Mardi 21 avril 2015 Posie - Vevey · des trucages qui s'oublient, une fois le rideau lev et...

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Théâtre Des effets spéciaux comme au cinéma Dans un univers poétique d’images de synthèse, le spectacle «La bibliothèque» fait voler objets et comédiens sur scène Gérald Cordonier Texte Florian Cella Photos «D u théâtre… comme au ci- néma!» Le spé- cialiste en ima- ges de syn- thèse Nicolas Imhof et son complice technicien Jean- Claude Blaser ne pouvaient trouver meilleur slogan pour résumer leur rêve un peu fou: créer un spectacle qui plonge- rait le public dans une histoire nourrie des féeries aériennes et artisanales de l’un, mais aussi de la poésie visuelle et technologique de l’autre. Avec La bibliothèque – dévoilé ce week- end au Théâtre Le Reflet à Vevey, avant Mézières et son Théâtre du Jorat, dans dix jours –, les deux Vaudois sont en passe de réussir leur pari qui marie vols acrobati- Aérien Dans un décor d’images de synthèse, les comédiens de La bibliothèque volent réellement sur scène. ques et décors cinématographiques. De quoi mettre définitivement sur les rails leur nouvelle compagnie (au nom lui aussi tout trouvé), EnVol. Imaginez! Des dizaines de livres giclent sur scène avant de souffler telle une tor- nade à l’écran. Dans les airs, une fée vire- volte au milieu d’une jungle; un comé- dien perché dans les nuages danse avec une échelle. Sur le plateau, les chaises et les cartons de déménagement se rebif- fent, les lampes vacillent. L’ombre chi- noise d’un dragon (créée à l’aide de crayons et de pages d’un grimoire) finit par «donner vie» à une créature mons- trueuse, digne des meilleurs contes hol- lywoodiens. La bibliothèque, c’est tout cela et beaucoup plus, magistralement chorégraphié à travers une intrigue toute simple qui raconte, à la façon d’un livre dont le lecteur est le héros, comment Phi- lippe, un promoteur immobilier, va de- voir retrouver un peu d’imaginaire enfan- tin pour, peut-être, se décider à abandon- ner son projet d’hypermarché. Et lever la menace qui plane sur l’antre de Jules (Jean-Marc Morel), le vieil ami bibliothé- caire. Le spectacle en répétition depuis cinq semaines à Vevey n’a rien à voir avec les shows aériens et autres démonstrations circassiennes parfois à l’affiche des théâ- tres de la région. Ni avec les grosses pro- ductions où tout est commandé par ordi- nateur. Certes, près d’un million d’ima- ges de synthèse ont été calculées grâce à l’informatique pour créer l’univers oni- rique de Nicolas Imhof, décor de l’histoire imaginée par sa femme, Estelle, et mis en scène par Diana Fontannaz. Dans La bi- bliothèque, l’essentiel reste réalisé «à l’an- cienne». Aux côtés du comédien Karim Bourara, qui a passé huit mois à se prépa- rer physiquement pour le rôle du promo- teur, la seule vraie acrobate est Fiona Hirzel. Et quand l’artiste ne virevolte pas comme une fée, celle-ci œuvre aux côtés des autres machinistes. Ils sont six, tous formés par Jean-Claude Blaser, à tirer sur les filins, à manier poids et contrepoids afin d’assurer près de 150 effets visuels. Au total, il y aurait plus de 300 actions réalisées avec un timing précis, sur l’écran depuis la régie et sur scène depuis les coulisses. Avec comme souci principal la sécurité. Et comme leitmotiv la conni- vence. «Pour faire voler un personnage, on est toujours deux techniciens aux commandes, explique Jean-Claude Bla- ser, l’un pour le guider de haut en bas, l’autre latéralement. Il n’y a aucune place pour l’erreur et on finit par former un véritable trio, en totale confiance.» De la confiance, il en faut. Le moindre faux geste, et l’artiste part dans le décor. Ques- tion de sensibilité, c’est d’ailleurs à mains nues que les techniciens empoignent les drisses assurant les suspensions, amortis- sant les chutes, contrôlant au millimètre près chaque traversée des airs ou projec- tion, qui flirtent parfois avec les 3 mètres/ seconde. Une performance physique et des trucages qui s’oublient, une fois le rideau levé et l’imaginaire déclenché. Vevey, Théâtre Le Reflet Ve 24 (20 h) et sa 25 avril (17 h) Rens.: 021 925 94 94 Mézières, Théâtre du Jorat Sa 2 mai (20 h) et di 3 (17 h) Rens.: 021 903 07 40 www.cie-envol.com Dans l’ombre, six techniciens manient les fils et les chariots qui permettent aux comédiens suspendus de voltiger dans les airs. Le rêve de deux artistes Jean-Claude Blaser Le créateur des machines de vol, c’est lui. Jean-Claude Blaser, né en 1967 à Echallens, a participé à près de quarante créations, ces cinq dernières années, avec sa société Scène Concept. Après dix-sept ans de carrière dans les coulisses des théâtres et des opéras de la région, l’ancien menuisier a remis au goût du jour une technique oubliée du monde du spectacle, qui permet le vol d’objets et de comédiens. A Paris, il supervise, entre autres, les effets aériens de l’opéra rock Monkey Journey to the West, en 2005, ou de Dracula, en 2011. Il a aussi fait voler la guitare de Johnny Hallyday ou un ballon de rugby à travers tout le Stade de France. Nicolas Imhof L’ambiance visuelle du spectacle a été imaginée par Nicolas Imhof, né en 1971 à Vevey. Durant ses études à l’ECAL, dans les années 1990, l’artiste est tombé dans le chaudron de l’informatique. Il s’en est allé travailler à Hollywood, où il s’est spécialisé dans les effets spéciaux et l’image de synthèse. Le «choixpeau magique» qui parle dans Harry Potter a été nourri de son imagination. Au total, l’artiste a participé à une trentaine de films, parmi lesquels Cats & Dogs, Batman & Robin, Babe 2, Scoobi doo… Depuis son retour en Suisse en 2003, il travaille pour la publicité, expose son univers fait d’images de synthèse et enseigne. Découvrez toutes les images de la pièce sur biblio.24heures.ch

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Mardi 21 avril 2015 | 24 heures

Contrôle qualitéVC2

24 heures | Mardi 21 avril 2015

Contrôle qualitéVC2

Théâtre

Des effets spéciaux commeau cinémaDans un univers poétique d’images de synthèse, le spectacle «La bibliothèque» fait voler objets et comédiens sur scèneGérald Cordonier TexteFlorian Cella Photos

«Du t h é â t r e …comme au ci-néma!» Le spé-cialiste en ima-ges de syn-thèse Nicolas

Imhof et son complice technicien Jean-Claude Blaser ne pouvaient trouvermeilleur slogan pour résumer leur rêveun peu fou: créer un spectacle qui plonge-rait le public dans une histoire nourriedes féeries aériennes et artisanales del’un, mais aussi de la poésie visuelle ettechnologique de l’autre.

Avec La bibliothèque – dévoilé ce week-end au Théâtre Le Reflet à Vevey, avantMézières et son Théâtre du Jorat, dans dixjours –, les deux Vaudois sont en passe deréussir leur pari qui marie vols acrobati-

AérienDans un décor d’images de synthèse, les comédiens de La bibliothèque volent réellement sur scène.

ques et décors cinématographiques. Dequoi mettre définitivement sur les railsleur nouvelle compagnie (au nom luiaussi tout trouvé), EnVol.

Imaginez! Des dizaines de livres giclentsur scène avant de souffler telle une tor-nade à l’écran. Dans les airs, une fée vire-volte au milieu d’une jungle; un comé-dien perché dans les nuages danse avecune échelle. Sur le plateau, les chaises etles cartons de déménagement se rebif-fent, les lampes vacillent. L’ombre chi-noise d’un dragon (créée à l’aide de crayons et de pages d’un grimoire) finitpar «donner vie» à une créature mons-trueuse, digne des meilleurs contes hol-lywoodiens. La bibliothèque, c’est toutcela et beaucoup plus, magistralementchorégraphié à travers une intrigue toutesimple qui raconte, à la façon d’un livredont le lecteur est le héros, comment Phi-lippe, un promoteur immobilier, va de-

voir retrouver un peu d’imaginaire enfan-tin pour, peut-être, se décider à abandon-ner son projet d’hypermarché. Et lever lamenace qui plane sur l’antre de Jules (Jean-Marc Morel), le vieil ami bibliothé-caire.

Le spectacle en répétition depuis cinqsemaines à Vevey n’a rien à voir avec lesshows aériens et autres démonstrationscircassiennes parfois à l’affiche des théâ-tres de la région. Ni avec les grosses pro-ductions où tout est commandé par ordi-nateur. Certes, près d’un million d’ima-ges de synthèse ont été calculées grâceà l’informatique pour créer l’univers oni-rique de Nicolas Imhof, décor de l’histoireimaginée par sa femme, Estelle, et mis enscène par Diana Fontannaz. Dans La bi-bliothèque, l’essentiel reste réalisé «à l’an-cienne». Aux côtés du comédien KarimBourara, qui a passé huit mois à se prépa-rer physiquement pour le rôle du promo-

teur, la seule vraie acrobate est FionaHirzel. Et quand l’artiste ne virevolte pascomme une fée, celle-ci œuvre aux côtésdes autres machinistes. Ils sont six, tousformés par Jean-Claude Blaser, à tirer surles filins, à manier poids et contrepoidsafin d’assurer près de 150 effets visuels.

Au total, il y aurait plus de 300 actionsréalisées avec un timing précis, surl’écran depuis la régie et sur scène depuisles coulisses. Avec comme souci principalla sécurité. Et comme leitmotiv la conni-vence. «Pour faire voler un personnage,on est toujours deux techniciens auxcommandes, explique Jean-Claude Bla-ser, l’un pour le guider de haut en bas,l’autre latéralement. Il n’y a aucune placepour l’erreur et on finit par former unvéritable trio, en totale confiance.» De laconfiance, il en faut. Le moindre fauxgeste, et l’artiste part dans le décor. Ques-tion de sensibilité, c’est d’ailleurs à mains

nues que les techniciens empoignent lesdrisses assurant les suspensions, amortis-sant les chutes, contrôlant au millimètreprès chaque traversée des airs ou projec-tion, qui flirtent parfois avec les 3 mètres/seconde. Une performance physique etdes trucages qui s’oublient, une fois lerideau levé et l’imaginaire déclenché.

Vevey, Théâtre Le RefletVe 24 (20 h) et sa 25 avril (17 h)Rens.: 021 925 94 94Mézières, Théâtre du JoratSa 2 mai (20 h) et di 3 (17 h)Rens.: 021 903 07 40www.cie-envol.com

PoésieDès aujourd’hui, des auteurs en balade dans la ville et la région transmettent leurs mots et leur passion par des lectures et des ateliers

Laurence Verrey écrit depuis l’adoles-cence, elle a publié plusieurs livres, ellepréside l’association Poésie en Mouve-ment. Parce qu’elle a envie de transmet-tre et de partager sa passion pour les motset ce langage personnel, elle a inspiré unrendez-vous, à Morges, entre la poésie etle public, entre des poètes et des gymna-siens, entre l’écriture et la vie.

D’une part, dès aujourd’hui et jusqu’àvendredi, des poètes et des auteurs invi-tés vont se promener en ville et en diverslieux de la région pour s’inspirer et écrire;d’autre part, le public – sur inscription –pourra participer à deux ateliers d’écri-ture avec les écrivains Pierre Fankhauseret Blaise Hofmann.

Mais, dans le fond, qu’est-ce que lapoésie? Et qu’est-ce qu’un poète? Et com-ment écrit-on de manière poétique? Lau-rence Verrey, au premier jour de ces Sal-ves poétiques au nom bien trouvé – elle aaccroché en souriant des poèmes aux ca-nons de la cour du château! – livre saréponse: «Chacun de nous a en lui desétincelles de poésie. Après, il faut avoirenvie d’en faire quelque chose, prendredu temps pour travailler les mots, enten-dre et écrire ce qui parle à nos sens, entretumulte et silence. La poésie est à notreportée pour autant que l’on veuille bienouvrir son cœur.»

Ouvrir son cœur, mais aussi ses yeux,c’est ce que vont faire les poètes et lesartistes que les habitants de la ville ver-ront sans doute passer ici et là, et qu’ilsretrouveront jeudi après-midi sous le fra-ternel marronnier de la place de l’Hôtel-de-Ville, puisqu’ils y liront leurs textes, encompagnie de la comédienne Rita Gay.«L’idée est de restituer au public ce queleurs promenades leur auront inspiré.C’est un travail, celui du messager, del’ouvrier qui rend les choses accessibles àtous.»

Mais qui est poète, qui peut se direpoète? «Je ne peux parler qu’en ce qui meconcerne, alors disons que je ne me sensguère en phase avec notre société et sesvaleurs; que j’ai une sensibilité qui entre-tient en moi une forme de désespoir faceau monde; mais l’une des fonctions de lapoésie est justement de faire surgir del’espoir. Le désespoir peut être levain oubourreau, il est constitutif de notre condi-tion, soit il risque d’écraser l’être, soit il lepousse à réagir. Et, je l’affirme, la poésien’est pas le fait de rêveurs coupés de laréalité, elle naît d’un travail, d’une cons-cience, elle a le pouvoir de ralentir letemps, d’éveiller le regard. Et pendantces trois jours des Salves poétiques à Mor-ges, elle est gratuite!»

Gratuite? «Aucun livre ou recueil n’està vendre – sauf, comme d’habitude, dans

Les Salves poétiques de Morges invitent le public à ouvrir son cœur au monde proche

les librairies – et nos deux ateliers d’écri-ture sont ouverts à tous.»

Le défi lancé par Laurence Verrey et cerendez-vous – qu’en aucun cas elle neveut appeler festival – est intéressant: aucontraire d’autres journées morgiennesconsacrées à la littérature, celles-ci nemettent pas en vitrine de grands noms oudes célébrités internationales. Juste desauteurs de qualité, des poètes de différen-tes origines et cultures, impatients et heu-reux de faire passer vers l’autre un peu dece souffle d’espoir fertile qui les anime.

Autre rendez-vous original lié à la poé-sie, mais à Lausanne cette fois. Le 30 avrilau Buffet de la Gare (La Pinte), des auteursde haïkus se retrouveront pour lire et en-tendre leurs textes. Comme le veut l’espritde cette forme de poésie, ils échangeront leurs idées pour avancer, progresser, affi-ner leur quête du mot juste et du minima-lisme qui en dit beaucoup. Ce rendez-vous,à 18 h 30, sera ouvert à chacun et verra aussi les auteurs réunis choisir ce qu’ils estimeront être le meilleur de leurs haïkusainsi rassemblés. Plus de renseignements sur kukai-romand.ch. Philippe Dubath

«La poésie a le pouvoir de ralentir le temps, d’éveiller le regard. Elle n’est pas le fait de rêveurs coupés de la réalité, elle naît d’un travail, d’une conscience»Laurence Verrey poète

Poésie et malice peuvent s’associer pour que passe le message: Laurence Verrey a accroché des vers aux canons du château. VANESSA CARDOSO

Beaux-artsStuttgart et Kassel ont fait part de leur intérêt à exposer des œuvres du trésor controversé et témoin d’une page de l’histoire de l’art

Attendues à Berne, les quelque1500 œuvres du trésor contro-versé légué par Cornelius Gurlitt,ne sont toujours pas au Kunstmu-seum, où elles devraient être pré-sentées dans une exposition d’en-semble avant d’être réparties dans les collections. Mais, déjà,les demandes de prêt affluent! Entête de liste, la Staatsgalerie deStuttgart a fait connaître, il y a une

dizaine de jours, son désir d’êtrela première à montrer les impres-sionnistes et les expressionnistesréunis par le père de Gurlitt, unmarchand d’art proche des nazis.«Tous les musées allemands aime-raient bénéficier de cette pri-meur, estime la directrice de l’ins-

titution, Christiane Lange. En rai-son des liens entre les Gurlitt etnotre région, l’organisation decette exposition sensationnelleserait possible, mais, à ce stade,a-t-elle confié à la presse alle-mande, ce ne sont que des spécu-lations.»

Même s’il s’en défend en pro-posant pour 2017 une exposition«chronologique et neutre» du«trésor de Munich», l’envie du di-recteur de la Documenta de Kas-sel est plus engagée. «Un discourssur l’art contemporain se doitaussi, a assuré Adam Szymczykaux médias allemands, de s’inté-resser aux événements récents del’histoire de l’art.» Florence Millioud Henriques

La collection Gurlitt très demandéeDécèsL’interprète de «Et j’entends siffler le train», inoubliable slow de 1962, est décédé lundi à 77 ans

Décédé dans la nuit de dimancheà lundi, le chanteur français Ri-chard Anthony, 77 ans, figuraitparmi les pionniers des yé-yé. In-terprète d’une vingtaine de tubesdans les années 1960, le «père tranquille du rock» hexagonal avait renoué une dernière foisavec la scène il y a quelques an-nées pour entonner son succès leplus populaire, Et j’entends sifflerle train. Barbe blanche et embon-point de patriarche, le vétéran te-

nait la vedette du spectacle Agetendre, la tournée des idoles, réu-nion de vieilles gloires au-delà deleur crépuscule.

Tout avait commencé cin-quante ans plus tôt, en 1962: unfilm Scopitone en noir et blanc lerappelle – à l’époque, on ne parlepas encore de clip –, qui montre lemême col pelle à tarte qu’en 2012entourant la figure juvénile, déjàrondouillette, du chanteur. Pro-pulsé icône des yé-yé, le jeunehomme fait alors de Et j’entendssiffler le train, adaptation du titrecountry 500 Miles, de Hedy West,le premier «tube de l’été» enFrance. Anthony a 24 ans, il estl’égal et le concurrent de JohnnyHallyday, l’autre idole des yé-yé.

Icône des yé-yé, Richard Anthony avait chanté le premier «tube de l’été»

Richard Anthony avait déjà vendu 6 millions de disques en 1964. AFP

Repéré pour vous

Une passion de et pour BachLes deux passions con-servées de Jean-Sébas-tien Bach occupent à el-les seules le menu debien des concerts de Pâ-ques. Mais il ne faudraitpas croire que les chora-les ne chantent que ce ré-pertoire-là tous les prin-temps. Bien souvent, ces œuvresreprésentent pour les choristes amateurs comme pour les chefsun Everest musical intimidant. Ilshésitent longtemps avant de s’ylancer, et ne le regrettent jamais.On réalise alors que des ensemblesconfirmés, actifs depuis des an-nées, n’ont encore jamais abordé

ces chefs-d'œuvre de mu-sique sacrée. Voici parexemple deux ensem-bles vocaux, le ChœurHostias et les Vocalistesromands, réunis pour lapremière fois autour dela Passion selon saintJean. Dirigés par Renaud

Bouvier, les chanteurs auront leprivilège d’être accompagnés parl’OCL et quelques excellents solis-tes de la région. Des voixpassionnées. Matthieu Chenal

Lausanne, cathédraleMercredi 22 avril (20 h)Loc.: monbillet.ch

selonpassion

saint JeanJ.-s. BaCH

cathédrale de lausanne22 avril 2015 | 20H

renaud bouvierdireCtion

chœur hostias les vocalistes romands

orCHestre de CHamBre de lausanne

anne montandonsoprano

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valerio Contaldoténor

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Le Cirque du Soleil venduInvestissement Un consortium dirigé par le fonds d’investissement américain TPG et comprenant notamment un fonds chinois a acheté la majorité du capital du Cirque du Soleil. Le montant de la transaction n’a pas été dévoilé, mais les médias canadiens ont évoqué la somme de 1,5 milliard de dollars. Jusque-là, le fondateur du Cirque du Soleil, Guy Laliberté, détenait 90% des parts de l’entreprise de divertissement. G.SD

Des antiquités volées rendues à l’EgypteVestiges Le gouvernement égyptien a annoncé que 123 antiquités sorties frauduleusement du pays et confisquées à New York allaient être restituées par les Etats-Unis. G.SD

Né le 13 janvier 1938 au Caire,d’un père industriel syrien, d’unemère anglo-irakienne fille de di-plomate, Ricardo Btesh vit son en-fance à travers le grand monde,d’une capitale à l’autre. Avant des’établir à Paris au sortir de sonjeune âge. Elève doué (il parle sixlangues), le Français d’adoptionaborde la musique par la bande,vendant des réfrigérateurs pourgagner sa vie tandis qu’il tâte dujazz dans les caves de Saint-Ger-main. Sa grande idée à lui, pourlaquelle il fera appel à divers paro-liers, c’est de reprendre en fran-çais les succès de la variété nord-américaine. Tout comme son aînéHugues Aufray mettait Dylan dansla langue de Molière, Anthony

fera entrer dans les fêtes de ly-céens le rock de Buddy Holly et ledoo-wop des Coasters. La reprisede Three Cool Cats, de ces der-niers, rebaptisée opportunémentNouvelle Vague, lance Anthony en1959. Suivront Itsy bitsy petit bi-kini, Fiche le camp, Jack (d’aprèsHit the Road Jack), A présent tupeux t’en aller (I Only Want to BeWith You).

Tant qu’à s’inspirer des autres,pourquoi pas du classique? LeConcerto d’Aranjuez, de JoaquinRodrigo, deviendra en 1967 Aran-juez, mon amour, de loin la plusgrande réussite commercialed’Anthony. En retour de ce repi-quage intempestif, l’histoire a re-tenu cette jolie anecdote, véridi-

que ou non: c’est sa premièrefemme, Michelle, qui suggérera lachanson éponyme aux Beatles.

A l’aise aussi bien en alle-mand, en arabe ou en italien (onretient Sognando la California,d’après California Dreamin), Ri-chard Anthony aura vendu60 millions de disques, tous for-mats confondus. Avant d’être dé-classé comme tous les artistesyé-yé par l’avènement du discodans les années 1970. Producteursur la côte ouest des Etats-Unis,poursuivi par le fisc français à sonretour au pays, le chanteur neretrouvera jamais le succès de ses20 ans, contrairement à son amiJohnny Hallyday.Fabrice Gottraux

En deux mots

Culture&Société Culture SociétéGastro Ciné Conso

Sortir Les gens

Dans l’ombre, six techniciens manient les fils et les chariots qui permettent aux comédiens suspendus de voltiger dans les airs.

Le rêve de deux artistesJean-Claude BlaserLe créateur desmachines de vol, c’estlui. Jean-ClaudeBlaser, né en 1967 à

Echallens, a participé à près de quarante créations, ces cinq dernières années, avec sa société Scène Concept. Après dix-sept ans de carrière dans les coulisses des théâtres et des opéras de la région, l’ancien menuisier a remis au goût du jour une technique oubliée du monde du spectacle, qui permet le vol d’objets et de comédiens. A Paris, il supervise, entre autres, les effets aériens de l’opéra rock Monkey Journey to the West, en 2005, ou de Dracula, en 2011. Il a aussi fait voler la guitare de Johnny Hallyday ou un ballon de rugby à travers tout le Stade de France.

Nicolas ImhofL’ambiance visuelle duspectacle a étéimaginée par NicolasImhof, né en 1971 à

Vevey. Durant ses études à l’ECAL, dans les années 1990, l’artiste est tombé dans le chaudron de l’informatique. Il s’en est allé travailler à Hollywood, où il s’est spécialisé dans les effets spéciaux et l’image de synthèse. Le «choixpeau magique» qui parle dans Harry Potter a été nourri de son imagination. Au total, l’artiste a participé à une trentaine de films, parmi lesquels Cats & Dogs, Batman & Robin, Babe 2, Scoobi doo… Depuis son retour en Suisse en 2003, il travaille pour la publicité, expose son univers fait d’images de synthèse et enseigne.

Le programmeAujourd’hui 14 h-18 h, Atelier tout public - sur inscription - d’Ecritures urbaines, avec l’écrivain Pierre Fankhauser. A 20 h 30, poésie Nord-Sud, «Où vont les fleuves», création poétique à deux voix avec Dominique Sorrente et Marie Ginet, au château de Morges.Mercredi 22 avril 18 h-21 h, Atelier d’écriture avec l’écrivain Blaise Hofmann. Sur inscription.Jeudi 23 avril 16 h 30-18 h 30, lecture

sous le marronnier, place de l’Hôtel-de-Ville (Musée Forel en cas de pluie) avec les poètes Angèle Paoli, Claire Genoux, Dominique Sorrente, François Debluë, Françoise Matthey, Laurence Verrey, Nimrod, Maram al-Masri. Et la comé-dienne Rita Gay.Vendredi 24 avril 20 h 30, Nuit des poètes, animée par des auteurs. Gymnasiens et poètes partagent leurs textes aux caves de Couvaloup.www.salvespoetiques.ch

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«Tous les musées allemands aimeraient bénéficier de cette primeur»Christiane Lange Directrice de la Staatsgalerie Stuttgart