M I N I S T E R E D E L ’ E D U C A T I O N N A T I O N A L E

N O T E d1 I N F O R M A T I O N

94.47Décembre 1994

L’enseignement de langues vivantes étrangères

à l’école primaireAnnée scolaire 1993-1994

498 000 élèves ont reçu, en 1993-94, un enseigne­ment de langue vivante étrangère dans les écoles primaires de France métropolitaine, correspondant à un effectif relativement stable de 388 000 élèves pour les écoles publiques et de 109 800 élèves pour les écoles privées.Cet enseignement a concerné 42 % des élèves des classes de CM2 et 16 % des élèves des classes de CM1 contre, respectivement, 38 % et 18 % l’année précédente.L’anglais reste la langue la plus étudiée avec 77 % des effectifs d’élèves étudiant une langue vivante.Le responsable de l’enseignement est, pour 39 % des classes, un professeur du second degré et, pour 33 %, un instituteur.

42 % des élèves de CM2 apprennent une langue vivante étrangère

Plus de 498 000 élèves ont suivi en 1993-1994 des cours de langue vivante étrangère dans un peu plus de 11 700 écoles primaires de France métropolitaine. Les effectifs d’élèves concernés restent globalement stables. Mais, par rapport à l’année précédente, l’effort se concen­tre davantage sur les classes de CM2, qui sont les seules dont la proportion d’élèves étudiant une langue augmente d’une manière significative : 42,4 % contre 37,8 % en 1992-1993 (tableau I).

Dans le secteur public, qui concentre plus nettement que le secteur privé cet apprentissage dans les cours moyens et surtout en CM2, la proportion d’élèves de CM2 étudiant une langue vivante s’accroît régulièrement : 25,9 % en 1990-1991, 31,8 % en 1991-1992, 37,9 % en 1992-1993 et 43,1 % en 1993-1994. Par contre, dans les classes de CM1, la proportion d’élèves étudiant une langue vivante baisse pour la première fois : 14,9 % en 1991-1992, 16 % en 1992-1993, et 14,1 % en 1993-1994.

Dans le secteur privé, la part d'élèves suivant un ensei­gnement de langues vivantes est plus élevée que dans le secteur public pour tous les niveaux, sauf pour le CM2 où elle n’est que de 37,8 %.

La proportion d’écoles qui organisent des cours de lan­gues vivantes est de 18,5 % dans l’enseignement public contre 27 % dans l’enseignement privé, et de 17 % en zone rurale pour 21 % en zone urbaine.

Prédominance de l’anglais surtout dans l’enseignement privé

L’anglais reste de loin la langue la plus étudiée dans le primaire, même si son importance a tendance à décroître.

Dans le secteur public, la part des élèves apprenant l'an­glais est passée depuis 1990-1991 de 80,9 % à 73,5 %. L’allemand connaît une faible progression passant de 17,6 % en 1990-1991 à 18,2 % trois ans plus tard. L’espagnol est, quantitativement, la troisième langue étu­diée, avec une faible part d’élèves (3,6 % dans le secteur public). L’italien - s’il reste marginal - est enseigné à 2,5 % des élèves du secteur public apprenant une langue étran­gère, alors qu’il n’en concernait que 0,5 % en 1990-1991. La part consacrée aux autres langues reste relativement stable au cours des années.

Dans le secteur privé, la part de l’anglais (89,1 %) est encore plus dominante que dans le secteur public (ta­bleau II).

D I R E C T I O N D E L ’ É V A L U A T I O N E T D E L A P R O S P E C T I V E

2 NOTE D'INFORMATION 94 - 47

Tableau I - Répartition des élèves suivant un enseignement de langue vivante par niveauFrance métropolitaine - 1993-1994

NiveauSecteur public Secteur privé Ensemble

Effectif en LV

Effectiftotal % Effectif

en LVEffectiftotal % Effectif

en LVEffectiftotal %

Préélémentaire 2 174 2 230 973 0,1 8 280 317 517 2,6 10 455 2 548 490 0,4

CP 3 543 701 267' 0,5 6 953 112 650 6,2 10 496 813 917 1,3

CE1 4 039 701 598 0,6 8142 115 308 7,1 12 181 816 906 1,5

CE2 8175 662 676 1,2 10156 115 001 8,8 18 332 777 677 2,4

CM1 90 955 645 366 14,1 28 452 117 395 24,2 119 407 762 761 15,7

CM2 279 324 647 734 43,1 47 816 124 243 38,5 327140 771 977 42,4

Total 388 211 5 589 614 6,9 109 799 902114 12,2 498 010 6 491 728 7,7

Tableau II - Répartion des élèves selon la langue étudiéeFrance métropolitaine - 1993-1994

LangueSecteur public Secteur privé Ensemble

Effectif % Effectif % Effectif %

Anglais 285 475 73,5 97 802 89,1 383 277 77,0

Allemand 70 823 18,2 8 770 8,0 79 593 16,0

Espagnol 13 977 3,6 823 0,7 14 800 3,0

Italien 9 763 2,5 494 0,4 10 257 2,1

Arabe 4 654 1,2 21 0,0 4 675 0,9

Portugais 1 406 0,4 33 0,0 1 439 0,3

Russe 253 0,1 0 0,0 253 0,1

Autre langue 1 860 0,5 1 856 1,7 3716 0,7

Total 388 211 100,0 109 799 100,0 498 010 100,0

39 % des intervenants sont des enseignants du second degré et 33 % des instituteurs

Les personnes responsables de l’enseignement des lan­gues vivantes sont le plus souvent des professeurs du second degré (38 % dans le public et 44,3 % dans le privé). La part des instituteurs est en augmentation

dans le public (36,1 % au lieu de 32,8 % en 1992-1993) et assez stable dans le privé.

Les assistants étrangers restent peu nombreux (8 %). La proportion d’étudiants en langue et des autres interve­nants extérieurs est en légère diminution (tableau III).

Tableau III - Répartition des classes selon le statut du responsable de l ’enseignementFrance métropolitaine - 1993-1994

Statutde l’enseignant

Secteur public Secteur privé Ensemble

Effectif % Effectif % Effectif %

Instituteur 7 226 36,1 913 19,9 8139 33,1

Enseignant du second degré 7 599 38,0 2 036 44,3 9 635 39,1

Assistant étranger 1 504 7,5 371 8,1 1 875 7,6

Étudiant français LV 351 1,8 67 1,5 418 1,7

Autre intervenant 3 333 16,7 1 212 26,4 4 545 18,5

Total 20 013 100,0 4 599 100,0 24 612 100,0

3 NOTE D'INFORMATION 94 - 47

Les méthodes d’enseignement restent traditionnelles

Dans le secteur public, 68 % de l’enseignement se fait sous la forme de cours hebdomadaires pendant toute l’année scolaire (contre 40,4 % dans le privé), soit en une séquence d’une heure et demie (16 %), soit en deux sé­quences de trois quarts d’heure (52 %).

Dans le secteur privé, l’enseignement se déroule davan­tage en une séquence d’une heure et demie (21,3 %). Dans les autres cas, il peut s’agir d’une ou deux semaines "d’immersion" réparties sur l’année.

Dans un peu plus de 79 % des classes, les disques et cassettes restent les outils pédagogiques privilégiés de cet enseignement ainsi que les livres scolaires (dans 47,7 % des classes). Plusieurs outils pédagogiques ser­vent généralement pour une même classe. La télévision scolaire reste moins utilisée (12 % des classes). Des jeux éducatifs ou des affiches, par exemple, sont également des outils pédagogiques couramment proposés aux élè­ves (tableau IV).

Tableau IV - Répartition des classes suivant le type de matériel utiliséFrance métropolitaine - 1993-1994

(en %)Outils pédagogiques Public Privé Ensemble

Livres scolaires 49,4 40,1 47,7Livres non scolaires bilingues 13,1 13,8 13,3Disques, cassettes 78,8 80,9 79,2Films, diapositives 33,9 30,6 33,3TV scolaire, CNDP 12,8 9,4 12,2Autre 23,7 20,6 23,2

Plusieurs réponses étaient possibles. La somme des pourcentages excède donc 100.

Faibles relations avec le pays de la langue étudiée

Les différents modes de relations avec le pays de la langue enseignée se développent lentement :

- 4 % des classes déclarent organiser un voyage (au lieu de 3,6 % en 1992-1993) ;

- 2,5 % des classes entretiennent une correspondance écrite régulière (au lieu de 1,9 % en 1992-1993) ;

- 2,5 % des classes déclarent participer à un appariement avec d’autres classes à l’étranger, au lieu de 2,2 % en 1992-1993 (appariement conforme aux circulaires n° 76 353 du 19 octobre 1976 et 78 378 du 8 novembre 1978) (tableau V).

Tableau V - Proportion de classes réalisant des échanges avec l ’étrangerFrance métropolitaine - 1993-1994

(en %)Public Privé Ensemble

Appariement * 2,9 1,1 2,5Voyage 4,2 3,0 4,0Correspondance écrite 2,6 2,0 2,5Autre 2,5 2,4 2,5Total 12,2 8,5 11,5

* Échanges entre établissements scolaires français et étrangers.

Presque une classe sur deux aidée par les collectivités locales dans l’enseignement public

48,8 % des classes de l’enseignement public fonctionnent avec une participation financière des collectivités locales contre seulement 13,7 % pour le privé.

Selon les académies, entre 23 % et 74 % des élèves de CM2

suivent des cours de langue

Dans cinq académies (Reims, Nice, Paris, Toulouse et Clermont-Ferrand), plus de 10 % des élèves de l’ensei­gnement primaire suivent des cours de langue vivante. Dans une seule académie (Grenoble), contre six en 1992- 1993, cette proportion n’atteint pas 5 %.

Le paysage est un peu différent si on se limite à la classe de CM2, niveau le plus concerné par cet enseignement. Ainsi, dans onze académies, plus de la moitié des élèves de CM2 suivent des cours de langue vivante ; dans l’aca­démie de Clermont-Ferrand, pratiquement les trois quarts des élèves étudient une langue vivante. Dans quatre aca­démies (Besançon, Corse, Créteil, Grenoble), cette pro­portion reste inférieure à 30 %.

Dans le secteur public, au moins huit langues différentes sont enseignées dans trois académies (Créteil, Lille et Montpellier), et sept langues différentes dans six autres académies. Dans l’académie de Limoges, trois langues seulement sont proposées. Dans le secteur privé, cinq langues différentes sont étudiées dans deux académies (Toulouse et Versailles) et une seulement à Limoges.

Dans les DOM un peu plus de 7 % de l’ensemble des élèves

étudient une langue vivante

Dans l’enseignement public des académies d’outre-mer, 263 écoles (soit 22,4 % de l’ensemble des écoles publi­ques) ont accueilli 17 689 élèves pour l’apprentissage d’une langue vivante (soit 7,6 % au lieu de 6,9 % pour la métropole).

Dans l’enseignement privé, quatre écoles (soit 5,8 %) ont accueilli 2 120 élèves (soit 10,7 % au lieu de 11,9 % pour la métropole).

Dans les DOM, l’anglais est étudié par la quasi-totalité des élèves (95 %). Les autres langues enseignées sont, par ordre d’importance, l’espagnol, l’allemand et le portugais. Dans le secteur privé seul l’anglais est enseigné.

Catherine Importuna / DEP B3

POUR EN SAVOIR PLUS__________________________

Pour les années antérieures, voir les Notes d ’information 93.33 et 92.37.

4 NOTE D'INFORMATION 94 - 47

Tableau VI - Répartition des élèves suivant des cours de langue vivante et nombre de langues enseignées par académie

Académies

Effectif total d’élèves % d’élèves suivant

des cours de langue vivante

Effectif de CM2 % d’élèves de CM2 suivant

des cours de langue vivante

Nombre de langues offertes par académie

Suivant des cours de langue vivante

Totaldu primaire

Suivant des cours de langue vivante

Totaldu primaire

Secteurpublic

Secteurprivé

Aix-Marseille 27 943 287 585 9,7 18 969 33 766 56,2 7 4Amiens 15 972 232148 6,9 11 682 26 884 43,5 5 2Besançon 6 922 129 698 5,3 4 481 15 970 28,1 5 2Bordeaux 23 851 283190 8,4 17 654 34 840 50,7 6 4Caen 11 748 164 837 7,1 7 526 19 665 38,3 6 2Clermont-Ferrand 14 040 127 899 11,0 11 821 15 938 74,2 4 2Corse 1 559 26 091 6,0 821 3 249 25,3 4 2Créteil 24162 475 103 5,1 14 740 53 467 27,6 8 3Dijon 14 647 173 339 8,4 10 798 21 123 51,1 7 3Grenoble 15 246 316 000 4,8 8 880 37 421 23,7 6 2Lille 46 894 541 233 8,7 26 647 61 091 43,6 8 4Limoges 6191 62 337 9,9 5 465 7 671 71,2 3 1Lyon 21 879 332 450 6,6 14 056 38 524 36,5 7 2Montpellier 19 461 233 348 8,3 12319 27 781 44,3 8 4Nancy-Metz 25 760 272162 9,5 13 250 31 729 41,8 7 2Nantes 19 362 371 192 5,2 14 670 44 797 32,7 5 3Nice 24 048 187 079 12,9 14 495 22 082 65,6 7 6Orléans-Tours 18 496 266151 6,9 16 370 31 900 51,3 6 2Paris 22 176 171 742 12,9 9 904 19 403 51,0 7 3Poitiers 13 068 167 318 7,8 9 263 20 089 46,1 6 2Reims 20 985 161 768 13,0 13 339 18 959 70,4 6 2Rennes 27 021 322 942 8,4 21 335 38 028 56,1 6 4Rouen 10 954 219 926 5,0 10 544 26 883 39,2 5 2Strasbourg (1 ) 764 187 411 0,4 250 21 864 1,1 5 4Toulouse 28 384 242 936 11,7 16 575 28 540 58,1 7 5Versailles 36 477 605 820 6,0 21 286 70 313 30,3 6 5France métropolitaine 498 010 6 561 705* 7,6 327140 771 977 42,4Antilles-Guyane 6 702 138193 4,8 4 200 16 328 25,7 4 1Réunion 7 878 115 463 6,8 4 581 13 520 33,9 2 -

France métro. + DOM 512 590 6 815 361 7,5 335 921 1 573 802 21,3(!) L'académie de Strasbourg organise des cours de langue vivante hors du cadre de l ’enquête. * v compris les élèves des classes d'initiation, d'adaptation et d'intégration scolaire.

SOURCE ET CHAMPComme en 1992-1993, les données sont issues de l’exploitation de l'enquête n° 19 dans les écoles préélémentaires et élémentaires publiques et privées (fiche 8).

Il faut noter que tout l’enseignement de langue vivante étrangère à l'école primaire n’est pas recensé ici. Seul l’enseignement fait dans le cadre de la circulaire n° 91-246 du 6 septembre 1991 est comptabilisé. Cette circulaire précise la nature et la spécificité de l ’enseignement d’initiation d’une langue vivante, "qui ne peut être assimilé à une simple sensibilisation mais, plutôt, à un véritable apprentissage et à un enrichissement personnel, donnant une grande importance à l'activité orale à prendre en compte pour l’élaboration d’un suivi au collège. "

Certains départements - en particulier le Haut-Rhin et le Bas-Rhin - organisent des cours de langue vivante hors de ce cadre. Pour le département du Bas-Rhin, cet enseignement concerne 50 296 élèves dans le secteur public seulement (préélémentaire et élémen­taire confondus). Pour le département du Haut-Rhin, 36 153 élèves (secteur public et secteur privé) suivent des cours de langue vi­vante. Dans ces deux départements, la quasi-totalité (99 %) des élèves de CM1 et CM2 suivent des cours de langue vivante.

La Moselle a comptabilisé, dans l'enquête, tous les élèves de primaire qui suivaient un cours de langue vivante étrangère (y compris donc ceux qui apprennent l’allemand en dehors du cadre de la circulaire de 1991).

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Directeur de la Publication Claude Thélot Rédactrice en chef Francine Le Neveu

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