matériaux et matérialités -...

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Liaison fondation - mur - toit Pour qu’une structure soit résistante aux impacts des cyclones, il est extrêmement important que les élé- ments qui la constituent soient liés entre eux, tant hori- zontalement que verticalement. Verticalement le mur doit garantir une connexion con- tinue depuis les fondations jusqu’au toit. Horizontale- ment, des bandes situées au niveau du sol, au niveau des ouvertures et de la connexion mur - dalle, doivent lier obligatoirement les éléments verticaux entre eux. Dans une structure en bambou en colombage, les tiges verticales assument la fonc- tion d’armature reliant les fondations à la partie supérieure du mur. Les éléments verticaux, en plus d’être stabilisés par un système de contreventement, sont ultérieu- rement rigidifiés par deux bandes au niveau su sol et du plafond, constituées par des tiges disposées horizontalement le long du périmètre structurel. Pour la structure en briques, la liaison entre les éléments structuraux est réalisée verticalement par l’armature traversant le mur en rat-trap bond, en correspondance des angles et des ouvertures, et horizontalement par trois anneaux qui relient les éléments verticaux: la poutre liée à la fondation well-rings; un linteau armé sur tout le périmètre de la structure; la dalle en béton qui garantit une liaison au niveau su- périeur du mur. Ce principe constructif permet à la structure de supporter l’impact de forts vents, en la reliant à une structure monolithique. dalle en filler slab Dalle armée dans laquelle les parties en béton sans fonc- tion structurelle sont remplacées par des matériaux légers de remplissage (tuiles). Comparé à une dalle normale en béton, le filler slab permet, non-seulement une réduction du coût global, mais aussi une meilleure isolation thermi- que grâce à la cavité qui se crée à l’intérieur de la dalle même. éléments préfabriqués de dalle en bambou Dalle constituée par des éléments de 50 cm, transporta- bles et assemblables par deux personnes. Les demi-tiges, remplaçant l’armature métallique des dal- les en béton, sont recouvertes par une couche de chaux mélangée à de la terre, en allant à constituer une bonne isolation thermique, en plus de constituer un principe cons- tructif très économique. mur en rat-trap bond Les briques, posées sur les côtés, sont disposées de ma- nière à créer une cavité interne qui consent une économie de matériaux et une excellente isolation thermique. Grâce au vide entre les deux couches de briques, l’air se refroidit en diminuant la température interne de la pièce. À la liaison des angles et des ouvertures, on introduit une ar- mature qui stabilise la structure dans une unité monolithique, afin de résister aux impacts des cyclones. mur en lattes de bambou Mur composé par une structure à colombage en tiges de bambou, sur laquelle est appliquée une double couche de lattes disposées horizontalement. Celles-ci sont recouver- tes par une couche de terre mélangée à la chaux, sur le côté intérieur, et par une couche de mortier, sur le côté extérieur. La cavité qui se constitue à l’intérieur du mur permet une bonne isolation thermique et, au niveau du rez-de-chaus- sée, elle est remplie avec de la terre pour en augmenter la stabilité structurelle et l’isolation. fondations «well-rings» Fondation de type ponctuel constituée par des anneaux en béton d’un diamètre de 90 cm et d’une hauteur de 30 cm. Enfoncés dans le terrain et remplis de sable, ils sont reliés à une poutre en béton située au niveau du terrain. Grâce à la poutre qui couvre le périmètre de la pièce, l’armature verticale du mur peut être mise en place indépendamment des fondations. Ce type de fondation est spécialement applicable en cas de terrain de mauvaise qua- lité grâce au principe d’amortissement sur lequel il se base. Si les anneaux tendent à descendre à cause des charges auxquels la structure est soumise, la sable qui se trouve à l’intérieur a tendance à rester immobile, en poussant la poutre vers le haut. La stabilité horizontale est, en outre, garantie par l’encastrement des anneaux dans le terrain. fondations en bambou Fondations ponctuelles avec une semelle en béton à laquelle se lie la tige en bambou, travaillant comme armature. Le joint entre la tige et le béton se fait grâce à un élément d’armature introduit dans la première partie de la tige et noyé dans 10 cm de mortier. détails constructifs 1.10 extension horizontale À partir du noyau rigide, un autre type d’agrandissement de l’habitat est possible: l’extension horizontale. La construction a lieu en partant de la réalisation de fondations ponc- tuelles et d’un soubassement qui prolonge celui du noyau. Ensuite une ossature en colombage, recouverte de deux couches de lattes et directement ancrée au terrain, constitue la structure de la piè- ce couverte par une dalle composée d’éléments préfabriqués en bam- bou. La délimitation de l’espace de la cour se fait avec des cloisons légères constituées par une seule couche de lattes de bambou et des éléments verticaux qui s’appuient sur des fondations situées à l’intérieur du sou- bassement même. La couverture de la zone d’entrée dans la cour est réalisée avec un plancher léger en tiges et lattes de bambou, recouvert ensuite par une couche protectrice en mortier. L’avant-toit de couverture de la véranda est en outre prolongé sur toute la façade située côté rue, toujours en employant une structure légère en bambou. Sur la base du même principe constructif, une deuxième extension ho- rizontale est possible, à travers la construction de deux autres pièces et doublant ainsi l’espace de la cour. A la structure existante on va donc accoster une deuxième ossature en colombage s’appuyant sur la prolongation du soubassement. Pour la pièce située à côté du noyau rigide, des éléments verticaux supplémentaires sont nécessaires pour porter l’avant-toit de 1,20 m qui prolonge celui du noyau. La dalle s’appuie donc sur des poteaux de bambou, composés de quatre tiges reprenant la forme carrée du po- teau en briques. Par le passage d’une étape à l’autre, certains éléments peuvent être recyclés, comme la paroi postérieure de délimitation de la cour, ou la porte qui mène à l’espace arrière de l’habitation. matériaux et matérialités Suivant le principe de la «core house», à un module de départ en bri- ques vont s’ajouter des autres modules, égaux en dimensions et en caractéristiques spatiales, mais différents en ce qui concerne les maté- riaux et les techniques employés. Pour les extensions du noyau, la matière première, le bambou, et les éléments de construction (tiges, lattes, éléments de dalle préfabriqués) sont produits directement sur place selon des dimensions qui se réfè- rent à des modules réguliers, pour en faciliter la production, le transport et la mise en place. En outre, le fait d’utiliser des matériaux disponibles sur le site permet une réduction des coûts de transport et une recons- truction rapide en cas de désastre. La distinction entre noyau et extensions se fait donc à travers deux ma- térialité et deux principes constructifs différents. Cependant, ces deux composants de l’habitat peuvent assumer un as- pect homogène grâce à un revêtement de protection en mortier mé- langé à de la terre. Dans ce cas, la liaison entre structure en briques et structure en bambou se fait à travers l’élément de délimitation de la cour qui se glisse dans les deux, en laissant apercevoir les différentes structures à travers les ouvertures de ventilation. La partie centrale de l’habitat est, en outre, caractérisée par une légè- reté visuelle qui permet d’en identifier la différence d’appropriation par rapport aux pièces. En effet, elle correspond à la zone de la cour, où les murs séparent un espace ouvert extérieur (la rue) d’un espace ouvert intérieur (cour, espace pour cuisiner, longa). Ils ont donc uniquement la fonction de délimitation d’espaces, puisque, à l’étage supérieur, aucune pièce sera bâtie en correspondance de cette partie et que aucune iso- lation thermique n’est donc nécessaire.

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Liaison fondation - mur - toitPour qu’une structure soit résistante aux impacts des cyclones, il est extrêmement important que les élé-ments qui la constituent soient liés entre eux, tant hori-zontalement que verticalement. Verticalement le mur doit garantir une connexion con-tinue depuis les fondations jusqu’au toit. Horizontale-ment, des bandes situées au niveau du sol, au niveau des ouvertures et de la connexion mur - dalle, doivent lier obligatoirement les éléments verticaux entre eux.

Dans une structure en bambou en colombage, les tiges verticales assument la fonc-tion d’armature reliant les fondations à la partie supérieure du mur. Les éléments verticaux, en plus d’être stabilisés par un système de contreventement, sont ultérieu-rement rigidifi és par deux bandes au niveau su sol et du plafond, constituées par des tiges disposées horizontalement le long du périmètre structurel.

Pour la structure en briques, la liaison entre les éléments structuraux est réalisée verticalement par l’armature traversant le mur en rat-trap bond, en correspondance des angles et des ouvertures, et horizontalement par trois anneaux qui relient les éléments verticaux: la poutre liée à la fondation well-rings; un linteau armé sur tout le périmètre de la structure; la dalle en béton qui garantit une liaison au niveau su-périeur du mur.Ce principe constructif permet à la structure de supporter l’impact de forts vents, en la reliant à une structure monolithique.

dalle en fi ller slabDalle armée dans laquelle les parties en béton sans fonc-tion structurelle sont remplacées par des matériaux légers de remplissage (tuiles). Comparé à une dalle normale en béton, le fi ller slab permet, non-seulement une réduction du coût global, mais aussi une meilleure isolation thermi-que grâce à la cavité qui se crée à l’intérieur de la dalle même.

éléments préfabriqués de dalle en bambouDalle constituée par des éléments de 50 cm, transporta-bles et assemblables par deux personnes.Les demi-tiges, remplaçant l’armature métallique des dal-les en béton, sont recouvertes par une couche de chaux mélangée à de la terre, en allant à constituer une bonne isolation thermique, en plus de constituer un principe cons-tructif très économique.

mur en rat-trap bondLes briques, posées sur les côtés, sont disposées de ma-nière à créer une cavité interne qui consent une économie de matériaux et une excellente isolation thermique. Grâce au vide entre les deux couches de briques, l’air se refroidit en diminuant la température interne de la pièce.À la liaison des angles et des ouvertures, on introduit une ar-mature qui stabilise la structure dans une unité monolithique, afi n de résister aux impacts des cyclones.

mur en lattes de bambouMur composé par une structure à colombage en tiges de bambou, sur laquelle est appliquée une double couche de lattes disposées horizontalement. Celles-ci sont recouver-tes par une couche de terre mélangée à la chaux, sur le côté intérieur, et par une couche de mortier, sur le côté extérieur. La cavité qui se constitue à l’intérieur du mur permet une bonne isolation thermique et, au niveau du rez-de-chaus-sée, elle est remplie avec de la terre pour en augmenter la stabilité structurelle et l’isolation.

fondations «well-rings»Fondation de type ponctuel constituée par des anneaux en béton d’un diamètre de 90 cm et d’une hauteur de 30 cm. Enfoncés dans le terrain et remplis de sable, ils sont reliés à une poutre en béton située au niveau du terrain. Grâce à la poutre qui couvre le périmètre de la pièce, l’armature verticale du mur peut être mise en place indépendamment des fondations.Ce type de fondation est spécialement applicable en cas de terrain de mauvaise qua-lité grâce au principe d’amortissement sur lequel il se base. Si les anneaux tendent à descendre à cause des charges auxquels la structure est soumise, la sable qui se trouve à l’intérieur a tendance à rester immobile, en poussant la poutre vers le haut. La stabilité horizontale est, en outre, garantie par l’encastrement des anneaux dans le terrain.

fondations en bambouFondations ponctuelles avec une semelle en béton à laquelle se lie la tige en bambou, travaillant comme armature. Le joint entre la tige et le béton se fait grâce à un élément d’armature introduit dans la première partie de la tige et noyé dans 10 cm de mortier.

détails constructifs 1.10

extension horizontaleÀ partir du noyau rigide, un autre type d’agrandissement de l’habitat est possible: l’extension horizontale.

La construction a lieu en partant de la réalisation de fondations ponc-tuelles et d’un soubassement qui prolonge celui du noyau.

Ensuite une ossature en colombage, recouverte de deux couches de lattes et directement ancrée au terrain, constitue la structure de la piè-ce couverte par une dalle composée d’éléments préfabriqués en bam-bou.

La délimitation de l’espace de la cour se fait avec des cloisons légères constituées par une seule couche de lattes de bambou et des éléments verticaux qui s’appuient sur des fondations situées à l’intérieur du sou-bassement même.La couverture de la zone d’entrée dans la cour est réalisée avec un plancher léger en tiges et lattes de bambou, recouvert ensuite par une couche protectrice en mortier. L’avant-toit de couverture de la véranda est en outre prolongé sur toute la façade située côté rue, toujours en employant une structure légère en bambou.

Sur la base du même principe constructif, une deuxième extension ho-rizontale est possible, à travers la construction de deux autres pièces et doublant ainsi l’espace de la cour.A la structure existante on va donc accoster une deuxième ossature en colombage s’appuyant sur la prolongation du soubassement.Pour la pièce située à côté du noyau rigide, des éléments verticaux supplémentaires sont nécessaires pour porter l’avant-toit de 1,20 m qui prolonge celui du noyau. La dalle s’appuie donc sur des poteaux de bambou, composés de quatre tiges reprenant la forme carrée du po-teau en briques.

Par le passage d’une étape à l’autre, certains éléments peuvent être recyclés, comme la paroi postérieure de délimitation de la cour, ou la porte qui mène à l’espace arrière de l’habitation.

matériaux et matérialitésSuivant le principe de la «core house», à un module de départ en bri-ques vont s’ajouter des autres modules, égaux en dimensions et en caractéristiques spatiales, mais différents en ce qui concerne les maté-riaux et les techniques employés.

Pour les extensions du noyau, la matière première, le bambou, et les éléments de construction (tiges, lattes, éléments de dalle préfabriqués) sont produits directement sur place selon des dimensions qui se réfè-rent à des modules réguliers, pour en faciliter la production, le transport et la mise en place. En outre, le fait d’utiliser des matériaux disponibles sur le site permet une réduction des coûts de transport et une recons-truction rapide en cas de désastre.

La distinction entre noyau et extensions se fait donc à travers deux ma-térialité et deux principes constructifs différents.Cependant, ces deux composants de l’habitat peuvent assumer un as-pect homogène grâce à un revêtement de protection en mortier mé-langé à de la terre. Dans ce cas, la liaison entre structure en briques et structure en bambou se fait à travers l’élément de délimitation de la cour qui se glisse dans les deux, en laissant apercevoir les différentes structures à travers les ouvertures de ventilation.La partie centrale de l’habitat est, en outre, caractérisée par une légè-reté visuelle qui permet d’en identifi er la différence d’appropriation par rapport aux pièces. En effet, elle correspond à la zone de la cour, où les murs séparent un espace ouvert extérieur (la rue) d’un espace ouvert intérieur (cour, espace pour cuisiner, longa). Ils ont donc uniquement la fonction de délimitation d’espaces, puisque, à l’étage supérieur, aucune pièce sera bâtie en correspondance de cette partie et que aucune iso-lation thermique n’est donc nécessaire.