MINISTÈRE DE LA DÉFENSE...C47 Dakota dès 1950, les Nord 2501 Noratlas en 1954, le C160 Transall...

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MINISTÈRE DE LA DÉFENSE DOSSIER DE PRESSE Mercredi 22 janvier 2014 Baptême du 2 e avion de transport militaire A400M Atlas de l'armée de l'air « Ville de Toulouse » Cabinet du ministre délégué auprès du ministère de la Défense chargé des Anciens combattants Service de presse et de communication Tél. : 01.44.42.12.62. | 06.83.21.05.95. Mél : [email protected] Service d’information et de relations publiques de l’armée de l’air SIRPA AIR Département médias Tél : 01.45.52.90.76. | 01.45.52.90.78. Mél : [email protected]

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  • MINISTÈRE DE LA DÉFENSE

    DOSSIER DE PRESSE

    Mercredi 22 janvier 2014

    Baptême du 2e avion de transport militaire

    A400M Atlas de l'armée de l'air

    « Ville de Toulouse »

    Cabinet du ministre délégué

    auprès du ministère de la Défense chargé des Anciens combattants

    Service de presse et de communication Tél. : 01.44.42.12.62. | 06.83.21.05.95. Mél : [email protected]

    Service d’information et de relations publiques de l’armée de l’air

    SIRPA AIR

    Département médias Tél : 01.45.52.90.76. | 01.45.52.90.78.

    Mél : [email protected]

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    Sommaire

    La cérémonie p.03

    « Ville de Toulouse » : un baptême tradition marqué par la modernité p.05

    Première mission en « opex » pour l’A400M Atlas MSN08 p.07

    Nouvelle dimension pour le transport aérien militaire français p.09

    Expérimentations en cours au sein de la MEST A400M p.11

    La formation : enjeu majeur p.13

    Le Full Flight Simulator A400M, atout maître du Centre de formation d’Orléans p.15

    Orléans : base pilote du transport aérien militaire français p.16

    L’A400M et les orientations de la LPM en matière de transport aérien p.17

    Un programme de défense européen majeur p.18

    Annexes p.20

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    La cérémonie Mercredi 22 janvier 2014, monsieur Kader Arif, ministre délégué auprès du ministre de la Défense, chargé des Anciens combattants, présidera la cérémonie militaire organisée à l’Airbus Delivery Center de Toulouse-Blagnac pour le baptême du deuxième avion de transport militaire A400M Atlas, MSN 08, livré le 13 novembre dernier à l’armée de l’air. A l’issue de cet événement empreint de traditions, auquel participera le général d’armée aérienne Denis Mercier, chef d’état-major de l’armée de l’air, l’avion portera officiellement le nom et les couleurs de la ville de Toulouse. Depuis la livraison à l’armée de l’air du premier A400M, MSN 07 (baptisé « Ville d’Orléans »), le 02 août 2013, la MEST A400M (Multinational Entry into Service Team) conduit le programme d’expérimentation qui doit aboutir à la mise en service opérationnel de l’avion en 2014. C’est dans le cadre de ce programme que le MSN 08 a réalisé le 29 décembre 2013 son premier vol sur un théâtre d’opérations extérieures, transportant 22 tonnes de fret au Mali au profit de l’opération Serval. L’année 2014 verra également l’ouverture, sur la base aérienne 123 d’Orléans, du Centre de formation A400M. L'arrivée de l'avion tactique à allonge stratégique multi-rôles dans les forces aériennes françaises est l'aboutissement de l'un des plus grands programmes de défense en Europe. La France est le premier pays partenaire à recevoir l’A400M. La loi de programmation militaire prévoit la livraison de 15 A400M Atlas d’ici 2019.

    Arrivée de l’A400M Atlas MSN 08 sur la base aérienne 123 d’Orléans le 13 novembre 2013

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    Le programme de la cérémonie :

    11h00 Accueil des journalistes à l’escale de la base aérienne 107 de Villacoublay

    11h45 Décollage à destination de Toulouse-Blagnac à bord d’un CN 235 CASA

    14h00 Accueil républicain au pied de l’avion en provenance de Villacoublay

    14h05 Début de la cérémonie − Honneurs au drapeau et revue des troupes − Lecture de l’ordre du jour par le ministre délégué − Baptême de l’A400M Atlas MSN08 par les hautes autorités − Honneurs au drapeau et dislocation du dispositif

    14h45 Discours officiels dans l’Airbus Delivery Center

    15h05 Point presse

    15h20 Cocktail et exposition statique A400M

    16h45 Décollage à destination de Villacoublay à bord de l’A400M Atlas « Ville de Toulouse »

    La cérémonie sera présidée par monsieur Kader Arif, ministre délégué auprès du ministre de la Défense, chargé des Anciens combattants. De nombreuses autorités civiles et militaires y assisteront, parmi lesquelles messieurs Pierre Cohen, maire de Toulouse, Fabrice Brégier, président directeur général d’Airbus et le général d’armée aérienne Denis Mercier, chef d’état-major de l’armée de l’air. Une délégation d’aviateurs, en provenance de la base aérienne 123 d’Orléans et du Centre d’expériences aériennes militaires (CEAM) de la base aérienne 118 de Mont-de-Marsan participera à la cérémonie. Une délégation de l’armée de terre sera également présente, composée de militaires de la 11ème brigade parachutiste de Toulouse et du 1er régiment du train parachutiste de Cugneaux, deux unités avec lesquelles la brigade aérienne d’appui et de projection (BAAP) travaille étroitement en opérations. La cérémonie sera animée par la Musique de l’air.

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    « Ville de Toulouse » :

    un baptême tradition marqué par la modernité

    Après avoir donné le nom de sa ville d’accueil, Orléans, site historique et désormais centre névralgique du transport aérien militaire, au premier A400M qui lui a été livré (le MSN07), l’armée de l’air a décidé de baptiser son second exemplaire (le MSN08) « Ville de Toulouse ». Le choix, symbolique, s’est imposé naturellement : à la fois comme une référence incontournable à la capitale française de

    l’aéronautique et de l’espace, comme une marque de reconnaissance pour le travail accompli par les équipes d’Airbus Military pour l’aboutissement de ce projet européen majeur et, aussi, comme un « lieu de mémoire » de l’armée de l’air, dont les pilotes de transport, pendant plus de 60 ans, ont été formés à Toulouse, sur la base aérienne 101 de Francazal. La BA 101 a été la première base de l’armée de l’air, créée en même temps qu’elle, en 1934. Elle a accueilli deux escadres de bombardement avant d’être dédiée à l’instruction du personnel navigant après la Libération. Le Centre d’instruction des équipages de transport (CIET), aujourd’hui à Orléans, y a été inauguré en 1946 pour la formation et l’entraînement au combat des pilotes de transport. Se sont ensuite ajoutés l’Ecole des navigateurs officiers systèmes d’armes, en 1965, et le Centre d’instruction des équipages d’hélicoptères (CIEH), en 1985. Les avions historiques du transport tactique militaire sont passés par la base toulousaine : le C47 Dakota dès 1950, les Nord 2501 Noratlas en 1954, le C160 Transall à partir de 1969. Une unité du Centre d’expériences aériennes militaires (CEAM) a été créée sur Francazal en 1997 : l’équipe de marque de l’Avion de transport du futur, renommée Multinational Entry into Service Team, MEST A400M en 2001… Quelques semaines avant la fermeture définitive du site, le 23 juillet 2010, un modèle du futur avion de transport tactique de l’armée de l’air s’est posé sur la base militaire à l’occasion d’une campagne de tests – comme un dernier hommage à ce qui a été le berceau de l’académie du transport aérien militaire.

    L’A400M, en campagne de tests, se pose sur la base aérienne 101 de Toulouse-Francazal le 23 juillet 2010,

    quelques semaines avant la fermeture définitive du site militaire

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    Même si les aviateurs ont quitté la base, l’armée de l’air conserve des liens étroits avec les principaux acteurs académiques, institutionnels et industriels du secteur aéronautique et spatial toulousain : l’ISAE (Institut supérieur de l’aéronautique et de l’espace), le Centre DGA Techniques aéronautiques, l’agence A400M de l’OCCAR (Organisation conjointe de coopération en matière d’armement), les équipes d’Airbus, de Thales ou de PME/PMI de pointe spécialisées dans le domaine aéronautique et spatial, etc. Citons aussi en particulier la 11ème brigade parachutiste de Toulouse et le 1er régiment du train parachutiste de Cugneaux, deux unités de l’armée de terre avec lesquelles les « transporteurs » de l’armée de l’air n’ont jamais cessé de travailler, en exercice comme sur les théâtres d’opérations extérieures. Un lieu d’exception à Toulouse : l’ Airbus Delivery Center L’ Airbus Delivery Center de Toulouse « Henri Ziegler » (du nom de l’un des premiers dirigeants d’Airbus) est l’un des trois centres de livraison du groupe aéronautique dans le monde, avec ceux de Hambourg en Allemagne et de Tianjin en Chine.

    Inauguré fin 2006, le centre est dédié à l’accueil des clients de l’avionneur pour la réception de leurs appareils – une procédure qui mobilise sur 4 à 5 jours de nombreux experts, tant du côté d’Airbus que de la compagnie cliente, pour la vérification de la conformité de l’avion avec les spécifications contractuelles avant sa livraison définitive. Il sert aussi de lieu prestigieux pour les cérémonies officielles associées à ces événements.

    Etendu sur 40 hectares, entre les usines « Clément Ader » (A330 et A340) et « Jean-Luc Lagardère » (A380), de l’autre côté des pistes de l’aéroport de Toulouse-Blagnac, le centre est organisé autour d’un bâtiment principal et monumental de 9.000 m2. Conçu pour la mise en scène spectaculaire des aéronefs (et en particulier de l’A380), la structure de verre et d’acier présente une passerelle surélevée, incurvée du côté du tarmac, plaçant les visiteurs au même niveau que le plancher de l’avion et leur offrant des perspectives exceptionnelles. Elle comporte en outre toutes les facilités nécessaires : bureaux et salles de réunion, espace de projection et d’exposition, espace de réception, mezzanine VIP, salles de presse, bar et salle de restaurant. Autour de cet espace, trois bâtiments satellites, de 3.000 m2 chacun, abritent les équipes de maintenance d’Airbus ainsi que les ateliers, strictement dévolus à la conduite des opérations techniques des livraisons.

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    Première mission en « opex »

    pour l’A400M Atlas MSN08 Le 29 décembre 2013, l’armée de l’air a effectué sa première mission sur un théâtre d’opérations extérieures au moyen d’un A400M Atlas. Le nouvel avion de transport tactique a rallié l’aéroport malien de Bamako depuis la base aérienne 123 d’Orléans pour du transport de fret. Cette première mission confiée à l’A400M a été réalisée au profit de l’opération Serval. Elle illustre dès à présent les capacités de l’appareil et constitue une étape vers sa mise en service opérationnel complète, attendue à la fin de l’année 2014. Les 22 tonnes de matériel ont été transportées en 6 heures 40 de vol entre les aéroports d’Orléans et de Bamako. Un C130 Hercules aurait effectué le même trajet en 9 heures 30 pour le transport de 9 tonnes de fret : la comparaison sur le même trajet illustre l’allonge stratégique de l’A400M et toute sa plus-value opérationnelle. Si la mission vers Bamako a été une première pour l’A400M, elle n’a pas été une inconnue pour ceux qui l’ont réalisée. Tout d’abord parce que le personnel de la MEST A400M (Multinational Entry into Service Team), issu de parcours diversifiés, est hautement expérimenté et dispose d’un vécu opérationnel lui permettant d’appréhender ce genre de mission. Ensuite parce que cette première mission a été strictement et rigoureusement planifiée : « Nous avons minutieusement préparé ce vol, afin de pouvoir pallier toutes éventualités, précise le lieutenant-colonel Paul Creuset, commandant de la MEST et responsable de la mission. Nous avons notamment pu nous entraîner sur le simulateur Full Flight Simulator, mis en service depuis quelques semaines au Centre de formation A400M d’Orléans. » Par le biais de la MEST, l’armée de l’air met en œuvre 2 A400M sur la base aérienne 123 d’Orléans. Unité du Centre d’expériences aériennes militaires (CEAM), la MEST a accumulé une expérience propre de 5 mois d’exploitation de l’avion depuis la réception du premier appareil le 2 août 2013. Les vols réalisés par la MEST ont jusqu’alors été dédiés à l’expérimentation et à la qualification ou l’entretien des équipages. La programmation de cette mission, quelques mois seulement après la réception du premier exemplaire et, a fortiori, sur le MSN08, le deuxième exemplaire reçu le 13 novembre 2013, montre toute la disponibilité opérationnelle de l’armée de l’air et la confiance qu’elle place dans l’A400M et dans les équipes qui le mettent en œuvre.

    Première mission sur un théâtre d’opérations extérieures : l’A400M Atlas MSN08 a transporté 22 tonnes de fret

    entre Orléans et Bamako le 29 décembre 2013.

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    Au total, le « programme A400M » représente à ce jour 6.000 heures de vol sur l’ensemble des 9 avions déjà produits par Airbus Military. Ces vols ont été réalisés dans des conditions diverses qui ont permis de certifier la fiabilité de l’appareil sur des destinations lointaines et exigeantes (Grand Nord canadien, Dubaï…). Le vol de l’A400M vers le Mali a été réalisé dans le parfait respect des règles internationales de circulation aérienne civile hors théâtre, des règles opérationnelles propres au JFAC AFCO (Joint Forces Air Component Command de l’Afrique centrale et de l’Ouest) sur le théâtre et des normes d’emploi fixées par l’armée de l’air. Cette mission en particulier, qui a mis en lumière la facilité d’intégration de l’A400M, n’a présenté aucun caractère dérogatoire quant à ces conditions de réalisation. Déplacement en A400M du ministre de la Défense lors de sa visite auprès des militaires engagés à Gao

    Dans le cadre de sa rencontre des forces armées engagées dans l’opération Serval au Mali, M. Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense, est allé à la rencontre des militaires français stationnés à Gao, le mardi 31 décembre 2013

    Au cours de cette journée, M. Le Drian a effectué le déplacement entre Bamako, capitale malienne, et Gao, au nord-est du pays, à bord de l’avion de transport A400M Atlas.

    « Tous les ans, j’ai pris l’habitude de venir réveillonner avec les forces en opérations. Il était logique que je sois au Mali, quasiment un an après le déclenchement de l’opération Serval, a déclaré le ministre de la Défense. Effectuer le déplacement entre Gao et Bamako à bord de l’A400M est un symbole fort, à la fois de l’éventail des capacités des forces françaises et de l’importance que revêt l’opération Serval. »

    Cette mission de l’A400M au-dessus du Mali fait suite au vol initial réalisé le 29 décembre 2013 entre Orléans et Bamako. L’A400M avait alors acheminé 22 tonnes de matériel depuis la métropole au profit des militaires français engagés dans Serval.

    « L’A400M dispose de capacités tactiques remarquables, notamment en termes d’emport, d’allonge et de manœuvrabilité, a précisé le ministre. Avec les deux premiers exemplaires que nous avons réceptionnés, les forces françaises sont entrées dans un cercle vertueux pour le renouvellement de leurs capacités de transport. »

    Au cours de son déplacement vers Gao, le ministre de la Défense était accompagné de son homologue malien, M. Boubèye Maïga, ainsi que d’une délégation d’élus parlementaires français et de M. Guillaume Garot, ministre délégué à l’agroalimentaire.

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    Nouvelle dimension

    pour le transport aérien militaire français L’A400M Atlas est l’aéronef indispensable au renouvellement et à la modernisation de la flotte d’avions de transport tactique de l’armée de l’air . Sa montée en puissance dans les forces accompagne le retrait progressif des C160 Transall (en service depuis 1967) et complète la flotte des C130 Hercules (en service depuis 1987 et dont la version rénovée est prévue d’être opérationnelle en 2018). Avion de transport tactique (il peut intervenir depuis des terrains sommaires en milieu hostile) à allonge stratégique (il peut couvrir des distances de plusieurs milliers de kilomètres en toute autonomie), l’A400M Atlas répond aux besoins actuels des forces pour la gestion des crises et conflits modernes. Il permet aussi à la France de tenir son rôle au sein de l’Europe de la défense et des organisations internationales comme l’OTAN ou l’ONU. L’avion de transport multi-rôles permettra à l’armée de l’air d’optimiser les effets de son action sur plusieurs de ses missions fondamentales :

    - la mission de projection des forces : cela comprend la capacité d’entrer en premier sur un théâtre d’opération et de s’y maintenir dans la durée, la possibilité de déployer une base aérienne projetée, d’assurer la livraison de matériel de combat ou de soutien par air au plus près des opérations ;

    - les missions d’évacuation de ressortissants et missions humanitaires ; - les missions interministérielles d’assistance : elles regroupent l’ensemble des

    missions conduites en métropole et dans les DOM-COM lors de catastrophes naturelles ou industrielles.

    Grâce au volume de sa soute, à la puissance de ses moteurs, à sa grande manœuvrabilité et à ses capacités d’autoprotection, l’A400M Atlas pourra réaliser l’ensemble des missions des avions de transport tactiques traditionnels (liaisons inter et intra-théâtre, posés d’assaut sur terrains sommaires, largages de matériel et de personnel, ravitaillements en vol, évacuations sanitaires) en offrant des capacités d’une toute autre envergure. A la pointe de la technologie et sans équivalent sur le marché mondial, l’A400M Atlas possède des caractéristiques exceptionnelles - à titre d’exemple :

    - 8.700 km de distance franchissable sans escale (Paris-Johannesburg) ; - 340 m3 de volume de soute (1 Atlas = 2 Hercules = 4 Transall) ; - charge offerte près de 4 fois supérieure à celle d’un Transall pour un transport

    en 2 fois moins de temps sur une même distance (l’ Atlas transporte 21 t. de fret en 8 heures sur un vol Paris-Dakar de 5.000 km, le Transall 6 t. en 2 jours) ;

    - capacité de vol en basse altitude à 500 pieds (= 150 mètres) sans visibilité extérieure en suivi de terrain sur fichier numérique ;

    - 15 jours d’autonomie sans maintenance préventive lourde. L’avion dispose en outre de tous les équipements de dernière génération :

    - avionique de génération A380 ; - liaison 16 (liaison de données tactiques) ; - capacité JVN (jumelles de vision nocturne) ; - système de préparation de mission numérique (MPRS).

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    Expérimentations en cours

    au sein de la MEST A400M Avec l’arrivée de son premier exemplaire de l’A400M Atlas le 2 août 2013, les équipes du Centre d’expériences aériennes militaires (CEAM) ont commencé une longue période d’évaluations approfondies.

    Sur la base aérienne 123 d’Orléans, c’est la MEST A400M (Multinational Entry into Service Team) qui est chargée de l’ensemble des actions préparatoires à la mise en service de l’A400M, ainsi que de la conception et de la réalisation du programme d’expérimentation. L’A400M étant un projet multinational, la langue anglaise a été retenue pour les différentes entités impliquées… jusque dans les acronymes. Cinq piliers

    La MEST est composée de cinq entités, ayant chacune une mission capitale dans la mise en service du quadrimoteur dans l’armée de l’air :

    - expérimentation, - emploi, par les cadres du futur premier escadron d’Atlas, - formation, constitution de la future entité de formation A400M, - soutien par la composante A400M de l’Escadron de soutien technique aéronautique et,

    au-delà de la MEST, par le (Service industriel aéronautique, SIAé), - gestion du maintien de la navigabilité.

    « Les cinq piliers ont été regroupés pour être efficaces et rapides en gérant au mieux une ressource critique composée d’un avion unique pendant les premières semaines et, de ce fait, éviter les doublons dans une démarche de gestion la meilleure possible », explique le lieutenant-colonel Paul Creuset, chef de la MEST. Sélection stricte Les préparatifs pour accueillir l’Atlas ont commencé depuis de longues années déjà et l’accroissement des effectifs a été régulier. En septembre 2013, la MEST compte 210 personnes dans ses rangs. Pour les équipages et les techniciens, le processus de sélection a notamment compris une bonne maîtrise de la langue anglaise.

    Les pilotes et les techniciens sélectionnés pour la MEST ont tous des parcours variés pour brasser les expériences afin que chacun apporte ses compétences particulières à l’édifice. Ainsi, les mécaniciens sont issus du Xingu, du Hercules, du Transall, du C-135FR, et même du Rafale (les systèmes de dernière génération que l’on trouve sur le biréacteur de combat s’apparentant, d’une certaine façon, à ceux aujourd’hui installés à bord de l’Atlas).

    La MEST travaille aussi en équipe intégrée avec DGA Essais en vol pour éviter de dupliquer les heures de vol entre les deux centres. Ainsi, dans une même sortie, on pourrait trouver une phase d’essais purs et une phase d’expérimentation. C’est la raison pour laquelle trois pilotes d’essais, un ingénieur navigant d’essais et un parachutiste d’essais ont été affectés à l’unité. Expérimentation complète

    Comme pour tous les nouveaux matériels entrant en service dans l’armée de l’air, les spécialistes du CEAM vont pousser l’Atlas dans ses derniers retranchements pour vérifier que l’appareil correspond bien au besoin et pour rédiger les différents manuels qui seront utilisés par les équipages et les maintenanciers. Cette procédure, étalée sur plusieurs années, est extrêmement complexe, le contenu de chaque vol étant détaillé sur un document de trois à quatre pages. On imagine donc aisément le volume de travail qu’aura fourni la MEST lorsque l’expérimentation aura été menée à terme. 1458 tâches à accomplir ont été identifiées rien que pour les techniciens. Cela englobe tous les aspects des opérations de mise en œuvre et de dépannage de l’aéronef : tractage, changements moteur et hélice, dépose/repose d’un volet ou

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    d’une gouverne, changement de roue, dépose/repose du groupe auxiliaire de puissance, remplacement de la centrale de navigation à inertie hybridée GPS… Les mécaniciens travailleront en trois équipes pour rentabiliser le temps, de 6h à 22h, 6 jours sur 7.

    Pour l’entretien de l’A400M, les techniciens auront recours à toute une gamme de nouveaux équipements qui vont faire l’objet de tests tout aussi poussés : nacelles élévatrices montant plus haut que celles des Transall et des Hercules pour intervenir jusqu’en haut de la dérive, tracteurs plus puissants pour faire face à l’accroissement de masse, systèmes de gestion électronique… Une nouvelle organisation ‘paperless’ est en cours d’adaptation dans les différents services de maintenance. Jusqu’en 2018

    L’expérimentation va durer au moins jusqu’en 2018, au fur et à mesure de la remise à l’armée de l’air des nouveaux standards de l’appareil par l’industriel. Les deux premiers avions sont livrés par Airbus à un standard dit IOC (Initial Operational Clearance) n’offrant que des fonctionnalités limitées à des vols logistiques. Le troisième avion de série, destiné à la Turquie, a également été produit en version IOC. Le quatrième Atlas de production (le troisième pour la France), au standard SOC 1 (Standard Operating Clearance), sera plus abouti et bénéficiera de l’apparition de nouvelles fonctionnalités tactiques, principalement grâce à des améliorations du FMS (Flight Management System). D’autres évolutions verront l’intégration de fonctionnalités de plus en plus perfectionnées au fil des ans, y compris le suivi de terrain automatique fichier et le ravitaillement en vol en tant que citerne volante (au profit de chasseurs ou d’hélicoptères EC725 Caracal).

    La planification à long terme de l’expérimentation a débuté depuis de longs mois et il a été prévu de s’assurer très rapidement de la compatibilité de l’Atlas avec un certain nombre de plates-formes (au premier rang desquelles Istres et Mont-de-Marsan, afin d’ouvrir au plus vite leur utilisation à l’A400M). « Dans un premier temps, nous ne faisons que des vols Orléans-Orléans pour finaliser la formation initiale des pilotes, débuter les premières expérimentations et pour parfaire l’entraînement des mécaniciens, insiste le lieutenant-colonel Creuset. La vérification de l’accessibilité des bases aériennes françaises et de différents aéroports en France comme à l’étranger est capitale pour contrôler que l’A400M pourra se projeter sur des terrains extérieurs dans le cadre des opérations. Nous allons aussi devoir définir le détachement type en termes de volumes de personnels de maintenance, de membres d’équipages, de pièces de rechange et d’outillage. Quand l’avion sera bien maîtrisé, nous pousserons plus loin et nous attaquerons les posés d’assaut, le vol à très basse altitude, les missions de nuit avec jumelles de vision nocturne et la guerre électronique et les réactions face aux menaces. Ce n’est que plus tard que le ravitaillement en vol sera mis au programme. » Coopération franco-britannique forte Quatre Britanniques (un officier mécanicien, un logisticien et deux techniciens, qui seront très prochainement rejoints par un pilote et un chef de soute) sont déjà à la MEST afin d’obtenir une première expérience sur l’Atlas, cela avant même que le premier exemplaire ne soit livré à la Royal Air Force. Cette coopération avec la RAF est d’ailleurs bénéfique pour les deux pays, le brassage des expériences et des connaissances mutuelles permettant d’améliorer les procédures communes dans une optique de meilleure interopérabilité. Le partage des expériences s’étend aussi au personnel et le commandant en second de la MEST a bénéficié d’un échange sur C-130J au sein de la RAF où il a pu se confronter à la technologie des Glass Cockpits.

    Le Royaume-Uni s’est porté acquéreur d’un simulateur de soute pour mener des essais de chargement et pour entraîner ses personnels aux procédures d’emploi. Dans le cadre des partages entre les deux nations, la France devrait avoir accès à cet équipement.

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    La formation : enjeu majeur Le Centre de formation A400M sera opérationnel au 2ème semestre 2014. Un bâtiment de 6.000 m2 a été construit pour recevoir les futurs stagiaires français et étrangers dans un environnement à l’image de l’avion : ultramoderne. Outre les nombreuses salles de cours (où les instructions seront entièrement dispensées en anglais), le centre dispose d’un atelier et de quatre simulateurs, parmi les plus performants sur le marché. Les pilotes réaliseront ainsi une partie de leur formation sur simulateurs de vol (Full Flight Simulator, FFS, adapté pour l’appréhension des situations tactiques) ainsi que les mécaniciens qui disposeront d’un simulateur d’opérations de maintenance (Cockpit Maintenance Operations Simulator, CMOS) et d’un simulateur d’opérations de chargement (Loadmaster Workstation Trainer, LMWST) : une véritable révolution. La formation des premiers instructeurs a commencé en début d’année 2013. Comme pour ses mécaniciens, l’armée de l’air a voulu un maximum de diversité dans ses équipages ; tous les primo-formateurs étaient des commandants de bord expérimentés avec, en moyenne, de 3.000 à 4.000 heures de vol à leur actif. Les pilotes viennent de tous les horizons, avec des expériences très variées sur Transall, Hercules, C-130J, A340 (pour mixer les philosophies Airbus), Casa (également un produit d’Airbus Military), et même, bientôt, Rafale, pour partager une autre approche du vol tactique en utilisant un système d’autoprotection moderne et la Liaison 16. La formation des 10 premiers pilotes, des 4 premiers navigateurs officiers systèmes d’armes et des 8 premiers chefs de soute a été assurée par Airbus Military, à Toulouse et Séville. Parmi ces 10 pilotes, 4 sont sortis de stage en avril 2013, et 6 en juillet suivant. Les 4 officiers de la promotion initiale ont été formés sur simulateur d’A380 (son environnement cockpit présente de grandes similitudes avec celui de l’A400M), puis sur celui employé pour le développement de l’Atlas. Ils ont ensuite effectué 27 heures de vol chacun, réparties en 9 missions, pour obtenir leur licence militaire. Leurs 6 collègues ont reçu une formation sur simulateur A400M. Au total, 71 mécaniciens ont suivi un cursus chez Airbus pour créer le socle de maintenanciers qui s’occupera des premiers A400M. « L’ensemble du recrutement est axé à la fois sur l’expérimentation et sur la mise en service, précise le lieutenant-colonel Paul Creuset, chef de la MEST. Nous voulions avoir dès le début le juste nombre de personnels avec, par exemple, un taux de deux équipages par avion.»

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    Environnement complet L’environnement avion est livré en même temps que l’appareil lui-même, et tous les systèmes périphériques devront également faire l’objet d’une expérimentation poussée par les équipes de la MEST. Le simulateur de pilotage Level C permettant d’optimiser de façon très significative le nombre d’heures de vol, y compris pour les phases tactiques a été reçu, intégré et mis en service à la fin de l’année 2013. Airbus et Thales assureront conjointement la formation des équipages pour la délivrance d’une qualification de type pour les vols logistiques. En revanche, les qualifications tactiques seront attribuées par des instructeurs militaires. L’installation du simulateur du poste de chef de soute utilisé pour apprendre le fonctionnement de la console arrière est aussi très avancée. Le centre de formation dispose d’ores et déjà du serveur qui alimente l’ensemble des ordinateurs utilisés par les équipages et les techniciens pour les cours au sol. La MEST doit tester tous ces outils afin de vérifier leur bon fonctionnent et de définir le contenu des cours et des séances de simulation. Une base fournie par Airbus est déjà à disposition mais il sera nécessaire de l’adapter pour répondre au mieux aux attentes de l’armée de l’air. Partenariat de formation franco-allemand L’un des objectifs majeurs du programme A400M est une amélioration de l’interopérabilité par une plus grande standardisation de l’exploitation de l’appareil entre les différents pays partenaires. Plusieurs groupes de travail internationaux se rencontrent régulièrement sous l’égide de l’European Air Transport Command (EATC) afin de définir des procédures opérationnelles et un cursus d’entraînement communs.

    Sur le plan de la formation, la mutualisation des moyens est déjà une réalité. La signature de l’arrangement technique franco-allemand concernant la formation sur A400M des équipages et mécaniciens le 30 septembre 2013 a entériné les conditions du partenariat unissant la France et l’Allemagne sur ce projet.

    A terme, la formation des mécaniciens à la maintenance aéronautique sur A400M se fera sur la base aérienne de Wunstorf en Allemagne (à partir de l’été 2015), ainsi que la formation de type des équipages et leur entraînement sur des missions logistiques. La formation des équipages sur les missions tactiques sera réalisée au centre de formation A400M de la base aérienne d’Orléans (dès 2014 pour les stagiaires français et à compter de 2018 pour leurs collègues allemands).

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    Le Full Flight Simulator A400M,

    atout maître du Centre de formation d’Orléans Composé d’une cabine, réplique du cockpit de l’A400M à l’échelle 1, d’un système de projection visuel (avec 5 canaux et des champs de vision 225°x55°) et d’un système de mouvement cabine, le simulateur A400M est un Full Flight Simulator (FFS) de dernière génération. Il peut être indépendamment commandé depuis deux postes

    instructeur : un poste interne (Inboard Instructor Operating Station, IOS) ou un poste déporté (Offboard IOS), réservé aux séances tactiques complexes. Ce simulateur permet l’entraînement des équipages à tous les types de missions dévolues à l’A400M, depuis la formation des équipage et le renouvellement de leurs qualifications jusqu’au « pré-jeu » de missions réelles (rehearsal) : ravitaillement en vol, transport

    logistique, largage de personnel et de matériel, missions tactiques en environnement complexe, évolution en patrouille de plusieurs appareils, missions sous jumelles de vision nocturne (JVN), révision des manœuvres de sécurité (RMS)… Cet outil fait partie intégrante de la formation des équipages et permet d’optimiser leur entraînement en vol. A terme, ce simulateur sera relié aux autres simulateurs de l’armée de l’air pour un entraînement tactique encore plus poussé. LA MISE EN SERVICE DU FFS A400M EN QUELQUES DATES :

    Février 2007 Début du développement du FFS par TT&S UK Juin 2013 Début de l’installation du FFS au Centre de formation A400M Octobre 2013 Recette du simulateur par la France Novembre 2013 Obtention de l’approbation civile de la l’EASA (European Aviation Safety Agency) permettant la qualification de type des équipages Décembre 2013 Premières séances d’entraînement du personnel de la MEST A400M

    Prochaines échéances :

    Avril 2014 Premier stage de qualification au Centre de formation A400M Début 2015 Amélioration logicielle et ajout des fonctionnalités tactiques Les simulateurs dans l’armée de l’air: compléments indispensables du terrain pour la formation et l’entraînement des aviateurs

    Les simulateurs prennent une place à part entière dans la formation et l’entraînement des aviateurs. Complémentaires au terrain, ils favorisent l’acquisition et le maintien de compétences spécifiques.

    La plupart des bases aériennes sont équipées de simulateurs (bases « école », bases opérationnelles et centres de formation). Si les simulateurs sont principalement destinés à l’instruction et à l’entraînement du personnel navigant, ils sont aussi utilisés pour de nombreux autres spécialistes, dans des domaines tels que le contrôle aérien, le contrôle aérien avancé, la défense sol-air ou encore les systèmes d’informations et de communication (Liaison 16).

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    Orléans : base pilote

    du transport aérien militaire français

    La base aérienne d’Orléans, l’une des plus importantes de l’armée de l’air avec plus de 2.500 personnes sur site, est devenue en quelques années le centre névralgique du transport aérien militaire en France. Plateforme historique du transport aérien militaire depuis le milieu des années 1950, elle est aujourd’hui entièrement tournée vers l’avenir de cette mission. Elle accueille actuellement deux escadrons de transport (le 2/61 « Franche-Comté » équipé d’Hercules et le 3/61 « Poitou » dévolu aux opérations

    spéciales), un escadron de soutien technique aéronautique pour la maintenance des aéronefs, le Centre d’instruction des équipages de transport (CIET), l’Unité d’instruction spécialisée (UIS) C160 Transall et C130 Hercules, le tout nouveau Centre de formation A400M et la Multinational Entry into Service Team A400M (MEST A400M). Le premier escadron de transport opérationnel A400M (le 1/61 « Touraine ») sera également stationné sur la base, destinée à être la seule plateforme support de l’Atlas. De grands travaux d’infrastructure ont été programmés ces dernières années pour préparer l’accueil de l’A400M sur la base : dépollution de parcelles, réfection de voiries, ensevelissement de lignes électriques à haute tension, modernisation de la tour de contrôle, rénovation des chaussées aéronautiques, de l’aire de dégivrage, de l’aire de point fixe pour réduire les nuisances sonores pour les populations alentours et de l’aire de compensation, construction de nouveaux hangars métalliques optimisés pour les opérations de maintenance et du centre de formation A400M... Enfin, la piste principale sera rénovée en 2017 pour assurer sa tenue dans le temps. L’ensemble des travaux nécessaires devrait encore se poursuivre sur une dizaine d’années. Le MSN07, premier A400M Atlas livré à l’armée de l’air, baptisé « Ville d’Orléans » Pour souligner le rapport particulier de l’aviation de transport mili taire à la base aérienne et, à travers elle, plus largement, l’ancrage de l’aéronautique dans la région, le 1er A400M Atlas de l’armée de l’air, MSN07, a été baptisé « Ville d’Orléans » à l’occasion de la cérémonie officielle d’accueil de l’avion dans les forces, le 30 septembre 2013.

    Le patronage fait sens pour les aviateurs : une manière de rappeler plus de 100 ans d’histoire aéronautique dans l’Orléanais, commencée en 1908 avec le premier vol de Louis Blériot dans la région avant sa traversée de la Manche. Le terrain d’aviation qui préfigurait l’actuelle base aérienne a, quant à lui, le même âge que l’armée de l’air : il a été construit près d’Orléans en 1932, à l’initiative commune de la chambre de commerce et de l’industrie du Loiret et du nouveau ministère de l’Air, pour accueillir un centre d’essais de matériel aéronautique et une station d’essais de moteurs et hélices. La base d’Orléans est devenue une plateforme de transport dans le courant des années 1950 avec l’accueil des escadrons « Touraine », « Poitou » et « Franche-Comté » et, en 1954, l’arrivée dans les forces du Noratlas. Elle reçoit le Transall en 1967 puis, vingt ans plus tard, l’Hercules.

    Plus récemment, en 2008, les équipes du Centre d’instruction des équipages de transport (CIET) et de la Multinational Entry into Service Team A400M (MEST A400M) se sont installées sur la base aérienne 123 pour préparer, à Orléans, l’avenir du transport aérien militaire français.

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    L’A400M et les orientations de la LPM

    en matière de transport aérien Avec la publication du Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale le 29 avril 2013, la France s’est dotée d’une vision à long terme, adaptée aux évolutions récentes du contexte stratégique et économique, ainsi qu’à des objectifs de défense et sécurité nationale renouvelés ; elle a également défini un nouveau modèle pour ses forces armées, qui sera atteint à l’horizon 2025-2030. Le Livre blanc a ainsi renouvelé la réflexion stratégique française sur l’état du monde et des menaces ainsi que sur les ambitions, les intérêts et les priorités de la France. La loi de programmation militaire (LPM) 2014-2019 constitue, pour le ministère de la Défense, la première étape de la mise en œuvre de ces nouvelles orientations stratégiques. Elle traduit concrètement les conclusions du Livre blanc et les orientations de la politique de défense en termes de moyens financiers, capacitaires, industriels et humains. La LPM formalise en particulier l’ambition politique affichée par le Livre blanc sur des points essentiels comme le principe d’autonomie stratégique au cœur du nouveau modèle d’armée, la capacité d’intervention rapide sur l’ensemble des missions confiées aux forces armées ou encore le soutien d’une industrie de défense dynamique en France et à l’export. L’arrivée de l’A400M Atlas dans l’armée de l’air répond, pour ce qui relève du transport aérien, aux principaux objectifs fixés aux forces armées par la LPM, dans le prolongement du dernier Livre blanc. Par ses capacités, le nouvel avion-cargo garantira à la France souplesse d’emploi, rapidité d’action et autonomie stratégique. L’objectif de la LPM est d’avoir 15 A400M Atlas en 2019. Le nombre total d’A400M Atlas, qui équipera à terme l’armée de l’air, n’est pas encore arrêté. Il apparaîtra dans la prochaine loi de programmation. La France maintiendra inchangées ses premières livraisons et sera le premier client de l’appareil. Ainsi la France permet le lancement du processus de production de l’aéronef, de le faire mûrir et de susciter l’intérêt à l’exportation. En 2025, la cinquantaine d’aéronefs de transport du modèle d’armée seront des A400M Atlas ainsi que d’autres aéronefs de transport. Les livraisons d’A400M Atlas se poursuivront après 2025. L’impact du programme sur le secteur aéronautique en France Sur le plan industriel, même si l’avion européen est assemblé en Espagne, le programme A400M participe au soutien du secteur de l’aéronautique de transport français : l’ensemble du programme concerne aujourd’hui 40.000 emplois directs en Europe, dont 12.000 emplois directs en France. Cela représente plus de 80 entreprises, dont une multitude de PME/PMI, réparties sur 150 sites sur l’ensemble du territoire, et plusieurs centaines de sous-traitants rangs 2 & 3.

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    Un programme de défense européen majeur La mise en service d’un appareil commun va considérablement renforcer l’essor d’un transport aérien militaire européen, à la fois par le haut niveau d’interopérabilité attendu et par les perspectives de soutien et de formation communes aux différentes nations. À travers l’A400M, l’Europe prouve qu’elle peut réussir un projet étatique et industriel ambitieux. L’ Atlas est aujourd’hui devenu le symbole d’une coopération européenne réussie. La France est le premier client du programme européen, résultat de la collaboration de 7 pays partenaires : Allemagne, Belgique, Espagne, France, Luxembourg, Royaume-Uni et Turquie. Cette première livraison est l’aboutissement d’un long processus, complexe et minutieux, mené en collaboration avec les équipes étatiques des nations partenaires et les équipes industrielles d’Airbus Military. Comme pour tout programme d’armement, la livraison intervient après le franchissement de 3 étapes majeures : la certification , la qualification et la réception. La qualification collégiale permet de vérifier que la définition de l’avion est conforme au contrat et que les performances initiales seront tenues. Au terme d’un travail mené par les 7 nations le certificat IOC (Initial operating clearance) a été délivré le 31 juillet 2013. Pour la première fois dans l’histoire de l’aéronautique, l’avion disposera d’une double certification civile et militaire . Si la partie civile de la certification a été apportée par l’Agence européenne de sécurité aéronautique (AESA), comme c’est le cas pour tout avion civil produit dans un pays européen, la certification militaire française a été délivrée par la DGA le 24 juillet, à travers la signature du certificat de type militaire. L’enjeu de cette première étape était d’assurer que l’avion vole en toute sécurité.

    Retour sur les débuts d’un programme au long cours Au milieu des années 1990, dans un contexte stratégique inédit, nécessitant le déploiement rapide de soldats et de matériels lourds et volumineux, plusieurs pays européens expriment le même besoin : se doter d’un avion capable d’assurer à la fois des missions de transport tactique et stratégique. Après plusieurs pistes envisagées auprès de fournisseurs internationaux, l’Europe décide d’investir. La France, l’Allemagne, le Royaume-Uni et l’Espagne se lancent dans le projet. La Belgique, le Luxembourg et la Turquie les rejoindront plus tard.

    En 2003, après plusieurs années de négociations, le contrat est signé, Airbus Military remporte le marché et devient le maître d’œuvre, acceptant de relever le défi de produire un avion aux performances particulièrement ambitieuses. Acteurs étatiques et industriels s’organisent autour de ce qui deviendra le plus grand programme militaire européen. Agissant au nom des 7 nations participantes, l’Organisation conjointe de coopération en matière d’armement (OCCAR) coordonne ce projet en s’appuyant sur l’expertise et l’expérience éprouvée de chaque pays partenaire. Pour la France, forte de son expérience dans la conduite des programmes d’armement et sa connaissance des besoins de l’armée française, la DGA intervient dès l’amont du projet et met en place une équipe dédiée pour le pilotage du programme.

    LE PROGRAMME A400M EN QUELQUES DATES 1996 Expression des besoins communs 2003 Signature du contrat (31 mai) 2009 Renégociation du contrat - premier vol de l’A400M (11 déc.) 2013 Livraison du premier A400M MSN07 (1er août à la DGA, 2 août à l’armée de l’air) -

    Livraison du second A400M MSN08 à l’armée de l’air (13 nov.) - Première mission de l’A400M sur un théâtre d’opérations extérieures pour l’opération Serval au Mali (29 déc.)

    2014 Mise en service opérationnelle de niveau 1 (missions logistiques et certaines missions tactiques du type atterrissage sur terrains sommaires et largage) - Ouverture du centre de formation A400M à Orléans

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    Annexes Articles, portraits, interviews, photos

    www.defense.gouv.fr/air/dossiers/l-a400m-atlas-arrive-dans-les-

    forces/presentation

    Biographies

    GAA Denis Mercier, chef d’état-major de l’armée de l’air

    GBA Richard Reboul, commandant du Centre d’expériences aériennes militaires

    Col. Gilles Besançon, commandant de la base aérienne 123 d’Orléans-Bricy

    Lcl Paul Creuset, chef de la MEST A400M

    M. Pierre Cohen, maire de Toulouse

    M. Fabrice Brégier, président directeur général d’Airbus

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    Lcl Paul CREUSET Chef de la MESTA400M

    Né le 12 mars 1973 Marié et père de trois enfants Promotion 1993 « Général Capillon » de l’Ecole de l’air

    1997-2001 Navigateur puis Commandant de bord sur Transall C160 à l’Escadron de Transport 01.061 Touraine, Orléans.

    2001-2003 Instructeur au Centre d’instruction des Equipages de Transport 00.340, Toulouse.

    2003-2006 Chef des Navigateurs officiers systèmes d’armes de l’Escadron de Transport 01.061 Touraine, Orléans.

    2006-2008 Officier de liaison à l’état-major du transport aérien militaire allemand, Münster, Allemagne.

    2008-2009 Collège Interarmées de Défense, Paris.

    2009-2011 Responsable pour la formation A400M à la Multinational Entry Into Service Team 01.338, Orléans.

    puis Chef du sous-groupe formation pour le projet A400M.

    2011

    2013

    Adjoint au chef de la Multinational Entry Into Service Team 01.338, Orléans.

    Chef de la Multinational Entry Into Service Team 01.338, Orléans.

    Promotion :

    2010

    Opérations :

    1999

    2000

    2005

    2006

    Lieutenant-colonel

    Ex-Yougslavie.

    Salamandre, Mostar.

    Epervier, N’Djamena.

    Héraclès, Douchambé.

    Décorations :

    Chevalier de l’ordre national du mérite

    Médaille de Défense Nationale Or

    Médaille Commémorative Française Afghanistan

    Médaille d’outre-mer vermeil Tchad

    Médaille Commémorative Française Ex-Yougoslavie

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