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IGN ESPACE, VINGT ANS D’ASCENSION, DE SPOT À PLÉIADES Retour sur deux décennies d’histoire d’une structure née à Toulouse de la collaboration entre l’IGN et le Cnes. :: solutions VOS QUESTIONS ET NOS RÉPONSES :: infos géo INGÉNIEUR À L’IGN, DE MULTIPLES DÉBOUCHÉS :: zoom sur… CARTE À LA CARTE, L’ART ET LA MATIÈRE :: rencontre TITOUAN LAMAZOU, DE VOILES EN TOILES IGN MAGAZINE le monde de l’institut géographique national/ N O 52/ MARS - AVRIL 09 / www.ign.fr

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IGN ESPACE, VINGT ANS D’ASCENSION,DE SPOT À PLÉIADESRetour sur deux décennies d’histoire d’une structure née à Toulouse de la collaboration entre l’IGN et le Cnes.

:: solutions VOS QUESTIONS ET NOS RÉPONSES :: infos géo INGÉNIEUR À L’IGN, DE MULTIPLES DÉBOUCHÉS

:: zoom sur… CARTE À LA CARTE, L’ART ET LA MATIÈRE :: rencontre TITOUAN LAMAZOU, DE VOILES EN TOILES

IGNMAGAZINEl e m o n d e d e l ’ i n s t i t u t g é o g r a p h i q u e n a t i o n a l / N O 5 2 / M A R S - A V R I L 0 9 / w w w . i g n . f r

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:: édito

Bimestriel de l’Institut géographique national,

Direction générale : 9, avenue

de Paris, 94300 Vincennes.

Siège social : 73, avenue de Paris,

94160 Saint-Mandé.

Tél. : 01 43 98 80 00.

ISSN : 1624-9305. CPPAP : 0211 B 07727.

Directeur de la publication : Patrice Parisé.

Rédacteur en chef : Denis Cottin.

Rédacteur en chef adjoint : Jean-Marc Bornarel.

Comité de rédaction : M. Bacchus, B. Bèzes,

S. Carvalheiro, C. Cecconi, J.-E. David, P. Guhur,

J.-F. Hangouët, M. Jeannot, A. Lamendour, M. Laniesse, P. Laulier,

G. Martinoty, C. Molina, C. Sabah, A. Sandrin, J.-M. Viglino.

Ont participé à ce numéro : J. Charmoille,

T. Clévédé, P. Guhur, G. Hochet, R. Loyant. D. van Santen

Conception éditoriale et graphique :146, rue du Faubourg-Poissonnière, 75010 Paris.

Tél. : 01 53 21 21 00.

Couverture : Cnes, 2004, distribution Spot Image ;

Cnes - ESA - Arianespace - Activité Optique Vidéo CSG, 2008

:: actualités03 Nouveautés, livres, bons plans, informations…

:: grand angle06De la première époque d’IGN Espace, à Toulouse, jusqu’au

tout prochain programme Pléiades, en passant par l’épopéedes satellites Spot, vingt années se sont écoulées…

:: solutions15 Posez vos questions par téléphone ou par courriel :

l’IGN vous répond.

:: infos géo16 D’un diplôme obtenu, l’ENSG ouvre à de très nombreuses

possibilités de métiers. Tour d’horizon, non exhaustif, de l’industrie privée aux collectivités territoriales…

:: zoom sur…18 Le service Carte à la carte proposé sur le Web par l’IGN.

::rencontre22 Titouan Lamazou, de voiles en toiles.

:: sommaire n o 5 2 / m a r s . a v r i l 0 9 / w w w . i g n . f r

IGNMAGAZINEAG

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A

POUR TÉLÉCHARGERGRATUITEMENT

rendez-vous sur

www.ign.fr

IGNMAGAZINE,

De tout temps, la géographie a été un facteur essentiel

dans la conduite des opérations militaires. De nos jours,

la plus grande complexité des actions à mener, les évolutions

technologiques des armements et la maîtrise de leurs effets

placent les données géographiques plus que jamais au cœur

des systèmes de défense. Dans ce contexte et selon

les objectifs fixés dans le cadre de la révision générale

des politiques publiques, l’état-major des armées a entamé

une réorganisation du dispositif de la géographie militaire.

Ces travaux ont été menés en collaboration avec l’IGN, partenaire

de longue date, et la Délégation générale pour l’armement.

Ils se concrétisent par une augmentation significative des

apports de l’IGN aux missions de la Défense, qui va bénéficier,

à travers un nouvel accord-cadre, de l’expertise technique

dans l’exploitation des données satellitaires et aéroportées,

l’ingénierie des bases de données géographiques et la maîtrise

de la qualité des données, de la chaîne cartographique

et des procédés en 3D. Enfin, en créant la direction Espace et

Défense, l’IGN offre à l’état-major des armées, à la Délégation

générale pour l’armement et aux armées un interlocuteur

privilégié, matérialisant ainsi ce nouveau partenariat.

amiral pierrick blairon, Major général des armées

parole à la défense

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16

18

MARS 2009�Les 11 et 12 18ES JOURNÉES DE LA RECHERCHESaint-Mandé (Val-de-Marne)

Présentation de l’activité du service de la recherche de l’IGN, sous forme de demi-journées thématiques.

�Du 27 au 29DESTINATIONS NATURE! Paris XVE

25e édition du Salon des randonnées, des sports et des voyages nature (porte de Versailles).

AVRIL 2009�Du 24 au 263E SALON DU RANDONNEURLyon VIE

Pour découvrir l’évasion sous toutes ses formes (Cité internationale).

MAI 2009�Du 12 au 14 RENCONTRES DE SIG LA LETTREMarne-la-Vallée (Seine-et-Marne)

Le nouveau rendez-vous des géomaticiens, à l’Écolenationale des sciencesgéographiques (ENSG).

JUIN 2009�Du 8 au 14 JOURNÉES DE LA MERFrance littorale

Organisées par le Meeddat et s’inscrivant dans le cadre duGrenelle de l’environnement.

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IGN MAGAZINE _ no 52 _ mars.avril.09 _ 3

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:: actualités

/// Pour organiser facilement ses randonnées,

GEORANDO® Découverte permet de choisir un itinéraire

défini parmi les propositions de la FFCT et de la FFRP,

ou bien de créer son parcours sur mesure. GEORANDO®

Découverte s’adresse à tous les randonneurs occasionnels

et aux familles qui souhaitent découvrir une région

à travers des balades à pied ou à vélo. Les avantages

du produit sont multiples : nul besoin d’enregistrement

de logiciel ou de connexion Internet, la cartographie IGN

est incluse aux échelles les plus adaptées, du 1 :250000

au 1 :25000. Des itinéraires prédéfinis sont accompagnés de fiches descriptives pour

les cyclistes et les randonneurs à pied. De plus, il est possible de visualiser son parcours

sur un fond de carte ou sur une photographie aérienne en 3D. Trois nouveaux titres

sont disponibles en mars 2009 : Provence, Gard-Hérault et Pyrénées-Orientales.

georando®

découverte, ign i 35,90 € l’unité.

le dvd prêt-à-randonner

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Toujours au top !/// L’IGN réinvente la Top 100, seule carte

trois en un du marché. Avec son entrée

multi-usage, elle s’adresse aux adeptes

des activités de plein air, aux amateurs

de patrimoine culturel ou naturel, bref, à tous

ceux qui aiment découvrir une région à pied,

à vélo ou en voiture. Les touristes étrangers

visitant nos régions trouveront également

leur chemin grâce à sa légende multilingue.

La nouvelle version présente une cartographie

encore plus lisible grâce à une représentation

du bâti simplifiée et à une lecture du réseau

routier plus claire. L’enrichissement

de l’information géographique détaille

les églises, châteaux, grottes ou points de vue

ainsi que tous les tracés des GR afin que

l’utilisateur puisse organiser ses promenades.

Quarante-sept cartes seront disponibles

en 2009 et vingt-neuf en 2010.

série top 100, ign i 5,50 € l’unité.

GEORANDO® DÉCOUVERTE

contacts presse ign / Thomas Klimek 0143988591 / [email protected]

L’UE parie sur l’espace

Premier de l’atlas

PRESSE

LIVRE

///« Crise financière oblige, certains craignaientque l’Europe revoie à la baisse ses ambitionsspatiales. C’est le contraire qui s’est produit […]

lors du conseil des ministres de l’Agence spatiale

européenne (ESA). Les 18 États membres se sont

engagés à consacrer près de 10 milliards d’euros

aux programmes déjà en cours ou à venir. Soit 20 %

de plus que lors de la réunion ministérielle de 2005.

[…] Le budget des missions scientifiques […]

augmentera de 3,5 % par an au moins jusqu’en

2011. […] Le programme [GMES] de surveillance de

l’environnement a reçu 850 millions d’euros (M€)

supplémentaires, et les satellites météo

de troisième génération, 943 M€. Gros dossier

également : l’exploitation de la station spatiale

internationale (ISS), défendue surtout par

l’Allemagne, qui devient cette année le premier

contributeur devant la France. Le 1,4 M€ obtenu

servira à construire quatre cargos ATV pour

assurer la livraison de l’ISS en vivres de 2010 à

2015. Côté accès à l’espace, l’Europe va augmenter

les capacités d’Ariane 5. […] À l’horizon 2017, celle-

ci devrait lancer 12 tonnes, contre 9 actuellement. »

ciel et espace n° 464, janvier 2009

/// Courrier international a sorti un ouvrage

permettant d’échapper au strict point de vue

franco-français en donnant accès à de multiples

sources d’informations étrangères. À partir

de documents cartographiques du monde entier,

cet atlas dévoile la façon dont d’autres pays

que le nôtre, leur presse et les mouvements

militants voient le monde contemporain.

En deux cents cartes, par des exemples

et par l’analyse des productions cartographiques

de différents pays – des documents parfois

difficilement accessibles –, ce beau livre montre à

quel point l’on peut faire mentir les cartes et donne

à réfléchir sur le message qu’elles nous proposent.

l’atlas des atlas : le monde vu d’ailleurs en 200 cartes, collectif, courrier

international - arthaud, octobre 2008 i 29,90 €

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/// L’IGN était présent au salon Imagina,

qui s’est déroulé à Monaco au Grimaldi Forum

du 4 au 6 février. Imagina est un événement

européen majeur où sont présentées des solutions

d’aide à la conception et à la décision utilisant

les représentations interactives virtuelles

en trois dimensions. Sur le thème « L’information

géographique 3D au service de l’aménagement

durable du territoire », l’IGN a démontré

que l’information géographique en 3D est

un outil indispensable pour analyser, simuler,

communiquer, décider en matière d’aménagement

ÉVÉNEMENT

LA BONNE IMAGE DE L’IGN

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du territoire, d’urbanisme, de développement

durable, de paysage, de sécurité civile…

Les participants ont découvert la nouvelle

altimétrie du RGE® programmée sur toutes

les zones à enjeux liés aux préoccupations

environnementales et au développement

durable. Ils ont aussi fait connaissance

avec BATI-3D®, outil de description fine

des milieux urbains produit par l’IGN à partir

d’images aériennes à haute résolution, grâce

à un processus automatisé issu des travaux

de recherches de l’Institut. Enfin, Litto3D®, cœur

du référentiel géographique du littoral (RGL),

réalisé par l’IGN et le Service hydrographique

et océanographique de la Marine (Shom).

François Brun, directeur général adjoint

de l’IGN, a présenté « Les services en ligne de

l’IGN au service de la maquette numérique 3D »

et précisé que GEOPORTAIL® et son API ont

pour vocation de permettre l’accès aux données

3D de l’IGN au plus grand nombre d’utilisateurs.

Durant le salon, l’IGN a enfin annoncé

son partenariat avec la société Virtuel City pour

la coédition du nouveau produit CARTO-3D®.

4 _ no 52 _ mars.avril.09 _ IGN MAGAZINE

:: actualités

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IGN MAGAZINE _ no 52 _ mars.avril.09 _ 5www.ign.fr

/// Désormais, pour trouver les formations

universitaires dans votre région, que ce soit

en métropole ou dans les départements d’outre-mer,

rendez-vous sur GEOPORTAIL®. L’Office national

d’information sur les enseignements et les professions

(Onisep) permet de géolocaliser quelque mille cinq

cents établissements d’enseignement supérieur,

en fournissant pour chacun d’entre eux une fiche

de présentation. Pour accéder à ses informations,

indiquez tout d’abord la ville de votre choix. Ensuite,

dans le catalogue des couches, déroulez le thème

« Services publics », puis cliquez sur « Onisep - Sites

universitaires ». Un logo Onisep s’affiche alors

sur chaque localisation d’un établissement

universitaire, pour localiser celui de votre choix.

i + i www.geoportail.fr

:: actualités

www.ign.fr

Rencontre à grande échelle

CLUB RGE®

GEOPORTAIL® et universités

ENSEIGNEMENT

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/// Le 4L Trophy™ est un raid aventure dans le désert

marocain, réservé aux étudiants à bord de Renault 4L.

Des jeunes en quête de dépaysement vivent une expérience

unique, mêlant défi sportif et solidarité. Solidarité puisque

l’objectif du 4L Trophy™ est également d’acheminer

des fournitures scolaires et sportives aux enfants les plus

démunis du Maroc. Avec les années, ce raid a fait

de l’épreuve le premier événement étudiant sportif

et humanitaire d’Europe, auquel, une nouvelle fois, un

équipage composé de deux étudiants de l’École nationale

des sciences géographiques (ENSG) — François Virevialle

(ingénieur 2e année) et Paul Bouquet (géomètre 2e année) —

a participé. Partis de Paris le 19 février, ils ont atteint le

1er mars les dunes marocaines de Merzouga, destination

de leur périple, après un parcours de 6000 kilomètres.

i + i www.4ltrophy.com

AVENTURE

L’ENSG plein sud /// L’IGN a organisé, le 20 janvier, le Forum du Club RGE® au Pavillon de l’eau à Paris.

Après la présentation par François Brun, directeur général adjoint de l’IGN,

des évolutions du référentiel à grande échelle (RGE®) et de la transposition de la directive

Inspire en France, les utilisateurs des différentes bases de données du RGE® ont pris

la parole. Hubert Renard (Service départemental d’incendie et de secours du Morbihan)

a insisté sur la fiabilité de la géolocalisation d’événements accidentels grâce

à la BD ADRESSE® et sur l’échange de données avec l’IGN. Patrick Bezard-Falgas (Ordre

des géomètres-experts) a souligné le potentiel de la BD TOPO®, de la BD PARCELLAIRE®

et du réseau GPS permanent pour constituer le référentiel foncier unifié. Hervé Baron

et Gilbert Ribeiro ont illustré, à partir des bases de données de l’IGN et des SCAN 25®,

la façon dont la direction départementale de l’équipement et de l’agriculture du Loir-et-

Cher prépare la gestion de crise suite à des catastrophes sanitaires, nucléaires

ou aériennes. Xavier Chaze, Thierry Aumeunier et Didier Boldo, pour l’IGN, ont présenté

l’avancement des mises à jour et les améliorations des composantes du RGE®, les « Web-

services » (GEOPORTAIL®, API) et les divers axes de recherche sur lesquels sont

engagés les quatre laboratoires de l’IGN. Des échanges ont eu lieu dans différents

ateliers, où ont été abordés, entre autres, mise à jour en continu, métadonnées,

modèles urbains... i + i www.clubrge.fr

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6 _ no 52 _ mars.avril.09 _ IGN MAGAZINE

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2008

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IGN MAGAZINE_ no 52 _ mars.avril.09 _ 7www.ign.frwww.ign.fr

En 1989, à Toulouse,

naissait IGN Espace,

fruit de la collaboration entre l’IGN et le Cnes. Retour dans l’Aerospace Valley sur les lieux

et les dates d’une histoire rythmée par le programme Spot, à la rencontre de partenaires – publics

ou industriels – qui communient dans la même culture technique et scientifique.

20 ans couvertsd’étoiles

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IGN ESPACE

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8 _ no 52 _ mars.avril.09 _ IGN MAGAZINE

:: grand angle

éàToulouse(Haute-Garonne)en1989,

dans ce périmètre devenu aujour-

d’hui l’AerospaceValley, pôlede com-

pétitivitémondial, IGNEspaceagermé

de la collaboration du Centre national d’études

spatiales (Cnes) etde l’Institutgéographiquenatio-

nal. Pour répondre à la demande d’applications

cartographiques des images Spot, le Cnes a fait

appel,dès ledébut des années 1980, aux compé-

tencesde l’IGNenphotogrammétrie, acquises sur

la base de la photographie aérienne. Les « IGN »

travaillaient, au sein du Cnes, dans le Centre de

rectification des images spatiales (Cris), au pré-

traitement des images Spot-1 (satellite pour l’ob-

servationde laTerre-1) : réceptionde la télémesure

du satellite, découpage en scènes élémentaires,

notation de la qualité de ces scènes.

Cependant, à cette époque, entre l’assurance de

ceuxquiprétendaient que le spatialpouvait tout

faire et le scepticisme des tenants des techno-

logies classiques, il a fallu de la conviction et une

vision de l’avenir pour que naisse IGN Espace :

celle de René Mayer, directeur général de l’IGN

au lancementduprogramme Spot, et celled’Yves

Sillard, alors directeur général du Cnes. « Leur

vision était celle de l’avenir technologique plus

que celle du marché », précise Philippe Munier,

directeur général adjoint de Spot Image. Ingé-

nieur IGN, il travaillait sur le programme Spot

depuis 1977 etavaitproposé à ladirectionde Spot

Image et à ladirectiongénéralede l’IGNde créer

une unité de production à Toulouse. « On a vu,

dans les années 1990, s’affirmer une filière inno-

vante, remettant en question les principes de

la cartographie avecune résolutionà 10 mètres!

Ila fallupour cela le soutiendumanagement de

l’IGN et, parallèlement, la capacitéd’IGN Espace

de créer son propre développement. »

Pendant les dix premières années, la production

est tournée vers l’étranger – pour la Défense et

les clients d’IGN France International (IGN FI) –,

car les images sont de trop faible résolution, par

comparaisonavec la photographie aérienne, pour

la production intérieure. Cependant, elles ont de

grands atouts :uncoût dix fois inférieurà l’aérien,

et la capacité stéréoscopique pour fournir du

modèlenumériquede terrain (MNT).Maroc, Bangla-

desh,Moyen-Orient…Lamachine est lancée très rapi-

dement avecdes interactions très étroites entre les

équipes IGN, Spot Image etCnes,dudéveloppement

du système satellite à la conception de produits.

Si, en2002, le Cnes adécidé d’internaliser la photo-

grammétrie, ce choix n’a pas remis en question la

collaboration entre le Cnes et IGN Espace. Elle

demeureun atoutmajeurpour l’IGN, comme le sou-

lignePhilippe Campagne, chef du service IGNEspace

jusqu’à fin2008: « Grâce à ce partenariat, qui n’a

jamais faibli, nous sommes restés à jour dans la

maîtrise des satellites – la programmation, les

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> Mise sous coiffe de Spot-5 à bord du lanceurAriane4 avant le lancement de la fusée pour la mise sur orbite du satellite,en mai 2002 (à gauche). Image satellitaire du Darfour et de la partie est duTchad prise par Spot-5 (à droite).

///Dérivé de Delta, le logicielde spatiotriangulation d’imagesSpot – intégrédansGeoView®

dès 1995 –, Euclidium(pour « Environnement unifiéde composants de localisationd’images pour la définitioninteropérable et universelledesmodèles » géométriques decapteurs) est une bibliothèquede calculs permettant de définirdesmodèlesgéométriquesprécisàpartir depointsd’appui et,ainsi, de rectifier les imagesetdeles intégrerdansun référentiel.

/// Exploité par la sociétéMagellium, il s’agitd’un environnementmutualiséCnes-IGNpour faire émergeruneplate-forme intégrantleurs savoir-faire respectifsdans le domainede l’imageriespatiale et aéroportée. Il répondauxbesoins d’une localisationtrès précise desobjets visiblessur les images.///Structure interopérable,Euclidiumpermet demodélisersimultanément demultiplesscènesou segments d’images

issusde sources très diverses,de capteurs optiques (Spot,Landsat, IRS,Hélios, aéroporté…)et radar (ERS, Radarsat, Asar…).Ce référentiel, qui observeles procéduresde validationcautionnéespar le Cnes et IGNEspace, est destinéà êtremisàdispositiondes industrielset des services de l’État,les droits restant la propriétédesstructures publiques. Il est déjàintégrédansungrandnombredesystèmespour des applicationsciviles ou de défense.

euclidium, le calcul justepour une localisation précise des objets présents sur les images

• producteur étatique de référenceen cartographie spatiale.• expert étatique en photogrammétriespatiale (géométrie des images) au côté

> Le rôle d’IGN Espace

DÉCRYPTAGE

du Cnes au profit de la Défense, de Spot Image,d’IGN France International (IGN FI) pourles activités à l’export, du secteur industriel(Magellium, Infoterra…) et de l’IGN.

> Grand Canyon du Colorado.Vue 3D réalisée à partird’une image Spot-3.

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IGN MAGAZINE_ no 52 _ mars.avril.09 _ 9www.ign.fr

:: grand angle

alors que le Cnes visait les 5 mètres, sur le

besoin de la stéréoscopie opérationnelle. Mal-

gré le plan de rigueur budgétaire de 1996, tous

les efforts ontété faits pourembarquer unHRS

(capteur haute résolution stéréoscopique) sur

Spot. IGN Espace a jouéun rôlede prescripteur

essentiel dans le montage enpartenariatpublic-

privé du Cnes et d’Astrium. »

C’est ainsi qu’une première conventionde coédi-

tion de la composante géométrique et du MNT

est signée : Spotapporte les images et IGNEspace

sa capacité de production 3D pour réaliser une

basede40millionsde kilomètres carrésdeMNT.

Cautionné par des analyses dumarché, soutenu

par la conviction que la puissance publique fran-

çaise, à commencer par la Défense, en a besoin,

ce partenariat décisif est aux prémices du pro-

gramme DNG 3D (données numériques géogra-

phiques 3D) destiné à la Défense.

Àpartir de là, la production s’accélère : la couche

ortho est réalisée en cinq ans (2004-2008) sur

50 millions de kilomètres carrés, et 35 millions

de kilomètres carrés pour l’altimétrie. Cent mil-

lions de kilomètres carrés seront réalisés d’ici à

la fin de 2011 à partir de points de calage répar-

tis sur tout le globe.Unebanquededonnéesmon-

diale des points de calage, dont près de trente

sites dépendent de l’IGN, permet le suivi de per-

formance enqualitéd’image, afin de tenir la spé-

cification des 10mètres. On y suit en continu les

caractéristiquesdu terrain, les repères que consti-

tuent carrefours ou bâtiments.La convention de

coédition, toujours active, a produit l’unedes plus

grossesbasesdedonnéesgéographiquesaumonde,

avec celle de la Défense américaine. �

défauts à corriger… –, ce qui est une force impor-

tante pour bien développer notre offre. Le retour

de nos ingénieurs après leur passage au Cnes a

été un atout pour développer nos compétences. »

DES POTENTIELS EN PUISSANCE

À force de dialogue et d’échanges avec les utilisa-

teurs, il s’est agi de concevoir un système d’image-

rie allant bien au-delà des spécifications initiales.

« Car, à l’origine, au lancement de Spot et Hélios,

nous n’étions pas conscients de toutes les poten-

tialitésde ces satellites, rappelle ChristopheValorge,

sous-directeur charges utiles scientifiques et ima-

gerie au Cnes. On voyait en Spot une solution

pour des pays sous-équipés en cartographie (en

Asie, Afrique, Amérique du Sud…). Hélios était

conçu comme un système de renseignement,

pour la reconnaissance de mouvements par les

militaires. Son potentiel cartographique n’est

apparu que plus tard. On a donc travaillé dans

un processus d’amélioration constante. D’études

de potentialités en passerelles technologiques

avec l’aérien, on était à chaque fois en avance

sur un type d’utilisation qui n’avait pas encore

été officiellement reconnu. »

Ce processus aboutira avec le tir de Spot-5, en

2002, à « une minirévolution », selon les termes

de Philippe Campagne : « On est passé du noir et

blanc au 1 :200000 à de l’image à 2,5 mètres en

couleurs pour une carto au 1:50000! » La recette

en vol est établie en six mois et, en 2003, la chaîne

de production Reference3D® est mise en place. Le

rôle d’IGNEspace a été décisif dans ce succès, sou-

ligne Philippe Munier : « Depuis des années, l’IGN

alertaitsur lanécessitéd’une résolutionà2,5mètres,

www.ign.fr

> Le lanceurAriane 5 est l’un des plus puissants du monde. On le voit ici sur sa table de lancement du centre spatialguyanais de Kourou, avant son décollage en février 2005.

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>Philippe Campagne, chef IGNEspace jusqu’à fin 2008.

>PhilippeMunier, directeur général adjoint Spot Image.

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2005

• 1978 : lancement du programme Spot.

• 1979 : maîtrise d’œuvre conjointe du Centrede rectification des images Spot (Cris)avec cinq ingénieurs IGN au sein du Cnes.

• 1980 : développement industrieldu segment-sol Spot 1 (Cris).

• 1982 : création de Spot Image à Toulouseet entréede l’IGNdans son capital.

• 1986 : tir de Spot-1.

• 1989 : création d’IGN Espace à Toulouse.

• 1990 : tir de Spot-2.

• 1993 : tir de Spot-3.

• 1995 : tir d’Hélios-IA.

• 1998 : tir de Spot-4.

• 1999 : tir d’Hélios-IB.

• 2002 : lancement de Spot-5et de la production HRS Reference3D®.

• 2004 : tir d’Hélios-IIA.

• 2009 : loi de programmation militaire2009-2014.

• 2010 : tir de Pléiades-1.

• 2011 : tir de Pléiades-2.

> Dates clés

EN CHIFFRES

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epuis sa création, IGN Espace a capi-

talisé des outils logiciels grâce à des

équipes pérennes. Passés de six à

soixante quinze en vingt ans, ingénieurs et

techniciens restent soudés par cette histoire

partagée. Dans ses quatre pièces de l’impasse

de l’Europe, l’IGN Espace des débuts avait tout

de la start-up avant l’heure : six personnes,

deux Mac, une visibilité limitée à quelques

semaines, des pics de production – essentiel-

lement de cartes papier – et… des nuits à tra-

vailler sans compter pour livrer dans les délais.

Étaient utilisés une collection d’outils, des

logiciels standards du commerce, en tapant

des commandes avec des processeurs de 8 à

16 MHz, des capacités de mémoire mille fois

plus faibles qu’aujourd’hui. Le calcul d’une vue

synthétique, réalisé aujourd’hui en un quart

de seconde, prenait alors une nuit entière.

DES PREMIERS PAS PROMETTEURS

C’est dans cette « configuration » que Serge

Montaigu rejoint, en octobre 1990, la petite

unité toulousaine et voit immédiatement la

nécessité de créer une application « clés en

main » sur le modèle de la palette graphique.

Repérant les besoins qui apparaissent au jour

le jour, il développe des modules sur mesure

qu’il fédère en un ensemble cohérent et – qua-

lité essentielle – ergonomique. Dès Noël 1990,

la première version est opérationnelle : bap-

D

> Intégration du satellite Pléiades chez Astrium.

10 _ no 52 _ mars.avril.09 _ IGN MAGAZINE

tisée « SPOTView® », car sont alors essentielle-

ment employées les images Spot, elle permet

déjà la réalisation des courbes de niveau ou le

placement des chiffraisons.

LA RÉVOLUTION GEOVIEW®

Dans ce « village gaulois » qui développe ses

propres outils logiciels en interne, la dynamique

est relancée à chaque contrat. « C’est la force

d’une petite structure, même passée à une ving-

taine de personnes, se rappelle Serge Montaigu.

On était pressé par les délais et les obligations

des marchés Spot Image qui nous tiraient vers

le haut. Avec Benoît Blaquière, arrivé en 1994,

on a poursuivi pour sortir GeoView® en 1995,

nouvelle version de SPOTView® enrichie d’appli-

catifs nouveaux : ImaView pour la rectification

d’image, Delta comme interface utilisateur de

la spatiotriangulation, Keops pour l’affichage

d’images du système Vax. »

GeoView® forme ainsi un ensemble en parfaite

adéquation avec les besoins des utilisateurs

puisque le développement s’est effectué en com-

munication directe avec eux, comme en témoigne

Bernard Bagnéris, responsable du département

production d’IGN Espace : « GeoView®, on l’a vu

naître et se développer en même temps qu’IGN

Espace. Il a répondu à nos premiers besoins

de cartographes, puis on l’a vu s’étoffer. C’est

un outil partagé, créé dans une osmose par-

faite entre développeurs et producteurs, et

> Des services innovants

SUR LE WEB

:: grand angle

> Cordillère des Andes. Vue 3D réalisée à partird’une image de Spot-5.

• sirius online : catalogue en ligne de plusde 20 millions d’images multicapteurs. i + i sirius.spotimage.com

• spotgallery : galerie grand public exposant les 500 plus belles images Spot.i + i gallery.spotimage.com

•myformosat2 : pour la réception virtuelle des images Formosat-2.i + i myformosat2.spotimage.com

• spotortho online : portail de services destinés aux professionnels permettantd’orthorectifier des images ou d’en commander dans la base Reference3D®

i + i spotortho.spotimage.com

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> Îles alluviales de l’estuaire du fleuve Betsiboka à Madagascar, vues par Spot-1.

UNE START-UP DEVENUE STAR

> Vue de San Diego (Californie, États-Unis) prise par Spot-5 en 2002.

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08

IGN MAGAZINE _ no 52 _ mars.avril.09 _ 11www.ign.fr

:: grand angle

www.ign.fr

nous restons le support technique des ver-

sions bêta à chaque évolution. »

À Toulouse, on parle aujourd’hui de GeoView®

comme d’un patrimoine, que l’on est fier de

partager avec les services de Saint-Mandé

depuis 2000. « GeoView®, cela représente

cent années-homme depuis 1990, souligne

Philippe Campagne, une réussite qui tient à

la pérennité des équipes toulousaines. » Car,

depuis 2000, GeoView® n’a cessé de s’enrichir.

UNE ADAPTATION NÉCESSAIRE

Avec le projet FCQ (fonction contrôle qualité),

avec GéoBase, avec le retour des « IGN » du

Cnes, puis avec l’intégration de GeoView® à

Saint-Mandé, la pression n’a cessé de mon-

ter : pour la restitution, la saisie en stéréo, la

modification de lignes et de surfaces, la fonc-

tion modèles de données, la description des

types d’objets et de leurs attributs… Bientôt,

ce sont les projets BATI-3D® et RGE® Alti qui

viennent greffer des modules complémen-

taires grâce à un « kit de développement »

composé d’API intégrés à GeoView®, permet-

tant à des équipes différentes d’ajouter des

fonctionnalités de l’extérieur.

GeoView®, le « logiciel de l’IGN », s’adapte ainsi

à une activité croissante, notamment dans le

domaine de la Défense. Des moyens importants

permettent l’évolution de cet outil, fruit de l’ex-

pertise de l’Institut, pour le maintenir en phase

avec les dernières avancées techniques. « Cela

pourrait se faire avec une équipe de dévelop-

pement plus conséquente, mixte Toulouse-

Paris, pour une meilleure synergie », estime

Serge Montaigu. �

> Illustration du principe de fonctionnement de l’instrument HRS de Spot-5 (en haut). Intégration de l’instrument optique FM1 du satellite Pléiades chez Thales Alenia Space, à Cannes (ci-dessus).

spot image sur orbiteles missions de l’opérateur commercial des satellites spot

� Spot Image, société anonyme créée en 1982 par le Cnes, l’IGN et des industriels du secteurspatial, acquiert les images des Spot via un réseau de trente stations de réception directe. Devenu le point de vente unique de données satellite multisources, optique et radar, et multirésolutions, de 1 mètre à 1 kilomètre, sa croissance doit beaucoup à la confiance dont bénéficient Spot-5 et les produits issus de l’instrument HRS (haute résolution stéréoscopique) tout autant qu’au trèslarge spectre de son offre multicapteur. Ces atouts seront encore renforcés avec Pléiades, qui seralancé en 2010. Complémentaire de Spot-5 et Spot-6, son offre permettra aux civils comme aux militaires d’accéder à une gamme d’images plus riche, donc mieux adaptée à leurs besoins.Réalisant 65 % de son chiffre d’affaires hors d’Europe, Spot Image s’affirme comme une société de pointe dans les technologies GeoWeb, et la fourniture d’images Spot à GoogleTM Earth ne faitqu’élargir sa clientèle potentielle, des opérateurs touristiques aux collectivités locales. � Arrivée à maturité avec un chiffre d’affaires consolidé de 107millions d’euros en 2008,la société a vu son actionnariat profondément modifié en 2008 avec le retrait du Cnes. « La vocationde service public, naturelle quand Spot Image était à 85 % public, change avec le statut de sociétéprivée, explique Philippe Munier, directeur général adjoint. EADS Astrium a acheté là un outilopérationnel contribuant au financement des outils d’observation. Mais un investissement de275 millions d’euros sur dix ans, pour financer Spot-6 et 7, impose un nouveau modèle économique.La composante service public devient donc contractuelle. » On pourrait ainsi imaginer un contratspécifique pour GEOPORTAIL®. La couverture du globe à 2,5 mètres de résolution vendue à GoogleTM Earth n’est pas incompatible avec la fourniture d’images à des portails institutionnels.

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oi de programmationmilitaire et révi-

sion générale des politiques publiques

obligent, chacun va se recentrer sur

ses métiers. Les activités d’IGN Espace consa-

crées à la Défense s’en trouveront encore ren-

forcées, les missions d’expertise et de maîtrise

d’œuvre devenant l’essentiel de ses activités.

Dès le départ, IGN Espace a apporté un fort

soutien auCnes pour des applications de défense,

dont deux cents programmes utilisent des don-

nées géoréférencées. Aujourd’hui, les activi-

tés liées à la Défense représentent 80 % des

activités d’IGN Espace, à commencer par la

contribution au programme DNG 3D (données

numériques géographiques 3D). Pour assurer

l’autonomie technologique de la France, la

Défense prévoit de consacrer un budget de

200 à 300 millions d’euros sur dix ans à son

programme géographique.

Cette gamme de produits, dont la fin de la réa-

lisation est prévue pour 2015, a été l’amorce

d’une redéfinition des rôles qui va encore se

préciser : l’IGN apporte assistance à maîtrise

d’ouvrage, contrôle qualité et expertise, la pro-

duction étant assurée par des industriels (EADS,

Thales) que l’IGN a aussi pour mandat d’ac-

compagner, en leur communiquant une par-

tie de son savoir-faire. Désormais, chacun se

recentrant sur ses missions, ce sera à l’IGN de

L

12 _ no 52 _ mars.avril.09 _ IGN MAGAZINE

:: grand angle

prendre en charge le pilotage de l’opération, la

sélection des industriels, voyant ainsi son rôle

d’expertise encore renforcé sur des projets d’en-

vergure, tels que Géode 4D et les applications du

programme Pléiades.

Les activités à l’export confirment également ce

recentrage sur l’expertise, à l’exemple d’un pro-

duit aussi attractif que le projet au 1 :200000 sur

le Sénégal (financé par l’Union européenne) : IGN

Espace en a établi les spécifications et a accom-

pagné les Sénégalais dans la production. « On

assiste aujourd’hui à une professionnalisation

des pays émergents, constate ChristopheValorge,

sous-directeur charges utiles scientifiques et ima-

gerie au Cnes. Aussi serons-nous de plus en plus

sollicités par des maîtres d’œuvre souhaitant

asseoir leur offre de satellites à l’export par une

garantie de qualité d’image et par la fourniture

de travaux d’expertise, comme l’étalonnage en

vol. Autant d’activités à structurer en collabo-

ration avec IGN Espace. »

LES TENDANCES ACTUELLES

Ainsi, l’Algérie va passer d’un satellite de pre-

mière génération DMC à un autre de deuxième

génération Astrium, avec une exigence de géo-

référencement allant de pair avec le dévelop-

pement de chaînes de compétences locales.

On observe la même maturité industrielle acquise

> Gilles Doyon, expert en géométrie des capteurs (à gauche),et Jean-PierreMadier, directeur deMagellium.

�Héritier de GeoDesign, créé en 1991par des anciensd’IGNEspace, puis deRealixTechnologies,Magelliumest néeen2003.Cette PMEdeservices et d’ingénierie decent dix personnes, qui a repris le 1ermars 2009labranchedéfensede la sociétégénéraled’infographie, s’est diversifiée en santé,industrie et environnement, son cœurdemétier restant l’espace et la défense. Elle estreconnuedans les traitements du signalet de l’image, engéomatique, en robotiqueetsystèmes intelligents, ainsi qu’en technologiesinnovantes pour la formation (qui représentent90 %desesactivités).« Nous sommes lapasserelle entre les savoir-faire fondamentauxde l’IGN et lemarché, qui nécessite deles intégrerdans des systèmes opérationnels,résume Jean-PierreMadier, sondirecteur.Une articulationhistorique dont les clés sontconfiance et compréhension réciproques. »� Les partenariats avec l’IGN –demêmequ’avec le Cnes, Spot Image, l’Onera oules industriels de l’espace et de ladéfense(EADS,Thales, CSSI…) – sont nombreux,notamment dans le cadreduprogrammeDNG3D: Euclidium (dontMagelliumestl’exploitant), Geodef (composants logicielsde conversionde coordonnées entre systèmesde représentations terrestres, propriétéDGA,qui abénéficiédes savoir-faire de l’IGNet aussiexploitéparMagellium), visualisateuret validateur avancédesmétadonnées issuesdesproduitsTopoBaseDéfense, convertisseurautomatiquedesdonnéesReference3D®

endonnéesGéoBaseDéfense, traitement dedonnéesgéographiques 3Dpour lesmodèlesde cibles (valorisationdeBATI-3D® sur le projetAPM3De), rénovationdesmoyens techniquesde l’Établissement géographique interarméesdeCreil (valorisationd’EuclidiumetGeoView®

pour le projet Kheper), PEACalife (analysede laqualitédedonnéesmultisources).

magellium

autourde la terre

pour des données optimales

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2009, REDÉFINITION DES RÔLES

> Vue de la Patagonie (Argentine) prise de Spot-5 en 2003.

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IGN MAGAZINE_ no 52 _ mars.avril.09 _ 13

:: grand angle

www.ign.fr

Cunin, chef de projetGéoBaseV2 d’IGN Espace.

« Même si les activités de production se limi-

teront à des missions confidentielles ou à des

prototypages, il est essentiel de les poursuivre,

prévient Philippe Campagne, car on ne peut

pas contrôler sans savoir produire. »

UN ÉTAT D’ESPRIT CONSERVÉ

Après vingt ans d’activités soutenues, de pro-

duits nouveaux, de missions nouvelles, cet

attachement au travail de l’artisan, à la belle

ouvrage, reste bien palpable à Toulouse. La

très petite entreprise est devenue un service

d’envergure, mais on y exprime l’espoir de

préserver l’esprit du pionnier, son ouverture,

sa réactivité, sa souplesse de fonctionnement,

sa faculté de s’adapter.

« Que le souffle des hommes continue de

vibrer, souhaite Bernard Bagnéris, qui se

remémore ceux qui se sont succédé à la tête

d’IGN Espace. Chacun a porté l’esprit du pion-

nier avec sa personnalité : Alain Pinganaud,

le non-conformiste qui y a cru quand les

autres n’y croyaient pas ; Bertrand Galtier,

qui a su insuffler une dynamique percutante;

René Thomas, le fonceur ; Philippe Cam-

pagne [appelé à d’autres fonctions, il a été

remplacé courant mars par Magali Stoll, en

provenance de Météo France], qui s’est investi

dans le développement de relations institu-

tionnelles fortes et pérennes. » �

par retour d’expérience de la part des pays

clients de Formosat.

Autre tendance lourde: siSpot a longtemps étéune

source exclusive, les utilisateurs du spatial sont

désormais prêts à mélanger les images, à « bou-

cher les trous » à partir de sources différentes. Les

outils de modélisation sont prêts, tel Euclidium,

exploité par Magellium, société partenaire d’IGN

Espace. Ils ne font que confirmer l’importance de

la certification et de l’expertisede la qualité d’image

qui s’exerce aussi dans le domaine de l’automati-

sation.Ainsi,Magellium travaille avec l’Agencenatio-

nale de la recherche (ANR) et avec le laboratoire

Matis (Méthodesd’analyse et de traitement d’images

pour la stéréorestitution) de l’IGN sur lamise à jour

de la BD urbaine et envisage des programmes de

mise à jour de SIG avec l’IGN.

Spot Image utilise Reference3D® en interne pour

faire de l’ortho-image automatique avec la boîte

noire Andorre, mise au point par l’IGN et dévelop-

pée par un industriel sur un financement du Cnes.

Elle permet de recevoir, directement du satellite,

une image redressée sans aucune intervention

d’opérateur pour une offre d’imagerie sans délai.

« On cherche à automatiser une partie du travail

de l’opérateur ainsi qu’une partie du contrôle

qualité en essayant de préidentifier des zones

de recherche où l’opérateur aura à se concen-

trer. On traque les tâches répétitives. Toutes ces

recherches confirment à quel point il est impor-

tant de rester producteurs », explique Laurent

> Illustration du satellitePléiades, qui succédera en 2010 à la filière Spot (en haut). Image Spot 2,5 mètres de la minede cuivre de Chuquicamata, au Chili (ci-dessus).

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1

> Simulation d’image de la place du Capitoleà Toulouse, acquise par Pléiades à 700 km d’altitude.

> Essais acoustiques sur les senseurs terrestresdigitaux de Spot-5 chez Intespace, àToulouse, en 2001.

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> IGN Espace

EN CHIFFRES

• 75 agents, dont 29 ingénieurs,opèrent à Toulouse (Haute-Garonne).

• 80 %des activités d’IGN Espacesont tournées vers la Défense.

• 30 000 000 km2d’images traitées,

8000000 km2de modèles numériquesde terrain de 550000 km2de cartographiespatiale en production annuelle, ce qui enfait le premier centre français en capacitéde traitement d’imagerie satellitaire.

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> Modèle numérique de terrain avec teinteshypsométriques sur l’Etna (Sicile, Italie).

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14 _ no 52 _ mars.avril.09 _ IGN MAGAZINE

:: grand angle

hristophe Valorge, sous-directeur

charges utiles scientifiques et ima-

gerie au Cnes, revient sur vingt ans

d’aventure avec l’IGN.

• IGN Magazine : Quel est le bilan de

la collaboration Cnes - IGN Espace ?

• ChristopheValorge : D’abord, IGNEspace

a fait la preuve que l’espace est une solution

viable en matière de cartographie, à la fois en

en démontrant les capacités mais aussi les

limites réalistes. L’espace ne peut pas tout faire,

il est complémentaire de l’aérien. C’est au rythme

des recettes en vol puis de l’exploitation des

images des satellites successifs que l’on a appro-

fondi et mis au point les applications possibles.

• IGN Mag. : Pendantdixans, les ingé-

nieurs de l’IGN ont travaillé au sein

du Cnes. Pourquoi avoir choisi d’in-

ternaliser la photogrammétrie ?

• C. V. : Nos équipes respectives travaillaient

dans une communion de culture scientifique et

technique. Cependant, sans parler des considé-

rations financières, il a été décidé au plus haut

niveau que le contrôle et la maîtrise des perfor-

mances, en amont de l’exploitation des images,

devaient rester une responsabilité du Cnes. Le

passage s’est fait le plus en douceur possible, en

trois ou quatre ans, pour des raisons humaines

autant que techniques.Au fur et àmesure qu’on

lançait des satellites, on embauchait des gensdu

Cnes, qui sont aujourd’hui aux commandes.Mais

les partenariats avec l’IGN se poursuivent : IGN

Espace a été et reste un vivier de compétences.

• IGN Mag. : Quels partenariats ?

• C.V. : Ils sontmultiples, du partage des outils

logiciels à des activités cartographiques. IGN

Espace fournit et entretient les pointsd’appui de

la base de données de références géographiques.

Dupointdevuedes analyses géométriques, le contrat

d’exploitation des images spatiales confie à IGN

Espace la prisede pointsd’appuiopérationnelle pour

la vérificationdes performances de localisationdes

images. Enmatièrede cartographie 2D et3D, enaval

des productions d’images, IGN Espace joue un rôle

d’interface entre le Cnes – qui cherche à mettre en

évidence les potentialités de ses futurs satellites –

et leMatis, enoptimisant les produitsdu laboratoire

de Saint-Mandé pourmieux répondre aux spécifici-

tés spatiales. Entre autres activités partenariales, il

faut souligner le partage entre IGNEspace et le Cnes

d’Euclidium,développé parMagelliumpour lamodé-

lisation géométrique des images. En plus de petits

outils partagés au quotidien, demême que les cap-

teurs aéroportés commePélican [caméranumérique

développée par l’Onera avec leLoemi et leMatis], le

Cnes enrichit la souche logiciellede l’IGNdemoyens

de modélisation des nouveaux capteurs: Hélios-2,

Pléiades, etc. Intensémentutilisé par nosdeuxorga-

nismes, Euclidium est donc parfaitement validé et

mis à la disposition de la Défense à des conditions

très préférentielles. �

L’ESPACE À LA CARTE

C

> Simulation de données Pléiades sur le site d’Alignan-du-Vent (Hérault).

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> Pléiades,les nouvelles stars

DÉCRYPTAGE

• cette constellationde deux satellitesd’observation de laTerre à très hauterésolution panchromatique etmultispectraux(résolution nadir de 0,70 à 2,80mètres,fauchée de 20 kmet stéréoscopie B/H > 0,15)sera lancée en 2010-2011. L’agilitéde la plate-forme combinée à une prévisionde nébulositéà 12 heures va permettredemaximiser la couverture des territoires.Sur la France, avecmétéo favorable ,deux départements pourront être couverts.Le partenariat Cnes-IGN a permis d’assurerque Pléiades réponde aux besoins de l’IGN,c’est-à-dire de la cartographie en général.

• la coopérationavec ign espace, supportd’expertise sur la géométrie des capteurs etles applications cartographiques, se fait avant,pendant la recette en vol et en aval, expliqueChristopheValorge, sous-directeur chargesutiles scientifiques et imagerie au Cnes.«Avant le tir, onoptimise le B/H (base surhauteur) des prises de vue stéréoscopiquespourpermettre une perceptionnaturelledu relief tout en limitant les parties cachéesdues aux superstructures du terrain.AinsipourPléiades, le B/Hne sera pas figémaisadaptable au territoire observé et à l’utilisationsouhaitée, telles l’analyse demilieu urbainoudes applications dans le domaine végétal. »Le défi pour l’IGN est lamaîtrise desacquisitions des images du territoire nationalainsi que lamaîtrise de la qualité techniquedes produits Pléiades (chaîne de recalage-mosaïquage, précision de localisationmétrique). La chaîne de production (mise aupoint avec le Cnes etMagellium) est prête àêtre utilisée en complément de l’aérien, toutparticulièrement sur le périurbain et le ruralgrâce à sa rapiditéd’acquisition, à des coûtsde production très inférieurs à l’aérien.

•pour lamissionrge de l’ign, les imagesde Pléiades viendront en appuides campagnes aériennes à cycle derenouvellement de trois ans pour la BDORTHO® couleurs: la couverture de dixdépartements par an est un objectif tenableavec deux satellites Pléiades,moyennantun suivi en interface quotidienne avecSpotImage. Autres hypothèses crédibles:la couverture planifiée de zones évolutives,afin de ramener partiellement l’actualitéde laBDORTHO® à un an et demi; la programmationd’images à la demandepour le suivi d’alertesen «majec » (mise à jour en continu) et,selon des études d’opportunité technico-opérationnelle, la restitution en 3Ddeschangements à partir de prises de vue stéréo.

> Christophe Valorge, sous-directeur charges utilesscientifiques et imagerie au Cnes.

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:: solutions

GÉOGRAPHIE

•Sur le site Internet de l’IGN, www.ign.fr, des professionnelsapportent des réponses claires et détaillées qui, pour certaines,feront l’objet d’une publication dans IGN Magazine.

POSEZ VOS QUESTIONS

i + i www.ign.fr

• Sur certaines cartes anciennes,les rivières et les mers sont rempliesde lignes parallèles aux rivages.Cet effet porte-t-il un nom?

Il s’agit du filé des eaux, procédé de représentationde l’eau vive sur les cartes. Il apparaît au débutdu XVIII

e siècle, et l’IGN y a recouru jusque dansles années 1950, le remplaçant peu à peu par les aplatsde bleu. Ce travail venait à la suite du tracé des élémentstopographiques, les lignes se déduisant du tracédes rives et des côtes. Chaque ligne se maintientà une distance constante de la côte et s’interromptà l’endroit où elle rencontre une autre ligne qui se trouveà lamême distance qu’elle des côtes. Ensemble,ces lignes donnent des effets d’onde et de rayonnement,ainsi que de partition de la mer en zones concentriques.Pour réussir ces effets, le tracé doit être particulièrementsoigné. À l’âge d’or de l’impression sur cuivre, il revenaitaux graveurs, qui s’en étaient fait une spécialité.Les « buffers » et « dilatations » en traitement d’image,les « courbes offset », « lignes parallèles » et autres« saucisses de Minkowski » enmathématiques, certainseffets de la peinture abstraite ou de l’art aborigène sontautant de manières de retrouver aujourd’hui ce filé.

L’IGN VOUSRÉPOND CARTOGRAPHIE

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ign

• Quelles sont les plus grandesdimensions de l’Europe, du nordau sud et d’est en ouest?

Pour le strict « continent continu » européen, entrele point extrême nord (capNordkinn enNorvège,71° 07’57”N, 27° 39’26” E) et le point extrême sud (pointede Tarifa en Espagne, 36° 00’00”N, 05° 36’ 37”W),la distance sur l’ellipsoïde IAG GRS80 est de4364,4 km,celle rigoureusement nord-sud entre leurs deux latitudesétant seulement de 3909,8 km. Dans le sens est-ouest,le point estimé le plus à l’est de la ligne de partage deseauxde l’Oural, enRussie (environ67° 35’ N,68° 18’E) etle capdeRoca, auPortugal (38°46’52”N, 09° 30’02”W),sont séparés de 5581 km. En intégrant les îles considéréesunanimement comme européennes, le point extrêmenord est l’îlot Rossøya de l’archipel norvégien du Svalbard(80°49’ 58”N, 20° 20’ 29” E) et le point extrême sud l’îlegrecque de Gavdos, au sud de la Crète (34°48’03”N,24° 07’ 20” E), soit une distance de 5128,2 km. Ces deuxpoints ne présentant pas une grande différence delongitude, la distance nord-sud entre leurs deux latitudesest proche (5125,6 km). Le point le plus à l’est est au suddu cap Zhelaniya sur l’île russe de Severny (76°41’ 39”N,69° 01’ 52” E) et le plus à l’ouest est le cap Bjargtangar,en Islande (65° 30’ 14”N, 24° 31’ 59”W), à 3170,8 kmdu premier, distance inférieure à l’est-ouest continentaleà cause des hautes latitudes de ces deux îles.

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16 _ no 52 _ mars.avril.09 _ IGN MAGAZINE

:: infos géo

es ingénieurs diplômés de l’ENSG

ont pour vocation d’occuper des

postes de responsabilité à fort

contenu technique dans le

domaine de l’information géographique,

pour des fonctions de commandement, d’en-

cadrement, d’expertise, d’étude ou encore

de recherche et d’enseignement. À l’issue

de leur cursus, et en fonction de leur mode

d’intégration à l’école, les diplômés de l’ENSG

deviennent ingénieurs des travaux géogra-

phiques et cartographiques de l’État (ITGCE),

avec un statut de fonctionnaires de catégo-

rie A, ou rejoignent le reste du secteur pro-

fessionnel, public ou privé, hors IGN.

Lorsqu’ils ont intégré l’Institut, après un

premier poste occupé généralement dans

un service de production ou de recherche

sur le site de l’IGN à Saint-Mandé (Val-de-

Marne), les ITGCE voient se présenter à eux

d’importantes possibilités de mobilité tout

au long de leur carrière. Des postes leur

sont offerts dans les différents services et

sites de l’Institut, à Paris ou en province,

qui leur permettent de faire évoluer leurs

compétences et responsabilités dans des

domaines d’activité extrêmement variés :

la recherche, la production (de la collecte

des données à la conception de bases de

données géographiques), l’informatique,

l’imprimerie, le commercial, le marketing,

la communication… Sans oublier les pos-

sibilités qui s’offrent à eux de missions à

l’étranger et de détachement dans diffé-

rents organismes publics.

Du côté du secteur privé, les ingénieurs

géomaticiens trouvent aisément un emploi

dans différents types d’entreprises. En pre-

mier lieu, dans les sociétés qui ont la par-

ticularité de travailler au contact direct des

collectivités territoriales, tout particuliè-

rement les gestionnaires de réseaux (eau,

téléphonie, etc.) et les petites collectivités

territoriales, qui externalisent leurs acti-

vités en géomatique. Les collectivités ter-

ritoriales importantes cherchent, quant à

elles, à disposer en interne d’ingénieurs

pour piloter leur propre SIG. Les sociétés

de services, pour répondre à des clients

qui souhaitent installer un système d’in-

formation géographique, recrutent égale-

ment bon nombre d’ingénieurs spécialistes

avec des compétences larges, allant de l’ex-

pertise sur les données à des aspects plus

strictement informatiques.

Enfin, les producteurs de systèmes d’infor-

mation géographique, tant en ce qui

concerne la partie informatique elle-même

que les aspects en relation avec la collecte

et à l’exploitation des données de toute

nature, ont également besoin d’experts

dans ce domaine. Des ingénieurs diplômés

de l’ENSG ont ainsi été tout récemment

recrutés par des entreprises comme Magel-

lium (traitement du signal et de l’image),

SolData (prévention et sécurité dans tous

les milieux à risque), Intergraph (éditeur

de logiciels de gestion des informations

spatiales) ou encore TerraImaging (four-

nisseur de données géoréférencées). �

©ig

n

VUE 3D

> Vue 3D de la ville d’Annecy (Haute-Savoie) réalisée à partird’une orthophotographie drapée sur unMNTavec bâti BDTOPO®.

> Pour en savoir plus• par courrier : ENSG, 6 et 8, avenue Blaise-Pascal,cité Descartes, Champs-sur-Marne,77455 Marne-la-Vallée Cedex 2

• par téléphone : +33 (0)1 64 15 3001

• par fax : +33 (0)1 64 15 31 07

• par e-mail : [email protected]

• sur le web : http://www.ensg.eu//

CONTACTS

TOUS AZIMUTS!La géomatique est une discipline qui, forte de ses multiples facettes, assure

à ses diplômés de nombreuses possibilités d’emploi. Dans le public ou le privé, le choix

est vaste parmi les différents secteurs professionnels sur lesquels elle débouche.

L

INGÉNIEURENSG,

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IGN MAGAZINE_ no 52 _ mars.avril.09 _ 17www.ign.frwww.ign.fr

:: infos géo©

ign

©ig

n

MÉTROLOGIE SPATIALE

> Rattachement d’une station laser satellitesur le site ITRF à l’observatoire GEod de Tahiti.

NIVELLEMENT

> Travaux de nivellement motorisé à partir d’un nouveau véhiculepermettant une meilleure ergonomie.

PATRIMOINE

> Restauration des globes de Coronellipar les ingénieurs IGNà la BnFTolbiac.

ART RUPESTRE

> Relevé photogrammétrique effectué dans la grotte préhistorique de Lascaux (Dordogne).

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n

RECHERCHE

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n

> Réglage de la plate-forme inertielled’une caméra numérique.

ARCHÉOLOGIE

> Relevé du Petit Sérail à Beyrouth (Liban),lors d’une campagne menée en 1996.

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ign

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18 _ no 52 _ mars.avril.09 _ IGNMAGAZINE

:: zoom sur…

i vous utilisez régulièrement des

cartes, vous avez pu constater ce

fait troublant : l’endroit où vous vous

rendez, à l’instar de la tartine de

confiture qui tombe du mauvais côté, est systé-

matiquement situé sur la pliure ou en bordure,

ce qui vous oblige à acheter deux cartes (pour

les plus malchanceux, quatre) et à jongler entre

elles pour vous déplacer. Pour y remédier, depuis

juin 2007, l’IGN permet, grâce au service Inter-

net Carte à la carte, d’en commander une sur

mesure, réalisable à partir des fonds carto-

graphiques au 1 : 25 000. Comme Série Bleue et

TOP 25, c’est une carte topographique destinée

à la randonnée. Elle permet de s’affranchir du

découpage de ces séries et offre ainsi l’avan-

tage d’être centrée sur votre zone d’intérêt, à

une échelle variant du 1 : 15 000 au 1 : 30 000. On

peut la commander pliée, pour un transport plus

aisé dans son sac à dos, ou « à plat » pour l’ac-

crocher au mur.

Mais pourquoi ne pas aller plus loin ? Ne serait-

il pas possible d’individualiser un peu plus sa

carte ? De modifier sa légende et ses couleurs,

pour en faire un poster personnalisé ? Et d’en

faire, pourquoi pas, une véritable œuvre d’art ?

Or des travaux de recherche à l’IGN visent à aider

les utilisateurs à concevoir leur carte personna-

lisée et permettre ainsi à tout un chacun de s’im-

proviser cartographe. Cette demande est accen-

tuée par le développement des systèmes

d’information géographique (SIG) et des outils

de cartographie sur Internet. Aujourd’hui, même

si tout le monde peut potentiellement réaliser

des cartes, les outils ne font pas tout : il faut en

effet assimiler les règles élémentaires de sémio-

logie graphique* pour qu’elles soient à la fois

« belles » et « correctes ». Sans ces notions, le

cartographe débutant risque de produire des

documents dont le contenu initial est détourné,

appauvri, voire illisible.

le cogit au service de la lisibilité

C’est dans cette optique qu’intervient, entre

autres, le laboratoire de conception objet et géné-

ralisation de l’information topographique (Cogit),

l’un des quatre laboratoires de recherche de l’IGN,

créé en 1988. Il propose une expertise en matière

de base de données vectorielles, produits et infor-

mations dérivées pour la cartographie, d’accès

aux services et bases de données et d’analyse

S

À l’heure du numérique, il est

techniquement possible de réaliser

une carte « sur mesure », affranchie des contraintes de la production de série. C’est ce que propose

l’IGN avec Carte à la carte, jusqu’à permettre de réaliser de véritables œuvres d’art.

De mains de maîtres

CARTE A LA CARTE

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IGNMAGAZINE _ no 52 _ mars.avril.09 _ 19www.ign.fr

:: zoom sur…

www.ign.fr

traduction graphique pour réaliser une carte

« sur mesure ». L’objectif est d’obtenir un résul-

tat qui plaise à l’utilisateur et qui soit en même

temps correct en matière de règle de sémio-

logie graphique et de cartographie. Autrement

dit, de permettre à un cartographe novice de

réaliser une carte à la fois harmonieuse et lisible,

sans avoir à apprendre l’ensemble des règles

cartographiques.

Sidonie Christophe, doctorante au Cogit, cherche

à proposer à un utilisateur néophyte en matière

de cartographie une manière simple d’exprimer

ses goûts et ses couleurs sans avoir à répondre à

une suite de questions rébarbatives. Le tout pou-

vant se résumer, dans son cas, à une seule ques-

tion: quel est votre tableau préféré? Elle se charge

alors d’en extraire la palette de couleurs pour l’ap-

pliquer au mieux au dessin de la carte. Plus besoin

de concepts compliqués, faire une carte devient

alors aussi simple qu’une visite au musée… Cette

proposition est un travail de recherche. Peut-être,

un jour, ce type de service sera disponible en ligne,

et chaque carte deviendra alors une véritable

œuvre originale et objet de collection. �

© rmn

© ig

n -

cogit

spatiale et dynamique. Ainsi, ses recherches

traitent non seulement de la représentation

des données (leur modélisation, leur mise en

cohérence, leur enrichissement), mais aussi

de l’automatisation de la fabrication de pro-

duits dérivés de ces bases, qu’il s’agisse de

cartes ou d’extraits de bases. Dans ce contexte,

son objectif principal est d’identifier et de for-

maliser les connaissances, les modèles et les

interfaces qui permettent de répondre au mieux

aux besoins en informations géographiques

qui sont dérivées de bases de données topo-

graphiques vectorielles.

En matière de sémiologie graphique, des tra-

vaux ont permis d’établir des modèles d’éva-

luation et d’amélioration des contrastes dans

une carte (thèse d’Élisabeth Chesneau en 2006

et travaux d’Élodie Buard). D’autres s’intéres-

sent à la mise à disposition d’éléments de légende

adaptés aux conditions de perception de l’uti-

lisateur, notamment à des déficiences visuelles.

Ces travaux sur la conception de Carte à la carte

s’inscrivent directement dans l’action de recherche

et sur l’accès aux données et aux services.

Le Cogit cherche à fournir des outils d’aide à

l’expression de besoins en permettant leur

>Un service sur mesure

• 2 : le nombre de serveurs pour le calcul des cartes à la carte.

• 4 : le nombre d’étapes pour éditer une carte à la carte sur le site de l’IGN(choisir le lieu, ajuster la carte,personnaliser et ajouter au panier).

• 5 : le nombre de jours ouvrés pour la préparation d’une commande de carte à la carte (hors délai de livraison).

• 17,50 : le prix, en euros, d’une carte à la carte (hors frais de livraison).

• 89 : le pourcentage de cartes commandéespliées (11 % en poster).

• 1 : 25 000 : l’échelle de base des cartes tirées des fonds de l’IGN, à partir desquelles chacun peut personnaliser sa propre carte au 1 : 15 000, 1 : 20 000,1 : 25 000 ou 1 : 30 000.

i + i loisirs.ign.fr/AccueilALaCarte.do

EN CHIFFRES

* Étude de la perception visuelle et de la communication graphique.

> La Vierge et l’enfant avec sainte Catherine, Titien,(1488/1490 - 1576), musée du Louvre.

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idonie Christophe, doctorante au Cogit,

explique ses recherches et leurs

applications possibles dans le cadre

du service Carte à la carte.

• IGN Magazine : Quelle est votre

approche ?

• Sidonie Christophe: Nous ne souhaitions

pas proposer de solutions préencodées mais une

réponse qui s’adapte aux besoins de l’utilisateur

et apporte l’expertise cartographique à bon escient,

tout en laissant libre cours à sa créativité. Nous

proposons donc un dialogue entre l’utilisateur et

une machine afin de concevoir de façon coopé-

rative une légende satisfaisante et efficace. Ce

dialogue s’appuie sur une base de connaissances

cartographiques ainsi que sur deux stratégies de

conception, qui proviennent de deux façons de

concevoir une légende: s’appuyer sur des échan-

tillons cartographiques existants et en piocher

des éléments intéressants, ou s’appuyer sur une

palette de couleurs harmonieuses.

• IGN Mag. : Comment cela se passe-

t-il dans le premier cas ?

• S. C. : Nous disposons d’une base d’une cen-

S

> La même, mais à partir de la palette de Van Gogh.

> … réalisation d’une carte de Royan (Charente-Maritime).

> En partant de la « palette » de Titien…

20 _ no 52 _ mars.avril.09 _ IGNMAGAZINE

:: zoom sur…

HAUTE EN COULEURS

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cogit

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cogit

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n

> Pour parvenir à résumer l’utilisation du service Carte à la carte par la simple question « Quel est votre tableaupréféré ? », des recherches approfondies sont nécessaires. C’est tout l’objet du travail de Sidonie Christophe.

taine d’échantillons décrits par des propriétés

(lumineux, sobre, couleurs chaudes, réaliste, ori-

ginal…) évaluées par des experts. Nous travaillons

alors en deux étapes : le système propose une

sélection d’échantillons à l’utilisateur, qui va faire

des commentaires (j’aime – je n’aime pas) sur les

échantillons et les couleurs. À l’aide de ces pré-

férences, la machine propose des légendes variées

sur lesquelles l’utilisateur pourra faire des

retouches en restant dans le cadre défini par les

conventions et les règles sémiologiques clas-

siques. Cela offre un espace de liberté à l’utili-

sateur. La seconde approche est plus originale.

Le constat est que, face à la grande diversité des

couleurs, on peut trouver un nombre infini de

combinaisons. Afin de limiter le nombre de pro-

positions tout en préservant les goûts de l’utili-

sateur, nous lui offrons donc de nous faire part

de ses préférences à partir d’une image, en l’oc-

currence un tableau de maître. L’idée de départ

était que, puisqu’il nous fallait définir une palette

pour colorier nos cartes, pourquoi ne pas utili-

ser celles de grands peintres pour lesquelles

l’harmonie des couleurs est assurée? On permet

donc à l’utilisateur de réaliser une carte « aux

couleurs de » Matisse, Van Gogh, Klimt, Derain…

© ig

n

> Exemple de réalisation d’une carte personnaliséegrâce au service Carte à la carte sur le site de l’IGN.

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:: zoom sur…

© rmn

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cogit

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n -

cogit

• IGN Mag. : Cela semble effectivement

intéressant, mais comment cela se

passe-t-il pratiquement ?

• S. C. : On commence par extraire ce que j’ap-

pelle la « palette du peintre », qui n’est en fait

en aucun cas la palette du tableau ou de l’artiste

mais un extrait de quatorze couleurs représen-

tatives de la peinture. Ensuite, on analyse la

répartition de ces couleurs dans le tableau, si

on a de grands aplats ou de simples petites

touches, ce que je nomme les « règles » ou la

« grammaire du peintre ». Cependant, l’applica-

tion brutale de ces règles ne donne pas de bons

résultats, les cartes qui en résultent sont trop

originales et farfelues, presque illisibles… Nous

devons ajouter des règles de cartographie conven-

tionnelles : « la mer est bleue », « la végétation

verte », « le fond est clair »… et des règles de

cartographie élémentaires, comme « deux thèmes

différents ont des teintes différentes ». À ce

stade, on obtient encore un grand nombre de

combinaisons possibles. L’utilisateur en choisit

une et peut ensuite modifier la clarté ou la teinte

d’une couleur pour affiner la représentation. Le

choix peut se faire dans la palette du peintre ou

non, de manière guidée ou libre. Cet outil de

conception automatique de légende laisse donc

un espace de créativité important à l’utilisateur.

L’idée originale est de proposer des briques de

conception, puis éventuellement des combinai-

sons de briques.

> En extrayant la palette de La Chambre de Van Gogh à Arles (en haut), de Van Gogh, on peut définir différents stylesde carte suivant le choix de l’utilisateur ou en relâchant les contraintes cartographiques (ci-dessus).

• IGN Mag.: Que manque-t-il à cet outil

pour être pleinement opérationnel ?

• S. C.: Des améliorations sont encore à appor-

ter, principalement sur la symbologie, en nous

appuyant sur des symboles plus complexes. Il

reste également à intégrer la notion de surface

couverte et de proportion des couleurs, afin de

mieux respecter la grammaire du peintre. Enfin,

nous cherchons à proposer une note d’harmo-

nie qui permette de classer les différentes

légendes en fonction de l’harmonie des cou-

leurs et des mesures de contrastes pour aider

le choix de l’utilisateur dans l’ensemble des pro-

positions faites par le système. Notons que, sui-

vant la zone de la carte – ville, campagne, mon-

tagne… –, le rendu ne sera pas le même, notion

qu’il faudra également intégrer au système.

• IGN Mag. : Peut-on envisager d’ap-

pliquer ce principe à autre chose qu’à

des toiles de maître ?

• S. C. : C’est un outil d’aide à la conception de

légende qui peut s’appliquer à tout type d’image.

Il faudra néanmoins veiller à ce que l’image choi-

sie soit suffisamment contrastée et offre une

palette suffisamment large pour pouvoir s’adap-

ter aux contraintes de la carte. L’application qui

vient immédiatement à l’esprit est de proposer

une carte qui puisse s’intégrer dans un environ-

nement existant, la charte graphique d’un jour-

nal ou d’un site Internet, par exemple… �

> Cartes et sémiologie

DÉCRYPTAGE

> ... une autre déclinaison de la carte de Royan.

>Selon la répartition des couleurs sur le tableau de Van Gogh et en appliquant les règles cartographiques…

• « la démarche sémiologique doit permettreune transmission correcte de l’information et aboutir à la création d’une imagecartographique aisément accessible au lecteur.Elle repose sur des règles de construction de la symbolique, c’est la sémiologie (étude des signes et de leur signification), elle s’appuie également sur une utilisationcodifiée des écritures et sur des principesesthétiques généraux. »

• « chaque élément graphique aura toujours une signification, soit parce quevous aurez sciemment fait en sorte qu’il soit le support de votre message, soit par sa seule présence, qui imposera au lecteur d’interpréter le signe, même si aucune signification particulière ne lui a été attribuée par son créateur. »

• « aussi, pour éviter que le lecteur

ne laisse vagabonder son imagination au hasard d’une information graphiqueincertaine, retenez qu’aucune symboliquen’est “insignifiante” (avec un “in”étymologiquement privatif ), bannissez à la fois les signes ambigus autant que le remplissage irraisonné sous prétexte que “cela fait joli dans le tableau”. »

Extraits de Cartographie, vol. 1, Gérald Weger,ENSG 1999i + i recherche.ign.fr/labos/cogit/accueilCOGIT.php

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22 _ no 52 _ mars.avril.09 _ IGN MAGAZINE

SON PARCOURS

� 1955 : naît à Casablanca (Maroc).

� 1975 : rencontreYvon Fauconnier et embarque surVendredi 13.Servicemilitaire à borddu PenDuickVI d’Éric Tabarlypendant deux ans.

� 1985 : arme son premiernavire, Écureuil d’Aquitaine I,et participeà toutes les épreuvesinternationalesde course au large.

� 1986-1987 : se classe 2e

duBoc Challenge.

� 1990 : remportele premier Vendée Globe,bat le record du tour dumonde en solitaire d’Olivierde Kersauzon et est sacréchampion dumondede course au large. Gagnela Route du rhum.

� 1991 : fonde, avec FlorenceArthaud, le Trophée Jules-Verne,première course sans limitesde taille pour les navires.

� 1993 : fin de sa carrièrede navigateur, entre à l’écoledes beaux-arts d’Aix-en-Provenceetmultiplie les expositions.

� 1998 : « Compositions de voyage »aumusée des Arts décoratifs au Louvre.

� 2000 : « Le Désert » à la Fondation Cartier.

� 2002-2006 : « Titouan au Congo », itinérante.

� 2005 : « Femmes d’Indonésie », à Djakarta.

� 2008 : « Zoé Zoé, femmes dumonde »,aumusée de l’Homme à Paris. En circuititinérant en 2009 à partir duBrésil.

• Unhiverberbère,avecKarinHuet, Éditions Jeanne Laffitte, 1989.

• Carnets de voyage 1 (Égypte, Cuba, Bénin, Grèce, Japon),Gallimard, 1998.

• Carnets de voyage 2 (Haïti,Mali, Colombie, Russie, Indonésie),Gallimard, 2000.

• Rêve de déserts,avecRaymondDepardon,Gallimard, 2000.

• Titouan, Congo, Kinshasa,Gallimard, 2001.

• Renaud vuparTitouanLamazou,Gallimard, 2002.

• Femmes dumonde,Gallimard, 2007.

ENTRE AUTRES LIVRES

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IGN MAGAZINE_ no 52 _ mars.avril.09 _ 23www.ign.fr

Longtemps dans le peloton de tête des capitaines de la course au large, vainqueur du premier

Vendée Globe et champion du monde de la catégorie, il est redevenu l’artiste qu’il n’a jamais

cessé d’être. L’Unesco vient de le nommer « Artiste pour la paix ».

TITOUANLAMAZOU

:: rencontre

• IGN Magazine : Avez-vous totalement abandonné

la compétition ?

• TitouanLamazou : Oui, sans ambiguïté ! Je l’ai abandonnée parce

que je n’en avais plus le goût. D’ailleurs, lorsque j’ai embarqué, j’étais

un néophyte et je n’y songeais même pas. J’avais prématurément quitté

les Beaux-Arts pour faire un tour du monde. À cette époque de noma-

disme, les destinations les plus courues étaient plutôt Kaboul ou Kat-

mandou, mais j’étais probablement une sorte de beatnik version mari-

time. Dans les années 1970, j’étais aux Antilles où je faisais du

« bateau-stop ». J’ai donc appris un autre art, celui de la voile, mais

avec les plus grands noms de l’époque. Comme l’a dit joliment García

Márquez, « Je quittais les études pour entrer à l’école ». Yvon Faucon-

nier m’a introduit auprès d’Éric Tabarly, qui est intervenu pour que je

puisse effectuer mon service militaire à son bord en tant qu’équipier.

Or ces gens-là ne faisaient pas des ronds dans l’eau mais de la course

au large. Plus tard, dans le Haut-Atlas, alors que j’avais repris mes pin-

ceaux, il m’a semblé qu’il y avait une chose que je n’avais pas terminée.

J’ai repris la mer et je suis devenu capitaine professionnel. J’ai rem-

porté le premier Vendée Globe. Je suis devenu champion du monde,

mais, vingt ans plus tard, je me suis dit que je n’allais pas passer ma vie

à coiffer les autres sur une ligne. De toute manière, je savais ce que

c’était de gagner et je n’en ressentais plus l’envie.

• IGN Mag. : Quel est, aujourd’hui, votre regard sur

la compétition ?

• T. L. : En premier lieu, je n’inscris pas la course au large dans les

sports, même s’il s’agit de compétitions. C’est un mode de vie ! Mais, si

j’avais vingt ans aujourd’hui, je ne m’embarquerais plus avec Éric Tabarly

pour faire le tour du monde et des courses aux quatre coins de la pla-

nète. Cet univers a changé, et nous en sommes nous-mêmes en partie

responsables. À l’époque où je me faisais la main, sur le Vendredi 13 de

Fauconnier et Terlain ou le Pen Duick VI de Tabarly, tout le monde

connaissait tout le monde. Nous partions en équipe avec des Philippe

Poupon, des Jean-Louis Étienne (le médecin du bord) et de jeunes

marins déjà expérimentés. Nous avons fait route vers Los Angeles pour

prendre le départ d’une course autour du monde. Ça nous a pris huit

mois, et nous avons été éliminés à quai pour un problème d’uranium

dans la quille. Nous avons levé l’ancre pour les Marquises. Puis, à nou-

veau six mois de croisière pour prendre un autre départ en Nouvelle-

Zélande. De tels périples sont inconcevables aujourd’hui. Toutefois, c’est

nous qui avons sérieusement professionnalisé le matériel et l’ensemble

du système. D’où les sponsors, les conseils d’administration, les action-

naires… Donc les obligations de résultat et l’omniprésence des médias,

ce qui n’est pas ma tasse de thé. J’ai repris mes pinceaux !

• IGN Mag. : D’où vos Carnets de voyage…

•T. L. : Si, aujourd’hui, ce type d’ouvrage meuble les vitrines des libraires,

il est possible que j’y ne sois pas pour rien étant donné le succès qu’a

remporté mon premier Carnet. C’est devenu un genre à part entière,

mais je les trouve souvent anachroniques. Ils relèvent beaucoup plus de

l’illustration que de la réflexion. C’est là où je rejoins le point de vue de

Lévi-Strauss sur les voyages et l’aventure. Moi, je ne fais plus de Carnets

de voyage. Je fais une œuvre. C’est parce que je suis un nomade que

mon inspiration vient du voyage. Monmaître, c’est Delacroix. AuMaroc,

il a fait des croquis et pris des notes, mais, de retour, il s’en inspirait pour

ses immenses compositions d’atelier. Désormais, je fais un peu la même

chose. Les très grandes photos qui sont réalisées ici par mon atelier gra-

phique sont des assemblages de centaines de photos, traitées numéri-

quement à travers les technologies les plus pointues qui sont, dans un

certain sens, voisines de ce qu’utilise l’IGN pour la rectification carto-

graphique. Mon œuvre est quasiment une œuvre d’atelier. Depuis que

j’ai quitté la compétition, j’ai essayé de réfléchir sur mon travail et je

commence à cerner une vision d’ensemble. Ce que je rapporte de mes

voyages, ce sont des processus de rencontres que j’approfondis. Je ne

connais probablement pas mieux les femmes qu’auparavant, ni la vie, ni

moi-même, mais j’appréhende plus précisément ma relation avec mon

travail, qui évolue en permanence. Je veux toujours aller plus loin.

• IGN Mag. : Vous dessinez beaucoup de cartes…

• T. L. : Pour moi, une carte est un discours. Elle représente quelque

chose. Je pourrais faire une expo uniquement avec mes cartes. Elles

racontent toute mon histoire et ma philosophie du monde. Toute carte

est une œuvre philosophique et artistique. Elles aussi n’ont cessé d’évo-

luer. Je viens de voir partir Philippe Poupon pour une croisière autour

du monde. Ce même monde qui figure intégralement sur son écran,

toutes les cartes de la planète, la position et la reconnaissance radar

des navires, le GPS… C’est impressionnant ! Mais c’est inquiétant aussi

parce que la mer, qui demeure le dernier espace de liberté, est égale-

ment en voie de quadrillage. Ce monde est en train de se refermer. Der-

nièrement, un bateau s’est vu infliger de fortes amendes pour avoir

secouru des boat people. C’est la fin de la solidarité des gens de mer.

Il y a des métastases partout… �

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www.ign.fr

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