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Mise en oeuvre à l'officine d'une pratique d'initiation du diabétique à l'éducation thérapeutique Cycle de formation IPCEM suivi en 2010/2011 Année de rédaction 2011 Présenté par Madame Corbière Françoise – Docteur en pharmacie

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Mise en oeuvre à l'officine

d'une pratique d'initiation

du diabétique à l'éducation thérapeutique

Cycle de formation IPCEM suivi en 2010/2011

Année de rédaction 2011

Présenté par Madame Corbière Françoise – Docteur en pharmacie

REMERCIEMENTS

◊ Aux membres du réseau Diab-Ouest ( Flers 61 ). ◊ Au Docteur J M'Bemba pour cette formation riche d'enseignements et d'échanges. ◊ A tous les patients qui m'ont permis l'élaboration de ce mémoire. ◊ A mon époux et mes enfants pour m'avoir soutenue et encouragée. A toutes ces personnes je leur présente mes plus sincères remerciements. Selon l'OMS l'amélioration de la qualité de vie des personnes atteintes de maladie chronique est une priorité :

« Mieux connaître pour le patient sa maladie pour la gérer, élargir la médecine de soin à la prévention, faciliter la vie quotidienne des malades et mieux connaître les besoins »

SOMMAIRE Introduction................................................................................................................P1 I) Description de la situation antérieure à la formation IPCEM..........................P2 à 3 A) Situation antérieure. B) Raisons de cette mise en pratique. II) Différentes étapes de la mise en pratique...................................................... P4 à 7 A) Choix du lecteur de glycémie et de l'autopiqueur : programmation et explication du fonctionnement. B) Diagnostic éducatif. C) Contrat d'éducation.

1.savoir faire. 2.connaître et expliquer. 3.connaître et prévenir les complications.

III) Compétences acquises pendant la formation.

....................................................P8 IV) Changements dans ma pratique

quotidienne......................................................P9 V)

Objectifs...............................................................................................................P10 VI) Adhérer à un

réseau............................................................................................P10 Bibliographie.............................................................................................................P11 Résumé-Mots clés.....................................................................................................P12 Annexes

INTRODUCTION

Docteur en pharmacie depuis 1990, titulaire d'une officine depuis 9 ans, je participe aux formations proposées par les différents organismes. D'une part, lors des formations proposées par le réseau Diab-Ouest, j'ai été sensibilisée à l'approche de l'éducation thérapeutique du patient (ETP). D'autre part, la loi HPST adoptéé en juillet 2009, formalise le rôle clé du pharmacien en matière thérapeutique et d'accompagnement du patient (journal officiel 22/07/2009).

C'est alors que je me suis posée les questions suivantes :⁃ l'ETP cela consiste en quoi?⁃ Comment présenter et développer cette démarche à l'officine?⁃ Ai-je les locaux adaptés?⁃ Ai -je les compétences?

Ainsi, volontairement j'ai décidé de suivre la formation IPCEM en 2010-2011.

Depuis cette formation, acompagnée de mes deux adjointes, j'ai amorcé une démarche éducative au comptoir.

-1-I ) DESCRIPTION DE LA SITUATION ANTERIEURE A LA

FORMATION IPCEM

A. SITUATION ANTERIEURE

Auparavant, la délivrance, les explications et les conseils se déroulaient principalement au comptoir avec une attitude « de professionnel de santé » c'est à dire nous tenions fréquemment les propos suivants « vous faites ci comme ça »!!!Nous ne prenions pas suffisamment en compte la motivation du patient, nous n'analysions pas ses besoins et nous manquions de vigilance à l'égard de l'observance du traitement. Nous délivrions des conseils et des informations techniques et ou scientifiques sans forcément avoir l'adhésion du patient.

Certes selon l'OMS, l'ETP consiste en une appropriation par le patient d'éléments de savoir concernant sa santé, sa maladie et ses traitements, et en une acquisition de compétences psychosociales, lui permettant d'être autonome et mieux préparé pour agir et prendre des décisions concernant sa santé.

De plus, selon Lecorps P(1)qui reprend les propos de Heidegger, philosophe allemand, « L'éducateur de santé se situe comme artisan ». Celui-ci compare le penseur et l'artisan qui cherchent à s'accorder à leur objet. Il illustre son propos en prenant pour exemple « le menuisier qui fabrique un coffre. Le vrai menuisier s'efforce de s'accorder « avant tout, aux diverses façons du bois, aux formes y dormant, au bois lui-même (...) Le vrai menuisier ne cherche donc pas une production usuelle, ni la réalisation d'une forme standard. Il écoute le bois. Par conséquent, l'essentiel du métier est la rencontre avec ce non-maîtrisable du bois. L'écoute du bois conduit le menuisier à déceler les formes dormantes qui commandent son faire et son non-faire (...) Le vrai menuisier se laisse guider, se laisse emporter par les formes originales du bois, seule manière par laquelle se révèle « la plénitude cachée de son être ». « Prendre au sérieux le patient comme sujet-désirant c'est accepter, comme soignant, le caractère de subsidiarité de la fonction éducative, c'est-à-dire reconnaître sa position « d'auteur »de sa vie et, de ce fait, se placer dans une simple position d'appui, d'auxiliaire. C'est abandonner la position d'expert, c'est-à-dire de quelqu'un qui saurait le bien de l'autre et s'efforcerait de l'y conduire (...) Le soignant est là comme force de proposition, partageant avec son patient les connaissances scientifiques établies, à la mesure de la volonté de savoir de ce dernier et de ses possibilités de compréhension.

Pour un soignant, penser l'éducation, c'est accepter le patient comme sujet désirant, l'accompagner pas à pas dans son effort de se réapproprier la vie, que la souffrance et la maladie ont momentanément ou pour toujours pertubée. C'est le patient, dans son aveuglement même qui est le guide, car lui seul est à même d'indiquer le chemin, de donner le sens ».

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Dans un premier temps nous avons rédigés des « fiches conseils ».

- Que faire en cas d'oubli d'un comprimé contraceptif ?- Conduite à tenir chez l'enfant lors d'une température supérieure à 38°5c- Avk : ce qu'il faut savoir

normes INR aliments riches en vitamines K remise du carnet de surveillance

- Auto-mesure de la tension artérielle quand, comment, pourquoi, que faire si résultats « anormaux »

- Asthmatique et BPCO : manipulation des aérosols, diskus, chambre d'inhalation- Dénutrition : dépistage, conseils, suivi de la courbe de poids...

Auparavant, ces fiches étaient données lorsque le patient nous intérrogées ou lorsqu'il avait rencontré le problème (parfois un peu tard).C'est ainsi qu'ensemble actuellement nous essayons d'appréhender le patient différemment.En changeant d'attitude à l'égard des patients lors de la délivrance ou conseils de médicaments, nous sommes plus à l'écoute, nous expliquons la prise du traitement : modalités de prise (quand,comment,pourquoi). En dialoguant, nous vérifions la compréhension du traitement prerscrit et nous essayons de connaître leur motivation à se soigner en les écoutant s'exprimer sur les problèmes ou difficultés qu'ils rencontrent. Et là, nous constatons que de nombreux patients désirent en savoir davantage tant au niveau connaissance de la maladie qu'au niveau mécanisme d'action des médicaments et surtout au niveau équilibre alimentaire. Nous leurs proposons alors un rendez-vous ultérieur.

B. RAISONS DE CETTE MISE EN PRATIQUE

Dans un premier temps, mon intention était de proposer les services du réseau diabète et de cardiologie à mes patients. Très peu en connaissaient l'existence et peu y adhéraient, 2 personnes diabétiques sous insuline participaient aux ateliers. J'ai réalisé en collaboration avec l'infirmière du réseau deux diagnostics éducatifs. Mais malheureusement ces réseaux n'existent plus pour l'instant. Ceci ne fait qu'amplifier le désert médical.

Les raisons majeures qui m'ont conduite à cette mise en pratique sont, tout simplement les nombreuses interrogations de patients diabétiques, entre autres, qu'ils m'ont dévoilées en dialoguant (suite à un changement d'attitude au comptoir). Je leurs demande s'ils sont intéréssés que l'on prenne rendez-vous afin de parler de leur maladie et d'organiser la surveillance de leur glycémie. Après plusieurs échanges, des patients viennent spontanément pour en savoir plus, j'ai animé leur curiosité! Ainsi je propose de réaliser un bilan éducatif afin d'établir un diagnostic éducatif et un contrat d'éducation (selon les recommandations données lors de la formation IPCEM).

Au printemps dernier, lors d'un réaménagement de l'officine, j'ai voulu mettre l'accent sur davantage de confidentialité ; tout d'abord en « éclatant » les comptoirs, puis en créant un bureau dit de confidentialité, tout cela pour réunir les conditions nécessaires à un échange confidentiel. Il me paraît important de créer un climat de confiance. Toujours selon Lecorps P.(1) « le débat engagé est déjà une composante de l'éducation ».

-3-II) LES DIFFERENTES ETAPES DE LA MISE EN PRATIQUE

L'ETP est proposée au comptoir au patient en discutant de son traitement, de sa maladie ou d'un effet indésirable ou quelconque difficulté rencontrée lors d'un renouvellement, ou lors de la délivrance d'un lecteur de glycémie. J'invite le patient, selon sa disponibilité, a passé dans le bureau de confidentialité où nous fixons un rendez-vous ultérieur. En effet à l'officine, le temps disponible est un facteur limitant. Par contre, je constate au fil du temps que le fait d'échanger avec le patient dans un endroit calme et à l'abri des regards, cela crée un « partenariat ».

Cela permet d'être plus à l'écoute, un meilleur échange avec le patient qui s'exprime davantage ; aussi bien au niveau de l'observance de son traitement qu'au niveau de sa maladie (son ressenti, son vécu).

A. CHOIX DU LECTEUR DE GLYCEMIE ET DE L'AUTOPIQUEUR :

PROGRAMMATION ET EXPLICATION DU FONCTIONNEMENT

Afin de proposer le lecteur qui semble le mieux adapté aux besoins du patient, je réalise une évaluation écrite (2) du choix d'un lecteur de glycémie (annexe 1).

Une fois le choix du lecteur effectué ensemble, je le programme et donne des explications : introduction et changement des bandelettes. J'évalue la maîtrise du lecteur et de l'autopiqueur du patient tout simplement en lui demandant de réaliser lui même sa glycémie. La valeur de cette derniére est inscrite sur le carnet de surveillance qui est remis au patient.

A toute personne qui acquière un lecteur, je l'invite à repasser la semaine suivante afin de confirmer la bonne utilisation de son appareil, de son carnet et lui propose un entretien.

B. DIAGNOSTIC EDUCATIF

Je propose ce diagnostic (annexe 2) en expliquant que le seul but est de faire émerger leurs besoins. Et qu'ensuite nous établierons ensemble un contrat éducatif.

L'élaboration de ce diagnostic a été complexe. Je voulais qu' au terme de cet entretien, je puisse connaître le patient, ses habitudes, ses connaissances sur la maladie, son ressenti, sa motivation, sans que le patient se sente « intérrogé ». A ma grande stupéfaction, les différents diagnostics effectués jusqu'ici se sont déroulés avec une participation active et chaleureuse des patients tout en conversant. Les échanges ont été très enrichissants réciproquement.

A la suite de ce diagnostic, ensemble nous planifions les compétences à acquérir adaptées aux potentialités du patient et à sa situation de vie.

-4-C. CONTRAT D'EDUCATION

1. savoir faire

*le prélèvement capillaire (annexe 3)

- se laver les mains- connaître les différents sites de prélèvements (extrémités des doigts, bras ou cuisse)- savoir utiliser son lecteur de glycémie- savoir se servir de son auto-piqueur- fréquence de la surveillance : 2 méthodes en escalier (annexe 4)

*carnet de surveillance

- savoir retranscrire les résultats-savoir interpréter les résultats selon les recommandations de l'HAS(3). La glycémie à jeun doit être

inférieure à 1,20g/l et doit être inférieure à 2g/l dans les deux heures suivant un repas.

Cette étape de mise en pratique est relativement simple à mettre en application. La rapidité de l'assimilation est bien sûr fonction des patients. L'apprentissage de l'utilisation de l'auto-piqueur nécessite très fréquemment plusieurs explications. De plus l'évaluation du patient est très rapide ; il suffit de lui faire faire les gestes, de vérifier la tenue de son carnet.

Je vous rapporte une petite anecdote : une patiente (sousADO) me relate que la nuit elle se réveille transpirante et avec une sensation de mal- être. Je lui suggére de pratiquer une glycémie capillaire à son réveil dans la mesure du possible en ayant prévu son matériel nécessaire à proximité. Elle me rétorque : je ne savais pas qu'on pouvait en faire au niveau des cheveux !!! Par la suite, il s'est avéré qu'elle avait une glycémie basse (0,70g/l), ensemble nous avons modifié les aliments du dîner. Depuis elle n'a plus ces troubles.

2. connaître et expliquer

*son traitement- le nommer- expliquer son mode d'action (annexe 5)- respecter les heures de prise

A L'heure d'aujourd'hui, certaines personnes nomment leur traitement (la délivrance des génériques compliquent la mémorisation des noms) mais la plupart sont capable d'identifier les boites. Ceci est facile à réaliser au comptoir lors de la délivrance.

Afin d'évaluer la bonne observance du traitement, je consulte systématiquement l'historique des médicaments au dossier informatisé du patient, d'autre part, lorsque le patient me signale: « il m'en reste », ensemble nous cherchons la raison. Très fréquemment, il s'agit d'une prise erronée du médicament.

J'ai entendu par exemple:« J'en prends déjà 2 pour mon diabète, alors celui- là je ne le prends pas » ; ou encore « celui-çi je ne le prends jamais le matin car je ne suis pas bien dans la matinée, je le prends midi et soir »(en parlant de gliclazide). A la première personne, je lui ai expliquée, succintement, l'intérêt du 3ème médicament, ai abordé la possibilité de se rencontrer.

-5-J'ai eu comme réponse : « je vais vous écouter, pour le rendez-vous on verra plus tard ! ». Quant à la deuxième personne, le malaise est dû au fait qu'elle ne prend qu'un café sans sucre le matin.Tout l'équilibre de son alimentation est à voir, dans un premier temps, je lui ai remis de la documentation ; elle a été très sensible au fait que nous pouvions en discuter ensemble.

Par contre, pour l'instant personne n'a été en mesure de m'expliquer le mode d'action du ou des médicaments, un long chemin reste à parcourir...

*sa maladie- rôle du pancréas, de l'insuline et du glucagon.

*ses objectifs- glycémie- hémoglobine glyquée- tension artérielle

Selon l'HAS, avril 2011(4), l'autosurveillance glycémique doit être pratiquée d'une manière active, c'est à

dire qu'il doit connaître l'intérêt de cette surveillance. Le but est d'atteindre l'objectif thérapeutique du patient : -

glycémie à jeun <1,26g/l - hémoglobine glyquée<7%En première intention, le patient doit avoir une alimentation et une activité physique adaptées. Au quotidien, cela s'avère faux !

*son équilibre alimentaire

Le diabète apparaît plus souvent chez les sujets ayant dépasser la quarantaine et/ou en surpoids, le premier traitement non pharmacologique est de respecter les régles diététiques et de maintenir ou amplifier l'activité physique. A l'aide du guide alimentaire « Manger bouger » d u programme national nutrition santé (5), nous abordons les notions de glucides, lipides et protéines. Nous apprenons ensemble à établir des menus équilibrés (annexe 6).Pour cela ,il faut savoir reconnaître les aliments qui contiennent des glucides, savoir les quantifier (annexe 7). Dans un second temps, nous abordons la notion index glycémique (annexe 8 ).

Nous avons constaté, que les idées reçues à ce sujet, sont souvent tronquées voir fausses. Nous avons entendu par exemple « je ne dois pas manger de pain et de féculents », « je n'ai pas le droit de manger des fruits », « je suis diabétique, je n'ai plus le droit de manger ! ».

Notre rôle n'est pas de se substituer à un nutritionniste, mais de faire prendre conscience que l'alimentation a un rôle prépondérant dans l'équilibre de leur glycémie. Des patients ont déjà obtenu des résultats encourageants depuis quelques semaines. Sur 5 personnes ayant éte sensibiliséés à l'équilibre alimentaire, 3 ont perdu du poids(2,5kg à 5 kg) uniquement en modifiant leur alimentation. Parmi elle, une a devancé le prochain sujet de notre rendez-vous: « pensez vous que l'activité physique influence votre glycémie » elle a constatée que le vendredi, journée où elle effectue son ménage, que ses glycémies sont plus basses. Le plus difficile est de motiver les personnes à modifier leurs habitudes lorsqu'elles se cachent derrière de fausses excuses : « il faut que je vide mon congélateur ! »ce dernier contenant principalement que de la charcuterie, « mon mari ne va pas vouloir faire mon régime en même temps que moi ». Pour ces personnes, la rencontre d'autres diabétiques par le biais d'un réseau serait bénéfique.

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3. connaître et prévenir les complications.

Les complications chroniques et dégénératives du patient diabétique sont la rétinopathie, l'insuffisance rénale, la cardiopathie, la neuropathie et l'ulcération des pieds (6).

Toutes ces complications peuvent être limitées (Coulomb A,) (7) : - en diminuant les facteurs de risque (tabac, alcool, hypertension artérielle, sédentarité, alimentation

déséquilibrée, hypercholestérolémieet triglycéridémies).- en ayant une surveillance biologique adaptée. (glycémie, hémoglobine glyquée, bilan lipidique,

créatinémie et microalbuminurie)- en ayant un suivi régulier auprés d'un ophtalmologue.- en prenant soin de ses pieds.(Leutenegger M.,1995)(8)

Selon les recommandations de l'HAS, 7 actes sont recommandés , ceci dans le but de détecter précosément les complications. Ce domaine, toujours selon l'HAS, est le rôle du medecin traitant et/ou du spécialiste. L'etude ENTRED montre qu'en 2001 seuls 5% des patients suivis pour la maladie du diabète avaient effectués 6 actes sur 7.

Encore une fois, mon rôle de pharmacien n'est pas de me substituer à celui du medecin, mais de palier ce manque de suivi en faisant comprendre au patient lui même l'intêret du suivi et favoriser sa prise en charge.

Fréquemment, les patients ne font pas les examens demandés car ils ne connaissent pas la démarche. Notre rôle est de communiquer les noms des spécialistes, parfois de leur prendre le rendez-vous, de leur expliquer comment cela se passe pour les rassurer. (annexe 9 )

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III ) COMPETENCES ACQUISES PENDANT LA FORMATION

Pendant cette formation, j'ai appris à construire un diagnostic éducatif : écouter le patient, à faire émerger ses besoins, ses émotions, son vécu ,ses connaissances, sa motivation. Tout ceci dans le but d'établir un contrat éducatif efficace. Le contenu de ce contrat diffère selon les patients. Certains sont avides de savoir faire, veulent comprendre et analyser leurs résultats, veulent vivre avec leur diabète, d'autres ne désirent pas être autonomes, apprécient d'être pris en charge. Avec ces derniers, le chemin de l'ETP est plus long et compliqué, il m'est parfois difficile de les faire participer à la prise de décisions.

De plus j'ai appris qu'il fallait valider les connaissances des patients et évaluer les acquis. Tout ceci dans le seul objectif que l'entretien pharmaceutique soit réellement à visée pédagogique. Je m'initie au rôle de pédagogue en créant une relation de partenariat avec mon patient et en essayant de m'adapter à chacun d'entre eux en trouvant des solutions aux différentes situations. Les compétences humaines sont aussi importantes que les compétences scientifiques.

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IV ) CHANGEMENTS DANS MA PRATIQUE QUOTIDIENNEI)

Suite à cette mise en pratique, j'ai constaté que nous avons aiguisés la curiosité de patients .Nous avons principalement mis l'accent sur l'intérêt de l'équilibre alimentaire car ceci concerne tous le monde : diabétique ,hypertendu, personne en surpoids...

Par exemple, Mr M suite à une conversation m'apporte depuis deux mois ses menus journaliers. Ensemble nous les avons commentés. Je lui ai appris à mieux gérer ses courses. Au lieu d'acheter une cagette de poire (prix plus intéressant qu'à l'unité) il diversifie les fruits (3 pommes, 1 poire, 1 banane, 2 abricots ou 1 grappe de raisin ) par semaine car il effectue ses courses 1 fois par semaine. De plus, il se faisait plaisir le dimanche en consommant une viennoiserie le matin, mais c'est également ce même jour qu'il est fréquemment invité à déjeuner (repas plus copieux, alcool et patisserie) Ensemble nous avons trouvé un compromis : la viennoiserie le mercredi, le dimanche on ne change rien mais le samedi et le lundi nous sommes beaucoup plus attentifs à l'équilibre alimentaire. La reflexion de Mr M a été « on peut se faire plaisir même si on est diabétique » En 2 mois, sans changer les aliments habituellement consommés mais uniquement en modifiant la fréquence et en équilibrant ses menus, MrM a déjà perdu 3 kg, sa glycémie s'est améliorée légèrement ,l'hémoglobine glyquée est passée de 8,2% à 7,6%.

En ce qui me concerne, je constate que je pourrais proposer l'ETP à chaque patient! mais le facteur limitant est le TEMPS. Je me suis penchée plus particuliérement sur le cas des diabétiques sous ADO, mais assez régulièrement je suis amenée à adopter des doses d'insuline, occasionnellement des posologies d'AVK,

diagnostiquer une dénutrition.

Enfin mon équipe a été sensibilisée. Concernant mes préparatrices, les patients leur posant davantage de questions, elles sont plus motivées à suivre des formations (ma formation officinale) suivent parfois les mêmes modules se stimulent mutuellement. Quant à une de mes adjointe, elle a décidé de faire de l'ETP son sujet de thèse : l'ETP d'un patient atteint de maladies cardiovasculaires. Elle a pour objectif de la soutenir en 2012 et de mettre en place le dépistage des maladies cardiovasculaires à l'officine avec l'aide du collectif des groupements. Enfin, ma deuxième adjointe a participé à la formation « éducation thérapeutique du malade atteint d'un cancer, le rôle du pharmacien » Un carnet sera remis au patient, y sera noté le traitement mis en place afin que le pharmacien puisse avertir l'équipe médicale de tout effet secondaire apparu.

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V) OBJECTIFS

Mon objectif est d'amplifier les consultations pédagogiques : la fréquence et l'approfondissement. Nous avons abordé pour l'instant « les fondamentaux » nous avons l'intention de nous investir davantage dans des situations plus précises, par exemple:savoir gérer une hypoglycémie, adapter les doses d'insuline avant la pratique d'une activité sportive, diabéte et pieds,dépister la dénutrition chez les personnes agées et ou malades, tabac pourquoi arrêter, réussir l'allaitement, gérer une fiévre chez le nourrisson; une diarrhée, diversification de l'alimentation : quand , comment,....

VI) ADHERER A UN RESEAU

Suite à ces expériences, je souhaiterai d'une part réfléchir sur ma manière d'éduquer avec d'autres professionnels, d'autre part travailler en collaboration avec des membres de réseau afin de mettre en commun des protocoles, des outils pédagogiques, des outils d'évaluation.

De plus j'aimerai participer à des ateliers afin d'y faire adhérer mes patients : atelier nutrition, marche encadrée...

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RESUME

Suite à la fermeture du réseau diabète, j'ai mis en place une démarche éducative du patient diabètique à l'officine. L'éducation porte essentiellement sur l'observance du traitement par le patient, l'autosurveillance glycémique, la connaissance de la maladie et des objectifs personnels. Le dossier du suivi du patient est un outil à visée pédagogique qui sera utile à d'autres professionnels de santé,favorisera la coordination des différents intervenants.La méthode pédagogique de ce dossier est de rassembler les compétences que doit avoir le patient afin de mieux vivre avec sa maladie. L'évaluation reste le plus difficile à mettre en place. Le suivi de l'accompagnement du patient nécessite beaucoup de temps, et, est très complexe. Cela entraine de développer des qualités scientifiques et surtout pédagogiques afin d'établir un « partenariat gagnant-gagnant » avec le patient. Il s'avère que l'intervention d'autres professionnels de santé est plus que nécessaire afin de mettre en place des programmes d'éducations adaptés et structurés. Etant dans une région à faible démographie médicale, l'organisation des professionnels de santé formés à l'ETP est très attendue.

LES MOTS CLES

• Démarche éducative • diagnostic éducatif • entretien • contrat éducatif • évaluation des compétences • éducation thérapeutique du patient • patient diabétique • officine

« Chaque patient porte en lui-même son propre médecin.Nous donnons le meilleur de nous-mêmes lorsque nous permettons au medecin qui réside dans chaque malade de se mettre au

travail... » ALBERT SCHWEITZER (1875-1965)

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BIBLIOGRAPHIE

( 1 ) Lecorps P. , Education du patient : penser le patient comme « sujet éducable », pédagogie médiacle, 2004 ; 5, 2 : 82-86 ( 2 ) Actualités pharmaceutiques, les carnets de formation pharmaceutique continue, 3ème trimestre, p6, 2011. ( 3 ) http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/2011- 02/diabete_type_2_-_note_de_cadrage.pdf ( 4 ) http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/2011- 04/autosurveillance_glycemique_diabete_type_2_fiche_de_bon_usage.pdf

( 5 ) programme national nutrition sante http://www.sante.gouv.fr/IMG/pdf/guide_alimentairepro.pdf ( 6 ) Moniteur des pharmacies,n°2782,30/05/2009 ( 7 ) Coulomb A.,Halimi S.,Chaskilevitch I.,Le Livre blanc du diabète,sept propositions pour faire face à l'épidémie silencieuse du XXIème siècle.Société francophone du diabéte. ( 8 ) Leutenegger M.,Malgrange D.,Boccalor M.,Fontaine P.,Got I.,Valensi P.,Yomtov B.,le pied diabètique Diabetes@métabolisme,vol 21,1995,No6 p 452-457.

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( ANNEXE 9 )

examen specialiste suivi medical Education thérapeutique

oui non oui non

rétinopathie Fond d'oeil

cardiopathie ECG

Insuffissance rénale

Créatinémie

microalbuminurie

Neuropathie ulcération des pieds

pedicure

Facteurs de risques

tabac

alcool

Hypertension artérielle

Hypercholestérolémie triglycéridémie

sédentarité

Alimentation déséquilibrée

( ANNEXE 1 ) EVALUATION ECRITE DU CHOIX D'UN LECTEUR DE GLYCEMIE 1.Est-ce que la programmation ou le codage d'un appareil peut être compliqué? Oui Non 2.Est-ce que j'ai des problèmes de vision? Oui Non 3.Est-ce que je dois prendre des lectures de glycémie dans le noir? Oui Non 4.Est-ce que j'ai tendance à oublier de prendre mes valeurs de glycémie? Oui Non 5.Est-ce que j'ai des problèmes de dextérité? Oui Non 6.Est-ce que je souffre d'arthrite? Oui Non 7.Est-ce que je souffre de la maladie de parkinson ou d'une tendance à trembler des mains? Oui non 8.Est-ce que je me déplace souvent? Oui non 9.Est-ce que la grosseur de mon lecteur de glycémie peut m'encombrer ou me gêner en public? Oui non 10.Est-ce que je possède un ordinateur? Oui non

( ANNEXE 2 )

DIAGNOSTIC EDUCATIF

dimension personnelle : - nom : - prénom : - adresse : - téléphone : - adresse internet : - langue parlée : - lue : - écrite : dimension médicale : - poids : - taille : - IMC : - fumeur : Oui Non - medecin traitant : - specialistes : diabétologue : cardiologue : ophtalmologiste : autres : - infirmier : - laboratoire d'analyses : - podologue : dimensions socioprofessionnelles et familiales : - situation familiale - enfants à charge - profession - habitat: ville campagne - aide à domicile - déplacement: voiture transport en commun à pied à vélo autre - animaux de compagnie: Oui Non

LE PATIENT

- avez vous des centres d'intérets? - pratiquez vous une ou des activités physiques? Non Oui lesquelles? - souhaiteriez vous en pratiquer davantage? Non Oui seul accompagné

- date de découverte: - type de diabéte ID NID - traitement actuel: insuline : antidiabétique oral : autres : nommé: spontanément aprés recherche savez vous comment agit votre traitement ? Oui Non - lecteur de glycémie: Non Oui date d'acquisition: utilisation accompagnée seule maitrisée: oui non - carnet de surveillance: Non Oui tenue correcte: Non Oui - interprétations des résultats: Non Oui adaptation du traitement : Non Oui - pathologies associées: Non Oui lesquelles : - soins des pieds : - fond d'oeil : - habitudes alimentaires: nombre de repas par jour : petit déjeuner matinée déjeuner aprés midi dîner soirée nuit - qui cuisine: vous même aide ménagère conjoint portage de repas famille autres - avez vous pris du poids ces dernières années? Non Oui combien - connaissez vous les notions de glucides,lipides;proteines : Non Oui

HISTOIRE ET CONNAISANCE DE SA MALADIE : LE DIABETE

- que consommez vous? Fréquence : pain patisserie légumes verts féculents fruits produits sucrés boisson quotidienne - comment vivez vous votre diabéte ?

(ANNEXE 7 ) EQUILIBRE ALIMENTAIRE savoir reconnaître les aliments : glucides lipides proteines pain fruits beurre,margarine,huile pomme de terre charcuterie viennoiserie,patisserie sauces oeufs légumes verts(haricots,salade poireaux,salsifis,artichaut lait chocolat,crème dessert pâtes,riz crème fraîche fromage gateaux apéritifs viandes,poisson

RESUME

Suite à la fermeture du réseau diabète, j'ai mis en place une démarche éducative du patient diabètique à l'officine. L'éducation porte essentiellement sur l'observance du traitement par le patient, l'autosurveillance glycémique, la connaissance de la maladie et des objectifs personnels. Le dossier du suivi du patient est un outil à visée pédagogique qui sera utile à d'autres professionnels de santé,favorisera la coordination des différents intervenants.La méthode pédagogique de ce dossier est de rassembler les compétences que doit avoir le patient afin de mieux vivre avec sa maladie. L'évaluation reste le plus difficile à mettre en place. Le suivi de l'accompagnement du patient nécessite beaucoup de temps, et, est très complexe. Cela entraine de développer des qualités scientifiques et surtout pédagogiques afin d'établir un « partenariat gagnant-gagnant » avec le patient. Il s'avère que l'intervention d'autres professionnels de santé est plus que nécessaire afin de mettre en place des programmes d'éducations adaptés et structurés. Etant dans une région à faible démographie médicale, l'organisation des professionnels de santé formés à l'ETP est très attendue.

LES MOTS CLES

• Démarche éducative • diagnostic éducatif • entretien • contrat éducatif • évaluation des compétences • éducation thérapeutique du patient • patient diabétique • officine

« Chaque patient porte en lui-même son propre médecin.Nous donnons le meilleur de nous-mêmes lorsque nous permettons au medecin qui réside dans chaque malade de se mettre au

travail... » ALBERT SCHWEITZER (1875-1965)

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LISTE DES ABREVIATION UTILISEES

AVK : antivitamine k ASG : autosurveillance glycémique ETP : éducation thérapeutique du patient HAP : Haute autorité de santé HPST : « hôpital, patients, santé, et territoire » ID : insulino-dépendant IMC : indice de masse corporelle INR : International Normalized Ratio NID : non insulinodépendant OMS : organisation mondiale de la santé

BIBLIOGRAPHIE

( 1 ) Lecorps P. , Education du patient : penser le patient comme « sujet éducable », pédagogie médiacle, 2004 ; 5, 2 : 82-86 ( 2 ) Actualités pharmaceutiques, les carnets de formation pharmaceutique continue, 3ème trimestre, p6, 2011. ( 3 ) http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/2011- 02/diabete_type_2_-_note_de_cadrage.pdf ( 4 ) http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/2011- 04/autosurveillance_glycemique_diabete_type_2_fiche_de_bon_usage.pdf

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