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LA FORÊT FRANÇAISE, UN PATRIMOINE EN PROGRESSION L’IGN a tissé des liens constructifs et fructueux avec l’ONF et L’IFN, acteurs publics du domaine forestier :: solutions VOS QUESTIONS ET NOS RÉPONSES :: infos géo LA CHARTREUSE DE VILLENEUVE-LÈS-AVIGNON ::zoom sur… SATELLITES POUR UNE GUYANE À LA CARTE ::rencontre HUBERT AURIOL, BAROUDEUR ORGANISATEUR IGN MAGAZINE le monde de l’institut géographique national/ N O 43/ SEPTEMBRE - OCTOBRE 07 / www.ign.fr

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LA FORÊT FRANÇAISE,UN PATRIMOINE EN PROGRESSIONL’IGN a tissé des liens constructifs et fructueux avec l’ONF et L’IFN, acteurs publics du domaine forestier

:: solutions VOS QUESTIONS ET NOS RÉPONSES :: infos géo LA CHARTREUSE DE VILLENEUVE-LÈS-AVIGNON::zoom sur… SATELLITES POUR UNE GUYANE À LA CARTE::rencontre HUBERT AURIOL, BAROUDEUR ORGANISATEUR

IGNMAGAZINEl e m o n d e d e l ’ i n s t i t u t g é o g r a p h i q u e n a t i o n a l / N O 4 3 / S E P T E M B R E - O C T O B R E 0 7 / w w w . i g n . f r

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:: édito

Magazine de l’Institut géographique national, 136 bis, rue de Grenelle, 75700Paris 07 SP. Tél. : 01 43 98 80 00

Bimestriel. ISSN : 1624-9305.CPPAP : 0211 B 07727.

Directeur de la publication: François Brun

Directrice de la rédaction: Anne-Catherine Ferrari

Rédacteur en chef : Philippe Truquin,

assisté de Jean-Marc Bornarel

Comité de rédaction: E. Aracheloff, M. Bacchus,

B. Bèzes, A. Bonnaud, C. Cecconi, M. Cotte,

J.-E. David, E. Dormond, F. Gallois, J. Giralt,

P. Guhur, M. Jeannot, P. Laulier, C. Molina, F. Robbiani, S. Talent

Ont participé à ce numéro : T. Clévédé, Ph. Guhur,

G. Hochet, R. Loyant, D. Schelstraete

Conception éditoriale et graphique :

146, rue du Faubourg-Poissonnière, 75010 ParisTél. : 01 53 21 21 00

Couverture : IFN et Florence Carreras/Inra

SEPTEMBRE 2007� Du 24 au 28, GÉOPORTAIL 3D

Lancement de la visualisation 3Ddu Géoportail.

OCTOBRE 2007� DU 6au 31, ALPES 2020CCI de Lyon (Rhône)

Expo « Les nouvelles traversées »,grands chantiers du XXIe siècle.

� Du 4 au 7, FESTIVAL INTERNATIONALDE GÉOGRAPHIESaint-Dié-des-Vosges (Vosges)

« La planète en mal d’énergies ».

� Les 10 et 11, FORUM ESRI « SIG 2007 »Versailles (Yvelines)

Conférence consacrée au SIG.

� Du 10 au 14, SALON DU LIVRE Francfort (Allemagne)

Pour mieux faire connaître nos produits cartographiques.

� Du 12 au 14, COLLOQUE « MONT-PERDU »Parc national des Pyrénées

Débats entre géographes autourd’un site classé par l’Unesco.

� Du 17 au 18, GEOWORLDLa Chesnaie du Roy (Paris XIIe)

Pour utilisateurs et partenaires de l’éditeur de SIG, GeoConcept.

� Du 26 au 28,FÊTE DES TRANSPORTSChamps-Élysées (Paris VIIIe)

Thème du déplacement durable.:: actualités03 Nouveautés, livres, bons plans, informations…

:: grand angle06La forêt française est l’objet de toutes les attentions de

l’ONF et de l’IFN. Grâce à l’IGN, sa couverture cartographiqueleur permet d’en faciliter la gestion et le développement.

:: solutions15 Posez vos questions par téléphone ou par courriel :

l’IGN vous répond.

:: infos géo16 Centimètre par centimètre, les élèves de l’ENSG

ont réalisé le relevé en 3D de la chartreuse du Val-de-Bénédiction à Villeneuve-lès-Avignon.

:: zoom sur…18 En Guyane, l’avenir de l’immense forêt passe

par l’observation via les satellites Spot et Envisat.

:: rencontre22 Hubert Auriol, raide de rallyes.

:: sommaire no

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VOUS SOUHAITEZ VOUSABONNER GRATUITEMENT À

rendez-vous sur

www.ign.fr

IGNMAGAZINE:

Les forêts couvrent aujourd’hui le tiers de notre territoire. La cartographie aide à en formaliser les enjeuxenvironnementaux, sociaux et économiques. L’ONF, chargéde l’entretien des forêts, et l’IFN, qui en dresse l’inventairerégulier, le savent bien. Ils s’appuient sur l’expertisecartographique de l’IGN et alimentent en retour le « Fondvert » des cartes et des bases de données de l’IGN.Lorsque l’on sait qu’un chêne met deux siècles à vieillir, oncomprend qu’une telle collaboration s’inscrive dans la durée,et doive donc suivre le cours d’une cartographie moderne.C’est le sens des partenariats conclus en 2006 entre l’IGN et chacun de ces organismes, dans le cadre de la constitutiondu Référentiel à Grande Échelle. C’est aussi dans cet espritque l’Inventaire forestier s’affichera bientôt sur le Géoportail.L’IGN s’engage aussi aux côtés des acteurs forestiers dans de grandes initiatives environnementales, comme par exemple le suivi des usages du sol en forêt guyanaise,effectué notamment avec l’IFN dans le cadre des accords de Kyoto. Pour que respire mieux la planète.

françois brun, Directeur général de l’IGN

forêt, gestion partagée

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IGN MAGAZINE _ no 43 _ septembre.octobre.07 _ 3

Jeu de cartes marseillais

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Droit de cités

PRESSE

LIVRE

/// « Personnalisez la carte de vos chemins de randonnée préférés à Marseille. Lancé début juin, le concept fait un véritable carton. Pas étonnant, puisque l’IGN a eu la bonne idée de créer un service “carte a la carte” sur Internetpour les amateurs de balades en plein air. En quelques clics, ce nouvel outil vous permet de commander une carte personnalisée sur la zone de votre choix, à l’échelle que voussouhaitez, à partir du fond cartographique au 1 : 25000 de l’IGN. Comme la série Bleue et le TOP 25 de l’Institut, ce support est une cartetopographique destinée essentiellement à la randonnée. Riche de nombreuses informationstouristiques, elle permet de s’affranchir du découpage des séries précitées et offrel’avantage de n’avoir qu’une seule carte centréesur une zone d’intérêt. Chaque exemplaire estunique: à vous de voir si vous conservez le massifde l’Étoile et si vous sacrifiez l’Estaque pourprivilégier Cassis ou encore Aubagne. À vous ausside choisir le titre de la carte ainsi que la photo de la couverture. Vous mettez la carte dans votre panier et payez 17,50 €. Votre commandevous parviendra sous dizaine par voie postale. »c. r., la provence, 1er juillet 2007

/// Il est fascinant d’observer et d’étudier les villes dans le cadre de leur développement et de leur croissance. Dans vingt-cinq ans, 65 %de la population mondiale vivra dans les villes,soit cinq milliards de personnes. Administrer les zones urbaines va devenir un véritable défi,mais l’observation satellitaire, incontournable,permettra de comprendre et de gérer la dynamiquedes processus planétaires environnementaux. Ce livre permet, à partir d’images spatiales de l’ESA (European Space Agency), de saisir les développements de quarante-deux des plusgrandes cités du monde. Pour lier la beauté desimages à une géographie plus que jamais humaine.mégalopoles, artémis, 255 pages i 49 €

contacts presse ign / Emmanuelle Dormond 0143988305 / Bernard Delbey 0143988591 / [email protected]

/// Partez à la découverte des trésors du Nouveau Monde en toute sérénité avec les deux nouvelles cartes que l’IGN vient de réaliser, Amérique du Sud (nord) et Amérique du Sud (sud) !Toutes deux à l’échelle 1 :4000000, comme la carte du Brésil.Elles vous permettront d’y retrouver les routes et autoroutes,l’indication des distances kilométriques ainsi que des informationstouristiques, le tout légendé en huit langues. Du Guatemala au sud du Pérou pour la carte nord, et de Lima à la Terre de Feu(Argentine et Chili) pour la carte sud.cartes touristiques amérique du sud (nord)et amérique du sud (sud) au 1 : 4 000 000, IGN, i 8,40 € chacune.

C’est l’Amérique!

Vins à la carte/// Afin d’accompagner le lancement en 2006 de la collection des cartes des vins de France, l’IGN a sorti une sériede trois posters plastifiés : Vins de France,Vins de Touraine et Vins de Bordeaux. Outrela présentation des régions et sous-régionsde production, avec leurs appellations, ces réalisations présentent de magnifiques

photographies du vignoble français et la cotation des millésimes. Ces posterspermettront ainsi la découverte d’une région associée à celle des vins qui en ont fait la réputation.posters plastifiés vins de france, vins de touraine et vins de bordeaux,ign/benoît france i 16,30 € chacune.

SERVICE

/// Erratum: Un problème technique a malencontreusement supprimé une ligne en bas de p. 12d’IGN Magazine no 42, à savoir: « les données d’un référentiel national. » Veuillez nous en excuser.

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4 _ no 43 _ septembre.octobre.07 _ IGN MAGAZINE

:: actualités

/// Pendant la période estivale, de début juillet à fin août 2007, l’IGN a été le parrain du programme « Ushuaïa Découverte ». Cette sériedocumentaire a été diffusée sur TF1 tous les jeudis et vendredis vers 20 h 30 et déclinée sur la chaîne Ushuaïa TV tous les jours vers 20 h 50. Cette courte émissionde trois minutes a permis de faire découvrir, à chacune de ses diffusions,l’extraordinaire spectacle de la nature sous toutes ses formes et de nous sensibiliserà la préservation des beautés de la planète… Sans oublier, bien évidemment, les peuples et leurs cultures. Grâce à ses 1 800 références de cartes topographiques,mais aussi au GPS routes et promenades Evadeo, l’IGN participe également à la découverte de cette nature belle et insolite et à la prise de conscience de sa fragilité. L’affinité de l’IGN pour « Ushuaïa Découverte » était donc toute naturelleet l’on peut présager que ce parrainage aura satisfait des millions de téléspectateurs,et plus particulièrement les adeptes de sports de plein air et d’évasion.

PARRAINAGE

DE LA TERRE À LA UNE

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/// Pictometry® est un système d’information qui combine l’imagerie aérienneavec un système de pointe permettant une véritable « intelligence visuelle ». Il organise l’information photographique dans une bibliothèque d’images verticales et obliques, ce qui permet d’analyser les détails du terrain et l’environnement tout endonnant accès à une vue d’ensemble de la zone d’étude. Les images sont en couleurset d’une grande netteté. Cela rend la photo-interprétation rigoureuse et rapide, le logiciel offrant des temps de réponse très performants, y compris sur des PC de bureau. On peut visualiser un quartier, une rue, une parcelle, une maison et, à chaque fois, on dispose d’outils permettant, par exemple, de mesurer les distances,les surfaces, les hauteurs… Ces outils autorisent une large gamme d’utilisations, que ce soit pour des missions d’urbanisme, de surveillance ou d’aménagement. Depuis avril 2007, l’IGN est revendeur du produit Pictometry® en France. Pictometry®

est une marque déposée de Pictometry International Corp.

IGN MAGAZINE _ no 43 _ septembre.octobre.07 _ 5www.ign.fr

/// Retenue en septembre 1996 pour une utilisationcartographique du nouveau système géodésique français RGF93, la projection Lambert 93 remplacera les projections Lambert I, II, III et IV associées à l’anciensystème NTF (Lambert 93 est une projection coniqueconforme et sécante). Aujourd’hui, la production en Lambert 93 et l’accompagnement des utilisateurs se préparent. Le décret n° 2006-272 du 3 mars 2006 a en effet créé une nouvelle obligation réglementairerelative à l’usage, jusqu’alors facultatif, du nouveausystème de référence. Dans ce cadre, l’IGN a décidé nonseulement de fournir (ce qui est déjà le cas), mais aussi de produire directement ses données dans le nouveausystème. Pour les utilisateurs, cette production nativeaméliorera notamment la qualité des données. Cette mesuresera mise en œuvre pour l’ensemble des bases de donnéesau plus tard au 3 mars 2009, grâce à une bascule progressivedes différentes chaînes de production en 2008. Pour faciliter la migration des propres données des utilisateurs vers le nouveau système, l’IGN a prévu desmesures d’accompagnement, comme la fourniture d’outilsgratuits de reprojection d’ici à la mi-2008, et des actionsde communication présentant les bénéfices du nouveausystème. Nous y reviendrons dans un prochain numéro.

:: actualités

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Pictometry®, l’« intelligence visuelle »IMAGERIE

Décret Lambert 93GÉODÉSIE

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/// Depuis trois ans, les villages de vacances ValVVForganisent, le 1er août, la journée « Familles en marche », afin de faire goûter aux vacanciers les joies de la randonnée.IGN, partenaire depuis la première édition, était encore une fois présent cet été dans dix villages ValVVF de France, pour accompagner cette découverte. Comment réalise-t-on une carte? Comment lire une carte de randonnée au 1:25000? Comment utiliser le GPS Evadeoen randonnée? Autant de questions – et bien d’autres –auxquelles nos spécialistes ont répondu avec enthousiasme,lors d’une balade organisée autour des villages vacances, de ceux d’Argol (Finistère) et de Prats-de-Mollo-la-Preste(Pyrénées-Orientales) en passant par ceux de Maisod (Jura) ou de Murs (Vaucluse). i + i www.valvvf.fr

PARTENARIAT

IGN et ValVVF en balade

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IGN MAGAZINE _ no 43 _ septembre.octobre.07 _ 7www.ign.frwww.ign.fr

FORÊTS DE FRANCE

La forêt française est la quatrième

d’Europe en superficie,

avec environ 15,5 millions d’hectares, et l’une des plus diversifiées, avec plus de cent trente essences

différentes. De nombreux acteurs participent à sa mise en valeur, sa protection et son suivi,

dont l’Office national des forêts et l’Inventaire forestier national. Lesquels ont signé des partenariats

constructifs et fructueux avec l’IGN, afin de constituer les outils cartographiques indispensables

à une vision d’avenir, un développement maîtrisé et un accueil optimal du public.

L’empire d’essences

::grand angle

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arbre, symbole de vie et de régéné-ration, intermédiaire entre la terre,où il plonge ses racines, et le ciel, verslequel tend sa cime, est l’un des élé-

ments constitutifs de notre imaginaire. La forêt,en raison de sa lumière changeante, de l’obscu-rité et du mystère que nous attribuons à ses pro-fondeurs, de son absence de repères, du silencequi y règne et des animaux qui la peuplent, consti-tue le plus bel espace mythologique, poétique etonirique de notre environnement. Elle est géné-ratrice, tour à tour ou simultanément, d’angoissecomme de sérénité. Enfin, enfoui en nous, nousconservons le souvenir des parias, des ascètes etdes bandits qui y trouvèrent refuge.La forêt est un don sans cesse renouvelé de lanature. L’activité humaine peut lui être néfasteou bénéfique. Paradoxalement, elle prospèreet s’étend dans les pays développés, où elle estgérée, protégée, entretenue et exploitée ration-nellement. Elle est en revanche en proie à desravages dans les parties du monde en voie dedéveloppement, en raison de la nécessité derecherche de nouvelles surfaces cultivables etdu fait que le bois y demeure encore la premièresource d’énergie. En France, par exemple, c’estla découverte de l’usage de la houille qui sauvanos forêts. Elles avaient connu un déclin consi-dérable jusqu’à la seconde partie du XIXe siècle.

28,2 % DU TERRITOIRE MÉTROPOLITAINLa forêt gagne en France, chaque année, unesuperficie considérable. Elle occupe, en 2005,

28,2 % du territoire métropolitain, dont les troisquarts appartiennent au domaine privé, quegèrent les propriétaires eux-mêmes, leurs syn-dicats, les coopératives et les experts forestiersavec l’appui des centres régionaux de la propriétéforestière (CRPF). Ceux-ci veillent à l’applicationdu Code forestier. Chaque forêt privée de plusde 25 ha fait l’objet d’un Plan simple de gestion(PSG) validé par les autorités publiques. L’État, propriétaire des forêts domaniales (1,5 mil-lion d’hectares), en a confié la charge à l’Officenational des forêts (ONF), qui gère égalementles domaines forestiers des collectivités locales,

principalement des communes (2,5 millions d’hec-tares). Au total, l’ONF intervient sur 26 % de laforêt en France.

L’ONF, MISSION SUR LE LONG TERMEAux massifs métropolitains, il faut ajouter les forêtstropicales des DOM, gérées aussi par l’ONF: 40000 haen Guadeloupe, 99000 ha à la Réunion, 15000 haen Martinique et, surtout, 8 millions d’hectares enGuyane(1). Soit un total national proche de 24 millionsd’hectares. Joseph Behaghel, chef du départementde la communication de l’ONF, résume la missionque l’État a confiée à l’établissement: « Avec nos

ADRESSES

> Pour en savoir plus

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i + i www.ign.fr i + i www.ifn.fri + i www.onf.fr i + i www.agriculture.gouv.fri + i www.tempetes.ifn.fr

> Extraction d’arbres dans une peupleraie en Saône-et-Loire (à gauche). Extraction d’arbres de futaie dans une zonede mélange futaie-taillis dans les Hautes-Alpes (à droite).

/// Les forêts absorbent du CO2

et le stockent dans les bois et les sols. Augmenter les surfacesforestières et utiliser le boiscomme éco-matériau permet de séquestrer le carbone del’atmosphère et de créer des « puits de carbone », ce qui compense une partie des émissions. À la base de cephénomène, la photosynthèse,réaction biochimique qui

transforme des molécules d’eauet de gaz carbonique (CO2) en molécules d’oxygène (O2) et de matières organiques, grâce à l’énergie lumineuse. Les écosystèmes forestiersabritent 80 % du carbone de la végétation terrestre et 40 %du carbone des sols. La fonctiondes « puits de carbone » est de contrer l’augmentation de CO2 atmosphérique.

L’

les « puits de carbone » pour que respire la planète

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EN CHIFFRES

IGN MAGAZINE _ no 43 _ septembre.octobre.07 _ 9www.ign.fr

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fonction de critères toujours guidés par le futur.Dans une chênaie de soixante-dix ans, il choisitceux qui ont la plus belle géométrie, et c’est àleur bénéfice que l’on enlève les autres. Quand ilen restera cent à cent vingt à l’hectare, et qu’ilsauront deux cents à deux cent cinquante ans, onles récoltera en deux ou trois fois en dix ans pourassurer la régénération. Tous les pays européensse limitent à un niveau de récolte inférieur à lacroissance naturelle. »

LA SÉLECTION DES ESPÈCES« Nous privilégions la croissance naturelle, etla nature fait très bien son travail, poursuitJoseph Behaghel. Si cela ne fonctionne pas,nous plantons, surtout là où nous estimons quetelle espèce est mieux adaptée. La probléma-tique du changement climatique nous conduità réfléchir encore plus qu’auparavant au choixdes essences. Si la température augmente, descatastrophes vont se produire d’ici à trenteans. C’est pourquoi nous tentons de sélection-ner les espèces les plus résistantes, en parti-culier à une éventuelle pénurie d’eau. »Afin de matérialiser les données de ses diversesmissions, l’ONF a signé plusieurs conventionsde partenariat avec l’IGN, la première datantde 1992, la dernière s’étendant à l’horizon2009. Il faut distinguer deux catégories deconvention. La première, signée avec le

partenaires de l’économie forestière, qu’ils appar-tiennent au monde associatif ou scientifique, nouspréparons la forêt et les espaces naturels de demain.Dès que l’on parle sylviculture, on pense sur le longterme. Un chêne n’atteint sa pleine maturité qu’aubout de deux siècles et demi. Notre préoccupa-tion primordiale consiste à mettre en place unegestion durable. Nous devons assumer en mêmetemps l’efficacité économique, la performanceenvironnementale et la responsabilité sociale quinous incombe, en particulier l’accueil du public.C’est le travail de synthèse du forestier. La com-binaison de ces trois objectifs repose sur les grandsprincipes du développement durable. »Toutes les forêts de la région parisienne (Com-piègne, Rambouillet, Fontainebleau, Sénart…) sontd’anciennes chasses du domaine royal : elles relè-vent donc de l’ONF. Il en va de même des forêts destations de sports d’hiver, qui datent souvent de lafin du XIXe siècle lorsqu’il a fallu reboiser les pentespour lutter contre l’érosion. L’ONF a aussi la res-ponsabilité du cordon de protection du littoral aqui-tain. Planté vers 1850 pour stabiliser les dunes, ilcouvre 100000 ha, ce qui ne représente que 10 %de la forêt landaise, majoritairement privée. En métropole, les feuillus représentent 70 % despeuplements. Les forêts domaniales contiennent laplus forte proportion de chênes, car seul le domainepublic est en mesure de gérer le très long terme,explique Joseph Behaghel: « Tous les arbres, à unmoment ou un autre, sont destinés à mourir. C’estle forestier qui décide de la date de leur mort, en

> La forêt française(source IFN, chiffres campagne 2005)

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> Outre la nécessaire gestion qu’elle requiert, la forêt se prête à toutes les rêveries, porteuses de craintes aussi bien qued’histoires extraordinaires, comme ici en Bretagne dans la mythique forêt de Brocéliande à Paimpont (Ille-et-Vilaine).

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> Carte des coupes rases entre 2004 et 2005 dans le département de la Haute-Vienne par télédétection satellitaire (imagerie Spot).1) Lire la rubrique « Zoom sur », en pages 18-21.

www.ign.fr

> Part des principales essences forestières dans le volume sur pied.

• Depuis le début du XIXe siècle (1825),la forêt française métropolitaine a presquedoublé de superficie. Elle couvre aujourd’hui15,5 millions d’hectares, dont 14,8 de forêtsde production.

• Elle appartient à des propriétaires privés (74 %), des collectivités locales (16 %) et à l’État (10 %).

• Plus de 130 essences y ont été recensées.

• Elle compte un volume de bois sur pied de 2,37 milliards de mètres cubes.

• Elle produit 103 millions de mètres cubespar an, soit 7,1 m3/ha/an.

• Les feuillus représentent 55 % de cette production.

• La production est supérieure à son exploitation.

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10 _ no 43 _ septembre.octobre.07 _ IGN MAGAZINE

:: grand angle

à l’accueil des usagers et à l’application du codeforestier. Promeneurs, mycologues, cavaliers,vététistes, et – plus difficiles à assimiler – pilotes dequads, de motos de cross ou de 4x4, l’éventail desamateurs des routes et des sentiers ombreux estvaste, et leur cohabitation parfois houleuse. Sansparler des polémiques que soulève la chasse, qu’ellesoit à tir ou à courre. Sur cette tradition ancestrale, Joseph Behaghel estformel : les chasseurs sont indispensables au bonéquilibre des forêts. « La chasse est une nécessité!À partir du moment où il n’existe plus de prédateursnaturels, il faut bien réguler la population de cervidés,cochons sauvages, chamois, mouflons… Au siècledernier, le nombre des cervidés a quadruplé. Dansle cadre du développement durable, notre objectifincontournable est l’équilibre cynégétique entreles animaux sauvages et la forêt. Les jeunes poussescroissent lentement et sont sensibles à la dent duchevreuil ou du cerf pendant quinze ans. »Afin de conserver un équilibre et une bonne ententeentre les diverses catégories d’usagers, l’ONF estparfois contraint de délimiter des secteurs réser-vés à telle ou telle activité, voire à en interdire cer-taines. « Notre objectif est d’inculquer le “respectde l’autre”, indispensable à une cohabitation har-monieuse. Nous sommes en liaison avec les fédé-rations des conservatoires d’espaces naturels, lesparcs et l’ensemble du monde associatif voué àla protection de la nature. Nous consultons lesexperts. Nous intervenons, par exemple, au béné-fice d’une collectivité locale qui désire aménager

> Photos aériennes du bois de Vincennes, prises avant (à gauche) et après la tempête de 1999. Elles sontreprésentatives de l’étendue du traumatisme subi par l’ensemble des forêts du nord de la France.

/// Les forêts recèlent surprises et trésors,en particuliers des arbres qui sont de véritables « monuments historiques ». Ils sont aujourd’hui environ trois cents,comme le « chêne-chapelle » d’Allouville-Bellefosse (Seine-Maritime) ou l’oliviermillénaire de Roquebrune-Cap-Martin(Alpes-Maritimes). Leur sélection dépend de critères dendrologiques (âge et dimensions), mais aussi esthétiquesou culturels (valeur historique, religieuse,légendaire ou ethnographique). Ils figurent dans les légendes ONF des cartes forestières au 1 : 25000.i + i www.arbres.org

troncs pas communsdes arbres remarquables

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ministère de l’Agriculture, fournit à l’ONFles éléments nécessaires à son travail, princi-palement la BD ORTHO® et la BD TOPO®. Cesoutils lui permettent de gérer et de stockertoutes les informations constitutives de fonds,sur lesquels vont reposer des bases de don-nées dynamiques et spécifiques à la gestionforestière, en particulier une cartographie thé-matique par couches (peuplements, essences,niveaux de régénération…).

FORÊTS À LA CARTEL’ONF utilise également les SCAN 25®, que l’onretrouve en forêt sur ses panneaux pédagogiques,et envisage l’acquisition de la BD PARCELLAIRE®,qui l’aidera à délimiter le privé du public en bor-dure des massifs. Les forestiers sont tout parti-culièrement intéressés par le canal infrarougede l’orthophoto, grâce auquel ils peuvent étu-dier l’activité chlorophyllienne et distinguer lesessences, en particulier les résineux des feuillus.Le second contrat, signé avec la direction Maî-trise d’ouvrage déléguée du service public del’IGN (Mod SP), concerne les TOP 25® grand public,ou « cartes forestières », sur lesquels les infor-mations fournies par l’ONF complètent celles dela carte de base de l’IGN. Ces cartes portent leslogos des deux établissements. À la différence de la forêt privée, qui n’est passystématiquement ouverte au public saufautorisation du propriétaire, la forêt domanialeest accessible à tous. Les agents de l’ONF veillent

> Hêtres faux de Saint-Basle, à Verzy (Marne).

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> La France forestière, carte de l’IFN montrant la répartition de la forêt sur le territoire français. Surtout présentedans l’Est et les zones montagneuses, elle l’est aussi dans de grands bassins, comme le Bassin aquitain.

www.ign.fr

> Les techniques de gestion sylvicole connaissentde constants progrès, permettant la meilleurepréservation possible des écosystèmes forestiers.

> Cerf et biche en forêt de Rambervillers (Vosges).

un accueil et des itinéraires spécifiques aux per-sonnes handicapées. Nous tentons de mettre enplace des activités de “loisirs nature” à traversce que nous appelons des “circuits de retrou-vance”, qui sont des itinéraires accompagnés deplusieurs jours, de gîte en gîte… »

DÉCEMBRE 1999 : LE SOMBRE HIVERL’efficacité économique est l’un des piliers du déve-loppement durable. Il est légitime de tirer profitde cette richesse que nous ont léguée nos ancêtres.Chaque année, l’ONF récolte environ 7 millions demètres cubes de bois dans les forêts domanialeset à peu près autant dans les massifs communaux.C’est de cette exploitation que l’Office tire plus dela moitié de ses ressources, qui sont intégralementréinvesties dans la gestion du domaine. Mais lesdeux tempêtes de décembre 1999 ont non seule-ment ravagé des massifs entiers, mais aussi consi-dérablement perturbé les budgets.« Le traumatisme fut énorme. L’impact a été lemême sur tous les types de forêts. Aucun peu-plement ne peut résister à des vents de 180 km/h.Sur la forêt domaniale seule, nous avons perdutrois ans et demi de récolte. Pour la reconsti-tuer, l’État a dû allouer 500 millions d’euros surdix ans. En ce qui concerne la forêt privée, il afallu doubler la mise. » En effet, après ces tem-pêtes, l’accumulation de bois morts, de chablis(arbres couchés) et de volis (arbres explosés) futtelle que les cours se sont effondrés et n’ont com-mencé à remonter que vers la fin de 2005.

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L’IFN, UNE MISSION D’OBSERVATIONL’Inventaire forestier national (IFN) joua égale-ment un rôle clé au lendemain des tempêtes.Marianne Duprez, ingénieur forestier, respon-sable de l’information géographique de l’IFN, seremémore cette mission: « Le ministère de l’Agri-culture nous a confié la charge de faire un bilande cet événement d’envergure exceptionnelle(45 départements). Un long travail de réalisa-tion de cartes d’intensité des dégâts a permisd’estimer les volumes et la nature des bois affec-tés. Le ministère a alloué un important budgetpour financer ces opérations inédites en périodeshivernales et pour diffuser les résultats. Nousen avons profité pour réaliser un virage numé-rique dans notre façon de faire les cartes: ortho-photographies, SCAN 25® IGN et logiciel de sai-sie… Les partenariats qui se nouent aujourd’huisont les fruits de ces évolutions. » Les photo-graphies sont venues s’ajouter à la photothèqueIFN riche de 700000 clichés, témoins de l’évo-lution de la forêt entre 1960 et 2004.Jean-Marc Frémont, directeur de la valorisationà l’IFN, trace les grandes lignes de la mission del’établissement : « La mission initiale, définieen 1958, est de conduire un inventaire perma-nent des ressources sur l’ensemble de la sur-face forestière, quel que soit le statut, publicou privé, de la propriété. La mise en place desprogrammes nationaux ou internationaux d’ob-servation et de surveillance des écosystèmespermet de fournir aux autorités chargées

EN CHIFFRES

ces ressources sont intégralementréaffectées à la gestion forestière. l’onf commercialise 14 millions de mètrescubes de bois par an, soit un tiers de la récoltefrançaise. la récolte est composée à 35 % de résineux et à 65 % de feuillus.Son usage est réparti entre:• les produits finis tels l’ameublement, les palettes… (20 %);• la construction et le bâtiment (30 %);• le bois de chauffage (30 %);• la pâte à papier (20 %).

> Ressources etfinancement de l’ONF

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des forêts les éléments nécessaires à ladéfinition, la mise en œuvre et l’orientation dela politique nationale en ce domaine et plusgénéralement à tout public désireux de mieuxconnaître les milieux forestiers. » En pratique,« nos ateliers de photo-interprétation obser-vent et interprètent annuellement environ55 000 points du territoire, selon une grillesystématique à maille carrée. Un échantillonreprésentatif des superficies naturelles et boi-sées est constitué, soit environ 7000 pointsde forêt, 1000 points de peupleraies, 1500 pointsen landes, haies, etc. sur lesquels nos équipesd’opérateurs mettent en œuvre des protocolesprécis d’observation et de mesure.Au-delà des mesures des arbres, d’autres obser-vations de type environnemental ont enrichiles protocoles employés : détermination deshumus et des sols, description d’une fosse pédo-logique, détermination de la pente, relevé flo-ristique, etc. Environ deux cents mesures etobservations sont réalisées sur un point. Lanumérisation étant désormais complète, cettephase de terrain abonde directement des basesde données thématiques très précieuses, tantpour les études en aval, menées souvent en par-tenariat avec la recherche forestière, que pourla filière forêt-bois dans son ensemble. Ces don-nées permettent notamment d’évaluer rapide-ment l’impact de faits majeurs au niveau natio-nal: tempête, incendie, sécheresse… »

UN PARTENARIAT TROIS FOIS GAGNANTDeux conventions de partenariat ont été signéesen 2006 entre IFN et IGN. La première, en juin,est une convention de coproduction de laBD ORTHO®. La seconde, en novembre, a trait

� 1291 : le roi Philippe IV le Bel crée l’administration des Eauxet Forêts. � 1661-1669 : Colbertentreprend une grande réformedes Forêts royales.� 1800 : à la veille du XIXe siècle,la déforestation françaiseatteint son point maximal.

la france et ses forêtshuit siècles de gestion attentive

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à la couche « végétation » de la BD TOPO®. Defait, ces deux accords sont complémentaireset vont contribuer à l’enrichissement du Réfé-rentiel à grande échelle (RGE). Ils reposent surun partage efficace et raisonné des tâchesentre les deux instituts.Marianne Duprez tient à le souligner : « Nousmenons des missions concrètes et bien défi-nies. Nous sommes complémentaires. Cette col-laboration et cette mise en commun de com-pétences est logique: l’IGN est le spécialiste dela cartographie et de la photogrammétrie, tan-dis que nous sommes axés sur l’interprétationde la végétation. La force de l’IGN, c’est sa pré-

cision, la nôtre, c’est la thématique. Certes, noscycles de production ne correspondaient pas néces-sairement, mais ils sont en voie de convergenceet de synergie. Nous avons décidé de comparti-menter la réalisation de la couche végétation parsecteur de spécialité: la cartographie des zonesurbaines est réalisée par l’IGN, tandis que l’IFNréalise les zones rurales. Les deux organismesbrassent ainsi leurs compétences et leurs missionsen se partageant la distribution des zones arbo-rées en forêts, vergers et haies. Il s’agit donc d’unpartenariat trois fois gagnant : pour nous, pourl’IGN et pour le public et l’État puisque nos moyensse retrouvent mutualisés. » �

> La forêt française est l’une des plus diverses d’Europe, avec plus de cent trente essences recensées.

• aux 16es journées de la recherche ign, en mars2007, a été présentée une étude sur la généralisationet l’intégration pour la construction d’un « Fondsvert » commun IFN-IGN. Réalisée au Cogit, elle a porté sur trois zones tests représentatives de trois types de paysages forestiers.

> IFN et IGN sur « Fonds vert »

PROSPECTIVE

� 1827 : publication du Code forestier.� 1850-1900 : reboisement à grande échelle. � 1958 : l’ordonnance 58-880décrète la nécessité d’un inventaire permanent des ressources forestières à l’échelle nationale.

� 1960-1970 : le service de l’Inventaire forestiernational (IFN) se met en place. � 1966 : création de l’Officenational des forêts (ONF). � 1998 : l’IFN dispose d’une couverture cartographiquenumérique de l’ensemble du territoire national.

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cartographie, mais sur des espaces continus. Lapremière étape de la cartographie consiste à éta-blir cette distinction sur image infrarouge seg-mentée. Cette opération est effectuée, soit par les« travailleurs à domicile » de l’IGN, soit par les ser-vices de l’IFN, à partir d’un logiciel développé parle laboratoire de recherche Matis de l’IGN. Cet outil,dénommé Seve (Système d’extraction de la végé-tation), intervient après une première segmenta-tion réalisée sur SPY (Segmentation pyramidale).« Il s’agit d’un algorithme qui permet d’identi-fier les zones de rupture majeures dans lecontraste et la texture, afin de cerner les zoneshomogènes, explique Marianne Duprez. Une foisqu’elles sont délimitées semi-automatiquement,un traitement supplémentaire permet de gagnerun niveau de synthèse, en isolant tout ce quireprésente les haies et les zones de moins

L’IFN ET L’IGN EN CHAÎNE

n pratique, IFN et IGN collaborent au traversde processus complexes et imbriqués, maiscomplémentaires et efficaces.

COMME DES POUPÉES RUSSES…Marianne Duprez définit la hiérarchie de cette démarche:« Les processus techniques, de la constitution dela couche végétation de la BD TOPO® à la carteforestière de l’IFN, s’emboîtent comme des pou-pées russes. Ils apportent une vision de l’espace,qui vient compléter le volet statistique de l’inven-taire et le servir ». Cet inventaire commence parl’analyse des photos aériennes, qui servent en pre-mier lieu sur un ensemble de points échantillons. Cin-quante-cinq mille points sont classés selon l’occupa-tion locale du sol (forêt fermée ou ouverte, landes…)par interprétation. Les mêmes définitions de l’occu-pation du sol sont appliquées lors des opérations de

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> La validation sur le terrain : une étapeindispensable pour une carte forestière de qualité.

> Réalisation de la couche « végétation » et de lacarte forestière par les photo-interprètes de l’IFN à partir de photographies numériques infrarouge et d’une segmentation automatique multi-échelle.

> Visualisation à Apt (Vaucluse) de la segmentation sur photographie aérienne en couleurs naturelles, qui sertà synthétiser les différents types de végétation.

le code forestier (et les directives nationales)s’applique à l’ensemble des forêts françaises. Il permet d’assurer la pérennité du patrimoineforestier français et de conserver ses potentialitéspour les générations futures. Il assure:• la préservation de la diversité et de la qualité

des habitats, des espèces et des paysages ;• le maintien de l’intégrité foncière ;• la récolte du bois ;• l’accueil du public ;• la protection des sols et des ressources en eau.

> Le code forestier

DÉCRYPTAGE

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d’un demi-hectare, seuil de définition d’uneforêt. Il reste les zones strictement boisées, vec-torisées et simplifiées, que l’IFN détaille au coursde la seconde étape de sa cartographie en peu-plements forestiers et vergers, complétant ainsipar un autre produit compatible, la couche végé-tation de la BD TOPO®. Cette seconde étape s’ap-pelle l’enrichissement. »La géométrie des contours de zones arborées abesoin d’être simplifiée en abandonnant l’héri-tage de la segmentation initiale pour que lescouches d’information produites concordent avecles besoins et les possibilités d’absorption des logi-ciels SIG. Enfin, l’IGN vectorise l’ensemble des élé-ments pour les inclure aux normes de la BD TOPO®.L’IGN n’est en mesure d’effectuer que la segmen-tation de base, autrement dit les surfaces homo-gènes (monothème). La segmentation par essences(multithème) demeure la spécialité des photo-

> Couche « végétation » conforme.

> Généralisation (environ 50 ares).

> Enrichissement thématique.

> Une forêt du Morbihan, un département dont 15 % de la surface est occupée par des espaces boisés.

interprètes de l’IFN, qui savent distinguer, non seu-lement les feuillus des résineux, mais aussi les diversesessences en présence. Ces opérations ne sont pos-sibles qu’à travers la couche infrarouge de laBD ORTHO®, qui est leur outil de base et l’objet d’uneautre coproduction IGN-IFN. Il ne faut pas oublier, parailleurs, que la cartographie comprend de nombreuxdéplacements sur le terrain afin d’éliminer les doutesnotés lors du travail de bureau.Jean-Marc Frémont conclut : « Progressivement,l’IFN est devenu prescripteur de développementde logiciels thématiques internes à l’IGN, et l’Ins-titut nous les confie de manière que nous demeu-rions autonomes et que nous puissions agir entotale complémentarité. Au cours de fréquentesréunions, nous clarifions des points précis etnous définissons en commun toutes les annexestechniques, de sorte que ce partenariat fonc-tionne de façon optimale. » �

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/// Sorties en juin 2007,« Balades en forêt » sont les premières cartes touristiquesdes sentiers forestiers d’Ile-de-France. Cinq sont disponibles,au prix conseillé de 8 euros:Compiègne, Fontainebleau,Montmorency, Rambouillet et Saint-Germain. Illustrées

de photos et agrémentées deboucles, elles permettent de découvrir, à pied ou à vélo,ces forêts franciliennes. Grâce à l’ONF, chacune comporte des indications historiques,forestières, environnementaleset éco-citoyennes sur chaquemassif concerné.

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Mélange de futaie de feuillus et de taillis

Futaie de conifères

Mélange de futaie de conifères et de taillis

Autre

> Le cas du Morbihan

ENRICHISSEMENT

Futaie de feuillus

l’appel de la forêt l’onf et l'ign ont lancé des cartes touristiques

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:: solutions

FRANCE

• Sur le site internet de l’IGN : www.ign.fr

Des professionnels apportent des réponses claires et détaillées qui, pour certaines, feront l’objet d’une publication dans IGN Magazine.

POSEZ VOS QUESTIONS

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• Je suis frontalier, amené à me déplacer souvent horsde nos frontières. Y aura-t-ilune cartographie européenneembarquée dans Evadeo?

Depuis août, la cartographie routière Europe Evadeoest disponible en téléchargement sur le sitewww.evadeo.fr. Il s’agit de la base de données EuropeNAVTEQ® la plus récente. Elle vous permettra de naviguer dans vingt et unpays d’Europe occidentale,sur plus de 3,5 millions de kilomètres carrés, et parmi plus de 800000 POI (points d’intérêt, tels stations-service, parkings, restaurants, musées…).Pour tous ces pays, la cartographie est disponiblejusqu’au niveau plan de ville. Vous pouvez désormaisenvisager sereinement, par exemple, un voyageParis-Naples en voiture, et vous balader sans vousperdre dans les ruelles napolitaines. Mais alors,attention aux ladri : votre Evadeo fera des envieux !

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• J’ai appris que le GPSEvadeo permet des recherchespar nom de lieu. Est-il possible d’être guidédirectement vers un lieu-dit?

En navigation routière comme lors d’une balade, vous pouvez faire appel à la fonction « recherche par noms de lieux » sur votre Evadeo. Cette fonctionnalité repose sur la fameuse BD NYME®, la base de données toponymique de l’IGN, qui contient et même référence près de 1 700 000 noms de lieu sur l’ensembledu territoire français métropolitain. Des hameaux aux lieux-dits, des moulins aux chapelles, des lacs aux calanques, en passantpar les dolmens, grottes, ruisseaux…, vous serez à même de trouver dans votre Evadeo tous les noms de lieu qui apparaissent sur l’ensembledes cartes topographiques IGN au 1 : 25 000.Vous pouvez ainsi, par exemple depuis Paris, vous laisser guider en voiture jusqu’au hameau du Casse-Cou (situé sur la commune du Bourgneuf-la-Forêt, dans la Mayenne) ou jusqu’aux grottes de Lascaux (Corrèze), sans aucun problème. Et, en balade dans les Corbières, vous faire montrer le chemin pour rejoindre la tour des Géographes (sommet situé sur la commune de Tuchan, dans l’Aude). On trouve tout avec Evadeo !

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:: infos géo

réée au XIVe siècle par Innocent VI,cinquième pape d'Avignon,

la chartreuse du Val-de-Bénédiction fut ven-due en lots à la Révolution puis rachetée parl’État par morceaux à partir de 1970. Dépen-dant de la direction régionale des affaires cul-turelles, elle est ouverte au public et hébergele Centre national des écritures du spectacle,qui offre des résidences et des laboratoiresà des artistes pour réaliser éditions et spec-tacles. À partir de l’année 2000, des pro-grammes de recherche ont été lancés par lesMonuments historiques.Depuis 2005, l’École nationale des sciencesgéographiques (ENSG) y réalise des relevéssystématiques en 3D pour la recherche archéo-logique et la documentation du site. Elle ydéveloppe aussi un système d'informationgéographique (SIG) associé à un outil 3D simpledestiné aux différents chercheurs.À ce jour, quatre campagnes de trois semainesont été menées : trois par des élèves géo-mètres de deuxième année et une par lesélèves du mastère Photogrammétrie, Posi-tionnement et Mesures de Déformation accom-pagnés de quatre Yéménites venus se formeren vue de relever leur propre patrimoine.Pour les relevés, on associe la topométrie,la lasergrammétrie et la photogrammétrieterrestre et aérienne. D’abord, la topométriefournit les points d’appui. En 2005, une cin-quantaine de repères permanents ont été répar-tis sur le site et déterminés par GPS et topo-métrie pour assurer la cohérence géométrique.Lors de chaque campagne, de nouveaux pointssont créés: repères, cibles, sphères et détails

naturels permettent de caler les volumes enre-gistrés par les scanners et les images servantà draper ces volumes. Une base documentairesur ces points est en cours d’installation sur lesite Internet de la chartreuse.Ensuite, la lasergrammétrie enregistre lesformes. Pour les scientifiques qui ont besoinde voir tous les détails des structures en 3D,le scanner laser mesure des points tous lescentimètres à une vitesse de 4 000 pointspar seconde en générant des nuages (commedes photos noir et blanc en 3D). Les nom-breuses stations nécessaires pour enregis-trer le site sont recalées entre elles grâceaux points d’appui topométriques. Enfin, laphotogrammétrie fournit les textures. La densité des points laser reste en effet tropfaible pour l’étude des matériaux, fresques…,et il manque la couleur. La photogrammétriepermet de draper les nuages de points avecdes images ou de réaliser directement desmodèles 3D traditionnels.Fin 2007, les trois quarts du site seront enre-gistrés. L’un des enjeux est de reconstituer en3D l’histoire du site pour le public: « Au débutétait un rocher, sur lequel fut construit unpalais. Son propriétaire, Étienne Aubert, devintpape et en fit don d’une partie pour bâtir unechartreuse: douze cellules autour d’un cloître.À sa mort, le reste du palais fut incendié etremplacé par un deuxième cloître. AuXVIIIe siècle… À la Révolution… Aujourd’hui…Demain… » Cela pourra, nous l’espérons, êtreécrit et visualisé grâce à notre travail… �

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DONNÉES LASER

> Travail de reconstitution du cloître Saint-Jean à partir des données laser brutes.

Trois dates clés• 1358 : l'église est consacrée le 19 août, après cinq ans

de travaux pour transformer le palais du cardinal Aubert en monastère de l'ordre des Chartreux.

• 1649 : apogée de la chartreuse, alors la plus riche de France.

• 1794 : le 19 juillet (1er thermidor an II), vente par adjudication de la chartreuse, divisée en dix-sept lots.

HISTORIQUE

RELEVÉSBIEN ASSURÉSÀ Villeneuve-lès-Avignon (Gard), l’ENSG relève en 3D la chartreuse

du Val-de-Bénédiction, centimètre par centimètre.

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PILOTAGE

> Pilotage du scanner laser à partir d’un toit par l’un des élèves participants.

PHOTO AÉRIENNE

> Vue aérienne à axe vertical et de résolution pixellaire de 7 cm de la chartreuse, réalisée par les élèves et la société BCI Navigation.

ARCHITECTURE

> Portail de la chartreuse .

SITE D’ÉTUDE

> Vue d’ensemble sur la chartreuse, témoin des époques qui, depuis sa construction par Innocent VI,ont marqué sa transformation et que les relevés permettront de mieux comprendre.

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COUPE DE DÉTAIL

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> Coupe faisant apparaître le kiosque, le puitsmédiéval et un bâtiment du cloître Saint-Jean.

TOPOMÉTRIE

> Prise de mesure topométrique dans les sous-solsde la chartreuse.

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La Guyane, région et département

français d’outre-mer, est un haut lieu

de la technologie spatiale. Depuis que la France a signé le protocole de Kyoto, elle est aussi en passe

de devenir un laboratoire naturel consacré à l’écologie et à la protection de la biodiversité.

:: zoom sur…

En quête d’espace

application par la France du proto-cole de Kyoto suppose que le paysproduise des statistiques sur les chan-gements d’affectation des terres sur

l’ensemble de son territoire, y compris les dépar-tements d’outre-mer. La Guyane française, quicompte plus de 80 000 km2 de forêt tropicalehumide, soit près de 96 % de son territoire, repré-sente un enjeu tout particulier. Or ce départe-ment n’est pas inclus dans le champ de l’Inven-taire forestier national (IFN) et n’a été que trèsrécemment – et partiellement – couvert par l’en-quête du ministère de l’Agriculture et de la Pêchesur l’utilisation du territoire.

les exigences du protocole de kyotoÀ ce sujet, Jean-Marc Frémont, directeur de lavalorisation à l’IFN, apporte quelques précisions :

« Nous travaillons effectivement avec l’IGN etl’IRD sur la forêt guyanaise, alors que notre mis-sion s’arrête théoriquement aux limites du terri-toire métropolitain. Pour autant, nous avonsrécemment répondu à des appels d’offres éma-nant de collectivités territoriales comme le conseilrégional de la Martinique ou Mayotte. Pour cequi concerne la Guyane, la France est tenue derépondre aux exigences de sa signature du pro-tocole de Kyoto. La forêt guyanaise s’ajoutantaux 15,5 millions d’hectares de la forêt métro-politaine, nous avons subitement vu notre domained’intervention croître de moitié. En effet, nousavons dû apporter dans des délais très brefs uneréponse, au demi-hectare près, sur l’usage et lechangement d’usage des sols entre 1990 et 2006,sur une superficie de 8 millions d’hectares. L’ob-jectif étant d’évaluer les surfaces déforestées,

issues soit des brûlis des cultures itinérantes despopulations autochtones, soit des sites d’orpail-lage, le cours de l’or étant en hausse constante.Comme il n’était pas possible de mettre en œuvrenos techniques classiques d’inventaire par obser-vations et mesures, nous avons monté un par-tenariat avec l’IGN, l’IRD et les services locauxde l’ONF. Nous avons également bénéficié del’aide du programme SEAS Guyane pour l’acqui-sition d’une couverture exhaustive d’imagesSpot du territoire, sur laquelle s’appuie l’en-semble du travail… »

l’affectation des terres de guyaneLa déforestation en Guyane est relativementmodeste lorsqu’on la compare à la situation del’ensemble du bassin amazonien. Les principalescauses en sont les activités liées à l’agriculture,

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:: zoom sur…

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envisagées, et les flux entre les différents typesd’affectation des terres, notamment entre la forêtet les autres types, ont pu être calculés.

un partenariat pluridisciplinaire Trois organismes publics, l’IRD, l’IFN et l’IGN, met-tent leurs moyens en commun pour mieux connaîtrece territoire vert par l’utilisation des images satel-litaires Spot. C’est ainsi qu’une sélection de174 images multispectrales (cent vingt-sept scènesSpot 2 et Spot 4 à 20 mètres, quarante-sept scènesSpot 5 à 10 mètres, toutes acquises en 2006), ontété traitées en partenariat, en s’appuyant sur lagéométrie des données IGN existantes et des pointsprébalisés, ainsi que sur le modèle numériqued’élévation SRTM (Shuttle Radar Topographic Mis-sion), réalisé par la navette spatiale américaineEndeavour en février 2000.Grâce à la technique de triangulation spatialeemployée, les images orthorectifiées en projec-tion UTM (universal transverse Mercator, soitMercator transverse universelle) ont une préci-sion de localisation décamétrique. Elles sont maintenant exploitées avec un doubleobjectif : imagerie support pour les mesures rela-tives au protocole de Kyoto pour l’IFN et l’IRD, ima-gerie pour compléter la cartographie de la

> La forêt guyanaise• 8,2 millions d’hectares, soit près

de 96 % de la superficie du département.

• 20 à 25 % de la forêt primaire guyanaise ont été détruits durant les trente dernières années.

• 400 000 espèces animales et végétales (dont plus de 1 300 arbres) y ont été recensées.

• 675 000 hectares de forêt aménagée.

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à l’extension de l’urbanisation et à la pratiquelégale ou illégale de l’orpaillage. L’IFN a étéchargé par le ministère de l’Agriculture demettre en œuvre un suivi de l’affectation desterres en Guyane dans le cadre du protocolede Kyoto : soit entre 1990, année de référence,et 2006, année pour laquelle un inventairevolontaire des émissions de gaz à effet deserre sera dressé. L’installation, en février2006, de la station de réception Spot àCayenne dans le cadre du programme SEAS,a rendu possible la réalisation de ce suivi parimagerie spatiale, en multipliant les acquisi-tions d’images sur le territoire.

les relevés satellitairesL’IFN a défini un schéma d’échantillonnage deplus de 16000 points répartis selon trois zonesdélimitées, avec l’appui technique de la direc-tion régionale Guyane de l’Office national desforêts (ONF). L’affectation des terres en 2006et 1990 de chacun de ces points a ensuite étédéterminée par analyse visuelle des imagesSpot de 2006 et d’une mosaïque d’images Land-sat proches de l’année 1990. Des statistiquessur l’affectation des terres ont, de cette façon,pu être établies pour chacune des deux dates

EN CHIFFRES

> Le satellite Spot 5 (vue d’artiste).

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Guyane pour l’IGN. Une première mosaïqued’images Spot « dénuagée » est en cours de pro-duction, toujours en partenariat, sur la base d’unassemblage des quarante-trois meilleures imagesquant à la nébulosité. Les autres images vontêtre utilisées pour boucher les nuages résiduels.Pendant ces opérations a été réalisé un trans-fert de technologie de la chaîne de traitementd’images spatiales GeoView®, développée parl’IGN, vers l’IRD. Ce logiciel est maintenant ins-tallé, notamment à l’IRD à Cayenne en aval dela station de réception, ainsi qu’à l’unité Espacede l’IRD à Montpellier.

la cartographie de la guyane L’installation de la station de réception Spot surle site de Cayenne va donner également à l’IGN

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> Ci-dessus : mosaïque provisoire d’images Spot de 2006. En fond, le MNE SRTM. Sur la bande côtière,les BD CARTO® et BD ORTHO® existantes. l’occasion unique de compléter la cartographie de

cette région, qui en a bien besoin. Actuellement,elle se limite à la bande côtière et à une partie desrives des fleuves Maroni et Oyapock. Pour cela,l’IGN exploitera des images de résolution 2,5 mètresou 5 mètres couleur, qui sont en cours d’acquisi-tion. De la base de données vecteur qui en seraétablie, une cartographie à la fois civile et militaireau 1: 100000 sera dérivée sur l’ensemble du dépar-tement. Cela permettra, en outre, de répondre auxbesoins de la Défense française.En attendant, la première mosaïque d’images Spotmultispectrales (à 20 mètres dans sa premièreversion) pourra être mise en ligne sur le Géopor-tail dès sa finalisation. Elle sera ensuite mise à jouret sa résolution affinée au fur et à mesure desnouvelles acquisitions Spot 5. �

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LE SALUT VIENT DU CIEL©

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nauguré le 7 février 2006, le programmeSurveillance de l’environnement assistéepar satellite (SEAS) pour la recherche et l’in-

novation en Guyane est une plate-forme technolo-gique d’acquisition et de traitement de donnéessatellitaires multisources, exploitant les informa-tions des satellites européens d’observation de laTerre Spot, de la société Spot Image, et Envisat, del’Agence spatiale européenne (ESA). La vocation dece programme, unique en Europe et en Amériquedu Sud, est de mettre la télédétection spatiale auservice du développement durable en Amazonie.

le développement durable pour objectifEn effet, l’usage de tels éléments à haute réso-lution optique (2,5 mètres pour Spot 5) et radar(Envisat) permet une très grande variété d’ap-plications (cartographie, études environnemen-tales, aménagement, etc.). Dès lors, le SEASGuyane se veut une source de données perti-nentes à différentes échelles spatiales et tempo-relles pour le recensement et la gestion des ter-ritoires, l’amélioration de la connaissance desécosystèmes, le suivi des zones à risque en matièrede santé publique, l’aide à la gestion des res-sources (surveillance des zones de pêche) et l’éva-luation des changements de l’environnement(orpaillage, urbanisation, déforestation…). Avec pour finalités de contribuer à la gestion inté-grée des territoires et à l’aide à la décision, de

> L’antenne de réception Spot-Envisat du site Cayenne-Montabo.

> Le fleuve Sinnamary en 1990, sur lequel a étéinauguré en 1994 le barrage de Petit-Saut (vue Landsat).

développer des avancées scientifiques internatio-nales, de concourir à la création de nouvelles filièresde formation au sein du pôle universitaire guya-nais (PUG), de faciliter la création d’entreprises deservices innovantes en Guyane et de soutenir lacoopération dans la région Caraïbes-Amazonie.

les services venus de l’espaceSur le terrain, les infrastructures se composentprincipalement d’une antenne de réception àhaute résolution de 4,5 mètres de diamètre, situéesur la colline Montabo à Cayenne, sur le site detélémesure du Centre spatial guyanais (CSG)– dépendant du Centre national d’études spatiales(CNES) –, et d’une liaison en fibre optique reliantle site au centre de l’Institut de recherche pour ledéveloppement (IRD), installé au pied de la col-line Montabo. Les images au format standard(Spot 2, Spot 4 ou Spot 5 et Envisat) sont ensuiteproduites dans les locaux de l’IRD par son unitéEspace (Expertise et spatialisation des connais-sances sur l’environnement), qui regroupe et fédèrel’ensemble des recherches de l’IRD sur le thème« espace au service du développement ».Un comité d’orientation fixe la politique d’exploi-tation de la plate-forme et de l’accès aux infor-mations. Un secrétariat exécutif assure le recueilet l’instruction des demandes de données en fonc-tion des objectifs du SEAS Guyane, en s’appuyantsur un groupe d’experts internationaux. �

• en préalable à l’acquisition des images, deux géomètres de l’IGN, avec le soutien logistiqueet technique des Forces armées, sont allés, à l’automne 2006, prébaliser à la peinture blancheet observer par GPS un canevas de points d’appui,dont quatre à la frontière franco-brésilienne, au sud de la Guyane. Objectif de l’opération:retrouver ces points sur les images Spot pour en assurer une localisation optimale.

> Prébalisage

DÉCRYPTAGE

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> Retenues d’eau au même endroit en 2006 (vue Spot 2).Les points jaunes sont un échantillon statistique IFN.

i + i www.cnes.fr i + i www.esa.inti + i www.ird.fr i + i www.poluniv-guyane.fri + i www.seas-guyane.orgi + i www.spotimage.fr

> Pour en savoir plus

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SON PARCOURS

� 7 juin 1952 : naissance à Addis-Abeba (Éthiopie).

� 1973 : première compétition en trial.

� 1979 : premier rallye-raid Paris-Dakar à moto.

� 1981 : première victoire à motosur le Dakar.

� 1983 : seconde victoire à motosur le Dakar.

� 1987 : record du tour du monde à bord d’un avion Lockheed 18 (battant le record détenu par HowardHughes depuis 1938) en compagniede Patrick Fourticq, Henri Pescaroloet Arthur Powell.

� 1992 : première victoire en autosur le Dakar, lors du Paris - Le Capavec Philippe Monnet.

� 1994 : appelé par Jean-Claude Killyà la direction de Thierry SabineOrganisation (TSO).

� 1995 : devient patron du Dakar.Décoré de l’ordre national du Mérite.

� 2003 : quitte la direction du Dakar à la fin de cette édition.

� 2006 : organise la premièreédition d’un nouveau rallye-raid, la Légende des héros.

� Du 8 au 22 mars 2008: troisièmeédition de La Légende des héros.

i + i www.heroeslegend.com

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Le plus flamboyant des pilotes français de rallyes-raids trace sa route

de manière imperturbable. Triple vainqueur et ancien patron du Paris-Dakar,

il prépare la troisième édition de la Légende des héros, qu’il a créée en 2006.

HUBERTAURIOL

:: rencontre

• IGN Magazine: Combien de Paris-Dakar avez-vous courus?• Hubert Auriol : Tous ! J’en ai gagné deux à moto, en 1981 et 1983,et un en voiture en 1992. Mais j’étais également en tête en 1987, surmoto, lorsqu’un accident m’a contraint à abandonner.

• IGN Mag. : Puisque vous évoquez 1987, quelques motssur le Lockheed 18…• H. A. : Ah oui ! c’est beaucoup moins connu ! Une aventure très enmarge de mes périples terrestres… Elle résulte du produit conjugué dema passion pour l’ULM(1), de ma complicité avec deux copains, PatrickFourticq, pilote à Air France, et Henri Pescarolo(2), qu’on ne présente plus,ainsi que du très amical appui de l’IGN. Nous étions alors à la recherched’un événement de répercussion internationale. En 1938, Howard Hughesavait établi un record du tour du monde sur un ancien bombardier [unLockheed 14]. Nous avons décidé de tenter de battre ce record à bordd’un appareil identique. Nous en avons trouvé un dans une île des Caraïbes(3).Nous l’avons ramené en France, ce qui fut épique et, une fois arrivés, nousavons rencontré des gens extraordinaires qui l’ont remis en état parcequ’ils avaient l’expérience des forteresses volantes : les mécaniciens del’IGN, sur la base de Creil, spécialistes de la maintenance des avions photo-graphes. C’était une très belle machine, possédant une très bonne auto-nomie et qui volait à 500 nœuds. Bref, nous avons battu ce record. Maison en a peu parlé parce que nous avons été les derniers à pouvoir êtresponsorisés par une entreprise de boissons alcoolisées.

• IGN Mag. : Rien de mécanique ne vous est étranger…• H. A. : Non, et je suis un cas dans ma famille, il n’y a pas d’antério-rité. Mon père, qui montait à cheval, m’a initié à l’équitation, mais, dèsque j’ai découvert la Mobylette, j’ai compris que ma voie était tracée.Je me suis tout de suite passionné pour la moto. En 1973, j’ai participéà ma première compétition en trial. Bien sûr, je rêvais de voiture, maissans en avoir les moyens. D’autre part, j’avais ce désir de retour versl’Afrique. L’ancêtre des rallyes-raids fut le « côte-côte », dans les années1970. Il partait de la Côte d’Ivoire et se terminait sur la côte d’Azur.Thierry Sabine, qui y avait participé, en tira l’idée du Paris-Dakar. Et jeme suis immédiatement dit qu’il n’y aurait pas de course de ce stylesans que j’y participe. Thierry est mort en 1986, d’un accident d’héli-coptère, et j’ai ensuite dirigé le Dakar, de 1995 à 2003. J’ai égalementremporté le Rallye des Pharaons, en 1991, et j’ai aussi participé au

rallye Paris-Pékin, en 1992. Enfin, je viens de créer le Green Raid, enMongolie intérieure. D’ailleurs, j’en reviens !

• IGN Mag.: Vous présentez la Légende des héros commeun retour aux sources…• H. A.: Aujourd’hui, le Dakar est devenu une course de professionnels.Or je suis confronté à des gens qui ont du rêve dans les yeux. Ils ont enviede partir, mais ils n’ont ni les moyens, ni les capacités, ni les véhicules pours’engager sur une telle épreuve. La Légende des héros s’adresse donc àeux. On a eu l’idée de créer un « parcours » plutôt qu’une compétition,mais un parcours de légende, d’où son nom. D’abord, ce n’est pas une coursede vitesse, mais de régularité. Et, avant tout, c’est une épreuve d’équipes,et cela change tout, particulièrement du point de vue relationnel. L’étatd’esprit est différent: avant de penser à soi, on pense aux autres. Il existedes milliers de gens qui ont d’autres sources de plaisir que la compétitionmais qui ont envie de se prouver quelque chose. Je m’applique donc à leurmontrer que c’est possible! C’est la meilleure manière de leur faire décou-vrir la beauté d’une telle aventure, de leur faire toucher du doigt que lesgestes les plus simples sont les plus importants. Réaliser qu’un verre d’eaureprésente la vie rétablit forcément la hiérarchie réelle des valeurs.

• IGN Mag. : Retour aux sources, mais sans passéisme ?• H. A. : Non ! le GPS, par exemple, est un magnifique outil et un atoutconsidérable pour la sécurité des participants. Nous sommes bien pla-cés pour le savoir, nous qui avons navigué dans le désert avec desimples cartes et une boussole. J’en garde de merveilleux souvenirset j’avais la réputation d’être un bon navigateur, mais pourquoi se pri-ver des technologies de pointe ? De toutes les manières, les cartes,généralement au 1 : 200 000, qu’elles soient d’origine française ourusse, sont restées les mêmes. Elles suffisent parce que, remises àjour ou non, les situations qu’elles décrivent ont peu changé, et l’onretrouve les anciennes traces très facilement. Ces cartes ne figurentpas à l’écran, il n’y a pas de 1 : 25 000 disponible. Nous reportons lescoordonnées suivant le système de positionnement mondial WGS 84sur un carroyage rudimentaire. Nous faisons le point comme les marins.Cela suffit à satisfaire les plus aventureux… �

1) Ultraléger motorisé.2) Quatre fois vainqueur des 24 Heures du Mans, entre autres.3) En fait, un Lockheed 18, version plus longue de 5 pieds (environ 1,5 m) que le Lockheed 14.

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>Extrait au 1: 28

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eenviron. La Carte des Chassesest l’œ

uvre du Dépôt de la G

uerre, créé par Louvois.Neé d’une décision de Louis X

V, elle a été réalisée de 1764 à 1807.

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