Manuel de numismatique française. T. II: Monnaies royales françaises depuis Hugues Capet jusqu'à...

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    MANUEL ,J"^^^NUMISMA"

    .1^

    FRANAISEA. BLANGHET et A. DIEUDONNE

    TOME deuxii:meMONNAIES ROYALES FRANAISES

    DEPUIS HUGUES CAPET JUSQU'A LA RVOLUTIONPAR

    A. DIEUDONNECONSERVATEUR ADJOINT AU DEPARTEMENT DES MEDAILLESDE LA BIBLIOTHQUE NATIONALE

    [Ouvrage honor du prix de numismatique mdivale)

    PARISAUGUSTE PIGARD, DITEUR

    Libraire des Archives nationales et de la Socit de Vcole des Chartes82, RUE Bonaparte, 82

    1916

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    VI PREFACEtrateurs de l'antiquit, souvent peu experts dans notre science,peuvent confirmer sa recherche, mais il les rejettera s'il a sousla main, dans le mdaillier, de quoi les rcuser.Tout diffrent est le texte du moyen ge.Il mane de l'autorit ; lors mme qu'il n'a pas reu sa

    pleine excution, il reste acquis ; il se dresse face aux mon-naies, et toujours son tmoignag-e doit tre reu et pes.Avouons que la Numismatique par excellence est celle desmonnaies qui se suffisent soi-mme ; mais ajoutons que lantre a sa discipline et sa beaut. Le texte empche les cartsde l'imagination, guide l'esprit, donne l'argumentation unebase inbranlable ^ (L. Blancard).

    Aides ou contrles par les textes, les Monnaies RoyalesFranaises n'ont pas encore conquis la place laquelle elles ontdroit.Pourtant, les monnaies franaises nous apprennent beaucoupsur Yhistoire. Un numismate, Buhot de Kersers -, a prononcen leur faveur un plaidoyer o il fait ressortir quelques-unsdes genres d'intrt qui s'y attachent. Parlant de la numisma-tique royale : Les invasions anglaises, dit-il, se manifestentpar les belles monnaies que frappent les monarques britan-niques pour leur royaume de France ; elles rendent tangiblele danger que courut alors la nationalit franaise et le degrd'abaissement initial de ce Charles Vil qui allait devenir leVictorieux , et plus loin : Les innombrables pcules duXVI sicle, cachs dans les vieilles maisons, accusent lesangoisses des Guerres de religion, clatant comme un orageterrible dans une socit dj enrichie et pacifie. Les mon-naies de l'Espagne, qui y abondent, nous montrent, non parune vaine mtaphore, mais par une ralit palpable, l'or de

    1. L. Blancard ajoute : ferme le champ des hypothses , ce qui dpassela vrit, comme on le verra plus loin, dans l'Introduction.

    2. Huhot de Kersers, La nnniismHtiqne moderne dans Revue numismatique.1S96. 116.

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    LIVRE PREMIERGNRALITS ET DFINITIONS

    CHAPITRE PREMIERORGANISATION MONTAIRESommaire. I. Le droit de monnaie. II. La hirarchie montaire. III.

    L'atelier. IV. La corporation des monnayeurs. V. Mcanisme de l'mis-sion. VI. Police de la circulation montaire. VII. Billonneurs et fauxmonnayeurs.

    I'^. Le droit de monnaie.Laissons de ct, pour Tinstant, les dbuts de la monarchie

    captienne, alors que la dcentralisation, qui avait marqu la finde la dynastie issue de Gharlemagne, faisait de Tlu des fodaux,mme reconnu roi, une sorte de seig^neur local ; considrons lesinstitutions dans leur plein dveloppement. Certains barons con-servrent des droits de monnayage ; les ducs de Bretagne, de Bour-gog-ne, de Lorraine, les comtes de Flandre et de Provence usrentlargement, sur les frontires, de cette prrogative, que les lgistess'appliqurent sans relche restreindre et dtruire ; cette uvretait acheve au milieu du xvii^ sicle -.

    Parmi les princes apanagistes, Philippe le Long- et Charles leBel, fils de Philippe IV, furent les derniers qui exercrent le droitde monnaie ; la tentative des ducs de Bourgogne de la seconderace pour s'arroger ce privilge dans le royaume sera tudie enson lieu ; le cas de Charles, frre de Louis XI, en Guyenne, fut

    1. Boizard, Trait ; Abot de B., Dici. ; Ordonn. des rois aux index, s. v.Monnoyes, Monnoyers ; F. de Saulcy, Doc. Les grandes ordonnances sontfcelles du 25 mars 1333 n. st., 19 mars 1541 n. st., 14 janv. 1549 n. st., 23 mai1572, sept. 1577, 1586, etc. .

    2. Pour la Lorraine au xvni. Les monnaies dites fodales feront l'objetdu tome III de ce Manuel. Cf. Poey d'Avant, E. Garon.

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    LA HIERARCHIE MONETAIREpas, comme aujourd'hui, la libert de faire convertir par l'tat encette monnaie les lingots dont ils taient possesseurs. Le roiavait le monopole, non seulement de la fabrication, mais du com-merce qui se pratique par la conversion des matires d'or et d'ar-gent en monnaies et par la mise de celles-ci en circulation (A. Vuitry). C'est le roi qui tait juge des besoins du royaume.Estimait-il que le peuple manquait de petite monnaie, en dsirait-il lui-mme pour ses aumnes \ il faisait grand plant de mon-naies noires ; avait-il payer ses soldats, il frappait le Gros pourles gens d'armes (Charles VII) ou le Teston pour les Suisses (Fran-ois P'") ; afin de payer une ranon l'ennemi, il fabriquait l'or(Jean II, Franois P'") ; d'autres fois, il ordonnait une missionextraordinaire dans une ville frontire comme Tournai, pour atti-rer le mtal (Louis XI, Charles VIII) 2. A chaque mission, l'auto-rit dsignait expressment les ateliers qui devaient y prendrepart. Les foires de Chalon-sur-Sane, de Brianon donnaient lieu des frappes spciales, comme les grands concours de peuple de l'an-tiquit.La fabrication n'avait donc pas la rgularit et la continuit qui

    la caractrisent aujourd'hui. A ce point de vue le monnayage del'Ancien rgime ressemble celui des Gaulois, des Grecs et desRomains, mais plus on s'approche de la fin du xviii sicle, plusles choses tendent se passer pratiquement comme de nos jours.

    i5 II. La hirarchie montaire \A la tte de l'administration montaire taient les Gnraux

    matres dont l'institution, sous un nom ou sous un autre, doit treregarde comme trs ancienne ^. Il y a un matre de la Monnaieen 1293 qui donne son avis au Conseil du roi, Thomas Brichart ^,

    1. Ce fut en j^iiral le rle du Denier parisis partir de Jean le Bon (A. deBarthlmy, op. cit., p. 27. Cf. Ordonn. de 1373, 1381, 1412^. Le Denier pari-sis de Louis XI s'appela Denier de l'aumnerie.

    2. Quelquefois le roi s'acquitte de ses dettes en donnant au crancierlicence de faire frapper la monnaie royale son profit {Ordonn. de 1381 et1382).

    3. Goustans, Trait de La Cour des monnoies ; Boizard, Trait, 1. II, ch. iet 11 ; Abot de B., Dicl., s. v. Cour des monnaies.

    4. Cependant la charte de Philippe Auguste (1211) est fausse (L, Delisle,Cat. des actes, n" 1315).5. Notices et extraits des manuscrits, XX, 127.

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    LA HIERARCHIE MONETAIRE 1des matres. Confondue Forig^ine avec la Chambre des comptes,la Chambre des monnaies est dfinitivement constitue Tpoquede la captivit du roi Jean (1358) '. Il lui fut donn un prsident,deux conseillers de robe longue, deux receveurs, un avocat et unprocureur du roi, un huissier, ce qui portait une quinzaine depersonnes le nombre de ces magistrats sous Franois l'^^ ; il a beau-coup augment par la suite.La Chambre des monnaies, qui recevait les appels du public

    la sentence des juges royaux, baillis et snchaux, et qui jugeaitdirectement les monnayeurs, fut rige en Cour souveraine en 1552,pour viter le recours suprme des uns et des autres au Parlement.A la mme poque (1555), l'institution d'un prvt royal et d'unprocureur dans chaque Monnaie constitua autant de tribunauxde premire instance ; les prvts royaux furent supprims sousHenri IV, mais les procureurs furent maintenus et, en 1635, l'onvoit reparatre un Prvt des monnaies, Paris seulement '-.C'tait, en mme temps qu'une magistrature subalterne, une forcearme mise la disposition de la Cour, qui lui permettait de sepasser des services du prvt de Paris.

    Entre temps, l'appellation de gnraux matres tait tombeen dsutude : les membres de la Cour s'appelaient Conseillersdans leurs assembles et Commissaires en mission. Le Receveurgnral des hottes et moluments des monnaies, charg de payerleurs gages aux membres de la Cour, en faisait partie ; enfin ellerecevait le serment du Tailleur gnral, cr sous Henri II, duDirecteur gnral des monnaies, du Trsorier gnral ei du Contr-leur gnral institus en 1696.La Chambre ou Cour des monnaies reconnaissait au-dessus d'elle

    le Conseil du /'otqui lui transmettait ses ordonnances et ses man-dements, d'ordinaire aprs l'avoir consulte, puis la Chambre ouCour des comptes qui recevait le serment des gnraux et qui don-nait aux matres ou aux directeurs le quitus dfinitif, ainsi qu' tousles comptables de l'tat ; l taient verses la comptabilit mon-taire et les archives. Au-dessous de la Chambre des monnaies taitle personnel des ateliers.

    1 . La formule Donn en la Chambre des monnoyes apparat sur l'excu-toire d'aot 1358. Le Bureau de la Chambre des monnaies est souventappel Comptoir (Comptoar).

    2. Voir un article sur le prvt des monnaies dans Abot deBazinghen.

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    12 ORGANISATION MONETAIRE

    III. Latelier ^La frappe n'tait pas concentre, comme aujourd'hui, dans

    THtel des monnaies de la capitale, mais un certain nombre deMonnaies ou ateliers^ existaient dans le royaume. On les crait proximit des mines ^, dans les grands centres commerciaux '' ou,sur les frontires, pour drainer l'apport de l'tranger ". Cette dis-persion tait rendue ncessaire par la difficult des communica-tions; on multipliait d'autant plus les ateliers que la guerre civilerendait les routes moins sres et que le roi avait plus besoind'argent^; inversement, il tait de bonne gestion d'en rduire lenombre pour les gouverner plus facilement '^.

    Il y avait deux manires d'exploiter un ^atelier : soit en rgien en la main du roi , lorsqu'aucun amateur ne se prsentait ; soit l'entreprise, par voie d'adjudication la chandelle ou de gr gr.Dans la seconde hypothse, un bail tait conclu avec le Matre.Les baux des frres Le Flamenc en 1303^, de Marot de Btons le12 octobre 1419, de l'atelier de Pamiers sous la Ligue ^, de Mathieuet de Blandin au xvii'" sicle'^, peuvent servir de modles. Parexemple, le profit des monnaies tait servi intgralement au roipendant deux mois ; il tait au matre ensuite, sauf abandon d'unesomme prvue par annuits ; le matre s'engageait fabriquer unnombre fix de marcs, etc..

    Le bail dj pass, un tiers pouvait encore re^icArir (surdite) *et se substituer, ce qui explique que presque tous les baux soient1. Boizard, Trait, 1. I, ch. xiii-xvii ; 1. II, ch. vii-ix.2. Voy. les listes d'ateliers ou Monnaies (par un grand M), Livre II, ch. IpAssim et la iin du Livre III. Cf. les monographies des ateliers de Bayonne.

    par A. Blanchet ; Bourges, par D. Mater ; Villefranche, par U. Cabrol. Pour les Htels des monnaies, architecture (et topographie, voy. liev. num.,137, 448 (Caen); 1908, 26S (Paris); 1911, 238 (Figeac) et les travau.x de Ch. delieaurepaire (Rouen), F. Mazerolle (Paris), cits Livre III.

    .i. Voy. par ex. U. Cabrol, L'atelier de Villefranche-de-Rouergiie.4. Lyon, etc. ; et chefs-lieux de recettes gnrales (p. 18).5. Ainsi furent ouverts Saint-Andr, Sainte-Menehould, etc..6. Voy. les poques de la Guerre de cent ans, de la Ligue.7. Ainsi firent Louis XII, Franois I", Henri H, et Louis XV, Louis XVI.8. F. de Saulcy, Doc, I, 157 et M. Prou, lier, num., 1K97, 188.

    9. P. Bordeaux, Hev. num., 1905, 27.10. P. Bordeaux, Rev. num., 1898, 1899 et 1910.11. Exemples : le 29 mai 1386 Rouen, le 21 sept. 1420 Romans, le 21 mars

    1422 n. st. Chlons, etc., et mme au milieu du xvii* sicle (Mathieu : Doublesde 1642).

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    l'atelier 1postrieurs au commencement du monnayage ou du moins nedeviennent dfinitifs qu'aprs plusieurs mois. Les concessionnairesfournissaient un cautionnement ; ils avaient des rpondants, des

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    14 ORGANISATION MONETAIREConformment Tesprit des temps fodaux, ces offices furent

    long^temps hrditaires * ; en cas d'incapacit, les hritiers, femmeou enfant, dlguaient leurs droits ^ ; le matre galement, s'ilmourait en cours d'exercice, transmettait ses charges et ses droits.Que l'on songe maintenant toutes les contestations qui pouvaientsurvenir, que l'on voque la bizarre coutume des adjudications ensurdite, ou encore ce fait que les instruments et le matriel taientla proprit des matres et des tailleurs, enfin le grand nombre despleiges, et l'on comprendra que d'innombrables procs aient laissleurs traces dans nos registres.Le personnel proprement dit comprenait les monnoyers chargs

    de frapper les monnaies et les ouvriers qui prparaient les flans ;parmi ceux-ci, l'chelon le plus lev tait celui des tailleurs '*,au-dessous desquels venaient les recuiteurs ou recochons *. Laclasse des monnayeurs et celle des ouvriers avaient chacune sonprvt lu ' dans chaque Monnaie ^.

    IV. La corporation des monnayeurs ^.Les ouvriers et monnayeurs formaient une Corporation. A. de

    Barthlmy en fait remonter l'origine la rforme montaire desCarolingiens; reconnue par Philippe Auguste ^, elle comprit lesouvriers et monnayeurs du domaine tel qu'il existait antrieure-

    1. Voy. la concession . Henri Plartard par Louis VIII (F. de Saulcy. Doc,1,120).

    2. R. Vallentin, Rception des filles de compagnons la Monnaie d'Avignon^dans Ann. Soc. fr. niim., 1893, 1. Les femmes avaient pour remplaant telouvrier choisi par leur tuteur et ensuite d'ordinaire leur mari ; quelquefoiselles exeraient elles-mmes (recuiteresses, tailleresses).3. Il faut se garder de confondre les tailleurs des flans, simples ouvriers,avec le tailleur de la Monnaie qui gravait le coin et dont il a t question pr-cdemment.4. Hev. num., 1912, 515, n. 5.5. Prvt royal de Henri II Henri IV (1555-1581).6. Voy. listes du personnel dans les monographies cites p. 12, note 2.7. A. de Barthlmy, Rev. num,, 1848, 267 ; 1850, 119; 1852, 61. Cf. A. Blan-chet, Ann. Soc. fr. num., 1888, 311 et Rev. num., 1912, 510; R. Vallentin.Ann., 1889, 302 ; P. Bordeaux, Ann., 1895, 101. Les textes des privilges sontdans Rev. num., 1846, 370 (Serment de France) et 1905, 76 (Serment del'Empire). Cf. Rev. suisse num., 1891, p. 189.8. Si la charte de 1211 a t conteste (L. Dclisle, Cat. des actes, n 1315),

    il y a une charte authentique de Louis VIII (F. de Saulcy, Doc, t. I, p. 120),laquelle n'est pas vrai dire un acte man de l'autorit royale, mais unetransaction fonde sur la recherche des anciens usages.

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    POLICE DE LA CIRCULATION MONETAIRE 19ans, et mme au commencement du xix^ sicle en Normandie, avecla valeur de doubles liards K D'une faon gnrale, toutes les picesd'argent sauc du moyen ge se sont rencontres sur le marchjusqu' la refonte du commencement du second Empire.Pour les monnaies trangres, quelques exemples de tolrance

    mis part et spcialement l'occasion des foires, les marchands nefurent longtemps autoriss en porter sur eux que pour les strictesncessits de leur commerce ; par la suite, il fallut bien faire desconcessions et admettre un certain nombre de monnaies tran-gres.Toutes les pices prohibes ^ devaient tre poinonnes ou

    cisailles^, soit par les officiers qui, prposs dans les marchs cet elfet *, les rendaient leur possesseur pour tre changes auxMonnaies d'aprs un tarif, soit par les changeurs qui avaient qualitpour les rembourser et pour livrer au roi le mtal hors cours.Louis XIII fit du poinon un autre usage. Voulant unifier la cir-culation, et oblig de laisser en cours toutes sortes de monnaiesanciennes, il leur imposa sa contremarque, une fleur de lis, quifut destine les authentifier (Ft^. /7, p. 176).De mme qu'on refusait la libre circulation la plupart des mon-naies trangres, on prtendait garder dans le royaume toute mon-naie franaise et toute espce de lingot. Des ordonnances conti-nuelles rglementent, restreignent ou prohibent Vexportation et lecommerce de l'or et de l'argent, le change et le courtage, l'indus-trie de l'orfvrerie. Mais il faut ajouter qu'ici encore les ordon-nances royales taient souvent lettre morte ; le mtal prcieux pas-sait quand mme la frontire ou bien se cachait.

    1. Hoff., L. XIV, 225, pice surfrappe par ce roi ; Bev. num., 1897, 107 ;1912, 437; 1913, 117.

    2. M. Prou, Saisie de monnaies prohibes Sommires en 1301, dans Rev.num., 1897, 180. Pour les monnaies tolres, voir, l'encontre des tarifs,F. de Saulcy, Doc, les placards du xvi sicle, les livres des changeurs, parexemple A. Blanchet, Le livre du changeur Duhamel, dans Rev. num., 1891,60, 165.

    3. M. Prou, Rev. num., 1889, 461 (Saint Louis); P. Bordeaux, Ancienpoinonnage, dans Rev. belge num., 1907, 148 (Ph. le Bel); Ordonn, deHenri II, etc. Quant aux trous qu'on rencontre aujourd'hui sur certainsexemplaires, ils peuvent tre dus la coutume, qui est de tous les temps, deporter les monnaies en breloques (p. 73, n. 4).4. Pour la premire fois en octobre 1309 {Ordonn., I, 469).

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    CHAPITRE IILA FABRICATION

    Sommaire. I. La frappe au marteau. II. La frappe au balancier. III.Pile et trousseau. IV. Rle du pouvoir central. V. Le faux mon-nayage.

    P*^. La frappe au marteau ^.La fabrication des monnaies au moyen g-e comportait un certain

    nombre d'oprations qu'on trouve ainsi numres : l'* Fondre etjetter en rayaux. Le mtal, qu'il se prsentt sous forme de cendre^de billes ou de plates, tait coul dans des ling-otires ; le rsidu dela fonte s'appelait c/o/ ; 2 Battre la chaude, c'est--dire p/a/ier(aplatir) au marteau la feuille de mtal chauffe; 3 Escopeler outailler quarreaux. Dcouper la feuille en petits carrs ; 4^ Battreou frapper quarreaux ; 5 Becuire quarreaux ; 6 Adjusterquarreaux l'aide de cisailles ^. Par comparaison avec un dneralou poids-talon ^*, on rduisait le carr au poids normal ; 7" Bchauffer ou arrondir l'aide d'un petit marteau dit rchauffoirle carr, qui est ainsi amen l'tat de ftaon ou flan aux dimen-sions de la pice ; S Flatir. C'tait de nouveau battre, tendreetrg:ulariserle flan grands coups de marteau; 9" Eslaizer,opration analogue conduite plus dlicatement ; 10 Bouer, c'est--dire faire un bloc d'un tas de flans et frapper sur le bloc, cequi faisait joiWre, coupler et toucher d'assiette les flans l'un l'autre, en sorte qu'ils se serraient et coulaient plus aisment lamain ; l^'^ Blanchir, c'est--dire donner la couleur aux mtaux Taide d'une drogue que l'on faisait bouillir ; 12 Marquer ouMonnoyer. Le monnayage tait l'acte essentiel ou le complment dubrassage, suivant qu'on dsignait sous ce nom l'ensemble de la

    1. Mmes rfrences qu'au chap. I ; voy. de plus E. Dewamin, Cent ans denumism. fr., p. 60.2. Boizard, Trait, 1. I, ch. xvi-xxiii.3. Ou cizoires. Le rsidu des carrs s'appelait galement cisailles.4. Sur les dneraux, voy. ci-dessous, chap, V, p. 74.

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    22 LA FABRICATIONfabrication ou les oprations prparatoires ^ . On appelait brveun lot de llans prpars, et qui passaient des mains des ouvriers celles du monnayeur.Au pralable, avait t confectionn le coin par le tailleur. Lesgens du moyen ge ne composaient pas une matrice unique, proto-type exact de la pice, destine s'imprimer en creux dans le coinqui servait frapper la monnaie. L'artiste gravait en relief, spar-ment, sur des poinons, les diffrentes parties du sujet : lettres,sigles, ornements, figures, etc.. Puis il prenait un morceau carr defer revtu d'acier doux et y marquait ses points de repre, notam-ment le cercle destin situer le grnetis ^. Le grnetis lui-mmes'obtenait en creux par l'apposition rpte d'un petit poinon ;chacun des autres poinons composant le type et la lgende taientenfoncs de mme dans le carr de mtal qui devenait le coin (fer ',carr, ou cuneus, coing, karactre).

    Cette faon de procder ^ explique les porte--faux, comme cettecouronne qui a Tair de ne pas tenir sur la tte du roi {Fig. 1 73)ou comme ce trfle, annel la base, de Tatelier de Lyon, dont ilarrive que Tannelet soit une place et le fleuron une autre ^. Ons'explique aussi que, le mme poinon ayant servi plusieurs foispour une lgende, certaines lettres soient rigoureusement pareilles.Le poinonnage effectu, on achevait avec la lime, le ciselet et leslils coupants.

    On_appelait/)i7e (ou pille) le coin infrieur (coin dormant) quitait muni d'une pointe au moyen de laquelle il restait fix sur lebillot {cpeau),et trousseau le coin suprieur (coin mobile).

    Les coins une fois tremps, le monnayeur mettait le flan entre lapile et le trousseau, qu'il tenait de la main gauche [engrainer),puis il donnait l'empreinte en frappant de son marteau sur le trous-seau trois ou quatre coups. Si l'empreinte tait insuffisante, il ren-grenait et recommenait frapper. L'empreinte creuse se reprodui-

    1. A certaines poques, la prparation des flans a t electue dansd'autres ateliers que la frappe ( proximit des arsenaux d'o provenait lemtal pour la Dardenne de Louis XIV, au couvent des Barnabites pour 1(-Sous de 1791).

    2. La pointe du compas employ pour cette opration a souvent laiss commetrace un petit globule en relief (Ecus centrs de Charles VI, Fig. i19 : por-traits de Louis XV marqus sur la joue, Fig. HO, iiO, etc.).

    3. Le mot fer dsigne aussi les poinons.4. La gravure d'une mdaille ou d'un sceau n'tait pas techniquement diJTc-

    rente (p. 13, n. 6).5. Quant aux lettres en plusieurs morceaux, voy. ci-dessous, p. 51.

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    24 LA FABRICATIONOn possde quelques coins du moyen ge, mais en petit nombre '

    sans doute parce que, aprs chaque mission, il tait prescrit de lesrompre. On connat aussi diverses reprsentations de mon-nayeurs ^ effectuant leur travail : celle du chapiteau de Saint-Georges de Boscherville, et quelques images de coins et outils surdes sceaux, monnaies, mdailles ou jetons ^.

    Ci-contre est une image plus complte {Fig. 2) '. Au fond, onvoit le matre assis derrire son comptoir; gauche est le fourneaugarni de creusets; au centre, un ouvrier bat la chaude ; au premierplan gauche, un ouvrier ajuste les carrs; droite, un mon-nayeur fait son office, aid de Tapprenti ; sur le cpeau sont plusieursflans ouvrer, les pices frappes sont dposes dans une corbeille '.

    Les monnaies fabriques au marteau taient de flan irrgulier,ingal et souvent trop court. Lempreinte, au lieu d'tre concentriqueau flan, portait souvent faux, et il n'tait pas rare que le coin glis-st sous le marteau, produisant une double empreinte que nous appe-lons trflage . Ces inconvnients se perpturent jusqu' l'poquede Louis XIIL La frappe au balancier eut pour objet d'y remdier.

    IL La frappe au balancier ^Sous Henri II, en 1551, furent imports l'outillage et les proc-

    ds nouveaux qu'avait invents un orfvre d'Augsbourg, MarxSchwab. Ils comprenaient :

    1. Aux Archives nationales sontdes coins de Deniers et d'Agnels(/?er. num.,1912. 115); le Cabinet des mdailles possde les coins d'un Sequin de Venise.Voy. aussi les coins signals par G. Amardel (Narbonne sous In Ligue) ; parP. Bordeaux {Rev. num., 1896, 347, 356), Marseille; par L. Coulant (Afe'm. Soc.de VAube, 1855, 171), Lantages sous la Ligue. Cf. notre p. 27, p. 5.

    2. Exemples dans les monographies de Bayonne, par A. Blanchet (p. 64) ;de Bourges, par D. Mater (p 400).3. Voy. Manuel, t. I, p. 349, fig. 244 (Denier) et les rfrences de notrep. 15, n. 4. Cf. Fig. 1 (p. 16).4. L'original de cette estampe, souvent reproduite, semble perdu.5. Enfin on consultera avec profit les inventaires de mobilier montairepublis par A. Blanchet, Num. du Barn, I. 160; Rev. num.. 1900, 235.6. Nous avons attnu ces inconvnients dans nos dessins pour satisfaire

    la clart ; beaucoup d'entre eux nanmoins et les planches mmes, malgr lechoix des pices, en portent suffisamment tmoignage.7. Boizard, Trait, 1. I, chap. xvi; Abot de B., Dict., s. v. Balancier ;

    F. Mazerolle, Les mdailleurs franais du XV* au XVII' sicle; Ch. Fr-mont, Mm. Soc. d'encouragement Vindustrie, 1913, n" 44, p. 98 et 145 (cf.Rev. num., 1913, 423).

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    26 LA FABRICATIONpesantes ; ces boules sont, au moyen de cordes, tires par huit oudouze hommes : elles lancent avec force le coin mobile sur le coinfixe '.Aubin Olivier complta ces inventions par celle de la virolebrise, qui, en maintenant le flan, y imprimait une cannelure oumme une lgende sur la tranche.Le rsultat dpareilles innovations tait, non seulement de four-

    nir la gravure des flans plus rguliers, mais de dcourager l'in-dustrie des rogneurs par une rotondit parfaite. Le balancier, grce sa puissance, permettait de frapper froid et rendait bien plusrapide la fabrication des monnaies et mdailles, mais il lui fallut unsicle pour dtrner la frappe au marteau (1551-1645). 9Une lgende est imprime sur la tranche des monnaies courantesde quelque paisseur partir de 1685, et un cordon ou canneluresur les pices d'paisseur moyenne '^.

    III. Pile et trousseau.Le cot le plus important, objet de plus de soins, tait jadis plac

    la pile, parce que la pile, naturellement immobile et pose sur lesol, tait moins expose que le trousseau au trflage. La croix, dedessin facile, tait grave au trousseau : de l l'expression deverscroix et devers pille. L'effigie royale remplaa d'abord la croix, surle Teston (Fig. '/68); il dut paratre naturel del placer au trous-seau, d'autant plus qu'au trousseau le coup est plus fort et favorisemieux le relief; mais par la suite, Teffigie royale s'est trouve ados-se la croix, sur le Franc {Fig. i S4)^ sur le Louis. Il semble quel'usage s'tablit de la mettre la pile, si nous en croyons la locutiontraditionnelle, qui a remplac celle du moyen ge : pile ou face-^

    1 Le balancier est encore employ aujourd'hui pour la frappe des mdailles,mais les bras des hommes sont remplacs par des courroies de transmission.Sous la Rvolution, et peut-tre avant (P. Bordeaux, Rev.num., 1898, 691 . futemploy l'instrument qui, donnant ce qu'on appelle le coup de blier, portaitle nom de mouton .

    2. \ l'aide d'une machine de l'ingnieur Castaing que dcrit Boizard. L'cuet le Demi-cu ont sur la tranche DOMINE SALVVM FAG REGEM, les autresdivisions et l'or sont cannels, les Sous ont la tranclic lisse.

    3. La (piestion n'est pas rsolue mon sens. La raison d'tre de l'expressionpile ou face est peut-tre chercher dans l'habitude moderne d'empiler lespices, le ct pile tant retourn contre la pile de monnaies et le ct facetant celui de l'image laisse libre. Il s'agissait d'une pile de poids dans l'ex-pression la pile de deux marcs >, qui dsignait un poids talon de deuxmarcs.

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    RLE DU POUVOIR CENTRAL 27Au moyen ge, Tpaisseur des flans tait si faible, que la croix

    pouvait, en s'imprimant, brouiller Fimagedu ct oppos (Figr. 1 22^145). On a de nombreux exemples de ce dfaut que fit disparatrel'introduction de pices plus paisses.

    s5 IV. Rle du pouvoir central. Patrons et poinons.Ds l'poque de Philippe IV, et peut-tre avant, la Chambre des

    mojinaies avait pris l'habitude d'envoyer aux matres des patrons^de plomb ou de parchemin (patrons en carte), destins unifor-miser dans une certaine mesure la fabrication des coins, et de faitil est remarquable quel point les pices de cette poque se res-semblent de facture et de style, malgr le nombre des ateliers exis-tants. Cette coutume parat s'tre perdue au milieu des dsordresde la Guerre de cent ans, comme le tmoigne la varit d'aspect decertaines monnaies, la Florette de Charles VI ou le Royal deCharles VII. Ensuite on n'y revint gure. Aussi, est-ce partir deCharles VI et de Charles VII que les diffrences de style ont le plusd'intrt pour classer les monnaies^.Une pratique dont il y avait dj eu quelques exemples "^ mais

    qui resta toujours l'tat d'exception, fut celle d'envoyer aux ate-liers des coins tout faits ; nous savons que les tailleurs de Paris enfabriqurent pour des Monnaies de province ^ sous Charles VIII,Louis XII et Franois I*^"".Le Tailleur gnral, cr en 1547, hrita cette fonction, tanttgravant pour les Monnaies des piles et des trousseaux, tantt leurexpdiant les matrices de ses poinons ou ces poinons eux-mmes'',images et alphabets, destins servir plusieurs pices, tantt four-nissant de simples cartons titre de modles. Mais, soit mauvais

    1. Formes, montres, patrons, portraits, exemplaires, empreintes : autant desynonymes dans les textes.2. Sur le style des monnaies, voy. ci-dessous chap. IV, p, 65.3. Ds 1346, dit N. Rondot Les mdailleiirs et les graveurs, p. 17).4. F. de Saulcy, Doc, III, 300, 308, 316, 328, etc. ; F. Mazerolle, Les mdail-

    leiirs franais. Appendice. Ces coins portaient le diffrent de Tatelier et dumatre auxquels ils taient destins (voy. une exception dans L. Bailhache,Bev. num., 1907, P.-\\, cxxiii, pour Rennes).

    5. Le Cabinet des mdailles possde deux matrices de poinons reprsentantl'cu des Blancs dans son trilob, la croix dans son quadrilobe et deux poin-ons en relief, effigies de Henri IV et de Louis XIII, avec leur garniture. Cf.les poinons de la Monnaie pour mdailles.

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    28 LA FABRICATIONvouloir des tailleurs particuliers, soit ngligence du tailleur gn-ral, le rsultat fut mdiocre.En 1572, on lui adjoignit un Contrleur gnral des effigies,charg de lui fournir les cires pour son travail ; mais la routine et

    la guerre civile laissaient les ateliers de province soustraits l'ac-tion de ces officiers.

    Et cependant le pouvoir central ne se contentait pas d'inviter lesmonnayeurs ce qu'ils apportassent le plus grand soin la fabrica-tion du numraire, surtout de l'or. Nous avons quelques exemplesde fabrications refuses : ainsi le premier cu de Jean le Bon avecla lgende lOhGS, ainsi les cus la salamandre de Franois l", oule Teston avec le portrait de ce prince qui avait t grav Lyon ^.Ce n'est qu' partir de l'adoption de l'outillage mcanique, au tempsde Louis XIII et de Louis XIV, que le poinonnage officiel rtablitquelque uniformit. Mme, jusqu' la Rvolution, malgr le talentdes Varin, des Rttiers, des Duvivier, le but que le successeur deFranois P"" s'tait propos ne fut pas compltement atteint, et il nepouvait l'tre. Par suite de l'inhabilet ou du mauvais vouloir desgraveurs particuliers, les matrices et les poinons fournis par le gra-veur gnral furent toujours plus ou moins altrs. Il est juste d'a-jouter que l'imperfection des procds, les ressources bornes de lamcanique, et surtout la mauvaise qualit des aciers, opposaientde srieux obstacles la reproduction uniforme des types mon-taires . Ainsi s'exprime A. Barre ^ ; mais qui l'approuverait de seplaindre? Qui oserait mdire de la varit des anciennes monnaieset prfrer aux errements qui nous la procurrent la fastidieusergularit d'aujourd'hui ?

    V. Le faux monnayage ^.Les monnaies fausses ou contrefaites, on le sait, taient nom-

    breuses, mais il ne faudrait pas croire qu'il y en et autant quesemblent le proclamer les textes. Le roi, pour dcrier ses mauvaises

    1. On le trouvait peu ressemblant (F. de Saulcy, Doc IV, 418. Vignette entte de HofTmann).

    2. A. Barre, Graveurs gnraux... des Monnaies de France, dans Ann. Soc.fr. num., 1867, 151. De LouisXIII Louis XVI, les pices sont de largeuringale, la variabilit de leur paisseur rachetant cette dilTcrcnce pour leurdonner le poids.

    3. Pour la partie juridique de la question, voy. ch. I, p. 20.

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    LE FAUX MONNAYAGE 29pices, affecte de les confondre avec leurs contrefaons; puis, siToutillage tait facile crer, en revanche Thabilet de main nces-saire, ou exig^eait un long apprentissage, ou constituait un donimparti peu de gens.

    Pour les monnaies qui avaient t dores ou indment blanchies,elles ont perdu leur vernis, et on se figure difficilement qu'ellesaient fait illusion : telle une Chaise de Philippe IV, tel un cu deLouis XI ou un Ecu de Louis XIV ^. D'autres monnaies faussesse reconnaissent l'incorrection de la lgende : le Denier de Saint-Martin de Louis VIII [PI. VIII, fig. 14)-, les pices de Jean etde Charles V portant la lgende BRiSnGORV ou RTCVBORVRGX^; d'autres encore, la grossiret de la fabrique ainsi qu'aumauvais alliage, comme les Douzains dits de la Rochelle sousLouis XIII [PI. VIII, ficj. 1 o) '* \ d'autres enfin diverses caract-ristiques ^.

    1. Cabinet des mdailles. La Chaise et l'cu de Louis XIV n'ont plus que leurme de cuivre. La pice de Louis XI est un cu tout blanc qui a d tre dor ;de plus, il a t fabriqu sous Louis XII, d'aprs la graphie.2. Rev. num., 1908, 502.3. C.r. Soc. ni/m., 1877, 251; Rev. num., 1902, P.-V., xi.4. A. de Longprier, Rev. num., 1863, 350 (cf. 1897, P.-V., xxiii, xxx).

    Il semble aussi qu'on ait fabriqu sous Louis XIII des monnaies du xv sicle(La Sicotire, Un atelier de faux monnayeurs dans Rev. num., 1847, 287).

    5. Louis d'or faux de 1753 {Rev. num., 1898, P.-V., xlviii; 1907, 529).

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    CHAPITRE IIIDE LA MATIRE DES MONNAIES '

    Sommaire. I. Prtendues monnaies de cuir ou de fer. II. Provenancedes mtaux prcieux. III. Mode d'alliage. IV. Le titre lgal. V. Latolrance dans le titre ; les analyses. VI. Les units de poids. VII. Poidseffectif. VIII. Poids de fm. 1f

    I*^. Prtendues monnaies de cuir ou de fer.Tout ce qui a t dit de prtendues monnaies de cuir ou de fer,

    dans la srie royale franaise, est rejeter. Guillaume de Tyr en aattribu saint Louis, Philippe de Gommines Jean le Bon et Gharles VU : autant d'assertions sans fondement ^. On rencontredes rondelles de cuir portant l'empreinte d'une ou de trois fleursde lis, qui ont la forme de monnaies ; ce sont des chantillonsdes cuirs destins au commerce, sur lesquels les marqueurs avaientappos leur timbre de contrle ^ : ce ne sont pas, comme on l'acru, des monnaies obsidionales ou de ncessit. Les seules matiresdont nous ayons nous occuper sont les mtaux prcieux : or,argent, et aussi le cuivre, l'tain (en composition).

    II. Provenance des mtaux prcieux.Le sol de la France produisait un peu d'or. Il tait charri sur-

    tout par les torrents des Alpes et des Pyrnes ^ ; il existait aussi1. Mmes rfrences qu'au chap. I, et N. de Wailly, Variations de la livre

    tournois.2. Le Blanc, Trait, p. 195 et 277 ; Guillaume de Tyr, 1. IV, chap. vu ; Ph. deGommines, l. V, chap. xix ; F. de Saulcy, Doc, I, 123, 124.3. P. Bordeaux, Rev. num., 1910, P.-V., lx.4. Les orpailleurs de VArige {Aurigera), dans Bull. Soc. arigeoise, 1903, 203

    (cf. Rev. num., 1904, 55K). Avec l'Arige, la Garonne et le Salt fournissaientencore la Monnaie de Toulouse au xviii sicle un contingent apprciable.Le prambule de l'ordonnance de Henri II de 1552 parle de mineurs etofficiers de mines, cueilleurs et amasseurs d'or et de pailloUes . Il y eut unemdaille de Henri IV frappe avec l'or du Forez (E. Martin-Rey, Rev. num.,1850, 287).

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    PROVENANCE DES METAUX PRECIEUX 31SOUS forme de filons, les uns exploits depuis l'poque romaine,les autres dcouverts postrieurement. Les mines d'argent taientun peu plus importantes. Il est croire que les g^isements hritsdes Gaulois et des Carolingiens ne s'puisrent que peu peu ; laville de Largentire, dans TArdche, devait son nom la prsenced'une mine d'argent, et les rois de France hritrent des ducs deBretagne leurs mines de plomb argentifre de Cornouaille. Quantaux mines de cuivre et d'tain, il en a t signal sur divers pointsde notre territoire '

    Sur toutes ces mines, le roi avait un droit minent, et le con-cessionnaire devait, son bnfice prlev, en verser le produit aux

    Monnaie des mines de Barn.

    Monnaies. Le rendement ds mines de cuivre et d'tain a t com-mmor sous Louis XV, par un Sou de Barn {Fig. 4), qui serencontre communment ^.Mais c'tait surtout le commerce qui apportait le mtal, tra-

    vers combien d'alternatives d'abondance et de pnurie ! L'argentne venait que si on lui faisait des conditions favorables ^ ; autre-ment, il s'exportait. L'or, monnaie internationale, venait en touttemps, mais se cachait la premire alerte ''

    L'on se procurait enfin beaucoup de mtal par les refontes de1. Sur la rpartition des mines, voy. F. Hauser, L'or, ch. i ; A. Blanchet,

    Trait des m. gaul.^ p. 30 et Manuel, t. I, p. 4 ; E. Levasseur, M. de Fran-ois /", p. Lxxiii. Cf. dans les Annales des mines, 1877, XII, un mmoiresur l'exploitation de la mine de plomb argentifre d'Anzy, de 1495 1512.

    2. Hoffmann, pi. CXI, fig. 80.3. Des ateliers taient placs aux frontires (p. 12) ; on y faisait des frappesextraordinaires (p. 9) ; on y levait plus qu'ailleurs le prix de l'argent ( Tour-nai en 1359, 1363, 1366, 1371), etc..4. Le cuivre rouge (cuivre rosette) venait du Prou.

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    32 DE LA MATIRE DES MONNAIESmonnaies '. Comme la fonte des mtaux prcieux et des espces,en vaisselle ou joyaux, tait la forme usuelle de la thsaurisationdans l'ancien temps, inversement, si la situation l'exigeait, etle roi ne se faisait pas faute de le prescrire 2, vaisselle et joyauxretournaient au creuset comme billon frapper monnaie ^. Telfut longtemps le sens du mot billon '* : l'argent (ou mme l'or)sauc ", quand il tait en lingot ou en pices dmontises, et destinau monnayage. Le billon, c'est le mtal hors uvre.Au moyen ge, ces divers apports taient limits, et le public

    ne cessa de soulrir d'une certaine pnurie de matire **. Le billonpassait et repassait sous le marteau. Aussi voyons-nous les roisse proccuper de ne pas trop user le billon (p. 34, n. 7) ou tolrerdes survivances de pices anciennes comme nous en avons signal(p. 18). Par la dcouverte des mines d'Amrique^ le mtal devintplus abondant, et l'on put crer des pices plus lourdes ^.

    Les poques d'abondance relative de l'or sont le rgne de Phi-lippe VI, les dbuts de Charles VI et la priode de 1640 1660. Lagrande poque de Vargent est celle qui se relie aux Carolingiens;

    1. H. Denise, Des refontes de monnaies sous l Ancien rgime, danfi Gaz.nnm., 1906, 43 et 393.2. En gnral, le roi exigeait le tiers de la vaisselle des particuliers enchange de ses monnaies.3. L. B. de Serres explique la saisie de la vaisselle sous Philippe IV

    {Politique de Ph. le Bel, p. 524). Au dbut du rgne de Charles VI, le roi etses oncles livrent leur vaisselle pour frapper monnaie, et au moment de l'ordon-nance cabochienne, le roi engage ses joyaux qu'il s'emploie racheter plustard. Pour Franois I*', voy. E. Levasseur, M. de Franois I", p. lxxiv, n. 1et 2, Les ornements d'glise servirent aux deux partis frapper monnaie pen-dant les Guerres de religion. (Les trsors des temples ont jou un rle ana-logue dans l'antiquit.) Louis XIV causa par ses refontes la perte des chefs-d'uvre de l'orfvrerie franaise, etc. ... Cf. Boizard, Trait, p. 74 ; Abotde B., Dict., s. v. vaisselle. Le bronze provenant de la fonte des vieuxcanons a t utilis par Louis XIV pour la Dardenne, et le mtal de clochealli au cuivre rouge, en 1791.

    4. Sous Louis XV et Louis XV'I, le billon est la petite monnaie d'argentsauc ; c'est aujourd'hui la monnaie de cuivre.5. On dit de l'or comme de l'argent, qu'il sera envoy au marc pourbillon , mais l'expression hillonnus auri est rare. Voici un passage d'unmanuscrit latin de Lyon (signal par M. L. C^illet) o le billon est de l'or :" si via precluderetur ne numismata auri vetera etalia qua hoc in regno noncuduntur, quithilonus (sic) appellatur, a regno non extraheretur.

    6. Sur le manque de monnaies au moyen ge, voy. A. Dieudonn, Bibl.c. c/i., 1911, 325 {c. r. d'aprsA, Landry).

    7. Sur la production des mines d'Amrique, voy. A. Stbeer, EdelmetallProduklion. . . seil der Enldeckuntf Amerika's, suppl. aux MiffheiInncfen di^Pctermann; cf. Wailly, Levasseur et notre eh. VI, p. 92.

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    34 DE LA MATIRE DES MONNAIESPour l'argent, les valuations, soi-disant rapportes u au lin ,

    partaient de ce qu'on appelait Vargenl-le-roi (A.R.), c'est--dired'un mtal pralablement alli, ou suppos alli, aux '23/24 dar-j^ent et 1 24 de cuivre (0,958) '. On ne sait pas toujours, quandles textes parlent d'argent pur, s'ils visent l'argent lin ou l'argenl-le-roi. L'usage de l'A.R. aurait t abandonn, d'aprs Abot deBazinghen, vers le milieu du xvii^ sicle. En fait, cet argent ren-fermait aussi un peu d'or : l'analyse que nous avons fait faire deplusieurs Gros tournois la Monnaie de Paris a dcel 1 gr. d'orenviron au kilogramme -.Au moyen ge, le cuivre et ltain intervenaient comme alliage,mais tout lingot aloy tait thoriquement ramen pour l'valuation

    du prix sa quantit d'argent fin. Un marc d'argent k 6 deniers (demi-fin) n'tait pas, dans le langage de l'poque, un poids de 244 gr.o il entrerait moiti d'alliage ; c'tait un marc d'argent lin qui. raison de l'alliage, pesait 488 gr. ou deux marcs. Ils taient assimilsau marc de fin, car il n'y avait que l'argent qu'on payt. Mme lepoids d'argent fin cote d'autant moins cher qu'il est plus chargd'alliage, cause des frais d'afiinage qui seraient ncessaires pourlui rendre toute sa valeur commerciale ^. Tirant l'argent de picesdmontises, le marchand s'est born en galiser le titre '\ il secontente donc d'un bnfice moindre que s'il avait trait le lingot fond. De son ct, le roi prfre les lingots tout aloys ; on levoit moins frquemment se procurer du cuivre part, soit qu'iln'et trouv acheter que des lingots d'un titre trop lev ', soitqu'il voult masquer une altration pratique l'insu des ven-deurs d'argent ".Quant retrancher du cuivre par l'affinage, c'est une opration

    dont il se dispense tant qu'il peut, et il est arriv qu'il trouvaitj)lus commode de garder le mtal tel qu'il se l'tait procur, aumpris mme de ses ordonnances ^.

    1. N. de Wailly, Livre tournois, p. 1 i. En Angleterre, l'argent employ pourla frappe tait 156 esterlins sur 160, soit 39/40. Sur le marc-le-roi. voy. p. 40.2. Cf. A. Blanchet, t. I de ce Manuel, p. 362.3. Sur l'existence de plusieui's prix du marc simultans, voy. E. Bridrey.

    Nicole Oresme, rgne de Charles V, et A. Dieudonn, La monnaie royale deCharles V Charles V7/, dans Bibl. Kc ch., 1911, p. 177. n. b. Sur le prixdu marc, ci-dessous, p. 81.4. On appelait cela faire sa loi >, expression qui est explique dans noir.-

    !i IV, p. 35.5. (frdonn., VII, 138. F. de Saulcy, Doc, II, 32 (18 oct. 1385V6. Par exemple en janvier 13 47 et 1349 fn. st.), mars et septembre 1351.7. E. Bridrey. ibid. En tout cas, les Francs et les Quarts d'cu, les cus

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    LE TITRE LEGAL 35Ce qui caractrise le moyen ge, c'est que toute monnaie

    d'appoint, si infime ft-elle, renfermait encore de l'argent ; elles'appelait monnaie noire par opposition la vritable monnaie(l'argent ou monnaie blanche^ mais ne valait que par cette petitequantit de fin qu'elle contenait *. C'est au xvi sicle que nat lamonnaie de cuivre ou de bronze (tain et cuivre), renouvele des(recs et des Romains.

    s5 W . Le titre lgal '-.De alligare ^, alleiare (allier, aloyer) on a fait les substantifs

    verbaux liga^ alleium, en franais la loie, laloi, dsignant l'action(le mler le mtal vil au mtal prcieux et, par extension, la pro-portion du fin l'alliage, c'est--dire le Titre des monnaies. De cesdeux substantifs, le premier, liga^ loie, par une sorte de calembour,s'est confondu avec lex^ loi, confusion d'autant plus naturelle quele titre tait alfaire de prescription lgale '', et, en mme tempsque la proportion, ce terme a dsign le fin ou mtal prcieuxinclus dans le mlange ; au contraire, le second, alleium, aloi, enmme temps qu' la proportion, s'est appliqu l'alliage.Au lieu de calculer le fin d'une pice de monnaie, comme nousfaisons, par millimes, on l'valuait en 24ines ^qu carats) pour l'or,,en 12mes ^Qu deniers de loi) pour l'argent. La fraction de denier^s'il en restait une, s'exprimait en demi-deniers ou oboles (oumailles) et en -24^^^^ de deniers (ou grains). Le nom de carat venait du grec xep-iov^ en latin siliqua, en arabe qirat, grain decaroubier: c'tait originairement un poids; le denier et l'obole taientaussi des poids et surtout des monnaies, le grain tait un poids. Aupoint de vue du titre, carat, denier, obole, grain, taient des rap-ports. Une pice d'or 24 carats (24 k.) tait d'or pur, c'est--dired or et les Louis ont t frapps simultanment, des titres combins pourfaciliter la refonte des stocks de mtal ou des pices dmontises cet aloi.

    1. P. 83, 93. Cf. A. Dieudonn, La thorie de la monnaie fodale et royaledans Rev. niim., 1909, 95 et Le Gros et le Denier, dans Moy. Age, 1913, 107. Pour trouver dans notre systme moderne une monnaie qui soit comparable,il faut remonter aux pices de Ofr. 10 l'N que la loi de 1807 avait cres 2/10de lin, et qui ont t dmontises en 1845.

    2. Boizard, Trait, 1. I,ch. ni et iv.3. Alligare: insrer (du cuivre), intercaler un texte dans un registre, nous

    dit M. Prou).4. Comparez votj.ta[jLa, monnaie, de v{xo, loi. Cf. Dicl. gnral de Hatz-feld-Darmestetter-Thomas.

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    :i6 DE LA MATIERE DES MONNAIESau litre de fin ; 23 carats, elle contenait 23 parties d'or pour1 partie d alliage (0,958); 23 k. 1/8, comme l'cu de Louis XI,elle tait aux 23,125 : 24 = 0,963, etc.Voici le tableau de concordance des principaux tilres que nousrencontrerons, avec le compte en millimes :

    CARATS

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    LA TOLRANCE DANS LE TITRE; LES ANALYSES 37(0,*250 4- 0,06'2) = 31'2 millimes d'argent-le-roi, ou les 23/24 dece compte, soit (0,238 -|- 0,059) = 297 millimes d'argent pur.De mme le Teston, qui tait 11 deniers 6 grains, avait

    0,916 + 0,020) = 0,936 d'argent-le-roi ou, avec les chiffres dedroite, (0,877 -|- ^if^l^) = 0,896 d'argent pur. Suivant un usagequi remonte au xv!** sicle, on rencontre quelquefois pour ce Tes-ton la formule 10 den. 18 g. 3/4 : c'est la traduction, en argent fin,du titre argent-le-roi, de sorte que, en prenant les chiffres de gauchequi y correspondent sans rduction, on obtient le second total :896 millimes, d'argent pur *.Au lieu d'indiquer le titre par la quantit d'argent contenue dansle mtal pes, on pouvait le faire au moyen de la quantit d'alliage,autrement dit au moyen de la quantit d'argent qui manquait pourque ce mtal ft sans alliage. En ce cas, ou bien on employaitl'expression tenue de loi [tenebit de lege quatuor sterlingorum,est-il dit Tournai, en 1202, pour indiquer '^ une loi de 156 deniersesterlins sur 160), ou bien aprs la quantit nonce on ajoutaitle mot c< moins n (parfois sous-entendu). Ainsi il est dit que lar-gent-le-roi est 1 maille d'argent fin ou 1 maille moins, ce quiveut dire qu'il manquait Fargent-le-roi un demi-denier pour tred'argent pur ^.

    L'or a toujours t moins altr que l'argent, sans doute parceque, l'or tant la monnaie internationale, l'tranger l'aurait refuse ;d'ailleurs, c'tait surtout en argent que le roi faisait ses paiementset ses recettes.

    V. La tolrance dans le titre ; les analyses ''.Si du titre lgal des monnaies nous voulons dduire leur compo-

    sition relle, les difficults sont grandes. L'aspect de l'or donne,nous l'avons vu, quelques indications, et celui de l'argent au-des-sous de 6 deniers de loi "'. Mais la vrification est presque impos-

    1. On peut aussi consulter les formules de L. B. de Serres, Variations dePh. le Bel, p. 288-9.

    2. A. Dieudonn, Mm. Soc. antiq. Fr., 1912, 144. Cf. Rev. num., 1911. 464.Dans le systme esterlin, c'tait la livre (ici 160 deniers) qui servait de typepour calculer le fin.3. Cf. Saulcy, Doc. (12 mai 1340) : 23 k. d'or fin et 1 k. de tenue. 4. Encore rien nest-il aussi variable que l'aspect de l'argent, selon qu'il

    sort de terre, qu'il a t nettoy ou qu'il a sjoui'n dans un mdaillier.5. Boizard, Trait, 1. I, ch. m et iv et tout le livre III (remde desLouis).

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    38 DE LA MATIRE DES MONNAIESsible, car, pour analyser une pice, il faut la dtruire, et Tonconoit que cette opration n'ait pas t souvent pratique.

    Le dej^r de tin d'une monnaie tait rduit par la Tolrance ouremde de loi, qui tait autorise tout entire au-dessous du titrelgal, et l'habilet de l'entrepreneur consistait, suivant une expres-sion consacre, chatouiller le remde, c'est--dire s'approcherautant que possible de l'extrme limite d^escharcet qu'il lui taitdfendu de franchir, mais qu'on lui permettait d'atteindre ^ . 11 enrsulte que la moyenne des espces devait tre beaucoup plus voi-sine du titre tolr que du titre lgal.Wailly estime la tolrance, qui est quelquefois spcifie dans lesbaux ou les excutoires, 5 millimes pour l'or, 7 millimes pourl'argent'^. Mais ces chiffres nous paraissent insuffisants en fait.

    Les registres d'empirance ^ accusent pour l'or de singuliresvariations. C'taient des tableaux que dressaient les changeursd'aprs leurs expriences personnelles, pour l'valuation commer-ciale. Au lieu d'exprimer en carats la quantit de fin que contient lemtal de la pice, on indique, sous le nom d'empirance, la quan-tit de fin qui lui manque, et, pour dterminer ce dfaut de loi, onemploie une valuation en sols, deniers et oboles, d'ailleurs facile ti-aduire en carats (tableau de la p. 36). Les Francs--pied,pices sans affaibliissement connu, mais qui ont travers l'poquetrouble des Maillotins, ont t classs par les changeurs, d'aprscertains dtails de dessin, entre diverses fabrications donnant lieu des calculs d'empirance qui dpassent 8 deniers (0,033) '.

    Les cus de Charles Vil Louis XIV, qui vont lgalement de24 k. 23 1/8 et 23 k., sont ports dans les tarifs de la fin duxviii^ sicle, pour 0,938 ou 0,948, soit avec 0,020 ou 0,025 environde rduction ''.

    Le Blanc de Charles VII de dcembre I42(), qui tait mis ji1. Boizard dit formellement (p. 27 que le matre devait restituer au roil'quivalent du remde, mme si le remde restait dans les limites lgales ;mai les choses n'ont pas d toujours se passer ainsi, car alors la tolrance

    n'tait plus une tolrance, et on ne comprend plus l'utilit de chatouiller leremde .2. N. de Wailly, lAvre tournois, p. 7. Klle est aujourd'hui de 0,002 pour l'or,

    0,003 pour l'argent.3. F. de Saulcy, Doc, I, 93-107.4. Ici en elTet, denier signife non pas 1/12 mais l/2iO (voir tableau;

    cf. p. i2 et 103).j. E. Levasseur, Monnaies de Franois l", p. xxv, n. .

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    LES UNITS DE POIDS 39t d. 12g., est estim 4 d. 8 g-. par un changeur du temps, qui donnele titre rel tel qu'il rsultait pour lui de l'analyse, soit avec undchet de 0,013*. C'est plus que les 0,007 accords l'argent parWailly; mais la diffrence a d tre souvent encore plus consid-rable.

    Passons aux analyses qui ont t faites de nos jours, parexemple sur le Gros tournois. L'argent prpar pour la frappeargent-le-roi) tait aux 0,958; une rduction de 0,007, pour la tol-rance, nous conduit au chiffre minimum de 0,951. Or tous lesGros tournois dont l'analyse a t pratique ^ voluent entre 0,958et 0,941 ; ce dernier chiffre implique une impuret de fait de 0,010en plus : total, 0,017.

    Voici d'autres renseignements communiqus par M. de Castel-Inne et emprunts la Florette de Charles VI ; la frappe en futbeaucoup plus irrgulire que celle du Gros tournois.

    Pied

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    40 DE LA MATIERE DES MONNAIES244 gr. 7529 ; il fut adopt sous le rgne de Philippe I" et tenduA tout le royaume K -^

    Le marc de Tours (223 gr. 6 = 155,5 esterlins) fut employ pourla frappe du Petit tournois, de Philippe Auguste saint Louis. j&Le marc de la Rochelle (230 gr. 35 =: 160 esterlins), qui tait*

    usit sous Alphonse de Poitiers, a pu se maintenir quelque tempsdans Tatelier de Montreuil-Bonnin pour la frappe des tournois sousPhilippe Iir- ; il a pu retrouver de la vogue sous l'occupationanglaise en Aquitaine, mais il est impossible d'admettre que cemarc ait tenu dans les Monnaies royales le rle qui lui a t prt *.Quant au marc esterlin des Anglais, qui tait voisin de celui de laRochelle, nous le citons pour mmoire, car Henri V et Henri VIn'ont employ que le marc de Paris dans leurs provinces fran-aises.

    Les sous-multiples du marc de Paris sont :Le fierton *LonceLe grosLe denierL oboleLe grain

    61 gr. 188230 gr. 59413 gr. 82421 gr. 2747gr. 1373

    Ogr. 0531

    6 de livre12' livre96 livre

    288* livre

    1/4 de m.s marc

    64* marc192* marc 8*d'once24* once

    48" once 1/3du gros

    6* gros72* gros

    demi-denier24*de denier

    Ces divisions, qui relvent du systme duodcimal, avaient desorigines romaines ou grco-romaines '.

    Les noms de livre et de denier venaient des Romains. L'oncetait le 1 2 de la livre comme chez les Romains. Le gros ou drachme,de 96 la livre, rappelait l'ancien Denier de Nron, monnaie dontle poids avait subsist en tant qu'unit.Le gros tait voisin du poids de la monnaie qui porte ce nom : il1. Pour les raisons qui tirent substituer le marc la livre, voy. ci-dessous,

    Livre II, chap. II, p. 145.2. N. de Wailly, Saint Louis, p. 38. Cf. L. B. de Serres, Variations dePh. le Bel. \ote sur la taille du parisis, qui a reconnu dans les prtendus

    parisis de Wailly des Petits tournois frapps au marc de la Rochelle.3. On a soutenu que le marc de la Bochelle tait rserv la dterminationdu poids d'argent fin, d'aprs une note du registre Noster, et on l'a identifi

    avec le marc-le-roi, mais L. B. de Serres a conjectur avec raison {Var. dePh. le Bel, Note, p. 28-33) que le marc-le-roi devait tre le poids, d'ailleurstrs voisin, de 234 gr. 55 d'argent fin contenu dans le marc de 244 gr. 7529d'argent-le-roi (cf. ci-dessus au chapitre du Titre, p. 34).

    4. Sur le fierton, voy. M. Prou, Bev. num., 1894, 49.5. Voy. par ex. P. Guilhiermoz, op. cit., 8, 93-96 et passim. M. Decourde-manche a recherch des origines plus lointaines, jusque dans l'antiquit grco-

    carthaginoise : Les poids carolingiens, dans Bev. num., 1912, 372, 530.

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    LES UNITS DE POIDS 41s'appelait ternal dans le midi parce qu'il pesait trois deniers. Ledenier poids du moyen ge tait l'ancien scrupule de 24 l'once.Ce fut au plus tard sous Philippe I'", quand le poids de fin duDenier fut abaiss 1 gr, '27, ou sous Louis VI, quand la pice elle-mme fut ramene ce poids, que le scrupule reut dfinitivementle nom de denier ; ds lors le Denier monnaie diminue encore detitre et de poids et va toujours s'loignant du denier poids ^.Vohole tait la sixime partie de la drachme comme chez les

    Grecs, mais le tiers de la drachme romaine ou denier de Nron futle scrupule, en sorte qu'une obole tait la moiti du scrupule et parconsquent du denier g^al au scrupule. Le nom d'obole cda peu

    Fig. 5.Essai d'or avec mention du poids lgal.

    peu la place celui de maille, qui dsignait plus lgitimement unemonnaie. Enfin le grain, de 24 au denier, est le aixaptov (petitequantit de bl).

    Les divisions anglaises, esterlin et flin, taient quelquefoisemployes dans les calculs. Le marc de Paris pesait 1) 170 deniersesterlins de l gr. 4397, ou 2) 160 deniers esterlins de 1 gr. 5297. Eneffet, si le poids valuer tait un poids anglais, on laissait l'es-terlin sa quotit propre de 1 gr. 4397, qui, tant le 160*' du marc dela Rochelle, ne faisait que le 170*^ du ntre; mais, en gnral, onappelait esterlin le 160*^ de notre marc par analogie ^, ce quimettait l'esterlin 1 gr. 5297. Le denier esterlin se divisait endeux mailles, la maille en 2 flins. Le flin pesait 1) gr. 3349, ou2) gr. 382.

    1. A. Dieudonn, L Denier parisis, dans Mm. Soc. antiq. Fr., 1912, 1J3,124, 133-4.

    2. C'tait une faon de conserver, ct de la division duodcimale de lonceen 24 deniers, l'ancienne division dcimale en 20 deniers qui avait subsist enAngleterre : le marc de Paris se divisait d'une part en 192 deniers (24x8), etde l'autre en 160 esterlins (20x8).

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    4-2 DE LA MATIERE DES MONNArESCe n'est qu' partir du xvi sicle qu'on voit dans les comptes de

    fabrication le poids des monnaies s'valuer en deniers et crains 'Antrieurement, le poids d'une monnaie ne s'exprimait que par lechiffre de sa taille au marc de Paris.

    Voici la traduction en g-rammes des principaux chidVes de taillequi nous intressent :Nombre

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    POIDS EFFECTIF DES MONNAIES 43pices fleur de coin sont seules exemptes. Dans une trouvaille demonnaies, et en oprant sur un grand nombre d'exemplaires, lesplus rcentes sont celles qui psent le plus par rapport leur poidslgal el qui d'ailleurs sont le moins uses ; celte constatation a tmise profit pour dater les trouvailles ^

    Les monnaies eussent-elles conserv le poids de Tpoque, celui-ci n'est jamais ou presque jamais le poids thorique prescrit parl'ordonnance. Le monnayeur devait donner tant de pices au marc,mais parmi ces pices les unes pesaient un peu plus, les autres unpeu moins que la moyenne, le for l portant le faible - ; l'cart tolren plus ou en moins s'appelait le remde, et faihlage l'infrioritde poids constate. En principe, les diffrences se compensaient,mais les manieurs d'argent pesaient les pices malgr les dfensesdu roi'^ ; ils rognaient les plus lourdes ou les fondaient, de sorte quedans la circulation les pices pesaient moins que leur poids lgal.On distinguait le poids de taille^ nombre de pices au marc, et

    le poids trbuchant ', ou poids minimum que devait avoir la picepour faire trbucher la balance et par suite pour tre admise ; le poidsdroit tait intermdiaire.Le roi, qui dfendait de peser les pices dans le commerce,

    admettait implicitement qu'on le ft ^, puisque les missions qui sedistin

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    LA DATE 49les monnaies. Le nom mme du roi ne disait pas toujours de quelprince il s'agissait, car plusieurs ont port le mme nom, et nousavons vu que leur numro d'ordre n'tait pas mentionn. Aucunsif^ne extrieur n'a marqu le passag-e du rgne de Louis VI celuide Louis VII, de Louis VIII Louis IX, de Philippe III Phi-lippe IV, de Charles V Charles VI ou Charles VII.Quant au changement de nom^ s'il y avait lieu, l'ordonnance qui

    le prescrit ne parat souvent que plusieurs mois aprs l'avne-ment du nouveau prince. Du 5 juin 1316 au 15 novembre, priodede grossesse de Clmence de Hongrie, les monnaies ont continu porter le nom de Louis, et il serait vain de chercher attribuer desmonnaies son fils Jean P^, qui vcut quelques jours. A l'avne-ment de Franois P^, on a frapp quelques monnaies de Louis XII l'L et au porc-pic en se contentant de les signer u Franciscus .

    Franois l^^ inaugure l'emploi d'une date par un essai isol,celui de 1532 ^ ; mais c'est l'ordonnance de Henri II, de 1549, quiintroduisit la date dans le numraire courant et qui en rendit mmel'inscription obligatoire ^, en mme temps que celle du numrod'ordre du roi. Au reste, les monnaies de Henri II ont t misespendant tout le rgne de Franois II (10 juillet 1559-5 dcembre),et sous Charles IX jusqu'au 17 aot 1561 ; Charles IX, son tour,mort le 3 mai 1574, n'est remplac sur la monnaie que le 26 juillet1575. Les survivances du nom de Henri III sont lies l'histoiredes ateliers ligueurs. Enfin rien n'est plus curieux que la persis-tance du nom de Louis XVI en 1793.La date tait gnralement en chiffres arabes, mais quelquefoisen chiffres romains {Fig . i 79) ^. Cette date est celle de l're chr-tienne dont le millsime changeait Pques ', dans la chancellerieroyale au moyen ge ; Charles IX reporta le changement de mill-sime l'an neuf le 1^ janvier 1563-64. Au xvni*^ sicle, on nese contente pas d'crire la date, mais on dsigne par un point secret

    1. Hoff., 33. Une date plus ancienne est celle de la Cadire d'Anne de Bre-tagne, pice fodale (1498).2. Sur les exceptions, voy. l'art, de M. R. Vallentin dsign ci-dessus.3. C'est le contraire du numro d'ordre du roi, comme on l'a vu ci-dessus.4 Il faut tenir compte de ce fait dans la lecture des textes et des travaux de

    certains rudits, comme Saulcy et le comte de Gastellane. Pour nous, nousavons, suivant la mthode de l'cole des chartes, converti toutes les datesdans la manire actuelle en ajoutant la mention n, st. (nouveau style), s'il y alieu. On trouvera une liste des dates de Pques dans l'Art de vrifier lesdates, dans le Manuel de diplomatique de Giry (p. 192) et dans Saulcy, Doc,1.108.

    Manuel de Numismatique. II. 4

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    50 DE l'empreinte des monnaiessous la troisime lettre, Paris d'abord et puis ailleurs, la fabrica-tion du second semestre \ L're del Libert, qui remontait tho-riquement au l"" janvier 1789, fig-ure sur les monnaies royales dej1791, 1792 et 1793 (an 3, an 4, an 5).

    IV. L'orthographe.L'orthographe des lgendes donnerait lieu de nombreuses

    remarques dans la priode qui prcde saint Louis, surtout pourles.noms de villes ; mais, comme l'usage n'en a pas persist l'poqueproprement royale, de tels commentaires seront mieux leur placedans l'tude de la numismatique fodale.De mme que ces noms de villes, le nom du roi a pu tre influenc

    par la forme populaire correspondante, du temps o le langageroman pntrait le monnayage ; ainsi, c'est sous l'influence dufranais v( Felip , que, aprs les noms de Philippe P'"et de PhilippeAuguste, celui de Philippe III s'crit encore quelquefois PHILIPVSpar un seul P ; survivance qui ne tarde pas s'effacer devant les 1progrs de Vorthographe savante. Le nom de Charles, qui sous lesCarolingiens s'crivait par un C, tait devenu comme l'on sait,K7CROLVS l'poque gothique de Charles IV, et de Charles V Charles VIII ^ ; Charles IX restaure l'orthographe par un C.La formule DGl GRACITC, crite par un ** l'poque deHugues Capet, puis orthographie C jusqu' la Renaissance, rede-vient alors, autre exemple de restauration savante, DEIGRATIA, par un T {PI. VIII, fig. /), moins qu'elle ne figure sousla forme usuelle D.G. ^, et les gnitifs tels que FR7CRQI6reprennent 1'.^ final : NAVARRE.Quant aux abrviations desl^endes, les unes sont conformes aux

    habitudes du moyen ge ' :1" ROP, FRXCORV, NOI [Teston],!^^:^ pour nomen,Francorum^ nomini, imperat, par lision de [l, R, R;2" DNT PRT DGI ItlV XPI [Gros tournois] pour D{omi)ni1. P. Bordeaux, Rev. num., 1907, P.-V., xix; 1911, xlvii.2. Kfuirolus par un h ne s'applique jamais au roi de France ; en revancheon trouve Franchorum. Noter la forme LOYS pour Louis sur des pices decuivre, monnaies populaires (Hof., L. XIII, 121).3. Certains exemples de Francoro/n {Hoff., Ch. VIII, 24) pour Fri'incornmseraient-ils rvlateurs d'une prononciation ?4. M. Prou, Manuel de palographie, p. 45.

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    LES TYPES 53n'est pas rigoureusement ce qu'il devrait tre ^ Au contraire,pour certaines monnaies, l'ajustement est si parfait que l'observa-teur, s'il n'tait prvenu, ne reconnatrait pas cette technique. Lacoutume des poinons multiples tend se perdre vers l'poque deLouis XI ; elle a disparu la Renaissance, mais la g-ravure parpoinonnage n'en subsiste pas moins.On remarquera l'emploi simultan de combinaisons diverses des

    poinons, qui donnent sur la pice deux formes de la mme lettre,chacune sa place consacre. La mode des caractres trianglespointus, qui svit sur le revers des Parisis l'poque de PhilippeAuguste n'avait pas transform la graphie du droit [Fig.Go). Pourle Gros tournois de Louis IX {Fig. 70) et de Philippe III et IV, onemploie toujours un N majuscule aux mots BeNeDICTVm,NOn?G", Dom'NI et un U oncial au mot T?o.yfRI ; cet deNOPGest un long, tandis que, sauf sur les varits de Grosque l'on sait {Fig. 78), l'O del lgende intrieure WRONVSreste un O rond comme sur les Deniers. L'R^ (au tableau) del'cu de saint Louis (PL I, fig. 1) devient, sur la mme pice, unR diffrent par l'addition d'un poinon supplmentaire en forme demenu croissant.Quant au reste, le prsent tableau, qui donne les formes succes-

    sives, retrouv^era son emploi au chapitre de l'histoire (Livre II,ch. III, p. 198-200).

    W. Les types.Les types des monnaies royales sont les suivants :l*' La croix ^, de formes varies qui se ramnent trois catgories :

    croix branches gales n'atteignant pas la lgende; croix longpied interrompant la lgende en bas [Fig. 84) ; croix longuecoupant la lgende en quatre (Fig. i 47 et PI. fl, fig, 7). La croix branches gales, de beaucoup la plus rpandue, est la croix grecque ;la croix long pied, ou croix latine, dont la croix bourgeoise

    1. C'est ainsi que la lgende KRL des Ag-nels de Charles VI en Dauphina t lue hRI Hof., Henri V).2. Ce type tait tellement frquent que le nom mme de croix a t prispour quivalent du mot monnaie, par exemple dans ce passage de Molire :

    Tu n'as seulement qu' nous donner ta main avec la croix dedans et nouste dirons quelque chose pour ton bon profit (Le mariage forc, se. X).

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    54 DE l'empreinte des monnaiesest une varit {Fig. 83)^ ne dpasse pas le rgne de Jean le Bon * ;la croix longue est une croix importe, la croix anglaise .

    La croix peut avoir les bras pattes [Fig. ^-^, ^5, etc.); ou fleuronns avec feuilles latrales retombantes (l'or jusqu'Charles V); ou fleurdeliss (type parisis second des Fig. 8 7 et93 ; cus au soleil, Fig. i 5 7)\ ou feuillus (la feuille dcoupedu XV sicle, Fig. i43)', trifides (sous Louis XII, Fig. 164)ou bifides (croix du Saint-Esprit sous Henri III, Fig, 188 \ deMalte sous Louis XV, Fig. 21 i)', raccourcis section droite(croisette de Franois P"", Fig. 169) \ dessins en calices,volutes ou entrelacs (Renaissance, Fig. 193, 178); compossdes initiales du roi (depuis Henri II, Fig. 1 74 et depuis le Louis): chancrs {Fig. 1 65 et Douzain depuis Charles IX, Fig. 1 8 1)\ couronns (le Karolus, Fig. 161 et le Louis d'or, Fig. 195) ; ou pourvus de plusieurs de ces caractres la fois "^.

    Les bras de la croix sont unis (argent) ou figurs sur deux plans,bordure et intrieur (or en rgle gnrale). Le cur de la croixpeut tre polylob (nombreux exemples), rond {Fig. 98), losange{Fig . 1 1 9) , occup ou non par un symbole, une sigle ou une lettre{Fig. 130, 131 , 184). Enfin elle a les cantons vides ou meubls.

    2 Le chtel tournois, expliqu ci-dessous, lors de son apparitionsous Philippe Auguste (Livre III), et qui dure jusqu' Charles Vcomme type de Gros et de Deniers tournois.

    3 Une lgende dans le champ : FRXN-CO , type du Parisis{Fig. 64-66).

    4 IJcu arqu en tiers point, adopt comme type de l'or parsaint Louis {PI. I, fig. 1), puis abandonn et repris comme tel deCharles VI {Fig. 119) Louis XIV; usit dans la mme priodepour l'argent, dont il devient le type caractristique au xvn'^ sicle{Fig. 196); employ aussi en combinaison {Fig. 88). A partir deLouis XIV, on rencontre Tcu rond {Fig. 201) et, partir deLouis XV, l'cu ovale {Fig. .213) avec ou sans encadrementdcoratif ^.

    1. La croix du Salut d'or est une croix latine qui n'atteint pas la lf^ende{PL II, fig. S).2. Pour les varits que prsente la premire priode, voy. Livre II, ch. III ;

    1 ; pour celles de la croisette initiale de lgende, p . 61 . Il y eu t aussi des croixprovinciales : croix potence oude Jrusalem, en Provence {PL VII, fig. 1"*).Une croix recercele est celle del 7*^ //, fig. S.3. L'cu aux bords incurvs (targe) ne se rencontre que sous Louis XV

    et Louis XVI (cu dit vs'estphalien, Fig. ^/.5); l'cu arqu en plein cintre dit cu espagnol (M. Prinet, Bev. num., 1913, 89) et l'cu triangulaire sont surdes monnaies de Catalogne [PL IX, fig. il). Cf. le Sou de L. XV {Fig. 3W).

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    RAISON d'tre des diffrents 57Louis XIV, avec la croix du Saint-Esprit suspendue au cou;nanmoins le souvenir du paludament romain, nou sur le ct,domine ces reprsentations ; seul Louis XVI, au commencementde son rgne, est en habit de cour.

    10" Les emblmes personnels aux rois : porc-pic de Louis XII(Fig. 164), salamandre de Franois I*^"" [Fig. 171), croissant deHenri II ' [Fig. 1 74, / 76), soleil de Louis XIV [Fig. 203) ''.

    IJ'^Les sujets religieux: ag-neau pascal (Fig. 7 7, 100)., saluta-tion anglique (P/. //, 2 et Fig. '155), saint Georges [PLI, fig. 9),saiit Michel terrassant le dragon, essai de Louis XI [PL II, fig . 8).Ils ne dpassent pas ce rgne.

    12 Les types urhains (avant Philippe II j et provinciaux (Dau-phin, Provence, Bretagne, Navarre, Catalogne) [PL Vllet VIII),dont deux, le dauphin et le buste du roi de face originaire deGuyenne, se sont tendus tout ou partie,du royaume, de Louis XI Franois P'^, avec le Liard et le^ Hardi [Fig. 1 59 et 160).

    13 Ze nom de la pice : LIARD-DE-FRANCE [Fig. 208).14 Divers motifs additionnels : rosace quadrilobe [PL /,

    fig. 2, revers) ou polylobe (la mme au droit) ou trilobe[Fig. 154); toile [Fig. 93), soleil ou toile flamboyante ^, moletted'peron ou toile perce [Fig. 10 7); enfin, partir de Louis XIV,main de justice et sceptre en sautoir, palmes et lauriers.Un certain nombre des types ou lments dcoratifs ci-dessusnoncs, en particulier Tcu et le type de majest, sont communsaux monnaies et aux sceaux, o ils paraissent d'ordinaire en pre-mier lieu *. Les types des monnaies se retrouvent, plus ou moinsaltrs, sur les jetons de compte montiformes et sur les poidsmontaires (notre chapitre V, p. 74).

    VIL Raison d'tre des diffrents.Le roi changeait le type de sa ntionnaie quand il voulait la

    renforcer, soit qu'il revnt un type antrieur caractristique1. J. de Ptigny, Rev. iiuni., 1848, 80.2. Ci-dessous, n. 3.3. Le soleil de l'cu de Louis XI, qui persiste jusque sous Louis XIV, estune toile flamboyante ou chevelue {Fig. 151). Quand le soleil parat sur le

    Louis, comme emblme personnel du roi, c'est plutt une tte d'Apollon dansune gloire, et il en est ainsi du soleil qu'on voit en cur du Louis de 1709et en tte de lgende de son dernier cu [Fig. 203).

    4. Voirie Manuel de sigillographie de J. Roman (c. r. dans Rev. num.,1913, p. 594). Cf. C. Piot, Rev. belge num., 1848, 393.

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    RAISON d'tre des diffrents 59degr de raltration sont surcharg-s de dilFrents. C'est ce quiest arriv pour la Florette de Charles VI. La Fig. 7 de la pageci-contre porte les diffrents de la 12 mission (annelet dans lag^rande couronne et, croix, dans une petite) ; elle a gard desmissions prcdentes la croisette initiale cantonne de points piedfich et tranch et les longs points. A la 18*^ mission, il futfait table rase de ces diffrents, et TQ long ouvert (pointesabattues) de la 19*^ fut seul appos ^Le dilfrent est moins le diffrent d'une mission pour toutes les

    espces que le diffrent propre d'une espce pour cette mission.L'Ecu a pour diffrent en aot 1424, l'toile ; en aot 14*26, le crois-sant sous la croisette ; le Grand blanc, qui avait eu ce diffrentds mai 1426, et pas encore l'toile, prend en aot 1426 l'toile ;en novembre 1427, l'cu a pour diffrent un croissant invers,mais la Florette, au lieu de retourner le croissant, garde le sientel quel et ajoute des points dans les 0, etc.. Pour faire pendant ces exemples d'volution indpendante du diffrent dans chaqueespce, il y a des cas o l'emploi du diffrent, devenu ncessairepour une espce affaiblie, est tendu aux monnaies de la mme mis-sion qui taient frappes pour la premire fois ou gardaient leursconditions primitives. Ainsi, le Grand blanc dentill, qui n'a qu'unemission (avril 1431), reoit le point aprs la croisette, parce quetel tait le diffrent du Royal de cette mission; le 26 mai 1447, ily a des Gros qui sont marqus d'un lis initial (parce que les Ecusde la mme mission en ont un comme diffrent), tandis qued'autres n'ont pas de lis (jug inutile une premire mission), etcela suivant les ateliers.Quand un atelier qui n'avait pas frapp une monnaie son ori-

    gine, se mettait la fabriquer, il pouvait arriver qu'on ngligetle diffrent de l'mission en cours, puisque les produits marqus(depuis Charles VI) du signe du dit atelier, ne pouvaient se con-fondre avec des exemplaires antrieurs : ainsi la croix btonne nefut jamais employe en Dauphin pour les Florettes du rgentCharles, parce que la premire mission, qui a seule la croix ordi-naire dans la gnralit des ateliers, n'avait pas eu lieu dans cetteprovince. C'est en vertu de ce principe que les Grands blancs deCharles VIII, la molette, ne se distinguent de ceux de Charles VIIpar une position diffrente des couronnelles accostant l'cu, que

    1. F. de Saulcy, Doc, II, 299, n. 1.

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    60 DE l'empreinte des monnaiesdans les ateliers qui avaient frapp sous le premier roi, mais pas Bordeaux, ni Perpig-nan.De mme, si le nom du roi tait remplac au cours dune mis-sion, le diffrent n'avait plus d'utilit : les Mailles de Philippe VI,qui continuent celles de Charles I\', tantt ont deux points accos-tant rx final, tantt en sont dpourvues ; au contraire, les molettessparatives, introduites dans la lgende du Grand blanc deCharles VII la dernire mission, se sont conserves en gnralsur son hritier, le Douzain, jusqu' Franois F^ inclusivement.La rgle que nous avons formule, changer le type pour le ren-

    forcement, apposer un diffrent pour l'altration, tombe en dsu-tude vers l'poque de Louis XII . C'est alors qu'on se met modifier le type des monnaies sans les renforcer (cu au porc-pic), etc'est partir de Franois l^^ que les varits ou diffrences, au lieude s'assujettir rigoureusement aux missions, commencent se classer par ateliers. Sous Henri H, l'apposition d'une dale porte ledernier coup au diffrent d'mission.En revanche, non seulement s'taient ajouts, depuis Charles VI,aux diffrents d'mission les diffrents d'atelier; mais les diffrents

    de matre^ qui apparaissent sous Louis XI et Charles VIII, furentde rgle constante dater de Franois P"" ; enfin il y eut des dif-frents de graveur qui se gnralisent au xvii'' sicle. Au xviii^ sicle,en gnral, le diffrent de directeur est plac sous l'effigie, et lediffrent de graveur contre la date.

    VIII. Classement des diffrents.A telle de ces classes qu'ils appartiennent, les diffrents mon-

    taires sont :l*' Une modification du type ou addition ce type d'un signe

    quelconque. Tel est frquemment le diffrent d'mission : anneletsou points en cantonnement sous Philippe VI et Jean le Bon, trflesplacs contreval \ retourns contremont (Kcu de Philippe VI),Agnel de Charles VI recroisett .

    Les ateliers de Dauphin, de Provence, de Bretagne, de Navarre,se distinguent certaines poques par le dauphin, la croix de Jru-salem, l'hermine, la petite vache ou vaquette (PL VII et VIII et

    1. C'est--dire dont la tte tait dirige vers le centre.

    I

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    CLASSEMENT DES DIFFERENTS 61Fig. 4 ci-dessus). Par exception, nous voyons des matres introduireleur diffrent dans le type : Barthlmy deMelun, matre Bayonneen 1528, ajoute un grand croissant sous la croix du Dizain '

    '2^ Une modification apporte la croisette initiale de lg^ende.C'est la marque d'mission par excellence au temps de Charles VIet de Charles VIT, que la croisette soit munie d'un signe la base(point dit point plein, point clos, point massif; annelet dit pointcreux, illet; toile, croissant), ou cantonne de points, ou qu'ellechange de forme (croisette btonne, fiche) -. Par exception, lacroisette, marque d'un point ou d'un annelet la base, servit dsi-gner les pices d'argent de Vatelier de Paris de 1411 1419{Ficf. 1 .24) ; par exception encore, ce mme signe fut la marque dumatre Edmond Le Boucherai, Chlons, de Louis XI Louis XII.

    3*^ Une ponctuation spciale. La ponctuation par des rosettescaractrise les dernires missions du Gros aux trois lis de Jean leBon {Fig . J5 au Livre II, p. 159), et les molettes (toiles perces)sparatives, la dernire mission du rgne de Charles VII. Parlaponctuation se distinguent les ateliers de Sainte-Menehould, deChlons, de Villefranche. Ce signe est plus frquent comme marquede matre : par exemple il y a un matre, Michel Guilhem, quiremplace les : par x Lyon en 1528.

    4 Une forme de lettre. Tel est ce diSreni d'mission bien connuqui consiste dans la substitution de l'O long l'O rond et inverse-ment^. Le premier cas est celui des Florettes qui avaient t cres l'O rond {Fig. 1 24) et qui reurent, par la suite des missions,l'O long ; le second cas, celui du Gunar qui au contraire avaitreu, l'instar de l'cu, l'O long sa premire mission {Fig. i 22)et dont plusieurs autres furent diffrencies par l'O rond. Gommediffrent d atelier., le T trois pointes {Fig. 6, xin, p. 52) carac-trise souvent Sainte-Menehould ou Chlons, et, comme diffrentde matre, il y a un matre qui, sous Charles VII, emploie des T" barre horizontale prolonge, Saint-L.

    5 Un point secret plac sous une lettre de la lgende. C'est, deCharles VI Franois P*", la marque par excellence de Vatelier., qui

    1. A. Blanchet, Rev. num., 1913, 68 et F. de Saulcy, Ateliers montaires,p. 8.

    2. Voy. p. 63, n' l 4. A partir de Franois I", la forme de la croisetteinitiale n'a plus d'importance.

    3. Sur l'O rond et l'O long, voy. ci- dessus p. 51. Cf. Livre III, ch. VIT, Phi-lippe le Bel.

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    CLASSEMENT DES DIFFERENTS 636' Un point secret se plaant dans une lettre de la lg^ende, par

    exemple : Q, Q . Ces sortes de sig-nes ont servi diffrencier desmissions (Gros dit Compagnon de Jean le Bon, Florette). Je nevois pas qu'ils aient distingu des ateliers, mais ils ont t frquem-ment employs comme marque de matre jusqu' une poque tar-dive.

    7' Un symbole qui remplace, sous la lettre dsigne par sonr^l

    Croisette patte Cro/sette(hospi/alire) ha tonne

    , >ii 3 Si 4Croisettes fiches .H .^ z^Croisette ancre lo//e Molette/Fer de MoufinJ

    /V,

    Racine10

    Rose Croissants TrfleadosssTrfle

    Briquet Couronnea feuiffesdche Ancre19cude Marseille

    20Maide Croisettetoulousaine

    22 (V 23^Diffrents d'Aix

    .^.R4 (S^ 25(JU ze''^ 27*^^ 28/fTrents de Marseille Diffrent

    ^9^ 30Renne

    .3 .^mSennes Marseille

    33 34-Rau Chlons

    Fig. 8Symboles et signes

    OrlansT,M> 37JStrasbourg Besanc

    numro d'ordre, le point plein d'atelier. Le remplacement du pointpar l'annelet a caractris des missions (Ecu de Charles Yl) ; parun sautoir, il dsigne le matre de Saint-Pourain en 1412 ; par uncur, puis un croissant, ailleurs un lis, ailleurs une toile, il est lefait d'autres matres, sous Charles VII et Louis XI dans l'ouest * :bref, c'est alors un symbole de matre, dsignant l'atelier parposition.

    1. Angers, Tours et la Rochelle {Rev. num., 1910, P.-V., 11).

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    LE STYLE 6510 Une lettre arbitrairement choisie. Sous Franois I^"^, toutes les

    lettres de Talphabet furent rparties entre les ateliers du royaume, commencer par TA qui dsigne Paris, continuer aprs le Z pardivers sig^nes complmentaires de l'alphabet, et cela persista jusqu'Louis XVI '. Cette lettre d'atelier n'est g^nralementpas place laiin de la lg^ende, mais Texergue, soit part (Fig . i71)^ soitlans l'alignement de la X^ene [Fig . / 75), quelquefois en cur (Fi^.y 7 7), en tout cas dans le sens du type et dans l'axe de la piceEn principe, les diffrents d'mission, d'atelier, de matre, de gra-veur, aux poques respectives oii ils furent usits, ne devaient pas^'exclure, mais s'employer conjointement. Il y a cependant desxemples du contraire. Le signe d'atelier peut manquer et tre sup-

    pl par un contresignai, comme pour la Florette de Paris du7 mars 1419; par une marque de matre, comme Rouen en 1398pour l'Ecu (point dans l'O et le p), comme pour divers Doublestournois de Louis XIII, ou par un contresignai et une marque dematre associs, comme il est arriv Aix, sous Louis XII ^. Lesigne d'mission galement peut faire dfaut ds avant Henri II :le symbole d'atelier remplace la croisette sous Henri VI; Ghlons,le croissant fait de mme, et les bourdons croiss du matre JrmeBourdin ou Bourdon sous l-'ranois \^^ etc.. -^ Mais ces faits restent l'tat d'exceptions.

    IX. Le style.Comme on ne connat pas toutes les rgles prescrites par le roi

    pour chaque mission, toutes les dates d'ouverture et de fonction-nement de chaque atelier, ni la liste complte des diffrents dematre ; comme d'ailleurs il faut faire la part des oublis, des inad-vert