Mémoire de recherche - La gestion des risques dans un...

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1 Rami TOHME Master 1 Sciences du Management Parcours Management des Evénements Sportifs et Culturels Mémoire de recherche La gestion des risques dans l’organisation d’un événement culturel Dans quelle mesure la politique de gestion des risques participe au succès d’un événement culturel ? L’exemple du Marché des Continents 2006 Institut de Management de l’Université de Savoie Mission Consultant. Année universitaire 2005-2006

Transcript of Mémoire de recherche - La gestion des risques dans un...

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Rami TOHME Master 1 Sciences du Management Parcours Management des Evénements Sportifs et Culturels

Mémoire de recherche La gestion des risques dans l’organisation d’un événement culturel Dans quelle mesure la politique de gestion des risques participe au succès d’un événement culturel ? L’exemple du Marché des Continents 2006

Institut de Management

de l’Université de Savoie

Mission Consultant. Année

universitaire 2005-2006

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Remerciements Je tiens à remercier chaleureusement toutes les personnes qui m’ont aidé à réaliser ce

travail de recherche : Mme Marie-Hélène Mennessier, responsable des Relations

Internationales à la mairie de Chambéry et responsable de ma Mission Consultant,

M. Christophe Tarit, responsable Animations, M. Samuel Caillault, responsable de la

coopération Chambéry-Ouahigouya, M. Jean-Philippe Delage, chef de filière Loisirs à

l’Institut de Management de l’Université de Savoie et professeur tuteur de ma

Mission Consultant. Merci pour le temps qu’ils ont bien voulu me consacrer et les

aiguillages qu’ils m’ont apportés.

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« Prendre des mesures pour réduire les effets possibles

des risques n’est pas faire preuve de pessimisme. C’est le

signe positif d’un bon management de projet »

Robert Buttrick

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Table des matières

Introduction : le contexte et la problématique.................................................................. 1 Méthodologie de recherche .................................................................................................. 4 Partie 1 – Analyse de la littérature ...................................................................................... 5 1.1. L’événement est un projet ............................................................................................. 5 1.1.1. Notions communes et caractéristiques des projets................................................ 5 1.1.2. Notions spécifiques aux projets événementiels..................................................... 9 1.2. La gestion des risques dans un projet événementiel ............................................. 11 1.2.1. Le management des risques dans un projet.......................................................... 11 1.2.2. Les risques d’un projet événementiel .................................................................... 14 1.3. La sécurité dans l’organisation d’un événement culturel...................................... 17 1.3.1. La responsabilité juridique et les assurances ....................................................... 18 1.3.2. Des règles à respecter ................................................................................................ 22 Partie 2 – Expérience personnelle et analyse sur le terrain (analyse empirique)..... 32 2.1. Expérience issue des stages précédents et de la mission consultant................... 32 2.2. Données primaires issues des entretiens.................................................................. 33 2.3. Analyse de la gestion des risques du Marché des Continents ............................. 35 Partie 3 – Résultats et propositions issues de l’étude.................................................... 40 3.1. Synthèse des résultats de l’analyse de la littérature............................................... 40 3.2. Synthèse des résultats de l’analyse empirique........................................................ 41 3.3. Propositions pour un meilleur management des risques au Marché des Continents.............................................................................................................................. 42 Conclusion ............................................................................................................................. 44 Résumé en Anglais............................................................................................................... 45 Résumé en Espagnol ............................................................................................................ 47 Glossaire................................................................................................................................. 49 Bibliographie......................................................................................................................... 50 Table des annexes................................................................................................................. 51

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Institut de Management de l’Université de Savoie Code d’honneur

En notre qualité d’étudiant de l’IMUS, nous soutenons et défendons l’intégrité et la

rigueur académique, valeurs fondamentales et essentielles de l’enseignement

supérieur.

En conséquence, nous affirmons, en donnant notre parole d’honneur, que le travail

ci-joint soumis en notre nom est le résultat de nos propres efforts et que toutes idées

et tous documents utilisés pour étayer ce travail et ne constituant pas une réflexion

personnelle sont cités et référencés en conséquence.

Fait le 21 mai 2006 par Rami TOHME

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Introduction : le contexte et la problématique

J’ai effectué ma mission consultant au service des Relations Internationales de la

Mairie de Chambéry, sous la responsabilité de Marie-Hélène Mennessier. Avec

Laëtitia Renard et Nicolas Billot, étudiants comme moi en Master 1 Loisirs, j’ai co-

organisé le Marché des Continents 2006, un grand événement rassemblant plus de 75

associations à vocation internationale et proposant des concerts, des animations

ludiques, de la restauration du monde entier…

Lors de mes précédents stages, j’ai eu l’occasion de

participer à l’organisation de deux événements importants :

la Grande Tablée du Saumur-Champigny (repas de 7000

personnes dans les rues de Saumur, Maine-et-Loire, en

juillet 2003) et le Forum National « Politique de la Ville et

Education » (à Saumur également, en avril 2004). J’ai pu

prendre part à l’organisation même de ces événements et

j’ai pu constater la mesure du travail à fournir pour

préparer de tels événements, ce dont on ne se rend pas

toujours compte lorsque l’on y va en tant que visiteur.

Ainsi, parmi les points essentiels de la préparation d’un

événement, on trouve le financement, les partenaires, la communication, ou encore la

gestion des risques. Au Marché des Continents, comme à la Grande Tablée du

Saumur-Champigny ou au Forum National « Politique de la Ville et Education », la

gestion des risques1 m’a beaucoup intéressé. C’est donc naturellement que j’ai choisi

d’étudier :

La gestion des risques lors de l’organisation d’un événement culturel

1 Les mots soulignés en pointillés sont définis dans le glossaire en page 49 de ce mémoire.

La Grande Tablée du Saumur-Champigny, édition 2004

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A partir du sujet choisi, délimitons maintenant la question de recherche puis la

problématique. Pour cela, l’analyse de la littérature est importante puisqu’à partir de

la question de recherche, elle va nous aider à choisir une problématique précise.

La question de recherche retenue est :

Comment les risques doivent-ils être abordés

lors de l’organisation d’un événement ?

A partir de cette question de recherche, quatre principaux ouvrages m’ont aidé à

délimiter ma problématique :

- VALLET G. (2003), Techniques de suivi de projets, Dunod.

- DELECOURT N. et HAPPE-DURIEUX L. (2001), Comment organiser un

événement, Editions du Puits Fleuri.

- CLAVEAU P. (2005), Management de projets événementiels, Presses

Universitaires de Grenoble.

- BUTTRICK R. (2005), Gestion de projets, 2ème édition, Pearson Education France.

Dans l’analyse de la littérature, trois points importants ressortent :

� Les risques sont présents dans toutes les phases d’un projet événementiel et

doivent donc être suivis en continu ;

� Une bonne politique de gestion des risques permet de maximiser les effets

positifs des événements favorables et de réduire les conséquences des

événements défavorables2, ce qui contribue au succès d’un événement ;

� Des outils existent pour identifier, classer, suivre et minimiser les risques.

Ces grands points ont été utiles pour préciser la problématique retenue, qui se

formule donc ainsi :

2 Nolège (2003), Gestion de projets, p. 86, Knowledge Messaging Systems Inc.

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Dans quelle mesure la politique de gestion des risques participe au succès d’un

événement culturel ?

L’exemple du Marché des Continents 2006

Définissons les termes employés dans cette problématique :

� La gestion des risques comprend les processus permettant d’identifier,

d’analyser et de parer les risques du projet3. La politique de gestion des

risques est la façon dont l’organisation aborde ces risques dans le projet

qu’elle conçoit.

� Un événement culturel est défini comme un événement qui n’est ni sportif, ni

commercial, ni officiel4. Il peut aussi bien s’agir d’une exposition de tableaux,

d’une pièce de théâtre, d’un colloque culturel, d’un concert, d’un festival ou

d’une manifestation à vocation culturelle, comme le Marché des Continents.

3 Nolège (2003), Gestion de projets, pp. 86, Knowledge Messaging Systems Inc. 4 DELECOURT N. et HAPPE-DURIEUX L. (2001), Comment organiser un événement, Editions du Puits Fleuri, pp. 12-14.

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Méthodologie de recherche

Ma méthodologie de recherche se base d’une part sur des données primaires

(observations lors de mes stages, interviews de responsables de services), d’autre

part sur des données secondaires (ouvrages de gestion de projets événementiels,

articles universitaires, ouvrages de droit).

Les données secondaires m’ont aidé à percevoir l’aspect théorique de ma

problématique, c’est-à-dire les moyens à mettre en œuvre, théoriquement, pour gérer

les risques d’un événement. Ces données m’ont aussi permis d’avoir des exemples de

succès et d’échecs illustrant ma problématique.

Les données primaires m’ont quant à elles servi à réaliser dans quelle mesure les

outils de gestion des risques, recueillies lors de l’analyse des données secondaires,

étaient ou non applicables et appliquées sur le terrain. J’ai ainsi recueilli le

témoignage de Mme Marie-Hélène Mennessier, responsable des Relations

Internationales à la Mairie de Chambéry et chef du projet Marché des Continents, et

le témoignage de Christophe Tarit, responsable du service Animation. Cela m’a

permis de réaliser comment les démarches administratives sont traitées dans la

pratique, et surtout la façon dont sont effectivement gérés les risques des événements

organisés par ces deux services. J’ai également interrogé Samuel Caillault,

responsable de la coopération décentralisée Chambéry-Ouahigouya, qui m’a informé

essentiellement sur l’aspect sécurité, notamment en ce qui concerne l’établissement

d’une commission de sécurité et les normes à respecter lors de l’organisation d’un

événement en plein air.

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Partie 1 – Analyse de la littérature

1.1. L’événement est un projet

1.1.1. Notions communes et caractéristiques des projets

L’organisation d’un événement respecte la démarche classique du management de

projet. Ainsi, l’événement est un projet comme un autre, qui suit les quatre

principales étapes de la conduite d’un projet5 :

Première phase : Evaluation

Il s’agit d’évaluer l’utilité et la faisabilité du projet :

- Définir le besoin ;

- Mesurer la rentabilité du projet (dans le cadre du Marché des Continents :

mesurer le point d’équilibre des budgets) ;

- Evaluer la faisabilité technique du projet ;

- Analyser les risques ;

- Etablir une organisation : responsable de projet, équipe projet, parties

prenantes, type d’organisation ;

- Bien définir les objectifs, par une note de cadrage. Les objectifs doivent être

mesurables, partagés, crédibles, et clairs.

Il s’agit aussi de connaître l’intérêt que l’événement peut susciter auprès de la cible

pour pouvoir évaluer la capacité d’accueil nécessaire.

5 VASSOR B. (2004), Mémento du chef de projet, pp. 13-15, 21-35, ARITEM.

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Deuxième phase : Planification

Cette étape définit la trajectoire du projet. Elle inclut :

- Le plan de management de projet, qui formalise les modalités du déroulement

du projet (organisation, communication, règles de modification, domaines de

responsabilité et de délégation de signature, revue de projet, organisation des

réunions, etc.) ;

- La planification temporelle du projet (définition des tâches, de leurs durées,

des personnes en charge) ;

- L’affectation des ressources à chaque tâche et le budget global ;

- Le plan de maîtrise des risques.

Troisième phase : Réalisation et pilotage

Dans cette phase, il s’agit de maîtriser, pendant la réalisation du projet, les éléments

suivants :

- Les délais ;

- La technique (avancement effectif du projet) ;

- Les coûts ;

- Les modifications ;

- Les risques.

Le processus de pilotage peut se résumer en un schéma6 (cf. page suivante)

6 VASSOR B. (2004), Mémento du chef de projet, p. 33, ARITEM.

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Schéma 1 : Le processus de pilotage d’un projet (phase 3 du projet)

Chef de projet

Coûts Délais Risques

Estimation Coûtenance

Planification Avancement

Plan Suivi

Décisions

Contrôles et modifications

Le chef de projet a pour charge la prise de décisions dans la phase de pilotage, au

regard des données de coûts, de délais et de risques. En cas de modification

importante d’une partie du projet, cette décision est partagée avec sa direction.

Quatrième phase : Clôture du projet

Dans cette phase, qui est réalisée après la fin du projet, il s’agit de :

- Comparer les résultats du projet aux objectifs initialement fixés ;

- Enrichir la base de connaissances pour tirer profit de toutes les informations

accumulées pendant le projet, notamment :

o Les retards et leurs causes ;

o Les éventuels dépassements de budgets ;

8

o Les éventuelles remises en causes des choix initiaux ;

o Les durées et les coûts demandés par chaque activité du projet.

Cette phase de clôture n’est pas souvent réalisée, car elle demande d’y allouer du

temps alors que le projet est clos. C’est une erreur, dans la mesure où cette phase

permet, si elle est bien réalisée, de préparer des projets postérieurs ou de diminuer le

temps de préparation d’une future répétition du projet (en cas d’un projet récurrent

par exemple).

Les facteurs clés de succès d’un projet

Selon des études réalisées par le Standish Group7, les facteurs clés de succès d’un

projet sont :

- La responsabilisation des acteurs ;

- L’implication des décideurs ;

- Une capacité à prendre ou à faire prendre des décisions (80% des retards sont

dus à des décisions tardives) ;

- Une communication régulière en interne ;

- La globalisation du projet (vue d’ensemble de toutes les activités tout au long

du projet) ;

- Une bonne gestion des modifications et la capacité de s’adapter.

Par ordre d’importance, ces points se résument ainsi :

- Des méthodes et outils pour maîtriser la qualité, les coûts et les délais ;

- Une organisation efficace ;

- Des comportements et une culture propices au travail en équipe.

7 Standish Group (2001), “Projects failures survey”, site internet standishgroup.com.

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1.1.2. Notions spécifiques aux projets événementiels

Les ouvrages spécialisés dans l’événementiel précisent cette notion de projet dans le

cadre de l’organisation d’événements. On trouve ainsi un découpage fonctionnel,

plutôt que temporel8 :

� La gestion financière : le budget (prévisionnel, réalisé, gestion des écarts), la

comptabilité de l’événement (factures entrantes et sortantes, encaissements et

décaissements) ;

� La gestion des prestataires, des fournisseurs et des intervenants : recherche,

consultations, sélection, passage de commandes ;

� La gestion commerciale : recherche et suivi de sponsors, création et vente de

prestations (stands de salon, espaces publicitaires, restauration, etc.) ;

� La gestion administrative et réglementaire : demandes d’autorisations

(mairie, préfecture, droits musicaux, buvette, etc.), assurances, demandes de

subventions ;

� La gestion de la communication : plan média, gestion des relations publiques,

gestion des relations presse, etc.

Toutes les tâches associées aux activités listées ci-dessus peuvent être regroupées

sous forme d’un diagramme de Gantt, en affectant à chacune un délai et une

personne responsable.

8 CLAVEAU P. (2005), Management de projets événementiels, pp. 121-122, Presses Universitaires de Grenoble.

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Schéma 2 : Exemple d’un diagramme de Gantt simplifié adapté à un projet événementiel9

D’autre part, la spécificité d’un projet événementiel réside aussi dans le nombre de

parties prenantes (cf. schéma 3). En effet, de nombreux acteurs sont concernés par un

événement. Ils n’ont pas tous les mêmes attentes de l’événement.

Schéma 3 : L’environnement d’un événement

9 Source : CLAVEAU P. (2005), Management de projets événementiels, p. 124, Presses Universitaires de Grenoble.

Pompiers Autres adm.

Evénement Bénévoles

Tutelles

Prestataires

Médias

Sponsors

Mairie

11

1.2. La gestion des risques dans un projet événementiel

1.2.1. Le management des risques dans un projet

La gestion des risques est une des composantes du management de projet.

Tout projet est soumis à des incertitudes qui menacent les actions à réaliser. Ces

incertitudes sont appelées des risques.

Au départ, les risques sont pris par la direction (cf. schéma 4), qui décide ou non de

poursuivre le projet suite à l’analyse des risques effectuée dans la phase d’évaluation

du projet. A partir de la phase de planification, c’est au chef de projet d’en assumer le

suivi et la maîtrise.

Schéma 4 : Les risques au long du projet10

EVALUATION Décision PLANIFICATION Lancement PILOTAGE Fin CLÔTURE QUALITE

COÛT

OBJECTIFS

DU

PROJETBESOIN AVANT-PROJET DEVELOPPEMENT REALISATION UTILISATION

La direction généraleet le chef de projet Le chef de projet et son équipe

Analyse desrisques

Prisede

risquesSuivi des risques

La directiongénérale

Le chef de projet

DELAI

Il existe différents types de risques liés au projet. Voici quelques exemples :

- Risques techniques :

o D’innovation technique du projet ;

o Normes et standard non mentionnés ;

o Garanties de performance données ;

o Importance de la documentation à fournir.

10 VASSOR B. (2004), Mémento du chef de projet, p. 22, ARITEM.

12

- Risques financiers :

o Erreurs d’estimation ;

o Prix fermes ou révisables ;

o Fiscalité, notamment étrangère ;

o Risque de change.

- Risques juridiques :

o Loi applicable ;

o Langue applicable ;

o Propriété industrielle.

- Risques humains et d’organisation :

o Liés à la structure du projet ;

o Liés à la définition des rôles ;

o Risques de conflit.

Il existe trois méthodes de traitement des risques :

� Abaisser ou éliminer le risque : dès l’avant projet, il s’agit d’éliminer au

maximum les points flous : échéancier de paiement, normes applicables, etc.

� Transférer le risque : il s’agit de transférer le risque à un tiers participant au

projet : sous-traitants, assurances, etc. Seul ce qui est aléatoire est susceptible

d’être assuré.

� Maîtriser le risque : on ne peut pas éliminer ou transférer tous les risques. Il

faut donc chercher à en limiter leurs conséquences sur le projet. Pour cela, il

faut les répertorier et les classer en déterminant :

o La probabilité d’occurrence, le taux de gravité et le taux de

détectabilité ;

o Les montants pouvant compenser les coûts induits ;

13

o Une fourchette de coût et une courbe de probabilité pour chaque coût

prévisionnel.

Les quatre étapes clés de la gestion des risques sont :

� L’identification des risques ;

� L’évaluation de leur importance (cf. schéma ci-dessous) ;

� Leur traitement ;

� Leur suivi.

Schéma 5 : La classification des risques selon leur probabilité d’occurrence et leur gravité.

Probabilité

Gravité0% : Impossible

50% : possible

100% : SûrRisques

inacceptables

Risques

mineurs

Risques

acceptables

Risques

acceptables

Mineure Majeure Très grave

Le but de la gestion des risques est de définir un plan d’action pour effectuer un suivi

des risques acceptables, et traiter les risques inacceptables pour les faire devenir soit

acceptables soit les éliminer complètement. Le schéma suivant présente les trois

méthodes de traitement des risques que nous venons de voir : la prévention (abaisser

ou éliminer le risque), la protection (transférer le risque), et le traitement du risque

(maîtrise du risque).

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Schéma 6 : Le traitement des risques

Probabilité

0%

100% Risque

inacceptable

Risque

mineur

Prévention

ProtectionProtection

Gravité

Risque

acceptable

Risque

acceptable

Traitement

1.2.2. Les risques d’un projet événementiel

Les projets événementiels, de la même façon que n’importe quel projet, sont soumis à

des risques. Certains sont propres à chaque événement, d’autres sont relativement

transverses. Parmi ces derniers, on distingue11 :

- Les démarches administratives ;

- La réservation du plan média ;

- La recherche des sponsors.

Les démarches administratives peuvent constituer un risque si on est mal informé

des dates de dépôts de chaque dossier. En effet, presque tous les événements

nécessitent une autorisation émanant d’une institution publique :

- Soit la mairie pour l’ouverture d’un local devant accueillir du public ;

- Soit la préfecture pour la création d’une foire commerciale par exemple.

11 CLAVEAU P. (2005), Management de projets événementiels, pp. 125-130, Presses Universitaires de Grenoble.

15

Ces demandes doivent dans tous les cas être adressées en respectant un délai imposé

et doivent être accompagnées d’un dossier complet présentant la manifestation. Il

faut donc aussi tenir compte du délai de préparation du dossier. Deux exemples de

délais administratifs qu’il faut respecter :

- Une demande d’autorisation d’ouverture au public d’un chapiteau doit être

adressée au SDIS (Service départemental incendie et sécurité) par la mairie du

lieu où va se dérouler l’événement, trente jours avant le Jour J. L’organisateur

de la manifestation doit donc veiller à fournir aux services techniques de la

ville, au moins deux semaines plus tôt, un dossier présentant tous les éléments

nécessaires à l’analyse des risques (plans, certificats de conformité, etc.) ;

- Une demande d’autorisation préfectorale en vue de l’ouverture d’une foire

commerciale doit parvenir au service réglementation de la préfecture entre

trois et cinq mois avant l’événement.

Une bonne planification est donc déterminante, puisque celle-ci peut éviter des

ennuis administratifs. Il faut donc s’y mettre très tôt et mettre en évidence la

« cascade » des tâches à réaliser avant de pouvoir effectuer les demandes

d’autorisation auprès de l’administration. Il faut garder en mémoire, par exemple,

que l’obtention des certificats de résistance au feu des chapiteaux peut demander

plusieurs jours, ou encore qu’obtenir la copie des statuts d’une association

organisatrice peut prendre une semaine.

Le plan média présente quant à lui des risques liés principalement aux délais. Il

s’agit ici de maîtriser le processus « fabrication – validation – livraison – parution »,

que ce soit pour les affiches, les encarts publicitaires, le communiqué de presse, le

dossier de presse, les spots radio ou encore le site internet.

Pour chaque support, l’organisateur doit s’informer auprès de ses fournisseurs des

délais de réalisation ainsi que de la dead line de mise à disposition des supports.

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Concernant plus particulièrement la réservation du plan média, un risque particulier

peut se poser : celui des sponsors et de l’apparition de leur logo sur les supports de

communication. En effet, la recherche de sponsors n’est pas toujours terminée avant

la conception de la campagne de communication. Or, l’impression des logos des

sponsors sur les supports de communication constitue souvent la principale

contrepartie à leur soutien financier ou matériel. Il est donc courant de lancer les

impressions au tout dernier moment dans le but de pouvoir intégrer ces logos sur les

affiches et les autres supports.

La recherche de sponsors présente également un risque, avec des conséquences

financières cette fois. En effet, beaucoup d’événements existent principalement grâce

au soutien financier des partenaires de la manifestation. Le risque est ici de ne pas

pouvoir atteindre la somme nécessaire à l’organisation de l’événement. Souvent, la

recherche de sponsors est une véritable démarche commerciale, qui demande un

long démarchage, des relances téléphoniques, des négociations. Il n’est pas rare que

la prospection dure plus longtemps que prévu, ce qui peut affecter l’organisation de

l’événement de plusieurs façons :

- Les fonds nécessaires au début de l’organisation de l’événement ne sont pas

présents ;

- L’impression de la campagne de communication est liée à la présence des

logos des sponsors ;

- Une incertitude quant à la poursuite de l’organisation de l’événement peut

apparaître, si l’on craint de ne pas obtenir les ressources financières et/ou

matérielles nécessaires ;

- Le projet est susceptible de devoir être complètement revu au dernier

moment, eu égard aux fonds collectés.

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« La meilleure des solutions pour régler un problème, c’est de l’envisager avant qu’il

n’arrive. Et, très souvent, ceux qui pensent bien, avant la manifestation, à toutes les

difficultés susceptibles d’en gêner le bon déroulement n’en rencontrent aucune. »12

1.3. La sécurité dans l’organisation d’un événement culturel

Les caractéristiques principales d’un événement culturel sont l’aspect éphémère de la

manifestation et le rassemblement d’une population importante sur un même lieu13.

Les conséquences de ces deux aspects sont de multiplier les risques, principalement :

- Les risques d’accidents corporels (incendie, panique, etc.) et les risques

sanitaires pour les personnes ;

- Les risques matériels pour les installations et les bâtiments à proximité.

Les risques d’incidents sont plus importants quand on accueille 1000 personnes sous

un chapiteau pour une soirée, que lorsqu’on accueille 1000 personnes par jour dans

un magasin depuis plusieurs années. Cet aspect éphémère, qui par sa nature

empêche toute répétition fréquente, ne permet pas de déceler toutes les sources

d’incidents potentiels. Ces risques étant accentués par le grand nombre de personnes.

Pour protéger les personnes, les biens et l’ordre public, une réglementation solide a

été instaurée au fil des années pour encadrer l’organisation d’événements. Les textes

de loi qui concernent l’organisation d’événements sont contenus dans des ouvrages

différents : le code de la construction et de l’habitation, le code du travail, le code de

la concurrence, le code des communes, le code de la santé publique et le code des

impôts. Le but de cette partie de notre recherche n’est pas de lister tous ces textes de

12 DELECOURT N. et HAPPE-DURIEUX L. (2001), Comment organiser un événement, p.86, Editions du Puits Fleuri. 13 CLAVEAU P. (2005), Management de projets événementiels, p.163, Presses Universitaires de Grenoble.

18

loi, mais de comprendre comment est encadrée l’activité événementielle et d’être

conscient de la vigilance nécessaire dont doit faire preuve un organisateur

d’événements.

1.3.1. La responsabilité juridique et les assurances

L’organisateur d’un événement est responsable de la sécurité des personnes entrant

en jeu dans son événement : les salariés, les bénévoles, les visiteurs, les exposants, les

prestataires, etc. Il est aussi responsable des dommages matériels et doit prévoir une

éventuelle annulation de l’événement. Pour cela, des assurances existent :

L’assurance « Responsabilité civile d’organisateur » (RCO) couvre :

o La sécurité du public participant à la manifestation et donc les conséquences

de l’utilisation des équipements installés ;

o Les conséquences des actes des bénévoles et des prestataires, et même des

éventuels clients (exposants d’un salon par exemple) ;

o L’intégrité du matériel et des locaux confiés aux organisateurs pour la

réalisation de leur événement.

Les sources d’incidents qui peuvent impliquer la responsabilité de l’organisateur

sont sans limite. En voici quelques exemples :

- Un câble électrique qui traîne au sol fait trébucher un enfant qui tombe, se

casse le poignet et brise ses lunettes. Les parents vont se retourner contre

l’organisateur, invoquer sa responsabilité et demander réparation. « Il faut

donc toujours faire passer les câbles électriques en aérien ! »14 ;

14 CLAVEAU P. (2005), Management de projets événementiels, p.150, Presses Universitaires de Grenoble.

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- Un participant à une course de VTT dévale le parcours tracé sur une piste

forestière en descente et arrive trop vite sur une épingle à cheveux. Il perd le

contrôle et percute un arbre à l’extérieur du virage, se cassant une jambe. Il

peut porter plainte contre l’organisateur pour défaut de signalisation, même si

le danger a été signalé dans le carnet de route. Dans ce cas le mieux est de

prévoir des chicanes de ralentissement et des commissaires de course aux

abords des passages dangereux.

Le but de l’assurance est de rembourser les dommages éventuels causés à autrui

dans le cadre de l’événement. Ce contrat d’assurance est au profit exclusif des tiers

en couvrant les dommages corporels, matériels ou immatériels pouvant leur être

causés par la faute de l’organisateur ou de son équipe. En aucun cas cette assurance

n’indemnise l’organisateur, ses bénévoles ou ses salariés.

L’organisateur peut parfois s’exonérer de sa responsabilité, notamment en cas de

force majeure (tempête par exemple) ou s’il prouve que le dommage a été réalisé

suite à une faute d’un prestataire. Une véritable « cascade juridique » peut alors se

présenter. Par exemple, si un participant à un parcours acrobatique en hauteur se

blesse en tombant d’une tyrolienne mal installée, et dans le cas où l’installation et la

supervision de cette tyrolienne a été confiée à un guide de haute montagne diplômé,

c’est ce dernier qui sera finalement considéré comme responsable ; il devra faire

intervenir sa propre assurance de responsabilité civile pour couvrir les indemnités

journalières de la victime. Par contre, et même en cas de sous-traitance d’une activité

à un tiers, si l’organisateur n’a pas respecté les règles de sécurité obligatoires

(contrôle des installations électriques par un organisme agréé, respect des normes

d’hygiène alimentaire, encadrement professionnel sur une épreuve sportive, etc.), il

peut être reconnu pénalement responsable car il a commis une infraction à la loi.

20

L’assurance « Responsabilité civile d’organisateur » peut être souscrite soit de façon

ponctuelle pour chaque manifestation, soit de façon permanente, par exemple pour

une association organisant plusieurs manifestations chaque année, une agence de

gestion événementielle, ou une collectivité territoriale.

Deux exemples réels montrent à quel point cette assurance est indispensable :

- Une association qui a organisé une fête comprenant un repas et une vente de

nourriture a été condamnée à indemniser les victimes d’intoxications

alimentaires ;

- Une association de commerçants organisatrice d’un salon de l’artisanat a été

condamnée à rembourser les réparations sur le véhicule d’un visiteur, suite à

la chute d’une pièce du chapiteau.

L’assurance « tous risques matériels », comme pour une assurance tous risques

automobile, couvre :

o Le vol de matériel ;

o L’incendie ;

o Les catastrophes naturelles, etc.

Par exemple, si des éléments de sonorisation sont volés, si un court-circuit entraîne

un incendie qui détruit du matériel, ou si des vandales lacèrent la toile d’un

chapiteau, l’assurance prendra en charge les frais à la constatation des dommages.

La couverture des risques matériels peut aussi être partagée avec les autres acteurs

de l’événement. Ainsi, l’organisateur d’une foire commerciale doit assurer les

exposants et leur matériel, mais il peut limiter sa couverture à un plafond de

remboursement (10 000 euros par exemple). Au-delà de ce plafond, l’exposant couvre

lui-même le contenu de son stand. Un autre exemple de partage de la couverture des

risques concerne le matériel transporté et installé par un tiers : souvent, le matériel

21

est déjà assuré par le prestataire lors du transport et de l’installation (par exemple un

chapiteau), mais l’organisateur doit l’assurer pendant son ouverture au public.

En cas de prêt de matériel par une mairie ou un partenaire, c’est l’organisateur de

l’événement qui est responsable des biens qui lui ont été confiés et doit les assurer à

son nom.

Il est également important de noter que certaines associations (bureau d’étudiants,

clubs sportifs, etc.) sont déjà assurés contre le vol ou l’incendie pour leur activités

quotidiennes et pensent être couvertes quand elles organisent des événements. Or,

c’est rarement le cas, et il faut souvent souscrire à une police d’assurance

complémentaire.

L’assurance « Annulation » ou « Perte financière » a pour objet la couverture

d’un risque de perte financière liée à l’annulation d’un événement.

En effet, plusieurs mois avant l’événement, l’organisateur commence à engager des

frais (communication, location de salle, achat de matériel), et en cas d’annulation de

l’événement, ces dépenses resteront à sa charge. L’assurance « Annulation » permet

de couvrir ce risque.

L’assurance couvre uniquement les cas de force majeure ou les événements

imprévisibles. Par exemple, si la salle d’un spectacle brûle ou que le matériel de

sonorisation est volé quelques heures avant l’événement, le spectacle doit être annulé

et l’assurance couvrira les frais engagés. Il est important de bien lire les clauses du

contrat pour connaître le détail des risques couverts. En effet, certaines assurances

sont « à risques dénommés » (contrairement aux assurances « tous risques ») et ne

couvrent que certaines situations.

22

Généralement, le coût de l’assurance « Annulation », basé sur le montant assuré, ne

dépasse pas 5%. Cependant, le coût peut augmenter pour certains événements,

notamment les événements en plein air où les risques d’annulation lié au mauvais

temps sont les plus grands.

Notons enfin que certaines compagnies d’assurances proposent un pack comprenant

les trois polices que nous venons de voir : la « Responsabilité civile d’organisateur »,

l’assurance « Tous risques matériels » et l’assurance « Annulation ».

1.3.2. Des règles à respecter

Dans cette partie nous aborderons d’abord les différents types d’établissements

recevant du public (ERP), puis la conformité des installations et enfin la sécurité

alimentaire.

Les ERP ou établissements recevant du public sont « tous bâtiments, locaux et

enceintes dans lesquels des personnes sont admises soit librement, soit moyennant

rétribution ou participation quelconque, ou dans lesquels sont tenues des réunions

ouvertes à tout-venant ou sur invitation, payante ou non. Sont considérées comme

faisant partie du public, toutes les personnes admises dans l’établissement à quelque

titre que ce soit en plus du personnel. »15

15 Code de la construction et de l’habitation, article R. 123-2.

23

La réglementation s’est considérablement renforcée depuis quelques années,

notamment après les incendies du dancing des « Cinq Sept » à

Saint-Laurent-du-Pont en 1970 qui a fait 147 morts et du lycée

Pailleron à Paris en 1973 qui a fait 20 victimes. L’arrêté du 25

juin 1980 a permis de classer les différents types d’ERP et de

renforcer la sécurité. Pourtant, en 1992, le drame du stade de

Furiani (l’effondrement d’une tribune temporaire de 9800

places a fait 18 morts et 2300 blessés) a mis en lumière le

manque de rigueur de certains organisateurs par la non-

application des lois, et la passivité de la commission de

sécurité qui n’a pas fait les vérifications nécessaires avant le

match.

Toutes les dispositions réglementaires qui concernent les ERP ont pour but essentiel

de garantir une sécurité maximale à tous les publics qui fréquentent la manifestation.

Pour que ces règles soient appliquées sur le terrain, les contrôles sont indispensables.

Différents types d’ERP

Commençons par quelques exemples :

- Un hôtel, une salle de spectacle, une école, etc. sont des ERP permanents ;

- Un chapiteau monté à l’occasion particulière d’un événement est un ERP

temporaire ;

- Une place publique dont certains accès sont fermés par des barrières est aussi

considérée comme un établissement recevant du public ;

- Les stades et hippodromes sont aussi des ERP, dits PA (de plein air).

« Les structures (…) n’étaient même pas arrimées au sol. Elles reposaient sur des parpaings. » (Thierry Roland)

24

Les ERP sont classés :

- En type d’ERP, suivant l’activité qui s’y tient ;

- Et en catégorie d’ERP, selon le nombre de personnes pouvant y être

accueillies.

Ces classements servent ensuite à imposer plus ou moins de contraintes de sécurité

(nombre d’issues, moyens d’alerte, etc.).

L'activité, ou « type », est désignée par une lettre définie par l’article GN1 du

règlement de sécurité incendie dans les ERP :

- J : structures d’accueil pour personnes âgées et personnes handicapées ;

- L : salles d'auditions, de conférences, de réunions, de spectacles ou à usage

multiple ;

- M : magasins de vente, centres commerciaux ;

- N : restaurants et débits de boissons ;

- O : hôtels et pensions de famille ;

- P : salles de danse et salles de jeux ;

- R : établissements d'enseignement, colonies de vacances ;

- S : bibliothèques, centres de documentation ;

- T : salles d'exposition ;

- U : établissements sanitaires ;

- V : établissements de culte ;

- W : administrations, banques, bureaux ;

- X : établissements sportifs couverts ;

- Y : musées ;

- établissements spéciaux :

o PA : établissements de plein air ;

25

o CTS : chapiteaux, tentes et structures fixes, itinérants ou à implantation

prolongée ;

o SG : structures gonflables ;

o PS : parcs de stationnement couverts ;

o OA : hôtels-restaurants d'altitude ;

o GA : gares accessibles au public ;

o EF : établissements flottants ou bateaux stationnaires et bateaux ;

o REF : refuges de montagne ;

o IGH : immeubles de grande hauteur (les IGH sont indiqués ici pour

mémoire car une grande partie du règlement de sécurité ERP leur est

applicable) :

� GHA : habitation ;

� GHO : hôtel ;

� GHR : enseignement ;

� GHS : dépôt d'archives ;

� GHU : usage sanitaire ;

� GHW : bureaux ;

� GHZ : usage mixte.

La capacité, ou « catégorie », est désignée par un chiffre défini par l'article R123-19

du Code de la construction et de l'habitation :

- 1re catégorie : au-dessus de 1 500 personnes ;

- 2e catégorie : de 701 à 1500 personnes ;

- 3e catégorie : de 301 à 700 personnes ;

- 4e catégorie : 300 personnes et au-dessous, à l'exception des établissements

compris dans la 5e catégorie ;

- 5e catégorie : établissements accueillant un nombre très réduit de personne

(inférieur à un seuil dépendant du type d'établissement).

26

Pour les ERP de la 1re à la 4e catégorie, le nombre de personnes pris en compte pour la

détermination de la catégorie comprend le public et le personnel n'occupant pas des

locaux indépendants qui posséderaient leurs propres dégagements. Pour les ERP de

5e catégorie (petits établissements), il ne comprend que le public (et pas le personnel).

Exemples16 :

• un centre commercial pouvant accueillir plus de 1 500 personnes est un ERP

de 1re catégorie, type M ;

• un cinéma pouvant accueillir 200 personnes est un ERP de 4e catégorie, type

L ;

• une banque pouvant accueillir 50 personnes du public et 300 employés est un

ERP de 5e catégorie (non cumul du public avec le personnel et il n'y a pas de

type pour les ERP de 5e catégorie) ;

• la même banque dans un petit centre commercial pouvant accueillir 200

personnes serait dans un groupement d'ERP de 3e catégorie, types M et W (et

non 4e catégorie car il y a cumul du public et du personnel lorsque l'effectif du

public dépasse le seuil de la 4e catégorie).

La conformité des installations

Dans cette partie nous traiterons d’abord du choix des matériaux puis de la

conformité des installations électriques.

Le choix des matériaux doit s’effectuer suivant sa résistance au feu. En effet, en cas

d’incendie, les matériaux utilisés dans les cloisons d’un stand ou encore dans la

décoration peuvent brûler et dégager des fumées toxiques. Il convient donc de

choisir des matériaux conformes à la réglementation et qui garantissent la sécurité de

l’événement en toutes circonstances. Les matériaux sont répartis en cinq classes : 16 Wikipedia, site internet http://fr.wikipedia.org/wiki/Établissement_recevant_du_public

27

Tableau 1 : Les classes de résistance au feu des matériaux

Classe Matériaux

M0 Incombustibles

M1 Non inflammable

M2 Difficilement inflammable

M3 Moyennement inflammable

M4 Facilement inflammable

L’organisateur doit toujours veiller à ce que les matériaux utilisés soient conformes à

la réglementation. Il peut se renseigner auprès des pompiers.

Les classes de résistance des matériaux généralement utilisés dans l’organisation

d’un salon sont répertoriées, à titre d’exemple, dans le tableau suivant :

Tableau 2 : Classe au feu imposée pour les matériaux utilisés dans la conception d’un salon17

Exemples d’éléments utilisables dans

un salon

Classe au feu imposée (cf. tableau ci-

dessus)

Structure métallique M0

Revêtement de cloisons

Vélums, plafonds, faux plafonds

Eléments de décoration

M1

Décoration florale M2

Gros mobiliers

Ossature des stands

Revêtement de sol (cas général)

M3

Néant (aucun élément autorisé) M4

17 CLAVEAU P. (2005), Management de projets événementiels, p. 166, Presses Universitaires de Grenoble.

28

L’organisateur doit détenir les procès verbaux de conformité de tous les matériaux

de son événement :

- Soit en demandant ces documents au prestataire, dans le cas où l’installation a

été sous-traitée ;

- Soit en demandant ces documents aux fournisseurs des matériaux.

Ces documents sont exigés par la commission de sécurité, et en cas d’incendie, ils

permettront à l’organisateur de prouver que tout a été fait pour en limiter les dégâts.

Tout comme le choix des matériaux, les installations électriques ont-elles aussi leur

lot de réglementations. L’alimentation électrique est indispensable dans de

nombreux événements, or le caractère ponctuel de la manifestation augmente là

encore les risques, d’autant que les installations sont souvent montées dans un délai

très court.

Vus les risques évidents liés à l’électricité, toute installation doit être certifiée

conforme par un organisme agréé comme l’APAVE, SECURITAS ou SOCOTEC. Le

contrôle par ces organismes à pour but de vérifier principalement :

- La qualité de la mise à terre de l’installation électrique ;

- La conformité des câbles utilisés et des raccordements (gaine, passage en

hauteur, etc.) ;

- La conformité des protections électriques (fusibles, disjoncteurs, coupe-circuit

général, etc.).

Comme pour la conformité des matériaux utilisés, la commission de sécurité exige le

certificat de conformité de l’installation électrique. Au regard des exigences

techniques et les risques, il est préférable de sous-traiter le câblage à un

professionnel.

29

La sécurité alimentaire dans un événement

Dans de nombreux événements, de la nourriture est servie, soit de façon gratuite, soit

moyennant une somme d’argent. Par exemple :

- Un pique-nique distribué lors d’un cross ;

- Un cocktail qui suit une conférence ;

- Un buffet en accès libre lors d’une fête de village ;

- Ou encore la vente de plats typiques au Marché des Continents.

L’organisateur est responsable de la qualité de la nourriture : les preuves de la

qualité lui seront demandées en cas de dépôt de plainte suite à une intoxication

alimentaire. De plus, « les problèmes de santé publique actuels n’arrangent rien

quant à la réactivité du public consommateur18 ».

La meilleure parade est là encore de sous-traiter la prestation, le plus souvent à un

traiteur. Mais la responsabilité de l’organisateur peut tout de même être engagée s’il

distribue ou vend lui-même la nourriture. Si c’est le prestataire qui s’en charge, c’est

lui qui en assume la responsabilité.

Dans le cas où l’organisateur ne peut pas se permettre de faire venir en personne le

traiteur, il convient de choisir un traiteur agréé par les services vétérinaires

départementaux. Cet agrément garantit les conditions de fabrication de la nourriture

(laboratoire conforme) ainsi que les conditions de livraison (véhicule frigorifique).

L’organisateur doit demander une copie de cet agrément.

18 CLAVEAU P. (2005), Management de projets événementiels, p. 171, Presses Universitaires de Grenoble.

30

D’autre part, le prestataire doit garder un échantillon de toute la nourriture servie,

pendant au moins 5 jours. Ces échantillons serviront à des analyses microbiologiques

en cas de TIAC (toxi-infections alimentaires collectives). L’organisateur peut se

tourner vers le service de sécurité sanitaire de la Direction départementale des

services vétérinaires, pour obtenir toutes les précisions dont il a besoin.

Au Marché des Continents, ce sont les associations qui réalisent et servent la

nourriture. Elles sont donc responsables de la sécurité sanitaire de leurs aliments et

doivent respecter plusieurs règles :

- Eviter les contaminations des aliments

o Les surfaces en contact avec les aliments doivent être parfaitement

entretenues, nettoyées et désinfectées. Le bois est à exclure ;

o Les déchets doivent éliminés et stockés dans des sacs hermétiquement

fermés ou des poubelles fermées par un couvercle ;

o L'eau utilisée doit être potable etc.

- Empêcher la multiplication des microbes

Rappel des températures de conservation à respecter:

o glace fondante (0° à +2°) : poissons, crustacés, mollusques autres que

vivants ;

o + 4° maximum : tout aliment très périssable comme les viandes froides, les

pâtes farcies, les sandwiches, les salades composées et les fonds de sauce,

abats, volailles, lapins, découpes de viandes, pâtisseries à la crème, crèmes

pâtissières, entremets, lait cru, produits frais au lait cru, crème chantilly

non stable, fromages découpés ou râpés préemballés, végétaux crus

prédécoupés et leurs préparations, jus de fruits ou de légumes crus de pH

supérieur à 4,5, etc. ;

31

o + 8° maximum : tout aliment périssable comme les produits laitiers frais

autres que les laits pasteurisés, desserts lactés, beurres et matières grasses,

etc. ;

o - 18° : glaces, crèmes glacées, sorbets et tout aliment surgelé ;

o - 12 ° : tout aliment congelé ;

o supérieur à + 63° : plats cuisinés livrés chauds au consommateur.

- Toxi-infection alimentaire collective

Une toxi-infection alimentaire collective se définit par l'apparition d'au moins deux

cas similaires d'une symptomatologie, en général gastro-intestinal, dont on peut

rapporter la cause à une même origine alimentaire. En cas d'apparition ou de

suspicion de toxi-infection alimentaire, il faut prévenir immédiatement la Direction

départementale des affaires sanitaires et sociales.

- Responsabilité de l’association

La souscription d'une assurance couvrant les risques de toxi-infection alimentaire

collective est indispensable. L'inobservation des règles élémentaires d'hygiène

engage la responsabilité pénale et civile de l’association.

- Services à consulter

o Direction départementale des services vétérinaires.

o Direction départementale de la concurrence, de la consommation et de la

répression des fraudes.

o Direction départementale des affaires sanitaires et sociales.

32

Partie 2 – Expérience personnelle et analyse sur le

terrain (analyse empirique)

2.1. Expérience issue des stages précédents et de la mission

consultant

J’ai effectué deux stages au cours de mes études antérieures à l’IMUS :

- Un stage d’un mois dans une agence de communication à Saumur (juillet

2003) ;

- Un stage de deux mois dans le service communication de la Mairie de Saumur

(avril et mai 2004).

J’ai eu la chance d’avoir des missions très intéressantes et dans lesquelles j’avais des

responsabilités (par exemple la création du premier guide pratique de la Ville de

Saumur). J’ai aussi pu travailler sur deux événements importants, cités en

introduction de ce mémoire, et qui m’ont donné envie de poursuivre mes études et

ma carrière dans l’événementiel :

- Dans la Grande Tablée du Saumur-Champigny, j’ai eu en charge de concevoir

le plan de l’événement. Parmi les risques que j’ai eus à gérer il y a eu :

o Des risques liés à l’organisation : par exemple réaliser le plan dans les

temps pour pouvoir le présenter aux partenaires ;

o Des risques liés à la sécurité : par exemple penser à la voie pompiers et

au stand de la Croix-Rouge.

- Dans le Forum National Politique de la Ville et Education, j’ai eu en charge

l’accueil des invités (députés et maires principalement) et le transport de ceux-

ci de la gare jusqu’au théâtre (lieu du forum) et inversement. Dans cet

événement, où ma mission a été essentiellement opérationnelle, c’est plutôt les

33

risques de sécurité qui sont ressortis, avec notamment des questionnements

sur les responsabilités en cas d’accident pendant le trajet.

Pendant la mission consultant que j’ai réalisée cette année dans le cadre de mon

master 1 en Management des Evénements Sportifs et Culturels à l’Institut de

Management de l’Université de Savoie, la gestion des risques a été là encore un des

aspects qui m’a beaucoup intéressé.

En effet, en coorganisant le Marché des Continents, j’ai pu voir et comprendre le

mode de management événementiel du service des Relations Internationales et du

service Animation de la mairie de Chambéry. J’ai ainsi pu apprendre comment sont

gérés certains risques lors de l’organisation des événements de la ville. Mes

observations pendant ma mission et les interviews que m’ont accordées Mme Marie-

Hélène Mennessier, M. Christophe Tarit et M. Samuel Caillault m’ont aidé à

comprendre le fonctionnement de leurs services respectifs et de la façon dont les

risques sont appréhendés dans les événements que chacun organise. Ces

informations m’ont permis d’étudier la gestion des risques dans le Marché des

Continents puis, plus spécifiquement, la gestion de la sécurité dans cet événement.

2.2. Données primaires issues des entretiens

L’interview de Mme Mennessier m’a permis d’identifier plusieurs risques qui

peuvent apparaître lors de l’organisation du Marché des Continents :

- Des risques dans l’organisation :

o Risque d’inscriptions tardives de certaines associations ;

o Risque de non obtention du budget nécessaire ;

o Risque de dépassement du budget ;

34

o Risque de dépassement des délais pour la communication ;

o Risque de dépassement des délais dans l’organisation ;

o Risque de choquer dans la campagne de communication ;

o Risque de désistement d’un artiste.

- Des risques le jour de l’événement :

o Risque d’un manque de fréquentation ;

o Risque de mauvais temps le jour de l’événement ;

o Risque d’un accident pouvant entraîner des dommages corporels et/ou

matériels ;

o Risque d’une intoxication alimentaire liée à la nourriture vendue par les

associations ;

o Risque d’annulation d’un artiste en cas de force majeure ;

o Risque d’annulation de l’événement en cas de force majeure.

Hormis l’identification des risques, il ressort des interviews plusieurs éléments

importants liés au management des risques :

- La gestion des aléas et des risques est jugée « consciencieuse » (Christophe

Tarit). Le personnel municipal est par ailleurs conscient que « le risque zéro

n’existe pas », c’est pourquoi la mairie est couverte par des assurances. Celles-

ci couvrent l’ensemble des événements organisés chaque année.

- Le service Animation et le service des Relations Internationales n’ont pas de

documents qui aident à identifier, classer et contrer les risques. Mme

Mennessier élimine toutefois les risques liés aux dépassements de délais grâce

à un planning générique issu de son expérience dans l’organisation du Marché

des Continents. M. Tarit identifie certains risques grâce aux fiches techniques

fournies par les artistes ou les prestataires.

- Les personnes interrogées n’ont pas eu une formation liée à l’événementiel, ils

pensent qu’il est possible d’améliorer leurs techniques de gestion des risques

35

et aimeraient connaître de nouvelles méthodes. M. Tarit pense que le

recrutement d’une personne qualifiée dans cette problématique serait un

avantage.

- M. Caillault, qui organise des événements par rapport à la coopération

Chambéry-Ouahigouya, insiste sur l’importance de la commission de sécurité,

qui devrait selon lui être réalisée pour la plupart des événements, même si elle

alourdit les contraintes, notamment logistiques.

2.3. Analyse de la gestion des risques du Marché des

Continents

Le tableau suivant indique la façon dont les risques identifiés plus haut sont gérés.

Cette partie concerne spécifiquement le Marché des Continents, bien qu’elle puisse

être adaptée à d’autres événements.

Tableau 3 : La gestion des risques du Marché des Continents

Risque identifié Maîtrise du risque Méthode utilisée

Risques organisationnels

Risque d’inscriptions

tardives de certaines

associations

Partielle

Date limite fixée aux

associations. Prise en

compte des retardataires.

36

Risque identifié Maîtrise du risque Méthode utilisée

Risque de non obtention

du budget nécessaire

Totale

Formalisation des

informations et arguments

pour obtenir le budget.

Ex : le budget 2006 du

Marché des Continents est

en augmentation de 26%

par rapport à l’édition

précédente.

Risque de dépassement du

budget

Totale

Utilisation du budget de

l’édition précédente pour

évaluer les dépenses, et

mise à jour régulière du

budget. Annulation de

certaines animations si

elles s’avèrent trop

coûteuses.

Risque de dépassement

des délais pour la

communication Totale

Planning des délais pour

les envois de

communication. Travail en

collaboration avec le

service Communication.

Risque de dépassement

des délais dans

l’organisation Totale

Planning organisationnel

avec liste et répartition des

tâches, mais pas sous

forme de diagramme de

Gantt.

37

Risque identifié Maîtrise du risque Méthode utilisée

Risque de choquer dans la

campagne de

communication

Totale

Dans ce type de

manifestation, il faut faire

attention à ne pas tomber

dans le militantisme. Les

textes de la campagne de

communication sont donc

soigneusement choisis et

les propos sont mesurés.

Risque de désistement

d’un artiste

Totale

Pendant la période

d’organisation de

l’événement, il est facile de

remplacer un artiste car de

nombreuses propositions

arrivent à la mairie, et les

réseaux des associations

comportent de nombreux

artistes.

Risques sécuritaires

Risque d’un manque de

fréquentation

Partielle

La communication a pour

finalité d’attirer le

maximum de personnes.

Cependant il n’est pas

possible de maitriser la

météo, et en cas de repli au

Parc des Expositions, la

fréquentation sera

certainement plus faible.

38

Risque identifié Maîtrise du risque Méthode utilisée

Risque de mauvais temps

le jour de l’événement

Faible

En cas de mauvais temps

un repli est prévu au Parc

des Expositions, mais il

n’est pas pensé à l’avance.

Cela s’est produit en 2001

et il y a eu des difficultés

d’organisation et

d’adaptation.

Risque d’un accident

pouvant entraîner des

dommages corporels et/ou

matériels Partielle

La maîtrise est partielle car

le risque est transféré

(assurances) mais il n’y a

pas de contrôle précis des

installations et des

matériaux utilisés.

Risque d’une intoxication

alimentaire liée à la

nourriture vendue par les

associations

Faible

Il n’y a pas de contrôle du

respect des normes

d’hygiène et de

conservation des aliments.

Risque d’annulation d’un

artiste en cas de force

majeure Partielle

Allongement de certaines

autres animations pour

combler le créneau horaire

dans lequel l’artiste devait

passer.

39

Risque identifié Maîtrise du risque Méthode utilisée

Risque d’annulation de

l’événement en cas de

force majeure Faible

Il est difficile de lutter

contre les cas de force

majeure, car ils sont par

nature « imprévisibles,

irrésistibles » et extérieurs

aux parties concernées19.

19 Dictionnaire juridique et contractuel des affaires et projets, Cabinet d’avocats Lawperationnel, site http://www.lawperationnel.com/Dictionnaire_Juridique/Force%20majeure%20-%20cas%20fortuit.htm

40

Partie 3 – Résultats et propositions issues de l’étude

3.1. Synthèse des résultats de l’analyse de la littérature

L’analyse de la littérature nous a permis de comprendre plusieurs idées développées

dans les ouvrages et dossiers de gestion de projets et de gestion de projets

événementiels. On peut ainsi retenir que :

- La gestion d’un événement culturel suit la même logique que celle d’un projet

et qu’on peut donc y appliquer les règles du management de projet :

o Une division du projet en quatre grandes étapes : l’évaluation, la

planification, le pilotage et la clôture ;

o Des facteurs clés de succès qui se regroupent en trois grandes

catégories : des méthodes pour maîtriser la qualité, le coût et les délais,

une organisation efficace et une culture propice au travail en équipe ;

- Dans un projet événementiel, le découpage temporel en quatre phases est

souvent substitué dans la pratique par un découpage fonctionnel : les

finances, la gestion des tiers, la gestion commerciale, la gestion administrative

et réglementaire, et la communication. Les tâches peuvent, pour une meilleure

efficacité, être consignées dans un diagramme de Gantt, outil de base du

management de projet ;

- Le management des risques fait partie intégrante du management de projet : il

permet d’identifier, classer et contrer les risques. Le management de projet

distingue les risques techniques, les risques financiers, les risques juridiques et

les risques humains et organisationnels ;

- Les risques sont gérés par étapes : l’identification, l’évaluation de leur

importance, leur traitement (cf. point suivant) et leur suivi ;

- Trois grandes méthodes existent pour traiter un risque :

o L’élimination ou l’abaissement du risque ;

41

o Le transfert du risque à un tiers ;

o La maîtrise du risque.

- Les risques d’un projet événementiel peuvent être de nature organisationnelle

ou sécuritaire, et peuvent apparaître pendant la période d’organisation ou le

jour-même de l’événement. Parmi les risques organisationnels, on trouve

principalement :

o Le non-respect des délais des démarches administratives ;

o Le non-respect des délais du plan média ;

o L’échec de la recherche de sponsors.

Parmi les risques sécuritaires, on trouve les risques d’accidents corporels et

sanitaires et les risques matériels. Les socles de la gestion des risques dans un

événement sont :

o La responsabilité juridique ;

o Le respect des normes, aussi bien pour les installations que pour

l’alimentation servie.

3.2. Synthèse des résultats de l’analyse empirique

Le thème de la gestion des risques dans l’organisation d’un événement a commencé à

m’intéresser au cours de mes deux précédents stages, dans lesquels j’ai pris part à

l’organisation de deux événements.

Au Marché des Continents, j’ai pu étudier ce thème de façon plus approfondie, en

coorganisant l’événement et en interviewant les responsables des services. Suite à

l’identification des risques de cet événement, j’ai ensuite évalué leur degré de

maîtrise et les méthodes utilisées. Parmi les 13 risques organisationnels et sécuritaires

42

identifiés, 6 sont déjà totalement maîtrisés, 4 le sont partiellement et 3 ne le sont que

faiblement. Voici les risques partiellement et faiblement maitrisés :

- Risque d’inscriptions tardives de certaines associations ;

- Risque d’un manque de fréquentation ;

- Risque de mauvais temps le jour de l’événement ;

- Risque d’un accident pouvant entraîner des dommages corporels et/ou

matériels ;

- Risque d’une intoxication alimentaire liée à la nourriture vendue par les

associations ;

- Risque d’annulation d’un artiste en cas de force majeure ;

- Risque d’annulation de l’événement en cas de force majeure.

3.3. Propositions pour un meilleur management des risques

au Marché des Continents

Au regard des risques faiblement ou partiellement maîtrisés, des propositions

concrètes pour un meilleur management des risques peuvent être envisagées :

- Des propositions liées à l’organisation :

o Une fiche de gestion des risques permettrait de classer les risques

suivant leur probabilité de survenance et leur gravité, et de proposer

une méthode pour les traiter. Un bilan en fin d’événement permettrait

de compléter cette fiche en vue de l’organisation de l’édition suivante

du Marché des Continents ;

o Un extranet de gestion du Marché des Continents permettrait, à moyen

terme, d’informatiser toute l’organisation de l’événement et de réduire

les risques liés aux délais. Les associations s’inscriraient en ligne (la

mairie pourra toutefois saisir leurs informations manuellement si une

43

association n’a pas accès à internet ou qu’elle rencontre des difficultés),

les tableaux de demande de matériel seraient ainsi automatisés et

l’efficacité de travail sera accrue.

o Un plan du bâtiment de repli, où le Marché des Continent sera

accueilli en cas d’intempérie, comprendrait les mêmes données que le

plan du Parc du Verney : les emplacements des stands et des podiums,

les lieux de restauration et d’animation. Communiqué à toutes les

associations, il permettrait à chacune de connaître son emplacement en

cas de repli. Cela faciliterait le déplacement de l’événement et éviterait

les désagréments rencontrés lors de l’édition 2001.

- Des propositions de sécurité :

o Une fiche de sécurité contenant des informations essentielles pourrait

être communiquée à toutes les associations. Elle préciserait les

meilleurs choix de matériel et les normes de sécurité alimentaire. Elle

rappellerait aussi aux associations qu’elles sont responsables de la

nourriture qu’elles servent.

o Un système de comptage des visiteurs pourrait être mis en place en cas

de repli. En effet, il est impératif de respecter la capacité d’accueil du

bâtiment et de suspendre les entrées lorsque cette capacité est atteinte.

o Une commission de sécurité pourrait être demandée ; bien que

contraignante, elle permettrait d’identifier tous les points à améliorer

pour avoir une meilleure sécurité au Marché des Continents.

44

Conclusion

Ce travail de recherche, abordant à la fois des théories de management et des outils

concrets de mise en œuvre, a eu pour but d’éclairer le lecteur sur la problématique

du management des risques dans l’organisation d’un événement culturel.

Aussi bien dans sa conception que dans sa concrétisation, un événement comporte

une somme importante de risques, qu’il est parfois ardu d’identifier en raison de la

multiplicité des parties prenantes. Les risques d’un événement sont également

difficiles à gérer dans la mesure où l’effet de ponctualité de l’événement les rend plus

importants et plus probables que dans un projet classique.

Ce travail de recherche a pour finalité l’utilisation en milieu professionnel des idées

soulevées. Une grande importance a ainsi été donnée à l’adaptation des théories du

management à une problématique événementielle tangible. C’est ainsi qu’ont été

proposées des solutions pour traiter les risques dans l’organisation du Marché des

Continents. Ces suggestions seront, nous l’espérons, applicables sur le terrain.

Parmi les limites de ce travail de recherche, on peut citer la perspective

exclusivement française : ce travail ne présente pas de vision européenne ou

internationale. Il serait intéressant par exemple de connaitre les réglementations

d’autres pays et les polices d’assurances qui y existent, car comme tous les secteurs,

la création événementielle devient de plus en plus globale.

45

Résumé en Anglais

English summary of my mission and the research

dissertation

During my first year of postgraduate study in the Management Institute of Savoy

University, I had to undertake a consulting mission, part of the master’s degree in

Management science, with a specialization in event organization. I chose to work

with the city council of Chambéry, which organizes a biennial event: the Continental

Market, bringing together over 75 international-calling associations and gathering

thousands of people.

During the period of the organization, I could work on both main aspects of the

event: the logistics and the communication.

Firstly, in the logistic aspect, I helped creating different charts to organize the

registrations of the associations, their material demands, the activities they intended

to present during the Continental Market and the food they wanted to produce and

sell. I also took part in the general meetings with all the associations, and in smaller

meetings with small groups of associations.

Secondly, in the communication aspect, I created progress reports after the general

meetings. I also created a presentation sheet meant to recruit new associations, the

press kit dedicated for journalists, and the website consecrated to the event.

Part of the work I had to achieve, this master’s thesis is meant to be a research

dissertation in connexion with the consulting mission. I chose to study the risk

46

management during the organization of a cultural event, with a particular focus on

the Continental Market.

I learnt the different standards, including the safety standards that an event

organizer has to cope with. I also learnt that an event has the same structure as any

project: a phase of evaluation followed by a period of planning, then a phase of

achievement and running, and the final stage of closure.

I made two interviews: one with the responsible of the project, who gave me details

on how she works and how she grasp the risks, and another one with the responsible

of the cultural activities of Chambéry, who presented me all the events he works on

and told me how he is used to work.

I could discover that there are tools that can help the organizer of an event to list the

risks and to manage them. Towards the Continental Market, I listed the inherent

risks and made propositions to cope with them.

This research study made me aware of all the risks which can be in relation with a

cultural event, and that we seldom see when we go there as a simple visitor.

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Résumé en Espagnol

Resumen en Español de la misión y del trabajo de

investigación

Durante mi primer año de carrera en la Universidad de Saboya, tuve que emprender

una misión que formaba parte del master en management, especializado en

organización de eventos. Elegí trabajar con el ayuntamiento de Chambéry, el cual

organiza un acontecimiento bienal: el Mercado Continental, reuniendo a 75

asociaciones con vocación internacional y a millones de gente.

Durante el período de la organización, pude trabajar en dos aspectos principales del

acontecimiento: la logística y la comunicación.

En primer lugar, en el aspecto logístico, ayudé a crear diversas cartas para organizar

los registros de las asociaciones, sus demandas materiales, las actividades que se

propusieron presentar durante el Mercado Continental y la comida que desearon

producir y vender. También participé en las reuniones generales con todas las

asociaciones, y en reuniones más pequeñas con grupos reducidos de asociaciones.

En segundo lugar, en el aspecto de la comunicación, creé las actas después de las

reuniones generales. También creé una hoja de presentación del evento con el

objetivo de reclutar nuevas asociaciones, el expediente de prensa y la página web del

acontecimiento dirigida a los periodistas.

Parte del trabajo que tuve que analizar de esta tesis, fue un proyecto de investigación

en relación con la misión. Elegí estudiar la gerencia de riesgo durante la

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organización de un acontecimiento cultural, con un foco particular en el Mercado

Continental.

Aprendí diversos estándares, incluyendo los estándares de seguridad a los cuales un

organizador de acontecimientos tiene que tratar. También aprendí que un

acontecimiento tiene la misma estructura que cualquier proyecto: una fase de la

evaluación seguida por un período de planeamiento, a continuación una fase del

logro y del funcionamiento, y la etapa final de la clausura.

Hice dos entrevistas importantes: una con el responsable del proyecto, quién me dio

los detalles en cómo trabaja y cómo agarra los riesgos, y otro con el responsable de

las actividades culturales de Chambéry, quién me presentó todos los acontecimientos

que organiza y me explicó cómo acostumbra a trabajar.

Pude descubrir que hay herramientas que pueden ayudar al organizador de un

acontecimiento a enumerar los riesgos y a manejarlos. Con relación al Mercado

Continental, enumeré los riesgos inherentes y los llevé a cabo para hacer frente a

ellos.

Como conclusión, me gustaría añadir que con este estudio de investigación he

aprendido todos los riesgos que puede haber en relación con un acontecimiento

cultural; lo que vemos raramente cuando vamos allí como simple visitante.

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Glossaire

Extranet

Site sur internet dont l’accès est restreint aux parties prenantes du projet ou de

l’entreprise.

Gestion de projet

La gestion de projet regroupe les techniques permettant de piloter un projet.

Management de projet

Le management de projet induit une dimension décisionnelle appelée direction de

projet, la gestion des risques, la gestion des ressources humaines et la gestion

technique du projet.

Management par projet

Le management par projet correspond au management adopté par certaines

entreprises qui considèrent qu’une grande partie de leurs activités peut être gérée

par projet.

Risque

Un risque est une menace potentielle ou un événement pouvant empêcher

d’atteindre les objectifs définis. Il peut affecter les délais, les coûts, la qualité ou les

bénéfices. Tous les projets sont exposés au risque, mais à des degrés différents.

50

Bibliographie

Ouvrages BUTTRICK R. (2005), Gestion de projets, 2ème édition, Pearson Education France. CLAVEAU P. (2005), Management de projets événementiels, Presses Universitaires de Grenoble. DAVIDSON FRAME J. (1994), The new project management, Jossey-Bass Inc. DELECOURT N. et HAPPE-DURIEUX L. (2001), Comment organiser un événement, Editions du Puits Fleuri. VALLET G. (2003), Techniques de suivi de projets, Dunod. Dossiers Nolège (2003), Gestion de projets, Knowledge Messaging Systems Inc. Standish Group (2001), “Projects failures survey”, site internet standishgroup.com. VASSOR B. (2004), Mémento du chef de projet, ARITEM. Sites internet « Associations 1901 : créer, diriger, participer » http://perso.wanadoo.fr/association.1901/HTLM/main/index.htm Dictionnaire juridique et contractuel des affaires et projets, Cabinet d’avocats Lawperationnel http://www.lawperationnel.com/Dictionnaire_Juridique/Force%20majeure%20-%20cas%20fortuit.htm

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Table des annexes

Dossier de presse du Marché des Continents II

Fiche pratique sur les autorisations IX

Fiche pratique sur le dossier technique XI

Exemple d’annulation d’un événement XIV

Bilan de compétences pour devenir chef de projet événementiel XVII

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Tables des figures

Schéma 1 : Le processus de pilotage d’un projet (phase 3 du projet)........................... 7

Schéma 2 : Exemple d’un diagramme de Gantt simplifié adapté à un projet

événementiel ......................................................................................................................... 10

Schéma 3 : L’environnement d’un événement................................................................ 10

Schéma 4 : Les risques au long du projet......................................................................... 11

Schéma 5 : La classification des risques selon leur probabilité d’occurrence et leur

gravité. .................................................................................................................................... 13

Schéma 6 : Le traitement des risques................................................................................ 14

Tableau 1 : Les classes de résistance au feu des matériaux .......................................... 27

Tableau 2 : Classe au feu imposée pour les matériaux utilisés dans la conception

d’un salon............................................................................................................................... 27

Tableau 3 : La gestion des risques du Marché des Continents.................................... 35