeaux familiaux, concernant

l’embouche bovine et ovine.

Tourisme de vision

Le tourisme de vision et le tourisme balnéaire sont en pleine expansion à Saint-Louis grâce à la valorisation du

patrimoine historique et culturel de la ville particulièrement l’ile de Saint-Louis, reconnue et classée par

l’UNESCO depuis 2000. L’existence d’une Réserve de Biosphère avec ses principales zones centrales

constituées de part et d’autres par des parcs et réserves d’importance internationale représente une grande

destination parmi plusieurs sites d’attraction que regroupe la région de Saint-Louis dans son ensemble.

Cependant, les hôtels, les auberges et autres lieux de réception de la commune affichent le plein dans les

moindres occasions qui se tiennent chaque année. Il s’agit du Festival de Jazz15, la journée du 15 Août16, les « 2

rakas17 » favorisant une très forte mobilisation de personnes en provenance de divers horizons et révélant une

limite des capacités d’accueil. En outre l’empiétement des hôtels sur des zones sensibles, notamment la Langue

de Barbarie, a comme conséquence, la destruction des peuplements de filaos et l’accélération de l’érosion

marine et côtière, la perturbation du cycle de remontées de tortues marines pour des besoins de ponte, la

pollution… Le développement de l’écotourisme au niveau de l’AMP/SL reste encore en latence car d’une part

n’étant pas bien pris en compte dans les plans régionaux et départementaux de développement de la région et

d’autre part l’absence d’initiative, de mobilisation des acteurs et de financement pour la mise en œuvre du PAG

font que l’écotourisque n’est pas pratiquée en faveur de l’AMP/SL et au profit des populations riveraines.

Cette première partie a présenté dans un premier temps le cadre conceptuel et la zone d’étude. Elle a permis

d’avoir une démarche logique pour traiter le sujet et de caractériser le site en question.

15 Festival annuel de haute portée culturelle qui se tient à Saint-Louis au courant du mois de mai accompagné d’une foire

internationale et exposition. Il conditionne une très forte mobilisation d’artistes, de commerçants, de visiteurs, touristes partenaires entre autres 16 Activité évènementiel organisée par la confrérie mourides pour commémorer la vie et l’œuvre de Cheikh Ahmadou Bamba. 17 Fête de l’Assomption coïncidant avec les grandes vacances, la saison chaude, appréciée par les jeunes et vacanciers.

17

CHAPITRE 2 : DYNAMIQUE INSTITUTIONNELLE DE L’AMP/SL

Conformément aux dispositions de l’article 3 du décret n°2004-1408 du 04 novembre 2004 portant création des

Aires Marines Protégées au Sénégal, toutes les AMP doivent avoir un plan de gestion. C’est un outil de

planification qui vise à contribuer à la conservation de la biodiversité, à l’amélioration des rendements de la

pêche, et à l’augmentation des retombées socioéconomiques au profit des populations.

2.1. Généralités sur le cadre institutionnel de l’AMP/SL

Le contexte de création de l’AMP de Saint-Louis fait référence aux Conventions internationales sur la protection

du milieu marin, côtier et des ressources. Ainsi au niveau national et local des mesures de gestion sont mis en

place pour une gestion rationnelle de l’environnement marin et de ses ressources.

2.1.1. Conventions internationales

Dans la gestion de l’environnement et des ressources naturelles, le Sénégal a ratifié beaucoup de Conventions

(cf annexe5) parmi lesquelles :

Convention d’Abidjan sur la coopération en matière de protection et de mise en valeur du milieu marin

et des zones côtières de l’Afrique de l’ouest et du centre (1981), ratifié par le Sénégal.

Convention des Nations Unies sur le droit de la mer : Ratifiée par le Sénégal en 1984, elle entre en

vigueur en 1994. Elle procède à la définition des zones marines où l’Etat côtier exerce sa souveraineté et

des espaces maritimes internationaux. Cette convention attribue ainsi aux Etats côtiers des droits

souverains aux fins d’exploitation, de conservation et d’aménagement sur des ressources biologiques se

trouvant à l’intérieur de leur Zone Economique Exclusive (ZEE). Cette ZEE s’étend généralement sur 200

miles, soit 370 km au‐delà des lignes de base. La Convention sur le droit de la mer stipule dans ces

articles 56, 61, 116,119 une utilisation rationnelle de la mer. Il déclare aussi « les fonds marins et les

ressources qu’ils recèlent héritage ou patrimoine commun de l’humanité18 »

Convention sur la Diversité Biologique (CDB) adoptée à Rio en 1992, elle a été ratifiée par le Sénégal

en 1994 ;

D’autres conventions sur la conservation du milieu marin et côtier existent et concernent d’autres

pays de l’Europe, de l’Amérique entres autres.

2.1.2. Codes en vigueur

Pour une meilleure gestion de l’Environnement et des ressources naturelles, l’Etat a mis en place des

instruments juridiques dans l’optique d’une meilleure règlementation et une utilisation rationnelle des

ressources. Il s’agit des codes et lois cités en annexes. Ces lois sont en général mal conçues et intégrées dans

18 Revéret J-P, Dancette R, (2010), Biodiversité :enjeux nord-Sud, biodiversité Marine et accés aux ressources, Pêche et autres biens et services écologiques sous pression extrême , Revue Tiers Monde, 84 pp

18

nos sociétés faute de relais du débat public, et absence de révision. Il convient de signaler que la plupart de ces

codes sont en cours de révision.

2.2. Cadre institutionnel de l’AMP/SL

Auparavant la gestion institutionnelle des AMP relevait de la DPN qui était sous la tutelle du Ministère de

l’Environnement et de la protection de la nature. Avec le changement de régime elle a été confiée à la nouvelle

Direction des Aires Marines Protégées Communautaires créée par Décret no 437 du 10 Avril 2012 portant

répartition des services de I'Etat et du contrôle des établissements publics, des sociétés nationales et des

sociétés à participation publique entre la Présidence de la République, la Primature et les ministères.

Au niveau de l’AMP de Saint-Louis, l’administration est respectivement représentée par cette dernière à travers

un Conservateur19 et son équipe qui travaillent en collaboration avec d’autres services compétents tels que la

Direction de la Protection et de la Surveillance des Pêches (DPSP) et la Surveillance Maritime (SRPSM). Les

membres du Comité de Gestion sont considérés comme des bénévoles par rapport à l’estimation globale des

ressources humaines de l’AMP/SL compte tenu du type de gouvernance appliqué. La tenue des Comités

Régionaux et Départementaux de Développement (CRD)20 et (CDD)21 constituent des moments, d’échange

d’informations, de concertation et de coordination pour l’ensemble des services administratifs au niveau régional

et départemental.

2.2.1. Organes de gestion

Pour la définition et la mise en œuvre de règles de gestion concertées de l’AMP, il a été mis sur pied à Saint-

Louis deux organes de gestion : l’Assemblée Générale (AG) et le Comité de Gestion (CG). Il est bon de rappeler

que les travaux de ces organes se font sous la supervision du Conservateur de l’AMP/SL qui doit rendre compte

à l’autorité hiérarchique.

Comité de Gestion

Créé en 2006, il est l’organe exécutif du système et la principale instance de décision de l’AMP. Il est composé

aujourd’hui de 33 membres suite au renouvellement du bureau effectué en décembre 2010. Ce comité est assez

représentatif pour l’ensemble des acteurs présents et motivés et qui s’activent autour l’AMP. Le CG crée les

conditions de la démarche intégrée en constituant un lieu d’échange d’information, de concertation, de réflexion

sur les problèmes de l’AMP et son évolution afin de prendre une décision.

19 Conservateur : s’est l’autorité administrative para militaire, assermentée, responsable du site, nommée par le Directeur, chargé

d’inciter une gestion participative au sein du CG de l’Aire Marine protégée en question. 20 CRD : Comité Régionale de Développement, instance administrative qui se tient tous les mois à la gouvernance 21 CDD Comité Départemental de Développement, instance administrative qui réunit les services techniques déconcentrés et collectivités tous les mois pour une harmonisation dans la dynamique de fonctionnement.

19

Assemblée Générale

L’Assemblée Générale (AG) est l’organe suprême du système de gestion participative des espaces et

ressources naturelles de l’AMP. C’est l’instance qui défend les intérêts de l’AMP vis à vis des autorités et des

utilisateurs extérieurs. Elle réfléchit et décide sur les questions qui dépassent les intérêts propres des

populations, incluant ainsi les projets d’investissement communs. Elle adopte des politiques de sauvegarde des

intérêts collectifs des parties prenantes et prend des décisions sur des questions non résolues au niveau des

autres instances de décision. L’AG est composée de structures et d’Organisations socio-professionnelles qui ont

été associées à la validation du plan de gestion. Elle se réunit ordinairement une fois par an.

Bureau

Il est composé d’un Président, d’un Vice Président, d’un Secrétaire général, d’un Trésorier et son adjoint e t d’un

Commissaire aux comptes en la personne du comptable de l’AMP22. L’élection du bureau se fait au cours de la

session ordinaire du CG, et il a un mandat de deux ans renouvelables. Ses membres sont élus parmi les

représentants des parties prenantes directes de l’AMP par consensus d’abord ou par scrutin. Il a deux

principales missions : l’exécution des décisions et résolutions du Comité de Gestion, la supervision des activités

des différentes commissions. Il s’y ajoute cinq (07) commissions techniques dirigées chacune par un président

et un rapporteur.

GIE « SUKALI23» AMP/SL

Le GIE émane du comité de gestion de l’AMP de Saint-Louis. Il a été créé dans le seul but d’avoir une légalité et

pour bénéficier des financements du FEM à travers le projet COMPACT (ce projet ne finançant pas directement

les services étatiques). Ce GIE a été créé selon le récépissé n : SN. SM 2009. CO 272 du 30 Mars 2009 par le

bureau et ne représente qu’une minorité de personnes issues du C.G. Ceci constitue un réel problème dans la

mise en œuvre du micro-projet, et traduit des conflits entre les membres du CG.

2.2.2. Type de gouvernance

Au Sénégal, la gouvernance des AP auparavant revenait à l’Etat qui en détenait les espaces terrestres ou

marins et le contrôle à travers la DPN. De nos jours les modes de gestion étant évolutifs et spécifiques aux sites

et au contexte ont abouti à des éléments nouveaux qui ont élargi les champs d’action à travers l’implication des

communautés autochtones et/ou locales et les parties prenantes.

Au niveau de l’AMP/SL le type de gouvernance qui y est exercé est une cogestion qui traduit aussi une

gouvernance partagée. Ce type de gouvernance, présente des défaillances notoires. Le faible niveau de

participation des parties prenantes, l’absence d’intégration des collectivités locales, le déficit de communication,

l’insuffisance du budget ainsi que l’inadaptation des dépenses de fonctionnement, les faiblesses criardes dans

22

Arrêté n 0056/PDSL du 12 Septembre 2008 portant statut du CG de l’AMP/SL 23

Nom Wolof accordé au GIE qui traduit le développement de l’AMP/SL

20

l’exercice des fonctions et tâches des membres du bureau et CG, constituent autant de contraintes qui entravent

la gestion de l’AMP. A celles là s’ajoute l’interférence avec certains processus politiques généraux ou locaux

traduisant des périodes électorales, d’alternance et de remaniement inter gouvernemental qui sont souvent à

l’origine de l’instabilité voire l’insuffisance des agents de l’administration.

L’examen des systèmes de gouvernance des AMP du Sénégal et l’analyse des points forts et points faibles font

ressortir la nécessité de faire un effort particulier pour améliorer leur fonctionnement.

2.2.3. Mesures locales de gestion

A partir des initiatives locales, des instances de décision, les impacts sont diversement appréciés.

Traditionnellement, la pêche à Guet-Ndar faisait l’objet d’une gestion rationnelle et concertée. Plus récemment,

une politique de régulation des prélèvements de sardinelles a été instaurée par les utilisateurs de senne

tournante. Toutes ces formes de conservation sont abandonnées à l’heure actuelle. Pour une gestion durable

des ressources marines et côtières, le CG de l’AMP/SL avec l’appui et l’assistance des services techniques et

autorités administratives a mis en place des statuts portant création de cette organisation locale de gestion et

un règlement intérieur (cf annexe) intervenant dans le cadre de l’organisation et la planification du processus de

gouvernance de l’AMP. Toutefois, le comité de gestion ne doit nullement se limiter à la création des règles de

gestion. D’autres mesures doivent être élaborées et mises en œuvre allant dans le sens de l’utilisation des

techniques de pêches, le repos biologique conformément au zonage qui est établi, à l’intégrité de l’AMP. Ainsi il

faut noter aussi l’absence et/ou la lenteur de programmes concrets de reconversion qui tardent à se

développer.

2.3. Dynamique des parties prenantes

La création et la gestion de l’Aire Marine Protégée de Saint-Louis reflète des interrelations entre les différentes

parties prenantes qui s’y présentent. Ces interrelations se manifestent en fonction des intérêts et du niveau

d’influence de chaque partie prenante. En effet cette dynamique présente aussi des réticences par rapport au

changement de comportement. Selon Boisvert24 Dans un contexte de conservation et préservation des

ressources toutes les parties prenantes ne résistent pas en même temps et au même niveau de changement

mais à l’idée d’être changées, parce qu’elles n’ont pas bien compris l’idée de création de l’AMP, ou elles ne sont

pas d’accord, ou elles se sentent incapables de faire face aux changements proposés ou encore elles

réagissent négativement aux moyens et stratégies de mise en œuvre. Ainsi, cette figure ci-après donne

approximativement une illustration des interrelations qui existent autour de la gestion de l’AMP/SL.

24

Boisvert Maurice, « Créativité, communication, et négociation » Notes de cours Département Administration et Gestion, 2012

21

2.4. Analyse de la perception des parties prenantes

Dans cette phase d’exécution du PAG, il est utile d’étudier la perception des Parties prenantes. En effet, la

dynamique associative, très forte dans le Comité de Gestion, reste une grande préoccupation toujours souhaitée

par les membres pour l’atteinte des objectifs, et doit se traduire par la multiplication et la diversification des

organisations socioprofessionnelles selon les différentes catégories dans la zone en question25. Ces

organisations, porteuses de développement, méritent davantage d’intérêt et de soutien pour la réalisation de

25

Intégration des jeunes, des femmes, des producteurs ou autres organisations locales de quartiers, de communautés ou de villages.

Mareyeurs

Collectivités

locales (CL)

Passifs de la pêche

Chefs

coutumiers

et religieux

OCB

ONG

Internationales

ONG Nationales

Services

techniques

déconcentrés

Chercheurs,

universitaires

Presse

Femmes

transformatrices

Exploitants de

bois de filaos

Opérateurs

touristiques

Syndicat d’initiative

et du tourisme Comité de

gestion (CG)

de l’AMP/SL

Autres organisations

socio-professionnelles

Figure 2 : Dynamique des parties prenantes

Etablissements

scolaires

CLGB

Ecogardes

du Nord

RBTDFS

22

leurs ambitions. Dans le contexte d’une gouvernance partagée de l’AMP/SL, la perception des acteurs s’exprime

à travers leurs interrelations et à travers leur rôle qui s’exprime ainsi que leur sensibilité individuelle.

2.5. Analyse du niveau de participation des parties prenantes de l’AMP/SL

Cette partie permet de définir les rapports de forces, l’influence et les intérêts des parties prenantes à la gestion

de l’AMP/SL. La matrice d’analyse des parties prenantes (tableau 4) permet de déterminer le niveau de

participation des parties prenantes. Conduit à une décision plus fondée. La transparence se développe car

différentes parties prenantes suivent le processus de gestion de l’AMP. La participation des parties prenantes

peut et doit renforcer la confiance entre le gouvernement et la société civile. Dans ce contexte de cogestion, les

autorités gouvernementales doivent faciliter le processus de participation en se focalisant sur les méthodes

participatives et la dynamique de groupe.

2.6. Rôle des parties prenantes

Dans le processus gouvernance de l’AMP/SL, les parties prenantes ont un rôle important à jouer. Elles sont

très diversifiées et ont des intérêts divergents particuliers par rapport à l’AMP. Elles sont classées en deux

catégories selon les intérêts. Il s’agit des parties prenantes directes et des parties prenantes indirectes.

Tableau 4 : Matrice d’analyse des parties prenantes de l’AMP/SL

Parties prenantes Description de l’intérêt principal Description de la contribution potentielle majeure

Evaluation du partenariat26

Parties prenantes directes

Pêcheurs artisanaux Emplois, approvisionnement en ressources (poisson)

Adhérer à l’AMP et promouvoir leur savoir faire local

A

Femmes transformatrices Activité génératrice de revenus Approvisionnement en ressource

Adhérer à l’AMP et promouvoir leur savoir faire local

A

Mareyeurs Approvisionner les vendeurs de poissons, générer des revenus

Adhérer à l’AMP, appuyer le CG C

Vendeurs de glaces Approvisionner les vendeurs de poissons, générer des revenus

Adhérer à l’AMP, appuyer le CG C

Industriels de la pêche Approvisionner les vendeurs de poissons, générer des revenus

Adhérer à l’AMP, Appuyer le CG C

Exploitant de bois de filao Générer des revenus Adhérer à l’AMP, vaquer aux activités destructrices de l’environnement

A

Parties prenantes indirectes

Services techniques déconcentrés

Rôle de facilitation et d’accompagnement dans le CG

Restaurer, gérer l’AMP Fournisseur de ressources

A

Opérateurs touristiques Utilisation des biens et services de l’AMP/Sl

Promotion du tourisme de vision et de l’écotourisme

B

ONG, WWF, UICN, les bailleurs de fonds

Engagement et préoccupation sur les aspects liés à la conservation de la biodiversité

Appui technique financiers et logistiques B

Collectivités locales Appropriation effective de l’AMP/SL Adhésion, implication, et participation des

26 Légende : A=Essentielle : Le processus va échouer sans son implication B=Importante: Le processus est limité C=Mineure : Intéressante à avoir et la mise en œuvre peut souffrir sans son implication.

23

populations, Appui financiers et logistique A

Etablissements scolaires Avoir des connaissances générales sur l’AMP/SL

Prise de conscience générale, connaissance de l’AMP

B

Chercheurs et universitaires

Mener des études pour trouver des réponses à la gestion de l’AMP/SL

Diffusion des résultats de la recherche B

La presse27 Collaborer Visibilité de l’AMP, attirer les partenaires et bailleurs de fonds

B

Source : données du stage

La mise en place de l’Aire Marine Protégée de Saint-Louis a amené des conflits récurrents entre les usagers de

la mer qui sont aussi des parties prenantes directes. Pour le moment aucun conflit n’a été enregistré entre les

services techniques étatiques et les pêcheurs. Ceci s’explique par l’absence de surveillance et aussi le

processus de cogestion qui en cours de mise en œuvre.

Tableau 5 : Matrice d’analyse des conflits entre acteurs et usagers de la mer selon l’activité exercée

Catégories d’acteurs

Usagers de filets

dormants

Usagers de filets

dérivants

Usagers de sennes

tournantes

Usagers de pirogues glacières

Usagers de lignes

chalutiers

Usagers de filets dormants

+++ +++ +++ +++ +

Usagers de filets dérivants

+++ + ++ + ++

Usagers de sennes tournantes

+ +++ +++ +++ +

Usagers de pirogues glacières

+ + ++ ++ +

Usagers de lignes

++ + + ++ +

Chalutiers +++ +++ +++ +++ +++

Source : tableau élaboré à partir du rapport diagnostic du plan de gestion AMP/SL, 2009

Légende : +++ Conflits très fréquents ++ Assez fréquents + Peu fréquents

L’AMP de Saint-Louis regroupe des parties prenantes spécifiques dont les plus dominantes se retrouvent dans

le secteur de la pêche. L’installation de l’AMP constitue une source de conflit entre les acteurs. C’est ce qui

explique la les interrelations et la divergence de leurs intérêts. Dans le cadre de cette étude, l’accent est mis sur

la dynamique des acteurs. Ainsi les besoins de participation des acteurs dans le processus de gouvernance de

l’AMP/SL varient selon l’intérêt. Le déroulement du focus group sur les questions liées à l’AMP/SL et sa gestion

a révélé des contradictions sur plusieurs sens. Ce qui pousse la majorité des acteurs locaux surtout la

population guet-ndarienne28 à être toujours réticente aux formes d’autorité qui s’exercent dans le domaine de la

pêche particulièrement. C’est ce qui amène certains, à ne pas adhérer à l’AMP. Le déficit de communication

entre les acteurs, entre les autres parties prenantes et le comité de gestion constitue une faiblesse majeure qui

entrave aussi leur niveau de participation.

27 La presse joue un rôle très important dans le processus de gouvernance de l’AMP/SL, cf tableau 6 et 7 28

Se dit d’un habitant du quartier pêcheur Guet-Ndar.

24

2.7. Quelques aspects du financement de l’AMP/SL

Pour son fonctionnement, l’Aire Marine Protégée de Saint-Louis comme toutes les autres AMP du Sénégal

bénéficie d’un budget en provenance de l’Etat.

Sur le plan institutionnel, le Sénégal commence à s’engager dans une dynamique de mettre en place des

mécanismes de financement durable. C’est dans cette optique que la Direction des Financements Verts et des

Partenariats est créée au même titre que la DAMPC par décret n° 437 du 10 Avril 201229 et qui a un rôle

fondamental à jouer sur ces questions liées aux aires protégées en général.

Sa vocation est d’élaborer des mécanismes de promotion économique pour garantir un financement durable, de

susciter la promotion et la vulgarisation de nouvelles filières économiques au profit de la conservation et du

développement des communautés. Dans cette même logique le processus de gouvernance « exige la mise en

commun des ressources et des objectifs d’institutions différents, la relative irresponsabilité des réseaux peut

poser problème aussi bien aux individus qui en font partie qu’à ceux qui en sont exclus ». (Stoker. 1998 : 27 cité

par Luc Bisson).

A cet effet, des conditions incitatives favorables au développement des initiatives privées devront être créées. Et

cela doit passer par une amélioration et un renforcement de capacités des organisations socioprofessionnelles

communautaires, une diversification et éco-labellisation des productions locales, un marketing social et une

commercialisation des produits provenant des ressources marines et côtières locaux.

2.7.1. Budget de l’Etat

Pour faire fonctionner l’AMP de Saint-Louis, l’Etat met à sa disposition un budget de fonctionnement qui s’élève

en moyenne autour de 11 500 000 F CFA hors TVA entre 2007 et 2013. Ce montant alloué ne concerne que le

fonctionnement c'est-à-dire les charges fixes : carburant, les frais de missions, la logistique, l’entretien et la

maintenance du matériel informatique et de bureau avec quelques charges secondaires. Il ne prend pas en

compte les frais d’investissement en tant que tels. Son évolution entre 2007 et 2013 est représentée à travers

cette figure ci-après.

29 Décret portant répartition des services de l’Etat et du contrôle des établissements publics, des sociétés à participation publique

entre la présidence de la République la Primature et les ministères

25

Figure 3 : Présentation et évolution des budgets alloués à l’AMP/SL de 2007à 2013

(Source : données du mémoire)

A travers la figure 3, nous constatons une instabilité du budget de fonctionnement de l’AMP/SL. Il se présente

en trois étapes : une étape initiale depuis la création jusqu’en 2008 qui varie autour de 14.000.000 F. Entre 2009

et 2010, des efforts ont été consentis par l’Etat avec une hausse jusqu’à hauteur de 16.000.000 Francs CFA.

Ceci est salutaire pour l’importance particulière accordée à la biodiversité, coïncidant avec l’année internationale

de la Biodiversité en 2010 proclamée par les Nations Unies (NU). Nous remarquons une baisse durant ces trois

dernières années coïncidant à une période marquée par la fin du programme d’appui budgétaire des Pays –Bas

Il s’y ajoute une répartition des lignes de crédit et des différentes dépenses liées au fonctionnement qui sont

inadaptées et ne répondant pas aux besoins spécifiques de l’AMP, dans un contexte qui interpelle l’urgence de

la conservation et la préservation des ressources halieutiques. L’appui des ONG et d’autres bailleurs de fonds

demeure essentiel pour développer d’autres activités de gestion.

2.7.2. ONG et autres partenaires de l’AMP/SL

L’ONG WWF/ WAMPO et le FEM à travers son projet COMPACT, l’UICN ont financièrement appuyé l’AMP/SL

dans la mise en œuvre de son Plan d’Aménagement et de Gestion. Malgré tous ces intervenants, une durabilité

financière n’est nullement assurée permettre à l’AMP d’atteindre ses objectifs de conservation. Jusqu’à présent

aucune recette ne peut être générée pour en assurer une autonomie adéquate.

WWF

Cette ONG internationale œuvre dans le domaine de la conservation, prioritairement en milieu marin et côtier en

Afrique de l’Ouest. Basée à Dakar, ses activités sont inscrites dans le cadre du (PRCM). Elle apporte un appui

financier, technique et logistique à l’AMP de Saint-Louis. C’est ainsi qu’un montant trimestriel de 450.000 F CFA

pour les besoins de fonctionnement du comité de gestion lui est consacré. Elle a aussi beaucoup contribué à la

mise en place et au renforcement des organes de gestion, à l’évaluation de l’efficacité de gestion, à l’élaboration

d’un PAG et d’un Plan d’affaire, à l’étude sur l’état de référence en saison froide.

0

10000000

20000000

2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013

Année

AMP/SL: Budget alloué hors TVA en FCFA

26

FEM

L’intervention du Programme de Micro – Financement du Fonds pour l’Environnement Mondial (PMF-FEM) du

PNUD au niveau de l’AMP/SL se traduit à travers la mise en œuvre du micro-projet COMPACT30 du Fonds

Mondial pour l’Environnement (FEM), par le financement à hauteur de 11.991.000 F CFA a été accordé au GIE

« suxaly AMP/SL» dans le cadre d’un projet participatif de restauration de la biodiversité dans l’AMP/SL. Ce

projet intervient dans la RBT dont l’AMP de Saint-Louis est une des aires centrales. Il a pour objectif de

« contribuer à la conservation des ressources marines et côtières de l’Aire Marine Protégée et au

développement durable des populations locales et principaux usagers des ressources ». Cela consiste à

renforcer la biodiversité dans l’AMP par l’amélioration des habitats des espèces des sites de frayères et la

surveillance participative. Ce projet avait aussi pour objectif de rendre visible les limites physiques de l’AMP et

de promouvoir des moyens d’existence durable. Un montant de 2.000.000 F CFA constituant de Fonds d’Appui

à l’Environnement et au Développement (FAED) est allouée aux populations et consiste à financer les femmes

pour qu’elles puissent mener des micro- projet (microcrédit, poulailler, petit commerce, transformation…).

UICN

L’intervention de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature s’exprime à travers le financement

d’un certain nombre d’activités dans le cadre de la RBTDFS concernant spécifiquement la partie sénégalaise. Il

s’agit du renforcement logistique et du suivi mensuel des oiseaux d’eau dans les aires centrales de la partie

sénégalaise de cette réserve de biosphère

30 COMPACT : Communauty, Management of Protected Areas for conservation programme de micro –finance du FEM

27

CHAPITRE 3 : ANALYSE DE LA MISE EN ŒUVRE DU PLAN

D’AMENAGEMENT ET DE GESTION DE L’AMP/SL

Elaboré en 2009, le Plan de Gestion de l’AMP de Saint Louis s’inscrit dans une démarche de développement

durable dont les aspects environnemental, économique et social sont indissociables. Ce plan est fondé sur des

notions d’intégrité écologique et de respect de l’environnement dans les activités économiques. En principe il

doit encourager l’engagement des populations locales et une gouvernance éclairée, concertée et intégrée. Il est

renforcé par un business plan élaboré en 2010.

3.1. Objectifs du plan d’aménagement et de gestion

Le cadre de cohérence spécifique qui inspire le plan de gestion de l’AMP de Saint Louis s’articule autour de

quatre orientations stratégiques :

la conservation des habitats et des espèces,

le développement à travers l’amélioration des conditions de vie des populations locales,

la communication, la sensibilisation, le renforcement des capacités,

l’amélioration de l’efficacité de la gestion

Dans le plan de gestion, toutes les activités prévues n’ont pas pu être réalisées. Il est à noter qu’un microprojet

dénommé « projet participatif de restauration de la biodiversité marine » a été financé par le programme

COMPACT dans le cadre du PMF/FEM pour appuyer le comité de gestion à développer des initiatives locales

conformément aux objectifs de l’AMP.

3.1.1. Activités réalisées

Les activités réalisées dans le cadre du PAG s’inscrivent dans une dynamique de valorisation, de préservation

et de promotion des savoirs traditionnels des populations locales conformément aux dispositions de l’article 8j

de la Convention sur la Diversité Biologique et aux objectifs du PMF/FEM. C’est ainsi que le GIE « Sukaki »

AMP/SL a bénéficié d’un projet à hauteur de 11 991 000 F CFA. Dans ce projet 05 aspects ont été développés :

l’aménagement, la surveillance participative, l’appui institutionnel, la visibilité et la communication, la mise en

place du Fond d’Appui pour l’Environnement et le Développement (FAED). Ce tableau ci-dessous donne une

illustration sur ces aspects.

Tableau 6 : Présentation des activités réalisées dans la mise en œuvre du plan de gestion

Activités Bénéficiaires Priorité Partenaires /acteurs

Observations

1.Balisage des limites de l’AMP/SL

Le Comité de Gestion de l’AMP/SL

1 FEM Effectué, mais absence de pérennisation

2.Surveillance participative de l’AMP/SL

Le CG 1 FEM Effectuée mais absence de suivi

3.Confection et pose des Le CG 1 FEM Absence d’assistance dans

28

récifs artificiels la confection des balises. Manque de suivi

4.Pancartage de la zone de l’AMP/SL

Le CG 1 FEM Effectué mais insuffisant

5.Appuyer les Activités génératrices de revenus par le biais du FAED.

Les populations (femmes)

1 FEM Difficultés dans la répartition des crédits Mauvaise gestion des fonds

6.Information, communication, sensibilisation

Le CG FEM Quelques insuffisances liées au choix des cibles

7.Renforcement de capacités31

CG 1 GP sirènes Effectué

Source : Données du mémoire

Ce tableau présente 07 activités réalisées dans le cadre de la mise en œuvre du PAG. Outre le renforcement de

capacités, toutes les autres activités ont été réalisées dans le cadre du programme COMPACT du PMF/FEM. Il

est important de noter les difficultés rencontrées dans l’exécution de ces activités. Il s’agit de l’absence de

pérennisation des balises, l’absence de suivi des récifs artificiels, l’absence de surveillance participative et une

mauvaise gestion des fonds. Ceux-ci ont permis aux membres du CG de tirer des leçons pour les programmes à

venir et aussi dans l’élaboration des Plan de travail annuel. Toutefois, l’encadrement et l’assistance des services

techniques et personnes ressources sont toujours nécessaires pour rendre opérationnelle les plans de gestion.

3.1.2. Activités non réalisées

Dans le PAG certaines activités sont en situation de latence. Elles sont présentées à travers le tableau ci-dessous.

31 Le renforcement de capacité n’a pas été pris en compte par le programme COMPACT

29

Tableau 7 : Présentation des activités du plan de gestion non réalisées.

Activités Responsables Priorité Partenaires ciblés observations

1.Elaborer et mettre en œuvre un plan de renforcement de capacités des acteurs locaux de l’AMP/SL

Le Comité de Gestion de l’AMP/SL

1 WWF Wampo, collectivités locales, UICN,FEM

Non réalisé, absence de moyens

2.Elaborer et dérouler une stratégie de communication

Le CG 1 WWF Wampo, collectivités locales, UICN, FEM

Absence de financement

3.Organiser et assurer la surveillance permanente.

Le CG 1 WWF Wampo, collectivités locales, UICN, FEM

Non réalisé, absence de moyens

4.Nouer des partenariats avec les collectivités locales (commune de Saint-Louis, CR de Gandon, communauté rurale Ndiébène Gandiol.

Le CG 1 WWF Wampo, collectivités locales, UICN, FEM

Non réalisé, absence de moyens

5.Construire un poste de commandement pour l’AMP.

Le CG 2 WWF Wampo, collectivités locales, UICN

Non réalisé, absence de moyens

6.Créer un centre communautaire de ressources pour vulgariser les ressources de l’AMP.

Le CG 2 WWF Wampo, collectivités locales, UICN

Non réalisé, déficit de moyens financiers

7.Mettre en place un fonds d’appui à la promotion de l’AMP.

Le CG 2 WWF Wampo, collectivités locales, UICN

Non réalisé, absence de moyens

8.Elaborer et mettre en œuvre un programme de développement éco touristique.

Le CG 2 WWF Wampo, collectivités locales, UICN, FEM, autres

Non réalisé, absence de moyens

(Source : Données recueillies et traitées à partir du plan de gestion de l’AMP/SL)

Toutes ces activités n’ont pas pu être menées. D’une part le déficit de moyens en est la cause, et d’autre part

l’absence de mobilisation des acteurs. L’initiative de nouer le partenariat avec les collectivités locales est une

grande priorité parmi les activités prévues. Celle-ci pourrait en grande partie permettre au CG de relever le défi

surtout matière de partenariat et de renforcement de capacités. D’autres opportunités de financement peuvent

s’identifier avec la dynamique d’évolution de la RBTDFS à travers l’UICN et l’UNESCO dans son Programme

MAB.

3.2. Plan d’affaire

Le plan d’affaire, à été élaboré au même titre que le PAG avec l’appui du WWF WAMPO. Il a été conçu dans

une approche de mise en œuvre du plan gestion. Il constitue un outil important pour la durabilité financière de

l’AMP/SL. Le plan d’affaire de l’AMP présente une projection sur les besoins et les manques afin de développer

des fonds nécessaires. Il définit des objectifs opérationnels qui s’articulent sur la protection et la conservation du

site, le développement local, la gestion administrative en terme d’équipements et d’investissements. Etabli sur

une durée de 05 ans, il donne une évaluation des besoins de l’AMP/SL en investissement, de coût du

personnel, de fonctionnement et d’autres coûts additionnels. Les différents mécanismes de financements y sont

associés.

30

3.2.1. Analyse des besoins en financement de l’AMP/SL

Les besoins en financement de l’AMP/SL se présentent entre 2011 et 2015 en 04 rubriques. Il s’agit des coûts

d’investissements, de fonctionnement, les paiements et motivation du personnel, et d’autres coûts additionnels

pour les activités non encore identifiées. Ces besoins sont présentés à travers cette figure ci après.

Figure 4: Analyse des besoins en financement de l’AMP/SL entre (2011)

Source: Business plan AMP/SL 2010

En effet, les investissements au niveau de l’AMP/SL ont été estimés à 106.000.000 de FCFA dès la première

année en 2011. C’était pour permettre au site de se développer et de générer des recettes fin de prétendre à

des résultats positifs ou à l’autofinancement. Ceci justifie la baisse des coûts d’investissements par année

jusqu’en 2015. La variation des coûts pour le paiement et la motivation du personnel n’a pas beaucoup évolué

entre 2011 et 2015. Et pourtant le déficit de ressources humaines a été soulevé comme étant un grand handicap

pour la réalisation de certaines activités phares du plan de gestion telles que la surveillance participative,

l’information et la sensibilisation du public, le suivi écologique. Toutefois il faut noter que jusque-là aucun

investissement relevant de la gestion de l’AMP/SL n’est enregistré, car le site ne fournit pas de recettes pour le

moment. Beaucoup d’opportunités se présentent mais restent encore inexploitables par méconnaissance des

mécanismes de financement possibles et innovants pour entreprendre une gestion durable.

3.2.2. Analyse des mécanismes de financement de l’AMP/SL

Il existe divers mécanismes de financement. En effet, le financement public, celui des bailleurs de fonds, et

d’autres mécanismes de financement sont essentiels pour permettre à l’AMP de promouvoir une meilleure

conservation de la biodiversité et un développement durable.

0

50 000 000

100 000 000

150 000 000

200 000 000

250 000 000

300 000 000

350 000 000

2011 2012 2013 2014 2015

Investissements Personnel

Fonctionnement Coûts additionnels pour les activités

31

Le plan d’affaire présente les mécanismes de financement de l’AMP/SL entre la période 2011 et 2015 selon 04

catégories : il s’agit des fonds publics32 et fonds privés, de l’autofinancement et enfin d’autres mécanismes de

financement certainement novateurs qui nécessitent une bonne vulgarisation pour permettre aux conservateurs

d’AMP et au CG de s’y approprier afin de promouvoir une gestion rationnelle. L’identification des mécanismes

de financement de l’AMP/SL est présentée à travers cette figure ci-dessous.

Figure 5 : Analyse des mécanismes de financement de l’AMP/SL entre (2011-2015)

Source: Business plan AMP/SL 2010

Cette figure traduit les mécanismes de financement de l’AMP/SL. En effet, le plan d’affaire présente un procédé

autofinancement progressif de entre la période 2011 et 2015. En effet, l’AMP devait commencer à entreprendre

une démarche lui permettant de générer des revenus. Mais apparemment, l’initiative existe selon le comité de

gestion, mais tarde à se développer. Certains mécanismes de financement ont été ciblés permettant à l’AMP

de générer des revenus, mais la règlementation en vigueur ne facilite pas la mise en application. Ce qui

constitue un réel blocage ne permettant pas l’atteinte des objectifs de gestion.

3.3. Discussion sur les mécanismes de financement de l’AMP/SL

L’initiative de développer des mécanismes de financement durable est souvent liée à la capacité des institutions,

des gouvernements et des responsables de site. Les compétences des ressources humaines sont aussi

nécessaires dans la mise en place et la gestion des mécanismes de financement durable.

La stratégie de mise en place d’un mécanisme de financement fait appel à des propos divers en faveur de

l’AMP. Toutefois, le budget de l’Etat demeure essentiel pour le financement de base de l’Aire Marine Protégée

32

Budget de l’Etat

0

20 000 000

40 000 000

60 000 000

80 000 000

100 000 000

120 000 000

2011 2012 2013 2014 2015

Autres mécanismes de financement

Bailleurs de fonds privés

Financement public

Autofinancement

32

de Saint-Louis, mais restent insuffisant pour répondre aux besoins qui s’y présentent. Ainsi d’autres

mécanismes de financement doivent être identifiés et mis en oeuvre pour permettre à l’AMP/SL d’atteindre ses

objectifs de conservation et de développement. Ces mécanismes s’accompagnent avec des mesures incitatives

de conservation. En effet, les populations usagers de l’AMP/SL, les collectivités locales, certaines sociétés, les

hôteliers, peuvent et doivent apporter une contribution et un soutien pour la gestion dudit site afin de promouvoir

et innover un modèle de gestion efficace et efficient.

3.3.1. Les droits, taxes et redevances sur l’extraction des ressources de l’AMP

Aujourd’hui il existe des taxes et redevances qu’on peut vulgariser dans la gestion des aires marines protégées.

Il suffit d’introduire des frais d’entrée dans la zone destinée à la protection modérée et à usage réglementé selon

le zonage préétabli. Cette stratégie est différente des taxes provenant du tourisme comme il se fait d’habitude.

Ces taxes peuvent contribuer au financement d'activités de conservation sur la base du principe que l'extraction

d'une ressource dans l’AMP.

3.3.2. Promotion de l’écotourisme

L’écotourisme est une activité qui consiste à valoriser la nature, la biodiversité sans pour autant apporter des

perturbations au milieu naturel. La création de concessions touristiques au niveau de l’AMP/Sl peut constituer un

instrument financier potentiel pour contribuer à la gestion du site. D’une manière générale, les Droits d’Entrée

dans les Aires Protégées (DEAP), les consentements à payer (CAP) des visiteurs touristes qui donnent des

valeurs monétaires de la biodiversité sont des atouts largement exploitables pour le financement durable des

écosystèmes conservés de l’AMP/SL.

En effet, l’AMP/SL revêt un potentiel éco touristique important qui peut former une offre de services écologiques

attrayants pour les destinations relatives au tourisme de vision. La motivation des touristes pour visiter la région

de Saint-Louis se répartit en trois principales activités de services récréatifs notamment, ils sont aussi intéressés

par l’écotourisme, les loisirs, les vacances, l’aventure et les découvertes de sites (l’embouchure, le fleuve, la

mer, le patrimoine bâti, immatériel…).

Nous remarquons qu’au fil du temps, l’écotourisme reste toujours au premier rang au titre du secteur du

tourisme par rapport aux activités diverses. Ceci nous permettra de dire que l’écotourisme est une activité très

essentielle dans le contexte du financement durable des aires protégées en général.

Le financement des AP à travers les droits d’entrée dans l’AMP constitue un atout à exploiter de nos jours. La

promotion d’activités éco touristiques joue un rôle substitutif et constitue un élément déterminant dans le

processus de financement propre de l’AMP/SL.

Quelques leçons ont été tirées sur le financement des AP par l’écotourisme au niveau de certains pays. Par

exemple, au Sénégal l’AMP de Bamboung en est un exemple réussi qui mérite d’être vulgarisé en faveur des

acteurs. En effet, dans le Plan d’Aménagement et de Gestion de l’AMP/SL, l’écotourisme a été bien pris en

33

compte et évalué à hauteur de 65 000 000 de Francs CFA pour la création et l’interprétation de circuit, la mise

en place et l’équipement d’un campement touristique au niveau des limites terrestres de l’AMP.

D’autres stratégies de financement existent à travers les paiements des droits d’entrées qui ne sont pas des

outils nouveaux au niveau de certaines aires protégées. Ils contribuent aux recettes touristiques et doivent

permettre aussi à l’AMP de s’autofinancer. Après avoir identifié le produit touristique, et concerté les acteurs

concernés, un plan de développement éco touristique s’y joint répondant à huit étapes :

- identification et montage du produit,

- sélection, formation et mise en réseau des partenaires,

- mise en conformité avec le cadre juridique administratif, fiscal, l’assurance,

- élaboration de la politique tarifaire,

- élaboration de la stratégie marketing,

- conception et production d’outils promotionnels,

- suivi-évaluation du produit avec ajustements permanents.

Le plan de développement éco touristique doit en toute évidence s’inscrire dans le respect des cultures et

traditions du site. Ainsi la formation de la bande de sable près de l’embouchure peut être une grande

opportunité en terme de création et d’aménagement de produit touristiques.

Tableau 8 : Programme de développement éco touristique

Activité Bénéficiaires Résultats attendu acteurs Partenaires Niveau de priorité

Créer, et aménager deux

circuits touristiques,

CG , touristes Deux circuits

touristiques sont

aménagés

SRT, DPN, SIT AFD,

commune,

WWF

1

Initier des activités de

récréations (canoë

Kayac, pêche sportive,

tourisme sous – marin)

CG , touristes Des activités de

récréation sont

initiées

SRT, DPN, SIT AFD,

commune,

WWF

2

Construire et équiper un

campement

écotouristique, et un

mirador

CG , touristes Un campement

éco touristique est

construit

SRT, DPN,SIT AFD,

commune,

WWF

1

Achat de pirogue

équipée et adaptée en

mer.

CG, touristes Une pirogue est

mise à la

disposition de

l’AMP

SRT, DPN,SIT AFD,

commune,

WWF

1

Construction d’un

écomusée ou un centre

communautaire de

CG, touristes Un écomusée ou

un centre

communautaire

SRT, DPN, SIT AFD,

commune,

WWF

2

34

ressources halieutiques des ressources est

créé

3.3.3. Création d’un fond de développement de l’AMP/SL

La création d’un fonds de Développement peut aussi constituer un instrument d’investissement pour l’AMP/SL

devant l’importance du financement durable pour une meilleure conservation de la biodiversité marine et côtière.

En effet, cet aspect mérite bien d’être développer pour permettre aux populations d’avoir recours à d’autres

activités alternatives. Ainsi plusieurs expériences se sont effectuées telles que le Programme de Soutien des

Initiatives de Développement local (PSIEDEL) dans le cadre du projet d’Appui à la Petite Irrigation Locale

(PAPIL), le fonds de développement local (FDL) dans le cadre de l’élaboration et la mise en œuvre des Plans

de Développement de Quartiers à Saint-Louis, Le FAED pour appuyer spécifiquement les femmes à la création

d’activités génératrices de revenu (AGR). Il s’avère utile voire indispensable d’encourager la création d’un fonds

de développement, qui peut être une réponse à la problématique de l’AMP.

3.3.4. Partenariat public privé

Le partenariat public privé constitue un aspect fondamental pour développer le financement durable de l’AMP/Sl.

En outre, il permet à l’AMP de capitaliser des rentes afin d’assurer une certaine autonomie financière face à ses

exigences. Ainsi pour s’y mettre elle doit procéder de façon spécifique, étape par étape pour protéger

l’autonomie et la capacité d’action future des administrations. Il s’agit dans un premier temps d’identifier et

d’impliquer au maximum tous les opérateurs privés présents dans la zone, les sociétés, entreprises sans oublier

les hôteliers. Aussi la Mairie (qui dispose de plusieurs partenaires dans le cadre de la coopération

décentralisée), ONG, les services techniques, les leaders d’opinion qui peuvent apporter un appui considérable

au renforcement du processus de gouvernance ne seront pas à négliger. Impliquer le secteur privé peut

permettre de créer un effet de levier intéressant en matière de financement. Toutefois, il faut souligner que

cette démarche présente aussi des risques car elle peut traduire des problèmes d’incohérence puisque les

textes qui réglementent l’Aire Marine Protégée ne sont pas très solides (risque de perdre de vue des objectifs de

conservation de la biodiversité de l’AMP/SL en question). Dans cette même dynamique, l’AMP de Saint-Louis

peut aussi avoir recours à la promotion des labels pour générer des revenus en collaboration avec des

opérateurs touristiques, d’autres associations et sociétés indépendantes (Association pour la pêche sportive,

hôteliers …)

3.3.5. Promotion de la coopération décentralisée

La coopération décentralisée peut aussi être une grande opportunité dans l’identification des mécanismes de

financement durable de l’AMP/SL. En effet la commune de Saint-Louis, de par sa position stratégique, renferme

un réseau de partenaires diversifiés intervenant dans plusieurs domaines de compétence dont l’environnement,

35

la pêche, le tourisme, le développement local entre autres. La coopération décentralisée est présente dans la

commune de Saint-Louis et se manifeste à travers des partenariats, des jumelages avec certaines collectivités

locales françaises dont celles de Toulouse, la Région Midi Pyrénées, la Région Rhône Alpes, la Région Nord-

Pas-de-Calais, le Département du Nord, la Communauté Urbaine de Lille, Ville de Lille… Ces échanges sont

des opportunités saisissables pour le CG de l’AMP/SL car ils peuvent aboutir à la consolidation de la politique

en matière de conservation de la biodiversité marine au profit des communautés. La coopération décentralisée

contribue aussi au renforcement des connaissances à travers des visites d’échanges qui sont devenues

aujourd’hui des outils incontournables en matière de renforcement des compétences sur les questions liées à la

gestion de l’environnement, des ressources naturelles, et au financement durable.

D’autres mécanismes innovants existent mais la faisabilité reste à se formaliser compte tenu des contextes et

réalités politico-juridiques, institutionnels et sociaux. Mais il faut noter aussi que ces mécanismes commencent à

s’intégrer et à se vulgariser petit à petit dans certains pays et s’adaptent à la nouvelle donne. Il s’agit des

paiements pour les services éco systémiques.

3.3.6. Paiements pour les biens et services éco systémiques

Les paiements pour les biens et services éco systémiques sont des transactions volontaires et contractuelles

entre au moins un acheteur et un vendeur d’un service environnemental bien défini (ou bien d’une pratique

agricole ou foncière bien définie) qui débouchent sur un paiement (monétaires ou non) conditionné au respect

des termes du contrat sur une période déterminée (Wunder. 2005).

Il s’agit d’un mécanisme de financement très novateur et qui peut aussi être mis au service du développement et

constituer à la fois un outil efficace de fiscalité environnementale. En effet, ce système n'est pas nouveau dans

certain pays, il occupe une place essentielle dans le financement durable des AP en général.

Dans ce cas précis, l’Etat doit intervenir en adoptant une politique axée sur le mécanisme de marché comme il a

la possibilité de corriger les défaillances mettant l’accent sur l’internalisation des externalités. Dans l’application

des PBSE ceci consisterait à imposer une taxe aux communautés pour accroître les recettes fiscales. Pour s’y

prendre il faut aussi une bonne compréhension du système pour susciter l’engagement total des communautés

qui utilisent ses biens et services. L’Etat, de son coté, doit aussi définir des mesures coercitives en l’intégrant

dans les textes et en procédant à des études socio-économiques afin d’optimiser sa politique en matière de

valorisation des biens et services environnementaux.

Après ce bref rappel sur la définition et les stratégies d’application des PBSE, il faut élaborer un dispositif pour

mettre en œuvre cette possibilité avec plus d’efficacité et d’équité notamment à travers des mesures favorisant

l’utilisation des paiements pour l’investissement local de l’AMP/SL.

36

3.4. Exploration et évaluation du potentiel de l’AMP/SL

A l’échelle régionale et nationale, le site de l’AMP/SL présente une forte représentativité, notamment en raison

de la diversité des habitats humides et côtiers. A l’échelle internationale, le site connait un important statut en

raison de son appartenance à la Réserve de Biosphère Transfrontalière du Delta du Fleuve Sénégal qui

constitue un vaste complexe de zones humides d’importance internationale étroitement interdépendantes à

cheval entre la Mauritanie et le Sénégal.

L’AMP de Saint Louis abrite des écosystèmes aquatiques particulièrement fragiles. Ces écosystèmes sont

fortement menacés en raison des techniques et pratiques d’exploitation destructrices (destruction des fonds

marins rocheux), de la pollution, de l’urbanisation et surtout de l’ouverture de la nouvelle brèche qui accentue le

phénomène d’érosion côtière, les changements climatiques.

L’AMP/SL offre un certain nombre de services qui nécessitent d’être évalués valorisés sur toutes leurs formes.

Les services de l’AMP/SL sont classés en trois catégories dans le tableau ci –dessous :

Tableau 9 : Présentation des services offerts par l’AMP/SL

APPROVISIONNEMENT

REGULATION (Production de services) SOCIAL (Production de services)

Fourniture de protéines animales (poisson, crustacées..)

Purification et maintien de la qualité de l’air Support pour la recherche -Action

Fourniture d’eau à usage domestique, sable marin,

Régulation du climat local voire régionale Support pour le tourisme et les loisirs

Transport maritime Biodiversité et fonctionnement des écosystèmes

Qualité du paysage (esthétique)

Fourniture de matières premières Régulation de gaz atmosphérique Assistance (existence d’eau de mer, production de nourriture, création d’emploi, autres formations

Source : données du stage

3.4.1. Etude sur l’état de référence

Conformément à la condition de mise en place du plan d’affaire, l’étude sur l’état de référence s’avère très utile. En effet

elle permet d’identifier les ressources et de les évaluer selon une période bien définie. Les ressources biologiques

présentent une distribution très importante dans trois sites identifiés et présentés ci-dessous.

Figure 6 : Poids totaux et nombre de taxons notés dans les sites de Saint-Louis

37

Sources : Etude sur l’état de référence de l’AMP/SL saison froide 2009

3.4.2. Valorisation des biens et services de l’AMP/SL

La valorisation des Biens et services de l’AMP traduit un effet important de recherche qui doit impérativement se

faire pour évaluer monétairement les coûts et bénéfices associés à la conservation de la biodiversité car leur

niveau d’évaluation reste encore faible. Ces biens et services doivent être valorisés pour développer des

mécanismes de marché, produire des revenus afin de constituer des sources de financement durable.

A cet effet, plusieurs méthodes peuvent être utilisées en matière de valorisation des services de récréations

dans les aires protégées, parmi lesquelles : la méthode par le coût de déplacement, la méthode d’évaluation

contingente (MEC). Ces méthodes sont trop importantes pour l’évaluation des services de récréation fournis par

les écosystèmes naturels protégés. Dans le cadre de cette étude, notre angle d’analyse ne s’oriente pas

vraiment dans la présentation et l’explication de ces méthodes. Mais cela n’empêche pas d’en donner un bref

aperçu.

La logique de la première méthode tourne autour de l’estimation des bénéfices associés à l’usage en terme de

services de recréation de l’AP en tenant compte des coûts de trajet ou de déplacement supportés par les

visiteurs du site naturel. Ils expriment les prix implicites de la valeur d’usage récréatif de l’AP. On effectue une

estimation du consentement à payer des visiteurs réels et potentiels pour la protection du site naturel à partir

des dépenses en temps et en argent pour visiter le l’AP. L’objectif est de trouver une relation entre le nombre de

visiteurs, la fréquence de visites, les coûts de visite afin d’établir une fonction de demande de fréquentation.

3.5. Engagements de l’Etat vis-à-vis des conventions sur les AMP

Dans le cadre de la mise en œuvre des grandes conventions, l’Etat du Sénégal s’est engagé à mettre en place

des points focaux pour assurer un suivi dans leur mise en pratique. Ainsi, pour ce qui concerne les conventions

phares en matière de conservation de la biodiversité d’une manière générale à savoir la CDB, la Convention de

Berne, la convention sur les espèces migratrices y compris l’accord sur les oiseaux d’eaux d’Afrique et d’Eurasie

(AWEA), Ramsar, le Patrimoine Mondial, la DPN s’est chargée de mettre en place un point focal dans le but de

donner plus d’efficacité à la mise en mise en œuvre de ses politiques sur la question.

Toutefois il faut noter qu’il est toujours important de définir exactement les rôles, les responsabilités, les

missions et tâches respectives de ces points focaux concernant les engagements de l’Etat vis-à-vis de la mise

en œuvre de ses dites conventions lors des grandes instances des Conférences des Parties qui se tiennent .

Ainsi la DAMPC à travers son personnel se charge d’élaborer, de valider, de mettre en œuvre et de suivre les

PAG et PTA et autres documents stratégiques axés sur les AMP du Sénégal. Il serait aussi intéressant de

s’interroger sur la question du changement de politique de gestion en matière de conservation de la biodiversité

dans les aires marines protégées en intégrant d’autres alternatives comme le font certains pays ( l’Afrique du

Sud, où Madagascar…)

38

3.6. Analyse sur l’évaluation de l’efficacité de gestion de l’AMP/SL

La plupart des Aires Marines Protégées n’arrivent pas à jouer leur rôle selon les objectifs de création. L’analyse

de l’efficacité de gestion est un outil permettant d’estimer la qualité de gestion du site. C’est aussi une stratégie

de conservation. Elle a été élaborée en 2011 à travers un outil d’Evaluation Rapide et d’Etablissement des

Priorités de Gestion des Aires Protégées dont le sigle en anglais est (RAPPAM).

Cette évaluation n’a porté que sur les aires protégées classées au deuxième ensemble selon da DPN et

regroupant des zones humides et/ou marines du littoral. Il s’agit du PNDS, PNLB, PNIM33, RNP34, ROK35,

PNOD, RSFG, PNBC, RNICS36, RNCP37, 5 AMP dont L’AMP/SL qui, à travers une multiplicité d’habitats (îles,

marais, lagunes, mangroves, forêts, etc.), jouent un rôle primordial. Un ensemble de (12) sites ont été évalués

sur les dix sept (17) que compte le pays (cf annexe 1).

A travers l’analyse sur les différents aspects relatifs à la gestion des AP précitées, le rapport sur l’évaluation de

l’efficacité de gestion souligne que « les conditions de financement pour la gestion des AP ne sont pas

considérées comme efficaces car basées sur les maigres ressources de l’Etat, utilisées que pour le

fonctionnement 38» Aussi, il révèle qu’ « au total, la gestion dans l’ensemble des parcs réserves et AMP apparait

moyenne » (RAPPAM, Sénégal, 2011). En effet le graphique ci-dessus donne une illustration spécifique sur la

question.

Figure 7 : Analyse totale des Résultats de l’évaluation sur l’efficacité de gestion (RAPPAM)

33 PNIM : Parc National des Iles de la Madeleine (DAKAR) 34 RNP : Réserve naturelle de Poponguine (Thiès) 35

ROK : Réserve Ornithologique de Kalissaye 36

RNICS : Réserve Naturelle d’intérêt Communautaire de Somone 37

RNCP : Réserve Naturelle Communautaire de Palmarin 38

Rapport RAPPAM DPN Sénégal,2011

Résultats Processus

Moyens

Planning

39

(Source: Rapport RAPPAM Sénégal Octobre 2011)

Cette forme d’évaluation appliquée à l’AMP de Saint-Louis présente des limites car elle met l’accent sur une

analyse globale d’un ensemble d’AP, de catégories et de spécificités différentes. Cette application nécessite

un groupe d’acteurs (conservateurs, président du Comité de gestion …) représentatifs pour chaque AP définie,

ce qui peut causer des influences ou biais dans la diffusion de l’information. Toutefois, le recours à d’autres

méthodes d’évaluations plus restreints n’est pas à minimiser pour avoir plus de précisions et des résultats

probants. Le Gap analysis39 en est un outil intéressant permettant d’identifier et d’analyser les lacunes pour

améliorer la conservation des zones essentielles c'est-à-dire les Zones Clées de la Biodiversité (ZCB) et en

faire des priorités en utilisant des seuils. Pour y arriver il faut impérativement des données justes et précises, les

interpréter soigneusement (dénombrements d’oiseaux). Son application au niveau de l’AMP/SL nous permettra

aussi d’analyser les écarts à travers une comparaison entre ses performances réelles et ses performances

potentielles, en se posant des questions qui donneront une idée sur les écarts des besoins de l’AMP, les

capacités actuelles, et les domaines qui peuvent être améliorés.

3.7. Analyse critique de la gestion de L’AMP/SL

L’AMP/SL constitue un espace de pouvoir et de dialogue où entrent en compétition des acteurs politiques,

économiques, scientifiques et socio-culturels aux intérêts divergents. Ainsi la position de chaque groupe

d’usagers évolue dans le temps et dans l’espace.

Les interdictions découlant de l’établissement de l’AMP, concernent principalement l’accès aux ressources de

certaines zones pouvant entraîner des réticences ou oppositions chez les usagers. Ces interdictions vont

certainement occasionner dans un premier temps la baisse des revenus des pêcheurs. Aussi les populations

issues de la périphérie rurale déplorent que la majorité des membres du comité de gestion habite à Saint-Louis

c'est-à-dire en milieu urbain alors que les ¾ de la superficie de l’AMP se trouvent en zone rurale. Ce qui est à

l’origine d’un réel dysfonctionnement.

Cette partie a fait l’objet de l’analyse de la mise en œuvre du PAG à compter de la première année et le plan de

gestion a permis d’en tirer des leçons à travers le diagnostic et l’analyse du business plan a permis d’identifier

les besoins en financement et d’identifier d’autres mécanismes durables. L’analyse des forces, faiblesses,

opportunités et menaces complète la définition des options stratégiques pour relever le défi et promouvoir une

meilleure gestion de l’AMP.

39

Gap-analysis : méthode d’évaluation des Aires Protégées.

40

CHAPITRE 4 : ANALYSE DES FORCES, FAIBLESSES, OPPORTUNITES ET MENACES (FFOM) DE l’AMP/SL

La matrice d’analyse FFOM ou SWOT40 consiste à effectuer deux diagnostics : un diagnostic interne qui identifie

les forces et les faiblesses du domaine d'activité stratégique de l’AMP, un diagnostic externe qui identifie les

opportunités et les menaces présentes selon le contexte de gestion de l’AMP.

4.1. Présentation de la matrice FFOM

Tableau 10 : Matrice d’analyse FFOM (SWOT)

Forces Faiblesses

-Reconnaissance juridique de l’AMP et des organes de gestion

-Aire Centrale dans la RBTDFS

- Membre du RAMPAO

- Approche sous-régionale impulsée par le PRCM,

- Appui et accompagnement des ONG de conservation et autres

partenaires, WWF, FEM, UICN

- Connaissances endogènes des membres du CG

- Mise en place des mesures locales de gestion

-Mise en place d’un budget annuel destiné au fonctionnement

-Défaillances dans la mise en œuvre du plan de gestion

-Insuffisance de motivation et de dynamisme des membres du CG

-Faible niveau de participation des acteurs

-Absence de financement propre

-Déficit de moyens (financiers, humains et logistiques)

-Insuffisances dans la matérialisation des limites physiques

-Empiètement sur le PNLB

-Faible niveau d’Adhésion à l’AMP par l’ensemble des Parties

prenantes

-Divergences autour des acteurs et existence de conflits

-Déficit de communication

-Non respect de la réglementation en vigueur

-Insuffisances des moyens humains matériels

-Biodiversité non valorisé au service des communautés

-Absence d’implication des collectivités locales

-Retard dans la révision des textes juridiques qui organisent l’AMP

Menaces Opportunités

- Dégradation galopante des ressources

- Pollution marine

- Urbanisation galopante dan la commune de Saint-Louis

- Changements climatiques

- Instabilité du canal de délestage

- Barrage de Diama

- Existence de stratégie régionale et nationale pour les

AMPS

- Existence d’un plan d’affaire

- Intérêt grandissant des bailleurs de fonds et partenaires

- Recommandations favorables des AME

- Existence d’un modèle de coopération décentralisée à

Saint -Louis

40 Swot : de l'anglais Strengths (forces), Weaknesses (faiblesses), Opportunities (opportunités), Threats (menaces) est un outil

permettant de déterminer les options stratégiques envisageables au niveau d'un domaine d'activité.

FFOM

41

L’analyse de la matrice Forces, Faiblesses, Opportunités, et menaces (FFOM) a donné des résultats à la suite

de l’exploration du guide d’entretien, du focus group mené à l’endroit des acteurs et de l’exploitation des

documents administratifs.

L’AMP/SL présente des forces. En effet,sa reconnaissance juridique, et celle des organes de gestion, la mise

en place d’un budget annuel destiné au fonctionnement, l’appui et l’accompagnement des ONG de conservation

et autres partenaires (WWF, FEM, UICN) lui permettent de mettre en œuvre un certain nombre d’action

conformément aux objectifs de création répondant aux besoins de conservation et de développement. Toutefois

des faiblesses sont à relever qui se résument à l’absence d’implication des collectivités locales dans la gestion,

l’absence de financement propre, le déficit de communication. A ceux là, il s’y ajoute des menaces, il s’agit des

changements climatiques, l’Instabilité du canal de délestage constituant un obstacle majeur dans la gestion et

aussi à l’endroit des communautés.

Pourtant, Pourtant l’AMP/SL a un rôle important à jouer pour faire face aux effets des changements climatiques.

Elle doit s’attaquer à la principale cause du Changement Climatique en réduisant les Emissions de gaz à effet

de Serre (EGES) et aussi les impacts à travers le maintien des principaux services et fonctions éco

systémiques. Selon le GIEC (2007) , les changements qui sont attendus comprennent : une élévation du niveau

de la mer de 0,2 à 0,6 m ou plus vers 2100, une poursuite de la hausse des températures de la surface de la

mer de 1 à 3 degré C, des cyclones tropicaux et extra tropicaux d’une intensité croissante, la survenue

généralement plus massive de vagues et de tempêtes extrêmes, une modification dans les précipitations et

l’acidification dans les océans.

Pour parer aux inondations, une brèche a été ouverte en 2003 à travers la frange littorale de la Langue de

Barbarie entre le fleuve et la mer. De nos jours, avec les facteurs climatiques, hydrologiques,

océanographiques, ainsi que les caractéristiques géomorphologiques qui s’y associent, cette nouvelle

embouchure a connu un élargissement en profondeur et en largeur. Cette modification est aujourd’hui à

l’origine de plusieurs dégâts matériels, accidents et pertes de vies humaines. Ceux-ci nécessitent une

intervention urgente car en matière de conservation pour le développement, il y va aussi de la sécurité des

personnes et des biens.

Il faut souligner aussi que des opportunités se présentent en faveur des gestionnaires de l’AMP. D’une part,

l’intérêt grandissant des bailleurs de fonds et partenaires, l’existence d’un modèle de coopération décentralisée

à Saint –Louis, ainsi que les recommandations favorables des AME sont des propos réels et saisissables que

les responsables et décideurs doivent exploiter pour développer l’Aire Marine Protégée de Saint-Louis.

La confrontation des résultats du diagnostic externe et ceux du diagnostic interne a permis de formuler ces

options stratégiques qui donnent de nouvelles orientations en terme de gouvernance au niveau de l’AMP/SL.

42

4.2. Amélioration des cadres institutionnel politique, et réglementaire

La Direction des Aires marines Communautaires Protégées (DAMPC) est chargée de la mise en œuvre de la

politique de l’Etat en matière de création et de gestion des Aires Marines Protégées au Sénégal. Elle a pour rôle

de superviser les activités de mise en place d’aménagement et de gestion du réseau des Aires Marines

Protégées Communautaires. Ainsi le directeur est appuyé par le personnel des parcs nationaux affecté au

niveau de chaque site dans l’exercice de ces missions. L’administration doit, avec l’aide des opérations de

concertation avec le comité de gestion, définir des actes administratifs, des mesures d’interdictions ou de

pratiques adaptées au mode de gestion en cours. « Un des aspects les plus importants du financement durable

est l’existence d’un cadre institutionnel et juridique approprié ; ce cadre permet d’asseoir le développement

d’activités d’autofinancement, ainsi qu’une structure et la capacité pour la bonne gestion des ressources

financières » (Joyeux C., 2010, al).

4.3. Révision des textes pour l’amélioration de la règlementation et le contrôle

Certaines législations en vigueur peuvent constituer des obstacles relatifs au financement durable, en limitant ou

en interdisant l'augmentation ou la rétention des recettes que l’AMP peut procurer. L’examen et la révision du

cadre législatif peut être une condition indispensable pour la création d’autres mécanismes de financement

fiables.

La réglementation permettra à la fois d’évaluer toutes les mesures prises au sein de l’AMP et de déterminer les

atteintes ou infractions commises qui peuvent l’affecter sensiblement. Le contrôle permet de suivre l’évolution

et a pour objectif de déterminer les infractions et les éventuelles sanctions, de présenter et d’élaborer des

recommandations ayant pour objectifs de renforcer et d’améliorer la conservation. Dans ce cas spécifique de

l’AMP, il faut comprendre qu’une amende ne va pas pour une indemnisation de l’environnement. L’UICN

préconise dans ses recommandations des sanctions plus adaptées, c'est-à-dire, des sanctions qui visent à des

finalités de conservation à côté des sanctions classiques (amende, emprisonnement…).S’agissant du milieu

marin, une remise en état des lieux ne peut pas être attendue, néanmoins on peut faire recours à d’autres

mesures applicables et adéquates aux contrevenants.

Il faut ajouter aussi que les droits de propriété doivent être définis clairement et être bien pris en compte dans la

révision des textes qui organisent la gestion des aires marines protégées. Ceux-ci jouent un rôle très important

car ils permettent de maitriser les conflits, de réduire et de contrôler les pressions sur les ressources marines et

43

côtières. Selon Yelkouni M. « si l’on veut préserver des ressources et lutter contre les externalités, il faut

promouvoir les droits de propriété41»

4.4. Renforcement de capacités

Il est devenu aujourd’hui partie intégrante de la bonne gouvernance en matière de gestion des Aires Marines

protégées au Sénégal. En effet les acteurs étatiques, non étatiques et locaux reconnaissent son importance

comme outil de renforcement de la gouvernance au niveau de l’AMP/SL. Les programmes de formation doivent

répondre au besoin de mettre à la disposition des acteurs locaux, les compétences nécessaires pour qu’ils

puissent participer activement dans la mise en place, la gestion, le suivi et l’évaluation. Ils doivent être conçus

de manière à participer à la concrétisation de la mission et doivent découler des besoins des acteurs. Ils sont

conçus à trois niveaux, définissant des mesures et interventions pour développer les capacités des individus,

des institutions, et des systèmes dans l’accomplissements des rôles, des missions et des fonctions de façon

efficaces, efficientes et durables.

4.4.1. Elaboration d’un programme de renforcement de capacités

Dans le cadre du Plan de gestion de l’AMP/SL, l’élaboration et la mise en œuvre d’un programme de

renforcement de capacités des différents acteurs présents dans le comité de gestion est une priorité. En effet,

ce programme aura pour objectif d’améliorer les connaissances et compétences des acteurs ayant déjà des

prérogatives sur la gestion de l’AMP. Il permettra aux acteurs de connaître et d’appliquer leurs rôles, leurs

tâches, leurs droits et responsabilités par rapport aux fonctions qui leurs sont dévolues et aussi d’accompagner

la mise en œuvre effective pour le reste de son échéance, d’en assurer le suivi à travers toutes les étapes déjà

définies (conception, pilotage, techniques et méthodes de suivi écologique, concertation et animation,

cartographie, mise en place des mesure…).

L’outil SWOT effectuée dans le cadre de l’analyse de la gestion de l’AMP/SL à travers la mise en œuvre de son

PAG, les outils de diagnostic participative utilisés pour la collecte d’information ont permis de définir les besoins

en formation des membres du CG et autres acteurs à la gestion de l’AMP/SL. Ceci a donné l’opportunité de

mettre en place un programme de renforcement des capacités présenté comme suit:

41 Yelkouni M., « Décentralisation et dynamique des institutions dans la gestion des ressources naturelles en Afrique de l’Ouest Cas

des réserves de biosphère» rapport, 48pp.

44

Tableau 11 : Programme de renforcement de capacités des membres du CG (PAG)

43 Service Régional du tourisme 44 SIT : Syndicat d’initiative et du tourisme 45 GREP : Groupe de recherche et d’études en Plongée, constitué par des sapeurs-pompiers qui sont aussi des secouristes.

Thèmes Bénéficiaires Objectif Résultats attendus Partenaires Responsables Acteurs

Niveau de priorité

Niveau Local

Gestion d’une

organisation, et leadership

Bureau Comité de gestion Amener les membres à connaitre leur

mission.

Les rôles et les tâches des

membres du CG sont connus,

Commune de Saint-

Louis ARD, conseil régional

Conservateurs, consultant 1

Surveillance participative et suivi écologique

Comité de gestion Initier les membres du CG à la surveillance participative.

La surveillance participative est connue.

Commune de Saint-Louis, ARD, conseil régional

SRSPM, Conservateurs 1

Ecotourisme : guidage

Comité de gestion

(Commission aménagement et écotourisme) O

Initier les membres à l’écotourisme, et

au guidage.

L’importance de l’écotourisme est

bien appréhendée par les membres.

Commune de Saint-

Louis, ARD, conseil régional, SIT42 AFD…

SRT43, SIT44 2

Textes juridiques portant organisation de l’AMP/SL

Le comité de gestion, élus Faire connaitre aux membres du CG la réglementation et leur applicabilité.

Les textes sont connus et appliqués.

Commune de Saint-Louis ARD, conseil régional

Personnel administratif, 1

Pratiques d’ostréiculture, pisciculture aquaculture

Population rurales (OCB, GIE, GPF) de la périphérie

Initier des activités alternatives profitables aux populations de la zone rurale.

Des activités alternatives sont initiées.

WWF, commune de Saint-Louis,

Techniciens, Agence aquaculture

1

Niveau Institutionnel

Mécanismes de financement durable et

stratégie de fundraising

Personnel administratif, Initier gestionnaires d’AMP sur les mécanismes de financement durable.

Les mécanismes de financement durables sont connus et perçus

pour leur mise en pratique.

Commune de Saint-Louis, ARD, Conseil

Régional

Techniciens Consultant,

2

Techniques de Suivi-évaluation du PAG

Personnel administratif AMP, et associé

Donner les gestionnaires d’AMP les outils nécessaires pour le suivi et l’évaluation du plan de gestion

Des techniques de suivi évaluation sont connues et appliquées dans la mise en œuvre du PAG

Commune de Saint-Louis ARD, Conseil Régional

Consultant, WWF 1

Plongée sous marine Personnel administratif de l’AMP, SRP, SRT,

Faire connaître aux gestionnaires aux acteurs les spécificités du milieu sous-

marin

L’environnement marin est connu et apprécié

Commune de Saint-Louis ARD, Conseil

Régional

CRODT, Océanium, association de pêche

sportive, le GREP45

2

Stratégie de règlement des conflits

Personnel administratif, autorités administratif, chef coutumiers et religieux

Faire connaitre aux acteurs des stratégies efficaces de règlement des conflits.

Des stratégies de règlement des conflits sont connues et adoptées

Consultant, WWF, Commune de Saint-Louis ARD, conseil régional

1

Méthode d’estimation de

la biodiversité et Suivi écologique

Personnel administratif,

comité de gestion, SRP, SRT

Donner les responsables d’AP les outils

nécessaires pour une meilleure connaissance et un suivi adéquat de la biodiversité.

La biodiversité est connue et suivie

de manière efficace

Commune de Saint-

Louis ARD, Conseil Régional, techniciens

Techniciens,

1

45

4.4.2. Redynamisation des parties prenantes

Les parties prenantes sont des personnes, groupes, ou institutions, qui sont probablement affectés par la mise

en place de l’AMP soit négativement ou positivement, ou ceux qui peuvent influer sur l’issue ou les résultats de

l’AMP.

Redynamisation du comité de gestion à travers un élargissement des parties prenantes avec une intégration

maximale et significative d’OSP et une amélioration des règles de gestion pour une meilleure appropriation de

l’AMP. La transparence se développe car différentes parties prenantes suivent le développement de l’AMP. Pour

mieux les associer dans le processus de gouvernance il faut tout d’abord : procéder à leur Identification, évaluer

leurs intérêts et l’impact, évaluer leur Influence et leur importance et en fin élaborer une Stratégie de

participation.

4.5. L’implication des collectivités locales

L’implication des collectivités locales est fondamentale à pour la gestion de l’AMP. Ainsi la proposition d’un

scénario pour une meilleure gouvernance implique aussi une implication massive et formelle des Collectivités

Locales dans l’élaboration et la mise en œuvre des documents de planification de l’AMP/SL et actions y

afférentes. Ainsi la loi n°96-06 du 22 mars portant code des collectivités locales précise les compétences

accordées aux collectivités locales en matière de GRN selon les principes et règles de la décentralisation au

Sénégal. Pour le contexte de l’AMP/L, l’implication des collectivités locales et leur participation effective aux

activités de gestion sont importantes car elles ont la capacité de mobiliser les moyens extérieurs (financements

internes nationaux, étrangères) pour mettre en œuvre les moyens d’action nécessaires pré établis. Le

partenariat avec la commune de Saint-Louis est un atout considérable car elle regroupe des potentialités non

négligeables qui peuvent aussi développer et mettre en œuvre des mécanismes de financement durable à

travers la coopération décentralisée.

4.5.1. Renforcement de l’information et la sensibilisation du public

L’information, l’Education et la Communication du public sur les questions liées à l’Aire Marine Protégée de

Saint-Louis se font d’abord à travers le Bureau d’information et de sensibilisation des parcs du Nord basé à

Saint-Louis. Créé depuis 1989 ce bureau a été initié par la DPN compte tenu de la spécificité de la région et de

son importance sur le plan environnemental. Le bureau avait pour objectif de :

mieux faire connaître les aires protégées, leurs missions et le potentiel qu’elles représentent au

plan économique et social et vis-à-vis des générations futures ;

Mise en œuvre d’une stratégie de communication permettant une prise de conscience de l’opinion

publique autour des questions relatives à la gestion de la nature et de ses ressources ;

la promotion des initiatives locales d’utilisation écologiquement rationnelle de l’espace, des

ressources et de l’environnement en général.

46

En effet, le bureau d’information et de sensibilisation des parcs et réserves du Nord doit aussi mieux élargir son

champ d’action en vue de poursuivre ses missions convenablement. Il doit renouveler ses activités en fonction

des contextes et réalités connexes à l’AMP en mettant en place des programmes d’information et de

sensibilisation à l’endroit du public afin d’encadrer les populations dans l’aménagement des sites et la réduction

des pressions sur les ressources. Ainsi le renforcement de cette collaboration est à développer et maintenir pour

susciter une prise de conscience de l’ensemble des acteurs sur l’intérêt de l’AMP/SL.

Les activités mises en œuvre dans le cadre du programme COMPACT n’ont pas touché le maximum de cibles.

Toutefois, il faut noter qu’elles doivent toujours être renouvelées pour faciliter une bonne appropriation du

processus par les parties prenantes qui doivent être informées de toutes les décisions prises dans le Comité de

Gestion. Ces parties prenantes, à leur tour, doivent transmettre ces décisions à la base au niveau de leurs

mandataires, ce qui permettra de diffuser l’information la plus largement possible. En effet, les objectifs et

l’importance de l’AMP restent encore méconnus de certains acteurs sur le terrain notamment les mareyeurs et

les transformateurs, entre autres. Dans cette même dynamique, une stratégie marketing serait nécessaire. Ainsi

l’UICN reconnait dans les lignes directrices pour la législation des AP la rentabilité, l’efficience et l’équité. Ainsi

pour un meilleur aboutissement il faut une certaine vulgarisation du site permettant de définir un plan marketing

pour la promotion extérieure. Cette stratégie marketing vise des objectifs suivants :

développer des messages et des outils de communication efficaces pour échanger avec les

différents publics cibles identifiés selon les différentes segmentations effectuées ;

attirer le maximum de partenaires pour une meilleure représentation des acteurs ;

mettre en place, des programmes d’éducation et d’échange avec le public pour permettre un

changement de comportement durable (par rapport à la conservation de la biodiversité dans

l’AMP/SL).

C’est ainsi qu’on s’est intéressé à inscrire cette stratégie marketing dans le plan de communication qui peut

servir de support stratégique afin de rendre visible l’AMP/SL.

4.5.2. Renforcement de la participation

La participation, est soumise à des interprétations très extensives. Dans le cadre d'un même processus de

planification, les différentes parties prenantes ont souvent des conceptions complexes et très diversifiées. Elle

joue un rôle très important et se décline à plusieurs niveaux. En effet, elle doit renforcer la confiance entre

l’organe de gestion et la société civile. La participation est un facteur décisif pour l'implication des populations

rurales dans les processus de collecte des informations de planification d’exécution et de suivi évaluation. Les

méthodes participatives à travers les outils de la MARP46 sont utilisées pour recueillir des informations sur les

activités et sur les contraintes qui peuvent surgir. Ces nouvelles informations peuvent ensuite être partagées

avec les responsables de manière à favoriser la formulation des PAG, des PTA qui reflètent les intérêts de la

46 Méthode Active de recherche et de planification participative

47

population rurale et qui soutiennent le développement durable. Ainsi pour mieux développer cette approche la

tenue des réunions mensuelles du CG de façon alternative et selon les dispositions des membres est une

opportunité qu’il faut saisir et bien exploiter. A l’issu de l’analyse des parties prenantes le niveau de participation

doit se définir en fonction de la description de l’intérêt principal, de la contribution potentielle majeure e t de

l’évaluation du partenariat.

4.6. Mise en place d’une stratégie d’hégémonie organisationnelle

Selon Céline Mansencal / Didier Michel « L’organisation est définie comme étant un système social organisé

pour atteindre un certain type d’objectifs. Elle suppose un but formel, une division des tâches et une attribution

des rôles, un système de communication, un mécanisme de prise de décisions, un ensemble de règles

d’évaluation de l’activité ».

Partant de cette définition, il s’avère utile pour le CG de s’associer à une stratégie de leadership organisationnel.

En effet, les responsables de l’AMP/SL doivent intégrer cette notion essentielle d’une organisation de référence

axée sur les connaissances, les compétences, les comportements pour en aboutir au progrès et à la

performance, en privilégiant aussi la dynamique de groupe reposant sur le dialogue, la concertation, et la

responsabilité.

De nos jours, le contexte du fonctionnement des aires protégées traverse un déclin des structures de

commandements hiérarchiques. La stratégie de Leadership consiste à avoir la capacité d’influencer les autres

membres, à les amener à exécuter des taches assignées.

Ainsi pour développer cette stratégie de leadership organisationnel on doit procéder à une redéfinition des

rôles, des taches, des responsabilités, des activités à mener par les membres du comité de gestion. Ainsi ce

tableau ci après est proposé :

48

Tableau 12 : répartition des rôles responsabilités et tâches des membres du bureau exécutif47

Membres du comité de gestion (bureau)

Rôles responsabilités Tâches activités

Bureau Conservateur de l’AMP

Assurer et faciliter la gestion participative48 Encourager le changement

Représenter dignement le service aux différentes instances administratives, encourager la participation, et la dynamique de groupe

Initier et faciliter l’élaboration des PTA49, assurer le suivi évaluation du PAG

Président du CG Représenter le comité auprès des tiers

Assurer convenablement ses fonctions

Organiser et tenir des réunions comme il se doit

1erVice président Représenter le présenter dans d’autres instances

Assurer l’intérim à l’absence du président

Présider, les réunions,

2ème vice président chargé des jeunes

Représenter les jeunes dans le CG

Défendre les intérêts des jeunes Faire des comptes-rendus aux jeunes à la suite des réunions

3ème vice président chargé des femmes

Représenter les femmes dans le CG

Défendre les intérêts des femmes Faire des comptes-rendus aux groupements de femmes à la suite des réunions

Sécrétaire général (et adjoint)

Assister le président Assurer la tenue des documents administratifs

Rédiger les rapports, comptes-rendus, Procés Verbaux de réunion, mettre à jour ces documents.

Trésorier (et adjoint)

Assurer et faciliter l’exécution des moyens, du budget du CG

Gérer les comptes Effectuer des opérations de retrait d’argent, tenir sa comptabilité

Commissions50

Gestion de l’Environnement et de Ressources Naturelles

Initier des actions en faveurs de l’environnement

Initier et proposer les activités en faveur de la gestion de l’environnement et des ressources naturelle

Faire un suivi régulier lors des sorties de terrains, organiser des opérations de nettoiement de la plage

Aménagement technique et Touristique

Présenter des stratégies d’aménagement Développer l’écotourisme

Concevoir et proposer des techniques d’aménagement en faveur de l’environnement et de l’écotourisme.

Faire des visites d’échange au niveau du PNLB, prendre contact avec le SIT et personnes ressources

Sensibilisation Communication et formation.

Promouvoir l’information et la sensibilisation du public

Développer l’information et la sensibilisation du public, Concevoir et proposer des programmes de communication et de formation

Tenir des séances de sensibilisation, organiser des causeries, thé débat au niveau des « Mbaars »

Gestion des conflits Gérer les conflits

Assurer une veille sur la dynamique de gestion de l’AMP. Initier et promouvoir leurs savoirs locaux

Organiser des rencontres d’échanges Formuler des prières et vœux avant et après les réunions

Sages Veiller sur la dynamique sociale de l’équipe s’associer au CG

Partager leurs savoirs connaissances et expérience en matière de GRN et gestion des conflits

Tenir des prières lors des rencontres

Recherche scientifique

Promouvoir la recherche sur l’AMP/SL

Inciter des outils développement de la recherche scientifique à travers les études, l’éducation environnementale

Développer des thématiques sur la question

Surveillance participative

Veiller sur la tenue des sorties en mer

Surveiller l’AMP Organiser les sorties en mer, faire le suivi des habitats Orienter les usagers

Source : données du stage

47 Le bureau exécutif du comité de gestion comprend le bureau et les commissions, article 4 arrêté portant statut et règlement du CG de l’AMP/SL 48

Il s’agit de la cogestion. 49

Plan de Travail Annuel 50

Chaque commission est dirigée par un président et un rapporteur.

49

Pour le bon fonctionnement de l’AMP/SL, les membres du CG doivent pleinement assurer leurs rôles en

fonction d’une répartition équitable, et judicieuse prenant en compte, les compétences, les complémentarités

des uns et des autres et les besoins. Ainsi chacun doit s’y mettre dans un esprit de dialogue et de partage de

connaissances et aussi mettant l’accent sur l’innovation, la créativité, et la négociation afin de rendre le comité

plus dynamique et efficace. Toutefois le renforcement de capacités leur est indispensable pour inculquer

l’attribution des rôles, des responsabilités, des tâches, à chaque membre du bureau.

4.6.1. Promotion de l’éducation environnementale et la recherche scientifique

L’éducation environnementale qui a commencé dans les écoles primaires est appuyée par le Bureau

d’Information et de Sensibilisation des Parcs et Réserves du Nord et WWF WAMPO à travers son programme

sur les tortues marines pourrait constituer un outil pédagogique de sensibilisation.

Dans le cadre du projet participatif de restauration de la biodiversité marine dans l’AMP/SL, des actions

d’information et de sensibilisation ont été organisées dans les villages périphériques, les quartiers et les

« mbars » des pêcheurs, pour en assurer une couverture médiatique. Ainsi des manifestations populaires et des

débats seront organisés par le comité afin d’amener les populations à échanger leur savoir sur l’importance

d’une Aire Marine Protégée pour que l’expertise locale soit valorisée. Des panneaux ont été installés dans des

endroits publics et des tee-shirts à l’effigie du projet ont été confectionnés.

Ainsi pour prétendre à un développement durable, la connaissance de l’environnement, sa gestion et sa

préservation sont donc des objectifs à atteindre par le biais de l’éducation. L’éducation à l’environnement doit

être une des priorités internationale, nationale et locale. En effet, elle œuvre à responsabiliser les individus sur

leur propre environnement, à faire émerger la notion d’éco citoyen pour que l’avenir de notre planète soit en tre

de bonnes mains. Ainsi pour plus d’efficacité dans la mise en œuvre du plan de gestion, l’éducation relative à

l’environnement a été intégrée dans le plan de communication et de marketing.

4.6.2. Elaboration d’un plan de communication et de marketing

Le plan de communication est un outil stratégique dans la mise en œuvre des plans de gestion et plan d’affaire.

En effet elle doit être fusionnée avec la stratégie marketing pour donner plus de visibilité à l’AMP/SL et aussi

attirer les partenaires au développement.

L’UICN reconnait dans les lignes directrices pour la législation des AP la rentabilité, l’efficience et

l’équité. Ainsi pour un meilleur aboutissement il faut une certaine vulgarisation du site permettant de définir un

plan marketing pour la promotion extérieure. Ce plan marketing visera des objectifs à savoir :

Développer des messages et des outils de communication efficace pour échanger avec les différents

publics cibles identifiés selon les différentes segmentations effectuées.

D’attirer le maximum de partenaires pour une meilleure représentation des acteurs.

50

De mettre en place, des programmes d’éducation et d’échange avec le public pour permettre un

changement de comportement durable (par rapport à la conservation de la biodiversité dans

l’AMP/SL).

C’est ainsi qu’on s’est intéressé à élaborer un plan de communication prenant en compte le marketing

qui sert de support stratégique afin de rendre visible l’AMP/SL.

51

Tableau 13 : Plan de Communication et de marketing de l’AMP/SL

ACTIONS RESPONSABLES BENEFICIAIRES CIBLES MOYENS RESULTATS ATTENDUS NIVEAU DE PRIORITE

Réaliser un film Documentaire sur l’AMP/SL dans le contexte de la RBTDFS à l’échelle international

Conservateur de l’AMP Comité de gestion

Populations locales et bailleurs de fonds

Bailleurs de fonds Partenaires techniques de La place

Tv , chaine nationale et internationale RFI, TV5, France 24

Un film documentaire sur l’AMP/SL et sa périphérie est réalisé puis lancé sur des chaines de télévision

1

Développer l’éducation environnementale en milieu scolaire

Conservateur de l’AMP Comité de gestion Partenaires techniques ONG

Populations locales

WWF, UICN Enseignants et élèves FEM

Banderole Photos, diapos, affiches dépliants Prospectus tee-shirts casquettes

L’AMP/SL est bien connue par les élèves Documents et autres support de sensibilisation confectionnés Enseignants formés Eléves sensibilisés

2

réaliser une couverture médiatique avec la presse locale.

Conservateur de l’AMP Comité de gestion Autorité administrative

Populations locales

GREP, Communication 2

Effectuer des campagnes régulières de sensibilisation au niveau des « Mbaars « et « sine 51» et groupements de femmes.

Conservateur de l’AMP Comité de gestion Acteurs locaux

Populations locales

Comité de gestion Techniciens en communication Partenaires techniques

Subventions

de séances de sensibilisation effectuées les pêcheurs mareyeurs et femmes transformatrices sont sensibilisés sur la problématique de l’AMP/Sl

1

51 « Sine » : lieux de regroupement des femmes pour la transformation de poisson.

52

4.7. Recommandations

Une meilleure connaissance de l’AMP est indispensable afin d’optimiser sa gestion. Pour promouvoir une bonne

gouvernance et un financement durable au niveau de l’AMP/SL, la réglementation, la transparence, l’équité et

l’information, la participation des membres doivent être assurées avec une politique de communication active.

Au terme de cette étude des recommandations sont formulées et segmentées selon trois dimensions : locale,

institutionnelle et relationnelle. Ces recommandations sont repris à la page suivante sous-forme tabulaire.

53

Dimension locale Dimension institutionnelle Dimension relationnelle

continuer l’information et la

sensibilisation du public,

Privilégier les visites d’échanges,

Inciter les membres à exercer et

assurer convenablement leur rôles et

tâches,

Mener un plaidoyer auprès des

collectivités locales et élus pour les

impliquer dans le processus

Concevoir et mettre en œuvre d’autres

règles locales de gestion,

Encourager la participation à travers la

rotation des réunions,

Faire du lobbying auprès des

partenaires à l’occasion des grands

événements de la ville,

Élaborer et mettre en œuvre un programme de formation pour

ses ressources humaines en ciblant les domaines de

compétences: les parlementaires, agents de

l’administration (DAMP, DPSM, DPN, …) ;

Intégrer les nouveaux mécanismes de financement des Aires

Marines Protégées dans ses politiques de conservation de la

biodiversité (PBSE, REDD…) ;

Inciter à l’élaboration et à la mise en œuvre de plans d’urgence

axé sur les catastrophes naturelles, (Impact de l’avancée de la

mer, effets du canal de délestage, innondations…) ;

Inciter la création des fonds fiduciaires pour la conservation en

s’inspirant des expériences réussies (Madagascar,

Mauritanie,) ;

Mettre à jour le cadre réglementaire qui organise la

conservation de la biodiversité dans l’aire marine protégée, de

Saint-Louis ;

Mettre en place une législation adaptée à la mise en place de

mécanismes de financement durable (vote de loi permettant la

rétention de recettes ou création de taxes qui doivent être

versées directement à l’AMP/SL,

Redéfinir les limites de l’AMP/SL de concert avec les acteurs à

la base ;

Mettre en œuvre le plan d’urgence pour la stabilisation du canal

de délestage.

Il s’agit de promouvoir la coopération décentralisée à travers

l’implication des collectivités locales qui regroupent déjà beaucoup

de partenaires ;

Développer le partenariat avec les opérateurs touristiques tels que

le Syndicat d’initiative et du tourisme, les hôteliers de la place

(Zébrabar, eden de Barbarie,la Saint-louisienne, Oasis,

Diamarek..)., Industriels ;

Développer une stratégie marketing au profit de l’AMP, lors des

grands événements de la ville à savoir le festival de Jazz, les

journées mondiales de l’environnement, et de la biodiversité ;

54

La surpêche est liée aux besoins importants en poisson des populations périphériques. L'utilisation d'engins de

pêche peu soucieux de la préservation des ressources halieutiques, le chalutage en mer, l'extension du canal

de délestage, l'érosion en bordures de l'AMP et la forte pression humaine liée à la présence de grandes

localités, sont autant de contraintes qui entravent la gestion de l’AMP /SL.

Cette partie a permis de déceler des opportunités qui doivent être conçues comme des stratégies dans un

objectif de promouvoir une gouvernance meilleure et des mécanismes de financement durable afin de prétendre

à une gestion rationnelle de la biodiversité.

55

CONCLUSION

Dans cette étude il a été question d’analyser le processus de gouvernance de l’AMP/SL et de donner des

orientations pouvant conduire à un financement durable à l’échelle de la RBTDFS. Un diagnostic sur l’état des

lieux nous a permis de mieux caractériser l’AMP de Saint-Louis en identifiant les différents acteurs, leur degré

d’implication et de participation au processus de gestion du site.

Pour se faire, une méthodologie a été adoptée consistant à faire une revue documentaire, des entretiens semi

structurés à l’endroit des administrateurs et acteurs concernés dans le cadre d’un stage professionnel au

WWF/WAMPO. L’élaboration et l’analyse des matrices, l’exploitation du guide d’entretien, les méthodes et outils

de recherce participatifs ont permis de confirmer le niveau de participation des acteurs qui est faible par rapport

au contexte et à la situation souhaitée.

D’une part, les parties prenantes impliquées dans la gestion de l’AMP de Saint-Louis doivent davantage

conjuguer des efforts en vue d’assurer une gouvernance partagée résolument tournée vers son développement

durable et harmonieux. L’accent devait donc être mis sur les conditions d’une synergie qui conduirait à une

appropriation de l’AMP par les populations résidentes.

A travers cette étude il est nécessaire de créer des sources de financement durable pour la conservation de la

biodiversité de l’AMP/SL et de renforcer celles qui existent déjà pour établir l’équilibre. La pérennisation

financière de l’AMP de Saint –Louis nécessite des mécanismes de financement traditionnels et innovants pour

compter sur une stabilité avec des actions plus prévisibles dans l’atteinte des objectifs de conservation et de

développement durable. Il faudrait aussi comprendre que l’existence ou la création de mécanismes de

financement propre varie sensiblement d’un pays à l’autre et garantit nécessairement l’efficacité de gestion de

l’AMP ainsi que sa pleine autonomie.

Par ailleurs, l’analyse SWOT effectuée dans le cadre de cette étude montre que des efforts sont nécessaires

pour mettre à profit l’AMP afin de préserver les ressources, d’améliorer le mode de gestion à travers le

renforcement des capacités et la participation des acteurs clés. Pour son bon fonctionnement et pour l’atteinte

de ses objectifs, l’AMP/SL doit aussi chercher des fonds complémentaires, à travers ces ressources générées à

l’extérieur (ex. programmes et projets communautaires et internationaux), et la valorisation de ces biens et

services à travers l’écotourisme, les paiements des services éco systémiques. Ainsi, pour combler le déficit de

financement de l’AMP/SL à long terme, il faut un engagement politique, des communautés, ainsi que des

décideurs.

Il est souhaitable de continuer à expérimenter dans cette même dynamique pour murir les idées et suivre la

réflexion afin de définir et de mettre en œuvre de meilleures pratiques optimales en matière de gouvernance et

de financement durable dont le Sénégal et certains pays de la sous région pourraient s’inspirer pour la création

des mécanismes de financement durable.

56

BIBLIOGRAPHIE

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Protégées d’Afrique de l’Ouest : Proposition de leur durabilité, cadre méthodologique d’intervention pour

les AMP du RAMPAO et recommandations pour les prochaines étapes » Rapport Tome 2, The

Environnement and Development Group, 59pp

- JOYEUX C., GALE J.,(2010) « Analyse des mécanismes de financements des Aires Marines

Protégées d’Afrique de l’Ouest : Proposition de leur durabilité, analyse du contexte sous-régional ppour

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publiques : le cas des Aires Marines Protègées Ouest –Africaines

- UICN/PACO (2010). Le tourisme dans les Aires Protégées d’Afrique de l’Ouest : Quelle contribution à la

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- WEIGEL JI., FRANÇOIS FERAL, BERTRAND CAZALET, (2007), « Des Aires Marines Protégées

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- YVES HENOCQUE : Leçons et futur de la gestion intégrée des zones côtières dans le monde.

- SENE C., NIANG O., N’DIAYE A., PAG AMP/SL, 2009, 96pp

58

- SENE C., NIANG O., N’DIAYE A Business plan AMP /SL 2010,

- Caractérisation de l’Etat de référence des Aires Marines Protégées de Joal Fadiouth, Kayar et Saint-

Louis Rapport, 2009

Autres documents :

- Guide des instruments financiers de conservation

- Décret 2004 /14 08 portant création des AMP du Sénégal

- Arrêté n 0056/PDSL du 12 Septembre 2008 portant statut du Comité de gestion de l’AMP/SL

- Arrêté n 0057/PDSL du 12 Septembre 2008 portant règlement intérieur du CG

XI

ANNEXES

Annexe 1 : Carte des Aires Protégées du Sénégal

Annexe 2 : Carte de la réserve de biosphère Transfrontière du Delta du Fleuve

Sénégal (RBTDFS)

XII

XIII

Annexe 3 : Principales espèces existantes dans l’AMP/SL et période

fréquence

APPELLATION PERIODE

VERNACULAIRE FRANÇAIS SCIENTIFIQUE

Kirikiri Thonine Euthyllis alleteratis Décembre à Juin

Thath Liche Vadigo Campogramma glacos

Silingkeu Barre tachetée Dicentrarchis peunctatis

Yaboy Tass Sardinelle plate

Sardinella maderensis

Yaboy Meureuk Sardinelle ronde Sardinella aurita

Deem Grand mulet Mugil sp

Warangal Liche amie Lichia amia

Yawal Scyris d’Alexandrie Scyris Alexandria

Rôm Mulet Morome Punta

Diai bu nioul Chinchard noir Trachurus tracae

Diai Chinchard jaune

Decapterus ronchus

Ngot Tassergal Pomotomus saltator

Ndiarweule Liche glauque Trachinoctis ovatis Mai à Octobre

Kobo Ethmalose Ethmalosa fimbriata

Tawett Carangue du Sénégal Carang sénégalus

Sompatt (Koroth)

Pristipomme ordinaire

Pomadasis peroteti, suillum, jubeleni

Source : PAG AMP/SL, 2009

Annexe 4 : Zone de pêche de l’AMP de Saint-Louis

ZONE DE PECHE PROFONDEUR ESPECES PRINCIPALES ( PRINCIPAUX SAISONNALITE LOCALISATION

XIV

NOMS LOCAUX) ENGINS

Xer wu rey wi, Boutourail, xer Assane, Boss yi, Guentbi

10 à 20 m

Tonone, Thiof, Langouste, sompatt, Badéche, sole siketmbaw, ndiané, sipax.

Filets dormants, Lignes, Palangres,

Toute saison

Dans l’AMP

Xer wu reywi, Dem ndum, Xeru mam Mori, Praya gop et tank, Diattara Hopital

20 à 50 m

Thiof, Kocc, Tonone, Sompatt, Daurade, Sole, Langouste, feutt

Ligne, Filets dérivants, palangre

Toute saison

Entre la brèche et Guet-Ndar

Gouy Maréme , Fatou Ndiaye, Coletbi, Hopital, Sidi, Madabo, Ndiago, Lakhrat

15 à 20 m

Mérou, Othelite, Doye, kocc, Tassergal, Liche amie, Ethmalose, Dentex, Requin

Ligne, palangre

Toute saison

De Guet-Ndar à Boyo (Mauritanie)

Source : Zonage participatif AMP/SL 2007

Annexe 5 : Listing des taxons rencontrés dans l’AMP de Saint-Louis

Tableau 1 : Listing des taxons rencontrés dans l’AMP de Saint-Louis

Chloroscombrus chrysurus Ethmalosa fimbriata

Selene dorsalis Lichia amia

Ilisha africana Trichiurus lepturus

Sardinella aurita Ephippion guttifer

Brachydeuterus auritus Lagocephalus laevigatus

Trachinotus goreensis Pseudupeneus prayensis

Sardinella maderensis Morone punctata

Portunidae Méduses

Pseudotolithus typus Pentanemus quinquarius

Pomadasys peroteti Pseudotolithus senegalensis

Sepia officinalis hierredda + grappes d’œufs Raja miraletus

Cynoglossus senegalensis Stromateus fiatola

Drepane africana

Sources : Etude sur l’état de référence de l’AMP/SL saison froide 2009

XV

Annexe 6 : Etoile de la gouvernance d’une Aire Protégée

(Source : Figure de Fabien BRIAL dans son article « Développement Durable, Gouvernance et insularité : cas de la Réserve naturelles

Marine de la Réunion » dans Revue Française d’administration publique p 410)

ANNEXE 7 : Modèles sur la problématique de gouvernance de l’AMP/SL, arbre

à problème, arbre à objectifs.

XI

Renforcer le personnel, former les acteurs

Renforcer la logistique et les moyens de bord

Faciliter la bonne appropriation de l’AMP/ SL par

les communautés à travers la communication

sociale. Initier et Développer des stratégies de

financement durable à travers le partenariat public-

privé.

Prendre en compte les spécificités

de l’AMP /SL, les connaissances

scientifiques et les savoirs locaux

dans l’élaboration des documents

juridiques et de planification

Faire respecter les lois et

règlements par le biais de l’IEC

Donner une définition claire sur les

droits de propriété, Faciliter la

participation et la mobilisation des

acteurs par le biais de l’IEC

Promouvoir l’AMP à travers la

RBTDFS.

Renforcer les capacités

des acteurs. Définir les

rôles et tâches des acteurs.

Responsabiliser les parties

prenantes et faciliter a prise

de décision. Initier une

stratégie de leadership

appropriée au Comité de

gestion de l’AMP/SL.

PROPOSITION

DE SOLUTIONS

SOLUTIONS

Ancrage institutionnelle ambigüe,

insuffisance du niveau implication

des institutions compétentes, déficit

de moyens humains, matériels et

financiers. Instabilité des agents

dans exécution des tâches.

Cadre juridique et réglementaire

inadapté au contexte de l’AMP/SL

Méconnaissance et non respect des

lois et règlements en vigueur

Faible niveau d’implication et de

participation des acteurs, Faible

capacité organisationnelle et

opérationnelle, Absence de définition

des droits de propriété, déficit

informationnel

Défaillances dans l’exécution des

rôles et tâches respectifs, Faible

niveau d’instruction des acteurs,

manque d’information et de

coordination des acteurs

PROBLEMES

Comment améliorer la gouvernance dans l’AMP de Saint-Louis pour une meilleure

conservation de la biodiversité et un financement durable ?

POLITIQUE ET

REGLEMENTATION

PARTICIPATION INSTITUTIONS

EXERCICE DU POUVOIR ET

RESPONSABILITE

Comment améliorer la situation

institutionnelle de l’AMP/SL pour sa

bonne gouvernance et son

financement durable ?

Cette politique et réglementation en

cour contribuent-elle à une bonne

gouvernance de l’AMP/SL ?

Comment les améliorer ?

En quoi la participation et

l’implication des acteurs sont-elles

des outils de bonne gouvernance au

niveau de l’AMP /SL ?

Est-ce que cette forme

d’exercice du pouvoir et de

responsabilité convient pour

une bonne gouvernance de

l’AMP /SL ?

XI

Arbre à objectifs :

XII

Annexe 8 : Législation sénégalaise en matière de gestion de l’environnement

et des ressources naturelles

Code Intitulé Observations

Les Codes Loi N° 86-04 du 24 janvier 1986

Code de la chasse et de la protection de la faune

organise la gestion et la conservation durable des ressources fauniques dans les aires protégées (en cours de révision).

Loi N° 98/03 du 08 janvier 1998

Code forestier

harmonieusement le code de la chasse, particulièrement en ce qui concerne la protection et l’aménagement de l’habitat de la faune (en cours de révision).

Loi N° 2001-01 du 15 Janvier 2001 portant Code de l’environnement

Code de l’environnement

portant et son décret d’application 98/164 du 20 février 1998 qui complète qui vise des priorités bien définies comme les installations classées, la pollution des eaux, la pollution sonore, la pollution de l’air et les odeurs incommodantes ;

Loi N°98-32 du 14 avril 1998 portant code de la pêche maritime

organise l’exploitation et la gestion des pêcheries

Loi N° 96-06 du 22 mars 1996

organise la politique de décentralisation au Sénégal et transfert des compétences

Arrêté n 0056/PDSL du 12 Septembre 2008

Statut portant comité de gestion de l’AMP/Sl

(Non mis à jour)

Arrêté n 0057/PDSL du 12 Septembre 2008

Statut du règlement intérieur du Comité de gestion de l’AMP/SL

(non mis à jour)

XIII

Annexe 9 : Clichés

PHOTOS :

Cliché1 vue aérienne du canal de délestage Cliché 2 île de Saint-Louis

Balisage de l’AMP/SL Confection de récifs artificiels

XIV

Annexe 10 : Guide d’entretien : adressé au conservateur de l’AMP/SL et au

président du Comité de Gestion

1/ Prénom et nom :

2/ Qualifications, spécialités :

3/ Selon vous comment améliorer la gouvernance de l’AMP/ Saint-Louis ?

4/ A votre avis comment peut on développer des mécanismes de financement durables pour l’AMP/SL ?

5/ Est ce que les moyens de l’Etat suffisent pour permettre aux AMP deu Sénégal de jouer leur véritable rôle ?

6/ Quels sont les acteurs à mettre autour de la table sur la question des mécanismes de financement durable?

7/Selon vous comment améliorer la gouvernance au niveau de l’AMP/Sl?

8/ Est-ce que les limites de l’AMP/SL sont bien définies et matérialisées sur le terrain ? sinon comment vous comptez s’y prendre ?

9/ Est-ce que les textes qui régissent la gestion de l’AMP/SL sont bien élaborées et mises à jour ?

10/ Est-ce que tous les parties prenantes sont entièrement impliquées à la gestion de l’AMP/SL ?

11/ Est-ce l’activité de surveillance est bien effective et régulière ? Sinon pourquoi ?

12/ Combien d’organisations professionnelles de pêcheurs sont représentées dans l’AMP/SL ?

13/ Combien de fois se réunit le comité de gestion ?

14/ Qu’elles ont été les résultats du programme COMPACT dans le cadre du projet de restauration de la biodiversité marine dans l’AMP ? est ce que les objectifs ont été atteints ?

15/ Est ce que les collectivités locales sont impliquées à la gestion de l’AMP ? si Oui les quelles (la mairie, communautés rurales Gandon , Ndiébène Gandiol, ARD…) ?

17/ Quel est le niveau d’exécution du PAG de l’AMP/SL ?

18/ disposez-vous d’un système de suivi du plan de gestion ?

19/ L’AMP dispose t- elle d’un projet présentement ? si oui le projet est il financé ou pas ?

Si oui A quel(s) partenaire(s) l’avez-vous soumis ?

20/ Disposez vous d’un PTA pour l’année 2013 ? si oui quel est le niveau d’exécution des activités ?

FOCUS-GROUP à l’endroit des organisations socio-professionnelles de pêche :

Thèmes abordés :

Conventions internationales sur la mer Les aires marines protégées Gouvernance partagée des Aires marines protégées Organisation du comité de gestion de l’AMP/SL Rôle des acteurs dans la gestion de l’AMP/SL Les mécanismes de financement durable de l’AMP/SL Recommandations

XV

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