Mini eBook Permaculture Kokopelli Surface Pour Nourir Un Homme

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Kokopelli: Quelles semences pour nourrir les peuples? http://www.internationalnews.fr/article-18960287.html Association KokopelliLa semence, c’est le début de la chaîne alimentaire. Celui qui contrôle la semence, contrôle la chaîne alimentaire et donc contrôle les peuples.  Pendant 12 000 ans, au moins, les paysans et les paysannes du monde entier ont produit leurs propres semences, ont amélioré, sélectionné et créé de nouvelles variétés de céréales, de légumes, de fruits et de plantes à fibres. Qui plus est, les agricultures paysannes étaient des agricultures respectueuses de la Terre Mère. Dans les temps anciens, on ne parlait pas de “protection de ressources génétiques” et “d’agriculture durable” : on savait intimement qu’une civilisation qui perd ses semences et qui détruit ses sols est une civilisation qui est en train de mourir. Depuis plus d’un siècle, les promoteurs de l’agriculture moderne occidentale, soutenus par les puissances financières de la pétrochimie, se sont acharnés à détruire les semences paysannes et les variétés traditionnelles tout en détruisant les sols en les asphyxiant de poisons violents. L’agrochimie a volé leur terre aux paysans et elle prospère au détriment de l’humanité et de la planète. Le secret de cette réussite est très simple, c’est un véritable tour de prestidigitation. Depuis 1900, l’agriculture moderne a créé des variétés hautement susceptibles à une pléthore de parasites et de maladies (tout en prétendant, bien sûr, le contraire) et qui nécessitent, dans le champ, le recours à une chimie très lourde. Ce paradigme “farceur”, qui est le fondement de l’agriculture moderne, sévit encore pleinement de nos jours. Prenons le cas de l’Inde qui file véritablement un mauvais coton : elle vient juste de donner son feu vert à la culture et à la commercialisation de trois variétés de coton génétiquement modifié sur des surfaces, représentant un quart des surfaces cotonnières de la planète, qui sont cultivées par un million de petits paysans Indiens. Cette autorisation ouvre la porte à l’introduction d’autres espèces génétiquement modifiées, c’est-à-dire la moutarde, le soja et bien sûr le célèbre “golden rice”, amélioré en vitamine A par l’introduction d’un gène de jonquille et dont il faut consommer plusieurs kilos quotidiennement pour obtenir sa ration de la dite vitamine (une mini-farce). Le terreau Indien a été préparé depuis très longtemps afin de faciliter l’imposition de ces bricolages technologiques. Dès 1986, le professeur Swaminathan partait en croisade afin d’éclairer (d’endormir) la classe politique pour que l’Inde puisse intégrer les OGMs sans trop de remous. Le professeur Swaminathan, qui fut le père de la révolution verte en Inde et directeur de l’IRRI (l’institut des Philippines qui a créé les variétés de riz “à haut rendement”) est un grand ami de Monsanto et il se fait actuellement l’apôtre, en Inde, du développement de l’agriculture biologique (et durable s’entend) par l’adoption des organismes génétiquement modifiés (une méga farce). Pendant ce temps, les paysans producteurs de coton se suicident (de 10 à 15 000 en l’espace de quelques années) et près de 300 millions de personnes en Inde souffrent de la faim ou de la

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  • Kokopelli:Quellessemencespournourrirlespeuples?

    http://www.internationalnews.fr/article18960287.html

    Association KokopelliLa semence, cest le dbut de la chane alimentaire. Celui qui contrle la semence, contrle la chane alimentaire et donc contrle les peuples.

    Pendant 12 000 ans, au moins, les paysans et les paysannes du monde entier ont produit leurs propres semences, ont amlior, slectionn et cr de nouvelles varits de crales, de lgumes, de fruits et de plantes fibres. Qui plus est, les agricultures paysannes taient des agricultures respectueuses de la Terre Mre. Dans les temps anciens, on ne parlait pas de protection de ressources gntiques et dagriculture durable : on savait intimement quune civilisation qui perd ses semences et qui dtruit ses sols est une civilisation qui est en train de mourir.Depuis plus dun sicle, les promoteurs de lagriculture moderne occidentale, soutenus par les puissances financires de la ptrochimie, se sont acharns dtruire les semences paysannes et les varits traditionnelles tout en dtruisant les sols en les asphyxiant de poisons violents. Lagrochimie a vol leur terre aux paysans et elle prospre au dtriment de lhumanit et de la plante. Le secret de cette russite est trs simple, cest un vritable tour de prestidigitation. Depuis 1900, lagriculture moderne a cr des varits hautement susceptibles une plthore de parasites et de maladies (tout en prtendant, bien sr, le contraire) et qui ncessitent, dans le champ, le recours une chimie trs lourde.

    Ce paradigme farceur, qui est le fondement de lagriculture moderne, svit encore pleinement de nos jours. Prenons le cas de lInde qui file vritablement un mauvais coton : elle vient juste de donner son feu vert la culture et la commercialisation de trois varits de coton gntiquement modifi sur des surfaces, reprsentant un quart des surfaces cotonnires de la plante, qui sont cultives par un million de petits paysans Indiens. Cette autorisation ouvre la porte lintroduction dautres espces gntiquement modifies, cest--dire la moutarde, le soja et bien sr le clbre golden rice, amlior en vitamine A par lintroduction dun gne de jonquille et dont il faut consommer plusieurs kilos quotidiennement pour obtenir sa ration de la dite vitamine (une mini-farce). Le terreau Indien a t prpar depuis trs longtemps afin de faciliter limposition de ces bricolages technologiques. Ds 1986, le professeur Swaminathan partait en croisade afin dclairer (dendormir) la classe politique pour que lInde puisse intgrer les OGMs sans trop de remous. Le professeur Swaminathan, qui fut le pre de la rvolution verte en Inde et directeur de lIRRI (linstitut des Philippines qui a cr les varits de riz haut rendement) est un grand ami de Monsanto et il se fait actuellement laptre, en Inde, du dveloppement de lagriculture biologique (et durable sentend) par ladoption des organismes gntiquement modifis (une mga farce). Pendant ce temps, les paysans producteurs de coton se suicident (de 10 15 000 en lespace de quelques annes) et prs de 300 millions de personnes en Inde souffrent de la faim ou de la

  • malnutrition. Il faut remonter au dbut des annes 1900 pour dcouvrir les diffrents tours de prestidigitation qui sont sortis du grand chapeau des mentors, ou menteurs, de lagrochimie. Plusieurs niveaux de ralits illusoires peuvent tre ainsi apprhends : des ralits scientifiques, juridiques et techniques qui sentrelacent intimement pour former de beaux mirages dans le dsert de la pense unique.En 1907, Hugo de Vries redcouvre les lois gntiques de Mendel et deux coles de gntique saffrontent alors farouchement : lcole des Mendliens et lcole des Biometriciens. Les Mendliens tudient avant tout les caractres monogniques dans les plantes : la fleur dune espce, ou varit, donne est soit blanche, soit rouge, lorsque la couleur est code par un seul gne. Les Biometriciens tudient avant tout les caractres polygniques dans les plantes : la fleur dune espce, ou varit, donne peut tre blanche ou rouge mais aussi rose, dans ses nombreuses nuances, lorsque la couleur rouge est code par plusieurs gnes. Ds le dbut de leur carrire, les Mendliens ont la chance de dcouvrir une rsistance une rouille de bl de caractre monognique et ils rigent cette simple dcouverte en philosophie : les rsistances des plantes aux diffrentes agressions (champignons, virus, bactries, etc.) se doivent dtre monogniques. Le grand phytopathologiste Vanderplank qualifiera par la suite la rsistance monognique de rsistance verticale et la rsistance polygnique de rsistance horizontale.

    Comble de malchance pour les vendeurs de chimie, la quasi-totalit des varits traditionnelles paysannes (amliores depuis des centaines dannes, voire des millnaires, par slection massale) possdait une rsistance polygnique ou horizontale : lorsque, dans une plante, un niveau de rsistance flanchait, dautres faisaient front. Comble de chance pour les vendeurs de chimie, lorsque la rsistance monognique ou verticale, des varits agricoles nouvellement cres partir de 1910, succombait, la plante mourrait si le paysan ne faisait pas appel la chimie.

    Que pensez-vous quil arrivt ? Les varits traditionnelles furent totalement radiques au profit de varits modernes dotes de rsistances monogniques verticales. Au jour daujourdhui, ce sont 36 milliards de dollars qui sont dpenss chaque anne en fongicides et autres pesticides et malgr cela, ce sont 20 % des rcoltes alimentaires qui sont perdues tous les ans, lchelle plantaire, sous lassaut de bactries, champignons, virus Qui plus est, laugmentation du nombre de maladies vgtales est proportionnelle laugmentation, au fil des ans, de lusage de la chimie lourde dans les champs. Aujourdhui, ce sont plus de 300 maladies graves qui attaquent les plantes alimentaires. Tout cela constitue un cercle vicieux inexorable : laugmentation de la chimie dans les sols, par les disharmonies quelle suscite, permet de nouvelles maladies vgtales de se manifester et les scientifiques ont beau jeu dintroduire tous les ans de nouvelles varits exprimant de nouvelles rsistances.

  • Peu de gens semblent se poser la question vidente de savoir pourquoi des varits modernes prtendument rsistantes requirent tous les ans lutilisation de 36 milliards de dollars de produits phytosanitaires et pourquoi, malgr cet arsenal, un cinquime des rcoltes plantaires est perdu annuellement. Serait-ce un enchantement collectif ?

    Il faut prciser, ce point de notre expos, que vers les annes 1920, lintroduction des hybrides F1 a grandement prcipit lradication systmatique des varits traditionnelles. Les hybrides F1, linstar du dogme de la rsistance monognique des Mendliens, constituent un autre morceau de choix dans la soupe dune pseudoscience que lon pourrait aisment qualifier de mythologie. Bercs par les illusions dune super productivit, les paysans ont abandonn leurs varits anciennes, qui se reproduisaient conformment au type, pour adopter des hybrides de premire gnration. Les varits F1 (obtenues partir de lignes dites pures mais, en fait, compltement affaiblies) sont dgnrescentes, par dfinition, et induisent un march captif royal : les paysans, les marachers et les jardiniers doivent racheter leurs semences tous les ans. Jean-Pierre Berlan, directeur de recherches lINRA en France, a amplement dmontr la supercherie du concept dhtrosis ou de vigueur hybride.

    Une autre vague denvotement collectif se manifeste ds 1961, lors de la Convention de Paris, par la cration de lUPOV : une Union internationale pour la Protection des Obtentions Vgtales. Les tats, ou plutt les multinationales qui les conseillent, se crent de toutes pices un cadre lgal qui leur permet dasseoir leur hgmonie sur un secteur quils ne contrlaient encore que peu, cest--dire le secteur semencier : en lespace de 30 ans, plus dun millier de maisons semencires sont rachetes dans lhmisphre nord par les multinationales de la ptrochimie. LUPOV institue la possibilit dun dpt de brevet sur toute varit nouvellement cre. Le concept dobtention vgtale est en soi une vaste supercherie : comment peut-on dposer un brevet sur une varit lgrement modifie ou slectionne et qui est le fruit de centaines ou de milliers dannes de labeur paysan ?

    Au jour daujourdhui, 10 multinationales contrlent prs de 50 % du secteur semencier plantaire. Les quatre premiers sont DuPont (qui a rachet Pioneer Hi-bred), Syngenta (une fusion de Novartis et dAstra-Seneca, Novartis tant elle-mme une fusion de Ciba-Geigy et de Sandoz, les deux plus grands pollueurs du Rhin), Monsanto (trs rput pour son Terminator) et Limagrain (une petite cooprative de la Limagne qui a fait sa fortune grce aux mas hybrides F1 de lInra, et donc grce largent du contribuable Franais). Ces mmes 10 multinationales, mais ce nest sans doute quune concidence, contrlent galement 60 % de lagrochimie.

    Il est difiant aujourdhui douvrir le catalogue du GNIS (Groupement National Interprofessionnel des Semences, cr par Ptain en 1945 et remani en 1961, comme par hasard, lanne de la Convention de Paris). A la rubrique tomates, on dcouvre que 87 % des varits inscrites sont des hybrides F1, 11 % sont des varits fixes (reproductibles conformment au type) protges par des brevets sur 20 ans et 2 % seulement sont des varits du domaine public.

    Il est essentiel de prciser que tout ce qui est consomm dans lassiette dun Europen est enregistr dans lun des catalogues nationaux de la Communaut Europenne. Cela veut dire quil est strictement interdit par la loi de cultiver, pour la consommation ou pour la semence, un lgume ou une crale de toute varit qui ne serait pas inscrite sur lun de ces catalogues.

    LUPOV a tent dengloutir lAfrique de lOuest (qui a poliment refus, mais pour combien de temps) mais par contre a bel et bien englouti rcemment lAsie. LUPOV parachve, ainsi, luvre dune autre vaste mythologie lchelle plantaire, savoir la rvolution verte, nomme sans doute ainsi cause de la couleur du dollar, la prosprit duquel elle a fortement contribu. La rvolution verte, selon la thorie officielle, a cr et mis en culture des varits hautement productives de riz et de bl qui ont sauv lInde de la faim.

    Premirement, que veut dire haute productivit lorsque lon sait que, selon les archives Britanniques, lInde produisait dans lEtat du Tamil Nadu, vers 1750, du riz hauteur de 13 tonnes lhectare, et ce, dans des conditions dagriculture totalement durable ? Le professeur Richcharia, grand expert du riz en Inde, avait obtenu, il y a quelques annes, des rendements de 10 tonnes lhectare avec des varits traditionnelles.Secondement, quen est-il de la facture cache ? Les varits de la rvolution verte ont t hautement productives de par lutilisation massive dintrants (fertilisants de synthse, pesticides, herbicides) et de par lutilisation de systmes trs modernes dirrigation intensive. Il en rsulte que les nappes phratiques sont puises, que lair, la terre et leau sont extrmement pollus. De plus, les ressources gntiques ont t radiques : il existait plus de 100 000 varits de riz en Inde avant la rvolution verte, il en reste maintenant une cinquantaine. Les paysans pauvres sont alls sentasser dans les bidonvilles, les paysans ruins se sont suicids ou bien ont vendu leurs terres aux banquiers ou Cargill. Les femmes ont perdu leur rle privilgi de pourvoyeuse de la nutrition de la cellule familiale. Lagriculture qui tait fondamentalement fminine, diversifie et oriente vers la scurit alimentaire est devenue une monoculture masculine avec des produits ayant une valeur commerciale sur le march national ou international.

  • La grande farce continue : une seconde rvolution verte envahit le Tiers Monde, celle des biotechnologies et des organismes gntiquement modifis alors que, pendant quarante ans, les chantres de la premire dclarrent quelle tait la solution-miracle et dfinitive la faim dans le monde. Les multinationales, dans un grand lan humanitaire, estiment que lhmisphre nord peut galement bnficier de leurs largesses et profiter des milliards de dollars quelles ont investis (avec laide financire consquente des tats et donc des peuples) dans llaboration de cratures vgtales tellement fantastiques que lon y perd son latin : lycopersicon lycopersicum ssp. porcus ou bien zea mays ssp. scorpionus !

    Les premires cratures des apprentis sorciers agronomes du dbut du sicle pass avaient t dnommes hybrides, du grec hybros, pour monstre ou chimre. Comment va-t-on pouvoir appeler ces nouvelles chimres dont le gnome est un mli-mlo de gnes provenant de lhomme, de lanimal, de la plante ainsi que dantibiotiques, de virus et autres substances pathognes ?

    Ce monde de chimres transgniques na pu voir le jour que grce la vitesse fulgurante dvolution de linformatique.

    Nous allons maintenant nous pencher sur la nature de la semence et sur la relation quelle entretient avec son environnement.

    Comme tout tre vivant, la semence se dfinit comme ayant deux facults complmentaires : celle de se reproduire tout en conservant ses caractristiques existantes et celle de se modifier, dvoluer. Lagriculture et la conservation des semences sont fondes sur cette premire facult tandis que la slection et lamlioration varitales sont fondes sur cette seconde facult. Il existe, de plus, une relation trs intime entre dune part la semence, et ce quelle manifeste, savoir la plante, et dautre part lenvironnement. La semence cre un environnement tout comme lenvironnement cre la semence.

    Pendant des millnaires, la semence tait libre, elle est maintenant emprisonne. Elle ne peut plus se reproduire : les hybrides F1 sont striles ou dgnrescents. Cette strilit atteint son paroxysme avec le gne Terminator (qui a t lgalis, il y a quelques mois, de faon trs discrte, aux USA) qui programme gntiquement la plante pour se suicider. La culture in vitro (cration de plantes partir de quelques cellules) est un autre exemple de cette annihilation du cycle vital de la plante, de la semence la semence. Lagriculture moderne occidentale a dtruit le principe fminin au sein de la semence. Quant sa capacit dvolution dans le champ, ny pensons plus ! Cette capacit a t remplace par un concept nbuleux de fixisme, une autre pice matresse de la mythologie agricole occidentale. Les semences nvoluent plus en champs, elles sont fabriques de toutes pices dans les laboratoires de lagrochimie.

    Lemprisonnement des semences atteint aujourdhui son paroxysme avec les GURTS Genetic Use Restriction technologies, dont la FAO est en train dtudier les impacts potentiels sur lagro-biodiversit et les systmes de production de systme agricoles. Qui plus est, non seulement la semence ne peut-elle plus se reproduire et voluer mais elle ne peut plus produire par elle-mme ! Les hybrides F1, les varits de la rvolution verte et les transgniques ne peuvent se dvelopper que grce tout un arsenal dintrants. Elles sont en quelque sorte striles et improductives.

    Cest dans le cadre de cette imposture quil faut resituer la premire offensive de lindustrie semencire, au dbut du sicle pass, qui a vendu trs cher, aux paysans, des semences certifies, savoir indemnes (extrieurement) de tout parasite, mais programmes gntiquement pour tre hautement susceptibles une plthore de maladies. Ce type de programmation, ou emprisonnement, atteint de nos jours son paroxysme avec les gnes dnomms traitor ou avec les GURTs Genetic Use Restriction technologies dont la FAO est en train dtudier les impacts potentiels sur lagro-biodiversit et les systmes de production de systme agricoles. La semence est programme gntiquement pour ne se dvelopper qu condition quon la traite dans le champ avec tel ou tel produit chimique.

    Nous esprons que cet expos met clairement en valeur le fait que la nature de la semence gnre,

  • appelle, un type dagriculture. Les anciennes semences, les varits alimentaires traditionnelles appellent une agriculture durable, respectueuse de la Terre Mre. Les semences F1, ou haute productivit, ou gntiquement modifies, appellent une agriculture totalement assiste par la technologie : irrigation massive, fertilisants de synthse, fongicides, pesticides, herbicides, rcolte mcanique, etc. Et rciproquement.Lagriculture biologique intensive et productiviste offre un exemple poignant de ce principe fondamental : actuellement, 95 % des lgumes bios produits sont issus de semences hybrides F1 provenant de lagrochimie. Lorsque lon veut produire des hectares de laitues bios, on ne pourra quutiliser des varits trs modernes rsistantes aux 23 souches de bremia, une pourriture blanche de la laitue. Lorsque lon veut produire des tomates bios en hiver sous des tunnels en plastique chauffs au fioul, on ne pourra quutiliser des varits trs modernes rsistantes au verticillium, au fusarium, etc.

    Ce type dagriculture biologique qui a recours des monocultures, des cultures hors saison, des intrants organiques qui sont les dchets de lagro-industrie (farine de sang, farine dos, farine de plumes, fumiers conventionnels chauffs trs haute temprature, moult de raisin) ou des intrants organiques qui sont de la biomasse vole au Tiers-Monde (guano, tourteau de ricin, fibre de coco ...) est trs peu diffrente de lagriculture conventionnelle et, dailleurs, elle en utilise les mmes semences. On trouve sur les marchs bios, depuis plusieurs annes, plus dune vingtaine de varits de choux-fleurs possdant un gne de radis (cest une forme de transgnse) et nous avons de srieux doutes quant la nature de certaines tomates bios dites long life.

    Depuis plusieurs annes galement, il se trouve, sur le march, des semences bios, et mme Demeter (cultives selon les cahiers de charge de lA.B.) et qui sont des semences hybrides F1 ! quand les semences OGM bios ?

    Daucuns nous considreront peut-tre comme de doux rveurs passistes. Cependant, essayons dimaginer o combien performantes seraient les varits paysannes traditionnelles si lon avait confi, la paysannerie, des milliards de dollars (ceux que lon a utiliss pour faire des bricolages technologiques) afin de les amliorer, de les slectionner et afin de conserver les ressources gntiques pour nourrir une population plantaire sans cesse croissante.

    De bonnes vieilles semences bien fortes et un sol trs fertile font des miracles. John Jeavons, avec son association Ecology Action en Californie, a prouv, depuis trente ans, quun jardinage bio intensif peut nourrir annuellement une personne (vgtarienne) sur seulement un dixime hectare, en climat tempr. Selon son systme, le jardin est constitu de 60 % de plantes fibres (mas, tournesols, quinoas, amaranthes grain..) qui vont permettre de refertiliser le sol en faisant du compost vgtal, de 30 % de plantes calories (carottes, betteraves, navets) et de 10 % de plantes vitamines et oligo-lments (tomates, aubergines, piments, melons).

    En climat tropical, ou sub-tropical, on peut ainsi nourrir deux personnes (vgtariennes) par dixime dhectare seulement condition bien sr davoir de leau pour irriguer. Selon ces principes de jardinage bio intensif, les 150 millions dhectares de terre arable qui sont disponibles actuellement en Inde pourraient nourrir trois milliards de vgtariens. O est le problme ?

    Nous naurions pas cur de clore ce trop bref expos sur la nature de la semence sans voquer quelques belles images issues de cosmogonies beaucoup plus spirituelles que le paradigme occidental moderne sec et strile. Dans la cosmogonie Andine, par exemple, celle du Royaume des Quatre Terres, lancien royaume Inca, la semence est un tre vivant, et elle fait partie de Pachamama, la Terre Mre, et de la communaut au mme titre que les hommes, les animaux, leau, les vents, les divinits et les esprits de la nature. La semence possde sa propre culture : elle vit avec vous et prend soin de vous mais elle sen va, aussi, lorsquelle nest pas apprcie ou lorsquelle est maltraite. Lorsquune nouvelle semence arrive dans le jardin, il faut lui tmoigner de laffection, il faut la courtiser afin quelle puisse y rester. Et lorsquelle est fatigue, les paysans Andins pensent quil faut la faire voyager dans dautres biotopes, dans dautres jardins.

    Quant Rudolf Steiner, fondateur de lanthroposophie et de lagriculture biodynamique, la semence est une entit mle, un morceau de soleil, une semence dtoile, qui va fconder la Terre Mre : la plante

  • merge de cet accouplement.

    Puissent les semences dtoiles revenir afin que la Terre Mre soit de nouveau fertile et accueillante car les semences ne sont pas nos semences, elles sont le cadeau de la Vie elle-mme.

    Dominique Guillethttp://www.kokopelli.asso.fr/articles/nourrir-peuples.html

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