Marseille (1) : Zigzags dans le passé - …excerpts.numilog.com/books/9782903963118.pdf · A quoi...

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Couverture :

Dessin à la plume de Maurice DARD - 1936

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9. Tacussel Editeur Marseille

IL A ÉTÉ TIRÉ DE CET OUVRAGE DIX EXEMPLAIRES HORS COMMERCE

NUMÉROTÉS DE 1 A X

CINQUANTE EXEMPLAIRES NUMÉROTÉS DE 1 A 50

Tous droits de reproduction et d'adaptation réservés @ PAUL TACUSSEL EDITEUR - 1984

PREFACE

Ça parle, une ville.

Ça parle même beaucoup.

Ah ! bien sûr, pour ceux qui ne font que passer comme ça, vite, même si, touristes disciplinés, ils vont visiter ceci ou cela et prendre les photos de ce qu'il convient de photographier, ça ne dit pas grand-chose.

Ça ne dit même rien.

Et ça se comprend. Ça a sa pudeur, une ville !

A quoi bon tout raconter à celui qui ne sera plus là le lendemain et qui, touriste discipline, ira, dans la ville suivante, visiter ceci ou cela, et prendre les photos de ce qu'il convient de photographier -pour le seul plaisir de pouvoir raconter qu'il a été ici, et là, et là encore.

Par contre, pour ceux qui la regardent avec un brin de complicité, pour ceux qui prennent le temps et qui, au fond de leur cœur, ont un penchant de tendresse pour elle, une ville, c'est fou ce que ça dit de choses.

Ça n'arrête même plus de parler !

A plus forte raison quand c'est une ville d'un certain âge, une ville qui en a vu passer du monde, et des gens, et des travailleurs, et des hommes, et des femmes, et des jeunes, et des vieux, venus parfois des quatre coins de la Planète, durant des siècles, et encore des siècles !

Alors, pour peu que l'on veuille bien l'écouter, avec une pincée d'attention, cette ville, elle n'arrête pas de vous causer, et de vous glisser un souvenir par ci, un souvenir par là, et de vous raconter à chaque coin de rue ce qu'elle y a vu et entendu.

En bas de la Canebière, sur le quai des Belges : la stèle à VICTOR GELU poète démocrate progressiste Marseillais.

Ce boulevard grouillant de peuple, cette avenue paisible sous ses platanes, cette ruelle qui descend, cet escalier qui grimpe vers la butte, ce porche aux pierres usées, cette maison curieuse, ce monument sans grande beauté, cette statue d'un illustre inconnu, cette église et son clocher inachevé, cette suite de toits aux allures de village, ce coin de quai où dansent des barquettes, ce port et ses hangars aux odeurs venues de l'autre bout du monde, cette jetée, ces îles dans la rade... comment voulez-vous que tout cela reste muet après avoir été, durant des millénaires, les témoins actifs du travail, du labeur, des drames, de la souffrance, des larmes, de l'espoir, de la joie, de l'allégresse, de la fête, de la Vie des hommes qui, de leurs mains et de leurs cœurs, les ont façonnés et animés ?

Ce n'est pas possible. Ça parle, une ville. Ça ne peut pas ne pas parler.

Ces "zigzags dans le passé" ne .sont que la mise par écrit de quelques-unes des innombrables histoires que Marseille peut raconter, quelques-unes des confidences qu'elle peut faire à ceux qui l'écoutent et qui l'aiment.

A ceux qui la comprennent, aussi ; car Marseille n'est pas une "ville du Nord". Et si c'est une cité sérieuse, et active, et travailleuse, elle ne se prend pas pour autant toujours au sérieux. Et tout comme ses Filles et ses Fils, elle est souvent pleine de sourire et d'humour, jusque dans ses confidences.

Un de ses enfants les plus fougueux du siècle dernier, Victor Gelu — "Poète du Peuple Marseillais" comme on l'a appelé — et à qui on a dressé une stèle en bas de la Canebière, sur l'ancien "Quai de la Fraternité" devenu par la suite "Quai des Belges" (comme si on avait voulu restreindre l'élan de notre cœur fraternel à ce seul peuple Nordique), avait profondément compris combien le Passé, incapable de mourir, ne pouvait que demeurer Vivant et fabriquer de l'Eternel :

"A péri tout entié qué servirié dé neisse 1" écrivait-il dans son "Credo de Cassian".

"A périr tout entier, que servirait-il de naître !"

Cela est vrai pour les Hommes.

C'est vrai aussi pour les Villes, images, reflets de la Vie des Hommes.

Ces "Zigzags" n'ont d'autre ambition que de conserver vivant, à la façon d'un journaliste qui ne se prétend pas historien et d'un marseillais qui aime sa ville, un tout petit coin du passé de Marseille.

Pierre Gallocher

SOMMAIRE

Le bateau à qui Pagnol a fait faire le tour du monde . 13 L'escalier « monumental » de la Gare Saint Charles . 23

L'Arc de Triomphe de la « Porte d'Aix » 27 Au temps des Auberges 31 Les jolis noms des rues d'autrefois 35 Le « Chemin de Briquet » - notre « Rue de Lodi » 45 Au fil du Jarret 49 Problèmes de robinets ou l'eau avant le canal 53

Sur la corniche un « Marégraphe » centenaire 57 La « Rue Impériale » 61 Accidents de la circulation d'il y a 100 ans 65 Marseille d'autrefois, face à ses ordures 69 La nuit où l'Alcazar brûla 77 L'ancien Palais de Justice 89

L'église « Saint Martin » 93 Saisons chaudes et boissons fraîches 99

Tramways à chevaux et chevaux de tramways 107 Quand les tramways s'occupaient de tourisme 113 La « belle époque » des excursions 119 Le « Pont à Transbordeur » . 125 Les bestiaux dans la ville 137

Un siècle de transport entre Marseille et Allauch 141 La « Fontaine Cantini» 147 « La Belle-de-Mai » autrefois 151

Marseille à la conquête de l'air : l 'exploit du « Gabizos » 163 Le « Train des Goudes » 169 La collision du « Liban » et de l'« Insulaire », 7 juin 1903 . . . . 173 La « Poissonnerie Vieille » 179

Charlus, le chanteur aux 80.000 enregistrements 183 La grande époque des « Cafés » 187 Catastrophe aérienne dans le massif de Marseilleveyre . . . . . . . 197 Quand Marseille chassait la tigresse . 203

Le service "Saint-Jean Carénage" vient de quit- ter Saint-Jean. Nous sommes en 1903.

Le bateau à qui Pagnol a fait faire le tour du monde

C'est le mercredi 3 juin 1880 qu'il avait, pour la première fois, effectué la traversée du plan d'eau du Vieux Port. Une traversée particulièrement attendue, et "destinée, précisait-on alors, à combler une grave lacune malgré la présence des omnibus et des tramways".

Il s'agissait, vous l'avez deviné, de la mise en service "d'un bateau omnibus à vapeur, véritable tramway maritime reliant les deux rives du Vieux Port". Bateau, ajoutait-on, "d'un modèle entièrement nouveau, joignant l'élégance à la commodité et à la sécurité, et portant le nom de FERRY-BOAT".

3 juin 1880 - Première traversée

L'inauguration avait été fixée au lundi 1er juin 1880. Mais, en raison du mauvais temps et de l'état de la mer — parfaite- ment, ne riez pas : le Vieux Port, par grand vent, devient parfois mauvais ! — ce n'est que le 3 juin que le petit bâti- ment avait pris le large pour la première fois, commençant ainsi un interminable va-et-vient qui allait durer plus d'un siècle.

Remarquez : dire du ferry-boat qu'il "prenait le large" n'est en rien une figure de style ! C'était bel et bien dans le sens de la largeur qu'il entreprenait la traversée du Lacydon, chaque fois qu'il appareillait ! Une traversée que l'on n'a d'ailleurs jamais évaluée en "milles nauti- ques" puisqu'elle ne fait guère, en gros, que 250 mètres. Ce qui n'empêchait pas son capitaine d'avoir à faire preuve de la

plus grande vigilance, car, soulignait-on encore à l'époque, "le navire, à l'exem- ple de ce qui se passe pour les tramways, ne tournera jamais sur lui-même, cha- cune de ses extrémités, pourvue d'une hélice et d'un gouvernail, servant alter- nativement d'avant et d'arrière ; ce sera le timonier qui se déplacera et changera de côté à chaque voyage !".

" M a i r i e - P l a c e a u x H u i l e s "

e t " S t - J e a n - C a r é n a g e "

Dans le courant des années suivantes, le service se mit sérieusement en place, avec 2 lignes : "Mairie - Place aux Hui- les" et "Saint-Jean - Carénage". On envi- sagea même, un moment, la création d'une troisième ligne desservant les ports ; mais le type-même des bateaux utilisés, bien peu manœuvrables, ne per- mit pas de mener à bien ce projet.

Traversée "Place aux Huiles - Mairie" vers 1920. Au premier plan : un batelier — concurrent du ferry-boat — guette les éventuels retardataires.

La construction du "Pont à Transbor- deur" en 1905, sérieux concurrent pour le ferry-boat, entraîna la suppression de la traversée "Saint-Jean - Carénage", dont la ligne fut transférée à hauteur de la grande Criée aux poissons qui venait d'ouvrir ses portes : ce fut la ligne "Rue Radeau - Nouvelle Criée".

Et dès lors, régulièrement, au rythme de 24 traversées par jour sur chaque ligne, le ferry-boat prit peu à peu posses- sion du Vieux Port pour en devenir, avec les années, un élément vivant, essen- tiel, inséparable, indispensable.

Se faufilant placidement au milieu des tartanes de pêcheurs, longeant les balan- celles déchargeant leurs cargaisons d'oranges et les bricks-goélettes venant charger de la ferraille, se lançant dans l'étroit passage ménagé dans le fouillis des "pointus" et des "barquettes" des plaisanciers, coupant même la route aux "vapeurs" du Château d'If, il prit, au cours des ans, une place de choix.

Pêcheurs et poissonnières du Panier se rendant à la Criée, travailleurs des petites industries installées le long de la rue Sainte, personnel de l 'Hôtel-Dieu, employés de la Mairie, "novis" des samedis après-midi sortant "de devant Monsieur le Maire", pélerins de Saint- Victor durant les fêtes de la Chandeleur, touristes et promeneurs de l'été, tout cela faisait au ferry-boat une clientèle fournie et fidèle. Et il y avait même des jours où l'on faisait la queue, et où les 70 places "réglementaires" étant occupées, il fallait attendre le voyage suivant !

Le temps de la vapeur

C'est ce ferry-boat qu'immortalisa Marcel Pagnol à la fin des années 1920, et à qui il fit littéralement faire le tour du monde.

Il marchait alors à la vapeur, ce qui expliquait la présence à bord du "chauf- feur", ce pauvre homme qui n'avait guère de place pour manier la pelle et qui, de ce fait, "était aussi près du feu que le bifteck" !

C'était évidemment l'époque où il fal- lait faire régulièrement le plein de char- bon dans les soutes. Ce chargement se faisait, de temps en temps, entre deux voyages ; et les gens attendaient au milieu des sacs que l'on vidait dans un grand envol de poussière noire, surtout les jours de mistral. Et ils ne s'impatien- taient pas : on mettait 5 minutes de plus ? Et bien, on en profitait pour cau- ser 5 minutes de plus, et voilà tout ! Car le temps avait alors une autre valeur, puisqu'il servait aussi à causer !

C'était également l'époque où, avant chaque appareillage, pour signaler le départ aux passagers retardataires, le chauffeur, "après avoir fait monter la pression", donnait quelques coups de sirènes — "Pas plus de trois, recomman- dait le capitaine ; autrement, tu me man- ges toute la vapeur !".

Les années du progrés Les journaux du 26 octobre 1938

apprirent aux Marseillais la grande nou- velle : le ferry-boat faisait peau neuve ! Et on était en train de doter les vieux

bâtiments "de moteur à huile lourde identiques à ceux équipant les vedettes de sauvetage du "NORMANDIE". Rien que cela ! La flottille repartait pour de longues années.

Après la guerre, l'ancienne ligne 'Saint- Jean - Carénage" fut rétablie pour remplacer la transbordeur détruit ; et quelques années plus tard, une nouvelle unite, le "César", vint renforcer les bâti- ments vieillissants voués à la réforme. Construit à La Seyne en 1952, il rejoi- gnit alors le Vieux Port tout seul, comme un grand, devenant pour quel- ques heures un petit caboteur et presque un navire de haute mer !

"Il est autorisé à se rendre à Marseille par ses propres moyens", déclarait une note de la Capitainerie, qui ajoutait tou- tefois : "après embarquement d'un youyou et la fermeture des panneaux avant et arrière". La traversée, était-il précisé, "devait se faire par beau temps, en suivant les côtes, et de jour". Et il était recommandé au bâtiment "de se réfugier d'urgence dans un port en cas de mauvais temps". Il n'eut pas à le faire, et seul un petit coup de mistral au large de Croisette, à l'entrée de la rade, posa quel- ques problèmes.

Déclin - et arrêt définitif

Mais, vers le début des années 1970,

alors qu'imperturbablement, sur les 2 lignes parallèles, les "Mouche" IV et VII ainsi que le "César" continuaient leurs traversées régulières, s'annonçaient les premières difficultés. La clientèle dimi-

nuait ; le nombre des passagers trans- portés annuellement baissait ; et avec la fermeture de la Criée aux poissons, il fal- lut procéder à la suppression de la ligne "Saint-Jean - Carénage".

Du moins restait-il l'autre : "Mairie - Place aux Huiles".

Mais là aussi, tout n'était pas simple : Les frais d'exploitation — rôle, fuel, entretien, réparations, personnel, charges sociales, etc. — montaient en proportion inverse du chiffre des passagers qui, de 300.000 au temps où la Criée fonction- nait encore, était tombé à guère plus de 100.000. C'était trop lourd pour la petite société qui, avec conscience et amour, exploitait la ligne. Il lui fallait aban- donner.

Et c'est ainsi que par un clair matin de juillet 1983, une triste pancarte accro- chée aux panneaux vitrés du "César" immobilisé à l'amarre face à la Place aux Huiles, venait informer les Marseillais atterrés sur la situation de leur ferry- boat : "ARRET DEFINITIF"

Après plus de 100 ans de service labo- rieux, ce gagne-petit de la côte, cet inlas- sable bourlingueur du Vieux Port, venait d'arrêter sa course.

Marseille avait perdu son "Canal de la Douane", comblé entre 1925 et 1928, et sur l'emplacement duquel on avait osé édifier, au début des années 60, un immonde parking aérien ; son "pont à transbordeur" avait été démoli au moment des combats de la libération, en 1944 ; on avait supprimé — allez savoir

pourquoi ? — dans le début des années 70 son funiculaire de Notre Dame de la Garde, encore bien vaillant. Elle perdait désormais un vieux compagnon de plus, son ferry-boat, universellement connu.

Souvenirs, nostalgie, poésie...

Que de souvenirs restent attachés à ces curieux petits bateaux, maintenant désar- més, immobiles, le long de leur embarca- dère obstinément fermé — et dont l'un d'entre eux au moins, le "Mouche IV", date de la fin du siècle dernier.

N'est-ce pas sur le ferry-boat que Vin- cent Scotto fit son "voyage de noce", avec Marguerite Monier — "Margot" —

le 10 avril 1896 : un aller et retour

"Carénage - Saint-Jean" après la cérémo- nie religieuse célébrée à Saint-Victor! et la vie avait continué, pour celui qui devait devenir plus tard le "Marseillais aux 4.000 chansons" !

Et que d'histoires pourrait-on raconter sur ce modeste "transport en commun "tellement" hors du commun" !

Ainsi, celle de ce bambin du début des années 30, que sa maman promenait cha- que semaine sur le Vieux Port, et qui n'acceptait de manger son goûter qu'à bord du ferry-boat ! Malin, de plus, il fai- sait traîner le pain et le chocolat, de sorte que, pour continuer, il fallait abso- lument reprendre le bateau une seconde

Avril 1976. Le "César" va accoster tout près du "Club Méditerranée" d'Alain Colas.

Le Mouche IV - 24 août 1984

fois, quand ce n'était pas une troisième ! Et la maman s'énervait : "Zou ! Mais enfin, dépêche-toi ! Que tu vas me faire faire encore un voyage !".

Ou encore celle de cet ancien "capi- taine" de ferry-boat vers la même épo- que, connu de tous à Rive Neuve — Pascal, on l'appelait — qui avait trans- formé le poste de pilotage central de son bateau en petit jardin flottant, avec, dans une quinzaine de pots de fleurs, des tomates, des aubergines, des poivrons, du basilic... L'été, la journée terminée, le bâtiment à quai, sa femme venait le rejoindre, et, après avoir étendu une grande serviette sur une banquette, ils mangeaient là, tous les deux, dans le soir qui tombait...

La tristesse de Pascal, l'ancien "capi- taine", ou celle de Vincent Scotto, s'ils voyaient aujourd'hui leur ferry-boat à l'abandon, n'a d'égale que celle des Marseillais qui ne comprennent pas.

Il ne faudrait tout de même pas grand chose, ni de bien gros "sacrifices", pour rendre au Vieux Port son petit brin de poésie !

Sans compter qu'à la réflexion, le ferry-boat aurait toujours son utilité : 250 mètres, en bateau, de la Place aux Huiles à la Mairie — ou inversement — c'est quand même plus rapide, et moins fatigant, que plus de 800 mètres à pied, en faisant le grand tour par le Quai des Belges !

Le "naufrage" du "Mouche IV"

Tout l'après-midi de ce jeudi 23 août 1984, et jusque tard dans la soirée, mon- sieur Ischyrion, directeur de la petite société du Ferry-Boat, avait pompé, à bord du "Mouche IV".

Les violentes pluies de la journée avaient en effet provoqué une montée d'eau dans la cale du vieux bâtiment, désarmé depuis plusieurs années et à l'amarre, quai de Rive-Neuve. Mais le pompage s'était révélé efficace, et, ras- suré, monsieur Ischyrion avait pu aller se reposer, apaisé.

Le gros orage de la nuit devait pour- tant réduire à néant tous ses efforts. Et lorsqu'au petit jour il retourna voir son bateau, au bout de la Place aux Huiles, face au buste de Vincent Scotto, le "Mouche IV", sans soute, envahi par les eaux dévalant en torrent de la rue Fort- Notre-Dame, avait coulé. Quelques bouées de sauvetage à son nom flottaient à la dérive; et seule, la proue — ou plu- tôt une des deux proues, puisque la caractéristique du ferry-boat est juste- ment d'avoir, au choix, deux proues ou deux poupes — émergeait de l'eau glau- que, a côté du "César" et du "Mouche VII" immobilisés depuis le mois de juin 1983, date de l'arrêt définitif du service.

Inutile, ne supportant sans doute plus une retraite lamentable et sans gloire, le vieux bâtiment avait préféré, à la situa- tion honteuse d'épave flottante, un nau- frage à sa mesure, isolé dans la nuit au cœur d'un orage, le seul genre de tem- pête qu'il ait jamais connu.

Trois semaines après son naufrage, déjà couvert d'une mousse verdâtre, le "Mou- che IV" fut renfloué et tiré au sec.

Il n'avait pas trop souffert de son séjour dans les eaux douteuses du Vieux- Port.

Désormais, il attend.

Il attend que l'on veuille bien, enfin, décider de son sort.

(extrait du "CICERONE MARSEILLAIS" par P. Ruat - 1897 - nouvelle édition entièrement refondue)

INDEX DES ILLUSTRATIONS

pages

8 Photo P. Gallocher

12 Carte postale - Collection P. Bernard

14 Collection R. Hyschirion 17 Photo P. Gallocher

18 Photo P. Gallocher

20 Photo P. Gallocher

22 « Marseille Moderne » 1912

24 Photo P. Gallocher

26 « Magasin Pittoresque » 1866 28 « Marseille à travers les siècles » 1900

28 Photo P. Gallocher

36 « Anciennes Rues de Marseille » 1862

40 « Anciennes Rues de Marseille » 1862

42 « Anciennes Rues de Marseille » 1862

50 « La Provence Pittoresque » 1882 55 Photo P. Gallocher

58 « La Nature » 1890

62 « Anciennes Rues de Marseille » 1862

64 Carte postale - Collection P. Bernard 66 Collection J. Cornet

70 Revue « Marseille » 1942

74 « La Provence pittoresque » 1882 78 Collection P. Gallocher

83 Collection P. Gallocher

86 « Marseille Moderne » 1912

90 Photo P. Gallocher

93 « Marseille à travers les siècles » 1900

94 Calendrier religieux de Marseille 1883

pages

96 Document C.C.I.M.

99 Photo P. Gallocher

100 « Magasin Pittoresque » 1872

103 « Magasin Pittoresque » 1872 104 Photo P. Gallocher

108 Photo P. Gallocher

108 Carte postale - Collection P. Bernard 110 Archives R.T.M.

112 Collection P. Gallocher

114 Carte postale - Collection P. Bernard

116 Carte postale - Collection P. Bernard 120 « Excursions en Provence »

P. Ruat - nl' 6 - 1897.

120 Annuaire Excursionnistes Marseillais - 1909.

124 « Illustration » n° 3259 - 12/8/1905

128 Carte postale - Collection P. Bernard

130 Carte postale - Collection P. Bernard 134 Collection J. Cornet

138 Archives C.C.I.M.

139 « Marseille à travers les siècles » 1900

142 « La Nature » 1898

144 Carte postale - Collection Bouze - « Clichés du Passé ».

147 Revue « Massilia » n° 89 - 1/12/1911

149 Revue « Massilia » n° 89 - 1/12/1911 152 Collection J. Arnaud

160 Collection J. Arnaud

164 « Illustration » 1903

pages

166 Photo P. Gallocher

168 Archives R.T.M.

172 « Illustration » 1903

174 « Illustration » 1903

176 « Illustration » 1903

179 Revue « Marseille » 1937

182 Collection J.M. Gilbert

185 Collection J.M. Gilbert

188 « Marseille Moderne » 1912

192 « Marseille Moderne » 1912

pages

193 « Marseille Moderne » 1912

196 Photo P. Gallocher

198 Carte postale - Collection P. Bernard

204 Carte postale - Collection Bouze - « Clichés du Passé ».

206 Revue « Massilia » r f 3 7 - 1/10/1909 206 « Illustration» octobre 1909

207 Revue « Massilia » n° 3 7 - 1/10/1909

210 Revue « Massilia» n° 37 - 1/10/1909