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Peer Gynt En couverture : Hervé Pierre, Catherine Samie. Ci-dessous : Suliane Brahim, Hervé Pierre. © Brigitte Enguérand

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Peer Gynt

En couverture : Hervé Pierre, Catherine Samie.Ci-dessous : Suliane Brahim, Hervé Pierre. © Brigitte Enguérand

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CE PRINTEMPS, LA COMÉDIE-FRANÇAISE ET LE GRAND PALAIS ont un projet en commun. Vingt-neuf représentations inédites de Peer Gynt d’Henrik Ibsen sont programmées dans le nouveau cadre du Salon d’Honneur, dont cette série excep-tionnelle marque l’inauguration après plusieurs dizaines d’années de fermeture.C’est l’hommage rendu par le Grand Palais à l’une de nos plus illustres institutionsculturelles. C’est avec un réel enthousiasme que la Réunion des musées nationaux– Grand Palais et la Comédie-Française se sont ainsi lancées dans l’aventure.

Fondée par le Roi Louis XIV en 1680, sept ans après la mort de Molière, la Comédie-Française n’a depuis cessé de se réinventer à travers les dramaturges qui l’ont ins-pirée, les comédiens qui l’ont animée et les hommes et les femmes qui la font vivre.Pendant le temps où la mythique Salle Richelieu est fermée pour travaux, la trouperenoue avec son histoire et sort de ses murs.

Le Grand Palais est un des monuments préférés des Français. Il a été édifié par laIIIe République à l’occasion de l’Exposition universelle de 1900, et conçu pour être,comme l’indique son frontispice, « un monument dédié à la gloire de l’art français ».Il a été bâti selon les technologies les plus modernes de l’époque en matière de combinaison de verre, d’acier, de pierre et de béton. Depuis plus d’un siècle, il a toujours accueilli l’art et la création sous toutes leurs formes.

Nos deux institutions ont en commun la quête d’une identité toujours renouvelée.La production de l’œuvre d’Ibsen, brillamment mise en scène par Éric Ruf, est la ren-contre de ces deux volontés. Voyant dans cette pièce une métaphore de l’éternelretour, il a imaginé une grande route sur laquelle défilent, dans un troublant jeu demiroirs, nos fantômes intérieurs. Nous saluons l’inventivité du metteur en scène,l’énergie et le talent que la troupe a offerts au texte original d’Ibsen. Ils seront sansnul doute justement récompensés par la ferveur du public venu les applaudir.

MURIEL MAYETTEAdministratrice générale de la Comédie-Française

JEAN-PAUL CLUZELPrésident de la Réunion des musées nationaux – Grand Palais

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présentent au Salon d’Honneur du Grand Palais

Peer Gyntde Henrik Ibsentexte français de François Regnault

DU 12 MAI AU 14 JUIN 2012, relâche le mardidurée 4h45 avec 2 entractes

Mise en scène et scénographie d’Éric Ruf

Costumes Christian LACROIX I Lumières Stéphanie DANIEL I Musique originaleVincent LETERME I Travail chorégraphique Glysleïn LEFEVER I Réalisation sonoreJean-Luc RISTORD I Collaborateur artistique Léonidas STRAPATSAKIS I Assistanteà la mise en scène Alison HORNUS I Assistante à la scénographie DominiqueSCHMITT I Maquillages Carole ANQUETIL I Le décor et les costumes ont été réalisésdans les ateliers de la Comédie-Française.

avecCatherine SAMIE

Catherine SALVIAT

Claude MATHIEU

Michel FAVORY

Éric GÉNOVÈSE

Florence VIALA

Serge BAGDASSARIAN

Hervé PIERRE

Bakary SANGARÉ

Åse

la Mère de Solvejg, une fille des pâturages,une villageoise, une fille du désert, unefolle, un troll

Kari, la Mère du marié, une fille des pâturages, un troll, une fille du désert,une villageoise

le Passager inconnu, Von Eberkopf, lePère du marié, un troll, un villageois

le Prêtre, un troll, un villageois, un singe

la Femme en vert, Anitra, une villageoise

le Roi des trolls, M. Ballon, un eunuque

Peer Gynt

Aslak, le Fellah, l’Enfant troll, le Gardiendu harem, un marin

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Stéphane VARUPENNE

Gilles DAVID

Suliane BRAHIM

Nâzim BOUDJENAH

Jérémy LOPEZ

Adeline D’HERMY

et les élèves-comédiens de la Comédie-Française

Romain DUTHEIL

Cécile MORELLE

Émilie PREVOSTEAU

Samuel ROGER

Julien ROMELARD

et les musiciens

Floriane BONANNI

Hervé LEGEAY

Vincent LETERME

Françoise RIVALLAND

le Fondeur de bouton, Master Cotton, leCuisinier, un troll, un singe, un villageois

le Père de Solvejg, Trumpeterstråle, leCapitaine, le Troll de cour, le Maire, un singe

Solvejg, une fille du désert, un troll

le Maigre, Uhu, le Marié, un troll, unsinge, un marin

Begriffenfeldt, un troll, un singe, unmarin, un villageois

Ingrid, une fille du désert, une folle, untroll, une villageoise

Hussein, une fille du désert, un troll, unmarin, un villageoisune fille des pâturages, une fille dudésert, une folle, un troll, une villageoise

Helga, un mousse, une fille du désert,une folle, un troll

un villageois, le Mauvais Garçon, un troll,un singe, un marin

un villageois, une fille du désert, un troll,un marin

violon, une villageoise, un troll, un singe

guitares, un villageois, un troll, un singe

claviers et accordéon, un villageois, untroll, un singe

cymbalum et percussions, une villa-geoise, un troll, un singe

Avec l’aide précieuse de Monsieur Basit Igtet et de Madame Belen Canovas.

Hervé Pierre, Florence Viala. © Brigitte Enguérand

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La troupe de laComédie-FrançaiseAU 3 MAI 2012

DominiqueConstanza

Gérard Giroudon Claude Mathieu Martine Chevallier Véronique Vella

Catherine Sauval Michel Favory Thierry Hancisse Anne Kessler Andrzej Seweryn Cécile Brune

Sylvia Bergé Jean-BaptisteMalartre

Éric Ruf Éric Génovèse Bruno Raffaelli Christian Blanc

Alain Lenglet Florence Viala Coraly Zahonero Denis Podalydès Alexandre Pavloff Françoise Gillard

Céline Samie Clotilde de Bayser Jérôme Pouly Laurent Stocker Guillaume Gallienne Laurent Natrella

Serge Bagdassarian Hervé Pierre Nicolas Lormeau Bakary Sangaré ClémentHervieu-Léger

Pierre Louis-Calixte

Marie-SophieFerdane

Benjamin Jungers Stéphane Varupenne AdrienGamba-Gontard

Gilles David

Christian Hecq Suliane Brahim Georgia Scalliet Nâzim Boudjenah

Danièle Lebrun

Aurélien Recoing Félicien Juttner

Julie-MarieParmentier

Pierre Niney Jérémy Lopez Adeline d’Hermy

Muriel Mayette

Sociétaires

Pensionnaires

Adm

inistratrice

générale

Sociétaires honorairesGisèle Casadesus, Micheline Boudet, Jean Piat, Robert Hirsch, Ludmila Mikaël, Michel Aumont, Geneviève Casile,Jacques Sereys, Yves Gasc, François Beaulieu, Roland Bertin, Claire Vernet, Nicolas Silberg, Simon Eine, Alain Pralon,Catherine Salviat, Catherine Ferran, Catherine Samie, Catherine Hiegel, Pierre Vial.

Les comédiens de la troupe présents dans le spectacle

sont indiqués en rouge.

Michel Vuillermoz Elsa Lepoivre Christian Gonon Julie Sicard Loïc Corbery Léonie Simaga

© Christophe Raynaud de Lage

Elliot Jenicot

Jennifer Decker

Laurent Lafitte Marion Malenfant

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Au premier plan : Michel Favory, Nâzim Boudjenah, Adeline d’Hermy, Claude Mathieu ; au deuxième plan : Vincent Leterme, CécileMorelle, Samuel Roger, Éric Génovèse, Françoise Rivalland, Romain Dutheil, Florence Viala, Bakary Sangaré ; au troisième plan : JérémyLopez, Floriane Bonanni, Hervé Legeay, Julien Romelard, Stéphane Varupenne. © Brigitte Enguérand

BIEN QUE LIÉ À SOLVEJG, Peer Gynt déshonore une jeune mariée en pleinefête nuptiale. Acculé à la fuite, il se lancedans une quête effrénée d’aventuresqui le conduisent dans les montagnes oùil rencontre, comme dans un rêve, troisfilles des pâturages puis le Roi des trolls.Après avoir séduit sa fille, la Femme envert, et s’être confronté sans succès à la devise « Suffis-toi toi-même », il reprend la route et revient chez samère, Åse, qui se meurt. On le retrouvevingt ans plus tard en Afrique, où il estdevenu un riche marchand d’esclavesvivant dans la débauche. Fantasque,

rêveur, poète, il croise, au cours de cepériple épique et fantastique, une foulede personnages qui, tous à leur manière,abordent avec lui la question de l’identité :« Qu’est-ce qu’être soi-même ? » Tourà tour marginal, capitaliste, prophète,Peer Gynt traverse les époques et lessociétés avant de comprendre, de retouren Norvège, la vacuité de l’existence.

Peer Gynt

S’INSPIRANT DES CONTES populairesnorvégiens, Henrik Ibsen (1828-1906),alors exilé en Italie, écrit en 1867 PeerGynt, sous-titré « poème dramatique ».C’est en 1874 que le dramaturgedemande à Edvard Grieg de composerla musique de scène de la pièce. Deuxans plus tard, Peer Gynt, amputé du quatrième acte, enfin monté au Théâtrenational de Christiana, aujourd’hui Oslo,rencontre un immense succès public.Cette œuvre réputée inclassable est une

Henrik Ibsen

ÉRIC RUF EST LE 498e SOCIÉTAIRE de laComédie-Française. Parallèlement à sacarrière au cinéma et à la télévision, il atravaillé au théâtre notamment sous ladirection d’Alain Françon, JacquesLassalle, Patrice Chéreau, AnatoliVassiliev… En tant que scénographe, ila conçu les décors pour Denis Podalydèsde Cyrano de Bergerac d’EdmondRostand, Fantasio d’Alfred de Musset,Le Mental de l’équipe d‘EmmanuelBourdieu, Le Cas Jekyll de ChristineMontalbetti, Fortunio d’André Messageret Don Pasquale de Donizetti ; pourClément Hervieu-Léger de La Critiquede l’École des femmes de Molière etde La Didone de Cavalli ; pour VéroniqueVella, du Loup de Marcel Aymé ; pourÉmilie Valantin de Vie du grand DomQuichotte et du gros Sancho Pança. Il asigné dernièrement la scénographie du

ballet La Source chorégraphié par Jean-Guillaume Bart à l’Opéra Garnier.Il a coécrit et mis en scène avec la compagnie d’Edvin(e) Du désavantagedu vent et Les belles endormies du bordde scène. Il a également signé la réali-sation d’un spectacle conçu autour destragédies de Robert Garnier : Et ne vamalheurer de mon malheur ta vie auStudio-Théâtre de la Comédie-Française.Il a dirigé à l’opéra le Récit de l’an Zérode Maurice Ohana et L’Histoire de l’an Un de Jean-Christophe Marti.Dernièrement, en collaboration avecEmmanuel Bourdieu et Denis Podalydès,il a mis en scène Le Cas Jekyll deChristine Montalbetti. Prix Gérard Philipede la Ville de Paris, il a reçu en 2007 lesMolière du décorateur et du second rôlemasculin pour Cyrano de Bergerac.

Éric Ruf

Peer GyntUne pelure, courte mais drue,c’est l’érudit des temps passés.

ACTE V

gageure pour les comédiens embarquésdans cette aventure au long cours où le tragique côtoie le comique, où le grotesque bouscule le sublime.Multipliant les décors, les époques etles personnages, Ibsen s’affranchit descontraintes matérielles de la scène, etinvente une forme de théâtre total, propreà embrasser tous les questionnements,politiques, poétiques et métaphysiques,qui marquent la modernité de son œuvre.

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Suliane Brahim, Émilie Prevosteau. © Brigitte Enguérand

Une pièce de troupeJ’ai eu la chance de jouer le rôle de PeerGynt en 1996, sous la direction dePhilippe Berling au Théâtre du Peuplede Bussang, dans les Vosges. Outre l’exception, dans une carrière d’acteur,d’interpréter un personnage aussi riche,s’étirant sur trois âges de la vie durantplusieurs heures de représentation, j’ai gardé de cette expérience uneconnaissance empirique de la pièce, lesentiment intérieur d’une navigation « àl’estime » mêlant lectures et pratiquesqui me donnent aujourd’hui l’envie dem’attaquer à cette œuvre inclassable, àce monstre, en tant que metteur enscène. Il y a quelques saisons, MurielMayette a demandé au Comité d’admi-nistration de la Comédie-Française de réfléchir à la façon dont on pourraitmonter – avec toutes les contraintesque pose l’alternance à la Salle Richelieu– des pièces longues, des œuvrescomme Lulu, Le Soulier de satin ou PeerGynt. Dans le cadre habituel des pro-ductions de notre théâtre c’est impos-sible, mais lorsque l’occasion nous a étéofferte d’inaugurer le Salon d’Honneurdu Grand Palais, Peer Gynt s’est alorsimposé. Il y a des cousinages fortuitsentre l’œuvre et le lieu : le gigantisme,le gracile, la porosité, la lumière et lacomplexité de l’architecture. Tous deuxsont dédaléens mais paradoxalementclairs. L’intuition de ces natures procheslaisse augurer une heureuse rencontre. Il y a bien sûr, au centre de tout, la ques-tion de l’acteur qui incarne Peer Gynt, qui

sort de l’adolescence au début de lapièce pour finir en vieillard. L’idée deprendre deux, voire trois acteurs d’âgesdifférents m’a d’abord traversé l’esprit,sans me satisfaire complètement ; jesavais le plaisir et la gageure que repré-sentait la chance de jouer le rôle dansson intégralité ! Puis, je me suis dit qu’onavait peut-être tort de penser qu’il fallaitforcément choisir un acteur jeune enescomptant qu’il soit suffisamment« solide » pour jouer les âges avancés dupersonnage. C’est en quelque sorte parun heureux détour que j’ai choisi HervéPierre. Un soir, je l’ai vu jouer un vieillardmaugréant, dressant le point contre l’au-delà, dans Vivant, d’Annie Zadek, misen scène par Pierre Meunier au Studio-Théâtre. Je me suis dit : « Mais bon dieu,c’est lui ! C’est le vieux Peer ! Ces colères,sa veulerie et ses prières tardives !»C’était évident. Je jouais avec lui à cemoment dans Partage de midi, où ilincarnait Amalric, un personnage aumitan de sa vie, faisant furieusementpenser au Peer Gynt du quatrième acte,j’ai donc procédé à l’inverse. Au fond,je suis sûr qu’il n’y a besoin ni de rajeunirni de vieillir outre mesure l’acteur jouantPeer Gynt, que la pièce se raconte aussibien sans cela. J’aime l’idée que ce soitle « même bonhomme » tout le temps,et qu’au bout d’un moment, on se dise« Mais, c’est la vie ! On ne change pas,on ne se départit pas de soi-même ! »Hervé Pierre est un acteur à la hauteurde cette pièce, acteur-monde, acteur-fleuve. Il n’a aucun problème à jouer un

Peer Gynt, par Éric Ruf

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personnage qui peut s’avérer être « anti-pathique », voire répugnant. Ça l’amuse !Demander à Catherine Samie de jouerÅse est devenu un rêve obsédant. Sonretour au sein de la troupe, elle, qui pournous est la mère universelle, était uneévidence. À côté d’eux, j’ai au moinsune vingtaine d’acteurs pour jouer lesautres rôles ; ce n’est pas beaucoup auregard de l’ampleur de la pièce, mais,miracle de la Comédie-Française, lemoindre troll, la moindre fille du désertest interprété par un grand comédien.J’aime l’idée que ce soient les mêmesacteurs qui reviennent, de figure enfigure, qu’il s’agisse de Bakary Sangaré,

de Florence Viala ou de SergeBagdassarian… Les personnages dePeer Gynt prennent alors une dimensionmaïeutique, violente, ils font rentrer PeerGynt en lui-même, ou au contraire lefont dégorger de lui-même. À aucunmoment, je n’ai indiqué aux acteurs, eten particulier à Hervé Pierre, ce que j’aipu faire moi-même quand j’ai joué PeerGynt. Je suis dans un autre paysage.C’était la condition première pour moipour arriver à monter la pièce.

Catherine Salviat, Floriane Bonanni, Florence Viala, Claude Mathieu, Éric Génovèse, Adeline d’Hermy, Cécile Morelle. © Brigitte Enguérand

PROPOS RECUEILLIS PAR LAURENT MUHLEISEN

IL N’EST PAS SIMPLE de qualifier cettepièce : conte philosophique bien sûr, maisaussi fable initiatique, saga à l’islandaiseencore, roman d’aventures, fresquesociale… C’est tout à la fois et même cetout ne suffit pas à embrasser tous lespossibles de l’œuvre. Peer Gynt fait partie de ces pièces qui résistent à touteréduction de temps ou de sens, où four-millent toutes les formes et tous lesgenres et dont nous ne cesserons jamaisd’interroger la substance.Pièce-monstre, dit-on.Pourtant l’histoire de ce jeune garçoncrotteux et déclassé, en but aux sar-casmes de ses contemporains, qui serêve prince et devine dans les nuages lapromesse de sa destinée, qui enlèveles Sabines des autres et tombe interditdevant une enfant pieuse, qui fuit saNorvège natale pour échapper à ses actes,qui d’Afrique en Égypte fait fortune, faillite, se refait, dégoise son cynismede parvenu, prophétise dans le désert,se fuit et, ruiné, revient sur les lieux deson enfance pour découvrir au crépus-cule de sa vie qu’il avait sous les yeux cequ’il cherchait depuis toujours – cettepièce donc, malgré ses circonvolutionset sa longueur, se révèle à chaque instantaccessible et simple au spectateur. Sansdoute nous reconnaissons-nous aisémentdans cette parabole faite d’orgueil fou,de lâcheté, de revanche et de prièrestardives. Je pense à cette définition

première du mot sympathie : sun-pathos :souffrir avec ; c’est l’immense qualitéde cette pièce, parler de soi, de nous, sidirectement.Si la tentation est grande d’illustrer cettefresque par de grands et beaux tableauxpittoresques (le nord et ses sombresbouleaux, le blanc désert africain brûléde lumière, les intérieurs confinés et lesétendues immenses), je crois plutôtqu’un théâtre plus nu – dans sa définitionde voyage immobile et dans une sim-plification de ses moyens – peut racontermagnifiquement l’un des thèmes de lapièce, à savoir qu’il est vain de mettre dela distance entre soi et soi, que toutefuite n’est qu’un léger retard et que larecherche de soi-même est un voyageinévitable et obligé.Pour appuyer ce propos, je rêve d’undispositif de représentation bifrontal afinque le voyage de Peer Gynt se déroulenon pas face mais au creux du public etque le spectateur tourné vers l’acteurembrasse en même temps, dans sonchamp de vision, cet autre lui-même leregardant aussi sur le gradin d’en face.Le décor serait une simple route. Uneroute-scène-plateau. Genèse, matriceet fin de monde. Une route : bête méta-phore de la vie. Une route en déshérenceoù l’on traîne son dimanche en rêvant decampagnes glorieuses et de filles faciles.Une route commençant arbitrairementpar un bout et finissant à l’autre par un

Notes emmêlées de mise en scèneet de scénographie

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Suliane Brahim, Gilles David, Catherine Salviat, Émilie Prevosteau. © Brigitte Enguérand

dos-d’âne derrière lequel les acteurspérégrins disparaîtraient plutôt qu’ils nesortiraient, glisseraient sous l’horizon.De chaque côté, des gradins-coteaux,des gradins-collines seraient dans leurspremiers rangs parsemés d’herbe maigre pour que le spectateur se senteimpliqué, inclus dans le dispositif à lamanière de ces spectateurs du Tour deFrance, le cul dans l’herbe, qui réservent,plusieurs heures à l’avance et tout aulong du trajet de l’étape, les places dechoix.Au centre, deux rails enfouis et mangésde rouille permettront de faire venir(poussée, tirée), une draisine mécaniqueapportant « ad libitum » les quelqueséléments de décor et les accessoiresnécessaires au jeu.L’ensemble de ces éléments me per-mettra d’éviter le folklore régionaliste quialourdit quelques fois la représentation

de cette pièce et de rêver un spectacleplus sombre et concentré. Plus mentalaussi. Il ne faut évidemment pas refusera priori de « faire spectacle », conditionnécessaire à une pièce d’une longueurinhabituelle, mais grâce à cette draisineet à la capacité d’invention et de men-songe de ce garçon désœuvré, je feraivenir sur cette route-plateau tous lesbateaux, sphinx, tentes bédouines etforêts qu’il faudra.Cette histoire, qui n’est ni exemplaireni édifiante, qui n’est universelle quepar son caractère humble et complexe,sera, je crois, plus belle encore si ellese déroule entre le seuil de la porte et lepremier tournant, dans un carré de jardin.

ÉRIC RUFoctobre 2010

De retour« Vous voici de retour, figures fluc-tuantes1 », ou plutôt personnages fabuleuxqui habitez Peer Gynt – la pièce et sonhéros – depuis que je fréquente cetteœuvre d’Ibsen, et que je les connaiscomme peut les connaître un traducteurqui s’est initié à la langue norvégienne– comme à celle d’Ibsen – comme auxvers d’Ibsen, car Peer Gynt est intégra-lement en vers rimés. Mais aussicomme spectateur l’ayant vu représenterdéjà cinq ou six fois, depuis que je la tra-duisis pour la mise en scène de PatriceChéreau qui la monta en 1981.Oui, voici que vous vous approchez denouveau, personnages fabuleux, réelset rêvés, autour de ce personnage singulier, sorti du conte norvégiend’Asbjørnsen et entré dans l’histoire duthéâtre. Singulièrement, depuis que,sinon son inventeur, du moins sonimmortel promoteur l’a tiré de son fjordpour lui faire faire le tour du monde etrevenir par temps de tempête dans saNorvège natale. Singulier en ce que, unefois s’être mis à raconter son histoire àdormir debout – en commençant parson Chant du Bouc – Ibsen a inventé desommer son héros déficient, tout au long des cinq longs actes qu’il traverse en glissant, marchant, courant,suant, nageant, errant et se perdant, derépondre constamment à la question desavoir ce que peut bien signifier cette

formule saugrenue propre à la conditionhumaine : « Être soi-même » !Bien malin à la fin, qui dira s’il le fut,l’était, l’est, l’aura été, l’eût été, le sera :lui-même ! – sinon qu’entre le Diablequ’il dupe, Dieu qui ne lui dit mot, et lesfigures de Jugement et de Mort qu’ilaffronte à son corps défendant, danscette sorte de mystère médiéval qu’estla fin de son périple, c’est une femmequ’il retrouve par hasard ou par miracle,une femme qui l’aime et qu’il a toute savie délaissée, et en qui il s’absorbe et sedissout dans un amour improbable etdéfinitif.Car tout est à double entente dans cetteéblouissante fantasmagorie ; aussi biendans les apophtegmes du Roi des trolls(« Tout est double chez nous ») que dansla bouche d’ombre du Grand Courbe(« Fais le détour ! »), dans les énigmesdu Sphinx que dans les mots d’amourdes femmes de passage et dans lesréponses des figures fatidiques qui lehantent à la fin (le Passager clandestin,le Maigre et le Fondeur de bouton), toutest-il équivoque et bifurcation.

Au Grand PalaisMais voici qu’à ces formes chancelantes,ces figures fluctuantes, à ces personnagesfabuleux, c’est aujourd’hui la Comédie-Française qui leur donne consistance –et, comme un fait exprès, elle profitede son exil provisoire pour transporter

Peer Gynt au Grand Palais

1. Je reprends impunément ici le début de la « Dédicace » que Goethe met au début de ses deux Faust : « Vousvoici donc à nouveau, formes vacillantes, / Qui apparûtes naguère à mes regards encore troubles. / Tenterai-jecette fois de vous saisir et de vous fixer ? » « Ihr naht euch wieder, schwankende Gestalten… ».

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Peer Gynt dans un autre Palais que lesien, dans le Grand Palais de Paris :

« Palais sur palais qui s’élève !Oh ! portail de lumière,Arrête-toi, veux-tu… »(Peer Gynt, Acte II, scène 4)

L’immense spirale qui enserre le« poème dramatique » d’Ibsen (c’est lenom que son auteur lui donne) depuis laNorvège jusqu’au Maroc (et même enAmérique et en Chine à en croire PeerGynt qui peut-être se vante !), puis dansune oasis, en Égypte, enfin de retour enNorvège, Éric Ruf a décidé de la déroulerselon un long chemin rectiligne, quelquepeu « montant, sablonneux, malaisé »,échangeant donc pour le spectateur,selon qu’il est disposé d’un côté ou del’autre de cette route, les sacro-saintscôtés cour et jardin des théâtres ordi-naires, entre la « butte » et la « lande » ;comme si le Grand Courbe (que lesNorvégiens se représentent parfoiscomme un grand troll) offrait alors à PeerGynt, son Œdipe interrogateur moderne,non plus le Détour perpétuel, mais unchemin indéfini, celui qu’on trouve parfois chez Beckett lorsque ceux quise croisent sur la grand-route ne sontpas sûrs de se revoir jamais. Chemin defer en outre, parcouru par des draisinessemblables à ces wagonnets de minesdont, enfants, nous rêvions, et dontAndreï Tarkovski a hanté les couloirs

souterrains de son film Stalker(« Stalker », en anglais : « chasseur furtifet silencieux » !)Pourtant, toutes les droites à l’infini se retrouvent bien en un point, ou enune droite à l’infini dans la géométrieprojective2. Le nombre des acteurs qui jouent, danscette pièce, ce très long rôle en rondqu’est Peer Gynt, varie ; de un à six,jusqu’à plus ample informé. (Six PeerGynt à la Schaubühne, à Berlin, en 1971,dans une mise en scène de Peter Stein ;un seul chez Chéreau : Gérard Desarthe,en 1981). Faites-le jouer par autant d’acteurs que vous voulez, je préfère,question de goût, que ce soit par un seul(comme Hamlet), mais vous devinezqu’il faut à l’acteur qui doit incarner l’adolescence, la maturité et la vieillessede ce merveilleux Conteur-de-soi-même,une résistance et une plasticité spé-ciales, à quoi aident bien entendu talentet virtuosité, mais bien plus encore lacuriosité de l’enfance (ce qu’à mon sen-timent Hervé Pierre rend fort bien). C’estsans préjugés que Peer aborde, affronteet traverse toutes les épreuves qui lui sont proposées : fête des noces, ren-contres plutôt « cochonnes », Royaumedes trolls, tractations financières et danseuses voilées, et les singes, etl’asile de fous, et le Grand Courbe et leSphinx d’Égypte, et puis une tempête etun naufrage, l’énigme d’un oignon et

Au premier plan : Claude Mathieu, Florence Viala, Adeline d’Hermy, Françoise Rivalland, Catherine Salviat, Suliane Brahim ; au deuxièmeplan : Vincent Leterme, Samuel Roger, Cécile Morelle, Serge Bagdassarian, Émilie Prevosteau, Floriane Bonanni, Michel Favory, ÉricGénovèse, Nâzim Boudjenah ; au troisième plan : Hervé Legeay, Gilles David, Julien Romelard, Romain Dutheil, Hervé Pierre, Jérémy Lopez,Stéphane Varupenne. © Brigitte Enguérand

2. La longue chaussée imaginée par Éric Ruf représente bien une droite qu’on peut supposer aller à l’infini dechaque côté, mais la géométrie projective, sous-jacente à sa scénographie, commande que tous les cheminsparallèles parcourus par Peer Gynt, donc différents les uns des autres, s’orientent malgré tout vers une mêmedirection, qui est un point à l’infini, le point-Solvejg, si vous voulez. L’apparente spirale de la pérégrination dePeer se résout alors dans l’ensemble des points à l’infini, qui est une droite à l’infini, la droite-Solvejg, si vousvoulez encore : « Fais le détour, a dit le Courbe ! Non, cette fois, tout droit. » CQFD.

les fantômes de ses souvenirs, et, pourfinir, des figures « démoniques » et dedivines retrouvailles. Mais il substitue àl’angoisse princière d’un Hamlet unedébrouillardise et une duplicité toutespopulaires. Une sorte d’anti-Hamlet, quine vengerait personne. Il n’est pas plussérieux que notre existence même, aufond si commune, même lorsqu’il se

croit un moment, comme beaucoup depetits garçons, Empereur du monde –comme cet Enfant-roi, auquel Héraclitecompare le Temps ! Car il incarne tout etrien, lui-même et quelques autres, et tantôt ses trop-pleins, tantôt son vide foncier – « Ici ne gît personne » est l’épitaphe qu’il se donne – avec ses fantasmes et ses fantaisies, ses

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fariboles et ses folies – en bref, sa Fable.Peer Gynt est en effet la pièce dont laFable est une fable. Et sans doute cette fable eût-elle pudevenir un mythe, n’était que pour y parvenir, il faut sans doute passer dansd’autres œuvres que celle qui vous afait naître. En un sens, c’est Ibsen qui faitdu personnage du conte norvégien lemythe d’une seule fois. Hamlet et DonQuichotte sont devenus des mythes,repris ailleurs et autrement. Peer Gynt,moins connu, est resté « lui-même » !

Des mondesJ’avais imaginé au début, pour distinguerces cinq actes qui conduisent Peer Gyntde détour en détour, qu’il traversait successivement un monde folklorique :la Norvège, le conte du bouc, la nocepaysanne, l’enlèvement de la mariée ; un monde fantastique : les filles despâturages, la fille du Roi des trolls, leroyaume des trolls et la rencontre duGrand Courbe ; un monde assez pu-rement féminin qui se polarise entre lamère et la femme aimée ; le monde réel,celui des vicissitudes individuelles etsociales (affaires douteuses, amourstrompeuses, l’homme livré à ses instincts,à sa déraison et à la folie) ; enfin un mondemétaphysique fait d’épreuves qui tiennentdu miracle ou qui sont des énigmes : lenaufrage, le sermon sur le jeune hommeau doigt coupé, la vente aux enchères,l’oignon allégorique, l’assaut des sou-venirs et des occasions manquées, lespersonnages fatidiques, la fin amou-reuse et mystique : les retrouvailles deSolvejg et l’entrée dans un rêve éternel. Autrement dit, si on prend le point de

vue du thème « être soi-même », poursoi ou pour les autres, et des divisionsqui l’articulent : 1. Contes et fanfaronnades(vérité et mensonges). 2. Apparitions etmétamorphoses. 3. La femme et lamère. 4. Sociétés, désert, asile. 5. Vie etmort, liberté et destin, damnation etsalut. Que chacun cependant oublie ces carac-térisations un peu arbitraires et se laisseporter sans plus y songer par ces aven-tures réelles et imaginaires, vécues oujouées, comiques et tragiques, et par legénial auteur qui, plus ou moins exilé luiaussi, et heureux de l’être dans une Italieensoleillée, loin de sa brumeuse Norvège(laquelle lui envoyait régulièrement dessubsides), déplaçait impunément leslimites du théâtre. Ensuite, c’est le théâtre qui est venu àlui, tant il est vrai qu’un grand dramaturgeest celui qui force le théâtre à admettre,dans l’espace et le temps d’une repré-sentation, ce à quoi le théâtre semblaitjusqu’à lui se dérober.

« Peer Gynt, d’ailleurs, était bien ce quej’ai écrit de plus fou », disait Ibsen. Je ne doute pas cependant, au momentoù je rêve, que les créatures ferventes,charmantes ou fascinantes que je voisrépéter dans ce vaste grenier tout neuf,ne vous entraînent comme moi pourvotre plus grande joie dans leur longuemarche, leurs danses et leur verbe.

FRANÇOIS REGNAULT

Trois pièces d’Ibsen au répertoireHenrik Ibsen, l’un des auteurs les plusemblématiques du théâtre norvégienécrivit la plupart de ses pièces lors deson long exil, de 1864 à 1891, en Italie,en Allemagne, en Autriche... Très joué deson vivant (surtout en Allemagne, enGrande-Bretagne et en Scandinavie de 1891 à sa mort), son théâtre estrévélé en France, dès 1890 et dans lestraductions – les seules autorisées – ducomte Prozor, par André Antoine etLugné-Poe au Théâtre Libre, au Théâtredu Vaudeville et au Théâtre de l’Œuvre.Leur persévérance à initier le public français au théâtre scandinave serarelayée par Copeau et les Pitoëff.En 1921, seulement quinze ans aprèssa mort, Ibsen est le premier drama-turge scandinave à entrer avec éclat aurépertoire de la Comédie-Française. Sontalent étant conforté par de précédentssuccès et l’administrateur Émile Fabreadmirant lui-même l’auteur, Un ennemidu peuple est joué Salle Richelieu oùs’est dissipée l’atmosphère brumeusedes mises en scènes ibséniennes deLugné-Poe au Théâtre de l’Œuvre. Lugné-Poe conseille, quatre ans plustard, la mise en scène réaliste par CharlesGranval d’Hedda Gabler, la « Bovary » du

nord (Edmond Sée) programmée parFabre. D’une inspiration scandinave « sicontraire à nos traditions », la pièce estportée au répertoire, selon certains critiques1, par le « raz de marée » duféminisme. Hedda Gabler est incarnéeen 1925 par Marie-Thérèse Piérat, ap-préciée pour l’humanité qu’elle confèreà l’héroïne, puis, dix ans plus tard, parMary Marquet qui en offre une visionplus cérébrale. Malgré des réserves persistantes, le public adhère davantageà l’œuvre lors de cette reprise en 1936,avec une nouvelle distribution et de nouveaux décors. Pour ce rôle siconvoité des comédiennes, Clotilde deBayser est choisie en 2002 par Jean-Pierre Miquel2 (administrateur de 1993à 2001) pour la « modernité féministe »qu’elle apporte à Hedda Gabler3. Sanscette comédienne, qui fut la Célimènede son Misanthrope4, il n’aurait pas en-visagé une nouvelle présentationd’Hedda Gabler qu’il avait montée avecAnne Alvaro dans le rôle-titre à l’Odéonen 1982. Familier d’Hedda Gabler 5, Alain Françonmet en scène Le Canard sauvage, pièced’Ibsen la plus aboutie selon lui. La pièceproposée au comité de lecture en 1930et 1940, entre enfin au répertoire en

Ibsen et Peer Gynt à la Comédie-Française

1. Hugues Le Roux (Le Petit Marseillais, 27/03/1925)2. Au Théâtre du Vieux-Colombier.3. Le Figaro (22/03/2002), Le Quotidien du médecin (03/04/2002).4. Mise en scène de Jean-Pierre Miquel au Théâtre du Vieux-Colombier (2000).5. Bonlieu (Annecy, 1986) ; seconde version au Théâtre du Huitième (Lyon, 1990).

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1993 avec, pour le metteur en scène etle traducteur Terje Sinding, la volontéd’éviter deux écueils : « le pastiche dustyle des auteurs français de l’époque etla modernisation à outrance » (Sinding). Le Canard sauvage avait été auparavantentendu sur les ondes (1975), commeHedda Gabler (1980) lors de lecturesradiophoniques par les Comédiens-Français. D’autres textes d’Ibsen ont puêtre appréciés sans avoir encore étéjoués à la Salle Richelieu : Le Petit Eyolf(récité en 1991 à la BnF), Empereur etGaliléen (lecture radiophonique en 2000),Une maison de poupée (un extrait dansGrief[s], montage6 mis en scène auStudio-Théâtre en 2006) et Peer Gynt.

Ibsen au sujet de Peer Gynt : « Jen’ai jamais rien écrit d’aussi fou. » Pendant son exil à Rome, Ibsen écrit,en 1867, le « poème dramatique » PeerGynt. Monumental dans sa forme, il nele destinait ni à être représenté ni, par sacomplexe versification, à être traduit.Pour ce sujet des plus antimusicaux,selon Edvard Grieg, Ibsen demande en1874 au compositeur réticent unemusique de scène en lui précisant lesmotifs et la manière de les intégrer. Lareprésentation avec musique à Oslo le24 février 1876 est pourtant une réussite,Grieg en tirera deux suites pour orchestreet remaniera l’orchestration en 1885.En 1880, une première traduction de lapièce supposée injouable et intraduisible

est publiée en allemand et, dix ans plustard, en anglais, français et russe. Certes,lorsqu’elle est créée en France en 1896par Lugné-Poe au Théâtre de l’Œuvre,elle n’est pas jouée dans son intégra-lité. « Mutilée », selon George BernardShaw7, tant par la traduction de Prozorque par la version scénique de Lugné-Poe – cependant longue de quatreheures –, le critique admet qu’un « rac-courcissement considérable de la pièceétait inévitable », habitude que Griegaurait souhaité limiter. Peer Gynt, avec l’orchestration de Grieg,est joué pour la première fois à laComédie-Française en juillet 1945, horsrépertoire, et en anglais8 par la compagnielondonienne The Old Vic TheatreCompany9 dans le cadre d’un échangeet d’une tournée officielle en Angleterreet en Écosse organisée par Pierre Dux.Outre Peer Gynt avec Ralph Richardsondans le rôle-titre, la troupe anglaise présenta Richard III de Shakespeare etArms and the men de George BernardShaw tandis que les Comédiens-Françaisjouaient Phèdre, Tartuffe et Ruy Blas.Le bombardement du théâtre deLondres empêcha la concrétisation decet échange et les représentationsfurent transférées au New Theatre deSt Martin’s Lane. Cinquante ans plus tard, en 1995 àl’Opéra Bastille, Peer Gynt fit l’objet d’unconcert-lecture réalisé par Michel Favory.Quatre comédiens10 narraient l’action et

Adeline d’Hermy, Hervé Pierre. © Brigitte Enguérand

6. Autres extraits : Strindberg (La Plus Forte) et Bergman (Meilleures intentions). Mise en scène d’Anne Kessler.7. Peer Gynt à Paris (novembre 1896).8. Version anglaise de Norman Ginsbury et mise en scène de Tyrone Guthrie.9. Dirigée par Laurence Olivier, Ralph Richardson et John Burrell.10. Michel Favory (le Narrateur), Nathalie Nerval (Åse), Cécile Brune (Anitra), Malik Faraoun (Peer Gynt).

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jouaient les scènes sur ou autour desquelles Grieg composa sa musique.À partir du travail musicologique deRunne J. Andersen incluant les révisionssuccessives du compositeur, l’orchestrefait entendre une version conforme auxintentions de Grieg et dans son intégra-lité, soit vingt-six interludes orchestraux. Éric Ruf qui joua sous la direction dePatrice Chéreau11, metteur en scèned’un Peer Gynt (au TNP en 1981) trèsremarqué, s’attelle à son tour à cettepièce en reprenant – mais partiellement– la traduction de François Regnault eten la dépouillant de la partition lyrique deGrieg12. L’une des premières velléités àdissocier le texte de la musique origi-

nale avait provoqué, en 1947 à Oslo,indignation et scandale, réaction attiséepar une nouvelle traduction en néo-norvégien. Le sacrilège du metteur enscène Hans Jacob et la compositionmusicale de Harald Sæverud furentcependant acceptés et applaudis dès lapremière. Cette année à la Comédie-Française, Peer Gynt jouit à nouveaud’une présentation originale et inéditedans le Salon d’Honneur du Grand Palais. Après La Trilogie de la villégiatureau Théâtre éphémère, les représenta-tions de Peer Gynt peuvent aussi s’affranchir des contraintes horaires propres à l’alternance dans la SalleRichelieu. Les réfections de la salle entre1974 et 1976, en 1987 et en 1994 furentautant d’occasions pour la troupe de jouer dans d’autres salles, parfoiséphémères : le chapiteau des Tuileries,le Théâtre Marigny, le chapiteau desTréteaux de France, le Palais descongrès, le Théâtre Mogador, le Théâtrede la Porte Saint-Martin… et aujourd’hui,le Salon d’Honneur du Grand Palais pourPeer Gynt, admiré de Jean Cocteau dontLa Voix humaine est jouée concomitam-ment au Studio-Théâtre13 : « L’admirabled’Ibsen, c’est la force avec laquelle ilbrave l’hôte inconnu. Il lui oppose lasagesse du psychologue et les pointesde la satire. Peer Gynt résume ce tra-vail d’alchimiste14 […]. »

FLORENCE THOMASarchiviste-documentaliste à la Comédie-Française

11. Phèdre en 2003.12. Musique de Vincent Leterme.13. Mise en scène Marc Paquien.14. À cheval sur le réel et sur le rêve, 9 octobre 1960.

Christian Lacroix, costumes – Né à Arles dans le quartier de Trinquetaille, Christian Lacroixvit et travaille entre Paris et Arles. Après des études de lettres classiques et d’histoire de l’art,il ne s’imagine ni peintre, ni professeur, ni conservateur des musées. Il se dirige donc versla mode et le costume, d’abord chez Hermès, puis chez Guy Paulin, à Paris, en Italie et au Japon,avant de prendre la direction artistique de la maison Jean Patou de 1982 à 1987, date àlaquelle Bernard Arnault lui permet de créer sa propre maison de couture. Depuis les années1980, il a signé les maquettes des costumes de nombreuses productions de théâtre, d’opéraou de ballet, à l’Opéra Garnier, à la Monnaie de Bruxelles, au Metropolitan de New York, auFestival d’Aix-en-Provence, à l’Opéra-Comique, à l’Opéra de Vienne ou à Berlin, ainsi qu’à laComédie-Française. Il a notamment reçu le Molière du créateur de costumes, en 2007, pourCyrano de Bergerac d’Edmond Rostand, mis en scène par Denis Podalydès. Depuis 2000, ildéveloppe également une activité de designer plus industriel (TGV, hôtels, cinémas Gaumont)et de scénographe de son propre travail (Centre national du costume de scène à Moulins en2006, musée de la Mode et musée des Arts-Décoratifs en 2007, musée Réattu et Rencontresd’Arles en 2008), devenue prépondérante depuis la fin de ses activités de couturier en 2009.

Stéphanie Daniel, lumières – Diplômée de l’École du Théâtre national de Strasbourg en1989, Stéphanie Daniel se consacre à la conception lumière de spectacles vivants et s’inté-resse à la muséographie. Depuis 1990, elle travaille dans le domaine théâtral notamment pourles mises en scène de Denis Podalydès, Stanislas Nordey, Catherine Anne, Philippe Delaigue,Jean Dautremay, Martine Wijckaert, Anne-Laure Liégeois, Blandine Savetier ou ThierryRoisin… Elle obtient, en 2007, le Molière du créateur lumière pour Cyrano de Bergeracd’Edmond Rostand, mis en scène par Denis Podalydès. Dans le domaine lyrique, elle réalisedes éclairages au Grand Théâtre de Genève, à l’Opéra de Lyon, au Festival d’Aix-en-Provence,à l’Opéra-Comique, à l’Opéra de Marseille, pour l’Opéra junior de Montpellier, et dernièrement,au Théâtre des Champs-Élysées, pour Don Pasquale de Donizetti mis en scène par DenisPodalydès ainsi que pour La Didone de Francesco Cavalli mis en scène par Clément Hervieu-Léger. Elle conçoit également des lumières pour des expositions, notamment au muséed’Orsay et au musée du Louvre. Elle est en charge des éclairages scénographiques des travauxde rénovation de l’hôtel Biron (musée Rodin), du futur musée des Beaux-Arts de Pont-Avenet du futur musée de l’Histoire de la France en Algérie à Montpellier.

Vincent Leterme, musique originale – Premier prix de piano et de musique de chambre auConservatoire de Paris, Vincent Leterme consacre une grande partie de ses activités de concertiste à la musique de son temps (nombreuses créations et collaborations avec descompositeurs comme Georges Aperghis, Vincent Bouchot, Jean-Luc Hervé, AlexandrosMarkeas, Martin Matalon, Gérard Pesson) et est le partenaire régulier de chanteurs commeSophie Fournier, Chantal Galiana, Vincent Le Texier, Donatienne Michel Dansac, LionelPeintre… Également professeur au département voix du CNSAD aux côtés d’Alain Zaepffel,il prend part à de nombreux spectacles avec des metteurs en scène comme Peter Brook,Georges Aperghis, Mireille Larroche, Frédéric Fisbach, Benoît Giros, Julie Brochen. Pourcette dernière, il a été directeur musical et arrangeur pour La Périchole d’Offenbach au

L’équipe artistique

Serge Bagdassarian, Florence Viala. © Brigitte Enguérand

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Festival d’Aix-en-Provence, ou encore pour La Cagnotte de Labiche au Théâtre national de Strasbourg.À la Comédie-Française, il a écrit les chansons de Vie du grand dom Quichotte et du gros SanchoPança de da Silva, mis en scène par Émilie Valantin et Éric Ruf. Il signe également la musiquedes Joyeuses Commères de Windsor de Shakespeare, mises en scène par Andrés Lima etdu Loup de Marcel Aymé, mis en scène par Véronique Vella.

Jean-Luc Ristord, réalisation sonore – Régisseur son, Jean-Luc Ristord a travaillé à l’Opérade Paris, à la Salle Favart et au Festival d’Asilah au Maroc, avant d’être engagé à la Comédie-Française en 1994. Il a conçu des environnements sonores pour l’agence NezHaut, le scénographe Jean-Christophe Choblet et le plasticien Bernard Roué. Au théâtre, il a travaillé notamment avec Jean-Pierre Miquel, Muriel Mayette, ChristopheLidon, Jean Dautremay, Vincent Boussard, Matthias Langhoff, Roger Planchon, JacquesRosner, Daniel Mesguich, Jean-Louis Benoit, Thierry Hancisse.À la Comédie-Française, il a travaillé notamment avec Émilie Valantin et Éric Ruf pour Vie dugrand dom Quichotte et du gros Sancho Pança de da Silva à la Salle Richelieu, Véronique Vellapour Le Loup de Marcel Aymé au Studio-Théâtre, Clément Hervieu-Léger pour La Critique del’école des femmes de Molière au Studio-Théâtre, et cette saison avec Jacques Lassallepour L’École des femmes de Molière à la Salle Richelieu.

Michel Favory, Éric Génovèse, Nâzim Boudjenah, Stéphane Varupenne. © Brigitte Enguérand

Temps fort de la saison 2011 / 2012 du Grand Palais, les représentations de Peer Gynt par la Comédie-Française se tiennent dans un espace restauré :le Salon d’Honneur.

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Directrice de la publication Muriel Mayette Secrétaire général Patrick BelaubreCoordination éditoriale Pascale Pont-Amblard Photographies de répétition Brigitte EnguérandConception graphique Jérôme Le Scanff © Comédie-Française Réalisation du programme

L’avant-scène théâtre Impression Imprimerie des Deux-Ponts - Eybens, mai 2012

Au premier plan : Julien Romelard, Romain Dutheil, Éric Génovèse, Jérémy Lopez, Samuel Roger ; au deuxième plan : Vincent Leterme,Hervé Legeay, Bakary Sangaré, Stéphane Varupenne. © Brigitte Enguérand