Mise en page 1 - IGN€¦ · IGNMAGAZINE _ no 44 _ novembre.décembre.07 _ 3 Géoportail s’ouvre...

LES SOURCES D’UNE BONNEGESTION DE L’EAU EN FRANCEComment les principaux acteurs de ce secteur utilisent avec profit les données géographiques produites par l’IGN

:: solutions VOS QUESTIONS ET NOS RÉPONSES :: infos géo CYCLES DE FORMATION ET RECRUTEMENT À L’ENSG:: zoom sur… LE TRICENTENAIRE DE VAUBAN :: rencontre MARYVONNE DE SAINT PULGENT, PRÉSIDENT DE L’IGN

IGNMAGAZINEl e m o n d e d e l ’ i n s t i t u t g é o g r a p h i q u e n a t i o n a l / N O 4 4 / N O V E M B R E - D É C E M B R E 0 7 / w w w . i g n . f r

:: édito

Magazine de l’Institut géographique national, 136 bis, rue de Grenelle, 75700Paris 07 SP. Tél. : 01 43 98 80 00

Bimestriel. ISSN : 1624-9305.CPPAP : 0211 B 07727.

Directeur de la publication: François Brun

Directrice de la rédaction: Anne-Catherine Ferrari

Rédacteur en chef : Denis Cottin,

assisté de Jean-Marc Bornarel

Comité de rédaction: E. Aracheloff, M. Bacchus, B. Bèzes,

A. Bonnaud, C. Cecconi, J.-E. David, E. Dormond,F. Gallois,

J. Giralt, P. Guhur, J.-F. Hangouët, M. Jeannot, P. Laulier,

G. Martinoty, C. Molina, F. Robbiani, C. Sabah, J.-M. Viglino

Ont participé à ce numéro : J. Charmoille,

T. Clévédé, P. Guhur, G. Hochet, R. Loyant, D. van Santen

Conception éditoriale et graphique :

146, rue du Faubourg-Poissonnière, 75010 ParisTél. : 01 53 21 21 00

Couverture : BRGM/DR

NOVEMBRE 2007� Du 13 novembre 2007 au 5 février 2008EXPOSITION Paris XVI

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« Vauban, bâtisseur du Roy

Soleil », avec plans-reliefs

et documents de la cartothèque

IGN exposés à la Cité

de l’architecture et du

patrimoine, au palais de Chaillot.

� Du 20 au 22SALON DES MAIRES ETDES COLLECTIVITÉS LOCALESParis XV

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Le rendez-vous national

des grands acteurs

de la commande publique à Paris

Expo, porte de Versailles.

� Du 22 au 25 9E SALON DE L’ÉDUCATION Paris XV

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Toujours à Paris Expo,

cette année sur le thème

de « l’aventure des métiers ».

� Du 27 au 30 POLLUTEC HORIZONSParis Nord-Villepinte (93)

Le rassemblement mondial

de tous les professionnels de

l’environnement.

DÉCEMBRE 2007� Du 1er au 936E SALON DU CHEVALParis XV

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La manifestation incontournable

du monde équestre,

au tout aussi incontournable

Paris Expo.

:: actualités03 Nouveautés, livres, bons plans, informations…

:: grand angle06L’eau, élément vital, est, on le sait, menacée. En France,

de nombreux gestionnaires et opérateurs interviennent pour

sa protection. L’IGN apporte sa contribution à ce grand défi.

:: solutions15 Posez vos questions par téléphone ou par courriel :

l’IGN vous répond.

:: infos géo16 L’École nationale des sciences géographiques présente

la possibilité d’une intégration des élèves à tous les niveaux.

:: zoom sur…18 Vauban : trois cents ans après sa mort, le génie

de la fortification fascine toujours…

:: rencontre22 Maryvonne de Saint Pulgent vient d’être nommée

:: sommaire no

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VOUS SOUHAITEZ VOUSABONNER GRATUITEMENT À

rendez-vous sur

www.ign.fr

IGNMAGAZINE:

Depuis l’été, l’IGN affiche sa photographie aérienne du territoire en 3D sur le Géoportail, et s’est fixé pour objectifd’y visualiser en relief, avant la fin 2007, sa carte au 1 : 25000et l’élévation des bâtiments. La mécanique de l’eau n’est pas le moindre des phénomènes qui se fait plus lisible avec la 3D.L’eau est un élément clé de toute gestion du territoire et la cartographie l’un de ses outils privilégiés. Voir par exemple,dans notre dossier, comment le ministère de l’Écologie, du Développement et de l’Aménagement durables s’appuie surla cartographie IGN pour réaliser la BD Carthage®, inventairedes masses d’eau en France. Voir aussi comment l’IGN joue un rôle moteur dans le projet pilote européen Sdiger, portantsur le partage d’informations spatiales sur l’eau entre Espagneet France. Ou comment IGN et SHOM s’associent dans le projetLitto 3D® pour une cartographie continue terre-mer sur tout le littoral français. À terme, l’ensemble de ces informationsenvironnementales sera sur le Géoportail. Ce dernier a aussivocation à porter, dès demain, des solutions pour l’ensembledes gestionnaires de réseaux. L’IGN vient d’ailleurs de réunirquatre-vingts professionnels pour échanger autour de projetscomme ceux de Veolia Eau, GRTgaz et Réseau ferré de France.

françois brun, Directeur général de l’IGN

mémoire de l’eau

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IGN MAGAZINE _ no 44 _ novembre.décembre.07 _ 3

Géoportail s’ouvre à la 3D

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:: actualités

/// La famille Evadeo, GPS route et promenade de l’IGN, s’agranditavec le modèle Ushuaïa (version Europe ou France). En plus descaractéristiques exclusives Evadeo – 1,7 million de noms de lieuxréférencés, cartes de promenade IGN au 1 : 100000 intégrées avec possibilité de télécharger au 1 : 25000, fonctionnalités en mode routier, piéton et rando – il propose autonomie accrue,écran panoramique 4,3 pouces (10,9 cm) et étanchéité au ruissellement. Il est le premier à intégrer un éco-calculateur,pour mesurer les émissions de CO2 de chaque trajet et choisir de les compenser auprès de l’organisme CO2 solidaire sur le sitewww.evadeo.fr. Et pour vous aider, téléchargez les circuitsUshuaïa à pied, à vélo ou en voiture sur notre site Web.

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Aux couleurs d’Evadeo et de Noël

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PRESSE

LIVRE

/// L’Espace IGN de Paris vous accueille pour préparer Noël. Avec des démonstrationsdes GPS Evadeo Primo et Ushuaïa, une soiréeréservée aux clients fidèles de la boutique, et des cadeaux pour tout le monde : des GPS et leurs accessoires pour les fondus de nouvelles technologies; des accessoires de randonnée (bâton de rando, cartes TOP 25®,guides de randonnée…) pour les amoureux de la nature; des globes, des guides et cartes du monde et des beaux livres pour voyager; des cartes en relief, des coffrets week-end,

des guides de promenades urbaines pour partirà la découverte de la France; enfin, des livres,cahiers de coloriage et jeux pour les enfants!Espace IGN Paris, 107, rue La Boétie, Paris VIIIe,le lundi de 12 h à 18h30, du mardi au vendredide 11 h à 19 h, le samedi de 11 h à 18h30 etexceptionnellement le dimanche 16 décembre.Sans oublier l’Espace IGN Dijon, 2, rue Michelet,du lundi au vendredi de 9 h à 12 h et de 13 h à 18 het le samedi de 10 h à 12 h et de 13 h à 18 h.feuilletez le catalogue des cadeaux del’espace ign en ligne sur le site www.ign.fr

/// « Géoportail a profité de l’été pourpasser, presque sans qu’on s’en aperçoive, à la 3D. Pour mémoire, Géoportail est une sorte de Google Earth à la française. Ce site Internet, conçu par l’Institutgéographique national (IGN), permet de découvrir la France métropolitaine et les DOM depuis le ciel. Jusqu’à présent, on devait se contenter d’images satelliteplates. Avec la 3D, c’est un peu comme si on se baladait au-dessus de la France en hélico. Grâce à une boussole-joystick, on peut monter, descendre, tourner autour d’un point… Pour ce faire, il faut télécharger un petit logiciel (gratuit) :Terra Explorer. II n’est pour le momentdisponible que pour PC. Les versions Linux et Mac sont annoncées pour janvier 2008. Tout n’est pas encore disponible en 3D (notamment les bâtiments) : la couverture se fera“progressivement”, indique l’IGN. »Jean-Baptiste Gaudey, Ouest France, 2 septembre 2007i + i www.geoportail.fr

/// Sylvain Tesson, issu de la jeunegénération d’explorateurs français, nous transporte dans son Éloge de l’énergievagabonde sur des chemins moins éloignésqu’on pourrait le croire : ceux qu’empruntentles cordons ombilicaux qui nourrissentl’Europe depuis les gisements pétrolifèrescaucasiens. Cet ouvrage, qui tient autant du récit de voyage que de l’essai politico-philosophique, invite à réfléchir sur nos rapports avec l’environnement.éloge de l’énergie vagabonde,par sylvain tesson, éditions des équateurs,janvier 2007, 230 pages i 18 €

contacts presse ign / Emmanuelle Dormond 0143988305 / Thomas Klimek 0143988591 / [email protected]

Cartes sur tableEVADEO

4 _ no 44 _ novembre.décembre.07 _ IGN MAGAZINE

:: actualités

/// L’IGN, en coédition avec Glénat et la Société de géographie, va faire paraître débutdécembre une revue haut de gamme de 112 pages, intitulée La GéoGraphie. Elle sera une invitation à découvrir les merveilles et les cultures de la planète. Les articles, de qualité et écrits par des spécialistes, seront abondamment illustrés. Une cartographie,ancienne ou contemporaine, accompagnera les thématiques. Dans chaque numéro, l’IGN proposera une carte inédite à détacher, en rapport avec le principal sujet développé dans le magazine. Pour le premier numéro de ce trimestriel, le thème des îles – « Ces étranges objets de désir » – a été retenu, et l’IGN a fourni une étonnantereprésentation de la Corse (ci-dessus) à partir de relevés au 1 : 25000. Exigeante sans être élitiste, La GéoGraphie portera toujours un regard pertinent sur le mondevivant et physique qui nous entoure. La signature du contrat de coédition s’est effectuéele 4 octobre 2007 en présence de Jean Bastié, président de la Société de géographie, de François Brun, directeur général de l’IGN, et deJacques Glénat, président du groupeGlénat (ci-contre, de gauche à droite). i + i www.lageographie.fr

PARTENARIAT

ENTIÈREMENT REVUE

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> Ci-dessus: la couverture du numéro à paraître en décembre 2007de La GéoGraphie, dans lequel figurera cette carte de la Corseinédite, produite par l’IGN à partir de relevés au 1 : 25 000.

/// Après le célèbre salon de l’Automobile de Francfort (Allemagne), ce fut au tourdu non moins fameux salon du Livre de s’installer du 10 au 14 octobre, comme chaqueannée depuis 1949, dans le parc des expositions de la capitale financière de l’Allemagne :7 448 éditeurs différents s’étaient déplacés, représentant 108 pays, sur presque 200 000 m2 qui virent défiler près de 300 000 visiteurs devant environ 400 000ouvrages… Ce fut l’occasion pour l’IGN d’accueillir sur son stand sa douzaine de distributeurs à l’étranger, lors des trois journées professionnelles. Enfin, au cours du week-end, le grand public a pu rêver à ses prochaines vacances en France : en admirant les photos panoramiques de notre beau pays (issues du calendrier 2007 et agrandies sur deux mètres de large) ou en manipulant les cartes IGN, TOP 25®

et TOP 100® notamment. Mais aussi entendre parler du GPS Evadéo Ushuaïa dans la langue de Goethe, pour la première fois sans respirer la fumée dans les allées…

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/// À l’écoute des professionnels et afin de répondre au mieux à leurs attentes, l’IGN a invité les gestionnaires de réseaux le 25 septembre 2007 en salle Robert-Génot, à Saint-Mandé (Val-de-Marne),pour expliquer en quoi l’utilisation de l’informationgéographique est adaptée à leur problématique. Bien que de domaines d’activité différents, les gestionnairesont des besoins analogues. Ils souhaitent pouvoirlocaliser leur réseau, leurs clients, réaliser des étudestechniques, répondre à des appels d’offres, anticiper sur des situations de crise… Cette rencontre a permis de réunir quatre-vingts professionnels, de les informeret, surtout, de donner lieu à de nombreux échangesd’expériences grâce aux témoignages sur les usages et projets de Veolia Eau, RFF et Gaz de France.

:: actualités

www.ign.fr

/// Pour la 18e édition du festival international de Géographie de Saint-Dié-des-Vosges (Vosges), qui s’est tenu du 4 au 7 octobre sur le thème « La planète en mal d’énergies » et avec la Roumanie comme pays invitécette année, l’Institut géographique national était encorebien fidèle au rendez-vous. L’IGN était en effet non seulementau Salon de la géomatique, sur le stand de l’École nationaledes Sciences géographiques (ENSG), mais aussi au salon du Livre. De plus, la carte des pôles, réalisée par l’IGN dans le cadre de l’année polaire 2007-2009, a été assembléesur le sol du hall de la gare ferroviaire de Saint-Dié-des-Vosges.Ce festival a également été l’occasion de présenter en conférence de presse la nouvelle revue La GéoGraphie,fruit d’une coédition regroupant les éditions Glénat, la Société de géographie et l’IGN [voir page ci-contre].

L’IGN à FrancfortSALON

Au service des gestionnairesRENCONTRE

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FESTIVAL

L’IGN en pôle à Saint-Dié


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L’EAU EN FRANCEL’eau, source de vie, d’énergie et de contemplation, est menacée.

Surconsommation, pollutions, explosion démographique, réchauffement

climatique pèsent sur la ressource et sa qualité dans tous les pays. Pour tenir l’objectif fixé

par l’Europe d’un « bon état des eaux » à l’horizon 2015, la France s’appuie sur un système

d’information qui décrit et surveille les masses d’eau superficielles, souterraines et littorales.

Retour aux sources d’une bonnegestion

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au que l’on boit, eau qui irrigue lescultures, eau où l’on pêche, eau quiporte les péniches, eau qui fait tour-ner les turbines… L’eau mobilise

des gestionnaires et des opérateurs aussi diversque les bienfaits qu’elle prodigue : des direc-tions départementales des affaires sanitaireset sociales (Ddass), garantes de la qualité del’eau potable, aux services de Météo France,acteur de la prévention des crues. En premièreligne, les six agences de l’eau, correspondantaux six grands bassins hydrographiques. Jus-qu’à la mise en œuvre de la directive-cadreeuropéenne sur l’eau (DCE) de décembre 2000,leur mission était d’assurer une bonne gestionde l’eau en qualité et en quantité, à travers desprogrammes quinquennaux.Lucien Paschini, chef du service ingénierie de ladonnée à l’agence de l’eau Adour-Garonne,explique : « Au début, les problèmes étaientfaciles à identifier à partir des usages, et lesprogrammes d’action visaient la résorption desprincipales pollutions ponctuelles: réalisationde stations d’épuration pour les effluents domes-tiques, développement de technologies propresdans les industries... À la fin des années 1970,on a assisté aux premières concertations, avecl’adoption d’objectifs de qualité sur les coursd’eau. En 1996, des programmes plus globauxvisant tous les milieux aquatiques ont fait l’ob-jet de vastes concertations entre usagers, asso-ciations et professionnels pour aboutir à l’éla-boration des premiers Schémas directeurs

d’aménagement et de gestion des eaux (Sdage).Des objectifs précis et quantifiables ont ainsiété fixés par les comités de bassins. »

OBLIGATION DE RÉSULTATSCependant, du schéma à l’action et de la miseen œuvre aux résultats, la route est longue,d’autant que ces actions, relevant souvent dubénévolat, restaient éparses, voire sans len-demain. Aussi, la DCE a fait entrer la politiquede l’eau dans une nouvelle ère : désormais, la

gestion de l’eau doit en assurer les bons usages,certes, mais elle doit avant tout œuvrer à la pré-servation des milieux, garante des ressources etdes équilibres naturels pour les générations futures.Un vrai défi pour les agences de l’eau.« La DCE nous oblige à nous engager sur desrésultats à atteindre avant la fin 2015, annonceLucien Paschini. Cela demande des réseaux de sur-veillance renforcés et des indicateurs communsd’évaluation de l’état des eaux. Ainsi, les premiersétats des lieux des bassins seront à réviser avec

EN CHIFFRES

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> L’eau en France

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• 33,5 milliards de mètres cubes d’eau environ sont prélevés en France chaque année.

• 19,1 milliards servent à la production d’électricité, 4,8 milliards à l’irrigation et 3,6 milliards à l’industrie.

• 6 milliards sont retirés sous forme d’eau potable.

Source : ministère de l’Écologie, du Développement et de l’Aménagement durables.

> Protéger la pureté de l’eau des gorges du Tarn – ici entre Sainte-Enimie et La Malène (Lozère) –, tel est l’objet de la mobilisation de multiples gestionnaires et opérateurs, partout sur le territoire.

/// ADES est la banquenationale d’accès aux données sur les eaux souterraines. Elle rassemble, sur un siteInternet public, des donnéesquantitatives et qualitativesrelatives aux eaux souterraines.Cet outil est destiné à améliorerla connaissance et la gestiondes eaux souterraines afin de mieux les exploiter et les protéger, conformément

à la directive-cadre européennesur l’eau. Au 23 octobre 2007,on y trouve 117 réseauxdéclarés, 25 703 points d’eau, 2 768 piézomètres et 22 974 qualitomètres. Au total, 5 447 817 niveauxd’eau et 9 453 209 analysessont consultables en ligne. Une nouvelle version du sitepublic a été diffusée le 11 juillet.Avec comme principales

évolutions : un accès en troislangues (français, anglais,espagnol), la possibilité de réaliser des exports de données qualité et une architecture cartographiquecompatible qui utilise un moteur géographiqueinteropérable, fondé sur la technologie respectantles spécifications OGC (OpenGeospatial Consortium).

le rôle d’ades une banque de données grand public en ligne


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quarante types de cours d’eau – qui nuancela géologie et la proximité de la source, la val-lée ou l’estuaire. Le suivi patrimonial est com-plété d’un suivi opérationnel pour les massesd’eau n’atteignant pas encore l’objectif, ainsique de suivis additionnels spécifiques auxzones protégées, comme les sites de baignadeou la surveillance en continu des Ddass surles captages pour l’eau potable. »Les politiques de l’eau s’appuient depuis plusieursdécennies déjà sur ces connaissances relativesaux pressions sur le milieu, à son état, ainsi qu’àl’impact des actions qui s’exercent sur lui. Une pre-mière structuration a été réalisée en 1992 avec leréseau national des données sur l’eau produitespar l’État, les collectivités, les aménageurs et autresprofessionnels de l’eau. On a alors mis en place leSandre (Service d’administration national des don-nées et référentiels sur l’eau), pour une adminis-tration commune et un dictionnaire commun.

INFORMATIONS À PARTAGERMais les exigences de la directive européennesont encore plus ambitieuses. L’Office natio-nal de l’eau et des milieux aquatiques (Onema),qui succède au Conseil supérieur de la pêchepar la loi sur l’eau de 2006, a reçu pour mis-sion de coordonner et de piloter le systèmed’information sur l’eau (SIE) qui fédère tous lesproducteurs de données et qui optimise

les nouveaux seuils et indicateurs. On va jusqu’àdouze prélèvements par an et par station demesure pour analyser l’eau, mais aussi les sédi-ments, les bryophytes, les algues (par grattagedes galets) et les poissons : comme ils sont sus-ceptibles de concentrer les polluants, cela per-met de compléter les mesures ponctuelles. »

RÉSEAUX DE SURVEILLANCE RENFORCÉSPour décider en connaissance de cause, il s’agit doncde suivre la qualité, la quantité ainsi que les atteintesportées par les activités humaines aux eaux super-ficielles, aux eaux souterraines comme aux eauxcôtières. Pour cela, l’unité d’évaluation est désormaisla « masse d’eau », soit un tronçon de cours d’eau,une portion de plan d’eau ou de nappe souterrainequi présente des caractéristiques géologiquesconstantes, et qui peut être considéré comme suffi-samment homogène pour lui attribuer le même objec-tif de résultat. Un référentiel unique « masses d’eau »a donc été élaboré par le ministère de l’Écologie, duDéveloppement et de l’Aménagement durables etses partenaires. Dérivé de la BD CARTHAGE®, il repré-sente sous forme cartographique toutes les massesd’eau identifiées en France, avec un code, un nom etdes données comme le type, le bassin versant asso-cié, la surface, la longueur…Selon Lucien Paschini, « la DCE nous apporteainsi un nouvel outil d’évaluation, prenant aussien compte la typologie des masses d’eau – cent

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• 2000 : adoption de la directive-cadreeuropéenne sur l’eau (DCE).

• 2004 : état des lieux (identification de problèmes principaux et recensement des masses d’eau susceptibles de ne pas atteindre le bon état en 2015).

• 2005 : début de la démarche de révision des Sdage.

• 2006 : loi sur l’eau et les milieux aquatiques (Lema) et mise en place d’un programme de surveillance de l’état des eaux, avec décembre comme date limitepour la consultation du public sur le calendrierd’élaboration du plan de gestion.

• Décembre 2007 : date limite pour la consultation du public sur les principaux problèmes rencontrés.

• Décembre 2008 : date limite pour la consultation du public sur le projet de plan de gestion (art. 14).

• 2009 : publication d’un premier plan de gestion, publication du programme de mesures et adoption des Sdage révisés.

• Décembre 2015 : point sur l’atteinte des objectifs, assorti si besoin d’un secondplan de gestion ainsi que de nouveauxprogrammes de mesures.

• Décembre 2021 : date limite pour le premierreport de réalisation de l’objectif.

• Décembre 2027 : dernière échéance pour la réalisation des objectifs.

> Calendrier

DÉCRYPTAGE

> La carte géologique de la France au 1 : 1 000 000, un document de référence présentant la particularité de permettre une approche tout à la fois scientifique et pédagogique.

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> La protection de l’eau passe par celle de sa fauneavec, ici, cette passe à poissons.

> Mesure piézométrique dans le cadre d’un travailde dépollution d’un site.

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la production des données dans les diffé-rents bassins en évitant les doublons de mesurevia les réseaux de surveillance DCE. Le SIE, acces-sible à tout public par le portail www.eaufrance.fr,ouvre, d’une part, sur des sites thématiques (eauxsouterraines, hydrologie, poissons, conchylicul-ture…), d’autre part, sur les portails multithéma-tiques des agences de l’eau. Tous s’appuient surdes référentiels communs: le référentiel hydro-graphique, la BD CARTHAGE® ; le référentielhydrogéologique, la BD RHF® ; le référentiel desmasses d’eau, dérivé de la BD CARTHAGE®.

LA BD CARTHAGE®

Pour avoir une connaissance précise des plus de500000 kilomètres de cours d’eau qui irriguentles 550000 km2 du territoire métropolitain, laBD CARTHAGE®, issue de la BD CARTO®, regroupedans un seul produit la cartographie de ce réseau.Elle est le résultat de la numérisation d’un mil-lier de cartes au 1 : 50 000, comme l’expliqueJoël Péron, chef du produit BD CARTO® et duservice qualité des bases de données vecteur del’IGN : « Nous avons commencé par numériseret vectoriser nos plans. Ils ont été enrichis d’in-formations, toponymes, largeur, intermittence…Puis nous avons établi les raccords géométriqueset sémantiques entre ces quelque mille fichierspour monter une base d’objets complexes cou-vrant un réseau continu de la source à l’embou-chure. Nous y avons ajouté les points kilomé-triques (PK), qui servent de repère auxprofessionnels de l’eau, décomptés à partir d’unPK 1000, fixé à l’embouchure ou au confluent.L’IGN assure la mise à jour – nouveaux plansd’eau, nouvelles codifications – à partir desinformations relevées à grande échelle par lesagences de l’eau ou à partir de ses photosaériennes. Elles sont traitées à Saint-Mandépour une mise à jour à moyenne échelle. »Outre la cartographie des cours d’eau sur un ter-ritoire donné, la BD CARTHAGE® permet de réa-liser des analyses par bassin versant de la qua-lité des cours d’eau et des pressions exercées surson bassin associé ou encore d’évaluer l’impactd’une pollution accidentelle. n

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• La BD CARTHAGE® est réalisée à partir de la couche hydrographie de la BD CARTO®,enrichie par le ministère de l’Écologie, du Développement et de l’Aménagement durableset les agences de l’eau. Elle propose le découpagedu territoire en zones hydrographiques, d’unepart, et la codification de ces zones et du réseauhydrographique, d’autre part. Elle constitue de ce fait le référentiel hydrographique couvrantl’ensemble du territoire français métropolitain.

> La BD CARTHAGE®

APPLICATION

> Extrait de la carte géologique de la France au 1 : 50 000, La Grave, aiguille d’Arve, col du Lautaret (Hautes-Alpes), réalisée par le BRGM.


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> Lac souterrain, situé dans le massif des Embullà (Prades, Pyrénées-Orientales).

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> Opération de jaugeage permettant de calculer le débit d’un cours d’eau et d’établir la relationentre la hauteur et le débit (courbe de tarage).

> Extrait de carte du Sandre montrant les stationsde mesure et les eaux de surface et souterraines, à partir d’un fond de carte géologique BRGM.

lus complexes encore sont la connaissance,l’évaluation et le suivi des masses d’eau sou-terraines. Ce domaine relève du BRGM, qui

a toutefois pris de l’avance sur les exigences de laDCE avec le référentiel hydrogéologique (BD RHF®)et la base ADES (Accès aux données sur les eaux sou-terraines). De même, le portail environnemental Info-TerreTM, lancé dès 1997 pour un public de scienti-fiques, préfigurait son Géocatalogue qui permet, dansle domaine de l’eau également, d’accéder à toutesles informations géoréférencées publiques.Sur le site arboré d’Orléans, les services du BRGM seconsacrant à l’eau travaillent l’œil rivé au calendrier.2006 a marqué le démarrage du suivi des massesd’eau aux normes européennes. En 2009, il faudrafinaliser un programme d’actions. En 2015, il afficherles résultats. L’amende forfaitaire qui menace la Francepour dépassement des seuils de teneur en nitrate deneuf points de captage en Bretagne donne la mesurede l’enjeu: plus de 28millions d’euros, plus une astreintejournalière d’au moins 117000 euros. Entre autres chantiers, le BRGM a entrepris la révi-sion du découpage hydrogéologique du territoire etde la base de données associée BD RHF® (Base dedonnées du Référentiel hydrogéologique français)avec un soutien financier des Agences de l'Eau et

> Pour en savoir plus

ADRESSES

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> Représentation de l’occupation des sols d’après Corine Land Cover 2000. Source : BD CARTHAGE®, AEAG, IGN, IFEN.

du ministère de l’Ecologie, du Développement etde l’Aménagement durables (MEDAD).

DONNÉES SUR LES EAUX SOUTERRAINESLa première version, accessible sur le site duSandre, recense et localise 1395 entités hydro-géologiques. Le but d’un tel référentiel est demettre à la disposition de tous les utilisateurs uncadre spatial de référence permettant, notam-ment, d’assurer la cohérence des études sur lesressources en eau souterraine et de faciliterl’échange de données. La version 2, qui mobiliseleséquipes du BRGM dans les régions depuis 2006,doit aboutir, d’ici à 2009, à un SIG structuré entrois niveaux, national, régional et local.Jean-Jacques Seguin, chef du projet, justifie :« Pouvoir rattacher sans ambiguïté un foraged’eau potable ou d’eau à usage agricole à un sys-tème aquifère est une préoccupation essentiellepour gérer au mieux la ressource en eau sou-terraine. La BD RHF® répond déjà à ce besoin,mais la version 2 ajoutera une dimension verti-cale pour prendre en compte les structures aqui-fères multicouches. Elle offrira aussi la possibi-lité de créer des coupes verticales permettantde visualiser ces structures. »

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LES EAUX SOUTERRAINES

i + i www.ades.eaufrance.fri + i www.brgm.fri + i www.eaufrance.fri + i infoterre.brgm.fri + i www.onema.fri + i sandre.eaufrance.fri + i www.water.europa.eu


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Sans attendre l’application de la directiveInspire et son obligation de donner libre accèsaux informations publiques, la Direction de l’eauau sein du MEDAD met en place, dans le cadredu Système d’Information sur l’Eau (SIE), plu-sieurs portails Internet offrant l’accès aux don-nées relatives à l’eau et aux milieux aquatiques.ADES est le portail national sur les eaux sou-terraines. Le BRGM en assure le développementet la maîtrise d’ouvrage.

D’INFOTERRE AU GÉOCATALOGUETous utilisent les mêmes codes, avec les mêmesexigences de traçabilité, insiste Laurence Chéry,chef de projet au service gestion de la ressourceet impacts environnementaux du BRGM : « Noustravaillons avec 80 producteurs de données, dontle suivi peut porter sur 20 points d’eau ou sur22 000 dans le cas des suivis des Ddass. Diren,collectivités territoriales, syndicats des eaux,Drire, BRGM. Ils intègrent leurs relevés dansMolosse, le module local d’ADES, et les commu-niquent au serveur central. Plus de 4 000 sitesdisposent de données de suivi des eaux souter-raines, transmises à l’administration régionalepar les exploitants au titre de différentes régle-mentations imposant la surveillance de la qua-lité des eaux souterraines. Les données histo-riquesacquises sur 2 000 sites prioritaires depuis1998 sont en cours de bancarisation par le BRGM,actuellement avec l’aide de financements des

* Le ministère de l’Écologie,du Développement et de l’Aménagement durables,via sa direction de l’eau, met en œuvre la politiquenationale de l’eau.* Six agences de l’eauinterviennent en assistancefinancière et technique pour des opérations d’intérêtcommun au niveau de leurbassin hydrographique. Elles accompagnent les comitésde bassin dans l’élaborationdes schémas directeursd’aménagement et de gestion

des eaux (Sdage). À leuréchelle, ils produisent et diffusent des données sur l’eau. Ressources : 2 milliards d’euros par an.* Les directions régionalesde l’environnement (Diren)animent et coordonnent la politique de l’eau dans les départements : appui à lapolice de l’eau, coordinationbudgétaire, diffusion de laconnaissance sur les milieux…* Les directionsdépartementales del’agriculture et de la forêt

(Ddaf) et les directionsdépartementales de l’équipement (DDE)interviennent sur laréglementation et le contrôlede la police de l’eau, ainsi que sur la prévention des inondations pour les DDE.* L’Office national de l’eau et des milieux aquatiques(Onema) assure la gestion du système d’information sur l’eau (SIE) ainsi que des missions d’expertise et de financement à l’échelle interbassins.

sous haute surveillance principaux services chargés de la gestion de l’eau

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> La source du Dôme, à Abrest (Allier).

agences de l’eau, du Medad, des Drire et du BRGM.À terme, les industriels seront sollicités pourbancariser directement les données acquises surun portail Web de déclarations. »En fait, ADES est à la fois une banque de données,une organisation (qui anime un réseau et dispensedes formations) et un portail d’accès grand public.Ses données sont également indispensables auxchercheurs et scientifiques, qui y accèdent viad’autres portails, et notamment InfoTerreTM. Ceportail scientifique développé par le BRGM est laporte d’entrée commune à des bases de donnéesgéologiques, risques naturels, inventaire minier…et eau. Le projet est né du constat qu’il existaitune galaxie de sites Web spécialisés internes,comme les sites et sols pollués, et externes, commela BD CARTHAGE®, et qu’il fallait les rassembler

> Principaux terreins aquifères de France dans leur cadre géologique synthétique ( avec indication des débits possiblesdans les ouvrages de captage ).

• Hydrométrie : calcul des débits des cours d’eau.• Piézométrie : mesure de niveau, pression

et surface des nappes souterraines.• Pluviométrie : mesure des phénomènes

de précipitations (pluie, grêle, neige…).

> Glossaire

DÉCRYPTAGE

sur un portail commun et interopérable. Perfectionnédepuis sa version 1 lancée en 1997, il permet, sur lethème de l’eau par exemple, d’accéder à tous lesforages de la base ADES, ainsi qu’à tous les docu-ments associés, mais aussi de superposer les don-nées géologiques ou d’autres thèmes scientifiquesprovenant de différents organismes.

DE LA 2D À LA 3DUne nouvelle version est en cours d’achèvement, pré-cise Pierre Lagarde, chef de projet système d’infor-mation : « Réalisé depuis 2003 aux normes OGC, lenouvel InfoTerreTM vise à répondre toujours au plusprès aux attentes des usagers : chaque utilisateurpourra définir et sauvegarder ses propres catégo-ries de données dans un espace personnalisé "monInfoTerre" qui servira à la préconstruction


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www.ign.fr

• Statut : le Bureau de recherchesgéologiques et minières est un établissement public à caractère industriel et commercial (Épic).

• Création : 1959.

• Tutelle : le ministère de l’Enseignementsupérieur et de la Recherche et le ministèrede l’Écologie, du Développement et de l’Aménagement durables.

• Missions :– recherche scientifique dans le domaine dela connaissance géologique et des processusliés aux sols et aux sous-sols ; – appui aux politiques publiques :expertise, surveillance, étudesméthodologiques, formation ;– coopération internationale et aide au développement ;– prévention et sécurité minière.

• Chiffres 2006 : 879 salariés, 129 conventions signées avec les collectivitésterritoriales, 123 publications scientifiquesde rang A, plus de 2 000 ouvrages et cartes BRGM Éditions, 28 millions de connexions au site www.brgm.fr

> Le BRGM

DÉCRYPTAGE

nées, mais à un système interopérable, où chaqueproducteur administre les conditions de covi-sualistation de ses données. » Ainsi, les don-nées du Géocatalogue sur l’eau, notamment,pourront être covisualisées en 3D et dans uncontinuum visuel sur le Géoportail d’ici fin 2007.

À L’ÉCHELLE EUROPÉENNE ?La visualisation en 3D intéressera aussi un publicde professionnels, poursuit Jean-Marc Trouillard :« Quand on positionne un point de forage surun SCAN 25®, on ne perçoit pas dans quel senscoule la nappe. Par contre, une représentation3D montre immédiatement l’amont et l’aval.Pour les gestionnaires de l’eau, c’est là un nou-vel outil de compréhension des processus etdes phénomènes et une aide à la décision dansle choix des aménagements. »Et, comme les fleuves et les nappes d’eau neconnaissent pas les frontières, l’objectif est biensûr des géoportails interopérables qui permet-tent une visualisation harmonieuse et continuedu réseau à l’échelle de l’Europe. Le prototypede Wise (Water Information System for Europe),www.water.europa.eu), donne déjà la mesuredes enjeux et de l’ambition du projet. n

de la carte par le serveur. Celle d’un expert en fluc-tuation de nappes n’étant pas celle de l’observateurde la biodiversité. »Cette expertise a été précieuse pour la réalisationdu Géocatalogue: InfoTerreTM en constitue le visua-liseur thématique dans le domaine des géosciences,l’atlas Sandre dans le domaine de l’eau, le Géopor-tail étant le visualiseur de référence. Comme pourInfoTerreTM, le Géocatalogue repose sur le partageet non pas sur la centralisation des données. Jean-Marc Trouillard, chef du service systèmes ettechnologies de l’information du BRGM, insiste : « LeGéocatalogue est le moteur de recherche de l’in-formation géoréférencée publique, quel qu’en soitle fournisseur. Quel que soit le thème, plutôt quede passer par tous les sites publics et profession-nels, on peut obtenir, en une requête, toutes lesinformations disponibles, de tous les producteurs,avec toutes les conditions d’accès, et l’on peut yaccéder. Sur le thème de l’eau, on peut ainsi, danstous les visualiseurs interopérables, covisualiserdes cartes de différentes sources : une carte deforages et celle des zones vulnérables aux nitratesqui vient se superposer en temps réel à partir desdifférents serveurs des producteurs. Nous necroyons pas au grand réservoir central de don-

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> Délimitation des masses d’eau superficielles dubassin Adour-Garonne à partir de la BD CARTHAGE®.

> Exemple de représentation par BD CARTHAGE®,avec le bassin versant de l’étang de Thau.

> La source de la Loue, non loin du village d’Ouhans (Doubs), jaillit d’une profonde caverne.


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> La cascade des Tufs, formée après la résurgence du Dard,rivière souterraine près de Baume-les-Messieurs (Jura).

/// L’un des grands défis à relever pour mener une politique européennecohérente dans le domaine de l’eau, et de l’environnement en général, est de pouvoir partager les données au-delàdes frontières. C’est dans le cadre de la miseen place de l’infrastructure d’informationspatiale en Europe (Inspire) qu’IGN FI a ainsi été leader du projet pilote Sdiger,portant sur un territoire transfrontalierfranco-espagnol : les bassins de l’Adour-Garonne et de l’Èbre. Il s’agissaitde « mettre en œuvre un prototype de métadonnées spatiales sur ces deuxrégions et d’en tester l’interopérabilité ». Lucien Paschini, responsable du SIG à l’agence de l’eau Adour-Garonne, avaitconstaté, par exemple, des numérisationsà des échelles différentes lors de la mise à jour de la BD CARTHAGE® ou lors de l’identification d’un tronçon de massed’eau. À partir de ses données et de cellesde son homologue espagnol, résumeNadège Orlova, chef du projet IGN FI, « nous avons testé ce qu’il est possible de réaliser en matière de partage de données. Nous avons aussi tranché sur ce qui n’est pas possible, c’est-à-dire ungéoportail européen qui intègre, à la volée, dans un modèle de données unifiées, les données des différents pays européens ».L’expertise de l’IGN, qui s’est affirméedans cette étude de faisabilité, lui vaut de compter six experts sur les huit Françaisparticipant aux équipes de rédaction Inspire.i + i www.sdiger.net

le projet

SDIGERl’expertise ign remarquée

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• IGN Mag. : La participation du public consti-tue un autre dispositif essentiel de la DCE. Com-ment ces apports seront-ils intégrés dans lesbases d’information ?• R. L. : La covisualisation des référentiels et desdonnées métier peut favoriser la participation dupublic, s’il a la possibilité d’identifier et d’accéderaux données pertinentes à partir de catalogues. Onpeut aussi penser aux possibilités offertes par la 3Dsur le Géoportail : le relief, qui rend la carte plusconcrète pour l’utilisateur, est un facteur importantpour démocratiser le dialogue sur la carte. À terme,on s’oriente vers une multiplication des « géopor-tails », plus ou moins spécialisés ou personnalisés,qui iront chercher des données dans des « géoser-veurs » et à travers lesquels les utilisateurs produi-ront eux-mêmes de l’information. On y va, ce n’estpas du rêve, mais on n’y est pas encore… n

LA MISE EN ŒUVRE DE LA DCE

hef de la mission du système d’informa-tion sur l’eau au ministère de l’Écologie,du Développement et de l’Aménagement

durables, René Lalement présente les perspec-tives induites par la directive-cadre sur l’eau (DCE).

• IGN Magazine:La directive-cadre sur l’eau(DCE) semble faire l’unanimité chez les ges-tionnaires de l’eau. Quels sont les autresgrands progrès qu’elle induit ?• René Lalement : Après la loi sur l’eau de1964, qui prévoyait la réalisation d’un « inventairegénéral » de l’état des eaux, et celle de 1992, quiprévoyait l’adoption du schéma directeur d’amé-nagement et de gestion des eaux, la directive-cadreparvient enfin à une synthèse : elle fixe des objec-tifs de résultat à l’échelle européenne et organisedes étapes pour les atteindre à l’échelle locale,dans une perspective de développement durable.De plus, cette démarche inclut la consultation dupublic dans les bassins.

• IGN Mag. : Le géoréférencement des don-nées sur l’eau est une technique indispen-sable à la mise en œuvre de la DCE. Au-delàdes multiples référentiels existants, quelsprogrès peut-on encore en attendre ?• R. L. : Il reste à harmoniser les données auniveau européen, notamment pour la gestion desbassins internationaux. Cela se fera dans le cadred’Inspire. Il faut aussi améliorer à la fois la géo-métrie et la structure des référentiels existants.

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> Captage d’Armentières, sources de la nappe de la craiesénonienne (Saint-Benoist-sur-Vanne, Aube).

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> La pureté de l’eau de la rivière Ardèche au lieu-dit « le Pont du Diable », sur la commune de Thueyts (Ardèche).


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GÉOPORTAIL

• Sur le site Internet de l’IGN, www.ign.fr, des professionnels apportent des réponses claires et détaillées qui, pour certaines, feront l’objet d’une publication dans IGN Magazine.

POSEZ VOS QUESTIONS

i + i www.ign.fr

• Est-ce que Géorandonécessite une connexionInternet pour l’installer,et est-on autorisé à l’installersur plus de deux ordinateurs?

En effet, l’installation du logiciel nécessite une connexion Internet. La licence initiale étantvalable pour deux installations, vous avez la possibilité d’installer votre Géorando sur un second ordinateur de bureau ou portable.Pour une réinstallation du produit Géorando en cas de changement de machine ou de disque dur, il vous faudra demander une réinitialisation de la licence auprès de la société Star Informatic à l’aide du formulaire de renouvellement de licenceque vous trouverez sur le site Georando.com,rubrique « Aide » puis « Informations utiles », ensuiteforum « Licences » et sujet « Épinglé : Commentréinitialiser votre licence Géorando ».i + i www.georando.com

L’IGN VOUSRÉPOND GÉORANDO

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• Quelles ont été les grandesétapes du Géoportail et quand pourrons-nous voirles bâtiments en 3D?

Voici d’abord un bref rappel chronologique du Géoportail. Le 23 juin 2006, une première version du Géoportail offrait la visualisation des cartes et photographies aériennes de l’ensembledu territoire français métropolitain et desdépartements d’outre-mer, avec la même précision.La deuxième version du Géoportail, en ligne depuis le 21 mai 2007, permet d’afficher des donnéesvecteurs, ouvrant la porte à la covisualisation des basesde données de toutes origines. Le 30 juillet 2007, le Géoportail s’est encore enrichi en offrant aux internautes la possibilité de survoler leur territoireen 3D. Le bâti, quant à lui, est encore en 2D.Le 1er octobre 2007, le pas est franchi : la visualisationdes bâtiments en 3D sur toute la France, et non passeulement sur quelques grandes villes, estopérationnelle et testée sur le site de qualification.La mise en ligne pour le grand public est prévueavant la fin 2007. Pour voir en 3D, il fauttélécharger le programme de visualisation TerraExplorer à partir du site du Géoportail.i + i www.geoportail.fr


:: infos géo

École nationale des sciencesgéographiques (ENSG) offre unepalette exceptionnellement com-plète de formations : techni-

ciens, techniciens supérieurs, licence tech-nique, ingénieurs, masters, mastèresspécialisés, etc. C’est d’ailleurs l’une de sescaractéristiques distinctives, à côté delaquelle il faut aussi noter des effectifs àtaille humaine dans chaque cycle, favori-sant des relations particulièrement intenseset enrichissantes.Ainsi, si vous êtes en fin de classe de seconde,vous pouvez intégrer le cycle « dessinateurcartographe » (brevet de technicien). Lestitulaires d’un bac scientifique, eux, ont lechoix entre le cycle « géomètre » (BTS), laclasse préparatoire du Polytechnicum (pourune intégration ultérieure dans le cycle « ingé-nieur ») et le cycle « géomatique et carto-graphie » (GEC). Pour ceux qui sont en classepréparatoire aux grandes écoles scientifiques(sections MP, PS ou PSI), le cycle « ingénieur »– par le concours commun TPE-EIVP pour lesélèves fonctionnaires ou le concours Télé-com-INT pour les autres – est tout désigné.

Les titulaires d’un diplôme de niveau bac + 2(niveau L2) ou bac + 3 (niveau L3) pourrontde leur côté se tourner soit vers la premièreannée du cycle « ingénieur » (par le biais duconcours Deug ou d’un examen de dossieret d’un entretien), soit vers le cycle « SIG etconception en cartographie » (SIG2C), soitvers la première année du master « géoma-tique » (niveau d’entrée L3). Enfin, pour ceuxdisposant d’un diplôme de niveau bac + 4(niveau M1) ou bac + 5 (niveau M2), l’éven-tail est large : deuxième année du cycle « ingé-nieur » (admission sur dossier et entretien),deuxième année d’un master cohabilité, mas-ter professionnel MSIAG, ou l’un des mas-tères spécialisés de l’ENSG (si vous avezaussi trois années d’expérience profession-nelle dans les domaines enseignés).L’ENSG s’est ainsi organisée pour apporterune ouverture aussi large que possible àses recrutements. Avec ce nécessaire fil-trage, son objectif est de rechercher, danstoutes les filières existantes, les étudiantsdisposant des connaissances préalablesnécessaires pour pouvoir suivre les ensei-gnements avec profit. n

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VUE AÉRIENNE DE L’ENSG

> L’École est située au cœur de la cité Descartes,pôle scientifique et technologique de l’Est parisien.

L’ENSG pratique• En chiffres: 4 laboratoires de recherche associés

(Cogit, Lareg, Loemi et Matis), 71 membres du personnelpermanents, 14 cycles de formation, une trentained’enseignants répartis en cinq départements et près de200 vacataires (experts issus du monde des entreprises oude l’université), plus de 4 000 cadres supérieurs, ingénieurset techniciens de plus de 80 pays déjà formés par l’école.

• Adresse : 6 et 8, avenue Blaise-Pascal, cité Descartes,Champs-sur-Marne, 77455 Marne-la-Vallée Cedex 2.

• Accès: RER A, direction Marne-la-Vallée - Chessy (depuis Paris), gare Noisy-Champs.

• Tél.: +33 (0)1 64 15 30 01

• Fax: +33 (0)1 64 15 31 07

• E-mail: [email protected]

i + i www.ensg.eu

À SAVOIR

SUR MESUREL’ENSG est une grande école de géomatique, qui propose

des cycles de formation à tous les niveaux.

DES FORMATIONS

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IGN MAGAZINE _ no 44 _ novembre.décembre.07 _ 17www.ign.frwww.ign.fr

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NIVELLEMENT

> Sur le plancher des vaches, rien n’arrête les élèves en mission de nivellement.

DYNAMISME

> Le bureau des élèves et le bureau des sports agissent pour l’intégration de tous.

TACHÉOMÉTRIE

> Recours à la technique qui permet de mesurer les angles et les distances avec précision.

BASE DE DONNÉES GÉOGRAPHIQUES

> Les systèmes d’information géographique associent logiciels, bases de données et liaisons Internet.

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PILOTAGE SCANNER

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> Levé scanner laser dans les sous-sols de la chartreuse du Val-de-Bénédiction (Gard).

MESURE GPS

> Utilisation de l’antenne GPS Choke Ring (stagede terrain à l’observatoire de Haute-Provence).

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Pour clore l’année de célébration du troisième

centenaire de sa mort, un récit où l’histoire

et la cartographie sont étroitement liées. L’essentiel pour saisir les travaux et la destinée

d’un homme hors du commun : d’abord frondeur, puis chef de guerre au service du Roi-Soleil.

:: zoom sur…

Vauban fortifié

année 2007 est celle du tricentenairede la mort de Vauban. L’IGN s’est asso-cié à cette commémoration en publianten mars la carte La France de Vauban,

qui est une invitation à un voyage en partance à ladécouverte des œuvres du grand bâtisseur. Parailleurs, l’Institut géographique national conserveau sein de sa cartothèque des planches originalesde fortifications. Exceptionnellement, ces docu-ments, dont certains sont autographes, seront expo-sés à la Cité de l’architecture et du patrimoine du13 novembre 2007 au 5 février 2008, afin de lesfaire découvrir au grand public. Pour accompagnercet événement, retour sur une destinée hors normes.

naissance et essorSébastien Le Prestre de Vauban naquit à Saint-Léger-de-Foucheret, non loin d’Avallon (Yonne),

où il fut baptisé le 15 mai 1633. Sa famille étaitd’origine nivernaise et possédait dans la paroissede Bazoches, en Morvan nivernais, la petite sei-gneurie de Vauban, dont elle avait pris le nom.En 1651, le jeune Sébastien, à peine sorti de l’ado-lescence mais ayant un goût précoce pour l’aven-ture, quitta sa famille et son pays, traversa àpied une partie de la France et alla s’engager,comme cadet, dans le régiment d’infanterie deCondé, qui se trouvait à ce moment-là sur lafrontière des Pays-Bas. La Fronde sévissait à cette époque, et c’est initia-lement pour ce parti que Vauban décida de s’en-gager. Il se distingua d’abord dans la réparationdes fortifications de Clermont, en Argonne, avantde participer au siège de Sainte-Menehould. Fai-sant preuve de très fortes prédispositions pourl’architecture militaire, il prit alors son essor pour

devenir, au cours des décennies qui allaient suivre,le plus grand bâtisseur et conquérant de placesfortes de son temps.

le temps des conquêtes Ayant été fait prisonnier en 1653, avec d’ailleursbeaucoup de panache, il fut mandé par Mazarin,auprès de qui sa réputation était déjà faite. Vau-ban, qui n’avait rien d’un frondeur et qui se sen-tait mal engagé dans cette guerre civile, eut avecle cardinal un long entretien, à la suite duquel ildécida de se mettre au service de Louis XIV.Dès lors, les prises de places fortes, en présencedu roi, se succédèrent, et le nombre de villes assié-gées et conquises par Vauban est pharamineux(quarante-quatre). La suprématie de ce grand maîtred’œuvre dans la guerre de siège se révéla lors dela guerre de Dévolution en 1667, quand il prit les

TRICENTENAIRE

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www.ign.fr

Il fortifia aussi Strasbourg et Calais, et accomplitd’immenses travaux pour la navigation intérieuretelle la réparation du canal du Midi, construit parRiquet quelques décennies auparavant. Au coursde ce chantier, il fut sensibilisé aux malheurs desprotestants cévenols qui, consécutivement à la révo-cation de l’édit de Nantes (1685), étaient victimesd’exactions (les terrifiantes « dragonnades »). Il écri-vit au roi en 1690 un Mémoire sur le rappel desHuguenots, dans lequel il évoquait les conséquencesnégatives de cette décision, sur le plan diploma-tique, économique et sécuritaire. Une nouvelle guerre, celle de la ligue d’Augsbourg(1689-1697), le contraignit à reprendre du service.Il participa aux prises de Mons (1691) et Namur (1692).Le dernier siège qu’il conduisit, en 1704 lors de laguerre de Succession d’Espagne (1702-1714), fut celuide Vieux-Brisach, place importante qui se rendit aubout de treize jours. C’est au cours de cette mêmeannée qu’il fut élevé à la dignité de maréchal deFrance. Vauban mourut à Paris en 1707 et fut enterréà l’église de Bazoches, dans le Morvan. Son cœurest conservé à l’hôtel des Invalides depuis 1808.

les « oysivetés de m. vauban »Vauban a noirci des milliers de pages au coursde ses nombreux déplacements à travers

> On disait de lui« Ville assiégée par Vauban, ville prise ; ville fortifiée par Vauban, ville imprenable. »

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villes de Tournai, Douai et Lille en seulement neufjours. Suite à ce fait d’armes, il fut fait gouverneurde la citadelle de Lille et fortifia à tel point la capi-tale des Flandres qu’elle devint, pour ses contem-porains, la « reine des citadelles ». Vauban fit dres-ser un plan-relief de la ville et l’envoya au roi qui,enthousiasmé, lui demanda de semblablesmaquettes pour les autres places fortes. Il pour-voyait ainsi à la collection des plans-reliefs fran-çais, créée en 1668 sur l’initiative de Louvoiset que l’on a continué de produire jusqu’en 1870.La paix revenue en 1668 après le traité d’Aix-la-Chapelle, il put employer son temps à ache-ver les fortifications de Flandre, d’Artois, de Pro-vence et de Roussillon. Il alla même jusqu’auPiémont, avec Louvois, pour apporter au ducde Savoie sa science des fortifications.En juin 1672, la guerre de Hollande fut engagée.L’armée française attaqua les Provinces-Unies.Ce fut pour Vauban une suite de succès, dont leplus célèbre fut le siège de Maastricht, qu’il diri-gea en 1673. Ce coup d’éclat lui valu d’ailleurs uneforte dotation du roi, qui lui permit d’acheter lechâteau de Bazoches. Mettant à profit la dizained’années qui suivit la paix de Nimègue (1678),Vauban construisit le remarquable port de Dun-kerque, qui est considéré comme son chef-d’œuvre.

DANS LE TEXTE

> Sébastien Le Prestre de Vauban, tableauattribué à Hyacinthe Rigaud.


le royaume. Il les a réunies dans douzevolumes modestement intitulés Oysivetés deM. Vauban ou Ramas de plusieurs mémoiresde sa façon sur différents sujets (ce recueilva être réédité cet automne). Les Oysivetésréunissent un ensemble de considérationstout à fait pertinentes sur les sujets les plusdivers telles la gestion des forêts, la monnaie,la standardisation des équipements militaires.En ce qui concerne la monnaie, Vauban a faitpreuve d’une remarquable prescience éco-nomique en préconisant la nécessité de créerune monnaie unique pour tous les États dela chrétienté.En cette période de monarchie absolue, lemonde rural était écrasé d’impôts. Vauban futle témoin oculaire de campagnes peuplées de

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> Photographie aérienne réalisée en 1997 de la citadelle de Neuf-Brisach.

> Plan de Lille et des environs de 1724, par Guittardpère (échelle d’origine 1 : 7 300).

mendiants et alla à la rencontre d’un monde pay-san vivant dans le plus total dénuement. C’està partir de ces constatations qu’il rédigea le pro-jet de dîme royale pour améliorer le sort desplus humbles. Il s’agissait d’un impôt égalitairequi devait supprimer taille, aides, douanes,gabelle et autres contributions, qu’il définissaitainsi : « Tous ces impôts que le système féo-dal avait accumulés sur les populations ruralesen faveur des nobles et des prêtres oisifs. » Ladîme royale devait donc faire disparaître les pri-vilèges qui permettaient au clergé et à la noblessede ne pas contribuer aux charges de l’État. Sonmémoire suscita l’indignation des nantis, et leroi le fit interdire. n

Source : www.herodote.net et www.yonne-89.net

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> La France de Vauban,carte au 1 : 1 000 000, 5 €.


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LES TRÉSORSCARTOGRAPHIQUES DE L’IGN

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ne partie du patrimoine constitué desplans de fortifications de Vauban estprécieusement conservé à la cartothèque

de l’IGN. Michel Bacchus, ingénieur en chef desponts et chaussées travaillant à l’IGN, précise :« La cartothèque de l’Institut géographiquenational met à la disposition des lecteurs l’undes fonds cartographiques les plus importantsde France. Il comprend, à côté du fonds moderne,un fonds ancien incluant 2 975 cartesmanuscrites dressées de 1643 à 1877 provenantdes archives du génie, 4 400 cartes gravéesprovenant du Dépôt de la guerre, ainsi que les1 552 minutes originales de la carte de Cassiniet 1028 minutes mises au net de la carte d’état-major. Il comprend des tirages de la quasi-totalité des éditions successives de troisgénérations de cartes de base de la France : lacarte de Cassini du XVIIIe siècle à l’échelle de1 ligne pour 100 toises, soit environ au 1 : 86400,la carte d’état-major du XIXe siècle au 1 : 80000et la carte au 1 : 25 000 du XXe siècle. »

archives militairesLes quelques plans de Vauban conservés à la carto-thèque proviennent du dépôt des fortificationsqui archivait les plans des places fortes et les docu-ments du service du génie du XVIIe au XIXe siècle.Les autres documents cartographiques militaires,généralement à plus petite échelle, étaient alorsconservés avec les archives militaires au Dépôt

> « Carte du cours du Rhin de Brisack à Neubourg, le 20 mai 1698, signée Vauban, avec une retombe et une postille indiquant deux localisations possibles pour Neuf-Brisack » (échelle d’origine 1 : 17280).

de la guerre, directement rattaché au ministèrede la Guerre. Après 1870, ces deux dépôts furentremplacés par une section géographique et unesection historique.

l’ign héritierLa section géographique devint, en 1887, le Ser-vice géographique de l’armée (SGA), ancêtre del’IGN et alors responsable de l’entretien de lacarte d’état-major, puis de l’élaboration d’unenouvelle carte de France (au 1 : 150 000 et encourbes de niveau, entreprise à partir des « plansdirecteurs » levés par la brigade topographiquedu génie). La section historique, devenue Ser-vice historique de l’armée de Terre (SHAT), s’estunie en 2006 aux services historiques des autresarmées dans le SHD (Service historique de laDéfense). Elle a récupéré les archives du génie,qui constituent un fonds particulier. Son inven-taire précise, en regard de quelques documents,qu’ils sont « en dépôt au SGA » depuis le débutdu XXe siècle (car ils apportaient une précisionsupérieure à celle des levés de la carte d’état-major). C’est le cas de ces plans de Vauban. L’IGN,héritier du SGA, a conservé ce fonds. n

> Le bilan de Vauban

EN CHIFFRES

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> Protection de la flotte du roi à Saint-Vaast-la-Hougue.

> Le château de Bazoches (Nièvre), édifié vers 1180 etacquis par Vauban en 1675 grâce à une dotation du roi.

• Expositions : « Vauban, l’arpenteur du roi »,jusqu’au 30 décembre, Besançon (Doubs).« Vauban à Toulon, l’arsenal et la rade »,jusqu’au 31 décembre, musée national de la Marine, Toulon (Var). « Vauban, bâtisseur du Roy Soleil », du 13 novembre 2007au 5 février 2008, Cité de l’architectureet du patrimoine, au palais de Chaillot (Paris), où seront présentés les plans-reliefs des citadelles et des documents cartographiquesissus de la cartothèque de l’IGN.

• Édition : Les Oysivetés…, en douze tomesréédités pour la première fois depuis sa mort(Ed. Champ Vallon/Association Vauban, nov.2007). Un timbre et une monnaie à son effigie.

• Divers : Le Réseau des sites majeurs Vauban (RSMV) choisi par la France comme candidat à l’inscription sur la liste du Patrimoine mondial de l’Unesco en 2008.

i + i www.vauban.asso.fr

> L’année Vauban

• De 1667 à 1707, Vauban a amélioré les défensesde près de 300 villes, créé quelque 120fortifications, dont 14 de première ligne, autant deseconde ligne (le « pré carré »), 46 places arrières.

• Il a aussi créé 9 fortifications dans les Alpes, 10 sur le pourtour méditerranéen, 8 dans les Pyrénées et 19 sur l’arc Atlantique et en Manche. Il a donné naissance à 9 villesnouvelles (Mont-Louis, Huningue, Longwy, Phalsbourg, Sarrelouis, Mont-Royal, Fort-Louis, Mont-Dauphin et Neuf-Brisach).

• Il a dirigé 44 sièges et défendu 6 places fortes.

Sources : La France vue par les militaires, catalogue des cartes de France du Dépôt de la guerre, tome I,par Marie-Anne Corvisier de Villèle et Claude Ponnou, Shat 2002 ; Catalogue des archives du génie, Shat 1997 ;Vauban ingénieur et homme de guerre, par le général Yves Barde, Éd. de l’Armençon, 2006 ; Vauban, le maîtredes forteresses, par Luc Mary, L’Archipel, 2007.

SON PARCOURS

* 13 mars 1951 : naissance à Châlons-sur-Marne (Marne).

* 1966 : premier prix de piano et de musique de chambre du Conservatoire nationalsupérieur de musique de Paris.

* 1969 : prix international Viotti.

* 1970 : prix international Casella et concours internationalde piano de Varsovie.

* 1974-1976 : élève à l’Écolenationale d’administration (ÉNA).

* Depuis 1977 : producteur à France Culture avec interventiondans de nombreuses émissions.

* 1975-1985 : journaliste au Pointet à La Vie publique.

* 1976-1986 : conseiller au tribunal administratif de Paris.

* 1980-1986 : critique musical àDiapason Harmonie et à Compact.

* Depuis 1986 : conseiller d’État.

* 1986-1998 : maîtredes requêtes au Conseil d’État.

* 1993-1997 : directeur du patrimoine au ministère de la Culture et président-directeur de la Caisse nationale des monuments historiques.

* Depuis 2003 : président del’établissement public du théâtrenational de l’Opéra-Comique.

* Depuis mars 2007 :président du conseild’administration de l’Institutgéographique national.


• George Gershwin (en collaborationavec Denis Jeambar), Mazarine, 1982.• Le Syndrome de l’opéra (grand prix de la Critique dramatique et musicale),Robert Laffont, 1991. • Le Gouvernement de la culture,Gallimard, 1999.

ENTRE AUTRES ESSAIS


Musicienne et musicologue, journaliste et essayiste, producteur

d’émissions sur France Culture, auteur de plusieurs essais, conseiller d’État,

elle vient d’être nommée président du conseil d’administration de l’IGN.

MARYVONNE DESAINT PULGENT

:: rencontre

• IGN Magazine : Le parcours que vous avez suivi est trèscomplet et complexe. Pouvez-vous le résumer?• Maryvonne de Saint Pulgent : J’étais engagée vers une car-rière musicale dès l’âge de onze ans. J’ai obtenu mon premier prix àquinze ans, et tout aurait dû me pousser à devenir soliste internationale.J’avais les dons, mais ils ne suffisent pas. Il faut une vocation et je nel’avais pas. Ma vocation était intellectuelle. À dix-neuf ans, j’avais obtenuune licence d’anglais, à la suite d’un bac scientifique. Je suis entréeà Sciences-Po tout en terminant ma maîtrise sur le théâtre de GeorgeBernard Shaw. Puis j’ai intégré l’ÉNA dans la promotion Guernica… Ce quim’intéressait avant tout, c’était le droit public. Je fais partie de ces gensqui croient en l’État, tout en sachant qu’il faut le réformer. Cela dit, lamusique est demeurée une sorte de fil rouge. J’ai obtenu un autre prixdu Conservatoire en histoire de la musique, en esthétique. J’ai produitbeaucoup d’émissions pour France Culture. Mon premier programmedate du 17 septembre 1977, et j’étais à l’antenne lorsque fut annoncée lamort de la Callas, qu’on vient de commémorer. J’ai écrit beaucoup decritiques musicales. Je suis devenue journaliste au Point alors que j’étaisencore à l’ÉNA, vers le milieu des années 1970. Le grand sujet de l’époque,c’était déjà l’environnement, et j’ai commencé à m’intéresser à tout cequi tournait autour des questions territoriales. Je n’ai pas cessé. Je suispassionnée par le développement du territoire et par le patrimoine, dontj’ai été le directeur auprès du ministère de la Culture pendant cinq ans.

• IGN Mag. : Comment avez-vous été désignée à la présidence de l’IGN ?• M. de S.-P: Le poste de président du conseil d’administration est tra-ditionnellement dévolu à un membre du Conseil d’État. Cette personneest proposée par le ministre de tutelle de l’Institut au président de laRépublique, qui la nomme par décret. Toutefois, j’avais postulé pour cettefonction, au grand étonnement de certains, particulièrement au cabinetdu ministre, où l’on me fit remarquer qu’il s’agissait d’une sorte de « grandécart » en regard de mon tropisme culturel. Je fis remarquer à mes inter-locuteurs que l’écart n’était pas si grand puisque j’avais travaillé avecl’IGN lorsque j’étais directeur du patrimoine. Qui dit monuments dit urba-nisme, donc cartographie. D’autre part, dans le cadre de la même fonc-tion, je gérais la collection de plans-reliefs du musée des Invalides et j’ailargement contribué à leur préservation. Ces chefs-d’œuvre ont consti-tué l’un des fondements de la cartographie militaire à l’époque de Louis XIV,donc de l’IGN, lointain héritier du dépôt des cartes. Curieusement, c’étaitdéjà de la troisième dimension et l’aube de l’information géographique

à usage civil puisque la 3D est à même de figurer tous les paramètresd’accès à une place forte ou à une forteresse, ne serait-ce que pour sub-venir aux besoins de survie des troupes et des habitants. Enfin, je suisconsciente du fait que l’Institut possède une dimension patrimonialeexceptionnelle et qu’il faut la développer.

• IGN Mag.: Mais ce n’est pas le cœur de métier de l’IGN?• M. de S.-P: Certes ! Mais il existe des spécialistes de ces questions,lesquels ignorent souvent la valeur unique de ces merveilles que sontles cartes, les photographies et les films. Il faut mettre en valeur cettemémoire, sans oublier celle du patrimoine industriel que constitue l’im-pression de ces cartes et le savoir-faire que cela implique. En tant queprésident, je me sens tout particulièrement concernée.

• IGN Mag. : Aujourd’hui, comment envisagez-vous lerôle de l’IGN ?• M. de S.-P: Je pense que le tournant vers le numérique et la déma-térialisation des données a été négocié avec beaucoup de brio. Maisl’évolution du rôle de l’information géographique et de son marchéconfronte l’Institut à des situations nouvelles. Tout d’abord, des opé-rateurs internationaux (mais également des micro-opérateurs) sontmaintenant en mesure d’intervenir sur son territoire traditionnel. Parailleurs, et en même temps, l’IGN est confronté à des obligations deplus en plus diverses venant du fait que le public exige un nombre crois-sant d’informations, lesquelles relevaient autrefois du champ des spé-cialistes. Le Géoportail en est une illustration majeure. Désormais, nousavons des interlocuteurs multiples, dont les exigences peuvent se révé-ler contradictoires. Comment, par exemple, organiser l’accès à des don-nées que nous conservons au bénéfice de tous et demeurer conformeaux directives de la Cnil touchant au respect des libertés? Il faut désor-mais respecter le droit des autres à produire des données tout en encréant de nouvelles que la Commission européenne demande aux Étatsde mettre à disposition : des informations sur les systèmes de trans-port, pour ne citer qu’un exemple… L’information géographique estdevenue globalisante. Les enjeux primordiaux tournent désormais lar-gement autour de l’environnement et du développement durables et,en ce domaine, il faut prendre en compte le fait que l’IGN vient de chan-ger de ministère de tutelle. Il est passé de celle du ministère de l’Équi-pement à celle de l’Écologie, du Développement et de l’Aménagementdurables. Nous devrons donc intégrer de nouvelles préoccupations etnous repositionner différemment. n

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