Maroc Vert

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Maroc vert La stratégie du Plan Maroc Vert concerne les secteurs de l'agriculture et de l'agro- industrie. Ces secteurs jouent un rôle déterminant dans les équilibres macro-économiques du pays, car ils supportent une charge sociale très importante. Aussi, il est à rappeler la lourde responsabilité qui incombe à ces secteurs quant à la sécurité alimentaire de 32 millions de consommateurs. Ce qui démontre le rôle crucial que joue l'agriculture dans la stabilité économique et sociale de notre pays. La stratégie En exécution des hautes directives de Sa Majesté Le Roi Mohammed VI, le département de l’Agriculture s’est investi dans la formulation d’une nouvelle stratégie de développement agricole qui devra nécessairement : Imprimer au secteur agricole une dynamique d'évolution harmonieuse, équilibrée et évolutive qui tienne compte de ses spécificités ; Exploiter les marges de progrès et valoriser au mieux les potentialités ; Faire face aux nouveaux enjeux tout en préservant les équilibres sociaux et économiques ; Accompagner la profonde mutation que connaît le système agro-alimentaire mondial. La stratégie est articulée autour d’une approche globale qui couvre l’ensemble des acteurs selon leurs objectifs propres. Elle repose d’ailleurs sur deux piliers majeurs : l’agriculture moderne et solidaire. L’objectif, concernant l’agriculture moderne, est de développer une agriculture performante, adaptée aux règles du marché, grâce à une nouvelle vague d’investissements privés, organisés autour de nouveaux modèles d’agrégation équitables. Quant à l’agriculture solidaire, l’objectif est de développer une approche orientée vers la lutte contre la pauvreté, en augmentant de manière significative le revenu agricole des exploitants les plus fragiles, notamment dans les zones périphériques. Parmi les impacts attendus de cette stratégie, on citera : Un impact considérable sur la croissance, la mise à niveau et l’augmentation du revenu agricole comme moteur de lutte contre la pauvreté rurale, justifiant ainsi la mise en œuvre d’importants moyens financiers, institutionnels et managériaux ; Une amélioration notoire du PIB Agricole, des exportations et des Investissements privés ; Une lutte contre la pauvreté plus efficace et à plus grande échelle – à la fois dans les campagnes, mais aussi dans le périurbain défavorisé ; Une nette amélioration du pouvoir d’achat et du rapport qualité/prix pour le consommateur marocain sur le marché national ; Rééquilibrer sur le long terme le déficit de la balance alimentaire et sécuriser au maximum les échanges. Les idées forces Six idées centrales ont servi de base de réflexion pour l’élaboration du « Plan Maroc Vert » et la stratégie de relance de l’agriculture marocaine. L’agriculture, moteur de croissance :

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Maroc vert

La stratégie du Plan Maroc Vert concerne les secteurs de l'agriculture et de l'agro-industrie.

Ces secteurs jouent un rôle déterminant dans les équilibres macro-économiques du pays, car ils supportent une charge sociale très importante.

Aussi, il est à rappeler la lourde responsabilité qui incombe à ces secteurs quant à la sécurité alimentaire de 32 millions de consommateurs. Ce qui démontre le rôle crucial que joue l'agriculture dans la stabilité économique et sociale de notre pays.

 

La stratégie

En exécution des hautes directives de Sa Majesté Le Roi Mohammed VI, le département de l’Agriculture s’est investi dans la formulation d’une nouvelle stratégie de développement agricole qui devra nécessairement :

Imprimer au secteur agricole une dynamique d'évolution harmonieuse, équilibrée et évolutive qui tienne compte de ses spécificités ;

Exploiter les marges de progrès et valoriser au mieux les potentialités ; Faire face aux nouveaux enjeux tout en préservant les équilibres sociaux et économiques ; Accompagner la profonde mutation que connaît le système agro-alimentaire mondial.

La stratégie est articulée autour d’une approche globale qui couvre l’ensemble des acteurs selon leurs objectifs propres. Elle repose d’ailleurs sur deux piliers majeurs : l’agriculture moderne et solidaire.

L’objectif, concernant l’agriculture moderne, est de développer une agriculture performante, adaptée aux règles du marché, grâce à une nouvelle vague d’investissements privés, organisés autour de nouveaux modèles d’agrégation équitables.

Quant à l’agriculture solidaire, l’objectif est de développer une approche orientée vers la lutte contre la pauvreté, en augmentant de manière significative le revenu agricole des exploitants les plus fragiles, notamment dans les zones périphériques.

Parmi les impacts attendus de cette stratégie, on citera :

Un impact considérable sur la croissance, la mise à niveau et l’augmentation du revenu agricole comme moteur de lutte contre la pauvreté rurale, justifiant ainsi la mise en œuvre d’importants moyens financiers, institutionnels et managériaux ;

Une amélioration notoire du PIB Agricole, des exportations et des Investissements privés ; Une lutte contre la pauvreté plus efficace et à plus grande échelle – à la fois dans les campagnes, mais

aussi dans le périurbain défavorisé ; Une nette amélioration du pouvoir d’achat et du rapport qualité/prix pour le consommateur marocain sur

le marché national ; Rééquilibrer sur le long terme le déficit de la balance alimentaire et sécuriser au maximum les échanges.

Les idées forces Six idées centrales ont servi de base de réflexion pour l’élaboration du « Plan Maroc Vert » et la

stratégie de relance de l’agriculture marocaine. L’agriculture, moteur de croissance : L’agriculture est le principal moteur de croissance de l’économie nationale sur les 10 à 15

prochaines années, avec des impacts colossaux en termes de croissance du PIB, de création d’emplois, d’exportation et de lutte contre la pauvreté.

Une stratégie pour tous : La nouvelle stratégie agricole rompt avec le paradigme traditionnel opposant un secteur

moderne à un autre dit social. Elle s’adresse à l’ensemble des acteurs dans leur diversité et leurs contraintes socio économiques propres ; elle s’appuie pour cela sur des moyens adaptés à chaque catégorie, les plus performants comme les plus fragiles.

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Réorganisation du tissu productif : Le Maroc est aujourd’hui décidé à favoriser des modèles d’agrégation innovants, en suivant des

exemples qui ont fait leurs preuves à l’international et au Maroc. La régénération du tissu productif étant à la base de toute réforme du secteur.

Encouragement de l’investissement : Il est vital de déclencher une nouvelle vague d’investissement massive (10Md DH/an), autour de

nouveaux investisseurs nationaux et internationaux entrant dans le secteur, avec des investissements créés autour de projets d’agrégations gagnant-gagnant, grâce à une Offre Maroc spécifique et adaptée.

Des partenariats gagnants : Dans cette perspective, une approche « transactionnelle » doit être utilisée, autour de la mise en

œuvre concrète, sur le terrain, de 1.000 à 1.500 projets définis sur la base d’un modèle économique ciblé avec un renforcement du partenariat public-privé des terres SODEA SOGETA.

Toutes les filières sont concernées : Tout cela doit être fait en gardant en tête qu’aucune filière n’est condamnée au Maroc. Toutes

les filières peuvent et doivent réussir. Il s’agit de donner aux acteurs le maximum de chances de réussir cette mutation.

Le pilier I Une agriculture moderne à forte valeur ajoutée :L’objectif du Pilier I du Plan Maroc vert est le développement accéléré de l’agriculture à forte valeur ajoutée et à forte productivité. Cela passe par la création volontariste de pôles de développement agricoles et agroalimentaires à forte valeur ajoutée, répondant pleinement aux exigences du marché.

Ce développement pourrait également être atteint à travers le déclenchement d’une nouvelle vague d’investissement massif autour de nouveaux acteurs à forte capacité managériale, rationalisation des structures de l’industrie et mutualisation des moyens autours de GIE privés et de groupements interprofessionnels.

A terme, le pilier I devrait concerner 400.000 exploitants, générer 150 Md de dirhams d’investissements autour de 900 projets.

Parmi les outils stratégiques retenus pour la mise en œuvre de la stratégie, nous citerons les nouveaux modèle stratégique d’agrégation sur la base de :

Contrats dont les conditions seront définis en amont, par filière et par périmètre d’agrégation ; Cadre incitatif innovant (subventions ciblées, fiscalité aménagée, subventions des formations) ; Accès préférentiel au Foncier ;  Accès préférentiel au financement (agrégateurs et agrégés) ; Accès privilégié aux avantages de l’interprofessionnel (export et logistique, branding et gestion de la

qualité, agrotech et recherche développement). Le pilier II

L’agriculture solidaireLe Plan Maroc Vert prévoit, dans le cadre de son Pilier II, un accompagnement solidaire de la petite agriculture avec comme principaux objectifs :

La modernisation solidaire de la petite agriculture afin de lutter contre la pauvreté L’intégration de ces axes dans une stratégie de développement rural intégré et de développement de

sources alternatives de revenu.Entre 600.000 et 800.000 exploitants sont concernés par cette stratégie. Les investissements prévus sont estimés entre 15 et Md de dirhams. Trois millions de ruraux devraient voir leurs conditions de vie améliorées.

Parmi les outils stratégiques retenus pour la mise en œuvre de la stratégie, nous citerons :

L’amélioration de la productivité et de la valorisation à travers des actions d’encadrement (formation / vulgarisation) et de développement rural ;

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L’appui à la reconversion vers des secteurs porteurs ; Mise en gestion déléguée des fonctions d’animation/encadrement des petits exploitants ; Le développement d’outils d’agrégation sociale ; Une structure d’appui aux projets de reconversion (50-70 projets pour une population cible de 30 à 40

000 exploitants), d’intensification (100-150 projets soit 1.2 millions de ruraux) et aux projets de diversification (100 -150 projets pour 300 000 exploitants) ;

La mise en œuvre des innovations institutionnelles qui s’imposent pour affronter les défis de l’eau. Le système d'agrégation

L’agrégation qui représente l’un des fondements du Plan Maroc Vert, est un modèle novateur d’organisation des agriculteurs autour d’acteurs privés ou d’organisations professionnelles à forte capacité managériale. C’est un partenariat gagnant-gagnant entre l’amont productif et l’aval commercial et industriel qui permet notamment de dépasser les contraintes liées à la fragmentation des structures foncières tout en assurant aux exploitations agrégées de bénéficier des techniques modernes de production et du financement et d’accéder au marché intérieur et extérieur.

Avantages de l’Agrégation :Le choix de l’agrégation comme mode privilégié pour la mise en œuvre des projets du Plan Maroc Vert a été dicté par les cinq raisons suivantes :

L’agrégation constitue une solution attractive et compétitive d'extension du périmètre agricole face à une offre limitée du foncier en milieu rural.

Optimiser le lien entre le marché, l'amont productif et toute la chaine de valeurs à travers les compétences de l’agrégateur en matière de connaissance de marchés et le lien logistique à coût compétitif entre la production et le marché de destination.

Généraliser les bonnes techniques moyennant les équipes d'encadrement mobilisées par l’agrégateur, d’une part et les unités de production en propre gérées par l’agrégateur et constituant des plateformes de démonstration, d’autre part.

Permettre aux petits exploitants d’accéder au financement à travers les possibilités de financement direct des exploitants par les banques sur la base des contrats d’agrégation et/ou les avances et les intrants octroyés par l’agrégateur aux agrégés.

Partager les risques entre l‘agrégateur et les agrégés du fait que le risque de la production est principalement pris en charge par les agrégés, alors que le risque de la commercialisation est principalement pris en charge par l’agrégateur. Le recours à des assurances adaptées permet de juguler ces risques par les deux partis.Un système gagnant-gagnant :Pour l’agrégateur, ce modèle d’organisation lui permet d’accéder à une large assiette foncière sans mobilisation de capitaux ; de sécuriser une base plus large d’approvisionnement pour les unités agroindustrielles avec des volumes plus réguliers et de meilleure qualité et de développer ses capacités commerciales pour conquérir de nouveaux marchés.

De leur part, les agriculteurs agrégés sont en mesure d’améliorer leur revenu grâce au système d’agrégation qui leur permet demieux valoriser la production à travers l’amélioration de la qualité de la production et un accès à un marché fiable ; d’ acquérir de nouvelles compétences et de nouvelles technologies; d’accéder à des intrants plus performants; d’accéder à des moyens de financement plus adaptés et d’avoir l’opportunité de reconversion dans des filières plus valorisantes.

Pour l’Etat, l’agrégation constitue une approche adéquate pour le développement des filières de production et des terroirs en confiant aux agrégateurs le rôle d’encadrement et d’animation au profit des agrégés, ce qui se traduit par :

L’attraction d'une nouvelle vague d'investissements et le développement de pôles de croissance autour des projets d’agrégation ;

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La création de richesses et d'emploi en milieu rural et le renforcement du tissu d'acteurs dans le secteur agricole.Comment ça marche ?

Phase d’identification : cette phase consiste à l’identification de projets d’agrégation potentiels ; Il s’agit, soit de projets entrepris à titre individuel disposant ou prévoyant une unité de valorisation, soit d’offre de projets nécessitant un opérateur remplissant le rôle d’agrégateur. Cette phase débouche sur l’établissement de la cartographie des projets d’agrégation potentiels par région selon les filières ;

Phase de préparation : Cette phase consiste en la préparation du dossier du projet avec l’agrégateur et notamment le business plan du projet, le programme d’investissement prévu dans le cadre du projet, les interventions de l’agrégateur auprès des agrégés et l’identification des agrégés intéressés.Une fois finalisé par les services du ministère de l’agriculture et l’Agence pour le Développement Agricole, le projet est validé par le comité des investissements présidé par Monsieur le Ministre de l’Agriculture.

Phase d’établissement d’une convention d’agrégation : Afin de préciser les engagements de l’agrégateur (les investissements à réaliser, les interventions auprès des agrégés, nombre de producteurs à agréger, superficie ou cheptel à agréger et objectifs de productivité à atteindre), les projets d’agrégation font l’objet d’une convention conclue entre l’agrégateur, d’une part et l’Agence pour le Développement Agricole et la Direction Régionale de l’Agriculture concernée, d’autre part.

Phase de Contractualisation : Durant cette phase, des contrats d’agrégation sont négociés et conclus entre l’agrégateur et les agrégés. Ces contrats servent de base à l’octroi de l’attestation d’agrégation à l’agrégateur et aux agrégés, afin de leur permettre de bénéficier des aides de l’Etat spécifiques à l’agrégation.

Phase de mise en œuvre : Il s’agit de la mise en œuvre du projet conformément aux termes de la convention signée avec l’Etat et des contrats d’agrégation signés avec les agrégés à travers notamment la réalisation du programme d’investissement prévu dans le cadre du projet. La mise en œuvre des opérations et interventions de l’agrégateur auprès des agrégés conformément au contrat d’agrégation (encadrement technique, approvisionnent en intrants …).