Marché Chinois : entre traditions et consommation

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EXPRESSION COSMETIQUE Date : JUIL/AOUT 15 Pays : France Périodicité : Bimestriel Page de l'article : p.148 Page 2/2 CINQUIEME 0052874400509 Tous droits réservés à l'éditeur Marché chinois : entre traditions et consommation Le parfum cristallise tout le paradoxe de la société chinoise, partagée entre traditions (héritages culturel, politique) et consumérisme. « Porter un parfum peut ainsi être perçu comme ostentatoire voire irrespectueux. Une marque d'égocentrisme », explique Sophie Zhang, co- fondatrice de l'agence Scent & Sensibility et nouveau partenaire de Cinquième Sens. Une attitude qui fait écho à des valeurs clés telles que le collectivisme, le respect d'autrui et l'harmonie sociale. Les Chinois sont pourtant très friands de parfum. Néanmoins, celui-ci est avant tout perçu comme un accessoire de mode et un symbole de statut social. « Offert plus que porté », rapporte la spécialiste du marché chinois. Côté notes olfactives, ce sont les accords frais, naturels et légers qui remportent les faveurs des consommateurs. Autre constat : les Chinois n'associent pas le luxe aux marques locales. « Ils se tournent vers les marques étrangères, essentiellement françaises, Chanel et les marques du groupe LVMH (Dior) en tête », confie Sophie Zhang. Quant aux perspectives d'avenir, l'experte estime qu'il faut revenir à un rôle fonctionnel du parfum, plus évocateur pour la population. « Pourquoi pas en valorisant un effet potentiel sur la pollution, fléau dans notre pays ». Et si la culture du parfum n'est pas encore ancrée dans les us locaux, il n'est pas utopique d'espérer : « nous avons réussi avec le café alors pourquoi pas avec le parfum ?! ». THE CHINESE MARKET: BETWEEN TRADITION AND CONSUMPTION Perfume crystallizes the parade* of the Chinese society, tom between tradition (cultura! heritages, poli- tics) and consumerism. "Wear!ng parfums can thus be seen as os- tentatious or disrespectful. A sign of self-centeredness/' explained Sophie Zhang, co-founder of the Scent & Sensibility agency and the new partner of Cinquième Sens. An attitude that echoes such key values as collectivism, respect for others and social harmony. Vet Chinese are very fond of perfume. Nevertheless, it is primarily seen as o fashion accessory and status symbol. "More offered than worn," emphasised the Chinese market specialist. On the side of olfactory notes, fresh, natural and light ac- cords are consumers' favourites. Another finding: Chinese do not associate luxury with local brands. They turn to foreign brands, mostly French ones, Chanel and the LVMH brands (Dior) coming first," explained Sophie Zhang. As for future prospects, the expert considers perfume should be given a functional rôle, more evocative for the population. "Why not by promoting a potentiel effect on pollution, a blight in OUT country/' And if the culture of perfume is not yet rooted in local customs, it is not being utopian to hope: "We succeeded with coffee, then why should we not with perfume?!"

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Page 1: Marché Chinois : entre traditions et consommation

EXPRESSION COSMETIQUEDate : JUIL/AOUT 15Pays : France

Périodicité : Bimestriel Page de l'article : p.148

Page 2/2

CINQUIEME 0052874400509Tous droits réservés à l'éditeur

Marché chinois : entre traditions et consommation

Le parfum cristal l ise tout leparadoxe de la société chinoise,p a r t a g é e en t re t r a d i t i o n s(héritages culturel, politique) etconsumérisme. « Porter un parfumpeut ainsi être perçu commeostentatoire voire irrespectueux.Une marque d'égocentrisme »,expl ique Sophie Zhang, co-fondatr ice de l 'agence Scent& Sensibility et nouveau partenairede Cinquième Sens. Une attitude quifait écho à des valeurs clés telles quele collectivisme, le respect d'autruiet l'harmonie sociale. Les Chinoissont pourtant très friands de parfum.Néanmoins, celui-ci est avant toutperçu comme un accessoire demode et un symbole de statut social.« Offert plus que porté », rapportela spécialiste du marché chinois.Côté notes olfactives, ce sont lesaccords frais, naturels et légersqui remportent les faveurs desconsommateurs. Autre constat : lesChinois n'associent pas le luxe auxmarques locales. « Ils se tournentvers les marques étrangères,essentiellement françaises, Chanel

et les marques du groupe LVMH(Dior) en tête », confie Sophie Zhang.Quant aux perspectives d'avenir,l'experte estime qu'il faut revenirà un rôle fonctionnel du parfum,plus évocateur pour la population.« Pourquoi pas en valorisant uneffet potentiel sur la pollution, fléaudans notre pays ». Et si la culture duparfum n'est pas encore ancrée dansles us locaux, il n'est pas utopiqued'espérer : « nous avons réussi avecle café alors pourquoi pas avec leparfum ?! ».

THE CHINESE MARKET:BETWEEN TRADITIONAND CONSUMPTION

Perfume crystallizes the parade* ofthe Chinese society, tom betweentradition (cultura! heritages, poli-tics) and consumerism. "Wear!ngparfums can thus be seen as os-tentatious or disrespectful. A signof self-centeredness/' explainedSophie Zhang, co-founder of theScent & Sensibility agency and the

new partner of Cinquième Sens.An attitude that echoes such keyvalues as collectivism, respect forothers and social harmony. VetChinese are very fond of perfume.Nevertheless, it is primarily seenas o fashion accessory and statussymbol. "More offered than worn,"emphasised the Chinese marketspecialist. On the side of olfactorynotes, fresh, natural and light ac-cords are consumers' favourites.Another finding: Chinese do notassociate luxury with local brands.They turn to foreign brands,mostly French ones, Chanel andthe LVMH brands (Dior) comingfirst," explained Sophie Zhang.As for future prospects, the expertconsiders perfume should be givena functional rôle, more evocativefor the population. "Why not bypromoting a potentiel effect onpollution, a blight in OUT country/'And if the culture of perfume is notyet rooted in local customs, it isnot being utopian to hope: "Wesucceeded with coffee, then whyshould we not with perfume?!"