MAXSEA VS SCANNAV

Logiciels de Navigation

DUEL AU SOMMET

MAXSEA vs SCANNAV

Une bataille intéressante consiste à com-parer deux logiciels de philosophie mar-keting très différents, à savoir Maxsea et Scannav, chacun pouvant être considéré comme une icône d’un état de l’art dans sa catégorie.

Maxsea est le Goliath du dossier qui rogne des parts de marché à l’internatio-nal et Scannav notre David qui tire son épingle du jeu avec une solide clientèle de fidèles inconditionnels.

Certes il y a d’autres logiciels sur le mar-ché, mais, soit ils présentent le grave défaut d’offrir une cartographie incom-plète et insuffisante, soit ce sont des solu-tions pour geeker accomplis et passion-nés d’informatique, soit se rapprochent de l’un ou l’autre des champions de ce dossier sans en avoir les qualités essen-tielles.

Aspect et esthétique

L’entame de match commence mal pour Scannav ! Dès le gong, c’est un upper-cut qui le prend au menton et l’envoie se malmener dans les cordes!

En effet, Scannav a une interface des années 80, vieillotte et peu engageante et laisse à penser que le produit est un bidouillage d’amateur.

Maxsea et clean, beau, moderne, fluide au regard et peut dignement figurer sur la passerelle d’un Yacht.

Sur un salon, ou en démo, la différence sera cruelle pour Scannav qui ne retien-dra pas l’attention des acheteurs poten-tiels, lesquels sont naturellement condi-tionnés par la première impression.

Fonctionnalités globales

Nous ne nous arrêterons pas à cet aspect, car les deux logiciels remplissent parfai-tement leurs tâches et sont tous les deux complets sur ce point ; le match est donc nul ; les produits étant largement com-parables et pleinement satisfaisants.

Temps de chargement

Scannav s’affiche 5 à 6 fois plus vite que Maxsea et c’est un sacré avantage de pouvoir compter immédiatement sur son logiciel.

Cet aspect n’est pas à prendre à la lé-gère quand on a un peu l’expérience des conditions de navigation musclées, là où l’on apprécie un logiciel qui se lance vite.

Affichage des cartes

Dans ses publicités, Maxsea attire l’atten-tion sur une exceptionnelle fluidité d’af-fichage notamment en fonction zoom.

Depuis la version de Scannav en juillet 2015, il n’y a plus de différence d’affi-chage entre les deux logiciels.

Les deux versions sont particulièrement fluides et souples et il est impossible des les départager.

En revanche Scannav affiche les zones non navigables des cartes, ce qui est très utile pour se reporter aux instructions nautiques et aux informations des cartes du SHOM.

Un gros inconvénient cependant pour Maxsea qui gâche l’affichage, c’est la suppression de la barre de tâches de windows; il est donc difficile de passer d’un logiciel à l’autre par mer agitée or, il n’y a pas que Maxsea à consulter sur l’ordinateur !

Vision jour nuit

Avantage sans contestation à Scannav.

Avec Maxsea, lorsqu’à minuit vous avez éteint votre PC sans penser à le remettre en mode jour, vous devrez le lendemain matin galérer pour deviner la commande

jour/nuit ou utiliser le raccourci clavier que vous avez oublié de noter sur un post-it.

Très désagréable et dangereux en naviga-tion quand l’équipage doit allumer sans prévenir l’éclairage intérieur du bateau : vous ne voyez plus vos cartes et mettez 5 minutes à trouver la solution.

Bibliothèque de cartes.

Zéro pointé pour Maxsea qui fait ses choux gras de la revente des cartes et offre à prix conséquent les cartes navio-nics ou les cartes du Shom remoulinées maison à prix prohibitif.

Bravo pour Scannav qui offre les pro-duits officiels du Shom à un prix raison-nable et acceptable.

Bravo encore pour Scannav pour son packaging des ENC, qui permettent aux professionnels et aux navigateurs scru-puleux d’être parfaitement en règle avec la législation en ayant des cartes à jour quasi hebdomadairement.

Un sifflet et des quolibets pour Maxsea qui se refuse, à proposer la cartographie officielle vectorisée européenne alors qu’elle accepte les ENC américaines.

Royalties, royalties, quand tu nous tiens !Ne pas oublier que la règlementation im-pose d’avoir des cartes portant les der-nières corrections, ce qui est loin d’être le cas en pratique.

Double fenêtre de navigation

Maxsea permet d’afficher à la fois une carte raster et une carte vectorielle. Ceci est un point très largement positif.

Scannav devrait s’en inspirer ce qui permettrait d’afficher à la fois les cartes Rasters et les ENC, chacune de ces car-

tographies présentant des atouts non né-gligeables et utiles en navigation côtière.

Pour utiliser régulièrement cette fonc-tion de double affichage, c’est un point à prendre en considération.

NB dans la dernière version de Scannav cela semble devenu possible.

Livre de bord

Avantage à Scannav qui génère une trace distincte automatiquement à l’ouverture du logiciel alors qu’il faut quotidienne-ment créer un nouveau livre tous les ma-tins de navigation avec Maxsea,

Mais, avantage à Maxsea qui permet d’en-registrer automatiquement les données météos et plus généralement NMEA.

Zone de mouillage

Avantage à Scanav qui permet de créer plus facilement et naturellement une zone de surveillance (évitage) et d’enre-gistrer la trace du bateau à l’ancre.

Ouverture vers les produits extérieurs

Gros avantage à Scannav qui termine son match par un crochet du gauche bien senti à son adversaire.

Maxsea est fermé, sauf sous la pression du marché américain avec active captain, alors que Scannav est ouvert à tout ce qui peut faciliter la vie du plaisancier ; vous êtes dans Maxsea et vous y restez.

Chez Scannav, multiples bases de don-

nées pour les marinas, intégration des fichiers d’épaves du Shom, connexion facile et directe avec Google Earth et Google Map ; on sent le logiciel ouvert à

toutes les propositions.

Avurnavs et Avinavs

Il manque pour les deux produits une gestion des avurnavs ; dommage car c’est une fonctionnalité INDISPENSABLE.

Ces avis aux navigateurs sont, tels qu’ils sont émis par le matériel embarqué ou consultés sur le site des préfectures maritimes, fastidieux à reporter sur les cartes de navigation.

Les plaisanciers ont donc pris l’habitude de les ignorer, sauf à consacrer, avant chaque départ, une heure de prépara-tion à consigner ces avis et pourtant ils sont extrêmement précieux et impor-tants pour la sécurité.

Or il est facile de les reporter automa-tiquement sur les cartes ou sur Google Earth. D’autres logiciels le font mais, ni l’un ou l’autre de nos duellistes ;

Dommage, Dommage !

Vision 3d (Maxsea uniquement)

Maxsea présente une vision 3d qui est le fer de lance de sa communication.

C’est le genre d’outil tape à l’œil parfai-tement inutile, voir dangereux; certes, ce gadget permet de rêver et de naviguer de son canapé, mais pas plus.

A proscrire ! Surtout qu’il ne fonctionne toujours pas correctement.

Pbg

(Maxsea uniquement) cartographie et enregistrement des lignes de sonde et profondeurs.

Sans commentaire, on verra le jour où cet outil fonctionnera à peu près correc-tement.

Caméras

Maxsea propose un système de caméra presque satisfaisant avec les caméras Axis, sauf que la fonction PTZ reportée sur la carte, ne fonctionne pas, en ce qui me concerne, mais je n’ai pas beaucoup cherché non plus.

Scanav n’offre pas une solution aboutie, mais en insistant un peu cela pourrait être proposé car la base existe.

Les caméras embarquées mériteraient d’être plus répandues à bord de nos ba-teaux, mais c’est un autre débat.

Gestion des marques personnelles ou notes

Un léger avantage à Maxsea en raison de la facilité par clic droit de créer une marque.

Ah ce clic droit !

Gestion des routes traces relèvement

Identique pour les deux produits ; léger avantage à Scannav pour les relèvements,

mais qui les utilise aujourd’hui ?

Affichage des instruments et répétiteurs

Bravo pour Maxsea qui offre un affichage par onglet parfait.

Beurk pour Scannav qui doit revoir sa co-pie même si les fonctions existent et sont satisfaisantes.

Par exemple les écrans des répétiteurs restent affichés quand vous allez sur une autre application. C’est à la fois un avan-tage et un sujet d’agacement ; En ce cas, prévoir le choix en option. L’affichage en mode premier plan est une bonne idée. Malgré tout, chez Scannav cela fait vrai-ment BOF !

Caractéristiques matériels :

Ce point est important pour ceux qui doivent économiser l’énergie du bord ou qui souhaitent utiliser d’ancien PC.

Scannav est impressionnant sur ce point, car il est compatible à partir de Windows 95 !! et se contente de 32 mo de mémoire alors qu’il faut 4 go à Max Sea, un pro-cesseur I5, une carte graphique, sinon dédiée ou tout au moins de dernière génération le tout avec les dernières ver-sions de windows.

On peut décerner une palme spéciale pour Scannav sur la pérennité des pro-duits à long terme, ce qui démontre que le gadget inutile coûte cher et que l’on peut très bien en informatique construire des produits pérennes sans entrer dans la course à la surpuissance qui vide nos portefeuilles pour remplir

celles des constructeurs.

Assistance et SAV

Point critique s’il en est !

Après plusieurs années d’utilisation de Maxsea, j’ai le triste regret de dire que le SAV de Maxsea est désagréable, préten-tieux, et pénible si vous ne payez pas.

Par E-mail, même posté à 9 heures du matin, le SAV ne vous répondra que le lendemain ; cela vous conduit à leur télé-phoner en service payant pour être dé-panné, même s’il s’agit d’un bug de leur produit.

Pas de prise en compte des demandes du client : depuis des années j’essaye d’ob-tenir une correction pour les données d’affichage de la température de l’eau de mer sans succès.

Il y a une certaine unanimité, voir colère, sur les forums pour souligner ce travers de Maxsea.

De l’autre côté Scannav est tout le contraire ; vous aurez des réponses par mail dans les plus brefs délais, le SAV est à l’écoute de vos suggestions et pro-positions.

Un monde entre les deux !

Conclusions

Peut-on conclure ?

Si Scannav avait une interface plus

agréable et plus chatoyante, il dame-rait de très loin le pion à Maxsea, lequel n’est finalement pas convaincant dans les fonctions essentielles et utiles en na-vigation ou pour l’agrément général et l’environnement de la vie à bord.

Maxsea séduit par son graphisme et des gadgets coûteux en énergie informatique,

peu utilisables et inutiles. La vision 3D est à mourir de rire; c’est le typique du produit gourmand en technologie oné-reuse, dangereuse en navigation et, pour le moment, en l’état des performances, à l’opposé du sens marin.

Dans cette conclusion, je reviens à nou-veau sur les performances graphiques exceptionnelles, car celles-ci ont un sa-cré revers de médaille :

En effet, l’esthétique générale et les outils graphiques utilisés par Maxsea entraînent la contrainte d’un PC ayant de bonnes performances graphiques et donc gourmand en énergie, réduisant

ainsi drastiquement l’autonomie.

Il est dommage de faire joujoux avec son zoom sur son portable dernier cri pour terminer, à l’atterrissage, les batte-ries à plat et sans cartographie, alors que Scannav continuera quelques heures de plus, imperturbablement, sur votre vieux portable qui remonte à la préhistoire de l’informatique.

Enfin, un gros souci pour Maxsea avec son SAV mal-embouché et une poli-tique de cartographies insuffisantes; les ENC officielles doivent être proposées, car c’est un outil de navigation interna-tionalement reconnu et donc incontour-nable.

De son côté, Scannav offre l’avantage d’une très bonne cartographie et éga-lement d’une ouverture aux services et produits externes qui sont très convain-cants pour ceux qui naviguent loin de leur port d’attache; c’est donc un ex-cellent produit presque complet.

Pour conclure Maxsea, est fabriqué par une Société avec une optique très com-merciale qui se soucie plus de la forme que du fond alors que l’on sent que

Scannav est à l’écoute de plaisanciers qui les conseillent et font évoluer leur produit.

Un bémol commun et l’absence de ges-tion des Avinavs et Avurnavs ; c’est in-compréhensible, sauf à considérer que les plaisanciers ne consultent jamais ces informations importantes pour leur sé-curité.

Finalement, c’est Scannav qui malgré une mauvaise entame de match gagne largement aux points, mais, malheureu-sement pour lui, pas par KO et sans brio, en raison de son interface peu en-gageante.

Addendum

Cartes rasters, cartes vectorielles, ou cartes ENC

La Carte Raster est la photographie exacte de la carte papier officielle du SHOM ; Elle est généralement mise à jour deux fois par an. Son emploi est si-milaire à la carte papier.

La carte vectorielle est une carte modi-fiée et adaptée pour l’utilisation à l’ordi-nateur par des entreprises privées, par exemple C-Map.

Selon l’utilisation et à l’expérience, ces cartes contiennent des inexactitudes et selon l’emploi du grossissement des in-formations essentielles ne sont pas affi-chées ; perte de bouées, erreurs sur les feux, absence de zone règlementées, dis-parition de haut-fond.

Par ailleurs la technologie vectorielle si elle est très agréable peut induire en erreur lors de l’emploi de la règle du pouce.

Ces cartes qui constituent l’essentiel du marché de la plaisance en raison de leur agrément visuel, de la simplification ap-parente dans la lecture des informations, en un mot, de leur côté moderne, sont à notre sens assez délicates à l’usage, voire dangereuses.

Cette appréciation ne sera pas, bien entendu, agréable à entendre pour les vendeurs de ces merveilles car elles sont deux fois plus chères que les cartes

rasters et dégagent donc une meilleure marge bénéficiaire .

Les cartes ENC : ce sont des cartes vec-torielles qui émanent des services offi-ciels de chaque pays. Ces cartes n’ont pas les inconvénients des cartes vecto-rielles privées ; les informations sont précises et le zoom n’entraîne ni erreur d’affichage, ni pertes des informations car elles conservent volontairement les « défauts » du zoom des cartes raster.

(quand j’emploie le mot défaut, ce n’est en fait pas un défaut au sens marin, mais au contraire un avantage pour la sécu-rité)

Toutefois, à ce jour, on doit considérer que, pour les navires de plaisance, elles complètent les cartes raster plutôt que ne les remplacent ; en effet cette techno-logie étant nouvelle, toutes les zones ne sont pas entièrement couvertes.

Ces cartes sont réputées chères, ce qui est malheureusement exacte ; en revanche, elles contiennent toutes les informations détaillées, nécessaires à la navigation. C’est un gage évident de sécurité et de confort.

Ces cartes sont mises à jour et diffusées au fur et à mesure de leur modification, ce qui peut se faire plusieurs fois par mois.

Notre Conseil : pour un emploi mini-mum, préférez les cartes rasters A JOUR aux cartes vectorielles privées ; pour plus de confort, achetez au fur et à mesure de vos zones de navigation les cartes ENC.

The Yachter