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SOMMAIRE3- Edito

DOSSIER SEMAINE DES ARTS-MP 2013 (Pages 4 à 15)

4- Semaine des Arts : Nouveau Souffle et ambitions

5- Interview du Club théâtre

6 & 7 - MP 2013, c’est quoi en fait ?

8 & 9 - Agenda MP 2013 Marseille-Aix

10- Rencontre avec l’association SEMELE

11- Le Week-end d’ouverture

12- La Photo du mois

13- Le festival Présences en l’honneur de Camus

14 & 15- Micro-trottoir

16 & 17 - Les Aixpat’s

DOSSIER CULTURE & AIXPRESSION (Pages 18 à 23)

18- « Anna Karénine », Joe Wright.

19- « Sans Toit ni Loi », Agnès Varda.

20- Karchériser les idoles, s’adorer avant tout – Réponse à l’article de Claire Robins.

21- « Un héros » - Félicité Herzog

22- « Je te raccompagne chez toi, sociologie d’un animal en rut ».

23- La Chronique Musicale.

24- Programme Semaine des Arts.

REMERCIEMENTS

Alix Boyer, Romain Boned, Julia Descosse, Nicolas Jean, Adélaïde Tenaglia, Eugénie Arnaud, Douglas Benchetrit, Olivier Coulaux, Lucie Spindler, Roxane Salles, Clara Meysen, Léonard Desbrières, Caroline Cadinot, La Communication, La Reprographie, La Direction de Sciences Po Aix. Couverture : Nicolas Jean.

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L ‘ EDITOMarseille-Provence

2013. Capitale de la Culture. « Etre né quelque part, pour celui qui est né, c’est

toujours un hasard. » Qui aurait cru que le hasard de mon destin serait lié à cette extraordinaire révolution

culturelle d’ampleur historique ? Avant, tout marseillais qui se respecte était sujet à quolibets et autres

avanies notoires (« Ah bon, t’as pas l’accent ? » « C’est pas très propre/beau/stylé Marseille quand même, ça craint trop… »). Mais, ça, c’était avant.

Maintenant, le Marseillais qui se respecte est in da place - bon n’exagérons rien tout de même- parce qu’on devient un peu des guides touristiques, des GPS, voire pour les

plus habiles, des bobos du Sud. « Tu comprends j’ai fait l’ouverture, puis je suis rentrée dormir dans les calanques et le lendemain j’ai vu une expo trop stylée au cours Ju, tu sais ces nouveaux artistes contemporains, ils ont trop des nouveaux concepts, trop de swag, le terreau

créatif de la culture méditerranéenne est vraiment IN-CROY-ABLE ».

A l’instar de cette nouvelle figure du bobo marseillais, le substrat de l’identité de MP 2013 n’apparaît-il pas comme quelque peu surfait ? Le constat semble mitigé. Si les critiques font florès de part et d’autre, les infrastructures et les évènements paraissent plutôt bien agencés. Marseille

organisée, Marseille rêvée, Marseille fantasmée ! C’est déjà un bon début. Cependant, si l’on peut être sceptique, c’est parce que l’identité de MP 2013 s’est construite ex nihilo, via une médiatisation et une

surexposition du projet, et des réseaux d’influence confinant au népotisme avéré. Vous me direz… Rien de nouveau. Certes, mais il semble simplement que, si les retombées économiques risquent d’être assez bénéfiques, les aspirations en termes de soft power international de MP 2013 sont plutôt… compromises.

Ce qui ressort alors, c’est une impression de langue de bois, le fait de prendre la culture comme prétexte pour asseoir une politique de décentralisation. Mais est-ce véritablement une gageure ?

In fine, sous de grands slogans et de grandes prétentions, ce projet permet tout de même la démocratisation de l’accès à la culture dans notre région, la médiatisation des évènements culturels et la reconnaissance d’artistes singuliers et intéressants. En tant qu’agoraphobe (ou misanthrope, mon cœur

balance) que je suis, je n’ai pas assisté à l’Ouverture. Cependant, malgré son côté festif, il me semble que MP 2013 ne peut se réduire à ces manifestations de grande ampleur ; ce projet est un véritable

catalyseur de talents ; il permet à tout-un-chacun de puiser à sa guise dans un vivier éclectique d’œuvres culturelles, d’un ballet d’Angelin Preljocaj, à l’exposition gigantesque au Musée

Granet, jusqu’à cette sculpture magnifique, apparemment ésotérique, mystique et pharaonique (J‘adoooooooore l‘art contemporain) qui orne le fronton de notre belle Maison.

De plus, cela permet à nous autres étudiants de nous illustrer dans toutes sortes d‘activités diverses et variées: de la Semaine des Arts aux partenariats culturels, en passant par le théâtre, la musique, l‘écriture, la danse et un panel de concerts, MP

2013 nous inspire, nous insurge ou bien nous désespère, mais rarement nous indiffère. Via ce tremplin privilégié, la culture est à notre portée, et ne

cesse de nous galvaniser.En effet, comme disait André Malraux, «La culture ne s‘hérite pas ,

elle se conquiert.»

Julia Descosse.

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Semaine des Arts – Interview avec Jeff, président du Club Théâtre

*Que penses-tu du thème de cette année ?

A vrai dire, ça n’a pas été facile sur le coup. Beaucoup de thèmes intéressants étaient susceptibles de tomber, le thème de la Russie par exemple était très inspirant. Au début, je suis resté un peu sceptique devant le thème de Marseille-Provence, mais au final, l’ingéniosité des membres du club théâtre, et surtout, la réelle motivation du BDA pour promouvoir cette Semaine des Arts, va faire de l’édition 2013, je l’espère, un évènement différent et plus riche culturellement que les années précédentes.

*Pourtant cela ne semblait pas évident! L‘année dernière c‘était New York, je suppose que c‘était un peu plus inspirant, parce que Marseille à part Marcel Pagnol... ça n‘a pas été trop difficile de monter des projets ?

Il est vrai que l’année dernière, le thème de New York paraissait plus inspirant et attrayant. Mais in fine, à force de chercher, on s’est retrouvé avec beaucoup plus d’idées que nous n’en avions eues l’année dernière ! Il a donc fallu faire des choix dans tout ce que nous voulions montrer.Contrairement à l’année dernière, j’avais à cœur, pendant la Semaine des Arts, de ne pas faire que des petits sketchs écrits par les membres du club, ou dérivés de séries grands publics (cf Friends et How I met your mother) mais aussi travailler sur un ou plusieurs auteurs liés au thème. Ainsi, celui de Marseille-Provence nous a naturellement conduits à… Marcel Pagnol ! Beaucoup d’auteurs sont emblématiques de la région, ou de l’aire méditerranéenne. On oublie trop souvent Giono, Fréderic Mistral, ou bien encore Camus ou Wajdi Mouawad. Cependant, là encore, le club théâtre a préféré se focaliser essentiellement sur Marcel Pagnol, d’abord parce qu’il EST l’auteur réellement lié à Marseille, ensuite, parce que ses œuvres sont une véritable représentation des comportements marseillais, et même au-delà. Vous pourrez retrouver ces extraits de la trilogie marseillaise (Marius, Fanny, César), ainsi qu’un extrait du film Le Schpountz, tous les jours dans le hall.

*Le club théâtre nous réserve-t-il des surprises pendant cette semaine des Arts ?

Pour les 2A pas vraiment, le club théâtre va reprendre beaucoup de concepts déjà vus.

Cependant, cette année, les différents sketchs seront, pour la majorité, plus approfondis (ne serait-ce que pour les extraits de Pagnol). Nous effectuerons cette année encore des interventions décalées en amphi, écrites par nos membres ou issues de sketchs connus, ainsi que notre traditionnel « show»pour la soirée de clôture. .

*Est-ce que ça vous a demandé une grosse organisation, une préparation «intense» ?

Pfff ! «Intense» est un euphémisme. En effet, le club théâtre a une place prépondérante pendant la Semaine des Arts, même si cette année, les différents intervenants vont permettre de ne pas mettre le club sous les projecteurs, ce qui est, je pense, très bien en terme de diversité d’interventions. Cependant, les différents sketchs nécessitent des répétitions constantes et des sacrifices en termes d’emplois du temps pour tous les membres. De plus, au vu des activités de chacun, il n’est pas facile de regrouper d’une séance à l’autre tous les comédiens. On espère que toutes ces répétitions porteront leurs fruits. Le club théâtre sera de toute façon sur son 31 jusqu’à la dernière seconde de la Semaine des Arts.

*Alors, motivés ?

Toujours !

Adélaïde Tenaglia.

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La Semaine des Arts 2013 : Nouveau souffle et ambition

Nous avons longuement hésité, thèmes et idées se sont bousculés dans nos têtes. Nous sortions d’une Semaine Des Arts dont les retours avaient été plus que positifs. Sa sobriété et son côté divertissant étaient à la hauteur de nos modestes moyens. Alors que faire pour cette année 2013 ? Rester dans un thème large où nous pourrions jouer sur les clichés en déployant les moyens du bord. Ainsi soit-il. La Russie ? Le Far West ? Bonnes idées, mais dans l’ensemble… Toujours mitigées. Puis les événements qui allaient débuter en 2013 nous ont tous mis d’accord. Il nous fallait profiter de la Capitale Européenne de la Culture, habiller Sciences Po Aix aux couleurs de Marseille-Provence 2013. Ainsi débuta notre épopée organisationnelle.

Notre objectif premier fut de donner une nouvelle ampleur à la Semaine Des Arts, plus enrichissante que divertissante, tout en conservant, à l’évidence, son côté festif. Nous avons donc choisi d’inviter des Artistes issus de notre région pour cette Semaine, tous plus singuliers les uns que les autres, se distinguant par leur originalité artistique. Leurs créations traduisent un attachement profond à notre territoire méditerranéen culturellement trop riche pour être évincé. Arts urbain, numérique, classique et cinématographique, nos choix se sont fait dans l’extase et la fascination pour des artistes qui nous l’espérons vous passionneront autant que nous.

Du cœur à l’ouvrage, il en a fallu. Au moins autant que l’engouement provoqué au sein des Clubs qui animeront la Semaine des Arts au gré d’expositions et représentations qui s’inscrivent dans un thème pourtant difficile à cerner. Leur originalité est à féliciter. Une autre ampleur à la Semaine Des Arts. Elle atteindra son point d’orgue le mardi 12 février au soir. Une nouveauté que nous avons intitulé Nocturne de la Semaine Des Arts. Une soirée avec entrée libre durant laquelle la création artistique s’exprimera sous toutes ses formes .

Nous avons œuvré pour que les Iepiens et tous participants extérieurs puissent apprécier une soirée véritablement inédite dans notre établissement.

Si cette semaine peut débuter avec succès, c’est grâce à toute l’équipe du Bureau Des Arts qui a travaillé sans relâche, main dans la main avec l’administration de l’IEP qui nous a apporté un soutien enthousiaste. Nous les remercions donc d’avoir tout mis en œuvre pour que se concrétise un projet à la mesure de nos ambitions.Ainsi, si la Semaine des Arts se déroule au mieux de nos espérances, c’est qu’elles auront été à la hauteur de vos attentes et de nos ambitions.

Le Bureau Des Arts de Sciences Po Aix, qui vous attend du 11 au 14 février 2013.

Nicolas Jean

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Après avoir mené une lutte sans merci à de farouches concurrents, dont la merveilleuse ville de Bordeaux (origines obligent, vous pardonnerez ma subjective affectivité), Marseille s’impose comme future capitale de la culture le 16 septembre 2008. L’organisation de cette année exceptionnelle résonne comme la promesse d’une renaissance, et c’est à l’association MP2013, présidée par Pfister, que revient cette laborieuse mission.

Voilà, nous y sommes enfin : depuis le 12 janvier cette chère Provence est capitale de la culture 2013. Les projets sont bouclés depuis plusieurs mois, la programmation fixée depuis décembre, les travaux de rénovation semblent être à l’heure (Vieux-Port, Friche de la Belle de Mai, Villa Méditerranée...), et les élus sont ravis (et ne se privent pas de nous le faire savoir). Bref un succès retentissant en perspective... Seulement, commencent à se faire entendre par ici mais aussi par là, quelques dissonances. Des voix s’élèvent et entachent le merveilleux tableau:

« Marseille et le clientélisme»: la ville est rapidement rattrapée par ses clichés et sa mauvaise réputation, accusée d‘alliances politiques douteuses. En effet, dès que les élus et entrepreneurs économiques prennent connaissance de l’ampleur des retombées attendues (« 1 euro d’investissement= 6 euros de retombées économiques», EN THEORIE), tous se livrent un combat acharné pour récupérer leur part du gâteau. Jolie image, bel investissement politique ! «Vous avez dit Marseille-Provence?» : c’est la ville elle-même qui a souhaité soumettre

une candidature au projet de capitale européenne. La programmation est dès lors pensée à l’échelle régionale, mais n’entend-on pas partout «Marseille capitale européenne de la culture 2013 » ? La plupart des projets sont centrés sur Marseille, les projets phares en tout cas, et « le reste » paraît éclipsé par l’influence de la cité phocéenne. L’on comprend un peu mieux les réticences des collectivités voisines devant l’annonce d’une métropole marseillaise... « Et la culture dans tout ça?»: la confection du projet prend des allures de plan de relance économique. Les slogans vantant les bienfaits économiques fleurissent partout. On aurait « presque» l’impression que l’objectif est de faire de l’argent avant de faire valoir la culture.

« Quelle place pour les artistes ? » : les artistes sont les promoteurs majeurs de la culture, mais il semblerait que leur place dans le projet ait été légèrement... minimisée. Officiellement, ceux-ci auraient été retenus sur leurs propositions artistiques, en réponse à l’appel d’offre de l’association MP2013. Pourtant, la rumeur court que, plus sur un critère d’originalité et de qualité, c’est sur la notoriété que la sélection s’est faite. De quoi mécontenter les acteurs locaux, les « petits » artistes de la région, ayant consacré temps et argent à la confection de projets non retenus, au détriment de «grands artistes». Et oui, il est plus facile d’attirer des touristes sur un nom que sur une idée...

« Un Marseille OFF ?»: Marseille Off, contrairement à ce que l’on pourrait penser, ne réunit pas les rejetés de MP2013,

mais les contestataires. Les créateurs du Marseille Off ont voulu proposer un autre visage à l’organisation de la capitale de la culture à Marseille et surtout permettre à tous de s’exprimer, artistes comme habitants. Dans ce but, ils ont lancé une programmation parallèle à celle de MP2013, moins ambitieuse (moyens financiers obligent), mais pas moins attractive.

Allez jeter un coup d’œil à leur siteet vous comprendrez la différence: des programmes et des idées présentées avec humour, un regard ironique et réaliste sur Marseille, loin du rêve utopique que celui de MP2013 tente de nous vendre.

Pour vous donner une petite idée de l’état d’esprit du Marseille off, voici le titre des axes de programmation : - « Poubelle la ville : Marseille est belle, Marseille est laide »

- « Marseille kalachnik’off : Marseille est inégalitaire, Marseille est solidaire »

- « Merguez capitale : Marseille est cosmopolite, Marseille est un village »

- « Mytho city : Marseille se transforme, Marseille se la raconte (grave) ».

Mais ne soyons pas mauvaise langue. « Marseille Provence capitale de la culture » demeure un beau projet qui, comme toute entreprise humaine, présente des faiblesses. Il nous reste à espérer que Marseille apprendra de ses erreurs pour se réinventer. N’est-ce pas là le véritable objectif de MP2013 ?

Alix Boyer.7

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Marseille-Provence Capitale de la Culture 2013, c ‘ est quoi en

fait ?

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Morceaux choisis...

Marseille

Le bal des Intouchables #Arts du cirqueParc ChanotDu 9 au 23 FévrierAu cœur de la piste, acrobate, trapéziste, danseur de corde lisse, fildefériste, musicien, chanteur, violoniste funambule, équilibriste de chaise, racontent une histoire.

Le Vide – Essai#5 #Arts de la rue et du cirqueThéâtre du CentaureDu 9 au 20 Février

Le Vieux Port entre flammes et flotsLe Vieux PortDu 3 au 4 MaiSpectacle inaugural du Vieux-Port par la compagnie Carabosse, en ouverture de La Folle Histoire des arts de la rue.

Festival Marbour events 2013 #Arts de la rueCentre-villeDu 6 au 7 SeptembreWeek-end au cœur de l’univers du graffiti dans les jardins du Mas Marbour...(Fonds reversés à une association caritative)

Babel Med Music #Concerts/Musique

Dock des SudsDu 21 au 23 MarsVéritable festival de la diversité musicale, Babel Med propose concerts, projections, conférences autour de différents styles comme le hip-hop, le rock et les musiques électroniques

Nuit Léo Ferré #Concerts/MusiqueThéâtre Axel Toursky14 Juillet

Le 17e arrondissement #Musique/Arts de la rueEsplanade Saint JeanDu 10 au 15 MaiLe collectif Générik Vapeur crée une cité de containers en bord de mer, un village éphémère avec ses logements, ses salles de spectacles, ses artistes

Les rendez-vous du Kiosque #Musique/Arts de la rueKiosque à musiqueDes rencontres musicales de proximité incontournables et gratuites, de mai à juillet. Un festival qui renoue, chaque année, avec la tradition populaire de l’emblématique Kiosque à musique des Réformés, lieu centenaire qui l’accueille

Les mille et une Nuits (Preljocaj) #DanseLa CriéeDu 10 au 13 Juillet

Adélaïde Tenaglia

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Morceaux choisis...

Aix en Provence

Séquence 8 #Arts de la rue et du cirqueGrand théâtre de Provence

8 Février à 20h30 et 9 Février à 15hŒuvre acrobatique et théâtrale qui contemple le rôle de « l’Autre » et comment, à travers lui ou à

son encontre, on se définit soi-même.

L ‘ Art et la révolte (librement inspiré d ‘ Albert Camus) – Abd Al Malik #MusiqueGrand Théâtre de Provence

Du 12 au 16 Mars

Playground #MusiqueDu 16 au 21 Juin

Rencontre « vibrionnante » entre musique et propositions sportives décalées au cœur de la ville. Un véritable melting-pot d’artistes, graphistes, musiciens, Vjs, Djs et danseurs et qui se clôture par une

grande fête gratuite !

H20 – Mémoires de l ‘ eau #DanseGrand Théâtre de Provence

6 MarsJean-Charles Gil assemble les breakeurs de Tanger et les danseurs du Ballet d’Europe, pour former

une grande harmonie.

Semaine du genre ils/elles (en parallèle de l’exposition Au Bazar du Genre au Mucem) #Opéra/Danse

3bisF, lieux d‘arts contemporainsDu 2 au 10 Novembre

Albert Camus, coloriste #ExpositionCité du Livre

Du 4 Mai au 26 JuilletUne immersion dans les couleurs de l’œuvre d’Albert Camus, à travers un parcours proposé par

deux peintres contemporains autour de citations de Camus qui révèlent la palette colorée de ses écrits.

De Cézanne à Matisse #ExpositionMusée Granet

Du 13 Juin au 13 OctobrePrès de cent chefs-d ‘ œuvre issus de grandes collections d’art moderne du monde entier, tant

publiques que privées, seront présentés.

Innovart #ExpositionFondation Vasarely

Du 10 Octobre au 10 NovembreÉvoque une Chronique des mondes possibles, en présentant les artistes les plus en pointe dans les

domaines de la création contemporaine liée aux nouvelles technologiesWatt ! #Festival

Théâtre du Bois de l ‘ AuneDu 17 au 21 Mars

Hip-Hop, Rap, Beat Box, Electro...8

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CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES SUR LE WEEK ENDD’OUVERTURE

12 janvier. Rendez-vous à midi à la Rotonde pour l’ouverture de l’ouverture du week-end d’ouverture de Marseille-Provence Capitale Européenne de la Culture. Les lendemains de soirée sont difficiles et midi ça reste une heure relativement matinale. L’ouverture de l’ouverture est à moitié terminée.

Dommage mais pas dramatique, le cœur de la cérémonie se déroule le soir à Marseille. Donc, 20h, rendez-vous à la Gare Routière, direction Marseille. On a flairé le bon coup, une heure d’attente. Après quelques péripéties de métro : «ticket trop long, invalide» (le «ticket trop court, invalide», sera pour le retour), nous voilà arrivé, sur le Vieux Port. Après la bataille. Nous fendons la foule à contre sens.

Il faut agir, vite. Il serait dommage de rater la fête. On

trouve un programme, on tente de le comprendre. On finit par le comprendre. Nous voilà alléchés par les «12 Mireille Mathieu devant le Gymnase». Comment rater un moment si... singulier. Nous voilà repartis, toujours à contre sens pour trouver les Mireille. Naturellement on les rate, trop tard. Une Mireille, ça doit se coucher tôt.

Les airs de guitare qui ont remplacé les Mireille et la moyenne d’âge plus ou moins élevée (60 ans, peut-être plus) nous incite à boire encore un peu (avec modération, puisque,nous le savons, l’abus d’alcool est dangereux pour la santé) puis à partir pour le Cours Julien où le programme nous promet DJ, jeunesse et folles aventures.

Après quelques rencontres, qui font perdre parfois des dizaines

et des dizaines de minutes par temps alcoolisé, nous sommes à nouveau en route. D’autres rencontres. Pauses pipi cocasses. Encore quelques rencontres puis une bonne marche. Bref, après un effort intense, nous voilà Cours Julien. Et là, RIEN. Cette histoire commence à tourner à l’échec. Sur l’instant, pas de catastrophe, on nage dans le bonheur. Étonnant spectacle que de croiser tout l’IEP à Marseille comme en rentrant de soirée à Aix. À croire que l’on tente d’ouvrir un campus délocalisé (à étudier).

Voilà pourquoi l’exercice consistant à écrire un article «retraçant le week-end d’ouverture de MP2013» me semblait un tantinet compliqué. Que la Présidente et le lecteur excuse le manque de précision sur les événements culturels du week-end, si réussis fussent-ils.

Romain BONED.

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Rencontre : Guillaume Giraud, président de l’association SEMELE

Vendredi matin, neuf heures, je n’ai pas rendez-vous avec la fraîcheur. Mais bien avec deux étudiants dynamiques et créatifs, aux prises avec le monde associatif, culturel et sportif. Membres du bureau de l’association interuniversitaire SEMELE, Guillaume et Amir sont sur le qui-vive ; cet après-midi, ils organisent une « Foulée culturelle », concept novateur dans lequel le joggeur et l‘esthète qui sont en vous ne font dès lors plus qu’un : une demi-heure de course dans Aix, sur les traces de Cézanne, en quête du lieu sacré duquel notre fierté régionale peignait notre Olympe provençale, la Sainte-Victoire.

Figure éponyme de l’association, Sémélé enfanta le dieu grec de la fête, du théâtre et de la tragédie, Dionysos. A croire qu’elle instille à ses thuriféraires créativité et art organisationnel. C’est la raison pour laquelle le BDA a décidé de les contacter afin de mêler différents projets créatifs, et d’élargir la Semaine des Arts à un public plus vaste. En effet, SEMELE a pour but de rendre la culture accessible, démocratique et ludique aux yeux des étudiants et d’un public assez éclectique.

Ainsi, la Nocturne de la Semaine des Arts accueillera l’œuvre d’un étudiant-artiste en herbe, Julien BENCHABA, promu par

l’asso Univ’Art en partenariat avec Sémélé. Nous découvrirons une création originale mettant en scène de jeunes filles dansant telles des automates numériques sur une mélodie produite par un logiciel, et avec lesquelles nous pourrons interagir via un périphérique de contrôle (= une manette de Playstation). Ludique et interactif, CQFD.

En parlant de danse, du 27 au 29 septembre 2012, l’asso avait monté un projet fort original : en bref, inscrivez-vous pour assister à un spectacle de danse contemporaine et le matin M vous recevrez un texto vous indiquant le lieu de la représentation. Lorsque le mystère s’éclaircit, cela a lieu en une myriade de contrées insolites : de l’Office du Tourisme, en passant par un parking ou par une laverie, ça change des fauteuils guindés du Pavillon Noir ou de la Criée !

Autre atout majeur de l’asso : le sport s’érige en maître-mot. Des cross dans l’université, en passant par l’organisation de tournois de rugby féminin, à la gestion de la délégation Aix-Marseille pour une sorte de CRIT des universités (ouioui ils nous ont copié) à Paris en Juin, Sémélé a tout pour plaire !Mais bon le Bureau Des Arts de Sciences po Aix, c’est quand même the BEST.

#rpznicolasjean

Julia Descosse.

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Le festival Présences, créé en 1991 à l’initiative de Claude Samuel, alors directeur de la musique de Radio France, s’attache chaque année à mettre en avant la musique contemporaine et à faire découvrir de nouvelles créations musicales. Pour son édition 2013, le festival a répondu à l’appel de MP 2013 et s’est illustré du 23 au 27 Janvier en des créations d’artistes contemporains, venus de tout le pourtour méditerranéen.

Lorsque la Musique et la puissance des Mots se mettent au diapason, l’émotion saisissante orchestre leur parangon. Le 24 Janvier au Grand Théâtre de Provence, orchestre, chœurs et récitants se sont donné la réplique en l’honneur d’Albert Camus.

« L’été, été nu sur la plage, et cet amour sauvage, profondément marqué… ». L’été de Lavilliers, délice éthéré, été rêvé et révéré, vibrant, inespéré, incarne joliment la langueur estivale. Mais L’été, dans le cœur de Camus, devient un leitmotiv, un hymne à la vie indispensable et nécessaire. Composé par Henri Tomasi, « Retour à Tipaza » nous transporte au cœur d’une nature sèche, abrupte, éclatante, pulsant au gré des vents et des rayons Oran(ges) du soleil déclinant. Accompagnant élégamment la voix du récitant, le chœur et l’orchestre recréaient le décor méditerranéen des souvenirs de Camus ; ainsi, les mots semblaient s’étoffer, s’épanouir hors du temps, susurrant une musique suave et pénétrante à tous les éléments. Le tableau, pittoresque, instille une chaleur que l’on ressent avec force. La Nature jaillissante se mêle aux souvenirs d’enfance et à la solitude, et l’on ressent puissamment que ce paysage estival n’est autre qu’une catharsis. A l’instar de l’amour, l’auteur y dépeint le sentiment d’absolu, qui, au creux des falaises et du souffle du vent, pourra enfin se lover et à jamais perdurer. « Mais ceci ne peut se partager. Il faut l’avoir vécu. Tant de solitude et de grandeur donne à ces lieux un visage inoubliable. »

Puis, l’orchestre et la Voix continuent de nous faire vibrer par la lecture de La Peste. Par la déliquescence progressive d’une société, la peur qui s’y instille peu à peu, la description d’un enfant souffrant le martyre, Camus tend à montrer la fragilité de l’Homme. Comme s’il cherchait à fuir, dans la trivialité de la vie quotidienne, un Mal qui le guette et le ronge. La peste se répand peu à peu, et les habitants ne souhaitent qu’une seule chose, pouvoir revivre normalement. Et quand, enfin, l’état de quarantaine se termine, une liesse sans précédent emporte les habitants à l’intérieur de la ville. Et pourtant, le bacille de la peste peut toujours resurgir, à n’importe quel moment. Pour ramener les hommes à leur humilité. « La première fois que ce fléau apparaît dans l‘histoire, c‘est pour frapper les ennemis de Dieu. Pharaon s‘oppose aux desseins éternels et la peste le fait alors tomber à genoux. Depuis le début de toute l‘histoire, le fléau de Dieu met à ses pieds les orgueilleux et les aveugles. Méditez cela et tombez à genoux. ». Car « Vous savez maintenant, et enfin, qu‘il faut en venir à l‘essentiel. »

Julia Descosse.

FESTIVAL PRESENCES

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LA PHOTO DU MOIS

EXPO DU CLUB PHOTO: «Visages métropolitains»

«45 rencontres dans le métro marseillais, 45 moments, 45 portraits. Diversité et éclectisme.»

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Aixhaustif : micro trottoir

Afin d’avoir un aperçu plus ou moins significatif de l’effet produit par MP 2013 sur le public, nous avons interrogé quelques quidams de passage, entre le Cours Mirabeau et les Allées Provençales.

« On a fait le Tour d’Aix avec le lycée, c’était sympa. Mais moi je n’aime pas du tout l’art moderne, je trouve ça bizarre. » Deux lycéennes aixoises.

« Nous sommes allées à Marseille, et aujourd’hui nous sommes venues à Aix. Mais nous sommes toutes les deux fortement déçues, on a fait le Grand tour avec les plans, mais ils sont mal faits, il n’y a pas le nom des rues… Et puis, franchement, heureusement que ces

sculptures ne sont pas pérennes ! Nous qui sommes férues d’art moderne, on ne les trouve pas très artistiques. En revanche, j’étais enchantée à Marseille. Le samedi, je suis allée en hauteur pour voir le défilé des engins illuminés ; le dimanche, c’était extraordinaire car on avait accès à un panel de lieux culturels. J’ai vécu un moment fort, beaucoup d’échanges informels avec les gens parce qu’on était tous amateurs, voire amoureux de la ville, et on se disait ce qu’on avait sur le cœur, ce qu’est Marseille, une ville où les sens se mêlent, et,

souvent avec bonheur. Pour le meilleur et pour le pire ? Pour le meilleur surtout. MP 2013 est une espérance, et dans ce sens-là c’est une bonne chose. » Danielle et Mireille.

« MP 2013, pour moi c’est un grand évènement parce que je suis parisien à la base. Savoir qu’une ville comme Marseille puisse devenir la capitale économique malgré tous les problèmes qu’on entend en permanence, pour moi c’est formidable. En plus, ça a eu une influence, cela crée de la vie, du tourisme, et agrandit le champ de vision de Marseille. Je n’ai pas été plus marqué que ça par l’ouverture, je ne suis pas forcément un grand fan de tous les projets, mais sur le

principe je trouve ça sympa qu’une ville « essaie de s’en sortir », et mette en place de si gros moyens pour y parvenir. Au niveau des réseaux d’influence, ce sera toujours le cas. Mais c’est bien qu’une ville comme Marseille… Enfin c’est un peu le deuxième Bagdad, le Bagdad de France si on peut dire, rehausse son image. C’est vraiment un beau projet. » Guillaume, 20 ans, animateur à France Bleu.

Adélaïde Tenaglia et Julia Descosse.

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Le Canada, c ‘ est trop sympa.

«Mais t ‘ as pas trop froid au Canada ?!» Et non, Vancouver est la région la plus «chaude» du Canada. Bon, c’est pas les tropiques. Hier, coucher de soleil à la plage de English Bay, aujourd ‘ hui, café downtown avec les copains et demain, journée de ski à Seymour Mountain. VanCity, c‘est un grand Disneyland.

Tu veux aller skier comme un fou tous les jours de la semaine et même les jours fériés ? Vas-y, les stations de ski les plus proches sont à trente minutes (et ce sont les stations olympiques de 2010, oui Monsieur). Matos sous le bras, forfait dans la poche, et tu es parti pour une grande saison de glisse à moindre coût. N ‘ étant moi-même pas une véritable férue de glisse, Whistler (station à 45min de Vancouver) et sa vie nocturne savent me satisfaire. Un bonnet de snowboardeuse sur la tête et tu peux prétendre avoir ridé toute la journée dans les meilleures conditions.

Tu veux aller rencontrer des bons copains de nationalités diverses et variées ? Vas-y, le pub du campus ouvre à 16h (on commence jamais assez tôt). La vie sur le campus, oui oui c ‘ est comme dans les séries. La football team, la mascotte, les remises de diplômes-où-ils-lancent-leurs-chapeaux, les pompoms (beaucoup, mais alors beaucoup moins souples et synchro que celles de la Maison).

Après avoir vécu un semestre sur le campus, il était temps de voir la vraie vie canadienne. Maintenant dans une coloc avec une Française et deux Américaines hors du campus, les soirées au coin de la cheminée sont plus conviviales. Tu veux aller réviser tes partiels à Seattle ou à San Francisco ? Vas-y, c ‘ est à trois heures en bus et deux heures en avion. Mais n ‘ y reste pas trop longtemps, les Américains sont moins gentils et mignons que les Canadiens. Mais tout ça va se terminer beaucoup trop vite, alors vous m‘excuserez, je vais aller profiter des caribous et des ratons-laveurs.

Caroline Cadinot.

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San Francisco

Quel était le plan en cherchant un stage à San Francisco ? Il n’y en avait pas. Pourquoi San Francisco ? Aucune idée.

C’est peut-être en ça que San Francisco fascine, c’est à la fois une des villes si ce n’est la ville la plus attractive des Etats-Unis et pourtant elle a réussi à conserver cette part de mystère et de folie qu’on ne

trouve nul part ailleurs. Comme si le brouillard qui recouvre souvent la ville à la tombée de la nuit avait la faculté de garder les trésors de San Francisco cachés aux yeux du monde.

Pour tout vous dire, en descendant de l’avion et en découvrant pour la première fois le soleil californien, je m’étais façonné l’image d’une ville de culture, d’ouverture, modèle de liberté et de progrès. Dans le cas de San Francisco les a priori sont largement dépassés par la réalité. Ne vous étonnez pas si au détour d’une rue, vous vous retrouvez englué dans une parade sadomaso ou si le chauffeur de votre bus vous explique qu’il doit faire un détour pour éviter une « yoga rave » en plein air, ne vous étonnez pas si dans certains quartiers vous devez escalader quelques hobos pour vous frayez un chemin…vous êtes à San Francisco !

Vous aurez à faire à la population la plus féroce et la plus instable que compte cette planète, le hipster californien… un être capable de te ridiculiser car tu utilises un Fujifilm Instax au lieu d’un Polaroid, un

être complexe au jean slim et hoody extra large, un être complexe aux passions nombreuses et aléatoires pouvant aller de la culture du café colombien à l’élevage de fouines sauvages. Vous allez adorer les

détester…

San Francisco est aussi le berceau supposé de la culture hippie. Ne vous y trompez pas : les vrais de vrais, les anciens de Woodstock ne se trouvent plus, ou en tout cas ne s’affichent plus dans le quartier de Haight Ashbury. Ce quartier est sans doute devenu l’endroit le plus touristique de San Francisco avec Chinatown dans lequel se multiplient les boutiques souvenirs… Seul aspect positif et pas des moindres, les friperies

qui envahissent le quartier.

Ce qu’il faut comprendre de San Francisco avant tout, c’est la passion et la ferveur qui y règnent, et peu importe l’origine ou la culture de ses habitants vous serez sans cesse surpris par la douce folie qui anime la ville du soir au matin. Ne vous étonnez pas si certains week-end vous ressentez le besoin d’aller chercher le calme en dehors de la ville ; ici des possibilités infinies s’offrent à vous. Vous aurez alors le choix entre les parcs naturels californiens, un week-end ski au lac Tahoe, un week-end surf à Pacifica Beach ou encore la

visite de la Silicon Valley.

Enfin bref, je ne suis pas guide touristique, et vous donnerais un seul conseil, si vous êtes timide, si vous préférez la tranquillité et que vous aimez votre petite vie de certitude… Alors évitez San Francisco. Etant une personne assez enjouée et un peu folle sur les bords, il y a encore beaucoup de choses auxquelles j’ai un

peu de mal à m’habituer…

Bon vent aixois, défendez cher nos couleurs.

Léonard Desbrières.

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Agnès Varda, Sans toit, ni loi

Entrer dans une salle de Cinéma c’est toujours une expérience. Celle de l’Institut de l’Image affichait salle pleine. Une certaine Agnès Varda était invitée à nous délivrer les secrets de son film. Agnès Varda, une petite femme aux grandes histoires, aux expériences et aux amis que trop enrichissants. (Oui, cette petite dame était une amie de Jim Morrison !).

Agnès Varda, cinéaste qui a traversé les différents courants du cinéma, retrouve aujourd’hui ses œuvres exposées à la Galerie du Conseil Général sur notre Cours Mirabeau. Quand elle commença son intervention, ce fut pour nous révéler les fascinantes étapes d’élaboration de ce film à la beauté cruelle.

L’histoire d’une femme, une « routarde», une vagabonde qui erre dans le sud de la France des années 80. Elle rencontre tour à tour des personnes aux profils variés, du berger philosophe au groupe de squatteurs escrocs, ils l’aident tous à traverser son chemin de croix, tout en nourrissant une sorte de fascination pour ce personnage qui revendique un culte pour la liberté… Dans la solitude.

L’histoire de cette vagabonde est quasi documentaire. On voit en ce sens le travail sociologiquede terrain élaboré a priori par la cinéaste, comme elle nous l’avait confié avant la projection. L’actrice paraît plus libre encore que la caméra qui la suit. Chaque mouvement du personnage semble imprévisible. Chacune de ces décisions l’orientent vers une fuite ou un refus d’un futur stable, peut être heureux. Sans loi, pas de toit.

Le sort tragique de cette vagabonde est présenté comme une réalité neutre sans que l’on apprenne qui elle est véritablement. Ce qui est fascinant dans le film de Varda, c’est qu’elle établit avant tout les portraits des gens avec qui elle partage un morceau de son expérience. Leur réaction est filmée après

leur rencontre comme une entrevue/fiction avec une cinéaste/reporter d’images.

Leur ressenti : Là est certainement le sujet du film. Comment appréhender un mode de vie aussi insolite que le sien ? Mode de vie qui la conduira inéluctablement à la mort. Ce film raconte les mémoires d’une passagère à travers les peurs, les hostilités et les curiosités de ses interlocuteurs d’un jour.

Nicolas Jean

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Anna KarénineJoe Wright -2012

L ‘ histoire bien connue d‘Anna Karénine - roman écrit en 1877 par Léon Tolstoï - et adaptée une énième fois au Cinéma, est livrée sous un jour nouveau, et pour le moins déroutant.

Le film entier, soumis à la valse et à ses quadrilles multiples, semble mis en exergue selon ce principe continuel de danse et de mouvement, de sorte que dès la première scène et sa musicalité filmique, le spectateur - moi, nous en l‘occurrence – est happé et entraîné dans le champ pour ne sortir qu ‘ ébloui du spectacle. C ‘ est là la magie du Cinéma : au-delà d‘un théâtre filmé à la manière d‘un Rohmer dans Les Amours d‘Astrée et de Céladon ou de Resnais dans Vous n ‘ avez encore rien vu, deux films qui ont suscité en leur temps des critiques quant à leur mise en scène littéralement théâtrale, Joe Wright dépeint à la manière d‘un jardinier à la main bien verte un théâtre bien vivant. Vivant, et vivant puisque se déplaçant, tout en restant là, au centre du cadre, observant les personnages se dérouter et se perdre, parfois se retrouver, mais alors pour un temps limité. La caméra danse, danse, danse et je valse avec elle. De telle sorte que suis rarement sorti aussi abasourdi d ‘ une salle après une projection, puisque la force des images m ‘ est restée en tête jusqu‘à plusieurs heures plus tard, et ce genre de sensations ne court pas les films.

En sortant vous dis-je, on aura l‘impression d‘avoir vu plusieurs films, de

par les histoires multiples de liaisons et de mariage, de fausse joie et de perte, voire de mort, qui s‘y déploient dans toute leur énergie, mais le tissu est si bien ficelé qu‘on ressentira l’œuvre comme un seul et même plan, les instruments sont si bien accordés qu‘on pensera la composition du film comme une partition parfaitement jouée ; la mise en scène est telle que l‘on se fichera de savoir si le déroulé est fidèle ou non au roman ou à l‘époque, la musique est si présente qu‘elle nous semblera faire partie même de l‘image et des personnages, les décors sont si criants de théâtralité qu‘on ne pensera même pas à se projeter dans l‘époque ou le lieu, mais alors on s‘attachera vivement aux héros et à leurs rôles, et ça ne rendra le film que plus transportant de beauté picturale.

Dans la valse perpétuelle des décors, les personnages sont nos seuls points de repères, et les voir évoluer dans ce cadre mouvant atteint à ce point notre curiosité que l‘on ne veut plus que voir le reste, attentifs aux gestes et aux paroles, captés par l‘élégance de l‘esthétique. On ne veut plus que voir comment les choses vont nous être présentées, de cette façon si grotesque et pourtant magnifique.

Ici on ne s‘attache point à une réalité dépeinte dans son entier exercice, mais plutôt à l‘intime relation que le réalisateur applique avec son spectateur : le transport dans un monde nouveau, dans une réalité nouvelle, uniquement faite de

poésie et de spontanéité, ce qui rend les protagonistes vivants, réellement vivants, et non pas seulement joués, joués par de bons acteurs certes, mais joués tout de même.Il existe une magie dans le Cinéma. Et cette magie est là, par Anna Karénine.

Au-delà de film, il s‘agit bien de spectacle.

Douglas Benchetrit

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Ne plus se draper dans l‘ombre de héros, morts ou pas : une ombre incertaine, mal ajustée, souvent trop grande, parfois trop petite.Le tout est dans le juste milieu : se nourrir des expériences des autres, d‘accord, mais des siennes propres avant tout.

Il faut commencer à chercher ses vérités soi-même. Arrêter la paresse intellectuelle qui consiste à simplement se laisser aller dans les bras d‘un paternel accueillant, vous fournissant vos pensées, vos buts, vous indiquant quelles personnes révérer et la marche à suivre vers la

droiture et le succès, et atteindre, enfin, une posture de libre arbitre acceptable. C‘est une posture contestable : nous restons évidemment durablement influencés par notre environnement, notre condition sociale, et notre réflexion reste largement conditionnée. Mais, à mon sens, c‘est dans le questionnement perpétuel, la remise en question que l ‘ on atteint paradoxalement une forme de certitude : une liberté fondamentale et durable, une conscience qui remets en question ses préjugés, la révélation d‘un ego qui se révèle être vrai, du moins à nos yeux.

Olivier Coulaux

« Un héros » ou le cri de lucidité de Félicité Herzog

Dans un premier opus autobiographique, Félicité Herzog dépeint avec brio l’ambivalente existence de son propre père: héros gaulliste aux yeux de tous, monstre pervers dans l’intimité, l’homme a laissé derrière lui un champ de ruines. Une tragédie familiale sur fond d’intrigues politiques mais surtout d’amour. Celui d’une sœur à son frère disparu dans le combat contre un géniteur dégénéré.

Numéro d’équilibriste. Fille du célèbre alpiniste Maurice Herzog, Félicité a tout pour être heureuse. Issue d’une famille privilégiée, sa mère gravit les sommets de la philosophie kantienne pendant que son père, gaulliste de renom, s’attaque à l’Annapurna. La France des Trente Glorieuses voit dans cet alpiniste de haut niveau, carrure d’athlète et teint hâlé, l’incarnation du mythe national. « Un héros », aux yeux du pays, capable d’atteindre 8000 mètres avec aisance, ministre des sports et de la famille du Général De Gaulle. « Un héros » dont la main de fer, amputée après l’accident qui fût le sien durant l’ascension, s’avère en réalité être un outil de conquête sexuelle, prédateur toujours avide de nouvelles proies. « Un héros » dont l’ascension démesurée sera à l’image de la chute émentielle de son fils dans le vide.

Frères ennemis. Félicité et Laurent ont grandi ensemble. Petite sœur d’un frère dont la fragilité s’exprime dès la plus tendre enfance, elle comprend vite que

son aîné s’est enfermé dans une genèse aussi destructrice que vitale. Laurent veut tout connaître, tout savoir, être le meilleur, combler ce vide abyssal qui le sépare des ambitions paternelles. Effrayée, Félicité fuit vers l’Amérique et se réinvente une vie dans l’ombre toujours prégnante de son double masculin. Laurent est celui qu’elle admire, brillant et magnanime à la fois. Laurent est celui qu’elle hait, responsable de ses errances de jeune fille et de ses troubles d’enfant. Laurent est celui qui la rappelle à ses vieux démons, et « paye » le poids du nom « Herzog ».

Sur les sentiers de la folie, l’auteur s’avance avec prudence. Sans jamais trop en dire, elle révèle ses intuitions concernant la maladie mentale de Laurent. Comment mettre des mots sur une existence que tout le monde voudrait taire? La folie destructrice de Laurent est à l’image de sa mémoire : tabou. Avec lucidité et courage, l’auteur redonne vie à son frère, ce « héros » à l’histoire morcelée.

Lucie Spindler

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Kärcheriser les idoles, s ‘ adorer avant tout.

Claire Robins, dans son article paru dans l‘Aixhaustif du mois de Novembre, nous fournit un travail de renseignement inédit et de haute volée: Coco Chanel n ‘ est pas une femme parfaite. Ah! Une biographie récente aurait commis le crime d ‘ aller fouiller dans le passé trouble d‘une femme au-dessus de tout soupçon pour rappeler qu‘elle ne forniquait pas avec les bonnes personnes penant l‘Occupation, et qu‘elle aurait au passage spolié des juifs. Et Claire Robins de conclure, en résumé : «haters gonna hate», les biographes n‘ont pas connu la grande dame, leur avis n‘a aucune importance, elle avait certes sa part d‘ombre, mais Chanel is « too big to fail ».

La réponse n‘est pas ici envisagée dans la bonne direction : le fait qu‘un biographe quelconque ait daigné mettre en avant la part d‘ombre de Chanel n‘est pas ici ce qui est important, et le penser, c‘est faire preuve de naïveté ou, pire, d‘ignorance. Ce qui est déjà un peu grave, à mon sens, c‘est qu‘elle ne se rende compte que maintenant qu‘une idole puisse avoir telle part d‘ombre. Le postulat de la présomption d‘innocence en dehors du domaine purement juridique est toujours erroné, car personne n‘est innocent, personne n‘est pur, personne n‘est parfait. Le temps de l‘icône sans écorchures est révolu, et cela nous le devons au travail entrepris par l‘humanité, depuis la Renaissance, de réflexion sur elle-même, sur sa condition, et finalement sur la forme d‘une certaine forme de conclusion atteinte : plus de Dieu, plus de maître, plus d‘icônes. Révérer un tas de chair, une pile de sang et de bile, un singe savant, c‘est effectivement entretenir une illusion fausse et dommageable. Bien sûr, la suite logique de cette réflexion est celle de la fin des grandes illusions, des religions, in fine le désenchantement du monde, blablabla etc.. que celles-ci aient survécus, chacun le sait, notamment parce qu ‘ elles sont de bien des manières les plus grandes créations de l ‘ Homme, qui a besoin de ces béquilles mentales, de ces soumissions volontaires à des mentors pour pouvoir s‘inscrire dans une certaine continuité sociale, et finalement pour

pouvoir rendre la vie supportable. En cela, la vision de Claire est celle, irrationnelle mais logique, de l‘adorateur.. Logique contestable, mais on y viendra plus tard. Ce que je remets véritablement en cause dans son article, vigoureusement et sans compromis, c ‘ est bel et bien sa conclusion, qui consiste simplement à dire que le travail des biographes n‘a aucun intérêt, aucune validité, non seulement parce qu‘ils commettent l‘erreur suprême d‘être « variés et à jamais incertains », mais aussi tout simplement parce que ces hommes n‘ont pas tous eu l‘honneur de connaître la grande dame. Je ne m‘étendrai pas sur la dernière logique qui est simplement ridicule: est-ce qu›un biographe de Napoléon n ‘ a aucune légitimité parce qu ‘ il n ‘ a jamais eu l ‘ occasion de partager un brunch avec Joséphine ? L ‘ assertion selon laquelle le travail des historiens (parce ce que c ‘ est ce que sont les biographes) n‘a aucune valeur du fait de leur diversité est, à mon sens, bien plus dangereuse, parce qu‘elle remet en question la manière moderne de faire de l‘histoire. Confronter les sources, les avis, les écrits, afin finalement de récupérer, au milieu de ce tas informe, la vérité la plus objective possible, la plus proche de la réalité. Il s‘agit de se libérer des avis subjectifs, orientés et intéressés (en se servant parfois de ceux-ci!) pour atteindre la connaissance pure. Mais le but recherché n‘est guère conforme à la volonté de Claire Robins : car oui, il s‘agit de mettre à bas les idoles, de pulvériser leur statue de marbre, de désintégrer ces images faussemnt parfaites. Il faut remettre à leur sens les adorateurs aveugles, les foules débiles, et c‘est un travail qui doit être accompli, une décantation d‘autant plus nécessaire dans un monde plein d‘obscurantisme.Etant donné qu‘il provoque encore ce genre de réaction, l‘intérêt de ces travaux semble vérifié: oui, il faut dépasser ces modèles usés, arrêter l‘asservissement volontaire, savoir faire preuve de recul par rapport à ceux que l‘on admire. Il ne s‘agit certes pas de se couper de tout, d ‘ ignorer les avis des autres, de s‘isoler superbement dans sa tour d‘ivoire, non !

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Chronique musicale Marseille-Provence 2013.

Je vais être honnête, j’ai retourné cette chronique dans tous les sens après l’avoir emprunté -ravie- à ma vice-présidente le temps d’un numéro sur MP 2013. Malheur, qu’ai-je fait ! Après avoir fait le tour des albums de Psy 4, Soprano, l’Algérino et la Fonky Family qui m’ont donné envie de m’asperger d’essence et de craquer une allumette juste pour arrêter la torture, j’ai donc décidé de tout recommencer. Alors j’ai décidé de faire le tour des agendas musicaux et de vous faire une compil‘ des concerts à aller voir pour guérir vos oreilles … ou pas. - Birdy Nam Nam : 15 février au Mistral à Aix-en-Provence. Ce groupe d’électro musique est reconnu mondialement par leurs pairs depuis 2002 où il gagne le concours de meilleur DJ. Alors un conseil, si vous voulez vos places, réservez, sinon allez-y à 22h pour rentrer, et je parle en terme d’expérience c’est la résa ou la soirée de dehors, à ne pas (re)manquer.

- Vitalic : 16 février aux Docks des Sud à Marseille. Parce que c’est « made in France », parce que c’est de l’électro qui soule pas trop, parce que c’est reconnu par les meilleurs, parce que c’est Vitalic quoi. - Kendrick Lamar : 18 février au Cabaret Aléatoire de la Friche à Marseille. Ce rappeur américain indépendant de 25 ans a été lancé il y a de cela quelques années maintenant par Dr Dre et Snoop Dogg, son deuxième album Good Kid M.A.A.D City a été acclamé par la critique américaine et l’album figure à la 1ère place des meilleurs albums de rap selon le magazine US Billboard. Si l’Aixhaustif et Billboard dit que c’est bien c’est que ça doit l’être.

- Lil’Wayne : 11 mars au Dôme de Marseille. Le célèbre rappeur américain couvert de tatouage n’est plus à présenter. En espérant que d’ici là il ne repasse pas par la case prison et qu’il interprète « Let it rock », le concert devrait, pour les amateurs de rap, être à la hauteur du phénomène. - Abd Al Malik : du 12 au 13 mars au GTP d’Aix en Provence. Peut-être l’un des seuls rappeurs français qui sachent écrire un texte, et en plus, il se couple dans le cadre de MP 2013 à Albert Camus, des concerts qui promettent d’être agréables pour les oreilles.

- Orchestre philarmonique de l’Opéra de Marseille : le 20 mars à l’Opéra de Marseille. Certes ce n’est pas ce que l’on écoute d’habitude, mais c’est immanquable, pour la beauté de la musique et du lieu, il faut y aller. - Lescop : 16 mars au Cargo de Nuit d’Arles. Lescop c’est Daho mais plus moderne, mieux écrit et plus entraînant mais surtout plus sombre. La critique musicale française a salué son titre « La forêt » et l’ont érigé en fondateur d’un nouveau style « la pop noire ». - Damien Saez : 30 mars au Dôme de Marseille. Saez c’est assez particulier, c’est un gars super déprimant avec des chansons à vouloir se jeter sous une voiture à la fin du concert toutefois les mélodies et les textes sont d’une telle beauté que ce serait dommage de rater le concert de celui qui s’est fait connaitre avec la chanson « Jeunes et cons » en 2000. - Major Lazer : le 11 mai à la Friche de la Belle de Mai à Marseille. Bon c’est dans longtemps, c’est à Marseille et le nom parle pas vraiment mais ça vaut le coup de dépenser 20€ et l’aller-retour Aix-Marseille juste pour écouter en live « Get free ».

Eugénie Arnaud

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« Je te raccompagne ? » : Sociologie d’un animal en rut

Dans la jungle de Sciences Po vivent d’étranges animaux. Dangereux prédateur, le mâle 2a se distingue des spécimens plus jeunes par son pelage développé, plus communément appelé « barbe », et sa démarche

assurée, issue d’une connaissance approfondie du milieu dans lequel il évolue. Son royaume s’étend sur tout l’IEP, là où il peut aisément débusquer sa proie de prédilection : la 1a, petite créature vulnérable et

innocente, tout juste relâchée de la captivité.

Le 2a chasse essentiellement de nuit, l’obscurité lui permettant d’atteindre plus aisément une cible repérée au préalable. Le gibier idéal, dont la jupe dévoile les membres postérieurs, est isolé du reste de sa

horde et erre naïvement, sans avoir conscience du danger qui le guette.

C’est alors que survient l’attaque. En réalisant des cercles concentriques autour de sa proie, il parvient peu à peu à se rapprocher d’elle, sans jamais éveiller sa méfiance. La parade nuptiale ne fait que commencer. S’en suit un certain nombre de ruses destinées à attirer sa victime jusqu’à son terrier, en voici la liste non

aixhaustive, réalisée après une étude approfondie sur le terrain :

1- Brouiller les sens de la 1a en veillant à ce qu’elle s’abreuve constamment. (Attention à bien trouver le juste milieu afin d’éviter les rejets intempestifs qui obligeraient l’animal à changer de proie).2- Dévoiler ses crocs dans un sourire carnassier mais néanmoins charmeur.3- Se parer de ses plus beaux atours, tel un cacatoès chatoyant.4- Dégager une odeur alléchante et testostéronnée, à l’aide d’une fragrance artificielle destinée à camoufler un potentiel manque d’hygiène.5- Mettre en avant son statut de chef de meute, faisant miroiter à sa victime une place confortable au sein d’un groupe ainsi qu’un statut de femelle dominante.6- Affoler sa proie en évoquant la possibilité d’une agression sur le chemin du retour, et se placer ainsi en mâle protecteur en proposant de la raccompagner. (Cette technique n’est utilisée qu’auprès des cibles les plus naïves au vu du taux de criminalité d’Aix-en-Provence).

Si le mâle est habile, la femelle est séduite. S’enclenche alors une procession jusqu’à sa tanière, souvent occupée par d’autres congénères, qui ne représenteront toutefois pas un obstacle à ce qui parait désormais

inéluctable : le coït. Une fois la tâche accomplie – ou pas – le naturel nomade du 2a, butinant habituellement de fleur en fleur, revient au galop. Légitimement polygame « pour la survie de l’espèce », il est de plus doté d’une mémoire d’huître lui permettant d’occulter bien vite jusqu’à l’existence même de sa fugace

partenaire. Il chasse ainsi plusieurs fois sans scrupule au sein d’une seule horde, déclenchant de sauvages combats qui flattent sa virilité.

La bête a encore frappé. Triste sort pour la petite 1a me direz-vous. Pas si sûr. L’indifférence de celle-ci aux cris d’alerte de ses aînées ne trahit-elle pas sa volonté secrète de se faire dévorer ?

Roxane Salles & Clara Meysen

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