Vignes, vins et permaculture EXTRAIT

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Vin Un escalier vers le Paradis Alain Malard « Prendre soin de la Terre, prendre soin des humains, partager équitablement les ressources. » Vignes, vins et permaculture VIGNE & VIN

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Page 1: Vignes, vins et permaculture EXTRAIT

ISBN : 978-2-85557-742-5

« Prendre soin de la Terre. Prendre soin des humains. Partager équitablement les ressources. » 

Qui ne serait pas d’accord avec cette approche de l’agriculture et partant de la viticulture, puisque c’est bien de cette production qu’il s’agit dans cet ouvrage ?

Au-delà de la définition, l’ouvrage s’attache à présenter de façon claire et précise – avec parfois des commentaires de l’auteur qui témoignent de son expérience et de son engagement mais aussi de son esprit critique et de son humour – la philosophie et l’éthique qui se rattachent au concept de permaculture.

Ensuite l’ouvrage nous présente les principes de conception et les méthodo- logies proposées : c’est à ce titre que, au-delà de la philosophie et de l’éthique, Alain Malard nous propose des solutions concrètes issues de son expérience professionnelle et de ses propres réalisations.

La science n’est pas oubliée dans cet ouvrage qui raconte une histoire passionnante de la vigne au verre et au consommateur.

« Cet ouvrage, unique et original de par la pertinence de son contenu et les horizons de développement d’une viticulture alternative et durable qui sont proposés, est une source de connaissances appliquées indispensables qui s’adresse à la fois aux apprenants mais aussi aux acteurs de la filière viticole. »Extrait de la préface d’Alain Deloire, professeur à l’Agrosup de Montpellier.

Alain Malard est consultant depuis 30 ans auprès des vignerons, spécialiste de la vigne et du vin, designer en permaculture. Il est vigneron en Languedoc et conseille ses pairs dans toute la France pour harmoniser vignes et vins en symbiose avec la Nature et le terroir.

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Un escalier vers le Paradis

Alain Malard

« Prendre soin de la Terre, prendre soin des humains, partager équitablement les ressources. » 

Vignes, vins et permaculture

VIGNE

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▲ Photo 0-1 : Alain Malard, décembre 2020, chez Jean-Pierre Fourrier, sur le site de « Bellevue » à Paulhiac, dans le Gers, pour étudier et préparer le « design » de ce nouveau vignoble en permaculture qui débutera en 2021. Dans quelques jours, les premières haies, le long des parcelles, seront plantées avec l’assistance de l’association Arbre et Paysage 32.

Il arrive parfois que de beaux souvenirs reviennent à la mémoire et l’emplissent de douceur.

Ces petits bonheurs sont difficiles à restituer avec des mots, parce qu’ils étaient faits de jeux interdits, de petits riens, de confidences entre nous, d’éclats de rire et de secrets par-tagés, de moments à tout jamais perdus. Mais l’enfance n’est ni nostalgie, ni terreur, ni paradis perdu, ni quête du Graal, mais, peut-être, tout simplement un horizon, un point de départ, un ensemble de coordonnées à partir desquelles les axes d’une vie pourront trouver leur sens.

J’ai le souvenir de « récoltes » de cigales, sortant de leur coquille ou encore vertes, ramas-sées chaque jour à la fin juin, en rentrant de l’école, le long de la petite route d’Adissan au bas des acacias plantés le long des vignes et que je faisais « sécher et bronzer » sur le rebord intérieur de la fenêtre de ma chambre à la fin des années 1960. Si bien qu’un jour, ma mère, qui en avait assez de les voir voler dans toute la maison, me promit de les faire frire à la poêle et de me les servir au dîner, si elle en trouvait encore !

Dans les années 1970, je me souviens des grenouilles, des têtards ou des salamandres qu’on allait observer dans la Boyne qui coulait en été ou dans les « bassins » le long de la voie ferrée à Paulhan qui regorgeait d’une biodiversité végétale et animale étonnante (batra-ciens, serpents, insectes et oiseaux : pies-grièches, poules faisanes…).

Je me souviens des lézards en quantité se réchauffant sur les murs des maisons ou les murets dans la campagne, du lézard commun gris qu’on aperçoit parfois encore, mais surtout de ces gros lézards verts, qui nous faisaient un peu peur.

Je me souviens aussi des lapins de garenne et des lièvres qu’on essayait d’attraper avec des collets de fortune (fil de cuivre) que nous installions dans les fourrés de genêts sur les collines, et les pièges à oiseaux où parfois nous prenions des perdrix sauvages ou des tourdres (grives, en occitan), quand le goupil nous en laissait.

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Je repense souvent aux récoltes de mûres sauvages, figues, cerises, grenades, amandes ou abricots ; ces arbres foisonnaient au bord et dans les vignes. On accumulait les noyaux d’abri-cot pour constituer des réserves de « c.l.o.s », une sorte de monnaie locale utilisée unique-ment sous le préau de l’école primaire pour un jeu qui portait le même nom, « Les Clos ».

Dans la rubrique jeux, il y avait aussi ces micocouliers, qui alimentaient en munitions nos sarbacanes en roseaux, et ces mûriers sauvages, qui nous fournissaient les feuilles pour nourrir nos vers à soie en cours de sciences naturelles à l’école…

Deux fois par an, en été, à la nuit tombée, les pompiers sortaient leurs lances à incendie, à la demande de la mairie, pour faire tomber les nuées de « moineaux » endormis dans les platanes de la place du village. La chasse aux moineaux au lance-pierre et à la lampe électrique les soirs d’été était interdite mais courante…

Il y avait aussi la pêche des ablettes, avec les lombrics ramassés dans le marc de la distillerie du village le matin, et utilisés l’après-midi à la pansière du Moulin des Laures pour « faire les vifs » que le père d’un ami utilisait le soir pour la pêche au brochet dans l’Hérault. Le cadran solaire sur le mur du moulin nous donnait approximativement l’heure. Et puis, tous ces poireaux et ces salades sauvages que nous ramassions dans les vignes et qui couvraient le sol en fin d’hiver, ces asperges qui jaillissaient des talus*, des haies et des sous-bois et qui n’existent plus aujourd’hui. Parfois, en cachette, nous fumions des lianes de clématites, en nous étouffant, durant les après-midi d’été après les baignades dans l’Hérault. J’en ai cherché il y a peu de temps, par curiosité, mais sans en trouver…

Il y avait aussi les puits remplis d’eau fraîche et potable le plus souvent, dans lesquels nos parents faisaient refroidir l’eau, le vin ou la bière dans un seau suspendu à une corde.

Aujourd’hui, les bassins versants de la commune sont classés en zone rouge et l’eau du château d’eau pompée à 80 m de profondeur est potable, seulement après avoir passé tous les filtres (résine, charbon…) qui éliminent les nitrates, les phosphates, les métaux lourds, les pesticides* ou les résidus pharmaceutiques.

La biodiversité était à cette époque certainement plus fournie qu’aujourd’hui.

Je ne ferai pas revenir l’eau dans la Boyne en été, je n’arriverai peut-être pas non plus à dépolluer la nappe* d’eau du village, mais avec un peu de chance et grâce à cet ouvrage, je pourrais à nouveau cueillir avec mes petits-enfants des fruits sur les arbres fruitiers dans les vignes, aller avec eux ramasser des poireaux, des asperges et des salades sauvages, voir reverdir les talus, les haies, les acacias et revenir les insectes, les oiseaux, les batraciens et le gibier sauvage. Je pourrais les emmener à la rivière pour pêcher des ablettes avec des lom-brics, puis des brochets, sortir d’un puits un jus de raisin bien frais et le partager avec eux.

Et si eux aussi suivent ce chemin, peut-être que le temps fera le reste…

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XI

PréfaceEnfin une bouffée d’oxygène dans le monde de l’agriculture et de la viticulture !

Quand j’ai suggéré à Alain Malard de l’aider — bien humblement et avec mes maigres connaissances techniques et scientifiques en viticulture et physiologie de la vigne —, il a tout de suite accepté !

J’ai donc reçu le manuscrit de l’ouvrage que j’ai commencé à relire. Dire que je n’avais pas d’a priori concernant la permaculture serait mentir !

Il a donc fallu que je comprenne ce qu’est la permaculture et la démarche philosophique qui s’y rattache.

C’est la définition proposée par Bill Molisson et David Holmgren qu’il me semble intéres-sant de partager :

« La permaculture est un système de culture intégré et évolutif s’inspirant des écosystèmes* naturels. C’est également une démarche éthique et une philosophie qui s’appuient sur trois piliers :

■ prendre soin de la Terre ; ■ prendre soin des humains ; ■ partager équitablement les ressources. »

Qui ne serait pas d’accord avec cette approche de l’agriculture et, partant, de la viticulture ?

Au-delà de la définition, l’ouvrage s’attache à présenter de façon claire et précise — avec parfois des commentaires de l’auteur qui témoignent de son expérience et de son enga-gement, mais aussi de son esprit critique et de son humour — la philosophie et l’éthique qui se rattachent au concept de permaculture : oui, j’emploie le mot concept à dessein !

Ensuite, l’ouvrage nous présente les principes de cette approche et les méthodologies appli-quées. Au-delà de la philosophie et de l’éthique, Alain Malard nous propose en effet des solutions concrètes issues de son expérience professionnelle et de ses propres réalisations.

La science n’est pas oubliée dans cet ouvrage qui raconte une histoire passionnante de la vigne. C’est à ce titre que bien modestement je suis intervenu en proposant des éléments récents de connaissance sur la physiologie de la vigne, sur le développement et la com-position des baies.

Cet ouvrage, unique et original, par la pertinence de son contenu et les perspectives de développement d’une viticulture alternative et durable qu’il dessine, est une source de connaissances appliquées indispensable qui s’adresse à la fois aux apprenants, mais aussi aux acteurs de la filière viticole et plus largement aux agriculteurs qui souhaitent s’enga-ger dans cette démarche ou tout simplement pour ceux qui, curieux d’esprit, souhaitent s’informer et apprendre.

* Les termes suivis d’un astérisque sont expliqués dans le glossaire, p. 337.

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Je dois admettre que la lecture de ce livre a contribué fortement à enrichir ma vision de la viticulture et, notamment, mon enseignement en école d’ingénieurs et sur le plan international.

Dans le contexte du changement climatique et de l’avenir de nos productions agricoles, une vision intégrée et humaine est la bienvenue !

Bravo Alain Malard !

Alain Deloire, professeur de physiologie de la vigne à l’institut Agro

(SupAgro, Montpellier, France).

▲ Alain Deloire et la vigne, une longue histoire.Source : A. Deloire.

Alain Deloire est auteur et co-auteur de nombreux articles et ouvrages liés à la physiolo-gie de la vigne : maturation des bais, stress hydrique, greffe, architecture du vignoble…1

1. Voir bibliographie page 363.

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Avant-proposLe document que vous allez découvrir n’est pas un manuel d’agronomie. Il cherche avant tout à illustrer une approche différente de la production agricole et plus précisément de la culture de la vigne.

La vigne est cultivée depuis près de 8 000 ans, elle a été conduite de multiples façons à travers chaque millénaire, tantôt juste pour ses fruits, tantôt pour produire du jus de raisin ou un breuvage fermenté, le vin.

La production structurée telle que nous la connaissons chez nous aujourd’hui date de l’Empire romain.

Pourquoi un nouveau livre sur la vigne et sa culture, quand il en existe des centaines qui ont été écrits depuis Caton, et son De agri cultura, jusqu’à nos jours ?

Il s’agit avant tout de répondre aux attentes de vignerons et vigneronnes qui ne trouvent pas de réponses satisfaisantes dans les ouvrages et publications actuels.

Le constat est le suivant : ■ Notre agriculture depuis l’époque industrielle a favorisé la monoculture* et la vigne a suivi cette voie.

■ Notre époque connaît la plus grande perte en biodiversité (faune*, flore*) depuis que l’homme est apparu sur Terre.

■ Les cultures longtemps produites sans autre intervention que le travail de l’homme sont aujourd’hui dépendantes de la chimie, de la mécanisation et des énergies fossiles.

■ La diversité et la qualité gustative et nutritive des productions agricoles (céréales, fruits, légumes) se sont affaiblies ; l’axe essentiel de la production de fruits et légumes, par exemple, est désormais la durée de vie de la denrée, sa capacité à voyager et son calibrage.

■ Malgré les progrès techniques, depuis près de quinze ans les rendements stagnent et ont même tendance à baisser, et les changements climatiques ne sont pas seuls responsables.

■ L’évolution du climat* perturbe les fondamentaux de la conduite de la vigne et il est nécessaire d’imaginer et de réinventer une nouvelle agriculture à l’écoute de son environnement.

■ La nature aime la vie, elle n’a de cesse de la multiplier et de la complexifier. Nos modes de production vont depuis des décennies à l’encontre de ces règles fondamentales. Nous avons attribué à chaque famille de la faune ou de la flore le préfixe « anti » ou le suf-fixe « cide » : anti-gibier, anti-oiseaux, fongi-cide, bactéri-cide, acari-cide, insecti-cide… jusqu’à qualifier les dernières spécialités de bio-cide, le summum de la négation de la vie. La grande famille de tous ces « cides » s’appelle pesti-cide, c’est dire notre considé-ration pour la nature…

Cet ouvrage a pour objectif de présenter les différentes pistes et réalisations qui sont explo-rées et/ou mises en place depuis plusieurs décennies par certains producteurs et agronomes ayant la volonté de cultiver la vigne et de produire du raisin différemment :

■ sans « anti » et sans « cide » ; ■ en utilisant l’énergie de la nature (vent, eau, soleil, gravité…) ;

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■ en favorisant la biodiversité ; ■ en choisissant la polyculture* ; ■ en favorisant l’expression du terroir* (sol, ressources, climat, cépages) ; ■ en procurant du plaisir à celui qui cultive comme à celui qui va consommer…

Pourquoi la permaculture en viticulture ?

Parce que c’est une agriculture systémique* et globale. La permaculture ne demande que peu d’entretien, car elle s’appuie sur la mise à profit de la topographie*, des flux d’éner-gies, du climat et l’utilisation de plantes qui se complètent et s’entraident. Le but de cette méthode est de créer des systèmes qui s’inspirent de l’écologie naturelle. Elle est durable parce qu’elle confère aux organisations végétales une grande capacité de récupération, de tolérance, voire de résistance et, parfois même, elle en devient résiliente ; elle intègre aussi l’humain, le social, l’énergie et l’économie.

La nature construit son développement sur la complémentarité des espèces, le partage de l’espace, des ressources naturelles et la solidarité entre tous les organismes vivants. En assignant à un espace déterminé une seule et unique culture arbitraire, l’homme cherche à imposer ses choix à la nature et rentre inévitablement en compétition avec elle. L’agriculture devient ainsi un combat, une lutte permanente où chacun va essayer de reconquérir l’es-pace, « son espace ». Il en résulte des agressions systématiques de part et d’autre. Ces agressions nous les appelons : « mauvaises herbes », maladies et ravageurs des cultures (bioagresseurs*). De son côté, la nature, en cas de problème, ne cherche qu’à s’adapter. L’homme a tendance à exclure ou à chercher à éliminer tout ce qui le dérange…

La permaculture est un concept qui nous apprend le « vivre ensemble », elle nous propose l’apprentissage du partage de l’espace. La permaculture suggère une autre façon de conce-voir et d’organiser notre développement dans le temps et dans l’espace. Depuis près de quatre-vingts ans, certains l’ont initiée – Percival Alfred Yeomans, Masanobu Fukuoka, Sepp Holzer, Ernst Götsch, ou encore Yacouba Sawadogo –, d’autres en ont déduit un concept et des principes, les ont structurés et vulgarisés comme Bill Mollison ou David Holmgren.

Cet ouvrage est d’abord le fruit d’un long cheminement personnel et intellectuel (voire phi-losophique) et il résulte d’années d’apprentissage, d’expériences, d’observations de terrain et de recherches. De nombreux vignerons et vigneronnes tentent d’améliorer la conduite de leurs parcelles en utilisant des approches différentes et respectueuses de l’environnement. Certains installent des couverts végétaux temporaires ou permanents, d’autres plantent des arbres autour et dans les parcelles. D’autres encore choisissent de nouvelles variétés résistantes* aux maladies (des PIWI ou carrément des hybrides* de Vitis sp.) ou reviennent à des sélections massales avec des greffes plus respectueuses de l’union porte-greffe et greffon. Parfois, ils plantent en franc de pied ou en semant des pépins. Certains aussi uti-lisent des décoctions de plantes, en cultivant les vignes, cherchant à stimuler les défenses naturelles de la plante, en épandant des composts « maison » ; ils introduisent ensuite des animaux dans la culture (volailles, caprins, ovins, bovins, cochons…). Tous favorisent l’introduction d’auxiliaires (oiseaux, chauve-souris, batraciens ou insectes) et, de temps en temps, ils essayent de combiner plusieurs de ces méthodes.

Ce faisant, ces hommes et ces femmes bâtissent… un escalier pour le paradis, leur paradis, notre paradis sur terre !

Faire la synthèse et organiser l’ensemble de ces choix culturaux n’a pas été une chose facile, mais c’est en quelque sorte l’objet de la permaculture… J’ai rencontré et conversé

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Avant-propos

avec de nombreux vignerons et vigneronnes, aventuriers de cette nouvelle agriculture, pour observer et comprendre leurs réalisations et leurs motivations. J’ai accompagné cer-tains d’entre eux dans la conception et l’élaboration de leurs projets. Je vous propose de décrypter leurs itinéraires culturaux, leurs choix techniques, leurs visions de la viticulture et la philosophie qui s’y rattache…

Par ailleurs, sur mes parcelles situées entre Neffiès et Vailhan, depuis maintenant sept ans, j’ai entrepris d’installer un petit vignoble de quelques hectares qui est devenu une sorte de laboratoire à taille réelle, où chaque parcelle de vigne est et sera plantée selon les prin-cipes de la permaculture. Je vous présenterai mes propres analyses et quelques résultats de mes travaux depuis la conception jusqu’à la conduite et l’entretien des parcelles. L’idée maîtresse, le fil rouge, reste la culture de la vigne avec pour objectif de travailler avec le vivant, de produire des raisins expressifs avec une forte identité territoriale associés à de nombreuses autres productions.

La dernière partie de cet ouvrage est consacrée à la composition biochimique des baies de raisins, des moûts et du vin, et traite en partie de ma vision personnelle de la vinification, qui a bien évolué en trente-cinq ans, et s’est rapprochée de celle du label « Vin méthode nature » avec ou sans dioxyde de soufre ajouté.

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ProlégomènesIl n’y a rien de plus inspirant que de lire les précis d’agronomie de Columelle1 jalonnés d’observations éclairées.

J’ai donc confié, à cet agronome, grand observateur, le prologue de cet ouvrage :

Du vignoble à établir

« Nous sommes arrivés aux soins que réclament les arbres et les arbustes, qui sont certai-nement la principale partie de l’agriculture.

Leurs variétés sont nombreuses et se présentent sous des formes diverses. En effet, ainsi que le dit le grand poète P. Silvinus : plusieurs espèces viennent d’elles-mêmes, sans y être contraintes par l’homme. »

Du climat

« La vigne ne veut ni une température glaciale ni un climat brûlant ; pourtant elle s’accom-mode mieux de la chaleur que du froid ; les pluies lui nuisent plus qu’un temps constamment beau ; elle préfère une contrée sèche à une contrée pluvieuse ; un air soufflant modéré-ment et avec douceur lui est salutaire, tandis que les tempêtes lui sont nuisibles. Telles sont les conditions du ciel et de la terre qui lui sont les plus avantageuses. »

Du sol et de la géographie

« Un agriculteur intelligent saura que le genre de vigne qui supporte sans préjudice les brouillards et les frimas convient à la plaine ; que celui qui ne redoute ni la sécheresse ni les vents se plaît sur les coteaux ! Il donnera à un sol gras et fertile* une vigne de nature faible et qui soit peu féconde ; à un sol maigre, une vigne productive ; à une terre com-pacte, celle qui s’emporte en rameaux multipliés ; à un terrain léger et fertile, celle qui ne projette que peu de sarments… »

Pourquoi donc la culture de la vigne est-elle décriée ?

« Grecinus dit que ce n’est point par la faute de cette plante, mais bien par celle des hommes : d’abord, parce que personne n’apporte assez de soin à choisir ses plants, et que la plupart des vignerons composent leurs vignobles de variétés détestables ; ensuite parce qu’ils ne cultivent pas leurs plants de manière à les fortifier avant tout, à leur faire jeter de vigoureux sarments qui puissent résister au feu des étés, et parce que, enfin, si le hasard veut que le plant vienne à bien, ils ne le soignent qu’avec négligence.

D’abord, ils pensent que peu importe quel lieu sera mis en vignoble ; ils vont même jusqu’à lui consacrer la plus mauvaise partie de leurs champs, comme si le terrain qui ne peut rece-voir rien d’autre était le seul qui convînt aux vignes. Ils ne se donnent pas même la peine d’étudier la manière de les planter, ou, s’ils la connaissent, ils n’en tiennent aucun compte.

1. Les citations qui suivent sont de Columelle, agronome romain de la première moitié du Ier siècle

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XVIII

La plupart s’attachent à obtenir tout de suite une abondante récolte, ne songent pas à l’avenir ; et, comme s’ils n’avaient qu’un jour à vivre, ils épuisent le cep, et, sans penser à leur postérité, ils le surchargent de sarments à fruit. Quand ils ont commis toutes ces fautes, ou du moins le plus grand nombre, pour rien au monde ils n’avoueraient leurs torts, et se plaignent que leur vignoble ne répond pas aux soins qu’ils lui donnent, quand ils l’ont perdu soit par avarice, soit par ignorance, soit par négligence. »

Quelles sont les espèces de vignes que l’on doit planter ?

« Le classement des variétés de vignes est d’une grande utilité. Si on ne pouvait l’effectuer, il faudrait recourir à un second procédé, qui consiste à ne rapprocher d’autres espèces de vignes que celles qui offrent une même saveur ou une saveur complémentaire, et qui pro-duisent des fruits qui mûrissent à la même époque. Vous pouvez encore, si vous êtes ama-teur de fruits, planter aux derniers rangs, vers le septentrion, pour n’avoir pas à souffrir de leur ombre, des figuiers, des poiriers et des pommiers à haute tige que vous grefferez au bout de deux ans, ou, s’ils sont de bonne espèce, que vous y transplanterez quand ils seront assez élevés. »

La vigne dans les autres provinces

« Il y a dans les Gaules une autre espèce de plants d’arbres mariés aux vignes, et qu’on appelle rumpotin : il exige des sujets de petite taille et peu garnis de feuillage. L’obier surtout paraît propre à cet usage : c’est un arbre semblable au cornouiller [figure 0-1].

Au surplus, la plupart des vignerons ont recours, pour le même service, au cornouiller, au charme, à l’orme, et quelquefois au saule.

Il est utile de classer ces arbres, surtout pour que les faibles ne soient pas étouffés par les plus forts ; car outre qu’ils diffèrent entre eux de force et de hauteur, ils ne croissent que dans un intervalle de temps inégal.

La terre qui est propre aux vignes convient aussi aux arbres fruitiers. »Lucius Junius Moderatus Columella dit Columelle

Agronome romain né en 4 apr. J.-C. à Cadix et mort en 70 apr. J.-C. à Tarente.

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Prolégomènes

▲ Figure 0-1 : Rumpotin appelé aussi culture en hautain*.Source : Docteur Jules Guyot, Les terroirs viticoles de Savoie et Haute Savoie, Éditions Masson, 1868.

Lucius Junius Moderatus Columella dit Columelle est un agronome romain né à Cadix, dans le sud de l’Espagne. Il vécut sous le règne de Tibère et de Claude, au premier siècle apr. J.-C. Après plusieurs années dans l’armée, il occupe le rôle de tribun en Syrie en 35.

Issu d’une grande famille de propriétaires terriens et cultivateurs, il observe d’abord les différentes façons du cultiver en Syrie et dans le sud de la Turquie avant de devenir lui-même propriétaire terrien à une trentaine de kilomètres de Rome.

Il prit à cette époque le temps d’observer les différentes exploitations agricoles romaines et leurs méthodes culturales, mais aussi dans d’autres provinces de l’empire (Espagne, France, Asie et Afrique…). Passionné d’économie rurale, il entreprend d’écrire à la fin de sa vie, à Rome, un traité d’agronomie De re rustica (De l’agriculture) en douze volumes qui, avec l’œuvre de Caton l’Ancien dont il s’inspire, est le seul document décrivant l’agriculture à l’époque de l’Empire romain.

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SommaireRemerciements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . IX

Préface . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . XI

Avant-propos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . XIII

Prolégomènes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . XVII

1 La permaculture : une agronomie bienveillante ? . . . . . . . . . . . . . . . 11 – Les définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 – La philosophie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23 – Éthique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3

Prendre soin des Hommes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4Prendre soin de la Terre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4Partager et redistribuer les surplus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4

4 – Les principes de conception . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65 – Le design . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6

Un document synthétique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6La méthode OBRÉDIM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7L’échelle de permanence de Yeomans . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8

6 – Concevoir avec la nature . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9Organiser et orienter dans un contexte durable . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9Se connecter au système . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9Développer une approche holistique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10Optimiser l’efficacité énergétique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10Favoriser la régénération . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10Conserver et connecter la zone sauvage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10

7 – Climat et mésoclimat . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11La caractérisation du climat . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11Indice des degrés jours de Winkler et indice de Huglin . . . . . . . . . . . . . . 14Le mésoclimat . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15Les caractéristiques du mésoclimat au niveau de la parcelle . . . . . . . . . . 16

8 – L’eau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17Une ressource indispensable. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17Augmenter la ressource . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17Diminuer la demande . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17Réduire les pertes (figure 1-12) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17La méthode . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18L’irrigation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20

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Les modes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20L’évolution climatique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21Dans le monde . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22De nouvelles solutions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22

La gestion de l’eau et de l’irrigation en permaculture . . . . . . . . . . . . . . . 249 – La fertilité des sols . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25

Les analyses de sol . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25La nourriture du sol . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25

10 – Le respect du sol . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28La géologie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28L’avènement de l’agriculture « moderne » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29Respecter le sol, c’est favoriser l’intensité de la vie organique . . . . . . . . . 31

Les bactéries . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31Les protozoaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32Les nématodes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32Les champignons . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34

11 – Le rôle des arbres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35Une multitude de fonctions physiques et chimiques . . . . . . . . . . . . . . . . 35

L’arbre producteur d’oxygène et source de vie . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35L’arbre purificateur de l’air . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35L’arbre synonyme de diversité biologique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35L’arbre lutte contre l’érosion du sol . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36L’arbre améliore la qualité de l’eau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36L’arbre participe à la régularisation des écarts extrêmes de température 36L’arbre protège contre la chaleur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37L’arbre protège contre la pluie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38L’arbre et les brise-vent . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38L’arbre est un attrait pour la faune . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38L’arbre peut devenir un tuteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38

Les fonctions esthétique, sociale et économique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39Fonction esthétique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39Fonction sociale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39Fonction économique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39

12 – La résilience . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40Définition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40Anticiper les phénomènes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41

13 – Quelques exemples de permaculture en France . . . . . . . . . . . . . . . . . 42Steve Read . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42Emilia Hazelip . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42Ruth Stout . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43La Ferme du Bec Hellouin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43

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Sommaire

2 À propos de la vigne (Vitis vinifera L.) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4514 – Historique et développement de la vigne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45

Les origines de la vigne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45L’Antiquité et les Grecs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49Des Grecs aux Romains . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51Le développement de l’Empire romain . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52Du Moyen Âge au xviiie siècle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53Dès le xixe siècle, un rôle économique de premier ordre . . . . . . . . . . . . . 61Les céréales et le pain . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63Le fromage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64

15 – L’ère du phylloxéra . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65L’impact économique du phylloxéra . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65Les traitements et les solutions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67Le greffage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71La révolte vigneronne de 1907 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73L’ère des pépiniéristes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75Les grands bouleversements du xxe siècle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76La sélection au vignoble . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78

La sélection massale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78La sélection clonale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79La greffe oméga . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79La greffe anglaise . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80La greffe F2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80

16 – Perspectives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81Le bilan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81L’avenir . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83La greffe, les porte-greffes et la génétique des cépages . . . . . . . . . . . . . 83Les nouvelles variétés résistantes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84La biodiversité des parcelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86

17 – De la vigne au vin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86Les déséquilibres physiologiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86Les analyses de sol . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87

Composition physique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87Composition chimique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87Activité biologique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87pH, redox et conductivité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88

Les analyses de végétaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 90Analyses de feuilles (limbe et/ou pétiole) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 90Analyses de baies du raisin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92Analyses de mise en réserve . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92

Expériences personnelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92Un parcours atypique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92

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Relation sol/plante . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93Influence des oligo-éléments . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 96

Cépages isohydriques et anisohydriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97La controverse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 98Les cépages « calcivores » et « potassivores » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 98Quelques observations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 98

3 À propos de la biodiversité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10118 – Définition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 101

La diversité des écosystèmes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 101La diversité des espèces . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102La diversité génétique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102

19 – La monoculture et ses conséquences . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 103Monoculture et lignes droites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 103Relation machinisme et architecture de la vigne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 104Un rêve sans issue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 105Conséquences de la monoculture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 105

Épuisement des ressources naturelles du sol . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 105Disparition de la biodiversité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 106Fragilisation de la production. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 106

La viticulture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10620 – Le rôle de la biodiversité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 108

Le concept global de biodiversité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 108Le rôle de la biodiversité peut être séquencé en quatre grands types de services . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 108La biodiversité du cépage, du sol et de son environnement . . . . . . . . . . 109

4 La vigne autrement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11321 – Reprogrammer la fertilité des sols . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 113

Le sol se nourrit de débris végétaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 113La période de transition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 114Les solutions alternatives pour lutter contre les maladies de la vigne . . . 118

22 – Le matériel végétal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 124Le constat . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 124Se réapproprier la sélection du végétal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 126La commission technique de sélection et de participation – CTNSP . . . . . 127D’autres voies à explorer . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 128

23 – La dimension de la biodiversité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 133La biodiversité génétique et discrète . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 133La biodiversité discrète et mystérieuse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 133

Les mycorhizes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 134La glomaline . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 137

Les associations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 138

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Sommaire

Les syntaxons élémentaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 140Les vers de terre et les autres décomposeurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 142Une biodiversité en surface mystérieuse et invisible . . . . . . . . . . . . . . . . 146Les ondes électromagnétiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 147L’influence de la silice sur les ondes électromagnétiques . . . . . . . . . . . . . 149L’effet supposé de la biodiversité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 151La mesure du paramagnétisme des sols . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 152

24 – Quelques principes élémentaires pour conduire ou installer la vigne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 154

La vigne pousse naturellement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 154La densité de plantation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 156Le rendement et la capacité d’échange cationique (CEC) . . . . . . . . . . . . . 156Le choix des cépages . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 159Le profil alimentaire du cépage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 159S’adapter à la ressource en eau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 160La lumière du soleil . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 163

25 – L’évolution des modes de culture de la vigne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 164Le vin est un phénomène social . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 164Les techniques communes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 173

26 – Ils ont imaginé et créé une agriculture différente (témoignages) . . 176

5 Le design des parcelles à planter . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21327 – Les grands principes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21328 – Le concept . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 215

Définition du concept en permaculture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 215Favoriser la vie plutôt que la combattre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 216Comment accéder à ce concept ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 218Comment intégrer ce concept ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 220Quelques conseils et recommandations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 221

29 – La méthode OBRÉDIM en détail . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 222Observation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 223Bordures . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 223Ressources . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 223Évaluation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 223Design . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 224Implémentation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 226Maintenance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 227

30 – Keylines et l’échelle de permanence relative de Yeomans . . . . . . . . . 229P. A. Yeomans et la lecture des paysages . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 229Les keylines . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 230Le décompactage des sols. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 231Créer une parcelle fertile . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 231

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XXVIXXVI

31 – Travaux pratiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 234Exercice 1 : Identification in situ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 234Exercice 2 : Travaux sur la topographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 237

6 Intégrer la vigne dans son environnement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23932 – Les règles de conception . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 239

Masanobu Fukuoka, l’agriculture sauvage et la théorie du non-agir . . . . 240Au-delà du riz et des céréales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 242

33 – L’observation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 243Sepp Holzer et l’agroécologie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 243L’utilisation des énergies naturelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 243Ernst Götsch et l’agriculture syntropique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 244Et en viticulture ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 245La même méthodologie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 247

34 – Le zonage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 247La mise en œuvre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 247Créer les bonnes conditions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 248L’emplacement des zones . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 248

35 – Le pattern . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 248Études et travaux personnels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 250Protéger les parcelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 254

36 – La résilience . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 255L’effet de seuil . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 255L’eau, c’est la vie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 256Yacouba Sawadogo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 256Les termites : les vers de terre de l’Afrique aride . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 258L’équilibre précieux de la vie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 260Notre perception de l’évolution . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 261

7 Les cultures associées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26337 – Les cultures compatibles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 263

Les syntaxons . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 263L’importance du réseau mycorhizien . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 264L’adaptation des arbres fruitiers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 265L’adaptation de la vigne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 268

38 – L’organisation autour de la vigne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 269Le biotope de la vigne sauvage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 269La cohabitation des espèces . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 269Alain Canet et l’agroforesterie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 271

39 – Les objectifs de production . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 272D’abord, la vigne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 272Ensuite, les productions compagnes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 273

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XXVIIXXVII

Sommaire

Et après, l’intensification . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 275Un projet économique et social . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 276

40 – Quelques lignes sur les abeilles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 277Le nectar . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 277Le pollen . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 278Le miellat . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 278La propolis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 278Que vont leur fournir les plantes dans leur environnement ? . . . . . . . . . 278

41 – Des animaux dans les vignes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 280Quand le cheval remplace le tracteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 280L’agropastoralisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 281Les animaux de basse-cour et la lutte contre certains prédateurs de la vigne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 283Une production commerciale complémentaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 284

42 – La trajectoire I.M.P.E.C.C.A.B.L.E . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 285Tableau synthétique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 285Échelle de graduation de la biodiversité, de l’autofertilité et de la résilience . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 287

8 Le raisin. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 289

43 – La baie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 289Origine et zone de production . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 289La biodiversité des Vitis vinifera L. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 290La vigne, une plante particulière . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 291

44 – La composition biochimique des raisins . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 291Les acides organiques du raisin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 291Observations et constats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 293Ce qui influence la maturité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 295

45 – Mes indices de maturité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 297Comment vulgariser une approche empirique* . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 297Qu’est-ce que le delta C13 ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 298La maturité comme marqueur et référence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 300L’expression du lieu de production . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 300

46 – Mes observations et expérimentations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 301Les travaux analytiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 301L’impact de la Lune sur l’évolution de la maturité et l’augmentation de la concentration en sucres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 303L’acidev, le pivot des vins . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 305

47 – Les pesticides dans les raisins . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 306Résidus et notion de limite maximale de résidus autorisée . . . . . . . . . . . 306

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9 Le vin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30948 – Approche philosophique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 309

Francis Bacon et l’empirisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 309La méthode expérimentale scientifique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 309

49 – La vinification . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 311Quel protocole choisir ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 311Modélisation inductive de l’empirisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 312

50 – Les vins naturels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 314Les vins « méthode nature » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 314Une charte en douze points . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 314Des vins comme avant ! . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 315Approche personnelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 317À propos de l’oxydation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 317La température de fermentation et le profil des vins blancs et rosés . . . . 319La fermentation malolactique (FML) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 320Stabilité biologique des vins . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 323Sulfitage et oxydation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 323Accepter le compromis, sans renier l’éthique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 324Appliquer de bonnes pratiques, simples mais rigoureuses . . . . . . . . . . . . 325Le vin, boisson saine et hygiénique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 327Produits et procédés admis pour la vinification . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 328

10 La notion de partage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33351 – Le partage des ressources au niveau mondial . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 333

Une répartition inéquitable . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 333Impérialisme et spéculation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 334

52 – Le partage en permaculture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 334

Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 337

Glossaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 341

Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 363

Index . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 367

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La permaculture : une agronomie bienveillante ?1 – Les définitionsÀ l’origine, la permaculture (mot composé de permanent et agriculture) est une méthode théorisée dans les années 1970 par Bill Mollison et David Holmgren en Australie sur les bases d’un modèle développé par l’Australien Percival Alfred Yeomans et du Japonais Masanobu Fukuoka ou encore la mise en pratique de l’Autrichien Sepp Holzer.

Les citations suivantes sont de Bill Mollisson et David Holmgren (voir bibliographie en fin d’ouvrage) :

« Cette forme d’agriculture vise à s’inspirer de la nature pour développer des systèmes agricoles en synergie, basés sur la diversité des cultures, leur résilience* et leur producti-vité naturelle. »

L’objectif était alors de produire un environnement harmonieux, résilient, productif et durable. Mais très vite, dès les années 1980, le terme s’est étendu à une approche systé-mique qui va bien au-delà du domaine agricole.

Désormais synonyme de « permanent culture » au sens large, la permaculture désigne « une éthique et une méthode globales visant à la conception de systèmes intégrés dans une stratégie de développement durable, où l’activité humaine doit tenir compte des éco-systèmes naturels et s’exercer en harmonie et en interconnexion avec eux, dans un souci constant d’efficacité, de soutenabilité et de résilience ».

« La permaculture est un système de culture intégré et évolutif s’inspirant des écosystèmes naturels. C’est également une démarche éthique et une philosophie qui s’appuient sur trois piliers :

■ prendre soin de la Terre ; ■ prendre soin des humains ; ■ partager équitablement les ressources. »

La permaculture est à la fois une éthique, une philosophie, une science et une méthode de conception-aménagement-planification-organisation de systèmes (et d’écosystèmes), dont les préoccupations fondamentales sont l’efficacité, la soutenabilité, la régénération et la résilience.

Le propos de la permaculture est donc la conception de systèmes excédentaires et résilients pour produire facilement et en abondance (diversité, qualité, quantité) :

■ nourriture (incluant l’accès à l’eau et aux médicaments naturels) ;

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■ énergie ; ■ habitat ; ■ matériaux ; ■ zéro déchet ; ■ sécurité ; ■ forêts, océans, écosystèmes sains et prospères ; ■ climat stable ; ■ eaux et air sains ;

en incluant tous les autres besoins matériels et immatériels des personnes et des sociétés humaines.

Ce que l’on peut retenir : permaculture = efficacité + éthique.

Elle se compose de :

Trois principes éthiques

La permaculture se donne explicitement pour éthique de : ■ prendre soin de la Terre et de toutes ses formes de vie ; ■ prendre soin des personnes et bâtir la communauté en harmonie ; ■ redistribuer les surplus (à la Terre et aux personnes).

Deux modèles

La permaculture prend modèle sur la façon dont fonctionnent les écosystèmes sauvages pour établir et maintenir des systèmes (et des sociétés) efficaces, peu technologiques, loca-lement et dans l’ensemble autosuffisants, non polluants, non dangereux, non destructeurs (ni pour la terre ni pour les personnes), et d’une étonnante diversité et adéquation aux conditions locales, tant physiques qu’humaines.

■ Elle utilise ainsi les sciences de la nature et de l’environnement et l’écologie scientifique. ■ Elle prend aussi modèle sur les savoirs, les savoir-faire et les pratiques des peuples pre-miers et des sociétés soutenables (savoirs traditionnels, ethnobotanique).

2 – La philosophie Appliquée à la production de la nourriture et des autres ressources vitales de l’humanité (climat, oxygène, eau douce, médicaments, vêtements et habitat, énergie, lien social), la permaculture donne une diversité d’écosystèmes et de systèmes économiques et sociaux très productifs, résilients, pérennes* et régénératifs*, tout en restaurant la pluviométrie, les aquifères, les sols, la fertilité, les forêts et les écosystèmes sauvages (et laissant à ces derniers un maximum d’espace libre).

« Plus généralement, la permaculture s’applique à tous les champs d’activité de l’humanité : c’est la conception, l’aménagement, l’organisation de systèmes quels qu’ils soient, depuis les plus petits jusqu’aux plus gros : la gouttière, le balcon, la terrasse, le mur couvert de vigne ou de kiwi, la serre, le bassin, la maison solaire passive, la cage d’escalier, le toit, la cour, l’immeuble, le potager partagé, le jardin-forêt, l’école, l’atelier, la laverie-crèche col-lective, le magasin, le SEL*, la fabrique, l’entreprise, la banque, la place, le parc, le quartier,

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La permaculture : une agronomie bienveillante ?

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le village, l’écovillage, la gestion des eaux domestiques, le compost, les toilettes, la produc-tion et la distribution de la nourriture, l’eau potable, la ville, les systèmes de gestion de l’eau dans l’écosystème, la forêt, le territoire, le bassin hydrologique, le massif, la vallée, la ripisylve*, la forte pente, le sommet, la biorégion, le bassin d’emploi, les transports, les infrastructures, la gouvernance, la région, le pays, le continent…– avec leurs interactions et les réseaux qu’ils forment…– dans leurs aspects écologiques, physiques, matériels, énergétiques, économiques, fonciers, légaux, sociaux, pédagogiques…

La permaculture urbaine, la permaculture sociale et humaine, la planification biorégionale et socioterritoriale, les villes en transition (et aujourd’hui le mouvement de transition) en donnent des exemples1. »

C’est une vision différente et très large du monde, une autre façon d’aborder la vie quo-tidienne et la production. À la base, nous évoluons dans un cadre sociétal que nous ne choisissons pas. Pour changer ce cadre, nous devons commencer par nous changer nous-mêmes, ainsi que nos propres productions et notre consommation individuelle, et petit à petit élargir le cadre.

3 – ÉthiqueComme nous l’avons évoqué précédemment, l’éthique de la permaculture se compose de trois volets :

Partager équ

itabl

emen

tPrendre soin des hommes

Pren

dre soin de la Terre

▲ Figure 1-1 : Éthique de la permaculture.« Prendre soin de la Terre, Prendre soin des hommes, Partager équitablement. »

1. Sylvaine Anani, Julie Gaffarel, Philippe Caillaud et Éric Escoffier, « Permaculture : vers la survie heureuse, pérenne et diverse de la planète et de tou(te)s ses habitant(e)s », Permaculture sans frontières. https://permaculture-sans-frontieres.org/fr/permaculture-definitions

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À propos de la biodiversité18 – DéfinitionLa définition officielle de la biodiversité fixée par l’article 2 de la Convention sur la diver-sité biologique de l’ONU signée à Rio en 1992 est la suivante :

« Variabilité des organismes vivants de toute origine y compris, entre autres, les écosys-tèmes terrestres, marins et autres systèmes aquatiques et les complexes écologiques dont ils font partie ; cela comprend la diversité au sein des espèces et entre espèces, ainsi que celle des écosystèmes. »

La biodiversité est un concept, forgé par les hommes, qui fait référence à l’ensemble des composantes et des variations du monde vivant. Selon cet article, trois niveaux d’organi-sation principaux doivent être pris en considération :

■ la diversité écologique : celle des écosystèmes ; ■ la diversité spécifique : celle des espèces ; ■ la diversité génétique : celle des gènes au sein de la même espèce.

C’est donc au sommet de Rio en 1992 que le terme « biodiversité » (contraction des mots Biological et Diversity) a été validé et institué.

Le premier à en parler est le biologiste, entomologiste et myrmécologue américain Edward Osborne Wilson, dans un ouvrage intitulé Biological Diversity, paru en 1984, où il aborde pour la première fois l’idée de diversité biologique.

La diversité des écosystèmesUn écosystème est défini par sa biocénose* (ensemble des êtres vivants dans un biotope, un milieu donné) et son biotope (milieu de vie représentant des conditions de vie homo-gènes). Il regroupe, dans un environnement biologique spécifique, des conditions de sol, de géologie, de géographie, de topographie, d’hydrologie et de climat homogène.

Il existe dans un périmètre déterminé de multiples écosystèmes proches ou différents, cha-cun d’entre eux trouvant son propre équilibre.

Un écosystème est donc caractérisé par les interactions des espèces vivantes (animales ou végétales) dans leur milieu environnant et par un flux de matières et d’énergies entre chaque constituant de cet environnement.

Une forêt, un étang ou une prairie forment autant d’écosystèmes différents, mais il en est de même pour un simple trou dans le sol, un animal mort, un arbre qui tombe et qui meurt, le sol lui-même, la surface du sol sous la litière de feuilles, l’air ambiant dans l’ombre du bois…

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Un écosystème peut donc être défini par la somme des plus petites particularités du lieu, et le lieu dans son ensemble : « Le tout est plus que la somme des parties » (Aristote).

Les grandes qualités des écosystèmes sont la résilience et la résistance, c’est-à-dire leurs capacités à se reconstituer après un grand bouleversement et leur aptitude à résister aux différents changements.

La diversité des espècesLes espèces ne sont pas figées et sont en perpétuelle évolution, c’est pour cela que l’on découvre régulièrement de nouvelles espèces végétales et animales. Il est apparu indis-pensable d’en faire l’inventaire pour les ordonner entre elles… Elles sont classées de la façon suivante : règne embranchement classe ordre famille genre espèce.

En réalité, on aurait pu les ordonner autrement, en spécifiant qu’une espèce est un ensemble d’êtres vivants, ayant un aspect semblable, fécond entre eux et engendrant une descen-dance viable et féconde.

Notre façon d’appréhender les espèces est variable, il a été identifié à ce jour 99 % des espèces d’oiseaux (sur 10 000 espèces estimées) et seulement 1 % pour les micro-organismes.

La génétique nous a permis d’observer l’évolution des espèces et de déterminer leurs filia-tions. La notion de sélection naturelle développée par Darwin permet de définir la filiation des espèces et leur descendance à partir d’un ancêtre commun.

La sélection naturelle est en opposition avec la sélection artificielle organisée par les agri-culteurs, les éleveurs ou les instituts de recherche qui vont choisir à chaque génération les individus présentant les « meilleures caractéristiques » en vue de les faire se reproduire, selon l’enjeu du moment.

Dans la nature, seuls les plus résistants, les plus résilients survivent, s’adaptent et se trans-forment. L’agriculture moderne a voulu inverser le processus. L’agriculteur choisit l’espèce qui lui convient le mieux et cherche en permanence à modifier son environnement pour le rendre favorable et obtenir ainsi un maximum de rentabilité. L’agriculteur par ce processus transforme l’écosystème naturel en ennemi des espèces cultivées.

La diversité génétiqueDarwin a identifié la notion de sélection naturelle et la génétique a permis de caractériser les similitudes et les différences des individus d’une même espèce.

Visiblement, chaque individu présente des caractéristiques spécifiques à sa propre espèce, mais tous les individus de la même espèce peuvent être aussi différents sur le plan anato-mique, morphologique, physiologique, et même pathologique.

Par exemple, la vigne fait partie de la grande famille des Vitacea qui comprend plusieurs genres : Vitis vinifera, Vitis berlandieri, Vitis labrousca, Vitis rupestris…

Certains cépages (variétés), tous parmi les Vitis vinifera, portent des grappes noires ou grises ou roses ou blanches (figure 3-1), les grains peuvent être petits, moyens ou gros, idem pour les grappes, la forme de leurs feuilles diffère également. Ils ne présentent pas

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À propos de la biodiversité

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tous la même sensibilité à l’égard des différents pathogènes (oïdium, mildiou, black-rot, botrytis, brenner, maladies du bois, cicadelles, flavescence, acariens, vers de grappes…) et les caractéristiques biochimiques et œnologiques des raisins diffèrent aussi !

La géographie du lieu va petit à petit jouer un rôle dans l’évolution de chaque espèce. Si une population est isolée dans un périmètre déterminé, face aux contraintes de cet écosys-tème, elle va évoluer et s’adapter, de génération en génération, et il se peut qu’elle forme un nouveau « genre » ou une nouvelle « famille » (croisements et mutation génétique). Cette famille pourra devenir différente de la population d’origine, au point parfois de ne plus être capable d’engendrer une descendance commune.

La génétique nous permet de comprendre ces mécanismes et d’identifier l’origine de chaque espèce via le marqueur de l’ADN*.

▲ Figure 3-1 : Vitis vinifera L. Description : Classification de Cronquist (1981).

▲ Photo 3-1 : Un même cépage peut être composé de plusieurs types d’individus, la couleur est une des variantes.

Columelle explique dans son livre III : « Le cultivateur qui veut établir un vignoble ne doit se fier, pour l’achat de ses marcottes, à personne plus qu’à lui-même. Il ne cultivera que l’espèce de ceps qu’il a déjà éprouvée chez lui, et en fera une pépinière d’où il tirera le plant nécessaire pour garnir son champ. Les espèces qui sont apportées de diverses contrées lointaines se familiarisent plus difficilement avec notre sol que celles qui sont nées dans le pays et, comme tout étranger, redoutent les changements de climat et de lieu. »

19 – La monoculture et ses conséquencesMonoculture et lignes droitesDepuis l’époque romaine et son architecture géométrique stricte, la ligne droite s’est impo-sée dans l’établissement des parcelles cultivées, que ce soit pour la production du raisin, des arbres fruitiers (pommiers, poiriers, oliviers…), des champs de céréales ou des légumes.

Il existait avant l’arrivée du phylloxéra certaines plantations en « foules », où il n’y avait pas réellement de rangs. Ces plantations pouvaient compter entre 40 000 et 60 000 ceps par hectare. Elles ont disparu avec la nécessité de traiter la vigne et afin de réduire le coût lié au nombre de ceps qu’il aurait fallu greffer à chaque plantation.

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Cela n’a pas empêché, pendant des siècles, d’organiser au sein même d’une parcelle une sorte de polyculture/élevage où se côtoyaient vigne, arbres fruitiers, animaux d’élevage et de basse-cour, et même souvent, entre les rangs, céréales ou légumes (figure 3-2).

Relation machinisme et architecture de la vigneLa ligne droite permet la plupart du temps de faciliter les travaux. Mais il existe aussi d’autres formes qui épousent la géographie et les contraintes du lieu (photo 3-2).

▲ Photo 3-2 : Étang de Capestang/Montady entre Narbonne et Béziers dans l’Hérault : marais saumâtre jusqu’au xiiie siècle, l’étang a été aménagé et partiellement asséché à partir de 1247. Il était à l’époque responsable de nombreuses et fréquentes épidémies de malaria… La division rayonnante des parcelles correspond à un réseau de canaux, permettant le drainage des eaux du pourtour vers un collecteur au centre de l’étang. L’altitude de la périphérie étant de 5 m pour le pourtour et de 2 m au centre.

Le machinisme agricole depuis la fin du xixe siècle a renforcé l’idée que les plantations devaient se faire systématiquement en ligne droite et que chaque culture devait être séparée.

C’est à cette époque que la monoculture s’est développée, le blé avec le blé, les abricotiers avec les abricotiers, les pommiers avec les pommiers, les oliviers avec les oliviers et la vigne avec la vigne… Et les vaches seront bien gardées…

Le concept est même allé plus loin, puisqu’au-delà de la famille, on a aussi séparé les genres et enfin les individus eux-mêmes !

W Figure 3-2 : Exemple de culture intercalaire : vignes, oliviers et céréales. Source : Gustave Foëx, Vins, cours complet de viticulture, Camille Coulet, Libraire-Éditeur, 1888.

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6Intégrer la vigne dans son environnementLa piste permacole

32 – Les règles de conceptionEn permaculture, les règles de conception ont toutes une importance similaire. Il n’y en a pas une plus importante qu’une autre. Elles sont classées dans un ordre logique qui, lui, a une importance capitale.

Tout débute par l’observation du milieu dans lequel on souhaite installer une activité et une production. L’étude de la parcelle devra être minutieuse. Les règles de conception s’articulent autour de plusieurs points d’observation :

■ L’emplacement de la parcelle :• climat ;• mésoclimat ;• topographie ;• flux d’énergies (eau, vent, soleil, températures).

■ Les syntaxons élémentaires (groupements de végétaux spontanés et naturels) :• assemblage des végétaux (familles, espèces et répétition dans les haies et les lisières

de bois ou de forêts) ;• support mycorhizien (induit ou étudié) ;• inventaire des possibles en fonction des syntaxons (familles, espèces) ;• classification non exhaustive du choix des espèces végétales faciles à cultiver et de

celles qui demanderont une attention particulière.

Le zonage vient ensuite avec le choix de l’emplacement de chacun des éléments : ■ L’étude des flux d’énergies et des modifications à apporter à la topographie :• terrasses, keylines ;• noues et mares ;• arbres, haies, couverts végétaux et accès.

■ La classification des zones de 0 à 5 :• la plus proche sera celle qui demande le plus d’attention ;• la plus éloignée celle qui en demande le moins.

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■ L’emplacement des familles et des espèces végétales :• bordures de haies ;• bordures de bois ou de forêts ;• répartition sur la parcelle.

Le choix du ou des patterns dépend des particularités de la parcelle : ■ nombre de terrasses, dimension et forme ; ■ présence de noues et mares ; ■ répétition de chacune des zones ; ■ homogénéité de la parcelle ; ■ syntaxons et cultures choisies.

La succession de ces étapes tend à rendre la parcelle moins fragile aux aléas climatiques (chaleur, manque d’eau, agressions parasitaires) et résiliente, c’est-à-dire capable de pro-duire et de perdurer, quels que soient les conditions climatiques, les excès et les accidents, la pression parasitaire et une présence aléatoire du vigneron sur la parcelle.

Après un incident (gel, sécheresse, canicule, forte pluie, forte attaque parasitaire…), la parcelle doit assurer une production et retrouver ses capacités avec un minimum d’effort.

Masanobu Fukuoka1, l’agriculture sauvage et la théorie du non-agirLa permaculture prévoit au départ un important travail, très minutieux de mise en place. La théorie selon laquelle la permaculture serait une agriculture du non-agir, est une vue de l’esprit, une utopie.

Ce fantasme est lié à la « théorie du non-agir » de Masanobu Fukuoka, considéré comme l’un des pères de la permaculture. Dans son livre La révolution d’un seul brin de paille, il développe cette théorie selon laquelle moins on intervient dans la nature et plus elle sera capable de productions abondantes et saines. Sa théorie énumère les quatre principes de l’agriculture sauvage qui en font quatre points fondamentaux :

■ ne pas cultiver, c’est-à-dire ne pas labourer la terre avant chaque culture ; ■ ne pas utiliser d’engrais ou de composts ; ■ ne pas désherber mécaniquement ou chimiquement ; ■ ne pas utiliser de pesticides.

Ces principes faciles à retenir caricaturent la pensée de M. Fukuoka. Ce qu’il aurait aimé que l’on retienne se résume dans les quatre points suivants :

■ Pour travailler le sol, il faut semer des couverts végétaux à dominante légumineuse. Les couverts travailleront le sol à notre place, serviront de paillage et participeront à l’aug-mentation de la fertilité du sol.

■ L’herbe et les résidus de végétaux sont la seule nourriture que le sol est capable de digé-rer, ils permettent l’autofertilité.

1. Masanobu Fukuoka (1913-2008), microbiologiste de formation, a écrit : La révolution d’un seul brin de paille (1975) traduit en français par les Éditions Guy Trédaniel en 2005. En 1988, il a reçu le Ramon Magsaysay Award, souvent considéré comme l’équivalent du prix Nobel en Asie pour ses travaux et services rendus à l’humanité.

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Intégrer la vigne dans son environnement

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■ Il importe de bien choisir ses couverts végétaux, leur période de développement et celle de leur destruction. Ce sont eux qui participeront à la gestion des adventices indésirables et au maintien de l’humidité.

■ Un sol nourri confortablement, toujours couvert, développe une vie intense en profon-deur et en surface. Il favorise un meilleur enracinement des cultures qui renforce leurs tolérances aux maladies et aux ravageurs. Il encourage la multiplication des auxiliaires et leur biodiversité.

Masanobu Fukuoka explique aussi qu’avant de mettre en place l’ensemble de ses cultures, à l’aube de la Seconde Guerre mondiale, il a défriché plusieurs hectares de terres (à la houe). Il a organisé son domaine en terrasses et creusé des sillons perpendiculairement à la pente, afin de faciliter le chargement du sol en eau et l’irrigation des rizières. Il a ensuite semé des couverts végétaux pour présélectionner son enherbement, notamment dans les ver-gers. Sur quelques hectares de rizières (photo 6-1), où il faisait une rotation dans l’année de deux cultures (riz et céréales d’hiver), il pratiquait le semis direct associé à une légumi-neuse et favorisait ainsi la construction d’un sol toujours plus fertile.

Quand il expliquait sa philosophie du non-agir, il aimait préciser que ce n’était pas une pensée contre le travail, que l’idée n’était pas de ne rien faire, mais de ne pas faire de travaux inutiles !

M. Fukuoka a consacré une grande partie de sa vie à démontrer que les productions les plus abondantes et les plus riches en énergie étaient celles qui venaient d’elles-mêmes. Celles qui voyageaient dans le sens de la vie et de la nature.

▲ Photo 6-1 : Masanobu Fukuoka dans ses rizières en train de semer.

Sa production de riz, par exemple, était encadrée par quelques simples travaux en amont, pendant et en aval du cycle de la culture. Il laissait sur place les pailles des céréales et les résidus de légumineuses qui avaient été semés ensemble. Son riz était toujours semé avec un trèfle et des variétés rustiques. Il les semait à la volée, deux semaines avant la récolte des céréales. Puis, quand les céréales étaient récoltées, il inondait légèrement la zone semée pour éliminer la concurrence éventuelle d’autres adventices indésirables et favori-ser la germination du riz. Il laissait enfin l’eau s’évaporer pour que le riz puisse s’enraciner au maximum.

Cette façon de ne pas cultiver son riz dans l’eau, de ne pas travailler le sol permet au riz de mieux taller et de produire des pailles plus courtes et plus robustes, avec un ratio paille/

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riz nettement plus favorable au riz (comme le fait le riz à l’état sauvage). Par exemple, un riz traditionnel cultivé dans l’eau, avec assistance d’engrais et de désherbant, produira de longues tiges et 900 à 1 200 grammes de paille qui porteront 450 à 550 grammes de riz. Dans le cas d’une variété rustique produite au naturel (de l’eau pour germer, pas d’eau pour pousser) le ratio est tout autre.

Masanobu Fukuoka obtenait, avec des tiges plus courtes et plus robustes, toujours 900 grammes de paille, mais pour 900 à 1 100 grammes de riz. Ses rendements moyens étaient de l’ordre 60 quintaux, ce qui se situait dans le haut de la production de riz au Japon, avec des pointes à 78 quintaux. Même chose pour la production de céréales d’hiver, la rotation de culture permettant de mieux décomposer les pailles de chaque culture et de limiter considérablement les agressions parasitaires. Les pailles étant entièrement restituées au sol et les légumineuses, non récoltées, participant à l’enrichissement du sol, en carbone et en azote. La multiplication de la vie du sol et du réseau mycorhizien rendaient les parcelles autofertiles. Les céréales étaient, à leur tour, semées à la volée dans la rizière alors que le riz n’était pas encore récolté…

▲ Photo 6-2 : L’un des vergers d’agrumes au Japon de Masanobu Fukuoka : pratique de la non-taille et enherbement permanent.

Au-delà du riz et des céréalesIl développa cette approche dans la production de ses agrumes (photo 6-2). Après de lon-gues années d’ajustement de ses semis de couverts végétaux et l’introduction d’arbres de la famille des Fabacées, le sol de ses vergers devint meuble. Il a donc tout naturellement réintroduit une production maraîchère sous ses arbres, comme elle se pratiquait au Japon dans le passé. Les graines de ses légumes, à la bonne saison, étaient semées à la volée au milieu des allées, comme il l’avait fait pour les couverts végétaux, les céréales et le riz. Il

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Intégrer la vigne dans son environnement

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semait en fin d’hiver ou au printemps avant la levée des « mauvaises herbes » et en fin d’été une fois que les estivales avaient séché. Il a remis au goût du jour l’élevage en plein air des volailles et l’ensemble des animaux de basse-cour. Dommage qu’il n’ait pas pensé à introduire des agrumes dans les champs de riz et de céréales.

Il trouva son inspiration dans les montagnes et les forêts sauvages, qu’il observa durant toute sa vie de cultivateur. C’est à partir de ses observations qu’il développa ce qu’il a appelé plus tard « l’agriculture sauvage », la fameuse théorie du non-agir.

Il disait toujours « s’il en reste encore qui pensent que produire avec la nature sera possible, sans même avoir à sortir de son lit, ces gens, se mettent le doigt dans l’œil ».

33 – L’observationSepp Holzer et l’agroécologieC’est sur le mont Schwarzenberg à 1 500 mètres d’altitude, que se situe la ferme de Joseph Sepp Holzer. Cette région, au nord-est de l’Autriche, est aussi appelée « la petite Sibérie ». C’est là, à quelques kilomètres de son village natal, Ramingstein, qu’à vingt ans, en 1962, il s’est installé dans sa ferme : Krameterhof, un domaine de 40 hectares (photos 6-3 et 6-4).

Ce domaine, hérité de ses parents et qui ressemblait à un enfer (pour la production), est devenu jour après jour et à force de travail un véritable paradis.

Sepp Holzer est considéré comme le pionnier de l’écologie en Europe. Il est à l’origine d’une des plus belles réussites en permaculture. Ses maîtres mots : observer et comprendre la nature et les systèmes naturels, coopérer avec la nature, miser sur la biodiversité.

Sepp Holzer mettait en œuvre la permaculture avant même que le terme ne soit forgé en 1978 par les Australiens Bill Mollison et David Holmgren. Ses principes de base sont bien connus. Il faut avant tout s’inspirer des cycles naturels, favoriser les interactions entre les éléments et leur multifonctionnalité, créer des structures de petite taille, mais de haut rendement, et jouer sur la diversité.

L’utilisation des énergies naturellesLa permaculture s’efforce aussi de faire une utilisation judicieuse et efficace des énergies renouvelables disponibles en accord avec le biotope. Sur ses terres étagées de 1 100 à 1 500 m d’altitude, l’agriculteur autrichien a tout fait pour conserver le plus longtemps possible cette ressource précieuse qu’est l’eau. En canalisant les sources, il a créé plus de soixante-dix mares et étangs. Fidèles à l’un des principes de base de la permaculture, en vertu duquel un élé-ment doit remplir plusieurs fonctions, les plans d’eau et les forts dénivelés ont permis de fournir de l’énergie hydraulique qui alimente toute l’exploitation en électricité, mais aussi une importante réserve halieutique* où s’épanouissent une trentaine de variétés de poissons et d’écrevisses. Ces plans d’eau et ces kilomètres de terrasses aménagées de façon à pouvoir cultiver sur des pentes raides ont permis de créer également des microclimats bénéfiques aux cultures. Les pierres et les étendues d’eau accumulent la chaleur pendant la journée, et la diffusent pendant la nuit, réduisant ainsi les écarts de température.

Si vous le souhaitez, vous pourrez découvrir le travail remarquable de Sepp Holzer en vision-nant la vidéo qui lui est consacrée : https://www.dailymotion.com/video/x3rvuv6

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▲ Photo 6-3 : Krameterhof, le domaine de 40 hectares de Sepp Holzer en Autriche : polyculture et élevage jusqu’à 1 500 m d’altitude.

▲ Photo 6-4 : Les étangs et les mares sont utilisés comme source d’énergie (réserve halieutique, régulation du mésoclimat et énergie hydroélectrique).

Comme vous pouvez le constater, encore une fois, les premiers pas vers la permaculture commencent par l’observation rigoureuse de son environnement pour en tirer le meilleur parti. Ce fut le cas de Percival Alfred Yeomans et son sens de l’observation des paysages. Ce fut également le cas de Masanobu Fukuoka dont le besoin irrépressible d’observer le fonctionnement des montagnes et des forêts qui l’entouraient lui a permis peu à peu de retrouver les équilibres naturels dans ses productions.

C’est encore l’observation des cycles naturels qui a permis à Ernst Götsch de trouver la meilleure voie pour réhabiliter la productivité de la forêt tropicale dans sa ferme du Brésil. Après avoir subi de multiples échecs en voulant transposer un modèle de biodiversité euro-péen d’agroforesterie en Amazonie, il s’est résolu à regarder autour de lui et à reconsidé-rer son environnement pour en déchiffrer les messages. Tout projet qui aboutit passe par une soigneuse observation et une multitude d’échecs…

Ernst Götsch2 et l’agriculture syntropiqueAgriculteur, expérimentateur, chercheur, Ernst Götsch est né en 1948 en Suisse. Il conçoit et met en place depuis plus de quarante-cinq ans des agrosystèmes productifs à travers le monde, imitant les écosystèmes naturels dans leur dynamique, leur structure et leur fonc-tionnement. Sa méthode est connue sous le nom d’agriculture syntropique.

Il utilise la succession naturelle des espèces comme « force motrice » pour assurer la santé et la vigueur des plantes. De par le monde, la mise en œuvre de ces pratiques a déjà per-mis de transformer, en quelques années seulement, de nombreuses terres agricoles aux sols fortement dégradés en agroforêts hautement productives (photo 6-5), autonomes en fertilité et en eau, riches en biodiversité et économiquement viables.

2. Götsch Ernst, 116 Organizations Creating a Sustainable Global Food System, EcoWatch, 23 décembre 2015. https://www.ecowatch.com/116-organizations-creating-a-sustainable-global-food-system-1882134895.html Inez de Oliveira, Götsch Ernst, The creator of the real green revolution, Believe Earth, 10 décembre 2017.https ://believe.earth/en/ernst-gotsch-the-creator-of-the-real-green-revolution/

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ISBN : 978-2-85557-742-5

« Prendre soin de la Terre. Prendre soin des humains. Partager équitablement les ressources. » 

Qui ne serait pas d’accord avec cette approche de l’agriculture et partant de la viticulture, puisque c’est bien de cette production qu’il s’agit dans cet ouvrage ?

Au-delà de la définition, l’ouvrage s’attache à présenter de façon claire et précise – avec parfois des commentaires de l’auteur qui témoignent de son expérience et de son engagement mais aussi de son esprit critique et de son humour – la philosophie et l’éthique qui se rattachent au concept de permaculture.

Ensuite l’ouvrage nous présente les principes de conception et les méthodo- logies proposées : c’est à ce titre que, au-delà de la philosophie et de l’éthique, Alain Malard nous propose des solutions concrètes issues de son expérience professionnelle et de ses propres réalisations.

La science n’est pas oubliée dans cet ouvrage qui raconte une histoire passionnante de la vigne au verre et au consommateur.

« Cet ouvrage, unique et original de par la pertinence de son contenu et les horizons de développement d’une viticulture alternative et durable qui sont proposés, est une source de connaissances appliquées indispensables qui s’adresse à la fois aux apprenants mais aussi aux acteurs de la filière viticole. »Extrait de la préface d’Alain Deloire, professeur à l’Agrosup de Montpellier.

Alain Malard est consultant depuis 30 ans auprès des vignerons, spécialiste de la vigne et du vin, designer en permaculture. Il est vigneron en Languedoc et conseille ses pairs dans toute la France pour harmoniser vignes et vins en symbiose avec la Nature et le terroir.

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Un escalier vers le Paradis

Alain Malard

« Prendre soin de la Terre, prendre soin des humains, partager équitablement les ressources. » 

Vignes, vins et permaculture

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