Mémoire de Master 2 - Cadre de santé · Mémoire de Master 2 Le SUFCO L’IFCEES de Montpellier...

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Mémoire de Master 2 Le SUFCO L’IFCEES de Montpellier Domaine : Sciences Humaines et Sociales Mention : Sciences de l’Education Spécialité : Responsable d’Evaluation, de Formation et d’Encadrement (REFE) Formation continue professionnelle en partenariat entre l’Université Paul Valéry - Montpellier 3 (SUFCO) et l’Institut de formation en communication, évaluation, éducation et santé (IFCEES) L’identification et la prévention du burnout en formation initiale et continue de l’infirmière. Soutenu par : Mathilde Pallas Sous la direction de Frank GATTO, Maître de Conférences en Sciences de l’Education, H.D.R, Université Paul Valéry - Montpellier 3 (SUFCO) et de Sophie VINCENT, Cadre de santé – Responsable pédagogique (IFCEES) Année universitaire 2014-2015

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Mémoire de Master 2

Le SUFCO

L’IFCEES de Montpellier

Domaine : Sciences Humaines et Sociales Mention : Sciences de l’Education Spécialité : Responsable d’Evaluation, de Formation et d’Encadrement (REFE) Formation continue professionnelle en partenariat entre l’Université Paul Valéry - Montpellier 3 (SUFCO) et l’Institut de formation en communication, évaluation, éducation et santé (IFCEES)

L’identification et la prévention du burnout en formation initiale et continue de l’infirmière.

Soutenu par : Mathilde Pallas

Sous la direction de

Frank GATTO, Maître de Conférences en Sciences de l’Education, H.D.R, Université Paul Valéry - Montpellier 3 (SUFCO) et de Sophie VINCENT, Cadre de santé – Responsable

pédagogique (IFCEES)

Année universitaire 2014-2015

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REMERCIEMENTS

Ce mémoire est le fruit de plusieurs mois de recherches. Je tiens à remercier les personnes qui m’ont apporté écoute, soutien et ceux qui ont contribué de près et de loin à son élaboration. Cette année fut ponctuée de joies, de rencontres, de doutes, de craintes, de découvertes et d’apprentissages.

Je remercie Sophie Vincent pour son écoute, sa bienveillance et sa patience tout au long de l’année et un merci particulier pour la direction de mon mémoire. Direction de mémoire partagée avec Franck Gatto que je remercie pour les apprentissages empreints de néo-socioconstructivisme et les partages formels et informels mais toujours formateurs. Merci aussi à Éric Pastor de nous permettre de réaliser ces apprentissages. Merci aussi à Dominique Parent pour sa présence discrète mais non moins bienveillante, attentionnée et rassurante.

Je remercie mes collègues de promotion, pour les moments partagés, studieux ou festifs, calmes et parfois moins calmes, mais toujours fraternels.

Merci aux étudiants qui ont pris le temps de répondre au questionnaire et aux deux infirmières qui ont accepté d’être interviewées.

Cette année a aussi demandé quelques remaniements, quelques sacrifices, quelques aménagements de vie, et mon entourage a su m’encourager et m’entourer pour cela. Je tiens à remercier :

En tout premier lieu, Sébastien, mon mari, qui m’a toujours encouragée et soutenue avec bienveillance, confiance, amour et patience et merci aussi à Timothé et Clarisse, mes enfants auxquels j’ai parfois manqué.

Merci à Gaëlle, et Kati, Martial Francis et Claire pour leur écoute, leurs conseils, leur bienveillance et leurs encouragements.

Merci aussi à mon binôme toulousain Sabrina et à nos nombreuses journées de coworking !

Merci à ma grand-mère qui, même si elle n’a pas compris ce que je faisais, m’a toujours dit que j’avais raison de changer pour trouver mieux !!

Je ne saurais terminer sans avoir une pensée pour Chantal…

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SOMMAIRE

1 LE CONTEXTE ............................................................................................................... 1

1.1 Le parcours professionnel .............................................................................................. 1

1.2 Le projet de formation en Master 2 ................................................................................ 3

1.3 Le projet professionnel ................................................................................................... 3

1.4 Le thème de la recherche et la question initiale (de départ) ........................................... 4

2 L’ENQUETE N°1 : RECHERCHE DOCUMENTAIRE ............................................. 4

2.1 La question d’enquête n°1 : ............................................................................................ 4

2.2 La méthode d’enquête n°1 ............................................................................................. 5

2.3 Le protocole de recueil des données .............................................................................. 5

2.4 Le traitement des données .............................................................................................. 5

2.5 Les premiers résultats de l’enquête n°1 : l’état des lieux de la recherche et la problématisation théorique ......................................................................................................... 5

2.5.1 Le Burnout ................................................................................................................. 52.5.2 L’histoire de la profession d’infirmière ..................................................................... 92.5.3 La règlementation de la profession en matière de pénibilité du travail ................... 112.5.4 L’existant sur le sujet dans le programme IFSI ........................................................ 122.5.5 L’existant en termes de formation DPC sur le sujet ................................................. 122.5.6 Les théories et les modèles convoqués ..................................................................... 122.5.7 Les matrices théoriques ............................................................................................ 17

2.6 Les deuxièmes résultats de l’enquête n°1 : l’utilité sociale de la recherche ................ 21

3 LA QUESTION DE RECHERCHE : .......................................................................... 21

4 L’ENQUETE N°2 ........................................................................................................... 21

4.1 La question d’enquête n°2 : .......................................................................................... 21

4.2 La méthode d’enquête n°2 ........................................................................................... 22

4.3 La population ............................................................................................................... 22

4.4 L’outil d’enquête n°2 ................................................................................................... 22

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4.5 Le protocole de recueil des données ............................................................................ 37

4.6 Le protocole de traitement des données ....................................................................... 37

4.7 Les résultats de l’enquête n°2 ...................................................................................... 374.7.1 Description de la population .................................................................................... 374.7.2 Résultats aux tests de connaissances de la population concernant le burnout ......... 474.7.3 Résultats des mises en situations en lien avec les modèles en sciences humaines et sociales et le burnout ............................................................................................................ 50

4.8 La synthèse des résultats qui répond à la question d’enquête n°2 ............................... 56

5 L’ENQUETE N°3 ........................................................................................................... 58

5.1 La question d’enquête n°3 ............................................................................................ 58

5.2 La méthode d’enquête n°3 ........................................................................................... 58

5.3 La population ............................................................................................................... 58

5.4 L’outil d’enquête n°3 ................................................................................................... 58

5.5 Le protocole de recueil des données ............................................................................ 60

5.6 Le protocole de traitement des données ....................................................................... 60

5.7 Les résultats de l’enquête n°3 ...................................................................................... 605.7.1 Pré-analyse de l’entretien ......................................................................................... 605.7.2 Catégorisation à travers le prisme des thèmes identifiés dans l’outil d’enquête n°3 615.7.3 Interprétation du tableau de catégorisation ................................................................. 65

5.8 La synthèse des résultats qui répond à l’enquête n°3 ................................................... 68

6 L’ENQUETE N°4 ........................................................................................................... 68

6.1 La question d’enquête .................................................................................................. 68

6.2 La méthode d’enquête .................................................................................................. 68

6.3 La population ............................................................................................................... 68

6.4 L’outil d’enquête théorisé ............................................................................................ 69

6.5 Le protocole de recueil des données ............................................................................ 70

6.6 Le protocole de traitement des données ....................................................................... 70

6.7 Résultats de l’enquête n°4 ............................................................................................ 71

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6.7.1 Pré-analyse des propos ............................................................................................. 716.7.2 Catégorisation au travers du prisme des thèmes de l’outil d’enquête ...................... 716.7.3 Interprétations du tableau de catégorisation ............................................................. 75

6.8 La synthèse des résultats qui répond à l’enquête n°4 ................................................... 77

7 LA SYNTHESE GLOBALE QUI REPOND A LA QUESTION DE RECHERCHE 78

8 LA CRITIQUE DES DISPOSITIFS DE RECHERCHE ........................................... 80

9 LES INTERETS ET LIMITES DES RESULTATS POUR LA PRATIQUE ET LA PROFESSION ........................................................................................................................ 80

9.1 Les intérêts et les limites .............................................................................................. 80

9.2 Cahier des charges du dispositif de formation ............................................................. 81

10 LES INTERETS DES RESULTATS PAR RAPPORT AUX THEORIES ET AUX MODELES CONVOQUES ................................................................................................... 92

11 LES PERSPECTIVES DE RECHERCHE A PARTIR DES RESULTATS OBTENUS ............................................................................................................................... 92

12 LES REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ............................................................ 93

13 LES ANNEXES ................................................................................................................ 1

1. ANNEXE 1 MBI (MASLACH BURNOUT INVENTORY) ........................................ 2

2. ANNEXE 2 : LE CBI : (COPENHAGEN BURNOUT INVENTORY) ...................... 5

3. ANNEXE 3 : DETAILS DES FIGURES DE L’ANALYSE DES QUESTIONNAIRES (ENQUETE N°2) ................................................................................. 9

4. ANNEXE 4 : RETRANSCRIPTION DE L’ENTRETIEN N°1 (ENQUETE N°3) .. 17

5. ANNEXE 5 : RETRANSCRIPTION DE L’ENTRETIEN N°2 (ENQUETE N°4) .. 21

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1 Le contexte

1.1 Le parcours professionnel

Infirmière Diplômée d’Etat depuis décembre 2004, j’ai accordé dès le début de ma scolarité une grande importance aux soins relationnels qui sont, selon moi aussi importants que les soins somatiques.

• En 2004, j’ai débuté ma carrière dans une résidence pour personnes âgées. Cet établissement qui, à cette période venait d’être médicalisé accueillait 80 personnes autonomes, semi-valides ou dépendantes.

Cette expérience m’a permis de développer :

Ø Mes compétences organisationnelles et mon autonomie car je travaillais seule avec une charge de travail conséquente.

Ø Mes compétences d’accueil de la personne, de sa famille, de ses proches, lors d’une nouvelle entrée par exemple.

• En 2005 j’ai intégré un service d’admissions psychiatriques pour adultes. Cela m’a permis :

Ø D’approfondir mes qualités au niveau de l’accueil du malade et de sa famille.

Ø De connaitre et d’apprécier le travail d’équipe. Au quotidien, dans ce genre de service, on apprend à gérer en équipe la violence de certains patients et à prévenir les passages à l’acte.

L’accent est mis, dans ce type de service sur la réinsertion sociale et professionnelle. Dans cet objectif, j’ai donc participé activement à l’élaboration de deux projets :

- La mise en place de l’atelier esthétique, particulièrement prisé par les femmes psychotiques dont l’image corporelle est souvent altérée.

- La création de l’atelier gazette. Projet mis en place avec la collaboration de deux collègues. Cet atelier a vu le jour suite à un désir de la part des patients d’avoir un lieu pour écrire sur différents sujets en rapport ou non avec la maladie et l’hospitalisation.

J’ai participé à la formation sur l’entretien infirmier au cours de ces trois ans d’exercice. Quand cela était possible, j’ai mis en application, les théories sur la relation d’aide (thème de mon Travail de Fin d’Etudes d’infirmière.).

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• En janvier 2008, je me suis dirigée vers l’exercice en libéral. Cela m’a poussée à :

Ø Etre organisée et autonome : pour gérer mon temps et organiser chaque jour ma tournée en respectant des impératifs d’horaires, de temps et de lieux. Le planning étant élaboré quelques mois à l’avance nous avions une vision à long terme des prises en charge. Nous gérions ensemble le budget du cabinet dans lequel nous exercions. De façon plus personnelle, je facturais, je télétransmettais et gérais mon propre budget (rémunérations, charges, dépenses professionnelles…).

Ø Avoir des capacités d’adaptation : il est impératif de savoir gérer les imprévus dans ce mode d’exercice. En effet, faire face à une urgence est quotidien.

Ø Avoir le sens des responsabilités : et prendre conscience qu’en travaillant en libéral, j’endossais plus de responsabilités. Mes capacités d’analyse, de prise d’initiatives s’en sont trouvées renforcées.

Ø L’exercice en libéral exige la collaboration avec les médecins, les laboratoires d’analyses médicales, parfois les hôpitaux et aussi avec les aides ménagères, les familles, les proches des patients. Cela a accru mes compétences relationnelles et mes compétences au travail en collaboration.

Ø J’ai développé des compétences en matière d’éducation à la santé auprès des patients afin de leur apprendre à faire eux même des soins (mesure de la glycémie capillaire, injection sous cutanée d’insuline ou d’anticoagulants, adaptation de leur alimentation à une pathologie ou un traitement…).

Depuis janvier 2008, j’ai suivi des formations et j’ai participé à des conférences (plaie et cicatrisation, diabète…). Cela m’a permis d’apporter des réponses plus appropriées aux pathologies des patients et à leurs besoins.

• En Septembre 2010 j’ai intégré le groupe promo-accueil avec un poste d’Infirmière « volante ». Je tournais en fonction des besoins sur toutes les résidences du groupe. Cela m’a demandé beaucoup d’autonomie de mobilité et d’adaptabilité.

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J’ai pu aussi lors de cette expérience favoriser le partage des meilleures pratiques d’une résidence à l’autre. Je faisais pour cela des retours aux personnes concernées et/ou compétentes des points forts et à améliorer de chaque structure. Enceinte, j’ai dû me cantonner à une résidence. Il m’a été proposé un poste dans une résidence qui n’avait plus d’infirmière référente. J’avais donc pour mission d’encadrer les aides-soignantes et les agents de service hospitalier. Cette courte expérience m’a permis de me conforter dans mon envie d’endosser plus de responsabilités, de me tourner éventuellement vers l’encadrement, la formation, le management.

• En janvier 2011, j’ai eu le désir de retourner vers le libéral. J’ai créé à quelques kilomètres de chez moi, à Colomiers un cabinet de soins avec l’aide de ma collaboratrice.

Nous avons donc tout organisé depuis le début, de la recherche d’un local au démarchage des professionnels de santé (médecins, pharmaciens, kinésithérapeutes…) afin d’accroître notre clientèle. Notre cabinet est désormais bien installé.

1.2 Le projet de formation en Master 2 J’ai exercé le métier d’infirmière dans plusieurs structures différentes et en libéral. Aujourd’hui, ce métier ne correspond plus à mes attentes et je souhaite me réorienter.

En juin 2010 : j’ai tenté le concours pour entrer à l’IFCS (Institut de Formation des Cadres de Santé) mais j’ai échoué à l’oral. Cela m’a permis de comprendre que ce n’est pas ce genre de formation qui me correspond. J’ai donc cherché un Master me permettant de m’apporter les savoirs et savoirs-être nécessaires pour entreprendre ce changement.

Le Master 2 Responsable d’Evaluation, de Formation et d’Encadrement est, selon moi, le master qui se rapproche le plus de mes attentes.

Je n’avais pas de projet professionnel bien défini mais au fil des apprentissages de cette année, mon souhait s’est orienté vers la formation. D’autres thèmes comme l’évaluation, l’éthique, l’encadrement ont de l’importance pour moi.

1.3 Le projet professionnel J’avance un peu dans ma réflexion grâce aux savoirs qui nous sont enseignés depuis le début de la formation et la plaquette d’information relative au master me permet de me projeter plus facilement dans ce que m’ouvre comme porte ce type d’enseignements.

J’ai également beaucoup discuté avec mes collègues de formation, pour tenter d’y voir plus clair et je continue d’explorer différentes pistes, en me concentrant essentiellement sur la formation et la pédagogie.

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1.4 Le thème de la recherche et la question initiale (de départ) Lors de mon entrée à l’école d’infirmière, j’ai constaté dès les premiers stages professionnels, que l’attitude de certains soignants allait à l’encontre de ce qui nous était appris en cours. Je ne retrouvais parfois pas les valeurs que j’avais imaginées et je me demandais d’où provenait cet écart. J’ai été, en contact plusieurs fois avec des personnes en souffrance et dont le comportement me questionnait. Je me suis rapidement intéressée au burnout, sujet très tabou et peu abordé en formation initiale. J’ai alors décidé de traiter de ce sujet lors d’un module libre en 3ème année.

J’ai à nouveau choisi ce thème de travail lors d’un travail à rendre dans le cadre du concours d’entrée à l’école des cadres.

Nombre de mes amies et connaissances qui ont aussi choisi l’exercice en libéral est un jour épuisé, sans que l’on parle forcément d’épuisement professionnel.

Le thème de la recherche porte donc sur l’épuisement professionnel notamment des infirmiers installés en libéral.

Je débute ce travail avec plusieurs questionnements :

- Le burnout est-il abordé au cours du cursus initial dans les IFSI ?

- Les étudiants se sentent-ils intéressés ? sensibles ? concernés ?

- Les formations par le biais du DPC par exemple proposent-elles suffisamment de formation sur le sujet ?

- Les infirmiers en libéral ont-ils recours à ce genre de formation ? pourquoi ?

2 L’enquête n°1 : recherche documentaire Afin de faire une approche complète du thème traité, il me semble essentiel dans un premier temps d’apporter quelques notions théoriques et historiques concernant le burnout ou Syndrome d’Epuisement du Personnel Soignant (SEPS).

2.1 La question d’enquête n°1 : Dans un premier temps il a été cherché :

Ø A faire l’état des lieux de la recherche concernant l’évaluation et la prévention de la pénibilité du travail d’infirmière notamment en libéral au niveau de la formation initiale puis de la formation continue.

Ø A questionner l’utilité sociale de la recherche.

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2.2 La méthode d’enquête n°1 Il s’agit d’une enquête documentaire et une analyse de l’existant au sujet de l’épuisement professionnel des soignants, notamment des infirmiers en libéral (son histoire, ses causes, manifestations, conséquences…). Le cheminement s’est fait ensuite vers l’analyse de documents portant sur l’existant en matière de prévention tant en IFSI qu’en formation continue.

2.3 Le protocole de recueil des données Ø Par la lecture d’ouvrages sur le sujet après identification des auteurs phares

Ø Par la recherche sur internet, d’articles, de littérature grise, de documents, de statistiques portant sur le thème

Ø L’apport théorique apporté par cette année de formation en Master 2 REFE me permet de compléter ce recueil de données après établissement des théories et modèles convoqués.

2.4 Le traitement des données J’ai procédé à un classement des données par ordre logique et/ou d’importance.

L’analyse des divers documents permet de se rendre compte de l’état des lieux de la recherche et de l’utilité sociale de la recherche.

2.5 Les premiers résultats de l’enquête n°1 : l’état des lieux de la recherche et la problématisation théorique

2.5.1 Le Burnout Ø Historique

La notion de stress au travail est assez ancienne mais était très peu étudiée. On retrouve dans les années 60 des travaux de Bradley (1969) qui est la première personne à désigner un stress particulier lié au travail sous le terme de burnout.

Ce terme est repris en 1974 par le psychanalyste Herbert J. Freudenberger : « En tant que psychanalyste et praticien, je me suis rendu compte que les gens sont parfois victimes d’incendie, tout comme les immeubles. Sous la tension produite par la vie dans notre monde complexe leurs ressources internes en viennent à se consumer comme sous l’action des flammes, ne laissant qu’un vide immense à l’intérieur, même si l’enveloppe externe semble plus ou moins intacte. » Freudenberger (1974)

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Il existe des dizaines de définitions du burnout, selon les auteurs, selon les domaines d’étude. Nous ciblerons les professionnels de santé pour ces travaux de recherche.

La psychologue Christina Maslach en 1976 complètera les travaux et continuera les recherches sur le sujet, ce qui permettra de valider et crédibiliser le syndrome. Elle est à l’origine du premier test le MBI (Maslach Burnout Inventory) qui permet aux personnes, notamment dans le soin de tester leur position vis-à-vis du burnout. (Annexe 1). Un autre questionnaire le CBI (Copenhagen Burnout Inventory) mis au point par Krinstensen et son équipe verra le jour 20 ans plus tard, en 2005 (Annexe 2). Plusieurs auteurs ont depuis permis que ce phénomène soit d’avantage reconnu et entendu. D’autres questionnaires existent donc mais les deux principaux restent le MBI et le CBI. Ces tests ont en commun de déceler le syndrome en tenant compte des trois grandes composantes de celui-ci.

En France, pour les soignants, on parle aussi de SEPS (Syndrome d’Epuisement du Personnel Soignant). Les soignants sont parmi les plus exposés selon l’OMS (2006) et cela s’explique notamment par la charge émotionnelle qui émane de la relation entre le soignant et le soigné. L’infirmière notamment reste encore soumise à l’image de la « bonne sœur » qui lui colle à la peau et elle a besoin de reconnaissance. En témoignent les évènements récurrents dans l’actualité (grèves, réformes…) depuis les années 80.

La difficulté de la distance entre le soignant et le soigné est pointée du doigt par certains sociologues. Pour Loriol (2005) l’infirmière navigue entre le devoir d’être proche et empathique et celui de se protéger, de ne pas trop s’investir. Ces notions ne sont que très peu abordées lors du cursus scolaire des soignants en général et de l’infirmière en particulier.

Éric Galam, médecin et enseignant à l’université de médecine, fait partie de plusieurs groupes de travail sur la relation soignant-soigné et sur le burnout. Dans son ouvrage, il fait un lien très intéressant, en s’appuyant sur des études de sociologie. En effet, le soignant, de par sa fonction et ses valeurs initiales, n’a pas le « droit » de se plaindre. Il se doit d’être parfait et infaillible. Cet état de fait entraine ce tabou qui pèse sur le professionnel et un certain déni des troubles. « En ce sens, il (le soignant) « n’existe pas ». L’important, c’est le patient et dans une autre mesure, la médecine (…) il est, en quelque sorte, un « super héros » et se doit d’être admirable. A ce titre, s’il se sent fragilisé voire défaillant, il se doit de surmonter parce qu’on a besoin de lui (…) et qu’il y a des difficultés bien plus importantes que les siennes » Galam (2012). Il précise, dans une interview pour santé-médecine (2015) que ce tabou commence tout de même à être levé et que les soignants sont donc plus enclins à « parler ».

L’étude Presst (Promouvoir en Europe Santé et Satisfaction des soignants au Travail) est le volet français de l’étude next menée en Europe auprès de 10 pays et initiée par la Suède (2004). Elle met en lumière qu’en France, 66% des répondants ont évoqué les lacunes de soutien psychologique au travail comme premier des éléments insatisfaisants.

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Ø Les manifestations

Le burnout se caractérise par 3 dimensions :

- L’épuisement émotionnel

- La dépersonnalisation et le cynisme

- Le sentiment de non-accomplissement au travail

Ces trois caractéristiques prennent la forme de divers symptômes, plus ou moins marquants, plus ou moins invalidants mais souvent délétères. Son installation est insidieuse. Les principaux signes sont, une démotivation constante par rapport au travail, une irritabilité marquée, des colères spontanées et pleurs fréquents, une attitude cynique et sentiment de frustration, le sentiment d’être incompétent, l’envie de s’isoler, un sentiment d’échec, une baisse de confiance en soi, une anxiété grandissante, un sentiment d’inquiétude et d’insécurité, des difficultés de concentration, des pertes de mémoire, des difficultés à exercer un bon jugement, confusion… Dans les cas les plus graves, des idées noires, voire des pensées suicidaires. Au niveau physique, les symptômes aussi se manifestent, avec des douleurs diverses, des affections qui trainent, des problèmes digestifs, etc.

Le présentéisme comme l’absentéisme sont des signes d’appel.

Les professionnels en lien avec la personne sont les premiers et plus sévèrement touchés. Plus de 20% des infirmiers dès 5 ans d’ancienneté sont en burnout. Canouï (2007)

Dans un premier temps, le professionnel va mettre en place des stratégies d’adaptation ou de coping (INSERM 2011). D’après Folkman (1984) deux grands types de coping sont relevés : les stratégies actives, basées sur l’action et la résolution du ou des problèmes et les stratégies passives, basées sur la résolution par le biais de l’analyse et de la réduction des émotions. L’évitement est aussi un style de coping qui peut être classé dans la deuxième catégorie.

Ces stratégies deviennent rapidement inefficaces, laissant le soignant face à ses difficultés.

Ø Du point de vue de l’analyse transactionnelle : le triangle dramatique

La relation soignant/soigné s’inscrit souvent dans le cadre du triangle de Karpman (1968). Ce concept est une des bases de l’analyse transactionnelle. Il a été élaboré par un psychologue américain, Stephen Karpman. Il existe dans certaines interactions des rôles relationnels : le sauveteur, la victime et le bourreau (Figure n° 2). Lorsqu’il n’arrive pas à être sauveteur, le soignant endosse facilement un autre rôle : le bourreau et il devient maltraitant ou la victime et il glisse vers le burnout. Chaque protagoniste de la relation peut donc changer à tout moment de rôle.

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Victime (Se plaint, suscite la pitié)

Sauveteur Bourreau

(Veut sauver tout le monde même (Sanctionne, bride, ironise, rabaisse, dévalorise)

Quand on ne lui demande rien)

Fig. 2 : Le triangle de Karpman ou triangle dramatique (1968).

Ø Chez les infirmiers libéraux

Un article dans l’Express en 2014, interroge la psycho-sociologue Sarah Dauchy qui explique que les professionnels de santé sont les plus touchés avec plus de 40% de victimes dans ces populations.

Il suffit de taper « infirmière en libéral et burnout » sur n’importe quel moteur de recherche, pour avoir un flot de réponses. Ce qui est marquant, c’est aussi le nombre de forums sur lesquels les IDELS témoignent de cette souffrance, encore trop souvent mal perçue par l’entourage professionnel, amical et familial.

En libéral il ressort souvent le sentiment de solitude face à ce mal-être, la culpabilité, le tabou.

Il n’existe à notre connaissance aucune étude statistique permettant de comparer la prévalence du syndrome en libéral par rapport au salariat.

IL existe peu d’études statistiques concernant le burnout des infirmiers libéraux. L’étude CALHIPSOS, menée par un médecin, Alain Fleury en 2014 montre que 44% des infirmiers libéraux se sentent proches de l’épuisement professionnel. Une enquête menée par l’URPS (Union Régionale des Professionnels de Santé) (2014) montre que ce seraient même 62% des IDELS qui se sentiraient menacés par le phénomène. Peu d’études donc, et des chiffres élevés mais peu précis. Il est certain en tout cas que le burnout est réellement préoccupant et ses conséquences dramatiques au niveau professionnel et personnel.

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Dans la classification CIM-10, le burnout apparaît dans les «difficultés liées à l’orientation de son mode de vie». Les assurances ne prennent pas en considération cet état s’il n’est pas spécifié comme « dépression ». Ce phénomène est mal reconnu et mais ce n’est pas l’apanage des seuls libéraux.

A titre personnel j’ai proposé à mes amies, il y a de cela un an de répondre au MBI et il s’avérait alors que sur les 10 tests revenus, 2 seulement étaient à ce moment-là « hors de portée » du phénomène. Les autres oscillaient entre burnout modéré et sévère.

Depuis juin 2014, les infirmiers libéraux peuvent se faire aider en appelant un numéro de façon anonyme, le 0826 004 580, mais peu le connaissent et par conséquent, s’en servent.

Jean-Jules Mortéo, directeur de l’URPS précise que « les soignants sont pudiques lorsqu'il faut parler de leurs problèmes alors qu'ils sont principalement concernés par l'épuisement professionnel. ».

2.5.2 L’histoire de la profession d’infirmière Ø Etymologie et définition

Le mot infirmière trouverait ses origines aux alentours du XIVe siècle, du mot « enfermere » qui signifie « infirme » (infirme = qui n’est pas ferme au moral ou au physique). L’infirmière est au début une femme, elle s’occupe des personnes infirmes sous la direction du médecin.

Selon le dictionnaire Larousse l’infirmier(e) est : la personne habilitée à assurer la surveillance des malades et à les soigner sur prescription médicale.

Ø Evolution de la profession

La fonction soignante a été attribuée aux femmes car elle s’est transmise de génération en génération par le biais des soins qui étaient prodigués notamment autour de la naissance et des soins apportés à l’enfant.

Apparait ensuite la notion de matrone : cette femme qui a déjà accouché et de ce fait peut transmettre ses savoir-faire et savoir-être aux autre femmes. Le champ de compétences de ces femmes s’étend progressivement des soins de la mère et de nouveau-né à toute une gamme d’autres soins (toilettes mortuaires, accompagnement des malades…) puis s’étend même à la possibilité de réaliser des préparations médicinales.

Ces femmes n’ont pas accès à l’écriture et ne laissent donc aucune trace écrite de ces savoirs qu’elles acquièrent de façon empirique et transmettent à l’oral seulement. L’évolution de cette fonction se verra par conséquent profondément importante sous l’influence de l’ère chrétienne puis de l’émergence de la médecine scientifique.

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L’homme lui, soigne les hommes, la femme n’en n’ayant pas le droit. Il fabrique des outils pour la chasse et s’inspire de ses outils pour soigner l’animal, puis l’Homme. N’oublions pas que beaucoup de barbiers étaient aussi les premiers chirurgiens.

La femme prend soin et l’homme fait des soins.

L’arrivée de l’écriture apporte quelques changements. En effet, au départ, sous l’influence religieuse, seuls les clercs et les prêtres détiennent les écritures sacrées et la loi. Cela leur confère un grand pouvoir sur le reste de la population. Ces hommes vont décider ce qui est bon et mauvais. La médecine et le droit vont alors voir leurs disciplines se fonder de façon doctrinale (étymologie : doctrine = doctorale =docteur). Les professions de juge et de médecin sont nées.

Au XIXe siècle, l’image de la femme change avec l’avènement de l’ère religieuse et le développement de la doctrine chrétienne. En effet, elle est vue comme tentatrice, comme sorcière (du fait de ses connaissances en botanique). Elle est symbole de la sexualité à une période ou le pêché de chair est puni. Le seul moyen pour elles de continuer à prodiguer les précieux soins aux malades est de rentrer dans les ordres. « Femme consacrée ». Elle ne doit pas avoir enfanté et doit même de préférence être vierge. Le financement des soins se fait par charité, par le don et les legs et la mission de la femme consacrée est gratuite, puisqu’elle « doit rester pauvre parmi les pauvres » (Collières, 1998).

Les hommes aussi prodiguent des soins et ne sont pas en reste vis-à-vis de ce rôle. En effet, il semblerait que ce soient eux qui aient eu la charge des hommes blessés à la chasse ou à la guerre.

De la fin du XIXe aux années 1920, on assiste à la laïcisation des soins. Les religieuses vont petit à petit délaisser le soin au profit de soins de prière, de postes d’encadrement... De grandes avancées scientifiques ont lieu notamment grâce aux découvertes de Pasteur. Il faudra attendre encore quelques années pour que les professions d’infirmier et d’infirmière laïques se mettent en place. La rémunération de ces professions est d’ailleurs dès le début difficilement envisageable car il faut faire le deuil de la religieuse et de leurs soins gratuits !

L’avènement de la IIIe république accroit la laïcisation de la société française et par conséquent des soins et de l’infirmier(e).

Une prise de conscience est faite quant à l’état lamentable des hôpitaux et le besoin d’accroissement de la technique médicale.

Les médecins ont alors besoin de déléguer des soins et de pouvoir le faire à des personnes compétentes. Les religieuses font encore la loi dans de nombreux hôpitaux.

Bourneville, qui est médecin et journaliste, sera alors le premier à impulser la notion d’auxiliaire médical et les premières écoles d’infirmières ouvrent leurs portes à Paris en 1907.

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Le soin devient plus technique avec en filigrane la peur de l’infection, de la maladie. Ce passage du prendre soin à faire des soins conduit l’infirmière à avoir des outils à la place des mains et à prendre de la distance dénuée d’affect par rapport au soigné.

Après la seconde guerre mondiale, l’hôpital devient le siège de l’hyper technicité grâce, notamment à l’antibiothérapie et des techniques d’exploration. Les infirmières se voient attribuer de nouvelles compétences et parallèlement de nouvelles professions sont créées comme diététicienne, manipulateurs radio,….

Le passé religieux de la profession a du mal à céder…

Le métier d’aide-soignant est peu à peu crée pour répondre au besoin qu’ont les infirmières de déléguer ce qu’elles considèrent alors comme le « sale boulot », toilette, nursing, qui pourtant est de leur rôle propre selon l’héritage des travaux de Florence Nightingale.

Au cours du XXe siècle, les infirmières réclament leur autonomie. En 1937 un premier projet sur la règlementation des soins est proposé. En 1942, le diplôme d’Etat infirmier est créé. En 1978 la notion de rôle propre infirmier est reconnue par la loi du 31 Mai « rôle propre […] cette notion va à contre-courant de l’image de l’infirmière technicienne » Pierre-Jean Guiot (2006). C’est un pas de plus vers l’autonomie de la profession. En 2007, l’ordre national des infirmiers est créé, très controversé dès ses débuts, il semble désormais en sursis. En effet, 19 députés ont voté sa suppression en avril 2015. Cependant, il continue de fonctionner en attendant que son sort soit scellé.

Les compétences infirmières sont réparties sur 2 catégories : le rôle propre et le rôle médico-délégué.

Par la suite : 3 principaux textes régissent la profession : le décret du 16 février 1993 relatif aux règles professionnelles, le décret du 11 février 2002 relatif aux actes professionnels, et le décret du 29 juillet 2004 qui définit l’ensemble des soins infirmiers en réunissant les précédents textes.

2.5.3 La règlementation de la profession en matière de pénibilité du travail Quelques textes protègent les salariés des risques liés au travail dont la pénibilité physique et la pénibilité psychologique font partie. Les infirmiers en libéral eux, ont peu de recours.

En 2014 dans le cadre de la loi du 20 janvier, est créé le « compte pénibilité » qui entrera en vigueur en 2015 il permet aux salariés de cumuler des points qui leur ouvrent des droits notamment à la formation vers un métier moins pénible, une réduction du temps de travail ou la possibilité de partir à la retraite de manière anticipée. Les facteurs de pénibilité sont les manutentions manuelles de charges, les postures pénibles, les vibrations mécaniques, les agents chimiques dangereux, les activités exercées en milieu hyperbare, les températures extrêmes, le bruit, le travail de nuit, le travail en équipes successives alternantes et le travail répétitif.

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Les infirmiers salariés pourront en bénéficier. Mais les infirmiers libéraux ne sont pas concernés par cette loi.

Dans un article paru sur le site de BFMTV, nous apprenons que 30 députés ont réclamé la reconnaissance de ce phénomène comme maladie professionnelle. Un texte a été émis, puis retiré et, à ce jour, les négociations continuent. Le fait que le burnout ne soit pas reconnu comme maladie professionnelle contribue à la culpabilité de la victime. En effet, pour les soignants par exemple, comme nous l’avons vu précédemment, la charge émotionnelle est parfois difficile à gérer. Cela pourrait porter à croire que c’est parce qu’il ne met pas la distance nécessaire avec le soigné que le soignant s’épuise.

2.5.4 L’existant sur le sujet dans le programme IFSI En regardant les différents programmes des Instituts de Formation en Soins Infirmiers, on constate que les termes épuisement professionnel et burnout sont absents. On constate cependant que la notion de gestion des émotions commence à apparaitre mais elle est fondue dans divers modules et sa place parait donc minime par rapport aux autres apprentissages.

2.5.5 L’existant en termes de formation DPC sur le sujet Le décret n°2011-2114 du 30 décembre 2011 est paru au Journal Officiel du 1er janvier 2012 prévoit l’obligation de formation annuelle dans la cadre du DPC (Développement Professionnel Continu). Elle est indemnisée pour un maximum de 2 jours/an. En épluchant quelques programmes de formation de divers organismes relevant du DPC, on peut aisément s’apercevoir que l’offre en matière de gestion de la pénibilité au travail, de gestion d’émotion, de prévention de l’épuisement professionnel sont rares voire inexistants. J’ai donc contacté quelques-unes d’entre eux (Cepfor, Orion, Isis) qui m’ont fait part du peu de demandes émanant des infirmières en libéral sur le sujet. En effet, même si le nombre de demandes augmente concernant le sujet, il reste faible au profit des formations sur les gestes techniques, la gestion des plaies, la douleur ou la nomenclature par exemple.

Certains organismes proposent des formations pour gérer les situations difficiles, l’agressivité d’un patient voire même de la sophrologie ou de la relaxation, …, mais les infirmières ne se « jettent pas dessus ».

Pour continuer les recherches, nous nous appuyons sur les sciences de l’éducation. Ceci nous permettra d’évaluer l’utilité sociale de la recherche.

2.5.6 Les théories et les modèles convoqués Il a été choisi de convoquer les théories de l’apprentissage mais aussi les modèles de la posture et de l’évaluation.

Ø Les théories de l’apprentissage

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Selon l’O.M.S (1998), l’apprentissage est « un processus qui engendre, par des transferts et partages de savoirs, une certaine modification, relativement permanente, de la façon de penser, de ressentir ou d’agir de l’apprenant »

• Le béhaviorisme

Anglais Behavior = comportement

Le béhaviorisme est né grâce aux travaux de Watson au début du XXe siècle. Pour lui, les conditionnements façonnent les comportements. Il affirme « Donnez-moi une dizaine d’enfants bien portants, bien conformés et mon propre milieu spécifique pour les élever et je garantis de prendre chacun au hasard et d’en faire n’importe quel type de spécialiste existant : docteur, juriste, artiste, …, et même mendiant et voleur, sans tenir compte de ses talents, penchants, tendances, capacités, de sa vocation ni de la race de ses ancêtres » Watson (1925)

Pavlov (1927) en faisant des expériences sur le chien met en lumière le processus de « conditionnement répondant ». Cette approche est complétée par les travaux de Skinner (1953) grâce à la notion de « conditionnement opérant » qui s’articule autour des renforcements positifs et négatifs. En effet, selon lui, la reproduction d’un comportement est secondaire à la satisfaction ou non obtenue comme résultats les premières fois. Le sujet est alors volontaire car il est motivé par la récompense (renforcement positif) ou la sanction (renforcement négatif).

« L’individu adopte un comportement lui permettant d’éviter les renforcements négatifs et d’augmenter la probabilité de survenue des renforcements positifs. Cette procédure s’appelle « conditionnements opérants » (Gatto et al, 2007)

Une des notions importantes du béhaviorisme est l’empilement des savoirs. « Les savoirs nouveaux se juxtaposent et se superposent sans s’enchevêtrer... l’apprentissage est un processus linéaire hiérarchisé et cumulatif » (Johsua, 1993)

Autre caractéristique : les prérequis de l’élève ne sont pas pris en compte « On ne s’intéresse pas aux processus propres du sujet. Ce qui se passe dans sa tête n’est pas interrogé. Dans le modèle du conditionnement, l’activité et les opérations de réflexion, d’abstraction, de construction de représentations internes du sujet sont considérées comme inaccessibles à l’expérience et à l’observation, elles constituent le contenu de la boîte noire qui n’est pas interrogé. » (Donnadieu, Genthon, Vial, 1998)

L’erreur est ici considérée comme une faute, il y a donc de la frustration et de la culpabilité.

Lorsque les étudiants infirmiers sont en cours magistral, il leur est quasiment impossible d’interagir avec leur professeur. De plus, nous le verrons, l’erreur, en stage notamment, est souvent punie.

Par la suite, en formation professionnelle, il existe encore ce type d’enseignement. Cependant les travaux en pédagogie s’orientent vers des modèles qui sont plus centrés sur l’apprenant.

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• Le constructivisme

Piaget (1967) est le fondateur du constructivisme. C’est lui qui initie les travaux sur le sujet au milieu du XXe siècle. Il donne la définition suivante du constructivisme « c’est le stade biologique qui précède les potentiels d’évolution de l’intelligence. ». Pour Bachelard (1998) « Comprendre c’est détruire pour reconstruire ».

Les apprentissages ne se font plus par « empilement » ils sont construits par l’élève « Si le pédagogue explique trop il empêche à l’élève d’inventer » (Gatto et al, 2007). Les prérequis sont pris en compte et évalués. Mise en avant de la pensée complexe « le but de la recherche de méthode n’est pas de trouver un principe unitaire de toute connaissance, mais d’indiquer les émergences d’une pensée complexe, qui ne se réduit ni à la science, ni à la philosophie, mais qui permet leur intercommunication en opérant des boucles dialogiques » Morin (1982)

L’apprenant « construit » son savoir avec l’aide de son formateur ou de son professeur. Nous pouvons évoquer le recours aux travaux dirigés, assez répandus en IFSI, qui permettent de compléter les savoirs dispensés en cours magistral.

• Le socioconstructivisme et le néo-socioconstructivisme

L’apprentissage est ici aussi une construction mais de façon moins individuelle. Vygotski (1934) souligne l’importance « de l’apprentissage dans et par le groupe »

« L’apprentissage, qui dans son aspect social, est pris en compte. Les données sociales sont conçues comme constitutives de l’apprentissage, non seulement pour la socialisation mais dans la prise en compte des aspects affectifs » Johsua (1993).

On parle ici du conflit sociocognitif « toutes les fonctions supérieures débutent comme des relations effectives entre êtres humains. Un processus interpersonnel se transforme en un processus intra-personnel ». Vygotski (1934).

« Toute interaction sociale n’entraîne pas systématiquement un conflit sociocognitif et tout conflit sociocognitif ne provoque pas obligatoirement la construction de nouvelles structures cognitives chez le sujet. » Bourgeois et Nizet (1997)

Dans le néo-socioconstructivisme, les émotions de l’apprenant sont prises en compte. « Notre corps réagit en engendrant une émotion qui nous permet de marquer une situation positivement ou négativement en fonction de notre expérience et de se faire ainsi une première impression qui nous aide à la décision » Damasio (2011). « L’enseignement qui place en relation la dimension cognitive et affective pourrait mieux aider l’élève à traverser les périodes de déstabilisation cognitive » Gatto (1999).

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De plus l’erreur n’est plus une faute, elle est déculpabilisée. « Pour mettre l’évaluation au service de l’apprentissage, il est nécessaire de décontaminer la faute » et « l’erreur n’est pas une faute mais une information ! ». Favre (2010).

Le formateur devrait donc prendre en compte les émotions des apprenants. Pour ce faire, il ne doit pas forcément chercher à les éviter mais à les comprendre pour travailler avec.

Nous pouvons faire le lien entre ces différentes théories et la posture de l’apprenant.

Ø Les modèles de la posture

• La posture d’agent

« Le sujet subit, il est spectateur, usager ou pire assujetti. Il n’a pas de pouvoir sur les règles du jeu qui déterminent son action. Il est en position de soumission et d’application ». Le sujet est «essentiellement agi » Ardoino (2000)

Les étudiants infirmiers « subissent » parfois un peu leur scolarité, ils sont « agents » et nous verrons qu’ils aimeraient être parfois « co-auteur » de leur formation.

L’infirmière doit appliquer les actes prescrits par le médecin et son désir d’émancipation la conduit parfois à l’épuisement.

• La posture d’auteur

Selon Ardoino (2000) l’auteur est « celui qui réussit à se situer lui-même comme étant à l’origine, à la source de son propre devenir »

« Il est prescripteur, décideur, responsable et autonome » Gatto et Al. (2007)

Pour la profession d’infirmière, la posture d’auteur n’est que peu envisageable. Cependant, les responsabilités qui leur sont confiées sont croissantes et entrainent pression et épuisement, comme nous l’avons vu. Elles se sentent par conséquent plus confortables dans la position de « co-auteur » qui leur permet de décider, en collaboration avec… (Médecin, famille etc.)

L’étudiant aussi, doit être placé comme « pilote » (Favre 2010) de sa formation, et cela passe aussi par le vécu qu’il a de l’évaluation au cours du cursus scolaire.

Ø Les modèles de l’évaluation

« Evaluer, c’est poser la question de la valeur en même temps que les problèmes du sens et des significations d’un acte donné ». Ardoino et Berger (1989)

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« C’est l’acte de produire des connaissances sur lesquelles on applique un jugement pour prendre une décision. C’est un acte qui est producteur de sens dans la mise en rapport d’une réalité avec la valeur » Gatto et al (2011).

Nous savons désormais que lors de l’apprentissage initial et/ou continu, le modèle de l’évaluation contrôle n’est pas le plus adapté aux situations d’apprentissage. Il est donc préférable, en IFSI notamment d’axer l’évaluation vers le questionnement. Questionner l’erreur pour qu’elle serve d’enseignement. Cela permet des apprentissages durables et un vécu plus serein de la scolarité.

• L’évaluation contrôle

Elle découle de la théorie béhavioriste de l’apprentissage. Une logique de contrôle, de sanction de l’erreur, de culpabilisation et de frustration. « La régulation cybernétique est une logique de contrôle où trois opérations sont réalisées : Anticiper ce que l’on va devoir faire, contrôler si c’est bien fait, ajuster ce que l’on voulait faire ». Vial (1997)

• L’évaluation questionnement

L’erreur est ici comprise, analysée et expliquée. « La régulation est une boucle qui permet d’informer, de revenir sur les causes en revenant sur ce qui a été fait. La régulation va permettre non pas de boucler et de revenir sur le programme prévu, mais de s’écarter du programme prévu. La régulation est le moment où l’élève et l’enseignant vont choisir ensemble la suite du programme » Vial (1997) in Gatto (2005).L’auto-questionnement est encouragé. « C’est ce que Cardinet a appelé « l’évaluation négociée » (Cardinet, 1987). Nunziati (1990) l’a nommée « évaluation formatrice » et Jean Jacques Bonniol (1995) l’a appelée « l’évaluation – régulation ». » In Gatto (2005)

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2.5.7 Les matrices théoriques Les théories d’apprentissage

THEORIE CRITERES INDICATEURS AUTEURS

Behaviorisme

- Sélection et application de

procédure.

- Apprentissage par répétition.

- Apprenti en posture d’agent,

exécutant.

- Conditionnement

opérant :

renforcement positif ou négatif.

- Logique positiviste.

- Atteinte d’objectifs

cibles.

- Savoir au centre.

- Savoir préexistant non pris en compte.

- Erreur = défaut de conformité.

- De la théorie vers la pratique.

- Evaluation contrôle,

mesure.

Apprentissage par l’activité et le conflit cognitif.

-Statut négatif de

l’erreur.

-Pédagogie

traditionnelle.

-Pédagogie par objectifs.

-Cours magistral.

-Programme préétabli.

-Instruction.

-Affirmation. des

connaissances.

-Généralisation abusive.

-Normalisation, correction, faute,

culpabilité,

frustration.

Idées reçues, toujours,

« jamais, il faut, on doit… »

Pavlov (1927)

Watson (1930)

Skinner (1968)

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THEORIE CRITERES INDICATEURS

AUTEURS

Constructivisme,socioconstructivismeetnéo-socioconstructivisme

Apprenti en posture

d’auteur, au centre.

Développement des

potentialités,

émancipation et expérimentation.

Savoirs préexistants

pris en compte.

Erreur travaillée,

questionnée.

De la pratique vers la

théorie.

Evaluation

questionnement.

Essai- erreur :

Statut positif de l’erreur.

Pédagogie active.

Pédagogie par

construction.

Le formé travaille en

groupe, en interaction avec ses pairs.

Programme selon les besoins.

Autorégulation et prise de conscience par le groupe.

Explicitation plutôt

qu’affirmation.

Education,

développement

personnel.

Pas de généralisation

Piaget (1967)

Vygotski (1934) Morin (1982)

Johsua (1993)

Bourgeois et Nizet (1997)

Bachelard (1998)

Gatto (2003)

Gatto (2007)

Favre (2010)

Damasio (2011)

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Ø Les modèles de la posture

MODELES CRITERES AUTEURS

La posture d’agent

Exécutant, soumis, non

responsable de la

prescription,

non décisionnaire

Peu diplômé, peu rémunéré

Gatto et Al (2007)

Ardoino (2000)

La posture d’auteur

C’est le décideur, le prescripteur. Il est responsable de la prescription et il a le droit de la changer

Il est autonome, bien rémunéré et diplômé

Gatto et Al (2007)

Ardoino (2000)

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Ø les modèles de l’évaluation

MODELES CRITERES INDICATEURS AUTEURS

Évaluation

contrôle

Normative

Objective

Distanciée

Anticiper les risques conflit /crise

Médiation

Protocole

Procédure

Savoirs Procéduraux

Régularisation

Savoir législatifs

Savoirs

administratifs

Contrôle

Mesure

Conformité

Stratégie

financière/budgétaire

Comptabilité rigoureuse, équilibrée.

Gestion transparente/contrôle.

Gestion d’une situation financière

difficile.

Gestion d’une situation sociale

instable.

Gestion du risque de conflit.

Application de règlements,

recommandations, consignes.

Avoir une formation en gestion,

en finance.

Connaître le code des marchés

publics.

Connaître le fonctionnement des institutions.

Suivi de la conduite de projets

programmatiques, mesure des

écarts entre résultats attendus et résultats mesurés.

Réaliser des investissements, avoir une vision à long terme, réaliser des budgets prévisionnel.

Hadji (1997)

Bonniol et Vial

(1997)

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MODELES CRITERES INDICATEURS AUTEURS

Evaluation questionnement

La valeur est qualitative.

Aide à la compréhension des phénomènes.

Cheminement.

Pédagogie de la construction.

L’erreur est discutée

Ecoute. Le sens se construit en cheminant : analyse des pratiques, posture réflexive.

Régulation.

Bonniol et Vial (1997)

Gatto (2005)

Hadji (1997)

Ravestein (2010)

Vial (1997)

2.6 Les deuxièmes résultats de l’enquête n°1 : l’utilité sociale de la recherche - Il est cherché à estimer, valoriser, développer les connaissances des étudiants en 3e année sur le burnout et les risques psycho-sociaux.

- Il est cherché à repérer, valoriser et améliorer les connaissances des infirmier(e)s en libéral. Repérer et comprendre également leurs choix de formation

- Améliorer la sécurité des patients et la qualité des soins.

- Améliorer les conditions de vie professionnelle des infirmier(e)s en libéral.

3 La question de recherche : Il est cherché à repérer, à identifier, à valoriser et éventuellement développer les pratiques des formateurs en formation initiale et en formation professionnelle pour prévenir le burnout, le repérer, le prendre en charge et le soigner.

4 L’enquête n°2

4.1 La question d’enquête n°2 : Il est cherché à questionner, identifier et valoriser les connaissances et savoirs associés des étudiants sur le burnout professionnel.

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4.2 La méthode d’enquête n°2 La recherche s’inscrit dans un paradigme positiviste avec une logique quantitative.

4.3 La population Il s’agit d’étudiants en soins infirmiers de 3e année.

4.4 L’outil d’enquête n°2 L’outil est un questionnaire divisé en 3 parties. Une première partie porte sur la description de la population interrogée (âge, sexe, cursus…). La deuxième partie est un test de connaissances sur le SEPS (Syndrome d’Epuisement professionnel du Personnel Soignant) ou burnout. Elle comporte aussi quelques questions visant à connaitre le ressenti des étudiants. Enfin, la dernière partie comporte des tests de mises en situations en lien avec les modèles de la posture, les théories de l’apprentissage, les modèles l’évaluation, les modèles de la formation et le burnout

Mathilde Pallas

[email protected]

Master 2 R.E.F.E Université Paul Valéry Montpellier / IFCEES

Promotion 2014-2015

Questionnaire destiné aux étudiants en 3e année à l’IFSI

Bonjour,

Dans le cadre de mon master, je produis un mémoire dont le thème est le syndrome d’épuisement professionnel du soignant (SEPS) ou burnout. Je souhaite, par le biais du présent questionnaire connaitre quels sont les apports sur le sujet au cours de la scolarité, mais aussi quel intérêt vous portez à ce thème.

Question de recherche : Il est cherché à repérer, à identifier, à valoriser et éventuellement développer les pratiques des formateurs en formation initiale et en formation professionnelle pour prévenir le burnout, le repérer, le prendre en charge et le soigner.

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Question d’enquête : Il est cherché à questionner, identifier et valoriser les connaissances et savoirs associés des étudiants sur le burnout professionnel.

Ce questionnaire est destiné aux étudiants en 3e année à l’IFSI.

Je vous remercie du temps et de l’attention que vous porterez à ce questionnaire. Il restera anonyme donc n’inscrivez votre nom nulle part.

Merci de répondre en toute franchise à toutes les questions en respectant la/les consigne(s)

Ce questionnaire est divisé en 3 parties :

- Une partie descriptive - Une partie connaissances sur le burnout - Une partie sur vos attentes et votre manière de vivre les évaluations en

formation et en stage.

Première partie : description de la population

1) Vous êtes (merci de cocher la case qui vous correspond)

� Une femme

� Un homme

2) Votre âge (précisez) :…………………………….

3) Possédez-vous d’autres diplômes ? (merci de cocher la case qui vous correspond) � Oui, précisez :

� Non

4) Depuis quand souhaitez-vous devenir infirmier ? (précisez en nombre d’années) : ……………..

5) Diriez-vous que vous êtes plutôt attiré(e) (cocher une seule réponse)

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� Par les soins techniques

� Les soins relationnels

� Pas de préférence

6) Quel type d’exercice prévoyez-vous ? (cocher une seule réponse) � Salarié

� Intérim

� Libéral

� Autre, précisez :

7) Dans quelle spécialité ? (cocher une seule réponse) � Chirurgie

� Médecine

� Urgences/réa

� Psychiatrie

� Scolaire

� Autre, précisez : ………………………………………………………………………….

8) Prévoyez-vous de vous spécialiser ? (cocher une seule réponse) � Non

� Oui, précisez :

☐ Je ne sais pas encore

9) Avez-vous rencontré des difficultés lors de vos études ? (cocher une seule réponse) ☐ Oui

� Non (aller à la question 12)

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10) Si oui, lesquelles (parmi les 6 propositions ci-dessous merci de cocher les 2 difficultés majeures que vous avez rencontrées au cours de vos études)

� Difficultés à gérer mes émotions

� Manque de confiance en moi

� Stress vis-à-vis des évaluations en stage et en cours

� Stress professionnel en stage

� Difficultés des cours

� Autre, précisez :

11) Si oui, où avez-vous trouvé de l’aide : (cocher 2 réponses parmi les propositions) � Nulle part et je suis toujours en difficulté

� Auprès d’un professionnel extérieur ou en thérapie

� Auprès de mes collègues étudiants

� Auprès de l’encadrement

� Auprès de mon entourage familial/familial

� J’ai surmonté seul mes difficultés

� Autre précisez :

12) De manière générale, avez-vous le sentiment d’avoir été suffisamment accompagné par vos formateurs lors de votre scolarité ? (cocher une seule réponse) � Oui

� Non

13) Vous êtes-vous questionné au sujet du SEPS (Syndrome d’Epuisement du personnel soignant) ou du burnout durant votre scolarité ? (cocher une seule réponse) � Non (passez à la question 12)

☐ Oui

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13a) Si oui, comment avez-vous trouvé des réponses (parmi les propositions ci-dessous merci de cocher 2 sources principales de réponse)

� Par des lectures personnelles

� Lors d’un cours

� Par la discussion avec un collègue/étudiant

� Par le questionnement d’un professeur

� Par le questionnement d’un professionnel sur un lieu de stage

� Autre, précisez :

13b) Pourquoi avez-vous eu ces questionnements ? (parmi les 4 propositions ci-dessous merci de cocher les 2 vous correspondent)

� Suite à une situation rencontrée sur un lieu de stage

� Suite à un propre vécu d’épuisement

� Suite à un cours

� Suite à une discussion avec des collègues/amis/professionnels

13c) Avez-vous réussi à trouver des réponses satisfaisantes ? (Cochez une seule réponse)

� Oui

� Non

14) Si vous ne vous êtes pas questionné, pourquoi ? (cocher une seule réponse) � Je ne me sens pas concerné(e)

� Il y a déjà beaucoup de modules, de sujets, je n’ai pas le temps

� Je pense que ce n’est pas important

� Autre, précisez

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Page27

15) Avez-vous eu, au cours de votre scolarité Ø des apports théoriques sur le SEPS ou burnout ? (cocher une seule réponse)

� Oui

� Non

Ø des notions sur les RPS (Risques Psycho-Sociaux) ? (cocher une seule réponse) � Oui

� Non

16) Si oui, vous semblent-ils suffisants pour vous en prémunir lors de votre future activité ? (cocher une seule réponse) � Oui

� Non

� Je ne sais pas

17) Avez-vous eu au cours de votre scolarité des clés pour la gestion des émotions ? (cocher une seule réponse) � Oui

� Non

18) Si oui, quelles sont-elles (en quelques mots) …………………………………………………………………………………………………………………………………………..

19) Quelles sont selon vous les valeurs principales que doit posséder un ide ? (en quelques mots) ……………………………………………………………………………………………………………………………………………

19)a) Pensez-vous que vous les aviez avant de commencer vos études d’infirmier ? (cocher une seule réponse)

� Oui

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Page28

� En partie

� Non

19b) Pensez-vous les avoir acquises à la fin de votre scolarité ? (merci de cocher la case qui vous correspond)

� Oui

� En partie

� Non

20) Au cours de votre cursus, quel module a suscité le plus d’intérêt chez vous ? Et pourquoi ? (en quelques mots) -

21) Qu’est-ce que vous redoutez le plus pour votre avenir professionnel ? (parmi les propositions suivantes cochez les deux qui vous correspondent)

� Les responsabilités qu’endosse L’IDE

� Les émotions qui émanent de la relation soignant-soigné

� La charge de travail dans les services

� Le rythme de travail (3/8, travail en 12h…)

� Autre, précisez

22) Les évaluations théoriques vous procurent-elles du stress ? (Cocher une seule réponse) � Oui

� Non

23) Les stages vous procurent-ils du stress? (cocher une seule réponse) � Oui

� Non

Ø Pourquoi ? Ø Comment cela se manifeste-il ?

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24) Vous arrive-t-il de ne pas vous sentir « à la hauteur ? » (cocher une seule réponse) Ø En stage

� Oui

� Non

• Pourquoi (en une ligne) :

………………………………………………………………………………………………………………………

Ø En cours ☐ Oui

� Non

• Pourquoi ? (en une ligne)

.....................................................................................................................................

..........

25) Vous sentez-vous suffisamment accompagné ? Ø En cours (cochez une seule réponse)

� Oui

� Non

Ø Lors des stages (cochez une seule réponse) � Oui

�Non

Ø Pour les évaluations (cochez une seule réponse) � Oui

�Non

26) Ressentez-vous de la pression ? � Oui (cochez la ou les cases qui vous correspondent)

� En stage par les professionnels

� En cours par les enseignants

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� En évaluation par les formateurs ou les professionnels

� Autre :

� Non

27) Vous pouvez, si vous le désirez m’en dire un peu plus sur votre vécu des cours, des stages et des évaluations (en 2-3 lignes)

………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

2e partie : Tests de connaissances sur le burnout

«En tant que psychanalyste et praticien, je me suis rendu compte que les gens sont parfois victimes d’incendie, tout comme les immeubles. Sous la tension produite par la vie dans notre monde complexe, leurs ressources internes en viennent à se consommer comme sous l’action des flammes, ne laissant qu’un vide immense à l’intérieur, même si l’enveloppe externe semble plus ou moins intacte.» Freudenberger (1980)

28) Selon vous, le burnout touche principalement le personnel soignant ? (Cochez une seule case)

� Oui

� Non

� Je ne sais pas

« Les agents de santé représentent une part importante du nombre total de travailleurs épuisés dans le monde » (OMS, 2006).

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29) Les trois composantes du burnout sont (ne cochez que 3 réponses)

� Le sentiment d’épuisement émotionnel

� La déshumanisation, perte d’empathie…

� La dévalorisation de soi et de l’autre

� Le sentiment de supériorité

� La perte d’accomplissement au travail

� Je ne sais pas

« Les 3 dimensions fondamentales du syndrome sont (…)

- L’épuisement émotionnel

- La déshumanisation de la relation interpersonnelle

- La diminution de l’accomplissement personnel » Canouï et al. (1998)

30) L’épuisement professionnel est décrit par des auteurs depuis : (cochez une seule réponse)

� Les années 60/70

� Les années 80/90

� Les années 2000

� Je ne sais pas

« En 1974, Freudenberger donne une première définition : « L’épuisement professionnel est un état causé par l’utilisation excessive de son énergie et de ses ressources, qui provoque un sentiment d’avoir échoué, d’être épuisé ou encore d’être exténué » » Freudenberger (1974) in Maslach (1976)

31) Le burnout et SEPS sont des phénomènes relativement lents et insidieux (cochez une seule case)

� Vrai

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� Faux

� Je ne sais pas

« Il en serait de même avec les femmes et les hommes. Une détérioration lente « à feu doux », des conditions de travail passe inaperçue jusqu’à l’extinction » Peters et Mesters (2007)

32) C’est souvent parce que le professionnel trouve une différence entre ses idéaux et la réalité du terrain qu’il s’épuise : (cochez une seule réponse) � � � �

Tout à fait Plutôt Plutôt Pas du tout

D’accord d’accord Pas d’accord d’accord

«L’épuisement professionnel est une maladie de l’âme en deuil de son idéal» Freunberger(1974)

33) Vous serez bientôt diplômé, pouvez-vous me dire ce que vous mettriez en place pour prévenir le burnout si vous vous sentiez menacé : (en quelques mots)

……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

34) Que feriez-vous si un(e) collègue est en difficulté : (en quelques mots)

……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

3e partie : Tests de mises en situations en lien avec les modèles de la posture, les théories de l’apprentissage, les modèles l’évaluation, les modèles de la formation et le burnout

Ø Les modèles de la posture :

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35) Lors d’un stage en gériatrie, une infirmière vous demande d’aller prendre la température de M. X. et de la lui rapporter (conformité : agent) (Cochez les 2 propositions qui vous semblent correctes.)

� M. X dort, vous décidez de contrôler sa température plus tard Non conforme « L’agent n’a pas de pouvoir sur les règles du jeu qui déterminent son action. » (Ardoino, 2000)

� M. X dort, vous l’éveillez afin de contrôler sa température conforme « L’agent est en position de soumission et d’application. » (Ardoino, 2000)

� M. X a 39°C vous appelez le médecin de votre propre chef Non Conforme « L’agent n’a pas de pouvoir sur les règles du jeu qui déterminent son action. » (Ardoino, 2000)

� M. X a 39°C vous en référez à l’infirmière Conforme « L’agent est en position de soumission et d’application. » (Ardoino, 2000)

36) Selon vous le stagiaire doit appliquer les actes commandés par les infirmiers : (Conformité : agent) (ne cochez qu’une seule case)

� � � �

Tout à fait Plutôt Plutôt Pas du tout

D’accord d’accord Pas d’accord d’accord

« Les étudiants doivent, pendant les stages, observer les instructions des responsables des structures d’accueil. Ils sont soumis aux mêmes obligations que le personnel de la structure » Règlement intérieur des IFSI (2012)

37) En stage vous êtes sous les directives du responsable du lieu d’accueil : (conformité : agent) (ne cochez qu’une seule case) � � � �

Tout à fait Plutôt Plutôt Pas du tout

D’accord d’accord Pas d’accord d’accord

« Les étudiants doivent, pendant les stages, observer les instructions des responsables des structures d’accueil. Ils sont soumis aux obligations que le personnel de la structure(…) » règlement intérieur des IFSI (2012)

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Ø Les théories de l’apprentissage

38) En stage, si vous oubliez de contrôler la température d’un patient. Lorsque vous en référez à votre infirmier référent du jour, quelle doit être selon vous sa réaction ? (conformité théorie de l’apprentissage socioconstructiviste et néo-socio-constructiviste) (cochez les 2 propositions qui vous semblent correctes)

� Vous dire que c’est bien de le lui avoir dit et que vous allez essayer de comprendre ensemble pourquoi vous avez fait cet oubli. Conforme « L'erreur prend ici un statut essentiel pour l'apprentissage, car elle provoque le dialogue, sert de base à une véritable négociation entre apprenant et enseignant. » (Gatto, Garnier et Viel, 2007)

� Vous rappeler la nécessité des contrôles de température et vous inciter à trouver un moyen pour y penser à l’avenir.) Conforme « Pour mettre l’évaluation au service de l’apprentissage, il est nécessaire de décontaminer la faute » et « l’erreur n’est pas une faute mais une information ! » (Favre, 2010)

� Vous précise que la note de fin de stage sera impactée de cet oubli. Non conforme «Renforcements négatifs » (Gatto et Al., 2007)

☐ Vous sanctionne en ne vous laissant plus aller seul faire les surveillances. Non conforme «Renforcements négatifs » (Gatto et Al., 2007)

39) En cours selon vous, le plus efficace à votre apprentissage c’est (2 réponses obligatoires) : (socioconstructivisme et néo socioconstructivisme conforme)

� Le cours magistral Non conforme « [dans le béhaviorisme] c’est essentiellement le cours magistral qui est utilisé pour les enseignements théoriques » (Gatto et Al., 2007)

� Les Travaux Dirigés (TD) Conforme « Le savoir ne s’empile pas mais résulte d’une élaboration d’une structure toujours plus complexe à travers des phénomènes d’accommodation-assimilation, à partir des savoirs préexistants » (Gatto et Al., 2003)

� Le travail en petits groupes conforme « prise de conscience par les pairs et construction par le groupe» (Gatto et Al., 2007)

� Les travaux individuels notés (évaluations, contrôle…) Non conforme « prise de conscience par les pairs et construction par le groupe » (Gatto et Al., 2007)

Ø Les modèles de l’évaluation

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40) L’évaluation, pour être bénéfique doit se faire par le biais de l’auto-évaluation, l’auto-questionnement (conformité : évaluation questionnement) (une réponse possible)

☒ � � �

Tout à fait Plutôt Plutôt Pas du tout

D’accord d’accord Pas d’accord d’accord

« L'instrumentation de l'autoévaluation peut donc, au-delà de l'autocontrôle, devenir une mise en situation d'auto-questionnement ». (Vial, 1997)

41) Lors de vos évaluations en stage, par exemple, vous diriez que l’erreur doit-être considérée comme une faute : (conformité : évaluation questionnement) (une réponse possible) ☐ Oui

☒ Non

« L'erreur prend ici un statut essentiel pour l'apprentissage, car elle provoque le dialogue, sert de base à une véritable négociation entre apprenant et enseignant. » (Gatto, Garnier et Viel, 2007)

42) En cours vous avez l’impression que votre avis compte, que certaines choses changent si vous en faites la demande, que vous êtes entendus: (conformité : évaluation questionnement) (une réponse possible) � � � �

Tout à fait Plutôt Plutôt Pas du tout

D’accord d’accord Pas d’accord d’accord

« La régulation va permettre non pas de boucler et de reprendre le programme prévu, mais de s’écarter du programme prévu. La régulation est le moment où on va choisir ensemble la suite du programme. » (Vial, 1997)

Ø Les modèles de la formation

« Former n’est pas enseigner une somme de connaissances ni même un système de connaissances. C’est plutôt induire des changements de comportement, de méthodes, de représentations, d’attitude…, former c’est transmettre des connaissances avec le

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souci de développer la personnalité globale en articulant théorie et pratique. Il s’agit d’un changement qualitatif plus ou moins profond dans une logique non d’accumulation mais de structuration » Fabre (1994)

43) En cours, vous appréciez pour votre apprentissage un professeur (conformité : formation émancipation) (cochez les 2 propositions qui vous semblent les plus adaptées) � Vous donne la parole vous fasse participer pour connaitre vos savoir et le compléter Conforme « le savoir ne s’empile pas mais résulte d’une élaboration d’une structure toujours plus complexe à travers des phénomènes d’accommodation-assimilation, à partir des savoir préexistant » (Gatto et Al., 2003)

☒S’efface pour vous laisser vous auto-questionner Conforme «L'instrumentation de l'autoévaluation peut donc, au-delà de l'autocontrôle, devenir une mise en situation d'auto-questionnement ». (Vial, 1997)

� Vous fasse un cours complet que vous devez prendre en note Non conforme « Il s’agit d’un changement qualitatif plus ou moins profond dans une logique non d’accumulation mais de structuration » Fabre (1994)

� Ne tienne pas compte de vos émotions Non conforme « (dans le néo socioconstructivisme) prise en compte des émotions du projet de l’apprenant » (Gatto et Al., 2007)

44) Pour apprendre, il est plus efficace de participer à la construction de ses connaissances (exposés, travaux de groupes par exemple…) : (conformité : formation émancipation) (Ne cochez qu’une seule réponse) ☐ Oui

☐ Non

« Prise de conscience par les pairs et construction par le groupe » (Gatto et Al., 2007)

45) Pour vous, la formation la plus bénéfique c’est : (Formation émancipation) (cochez les 2 propositions qui vous semblent les plus pertinentes)

� L’acquisition et l’empilement de savoirs « La pédagogie est centrée sur la logique d’exposition du maître. L’appropriation est souhaitée par la répétition du cours et/ou des savoir-faire techniques. L’enseignant démontre une technique et l’élève se l’approprie, en la reproduisant et en la répétant. Ce type de pédagogie n’invite pas à la réflexion, à la compréhension et à la production mais plutôt à la simple restitution » Gatto et al. (2007)

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� Le développement des potentialités « Les acquisitions ne se font pas comme l’on croit parfois, par l’étude des règles et des lois, mais par l’expérience. Étudier d’abord ces règles et ces lois, en français, en art, en mathématiques, en sciences, c’est placer la charrue devant les bœufs. » Freinet (1964)

� La pédagogie active (centrée sur l’apprenant) « La voie normale de l’acquisition n’est nullement l’observation, l’explication et la démonstration, processus essentiel de l’École, mais le tâtonnement expérimental, démarche naturelle et universelle ». Freinet (1964)

� La pédagogie frontale (centrée sur l’apprentissage, sans tenir compte de l’individu) « l’ensemble des investissements conscients ou non du sujet sur les plans cognitif, affectif, émotionnel, social, historique, culturel ne sont donc pas respectés ».Skinner (1968)

4.5 Le protocole de recueil des données Les questionnaires ont été envoyés via Google doc aux étudiants

4.6 Le protocole de traitement des données Les données recueillies lors du retour des questionnaires ont été traitées par le logiciel Excel. Une analyse des résultats a ensuite été réalisée pour permettre de répondre à la question de cette enquête

4.7 Les résultats de l’enquête n°2 75 questionnaires ont été renseignés par la population concernée par cette enquête. 72 questionnaires ont pu être exploités. 3 questionnaires ont été écartés car les consignes de remplissage des questions n’avaient pas été respectées.

4.7.1 Description de la population Toutes les personnes qui ont participé à cette enquête sont étudiantes en institut de soins infirmiers (IFSI). Parmi ces 72 personnes, nous comptons 9 hommes et 63 femmes âgés de 19 à 50 ans. Ils ne possèdent pas, pour 65% d’entre eux, d’autre diplôme. (Figure n°1 annexe 3)

Les étudiants interrogés préfèrent pour 52% d’entre eux, les soins relationnels aux soins techniques qui eux, représentent 15% des réponses. 33% n’ont pas de préférence. (Figure n°2 annexe 3)

Les premières réponses des étudiants mettent en évidence les difficultés qu’ils rencontrent durant leur formation. En effet ils sont 86% à répondre qu’ils ont rencontré des difficultés lors de leurs études (figure n°3 annexe 3).

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Parmi les difficultés évoquées, 60% des étudiants ont pointé les situations de stress durant leurs stages. Ensuite viennent le manque de confiance en soi pour 51% et le stress lors des évaluations vécues en cours et en stage pour 40%. (Figure n°1)

Figure n° 1 : Difficultés rencontrées par les étudiants

Sur la figure n°2 sont représentées les ressources utilisées par les étudiants qui ont été confronté à des difficultés. Les répondants pouvaient cocher jusqu’à 3 réponses. Ils sont 61% à avoir sollicité leurs collègues de promotion. L’entourage familial et amical est présent dans 61% des réponses. Seulement 12% ont été aidés par leur encadrement scolaire. Ils sont encore, en fin de 3ème année, 11% à être toujours en difficulté sans avoir pu trouver d’aide.

Figure n°2 : ressources utilisées par les étudiants en difficulté

Sur la figure n°3, nous pouvons constater que 57% des étudiants ont le sentiment de ne pas avoir été assez soutenus par leurs formateurs.

0 10 20 30 40 50

Difficultés à gérer

mes émotions

Manque de confiance

en moi

Stress en évaluations en stage et

en cours

Stress en stage

Difficultés des cours

autre NR

Quelles difficultés ont rencontré les étudiants?

0 5

10 15 20 25 30 35 40 45

Nulle part et je suis toujours en difficulté

Auprès d’un professionnel

extérieur ou en thérapie

collègues étudiants

Auprès de l’encadrement

Auprès de mon entourage

familial/amical

J’ai surmonté seul mes

difficultés

autre

Où les étudiants ont-ils trouvé de l'aide?

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Figure n°3 pourcentage d’étudiants ayant le sentiment d’avoir été accompagnés par leurs formateurs

, aux risques psycho-sociaux et à la gestion des émotions durant leur parcours de formation L’un des objectifs de cette enquête était de savoir si les étudiants en IFSI étaient sensibilisés au burnout.

Les questions 13 à 20 cherchaient à savoir si l’étudiant s’était interrogé sur le burnout et les situations de stress au cours de sa scolarité, pour quelles raisons, et s’il avait trouvé des réponses à ses interrogations. Ces questions cherchaient également à identifier les apports et les supports concernant le burnout, les risques psycho-sociaux et la gestion des émotions proposés par le programme des trois ans de scolarité en IFSI.

La figure 4 montre que 75% des personnes interrogées ont eu des interrogations sur le burnout au cours de leur scolarité. Ce qui prouve que les étudiants se sont sentis concernés par ce phénomène et qu’ils souhaitent mieux le connaitre.

Figure n° 4 Taux d’étudiants qui se sont questionné sur le burnout au cours de leur scolarité

Sur la figure n°5, sont réparties les aides que les répondants ont trouvées face à leur questionnement sur le burnout out. Parmi les 54 étudiants qui ont répondu s’être questionnés sur le burnout, 50% d’entre eux ont trouvé des réponses grâce à la discussion avec des collègues de promotion. 46% des étudiants qui se sont interrogé sur le burnout ont eu recours

non : [POURCENTA

GE]

oui : [POURCENTA

GE]

Les étudiants ont-ils le sentiment d'avoir été assez accompagnés par leurs formateurs?

[NOM DE CATÉGORIE] : [POURCENTA

GE]

[NOM DE CATÉGORIE] : [POURCENTAG

E]

Les étudiants se sont-ils interrogés à propos du burnout?

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aux lectures personnelles et 38% ont trouvé leurs réponses lors d’un cours. Les étudiants ont réussi pour 70% d’entre eux à trouver des réponses (Figure n°4 annexe 3)

Figure n°5 Resources utilisées par les étudiants pour répondre à leur questionnement sur le burnout

La figure n°6 précise les raisons qui ont poussé l’étudiant à se questionner sur le burnout. 42% se sont interrogé suite à une situation rencontrée sur un lieu de stage. Le schéma met en avant un fait inattendu. Nous l’avons vu lors de l’analyse de la précédente question, 75% des étudiants se sont questionné sur le burnout. Nous voyons également que 20 d’entre eux ont coché la case « suite à un propre vécu d’épuisement », ce qui signifie que sur les 54 d’étudiants s’étant interrogé sur le burnout, ils sont près de 38% à se considérer comme des victimes de ce phénomène. Sur la globalité des étudiants, cela représente 28% des répondants soit près d’un étudiant sur trois.

Figure n°6 Raisons qui ont emmené l’étudiant à se questionner sur le burnout

0 5

10 15 20 25 30

Par des lectures personnelles

Lors d’un cours Par la discussion avec un collègue/

étudiant

Par le questionnement d’un professeur

Par le questionnement

d’un professionnel sur un lieu de stage

autre

Comment les étudiants ont-ils trouvé des réponses?

36

20

10

19

1

0 5

10 15 20 25 30 35 40

Suite à une situation

rencontrée en stage

Suite à un propre vécu

d’épuisement

Suite à un cours Suite à une discussion avec

des pairs

autre

Pourquoi certains étudiants se sont-ils questionné à propos du burnout?

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Nous avons vu que sur les 72 répondants, 18 déclarent ne pas se poser de questions sur le sujet. Nous voyons que parmi ces derniers, neuf, soit 50% avouent que c’est par manque de temps dans une scolarité déjà bien dense. Ils ne sont que 8, soit 44% à ne pas se sentir concernés par le burnout, soit seulement 11% du total des étudiants. (Figure n°5 annexe 3).

En ce qui concerne les apports en matière des risques psycho-sociaux, de burnout, de gestion des émotions, qui peuvent être donnés aux étudiants au cours de leur formation initiale, les résultats sont assez partagés. (Figures n°6 et 7 annexe 3) En effet, les étudiants déclarent pour 43% d’entre eux ne pas avoir eu d’apports théoriques sur le burnout. Ce résultat nous parait surprenant car nous avons connaissance qu’ils étaient, comme nous l’avons vu sur la figure 4, 75% à être en demande de réponses sur le sujet et que parmi eux, cette demande émanait d’un propre vécu d’épuisement. De plus, ils sont aussi 38% à ne pas avoir eu d’apports sur les risques psycho-sociaux. Enfin, ils sont 57% à ne pas avoir eu d’aide à la gestion des émotions. (Figure n°8 annexe 3).

La question 18 était destinée à évaluer si les personnes ayant eu des apports sur ces deux thèmes se sentent suffisamment armées pour la suite grâce à cela (figure n°11). Sur les 54 étudiants ayant répondu à cette question, 39% trouvent les apports plutôt ou complètement suffisants alors que 61% estiment que les apports ne leur permettront pas de se sentir armés pour leur future vie professionnelle.

Figure n°7 Taux d’étudiants qui estiment que les apports en matière de burnout et de RPS sont suffisants

Sur la figure n°8, nous voyons le détail des méthodes qui ont été données aux étudiants pour les aider à gérer leurs émotions. Sur 41 étudiants à avoir répondu avoir eu des clés pour la gestion des émotions, 50% ont évoqué le groupe de parole. Viennent ensuite le sport, pour 31% et la relaxation pour 29% des étudiants. Nous pouvons faire le parallèle avec les réponses aux questions 11, (sur les ressources utilisées par les étudiants pour répondre à leurs difficultés) et 13, (sur leurs ressources pour répondre à leurs interrogations sur le burnout et

[NOM DE CATÉGORIE] :

[POURCENTAGE]

[NOM DE CATÉGORIE] :

[POURCENTAGE]

[NOM DE CATÉGORIE] :

[POURCENTAGE]

pas du tout : [POURCENTAGE]

Ces apports leurs-semblent-ils suffisants?

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les risques psycho-sociaux). En effet, les étudiants répondent majoritairement à ces questions en évoquant souvent en premier lieu le groupe de pairs comme étant ressource.

Figure n°8 Méthodes données aux étudiants, lors de la scolarite, pour gérer leurs émotions.

La question suivante visait à connaître les valeurs que les étudiants jugent nécessaires pour être professionnel soignant (figure n°9). Les étudiants pouvaient répondre librement. Cela a permis de repérer quelles valeurs étaient les plus fréquemment citées et d’en établir une liste. Sur les 72 répondants, 80% ont répondu que l’empathie et l’écoute font partie des valeurs nécessaires. En deuxième position, le respect et la tolérance représentent 61% des réponses.

Figure n°9 Valeurs que les étudiants pensent devoir posséder pour être infirmier(e)

En deuxième partie de question, les étudiants devaient répondre si, selon eux, ils possédaient ces valeurs avant leurs études et s’ils pensent les posséder à la fin de leur cursus scolaire. (Figures n°10a et n°10b). Nous pouvons constater que les proportions s’inversent entre les deux figures. En effet, 62% des répondants estiment qu’ils possédaient en partie les valeurs énoncées avant leurs études en soins infirmiers et ils ne sont plus que 33% après. Le nombre de personnes qui estiment qu’elles possèdent ces valeurs passe de 32% avant les 3 ans d’étude à 59% après.

0

5

10

15

20

25

relaxation activités/sport groupe de parole autre

Si oui, quelles méthodes de gestion des émotions?

0 10 20 30 40 50 60 70

D'après les étudiants, quelles sont les valeurs que doit posséder une IDE?

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Le nombre de personnes qui pensent ne pas posséder ces valeurs augmente de 6% à 8% entre avant et après la scolarité.

Figure n°10a Taux d’étudiants qui disent avoir ces valeurs Figure n°10b Taux d’étudiants qui pensent les avoir après

L’interrogation s’est ensuite orientée vers leurs appréhensions face à leur avenir professionnel et leur représentation de leur future vie professionnelle. En effet, étant en troisième année, ils seront bientôt confrontés à la réalité parfois délicate et souvent déroutante du terrain.

La question 20 porte sur ce que les étudiants redoutent pour leur vie professionnelle, ils devaient cocher les deux réponses qui semblaient le plus correspondre à leurs appréhensions. Les étudiants ont répondu pour 69%, que les responsabilités qu’endosse l’infirmière sont ce qu’ils redoutent le plus (figure 11). En deuxième position la charge de travail est préoccupante pour 61% des étudiants. La charge émotionnelle qui émane de la relation au soigné arrive en troisième position avec 20,5% des réponses.

Figure n°11 Aspects professionnels les plus redoutés par les étudiants

Les questions 22 à 26 ont pour but d’évaluer le niveau de stress et de se rendre compte de la pression que ressentent les étudiants afin d’en connaître l’impact. Ces questions visaient aussi à cibler la provenance exacte de ce stress, de cette pression.

A la question 22, représentée par la figure n°9 de l’annexe 3, 62% des étudiants répondent être stressés par les évaluations théoriques. Sur la figure n°12, nous voyons en détail ce qui

oui : [POURCENTAGE]

non : [POURCENTAGE]

en partie : [POURCENTAGE]

Les étudiants avaient-ils, selon eux ces valeurs avant?

oui : [POURCENTAGE] non :

[POURCENTAGE]

en partie : [POURCENTAGE]

Les étudiants pensent-ils qu'ils auront ces valeurs après?

0 10 20 30 40 50 60

Les responsabilités

qu’endosse L’IDE

Les émotions qui émanent de la

relation soignant-soigné

La charge de travail dans les

services

Le rythme de travail (3/8,

travail en 12h…)

autre

Ce que les étudiants redoutent le plus de leur avenir professionnel

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stresse les étudiants dans les évaluations théoriques. Ils sont alors 55% à déclarer avoir peur de l’échec et 36% à trouver la charge de travail trop lourde, trop dense.

Figure n°12 Les éléments qui stressent les étudiants lors des évaluation théorique

La question 23 représentée par la figure n°10 de l’annexe 3, porte sur les lieux de stage. 87% des étudiants répondent que les stages leur procurent du stress. Ce chiffre est très élevé. Nous voyons que parmi les causes de ce stress (figure n°13), les étudiants évoquent, pour 46% d’entre eux, la pression qu’exercent certaines équipes de soin. Ceci permet aisément de comprendre que la peur de l’échec arrive en seconde position avec 31% des réponses.

Figure n°13 Elements stressants pour les étudiants en stage

Il est ensuite demandé aux étudiants leur position en stage, en cours, en évaluation. Se sentent-ils « à la hauteur » ?

0

5

10

15

20

25

30

charge de travail importante

peur de l'echec peur de la note problèmes personnels

Pourquoi les évaluations théoriques stressent les étudiants?

[NOM DE CATÉGORIE] : 31%

peur de l'échec : 9% Pression des équipes de soin 46%

[NOM DE CATÉGORIE] : 2%

[NOM DE CATÉGORIE] : 12%

Pourquoi les stages stressent-ils les étudiants?

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Page45

Le taux d’étudiants qui ne se sentent pas à la hauteur en stage est important, il s’élève à 83% (Figure n°11 annexe 3). Nous pouvons ici faire le lien avec la question précédente concernant le stress en stage.

La figure n°14 apporte quelques éléments explicatifs de ce sentiment et confirme que la pression et la dureté des équipes soignantes sont de réels problèmes pour ces étudiants. En effet à elles-seules, ces deux réponses représentent 63% des réponses (72 réponses sur 115 au total). Sont évoqués aussi le manque de confiance, pour 13% des répondants ainsi que les lacunes pratiques et théoriques pour 17% et le manque d’expérience pour 7% d’entre eux.

Figure n°14 Eléments qui empêchent les étudiants de se sentir à la hauteur en stage

En cours, les étudiants déclarent pour 60% se sentir à la hauteur comme le montre la figure n°12 de l’annexe 3. Même si ce chiffre est meilleur que celui relatif au stress en stage, il montre quand même que 40% des étudiants ayant répondu au questionnaire sont stressés, là aussi.

Parmi les 29 étudiants qui parfois ne se sentent pas à la hauteur en cours, 34% évoquent l’incompréhension des cours, 27% trouvent qu’ils oublient vite les cours qui leur sont dispensés et 23% trouvent que la charge de travail est trop lourde. Les répondants pouvaient choisir jusqu’à 2 réponses. (Figure n° 15)

Figure n°15 Eléments qui empêchent l’étudiant de se sentir à la hauteur en cours

42

30

20 15

8

0

10

20

30

40

50

équipes peu aidantes

pression lacunes techniques et

théoriques

manque de confiance

manque d'expérience

Pourquoi certains étudiants ne se sentent pas à la hauteur en stage?

[NOM DE CATÉGORIE] :

34%

[NOM DE CATÉGORIE] : 7%

[NOM DE CATÉGORIE] :

23%

[NOM DE CATÉGORIE]:

27%

[NOM DE CATÉGORIE] :

9%

Pourquoi certains étudiants ne se sentent pas à la hauteur en cours?

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Sur les 72 étudiants qui ont répondu au questionnaire, nous constatons que 71% se sentent suffisamment soutenus en cours par leurs formateurs et 64% lors des évaluations pratiques et théoriques. (Figures n°13 et 14 annexe 3)

En revanche, sur cette même population, 51% ne se sentent pas assez soutenus en stage. (Figure n°15 annexe 3)

La figure 16 est sans doute la plus évocatrice du mal-être des étudiants infirmiers qui ont répondu au questionnaire. En effet, cette figure met en exergue que 92% des étudiants ressentent de la pression.

Figure n°16 Taux d’étudiants qui ressentent de la pression

Dans la figure n°17, sont réparties les causes attribuées à cette pression. Parmi les 92% d’étudiants à ressentir de la pression, 79,5% attribuent cette pression aux difficultés qu’ils rencontrent en stage, notamment avec les équipes soignantes, qui ne sont parfois pas très accueillantes. Ils sont aussi 44% à évoquer les évaluations théoriques et pratiques pour justifier cette pression. Enfin, 31% attribuent cette pression aux cours et aux enseignants.

Figure n°17 Sources de pression évoquées par les étudiants

La dernière question de cette partie était une question ouverte qui permettait aux étudiants d’en dire un peu plus sur leur ressenti vis-à-vis de la formation. 52% des étudiants ont renseigné cette question. Ce qui ressort essentiellement des réponses données par la

[NOM DE CATÉGORIE] : [POURCENTAGE

]

[NOM DE CATÉGORIE] : [POURCENTA

GE]

Les étudiants ressentent-ils de la pression?

0 10 20 30 40 50 60 70

En stage par les professionnels

En cours par les enseignants

En évaluation par les formateurs ou les professionnels

autre

Où les étudiants ressentent-ils de la pression?

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population à cette question ouverte c’est à nouveau le mal-être ressenti durant les stages et l’accueil peu satisfaisant réservé aux étudiants qui arrivent en stage

4.7.2 Résultats aux tests de connaissances de la population concernant le burnout Dans la deuxième partie du questionnaire, les questions 28 à 34 cherchaient à mettre en évidence les connaissances théoriques que possède la population concernant le burnout.

« Le burnout touche majoritairement le personnel de santé » OMS (2006)

Pour 64% des étudiants, le burnout ne touche pas principalement le personnel soignant (Figure n°18). Ils sont donc seulement 36% à avoir donnée la réponse juste. Il y a sur la globalité des réponses 26 réponses conformes et 46 non conformes.

Figure n°18 Réponses à la question « le burnout touche t’il principalement le personnel soignant ? »

« Les 3 dimensions fondamentales du syndrome sont (…) l’épuisement émotionnel, la déshumanisation de la relation interpersonnelle, la diminution de l’accomplissement personnel » Canouï et al. (1998)

Concernant ces trois composantes du burnout, dans la globalité des réponses, nous pouvons constater sur la figure n° 19 que 159 réponses sont conformes (sur 216 attendues) et 54 sont non conformes. Sur cette figure, la valeur numérique et les pourcentages apparaissent car les deux sont utiles à l’analyse. Nous voyons que 72% des étudiants ont choisi la réponse « dévalorisation de soi et de l’autre » qui était une proposition fausse. C’est pourtant la proposition qui a été le plus choisie après l’épuisement émotionnel, choisi par près de 96%.

Sur les 72 répondants, 23% ont choisi les trois réponses justes. (Figure n°16 annexe 3).

oui : [POURCENTA

GE]

non : [POURCENTA

GE]

D'après les étudiants, le burnout touche t il principalement le personnel soignant?

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Figure n°19 Propositions choisies par les étudiants concernant les trois composantes du burnout

En ce qui concerne la période des premières descriptions de ce phénomène, les étudiants qui ont coché la bonne réponse, à savoir les années 70, représentent 3% des répondants. Ils sont donc, par conséquent 2 à avoir une réponse conforme. Les réponses non conformes représentent donc 75 réponses soit 97% des réponses totales (Figure n°17 annexe 3)

Dans le détail (figure n°20) nous voyons que 49% des étudiants ont répondu ne pas savoir et que les autres apportent une réponse erronée. Nous nous rendons compte aussi par l’étude de la même question que les étudiants imaginent que le burnout n’est étudié que de façon récente.

Figure n°20 Réponses à la question « le burnout est évoqué par les auteurs depuis quelle période ?»

Les étudiants devaient ensuite répondre sur le mode d’apparition du burnout dans la vie des victimes. Pour 69% des étudiants, le burnout est lent et insidieux ce qui est une réponse correcte. Les réponses sont par conséquent non conformes pour 31% d’entre eux. (Figure n°18 annexe 3). Dans le détail, comme illustré par la figure n°21, nous voyons que 17% des étudiants ont répondu ne pas savoir.

0

20

40

60

80

épuisement émotionnel

déshumanisation dévalorisation (soi et l'autre)

sentiment de superiorité

perte d'accomplissement

au travail

Les trois composantes du burnout d'après les étudiants

[NOM DE CATÉGORIE] : [POURCENTAG

E] [NOM DE

CATÉGORIE] : [POURCENTAG

E]

[NOM DE CATÉGORIE] : [POURCENTAG

E]

[NOM DE CATÉGORIE] :

[POURCENTAGE]

D'après les étudiants, le burnout est décrit depuis les années :

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Figure n°21 Réponses à la question « le burnout est-il lent et insidieux ? »

Le burnout apparait-il lorsqu’il y une différence entre idéaux du soignant et réalité ? C’est la question à laquelle devaient ensuite répondre les étudiants.72% d’entre eux, ont donné une réponse correcte. (Figure n°19 annexe 3) En effet, le burnout traduit aussi une différence entre les idéaux du personnel soignant et réalité du terrain et de la profession.

Dans le détail nous voyons que 17% des étudiants ont répondu par la négative et ils étaient 11% à ne pas savoir (figure n°22)

Figure n°22 Réponses à la question « d’après vous est-ce à cause d’un écart entre idéaux et réalité qu’apparait le burnout ? »

Les deux dernières questions étaient des questions ouvertes visant à connaitre la conduite que tiendrait l’étudiant s’il se sentait vulnérable ou s’il constatait qu’un proche ou un collègue l’était. Là encore, le choix de la question ouverte ne s’avère pas judicieux car le traitement et l’analyse sont rendus compliqués par la variété des réponses proposées par le peu d’étudiants qui ont renseigné cette question.

[NOM DE CATÉGORIE] :

[POURCENTAGE]

[NOM DE CATÉGORIE] :

[POURCENTAGE]

[NOM DE CATÉGORIE] :

[POURCENTAGE]

D'après les étudiants, le burnout est-il lent et insidieux?

oui : [POURCENTA

GE]

non : [POURCENTA

GE]

ne sais pas : 11%

D'après les étudiants, est-ce que c'est parce qu'il y a un écart important entre idéaux et réalité que

le burnout apparait?

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Les résultats globaux des questions 28 à 34 portant sur les connaissances que les étudiants possèdent sur le burnout mettent en évidence que les étudiants ont quelques connaissances sur le sujet. Ils connaissent le mode d’apparition et certaines composantes. Ils savent aussi qu’un écart en idéaux et réalité peut épuiser les professionnels de santé. En revanche, ils n’ont pas forcément conscience qu’en tant que futur professionnels de santé, ils sont les premiers exposés au burnout.

4.7.3 Résultats des mises en situations en lien avec les modèles en sciences humaines et sociales et le burnout

Les questions 35 à 45 mettaient en lien le sujet traité et les théories et modèles convoqués.

Les questions suivantes sont des cas concrets. Le premier cas concret visait à évaluer la posture dans laquelle se voient les étudiants. Pour cela, ils devaient cocher 2 réponses suite à un énoncé dans lequel, en stage, une infirmière leur commande une tâche (prise de température d’un patient).

Sur le total des réponses, 101 sont conformes et 35 non conformes.

Dans le détail, comme nous le voyons dans la figure n°23, les étudiants sont 89% à en référer à leur infirmière référente alors que 9% appellent de leur propre chef le médecin. En revanche, dans le binôme de propositions relatives au comportement du stagiaire dans l’éventualité où le patient dort, le positionnement est plus partagé. En effet, 51% des étudiants réveillent le patient alors que 40% d’entre eux le laissent dormir, se positionnant alors comme auteur, ce qui, nous le verrons par la suite, n’est pas la position conforme de l’étudiant infirmier.

Figure n°23 Répartition des réponses au cas concret en lien avec les modèles de la posture

29 37

6

64

12

0

10

20

30

40

50

60

70

M. X dort, vous décidez de contrôler sa

température plus tard

M. X dort, vous l’éveillez afin de

contrôler sa température

M. X a 39°C vous appelez le

médecin de votre propre chef

M. X a 39°C vous en référez à l’infirmière

NR/HC

Réponses des étudiants au cas : "Lors d'un stage en gériatrie une IDE vous demande d'aller prendre la T° de M.X"

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Toujours concernant le modèle de la posture, la question 37 portait sur le positionnement de l’étudiant, lors d’un stage, face à un acte commandé par une infirmière diplômée. Les répondants ont apporté la réponse juste pour 60% d’entre eux. Dans le détail, comme nous pouvons le constater sur la figure n°24, 60% d’entre eux affirment devoir se soumettre à l’autorité de l’infirmière. Pour 24% d’entre eux, ce n’est pas le cas et 7% disent ne pas savoir.

Dans la globalité, nous voyons donc que pour les deux questions, 86 réponses sont conformes et 58 non conformes.

Figure n°24 Réponse des étudiants sur leur posture en stage

Les proportions sont à peu près identiques en ce qui concerne le responsable de lieu de stage et les devoirs des étudiants vis-à-vis de lui (Figure n°20 annexe 3)

Dans le cadre des théories de l’apprentissage, le statut de l’erreur est l’objet des deux questions suivantes, dans une mise en situation et dans une question théorique.

Tout d’abord, l’étudiant devait cocher les 2 propositions qui lui semblent les plus pertinentes dans la situation où il commet une erreur en stage. La question porte sur comment doit réagir le professionnel qui l’encadre.

Les étudiants n’ont répondu correctement que pour 42% d’entre eux (Figure n°21 annexe 3). Dans le détail, comme l’illustre la figure n°25 nous voyons que 28% sont hors consignes. Nous voyons également que 100 réponses sont conformes sur 144 attendues alors que 4 sont non conformes. Une fois encore, le nombre de réponses «hors consigne » est conséquent.

oui : 60% non : 25%

ne sait pas : 11%

Les étudiants doivent-ils, d'après eux appliquer les actes commandés par leur rérérent en stage?

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Figure n°25 Répartition des réponses des étudiants dans un cas concret à propos du statut de l’erreur (néo socioconstructivisme)

Ensuite, Les étudiants devaient se positionner quant au statut de l’erreur. « Doit-elle être considérée comme une faute ? ». Sur la figure n°26 les résultats à cette question sont illustrés. 56 réponses sont conformes. En effet, les étudiants sont 78% à penser que l’erreur ne doit pas être considérée comme une faute.

Figure n°26 Réponses à la question «l’erreur doit-elle être considérée comme une faute ?

La question 40 concernait l’auto-questionnement comme méthode efficace pour l’évaluation, 56 étudiants soit 79% du total ont eu une réponse conforme (Figure n°22 annexe 3).

En effet, comme l’illustre la figure n°27, nous voyons que 79% des étudiants répondent que l’évaluation devrait se faire par l’auto-questionnement. Ils sont 13% à ne pas savoir et 8% à répondre par la négative.

49 51

1 3

40

0

10

20

30

40

50

60

Vous dire que c’est bien de le lui avoir dit et que vous allez essayer de comprendre ensemble pourquoi vous avez fait cet oubli.

Vous rappeler la nécessité des contrôles de température et vous inciter à trouver un moyen pour y penser à l’avenir

Vous précise que la note de fin de stage sera impactée de cet oubli Vous sanctionne en ne vous laissant plus aller seul faire les surveillances NR/HC

D'après l'étudiant,comment doit réagir leur responsable, en stage, en cas d'oubli de prise de température?

[NOM DE CATÉGORIE] : [POURCENTA

GE]

[NOM DE CATÉGORIE] : [POURCENTA

GE]

[NOM DE CATÉGORIE] : [POURCENTA

GE]

D'après les étudiants, l'erreur doit-elle être considérée comme une faute?

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Figure n°27 Réponses à la question « l’évaluation, pour être bénéfique doit se faire par auto-questionnement ? »

A une autre question, les étudiants devaient choisir, sur quatre propositions, les deux qui leur semblaient les plus bénéfiques à l’apprentissage. 58% des étudiants ont trouvé la combinaison conforme (Figure n°23 annexe 3).

En détail, sur la figure n°28, nous voyons que 75% des étudiants trouvent que les travaux dirigés sont bénéfiques contre 25% pour le cours magistral. Ils sont 58% à préférer les travaux de groupes et 9% à être favorables aux évaluations et contrôles. Il y a dans la globalité de réponses, 97 réponses conformes sur 144 attendues et 25 réponses non conformes. Sur le total des réponses, 22, soit 30% sont hors consigne ou non répondu. Ces réponses sont quand même prises en compte.

Figure n°28 Les outils qui sont, selon eux, utiles aux apprentissages des étudiants

oui : 79%

non : 8%

ne sait pas : 13%

D'après les étudiants, l'évaluation doit se faire par l'auto questionnement

18

55

42

7

22

0

10

20

30

40

50

60

cours magistral TD travaux en groupes contôles/évaluation NR/HC

Les deux outils qui selon les étudiants semblent utiles à l'apprentissage

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La question 43 avait pour but d’évaluer si les étudiants savent ce qui est bénéfique à leur apprentissage. Il y a, pour la globalité des réponses 82 réponses conformes et 30 sont non conformes.

Dans le détail, comme nous le voyons sur la figure n°29, nous pouvons constater que 41% des étudiants, pensent que le formateur doit leur dispenser un cours magistral pour être utile à leur apprentissage. Ils sont 64 soit 87% à penser que le formateur doit leur laisser la parole et compléter leurs savoirs. De plus, aucun n’a choisi la proposition « ne prend pas en compte vos émotions ».

Figure n°29 Répartition des réponses des étudiants concernant les savoir-faire utiles à leur apprentissage

A la question « pensez-vous qu’il est nécessaire de participer à la construction de ses savoirs pour favoriser l’apprentissage ? », les étudiants ont répondu oui pour 79% d’entre eux, comme nous pouvons le constater sur la figure n°30, ce qui porte à 57 le nombre de réponses conformes.

Figure n°30 Réponses des étudiants à la question concernant la nécessité de participer à la construction de ses savoirs

64

18 30

0 0

10 20 30 40 50 60 70

Vous donne la parole vous fasse participer pour connaître vos

savoir et le compléter

S’efface pour vous laisser vous auto-

questionner

Vous fasse un cours complet que vous devez prendre en

note

Ne tienne pas compte de vos

émotions

Les deux savoir-faire du professeur qui semblent les plus pertinents aux étudiants

oui : [POURCENTAG

E]

non : [POURCENTAG

E]

ne sait pas : [POURCENTAG

E]

Selon les étudiants, est-il nécessaire de participer à la construction de ses savoirs?

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L’impression des étudiants quant à la prise en compte de leur avis par les formateurs est le but de la question suivante. Les résultats de cette question sont visibles sur la figure n° 31.

Les étudiants qui pensent que leur avis est « tout à fait » pris en compte sont 5%, ceux qui pensent que leur avis est « plutôt » pris en compte sont 26%.

Au contraire, les élèves qui pensent que leur avis est « plutôt pas »pris en compte sont 45% et ils sont 24% à se sentir « pas du tout » entendus.

Figure n°31 Réponses et répartition des étudiants à la réponse « pensez-vous que votre avis compte dans votre cursus scolaire ? »

La dernière question visait à voir si les étudiants connaissent les aspects d’une formation bénéfique. Ils sont 62% à n’avoir pas su donner les deux bonnes réponses parmi les 4 proposées (Figure n°24 annexe 3).

Sur la globalité des réponses, 106 sont conformes (sur 144 attendues) et 17 sont non conformes.

Ce qui est marquant comme nous le voyons en détails sur la figure n°32, c’est que 90% des répondants ont choisi la pédagogie active, centrée sur l’apprenant comme méthode bénéfique alors que 1% seulement a choisi la pédagogie frontale. Le développement des potentialités représente 56% des réponses. Les deux associés ne représentent pourtant que 38% des répondants. Ce chiffre peu important s’expliquer en grande partie par le nombre de réponses « hors consigne ». En effet, 31% des réponses entrent dans cette catégorie. Nous pouvons donc dire que seulement 49 étudiants ont répondu correctement à cette question (en choisissant deux critères) ce qui augmente le nombre de réponses correctes à 63%.

tout à fait : [POURCENTAG

E]

plutôt :[POURCENTAG

E]

plutôt pas : [POURCENTAG

E]

pas du tout : [POURCENTAG

E]

Les étudiants ont-ils l'impression que leur avis compte?

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Figure n°32 Répartition des réponses des étudiants à la question portant sur les deux composantes d’une formation bénéfique.

4.8 La synthèse des résultats qui répond à la question d’enquête n°2 Cette enquête avait pour but de questionner, identifier et valoriser les connaissances et savoirs associés des étudiants sur le burnout professionnel.

L’enquête était destinée aux étudiants en soins infirmiers en 3ème année, c’est-à-dire en fin de cursus. 75 étudiants ont renseigné le questionnaire parmi lesquels 3 ont été écartés car ils ne répondaient pas aux critères de réponse. Parmi les 72 répondants restants, nous trouvons 9 hommes et 63 femmes âgés de 19 à 50 ans.

L’analyse globale des résultats met en avant que la majorité des étudiants s’est interrogée sur le burnout et les risques psycho-sociaux. En fin de scolarité, environ 40% d’entre eux n’ont pas eu d’apports sur le burnout, les risques psycho-sociaux et la gestion des émotions.

Les résultats mettent en évidence que les étudiants en fin de 3ème année d’études en soins infirmiers ne possèdent que peu de connaissances théoriques sur le burnout. Ils sont nombreux à déclarer avoir rencontré des situations stressantes durant leurs parcours de formation (92% de la population dit ressentir de la pression) et notamment durant leurs stages.

Sur les 72 étudiants ayant répondu au questionnaire, près de 1 sur 3 se considère comme une victime passée ou actuelle d’épuisement professionnel.

Ils affirment avoir trouvé de l’aide face à ces situations de stress, néanmoins ils restent peu informés sur les manifestations du burnout, sur son apparition et possèdent peu de références théoriques sur ce thème. Cela peut s’expliquer par le fait qu’ils n’ont quasiment pas eu d’apports théoriques sur ce thème durant leur parcours de formation. Ils déclarent d’ailleurs avoir trouvé des réponses à leurs questions sur le burnout auprès de leurs camarades ou de leurs familles ou encore par leurs propres moyens.

Les résultats de ce questionnaire permettent de mettre en évidence que les étudiants se sentent principalement stressés en stage, mais ils ressentent également beaucoup de stress durant les

16

41

65

1

23

0 10 20 30 40 50 60 70

L’acquisition et l’empilement de

savoirs

Le développement des potentialités

La p active (centrée sur l’apprenant)

La p frontale (centrée sur

l’apprentissage, sans tenir compte de

l’individu)

NR/HC

Les deux composantes d'une formation bénéfique selon les étudiants

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cours, et lorsqu’ils sont en situation d’évaluation. Cependant, ils arrivent pour la majorité à sortir de ces troubles, grâce notamment à leurs collègues de promotion. Ils font aussi appel à leurs relations amicales et familiales et, en dernier lieu, à leur professeur.

Nous notons aussi que le groupe de pairs est une toujours la première réponse choisie comme ressource à toutes les questions portant sur les difficultés des étudiants.

Autre élément intéressant amené par les résultats de cette enquête : les étudiants dénoncent le mauvais accueil qui leur est réservé dans certains stages. Ce problème est récurent dans plusieurs de leurs réponses. Ils attribuent, pour 63% d’entre eux, le mal-être qu’ils expriment au comportement et à la pression que peuvent exercer certains professionnels. Il en résulte que l’étudiant ne se sent pas à la hauteur et pas assez accompagné.

Concernant les théories et modèles :

Concernant les deux questions en lien avec les modèles de la posture, les résultats sont les mêmes et démontrent que parmi les 72 étudiants, ils sont 60% à se placer en position d’agent conforme dans leur formation. Ils ne se sentent pas co-auteur de cette formation. Les résultats de la question qui portait sur la prise en compte de leur avis confirment cette donnée. En effet, nous l’avons vu, ils sont 69% à avoir l’impression que leur avis ne compte que peu voire pas du tout. Nous pouvons à ce stade mettre en lien cette posture avec le stress qui est généré par la formation ; leur posture d’agent étant une des causes principales de leur stress.

Pour ce qui est des théories de l’apprentissage, nous voyons que le modèle béhavioriste est encore largement utilisé dans les instituts de formation en soins infirmiers.

L’erreur n’est pas à considérer comme une faute, pour la grande majorité des étudiants qui représente ici 78%. En revanche, dans le cas concret, ils sont 58% à ne pas répondre correctement. Cet écart peut s’expliquer par le fait qu’en pratique, les erreurs qu’ils commettent sont culpabilisées et surement considérées comme des fautes. Concrètement, il semble que les étudiants aient besoin que leurs erreurs soient analysées et questionnées. La grande majorité d’entre eux sait que l’auto questionnement doit servir à l’évaluation et qu’il est nécessaire de participer à la construction des savoirs. Nous pouvons donc en déduire que l’étudiant a besoin de reconnaissance et qu’on lui donne la possibilité d’être un acteur, un sujet de sa formation.

Certains résultats sont surprenants, inattendus, intéressants et mériteraient d’être approfondis avec les formateurs en soins infirmiers et les étudiants afin de trouver comment mettre en place une formation centrée sur l’étudiant, ses attentes et ses besoins. En effet, cela pourra permettre à ces derniers « de devenir pilote de leur apprentissage dans une matière donnée et dans un temps donné, la fonction de pilote étant susceptible d’alimenter leur motivation d’innovation et de développer leur référence interne » Favre (2010)

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5 L’enquête N°3

5.1 La question d’enquête n°3 Il est cherché à identifier et comprendre les besoins en formation des infirmiers libéraux en matière de prévention de l’épuisement professionnel afin de construire le cahier des charges d’une formation plus adaptée.

5.2 La méthode d’enquête n°3 La recherche s’inscrit dans un paradigme phénoménologique avec une logique qualitative.

5.3 La population Une ancienne collègue qui est très sensibilisée au sujet car elle a manifesté plusieurs fois, lors de discussions entre nous, son « ras-le-bol » du métier d’infirmière. Elle est d’ailleurs dans une démarche similaire à la mienne à savoir qu’elle a obtenu un Master 2 à Toulouse et qu’elle s’apprête à changer de voie professionnelle. Elle a fait dans le cadre de son Master un test visant à évaluer son burnout et il s’avère que le test a révélé un « burnout avéré ».

5.4 L’outil d’enquête n°3

Guide d’entretien

Q1 : pouvez-vous me parler de votre parcours professionnel ?

R : depuis quand exercez-vous ?

R : quel type d’exercice avez-vous pratiqué ?

R : comment voyez-vous votre avenir professionnel ?

• Thèmes ciblés : connaissance de la personne, de son parcours et de ses aspirations.

Q2 : Que faites-vous comme genre de formation et pourquoi ?

R : pensez-vous que les formations sur les soins techniques sont plus bénéfiques pour votre travail ?

R : avez-vous déjà fait une formation visant à réduire le stress professionnel, l’épuisement ou visant à gérer ses émotions ?

R : ce sujet vous intéresse-t-il ?

R : pourquoi ?

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R : trouvez-vous l’offre suffisante dans ce domaine ?

R : qu’aimeriez-vous trouver comme thème de formation ?

• Thèmes ciblés : évaluation des attentes en matière de formation et analyse des raisons de choix de formation par le professionnel.

Q 3 : que savez-vous du burn out ou du Syndrome d’Epuisement du Personnel Soignant (SEPS)?

R : en connaissez-vous les 3 grandes composantes ?

R : quels sont selon vous les principaux effets ?

R : En parlez-vous avec vos amis ? Collègues ? Autres ?

• Thèmes ciblés : connaissances en matière de Syndrome d’épuisement du Personnel Soignant

Q4 : Quelle est selon-vous votre position vis-à-vis du burnout ?

R : allez-vous au travail avec plaisir ?

R : est-ce que vous vous sentez sous tension ? Qu’est-ce qui vous stresse le plus dans votre profession ?

R : que faites-vous pour lutter contre ce stress ?

R : est-ce que ça marche ?

• Thèmes ciblés : situation par rapport au burnout, évaluation du stress et des ressources dont dispose la personne

Q5 : Que feriez-vous si un(e) collègue vous semble épuisée ?

R : avez-vous déjà été confrontée à la situation ?

R : qu’avez-vous fait ?

R : comment vous êtes-vous sentie ?

• Thème ciblé : évaluation des ressources et de la prise de recul sur un cas concret

Q6 : Avez-vous envie et/ou besoin d’approfondir un des thèmes que nous venons d’aborder ?

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5.5 Le protocole de recueil des données Pour recueillir les propos de S., il a été utilisé un dictaphone. L’entretien a duré 16 mn et s’est déroulé chez moi le 16 juin 2015 en milieu d’après-midi.

5.6 Le protocole de traitement des données Les propos ont été fidèlement retranscrits sur Word. Le traitement des données s’est fait par une pré-analyse du discours puis une indexation thématique au regard de la question d’enquête et du guide d’entretien et enfin, l’interprétation des propos.

Les lignes du document sont numérotées et cela représente 119 lignes (annexe 4)

5.7 Les résultats de l’enquête n°3

5.7.1 Pré-analyse de l’entretien L’interview s’est déroulée de façon confraternelle. Cependant j’ai vite noté que Sabrina n’était pas à l’aise. D’une part, son discours était hésitant, était ponctué de « heu » et de blancs. D’autre part, elle n’a eu de cesse de « tripoter » des objets (cliquette avec le stylo, touche un coin de livre frénétiquement…). Ce comportement est assez déstabilisant lors de l’entretien en lui-même et a rendu la retranscription difficile. Ces obstacles dépassés, les lectures successives de ces propos permettent de comprendre et analyser divers thèmes :

- Son parcours professionnel - Les formations qu’elle entreprend

• Dans le cadre du DPC • Dans le cadre de sa reconversion professionnelle • Sur le thème du burnout, des gestions des émotions, lien avec les modèles de la

posture - Concernant le burnout

• Ses connaissances théoriques • Ce qu’elle aimerait retrouver dans la formation –lien avec les théories de

l’apprentissage • Son propre vécu • La conduite à tenir selon elle

- Sa démotivation au travail • Les causes et la position d’agent subie • Les conséquences

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5.7.2 Catégorisation à travers le prisme des thèmes identifiés dans l’outil d’enquête n°3 Thème attendus et identifiés dans le guide d’entretien

Eléments du discours correspondant aux thèmes attendus

Thèmes et éléments du discours non-attendus et racontés

Parcours professionnel de l’interviewée

Avenir

Eléments biographiques : Diplômée depuis 11 ans, elle a exercé sous plusieurs modes.

« Donc, ça fait heuuuuuu 11 ans que je suis diplômée donc j’ai travaillé heuuuuuuu 5 ans en structure à l’hôpital heuuuu et 6 ans heuuuuu et depuis 6 ans je travaille dans un cabinet infirmier que j’ai développé » (Lignes 3 à 5)

Elle exprime dès le début son souhait pour changer de voie. « donc heuuuu je suis en plein changement, heuuuuu je suis en train de faire une formation pour heuuuuuuu changer un peu de parcours, me diriger plus vers l’administratif, heuuuu le management, heuuuuu en vue d’arrêter en fait heuuuu l’activité mon activité d’infirmière » (Lignes 7 à 9)

Démotivation « ça fait 1-2 ans que je commence à en avoir un peu marre, que je suis fatiguée que je n’ai plus de motivation pour continuer mon métier correctement, pour travailler correctement, prendre soin des personnes heuuuuuu je ne trouve plus en fait heuuuuu d’ambition » (Lignes 11 à 13)

« jusqu’au jour où je n’aurais plus la force de me lever le matin pour aller travailler » (Ligne 16)

«un stade où je n’ai plus du tout de motivation à travailler »(Ligne 44)

Les formations pour son projet professionnel

Formation dans le cadre

Actuellement elle vient de terminer un Master« un Master 2 en sciences de l’éducation »(Ligne 19)

Elle a fait des formations plutôt techniques « j’en ai fait

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du DPC

Formations concernant le burnout

Concernant la gestion des

2 ça fait 2 ans que je forme à ce titre-là, heuuuuu donc, heuuuuu c’est que 2 jours par an donc c’est très peu et en fait j’ai fait des formations relatives heuuuu aux soins heuuuu qu’on est emmenées à faire en heuuu milieu libéral. J’ai fait heuuuu prise en charge du patient cancéreux et heuuuuu après une formation relativement heuuuu basée vraiment heuuuuu sur heuuuu la nomenclature des actes infirmiers. » (Lignes 24 à 27)

Elle trouve l’offre un peu légère «je n’ai pas vu de formation à ce sujet et je crois que ça manque » (Lignes 51 et 52)

Elle aimerait trouver une formation qui permette la prise en charge concrète du burnout« beh j’aimerais heu que heu l’épuisement professionnel heuuu le burnout heu soit un peu plus reconnu dans notre société, qu’on en parle plus heu et heu tout ce qu’on peut mettre en œuvre heu pour eu essayer heu d’y remédier ou de détecter plus tôt avant qu’il ne soit trop tard » (Lignes 54 à 57)

Elle a fait des choses à titre personnel«l’hypnose pour essayer de me concentrer plus

Elle a priorisé le technique sur le relationnel « j’ai choisi ces formations là parce que j’en avais besoin sur le moment et vu qu’on a que 2 jours de prise en charge sur l’année heuuuu à l’année » (Lignes 31 et 32)

Elle trouve que le burnout n’est pas assez reconnu« comme thème de formation (blanc) beh j’aimerais heu que heu l’épuisement professionnel heuuu le burnout heu soit un peu plus reconnu dans notre société » (Lignes 54 et 55)

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émotions sur moi-même heuuu de me centrer plus heuuuu de gérer heuuu mon stress et heuuuuu d’essayer de ravoir une dynamique professionnelle »(Lignes 42 et 43)

Connaissances sur le sujet

Possède quelques notions« je sais que ça touche heu de plus en plus de personnes heu de plus en plus de soignants (…) qu’on commence à en parler plus heuuu justement ils parlent heu de le heu considérer en tant que maladie heu professionnelle » (Lignes 63 à 65)

Explique quand même avec ses mots les grandes lignes« du moment qu’on arrive à un manque de motivation qu’on a plus envie d’aller travailler qu’on n’y trouve plus de heuuu d’épanouissement jusqu’à ce que heu beh un jour heu on ne peut plus se lever le matin heu on est complètement heu affaibli et ça arrive sans prévenir » (Lignes 66 à 69)

« je pense que si ce n’est pas pris en charge heu immédiatement heu enfin dans des délais assez rapides ça peut arriver à nous détruire et (…) à nous couper d’une vie sociale » (Lignes 76 et 77)

Propre vécu concernant le burnout

Elle ne peut pas en discuter avec ses collègues«il faut être très près de ces collègues, enfin, avoir une certaine liberté pour parler et je ne me sens pas assez libre avec mes collègues pour

Elle dit qu’elle a les premiers signes et qu’il lui faut agir vite« j’ai les premiers signes avant-coureur du burnout si je pense que si je ne fais pas quelque chose heu rapidement heu du jour ou lendemain (blanc) … je peux être clouée au lit à ne

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leur parler de ce sujet »(Lignes 73 et 74)

plus vouloir me lever » (Lignes 80 à 82)

Motivation au travail

Elle exprime sa démotivation« si heu je sors d’une heu semaine de heu repos ou heu j’ai pu complétement décrocher je vais aller au travail avec plaisir mais ça va durer très peu de temps. Heu je pense qu’une journée suffit heu … une journée de travail suffit pour heu pour heu perdre mon énergie et heu mon élan » (Lignes 84 à 87)

Elle précise les raisons« je me sens sous tension ce que me stresse le plus c’est de travailler seule travailler toute seule heu la non reconnaissance de mon métier heuuuuu les familles qui sont de plus en plus exigeantes et qui nous prennent pour heuuu pour une chose au lieu d’un humain et heu je n’aime pas ça non plus heuuuuu (blanc) en … vraiment c’est heuuuu le manque de communication beh voilà on ne voit personne de la journée heuuuu on est toute seule dans sa voiture et heuuu et heuuu pour couronner le tout heuuu la non reconnaissance du métier » (Lignes 89 à 94)

Elle exprime clairement sa démotivation, son dégout « je pense que vu que je n’ai plus de motivation heu limite dégout de ma profession je suis à un stade où il faut que j’envisage une reconversion au lieu de… blanc… de trouver des techniques pour améliorer mon quotidien dans mon travail» (Lignes 99 et 100)

Conduite à tenir si une collègue lui semble menacée de burnout

« J’essaierais de discuter avec elle » ligne 103

« j’essaierais de comprendre pourquoi elle en est là » (Lignes 103 et 104)

« d’essayer de rechercher sur internet des possibilités des moyens à mettre en œuvre pour remédier à tout ça, lui conseiller d’aller en discuter avec une personne externe, extérieure , une psychologue, une thérapeute, lui conseiller de recentrer sur elle-même et heu de prendre un peu de repos »

La situation s’est déjà présentée et elle s’est sentie démunie « une amie qui a été épuisée... quiiiiiiiii…. qui a été… qui a été en quelques sortes… qui a fait un petit burnout on va dire et en fait comme on n’a pas vraiment de moyens heuuuu on … y a quand même une méconnaissance globale sur le sujet… on se sent démuni et puis face à la personne quiiiiii qui est totalement anéantie on se sent inutile et … démunie » (Lignes 110 à 113)

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(Lignes 104 à 107)

5.7.3 Interprétation du tableau de catégorisation Au niveau de sa biographie et de sa formation initiale, continue et de sa reconversion : S. est diplômée depuis près de 11 ans. Elle a exercé dans plusieurs structures et elle est en libéral dans un cabinet qu’elle a créé il y a 6 ans. Elle fait des formations dans le cadre du DPC. Elle priorise les formations qui sont en lien avec les soins techniques. Elle vient de terminer un Master en sciences de l’éducation à Toulouse et commence à se renseigner sur ce qu’elle peut faire avec, elle s’oriente vers un poste pour se « diriger plus vers l’administratif, le management » (Ligne 8).

Dès les premières lignes, elle dit ne plus être « satisfaite du tout » (Ligne 13) et qu’elle risque de « ne plus avoir la force de se lever pour aller travailler » (Ligne 16). Elle exprime donc une forte démotivation, elle parle même de « dégout » de sa profession (ligne 99), elle dit aussi que, si elle n’agit pas rapidement, les conséquences seront désastreuses « je peux être clouée au lit » (ligne 82). Nous pouvons penser qu’elle ne se rend pas compte qu’elle n’en est pas, comme elle le pense paradoxalement, aux signes avant-coureurs du burnout (ligne 80). Elle est vraiment démotivée et épuisée et exprime même une « perte d’élan, de motivation et d’énergie » (ligne 86 et 87). Elle semble minimiser son ressenti. Lorsque nous relisons plusieurs fois ces propos, il apparait, en filigrane, au cours des lectures successives de plus en plus d’éléments qui, évoquent les trois composantes du burnout. En effet, elle évoque tour à tout sa démotivation, sa perte d’accomplissement, et la déshumanisation de sa relation au soigné.

En ce qui concerne son choix de formations professionnelles dans le cadre du DPC, elle énonce ses choix, qui sont plutôt des formations de l’ordre de la technicité des actes infirmiers.

Lorsqu’elle dit qu’elle s’est tournée vers ces formations car il lui a fallu faire un choix en fonction de ses besoins, nous pouvons à ce stade interpréter ce choix selon plusieurs hypothèses :

- Le déni de son épuisement - L’obligation, la pression dans notre profession d’être performant niveau technique,

souvent au détriment des émotions et du vécu du soignant (soi niant ?)

Nous pouvons faire un lien avec la posture de S. qui, peut-être, pour rentrer dans ce qu’elle pense que l’on attend d’elle en tant que professionnelle de santé, se tourne vers des formations en lien avec son rôle prescrit et ne s’autorise pas à être « auteur » de ses choix. Nous verrons plus tard qu’elle cherche surement par le biais de sa reconversion à s’émanciper de la posture d’agent dans laquelle est se positionne. « L’agent n’a pas de pouvoir sur les règles du jeu qui déterminent son action. » (Ardoino, 2000)

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Nous constatons une répétition dans le discours qui montrent que l’interviewée flirte avec le burnout. En effet, des propos reviennent trois fois au cours de l’entretien : « jusqu’au jour où je n’aurais plus la force de me lever le matin pour aller travailler » (Ligne 16) ; « jusqu’à ce que heu beh un jour heu on ne peut plus se lever le matin » (Ligne 68) ; « je peux être clouée au lit à ne plus vouloir me lever » (Ligne 82). Elle utilise donc la même terminologie pour parler de ce qu’elle vit en ce moment professionnellement, de la théorie du burnout et ses conséquences et de ce qui l’attend si elle ne change pas rapidement de cap professionnel. Ces propos et leur concordance emmènent à penser que le burnout, lent et insidieux, fait déjà partie de son quotidien.

« Il en serait de même avec les femmes et les hommes. Une détérioration lente « à feu doux », des conditions de travail passe inaperçue jusqu’à l’extinction » Peters et Mesters (2007)

Elle considère que l’offre de formation sur le thème de l’épuisement professionnel est insuffisante et inadaptée. Elle aimerait trouver une formation concrète lui permettant d’avoir les clés nécessaires à l’action dans ce domaine pour elle mais aussi pour ses collègues. De plus, elle précise que ce type de formations l’intéresserait. En effet, S. semble être en demande d’une formation qui soit concrète, centrée sur l’apprenant. Une formation qui permettrait de compléter ses savoirs théoriques et pratiques de façon durable, et qui prendrait en compte ses émotions, surtout dans l’approche d’un thème qui en est autant empreint que le burnout. Nous pouvons donc établir des liens avec le néo-socioconstructivisme

« La voie normale de l’acquisition n’est nullement l’observation, l’explication et la démonstration, processus essentiel de l’École, mais le tâtonnement expérimental, démarche naturelle et universelle ». Freinet (1964)

« (Dans le néo socioconstructivisme) (…) prise en compte des émotions du projet de l’apprenant » (Gatto et Al., 2007)

Ses propos mettent en évidence qu’elle n’a pas trouvée de formation qui correspond à ses attentes. Cet élément aussi expliquerait qu’elle ne choisisse que des formations techniques. D’autant qu’elle conclut une des questions par une affirmation « ça manque » (ligne 52) au sujet de ce type de formation. Nous pouvons donc nous questionner sur la qualité de l’offre sur le sujet. Nous pouvons faire le lien avec une conversation téléphonique avec un organisme de formation joint en janvier pour compléter les recherches documentaires du mémoire. En effet, nous avons constaté que certains thèmes de formation sont plus prisés et « à la mode » que d’autres et que, par conséquent, certains disparaissent. Les formations liées à l’émotionnel, aux soins relationnels ne sont peut-être pas assez attractives pour une profession à laquelle il est demandé d’être toujours plus performant au niveau technique, théorique et administratif. Espérons que l’engouement suscité par le burnout ces derniers temps puisse remédier à cela.

Au niveau de la théorie sur le burnout, elle possède quelques connaissances, qu’elle énonce brièvement :

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Elle sait qu’il serait question de le classer prochainement dans les maladies professionnelles et que cela porte à débat. Elle évoque avec ces mots deux aspects du phénomène mais elle ne parle pas clairement de la déshumanisation. «je ne connais pas grand-chose je sais juste je pense que voilà c’est du moment qu’on arrive à un manque de motivation qu’on a plus envie d’aller travailler qu’on n’y trouve plus de heuuu d’épanouissement jusqu’à ce que heu beh un jour heu on ne peut plus se lever le matin » (lignes 66 à 68).

« Les 3 dimensions fondamentales du syndrome sont (…) l’épuisement émotionnel, la déshumanisation de la relation interpersonnelle, la diminution de l’accomplissement personnel » Canouï et al. (1998)

En ce qui concerne le burnout d’un(e) proche, elle raconte que cela lui est déjà arrivé qu’une amie soit épuisée, puis elle minimise à nouveau avec « petit » burnout (ligne 111) mais précise que la personne était « complètement anéantie » (Ligne 113). Une fois de plus, des termes forts d’un côté, marqueurs d’une situation très douloureuse au cours de laquelle elle s’est sentie selon ses propres mots « démunie » (ligne 113) et une minimisation du phénomène. Ce changement de registre dans ses propos laisse à penser que pour se protéger, elle met à distance les émotions qui ont pu émaner de cette situation.

En ce qui concerne les solutions à apporter :

Pour son vécu personnel, elle explique qu’elle a essayé d’enrayer le phénomène par des formations personnelles sur l’hypnose, la méditation et plus tard dans ses propos et explique qu’elle en est au stade où au lieu de trouver des techniques pour améliorer son quotidien professionnel, elle préfère se reconvertir. (Ligne 100).

Pour un(e) proche en difficulté, elle préconise l’écoute, l’entraide, la compréhension. Elle conseillerait à la personne de recourir à un tiers, extérieur «une psychologue, un thérapeute » (Ligne 106). Elle conseillerait aussi de ce « recentrer sur elle-même et de prendre du repos » (Ligne 107).

En fin d’entretien S. explique les raisons de la grande démotivation dont elle est victime. Elle évoque à plusieurs reprises la solitude professionnelle qui est de mise en libéral. Peu de liens se tissent avec sa collègue et elle n’en a qu’une. Elle ne peut donc pas parler avec elle et semble en souffrir. Elle parle également du manque de considération des patients et de leur famille «qui nous prennent pour heuuu pour une chose au lieu d’un humain » (ligne 91). La posture de S. est ici aussi en questionnement, car elle ne semble pas supporter que les patients et leur famille, la placent, eux-aussi en position d’agent. Elle semble se positionner en tant qu’agent des médecins, des patients et leur famille mais aussi de la société, qui, nous l’avons vu plus haut pourrait être en lien avec ses choix de formation. D’ailleurs, nous pouvons imaginer qu’elle se tourne vers une reconversion dans le « management » pour s’émanciper de cette posture.

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5.8 La synthèse des résultats qui répond à l’enquête n°3 S. exprime clairement qu’elle trouve que l’offre en matière de formation concernant le burnout n’est pas assez riche, attractive et ciblée en fonction des attentes. Elle précise qu’elle aimerait un dispositif qui, en plus de lui apporter de la théorie, lui permettrait d’acquérir des outils concrets qu’elle pourrait utiliser (pour elle mais aussi pour ses proches) dans ses pratiques au quotidien.

Plusieurs critères entrent en ligne de compte, comme par exemple, le déni qui peut pousser une infirmière à ne pas choisir une formation car elle ne se sentirait pas concernée. Nous pouvons évoquer aussi le fait que, par manque de jours de formation, elle fasse le choix de s’orienter vers des formations techniques ou juridiques car les exigences de la profession en ce sens se font de plus en plus sentir. De plus, les métiers de la santé, qui sont en lien avec la personne exige de la part du praticien un certain tabou de ses propres souffrances. Il n’est donc pas permis au soignant de se plaindre. Cela pousserait les soignants à s’ignorer eux-mêmes, ce qui semble complètement en contradiction avec les valeurs de leur profession.

Enfin, nous pouvons aussi expliquer le manque d’assurance et la nervosité lors de l’entretien par cette proximité plus ou moins consciente avec ce fléau.

6 L’enquête n°4

6.1 La question d’enquête Il est cherché à identifier et à comprendre les besoins en formation des infirmiers libéraux en matière de prévention de l’épuisement professionnel afin de construire le cahier des charges d’une formation plus adaptée.

6.2 La méthode d’enquête La recherche s’inscrit dans un paradigme phénoménologique avec une logique qualitative.

6.3 La population Une amie proche, K. diplômée depuis 12 ans.

Je l’ai choisie car je sais qu’elle n’est plus motivée du tout par son travail et qu’elle travaille à l’évolution de celui-ci. Elle désire rester anonyme et pour cela, elle sera nommée K. tout au long de ce travail.

«L’épuisement professionnel est une maladie de l’âme en deuil de son idéal» Freudenberger(1974)

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6.4 L’outil d’enquête théorisé

Guide d’entretien

Q1 : pouvez-vous me parler de votre parcours professionnel ?

R : depuis quand exercez-vous ?

R : quel type d’exercice avez-vous pratiqué ?

R : comment voyez-vous votre avenir professionnel ?

• Thèmes ciblés : connaissance de la personne, de son parcours et de ses aspirations.

Q2 : Que faites-vous comme genre de formation et pourquoi ?

R : pensez-vous que les formations sur les soins techniques sont plus bénéfiques pour votre travail ?

R : avez-vous déjà fait une formation visant à réduire le stress professionnel, l’épuisement ou visant à gérer ses émotions ?

R : ce sujet vous intéresse-t-il ?

R : pourquoi ?

R : trouvez-vous l’offre suffisante dans ce domaine ?

R : qu’aimeriez-vous trouver comme thème de formation ?

• Thèmes ciblés : évaluation des attentes en matière de formation et analyse des raisons de choix de formation par le professionnel.

Q 3 : que savez-vous du burn out ou du Syndrome d’Epuisement du Personnel Soignant (SEPS)?

R : en connaissez-vous les 3 grandes composantes ?

R : quels sont selon vous les principaux effets ?

R : En parlez-vous avec vos amis ? Collègues ? Autres ?

• Thèmes ciblés : connaissances en matière de Syndrome d’épuisement du Personnel Soignant

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Q4 : Quelle est selon-vous votre position vis-à-vis du burnout ?

R : allez-vous au travail avec plaisir ?

R : est-ce que vous vous sentez sous tension ? Qu’est-ce qui vous stresse le plus dans votre profession ?

R : que faites-vous pour lutter contre ce stress ?

R : est-ce que ça marche ?

• Thèmes ciblés : situation par rapport au burnout, évaluation du stress et des ressources dont dispose la personne

Q5 : Que feriez-vous si un(e) collègue vous semble épuisée ?

R : avez-vous déjà été confrontée à la situation ?

R : qu’avez-vous fait ?

R : comment vous êtes-vous sentie ?

• Thème ciblé : évaluation des ressources et de la prise de recul sur un cas concret

Q6 : Avez-vous envie et/ou besoin d’approfondir un des thèmes que nous venons d’aborder ?

6.5 Le protocole de recueil des données Les propos ont été recueillis par le biais d’un dictaphone. L’interview s’est déroulée chez elle le 23 juin 2015 en début d’après-midi et a duré près de 10mn. L’ambiance était détendue et le discours de K. était limpide et fluide.

6.6 Le protocole de traitement des données Les propos ont été fidèlement retranscrits sur Word. Le traitement des données s’est fait par une pré-analyse puis une indexation thématique au regard de la question d’enquête et du guide d’entretien et enfin, une interprétation des propos.

Les lignes de la retranscription sont numérotées et cela représente 100 lignes (Annexe 5)

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6.7 Résultats de l’enquête n°4

6.7.1 Pré-analyse des propos Après les lectures successives, flottantes puis plus approfondies, nous pouvons relever dans le discours, des thèmes en lien avec l’outil d’enquête et des propos inattendus. Ces éléments sont retranscrits dans le tableau suivant et sont catégorisés. Les thèmes qui apparaissent sont classés comme suit :

- Son parcours professionnel - Les formations qu’elle entreprend

• Dans le cadre du DPC (lien avec les théories de l’apprentissage) • Dans le cadre de sa reconversion professionnelle (lien avec les modèles de la

posture) • Sur le thème du burnout, des gestions des émotions

- Concernant le burnout • Ses connaissances théoriques • Son propre vécu • La conduite à tenir selon elle

- Sa démotivation au travail • Les causes • Les conséquences

6.7.2 Catégorisation au travers du prisme des thèmes de l’outil d’enquête

Thème attendus et identifiés dans le guide d’entretien

Eléments du discours correspondant aux thèmes attendus

Thèmes et éléments du discours non-attendus et racontés

Parcours professionnel de l’interviewée

Eléments biographiques : diplômée depuis 12 ans elle a exercé à l’hôpital et en libéral « je suis infirmière depuis heu 11 ans bientôt 12 » (Ligne 3)

« heuuu j’ai fait 5 ans d’hôpital » (ligne 3)

« ça fait à peu heu près 7 ans je crois que je suis en libéral »

Nouveau projet professionnel :

« de reconversion vers l’hypnose » (ligne 15)

« Donc c’est vraiment par rapport à ce nouveau projet.» (ligne 18)

Les formations dans ce cadre l’aident pour sa vie de tous les jours (supporter son quotidien professionnel et gérer son

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Avenir

professionnel:

Les formations professionnelles

Les formations dans le cadre de son projet professionnel

(ligne 4)

Elle change de voie :

« complètement différent » (Ligne 6)

« rester quand même dans une relation d’aide mais plus avoir la casquette infirmière » ligne 6

« sans avoir le côté soins, le côté ordonnances, etc.» (Ligne 8)

Formation dans le cadre de sa profession actuelle

Elle en faisait chaque année :

« j’en ai pas mal fait quand j’étais encore motivée par mon travail d’infirmière et c’était vraiment très, très intéressant, vraiment ça me remotivait à chaque fois »(Lignes 10 et 11)

« chaque année heu je choisissais des thèmes très concrets, diabète, heu cancérologie etc…ou plaie et cicatrisation »(Lignes 13 et 14)

Mais n’en fait plus

« je n’en fais plus » (Ligne 10)

« et là depuis 2 ans j’ai arrêté ces formations-là » (Ligne 14)

Au profit de formation pour un autre projet professionnel :

« de reconversion vers l’hypnose » (Ligne 15)

quotidien personnel)

« finalement j’ai remarqué que ça me faisait beaucoup de bien dans ma vie de tous les jours » (lignes 24-25)

Elle dit avoir des lacunes et que c’est pour cela qu’elle choisit des formations « techniques »

«j’ai des lacunes au niveau de mes connaissances donc, je vois par rapport à d’autres infirmières » (lignes 40-41)

Explique ses lacunes techniques par le mauvais niveau de son IFSI

«je viens d’une école d’infirmières qui est pas terrible » (lignes 41-42)

Et son mal-être au cours de sa scolarité

«j’ai eu un parcours chaotique pendant mes études » (ligne 42)

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La formation sur le burnout

« je me consacre uniquement à mon projet d’hypnose avec des formations sur l’hypnose et prochainement un diplôme universitaire sur la douleur. » (Lignes 15 à 17)

« j’ai fait une formation programmation neurolinguistique toujours dans ce projet d’hypnose » (Lignes 21-22)

Elle trouve que les formations concernant le burnout ne sont pas proposées par les gros organismes de formation qui ont le monopole

« Les soins relationnels…. Oui heu et encore, certains organismes » (Ligne 46)

« certains organismes qui sont plutôt très « technique » qui sont, je pense les plus gros organismes qui ont le monopole un petit peu des formations professionnelles » (Lignes 47-48)

« Mais heu les gros organismes non… ils ne présentent pas beaucoup de formations sur la gestion des émotions, le stress, etc… » (Lignes 54-55)

Choisir une formation sur le burnout est selon elle signe qu’on est directement concerné « non je n’aurais pas eu idée d’utiliser ça peut-être parce que ça aurait voulu dire que je reconnaissais que j’étais en burnout » (Lignes 31-32)

« Choisir ce type de formation à mes yeux, c’est reconnaitre qu’on a

un problème. Si on est bien dans son travail on ne se dirige pas vers ce type de formation à la base. » (Lignes 33 à 35)

Intérêt et connaissances à propos du burnout

Intérêt limité, concernant le sujet, à ce qui attrait à son projet «Si je n’avais pas choisi cette formation PNL pour mon projet, je ne pense pas que je me

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Ce qu’est, pour elle le burnout

Sa situation personnelle vis-à-vis du burnout et de sa motivation professionnelle

serais dirigée vers ça »(Lignes 30-31)

Donne des éléments de réponse

«Je sais que c’est un terme qui a été créé pour les infirmières à l’origine » (Ligne 58)

« ma déduction c’est que c’est quand on en a ras-le-bol de son travail, que ça devient difficile de se lever, qu’on devient limite maltraitant avec les patients, heu voilà, on… travailler devient difficile. Que… on n’a plus ce petit truc en plus qui nous pousse à travailler et être une bonne infirmière on va dire » (Lignes 60 à 63)

Grande démotivation professionnelle :

« ça me remotivait à chaque fois » (Ligne11)

« je ne heu déteste pas encore mon travail mais je suis en désamour » (Lignes 71-72)

« Je dirais 80% il me reste encore 20% qui fait que je me lève le matin, qui fait que j’aipas encore tapé un patient (rires), qui fait que je me remets encore en question » (Lignes 74-75)

«Quoi que je suis passée à 90% même maintenant… ouais (…) 90% de désamour et 10% d’amour. On est en voie de

Elle dit ne pas savoir grand-chose de la théorie

«je n’en sais rien au niveau théorie, je crois que je me suis même jamais penchée sur la définition » (Lignes 59-60)

Elle dit aussi ne pas en parler avec sa collègue

« Collègue de travail… non, non, non, parce qu’on ne parle pas spécialement tout court, j’en ai qu’une » (Lignes 65-66)

Ni avec certains de ses amis car, peut-être un peu jalouse qu’eux, ils aiment leur travail. « les autres, heu qui adorent leur travail, peut-être par jalousie j’en sais rien, non je ne peux pas leur en parler » (Lignes 66-67)

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La conduite à tenir si un(e) collègue est concerné(e)

divorce » (Lignes 76 à 79)

Elle dit qu’il faut avoir des projets professionnels et personnels pour se protéger du burnout

«je pense qu’avoir des projets, quand même c’est important dans ce métier-là. » (Ligne 91)

« il faut vraiment avoir des projets pour regarder devant sinon à mon avis y a un moment où on est complètement englué là-dedans, et heu… dans la routine, dans le… dans la maladie, dans tous les côtés négatifs de la, de la profession » (Lignes 94-95)

Dit qu’elle n’aurait pas de solution à proposer car elle n’en a déjà pas pour elle

« je ne me sens pas capable de trouver des solutions à la place de quelqu’un, vu que j’ai à peine de solution pour moi » (Lignes 87-88)

6.7.3 Interprétations du tableau de catégorisation K. est diplômée depuis 12 ans. Elle a travaillé à l’hôpital pendant 5 ans avant de reprendre un cabinet libéral, il y a 7 ans.

Dès le début de l’entretien, le ton est donné, elle n’aime pas son travail elle ne veut plus de « la casquette d’infirmière » ligne 6, elle a donc entrepris une reconversion professionnelle. On retrouve dans son discours le désir d’être auteur de sa vie professionnelle «sans avoir le côté soins, le côté ordonnances » ligne 8. Nous verrons plus tard dans ses propos que la posture d’agent est pesante pour elle.

« L’agent est en position de soumission et d’application. » (Ardoino, 2000)

Au niveau des formations : elle a toujours choisi des thèmes « concrets » (ligne 13) c’est-à-dire des formations axées sur la technique et les actes relevant de son rôle prescrit.

Elle précise qu’elle en faisait quand elle était encore motivée par son travail d’infirmière » (ligne 10). Elle précise qu’elle trouvait ces formation très intéressantes, que cela la remotivait d’apprendre et de rencontrer de nouvelles personnes (Ligne 11). « Le sujet ne construit de nouvelles connaissances, ou modifie d’anciennes connaissances que s’il vit en interaction

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avec son milieu physique et social » (Joannert 2001 in Gatto 2006, enseigner la santé). Mais aussi que dorénavant elle ne fait que des formations qui sont en lien avec son projet de reconversion vers l’hypnose. «Maintenant je me consacre uniquement à mon projet d’hypnose avec des formations sur l’hypnose et prochainement un diplôme universitaire sur la douleur » (ligne 16)

Concernant les formations en lien avec les soins relationnels, la gestion du stress, le burnout : elle explique qu’elle n’en a jamais fait mais que dans le cadre de sa reconversion vers l’hypnose et la prise en charge de la douleur, elle a pu acquérir des outils utiles et en tirer des bénéfices, mais peu durables pour sa pratique actuelle. Elle précise que si elle n’avait pas eu ce projet, elle ne se serait pas tournée vers ce genre de formation. Par la suite, elle fait une révélation pour le moins inattendue. En effet, elle établit un lien très intéressant entre le désintérêt qu’elle porte au sujet et le fait que, dans le cas contraire, ce serait faire l’aveu qu’elle-même est concernée par le burnout. « Choisir ce type de formation à mes yeux, c’est reconnaitre qu’on a un problème. » ligne 33

Par la suite, elle explique qu’elle pense avoir des lacunes au niveau de sa pratique et c’est l’explication (rationnelle ?) qu’elle donne pour son choix en formation. Au passage, nous pouvons noter un manque de confiance en elle et en ses compétences en relisant la retranscription de ses propos.

Concernant l’existant en terme de formation sur le burnout, les soins relationnels : elle trouve que les formations de ce genre ne sont pas dispensés par les « gros » organismes (ceux qui sont le plus célèbre, qui attirent le plus de formés). Ils ont donc moins de « succès ». Elle dit qu’elle reçoit aussi des programmes d’autres organismes, et qui proposent ce type de formation. Elle émet enfin l’hypothèse que les créneaux de formation sont peut-être différents selon le type d’organisme, comme si ceux-ci se répartissaient les domaines de formation.

En ce qui concerne ses connaissances à propos du burnout, elle en donne les grandes lignes avec ses mots à elle. Une définition un peu succincte mais dans laquelle on retrouve cependant les principaux éléments. (Lignes 58 à 63) « Créé pour les infirmières » « ras-le-bol de son travail » « ça devient difficile de se lever » « qu’on devient limite maltraitant avec les patients » « on n’a plus ce petit truc en plus qui nous pousse à travailler et être une bonne infirmière ». On note aussi au passage, le terme « bonne infirmière », qui évoque, une fois de plus la posture d’agent imposée par le statut d’infirmière.

« Les agents de santé représentent une part importante du nombre total de travailleurs épuisés dans le monde » (OMS, 2006).

Plus personnellement, lorsqu’il est question de la communication à ce sujet, avec ses collègues, avec ses proches. La réponse est teintée de solitude et de souffrance. En effet, en ce qui concerne sa collègue, elle n’en a qu’une, elle dit qu’elle ne parle pas « tout court » (Ligne 66). Le ton qu’elle emploie est assez révélateur de cette solitude ressentie par nombre d’infirmières installées en libéral. Ces propos font échos à ceux de S. (entretien n°1) qui en exprimait aussi le regret. Dans un deuxième temps, sa réponse révèle que même dans son cercle amical, il n’est pas aisé de parler de son mal-être professionnel. Elle évoque en effet, la

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jalousie qu’elle peut avoir à l’égard de « ceux qui adorent leur travail » (ligne 67). En revanche, elle dit n’avoir aucun mal à aborder le sujet avec d’autres qui, comme elle, sont concernés par le sujet.

Concernant son ressenti personnel a vis-à-vis du burnout, elle fait une comparaison intéressante en faisant un parallèle avec une relation amoureuse qui en serait à la fin. Elle dit qu’elle est en « désamour » avec son travail (ligne 72) et va même jusqu’à dire « en voie de divorce » (ligne 79). Elle exprime un pourcentage pour parler de ce désamour. Elle précise qu’elle est à « 90% de désamour et 10% d’amour » (Ligne 79). Elle ajoute que sans les projets qui l’animent, elle n’aurait pas le courage de se lever le matin (Ligne 74) et que c’est ce qui fait qu’elle se remet encore un peu en question (Ligne 75) et qu’elle n’a pas « encore tapé de un patient ». Pour cette dernière remarque, qu’elle dit en rigolant, nous savons bien entendu qu’il est humain d’y penser parfois et que le passage à l’acte, outre le fait d’être puni par la loi, est malheureusement souvent le fruit d’un épuisement émotionnel et professionnel.

Plus généralement, lorsqu’il lui est demandé ce qu’elle proposerait à un proche qui serait menacé de burnout, sa réponse montre, une fois de plus la perte de motivation et d’élan professionnel. En effet elle a une réponse très dure mais explicite «je ne me sens pas capable de trouver des solutions à la place de quelqu’un, vu que j’ai à peine de solution pour moi » (Ligne 87). Elle raconte alors qu’une amie a été confrontée à la situation et qu’elle l’a confortée dans le désir de changement que celle-ci exprimait. Elle revient à nouveau sur la reconversion qui parfois est nécessaire. « J’ai toujours encouragé à suivre une autre option, à faire une autre formation. » (Ligne 83) « Voilà à part l’encourager au maximum à faire autre chose, heu c’est tout » (Ligne 86)

Elle conclut par une note optimiste et porteuse de solution. En effet, elle estime à ce niveau nécessaire de revenir sur un point qu’elle a déjà abordé et qui lui tient à cœur : l’importance d’avoir des projets pour éviter d’être « englué » (Ligne 95) dans ce quotidien parfois lourd de soignant. Elle précise que peu importe le projet, il est toujours porteur de motivation et d’entrain.

« Le plaisir a pour origine les conduites par lesquelles un être humain gagne en autonomie(…) surmonte des difficultés, fait preuve de création, d’innovation» Favre (2010)

6.8 La synthèse des résultats qui répond à l’enquête n°4 Pour répondre à la question d’enquête, plusieurs lectures ont été faites de l’entretien. Des éléments inattendus ressortent de ces lectures.

Il apparait clairement que K est épuisée et démotivée par son travail. Elle a entrepris une formation pour lutter contre ce phénomène. Elle dit même que son travail et elle sont en « désamour ». Elle part du principe que les personnes qui choisissent des émotions sont celles qui ont un «problème ». Elle dit d’ailleurs à demi-mot qu’elle-même refuse ce type de formation pour ne pas s’avouer qu’elle est concernée par le burnout. Selon elle, l’important

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est d’avoir des projets, soit dans le cadre de sa profession soit dans celui d’une reconversion, comme elle-même.

Concernant les formations, K. trouve que les thèmes sont répartis inégalement entre les organismes. Elle trouve par conséquent l’offre incomplète en matière de prévention de burnout et de gestion des émotions.

7 La synthèse globale qui répond à la question de recherche L’enquête n° 1 :

Dans un premier temps par le biais de la recherche documentaire, il a été cherché à connaitre l’état des lieux de la recherche concernant le burnout, et à questionner l’utilité sociale la recherche. Ceci nous a permis de revenir sur l’historique du burnout, mais aussi ses causes, ses conséquences et quelques pistes de réflexions. Un historique de la profession d’infirmière a été retracé et l’accent a été mis sur les professionnels exerçant en libéral. En nous appuyant sur les théories et modèles convoqués, nous avons pu construire ce premier travail d’enquête théorique.

Ces recherches nous ont naturellement amené à nous demander si, en formation initiale le sujet du burnout était assez abordé pour provoquer une prise de conscience des étudiants et une prévention des risques psycho-sociaux. Cette interrogation nous emmène aussi à nous demander si par la suite, les infirmiers, en libéral plus précisément, se sentent concernés par le burnout, et si oui, s’ils ont suffisamment de ressources, notamment dans le cadre de la formation pour répondre à leurs besoins et leurs attentes.

Il était cherché à repérer, à identifier, à valoriser et éventuellement développer les pratiques des formateurs en formation initiale et en formation professionnelle pour prévenir le burnout, le repérer, le prendre en charge et le soigner.

L’enquête n°2 :

Il était cherché à questionner, identifier et valoriser les connaissances et savoirs associés des étudiants sur le burnout professionnel.

Cette recherche, s’inscrivant dans un paradigme positiviste prenait la forme d’un questionnaire adressé aux étudiants infirmiers en 3eme année et nous obtenions 72 questionnaires à exploiter. Ces travaux ont permis de mettre en lumière un certain nombre d’éléments : une majorité d’étudiants s’est interrogée sur le burnout et les risques psycho-sociaux et beaucoup d’entre eux, n’ont pas eu, en fin de scolarité, les apports auxquels ils aspiraient. Les étudiants sont nombreux à s’être sentis en difficultés voire sous pression lors de leurs études. Un tiers d’entre eux se déclarent comme victime actuelle ou passée du burnout. Ils répondent à plusieurs recours avoir trouvée l’aide nécessaire à leur épanouissement par le biais du groupe de pairs. La plus grande plainte qu’ils expriment, et elle est partagée par la quasi-totalité d’entre eux, est le mauvais accueil par les professionnels lors des stages. Il en résulte que l’étudiant ne se sent pas soutenu en stage, et pas à la hauteur.

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Concernant la posture des étudiants on constante qu’ils sont 60% à se placer comme en témoigne leurs réponses en posture d’agent. De plus ils sont 69% à estimer qu’ils ne sont pas assez voire pas entendus du tout. Il en ressort, par conséquent un désir de se hisser en position de co-auteur de leur formation pour devenir « pilote »

Concernant les théories de l’apprentissage, les élèves ont des réponses qui montrent leur besoin d’un apprentissage néo-socioconstructiviste, qui allierait pédagogie active, centrée sur l’apprenant, qui déculpabiliserait la faute et prendrait en compte les émotions de l’apprenant. Cependant, les réponses qui témoignent de leur vécu au quotidien lors de leur scolarité, laissent à penser que le modèle béhavioriste est encore bien répandu dans les instituts de formation en soins infirmiers.

Les enquêtes n°3 et n°4

Ces enquêtes, qui s’inscrivent dans un paradigme phénoménologique avec une logique qualitative ont été menées par le biais d’entretiens semi-directifs.

La question d’enquête « Il est cherché à identifier et comprendre les besoins en formation des infirmiers libéraux en matière de prévention de l’épuisement professionnel afin de construire le cahier des charges d’une formation plus adaptée » trouve dans ces deux entretiens quelques éléments de réponse. En revanche, ces réponses ne sont pas simples. En effet, d’autres critères que la qualité, la quantité de l’offre ou l’attractivité sont à prendre en compte. Le sujet du burnout est un sujet encore tabou et accepter de se former sur la question demande sans doute un certain recul vis-à-vis de son vécu, de ses émotions. Nous avons aussi évoqué le paradoxe qui existe entre les valeurs humaines qui sont celles des soignants et leur peine à exprimer leurs plaintes car un soignant ne doit pas se plaindre.

Enfin, ce qui apparait comme principal élément de réponse, est que nous constatons que les deux infirmières interrogées trouvent que l’offre en terme de formation (sur le burnout, la gestion des émotions…) n’est pas assez variée, pas assez attractive et que le contenu n’est pas assez concret et utile à l’application réelle en situation. Nous voyons qu’elles possèdent déjà des notions sur lesquelles il faut mettre des mots et qu’il serait bon de compléter. Il ressort également un certain intérêt pour le sujet.

« Le savoir ne s’empile pas mais résulte d’une élaboration d’une structure toujours plus complexe à travers des phénomènes d’accommodation-assimilation, à partir des savoirs préexistants » (Gatto et Al., 2003)

Pour répondre à la question de recherche, il était cherché à repérer, à identifier, à valoriser et éventuellement développer les pratiques des formateurs en formation initiale et en formation professionnelle pour prévenir le burnout, le repérer, le prendre en charge et le soigner.

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• Les étudiants infirmiers sont en demande d’apports théoriques sur le burnout mais ne trouvent pas toujours de réponse. De plus, lors de leur cursus, ils estiment déjà pour un tiers d’entre eux être ou avoir été victime d’épuisement. Ils ressentent une grande pression exercée sur eux, notamment en stage par des professionnels de santé qui les briment, les rabaissent et exigent beaucoup d’eux.

• L’interview de deux infirmières qui exercent en libéral met en lumière qu’elles ne trouvent pas de formation sur le burnout qui leur permettrait d’approfondir leurs connaissances théoriques et d’acquérir des outils à utiliser de façon concrète dans leur pratique quotidienne.

8 La critique des dispositifs de recherche

• L’outil d’enquête n°2 (questionnaire) permet de répondre à la question d’enquête. Cependant, quelques questions attendaient des réponses à des questions ouvertes. Ce type de réponse a rendu difficile le traitement quantitatif de certaines d’entre-elles. En effet, ce type de question entraine parfois une trop grande diversité de réponses. Nous pouvons aussi nous demander s’il n’y avait pas trop de questions.

• Les populations des deux dernières enquêtes ne sont pas représentatives et les résultats ne sont pas généralisables. L’outil d’enquête (interview) nous a permis de faire des entretiens constructifs et qui répondent cependant à la question d’enquête

9 Les intérêts et limites des résultats pour la pratique et la profession

9.1 Les intérêts et les limites Pour les étudiants :

Un des intérêts de cette recherche est qu’elle permet de mettre en lumière les manques de connaissances théoriques, à propos de l’épuisement du professionnel du soignant, au niveau de l’IFSI. Il est pourtant primordial de prémunir au maximum les futurs soignants de ce fléau. Et cela passe par la connaissance. Cet intérêt est renforcé par l’envie d’apprendre exprimée par les étudiants. Ces résultats pourraient permettre aux formateurs de prendre en compte les demandes en termes d’apprentissage et en matière de méthodes pour transmettre les apports théoriques.

La limite majeure que l’on peut opposer à ces résultats est le manque de temps lors du cursus scolaire. En effet, les cours sont déjà très nombreux et denses. Cela pousse la plupart des IFSI à dispenser les apprentissages concernant le burnout au compte-goutte, au cours de divers modules.

Pour les infirmiers en libéral :

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Les limites sont : d’une part le tabou qui pèse sur le burnout et qu’il leur faut surmonter pour se sentir « concerné » par le sujet. D’autre part, elles expriment la nécessité de devoir prioriser les formations dites « techniques » pour être à la hauteur en tant que professionnelle de soin.

Au niveau professionnel, l’intérêt principal des résultats est qu’ils permettent de cibler les attentes des infirmièr(e)s en libéral au niveau de la formation tout au long de la vie afin d’établir le cahier des charges d’une formation adaptée à ces demandes.

Il est proposé un cahier des charges de formation qui permettrait de diminuer les risques d’épuisement professionnel.

9.2 Cahier des charges du dispositif de formation

« La prévention des risques d’épuisement professionnel »

1) Le contexte épidémiologique et légal de la formation

Le Syndrome d’Epuisement du Personnel Soignant (SEPS) ou burnout s’articule

autour de 3 grands phénomènes : l’épuisement émotionnel, la déshumanisation de la

relation d’aide et la diminution de l’accomplissement personnel. Il est à distinguer du

stress et de la dépression.

Le SEPS n’est pas classifié parmi les pathologies du travail mais de nombreuses

études s’accordent sur le fait qu’il s’agit d’un fléau en progression constante.

Une enquête menée par Union Régionale des Professionnels de Santé (URPS) en 2012

montre que 62% des infirmiers libéraux se sentiraient menacés par le phénomène.

Bien que les manifestations soient différentes selon le mode d’exercice, les études

tendent à montrer que les nombre de cas de SEPS est le même parmi les infirmiers

libéraux et salariés.

Il existe des outils permettant de se prémunir, de dépister et de traiter le SEPS. Mais

ces derniers sont malheureusement peu connus du personnel soignant.

La pénibilité au travail est reconnue dans quelques textes de loi permettant aux

professionnels salariés de se sentir un peu plus entendus. Il n’existe cependant pas de

textes de loi à destination des professionnels libéraux.

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Il est nécessaire de former les infirmiers libéraux à la connaissance de ce fléau

grandissant afin qu’ils puissent s’en prémunir, le repérer et lutter efficacement contre

ses conséquences.

- Les Prévenir et éviter le burnout grâce à des outils adaptés à chacun

2) Mettre en place résultats attendus de la formation

2.1. Auprès des infirmiers libéraux

• A la fin de la formation, les infirmiers formés pourront :

- des moyens visant à gérer leurs émotions

- Connaitre et repérer les signes du burnout

- Savoir vers qui se tourner en cas de difficulté

- Aider un(e) collègue en difficulté

• La formation permet de renforcer :

- Les compétences relationnelles

- La confiance en soi

- Le ressenti vis-à-vis de la pénibilité du travail

- La motivation et la valorisation

2.2. Auprès des patients

- Une meilleure prise en charge

- Des soins relationnels mieux menés

- Une communication plus adaptée

- Une efficacité renforcée

- Une image des soins et du soignant plus valorisantes

3) Les valeurs de la formation

- L’éthique

- La valorisation

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- Le respect

- L’écoute et le partage

- La tolérance

- L’entraide et la confraternité

- Le questionnement

4) Les textes de droit sur lesquels s’appuie la formation

Code de la santé publique, livre III : auxiliaires médicaux, aides-soignants, auxiliaires

de puériculture et ambulanciers pour l’exercice des soins infirmiers en libéral.

Décret n°93-221 du 16 février 1993 relatif aux règles professionnelles des infirmiers et

infirmières *déontologie*.

Décret n°2002-194 du 11 février 2002 relatif aux actes professionnels et à l'exercice de

la profession d'infirmier.

Décret n° 2004-802 du 29 juillet 2004 relatif aux parties IV et V (dispositions

réglementaires) du code de la santé publique et modifiant certaines dispositions de ce

code.

Loi n° 2009-879 du 21 juillet 2009 portant réforme de l'hôpital et relative aux patients,

à la santé et aux territoires.

5) Les références scientifiques sur lesquels s’appuie la formation

Canouï, P., Mauranges, A., & Florentin, A. (1998). Le syndrome d'épuisement

professionnel des soignants: de l'analyse du burn out aux réponses. Elsevier Masson.

Freudenberger, H. J. (1974). Staff burn-out. Journal of social issues, 30(1), 159-165.

INRS (2012). Epuisement professionnel ou burnout : quand l’investissement

professionnel devient trop lourd à porter. (http://www.inrs.fr/risques/epuisement-

burn- out/ce-qu-il-faut-retenir.html).

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INRS (2014). Risques psycho-sociaux : des outils d’évaluation. (http://www.rst-sante-

travail.fr/rst/outils-reperes/fiches-rps.html).

INSERM (2011). Stress au travail et santé. Situation chez les indépendants. Expertise

collective.

Jasseron, C., Estryn-Behar, M., Le Nezet, O., & Rahhali, I. (2006). Les facteurs liés à

l'abandon prématuré de la profession soignante. Confirmation de leur impact à un an

d'intervalle analyse longitudinale des soignants de l'enquête PRESST/NEXT.

Recherche en soins infirmiers, 85(2), 46-64.

Lazarus, R. S., & Folkman, S. (1984). Stress, appraisal, and coping. Springer

Publishing Company.

Maslach, C., & Leiter, M. P. (2011). Burnout: le syndrome d'épuisement

professionnel. Les Arènes.

6) Les théories et les modèles utilisés

- Théories de la motivation au travail : motivation intrinsèque et extrinsèque

- Théories de l’apprentissage : béhaviorisme, constructivisme, socioconstructivisme,

néo-socioconstructivisme

- Modèle de la formation : formation instruction, formation émancipation

- Modèle de la communication : communication linéaire, communication systémique

- Modèle de l’évaluation : évaluation contrôle, évaluation questionnement

7) Le public concerné

Cette formation s’adresse aux infirmier(e)s exerçant en libéral

8) La durée de la formation

Deux jours de formation consécutifs soit 16 heures

9) Le site de formation

Le Lomarys, centre de formation pour professionnels de santé

10) Prix et modalités

- Inscription individuelle auprès du Lomarys, 3 bd Jacques Brel, 31000 Toulouse

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- Nombre de participants : 20 participants par session

- 320 € par journée de formation et par stagiaire, repas de midi compris, soit 640 € TTC

pour les 2 jours

11) Dates de la formation

Plusieurs sessions de formation seront organisées :

- Les 12 et 13 octobre 2015

- Les 17 et 18 décembre 2015

- Les 11 et 12 janvier 2016

- Les 7 et 8 mars 2016

12) L’intervenante

Mathilde Pallas, Infirmière DE et responsable de formation au Lomarys

13) Les principes et les supports pédagogiques

13.1. Les principes

- Valoriser et questionner l’expérience professionnelle individuelle

- Favoriser l’appropriation des connaissances par des travaux collectifs et en groupes

- Travailler les apports théoriques et les apports d’outils à partir de situations concrètes

13.2. Les supports pédagogiques utilisés

- PowerPoint, articles, polycopiés, questionnaires, etc.

- Evaluation à la fin des 2 jours de formation afin d’objectiver et de valoriser les acquis

des professionnels

- Un questionnaire de satisfaction sera distribué aux participants sur place à la fin de la

formation

14) Les méthodes pédagogiques de la formation

- Brainstorming

- Cours magistraux

- Etudes de cas concrets

- Retour sur les expériences vécues par les participants

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- Analyse et évaluation des pratiques professionnelles

- Création collective d’une fiche aide-mémoire

15) Les objectifs pédagogiques spécifiques, la durée par séquence de formation,

les contenus, les outils et les méthodes pédagogiques, les modalités d’évaluation

des stagiaires et de la formation

Ø Module 1 : Présentations, objectifs et évaluation de l’état de stress

Objectifs pédagogiques

spécifiques et durée

Contenus

Outils et méthodes pédagogiques

Connaitre les participants et les bénéfices attendus de la formation Définir les objectifs de la formation Evaluer les besoins et demandes ………………………...

½ journée

Présentation de l’intervenant et des participants (identité, parcours professionnel) Evaluation des besoins en fonction des expériences de chacun Analyse de cas concrets vécus Evaluation de la situation personnelle vis-à-vis du burnout

Tour de table Journal de formation Métaplan Brainstorming Echelles : MBI (Maslach Burnout Inventory, 1981), CBI (Copenhagen Burnout Inventory, 2005) et présentation des outils

Ø Module 2 : Théorie sur la santé au travail et burnout

Objectifs pédagogiques

spécifiques et durée

Contenus

Outils et méthodes pédagogiques

Evaluer les savoirs préexistants

Les théories de l’apprentissage et les

Brainstorming

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Acquérir les savoirs et savoir-faire, savoirs-être nécessaires à la prévention, le repérage (chez soi et chez l’autre) et la prise en charge du SEPS Apporter des solutions pratiques et concrètes ………………………

½ journée

modèles de la formation La prise en compte des émotions dans l’apprentissage Questionnement sur les savoirs préexistants Apports théoriques sur le burnout (historiques, symptômes, signes, outils de prévention et moyens d’action)

Questionnaire PowerPoint Polycopiés distribués

Ø Module 3 : Evaluation, régulation et jeux de rôles

Objectifs pédagogiques

spécifiques et durée

Contenus

Outils et méthodes pédagogiques

Evaluation des compétences Renforcement des acquis Gestion des émotions

Questionnement sur les acquis de la veille Théories de la motivation au travail Réponses aux questions Présentation du projet de la fiche aide-mémoire Gérer son temps : priorités, urgence, savoir dire non, affirmation de soi, déléguer Sommeil et hygiène de

Brainstorming Travaux écrits en groupes de 4 personnes Initiation à la relaxation Jeux de rôle et échanges de retour

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………………………

½ journée

vie Questionnement des outils utilisés par chacun(e) Techniques de gestion du stress : relaxation, sophrologie Modèles de la communication Action en situation émotionnellement forte et analyse à l'appui des outils de prévention du burnout et des moyens d’action

Ø Module 4 : synthèse et évaluation terminale

Objectifs pédagogiques

spécifiques et durée

Contenus

Outils et méthodes pédagogiques

Ancrage, renforcement des acquis Evaluation de la formation par les participants ……………………..

½ journée

Création de la fiche aide-mémoire Modèles de l’évaluation Evaluation des acquis et des compétences avant/après Questionnaire de satisfaction

Mini-exposés de groupe permettant la présentation de la fiche aide-mémoire Impression sur support papier plastifié Brainstorming QCM sur table

16) Le matériel pédagogique souhaité

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Les participants peuvent apporter le matériel qu’ils souhaitent. Le centre de formation

met à disposition des stylos et feuilles. Il est possible de brancher du matériel

informatique dans chaque salle. Une connexion internet est disponible et facilement

accessible aux participants.

17) Les modalités de candidature à la formation

Pour candidater à la formation, le dossier peut être constitué et envoyé au plus tôt. Le

dossier doit être accompagné d’un chèque de 65 € à l’ordre du Lomarys (encaissé

après le 2ème jour de formation ou restitué dans le cas d’une prise en charge

financière par l’organisme payeur)

18) Le curriculum vitae de l’intervenante

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Page90

PALLAS Mathilde

3 impasse du Soleil 31470 FONSORBES 06-61-34-20-10 34 ans, Mariée, 2 enfants

Expériences professionnelles Infirmière libérale à Colomiers, depuis janvier 2012

ü Création et mise en fonctionnement du cabinet avec mon associée ü Développement de la clientèle ü Gestion du planning ü Recrutement et suivi d’une remplaçante (remplacements ponctuels et congés

maternité)

Infirmière « volante » en résidences pour personnes âgées Promo-Accueil, Toulouse, d’aout 2010 à décembre 2011

ü Poste d’infirmière « Volante », c’est-à-dire changement de résidence en moyenne une fois par semaine, pour des besoins en ressources ou d’amélioration de méthodes

ü Retour aux équipes et aux personnes dirigeantes des points forts, des points à améliorer et des bonnes pratiques à partager

Infirmière libérale à Toulouse, de janvier 2008 à aout 2010

ü Travail dans les quartiers populaires de Toulouse ü Gestion du budget du cabinet, en collaboration avec mon associé, et gestion de

mon budget personnel. ü Organisation de la tournée en fonction des impératifs d’horaires et des soins

chaque jour ü Planification des soins à long terme pour certains patients ü Accompagnement de la famille et des proches ü Gestion des urgences ü Collaboration avec les médecins et lien entre les différents intervenants

Infirmière dans un service d’admissions psychiatriques (Hôpital Gérard Marchant, Toulouse), de janvier 2005 à décembre 2007

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ü Travail en équipe et en collaboration avec les aides-soignantes, le cadre de santé, les médecins du service,

ü Accueil du patient et de sa famille, ü Création de trois projets d’ateliers thérapeutiques (élaboration, gestion du

budget avec l’hôpital et le cadre de l’unité, mise en route et gestion) ü Encadrement des stagiaires infirmiers

Infirmière en gériatrie en structure pour personnes âgées Décembre 2004

ü Prise en charge de 80 résidents, distribuer les médicaments et surveiller leur efficacité et leurs éventuels effets indésirables, soins infirmiers divers (pansements, prise en charge des patients diabétiques…)

ü Suivi médical des résidents et le lien avec les différents intervenants (laboratoire, médecins, aides ménagères.)

ü Accueil du patient et accompagnement de la famille

Formations principales

Ø 2009/2010 : préparation au concours d’entrée en IFCS (Institut de Formation des Cadres de Santé

Ø De 2001à 2004 : Diplôme d’Etat en Soins Infirmiers Ø 2000/2001 : préparation au concours d’entrée en IFSI Toulouse Ø En 2000 : Baccalauréat Sciences-Médico-sociales Ø En 1998 : B.A.F.A

Formations complémentaires

PSYCHIATRIE : psychopathologie, TCC (thérapies comportementales et cognitives), et dans le service, suivi de cours dispensés par un médecin de l’unité pour augmenter nos connaissances en psychiatrie et psychologie. LE SOIN : plaie et cicatrisation, prise en charge des patients diabétiques, GENERAL : travail sur le burnout par le biais de recherches et d’élaboration d’un projet de prévention et de prise en charge de ce problème ; dans le cadre d’une année préparatoire au concours d’accès à l’école des cadres.

Lomarys

3 boulevard Jacques Brel

31000 Toulouse

05.34.21.36.75.

[email protected]

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Page92

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------

10 Les intérêts des résultats par rapport aux théories et aux modèles convoqués Nous avons convoqué pour nos recherches les théories de l’apprentissage, les modèles de la posture et les théories de l’évaluation.

Concernant les théories de l’apprentissage, nous pouvons affirmer que pour l’acquisition de bases théoriques concernant le burnout, il est utile de mettre en place des cours sur le modèle behavioriste, par le biais de cours magistraux notamment. Cependant, il est primordial de solidifier et rendre durables ces apprentissages par les outils que proposent le socioconstructivisme et le néo-socioconstructivisme. La prise en compte des émotions est aussi nécessaire dans ces apprentissages, le burnout étant un sujet « sensible ». Nous pouvons appliquer cela à la formation initiale mais aussi à la formation tout au long de la vie.

Concernant les modèles de la posture, nous avons constaté que tant au niveau des étudiants que des professionnels, la posture d’agent est vécue comme un frein à l’épanouissement. Les étudiants voudraient être plus entendus et pris en compte, être co-auteur de leur formation. Les professionnels voudraient avoir plus de marge de manœuvre dans leurs différents rôles et que leur avis soit pris en compte. Etre, en somme co-auteur de leur pratique quotidienne.

Concernant l’évaluation, elle est vécue par les étudiants comme vecteur de stress. Ceci dit, ils sont plutôt favorables à l’évaluation, quand celle-ci les pousse à se questionner, sur leurs apprentissages et qu’elle déculpabilise l’erreur.

11 Les perspectives de recherche à partir des résultats obtenus Au terme de ce travail de recherche, nous pouvons exprimer les perspectives suivantes :

- De continuer à travailler sur le burnout et d’approfondir les recherches. - De créer d’autres formations qui pourraient être dispensées en formation initiale et

tout au long de la vie. - De produire un document, destiné aux apprenants en IFSI et en formation et

éventuellement d’intervenir dans ce cadre-là, auprès de ces populations. - De mettre en œuvre le cahier des charges de formation sur « La prévention des

risques d’épuisement professionnel » et de mesurer ses effets auprès des stagiaires.

Loma ry s

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Page93

12 Les références bibliographiques

Ouvrages

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Bachelard, G. (1998). La formation de l’esprit scientifique. Paris, Vrin.

Bonniol J-J et Vial M, 1997. Les modèles de l’évaluation. Editions De Boeck Universités, Bruxelles

Bourgeois, E., & Nizet, J. (1997). Apprentissage et formation des adultes. Presses universitaires de France.

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Articles

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Galam E. Interview du mois. Santé-médecine.net Juillet 2015

A.G & AFP Le burnout bientôt reconnu comme maladie professionnelle? Bfm.net Publié le 08/12/2014

Stéphanie Ramilien Burnout : les infirmiers libéraux également touchés… La passion du soin 15/11/2014

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Etudes/conférences/enquêtes:

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Fleury J. (2014) La souffrance au travail des Professionnels de Santé de Proximité Conférence du 15 au 17 octobre 2014 pour l’Association Francophone pour les Soins Oncologiques de Support (AFSOS) dans le cadre du projet Cahlipsos

INRS (Institut National de Recherche et de Sécurité) dossier : Epuisement professionnel ou burnout Quand l’investissement professionnel devient trop lourd à porter

INRS : risques psycho-sociaux : outils d’évaluation. Références en santé au travail (2012) INRS : risques psycho-sociaux : outils d’évaluation. Références en santé au travail (2014)

INSERM (2011) dossier stress au travail et santé, situation chez les indépendants

OMS (Organisations Mondiale de la Santé) (2006) Examens de l’OCDE des systèmes de santé.

URPS-AAPML (2014) enquête auprès de 5 425 infirmiers et 8 591 masseurs-kinésithérapeutes exerçant en Île-de-France. Taux moyen de réponse : 6 %, soit 854 professionnels répondants

Références internet

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http://www.lexpress.fr/actualite/societe/burn-out-pourquoi-les-soignants-sont-en-premiere-ligne_1317205.html

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PageI

13 Les annexes

1. ANNEXE 1 MBI (MASLACH BURNOUT INVENTORY) ........................................ 2

2. ANNEXE 2 : LE CBI : (COPENHAGEN BURNOUT INVENTORY) ...................... 5

3. ANNEXE 3 : DETAILS DES FIGURES DE L’ANALYSE DES QUESTIONNAIRES (ENQUETE N°2) ................................................................................. 9

4. ANNEXE 4 : RETRANSCRIPTION DE L’ENTRETIEN N°1 (ENQUETE N°3) .. 17

5. ANNEXE 5 : RETRANSCRIPTION DE L’ENTRETIEN N°2 (ENQUETE N°4) .. 21

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1. Annexe 1 MBI (Maslach Burnout Inventory) Echelle de mesure de l’Epuisement Professionnel du Soignant. 1 L’échelle : Echelle de fréquence de 22 items représentant les 3 dimensions de l’EP : - L’Epuisement Emotionnel (EE) - La Dépersonnalisation (DP) OU Déshumanisation - La Perte d’Accomplissement Personnel (AP)

Dimension du MBI Nombre d’items Questions

Epuisement émotionnel (EE) 9 items 1, 2, 3, 6, 8, 13, 14, 16,18

Dépersonnalisation (DP) 5 items 5, 10, 11, 15, 22

Perte d’Accomplissement (AP) 8 items 4, 7, 9, 12, 17, 18, 19, 21

Pour chaque dimension : score « bas », « modéré », « élevé ». Un score élevé d’EE OU de DP OU un score bas d’AP suffit pour parler de burnout. En fonction du nombre de dimensions atteintes on distingue des stades de GRAVITE. Le degré de burnout est dit : - Faible : seule 1 dimension est atteinte. - Moyen : atteinte de 2/3 dimensions. - Sévère : les 3 dimensions sont pathologiques.

Entourez le chiffre correspondant à votre réponse. 0 Jamais 1 Quelques fois par année, au moins 2 Une fois par mois, au moins 3 Quelques fois par mois 4 Une fois par semaine

5 Quelques fois par semaine 6 Chaque jour ITEM Fréquence 1. Je me sens émotionnellement vidé(e) par mon travail

0 1 2 3 4 5 6

2. Je me sens à bout à la fin de ma journée de travail

0 1 2 3 4 5 6

3. Je me sens fatigué(e) lorsque je me lève le matin et que j'ai à affronter une autre journée de travail

0 1 2 3 4 5 6

4. Je peux comprendre facilement ce que mes malades ressentent

0 1 2 3 4 5 6

5. Je sens que je m'occupe de certains malades de façon impersonnelle comme s'ils

0 1 2 3 4 5 6

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étaient des objets

6. Travailler avec des gens tout au long de la journée me demande beaucoup d'effort

0 1 2 3 4 5 6

7. Je m'occupe très efficacement des problèmes de mes malades

0 1 2 3 4 5 6

8. Je sens que je craque à cause de mon travail

0 1 2 3 4 5 6

9. J'ai l'impression, à travers mon travail, d'avoir une influence positive sur les gens

0 1 2 3 4 5 6

10. Je suis devenu(e) plus insensible aux gens depuis que j'ai ce travail

0 1 2 3 4 5 6

11. Je crains que ce travail ne m'endurcisse émotionnellement

0 1 2 3 4 5 6

12. Je me sens plein(e) d'énergie

0 1 2 3 4 5 6

13. Je me sens frustré(e) par mon travail

0 1 2 3 4 5 6

14. Je sens que je travaille « trop dur » dans mon travail

0 1 2 3 4 5 6

15. Je ne me soucie pas vraiment de ce qui arrive à certains de mes malades

0 1 2 3 4 5 6

16. Travailler en contact direct avec les gens me stresse trop

0 1 2 3 4 5 6

17. J'arrive facilement à créer une atmosphère détendue avec mes malades

0 1 2 3 4 5 6

18. Je me sens ragaillardi(e) lorsque dans mon travail j'ai été proche de mes malades

0 1 2 3 4 5 6

19. J'ai accompli beaucoup de choses qui en valent la peine dans ce travail

0 1 2 3 4 5 6

20. Je me sens au bout du rouleau

0 1 2 3 4 5 6

21. Dans mon travail, je traite les problèmes émotionnels très calmement

0 1 2 3 4 5 6

22. J'ai l'impression que mes malades me rendent responsable de certains de leurs problèmes

0 1 2 3 4 5 6

2 Interprétation :

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EE DP AP

Haut 27 ou au-delà 13 ou au-delà 0-30

Modéré 17-26 7-12 31-36

Bas 0-16 0-6 37 ou au-delà

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2. Annexe 2 : Le CBI : (Copenhagen Burnout Inventory) Créé au Danemark en 2005 par Kristensen et son équipe. Il prend en compte les 3 types d’épuisement : personnel, relationnel, professionnel.

1 Epuisement personnel

Je suis fatigué(e) :

Jamaisoupresquejamais=0Rarement=1Parfois=2Souvent=3Toutletemps=4

Je suis physiquement épuisé(e) :

Jamaisoupresquejamais=0Rarement=1Parfois=2Souvent=3Toutletemps=4

Je suis émotionnellement épuisé(e) :

Jamaisoupresquejamais=0Rarement=1Parfois=2Souvent=3Toutletemps=4

Je me dis que je n'en peux plus :

Jamaisoupresquejamais=0Rarement=1Parfois=2Souvent=3Toutletemps=4

Je me sens vidé(e) :

Jamaisoupresquejamais=0Rarement=1Parfois=2Souvent=3Toutletemps=4

Je me sens faible et susceptible de tomber malade :

Jamaisoupresquejamais=0Rarement=1

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Parfois=2Souvent=3Toutletemps=4

Additionnez les nombres correspondant aux réponses pour évaluer votre épuisement personnel. Inférieur à 13 : pas d'inquiétude. De 13 à 17 : soyez vigilant. Supérieur à 17 : vous êtes physiquement et psychiquement épuisé(e).

2 Epuisement professionnel

Mon travail est émotionnellement épuisant à un degré :

Trèsfaible=0Faible=1Moyen=2Elevé=3Trèsélevé=4

Mon travail m'épuise à un degré :

Trèsfaible=0Faible=1Moyen=2Elevé=3Trèsélevé=4

Mon travail me frustre à un degré :

Trèsfaible=0Faible=1Moyen=2Elevé=3Trèsélevé=4

Je me sens vidé(e) à la fin d'une journée de travail :

Jamaisoupresquejamais=0Rarement=1Parfois=2Souvent=3Toutletemps=4

En me levant, je me sens déjà épuisé(e) à l'idée d'une nouvelle journée de travail :

Jamaisoupresquejamais=0Rarement=1Parfois=2Souvent=3

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Toutletemps=4

Chaque heure de travail me paraît éprouvante :

Jamaisoupresquejamais=0Rarement=1Parfois=2Souvent=3Toutletemps=4

Je manque d'énergie dans les activités de loisir avec ma famille et mes amis :

Jamaisoupresquejamais=0Rarement=1Parfois=2Souvent=3Toutletemps=4

Additionnez les nombres correspondant aux réponses pour évaluer votre épuisement professionnel. Inférieur à 15 : pas d'inquiétude. De 15 à 19 : soyez vigilant. Supérieur à 19 : l'organisation professionnelle de votre entreprise vous épuise physiquement et mentalement.

3 Epuisement relationnel

Travailler avec mes clients m'est difficile à un degré :

Trèsfaible=0Faible=1Moyen=2Elevé=3Trèsélevé=4

Travailler avec mes clients est frustrant à un degré :

Trèsfaible=0Faible=1Moyen=2Elevé=3Trèsélevé=4

Travailler avec mes clients m'épuise à un degré :

Trèsfaible=0Faible=1Moyen=2

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Elevé=3Trèsélevé=4Considérantcequejedonneàmesclients,leurretourmedéçoitàundegré:Trèsfaible=0Faible=1Moyen=2Elevé=3Trèsélevé=4Travailleravecmesclientsmefatigue:Jamaisoupresquejamais=0Rarement=1Parfois=2Souvent=3Toutletemps=4Jemedemandecombiendetempsjetiendraiencoredanscetravail:Jamaisoupresquejamais=0Rarement=1Parfois=2Souvent=3Toutletemps=4

Additionnez les nombres correspondant aux réponses pour évaluer votre épuisement relationnel. Inférieur à 13 : pas d'inquiétude. De 13 à 17 : les symptômes d'épuisement relationnel sont préoccupants. Supérieur à 17 : vos relations professionnelles à l'intérieur ou à l'extérieur de l'entreprise vous épuisent.

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3. Annexe 3 : détails des figures de l’analyse des questionnaires (enquête n°2)

Figure 10: Répartition des étudiants selon s’ils possèdent d’autres diplômes

Figure 11 : répartition des préférences des étudiants entre soins relationnels et techniques

Figure 12 Répartition des étudiants qui ont rencontré des difficultés

oui : [POURCEN

TAGE]

non : [POURCENT

AGE]

Les étudiants possèdent-ils d'autres diplômes?

soins relationnels : [POURCENT

AGE] soins techniques :

[POURCENTAGE]

pas de préférence :

[POURCENTAGE]

Les étudiants préferent-ils les soins relationnels ou techniques

oui : [POURCENT

AGE]

non : [POURCENT

AGE] Les étudiants ont-ils rencontré des difficultés?

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Figure 13 Répartition des étudiants qui ont trouvé des réponses à leur questionnement sur le burnout

Figure 14 Raisons évoquées par les étudiants qui ne se sont pas interrogé à propos du burnout

Figure 15 Répartition des élèves qui ont eu des apports à propos des RPS

oui [POURCENT

AGE]

[NOM DE CATÉGORIE

] : [POURCEN

TAGE]

Les étudiants ont-ils trouvé des réponses sur le burnout?

89

01

0123456789

10

Jenemesenspasconcerné(e)Ilyadéjàbeaucoupdemodules,desujets,jen’aipasletempsJepensequecen’estpasimportant autre

Pourquoi certains étudiants ne se sont pas interrogé sur le burnout?

oui :62%

non : 38%

Les étudiants ont-ils eu des apports Risques Psycho-Sociaux?

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Figure 16 Répartition des élèves qui ont eu des apports à propos du burnout

Figure 17 : Répartition des élèves qui ont eu des clés visant à gérer les émotions

Figure 18 : Répartition des étudiants qui se sentent stressés par les évaluations théoriques

oui : [POURCENT

AGE]

non : [POURCENT

AGE]

Les étudiants ont-ils eu des apports sur le burnout?

non : [POURCENTA

GE]

oui : [POURCENTA

GE]

Les étudiants ont-ils eu des clés visant à gérer les émotions?

oui : [POURCENTA

GE]

non : [POURCENTA

GE]

Les évaluations théoriques stressent elles les étudiants?

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Figure 19 : Répartition des étudiants qui se sentent stressés par les stages

Figure 20 : Répartition des étudiants auxquels il arrive de ne pas se sentir à la hauteur en stage

Figure 21 : Répartition des étudiants auxquels il arrive de ne pas se sentir à la hauteur en cours

oui : [POURCENTA

GE]

non : [POURCENTA

GE]

Les stages stressent ils les étudiants?

oui : [POURCENTA

GE]

non : [POURCENTA

GE]

Arrive t'il aux étudiants de ne pas se sentir à la hauteur en stage?

oui : [POURCENTA

GE]

non : [POURCENTA

GE]

Arrive t il aux étudiants de ne pas se sentir à la hauteur en cours?

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Figure 22 : Répartition des élèves qui se sentent suffisamment soutenus en cours

Figure 23 : Répartition des élèves qui se sentent suffisamment soutenus en évaluation

Figure 24 : Répartition des élèves qui se sentent suffisamment soutenus en stage

[NOM DE CATÉGORIE] :

[POURCENTAGE]

[NOM DE CATÉGORIE] :

[POURCENTAGE]

Les étudiants se sentent-ils suffisamment soutenus en cours?

oui : [POURCENTAG

E]

non : [POURCENTAG

E]

Les étudiants se sentent-ils suffisamment soutenus lors des évaluations?

oui : [POURCENTA

GE] non :

[POURCENTAGE]

Les étudiants se sentent-ils suffisamment soutenus en stage?

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Figure 25 : Conformité de réponse concernant les trois composantes du burnout

Figure 26 : Réponse à la question concernant le début des travaux à propos du burnout

Figure 27 : Conformité de réponse concernant le mode d’entrée du burnout dans la vie des victimes

non répondu ou hors

consignes : [POURCENTA

GE] conforme : [POURCENTA

GE]

non conforme : [POURCENTA

GE]

Conformité à la question sur les 3 composantes du Burnout

[NOMDECATÉGORIE]:

[POURCENTAGE] [NOMDE

CATÉGORIE]:[POURCENTAGE

]

[NOMDECATÉGORIE]:

[POURCENTAGE]

[NOMDECATÉGORIE]:

[POURCENTAGE]

D'après les étudiants, le burnout est décrit depuis les années :

[NOM DE CATÉGORIE]

: [POURCENT

AGE]

[NOM DE CATÉGORIE]

: [POURCENT

AGE]

Conformité de réponse à la question "le burnout est lent et insidieux"

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Figure 28 : Répartition des réponses des étudiants sur le lien entre burnout et idéaux du soignant

Figure 29 : Répartition des étudiants qui ont répondu conformément à propos de leur soumission au responsable du lieu de stage

Figure 30 : Conformité de réponse des étudiants lors d’une mise en situation

conforme:[POURCENTA

GE]

non conforme :

[POURCENTAGE]

Conformité de réponse àla question "est-ce parce qu'il y a une différence entre idéaux et

réalité?"

Conforme60%

NonConforme

40%

Conformité de réponse à la question "en stage, vous êtes sous les directives du responsable du

lieu"

conforme:[POURCENTA

GE]non

conforme:[POURCENTA

GE]

Conformité de réponse lors d'une mise en situation dans laquelle l'étudiant doit prendre la température d'un

patient à la demande de son infirmière référente

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Figure 31 : Répartition des étudiants qui trouvent l’auto-questionnement nécessaire à l’évaluation

Figure 32 : Conformité de réponse des étudiants à propos des outils utiles à leur apprentissage

Figure 33 : Répartition des élèves qui apportent les deux réponses conformes sur la pédagogie utile à leur apprentissage

conforme : [POURCENT

AGE]

non conforme :

[POURCENTAGE]

Conformité de réponse des étudiants à propos de l'autoquestionnement

conforme:42%

non conforme :

[POURCENTAGE]

Conformité au test de connaissance à propos des outils utiles à leur apprentissage

conforme : [POURCENT

AGE]

non conforme : [POURCENT

AGE]

Conformité de réponse sur les deux composantes qui semblent les plus bénéfiques à l'apprentissage

des étudiants

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4. Annexe 4 : retranscription de l’entretien n°1 (enquête n°3)

Alors Sabrina est-ce que tu peux me parler de ton parcours professionnel ?

Donc, ça fait heuuuuuu 11 ans que je suis diplômée donc j’ai travaillé heuuuuuuu 5 ans en structure à l’hôpital heuuuu et 6 ans heuuuuu et depuis 6 ans je travaille dans un cabinet infirmier que j’ai développé heuuuuuuuuuu voilà (blanc)

D’accord… comment est-ce que tu vois ton avenir professionnel ?

Et beh heuuu donc heuuuu je suis en plein changement, heuuuuu je suis en train de faire une formation pour heuuuuuuu changer un peu de parcours, me diriger plus vers l’administratif, heuuuu le management, heuuuuu en vue d’arrêter en fait heuuuu l’activité mon activité d’infirmière libérale.

Qu’est-ce qui t’a poussé à avoir envie de changer d’orientation professionnelle ?

Donc ça fait 6 ans que je suis heuuuu que je travaille dans le milieu du libéral et là ça fait 1-2 ans que je commence à en avoir un peu marre, que je suis fatiguée que je n’ai plus de motivation pour continuer mon métier correctement, pour travailler correctement, prendre soin des personnes heuuuuuu je ne trouve plus en fait heuuuuu d’ambition heuuuuu je ne développe heuuuu enfin au niveau du développement professionnel je ne suis plus du tout satisfaite et heuuuuuuuuu voilà jusqu’au jour où je n’aurais plus la force de me lever le matin pour aller travailler (silence) bon beh c’est bon (me fait signe qu’elle m’a tout dit)

Qu’est-ce que tu fais comme types de formations ?

heuuuu un Master 2 en sciences de l’éducation (rires)

D’accord je vais reformuler ma question les formations professionnelles dans le cadre du DPC est-ce que tu en fais et si oui, quel type de formation qu’est-ce que tu as fait comme type de formation

Alors heuuuu oui heuuuu donc, j’en… donc j’en… heuuuu oui au titre du DPC j’en ai fait 2 ça fait 2 ans que je forme à ce titre-là, heuuuuu donc, heuuuuu c’est que 2 jours par an donc c’est très peu et en fait j’ai fait des formations relatives heuuuu aux soins heuuuu qu’on est emmenées à faire en heuuu milieu libéral. J’ai fait heuuuu prise en charge du patient cancéreux et heuuuuu après une formation relativement heuuuu basée vraiment heuuuuu sur heuuuu la nomenclature des actes infirmiers. Voilà

D’accord, est-ce que tu penses que les formations pour les soins techniques sont plus bénéfiques à ton activité professionnelle ?

Non, en fait j’ai choisi ces formations là parce que j’en avais besoin sur le moment et vu qu’on a que 2 jours de prise en charge sur l’année heuuuu à l’année heuuu il fallait faire un choix et heuuuu (blanc) donc heuuuu c’est pas parce que le côté technique primait plus

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heuuuu voilà c’est parce qu’il a fallu faire un choix et que j’en avais besoin à ce moment-là pour prendre en charge ce genre de patient.

Est-ce que tu as déjà fait des formations qui visent à réduire le stress professionnel, l’épuisement, ou qui visent à gérer les émotions

Non (blanc…)

Est-ce que ce sujet t’intéresse ?

Oui je suis intéressée heuuuuu alors j’ai rien fait en rapport en fait heuuuu avec des formations prises en charge tout ça, je suis… je l’ai fait à titre personnel, heu je me suis dirigée vers heuuu l’hypnose pour essayer de me concentrer plus sur moi-même heuuu de me centrer plus heuuuu de gérer heuuu mon stress et heuuuuu d’essayer de ravoir une dynamique professionnelle. Mais heuuuuu je pense que je suis arrivée à un stade où je n’ai plus du tout de motivation à travailler…

Est-ce que quand tu as choisi les formations dans le cadre du DPC tu as trouvé que l’offre était suffisante et les formations attractives concernant justement l’épuisement professionnel, la gestion du stress ?

Alors heuuu au niveau du stress je pense que j’en avais vu quelques une formations ou heuu relativement semblables par contre je n’ai pas eu heuuu je n’ai heuuu je n’ai jamais vu de formation concernant l’épuisement professionnel, tout ce qui est burn out en tant que soignant heu dans toutes les formations que j’ai pu parcourir heuuu tout ça je n’ai pas vu de formation à ce sujet et je crois que ça manque

Tu trouves que ça manque, qu’est-ce que tu aimerais trouver comme thème de formation ?

heuuuuuuuu (elle fait cliqueter le stylo) comme thème de formation (blanc) beh j’aimerais heu que heu l’épuisement professionnel heuuu le burnout heu soit un peu plus reconnu dans notre société, qu’on en parle plus heu et heu tout ce qu’on peut mettre en œuvre heu pour eu essayer heu d’y remédier ou de détecter plus tôt avant qu’il ne soit trop tard

D’accord donc ce serait plus une formation qui viserait à reconnaitre chez soi et chez l’autre les signes du burnout et comment y remédier

(J’ai une quinte de toux)

Oui, voilà

M : qu’est-ce que tu sais à propos du syndrome d’épuisement du personnel soignant ou burnout ?

heuuuuu je sais que ça touche heu de plus en plus de personnes heu de plus en plus de soignants heuuuu qu’on commence un petit peu à le… (Blanc) qu’on commence à en parler plus heuuu justement ils parlent heu de le heu considérer en tant que maladie heu professionnelle. Heuuu après exactement heu je ne connais pas grand-chose je sais juste je

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pense que voilà c’est du moment qu’on arrive à un manque de motivation qu’on a plus envie d’aller travailler qu’on n’y trouve plus de heuuu d’épanouissement jusqu’à ce que heu beh un jour heu on ne peut plus se lever le matin heu on est complètement heu affaibli et ça arrive sans prévenir

Est-ce que vous en parlez avec tes collègues, tes amis du burnout, est-ce que vous parlez de ces sujets là

Non ! J’en parle très peu après je pense qu’il faut être heu au niveau des collègues heu on est en cabinet libéral heu donc, il faut être très près de ces collègues, enfin, avoir une certaine liberté pour parler et je ne me sens pas assez libre avec mes collègues pour leur parler de ce sujet

D’accord heu est-ce que tu connais les effets, est-ce que tu imagines les effets du burnout ?

Heu je pense que si ce n’est pas pris en charge heu immédiatement heu enfin dans des délais assez rapides ça peut arriver à nous détruire et (blanc) à nous couper d’une vie sociale

Et selon toi quelle est ta propre position vis-à-vis du burnout (elle ne semble pas comprendre)… comment tu te sens toi dans ta carrière professionnelle vis-à-vis du burnout ?

Je pense que je suis heu aux premiers signes, j’ai les premiers signes avant-coureur du burnout si je pense que si je ne fais pas quelque chose heu rapidement heu du jour ou lendemain (blanc) … je peux être clouée au lit à ne plus vouloir me lever (elle tripote un papier)

Est-ce que tu vas au travail avec plaisir par exemple ?

Elle toussote Heu ça dépend heu ça dépend si heu je sors d’une heu semaine de heu repos ou heu j’ai pu complétement décrocher je vais aller au travail avec plaisir mais ça va durer très peu de temps. Heu je pense qu’une journée suffit heu … une journée de travail suffit pour heu pour heu perdre mon énergie et heu mon élan.

Est-ce que tu te sens sous tension et qu’est-ce qui te stresse le plus dans ton quotidien ?

Alors oui, je me sens sous tension ce que me stresse le plus c’est de travailler seule travailler toute seule heu la non reconnaissance de mon métier heuuuuu les familles qui sont de plus en plus exigeantes et qui nous prennent pour heuuu pour une chose au lieu d’un humain et heu je n’aime pas ça non plus heuuuuu (blanc) en … vraiment c’est heuuuu le manque de communication beh voilà on ne voit personne de la journée heuuuu on est toute seule dans sa voiture et heuuu et heuuu pour couronner le tout heuuu la non reconnaissance du métier

Tout à l’heure tu as évoqué les techniques que tu as pu mettre en place pour gérer tes émotions donc la méditation et l’hypnose, est-ce que tu trouves que ça a des effets bénéfiques sur toi ?

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Oui ça a des effets bénéfiques mais à court terme, ils faut pratiquer régulièrement pour pouvoir voir les effets sur du long terme et heuuuu (blanc) et après je pense que vu que je n’ai plus de motivation heu limite dégout de ma profession je suis à un stade où il faut que j’envisage une reconversion au lieu de… blanc… de trouver des techniques pour améliorer mon quotidien dans mon travail.

D’accord, qu’est-ce que tu ferais si par exemple une de tes collègues heu te semble épuisée ? Te semble en proie à un burnout ?

Beh tout d’abord j’essaierai de discuter avec elle je discuterais avec elle heu j’essaierais de comprendre pourquoi elle en est là heu qu’est-ce qu’elle ressent heu d’essayer de rechercher sur internet des possibilités des moyens à mettre en œuvre pour remédier à tout ça, lui conseiller d’aller en discuter avec une personne externe, extérieure , une psychologue, une thérapeute, lui conseiller de recentrer sur elle-même et heu de prendre un peu de repos

Est-ce que tu as déjà été confrontée à cette situation d’un collègue épuisé que ce soit à l’hôpital, en clinique ou en libéral ?

Alors oui j’ai été confrontée…enfin… une amie qui a été épuisée... quiiiiiiiii…. qui a été… qui a été en quelques sortes… qui a fait un petit burnout on va dire et en fait comme on n’a pas vraiment de moyens heuuuu on … y a quand même une méconnaissance globale sur le sujet… on se sent démuni et puis face à la personne quiiiiii qui est totalement anéantie on se sent inutile et … démuni… (Blanc… me regarde d’un air de dire qu’elle n’a rien à dire de plus)

Est-ce que tu as besoin ou envie d’approfondir un des thèmes que nous venons d’aborder, est-ce que tu as quelque chose à ajouter ?

Non…

Non ? Bon beh je te remercie, merci pour cet entretien !

Avec plaisir, ça a pas duré longtemps ! (air gêné)

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5. Annexe 5 : retranscription de l’entretien n°2 (enquête n°4)

Alors K. est-ce que tu peux me parler de ton parcours professionnel ?

Alors, je suis infirmière depuis heu 11 ans bientôt 12, et heuuu j’ai fait 5 ans d’hôpital avant de me lancer en libéral et ça fait à peu heu près 7 ans je crois que je suis en libéral.

Comment est-ce que tu vois ton avenir professionnel ?

Heuuu, complètement différent … Alors, complètement différent non, rester quand même dans une relation d’aide mais plus avoir la casquette infirmière. Vraiment heu quand même rencontrer, aider les gens mais heu sans avoir le côté soins, le côté ordonnances, etc…

Alors heu… qu’est-ce que tu fais comme formation dans le cadre du DPC ?

Alors heu je n’en fais plus, j’en ai pas mal fait quand j’étais encore motivée par mon travail d’infirmière et c’était vraiment très, très intéressant, vraiment ça me remotivait à chaque fois, d’apprendre, de rencontrer de nouvelles personnes pendant ces formations. Donc chaque année heu je choisissais des thèmes très concrets, diabète, heu cancérologie etc…ou plaie et cicatrisation et là depuis 2 ans j’ai arrêté ces formations-là. A part consultation infirmière mais même ça c’était dans un projet de, de reconversion vers l’hypnose et maintenant je me consacre uniquement à mon projet d’hypnose avec des formations sur l’hypnose et prochainement un diplôme universitaire sur la douleur. Donc c’est vraiment par rapport à ce nouveau projet.

Est-ce que tu as déjà fait une formation qui visait à réduire le stress professionnel ou à gérer les émotions heu…

Jamais … Jamais heu enfin si j’ai fait une formation programmation neurolinguistique toujours dans ce projet d’hypnose ou on apprend à gérer le stress, les émotions, à se connaitre soi-même et à se… justement… à gérer ces paramètres là mais toujours dans le cadre de ma reconversion finalement j’ai remarqué que ça me faisait beaucoup de bien dans ma vie de tous les jours

D’accord… Mais ce n’étais pas dans le cadre professionnel actuel

Voilà tout à fait c’était pas du tout dans ce cadre là

D’accord, est-ce que le sujet t’intéresse ? La gestion des émotions, le burnout le… (Elle me coupe)

Alors Si je n’avais pas choisi cette formation PNL pour mon projet, je ne pense pas que je me serais dirigée vers ça… vraiment c’est… je…non je n’aurais pas eu idée d’utiliser ça peut-être parce que ça aurait voulu dire que je reconnaissais que j’étais en burnout ou que j’avais mes problèmes avec mon travail. Choisir ce type de formation à mes yeux, c’est reconnaitre qu’on a un problème. Si on est bien dans son travail on ne se dirige pas vers ce type de formation à la base.

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D’accord, heu, en fait tu as privilégié plutôt les formations qui relèvent des soins techniques plutôt que des soins relationnels

Voilà !

Est-ce que tu arrives à expliquer pourquoi ?

Parce que je heu… j’ai des lacunes au niveau de mes connaissances donc, je vois par rapport à d’autres infirmières, donc heu voilà, c’était pour pallier à ces lacunes, je viens d’une école d’infirmières qui est pas terrible, j’ai eu un parcours chaotique pendant mes études d’infirmière et voilà, j’ai des lacunes que je voulais compenser.

D’accord… est-ce que tu trouves que l’offre est suffisante dans le domaine de la formation concernant beh heu les soins relationnels, la prévention du burnout ?

Les soins relationnels…. Oui heu et encore, certains organismes, heu c’est-à-dire que j’ai vu que certains organismes qui sont plutôt très « technique » qui sont, je pense les plus gros organismes qui ont le monopole un petit peu des formations professionnelles sur notre région. Et après par contre, je reçois quand même des publicités d’autres organismes ou… et… qui ne ciblent que cette partie-là, c’est-à-dire tout ce qui est heu le toucher massage, le burnout, les relations avec les patients psychiatriques, les relations avec les patients en fin de vie, heu, voilà, y a certains organismes qui vont cibler plutôt ça…qui font par exemple aussi des initiations à la sophrologie etc… et les autres qui sont plus technique, j’ai l’impression qu’ils ont un peu des créneaux différents. Mais heu les gros organismes non… ils ne présentent pas beaucoup de formations sur la gestion des émotions, le stress, etc…

D’accord, qu’est-ce que tu sais à propos du syndrome d’épuisement du personnel soignant, à propos du burnout ?

Je sais que c’est un terme qui a été créé pour les infirmières à l’origine, et qu’en fait et beh, heu, je n’en sais rien au niveau théorie, je crois que je me suis même jamais penchée sur la définition heu j’en… heu ma déduction c’est que c’est quand on en a ras-le-bol de son travail, que ça devient difficile de se lever, qu’on devient limite maltraitant avec les patients, heu voilà, on… travailler devient difficile. Que… on n’a plus ce petit truc en plus qui nous pousse à travailler et être une bonne infirmière on va dire.

D’accord, est-ce qu’il t’arrive d’en parler avec tes amis, avec tes collègues de travail ?

Collègue de travail… non, non, non, parce qu’on ne parle pas spécialement tout court, j’en ai qu’une. Mes amis… ceux qui sont dans ce cas-là oui, effectivement, les autres, heu qui adorent leur travail, peut-être par jalousie j’en sais rien, non je ne peux pas leur en parler.

Hum…et… ta position vis-à-vis du burnout, comment tu l’évalues toi ?

C’est-à-dire… Où j’en suis moi ?

Oui

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Heu… comme je lisais dans un blog où elle parlait de ça, je ne heu déteste pas encore mon travail mais je suis en désamour, je ne suis pas amou… je n’aime plus… je suis…je ne déteste pas mon travail mais je ne suis plus en amour avec lui. C’est canadien ça être en amour (rires). Je dirais 80% il me reste encore 20% qui fait que je me lève le matin, qui fait que j’ai pas encore tapé un patient (rires), qui fait que je me remets encore en question mais heu… ça tient à mes projets, si j’avais pas ces projets heu… Quoi que je suis passée à 90% même maintenant… ouais… Parce que je suis comment je suis les jours où je travaille, la veille avant de reprendre le travail, comment je suis avec ma famille… non je pense que je suis passée à 90% de désamour et 10% d’amour. On est en voie de divorce. (Rires)

Hum…Est-ce que ça t’est déjà arrivé d’avoir une collègue heu que ce soit à l’hôpital ou en libéral qui flirtait avec le burnout ? Et si oui, qu’est-ce que tu as pu lui proposer ? Est-ce que tu t’es sentie capable de lui proposer quelque chose ?

Heu… Capable, non, mais heu il y a une personne que je connais que j’ai toujours encouragé à suivre une autre option, à faire une autre formation. Mais, heu… C’est la seule que je connais qui heu je pense est à peu près au même stade que moi au niveau heu désamour du travail et heu voilà à part l’encourager au maximum à faire autre chose, heu c’est tout… on ne peut pas trouver des solutions… enfin, moi je ne me sens pas capable de trouver des solutions à la place de quelqu’un, vu que j’ai à peine de solution pour moi.

D’accord, Est-ce que tu as envie ou besoin de rajouter quelque chose à propos de ce qu’on vient de dire ?

Ben heu… je pense qu’avoir des projets, quand même c’est important dans ce métier-là. Même si c’est un projet alors heu pour ceux qui veulent rester infirmière que ce soit des projets dans leur branche. D’évolution, de mise en place de projets dans un service… heu… ou heu… de créer des réseaux, je… il faut vraiment avoir des projets pour regarder devant sinon à mon avis y a un moment où on est complètement englué là-dedans, et heu… dans la routine, dans le… dans la maladie, dans tous les côtés négatifs de la, de la profession et c’est important voilà, heu… d’avoir ce type de projets, j’ai l’impression. Voilà, c’est tout.

Bon et bien merci… merci K.

Merci à toi.