Mégaphone - Cahier des positions

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Mégaphone Le cahier des positions d’IFMSA-Québec Crée par Claudel P-Desrosiers, Présidente 2012-2014 Mis à jour par Djamila Saad, Présidente 2016-2018

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Mégaphone rassemble positions officielles et politiques défendues par l’organisation. Ce cahier se veut être au cœur des efforts d’activisme social d’IFMSA-Québec, permettant ainsi à ses membres de défendre les grands enjeux de la santé qui nourrissent son travail quotidien et qui modèlent la pratique médicale du 21e siècle.

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Mégaphone Le cahier des positions d’IFMSA-Québec

Crée par Claudel P-Desrosiers, Présidente 2012-2014 Mis à jour par Djamila Saad, Présidente 2016-2018

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IFMSA-Québec Une organisation dynamique IFMSA-Québec, la division internationale de communautaire de la Fédération médicale étudiante du Québec (FMEQ) regroupe et mobilise les 4100 étudiant.e.s en médecine du Québec autour des enjeux sociaux, culturels et mondiaux de la santé. Par le biais de ses projets de sensibilisation, de ses programmes d’échanges internationaux et de ses prises de position, IFMSA-Québec contribue à l’amélioration de la santé ici et ailleurs. L'organisation représente également tous les étudiants en médecine du Québec au sein d’IFMSA, l'International Federation of Medical Students' Associations, qui réunit plus d’un million d’étudiant.e.s en médecine dans plus d’une centaine de pays. Mégaphone rassemble les positions officielles défendues par l’organisation. Ce cahier se veut être au cœur des efforts d’activisme social d’IFMSA-Québec, permettant ainsi à ses membres de défendre les grands enjeux de la santé qui nourrissent son travail quotidien et qui modèlent la pratique médicale du 21e siècle. IFMSA-Québec vit au travers de sept comités permanents, dont quatre se consacrant à des projets et activités de sensibilisation (santé mondiale, santé publique, santé sexuelle et droits humains) et trois voués à des programmes d’échanges cliniques, de recherche et des stages d’immersion culturelle. Une variété de projets permanents se rattache également au portfolio d’IFMSA-Québec, dont des formations en leadership et communication, des projets d’éducation par les pairs, des cours universitaires, et des programmes d’immersion en populations négligées. Ainsi, l’organisation s’active au plan national en soutenant des initiatives étudiantes, en offrant une multitude de possibilités d’implication proactive, en prenant position sur des enjeux importants, et en permettant aux étudiant.e.s d’expérimenter la médecine à l’étranger, toujours dans un but d’améliorer la santé ici et ailleurs.

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Prises de position

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Accès libre à la recherche Rédigée par David Alexandre Galiano (NORE 2014-2015) & Camille Pelletier Vernooy (Présidente 2014-2015) Adoptée : Congrès national d’automne 4 octobre 2014 (Sherbrooke) Révision prévue : Congrès national d’automne 2017 Introduction L’accès libre à la recherche se définit par la disponibilité sans restriction, immédiate et gratuite au savoir de haute qualité et révisé par les pairs, à quiconque détient une connexion Internet, sans oublier le droit de pouvoir, par la suite, utiliser les résultats de la recherche à leur plein potentiel. Dans un contexte où l’exercice de la médecine telle qu’enseignée dans nos facultés repose en grande partie sur les fruits de la recherche académique, le corps médical au complet, des étudiant.e.s aux médecins en passant par les professeur.e.s et les chercheure.es, et même la population au complet, devrait avoir accès libre à la recherche sans embûche financière ou logistique aucune. Cependant, le mode préféré de communication et de dissémination de la recherche est présentement de publier ses résultats dans les journaux scientifiques dont les droits d’utilisation exorbitants bloquent le libre accès aux toutes dernières découvertes et résultats. Ceci (1) empêche leur utilisation rapide par d’autres chercheures et chercheurs afin de faire progresser la rechercher, (2) dédouble les efforts et ressources de chercheures et chercheurs travaillant sur les mêmes sujets puisqu’elles et ils ne sont pas au courant de ce qui se fait ailleurs, (3) limite de façon tout à fait injuste l’accès aux meilleures informations possibles dans le processus académique aux étudiantes et étudiants qui n’ont pour ainsi dire pas les moyens de se payer des abonnements aux journaux scientifiques, (4) prive les patientes et patients des dernières découvertes médicales dont elles et ils pourraient bénéficier et (5) prévient le public d’avoir accès aux meilleurs études qui les touchent directement, sur des sujets comme l’environnement, la gestion gouvernementale ou la santé publique. Nani gigantum homeris insidentes ou Des nains sur des épaules de géants. Cette citation de Bernard de Chartres, philosophe du XIIe siècle, reprise par Blaise Pascal et Isaac Newton, entres autres, est aussi le slogan de Google Scholar, moteur de recherche permettant de trouver efficacement n’importe quel article sur n’importe quel sujet – encore faut-il y avoir accès. Utiliser les résultats d’une recherche financée en très grande partie par le public devrait être un droit, et les étudiantes et étudiants en médecine du Québec se doivent de promouvoir un accès juste et universel pour toutes et tous à ce bien commun. Texte principal Le libre accès repose sur deux méthodes fondamentales, à savoir l’auto-archivage d’articles par leurs auteures et auteurs et la publication du savoir dans des journaux libres, c’est-à-dire essentiellement gratuits [4].

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L’auto-archivage se définit par l’acte de la chercheure ou du chercheur de placer son article de elle- ou lui-même sur une base de donnée personnelle ou celle de l’institution où elle ou il travaille, appelé dépôt institutionnel. La base de donnée est accessible en ligne et gratuitement. Au Québec, bien que la majorité de nos universités ait des dépôts institutionnels pour les thèses et mémoires produits, très peu oblige le dépôt obligatoire d’articles scientifiques sur ces bases de données.. Les instituts finançant la recherche commencent à peine à s’y mettre [1]. Il est important de se rappeler que 80 % de la recherche est financée à même les fonds publics [7] : c’est donc dire que la très grande majorité du savoir produit appartient à la population et devrait être accessible à n’importe quelle citoyenne et n’importe quel citoyen. Il est d’ailleurs important de mentionner qu’une étude menée auprès de chercheures et chercheurs québécois.e.s en sciences de la vie révèlent que seulement 31% sont à l’aise avec le concept d’auto-archivage et 12 % ont déjà auto-archivé leurs travaux sur une plateforme Internet [8]. Ces données montrent à quel point un travail de sensibilisation est nécessaire auprès de la communauté scientifique québécoise. Les revues scientifiques en libre accès sont celles dont la licence de consultation est gratuite et sans aucune restriction pour la réutilisation des publications. Tous comme les articles publiés par des éditeurs plus « traditionnels », ils sont révisés par les pairs et de très grande qualité. Selon l’Association of Research Libraries, entre 1986 et 2003, le prix d’achat des licences par les univeristés permettant d’accéder aux revues scientifiques a bondi de 315%, quand pour la même période, l’inflation n’a été que de 68% [6] . Encore plus frappant, selon des données de 2007 et 2008, Elsevier faisait une marge de profit de 31%, ce qui est plus que Google, Apple, ExxonMobile, Starbucks, eBay et bien d’autres [7][5]. Et qu’en retire les chercheures et chercheurs? Pas un sous. Cette profonde incohérence mènent les universités à soit augmenter leur budget d’accès aux publications, soit à couper dans ce dernier, limitant ainsi la diversité des journaux auxquels le corps académique et étudiant d’une institution a accès, touchant spécifiquement les universités plus petites ou avec moins de fonds [7]. À l’heure actuelle, environ 20% des journaux autour du monde sont en libre accès [2]. La principale raison pour laquelle les chercheures et chercheurs sont réticent.e.s à publier dans ceux-ci est l’impact diminué que pourrait avoir leur article dans ce type de publication et le manque de réputation que ces journaux n’ont pas encore – et dont elles et ils dépendent pour l’avancement de leur carrière, l’application aux bourses et le rayonnement de leur institution [8]. Plusieurs études tendent maintenant à démontrer que les publications en accès libre ont un impact grandissant car étant disséminée sans barrière, elles touchent beaucoup plus de gens. Il faut donc repenser le modèle d’affaire de la diffusion de la recherche qui est loin d’être durable et les principes de l’accès libre sont selon IFMSA-Québec, la voie à suivre. Depuis près de 20 ans, le mouvement se met en marche et de multiples associations se forment pour défendre et promouvoir l’accès libre à la recherche et à ses publications. De nombreuses déclarations ont été signées, dont la Budapest Open Access Initiative et le Student Statement on the Right to Research the la Coalition pour le Droit à la Recherche. L’International Federation of Medical Students’ Associations a récemment adopté une prise de position sur le sujet. Les étudiantes et étudiants en médecine du Québec se doivent de contribuer avec tous les outils à leurs dispositions.

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Position C’est pourquoi IFMSA-Québec, de par son mandat d’améliorer la santé d’ici et d’ailleurs, lance un appel en faveur :

1. De l’implantation d’un libre accès à l’information scientifique et technique: gratuit, immédiat et par les médias électroniques

2. Du développement dans les universités d’un libre accès à des ressources d’éducation pour tous: du matériel éducatif d’une qualité académique supérieure que tous peuvent utiliser, adapter et partager.

3. De l’implantation de l’ouverture des données comme philosophie d’accès à l’information, mais aussi comme pratique de publication de données librement accessibles et utilisables par tous sans égard au statut, au cheminement scolaire et au degré d’éducation

4. De l’incorporation d’une telle pratique plus spécifiquement par toutes les facultés de médecine du Québec

C’est pourquoi IFMSA-Québec, de par son mandat d’améliorer la santé d’ici et d’ailleurs, reconnaît que le libre accès à l’information scientifique et technique:

1. Améliore l’éducation des étudiant-es dans toutes les facultés et plus spécifiquement dans les facultés de médecine du Québec;

2. Démocratise l’accès à la recherche et à une éducation supérieure permettant l’accès à de l’information de qualité et diminuant l’inégalité de chances notamment pour le développement de médicaments essentiels;

3. Permet l’avancement et l’accélération de la recherche et de l’éducation 4. Améliore la visibilité et l’impact des découvertes scientifiques pouvant

être bénéfiques pour tout. C’est pourquoi IFMSA-Québec, de par son mandat d’améliorer la santé d’ici et d’ailleurs, s’engage à:

1. Refuser toutes subventions ou partenariats avec des organisations qui actuellement ou dans le passé ont milité activement contre le libre accès à l’information

2. Supporter les initiatives faisant la promotion de «Open Access, Open Data and Open Educational Resources »

3. Accréditer tous les documents d’IFMSA-Québec sous des licences communes

4. Encourager les universités partenaires à adopter des politiques de libre à accès à l’information et au matériel éducation

5. Signer le “Student Statement on the Right to Research” de la Right to Research Coalition

6. Tenir des activités de sensibilisation auprès de la population médicale étudiante de la province.

Références [1] CARL - ABRC. (n.d.). Canadian Institutional Repositories. Retrieved October 3, 2014, from http://www.carl-abrc.ca/ir.html [2] Directory of Open Access Journals. (n.d.). Directory of Open Access Journals. Retrieved October 2, 2014, from http://doaj.org/ [3] Harnad, S. (n.d.). ROARMAP: Registry of Open Access Repositories

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Mandatory Archiving Policies. About the Repository. Retrieved October 3, 2014, from http://roarmap.eprints.org/ [4] Libre accès la recherche. (n.d.). Les bibliothèques - UdeM. Retrieved October 3, 2014, from http://guides.bib.umontreal.ca/disciplines/62-Libre-acces-a-la-recherche [5] Morrison, H. (n.d.). The Imaginary Journal of Poetic Economics. : The enormous profits of STM scholarly publishers. Retrieved October 3, 2014, from http://poeticeconomics.blogspot.ca/2012/01/enormous-profits-of-stm-scholarly.html [6] Sous-comité Des Bibliothèques De La CREPUQ. Le Libre Accès. N.p.: Sous-comité Des Bibliothèques De La CREPUQ, n.d. Université De Montréal, 4 June 2012. Web. 3 Mar. 2014. [7] The Right to Research Coalition. (n.d.). The Problem: Students can't access essential research... (Right to Research Coalition). Retrieved October 3, 2014, from http://www.righttoresearch.org/learn/problem/index.shtml [8] Vézina, K. (2006). Libre accès à la recherche scientifique : opinions et pratiques des chercheurs au Québec. Partnership: the Canadian Journal of Library and Information Practice and Research, 1(1). Retrieved October 3, 2014, from https://journal.lib.uoguelph.ca/index.php/perj/article/view/103/169#.VC40R_l5OSr Why Open Access? (Right to Research Coalition). (n.d.). LEARN. Retrieved October 3, 2014, from http://www.righttoresearch.org/learn/whyOA/index.shtm Détails de la prise de position

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Organ and tissue donation Written by Bing Yu Chen (LPO 2013-2015), Camille Pelletier Vernooy (President 2014-2015), David Alessandro Benrimoh, Matthew Dankner and Alex Fletcher (LPO 2014-2015) Adopted: IFMSA-Québec Spring National Congress May 9 2015 (Université de Montréal) To be reviewed: IFMSA-Québec Spring National Congress 2018 Introduction Deceased organ and tissue donation, hereafter referred to as “organ and tissue donation”, is defined as the donation of organs and/or tissues from a person whose death has been established by medical criteria for the purpose of transplantation [1]. Strokes (53%), anoxia (26%) and cranial trauma (18%) are the leading causes of death in eligible organ donors [2]. An eligible organ donor is hereafter defined as a deceased person who meets the criteria for either neurological determination of death (NDD) or donation after cardiocirculatory death (DCD) [3,4]. About 20% of all eligible organ donors are misidentified by healthcare professionals, resulting in an identification rate of only 80% [5]. Those correctly identified are known as potential organ or tissue donors [1]. Families are afterwards approached in order to obtain their consent for organ or tissue donation. At this stage, it is important to understand that families are consulted and make a final decision based on potential donors’ known wishes or their values and beliefs if wishes are unknown. The consent rate is therefore defined as the percentage of potential donors for which consent has been provided by families. Once consent is obtained, further evaluation of medical eligibility takes place, and certain donors are subsequently excluded [4]. Finally, the conversion rate for organ donation is the percentage of overall eligible organ donors becoming actual organ donors [3], “from whom at least one solid organ or part of it has been recovered for the purpose of transplantation” [1]. In decreasing prevalence in Quebec, transplanted organs include kidneys, liver, lungs, heart, pancreas and bowel [2], and transplanted tissues include skin, bone, corneas, tendons, veins, ligaments and cardiac valves [6]. A single organ donor can, on average, provide organs to three patients [2] and save up to eight lives. Moreover, a single organ and tissue donor may improve the quality of life for up to 75 people [7]. The organ donor can be anyone of any age, as long as the donor meets certain medical and legal criteria [8]. It is noteworthy that, in Canada, organ transplantation success rate is very high, ranging from 80% to 95% for the first year [7], and long-term success rate is also generally very good [9]. Organ and tissue transplantation is “a life-saving treatment of last resort for individuals with organ failure, and can provide dramatic improvements in quality of life for recipients” [10]. Considering the importance of organ and tissue donation which “enhanced the quality of hundreds of thousands of lives” around the world [11], the World Health Organization (WHO) endorsed the WHO Guiding Principles on Human Cell, Tissue and Organ Transplantation in 2010

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[12], and the International Federation of Medical Students’ Associations (IFMSA) did the same in 2013 [13]. Apart from extending life and improving quality of life for recipients, organ and tissue transplantation also presents significant economic benefits, as the overall direct costs of treatment in transplantation are generally lower and the increase in work productivity translates into economic growth [14]. IFMSA-Québec, the international and community division of the Fédération médicale étudiante du Québec, recognizes the importance of organ and tissue donation and promotes actions directed at increasing conversion rates for organ and tissue donation in Quebec. Main Text In Quebec, there is a notable lack of organ donors. As of 2014, there were only 154 organ donors and 442 organ recipients, whilst 1073 patients were on the organ waiting list. Over the last 15 years, the number of patients on this waiting list has been steadily increasing, whilst the number of organ donors has been very stable [2]. 4% of patients waiting for an organ transplantation died in 2014 [15]. In 2013, Quebec’s organ donor rate is 20.2 per million inhabitants, whilst the United States (26.2), France (24.5) and Spain (35.2) all presented with higher rates [2]. Numerous factors contribute to the organ donor rate and may explain the disparity between countries. These pertain to the number of eligible organ donors, organ donation consent scheme (i.e. legal regulations for the obtention of permission for removal of human organs for transplantation [1]), public awareness and efficient coordination of the organ donation process [10,16]. For example, in 2004, Spain’s stroke-associated death rate was 35.4 per 1000 inhabitants per year, compared to 25.7 in Quebec. Given that the number of eligible NDD organ donors might be higher from the start, this could provide some explanations to Spain’s higher donor rate [16]. According to Spanish officials, this higher rate is also attributed to the efficiency of the Spanish organ donation process through the creation of the Organización Nacional de Trasplantes (ONT) in 1989, a network of transplant coordinators with the responsibilities of identifying eligible organ donors and tactfully discussing organ donation with families [17]. According to Impact-Recherche 2008 survey, 91% of Quebec’s population was in favour of organ donation, but the consent rate is only 60%. In 2009, Sweden experienced a similar paradox, as its organ donation rate was only 16.5 per million inhabitants despite a 83% population approval. The answer to this paradox could lie within the miscommunication between patients’ families and physicians. A report from Sweden in 2001 concluded that the attitude of intensivists and nurses could influence families’ consent and that physicians expressed anxiety when approaching families. As 90% of families fail to understand the diagnosis and prognosis communicated by the physician when the patient is in a state of coma [16], misunderstandings could also happen frequently in intensive care settings. Therefore, both the anxiety and the misunderstandings occurring in critical care settings could result in families’ discomfort and apprehension [16] and may have a negative effect on the consent rate and therefore on the overall efficiency of the organ and tissue donation process.

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The willingness and competency of physicians in properly identifying an eligible organ or tissue donor and initiating the donation process may also be questionable. In 2006, 27% of Swedish anesthetists did not trust clinical criteria for neurological death, 28% of Swedish intensivists thought that asking for consent was an additional emotional stress for families, 36% of Swedish intensivists stopped ventilation without waiting for neurological death of patients and 55% of Swedish intensivists avoided the donation process if the context became too emotional. In Canada, only 64% of medical students knew what a neurological death was [16]. Although little data regarding physicians’ attitudes and skills towards organ donation exists in Canada, it was estimated that more than 20% of eligible organ donors were missed in Quebec [5]. In a context where only 1.3% of deaths in hospitals are eligible for organ donation [16], we cannot afford to miss any eligible donors and must aim for an identification rate of 100% [5], potentially through the promotion of organ and tissue donation and competency training among medical students and physicians. Improving the efficiency of the organ and tissue donation process plays a decisive role in the overall conversion rate. This can be done through clearer and more positive communication with patients’ families and through physicians’ awareness and adequate training for eligible donor identification. It is noteworthy that IFMSA has positioned itself in regards to “Organ Donation & Transplantation” and “calls upon [...] medical students to [...] strengthen national and multinational authorities and/or capacities to provide oversight, organization and coordination of donation and transplantation activities” [13]. One simple solution to improve the efficiency of the organ and tissue donation process is to improve the education of medical students, i.e. future physicians, on the topic of organ and tissue donation. IFMSA has stated that “there is a recognized need for communities, and health professionals, to become better educated about donation and transplantation and that is the key to the success of deceased donation programs.” [13] The Australian Government has also published a National Reform Agenda for organ and tissue donation, which supports enhancing medical education on the issue of organ and tissue donation [10]. Policy This is why IFMSA-Québec, through its mission of improving health both locally and globally, calls upon:

1. Medical faculties in Quebec to integrate, as part of mandatory teaching hours within both the pre-clerkship and clerkship periods of the medical curriculum, learning objectives which will help medical students to:

a. Foster an interest and awareness in organ and tissue donation and understand the benefits of organ and tissue donation;

b. Be acquainted with the context of organ and tissue donation in Quebec;

c. Have a general understanding of the organ and tissue donation process and its strengths and weaknesses;

d. Know the characteristics of eligible organ and tissue donors; e. Appreciate the attitudes of families towards organ and tissue

donation and begin to develop, as they advance in their medical

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training, the skills to discuss organ and tissue donation with eligible donors’ families and be aware of possible difficulties in this discussion.

2. Medical students in Quebec to use the knowledge and competencies acquired according to the previous learning objectives, in order to:

a. Become more efficient at identifying eligible organ and tissue donors and more familiar with the organ and tissue donation process as they advance in their training;

b. Attend conferences and workshops on organ and tissue donation; c. Actively participate in public awareness campaigns regarding

organ and tissue donation (e.g. IFMSA-Québec Bonbons Bons Dons);

d. Advocate for better coordination of public awareness campaigns and organ and tissue donation process.

References [1] WORLD HEALTH ORGANIZATION. (2009). Global Glossary of Terms and Definitions on Donation and Transplantation. Retrieved April 25, 2015, from http://www.who.int/transplantation/activities/GlobalGlossaryonDonationTransplantation.pdf [2] TRANSPLANT QUÉBEC. (2015). Statistiques officielles 2014. Retrieved April 25, 2015, from http://www.transplantquebec.ca/sites/default/files/statistiques_officielles_2014_0.pdf [3] COLLÈGE DES MÉDECINS DU QUÉBEC. (n.d.). Les donneurs potentiels d’organes dans les hôpitaux du Québec Années 2000 à 2010. Retrieved April 25, 2015, from http://www.cmq.org/fr/medias/profil/commun/AProposOrdre/Publications/~/media/Files/References/Rapport-2000-2010-transplantation.pdf?41506 [4] TRANSPLANT QUÉBEC. (2012). Standardized Organ Donation Procedure. Retrieved April 25, 2015, from http://www.transplantquebec.ca/sites/default/files/standardized_procedure_without.pdf [5] Thiffault, N. (2015). Ensemble pour le don d’organes. PowerPoint Presentation. Université de Montréal, Chicoutimi, Canada. [6] HÉMA-QUÉBEC. (2014). Rapport annuel 2013-2014. Retrieved April 25, 2015, from https://www.hema-quebec.qc.ca/userfiles/file/RA_2013-2014/HQ_RA_2013-2014_FR_FINAL(1).pdf [7] GOVERNMENT OF CANADA. (2015). Blood, organ and tissue donation. Retrieved April 25, 2015, from http://healthycanadians.gc.ca/diseases-conditions-maladies-affections/donation-contribution-eng.php [8] TRANSPLANT QUÉBEC. (2013). Organ Donation after death. Retrieved April 25, 2015, from http://www.transplantquebec.ca/en/organ-donation-after-death [9] THE KIDNEY FOUNDATION OF CANADA. (n.d.). Transplantation. Retrieved April 25, 2015, from http://www.kidney.ca/Transplantation [10] AUSTRALIAN MEDICAL STUDENTS’ ASSOCIATION. (2012). Organ and Tissue Donation Policy. Policy Document. Barton, Australia. [11] WORLD HEALTH ORGANIZATION. (2010). WHO Guiding Principles On Human Cell, Tissue And Organ Transplantation. Retrieved April 25, 2015, from http://www.who.int/transplantation/Guiding_PrinciplesTransplantation_WHA63.22en.pdf

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[12] WORLD HEALTH ORGANIZATION. (2010). Human organ and tissue transplantation. Retrieved April 25, 2015, from http://apps.who.int/gb/ebwha/pdf_files/WHA63/A63_R22-en.pdf [13] INTERNATIONAL FEDERATION OF MEDICAL STUDENTS’ ASSOCIATIONS. (2013). IFMSA Policy Statement Organ Donation & Transplantation. Policy Document. Santiago, Chile. [14] TRANSPLANT QUÉBEC. (2015). Organ Donation Also Offers Significant Economic Advantages More Than $100,000,000 In Savings Generated By Kidney Transplants In Québec. Retrieved April 25, 2015, from http://www.transplantquebec.ca/sites/default/files/100_000_000_in_saving.pdf [15] TRANSPLANT QUÉBEC. (2015). Don d’organes au Québec en 2014 Baisse du nombre de donneurs d’organes décédés et légère augmentation de la liste d’attente pour une transplantation. Retrieved April 25, 2015, from http://www.transplantquebec.ca/sites/default/files/don_dorganes_au_quebec_en_2014.pdf [16] Marsolais, P. (2015). Critères de détermination de la mort cérébrale, les dons d’organes et de tissus et le fonctionnement de Transplant Québec. PowerPoint Presentation. Université de Montréal, Chicoutimi, Canada. [17] Spooner, M. H. (2003). More countries hoping to copy Spain's organ-donation success. Canadian Medical Association Journal, 169(9):952. West Sussex, United Kingdom.

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Maladies non-transmissibles Rédigée par : Claudel P-Desrosiers (présidente 2012-2014) et Geneviève Bois Adoptée : Congrès national de printemps, 4 mai 2013 (Sherbrooke) Révisée : Congrès national de printemps 6 mai 2017 (Montréal) Révision prévue : Congrès national de printemps 2020 Introduction Les maladies non transmissibles (MNT) sont définies par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) comme un groupe de maladies, dont l’origine est non infectieuse, qui englobe un certain nombre de pathologies. Les quatre principales maladies non-transmissibles reconnues par l’OMS sont : les maladies cardio-vasculaires, les cancers, les maladies respiratoires chroniques et le diabète. Décrites comme “une épidémie frappant au ralenti” et “un des enjeux les plus urgents en santé publique” par plusieurs spécialistes, dont Dre Margaret Chan, directrice générale de l’OMS, les MNT ont fait l’objet d’une rencontre spéciale de l’Organisation des Nations Unies (ONU): la réunion plénière de haut-niveau sur les MNT à l’automne 2011 à New York. Les rencontres spéciales de l’ONU sur une problématique de santé ne sont pas habituelles, la seule rencontre précédente portant sur une problématique de santé étant la réunion plenière de haut-niveau sur le VIH/SIDA. Cette rencontre a mené à la création d’une nouvelle agenda de l’ONU: ONUSIDA en 1996. Les facteurs de risque principaux des MNT sont également largement communs à plusieurs MNT et particulièrement aux quatre principales: l’usage de tabac, la sédentarité, la mauvaise alimentation, ainsi que la consommation nocive d’alcool. Ces facteurs de risques communs constituent une opportunité d’action sur ce groupe de maladies ainsi que d’autres MNT. IFMSA-Québec, la division internationale et communautaire de la Fédération médicale étudiante du Québec, reconnaît la nécessité de lutter contre les maladies non transmissibles et encourage une action concertée sur les quatre grands facteurs de risques. Texte principal À travers le monde, les MNT sont responsables de 63 % de la totalité des décès annuels. Contrairement à ce qui est souvent véhiculé, 80 % des décès attribuables aux MNT surviennent dans les pays à faible et moyen revenu, où les taux de mortalité des MNT sont beaucoup plus élevés1. Ceci met à l’évidence que les MNT ne sont pas uniquement un problème des pays dits “riches”, mais bien un problème mondial. Selon Dre Chan, directrice générale de l’OMS, “il est nécessaire que les gouvernements et les organisations internationales adoptent une approche différente pour renforcer la prévention ainsi que le traitement des MNT”2. Le Forum économique mondial indique que les pertes de productivité associées aux maladies chroniques entraînent des coûts jusqu’à 400 % supérieurs aux coûts de traitements de ces maladies. Pour

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la première fois depuis des décennies, on parle d’une nouvelle génération qui pourrait vivre moins longtemps que celle qui l’a vu naître3. Un.e Canadien.ne sur cinq vit avec au moins une des maladies chroniques majeures : maladies cardiovasculaires, cancer, maladies respiratoires chroniques et diabète. Un.e Canadien.ne sur 13 souffre de diabète,8 prévalence qui a augmenté de 21 % entre 2002 et 2007, alors que dans certaines communautés des Premières Nations, la prévalence du diabète peut aller jusqu’à un.e Canadien.ne sur 5.7 88 % des décès au Canada sont liés aux MNT.4 Les maladies cardio-vasculaires à elles seules sont responsables de 27 % de tous décès, alors que le taux des décès liés aux cancers est estimé à 30 %.4 Chez les plus de 20 ans, le taux de mortalité des personnes diabétiques est le double de celui des personnes non diabétiques5. Au Canada, quatre adultes sur cinq présentent au moins un facteur de risque modifiable : l’usage de tabac, la sédentarité, la mauvaise alimentation, ainsi que la consommation nocive d’alcool. Selon les plus récentes données, 61% des adultes canadiens étaient en excès de poids, un chiffre catastrophique vu les conséquences du surpoids et de l’obésité. Encore plus inquiétant: 26 % des enfants canadiens présentaient un surplus de poids, une épidémie à croissance extrêmement rapide dans les dernières décennies6. Plus d’un.e Canadien.ne sur six fume quotidiennement ou occasionellement.8 Le tabac représente toujours la première cause de maladies et de décès évitables chaque année dans la province, étant responsable d’environ un décès sur cinq9. Plus des trois quarts des adultes et 90% des jeunes canadien.ne.s de 5 à 17 ans ne respectent pas les Directives canadiennes en matière d’activité physique.8 Au sein du Canada, le Québec se situe sous la moyenne nationale avec 26 % de sa population qui est sédentaire. Plus de 60% des Canadien.ne.s ont consommé moins de cinq fruits et légumes par jour en 2014, un marqueur important de malnutrition. Finalement, plus d’un.e Canadien.ne sur six dépasse les limites recommandées par les Directives de consommation d’alcool à faible risque.8 La mortalité prématurée engendrée par les MNT représente 15 % des décès chez les hommes et 10 % chez les femmes avant 60 ans. Cette mortalité prématurée inquiète notamment à cause de ses impacts économiques. Les coûts des soins de santé en pertes indirectes de revenus et de productivité s’élevent à 122 milliards de dollars, soit le double des coûts directs des soins de santé11, déjà que 58% des dépenses annuelles en soins de santé au Canada sont consacrés aux maladies chroniques. Aujourd’hui, les maladies chroniques coûtent aux Canadien.ne.s plus de 190 milliards de dollars par années en perte de productivité, et il est attendu que ces pertes hausseront au fil de l’augmentation du taux des MNT au sein de la population en âge de travailler. De nombreuses recherches démontrent une distribution inégale des MNT au sein même de la population canadienne et québécoise, inégalité liée notamment à l’accès aux traitements, aux facteurs de risques conjoints, au niveau socio-économique, au niveau d’éducation, etc. En plus des quatre principaux facteurs de risques, d’autres, comme la pollution atmosphérique, l’exposition secondaire au tabac et le contact avec les moisissures, entre autres, s’accumulent dès le jeune âge et même in utero, jouant un rôle déterminant dans la santé de l’enfant et de l’adulte. La prévention sur le long terme des MNT demande ainsi une action concertée, car les déterminants

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sociaux en jeu sont multi-sectoriaux, d’autant plus que les moyens préventifs représentent un stress économique moindre. Heureusement, les MNT sont en grande partie évitables si des mesures de réduction des facteurs de risques et des mesures de contrôle des MNT, en général peu coûteuses, sont mises de l’avant. L’OMS estime que l’activité physique régulière, l’alimentation saine, l’élimination du tabagisme et de la consommation excessive d’alcool sont des mesures qui permettraient de prévenir jusqu’à 80 % des cas de diabète et de maladies cardiovasculaires, ainsi que 40 % des cas de cancer10. Position C’est pourquoi IFMSA-Québec, de par son mandat d’améliorer la santé d’ici et d’ailleurs, lance un appel en faveur :

1. Du soutien des initiatives visant une réduction des principaux facteurs de risque, par exemple:

a. Des mesures fiscales et législatives prouvées efficaces par la convention-cadre de l’OMS pour la lutte anti-tabac;

b. Des mesures fiscales et une sensibilisation accrue pour la réduction de la consommation nocive d’alcool;

c. Des mesures pour favoriser l’accès à des aliments sains, pour instaurer des environnements alimentaires sains dans nos institutions et pour réduire l’accès à certains produits nocifs;

d. Des mesures pour promouvoir des environnements urbains favorisant l’activité physique et les transports actifs;

2. De la nécessité d’une approche multisectorielle dans l’implantation des mesures de réduction des facteurs de risques des MNT;

3. De l’intégration de stratégies visant à réduire les inégalités sociales de santé dans les efforts de contrôle des MNT;

4. De la reconnaissance et de la promotion de l’engagement des étudiants en médecine dans le mouvement national et international de la lutte contre les MNT.

5. De l’intégration des notions de prévention et de santé publique dans le cursus médical.

Références 1 Strong et al. Preventing chronic diseases: how many lives can we save? Lancet 2005; 366: 1578–82 2 Déclaration de Margaret Chan, 16 janvier 2012, Centre de nouvelles de l’ONU [en ligne] 3 Designed to move : Full report, 2013 [en ligne] 4 NCD Country Profile 2014, Canada, WHO 5 Agence de la santé publique du Canada, Document d’information : Sommet des Nations Unies sur les maladies non transmissibles 2011 [en ligne] 6 Chaire de recherche sur l’obésité, Université Laval, 2014 [en ligne] 7 Agence de la santé publique du Canada, Le diabète au Canada : Perspectives de santé publique sur les faits et chiffres, Chapitre 6 : Le diabète chez les populations autochtones, mai 2011

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8 Agence de la santé publique du Canada, Analyse des tendances relatives à la santé des Canadiens du point de vue des modes de vie sains et des maladies chroniques, 2017 9 Association pour la santé publique du Québec, Contrôle du tabac [en ligne] 10 OMS, « Raising the priority of noncommunicable disease in development at global and national levels », 2010 [en ligne] 11 Agence de la santé publique du Canada, Document d’information : Sommet des Nations Unies sur les maladies non transmissibles, 2011 [en ligne]

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Commerce, accès aux médicaments et santé Adoptée : Congrès national de printemps, 10 mai 2014 (Montréal) Révisée : Congrès national de printemps, 6 mai 2017 (Montréal) Révision prévue : Congrès national de printemps 2020 Introduction Parce qu’elle favorise la croissance économique et contribue à maximiser le capital humain, la santé s’est taillé une place importante dans le secteur des relations internationales. La mondialisation et la rapidité des échanges font qu’il est désormais impossible d’ignorer son apport au sein des discussions internationales. Il a été reconnu à de nombreuses reprises que l’amélioration de la santé est un moteur essentiel au développement économique et que des décisions économiques politiques (comme celles concernant des traités de libre-échange multilatéraux) peuvent avoir des effets non négligeables sur la santé des populations. IFMSA-Québec juge qu’il est essentiel que les accords économiques internationaux fassent la promotion de la santé publique et favorisent l’accès aux médicaments. En tant qu’organisation d’étudiant.e.s en médecine, IFMSA-Québec croit fermement qu’il est du mandat de ses membres d’influencer positivement le système économique global afin d’améliorer la santé de tous. Texte principal Alors que le monde est de plus en plus connecté et que les effets de la mondialisation accélérée des dernières années se font sentir, le commerce et la santé sont devenus intrinsèquement liés. Une étude conjointe de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) a démontré que les décideurs politiques gagneraient à travailler de façon à inclure les enjeux de la santé dans les accords commerciaux : contrôle des maladies infectieuses, sécurité alimentaire, contrôle du tabac, environnement sain, accès aux médicaments, services de santé, sciences de la biotechnologie et le savoir. Le Lancet, l’un des plus grands journaux médicaux au monde, a par ailleurs soutenu cette étroite relation entre le commerce et la santé en argumentant que « le commerce affecte directement et indirectement la santé de la population mondiale avec une portée et une profondeur inégalées ». Depuis les cinq dernières années, plusieurs pays négocient activement pour instaurer des traités de libre-échange bilatéral et multilatéral, hors des conventions-cadre de l’Organisation mondiale du commerce, laissant croire au développement de nouvelles normes internationales. Deux de ces importants accords, l’accord de partenariat trans-pacifique (Trans-Pacific Partnership, TPP) et l’accord de partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (Transatlantic Trade and Investment Partnership, TTIP), ont le potentiel d’influencer de façon marquante la santé publique, l’environnement et l’accès

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aux médicaments dans les pays signataires, en plus d’établir un nouveau modèle international de traités commerciaux. Selon des extraits de ces accords, il apparait évident que certaines clauses sont poussées agressivement par quelques négociateurs, ce qui limiterait grandement l’accès à des médicaments génériques essentiels pour le traitement de plusieurs maladies meurtrières, en donnant plus de pouvoirs aux grandes compagnies pharmaceutiques dans l’exclusivité du savoir et la durée des protections des brevets. D’autres clauses particulièrement inquiétantes menacent les principes de la médecine fondée sur les données probantes, et pourraient faire en sorte que les professionnels de la santé se voient forcés d’offrir à leurs patients ce qu’ils reconnaissent comme n’étant pas le traitement le plus optimal, par peur de violation d’un brevet diagnostic, thérapeutique ou encore chirurgical. Plus encore, certaines dispositions, telles qu’écrites en ce moment, pourraient permettre aux compagnies multinationales de contester et de déroger aux lois nationales en vigueur dans les pays signataires. Finalement, en ce qui concerne le contrôle du tabac et de l’alcool, le traité économique pourrait laisser davantage de place aux compagnies, en ayant des conséquences négatives sur les mesures de santé publique, et résultant en une augmentation de la mortalité et de la morbidité dans certaines populations. Le TPP et le TTIP sont deux exemples démontrant l’impact non négligeable que pourraient avoir les accords commerciaux internationaux sur des questions nationales de sécurité alimentaire, de santé publique, d’accès aux médicaments à bas coûts et du contrôle du tabac. Ainsi, la santé s’est taillé une place dans le secteur des relations internationales, et ce, parce qu’elle favorise la croissance économique et contribue à maximiser le capital humain. Position C’est pourquoi IFMSA-Québec, de par son mandat d’améliorer la santé d’ici et d’ailleurs, lance un appel en faveur :

1. De l’accord d’une priorité à la santé publique et à l’accès aux médicaments au-dessus des intérêts commerciaux dans les accords économiques internationaux;

2. D’une plus grande transparence et responsabilité démocratique au sein des institutions économiques et commerciales, et lors des prises de positions;

3. D’un soutien gouvernemental et institutionnel augmenté aux recherches visant à évaluer l’impact du commerce sur la santé, afin d’utiliser ces données pour enrichir les discussions sur les politiques commerciales et traités économiques;

4. D’une opposition des décideurs politiques et négociateurs gouvernementaux à toute clause qui pourrait limiter l’accessibilité à bas coûts aux médicaments.

C’est pourquoi IFMSA-Québec, de par son mandat d’améliorer la santé d’ici et d’ailleurs, reconnaît que:

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1. La disponibilité et le bas coût des médicaments sont nécessaires pour contrôler et prévenir le fardeau des maladies infectieuses et des maladies non-transmissibles;

2. Des mesures internationales et nationales de contrôle du tabac et de l’alcool sont essentielles pour protéger la santé des populations;

3. Les accords économiques internationaux doivent promouvoir la protection de l’environnement et chercher à diminuer le fardeau des changements climatiques;

4. Les étudiant.e.s en médecine jouent un rôle essentiel dans la promotion de l’accès aux médicaments à bas coûts et dans la réduction des inéquités en santé.

C’est pourquoi IFMSA-Québec, de par son mandat d’améliorer la santé d’ici et d’ailleurs, s’engage à:

1. Collaborer avec d’autres organisations étudiantes partenaires afin de participer et d’influencer positivement les processus de négociation des traités économiques, selon les idées défendues dans cette position;

2. Voir à l’établissement d’une collaboration avec Médecins Sans Frontières (Access Campaign) et le regroupement Universities Allied For Essential Medicines (UAEM) de façon à promouvoir la santé publique et l’accès aux médicaments;

3. Veiller à l’organisation d’ateliers de formation et de conférences pour ses membres afin que ses membres comprennent mieux l’impact du commerce et de la distribution des ressources financières sur la santé et ses déterminants sociaux principaux.

Références WTO Agreements and Public Health - A joint study by the WHO and the WTO Secretariat, 2002. Trade and Health Series, The Lancet, 2009. Secret TPP Treaty: Advanced Intellectual Property chapter for all 12 nations with negotiating positions, Wikileaks, November 13 2013 [online] http://wikileaks.org/tpp/ Organisation mondiale de la santé, Rapport de la Commission Macroéconomie et Santé de l’OMS, Rapport du Directeur Général, 2002. Edsall, Thomas B., Free Trade Disagreement, dans le New York Times, 4 février 2014. World Health Organization, Tobacco Industry Interference: A Global Brief. 2012. Available at http://www.euro.who.int/__data/assets/pdf_file/0005/165254/Tobacco-Industry-Interference-A-Global-Brief.pd

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Changements climatiques et développement durable Rédigée par : Claudel P-Desrosiers, présidente 2012-2014 Adoptée : Congrès national d’automne, 5 octobre 2013 (Québec) Modifiée : Congrès national d’automne, 4 octobre 2014 (Sherbrooke) Révision prévue : Congrès national d’automne, 2017 Introduction Les changements climatiques sont reconnus globalement comme étant le plus grand danger à la santé publique à travers le monde du 21e siècle. La variabilité du climat a déjà causé des millions de décès à travers le monde. L’augmentation notable des catastrophes naturelles dans les dernières décennies, telles que les vagues de chaleur, les inondations et les sécheresses, est une menace majeure sur l’évolution des maladies et des décès, en plus de poser un stress supplémentaire et important sur l’économie, la paix internationale et les systèmes de santé. Selon le très large consensus scientifique actuel, les changements climatiques, engendrés principalement par l’activité humaine, vont s’accentuer au Québec et dans le monde. Une approche basée sur le développement durable est une avenue nécessaire pour limiter l’impact des activités humaines sur notre environnement et la santé de nos populations, tout en permettant une croissance sociale et économique souhaitée. La santé doit donc être mise au centre des plans de développement durable. En tant qu’organisation d’étudiant(e)s en médecine vouée à l’amélioration de la santé d’ici et d’ailleurs, il nous est essentiel de prendre position afin d’avoir un impact positif sur la santé de nos membres et surtout sur celle de nos futurs patients. IFMSA-Québec, la division internationale de la FMEQ, reconnaît ainsi l’urgence de lutter contre les changements climatiques et encourage une approche basée sur les principes du développement durable afin d’assurer une équité intergénérationnelle. Texte principal!Les changements climatiques désignent une variation statistiquement significative de l’état moyen du climat ou de sa variabilité persistant pendant de longues périodes. Selon Dre Margaret Chan, directrice-générale de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les changements climatiques auront une incidence d’une manière extrêmement négative sur les déterminants sociaux et environnementaux de la santé, comme la nourriture, l’air et l’eau. Il est également reconnu que les pays ayant le moins contribué aux changements climatiques en subiront les conséquences les plus importantes et auront le plus de mal à s’y adapter. Au niveau international, ce sont chaque année près de 1,2 millions de personnes qui meurent de causes liées à la pollution urbaine; 2,2 millions qui meurent suite à la diarrhée, conséquence d’un manque d’accès à l’eau potable et à des systèmes sanitaires stables; 3,5 millions qui meurent de malnutrition; et environ 60 000 qui meurent suite à des désastres naturels.

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Les changements climatiques modifieront l’évolution et la distribution des maladies, principalement celles qui se transmettent par vecteurs (malaria, fièvre dengue, E. coli, salmonelle, virus du Nil occidental). Une augmentation des vagues de chaleur, particulièrement dangereuses pour les personnes âgées et celles atteintes de maladies cardio-respiratoires chroniques, est à prévoir, tout comme une diminution de la qualité de l’air ambiant et de la disponibilité en eau potable. Notons un risque accru d’événements météorologiques catastrophiques et extrêmes, menaçant les infrastructures. Aussi, les changements climatiques causeront une instabilité de la production alimentaire mondiale, modifiant les conditions optimales sous lesquelles les semences se cultivent. Selon l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE, Mars 2012), ces changements irréversibles au niveau de la dégradation de notre environnement naturel pourraient mettre en péril les acquis de deux siècles d’amélioration des niveaux de vie et engendrer une détérioration des états de santé. La Banque Mondiale affirme qu’une augmentation de température globale de quatre degrés Celsius, prévue d’ici la fin du siècle et dépassant largement le seuil de sécurité établi à deux degrés Celsius, aurait des conséquences si désastreuses qu’il devient quasi impossible d’anticiper les plans d’adaptation futurs. Dans une perspective de long terme, les changements climatiques mettront sous pression les systèmes naturels, économiques et sociaux qui sous-tendent la santé des populations, posant un risque important sur la sécurité civile et le respect des droits humains, tels qu’énoncés dans la Déclaration universelle des droits de l’homme (1951). Les inégalités sociales au sein des pays et entre les pays seront également aggravées, réduisant l’équité en santé et posant une barrière à la réalisation du plein potentiel des individus des classes les moins favorisées. Au niveau canadien, les conséquences des changements climatiques seraient encore plus importantes, en raison de la grandeur et de la diversité climatique du pays. Des effets néfastes sur l’état de santé populationnel apparaissent déjà au Québec, notamment : une diminution de la qualité et de la quantité de l’eau; une augmentation de la concentration atmosphérique des pollens; des inondations et l’érosion côtière; une défaillance des infrastructures routières et urbaines; et un stress sur le bien-être, la sécurité et la santé de la population. Également, les changements climatiques favorisent l’établissement de tiques au Québec pouvant causer la maladie de Lyme, en hausse fulgurante depuis les dernières années. Une hausse des maladies d’origine hydrique (Giardia, cercaires, E.coli), est attendue par contamination des eaux de baignade et de l’eau de consommation. Par ailleurs, des recherches québécoises démontrent un lien étroit entre le niveau de pollution atmosphérique et les maladies cardiaques et respiratoires, telles que la maladie pulmonaire chronique, l’asthme, l’infarctus, l’insuffisance cardiaque et la rhinite allergique. Plus encore, il a été démontré que les changements climatiques allaient avoir un impact considérable sur la santé et la sécurité des travailleurs québécois. Cinq catégories d’exposition et de dangers affecteront directement et/ou indirectement la santé et la sécurité au travail : vagues de chaleur (risque d’épuisement, choc thermique, perturbations cardiaques, pulmonaires et rénales), polluants atmosphériques (augmentation de l’incidence et exacerbation de symptômes des maladies cardio-respiratoires), rayonnements

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ultraviolets (développement du cancer de la peau, effets suppresseurs sur le système immunitaire), événements météorologiques extrêmes (intensification de l’asthme, augmentation des problèmes cardiaques, répercussion sur la santé mentale), maladies vectorielles transmissibles et zoonoses (encéphalites, hantavirus, virus du Nil Occidental). L’ensemble du territoire québécois est présentement touché par ces changements. Toutefois, l’impact est encore plus marqué auprès de certaines groupes de la population déjà plus vulnérables, comme : les personnes âgées, les populations autochtones, les ménages à faible revenu, les personnes ayant un faible réseau social et les personnes dont l’état de santé est précaire (maladies chroniques). De plus, le risque est augmenté pour les groupes vivant en région côtière (érosion, hausse du niveau de la mer) et dans les centres urbains (îlots de chaleur, exposition aux rayons UV, pollution atmosphérique). L’OMS estime qu’un environnement plus sain permettrait d’éviter chaque année près de 13 millions de morts. Les recherches scientifiques accumulées des dernières années soutiennent que cet environnement sain, propice à un bon état de santé, peut être mis de l’avant avec une approche basée sur le développement durable. Il s’agit d’un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs. Le développement durable s’appuie sur trois piliers : l’environnement, l’économie et la société. La santé transcende ces trois piliers et constitue un excellent indice de développement. Alors que toutes les grandes instances de gouvernance internationale sont en train de redéfinir les objectifs qui feront suite aux objectifs de développement du millénaire venant à échéance en 2015, le développement durable semble être une partie clé de la solution aux grands enjeux du 21e siècle, dont les changements climatiques et les maladies non transmissibles (incluant la santé mentale),. Ainsi, les changements climatiques ne peuvent plus être considérés seulement comme des enjeux environnementaux ou de développement, tout comme l’approche de développement durable doit sortir d’un cadre purement économique. Dans le but de réduire les facteurs de risques, les facteurs aggravants et les facteurs précipitants de l’instabilité climatique, une intégration de la santé de ces deux secteurs interreliés est aujourd’hui plus pertinente que jamais : il faut agir de façon à mobiliser les parties prenantes et le public général, et de façon à développer des stratégiques politiques efficaces. Plusieurs politiques durables en matière d’énergie et de production d’électricité, d’agriculture, de transport et d’environnement bâti, apporteraient chacune des réductions significatives des principaux facteurs de morbidité, comme les infections respiratoires, les maladies cardio-vasculaires et le cancer. Position! C’est pourquoi IFMSA-Québec, de par son mandat d’améliorer la santé d’ici et d’ailleurs, lance un appel en faveur :

1. De la reconnaissance a. des changements climatiques comme la menace principale à la

santé publique et mondiale du 21e siècle;

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b. et du développement durable comme étant une solution stratégique positive.

2. De l’approche « santé dans toutes les politiques » dans un contexte de

développement durable, notamment : a. Dans l’implantation de politiques gouvernementales et municipales

reliées à la qualité de l’eau, à la qualité de l’air, au climat, à la production et sécurité alimentaires, et au développement des infrastructures urbaines et routières;

b. Dans l’implantation de stratégies de développement économique durables.

3. De l’implantation d’un système mondial de plafonnement des émissions

de gaz à effet de serre et du respect du Protocole de Kyoto. 4. Du respect de la résolution 66/288 « The Future we want », adoptée par

l’assemblée générale de l’Organisation des Nations-Unies le 27 juillet 2012.

5. De la revue, de la mise à jour, du renforcement et de l’adoption subséquentedu « Plan d’action 2006-2012 sur les changements climatiques » par le Gouvernement du Québec, incluant notamment :

6. Une place centrale de la santé dans les politiques proposées;

7. La réduction des émissions des gaz à effets de serre et de la

consommation d’énergie, et une amélioration de la gestion des déchets des institutions publiques (dont les établissements scolaires et les centres de soins);

8. La mise en place d’une taxe sur les services éco-systémiques;

9. La suppression des subventions préjudiciables à l’environnement;

10. La poursuite d’une politique économique nationale verte.

11. De l’intégration des changements climatiques et de ses impacts sur la

santé dans le curriculum médical québécois. 12. De la nécessité d’une approche multisectorielle dans l’implantation des

mesures de prévention des changements climatiques et de réduction des facteurs de risques.

13. De l’intégration de stratégies visant à réduire les inégalités sociales de

santé dans les efforts de contrôle des changements climatiques et dans l’implication des politiques de développement durable ayant des effets co-bénéfiques sur la santé.

14. C’est pourquoi, IFMSA-Québec, de par son mandat d’améliorer la santé

d’ici et d’ailleurs, s’engage à :

15. Promouvoir l’organisation d’événements nationaux et locaux écoresponsables.

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16. Reconnaître et promouvoir l’engagement des étudiants en médecine

dans le mouvement national et international de la lutte contre les changements climatiques.

17. Favoriser l’implication des étudiants en médecine dans le processus de

redéfinition des objectifs de développement mondiaux.

18. Développer et distribuer l’information concernant les enjeux de santé reliés aux changements climatiques.

Références 13 Managing the Health effects of Climate Change, UCL Lancet Commission (2009). 14 Climate Change 2013 : The Physical Science Basis, Intergovernmental Panel on Climate Change, Septembre 2013. 15 Pascal, M. et collab. (2010). Impacts sanitaires du changement climatique en France. Quels enjeux pour l'InVs? Institut de veille sanitaire, Saint-Maurice, France, 54 pages. 16 10 faits sur la santé et les changements climatiques, Organisation mondiale de la santé, Octobre 2012 (en ligne). 17 Protecting Health from Climate Change: Connecting science, policy and people, Organisation mondiale de la santé, 2009. 18 Turn down the Heat: Why a 4oC warmer world must be avoided, World Bank, Novembre 2012. 19 Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, Organisation des Nations Unies [en ligne]. 20 L’action du Canada sur les changements climatiques, Gouvernement du Canada, Sept. 2013. 21 Savoir s’adapter aux changements climatiques. Ouranos, Montréal (Québec), 124 pages, 2010. 22 Le risque de la maladie de Lyme au Canada en relation avec les changements climatiques : évaluation des systèmes de surveillance, INSPQ, Quebec, Mars 2010. 23 Santé Canada (2008). Santé et changements climatiques : évaluation des vulnérabilités et de la capacité d'adaptation au Canada. Séguin, J. (Éd.), Santé Canada, Ottawa. 24 Planète Coeur, François Reeves, CHU Sainte-Justine et MultiMondes, 2011. 25 Ma santé : Qualité de l’air, Mon Climat, Ma Santé, INSPQ, [en ligne]. 26 Impacts des changements climatiques sur la santé et la sécurité des travailleurs, Institut de Recherche Robert-Sauvé en santé et sécurité du travail, Avril 2012. 27 Gosselin, P., Bélanger, D., Doyon, B. (2008). Les effets des changements climatiques sur la santé au Québec. Dans Santé humaine et changements climatiques : évaluation des vulnérabilités et de la capacité d'adaptation au Canada. Santé Canada, Ottawa (Ontario), 102 pages. 28 10 faits sur l’environnement et la prévention des maladies, OMS, Novembre 2010. 29 Institut international du développement durable, 2013 [en ligne]. 30 Open Working Group on Sustainable Development Goals, Organisation des Nations Unies. 31 Voir la prise de position d’IFMSA-Québec sur les maladies non transmissibles, Avril 2013. 32 Climate Change, Noncommunicable Diseases, and Development: The Relationships and Common Policy Opportunities, S. Friel and all, Annual Review of Public Health, Novembre 2010.

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33 Protecting Health from Climate Change: Connecting science, policy and people, Organisation mondiale de la santé, 2009.

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Campagnes nationales

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Les campagnes nationales d’IFMSA-Québec rassemblent tous les campus médicaux du Québec autour d’un enjeu de santé qui transcende les comités et barrières géographiques au sein d’IFMSA-Québec. Le thème de la campagne nationale est sélectionné par l’équipe nationale et teinte plusieurs activités au cours de l’année. La campagne nationale se termine généralement en grand avec le Colloque de Santé Mondiale au printemps, rassemblant des étudiant.e.s en médecine de tous les campus pour une journée de conférences autour du thème de la campagne.

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Délai de carence Campagne nationale 2011-2012 Adoptée : Assemblée générale d’IFMSA-Québec, 8 août 2011 (Montréal) Révisée : Congrès national d’automne 2014 Le sujet choisi pour la campagne nationale 2011-2012 est le délai de carence de trois mois en matière de couverture par le Régime d’assurance maladie du Québec (RAMQ) pour les nouveaux immigrant.e.s. La campagne nationale vise non seulement à créer un changement dans la société québécoise, mais surtout à sensibiliser l’ensemble des étudiant.e.s en médecine du Québec au rôle qu’ils et elles peuvent jouer dans la société. En tant que futur.e.s médecins, notre participation citoyenne a un poids, mais ce poids sera encore plus grand lorsque nous serons diplômé.e.s. À l’inverse, notre indifférence et notre inaction face aux enjeux sociaux parlent tout autant. Les étudiant.e.s en médecine du Québec doivent s’unir et parler d’une seule voix afin d’avoir un impact sur la société québécoise. Position IFMSA-Québec est d’avis que ce délai de carence discriminatoire prévu à l’assurance maladie doit être abrogé, à tout le moins d’offrir une couverture temporaire spécifique pour les nouveaux arrivants.

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La migration, vers un monde meilleur Campagne nationale 2015-2016 Adoptée : Assemblée générale d’IFMSA-Québec, 24 septembre 2015 (Québec) La campagne nationale 2015-2016 intitulée “La Migration: Vers un monde meilleur“, se penche sur la question de la migration de populations. Que ce soit la migration de professionnels de la santé ou de citoyens, de la campagne vers la ville (migration interne) ou même de pays en pays (migration transnationale), ces mouvements de masse ont un impact important sur les dynamiques socio-économiques et sanitaires des pays, et posent un défi majeur de gouvernance mondiale. En effet, sur le plan des migrations locales et internes, les phénomènes d’urbanisation créent une concentration de la population dans un espace physique limité. Cette augmentation de la densité de la population crée des besoins accrus en industrialisation et augmente, entre autre, les vecteurs de transmission de maladie. Sur le plan des migrations transnationales , ces changements démographiques sont à l'origine d'une augmentation significative des responsabilités des gouvernements des terres d'accueil, en plus de contribuer à diverses tensions diplomatiques. Cette campagne compte donc se pencher sur les raisons, contextes et facteurs variés pouvant expliquer la migration. Des conflits armés, aux désastres naturels en passant par le manque d’opportunités et la discrimination basée sur le sexe ou l’ethnie, la campagne incitera à la réflexion sur les conséquences de ces mouvements de masse importants, tout en portant un regard critique sur les tendances à venir. Finalement, elle proposera des solutions et des actions concrètes afin de mobiliser la société autour de cet enjeu marquant du 21e siècle. Position IFMSA-Québec souhaite Sensibiliser les étudiant.e.s en médecine et la population aux enjeux touchant le phénomène de migration dans le but d’établir un dialogue sur la question.

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La santé autochtone Campagne nationale 2016-2017 Adoptée : Assemblée générale d’IFMSA-Québec, 26 septembre 2016 (Sherbrooke) La campagne nationale 2016-2017 sue la santé autochtone se penche sur la question de la santé des populations autochtones. Au Québec et au Canada, comme ailleurs dans le monde, les enjeux rencontrés par ces populations culturellement hétérogènes se rejoignent, notamment en matière de santé, de droits culturels et d’équité sociale. Avec plus d’un million de personnes se considérant autochtones (soit 3,8% de la population canadienne) selon le recensement de 2006 de Statistique Canada, ce sujet mérite une attention particulière, sensible aux nuances culturelles. D’un point de vue socio-sanitaire, les populations canadienne et autochtone, habitant pourtant sur le même territoire, connaissent des réalités largement différentes à plusieurs niveaux. De fait, la démographie autochtone est jeune, avec un âge médian de 27 ans (comparativement à un âge médian de 40 ans au Canada), présentant une espérance de vie beaucoup plus courte (64 ans chez les Inuits, contre 80 ans dans la population canadienne générale). Le taux de mortalité en bas âge est de deux à quatre fois plus élevé chez les autochtones par rapport au taux moyen canadien, notamment par la prévalence plus élevée pour nombreuses maladies infantiles (ex: asthme, allergies, otites chroniques, bronchites chroniques), mais également en raison d’habitudes de vie dommageables, témoignant d’une perte d’identité culturelle et d’appartenance sociale alarmante. Le taux de suicide est particulièrement élevé, soit de deux à six fois la statistique canadienne, les populations inuit montrant pour leur part le plus taux de suicide au monde. Face au dérangement de leur mode de vie, ajoutée à une certaine prédisposition génétique, les populations autochtones montrent une prévalence plus élevée de maladies chroniques telles le diabète de type II et l’obésité. Ce portrait démographique et socio-sanitaire souligne des besoins criants en santé qui passent trop souvent sous silence. Partout dans le monde, les populations autochtones demeurent affectées par les conséquences d’un lourd passé de colonisation, de discrimination, de manoeuvres d’assimilation, de paternalisme culturel et de marginalisation. De l’Arctique à l’Amérique latine, en passant par l’Océanie, l’Afrique et l’Asie, il existe 370 millions d’individus d’origine autochtone, dans plus de 70 pays à travers le monde. Dans presque toutes ces populations, les ressources en santé des communautés autochtones sont bien inférieures à celles des populations culturellement et socialement privilégiées. Cette campagne vise donc à explorer, par une approche culturellement sensible, les déterminants sociaux de la santé affectant les conditions de vie des populations autochtones au Canada et ailleurs. À travers des conférences, témoignages, projections de documentaires ou films d’auteurs autochtones, pour ne nommer que quelques exemples, cette initiative vise à susciter une réflexion collective sur la réalité autochtone. De telles initiatives, dans l’optique de la promotion de la santé et des programmes de prévention adaptés aux

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enjeux des peuples autochtones, s’avèrent de plus en plus importantes et urgentes. En tant que jeunesse médicale consciente des inégalités en santé et mobilisée à cet égard, il est de notre devoir de nous informer de tels enjeux sociaux, historiques et culturels, et de nous engager à la défense d’une santé équitable, accessible et adaptée à ces communautés qui nous entourent et enrichissent la société de leurs traditions et leur diversité. Position IFMSA-Québec souhaite sensibiliser les étudiant.e.s en médecine et la population aux enjeux touchant la santé autochtone dans le but d’établir un dialogue sur la question.

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Réactions médiatiques

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Coupures annoncées au Programme fédéral de santé intérimaire Rédigée par : Claudel P-Desrosiers (présidente 2012-2014) Adoptée : Conseil général de la FMEQ, 27 janvier 2013 (Montréal) Introduction Le programme fédéral de santé intérimaire (PFSI) donne une assurance santé temporaire aux réfugiés canadiens qui ne sont pas encore couverts par le programme provincial. Les soins couverts sont similaires à ce que la majorité canadienne reçoit, mais incluent également, comme était le cas avant l’annonce des coupures, des soins oculaires, dentales et de prescription de médicaments. En avril 2012, le ministre de la Citoyenneté, de l’Immigration et du Multiculturalisme, Jason Kenney, a annoncé des changements au programme qui devaient prendre place en Juin 2012. Ces changements réduisent grandement l’accès aux services de santé pour tous les réfugiés. La couverture ne sera assumée que pour traiter et/ou prévenir une maladie qui pose un risque à la santé publique canadienne, sans égards des conséquences de la maladie sur l’individu. Texte principal Il y a un consensus clair par les experts et les professionnels de la santé des implications futures des coupures au sein du PSFI. Les effets immédiats sont dévastateurs : des diagnostics et de soins de prévention ont été refusés. De plus, les réfugiés ont dit ouvertement aux organisations communautaires qu’ils n’iront plus chercher des soins de santé en raison de ces changements. Aussi, dû à la confusion autour de ce qui est couvert et ce qui ne l’est plus, il y a de nombreuses difficultés administratives avec les programmes d’assurances, dont la Croix-Bleue. Les professionnels appellent la Croix-Bleue pour la quasi-totalité des cas, augmentant considérablement le travail administratif. Les décisions sont souvent non arbitraires et inconstantes. Il apparait également qu’un nombre signifiant de professionnels ne fournissent plus de soins aux réfugiés par confusion. Il faut également prévoir les coûts signifiants reliés aux coupures : effets à long terme surtout face aux personnes les plus vulnérables de la société et une augmentation évitable des soins de santé que les réfugiés doivent payer en cas de traitements nécessaires. Si incapables de payer, ce sont les professionnels de la santé qui devront assumer les coûts. De plus, le projet de loi en soi est contradictoire et sème la confusion chez de nombreux professionnels. Ces anormalités dans le projet pourraient avoir de sérieuses implications. Par exemple, les traitements de la tuberculose sont couverts dans certains cas, mais pas ceux pour la pneumonie. Les soins de prévention sont perçus comme cruciaux à la qualité d’un bon système de santé. La santé est un droit. Ce projet de loi le met en doute. Il vise également à diminuer les coûts liés aux soins de santé, mais il ne faut pas oublier que prévenir coûte toujours moins cher que guérir. Une vingtaine d’organisations canadiennes ont pris position pour dénoncer ces coupures. La Fédération des étudiants en médecine du Canada (FEMC)

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dénonce la politique. En tant que futurs médecins, ils sont concernés par ces changements drastiques qui vont affecter la santé des réfugiés canadiens : « Les réfugiés font partie des populations les plus marginalisées dans la société. Leurs problèmes de santé peuvent être plus complexes pour de nombreuses raisons, comme un manque d’accès à des soins, les effets de la guerre sur la santé mentale et physique, la torture, des maladies chroniques négligées, etc. Avoir accès à un système de santé dès leur arrivée, c’est diminuer les effets pervers de leur passé sur leur vie actuelle. En ce sens, les soins oculaires, dentaires et de prescriptions réduisent le fardeau des problèmes de santé physique et mentale. » L’année passée, on a coupé 84 millions au sein du IFHP et le ministère estime que ces coupures sauveront plus de 100 millions au cours de 5 prochaines années. Mais, couper des soins primaires et de prévention va faire augmenter les coûts en raison de visites à l’urgence et des hospitalisations plus courantes. Ce projet de loi lance un message négatif à toute la communauté internationale, d’autant plus que le Canada a toujours été perçu comme un pays des plus accueillants. Offrir aux réfugiés des soins de base, c’est aussi faciliter leur intégration à la société canadienne. Position ATTENDU la protection des droits universels de l’homme; ATTENDU la promotion de la santé et du bien-être; ATTENDU les bénéfices socio-économiques pour la société canadienne; Qu’IFMSA-Québec se positionne contre les coupures du Programme Fédéral de Santé Intérimaire rentrés en vigueur en Juin 2012 ; Qu’IFMSA-Québec se positionne en faveur d’amender ou d’annuler les changements proposés au Programme Fédéral de Santé Intérimaire (PSFI).

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Quand l’industrie alimentaire s’improvise experte en obésité, les étudiants en médecine répliquent Lettre ouverte Rédigée par : Claudel P-Desrosiers (présidente 2012-2014) Publiée : 1e novembre 2013, Huffington Post Québec [en ligne] Envoyée également au Ministre de la Santé et des Services Sociaux En tant qu'étudiants en médecine, nous nous sentons concernés par les enjeux de santé publique. Depuis plusieurs années, nous avons vu, au Québec, une augmentation dramatique du fardeau des maladies chroniques. Que de grandes compagnies alimentaires comme Coca-Cola se présentent comme faisant partie de la solution à la lutte contre l'obésité nous apparait sournois. Les campagnes de marketing intensives maintiennent l'attrait de leurs produits, mais font preuve de mauvais goût. Ce n'est plus un secret: la quantité de sucre contenue dans les boissons sucrées est un facteur qui contribue de façon importante à l'épidémie d'obésité et de diabète au Québec, chez les adultes comme chez les enfants. Plus encore, la consommation de boissons sucrées est la seule pratique alimentaire constamment liée au surpoids chez les enfants. La situation est préoccupante: les coûts liés à l'obésité au Québec s'élèvent à au moins 1,5 milliard de dollars par année. Pourtant, des solutions existent. Au-delà des campagnes d'éducation, l'instauration d'une redevance sur les boissons sucrées est un exemple concret et réaliste. Celle-ci permettrait de réduire l'attrait pour ces produits nocifs, en plus de financer des actions de prévention (notamment des programmes de saine alimentation dans les écoles primaires). Tâchons de faire en sorte que le leadership en prévention se fasse de façon durable, en adoptant une approche unissant les différents ministères pour réduire le poids des maladies chroniques au Québec. Nous avons l'opportunité d'améliorer la qualité de vie des Québécois et de réduire l'impact économique de ces maladies: nous en appelons maintenant au gouvernement de mettre en place les politiques appropriées. La réponse ne se trouve pas dans les stratégies de marketing féroce des compagnies alimentaires: elle réside dans une stratégie d'action nationale commune.

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Les étudiant-es en médecine réclament au ministre Paradis un meilleur encadrement sur les gras trans dans la restauration Lettre ouverte Rédigée par : Camille Pelletier Vernooy (présidente 2014-2015) Publiée : 14 septembre 2014, Journal Le Metro 15 septembre 2014, L’Echo du Nord 17 septembre 2014, La voix de l’Est Envoyée également au Ministre Paradis IFMSA-Québec réclame auprès de Monsieur Pierre Paradis, Ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation, l’élimination de l’usage des gras trans dans les restaurants du Québec. IFMSA-Québec, représentant et mobilisant l’ensemble des étudiant-es en médecine du Québec, s’est dotée en 2013 d’une prise de position appelant à la réduction des produits nocifs de notre alimentation comme les gras trans. À l’aube de la réouverture des travaux parlementaires et de son dépôt à l’Assemblée nationale, nous aimerions souligner notre appui à cette mesure qui pourrait contribuer à améliorer la qualité de l’offre alimentaire au restaurant, en plus de faire bénéficier la santé de la population québécoise à long terme. En tant que futurs professionnels de la santé, nous avons à coeur la mise en place d’une telle mesure. Les gras trans industriels sont indésirables dans notre alimentation. Hormis leur apport en calories, ils n’ont aucune valeur nutritive et plusieurs études ont montré qu’ils sont nocifs pour la santé cardiovasculaire. Leur substitution par d’autres matières grasses est réalisable et souhaitable pour aider la population à en consommer le moins possible. Même les graisses saturées, pourtant à consommer avec modération, sont une option préférable aux gras trans industriels. Beaucoup de progrès ont été réalisés depuis le milieu des années 2000, mais un coup de main supplémentaire est nécessaire. Encadrer l’usage des gras trans dans le secteur de la restauration serait donc d’une importante initiative de votre part. Cela d’autant plus que les gras trans sont particulièrement présents dans les aliments appréciés des enfants comme les desserts, produits de boulangerie, fritures et mets panés. C’est pourquoi, IFMSA-Québec représentant les 3 700 étudiant-es en médecine de la province réitère son appui à un meilleur encadrement de l’usage des gras trans dans le secteur de la restauration du Québec. La santé publique s’en verrait récompensée et nos futurs patients, aussi.

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Lettre sur le climat Lettre ouverte Rédigée par : Camille Pelletier Vernooy (présidente 2014-2015), Wenzhen Zuo (NOGH 2014-2015) & Claudel P.-Desrosiers Lettre remise aux députés du parlement québécois suite à la marche sur le climat Suite à cette Marche pour le climat, les étudiant-es en médecine du Québec aimeraient vous souligner leur appui à un engagement concret du gouvernement québécois dans la luttre contre les changements climatiques. IFMSA-Québec, représentant et mobilisant l’ensemble des étudiant-es en médecine du Québec, s’est dotée en octobre 2013 d’une position sur le climat, le développement durable et le santé appelant à la revue, à la mise à jour, au renforcement et à l’adoption du « Plan d’action 2006-2012 sur les changements climatiques » par le Gouvernement du Québec. En effet, selon le très large consensus scientifique actuel, les changements climatiques, engendrés principalement par l’activité humaine, vont s’accentuer au Québec et dans le monde. Une approche basée sur le développement durable est une avenue nécessaire pour limiter l’impact des activités humaines sur notre environnement et la santé de nos populations, tout en permettant une croissance sociale et économique souhaitée. La santé doit donc être mise au centre des plans de développement durable. Les causes des changements climatiques sont responsables d’une grande part du fardeau global de morbidité et de mortalité. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) estime qu’en 2012, sept millions de personnes sont décédées d’une exposition à la pollution atmosphérique, soit un huitième des décès mondiaux. En effet, l’utilisation de combustibles fossiles, notamment par l’utilisation de l’automobile, crée de la pollution au niveau local, contribue à la modification du climat, et augmente l’incidence des maladies pulmonaires chroniques. De plus, les changements climatiques modifieront l’évolution et la distribution des maladies, principalement celles qui se transmettent par vecteurs (malaria, fièvre dengue, virus du Nil occidental). Les événements météorologiques extrêmes, comme les vagues de chaleur, les ouragans, les sécheresses et les inondations, augmenteront en fréquence et en intensité. D’autres enjeux majeurs sont à considérer, comme un accès plus restreint à l’eau potable, des migrations de masse, une malnutrition infantile globale augmentée et une instabilité sociale. En plus de toucher les populations déjà plus vulnérables, ceci causera un stress important aux systèmes de santé, sur le plan des ressources tant financières qu’humaines. Le Québec n’est pas épargné, et les effets se font déjà ressentir: diminution de la qualité et de la quantité d’eau, augmentation des pollens et autres allergènes, érosion des côtes, inondations, vagues de chaleur, maladies vectorielles infectieuses, comme la maladie de Lyme et l’encéphalite de St-Louis. Depuis plusieurs années, IFMSA-Québec s’active dans les sphères du développement durable et du climat. En 2012, une campagne internationale de photographies avait atteint plus d’une centaine de participants de tous les continents réunis sous le thème de Climat = Santé. Depuis 2013, IFMSA-Québec a développé un projet d’éducation sur l’impact des changements

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climatiques sur la santé dans les écoles primaires, Ma planète, Ma santé. Celui-ci se déroulant sous la forme de petits ateliers s’est fait décerné la seconde place aux prix du meilleur projet de la Fédération internationale étudiante médicale (IFMSA). En plus de s’activer sur la scène nationale, trois membres d’IFMSA-Québec furent présents à la première conférence sur la santé de l’Organisation Mondiale de la Santé à Genève en août 2014. Ils ont fièrement représenté la position d’IFMSA-Québec en mettant de l’avant l’approche « la santé dans toutes les politiques » dans un contexte de développement durable. Ainsi, nous appelons les membres du gouvernement à mettre de l’avant des politiques publiques concertées, qui bénéficieront à toute la population. La préservation de la santé est notre avenue la plus optimiste dans la lutte aux changements climatiques. Nous avons l’opportunité de redessiner l’environnement dans lequel nous vivons, afin d’offrir à tous l’opportunité de naître, croître et vieillir en santé. Ce ne sont pas les solutions qui manquent: réduction des émissions des gaz à effets de serre et des sources d’énergies non-renouvelables; investissement dans le développement d’énergies vertes; mise en place d’une taxe sur les services écosystémiques; suppression des subventions préjudiciables à l’environnement; poursuite d’une politique économique nationale verte. C’est pourquoi, IFMSA-Québec représentant les 3 700 étudiant-es en médecine de la province réitère son appui à un plan d’action concret de la part du gouvernement québécois en matière de politique environnementale plaçant la santé dans ses priorités.

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Des associations médicales étudiantes du monde entier réclament au Dr Couillard de refaire du Québec un leader dans la lutte au tabac Communiqué de presse Rédigé par : La Coalition Tabac, Camille Pelletier Vernooy (présidente 2014-2015), & Audrey-Anne Chevrier (NPO 2014-2015) La lettre a été envoyée au Premier ministre, le Dr Philippe Couillard de même qu’à plus de 15 autres parlementaires travaillant sur des enjeux du tabac. La lettre est signée par : IFMSA-Québec, IFMSA-Thailand, TaMSA-Tatarstan (Russie), ALEM-Luxembourg, IFMSA-Panama, IFMSA-Jordan, IFMSA-Kurdistan, AECS-Catalonia, Medsin-UK,MoMSIC-Montenegro, IFMSA-Bolivia, bvmd-Germany, SloMSIC-Slovenia, SWIMSA-Swiss, IFMSA-Sweden, IFMSA-Chile, IFMSA-Morocco, IFMSA-Brazil, SleMSA-Sierra Leone, IFMSA-Pakistan, Associa-Med-Tunisia, IFMSA-The Netherlands, IFMSA-Mexico, International Federation of Medical Student’s Association La Fédération internationale des associations d’étudiants en médecine (IFMSA) – une organisation représentant plus de 1,3 million d’étudiants en médecine dans 116 pays réclame au docteur Philippe Couillard des mesures visant à diminuer le fardeau du tabagisme. En plus d’IFMSA, 24 associations médicales étudiantes nationales ont aussi signé la lettre en leur nom. « Le tabagisme est encore aujourd’hui la première cause de maladies et de décès évitables au Québec et dans la plupart des pays du monde. Dans notre province, le tabac est responsable de plus de 10 000 décès tous les ans en plus d’engendrer des couts de plusieurs milliards de dollars par année pour la société, c’est énorme et cela demande une action rapide » explique Camille Pelletier Vernooy, présidente d’IFMSA-Québec. IFMSA-Québec – la division internationale de la Fédération médicale étudiante du Québec (FMEQ) – regroupe les 3700 étudiants en médecine de la province et a signé la lettre ouverte acheminée au Dr Couillard. De la fin des années 1990 et jusqu’au milieu des années 2000, le Québec et le Canada étaient considérés comme des leaders en contrôle du tabac et ont mis en place des mesures anti-tabac avant-gardistes. « Ces mesures ont fait leurs preuves et inspiré d'autres pays dans leur lutte pour la réduction du tabagisme et de ses conséquences. Par exemple, le Québec était la première juridiction au monde à complètement interdire la commandite de tabac d’évènements culturels et sportifs, une mesure qui s’est par la suite répandue » ajoute Mme Pelletier Vernooy. Le Québec était aussi la première juridiction à interdire la vente de tabac dans les milieux socioculturels comme les bars. Ces mesures datent respectivement de la Loi sur le tabac de 1998 et de sa révision 2005. La dernière révision de cette loi avait été pilotée par le Dr Couillard, qui était alors

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ministre de la Santé en. De nombreux autres pays se sont inspirés de des mesures de ces deux moutures de la loi, notamment la France et l’Espagne et plusieurs autres pays européens. « De par le monde, la loi de 2005 était et est encore considérée comme une loi très forte, mais les choses en bien changé depuis » selon Mme Pelletier Vernooy. Depuis, le Québec a perdu sa place comme leader mondial de la lutte contre le tabac, alors que d’autres pays ont continué à innover et à légiférer dans ce domaine. « Vu l’inaction législative, ce ne devrait être une surprise pour personne que le taux de tabagisme soit resté stable entre 2005 et 2012 » ajoute Mme Pelletier Vernooy. C’est pourquoi, les étudiants en médecine du monde entier se sont mobilisés et réclament des mesures concrètes, afin de refaire du Québec un leader et de faire reculer le tabagisme, ici comme ailleurs. La standardisation de l’emballage – ou l’emballage dit « neutre » – vise à éliminer les aspects positifs et trompeurs qui sont communiqués par le paquet, incluant l’imagerie des marques. « L’emballage neutre représente notre meilleure arme pour contrer le marketing de l’industrie du tabac et les résultats en Australie confirment l’importance de cette méthode » dit Mme Pelletier Vernooy. L’Australie, qui est le premier pays a avoir mis cette mesure en place, a atteint un taux de tabagisme de 12,8%, presque 10 points de pourcentage de moins que le Québec, qui demeure à environ 21%. L’Australie a atteint ce taux de tabagisme par des moyens à la portée du Québec, par exemple une politique de taxation sérieuse, des campagnes de sensibilisation soutenues et, récemment, l’emballage neutre. « En tant que futurs médecins, nous sommes prêts à déployer tous nos talents et travailler de longues heures pour soigner nos concitoyens victimes du tabac, mais il nous semble scandaleux de constater que des solutions simples et peu couteuses existent pour empêcher en amont l’apparition même des maladies dues au tabagisme, et que ces solutions demeurent délaissées » conclut Mme Camille Pelletier Vernooy

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Conférence des Parties sur les changements climatiques Communiqué de presse Rédigé par : Wenzhen Zuo (NOGH 2014-2015), Kelly Lau (CC McGill 2014-2015), David Alexandre Galiano (NORE 2014-2015) & Camille Pelletier Vernooy (présidente 2014-2015) Un communiqué de presse conjoint avec CFMS-Canada a été ensuite diffusé. Les étudiants en médecine du Québec appellent à un engagement concret du gouvernement canadien pour la santé environnementale lors de la 20e Conférence des Parties à Lima Aujourd’hui, des délégués de plus de 150 pays se réunissent à Lima au Pérou pour la 20e Conférence des Parties (COP20) de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC). Le Canada est signataire de la CCNUCC. Même s’il s’est officiellement retiré du protocole de Kyoto en 2012, le Canda a maintenu son engagement pour l’accord de Copenhague lors de la COP15, il y a 5 ans. Selon cet accord, le Canada s’est engagé à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 17% du niveau en 2005, et ce, d’ici 2020. Les changements climatiques ont des impacts directs et des répercussions importantes sur la santé qui ont été bien démontrés. C’est pourquoi, IFMSA-Québec, la division communautaire et internationale de la Fédération médicale étudiante du Québec représentant l’ensemble des 3 700 étudiant-es en médecine du Québec, réclame au gouvernement fédéral de prendre des mesures concrètes et réalistes pour la santé de sa population lors de cette négociation internationale. «Le Canada a le devoir de redoubler ses efforts afin d’accomplir ses engagements sur la réduction des méfaits causés par les changements climatiques. », énonce Wenzhen Zuo, la coordonnatrice nationale du comité de santé mondiale d’IFMSA-Québec Selon le British Medical Journal et The Lancet, les changements climatiques sont la plus grande menace à la santé mondiale du 21e siècle. Dans son rapport synthèse publié en octobre 2014, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) réaffirme que le réchauffement climatique d’origine anthropogénique affecte de manière prouvée et importante la santé de toutes les populations et ce, à l’échelle planétaire. D’après ces experts, le Canada n’est pas épargné; les conséquences frappent déjà la santé de nos citoyens à l’heure actuelle. Par exemple, nous notons une importante diminution de la qualité et de la quantité d’eau, une augmentation des décès dus aux maladies pulmonaires et cardiovasculaires, une augmentation des pollens et autres allergènes, l’érosion des côtes, des inondations, des vagues de chaleur, une explosion de maladies vectorielles infectieuses-comme la maladie de Lyme et l’encéphalite de St-Louis. Ces changements sont la cause directe d’une mortalité et morbidité augmentées chez les populations déjà vulnérables-comme les aînés, les enfants et les populations autochtones. Selon la Table ronde nationale pour l’environnement et l’économie, les coûts des conséquences des changements

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climatiques au Canada sont estimés à 5 milliards de dollars en 2020 et augmenteront entre 21 à 43 milliards de dollars d’ici 2050. Le 7 octobre dernier, le Bureau du vérificateur général du Canada a émis un rapport sur l’état des efforts employés par le Canada afin réduire le réchauffement de la planète. Des déficiences notables ont été démontrées dans le plan d’action du gouvernement fédéral. Selon les estimations, le Canada va indéniablement manquer ses objectifs de réduction des émissions pour lesquels il s’est engagé en signant l’accord de Copenhague et ce, de plus de 100 mégatonnes. «Pourtant, des études ont démontré qu’une simple planification urbaine supportant une meilleure utilisation du transport public, de la marche, ou du vélo permet d’augmenter considérablement les bénéfices positifs sur la santé, notamment en réduisant l’incidence des accidents cardio-vasculaires, l’obésité, la dépression, le cancer du sein et la démence.», explique Madame Zuo. «De plus, des actions, comme la protection des systèmes écologiques, d'agriculture et d’eau potable, permettent aussi d’améliorer la qualité de notre alimentation tout comme la qualité de l’air, ce qui a un direct impact positif sur la santé.» ajoute-t-elle. C’est pourquoi IFMSA-Québec réclament un engagement concret du gouvernement canadien afin de :

• Prioriser la santé, la protection environnementale, et la protection des populations vulnérables dans les politiques canadiennes ainsi que durant le processus de négociation du COP20;

• Placer la santé au coeur de la prise de décisions lors de la COP20, en reconnaissant:

o les impacts cruciaux que les changements climatiques auront sur la santé publique des Canadiens;

o les co-bénéfices sur la santé des réinvestissements dans les énergies vertes et renouvelables et qu’ils peuvent compenser de manière importante les coûts reliés aux stratégies de réduction et d’adaptation aux changements climatiques;

• S’engager pour une entente internationale équitable, complète et audacieuse et juridiquement contraignante au cours du prochain COP20 afin de réduire l’émission de combustibles fossiles de 17% en-deçà du niveau de 2005, et ce avant 2020;

• Développer un plan stratégique basé sur des faits afin de réexaminer et de restructurer les politiques canadiennes actuelles sur la santé, l’économie et l’environnement, nécessaires pour atteindre notre objectif de CO2 ;

• Rejoindre la Chine et les États-Unis, en s’engageant auprès du Fond vert pour le climat du CCNUCC afin de renforcer les capacités en matière de santé publique des nations les plus défavorisées, qui seront les plus vulnérables aux conséquences des changements climatiques sur la santé;

• D’intégrer des stratégies visant à réduire les inégalités sociales de santé dans les efforts de contrôle des changements climatiques et dans l’implication des politiques de développement durable ayant des effets co-bénéfiques sur la santé.

En tant que futurs médecins, nous serons et sommes devant les conséquences

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des changements climatiques sur la santé. Ces derniers causeront une exacerbation des inégalités déjà existantes en santé et auront un impact disproportionné sur les populations qui sont déjà les plus vulnérables. « Nous ne pouvons plus continuer à fermer nos yeux devant les évidences scientifiques.», énonce Camille Pelletier Vernooy, présidente d’IFMSA-Québec. « Si rien ne se fait afin de maintenir stable les réchauffements climatiques en deçà de 2˚C d’ici 2050, tel que démontré par les études scientifiques, ce ne sera plus uniquement l’économie qui en souffrira, mais aussi la santé des populations. », conclue Madame Pelletier Vernooy.

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Les étudiant-es en médecine appellent à un engagement pour lutter contre l’obésité Lettre ouverte Rédigée par : Camille Pelletier Vernooy (présidente 2014-2015) Publiée : 28 février 2015, Le Soleil En 2006, au Canada, les pertes de productivité associées à l’obésité ont été estimées à 5 milliards de dollars. L'obésité touche près d'un adulte sur quatre au Québec et engendre des coûts de plus de 1,5 milliard de dollars en soins de santé par année selon le dernier rapport de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) sur les coûts de l’obésité et des maladies associées en soins de santé. C’est pourquoi, IFMSA-Québec, la division internationale et communautaire de la Fédération médicale étudiante du Québec (FMEQ), réclame des mesures concrètes de prévention au ministère. En tant que futur-es professionnel-les de la santé, nous nous voyons préoccupé-es par de cette problématique devenant un réel fléau pour notre société. Tel que démontré dans le récent rapport de l’INSPQ, l’obésité n’affecte non seulement le domaine de soins de santé, mais aussi l’économie et la productivité de notre province. Nos facultés de médecine nous enseignent sur les co-morbidités associées à l’obésité; diabète, cholestérol élevé, hypertension artérielle, maladies cardio-vasculaires, cirrhose hépatique etc. Comme étudiant-es en médecine nous comprenons bien que l’obésité a des impacts négatifs pour nos futur-es patient-es et nous nous sentons concernés par cet enjeu. Malheureusement, la science ne peut pas guérir tous les maux et nous savons forts bien qu’une approche globale de santé est nécessaire lorsqu’il est question de l’obésité. Heureusement, certaines mesures assez simples peuvent être instaurées afin d’améliorer l’accès aux aliments sains et faciliter un mode de vie physiquement actif. C’est pourquoi nous appuyons la suggestion de la Coalition Poids d’imposer une taxe sur les boissons sucrées dédiée à la prévention de l’obésité et des maladies chroniques. Une taxe sur les boissons sucrées contribuerait non seulement à réduire la problématique du poids, mais aussi à générer des revenus pour réinvestir dans une stratégie globale de prévention de l’obésité. Plusieurs juridictions ont déjà mis en place une telle mesure, dont la France, le Mexique et plus récemment la ville de Berkeley, en Californie. Ainsi, dans un contexte politique où d’importantes décisions seront prises pour l’avenir du Québec dans les prochaines semaines, nous tenons à rappeler la nécessité d’investir en prévention des maladies chroniques et en promotion des saines habitudes de vie. Il est temps d’agir.

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Réaction à l’adoption de l’emballage neutre et standardisée par le gouvernement français Communiqué de presse Rédigé par : Anne-Lou McNeil-Gauthier (VPI 2014-2015) Publié : Mag360, FM 103.7 [Radio] Chuk Fm Mashteuitash [Radio] 10 avril 2015- IFMSA-Québec, la division internationale et communautaire de la Fédération médicale étudiant du Québec salue l’adoption du paquet neutre et standardisé par les députés français. La loi devrait entrer en vigueur en mai 2016. L’emballage neutre consiste à interdire les couleurs, les logos et les éléments graphiques sur les paquets de cigarettes pour ne conserver que la marque ainsi que les mises en garde sur les effets néfastes du tabac sur la santé. Cette mesure mettrait fin à l’utilisation du paquet de cigarettes comme outil marketing de promotion du tabagisme par les compagnies et tendrait à diminuer l’attrait des produits tabagiques. L’épidémie du tabagisme est encore aujourd’hui la première cause de maladies et de décès évitables au Québec. La France est le troisième pays européen après l’Irlande et le Royaume-Uni à se doter d’une telle loi. Une loi sur l’emballage neutre est existante en Australie depuis décembre 2012 où des retombées positive pour la santé des populations ont déjà été observées selon les dernières statistiques. IFMSA-Québec applaudit le courage du gouvernement français et enjoint le gouvernement québécois à faire preuve d’autant d’initiative lors de la révision prochaine, annoncée par la ministre de la santé publique Lucie Charlebois, de la loi sur le contrôle du Tabac. Les députés français ont également amendé le projet de loi en interdisant de fumer dans une voiture en présence d’un enfant ou un adolescent mineur, mesure déjà présente dans l’ensemble des provinces canadienne sauf au Québec. Le Québec doit redevenir un leader en confrontant de manière sérieuse l’épidémie du tabagisme. Les standards ont évolué : pour être un leader en la matière, le Québec doit minimalement se doter d’un objectif chiffré et ambitieux de réduction du tabagisme et adopter les mesures reconnues efficaces pour l’atteindre, incluant la standardisation des emballages.

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La jeunesse médicale félicite la ministre Charlebois tout en souhaitant des améliorations à son projet de loi Communiqué de presse Rédigé par : Camille Pelletier Vernooy (présidente 2014-2015) 5 mai 2015- IFMSA-Québec, la division internationale et communautaire de la Fédération médicale étudiante du Québec, félicite la ministre pour les mesures de lutte contre le tabac incluses dans le projet de loi qu’elle a introduit aujourd’hui. Il était grand temps que le gouvernement interdise l’aromatisation des produits du tabac ainsi que l’usage du tabac sur les terrasses publiques. Or, la dernière mouture de la loi date de 10 ans déjà, et les deux moutures de la Loi de 1998 et de 2005 contenaient des précédents mondiaux. Nous espérons donc voir le gouvernement renforcer encore plus ce projet de loi afin qu’il vise, lui aussi, des objectifs de réduction du tabagisme les plus ambitieux possible. Nous tenons aussi à rappeler à la ministre Charlebois, la demande de 25 organisations étudiantes en médecine du monde entier dont l’International Federation of Medical Student’s Associations représentant 1,3 millions d’étudiants et étudiantes en médecine, de refaire du Québec un leader dans la lutte anti-tabagisme. La mesure préconisée par la jeunesse médicale du monde entier est la standardisation des emballages. L’emballage continue de générer des images positives associées aux marques de tabac. Or, une mesure pourrait facilement éliminer ce dernier véhicule publicitaire de l’industrie du tabac : l’emballage neutre et standardisé. Cette mesure, déjà implantée en Australie, enlève aux cigarettiers la capacité d’associer le tabac à des valeurs positives et à des styles de vie attrayants pour les jeunes. Le marché québécois au Québec a été envahi par de nouveaux designs d’emballages depuis la dernière mouture de la Loi en 2005. Nous ne comprenons pas comment cette mesure a pu être écartée dans le cadre de la révision de notre Loi sur le tabac, mais demeurons optimistes face à l’ouverture de ce gouvernement envers cette mesure. Rappelons que le taux de tabagisme est resté globalement inchangé entre 2006 et 2012. Ainsi, il faut une gamme complète de nouvelles mesures pour s’assurer que le tabagisme baisse de façon substantielle. Le projet de loi de la ministre Charlebois contient des mesures positives et essentielles, mais il pourrait être bonifié en agissant sur l’attrait des emballages, un facteur que l’on ne peut plus ignorer. En tant que futurs médecins, nous sommes très préoccupés par les ravages du tabagisme sur la santé de notre société. Il est crucial de le mettre en place rapidement afin de favoriser la réduction du tabagisme au Québec et de protéger davantage les non-fumeurs et les enfants contre la fumée secondaire.

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Les changements climatiques, un devoir en santé Lettre ouverte Rédigée par : Djamila Saad (VPE 2015-2016), Yassen Tcholacov (Président 2011-2012), Claudel P-Desrosiers (Présidente 2012-2014) et Camille Pelletier-Vernooy (Présidente 2014-2015) Publiée : LeDevoir, 18 juin 2015 Faire face aux changements climatiques est non seulement un devoir envers notre planète, mais également une opportunité unique de progresser en santé. C’est ce que révèle la Commission du Lancet sur les changements climatiques et la santé, publiée le 23 juin dernier, concluant à nouveau que la lutte aux changements climatiques pourrait être la plus grande opportunité en santé mondiale du 21e siècle. Des étudiants-es en médecine du Québec souhaitent donc rappeler que cette lutte devrait être considéré comme un objectif en santé publique, au même titre que la lutte contre l’obésité ou le tabac.

La majorité des politiques en santé publique qui ont des répercussions positives pour l’environnement, sont décrites comme des politiques de “no-regret”. Les bénéfices pour la santé justifient à eux seuls leur mise en oeuvre, et les co-bénéfices pour l’environnement sont, à toute fin pratique, une valeur ajoutée. Par ailleurs, d’un autre côté, un mode de vie soucieux de l’environnement entraîne des bénéfices directs sur la santé. Aller au travail à vélo plutôt qu’en voiture aide à réduire la pollution et les émissions de gaz à effet de serre, tout en diminuant les risques d’obésité et de maladies cardio-vasculaires et respiratoires. D’autres gestes quotidiens, tels que diminuer sa consommation de viande ou manger des produits naturels et locaux, aident également à réduire les émissions de gaz à effet de serre et contribuent à un mode de vie sain. La lutte aux changements climatiques est donc une belle opportunité à saisir en santé publique.

Rappelons également qu’à l’échelle planétaire, les changements climatiques ont déjà des conséquences appréciables sur la santé des populations, comme l’indique la Commission du Lancet publiée cette semaine. En plus des impacts directs sur les vies humaines, sous forme de tempêtes, sécheresses, inondations et canicules, on constate également des effets indirects sur les écosystèmes, tels qu’une baisse de la qualité de l’air et des eaux, ainsi que des bouleversements écologiques. Ces mêmes effets directs et indirects entraînent des perturbations sociales: migration de populations, intensification des conflits pour les ressources naturelles, exacerbation des inégalités au sein et entre les pays. En effet, on remarque que les populations les plus touchées par les changements climatiques sont celles qui sont déjà les plus vulnérables : les personnes âgées voient leur santé cardio-vasculaires affectée par les chaleurs intenses; les femmes des pays en développement, souvent chargées de chercher l’eau et de nourrir la famille, voient leur quotidien s’alourdir, les enfants souffrent en plus grand nombre des effets de la malnutrition secondaire aux mauvaises récoltes; les infrastructures de santé risquent de s’écrouler à long terme, affectant les populations les plus démunies; et finalement, les populations migrantes, de plus en plus nombreuses à fuir ces

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bouleversements, font face à plusieurs obstacles quant à l’accès aux soins de santé.

La Commission lance dix recommandations principales, consistant notamment à retirer le charbon comme source d’énergie, passer à des villes qui encouragent les modes de vie sains et verts, ainsi que faciliter la collaboration entre les Ministères de la Santé et d’autres départements gouvernementaux, permettant l’intégration de la santé et de l’environnement dans les considérations gouvernementales plus larges.

En tant qu’étudiants-es en médecine, nous ne pouvons garder silence face à ces conditions qui affectent déjà, et affecteront encore plus, nos futurs patients. Nous appelons les professionnels de la santé et les politiciens à jouer un rôle primordial dans la défense des populations à risque, en promouvant des politiques responsables et bénéfiques à long terme. C’est ainsi que la menace des changements climatiques deviendra une opportunité en santé publique et mondiale.

IFMSA-Québec, la divisision internationale et communautaire de la Fédération médicale du Québec, mobilisant les 3 900 étudiants en médecine du Québec, s’engage à contribuer au processus politique qui mènera à la mise en place et au suivi des décisions de la conférence de Paris de Décembre prochain. IFMSA-Québec continuera également à faire de la sensibilisation sur les changements climatiques, les modes de vie sains et le développement durable au sein des facultés de médecine du Québec et de la population générale.

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500 étudiants en médecine appellent à l’action sur la crise des réfugiés Rédigée par : Djamila Saad (VPE 2015-2016) Publiée : Huffington Post Québec, 2 octobre 2015

535 étudiant-e-s de toutes les 17 facultés de médecine au Canada adressent cette lettre ouverte au gouvernement canadien concernant la crise de réfugiés

syriens.

Face à la crise actuelle des réfugiés syriens, notre gouvernement canadien a offert son support avec réticence: nous devrions, selon M. Harper, accueillir 10 000 réfugiés d’ici trois ans; accorder de l’aide humanitaire à ceux restés dans la zone de conflit; et intervenir militairement pour éradiquer la source désignée du problème. En tant qu’étudiantes et étudiants en médecine dévoué-e-s à la santé mondiale, nous remettons en question cet engagement si chétif envers une crise aussi urgente et appelons à des actions concrètes en accord avec les valeurs canadiennes.

D’après Immigration et Citoyenneté Canada, le Canada a accepté quelques 2 300 réfugiés syriens depuis janvier 2014. Ce nombre insuffisant fait pâle figure devant certains pays européens, comme l’Allemagne, qui promet d’en admettre 800 000 cette année. Selon Action Internationale, 95% des réfugiés syriens sont concentrés en Turquie, au Liban, en Jordanie, en Iraq et en Égypte. C’est plus de 4 millions de nouveaux arrivants dans seulement cinq pays. 2 300 nouveaux réfugiés, c’est également pauvre comparé à l’habitude canadienne : en 1956, le Canada a offert l’hospitalité à 37 000 réfugiés hongrois1 alors que notre population n’était que de 16 081 000 habitants.2 À la fin des années 70, au Vietnam, 60 000 victimes de la guerre ont pu fuir vers le Canada en deux ans.3 En 1986, le peuple canadien s’est mérité la médaille Nansen attribuée par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés, “en reconnaissance pour sa contribution importante et soutenue envers la cause des réfugiés”.4 À la fin des années 90, durant la guerre du Kosovo, 5 000 victimes ont pu trouver refuge, encore une fois, au Canada.5 C’est une coutume nord-américaine que d’ouvrir les bras à celles et ceux qui fuient la guerre et la dictature. Cette tradition, en plus de permettre la survie de plusieurs milliers de victimes, bénéficie à toute notre société : Albert Einstein, Michaëlle Jean et Madeleine Albright étaient des réfugiés qui ont fait progresser les domaines de la science et de la politique canadienne et américaine. Steve Jobs, qui a pu révolutionner le monde à partir de la Californie, était fils d’immigrant syrien. Les réfugiés, bien que portrayés dans des conditions délabrées, sont parfois des diplômées et diplômés qui apportent une richesse inestimable à notre société. Selon une récente étude du Bureau Australien des Statistiques, les réfugiés constituent la catégorie d’immigrants la plus

1 Canadian Council for Refugees, “Brief History of Canada’s Response to Refugees”, http://ccrweb.ca/sites/ccrweb.ca/files/static-files/canadarefugeeshistory4.htm 2 Statistics Canada, Visual Census - Population and Dwelling Counts, Canada, Figure 1.1 Population (in thousands) in the last 55 years, Catalogue number : 98-315-XWE, https://www12.statcan.gc.ca/census-recensement/2011/dp-pd/vc-rv/index.cfm?LANG=ENG&VIEW=D&TOPIC_ID=1&GEOCODE=01&CFORMAT=jpg 3 Lorne Waldman and Lobat Sadrehashemi, executive members of the Canadian Association of Refugee Lawyers. http://www.thestar.com/opinion/commentary/2015/09/05/canadas-refugee-policies-are-mean-and-incompetent.html 4 Canadian Council for Refugees, op.cit. 5 Lorne Waldman and Lobat Sadrehashemi, op.cit.

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entreprenante : ils ont tendance à lancer leurs propres commerces, 6 créant ainsi des emplois bénéfiques à l’économie nationale. Nous soulignons que les droits de toutes personnes doivent être respectés et que la dignité des réfugiés doit leur être reconnue peu importe leur statut économique, en leur garantissant le respect de la convention de Genève. Les vagues de réfugiés arrivées au Canada ont toutes contribué au développement de notre pays tant au point de vue économique que social : celle-ci pourrait en faire tout autant.

Nous rappelons également à nos politiciens que les individus qui trouvent refuge chez nous doivent être accueillis dans un environnement favorable à leur intégration sociale - ce qui commence par l’accès aux soins de santé. Depuis 2012, le gouvernement conservateur a considérablement coupé dans les soins et services fournis aux réfugiés du Canada, malgré le verdict de la Cour Fédérale stipulant que ces coupures étaient inconstitutionnelles, “cruelles et inhabituelles”.7 Il est irréfutable que les victimes de guerre arrivent avec un lot de souffrances physiques et psychologiques qu’il est impératif de soigner pour faciliter leur intégration : stress post-traumatique, violences, viols, instabilité sociale, malnutrition, etc. À cet effet, nous tenons à souligner le travail de Médecins Sans Frontières et des multiples organisations non-gouvernementales qui tentent de combler les lacunes en accès aux soins.

Nous souhaitons par ailleurs répondre à la rhétorique du gouvernement conservateur quant à la cause de ces migrations au Moyen-Orient. Les derniers jours, la réponse de Stephen Harper fût claire : le Canada fera son possible pour accueillir ces victimes, tout en intervenant militairement pour agir à la source de cette guerre. Nous aimerions rappeler à M. Harper qu’en dépit des répercussions indéniables des groupes terroristes en place, plusieurs autres contributeurs sont aussi importants à considérer. Un de ceux-ci serait en fait… le réchauffement climatique. Selon une étude du Proceedings of the National Academy of Sciences publiée en mars dernier, un facteur sous-jacent des conflits en Syrie serait la sécheresse sans précédent qui a touché le pays entre 2006 et 2011.8 Tuant tout espoir agricole, la sécheresse a poussé à un exode important des fermiers vers les villes, nourrissant une instabilité déjà palpable depuis l’arrivée massive de réfugiés iraquiens. La réponse léthargique de Bachar al-Assad, ainsi que sa dure répression, ont ensuite entraîné les révoltes. D’après Richard Seager, chercheur de l’Observatoire Terrestre Lamont-Doherty de l’Université Columbia, le Moyen-Orient fait face à un réchauffement climatique qui risque d’attiser des conflits pour l’eau et les ressources agricoles. Ce phénomène bouleverse la région de deux façons, par des températures plus chaudes qui accélèrent l’évaporation de l’eau et par des vents plus faibles qui diminuent l’arrivée de pluies de la Méditerranée. Ces découvertes concordent avec celles de la Commission du Lancet sur les changements climatiques, attestant derechef que les catastrophes écologiques ont déjà des effets désastreux sur la paix sociale, la sécurité alimentaire et la santé des populations. En tant que futurs médecins, il nous est impossible d’accepter que ces crises soient notre nouvelle réalité sociopolitique.

À la lumière de ces réflexions, nous appelons le gouvernement canadien à : 6 The Guardian, “Refugees are Australia’s Most Entrepreneurial Migrants, Says Research”, http://www.theguardian.com/world/2015/sep/04/refugees-are-australias-most-entrepreneurial-migrants-says-research?CMP=fb_gu7 Pour plus d’infos : Laura Payton, “Refugee Healthcare Advocates Criticize Government Inaction”, CBC News. http://www.cbc.ca/news/politics/refugee-health-care-advocates-criticize-government-inaction-1.2921799 8 Mark Fischetti, “Climate Change Hastened Syria’s Civil War”, Scientific American. http://www.scientificamerican.com/article/climate-change-hastened-the-syrian-war/

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• Prendre à bras-le-corps ses responsabilités envers la Convention de Genève relative au statut des réfugiés en ouvrant la porte à davantage de réfugiés Syriens;

• Permettre la réunification familiale en introduisant des mesures plus flexibles, tels que des visas temporaires, pour les Syriens ayant de la famille proche au Canada;

• Éradiquer ou réduire substantiellement les obstacles au parrainage privé de réfugiés; notamment l’impossibilité de parrainer un réfugié sortant de Turquie, la quantité excessive de formulaires à remplir et la période d’attente pouvant dépasser les onze mois avant l’approbation du parrainage;9

• Mettre fin une fois pour toutes aux coupures aux soins des réfugiés, tel que demandé par la Cour Fédérale;

• Reconnaître le rôle des changements climatiques lors de cette crise et s’engager vers des politiques vertes contribuant à alléger les conséquences affligeantes du réchauffement sur les dynamiques sociales.

“These are our brothers and sisters. Let us not make this an issue of us or them but an us FOR them. They are not strangers, but one of us.” - Commentaire personnel de Sunny, étudiante en médecine au Saskatchewan “I am deeply disappointed that Canada has not seized the opportunity to be a world leader in addressing this crisis. We can help to solve the EU crisis by opening our doors.” - Commentaire personnel de Seema, étudiante en médecine en Ontario “Being personnally involved in this issue since part of my family are Syrian refugees, I feel left out by the country I was born and raised in.” - Commentaire personnel d’Inas, étudiante en médecine au Québec “As a medical trainee, I understand the primal importance that stability, safety, and basic needs play in the health of peoples. I hope to see Canada play a leading role in supporting the Syrian people in the face of such massive tragedy. ” - Commentaire personnel de Sarah, étudiante en médecine en Alberta

9 Voir les recommandations du Canadian Council for Refugees, http://ccrweb.ca/en/syrian-crisis-backgrounder

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Boissons sucrées Communiqué de presse Rédigé par : la Coalition Poids, Djamila Saad (VPE 2015-2016) Montréal, le 29 octobre 2015 – Communiqué sur les boissons sucrées En prévision des consultations sur la Politique gouvernementale de prévention, IFMSA-Québec tient à rappeler l’importance d’intervenir vigoureusement sur les facteurs de maladies chroniques, dont l’obésité et le surpoids font partie. « À titre d’étudiant-e-s en médecine et de futurs médecins, nous sommes interpellés par les enjeux de santé publique. Au cours de notre formation, nous entrevoyons plusieurs problèmes de santé risquant de s’aggraver au sein de certains groupes de la population en l’absence d’actions concrètes en matière de prévention», explique David Alexandre Galiano, président d’IFMSA-Québec. IFMSA-Québec souligne que l’obésité est associée au développement de maladies chroniques telles les maladies cardiovasculaires et le diabète de type 2, qui entraînent souvent une mortalité précoce, des invalidités et une perte de productivité. Plusieurs domaines d’intervention pourraient être investis plus fortement par le gouvernement, notamment ce qui a trait à l’alimentation. « Depuis plusieurs années, il s’est dégagé un consensus dans les recherches scientifiques sur les conséquences d’une surconsommation des boissons sucrées. Ces produits sont associés au surpoids, au diabète de type 2, à la carie et à l’érosion dentaire. Nous nous attendons à ce que la Politique de prévention annonce des mesures pour réduire la consommation de ces produits», note M. Galiano. Une mesure gouvernementale destinée à diminuer la consommation quotidienne de boissons sucrées serait un premier pas à faire. IFMSA-Québec reconnaît qu’une taxe sur les boissons sucrées dont les sommes seraient réinvesties en prévention est une stratégie prometteuse. Si le gouvernement est sérieux dans sa démarche de prévention, il devra également prévoir les investissements nécessaires pour réaliser ses ambitions. IFMSA-Québec appelle également à un renforcement des mesures faisant la promotion d’alternatives saines face aux produits sucrés. Des jus sans sucre ajouté à prix compétitif, ainsi qu’un plus grand accès aux abreuvoirs dans les lieux publics, seraient des moyens primordiaux de lutter contre la surconsommation de boissons contre-indiquées. En tant qu’étudiant-e-s soucieuses et soucieux de l’équité en santé, nous considérons que le meilleur moyen d’encourager un mode de vie implique de le rendre accessible à tous les groupes de la population. IFMSA-Québec rappelle que la prévention est la meilleure avenue afin de s’assurer que la population québécoise grandisse et vieillisse en santé. Promouvoir une saine alimentation est tributaire d’une amélioration de la qualité de vie des citoyens et d’une diminution des coûts en santé.

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Hippocrate contre le volontourisme Lettre ouverte Rédigée par Maxime Leroux-La Pierre, Claudel P.-Desrosiers, Camille Pelletier Vernooy, David Alexandre Galiano, Stéphanie Lanthier-Labonté, Djamila Saad, Dr Yassen Tcholakov, Dr Marc-André Lavallée, Dr Olivier Gagné et Dr Étienne Renaud-Roy, étudiants et résidents en médecine, membres d'IFMSA-Québec (International Federation of Medical Students' Associations) Publiée le 18 janvier 2016 dans La Presse T out d'abord, ne pas nuire : ce slogan, le serment d'Hippocrate, est répété solennellement depuis longtemps par l'ensemble des étudiants en médecine du Québec dès l'entrée dans le programme. Ne pas faire de tort, ici comme ailleurs. Nous y avons trouvé résonnance dans une série publiée récemment sur le volontourisme, une industrie fastidieuse. Le volontourisme, nous sommes plusieurs à y avoir goûté, assez naïvement : des moustiquaires destinées à protéger contre la malaria utilisées à tort comme des filets à poissons ; des collégiens transformés en aides-chirurgiens ; des universitaires devenus parents adoptifs d'un mois. Ayant ainsi été confrontés à la question de façon répétée, nous y proposons quelques pistes de solutions, pour des partenariats durables, des expériences enrichissantes et un respect des communautés. D'abord, réfléchir. Pourquoi partir ? Le seul fait de ne pas se lancer dans un tel projet sans réflexion est un début. Il y aurait toujours un intérêt personnel : le goût de l'aventure, de la découverte, de l'altruisme. Mais rien n'empêche d'avoir des motivations qui restent honnêtes, humbles et réalistes, reconnaissant nos limites quant à notre rôle en terrain inconnu. Il ne faut pas non plus hésiter à repenser notre voyage, voire à s'impliquer d'une autre façon : voyages écoresponsables, initiatives locales ou dons caritatifs. Bien souvent, le rôle d'un jeune citoyen qui ne souhaite pas nuire réside dans celui d'un observateur éveillé. Pourquoi faire quelque chose à l'étranger - comme vacciner, faire des points de suture ou accoucher des bébés - alors qu'il nous est impossible de le faire ici, sans une formation adéquate ? Puis, se donner les outils nécessaires. Un programme de formation pré-départ rigoureux, basé sur l'éthique, l'impact - positif comme négatif - de notre présence, et modulé par les composantes culturelles, et l'adaptation à l'étranger, est de mise. Un suivi sur le terrain, des rencontres d'équipe, des échanges sensibles avec notre pays d'accueil, permettent d'optimiser le séjour. Enfin, une séance au retour doit démêler apprentissages, expériences et réflexions. SE POSER DES QUESTIONS Alors, si vous êtes toujours intéressés par un projet à l'international, nous vous lançons les questions suivantes : avez-vous le niveau de compétence approprié pour les tâches qui vous seront confiées ? Avez-vous bien défini vos propres

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objectifs de stage ? Connaissez-vous bien les objectifs de l'organisme qui vous encadrera avant votre départ, une fois sur place, et à votre retour ? Votre projet est-il porté par la communauté ? Et finalement, quelle sera la valeur ajoutée de votre présence sur le terrain ? Il est vrai que partir à l'étranger, ce sont des vrilles pour quiconque y goûte, monnaie courante pour une partie de la jeunesse d'aujourd'hui. Mais, dans l'optique d'une communauté globale, d'une société plus juste, nous ne pouvons plus être les seuls à s'y enrichir : il nous faut partager, et ce, tout d'abord, sans nuire.

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Étudiant.e.s en santé contre les projets d’oléoducs Trans Mountain et Enbridge Ligne 3 Lettre ouverte Rédigée par : Chares-Antoine Barbeau-Meunier (VPE 2016-2017) À notre Premier ministre Justin Trudeau, Alors qu’un an à peine s’est écoulé depuis l’accord historique du COP21 en vue de réduire nos émissions de gaz à effet de serre (GES), nous apprenons avec grand désarroi l’approbation par le gouvernement fédéral des projets de prolongement de l’oléoduc Trans Mountain et de remplacement de la Ligne 3 d’Enbridge, dont les conséquences sur l’environnement et nombreuses communautés en sol canadien sont indubitables. En tant qu’étudiantes et étudiants en santé, nous sommes d’autant plus inquiets que ces projets auront des impacts négatifs importants sur la santé environnementale et celle des populations autochtones. Ce n’est certainement pas dans l’horizon de sa cible de réduction de 30% des émissions de GES - une réduction de 217 millions de tonnes - que le Canada peut procéder à l’installation des oléoducs de Kinder Morgan. Selon les estimations fédérales, entre 24 et 28 millions de tonnes de GES émaneront de ce geste aberrant sur le plan écologique. Alors que vous annonciez récemment une tarification nationale sur le carbone et la fermeture des centrales au charbon, il ne faudra qu’un peu plus de dix ans pour que les émissions attribuées aux nouveaux projets d’oléoducs effacent complètement les bénéfices attendus par vos initiatives vertes. Et comment négliger, au-delà de l’impact environnemental encouru par ce projet regrettable, les conséquences catastrophiques de ces installations sur la vie des communautés habitant les territoires ciblés par ces projets? Les Premières nations, les Métis et les Inuits, envers qui la nation canadienne a pourtant promis des efforts de réconciliation et de respect des conditions de vie, seront les premiers mis en péril. Ces derniers seront exposés à la dénaturation de leur milieu, sinon à l’exil de leurs demeures, en plus d’être vraisemblablement condamnés, tôt ou tard, à subir des fuites de gaz et de pétrole, conséquences prévisibles qui, suite à de nombreux incidents, se sont montrés plutôt la norme que l’exception. Faut-il imposer à ces communautés le risque de vivre un incident tel celui de juillet dernier, où une fuite de l’oléoduc d’Husky Energy a engendré un déversement de 225 000 litres de pétrole dans l’écosystème de la rivière Nord Saskatchewan ? Considérant la retentissante victoire des protestataires sur le territoire Standing Rock du peuple Sioux, il est temps de prendre exemple sur la volonté des peuples à soigner leur environnement et investir dans la richesse du vivre-ensemble, véritables fiertés d’un pays. Considérant les défis climatiques actuels et un besoin sans précédent de solidarité humaine à cet égard, il est absurde aujourd’hui de compromettre ceux-ci par l’acheminement d’une ressource telle

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que le pétrole, depuis longtemps symbole de domination, et maintenant d’obstination, d’un marché aveugle à la pérennité de l’environnement et du bien-être des futures générations. Donner raison au lobby pétrolier ne rassure aucun citoyen ni ne glorifie la position du Canada à l’international, où une solide transition vers les énergies renouvelables est déjà amorcée auprès de leaders comme la Suède, le Danemark, l’Allemagne, le Costa Rica, l’Uruguay et l’Écosse, notamment. S’il se veut un leader climatique, le Canada doit élaborer un plan sérieux de transition énergétique. Si les investissements privés dans les énergies fossiles sont encore rentables c’est que nous en sommes encore trop dépendants. Il faut que les politiciens et la société civile canadienne s’engagent à monter des projets, que ce soit au niveau de la réduction de la consommation des énergies fossiles, par exemple en investissant dans les infrastructures de transport durable, ou au niveau de la production d’énergies renouvelables. C’est ainsi que nous pourrons faire mieux pour notre économie et l’environnement. Monsieur Trudeau, si le Canada est réellement “de retour” en tant que leader sur la scène internationale, tel que vous l’avez annoncé, et si vous croyez réellement qu’il faut mettre un terme à l’exploitation des sables bitumineux au Canada, comme vous l’avez affirmé récemment, ce n’est pas en procédant avec ces initiatives pétrolières. Ce geste s’inscrit en rétrograde de notre progrès social ainsi que d’une identité nationale forte de sa diversité et du respect fondamental de ses peuples. C’est par souci pour la population canadienne, ses futures générations et les peuples autochtones qui l’habitent que nous joignons notre voix à celle des nombreux militants écologistes s’opposant aux projets de prolongement de l’oléoduc Trans Mountain et de remplacement de la Ligne 3 d’Enbridge. Le développement économique repose sur les épaules des citoyens de notre pays, et ne devrait être fait au détriment de leur milieu de vie, de leur santé et de leur avenir.

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Politiques

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Financement éthique IFMSA-Québec n’acceptera pas de commandites d’organisations impliquées dans la promotion, la production ou la distribution de produits ou activités qui sont discordants avec la promotion d’un style de vie sain, impliquant par exemple le tabac, l’alcool et le jeu. Cependant, notons l’exception de l’alcool dans le contexte de commandites d’évènements spécifiques. IFMSA-Québec n’acceptera pas de commandites qui pourraient influencer l’organisation, ainsi que les rôles et responsabilités présents ou futurs de ses membres individuels en tant qu’étudiants en médecine, et ce en propageant un message susceptible de modifier le jugement professionnel médical des membres d’IFMSA-Québec, autant au niveau de la prescription de médicaments, des traitements médicaux que des procédures diagnostiques. IFMSA-Québec n’acceptera pas de commandite contenant un message discriminatoire, diffamatoire ou irrespectueux. IFMSA-Québec n’acceptera pas de commandite contenant un jugement de valeur susceptible de choquer de par sa nature politique, sociale, religieuse ou culturelle. IFMSA-Québec ne compromettra pas la valeur intellectuelle de l’image et de la marque de commerce de l’organisation, et va contrôler l’usage commercial de sa propriété intellectuelle. IFMSA-Québec va respecter et adhérer aux lois de confidentialité envers ses membres en empêchant les différents commanditaires de: recueillir pour des fins de tirage ou pour tout autre motif, les coordonnées personnelles de ses membres; solliciter la clientèle de ses membres par marketing téléphonique, par courriel ou par tout autre moyen envahissant.

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Contact Djamila Saad, Présidente, [email protected] Margo Abi Hanna, Vice-présidente aux affaires externes, [email protected] IFMSA-Québec 630 Sherbrooke Ouest, bureau 510 Montréal, QC H3A 1E4 [email protected] ifmsa.qc.ca