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La vie funambule Maribé

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La vie funambuleMaribé

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----------------------------INFORMATION----------------------------Couverture : Classique

[Roman (134x204)] NB Pages : 172 pages

- Tranche : 2 mm + (nb pages x 0,07 mm) = 14.04 ----------------------------------------------------------------------------

La vie funambule

Maribé

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Nov 2013

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Mon amour, tu es ma seule famille avouée, et je vois par tes yeux le monde, et c’est toi qui me rends cet univers sensible et qui donnes sens en moi aux sentiments humains.

Auteur : Louis Aragon Œuvre : Le crève-cœur – 1941.

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Chapitre 1

– Asseyez-vous, votre mère et votre sœur sont à l’hôpital Saint Luc à Namur, votre sœur est en vie.

Mon directeur me lance cette phrase d’une traite, comme on annonce la météo. De la salive lui coule sur le menton. Surnommé le Baveux depuis un accident cérébral, Nestor Biévreux ne m’apprécie pas, c’est réciproque. Depuis septembre je fais des allers-retours incessants dans son bureau. Dès mon inscription, il y a eu un court-jus entre nous. Incompatibilité d’énergies, d’idées, d’hormones, de vocabulaire, de tempérament ou je ne sais quoi encore. A trente-sept ans, on est moins malléable qu’à vingt ! Il me tend un verre d’eau, me conduit vers le fauteuil. Ses doigts tremblent. Ou est-ce moi ? Je ne sais pas.

– Buvez ! Une année scolaire à le supporter, à encaisser ses

remarques, ses tirades sur mon incompétence. Quoi qu’il en soit, dans une semaine, je serai institutrice,

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j’aurai atteint mon objectif, prouvé aux gens de son espèce que je vaux plus qu’une merde. Il bave, la salive lui coule du côté droit, ses épaisses lunettes rondes projettent un regard mobile, fuyant. Un rire nerveux me gagne.

– Mais… Madame Pirlot… Je le désarçonne, l’effraie peut-être. Il regarde le

téléphone, la porte, me fixe à nouveau. Plus je ris, plus il se décompose, il est pathétique !

– Madame Pirlot… vous comprenez ce que je vous dis ?

Il s’éponge le front, se remplit un verre qu’il vide d’un trait. Mon rire s’arrête dans un hoquet, j’ai soudain une pointe dans la poitrine, la douleur s’amplifie, j’ai besoin d’air. Je quitte la pièce.

– Madame Pirlot, revenez. Tandis que je marche en direction de la sortie, je

sens la terre s’ouvrir sous mes pieds, mon corps se met à trembler, mes jambes peinent à me porter. Le tremblement s’intensifie. Incontrôlable. Les mots du directeur jouent au ping-pong dans ma tête. Je sors mon G.S.M. Parler à Félix, vite.

– P… ! C’est pas vrai ! Mon téléphone est éteint. Pour une fois j’ai

respecté la consigne, la plus pénible à apprendre ici. Depuis la naissance de Maxence, je suis accro. Je l’allume. Six appels en absence s’affichent, chaque appel provoque une onde de choc dans mon estomac, je peine à composer le numéro de la boîte vocale.

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Premier nouveau message : Léo, bon sang, tu es où ? Bip.

Pour rappeler votre correspondant, formez le 5, pour…

1 ! Message effacé. Deuxième nouveau message : Léo,

c’est Orphéo, sonne-moi, c’est urgent. Bip. Pour rappeler votre… 1 ! Message effacé. Troisième nouveau message : Léo,

c’est Félix, réponds s’il te plaît.

Une voix m’ordonne d’arrêter d’appuyer sur ces touches de plus en plus glissantes, de joindre Orphéo, mais je n’y arrive pas, je continue de pianoter comme un automate tout en avançant dans le couloir. Les messages s’enchaînent, j’ai de plus en plus de mal à respirer. Je tourne à droite, me retrouve aux toilettes, rebrousse chemin, tourne à gauche, c’est le secrétariat. Mon clavier a rétréci, je n’arrive plus à composer le numéro de mon frère, je cherche l’appel automatique, la sortie, je ne trouve ni l’un ni l’autre, je hurle. Mon cri se répercute contre les murs, quelqu’un sort du secrétariat, m’appelle, je cours, je manque d’air, j’ai mal au cœur, il faut que je sorte d’ici.

* * *

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– Panina Pirlot ? Oui, elle est aux soins intensifs, sixième étage. Vous êtes de la famille ?

– Je suis sa sœur.

Je prends les escaliers, je déteste les ascenseurs, les jambes me brûlent, le souffle me manque mais je continue. Je croise des visiteurs, les bouscule. J’arrive au sixième, essoufflée, en nage. Mon frère m’attend. Le bruit de sa soutane dérange le silence. Ses bras m’accueillent. Il sent la sueur, sa barbe me pique quand il m’embrasse.

– On ignore ce qu’il s’est passé. Je ne comprends pas, c’est une erreur, Dieu ne l’a sûrement pas voulu, ce n’est pas possible, ce n’est pas possible !

Il répète ces mots en boucle, tandis qu’il pleure. Sans pudeur. Mon frère est le cadet, le plus fragile. J’ai toujours pris sa défense, je l’ai protégé du mieux que j’ai pu. Je suis partagée entre le désir de le repousser (je veux voir Panina) et celui de le consoler.

Parys, le mari de ma sœur, sort de la chambre, nous aperçoit.

– Léonie, enfin ! Nous nous accrochons les uns aux autres. Je ne

comprends pas est leur leitmotiv. Moi aussi, je suis perdue, je tente de rassembler les pièces du puzzle, de déceler la faille, de trouver un sens logique à ce cauchemar.

– Qui veux-tu voir d’abord ? – Panina.

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C’est une évidence, je n’ai pas réfléchi. J’ai déjà failli perdre ma sœur une fois. Les souvenirs m’assaillent quand je pénètre dans la chambre, elle respire sous assistance, ses poignets bandés au-dessus des draps. Elle semble dormir. L’angoisse m’écrase les tripes, je la revois à dix ans, le lit blanc, les tuyaux, le bruit de la machine. Tout se met à tourner, je m’accroche à la première chose que je trouve. Dis, elle ne va pas mourir, hein papa ?

Des mots d’un autre âge. Toujours douloureux. Il y a des blessures qui ne guérissent jamais. Je m’assieds près du lit, pose mon front sur les draps ; je m’efforce de calquer ma respiration sur celle de la machine, je veux respirer au rythme de Panina. Chaque respiration m’insuffle des images du passé.

* * *

Début août. J’ai huit ans, Panina dix, enfin presque. Dans quelques jours, nous célébrerons son anniversaire.

– Maman a dit que ce serait une fête de princesse. Rien que pour moi ! Parce que je suis SON trésor !

Ma sœur rayonne, elle a ce sourire d’ange auquel personne ne résiste.

Toute la famille est invitée : l’oncle Jasper, mes grands-parents maternels et paternels. Ma sœur a reçu des poupées magnifiques mais je n’ai pas le droit

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d’y toucher : « Ce sont MES poupées ! » m’a-t-elle avertie.

– Parce que tu casses tout, a ajouté ma mère. Panina est parfaite… Près de la maison trône notre étang, la fierté de

papa, il y passe tout son temps libre. Il y pêche, y lit, m’y emmène pour me raconter des histoires. On s’assied sous le saule, je m’installe entre ses jambes, j’ai le cœur qui ronronne. On reste là des heures, ma tête contre son épaule, ma main dans la sienne. J’écoute sa voix grave, je m’amuse de ses « r » qui roulent comme les pierres, de ses « hum hum » avant le début de chaque histoire. Le chant des grenouilles rousses comble les silences. Quand il referme le livre, caresse ma joue puis soupire « Il est temps d’y aller », j’ai des lacs au bord des yeux mais je les enferme sous mes paupières.

Certains jours, je viens seule dans cet endroit, les poches remplies de cailloux. Ils sont toutes mes colères, mes échecs. Etre parfaite comme Panina, je n’y arrive pas. Maman m’affirme que ce n’est même pas la peine d’essayer. Alors, je les lance de toutes mes forces dans l’eau en criant très fort. C’est mieux que de les lui jeter à la tête.

Deux jours avant son anniversaire, Panina m’interdit de jouer avec ses amies, « Ce sont MES amies », nous nous disputons, maman intervient :

– File dans ta chambre, on ne veut pas de toi ici !

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De rage, j’arrache la tête de Mélusine, sa poupée préférée.

Grooosse erreur ! – Ni fête, ni gâteau, ni jeu ! Je vais t’apprendre à

respecter les jouets de ta sœur, moi. Petite peste ! Ce soir-là, je prie vraiment : – Je t’en prie, Jésus, envoie un orage. Un gros. Un

qui fait peur. Abîme la robe de la princesse, son gâteau, ses cadeaux. Ou donne-lui mal au ventre, comme lorsque je mange trop de mousse au chocolat.

Le jour J, je les regarde courir dans la pelouse, rire, chanter. J’aperçois les cadeaux, les bougies, le gâteau. Pas une seule fois Panina ne regarde de mon côté. De l’appui de fenêtre, je vois l’étang. Vers cinq heures, ma sœur et ses amies mettent le pneumatique à l’eau.

– Ne dépassez pas la bouée, crie mon père. Il l’avait mise là pour délimiter nos jeux ; au-delà,

nous n’avions plus pied. Les filles respectent l’accord mais petit à petit, le bateau s’éloigne. Par la fenêtre ouverte, je les entends s’amuser, j’ai le cœur lourd comme deux poches emplies de billes. Les adultes chantent. Maman parle fort. Pendant qu’elle leur passe de l’opéra, papa déboule dans ma chambre avec une part de gâteau.

– Un gros morceau pour ma gourmande ! Il m’embrasse sur les joues, le nez et le front puis il

se sauve. Je lui demande de rester, juste un peu, mais il ne peut pas. Je le sais. J’ai envie de jeter le gâteau par

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terre, de le piétiner. J’implore Jésus : « Ne me laisse pas tomber ! » Je retourne à la fenêtre avec mon assiette, le bateau dérive bien au-delà de la bouée. Les filles ont perdu une rame, elles essaient de tenir le cap avec l’autre. Je souris. Bien fait ! Maman chante avec mon grand-père Pino, le chocolat me tente à nouveau, j’en ai plein les doigts mais je m’en fiche.

Et puis tout bascule. Panina s’est penchée en avant, je la vois tomber à

l’eau, sa robe frangée de dentelle se transforme en flotteur quelques secondes. Ses deux copines appellent à l’aide mais maman, Pino et l’opéra couvrent leurs voix. Tu dois prévenir papa. Je suis incapable de bouger. Mille choses repassent dans ma tête : Panina ceci, Panina cela. Cours avertir les autres ! Mes doigts enduits de gâteau glissent sur les vitres, y laissent de longues traînées, comme des larmes de chocolat. Les filles tentent de ramener le bateau avec leurs bras. Mon cœur tambourine : « N’y va pas, n’y va pas, laisse-la, laisse-la, tu deviendras la princesse ». Je fixe l’eau, n’aperçois plus la bouée de dentelles. Ma poitrine gémit, le feu brûle dans ma gorge, cherche par où sortir, je le sens rouler sur mes joues, consumer mes lèvres. Les filles sont arrivées en courant sur la terrasse, je ferme les yeux pour disparaître dans l’obscurité. Quand je les ouvre, ils sont tous à l’étang, papa a plongé. Une diva chante, on entend des castagnettes, j’ai très mal au ventre. Soudain la musique s’arrête, la voix de maman me

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perce les tympans. Panina ! Mon trésor ! Ma petite fille ! Je me bouche les oreilles. Un orage gronde à l’intérieur de ma tête, je suis terrifiée.

On l’emmène à l’hôpital, je veux les accompagner mais maman refuse.

– Qu’elle reste là ! Ils rentrent tard, je dors sur les genoux de mon

oncle Jasper. Papa me conduit dans ma chambre. – Tout va bien, ta sœur est sauvée. Le barrage éclate, les lacs sous mes paupières

envahissent mes joues, mes lèvres, coulent en cascade au bout de mon nez. Papa me berce jusqu’à ce que je me calme, puis il s’allonge à mes côtés.

– Tu n’y es pour rien, mon bébé. S’il savait ! Il caresse ma joue, me rassure. J’ai envie de tout lui

avouer, j’ai honte mais je n’ose pas. Je garde sa main dans la mienne comme un bouclier, chacun de ses « r » roule dans mon cœur et s’en va combler le fossé laissé par les lacs.

Ils ont gardé Panina une semaine, on ne m’a autorisée à la voir que deux jours plus tard.

– Sois sage, ta sœur a besoin de calme. Apeurée, je n’ose pas la regarder. Je suis certaine

que Jésus a cafté. – Embrasse ta sœur, doucement.

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Je lève les yeux, aperçois son visage pâle, les lignes grises sous ses yeux, des tubes en plastique lui entrent dans les narines, je crie. Panina sursaute, maman me gifle. J’ai l’impression que des tuyaux me transpercent, moi aussi. Puis elle m’empoigne le bras et m’entraîne dehors.

– Garce ! Assieds-toi là et attends ton père. Nous allons boire un chocolat chaud. Les yeux de

papa sont tristes, le chocolat a un goût amer. Dans la voiture, mes parents se querellent.

– Tout est de ta faute ! Si tu n’avais pas construit cet étang, ni acheté ce bateau…

Papa renvoie les flèches, sans s’énerver, seuls ses « r » grondent un peu. C’est la première fois que j’entends mon père répondre à ma mère. Quand Panina rentre à la maison, tout le monde est aux petits soins pour elle, moi plus que tous les autres.

J’ignore si elle a reçu des confidences de là-haut, en tout cas, elle ne m’a jamais rien reproché. Depuis, chaque anniversaire me remplit de crainte ; me raisonner ne sert à rien, dès que je lâche prise, l’angoisse revient.

* * *

– Pourquoi as-tu fait ça ? Pourquoi n’as-tu rien dit ? Tu n’avais pas confiance en nous ? Ce n’est pas possible, Panina. Qu’est-ce qui t’a pris ?

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La colère déforme ma voix, je dois me contrôler, il ne faut pas qu’elle le sente. Respire !

Mes doigts tremblent en caressant ses cheveux. Panina a une chevelure d’une douceur incroyable, rien à voir avec les miens, fins et cassants.

– Pourquoi, ma belle, pourquoi ?

Seule le respirateur me répond. Ce couinement métallique me rend folle. Elle garde les yeux clos, prisonnière d’un autre monde. Coma, a déclaré le médecin. Comment un mot si court peut-il être aussi effrayant ?

Tentative de suicide ! Je n’arrive pas à y croire. Mais le plus incroyable,

ce sont les conséquences de son acte : ma mère est morte.

– Maman, je vais me suicider, je voulais que tu le saches.

Elle a laissé ce message délirant sur le répondeur. Ma mère l’a découvert, a foncé chez ma sœur, l’a trouvée baignant dans son sang. En voulant appeler l’ambulance, elle a glissé sur un jouet des jumelles et a dévalé les escaliers. Elle est morte sur le coup.

Panina rayonne depuis l’enfance, belle, douce, serviable, généreuse, elle a suivi le chemin tracé pour elle, sans jamais prendre d’ornière. Tout a coulé de source : amis, études, mari, enfants. Bien des personnes l’envient, une maison superbe, deux filles

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adorables, un mari attentionné, un confort certain, un métier, de l’argent, que peut-on vouloir d’autre ?

Ma mère est décédée, ma sœur vit toujours, il y a quand même une justice. Je devrais être effondrée par son départ mais mes yeux restent secs. C’est terrible de ne pas pleurer sa mère. J’essaie, je me concentre. Je reste là, face à son cadavre et rien ne vient. Des souvenirs heureux, je n’en trouve pas. Il doit pourtant bien y en avoir. Elle porte encore son tablier, taché de sang dans le bas, cela ne doit pas lui plaire. Que vont penser les gens ?

Tu as toujours adoré cuisiner, encore un domaine où je t’ai déçue. Je mange par habitude, parce que c’est « un ordre établi ». Je mange mal, peu ou trop selon mes humeurs. Parfois je m’imagine morte dans un hoquet de haricots sauce tomate réchauffés au micro-ondes. Le journal local titrerait : « Morte d’une overdose de cassoulet ! » Voilà un fait divers qui en dériderait plus d’un.

Chaque dimanche, au cours du repas dominical, tu répétais inlassablement le même laïus pendant la vaisselle :

– Jocelyn s’est régalé, ma cuisine le change de la tienne ! Il doit t’aimer pour rester avec une si mauvaise cuisinière ! Ta sœur…

– … est un vrai cordon bleu, ELLE ! Tu te répètes, maman. L’âge peut-être…

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– Moque-toi, on garde un homme aussi grâce à sa cuisine.

– La tienne mérite sûrement cinq étoiles, alors ! – Vu le peu d’atouts dont tu disposes, tu risques de

te retrouver seule d’ici quelques années. Jocelyn est un homme exceptionnel, t’avoir épousée relève de l’inconscience… tu ne connais pas ta chance !

– S’il me quitte, tu pourras tenter la tienne, vous êtes du même âge.

– Léonie !

* * *

– Ne compte pas sur moi pour t’enlever ce tablier, maman.

– Léo ? Orphéo vient d’entrer, il pose un bras autour de

mes épaules, je vois ses lèvres trembler. Je glisse le mien autour de sa taille.

– Je suis là, ça va aller. Il acquiesce. – Elle a sauvé Panina, tu sais, murmure-t-il. La culpabilité m’envahit, je détourne le regard de

son corps. – Viens, on y va. Arrivée à la porte, je m’arrête. – Attends, j’ai oublié de lui enlever son tablier, elle

n’aimerait pas qu’on la voie ainsi.