Marchés oligopolistiques avec vente d’un bien non … · Proposition 1 Dans le duopole de...

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1 Marchés oligopolistiques avec vente d’un bien non homogène Partons de quelques observations : 1. La plupart des industries produisent un grand nombre de produits similaires mais non identiques; 2. Parmi toutes les possibilités, seulement un sous-ensemble de variétés est effectivement produit (la Clio n'existe pas dans toutes les couleurs); 3. Les industries qui produisent des biens différenciés ont souvent une concentration élevée; 4. Les consommateurs n'achètent qu'un sous-ensemble relativement petit de toutes les variétés de produits. Ces observations indiquent principalement que -d'une part, les firmes sont incitées à produire une grande variété d'un même bien (même si elles ne trouvent pas le même nombre d'acheteurs pour chacune d'elles); -d'autre part, cette variété est source de pouvoir de marché et donc de profit (d'où les incitations).

Transcript of Marchés oligopolistiques avec vente d’un bien non … · Proposition 1 Dans le duopole de...

1

Marchés oligopolistiques avec vente d’un

bien non homogène

Partons de quelques observations :

1. La plupart des industries produisent un grand nombre de produits

similaires mais non identiques;

2. Parmi toutes les possibilités, seulement un sous-ensemble de variétés

est effectivement produit (la Clio n'existe pas dans toutes les couleurs);

3. Les industries qui produisent des biens différenciés ont souvent une

concentration élevée;

4. Les consommateurs n'achètent qu'un sous-ensemble relativement petit

de toutes les variétés de produits. Ces observations indiquent

principalement que

-d'une part, les firmes sont incitées à produire une grande variété

d'un même bien (même si elles ne trouvent pas le même nombre

d'acheteurs pour chacune d'elles);

-d'autre part, cette variété est source de pouvoir de marché et

donc de profit (d'où les incitations).

2

Les produits sont définis par de nombreuses

caractéristiques. Par exemple pour une automobile, la

sécurité, la vitesse, le confort, la puissance etc… La

demande du consommateur peut alors être abordée selon

les caractéristiques du produit vendu.

Lorsque l’on parle d’une caractéristique par exemple, la

couleur d’une automobile, on fait référence à la

différenciation horizontale selon L’adage « les goûts et

les couleurs ne se discutent pas ».

Si toutes choses égales par ailleurs, les consommateurs

préfèrent une automobile moins consommatrice d’énergie

(diesel % essence), Dans ce cas on parle de différenciation

verticale. Elle fait référence à la qualité des produits.

Caractéristiques

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Modélisation des choix de différenciation

Il existe principalement deux manières de modéliser les

choix de différenciation des firmes:

1. Les modèles sans adresse où les variétés ne sont pas

analysées du point de vue de leur localisation absolue

dans l'espace des caractéristiques mais du point de vue de

la substituabilité qui existe entre elles (à la Chamberlin -

concurrence monopolistique).

2. Les modèles d'adresse (ou les modèles spatiaux) où les

firmes localisent leurs variétés dans l'espace des

caractéristiques (à la Lancaster ou uni-dimensionnel à la

Hotelling);

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1) Concurrence monopolistique : Chamberlin 1933

Modèles sans adresse

A partir modèle de Dixit et Stiglitz (1977)

But calculer le nombre d’équilibre des différentes

marques produites dans une industrie.

Modèle en équilibre général

Voir Cours

Extension aux marchés internationaux

Voir Cours

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2) Duopole différencié : Modèles sans adresse

Considérons une industrie produisant deux produits différenciés

i=1,2. Pour simplifier l'analyse, nous négligerons les coûts de

production. Les demandes inverses pour les deux variétés sont

données par:

Q1 et Q2 sont les quantités respectives des deux variétés et chaque

variété est produite par une seule firme.

que l'effet, sur P1 d'une variation dQ1est plus

importante qu'une variation identique dQ2 (=dQ1) l'effet-prix

propre domine l'effet-prix croisé.

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Il est possible d'inverser ce système pour calculer les fonctions de

demandes

2) Duopole différencié : Modèles sans adresse

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L'importance de la différenciation correspond à la faiblesse de

l'interdépendance des demandes. La mesure suivante se base sur

cette idée.

Définition 1 Le degré de différenciation des variétés est

inversement mesuré par

Quand les consommateurs pensent que les biens sont très différents,

les fonctions de demande seront quasiment indépendantes

2) Duopole différencié : Modèles sans adresse

2-1) mesure de la différenciation des produits

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Quand les consommateurs pensent que les deux variétés sont très

proches, l'effet-prix croisé sera de même importance que l'effet-prix

propre

Nous dirons alors que les variétés sont quasiment homogènes. Nous

pouvons représenter les différents degrés de différenciation grâce à

une figure.

2) Duopole différencié : Modèles sans adresse

2-1) mesure de la différenciation des produits

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2) Duopole différencié : Modèles sans adresse

2-1) mesure de la différenciation des produits

Un mouvement horizontal vers les bissectrices indique une croissance de l'homogénéité des deux

variétés et un mouvement opposé vers le centre indique une augmentation de la

différenciation Etant donné un degré de différenciation dans l'industrie, les firmes

peuvent se faire concurrence avec les quantités ou les prix.

1

0

10

2) Duopole différencié : Modèles sans adresse

2-2) Duopole de Cournot

Pour connaître le résultat du duopole de Cournot, nous devons calculer

l'équilibre de Nash en quantités. L'objectif de chaque firme est de

maximiser son profit max/q1

Nous avons le signe de R’ 1 est égal à « - » le signe

de gamma.

Par conséquent, les quantités ne sont pas nécessairement des stratégies

substituables.

Quand la différenciation est très faible on retrouve le cas de

Cournot habituel.

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2) Duopole différencié : Modèles sans adresse

2-2) Duopole de Cournot

Par conséquent, si la différenciation induit une complémentarité entre les

deux variétés, les quantités peuvent devenir des stratégies

complémentaires.

Dans la suite nous supposerons que les deux variétés restent des

substituts

Les quantités seront donc des stratégies substituables. L'équilibre de

Cournot est donc la solution du système d'équation

Biens complémentaires

Biens substituables

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2) Duopole différencié : Modèles sans adresse

2-2) Duopole de Cournot

Ce qui nous donne avec la symétrie des stratégies pour i=1,2

Proposition 1 Dans le duopole de Cournot avec différenciation de

produit (substituts, gamma>0) une augmentation de la

différenciation (gamma tend vers 0) implique des fonctions de

réactions moins sensibles et des profits plus élevés

La différenciation adoucit donc la concurrence et améliore les profits

des firmes. Cela explique par conséquent les choix de différenciation

des firmes.

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2) Duopole différencié : Modèles sans adresse

2-2) Duopole de Bertrand

Le résultat de ce duopole correspond à l'équilibre de Nash en prix

Les firmes maximisent leur profit

Les conditions de premier ordre impliquent pour i diff de j

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2) Duopole différencié : Modèles sans adresse

2-2) Duopole de Bertrand

Remarque : De nouveau, la nature des stratégies des firmes dépend de la

relation qui existent entre les deux biens. Relation entre la concurrence

en prix et la nature des stratégies:

Le premier cas correspond à R’i>0, stratégies complémentaires en prix

Le deuxième cas correspond à R’i<0, stratégies substituables en prix

Nous supposerons dans ce qui suit que les biens sont substituables et

donc que les stratégies de prix sont complémentaires (courbes de

réaction croissantes).

Prix complémentaires correspond

biens substituables

Prix substituables correspond biens

complémentaires

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2) Duopole différencié : Modèles sans adresse

2-2) Duopole de Bertrand

l'équilibre de Bertrand en prix est la solution du système

et

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2) Duopole différencié : Modèles sans adresse

2-2) Duopole de Bertrand

Quand la différenciation diminue

les profits des firmes se réduisent. La différenciation adoucit donc la

concurrence dans ce cas aussi. Nous retrouvons les profits de Bertrand

quand la différenciation est nulle

Proposition 2 Dans le duopole de Bertrand avec différenciation de

produits (biens sont des substituts, ) une augmentation de la

différenciation

implique des fonctions de réactions moins sensibles et des

profits plus élevés.

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2) Duopole différencié : Modèles sans adresse

2-3) Cournot ou Bertrand ?

Etant donné la différenciation de produits, quel est le duopole le plus

favorable pour les consommateurs? Pour répondre à cette question nous

devons comparer les prix d'équilibre dans les deux cas

Une concurrence en prix conduit par conséquent à des prix plus faibles

et donc à un bien-être plus important pour les consommateurs. La

proposition suivante résume ces résultats.

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2) Duopole différencié : Modèles sans adresse

2-3) Cournot ou Bertrand ?

Proposition 3 : (Vives, 1985) Dans un duopole avec différenciation

de produit

1. Le prix d'équilibre de Cournot est plus élevé que le prix de

Bertrand:

2. Plus les variétés sont différenciées, moins cette différence de prix

est importante

3. Quand les produits deviennent totalement indépendants, cette

différence de prix disparaît: La première partie de cette proposition vient du fait que les firmes produisent plus dans la concurrence de

Bertrand que dans la concurrence de Cournot. En effet, dans le duopole de Cournot, chaque firme suppose

que son concurrent va garder sa quantité constante et la firme prévoit clairement qu'une augmentation de

l'offre va réduire le prix de marché. Cela freine alors l'expansion de la production.

Contrairement, dans le duopole de Bertrand, chaque firme considère que le prix du concurrent est constant

et donc il n'y a plus de frein à l'expansion de l'output. D'où une surproduction et une concurrence plus dure.

Quand la différenciation est très forte, on retrouve quasiment deux monopoles indépendants et les prix

d'équilibre deviennent identiques dans les deux cas (car l'équilibre de monopole ne dépend pas de la

stratégie utilisée par la firme (le prix ou la quantité)).

Rappel : ces résultats sont obtenus sous l'hypothèse que les deux variétés sont des substituts.

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3-1) Duopole spatial de Hotelling pour un produit homogène

Magasin 1, x=0

Magasin 2, x=1

Coût d’approvisionnement pour chacun des magasins est c

Un consommateur habitant en « x » a un coût tx pour aller magasin 1 et t(1-x) pour aller magasin 2

3) Représentation spatiale de la différenciation

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La clientèle potentielle du magasin 1 se définit comme étant celle pour laquelle les consommateurs ont un surplus net >=0 en consommant en 1. La demande s’annule pour x=(S-p1)/t, pour le magasin 2 la demande la demande s’annule pour x=1-(S-p2)/t.

Sur le graphique précédent on peut en déduire que P1 est plus faible que P2.

Aires potentielles de 1 et de 2.

L’aire potentielle de 1 définit tout le marché si en x=1, S-p1-tx>=0

Ce qui implique S-p1>=t , si p1=c, S-c>=t

L’aire potentielle de 2 définit tout le marché si en x=0

S-p2-t(1-x)>=0

Ce qui implique aussi S-c>=t

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Trois cas possibles : Faibles coûts de transports : t<S-c

Les demandes potentielles se recouvrent sur tout le marché.

Le point d’égale concurrence est tel que

S-p1-tx=S-p2-t(1-x)

X(p1,p2)=(p2-p1+t)/2t

Face à un prix p2, l’entreprise 1 réagit en proposant le prix

Qui maximise son profit. Le prix est d’autant plus élevé que le coût de transport est élevé et donc que la concurrence est faible

La réaction de l’entreprise 2 à un prix p1 est symétrique. Chaque entreprise doit tenir compte d’une diminution du prix fixé par l’autre (répercussion par moitié). Le prix d’équilibre s’établit finalement à p1=p2=c+t si t=0, prix=c

X(p1,p2) 0 1 ttppcp 2/))(( 1211

2/)(0 21

1

1 ctppp

22

Forts coûts de transports :t>S-c et (S-p1)/t<1-(S-p2)/t

Si on remplace p1 et p2 par c

On a 2(S-c)<t

D’où on obtient

S-c<t et 2(S-c)<t ce qui implique t>3/2(S-c)

Chaque magasin fixe son prix de monopole sans avoir à tenir

compte du prix choisi par l’autre.

(S-p1)/t 1-(S-p2)/t

tpScp /))(( 111

21

cSp

020 1

1

1

t

c

t

p

t

S

p

23

Coûts de transports intermédiaires:

S-c <t<3/2(S-c)

L’ensemble du marché est couvert mais les demandes potentielles ne recouvrent pas tout le marché.

Une partie monopole local

Une partie concurrence

Chaque magasin

fixe son prix

Au coude de

sa fonction

de demande.

Les prix s’établissent à p=S-t

Demande

Monopole

Concurrence

Prix élevés, élasticité de la demande par rapport aux prix forte

Prix faibles, élasticité de la demande par rapport aux prix faible

Mais élasticité prix croisés forte

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Soient les firmes 1 et 2 localisées en S1 et S2

Soit les prix usines p1u pour la firme 1 et p

2u

pour la firme 2, posons t1=t2=t

Les prix sont considérés constants.

Les consommateurs sont également répartis

sur le segment –L, L.

La demande est inélastique.

Les firmes sont en S1=-a et S2=a

3-2) Duopole spatial de Hotelling pour un produit homogène, autre présentation en fonction coûts de transports

S1 S2

-L L 0 -a +a

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Prix usine

Soient A1 et A2 segments de marché des firmes 1 et 2.

A1 est un intervalle de la forme qui contient la

localisation de la firme 1. Comme chaque consommateur

achète une unité et avec D1 demande

adressée à la firme 1 et A1 longueur de l'intervalle.

xSxSxStpxStpou

xStpxStpLLx

Auu

uu

2122

11

22

11

et

/,1

L xm,

111 ADx

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Supposons

ceci implique que les consommateurs localisés en achètent à 1 et ceux localisés en achètent en 2.

Le point xm est donc entre les deux firmes et solution de l'équation

La fonction de demande D1= xm+ L.

D2=L-xm et D1+D2=2L

2121 SStpp uu

L S, 1

LS ,2

p t x S p t S x xp p

tu m u m m

u u1

1

2

2

2 1

2

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Si l’inégalité n’est pas vérifiée 2 cas

Le prix usine 1 plus le coût de transport entre 1 et 2 est inférieur au prix usine 2, ceci implique pour tout x appartenant à

le prix global en provenance de 1 est inférieur au prix global en provenance de 2.

Xm=L et D1=2L D2=0

Xm=-L et D1=0 D2=2L

212

1uu pSStp

LL ,

121

2uu pSStp

28

L-a L L+a

Discontinuité

D1

2L

122 SStPU

L

122 SStPU

0

Discontinuité

1UP

29

Les fonctions de profit s’écrivent :

L'équilibre de Nash non coopératif de prix usine du jeu correspondant est

tel que pour tout et

pour tout

On doit avoir

autrement tout le marché est pris par une seule firme.

211

1211 ,, uuuuu ppDcppp

212

2212 ,, uuuuu ppDcppp

*2*1 , uu pp

*211

*2*11 ,, uuuu pppp p cu

1

2*12

*2*12 ,, uuuu pppp p cu

2

p p t S Su u

1 2

2 1

* *

30

On peut montrer que si les deux firmes ne sont pas localisées entre les 1er et le 3ième quartile [-L,+L], il existe un équilibre non coopératif de prix usine et les prix usines correspondant sont donnés par

cf cours

Si a<=L/2, guerre des prix. Le processus de concurrence apparaît ici comme la

combinaison de 2 facteurs agissant en sens opposé :

Le 1er facteur (la localisation) a un effet stabilisateur, car il existe un pouvoir de monopole sur les acheteurs,

Le 2ième facteur (l’homogénéité des produits) a un effet déstabilisateur car les firmes vont essayer d’augmenter leurs aires de marché par la guerre des prix. Cycle des prix. Si on permettait la délocalisation, rapprochement des firmes vers le centre et différenciation des produits.

tLcpp uu 2*2*1

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Décision stratégique de la firme sous l’hypothèse que le

comportement de la firme concurrente demeure inchangé.

Les prix étant fixés, chaque firme peut seulement ajuster sa

localisation de manière à acquérir une plus grande part de

marché. Cournot, Séquence de décisions de localisation (une

firme leader, l’autre suit, alternativement).

Période 0.

On suppose que les firmes A et B sont respectivement localisées en A (1/4) et B (3/4).

La firme A dispose d’un pouvoir de monopole sur l’aire OX.

La firme B dispose d’un pouvoir de monopole sur l’aire XL.

Les parts de marché de A et B sont identiques.

3-3) Duopole spatial de Hotelling pour un produit homogène, avec changement de localisation

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Concurrence dans la Ville : Une seule artère où commerces, même densité de consommateurs partout.

X

O 1

A (1/4) B (3/4) X

DEUX COMMERCES

A et B

LOCALISATION ?

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Le modèle de Hotelling avec changement de localisation

O A (1/4) X B (3/4) L

Aire de marché de la firme A

en période 0

Aire de marché de la firme B

en période 0

Prix/coût

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Période 1.

La firme A décide de se localiser au point C, soit

légèrement à gauche de B.

La firme A accroît sa part de marché de OX à

une valeur maximum de OC.

La firme B conserve une part de marché

minimum de BL.

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O A X B L

Aire de marché de la firme A période 0 Aire de marché de la firme B période 0

Prix/coût

C

Aire de marché de la firme A période 1 Aire de marché de la firme B période 1

36

Période 2.

La firme B, supposant que la firme A va maintenir sa localisation en C, se déplace vers la gauche jusqu’à un point D situé légèrement à gauche de C.

Période 3.

La firme A, supposant que la firme B va maintenir sa localisation en D, se déplace vers la gauche jusqu’à un point E situé légèrement à gauche de D.

Le modèle de Hotelling avec changement de localisation

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O A X A1

L

Aire de marché de la firme A période 0 Aire de marché de la firme B période 0

Prix/coût

B2

Aire de marché de la firme A période 1 Aire de marché de la firme B période 1

A3 B4 A5 B

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O A B L

Aire de marché des firmes A et B, toute l’aire, partage du marché

Prix/coût

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Le processus se poursuit jusqu’à ce que les deux firmes se localisent au point X

(à la limite), situé au milieu de l’aire de marché.

Il s’agit d’un équilibre de Nash.

En X, aucune firme n’a un incitant à changer de localisation car tout changement vers la gauche ou vers la droite impliquerait une réduction de sa part de marché. Les prix se fixent au coût marginal.

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On retrouve ce schéma de concentration des mêmes

commerces dans les centres urbains :

-quartier des antiquités d’art

-quartier des grands magasins

-quartier des affaires

-etc…

Cependant d’autres facteurs jouent aussi, comparaison

facilitée des produits et diversité des produits (par

exemple lorsque marques différentes)

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3-4) Duopole spatial de Hotelling pour un produit différencié sur une caractéristique (différenciation horizontale)

Les consommateurs sont hétérogènes (exemple glace plus ou moins sucrée).

Chaque consommateur achète une unité du pdt. Pour aller à un magasin, un consommateur doit payer un coût de transport de par unité de distance.

Donc un consommateur localisé en un point x doit payer un coût de transport de pour acheter en A et pour acheter en B.

Par rapport à notre glace plus ou moins sucrée, on peu supposer qu’en B on produit des glaces très sucrées et peu sucrées en A.

En x le consommateur exprime son degré de préférence pour des glaces sucrées (entre les deux). En fait le coût de transport exprime la désutilité en termes de satisfaction du consommateur qui ne trouve pas l’exact degré de sucre désiré.

0 L a b

A B

L-b

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On peut alors définir la fonction d’utilité du consommateur localisé en un point x comme le point d’indifférence entre acheter en A une glace moins sucrée que sa préférence et acheter en B une glace plus sucrée.

Au point d’indifférence

Donc

Qui est aussi la fonction de demande rencontrée par la firme A. La fonction de demande rencontrée par B est :

Equilibre de Bertrand Nash (voir Cours)

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3-5) Différenciation verticale dans les modèles spatiaux

En réinterprétant la droite unitaire comme étant le lieu géométrique des

différentes qualité d'un bien, nous pouvons représenter la différenciation

verticale dans un modèle spatial.

Soit la qualité d’un bien avec

Les préférences des consommateurs sont représentées par la

fonction d'utilité :

si le consommateur achète une unité de bien de qualité s au prix p

représente alors le goût du consommateur pour la qualité.

Plus est élevé, plus la satisfaction que le consommateur tire de

la qualité est élevée.

représente donc la disponibilité à payer du consommateur pour

la qualité s.

44

Les courbes d'indifférence sont données par:

Les consommateurs sont uniformément distribués sur la droite en

fonction de leur goût pour la qualité.

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Droite unitaire : le lieu géométrique des différentes qualité d'un

bien, On a alors un bien dont la qualité est donnée par la position

entre et Nous pouvons alors représenter ce marché sous la

forme d'un segment de droite de taille unitaire.

Les consommateurs sont uniformément distribués sur la droite en

fonction de leur goût pour la qualité.

Il y a deux firmes sur le marché, j=1,2 . La firme J produit la qualité

avec

Le coût de production unitaire pour ces deux qualités est c.

46

Soit P1 et P2 les prix des facteurs

Nous pouvons calculer la localisation du consommateur qui est

indifférent entre les deux qualités

Nous pouvons alors calculer les demandes qui s’adressent aux 2

firmes :

3-5-1) Concurrence par les prix

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Chaque firme maximise son profit étant donné le prix de son

concurrent. Les profits s'écrivent de la manière suivante:

3-5-1) Concurrence par les prix

48

3-5-1) Concurrence par les prix

Voir Cours

La différenciation adoucit donc la concurrence dans ce cas aussi. Nous

retrouvons les profits de Bertrand quand la différenciation est nulle.

49

3-5-2) Choix des qualités

Nous pouvons maintenant nous intéresser aux choix de la première

période concernant la qualité :

Les résultats du jeu en prix ont montré que :

-les firmes préfèrent une différenciation aussi grande que possible,

-chaque firme préfère produire la qualité la plus haute.

Comme les profits de Bertrand sont nuls, les firmes préfèrent toujours

différencier leur produit à l'équilibre.

Il existe néanmoins une indétermination quant à la firme qui va produire

la qualité élevée car nous avons deux équilibres de Nash :

Dans les deux cas, l'équilibre correspond à la différenciation maximale.

Donc même si la qualité n'a pas de coût, une firme préfère produire la

qualité basse quand l’autre a choisi la qualité haute.

50

3-5-2) Choix des qualités

Si une firme avait la possibilité de choisir sa qualité avant son

concurrent, elle choisirait la qualité haute et son concurrent choisirait la

qualité basse de manière à adoucir la concurrence en prix.

Si H1 n’est pas vérifiée,

La firme à qualité basse ne peut survivre sur le marché. Dans ce cas les

consommateurs n'ont pas un désir de variété suffisamment forte pour

soutenir l'existence de deux qualités différentes sur le marché. Une

seule firme produisant la qualité haute existe alors.

Ce résultat est différent des modèles de différenciation horizontale

car dans ces derniers tout segment du marché est équivalent (en

termes de demande) à tout autre. Quelle que soit la variété produite,

c'est le produit idéal d'un consommateur. Dans un modèle de

différenciation verticale, les consommateurs n'acceptent d'acheter la

qualité basse que si elle ne coûte pas trop cher. Donc les deux segments

(haut et bas) du marché ne sont pas équivalents.