Message du Saint-Père pour le 87e Dimanche missionnaire ...€¦ · de l’Amérique qui aura lieu...

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JUILLET – AOÛT – SEPTEMBRE 2013 NUMÉRO 3 – CANADA 15 $ (PRIX DE SOUITIEN 18 $ – ÉTRANGER 20 $) ŒUVRE PONTIFICALE DE LA PROPAGATION DE LA FOI Message du Saint-Père pour le 87 e Dimanche missionnaire mondial 20 octobre 2013 JMJ Rio 2013 : le message de François ou le signe d’une révolution missionnaire

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ŒUVRE PONTIFICALE DE LA PROPAGATION DE LA FOI

Message du Saint-Père pour le 87e Dimanche missionnaire mondial 20 octobre 2013

JMJ Rio 2013 : le message de François ou le signe d’une révolution missionnaire

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Juillet – Août – Septembre 2013, N° 3, 89e annéeRevue d’information et d’animation missionnaireau service de l’Église canadienne, publiée parl’Œuvre pontificale de la propagation de la foi.

Conférence des évêques catholiques du Canada :Mgr Eugène Tremblay (évêque ponens)Directeur national des Œuvres pontificales missionnaires : P. André Gagnon, s.j.Directeur des publications : P. André Gagnon, [email protected]édacteur en chef : José I. [email protected] : Luc PhaneufOnt collaboré à ce numéro :P. André Gagnon, s.j., Luc Phaneuf, S.S. le pape François, Univers, P. Thomas Rosica, c.s.b.

Coût de l’abonnement :15 $ pour un an (4 numéros)18 $ (abonnement de soutien pour un an)TPS et TVQ inclusesPour s’abonner :Téléphone : 514 844-1929 Sans frais : 1 866 844-1929Télécopieur : 514 844-0382Par courriel : [email protected] et infographie : Charles LessardPage couverture : Vue sur la plage de Copacabana lors de la veillée de la JMJ à Rio de Janeiro, Brésil. Photo : JMJ Rio 2013 / Alex Mazullo

Œuvre pontificale de la propagation de la foi175, rue Sherbrooke EstMontréal (Québec) Canada H2X 1C7Téléphone : 514 844-1929 Sans frais : 1 866 844-1929Télécopieur : 514 844-0382Par courriel : [email protected]

Conseil d’administration :P. André Gagnon, s.j. (président), Benoît Cardin,P. Nicolas Favart, f.m.j.,Jean-Claude Bergeron, m.s.a.,Diane Daneau,Thérèse Lebeau, m.i.c., etSolange Blaquière-Beauregard

La revue UNIVERS est répertoriée dans l’Argusdes communications et est membre del’Association canadienne des périodiques catholiquesISSN 0381-9876Dépôt légal : Bibliothèque Nationale du QuébecEnvoi de poste – publications – enregistrement n° 09585Numéro de convention : 40007626

José I. Sierra Rédacteur en chef

SOMMAIRE

3 Billet du Directeur national Par P. André Gagnon, s.j.

4 Porta Fidei, ou la foi qui évangélise (Partie III)Par Luc Phaneuf

8 Message du Saint-Père pour le 87e Dimanche missionnaire mondial20 octobre 2013

12 JMJ Rio 2013 : le message de François ou le signe d’une révolution missionnairePar Univers

17 Le document d’Aparecida n’a jamais résonné autant qu’aujourd’huiPar P. Thomas Rosica, c.s.b.

20 Mission Monde

22 Abonnement / Intentions missionnaires

23 Aidons l’Église missionnaire…

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P. André Gagnon, s.j. Directeur national des Œuvres pontificales missionnaires

[email protected]

BILLET DU DIRECTEUR

NATIONAL

L e 24 novembre 2013 prochain sera célébrée la solennité de Notre Seigneur Jésus-Christ, Roi de l’univers. Cette date marquera la

fin de l’Année de la Foi promulguée par le pape émérite Benoît XVI qui, en écrivant sa lettre apostolique Porta Fidei, nous a montré la voie vers une nouvelle porte : celle d’une foi renouvelée, telle qu’on doit la comprendre et la vivre aujourd’hui.

Ce testament spirituel que nous a laissé le pape allemand est prophétique, surtout quand il est vu sous le regard du nouveau pontificat. En effet, nous vivons un temps de transition, de transformation, de renouveau pour toute l’Église. Comment ne pas voir l’action de l’Esprit Saint dans ce qui est désormais une nouvelle époque ? Le pape François, visible-ment convaincu que l’Église est arrivée à un moment charnière de son histoire – et par le fait même convaincant –, a commencé à mettre en application ce que son prédécesseur avait déjà commencé à préparer au sein de la curie romaine. Avec son style direct et interpellant, il a commencé une réforme qui s’avère être un aggiornamento majeur, et qui, sans doute, aura des conséquences importantes – et posi-tives – sur l’identité de l’Église et sa raison d’être : faire connaître et aimer Jésus-Christ à l’Humanité.

L’encyclique Lumen Fidei du pape François, première de son pontificat, dévoile l’orientation que veut prendre l’Église : « Il est urgent de récupérer le caractère particulier de lumière propre à la foi parce que, lorsque sa flamme s’éteint, toutes les autres lumières finissent par perdre leur vigueur. La lumière de la foi possède, en effet, un caractère singulier, étant capable d’éclairer toute l’existence de l’Homme. » (Lumen Fidei, no 4) Il est clair que ce qui est cherché est de redonner l’espoir, mais surtout de rendre la foi accessible aux hommes et aux femmes

de notre temps qui habitent un monde qui, avouons-le, peut paraître très sombre.

En même temps, il y a tant de choses dans l’Église qui font croire en un avenir rempli de lumière. Rappelons-nous le Synode sur la Nouvelle Évangélisation d’octobre 2012, dont l’exhortation postsynodale, la suite des 58  propositions synodales soumises au Pape par les évêques, sortira sous peu; la 28e JMJ, à saveur missionnaire, a renforcé la foi et la catholicité de l’Église. La complicité entre le pape François et les jeunes, les diverses visites du Saint-Père, les rencontres du Pape avec l’épiscopat brésilien et celui d’Amérique latine (le CELAM), avec comme fond l’actualité du Document d’Aparecida et de son message, sont autant de grâces pour rebâtir l’Église.

L’Église est, et doit toujours être, en état de mission. Le message du Dimanche mission-naire mondial 2013 ne fait que le rappeler : « Le caractère missionnaire n’est pas seulement une question de territoires géographiques, mais de peuples, de cultures et de personnes. […] Il est urgent de faire resplendir à notre époque la bonne vie de l’Évangile par l’annonce et le témoignage, et cela, à l’intérieur même de l’Église. Parce que, dans cette perspective, il est important de ne jamais oublier un principe fondamental de tout évangélisateur : il n’est pas possible d’annoncer le Christ sans l’Église. »

Finalement, c’est avec cette nouvelle ardeur missionnaire que toute l’Amérique a été convo-quée pour vivre le IV e Congrès missionnaire de l’Amérique qui aura lieu dans la ville de Maracaibo, au Venezuela, du 26 novembre au 1er  décembre 2013. Plus de 4000 participants sont attendus. Les OPM au Canada franco-phone y participeront et auront une petite délégation de femmes et d’hommes engagés à la suite du Christ, au service de l’Humanité, dans un état de mission permanente.

Une Église en état permanent de mission

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D ans son message pour le 87e Dimanche missionnaire mondial – qui, ne l’oublions pas, s’inscrit dans le cadre de l’Année

de la foi instaurée par Benoît XVI –, le pape François n’a pas manqué de rappeler aux catholiques du monde entier les liens pro-fonds, organiques, vitaux qui unissent la foi et l’activité missionnaire (nous y reviendrons plus loin).

Caritas Christi urget nos : l’amour du Christ nous presse…

Bien que les liens entre la Foi et la Mission – ou l’Évangélisation – ne constituent pas stricto sensu le message central de Porta Fidei, le pape Benoît XVI n’a pas manqué de les évoquer, en les recentrant sur le Christ, en faisant même de l’activité missionnaire une réponse à l’amour du Christ :

« Caritas Christi urget nos » (2 Co 5, 14) : c’est l’amour du Christ qui remplit nos cœurs et nous pousse à évangéliser. Aujourd’hui comme alors, il nous envoie par les routes du monde pour proclamer son Évangile à tous les peuples de la terre (cf. Mt 28, 19). Par son amour, Jésus-Christ attire à lui les hom-mes de toutes géné rations. » (Porta Fidei, no 7)Rappel nécessaire d’une vérité incontour-

nable : la motivation, l’impulsion première de tout acte missionnaire, c’est l’amour du Christ – tout comme sa finalité, d’ailleurs. Dans le christianisme, l’Amour est toujours le premier et le dernier mot. Plus on aime Jésus, plus cet

PAR | LUC PHANEUF

Porta Fidei, ou la foi qui évangélise ¹

PARTIE IIIC’est l’amour du Christ qui est à l’origine de toute évangélisation.

amour nous pousse à la rencontre de nos frères et sœurs qui tantôt ont oublié cet Amour originel (les baptisés éloignés de la foi et de l’Église), tantôt ne l’ont jamais connu, parce qu’ils n’ont jamais croisé sur leur route des missionnaires. Cette activité missionnaire de l’Église devient donc le lieu, la possibilité offerte, d’une ren-contre : celle de l’Amour qui veut se diffuser, et des hommes de toutes générations qui sont « attirés » mystérieusement, mus par l’Esprit, vers cet Amour salvifique qui les attend. Or, sans évangélisation, comment cette rencontre de deux désirs – ceux de Dieu et de l’être humain – aurait-elle lieu ?

Voilà pourquoi Benoît XVI incite chaque diocèse du monde, chaque communauté chré-tienne, chaque croyant, vous, moi, nous tous, à prendre conscience de notre devoir d’enga-gement missionnaire, qui manifeste et renforce notre amour du Christ tout en alimentant notre enthousiasme et notre joie :

C’est pourquoi aujourd’hui aussi un engagement ecclésial plus convaincu en faveur d’une nouvelle évangélisation pour redécouvrir la joie de croire et retrouver

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l’enthousiasme de communiquer la foi est nécessaire. L’engagement missionnaire des croyants, qui ne peut jamais manquer, puise force et vigueur dans la redécouverte quoti-dienne de son amour. En effet, la foi grandit quand elle est vécue comme expérience d’un amour reçu et quand elle est communiquée comme expérience de grâce et de joie. Elle rend fécond, parce qu’elle élargit le cœur dans l’espérance et permet d’offrir un témoignage capable d’engendrer : en effet, elle ouvre le cœur et l’esprit de tous ceux qui écoutent à accueillir l’invitation du Seigneur, à adhérer à sa Parole pour devenir ses dis-ciples. Les croyants, atteste saint Augustin, « se fortifient en croyant ». (Porta Fidei, no 7)La foi, par l’activité missionnaire, se renforce,

devient féconde, car elle « engendre » d’autres chrétiens. Aussi, témoigner de sa foi, c’est tou-jours se replonger au cœur de son expérience personnelle, unique d’un amour reçu gratuite-ment et qui fait vivre, un amour qui ne connaît pas de limites, parce qu’il tire son origine de Dieu. De sorte que le missionnaire, en vérité, reçoit tout autant qu’il donne, voire plus encore.

Le devoir exigeant de tout chrétien : oser être missionnaireLes catholiques des pays de souche chré-

tienne, qui vivent maintenant dans des sociétés laïcisées, affranchies de façon plus ou moins sereine de la religion chrétienne – comme au Québec, où un certain laïcisme « pur et dur » se revêt des habits de l’intolérance –, doivent opérer une « conversion » très difficile : passer d’une profession ecclésiale de la foi, entre nous, à une profession publique, ad gentes, autrement plus exigeante parce que exposée aux critiques, moqueries, rejets. Une profes-sion publique qui exige, disons-le clairement, une certaine dose de courage, d’audace, de… foi !

[En cette Année de la foi,] Nous aurons l’opportunité de confesser la foi dans le Seigneur ressuscité dans nos cathédrales et dans les églises du monde entier; dans nos maisons et auprès de nos familles, pour que chacun ressente avec force l’exigence de mieux connaître et de transmettre aux gé nérations futures la foi de toujours. Les communautés religieuses comme celles des paroisses, et toutes les réalités ecclésiales JM

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anciennes et nouvelles, trouveront la façon, en cette Année, de rendre une profession publique du Credo. Nous désirons que cette Année suscite en chaque croyant l’aspira-tion à confesser la foi en plénitude et avec une conviction renouvelée, avec confiance et espérance. […] En même temps, nous souhaitons que le témoignage de vie des croyants grandisse en crédibilité. (Porta Fidei, nos 8-9)Benoît XVI lie ici l’évangélisation à la crédi-

bilité, celle-ci assurant le succès de celle-là. Rappel salutaire d’une évidence souvent ou-bliée : notre crédibilité, ou cohérence, doit être, autant que faire se peut, parfaite, tant sur le plan des apparences que sur celui de la réalité. Du point de vue de l’auditeur, le messager EST le message ! Dans cet esprit, le pape François a maintes fois rappelé aux chrétiens les attitudes d’être fondamentales sans lesquelles aucune évangélisation ne produira de fruits : le sourire, la joie, l’enthousiasme, l’humilité, l’esprit de service, tous des fruits – qui s’en surprendra – de l’amour… La crédibilité des chrétiens évangé lisateurs tient aussi à cela, voire à cela surtout, et non seulement à leurs capacités de mémoriser les enseignements contenus dans le nouveau Catéchisme de l’Église catholique.

En d’autres termes, Benoît XVI demande aux chrétiens de devenir ce qu’ils doivent ÊTRE en plénitude (et non à moitié), de quitter la voie facile de la médiocrité, de la facilité, des habitudes confortables; une conversion personnelle, rien de moins, en vue et en prépa-ration de l’effort missionnaire.

Le chrétien n’a pas le droit de garder sa foi pour soiLes laïcistes d’ici et d’ailleurs ne cessent de

répéter que la foi n’est rien d’autre qu’une affaire privée; or ils ont tort, parce qu’ils ou-blient que toute foi individuelle, bien qu’une affaire privée en son essence (une relation personnelle entre le Créateur et sa créature), s’inscrit dans une Histoire (sainte), celle d’une communauté ecclésiale appelée par son Sei-gneur à témoigner sans crainte par la force que donne l’Esprit Saint. En vérité, il ne s’agit jamais de « ma » foi, mais d’une foi reçue d’un Autre, d’un Dieu qui me demande de la pro-clamer à la Terre entière ! On ne croit donc j amais seul, on croit avec d’autres, et pour d’autres (ceux qui sont à évangéliser); la foi, don de l’Amour divin aux êtres humains, doit être diffusée pour respecter sa nature, elle doit… circuler, se faire entendre, être proclamée !

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Professer par la bouche, à son tour, indique que la foi implique un témoignage et un enga-gement publics. Le chrétien ne peut jamais penser que croire est un fait privé. La foi, c’est décider d’être avec le Seigneur pour vivre avec lui. Et ce « être avec lui » introduit à la compré-hension des raisons pour lesquelles on croit. La foi, parce qu’elle est vraiment un acte de la liberté, exige aussi la responsabilité sociale de ce qui est cru. L’Église au jour de la Pentecôte montre avec toute évidence cette dimension publique du croire et du fait d’annoncer sans crainte sa propre foi à toute personne. C’est le don de l’Esprit Saint qui habilite à la mission et fortifie notre témoignage, le rendant franc et courageux. (Porta Fidei, no 10)

Ce témoignage public de notre foi demeure à la portée de tous, hommes et femmes, jeunes et vieux, travailleurs manuels ou profession-nels, personnes à la santé vigoureuse ou défi-ciente, à la maison comme au travail, selon l’appel de chacun et les charismes reçus, dans la diversité infinie des dons du Seigneur. Témoigner par la parole, mais sans jamais oublier l’importance d’une charité active envers nos frères et sœurs en humanité dans le besoin, car la foi est la sœur jumelle de la charité :

Par la foi, au cours des siècles, des hommes et des femmes de tous les âges, dont le nom est inscrit au Livre de vie (cf. Ap 7, 9; 13, 8), ont confessé la beauté de suivre le Seigneur Jésus là où ils étaient appelés à donner le témoi-gnage de leur être chrétien : dans la famille, dans la profession, dans la vie publique, dans l’exercice des charismes et des ministères auxquels ils furent appelés. […] Foi et charité se réclament réciproquement, si bien que l’une permet à l’autre de réaliser son chemin. En

effet, de nombreux chrétiens consacrent leur vie avec amour à celui qui est seul, marginal ou exclus comme à celui qui est le premier vers qui aller et le plus important à soutenir, parce que justement en lui se reflète le visage même du Christ. (Porta Fidei, nos 14-15)

N’ayons pas une foi paresseuse…Le bienheureux Jean-Paul II l’aura dit et

enseigné jusqu’à sa mort, la vocation chré-tienne commune – pour tous ! – est la sainteté, rien de moins, soit la voie de la « porte étroite »; cette voie royale, on s’y engage par la foi, une foi vivante, alimentée par la prière, la médita-tion, les lectures et, surtout, les sacrements et leurs fruits, la charité. La foi fait le chrétien, qui doit l’alimenter afin qu’elle croisse jusqu’à embrasser – ou embraser – son être tout entier, à l’image des saints bibliques et de l’Histoire de l’Église. La paresse spirituelle est le poison du chrétien, celui qui est à l’origine du scan-dale des « chrétiens médiocres » (cf. Bernanos).

Parvenu désormais au terme de sa vie, l’Apôtre Paul demande à son disciple Timothée de « rechercher la foi » (2 Tm 2, 22) avec la même constance que lorsqu’il était jeune (cf. 2 Tm 3, 15). Entendons cette invitation adressée à cha-cun de nous, pour que personne ne devienne paresseux dans la foi. Elle est une compagne de vie qui permet de percevoir avec un regard toujours nouveau les merveilles que Dieu réalise pour nous. Engagée à saisir les signes des temps dans l’aujourd’hui de l’histoire, la foi incite chacun de nous à devenir signe vivant de la présence du Ressuscité dans le monde. Ce dont le monde aujourd’hui a par-ticulièrement besoin, c’est du témoignage crédible de tous ceux qui, éclairés dans l’esprit et dans le cœur par la Parole du Seigneur, sont capables d’ouvrir le cœur et l’esprit de beau-coup au désir de Dieu et de la vraie vie, celle qui n’a pas de fin. (Porta Fidei, no 15)

En vérité, ne l’oublions pas, les personnes saintes, « pleines de Dieu », sont les meilleures missionnaires, car tout leur être, avant même qu’elles n’ouvrent la bouche, pointe vers le ciel; aussi, leur foi contagieuse invite tous ceux et celles qu’elle rencontre à passer eux aussi la « porte de la foi », celle qui conduit, déjà sur terre, à la vraie vie, la vie éternelle que donne le Père, par son Fils, dans l’Esprit.

1. Dernière partie d’une série de trois textes.

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Chers frères et sœurs,Cette année, nous célébrons le Dimanche missionnaire mondial alors que s’achève l’Année de la Foi, occasion importante pour renforcer notre amitié avec le Seigneur et notre cheminement en tant qu’Église qui annonce avec courage l’Évangile. Dans cette perspective, je souhaiterais proposer quelques réflexions.

La Foi est un précieux don de Dieu, qui ouvre notre esprit afin que nous puissions le connaître et l’aimer. Il veut entrer en relation avec nous afin de nous faire participer de sa vie même et rendre notre vie davantage pleine de signification, meilleure, plus belle. Dieu nous aime ! La Foi demande cepen-dant à être accueillie. Elle demande donc une réponse personnelle de notre part, le courage de faire confiance à Dieu, de vivre son amour, reconnaissants pour son infinie miséricorde. Elle est ensuite un don qui n’est pas réservé à quelques-uns, mais qui est offert avec générosité. Tous devraient pouvoir

faire l’expérience de la joie de se sentir aimés par Dieu, de la joie du salut ! Et il s’agit d’un don qu’il n’est pas possible de conserver pour soi, mais qui doit être partagé : si nous voulions le garder pour nous, nous deviendrions dans ce cas des chrétiens isolés, stériles et malades. L’annonce de l’Évangile est inséparable du fait d’être disciples du Christ et elle constitue un engagement constant qui anime toute la vie de l’Église. « L’élan missionnaire est un signe clair de la maturité d’une communauté ecclésiale. » (Verbum Domini, 95) Chaque communauté

est « adulte » lorsqu’elle professe la Foi, qu’elle la célèbre avec joie dans la liturgie, qu’elle vit la charité et annonce sans relâche la Parole de Dieu, sortant de son enclos afin de la porter également dans les « périphéries », surtout à ceux qui n’ont pas encore eu la possibilité de connaître le Christ. La solidité de notre foi, sur les plans personnel et communautaire, se mesure aussi à partir de la capacité de la communiquer à d’autres, de la diffuser, de la vivre dans la charité, d’en témoigner auprès de ceux qui nous rencontrent et partagent avec nous le chemin de la vie.

L’Année de la Foi, cinquante ans après le début du Concile Vatican II, nous motive à faire en sorte que l’Église tout entière ait une conscience renouvelée de sa présence dans le monde contemporain, de sa mission parmi les peuples et les nations. Le caractère missionnaire n’est pas seulement une question de territoires géographiques, mais de peuples, de cultures et de personnes, parce que, justement, les « frontières » de la Foi ne traversent pas seulement des lieux et des traditions humaines, mais le cœur de tout homme et de toute femme. Le Concile Vatican II a souligné de manière particulière la manière dont le devoir missionnaire, le devoir d’élargir les frontières de la Foi, est le propre de tout baptisé et de toutes les communautés chrétiennes : « Puisque le Peuple

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de Dieu vit dans des communautés, diocésaines et paroissiales surtout, et que c’est dans ces communautés que d’une certaine manière il se montre visible, c’est aussi aux communautés qu’il appartient de rendre témoignage au Christ devant les nations. » (Ad Gentes, 37) Chaque communauté est donc interpellée et invitée à faire sien le mandat confié par Jésus aux Apôtres afin qu’ils soient ses « témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre » (Ac 1, 8), non pas comme un aspect secondaire de la vie chrétienne mais comme un aspect essentiel : nous sommes tous envoyés sur les routes du monde pour cheminer avec nos frères, en professant et en témoignant notre foi au Christ et en étant annonciateurs de son Évangile. J’invite les évêques, les prêtres, les conseils presbytéraux et pastoraux, toute personne et tout groupe responsable à l’intérieur de l’Église à donner de l’importance à la dimension missionnaire au sein de leurs programmes pastoraux et formatifs, ressentant que son propre engagement aposto lique n’est pas complet s’il ne comprend pas l’intention de « rendre témoignage du Christ devant les Nations », devant tous les peuples. Le caractère mission-naire n’est pas seulement une dimension programmatique dans la vie chrétienne, mais il est également une dimension paradigmatique qui concerne tous les aspects de cette vie chrétienne.

Souvent, l’œuvre d’évangélisation rencontre des obstacles non seulement à l’extérieur mais à l’intérieur même de la communauté ecclésiale. Parfois, la ferveur, la joie, le courage, l’espérance que nous mettons dans le fait d’annon-cer à tous le message du Christ et d’aider les Hommes de notre temps à le rencontrer sont faibles. Parfois, certains pensent encore que porter la Vérité de l’Évangile consiste à faire violence à la liberté. Paul VI a des paroles éclairantes à ce propos : « Ce serait […] une erreur d’imposer quoi que ce soit à la conscience de nos frères. Mais de proposer à cette conscience la vérité évangélique et le salut en Jésus-Christ en pleine clarté et dans le respect absolu des options libres qu’elle fera […] est un hommage à cette liberté. » (Evangelii nuntiandi, 80) Nous devons toujours avoir le courage et la joie de proposer, avec respect, la rencontre avec le Christ, de nous faire porteurs de son Évangile. Jésus est venu parmi nous pour indiquer le chemin du Salut et il nous a confié à nous aussi la mission de le faire connaître à tous, jusqu’aux extrémités de la terre. Souvent, nous voyons que ce sont la violence, le mensonge, l’erreur qui sont mis en

relief et proposés. Il est urgent de faire resplen-dir à notre époque la bonne vie de l’Évangile par l’annonce et le témoignage, et cela, à l’intérieur même de l’Église. Parce que, dans cette perspective, il est important de ne jamais oublier un principe fondamental de tout évangélisateur : il n’est pas possible d’annon-cer le Christ sans l’Église. Évangéliser n’est jamais un acte isolé, individuel, privé, mais toujours ecclésial. Paul VI écrivait que « lorsque le plus obscur prédicateur, catéchiste ou pasteur, annonce l’Évangile, rassemble sa petite commu-nauté ou confère un sacrement, même seul, il accomplit un acte d’Église ». Il agit « non pas par une mission qu’il s’attribue, ou par une inspiration personnelle, mais en union avec la

mission de l’Église et en son nom » (ibidem). Et cela donne force à la mission et fait sentir à tout missionnaire et évangélisateur qu’il n’est jamais seul, mais qu’il fait partie d’un seul Corps, animé par le Saint-Esprit.

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À notre époque, la mobilité diffuse et la facilité de communication par le biais des « nouveaux médias » ont mélangé entre eux les peuples, les connaissances, les expériences. Pour des raisons de travail, des familles entières se déplacent d’un continent à l’autre. Les échanges professionnels et culturels, suivis par le tourisme et des phénomènes analogues, provoquent un vaste mouvement de personnes. Parfois, il est difficile même pour les communautés paroissiales de connaître de manière sûre et approfondie ceux qui sont de passage ou ceux qui vivent de manière stable sur le territoire. En outre, dans des zones toujours plus vastes des régions traditionnellement chrétiennes s’accroît le nombre de ceux qui sont étrangers à la foi, indifférents à la dimension religieuse ou animés par d’autres croyances. Par ailleurs, il n’est pas rare que certains

baptisés fassent des choix de vie qui les conduisent loin de la foi, rendant ainsi nécessaire qu’ils fassent l’objet d’une « nouvelle évangélisation ». À tout cela vient s’ajouter le fait qu’une vaste part de l’Huma-nité n’a pas été atteinte par la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ. Nous vivons par ailleurs un moment de crise qui touche différents secteurs de l’existence, non seulement celui de l’économie, de la finance, de la sécurité alimentaire, de l’environnement, mais également celui du sens profond de la vie et des

valeurs fondamentales qui l’animent. La coexistence humaine est marquée, elle aussi, par des tensions et des conflits qui provoquent insécurité et diffi-culté à trouver le chemin d’une paix stable. Dans cette situation complexe, où l’horizon du présent et de l’avenir semble caractérisé par des nuages mena-çants, il est encore plus urgent de porter avec courage au sein de chaque réalité l’Évangile du Christ qui constitue une annonce d’espérance, de récon-ciliation, de communion, une annonce de la proximité de Dieu, de sa miséri-corde, de son salut, une annonce du fait que la puissance de l’amour de Dieu est capable de l’emporter sur les ténèbres du mal et de conduire sur le chemin du bien. L’Homme de notre temps a besoin d’une lumière sûre qui éclaire sa route et que seule la rencontre avec le Christ peut donner. Portons à ce monde, par notre témoignage, avec amour, l’espérance donnée par la foi ! Le caractère missionnaire de l’Église n’est pas du prosélytisme, mais bien un témoignage de vie qui illumine le chemin, qui porte espérance et amour. L’Église – je le répète une fois encore – n’est pas une organisation d’assistance, une entreprise, une ONG, mais une communauté de personnes animées par l’action de l’Esprit Saint, qui ont vécu et vivent la stupeur de la rencontre avec Jésus-Christ et désirent partager cette expérience de joie profonde, partager le message de salut que le Seigneur nous a donné. C’est justement l’Esprit Saint qui conduit l’Église sur ce chemin.

Je voudrais tous vous encourager à vous faire porteurs de la Bonne Nouvelle du Christ et je suis particulièrement reconnaissant aux missionnaires, aux prêtres fidei donum, aux religieux et aux religieuses, aux fidèles laïcs – toujours plus nombreux – qui, répondant à l’appel du Seigneur, quittent leur propre patrie pour servir l’Évangile dans des terres et des cultures différentes. Mais je voudrais également souligner combien les jeunes Églises elles-mêmes s’engagent actuellement généreusement dans l’envoi de missionnaires aux Églises qui se trouvent en difficulté – et il n’est pas rare qu’il s’agisse d’Églises d’antique chrétienté –, portant ainsi la fraîcheur et l’enthousiasme avec lesquels elles vivent la foi qui renouvelle la vie et donne l’espérance. Vivre selon ce souffle universel, en répondant au mandat de Jésus, « allez donc, de toutes les nations faites des disciples » (Mt 28, 19), est une richesse pour toute Église

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particulière, pour toute communauté et donner des missionnaires n’est jamais une perte, mais un gain. Je fais appel à ceux qui ressentent cet appel à répondre généreusement à la voix de l’Esprit, selon leur état de vie, et à ne pas avoir peur d’être généreux avec le Seigneur. J’invite également les évêques, les familles religieuses, les communautés et toutes les agrégations chrétiennes à soutenir, avec clairvoyance et un discernement attentif, l’appel missionnaire ad gentes et à aider les Églises qui ont besoin de prêtres, de religieux et de religieuses ainsi que de laïcs pour renforcer la communauté chrétienne. Ceci devrait être également une attention présente au sein des Églises faisant partie d’une même Conférence épiscopale ou d’une même Région : il est important que les Églises qui sont plus riches en vocations aident avec générosité celles qui souffrent à la suite de leur manque.

J’exhorte aussi les missionnaires, en particulier les prêtres fidei donum et les laïcs, à vivre avec joie leur précieux service dans les Églises où ils sont envoyés et à porter leur joie et leur expérience aux Églises dont ils proviennent, se rappelant comment Paul et Barnabé, au terme de leur premier voyage mission-naire, « se mirent à rapporter tout ce que Dieu avait fait avec eux, et comment il avait ouvert aux païens la porte de la foi » (Ac 14, 27). Ils peuvent devenir un chemin pour une sorte de « restitution » de la foi, en portant la fraîcheur des jeunes Églises, afin que les Églises d’antique chrétienté retrouvent l’enthousiasme et la joie de partager la foi dans un échange qui est enri-chissement réciproque sur le chemin à la suite du Seigneur.

La sollicitude envers toutes les Églises, que l’Évêque de Rome partage avec ses confrères évêques, trouve une importante réalisation dans l’engagement des Œuvres pontificales missionnaires, qui ont pour but d’animer et d’appro-fondir la conscience missionnaire de chaque baptisé et de chaque commu-nauté, tant en rappelant la nécessité d’une plus profonde formation missionnaire de l’ensemble du Peuple de Dieu qu’en alimentant la sensi-bilité des communautés chrétiennes afin qu’elles offrent leur aide pour favoriser la diffusion de l’Évangile dans le monde.

Une pensée enfin va aux chrétiens qui, en différentes parties du monde, se trouvent en difficulté en ce qui concerne le fait de professer ouvertement leur foi et de se voir reconnu le droit de la vivre dignement. Ils sont nos frères et sœurs, des témoins courageux – encore plus nombreux que les mar-tyrs des premiers siècles – qui supportent avec persévérance apostolique les différentes formes actuelles de la persécution. Nombreux sont ceux qui risquent même leur vie pour demeurer fidèles à l’Évangile du Christ. Je désire assurer que je suis proche par la prière des personnes, des familles et des commu-nautés qui endurent la violence et l’intolérance et je leur répète les paroles consolantes de Jésus : « Gardez courage ! J’ai vaincu le monde. » (Jn 16, 33)

Benoît XVI exhortait : « “Que la Parole du Seigneur accomplisse sa course et soit glorifiée” (2 Th 3, 1) : puisse cette Année de la Foi rendre toujours plus solide la relation avec le Christ Seigneur, puisque seulement en lui se trouve la certitude pour regarder vers l’avenir et la garantie d’un amour authentique et durable. » (Porta Fidei, 15) C’est mon souhait pour le Dimanche missionnaire mondial de cette année. Je bénis de tout cœur les missionnaires et tous ceux qui accompagnent et soutiennent cet engagement fondamental de l’Église afin que l’annonce de l’Évangile puisse résonner dans tous les coins de la terre et que nous, ministres de l’Évangile et missionnaires, faisions l’expérience de « la douce et réconfortante joie d’évangéliser » (Evangelii nuntiandi, 80).

Du Vatican, 19 mai 2013, Solennité de la PentecôteFrançois

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« Allez ! De toutes les nations faites des disciples » (Mt 28, 19) était le thème de la XXVIIIe Journée mondiale de la jeunesse (JMJ). C’est le pape Benoît XVI qui, sachant déjà qu’il allait céder sa place comme pontife à quelqu’un d’autre, a choisi cette exhortation missionnaire du Christ qu’il a jugée propice pour ce moment de l’Histoire que vit l’Église, un appel qui, selon lui, n’a rien perdu de son actualité même après 2000 ans.

PAR | UNIVERSC omme l’a si bien souligné le pape émérite dans

son message aux jeunes à l’occasion de la 28e JMJ, message signé en octobre 2012, « nous traversons une période de l’histoire de l’Huma-nité très particulière. Le progrès technique nous a

offert des possibilités sans précédent d’interaction entre les hommes et entre les peuples. Mais la mondialisation des échanges que nous observons ne sera réussie et ne fera grandir le monde en humanité que dans la mesure où elle sera fondée non pas sur le matérialisme mais sur l’amour, la seule réalité capable de combler le cœur de l’Homme et d’unir les peuples. Dieu est amour. L’homme qui oublie Dieu est sans espérance et devient incapable d’aimer son semblable. Voilà pourquoi il est urgent de témoigner de l’existence de Dieu, afin que chacun puisse en vivre. Il en va du salut de l’Humanité et du salut de chacun de nous. Celui qui comprend cette nécessité ne peut que s’écrier avec saint Paul : “Malheur à moi si je n’annonçais pas l’Évan-gile !” (1 Co 9, 16) ». (cf. Message du pape Benoît XVI pour la 28e JMJ)

C’était en quelque sorte le dernier envoi de Benoît XVI aux jeunes du monde, les exhortant à aller témoigner de l’amour du Christ, à être les nouveaux missionnaires animés par l’amour et le sens de l’accueil. Et il leur a conseillé de suivre l’exemple des grands missionnaires de l’Église tels que saint François Xavier et bien d’autres.

Une nouvelle époque, une même missionAvec la renonciation de Benoît XVI à la charge de pasteur

de l’Église universelle, ce fameux 11 février, le moment était donc venu – on pouvait presque le pressentir – de révolutionner l’Église et, ainsi, de lui donner un nouvel élan. L’Esprit Saint a soufflé où il a bien voulu le faire :

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il a agi de sorte que ce soit un jésuite au cœur missionnaire – tout comme François Xavier – qui devienne pape et qui prenne le nom de François, à l’image du saint d’Assise à qui le Seigneur demande de réparer sa « maison qui tombe en ruines ». La première « mission ad gentes » revient donc à un Argentin, fils du continent américain, qui est envoyé au Brésil afin d’apporter l’Évangile à des millions de personnes venues de tous les coins du monde se rassembler à Rio de Janeiro, sous le regard et les bras accueillants du Christ Rédempteur : un scénario que seul Dieu pouvait prévoir.

Partout où le pape François s’est rendu, ses discours – dont nous vous publions quelques extraits – ont été très bien accueillis. Mais ce qu’il faudra surtout retenir, c’est que les paroles du pape François, adressées aux jeunes et au peuple brésilien, constituent en elles-mêmes un message fort et urgent, destiné à toute l’Église et à tous les hommes et femmes de bonne volonté d’aujourd’hui. C’est une invitation à chercher l’essentiel, à se mettre en marche et à s’engager au service de l’Humanité. En somme, c’est un message missionnaire !

Cérémonie de bienvenue dans le jardin du palais Guanabara – 22 juillet 2013Je n’ai ni or ni argent, mais je vous apporte ce qui m’a été donné de plus précieux : Jésus-Christ ! Je viens en son nom pour alimenter la flamme de l’amour fraternel qui brûle dans chaque cœur; et je désire que mon salut vous rejoigne tous et chacun : la paix du Christ soit avec vous !

Homélie en la basilique du sanctuaire Notre-Dame d’Aparecida – 24 juillet 2013C’est [de Marie] que nous apprenons à être de vrais disciples. C’est pourquoi l’Église va en mission en marchant toujours dans le sillon de Marie.

[…] Que de difficultés dans la vie de cha-cun de nous, dans l’existence des personnes, dans nos communautés, mais pour aussi énormes que ces difficultés puissent sembler, Dieu ne nous laisse jamais en être submergés. Devant le découragement qui pourrait être dans la vie et qui pourrait gagner ceux qui œuvrent pour l’évangélisation ou qui font l’effort de vivre la foi en tant que père et mère de famille, je voudrais dire avec force : ayez toujours dans vos cœurs cette certitude : Dieu marche à vos côtés, il ne vous abandonne en aucun moment ! Ne perdez jamais l’espérance ! Ne l’éteignez jamais dans vos cœurs ! Le « dra-gon », le mal, est présent dans notre histoire, mais il n’est pas le plus fort. Dieu est le plus fort ! Dieu est notre espérance !

[…] Dieu surprend toujours, comme le vin nouveau dans l’évangile que nous venons d’entendre. Dieu réserve toujours ce qu’il y a de meilleur pour nous. Mais il nous demande

de nous laisser surprendre par son amour et d’accueillir ses surprises. Ayons confiance en Dieu ! Si nous nous éloignons de lui, le vin de la joie, le vin de l’espérance finit. Si nous nous approchons de lui, si nous restons avec lui, nos froideurs, nos difficultés, nos péchés se transforment en vin nouveau d’amitié avec lui.

[…] Si nous sommes vraiment amoureux du Christ et si nous sentons combien il nous aime, notre cœur s’« enflammera » d’une joie telle qu’elle contaminera tous nos voisins. Comme le disait Benoît XVI, ici, dans ce sanc-tuaire : « Le disciple sait que sans le Christ il n’y a pas de lumière, pas d’espérance, pas d’amour, pas d’avenir. » (Discours d’inauguration de la Conférence d’Aparecida, 13 mai 2007)

Visite à l’hôpital Saint-François-d’Assise – 24 juillet 2013Nous avons tous besoin d’apprendre à embras-ser celui qui est dans le besoin, comme a fait

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saint François. […] Il est nécessaire d’affronter les problèmes qui sont à la base de [l’utilisation des drogues], en promouvant une plus grande justice, en éduquant les jeunes aux valeurs qui construisent la vie commune, en accompa-gnant celui qui est en difficulté et en donnant espérance dans l’avenir. Nous avons tous be-soin de regarder l’autre avec le regard d’amour du Christ, d’apprendre à embrasser celui qui est dans le besoin, afin de lui exprimer proxi-mité, affection, amour.

[…] Mais embrasser n’est pas suffisant. Tendons la main à celui qui est en difficulté, à celui qui est tombé dans l’obscurité de la dépendance, peut-être sans savoir comment, et disons-lui : tu peux te relever, tu peux refaire surface, cela demande un effort, mais c’est possible si tu le veux. Chers amis, je voudrais dire à chacun d’entre vous, mais surtout à tant d’autres qui n’ont pas eu le courage d’entre-prendre votre cheminement : tu as le premier rôle dans ton relèvement; voilà la condition indispensable ! Tu trouveras la main tendue de qui voudra bien t’aider, mais personne ne peut remonter à ta place. Mais vous n’êtes jamais seuls ! L’Église et beaucoup de personnes vous sont proches.

Visite à la favela de la communauté de Varginha – 25 juillet 2013Ne vous lassez pas de travailler pour un monde plus juste et plus solidaire ! Personne ne peut rester insensible aux inégalités qu’il y a encore dans le monde ! Que chacun, selon ses possi-bilités et ses responsabilités, sache offrir sa contribution pour mettre fin à beaucoup d’in-justices sociales. Ce n’est pas la culture de l’égoïsme, de l’individualisme qui souvent ré-gule notre société, celle qui construit et mène vers un monde plus habitable; ce n’est pas celle-là, mais la culture de la solidarité; la culture de la solidarité, c’est voir dans l’autre non un concurrent ou un numéro, mais un frère. Et nous sommes tous frères !

[…] La mesure de la grandeur d’une société est donnée par la façon dont elle traite celui qui est le plus nécessiteux, qui n’a rien d’autre que sa pauvreté !

[…] Chers amis, il est certainement néces-saire de donner du pain à celui qui a faim; c’est un acte de justice. Mais il y a aussi une faim plus profonde, la faim d’un bonheur que seul Dieu peut rassasier. Faim de dignité.

Rencontre avec les jeunes Argentins – 25 juillet 2013Je veux que vous vous fassiez entendre dans les diocèses, je veux qu’on sorte dehors, je veux que l’Église sorte sur les routes, je veux que nous nous défendions de tout ce qui est mondanité, immobilisme, de ce qui est com-modité, de ce qui est cléricalisme, de tout ce qui nous tient enfermés en nous-mêmes. Les paroisses, les écoles, les institutions sont faites pour sortir dehors… Si elles ne le font pas, elles deviennent une ONG, et l’Église ne peut pas être une ONG.

[…] Lis les Béatitudes qui te feront du bien. Si tu veux savoir ce que tu dois faire concrè-tement, lis Matthieu chapitre 25, qui est le registre par lequel nous serons jugés. Avec ces deux choses, vous avez le Plan d’action : les Béatitudes et Matthieu 25. Vous n’avez pas besoin de lire autre chose.

Homélie lors de la fête d’accueil sur la plage de Copacabana – 25 juillet 2013Il en est ainsi dans notre vie, chers jeunes; si nous voulons qu’elle ait vraiment sens et plénitude, comme vous-mêmes le désirez et le méritez, je dis à chacun et à chacune d’entre vous : « mets la foi » et la vie aura une saveur nouvelle, la vie aura une boussole qui donne la direction; « mets l’espérance » et chacune de tes journées sera illuminée, ton horizon ne sera plus sombre, mais lumineux; « mets l’amour » et ton existence sera comme une maison construite sur le roc, ton chemin sera joyeux, parce que tu rencontreras beaucoup d’amis qui marchent avec toi.

[…] Aujourd’hui, il serait bien que chacun se demande avec sincérité : en qui mettons-nous notre confiance ? En nous-mêmes, dans les choses, ou bien en Jésus ? Tous, nous sommes souvent tentés de nous mettre au centre, de croire que nous sommes l’axe de l’univers, de croire que nous sommes seuls, nous, à construire notre vie, ou de penser que celle-ci est rendue heureuse par la possession, par l’argent, par le pouvoir. Mais tous, nous savons qu’il n’en est pas ainsi ! Certes, l’avoir, l’argent, le pouvoir peuvent donner un mo-ment d’ébriété, l’illusion d’être heureux; mais, à la fin, ce sont eux qui nous possèdent et nous poussent à avoir toujours plus, à ne jamais être rassasiés. À la fin, nous sommes « remplis », mais pas nourris, et c’est très triste de voir une jeunesse « remplie », mais faible. La jeunesse

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doit être forte, elle doit se nourrir de sa foi et ne pas se remplir d’autres choses. « Mets le Christ » dans ta vie, mets en lui ta confiance et tu ne seras jamais déçu ! Voyez chers amis, la foi accomplit dans notre vie une révolution que nous pourrions appeler copernicienne, elle nous enlève du centre et met Dieu au centre. La foi nous immerge dans son amour qui nous donne sécurité, force, espérance. En apparence, rien ne semble changer, mais au plus profond de nous-mêmes tout change. Quand Dieu y est présent, dans notre cœur demeurent la paix, la douceur, la tendresse, le courage, la sérénité et la joie, qui sont les fruits du Saint-Esprit (cf. Ga 5, 22), alors notre exis-tence se transforme, notre façon de penser et d’agir se renouvelle, elle devient la façon de penser et d’agir de Jésus, de Dieu. Chers amis, la foi est révolutionnaire, et moi je demande à chacun de vous aujourd’hui : es-tu prêt, es-tu prête à entrer dans cette onde révolutionnaire de la foi ? C’est en y entrant seulement que ta vie de jeune aura un sens et sera ainsi féconde !

Chemin de croix avec les jeunes – 26 juillet 2013[…] Qu’est-ce que la Croix laisse en chacun de nous ? Voyez : elle laisse le bien que personne ne peut nous donner : la certitude de l’amour fidèle de Dieu pour nous. Un amour tellement grand qu’il entre dans notre péché et le par-donne, qu’il entre dans notre souffrance et nous donne la force de la porter; qu’il entre même dans la mort pour la vaincre et nous sauver. Dans la Croix du Christ, il y a tout l’amour de Dieu, il y a son immense miséricorde. Et c’est

un amour auquel nous pou-vons nous fier, auquel nous pouvons croire.

[…] Il n’y a pas de croix de notre vie, aussi petite ou grande soit-elle, que le Sei-gneur ne partage pas avec nous.

[…] La Croix du Christ invite aussi à nous laisser contaminer par cet amour, elle nous enseigne alors à regarder toujours l’autre avec miséricorde et amour, surtout la personne qui souffre, qui a besoin d’aide, qui attend une parole, un geste. La Croix nous invite à

sortir de nous-mêmes pour aller à leur ren-contre et leur tendre la main.

Messe avec les évêques et les prêtres, les religieux et les séminaristes –27 juillet 2013

Appelés pour demeurer avec JésusNous avons été appelés par Dieu et appelés

pour demeurer avec Jésus (cf. Mc 3, 14), unis à lui. […] Ce n’est pas la créativité aussi pasto-rale soit-elle, ce ne sont pas les rencontres ou les planifications qui assurent les fruits [apos-toliques], même si elles aident et beaucoup, mais ce qui assure le fruit, c’est le fait d’être fidèles à Jésus qui nous dit avec insistance : « Demeurez en moi, comme moi en vous. » (Jn 15, 4) […] Le fait de « demeurer » avec le Christ ne signifie pas s’isoler, mais c’est demeurer pour aller à la rencontre des autres.

Appelés pour annoncer l’Évangile[Les jeunes] eux aussi ont entendu les

paroles du mandat de Jésus : « Allez, de toutes les nations faites des disciples. » (Mt 28, 19) C’est notre engagement de pasteurs de les aider à faire brûler dans leur cœur le désir d’être des disciples missionnaires de Jésus. Certes, beau-coup pourraient se sentir un peu effrayés devant cette invitation, pensant qu’être mis-sionnaire signifie laisser nécessairement son pays, sa famille et ses amis. Dieu demande que nous soyons missionnaires. Où sommes-nous ? Là où lui-même nous place, dans notre pays ou là où lui nous met. Aidons les jeunes ! Prêtons-leur une oreille attentive pour écouter leurs illusions – ils ont besoin d’être écoutés –, pour

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écouter leurs succès, pour écouter leurs diffi-cultés. Il faut s’asseoir, écoutant, peut-être, le même livret, mais avec une musique diffé-rente, avec des identités différentes. La pa-tience d’écouter ! C’est ce que je vous demande de tout mon cœur ! Au confessionnal, dans la direction spirituelle, dans l’accompagnement. Sachons perdre du temps avec eux. Semer coûte et fatigue, fatigue beaucoup ! Et c’est beaucoup plus gratifiant de jouir de la récolte ! Quelle fourberie ! Tous nous jouissons plus de la récolte ! Pourtant, Jésus nous demande de semer sérieusement.

[…] Aider nos jeunes à redécouvrir le cou-rage et la joie de la foi, la joie d’être aimés personnellement de Dieu, c’est très difficile, mais quand un jeune le comprend, quand un jeune le sent par l’onction que lui donne l’Esprit Saint, ce fait d’« être aimé personnellement de Dieu » l’accompagne ensuite toute sa vie; redé-couvrir la joie que Dieu a donné son Fils Jésus pour notre salut. Les éduquer, dans la mission, à sortir, à partir, à être « callejeros de la fe » [nomades de la foi]. Jésus a fait ainsi avec ses disciples : il ne les a pas tenus attachés à lui comme une mère poule avec ses poussins; il les a envoyés ! Nous ne pouvons pas rester enfermés dans la paroisse, dans nos commu-nautés, dans notre institution paroissiale ou

dans notre institution diocésaine, quand tant de personnes attendent l’Évangile ! Sortir en étant envoyés, ce n’est pas simplement ouvrir la porte, pour qu’ils viennent, pour accueillir, mais c’est sortir par la porte pour chercher et rencontrer ! Poussons les jeunes pour qu’ils sortent ! C’est sûr qu’ils feront des stupidités. N’ayons pas peur ! Les Apôtres les ont faites avant nous. Poussons-les à sortir. Pensons avec décision à la pastorale en partant de la périphérie, en partant de ceux qui sont les plus loin, de ceux qui d’habitude ne fréquentent pas la paroisse. Ils sont les invités V.I.P. Allez les chercher aux carrefours des routes.

Appelés pour promouvoir la culture de la rencontreLa rencontre et l’accueil de tous, […] la

solidarité et la fraternité, sont les éléments qui rendent notre civilisation vraiment humaine. […] Être serviteurs de la communion et de la culture de la rencontre ! Je veux que vous soyez comme obsédés en ce sens. Et soyez-le sans être présomptueux, en imposant « nos vérités », mais au contraire guidés par l’humble et heureuse certitude de celui qui a été trouvé, rejoint et transformé par la Vérité qui est le Christ et qui ne peut pas ne pas l’annoncer (cf. Lc 24, 13-35).

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En Amérique latine, le mot « Aparecida » évoque d’abord la grande basilique Notre-Dame de la ville du même nom, le quatrième sanctuaire marial le plus populaire dans le monde. Il renvoie aussi plus précisément au document de clôture de la Ve Conférence générale de l’épiscopat d’Amérique latine et des Caraïbes, qui s’est tenue à Aparecida en 2007 sous le thème : « Disciples et missionnaires de Jésus-Christ, pour que nos peuples aient la vie en lui ». Aussi, cet article ne portera pas tant sur le sanctuaire que sur le message et le sens de ce document d’Aparecida pour les catholiques d’Amérique latine et toute l’Église. On y trouve l’expression authen-tique de l’Évangile pour aujourd’hui et l’élan qui inspire les Journées mondiales de la jeunesse.

PAR | LE PÈRE THOMAS ROSICA , C.S.B.

E n mai 2007, les évêques d’Amérique latine et des Caraïbes ont appuyé massivement (127 contre 2) la version finale d’un do-

cument appelant les catholiques de la région à renouveler leur engagement à être disciples et missionnaires et à établir des orientations pour leur Église pour les 15 prochaines années.

Le document de plus de 100 pages a été envoyé au pape Benoît XVI, qui a ap-

prouvé ce texte maintenant connu comme le « Document d’Aparecida », un plan directeur pour la Nouvelle Évangélisation en Amérique latine. La rencontre d’Aparecida offre un puis-

sant message d’espoir et propose de bonnes pratiques pour les agents pasto-

raux et les leaders de l’Église.

La visée évangélique d’AparecidaLa première section du document, intitulée

« La vie de notre peuple », commence par une action de grâce rendue à Dieu pour ce don d’être des disciples et des missionnaires. Elle est suivie par une description de la situation sociale, culturelle, économique, politique, eth-nique et écologique de la région, qui pose d’immenses défis tels que la mondialisation, l’injustice structurelle et la crise de la trans-mission de la foi.

Le document d’Aparecida n’a jamais résonné

autant qu’aujourd’hui

Les participants de la Ve Conférence du CELAM, posent devant la basilique Notre-Dame d’Aparecida.

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Dans la deuxième section, les évêques ex-plorent ce que signifie être disciples et mis-sionnaires aujourd’hui. On y parle de « la joie d’être appelé à annoncer l’Évangile », de la vocation du disciple, de la communion entre catholiques avec des vocations différentes du dialogue avec les autres confessions et religions ainsi que de la vie de foi, qui comprend les pratiques populaires religieuses, les communau-tés et les mouvements catholiques, et particu-lièrement la formation, l’initiation chrétienne, la catéchèse permanente et la formation reli-gieuse.

La dernière section expose les priorités pastorales pour l’Église de la région. Elle y fait état des « nouveaux visages des pauvres », qui incluent les chômeurs, les migrants et ceux qui sont abandonnés ou malades, et souligne le besoin urgent de prendre soin de l’environ-nement, thème qui revient constamment tout au long de cette rencontre historique des évêques de l’Amérique latine et des Caraïbes.

Le document d’Aparecida a une forte visée évangélique. Il dit que, dans l’Église, tout bap-tisé doit être missionnaire. Tout baptisé a un travail ! En outre, il n’y a pas de lieu qui ne soit pas une terre de mission. Tout dans l’Église doit être axé sur la mission. Le document d’Aparecida parle aussi clairement et positive-ment de la personne et du rôle de Jésus-Christ. On peut y déceler et y entendre les propos du pape Benoît XVI dans presque chaque page du document. La raison d’être de l’évangélisa-tion est de favoriser l’amitié avec Jésus Christ, le Fils de Dieu, qui révèle à la fois le visage du Père miséricordieux et la vérité sur notre humanité.

Remise en question de l’ÉgliseLe document d’Aparecida n’est pas un

document qui veut défendre l’Église. Si les catholiques la quittent et trouvent un foyer spirituel dans les communautés pentecôtistes, ce n’est pas la faute de ces catholiques pris individuellement, mais de l’Église elle-même. L’Église catholique doit honnêtement se deman-der ce qui fait défaut dans sa présentation de l’Évangile et de l’authentique vie en plénitude. À moins d’être manifestement honnêtes sur nos erreurs passées, notre malaise actuel, notre manque de créativité et notre incapacité à nous connecter avec le monde moderne, et sans une volonté de combler ces lacunes, nous continuerons à assister à des départs massifs des fidèles de l’Église catholique. Le vieil adage « Fais-le, ils viendront » doit être pris au sérieux. Si nous ne mettons pas en place de nouvelles structures et des lieux accueillants, les gens iront tout simplement ailleurs, et ces « ailleurs » ne sont pas souvent les endroits les plus vivi-fiants pour notre peuple.

Les antidotes à nos échecs pastoraux sont ce que les évêques réunis à Aparecida appel-lent la nécessité de la « catéchèse permanente » : une rencontre continuelle avec le Seigneur Jésus, approfondie spirituellement par la Pa-role et les sacrements, la Bible et l’Eucharistie.

Un document élaboré « avec » le peupleJe voudrais proposer quelques clés de lec-

ture quant à la « réussite » du document d’Apa-recida et expliquer pourquoi ce texte important a résonné auprès de tant de personnes de l’Amérique latine et d’au-delà. Aparecida évoque tout d’abord un important sanctuaire marial, et grâce à leur réunion dans ce lieu saint de pèlerinage, les évêques ont baigné quotidiennement dans la piété traditionnelle de l’Amérique latine, cette expression riche et émouvante envers la Mère du Seigneur. Celle-ci rassemble le passé, le présent et l’avenir et la dévotion qu’on lui porte offre d’innombrables possibilités d’expression de la créativité et de la fidélité aux millions de personnes qui affluent vers ce sanctuaire.

Pendant leur séjour à Aparecida, les évêques avaient été en relation constante avec un nombre imposant de fidèles qui viennent faire un pèlerinage au sanctuaire. Les bergers ont alors eu l’occasion de « prendre l’odeur du mouton ». Cette importante rencontre n’a pas eu lieu dans un centre des congrès au centre-

Selon le père Rosica, le sanctuaire marial d’Aparecida a été un lieu privilégié qui a permis aux évêques du CELAM d’être témoins de l’expression de la piété populaire et de la dévotion.

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ville, ni dans un grand complexe hôtelier, ni dans les lieux calmes d’un monastère ou d’une abbaye. La réunion a eu lieu au milieu du pèle-rinage continu du peuple de Dieu.

Ce lieu de rencontre a été une occasion privilégiée pour eux d’assister à l’expression de la piété populaire et de la dévotion et de comprendre quels efforts missionnaires il faut faire pour vivre l’expérience et la réalité de la Nouvelle Évangélisation. Le même phéno-mène a lieu lors des Journées mondiales de la jeunesse, au milieu du bruit, du chaos, de la musique, de la danse, de la foule et des prières de millions de jeunes. La réunion d’Aparecida de 2007 des évêques a eu lieu dans une atmos-phère de liturgie et de prière. Comme les évêques votaient les propositions, formulaient les paragraphes et apportaient les modifications au texte, les fidèles des églises de l’Amérique latine ont chanté et prié avec eux et pour eux.

L’engagement des évêquesÀ Aparecida, et dans le document qui porte

désormais le nom de ce sanctuaire sacré, les évêques ont promis de défendre les pauvres et les exclus, y compris les enfants, les personnes malades ou handicapées, les jeunes à risques, les personnes âgées, les détenus et les migrants. Ils se sont également engagés à promouvoir la formation pour les politiciens et les légis-lateurs chrétiens « afin qu’ils contribuent à l’édification d’une société juste et fraternelle ».

Les évêques ont promis que l’Église allait travailler pour assurer « la santé, la nourriture,

l’éducation, le logement et le travail pour tous » et lutter contre les maux de la société tels que l’avortement, la guerre, les enlèvements, la violence armée, le terrorisme, l’exploitation sexuelle, le trafic de drogue et la corruption.

Les évêques ont également réaffirmé plu-sieurs éléments-clés de la théologie de la libé-ration, même si ces deux mots n’apparaissent jamais dans les documents officiels. Après presque trente ans de confusion et de contro-verse, un authentique héritage durable de la théologie de la libération commence à émerger à Aparecida.

Le message d’Aparecida en chair et en os Mais le fruit le plus visible du document

d’Aparecida a-t-il peut-être été celui qui a surgi la nuit du 13 mars 2013, lorsque l’un des parti-cipants à la Conférence d’Aparecida en 2007, lui-même un des architectes de cet enseigne-ment pastoral magistral, est apparu sur la loggia de la basilique Saint-Pierre de Rome et a été présenté au monde avec ce nouveau nom : François. Si vous voulez tout comprendre au sujet d’Aparecida, écoutez François et regardez ses gestes simples et profonds. Ne faites pas que les observer : imitez-les. En la personne du pape François, les millions de personnes qui ont afflué vers le Brésil auront eu l’occasion de voir et d’entendre en chair et en os le message d’Aparecida.

Le pape François à Aparecida lors de son voyage au Brésil en juillet 2013.

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«Amérique missionnaire, partage ta foi » : c’est le slogan du IV e Congrès missionnaire

de l’Amérique : le CAM 4 – COMLA 9, qui aura lieu du 26 novembre au 1er décembre 2013, dans la ville de Maracaibo, au Venezuela.

Quelque 4500 participants provenant de tout le continent américain sont attendus. Le Canada francophone sera représenté par une délégation de 19 personnes (originaires des provinces de Québec, de l’Ontario et du Manitoba), dont le père André Gagnon, s.j., directeur national des OPM au Canada francophone.

Ce Congrès se veut un temps privilégié pour réfléchir aux enjeux missionnaires actuels qui se jouent au cœur d’une société de plus en plus sécularisée et diversifiée culturellement et pour en discuter. C’est pour cela que les participants du CAM 4 – COMLA 9 seront invités à se pencher

Le IVe Congrès missionnaire de l’Amérique : dernières nouvellesPAR | UNIVERS

La délégation canadienne qui sera au Venezuela pour le CAM 4 – COMLA 9 apportera et présentera aux délégations de toute l’Amérique la Flamme

missionnaire, sculpture évoquant le Feu de l’Église missionnaire au Canada.La Flamme missionnaire a fait le tour des diocèses et des archidiocèses

francophones du Canada depuis juin 2011. Une célé-bration eucharistique a eu lieu à chaque endroit où elle est passée, et ce, afin de prier et de communier avec tous les peuples du continent américain qui marchent sur le chemin de la Mission permanente. Ce geste de solidarité missionnaire est aussi une manière d’exprimer notre soutien à ceux et celles qui participeront au CAM 4 – COMLA 9 au nom de l’Église au Canada.

Le père André Gagnon, s.j., directeur national des OPM au Canada francophone, participe aux célébrations eucharistiques rattachées à cette initiative dans les diocèses et les archidiocèses du Canada. Voici les noms des diocèses et des archidiocèses, ainsi que les dates où la messe sera – ou a été – célébrée à l’occasion du passage de la Flamme missionnaire ¹.

La délégation canadienne apportera la Flamme

missionnaire au Congrès missionnaire de l’Amérique

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sur le thème proposé qui est « Disciples mis-sionnaires de Jésus-Christ dans un monde sécularisé et pluriculturel ».

Autres détailsQuatre conférences majeures seront tenues

au cours de deux matinées, donnant le ton à l’évènement qui aura lieu dans l’amphithéâtre du Palacio de Eventos (Palais des congrès). En après-midi, les participants pourront assister à d’autres conférences sous la forme de forums thématiques (22 au total) qui seront animés par des personnes spécialisées dans un do-maine en lien avec le thème du forum proposé, soit par un intervenant de chaque délégation. Parmi les thèmes des forums présentés, on trouve, par exemple : « L’Évangélisation à l’ère de la postmodernité », « La centralité de la Parole de Dieu dans la mission de l’Église »,

« Les familles missionnaires ad intra et ad ex-tra », « Annonce aux non-croyants et dialogue avec eux » qui est celui qui est pris en charge par un délégué du Canada francophone.

C’est de ces ateliers que sortiront les conclu-sions qui mettront en évidence l’ensemble des réflexions et des mises en commun qui pour-ront favoriser la conversion pastorale. L’objec-tif de cet exercice est de permettre aux gens de réorienter leurs plans et leurs options pasto-rales en partant d’une spiritualité missionnaire plus forte.

La messe d’ouverture sera présidée par un délégué officiel du Pape. Cette célébration sera ouverte au public et aura lieu aux pieds de la basilique de Maracaibo, à la place de l’église Nuestra Señora de Chiquinquirá (Notre-Dame de Chiquinquirá)

1. Il reste peu de temps avant que la Flamme missionnaire parte pour le Venezuela. Les dates et les lieux sont ajoutés à la demande des diocèses et des archidiocèses. Si vous désirez célébrer avec la Flamme missionnaire, veuillez vous informer auprès de votre diocèse ou archidiocèse afin d’obtenir de plus amples renseignements.

Du 3 au 10 juin 2011 Diocèse de Saint-Boniface (MB)

Le 28 septembre 2011 Diocèse de Saint-Jérôme (QC)

Du 5 au 10 octobre 2011 Diocèse de Chicoutimi (QC)

Du 21 au 24 octobre 2011 À l’archidiocèse de Rimouski (QC)

Le 30 octobre 2011 À l’archidiocèse d’Ottawa (ON)

Les 25 et 26 février 2012 Diocèse de Saint-Hyacinthe (QC)

Du 5 au 8 octobre 2012 Diocèse d’Amos (QC)

Les 22 et 23 septembre 2012 Diocèse de Baie-Comeau (QC)

Du 13 au 28 octobre 2012 Diocèse de Gaspé (QC)

Les 5 et 6 octobre 2013 Diocèse de Saint-Jean-Longueuil (QC)

Le 19 octobre 2013 À l’archidiocèse de Montréal (QC)

Le 20 octobre 2013 Diocèse de Valleyfield (QC)

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SEPTEMBRE 2013Pour que les chrétiens persécutés puissent être témoins de l’amour du Christ.PRIÈRESeigneur Jésus, donne-nous toujours le courage d’aimer ceux qui nous per-sécutent, afin que ton amour se rende à eux.

OCTOBRE 2013Pour que la célébration du Dimanche mis-sionnaire mondial rende tous les chrétiens conscients d’être non seulement destina-taires, mais aussi annonciateurs de la Parole de Dieu.PRIÈRESeigneur Dieu, que ta Parole, ce don que nous avons reçu de toi, soit libé-rée en nous afin qu’elle soit annoncée à toutes les nations.

NOVEMBRE 2013Pour que les Églises d’Amérique latine envoient des missionnaires dans d’autres Églises comme fruit de la Mission continen-tale.PRIÈRESeigneur Jésus-Christ, en ce IVe Con-grès missionnaire de l’Amérique, envoie- nous en mission vers les Églises qui ont besoin de nous, nous qui sommes les disciples à qui tu as confié la Mission continentale en Amérique.

Un regard sur le monde avec les yeux de l’Évangile !

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Comment propager

la foi aujourd’hui,

du Canada jusqu’en Argentine ?

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INTENTIONS MISSIONNAIRES

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J’offre des honoraires de messescar je sais que c’est là l’unique salaire des prêtres des diocèses les plus pauvres du monde .Coût suggéré : 10 $ ou 15 $ par messe.

NOMBRE DE MESSES MONTANT VERSÉ

MES INTENTIONS

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DON Moi aussi, je veux vivre ma vocation missionnaire de baptisé(e). Voici mon don (chèque ou mandat-poste) à l’Œuvre pontificale de la propagation de la foi. Nunéro d’enregistrement : 119 005874 RR0001

l 20 $ l 50 $ l 100 $ l 250 $ l Autre montant $

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Je choisis de payer par carte de crédit : l Visa l MasterCard

NUMÉRO DATE D’EXPIRATION

SIGNATURE DATE

RENTES VIAGÈRESSi vos placements actuels ont un faible rendement, cela peut changer… Pour ses rentes via-gères, l’Œuvre pontificale de la propagation de la foi vous offre un taux supérieur à celui des banques. En léguant une somme importante d’argent à l’Œuvre, vous bénéficierez d’une rente annuelle fixe jusqu’à la fin de votre vie. Égale-ment, vous recevrez un reçu pour fins d’impôt représentant 20 % du capital investi.

CERTIFICAT DE DÉPÔT VOLONTAIREGrâce au Certificat de dépôt volontaire, vous prêtez, pour un minimum de deux ans, une somme importante à l’Œuvre. Les intérêts générés servent à aider les diocèses les plus pauvres du monde.

DONS PAR TESTAMENTPar testament, vous pouvez léguer une partie ou la totalité de vos biens. Il peut s’agir d’obligations, d’actions, de terrains, d’immeubles, de police d’assurance-vie, de voitures, du résidu de votre régime de retraite, etc.

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Téléphone : 514 844-1929

Téléphone sans frais : 1 866 844-1929Télécopieur : 514 844-0382

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AIDONS L’ÉGLISE MISSIONNAIRE

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Dimanche missionnaire mondial

Tous devraient pouvoir faire l’expérience de la joie

de se sentir aimés par Dieu, de la joie du salut !

Et il s’agit d’un don qu’il n’est pas possible

de conserver pour soi, mais qui doit être partagé :

si nous voulions le garder pour nous,

nous deviendrions dans ce cas des chrétiens isolés,

stériles et malades. L’annonce de l’Évangile

est inséparable du fait d’être disciples du Christ

et elle constitue un engagement constant qui anime

toute la vie de l’Église. « L’élan missionnaire est

un signe clair de la maturité d’une communauté

ecclésiale. » (Verbum Domini, 95) Chaque communauté

est « adulte » lorsqu’elle professe la Foi, qu’elle

la célèbre avec joie dans la liturgie, qu’elle vit la

charité et annonce sans relâche la Parole de Dieu,

sortant de son enclos afin de la porter également

dans les « périphéries », surtout à ceux qui n’ont pas

encore eu la possibilité de connaître le Christ.

Extrait du Message du Saint-Père pour le Dimanche missionnaire mondial 2013

2013