Managers afrique n°44

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L'Afrique qui gagne, sa diaspora qui réussit

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MANAGERS Afrique N°44 / sept-octobre 2014 | 3

A MON HUMBLE AVIS

Vous êtes ambitieux, n’est-ce pas, admiratif des icônes de la réussite, et aspirant à votre part de gloire ? Tenez-vous prêt à travailler, travailler et encore travailler, quand bien même vous seriez fatigué ! Car ce surcroît d’effort, lorsque les autres s’accordent un répit, fera votre différence. Vous voulez réussir ? Attendez-vous à échouer cent fois ! Mais souriez à chaque

échec, persuadé que le succès peut vous tendre les bras, une fois vos premiers revers franchis. Si vos activités sont légales, si vous n’êtes pas un arnaqueur, vous devez faire de la persévérance votre credo, l’échec doit fortifier et décupler votre combativité. La majorité de ceux qui vous paraissent si chanceux, sont passés par là. Vous voulez goûter aux délices de la réussite ? Il est trois heures du matin, et vous n’ar-rivez pas à vous rendormir ? Ca tombe bien ! Agissez dans le sens de votre prochaine

réussite. Revoyez le slogan de votre produit, ébauchez ou peaufiner un courrier destiné à un client, que vous terminerez au bureau, refaites le plan d’attaque du lendemain, ajoutez-y d’autres idées. La réussite est une belle princesse qui aime mettre ses prétendants au défi. Pour accéder à son palais de marbre et de robinets d’or, vous seriez parfois contraint d’emprunter le sentier sinueux de l’échec. Mais votre acharnement ne devra pas perdre de son souffle. N’accordez pas trop d’importance à un échec momentané. Il n’est que le brouillon de votre réussite. Les commerciaux aguerris ne le savent que trop. 20, 40, 90 rendez-vous infructueux ? Quelle importance ! Pourvu que le 91ème ou le 92ème gonfle votre chiffre d’affaires ! L’acharnement est donc, répétons-le, le premier commandement d’une per-sonne ambitieuse. Tel est également le credo du Président Sassou Nguesso à qui nous consacrons la pré-sente édition. Rien ne le distrait de la matérialisation de sa vision du Congo Emergent à l’horizon 2025. Ni les protestations de l’opposition sur sa longévité au pouvoir ni la nui-sance d’anciens fidèles. Denis Sassou Nguesso est persuadé que les résistances à son pouvoir comptent moins que son legs au peuple congolais au soir de sa vie. Autrement dit, pour lui, l’échec momentané ne doit pas être rédhibitoire. Au contraire, il est la preuve qu’il a au moins essayé et qu’il doit s’acharner jusqu’à atteindre son but, le développe-ment tant voulu pour son pays.« Je cours longtemps sur la route avant de danser sous les projecteurs », disait le boxeur Mohamed Ali. Vous aussi, ami lecteur, bombez le torse, dégainez votre sourire le plus charmeur, huilez votre discours, rajustez vos réparties, et partez à l’abordage.De même, pour une équipe de foot, peu importe les tirs au but ratés ou les passes à l’ad-versaire, l’essentiel est de mettre au moins un but dans les filets adverses pour gagner le match. Ce n’est pas la fin du monde pour un entraîneur dont l’équipe perd d’abord des matchs, si celle-ci arrive au finish en tête du championnat. Les promoteurs de magazines ou autres chefs d’entreprises connaissent la rengaine. Vous pouvez perdre de l’argent pendant les deux ou trois premières années du lancement. Votre succès, votre rentabilité se construira dans la durée. Le Président Denis Sassou Nguesso ne dit pas autre chose à ses proches et à ses visiteurs.A très vite sur cette même page.

L’échec n’est pas le contraire de la réussite, mais son brouillon

Mouftaou BADAROU

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Bimestriel internationalfondé à Paris le 13 mai 2007 par Mouftaou Badarou

8ème annéeEdité par

B MEDIAS INTERNATIONAL12-14 Rond-Point des Champs-Elysées

75008 Paris

Actionnaire principalMouftaou Badarou

Nous joindre au 09 .. .. .. [email protected]

DIRECTION GENERALEDirecteur de la publication

Mouftaou Badarou conseillers éditoriaux

Isis Jasmine Christian Levry

ConsultantsJocelyn Mouangassa

Anzize BadarouDirectrice commerciale

Isabelle HubertChargée de mission

Addis AyinonREDACTION

Chef d’enquêteOussouf Diagola

Ont contribué à ce numéroElisia Diop Akoueli - Samirha Malanda Bolamba

Youcef Zirem - Yves Martial DuronduWilfried Crecel Ahanzin - Christian Russel

Prince Bafouolo - Brice NzambaNordine Mahdjane - Me Roland Dana

EDITIONChef d’édition Philippe Pierrat

MaquetteRomain Ahouadi

EDEDABONNEMENTS 06 21 06 02 55

DIFFUSION EN KIOSQUES Messageries Lyonnaises de Presse

IMPRIMÉ EN FRANCESur du papier issu de forêts gérées durablement,

conformément à nos engagements de media responsable et respectueux de l’environnement.

DEPOT LEGAL A parution

ISSN 2112-4736Tous droits réservés. La reproduction, même partielle de tout

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Siège social B MEDIAS INTERNATIONAL

3eme étage, immeuble Dabo, Poto Poto, BrazzavilleTel 00 242 06 65 28 745

-------------------------------------------------------------------------------------Chiffre de tirage 12 369 exemplaires

AFRIQUE

SOMMAIRE

AFRIQUE

N°44

A Mon Humble Avis

EN VEDETTEAssia Salami, chef d’entreprise «Je rêve de construire un grand laboratoire d’analyses médicales au Bénin…»

KALEIDOSCOPEComment devenir richeLe parcours de huit milliardaires d’AfriqueCinémaLupita Amondi Nyongo, la nouvelle coqueluche de HollywoodDjimon Hounsou, toujours en verveMusiqueRick Ross, le «fat» rappeurAlpha Blondy, lancé dans la productionZahara, escale musicale en Afrique du sudStraomae, l’homme à récompensesYoussou Ndour, pour la paix en CentrafriqueSportMurielle Ahouré, l’athlète ivoirienne qui fascine le monde

BUSSINESSA la rencontre de Colombe Kouakou«Trans Com Inter aspire à s’implanter dans le monde entier…»Les Nana Benz d’Afrique de l’OuestQue sont-elles devenues ?

COVERCarnet de voyageDe Paris à Brazzaville, mes impressions de voyageurLe Congo Brazzaville, riche en pétrole, stable et ambitieuxMais qui est vraiment DSN ?Comment travaille DSNUne initiative du Président Denis Sassou Nguesso,L’Agence pour la promotion des investissements (API) est opérationnelleClaudia Ikia Sassou Nguesso, la compétence et la rigueur au service du CongoLA GARDE RAPPROCHÉE DU PRÉSIDENTFirmin Ayessa à la tour de contrôleLES HOMMES DU PRÉSIDENTVISAGES DU CONGOAbdallah Denis Nguesso : «… Si le peuple veut encore du président Sassou, pourquoi aller contre sa volonté ?»Maître Amédée Nganga, la voix des sans voixFrancine Ntoumi, lne femme de caractère dans la recherche biomédicaleAnsi Elo Dacy : «Nous sommes une structure jeune, qui compte sur le dynamisme de ses fondateurs pour se développer...»

Jean de Dieu Kourissa, «Je ne fais pas de prosélytisme politique au sein de mon entreprise…»Fadhel Guizani, «Mon défi personnel est de réussir au Congo l’expérience tunisienne en matière d’habitat»Qui êtes-vous, Valentin Gomez ?Tsengue Tsengue, la recherche et l’innovation au service du Congo et de l’AfriqueVérone Mankou, le génie de BrazzavilleAmog Lemra, le Spike Lee congolaisJocelyn Armel dit Le bachelor, histoire d’une marqueAlain Mabanckou, L’écrivain congolais le plus lu au mondeDEUX MINISTÈRES À LA UNEAlain Akouala Atipault : «Le Congo est une porte d’entrée et de sortie d’importants flux économiques dans la sous-région d’Afrique Centrale ...»Thierry Moungalla : «… Aujourd’hui au Congo, n’importe quel investisseur désireux d’investir dans les télécoms peut demander et obtenir toutes les autorisations et licences souhaitées… »IL FORCE L’ADMIRATIONYves Castanou, Une valeur sûre congolaise en managementEN TOUTE FRANCHISEBelinda Ayessa, «…Nous n’avons pas d’avenir si nous ne nous référons pas à notre passé…»Dites-nous, Léonidas Mottom…PUBLI INFOLa Société nationale d’Électricité : «Consolider le contrôle, le transport, la distribution et la commercialisation de l’énergie sur toute l’étendue du territoire national»

FINANCEGabon, L’assainissement des finances publiques en de bonnes mains

COACHINGFidéliser la clientèleL’affacturage : une solution de financement pour votre entrepriseÀ quoi sert un syndic de faillite et comment peut-il nous aider ?Comment vendre sur InternetPUBLI INFONextcom CongoL’envoi du courrier par Internet, Une solution d’avenir

FOCUSFrance : la vérité sur les indemnités des parlementaires

LIFESTYLELe salut est-il dans la robotique ?SantéLa Range Rover Evoque essayée pour vousCarte postale : la destination BéninA retenir avant de refermer ce magazine : Vous voulez devenir riche ? Voici comment procéder !

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COACHING

FOCUS

Le Congo émergent

la vérité sur les indemnités des parlementaires

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ASSIA!SALAMI" CHEF!D’ENTREPRISE

«JE RÊVE DE CONSTRUIRE UN GRAND LABORATOIRE D’ANALYSES MÉDICALES AU BÉNIN…»

Propos recueillis par WILFRIED CRECEL AHANZIN

La nouvelle génération des managers africaines est au-jourd’hui incarnée par des intellectuelles, qui bravent bien de contraintes pour la réussite de leurs affaires. Assia Sa-lami, qui en fait partie, se livre à l’exercice délicat du témoi-gnage franc. Mise en jambe.

Commençons par la question rituelle. Parlez-nous de vos activités… Merci ! Vous savez, Alaké/Harisco, que je dirige, est constitué de deux établissements multi services. Nous sommes dans le négoce de produits alimentaires et pétroliers ainsi que dans le BTP. Nous construisons des bâtiments tant publics que privés, avec une priorité au particulier. Nous procédons également à l’achat et à la livraison des matériaux de construction. Par exemple, les Établissements Alaké/Harisco ont mis leur exper-tise au service de la Clinique Point E, sise au quartier Gbêdjromêdé à Cotonou, en faisant construire et équi-per ledit établissement. Les établissements Alaké/Ha-risco sont également distributeurs agréés des produits de réseaux GSM comme MTN. Enfin, nous sommes courtiers en assurances (assurance de particuliers et de matériel), en partenariat avec la société SARAM, ex-Co-lina …

De technicienne de laboratoire, comment êtes-vous devenue chef d’entreprise ? Le chemin a sans doute été semé d’embûches… Pas pour autant ! De ma grand-mère à ma mère, j’ap-partiens à une lignée de commerçantes. Je pense que c’est la fibre maternelle qui a pris le dessus. J’ai vu faire ma mère, voila comment j’ai adopté le business et je m’y

plais bien depuis 1994. En 1992, à la fin de mes études, j’ai fait mes premiers pas professionnels dans un cabi-net d’analyses médicales à Sainte-Geneviève-des-Bois, en banlieue parisienne. Tout allait pour le mieux ! Mais sur les conseils de mon frère évoluant dans le secteur du transit à Cotonou, je suis rentrée au bercail pour me lancer dans les affaires, à l’instar de mes sœurs. Au-jourd’hui, je rêve de construire un grand laboratoire d’analyses médicales au Bénin. Vraiment le plus grand, où les compatriotes pourront effectuer toutes sortes d’analyses médicales plutôt que d’être contraints à en-voyer leurs analyses à l’extérieur du pays. Bref… je n’ai pas de secret de réussite ! Mes prières, ma foi en Allah et ma détermination à bien entreprendre font que je perdure dans les affaires.

A votre avis, comment améliorer l’environnement des affaires au Bénin ? Je formule le vœu que l’État béninois soutienne les opérateurs économiques. Davantage de banques spécialisées pour mieux accompagner les hommes et femmes d’affaires ferait du bien à l’économie béninoise. C’est ça qui nous fait défaut ! Les banques béninoises épargnent plus qu’elles ne prêtent. Le Bénin n’ayant pas beaucoup de ressources, le budget de l’État est à base de fiscalité. Mais la fiscalité ne doit pas être confiscatoire à l’égard des opérateurs économiques qui créent de la richesse dans le pays, et il convient de leur faciliter la tâche.

Que pensez-vous des dernières élections à la Chambre de Commerce et d’Industrie du Bénin ? C’est heureux que cette institution puisse enfin redo-rer son blason de défenseur de l’intérêt des opérateurs économiques. Je suis contente que ce soit M. Jean

Baptiste Satchivi, un opérateur écono-mique avisé qui en soit à la tête. C’est un vide qui vient d’être comblé.

Comment envisagez-vous l’avenir ? Un conseil à vos cadettes ? A mes petites sœurs, je leur conseille, avant de se lancer dans l’entreprenariat,

de faire d’ abord leurs études en obtenant un diplôme en bonne et due forme. Ça aide à mieux gérer ! Quiconque dispose d’un bagage intellectuel, même sans grandes notions de gestion, peut monter une entreprise…

Vos modèles de réussite…

D’abord ma mère, Madame Mouiïnatou Salami Radji, c’est d’ abord elle mon mo-dèle. Il y a d’autres femmes que j’admire beaucoup comme l’ex-première dame américaine Hillary Clinton…

Votre plus cher voeu ? Mon vœu le plus cher est que les inves-tisseurs de tous les horizons viennent s’installer en Afrique, un continent quasi-ment en friche. Qu’ils viennent nombreux afin qu’ensemble, dans un partenariat gagnant- gagnant, le berceau de l’huma-nité se développe. Aujourd’hui, l’Afrique, une chance pour les investisseurs, im-porte massivement et produit très peu. Je souhaite que l’État béninois fasse l’effort d’attirer des industriels dans le pays. On y gagnerait beaucoup. Cela nécessiterait, peut-être, un vrai Plan Marshall. A l’heure actuelle, l’industrie reste embryonnaire au Bénin. Nous avons tellement besoin de structures pour l’industrialisation des produits vivriers comme la tomate, l’oi-gnon, l’ananas. Pour ma part, j’aimerais tant oeuvrer dans l’humanitaire, j’aimerais bien un jour fonder une association d’aide aux nouveau-nés orphelins. Pour l’heure, je milite au sein de l’ONG DSF, association pour le développement familial; un creu-set d’entraide aux femmes revendeuses des marchés dans le domaine de la mi-cro-finance. Afin de les faire sortir de la précarité. La Franco-béninoise Assia Salami réside dans un quartier huppé

de Cotonou. Cette native de Porto-Novo, la capitale du Bénin,

est mère d’un jeune homme en Master de Business Manage-

ment à Londres. Femme d’affaires accomplie, à la tête de la société

import-export Alaké/HarisCo (décoration, toutes prestations de ser-

vices, commerce général, BTP), Assia Salami a pourtant été formée

aux techniques de Laboratoire d’Analyses Médicales à l’École d’ana-

lyses médicales et de bio chimie de Paris 18e. Bien sûr, il y aura toujours

des détracteurs pour lui trouver des défauts. Mais,

en dehors de quelques voix dis-sonantes, la personnalité de As-sia Salami suscite un concert de louanges. Humble, la chef d’en-treprise se dit elle même surprise par l’unanimité faite autour de sa personne dans les milieux d’af-faires béninois.

EN VEDETTE EN VEDETTE

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COMMENT!DEVENIR!RICHE LE PARCOURS DE HUIT MILLIARDAIRES D’AFRIQUE

Sa fortune est estimée à 2 milliards de dollars par le magazine Forbes. Fille aînée de l’actuel président de l’Angola, José Eduardo dos Santos (au pouvoir depuis 1979), et de sa première épouse Tatiana Kukanova, Isabel dos Santos a été élevée à Londres après le divorce de sa mère où elle fait de brillantes études d’ingénierie mécanique et électronique au King’s College, ainsi que de génie électrique et de gestion des affaires au Royal College de la capitale britannique. Elle y a rencontré son mari Sindika Dokolo, un collectionneur d’art originaire de la République démo-cratique du Congo. Le couple a 3 enfants. Elle partage son temps entre Luanda, Londres, Lisbonne et Johannesburg notamment. Elle détient une participation de 25% dans Unitel (participation estimée à un milliard de dollars selon Forbes), l’un des deux réseaux de téléphonie mobile de l’Angola. Elle détient également une participation de 25% de la Banco Bic de l’Angola pour 160 millions de dollars. Au Portugal, elle détient près de 15% des Zon Multimedia, une société de télévision par câble, et un peu moins de 20% de Banco Bpi, l’une des plus grandes banques cotées du Portugal. Elle est considérée comme la femme la plus riche de l’Afrique.

Isabel dos Santos, LA FEMME LA PLUS RICHE D’AFRIQUE

Sindika Dokolo, HOMME D’AFFAIRES PROSPÈRENé le 16 mai 1972 à Kinshasa (ex-Zaïre, actuel Répu-blique démocratique du Congo), Sindika Dokolo est un prospère homme d’affaires et un collectionneur d’art. Il détient la plus importante collection d’art africain contemporain, qui comprend maintenant en-viron 3000 œuvres d’art. Epoux d’Isabel dos Sandos, il a grandi en suivant ses parents en Belgique et en France. Son père, Augustin Dokolo, était un proprié-taire de banques, millionnaire et passionné d’art africain. Sa mère, Hanne Kruse, était d’origine danoise. Il a fréquenté le Lycée Saint Louis de Gonzague à Paris où il a obtenu son Bac. Il a ensuite étudié l’économie, le commerce et les langues étrangères à l’Université Pierre et Marie Curie. Installé à Luanda depuis 1999, il assume ses fonctions d’homme d’affaires, d’opéra-teur culturel et de président de la Fondation Sindika Dokolo. Il possède plusieurs entreprises en Angola. Il siège au conseil d’administration de l’entreprise de ciment Nova Cimangola. Il est aussi membre du conseil d’administration d’Amorim Energia, entreprise qui possède un tiers de la compagnie pétrolière Galp Energia via la Esperanza Holding Bv.

Aliko Dangote, né le 10 avril 1957 à Kano, nord du Nigeria, est un homme d’affaires nigérian d’origine haoussa. Il est considéré comme l’homme le plus riche d’Afrique. La valorisation de ses parts dans ses quatre sociétés cotées en bourse s’élève à plus de 25 milliards de dollars, selon le classement 2014 des plus grosses fortunes du monde selon le magazine Forbes. C’est en 1980 qu’il a commencé à développer son immense empire en s’installant cette année-là à Lagos. Le coup d’Etat de 1983 au Nigeria sera une aubaine pour lui, la junte militaire au pouvoir ayant emprisonné tous les grands hommes d’affaires de la ville, libérant ainsi de vastes marchés. Aliko Dangote investit alors dans le sucre, l’importation de riz et également dans une banque qui fera ensuite faillite. A la fin des années 80, inspiré par le modèle industriel brésilien, il se lance dans l’in-dustrie. Son groupe construit une raffinerie de sucre et une usine d’emballage pour les pâtes alimentaires que le groupe importe au Nigeria. Il possède aujourd’hui Dangote Cement qui est devenue la plus grosse capitalisation boursière du Nigeria ainsi que des usines en Zambie, en Tanzanie, au Congo, en Ethiopie, et des terminaux de ciment en Sierra Leone, en Côte d’Ivoire et au Liberia.

Aliko Dankote, L’HOMME LE PLUS RICHE D’AFRIQUE

Yérim Sow, LE BUSINESS MAN QUI PÈSE 150 MILLIARDS DE FCFA

Patrice Motsepe, LE SEUL NOIR MILLIARDAIRE D’AFRIQUE DU SUD

Fils du milliardaire Aliou Sow, Yérim, un polytechnicien plein de mystère, n’en reste pas moins un self-made-man parce que c’est à l’âge de 26 ans que le Séné-galais s’est affranchi du joug paternel pour monter sa propre société. Ainsi inscrit-il ses lettres de noblesse dans les télécommunications, dans les banques, dans l’immobilier et l’on retrouve ses traces en Côte d’Ivoire, en Guinée, au Cap vert, en Suisse, etc. Il était majoritaire dans le capital de Telecel Côte d’Ivoire, avant de céder une grande partie de ses parts aux Sud-afri-cains de Mtn. Telecel étant devenu entretemps MTN Côte d’Ivoire. On apprend qu’il a conclu l’année dernière deux alléchantes affaires au Cameroun et en Côte d’Ivoire. Au Cameroun, Cheick Yérim Sow, patron du holding Teylium, s’est associé avec un autre homme d’affaires pour bâtir un hôtel de classe internationale d’une valeur de 23 millions d’euros; son apport personnel étant de 14 millions d’euros, soit près de 10 milliards de Fcfa. Rien d’étonnant pour quelqu’un qui pèse 150 milliards de Fcfa.

Patrice Motsepe, entrepreneur sud-afri-cain, a su exploiter au mieux les oppor-tunités qui lui étaient offertes. Crédité d’une fortune de 3,3 milliards de dollars, il est ainsi devenu le premier noir (et le seul pour l’heure) milliar-daire d’Afrique du sud en bâtissant un puissant groupe dans le secteur minier, African Rainbow Minerals. Né au début des années 60 dans une Afrique du

sud dominée par le régime d’Apartheid, le jeune Motsepe a cependant la chance d’appartenir à la classe moyenne noire. Le père, fondateur d’un débit de boissons alcoolisées, parviendra à financer les études supérieures du fils jusqu’à son obtention du diplôme d’avocat. Nous sommes à la fin des années 80 et l’histoire s’accélère. De nouveaux droits sont accordés à la majorité noire et l’horizon s’élargit brusquement. Patrice Motsepe intègre un cabinet d’avocats et se spécialise dans le droit minier et des affaires. Il saura mettre à profit son expertise du secteur minier pour entrer à des conditions avantageuses dans le capital de sociétés minières, restructurer habile-ment l’outil de production à sa disposition (notamment en exploitant avec succès des champs de production miniers considérés comme trop petits et peu rentables par les grands groupes) et bâtir progressivement son empire. Et ce, lorsque Nelson Mandela, devenu président de la nation arc-en-ciel en 1994, initie la politique du Black Econo-mic Empowerment visant à mieux répartir le pouvoir économique dans la nouvelle Afrique du sud.

KALEIDOSCOPE KALEIDOSCOPEFORTUNE FORTUNE

Pages rassemblées par RENE LEVRY

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Alaja Bola Shagaya est une femme d’affaires nigériane. Passionnée de mode, elle est l’une des femmes les plus riches d’Afrique et est considérée comme la plus riche des femmes au Nigeria. Née en 1959, mariée à Alhaji Shagaya, un magnat du transport basé dans l’Etat de Kwara, elle a 4 enfants. Elle a étudié l’économie et la comptabilité à l’Université Ahmadu Bello (Zaria) et à Armstrong College en Californie. Elle a débuté sa carrière à la direction de l’audit de la Banque centrale du Nigeria, avant de s’investir dans des activités commerciales en 1983. Son expérience de l’entreprise a commencé avec l’im-portation et la distribution des documents photographiques. Elle a ainsi réussi à implanter durablement la marque Konica, sur le marché nigérian et en Afrique de l’ouest. Alaja Bola Shagaya est actuellement membre du Nepad Business Group et également, présidente de l’Association des créateurs de mode du Nigeria (Fadan). Passionnée de l’art, elle pratique par ailleurs le polo.

Bola Shagaya, LA FEMME LA PLUS RICHE DU NIGERIA

Mohamed Mansour, LE PROPRIÉTAIRE DES SUPERMARCHÉS MÉTRO

Nicky Oppenheimer, LE PLUS RICHE D’AFRIQUE DU SUD

A 63 ans, l’Egyptien Mohamed Mansour entre avec ses trois frères Mansour (Youssef et Yassen) dans le classement Forbes. Il apparaît à la 595ème place (ex-æquo avec le Ni-gérian Nike Adenuga). Sa fortune est estimée à 2 milliards de dollars (soit 1,41 milliard d’euros). Après des études d’ingénieur et de commerce aux Etats-Unis, il profite des liens qu’il y a tissés pour introduire des marques américaines sur le marché égyptien telles que Caterpillar, Chevrolet ou encore Marlboro. Les Mansour ont diversifié leurs activités en se lançant, par exemple, dans la grande distribution et en créant leur propre chaîne de supermarchés : Métro. Il a, par ailleurs, été ministre des Transports en Egypte entre 2005 et 2009 sous le président Hosni Moubarack.

Diplômé d’Oxford, l’homme le plus riche d’Afrique du sud avec 7 milliards de dollars (4,95 milliards d’euros) a constitué sa fortune essentiellement dans l’exploitation de mines de diamants. Nicky Oppenheimer, à 65 ans, est aujourd’hui à la 136ème place dans le classement mondial de Forbes. Après ses études, il rejoint la société minière de son père, la Anglo Ameri-can Corporation, implantée à Londres. Il revient à Johannesburg en 1975 et intègre De Beers, une entreprise spécialisée dans l’extraction de diamants. Il en prend la direction en 1978 et ouvre plusieurs joailleries dans le monde, dont une aux Galeries Lafayette à Paris.

DJIMON!HOUNSOUTOUJOURS EN VERVE

Née le 1er mars 1983 à Mexico (Mexique), Lupita Amondi Nyong’o, actrice et réalisatrice kenyane, a décroché, le 2 mars dernier, à Los Angeles, l’Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle pour son rôle de Patsey dans «12 Years a slave» de Steve McQueen. Depuis, tous les regards sont tournés vers elle. Elle a même été désignée «Plus belle femme du monde» pour l’année 2014 par le magazine américain People.

Révélé en 1997 par «Amistad» de Steven Spielberg, l’acteur béninois Djimon Hounsou (né à Cotonou, Bénin, le 24 avril 1964) est surtout connu pour ses rôles dans «Gladiator» de Ridley Scott, «Blood Diamond» d’Edward Zwick, «The Island» de Michael Bay ou «Never back down» de Jeff Wadlow.

Avec la femme d’affaires américaine Kimora Lee, il a eu un enfant avant leur sépara-tion en novembre 2012. Djimon Hounsou arrive très tôt en France. Il n’a que 13 ans. Il se retrouve à Lyon avec ses frères. Mais ses études ne marchant pas, il se lance dans le mannequinat, conscient de son physique avenant. En mai 1987, il lâche tout

et monte à Paris. Après des semaines difficiles à dormir dans la rue dans son aventure, il est repéré un matin en train de se laver dans une fontaine en face du centre Beaubourg par une personne travaillant pour le couturier Thierry Mugler. C’est le début d’un conte de fée. Devenu photographe pour Mugler, il travaillera, grâce à cette prestigieuse collaboration, pour un album du couturier et tournera dans 3 clips vidéo réalisés par le réalisateur américain David Fincher. Arrivé en 1990 à Los Angeles pour devenir acteur, les choses vont s’accélérer pour lui. La suite, on la connaît.

KALEIDOSCOPE KALEIDOSCOPE

LUPITA!AMONDI!NYONGOLA NOUVELLE COQUELUCHE

DE HOLLYWOOD

En 2008, elle écrit le scénario du documentaire «In my genes» qui ex-plique la difficulté d’être un albinos au Kenya, puis se lance dans sa réalisation et sa production. Sorti en 2009, le film est primé au Festival du film africain de Mexico de 2008. En 2012, après son audition pour

un rôle dans «12 Years a slave», elle décroche celui de Patsey, une esclave em-ployée dans une plantation de coton des États fédérés d’Amérique au XIXème siècle. Son jeu de rôle lui apporte, hormis 8 nominations sans couronnement, pas moins de 19 récompenses en 2013 et 2014, dont l’Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle aux Oscars du cinéma 2014, devenant du coup la 15ème actrice remportant un Oscar dès ses débuts dans le 7ème art. En 2013, elle obtient son deuxième second rôle, celui de l’hôtesse de l’air Gwen Lloyd, dans «Non-stop» du réalisateur Jaume Collet-Serra.

FORTUNE CINÉMA

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A la tête d’une fortune estimée à 35 millions de dollars, Rick Ross, de son vrai nom William Roberts, né le 28 janvier 1976 dans le comté de Coahoma (Mississippi, aux Etats-Unis), a fondé le label

Maybach Music Group avec comme membres Meek Mill, Wale, etc., sous lequel il a sorti ses 3 derniers albums («Deeper than Rap», «Teflon Don» et «God forgives, I don’t»). Ce rappeur américain qu’on reconnaît par son immense physique s’est fait connaître du grand public grâce à son single «Hustlin». Son pseudonyme Rick Ross est une référence à «Freeway» Rick Ross, un des plus importants trafiquants de cocaïne de Los Angeles des années 1980, avec lequel il n’entretient aucun lien. Ce dernier a même porté plainte contre la star, lui réclamant 10 millions de dollars pour l’usage de son nom. Rick Ross a à son actif 6 albums studio dont le dernier sorti cette année, «Mastermind», cartonne aux Etats-Unis. Spécialiste des featurings, Rick Ross est très sollicité par ses pairs des Etats-Unis et d’ail-leurs. En 2012, il a collaboré avec le chanteur Booba sur le titre «1,8,7».

Zahara est une chanteuse et poète sud-africaine. Dès son premier album, «Loliwe» sorti en 2011, elle rencontre

un énorme succès. 13 jours après sa sortie, elle a reçu un disque de platine. Au bout de 17 jours, elle a reçu un double disque de

platine.Son style s’inscrit dans l’Afrosoul, dans la li-gnée de Tracy Chapman ou encore la chan-teuse nigériane Asa. Elle joue de la guitare à la perfection. Zahara chante en anglais, mais aussi dans sa langue maternelle, le xhosa.

RICK!ROSS"

STROMAE"

YOUSSOU!NDOUR

ALPHA!BLONDY

ZAHARA"

LE «FAT» RAPPEUR

L’HOMME À RÉCOMPENSES

POUR LA PAIX EN CENTRAFRIQUE

LANCÉ DANS LA PRODUCTION

ESCALE MUSICALE EN AFRIQUE DU SUD

Longtemps critiqué parce qu’il n’aiderait pas assez ses pairs en les produisant et ainsi booster leur carrière, la star mondiale du reggae, Alpha Blondy, a décidé de rec-

tifier le tir. Après quelques années de mise en veilleuse, son écurie met en lumière une chanteuse de reggae au talent certain : Queen Adjoba, de son vrai nom Nadège Adjoba Kablan. Filleule artistique d’Alpha, elle a mis sur le marché, en janvier 2014, un album de 10 titres 100% reggae. Cette œuvre, qui comprend 7 titres interprétés en abron (langue ivoirienne), a été arrangée par l’excellent Evariste Yacé.Les artistes Kajeem et Ras Goody Brown ont aussi rejoint l’écurie d’Alpha Blondy. Bientôt leurs œuvres sortiront sous le label Alpha Blondy Production.

Stromae, de son vrai nom Paul Van Haver, né le 12 mars 1985 à Bruxelles, est un auteur-compositeur-interprète et produc-teur belge de hip-hop, de musique électronique et de chan-

son française qui se fait connaître, en 2009, avec la chanson «Alors on danse». Issu d’un père rwandais et d’une mère flamande, Stro-mae (qui est l’anagramme de Maestro) commence véritablement à s’intéresser à la musique et s’inscrit, pour ce faire, à l’Académie musicale de Jette pour prendre des cours de solfège et de batte-rie. Sa mère l’envoie à l’internat des Jésuites. En 2000, il choisit le pseudonyme Opsmaestro en débutant dans le rap. Voyant que son pseudonyme ressemble à celui d’un autre artiste, il opte finalement pour celui de Stromae qui correspond à Maestro en verlan. A 18 ans, il forme le groupe Suspicion en compagnie de Jedi, un autre rappeur, et ils composent ensemble la chanson et le clip de «Faut qu’t’arrêtes le rap». Toutefois, Jedi décide de quitter le duo, ce qui marque les débuts de la carrière solo de Stromae. En 2005, Stromae enchaîne les prestations. Et tout s’emballe pour lui. En 2010, il sort l’album «Cheese» et en 2013 «Racine carrée», succès mondial avec des titres comme «Formidable», «Alors on danse». Grâce à son dernier album, il a glané plusieurs récompenses. Notamment le prix du meilleur artiste belge aux Mtv Europe Music Awards en 2013, le Prix Rolf Marbot de la chanson de l’année avec «Formidable» en 2013.

Aux récentes Victoires de la musique, Stromae a remporté la Victoire de l’artiste interprète masculin, la Victoire du clip vidée pour «Formidable» et la Victoire de l’album de chanson, variétés. Stromae, qu’on compare de par le style à Jacques Brel, son compatriote, a lancé, le 1er avril 2014, sa première marque de vêtements prêt-à-porter, Mosaert (anagramme du nom du chanteur), en collaboration avec le styliste Coralie Barbier. Il s’apprête à entamer une opération séduction pour percer le marché américain. Pour ce faire, il part sous peu à la conquête des Etats-Unis pour une série de concerts outre-Atlantique, dont certains a!chent d’ores et déjà complet.

La star sénégalaise Youssou Ndour s’est lancée dans un nouveau défi, celui de s’impliquer pour le retour de la paix en Centrafrique. Il a

alors enregistré, à Dakar (Sénégal), en fin janvier dernier, une chanson dédiée à la paix en Centra-frique avec la chanteuse centrafricaine Idylle Mam-ba. «One Africa», le titre phare de cet opus, met aux prises un chanteur musulman (Youssou) et une chanteuse chrétienne (Idylle). C’est un duo sym-bolique qui entend marquer les esprits et amener chrétiens et musulmans à réapprendre à vivre en-

semble en Centrafrique. «Je suis meurtri par ce qui se passe en Centrafrique», explique le conseiller spécial du président sénégalais Macky Sall. Et de poursuivre: «Au Sénégal, il y a 95% de musulmans et l’on vit en harmonie avec les chrétiens. On est un exemple de ce qui est possible alors que les images qui viennent de Centrafrique sont désastreuses. J’ai voulu enregistrer cette chanson pas seulement pour ce pays, mais pour toute l’Afrique, comme un ensemble pour dire : «Arrêter. Il faut que l’Afrique avance, éduque ses enfants».

MUSIQUE MUSIQUEKALEIDOSCOPE KALEIDOSCOPE

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MURIELLE!AHOURÉ" L’ATHLÈTE IVOIRIENNE QUI FASCINE LE MONDEAthlète ivoirienne spécialiste du sprint, Murielle Ahouré fait parler d’elle en bien depuis 2011. Cette année-là, elle établit son record personnel en 11 s 06.

M. LEVRY

Muriel Ahouré s’entraîne à Houston, aux États-Unis. Elle a porté son record à 11 s 00 (vent nul), record national ivoi-rien en remportant le 100 m du Golden Gala de Rome, 3ème étape de la Ligue de diamant, le 3 mai 2012, de-

vançant en cela, dans la capitale italienne, les trois Jamaïcaines (Shel-ly-Ann Fraser-Pryce, Kerron Stewart et Sherone Simpson) qui avaient composé le podium aux Jeux olympiques d’été de 2008 à Pékin. Cinq jours après s’être mise en évidence au meeting de Rome, Murielle s’est imposée (11 s 32) sur le 100 m du meeting de Montreuil avec un fort vent contraire (-2,0 m/s) et une fine pluie. Après avoir remporté la course et battu le record national ivoirien du 200 m avec un chrono de 22 s 42, devançant les Jamaïcaines She-ri-Ann Brooks, Kerron Steward et Sherone Simpson le 7 juin de la même année au cours des Bislett Games d’Oslo (5ème étape de la Ligue de diamant 2012), Murielle Ahouré bat, aux Jeux olympiques d’été de 2012, le 3 août, dès les épreuves de séries, son record per-sonnel d’une centième, le portant à 10 s 99. Le 4 août 2012, lors de la finale du 100 m, elle termine 7ème avec un chrono de 11 s 00 après avoir décroché la dernière place qualificative au temps en 11 s 01 lors des demi-finales disputées plus tôt dans la soirée. En février 2013, elle remporte le 60 m du meeting indoor de Birmingham devant Shel-ly-Ann Fraser-Pryce, en descendant pour la première fois de sa car-rière sous les 7 secondes (6 s 99). Lors des championnats du monde de Moscou en 2013, Murielle Ahouré est vice-championne du monde en salle du 60 m, en prenant la deuxième place derrière la Jamaïcaine

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Shelly-Ann Fraser-Pryce et devant l’Américaine Carmelita Jeter, dans le temps de 10 s 93. Durant ces mêmes championnats, elle monte également sur la deuxième marche du podium sur 200 m en 22’’32, toujours derrière la Jamaïcaine Shelly-Ann Fraser-Pryce et devant la Nigériane Blessing Okagbare (22’’32 également). Pour la Côte d’Ivoire, c’est la première fois qu’un de ses représentants monte sur le podium d’un championnat du monde en plein-air.

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BUSSINESSBUSSINESSVÉRITABLE WORKING GIRL (BOSSEUSE), MÈRE DE TROIS ENFANTS, AIMANT LE JOGGING MATINAL ET FÉRUE DES MARCHÉS BOURSIERS ET DE L’HISTOIRE- GÉOGRAPHIE DES ETATS, COLOMBE KOUAKOU A CRÉÉ IL Y A QUELQUES MOIS À ABIDJAN, UNE DEUXIÈME SOCIÉTÉ DE LOCATION ET DE VENTE DE VÉHICULES DE LUXE, WORLD CARS, GÉRÉE PAR SON ASSOCIÉ ET HOMME D’AFFAIRES DENIS DE KOUASSI.

«Trans Com Inter aspire à s’implanter dans le monde entier…»

Originaire de Bouaké et née à Toumodi en Côte d’Ivoire, de père enseignant et de mère chef d’entreprise, styliste-modé-liste, Colombe Kouakou, 34 ans, expérimente une vie prospère de chef d’entreprise face à une concurrence impitoyable dans le domaine prisé du transit et de la déclaration en douane à Paris.

À LA RENCONTRE DECOLOMBE KOUAKOU

Tr a n s i t a i r e à L a D é f e n s e , p r è s d e P a r i s

Par CHRISTIAN RUSSEL

«J’ai décidé de me battre à armes égales avec les hommes, sur-monter les barrières raciales

pour engager la concurrence avec les Eu-ropéens et réaliser un mieux-être à Paris, afin de venir en aide aux jeunes cadres de mon pays, en quête d’emplois à la fin des études universitaires» affirme avec enthousiasme l’intrépide transitaire. Un pari que Colombe Kouakou est en passe de gagner, puisque sa société de transit, Trans Com Inter qu’elle a créée en 2008 à Paris, affiche un portefeuille clients de près de 1760 prospects par an. C’est avec un brin de fierté que Colombe Kouakou

déclare pour sa première année d’activité, un chiffre d’affaire avoisinant 1 500 000 7 soit 984 millions Fcfa. «Il faut toujours viser plus haut que ses acquis, ma structure aspire à s’implanter dans le reste du monde» affirme la jeune femme qui nourrit une confiance certaine en l’avenir et qui est parvenue à tisser sa toile sur tous les continents ; disposant ainsi de succursales à Paris, Strasbourg, Abidjan, Madrid, Rome, Jacksonville aux Usa, Montréal, Dakar, Douala, Bamako, et Libreville.L’activité de Trans Com Inter consiste à acheminer pour ses clients, des biens et marchandises, véhicules et containers par voie maritime et aérienne, tout en réalisant les formalités douanières nécessaires. Les partenaires commerciaux de Trans Com

Inter sont la Compagnie Eolis, la RMR, la Sallaum, la Iledutch et Grimaldi.Ancienne employée du Groupe Bolloré à SAGA Côte d’Ivoire en 2000, Colombe Kouakou a pris un vol en 2002 pour tenter l’aventure et poursuivre ses études uni-versitaires à Paris, avec des rêves pleins la tête. Arrivée en France, elle dû surmon-ter des obstacles d’intégration qu’elle ne soupçonnait pas. Elle a commencé à postuler avec un BTS Ivoirien en poche et obtenu, fin 2002, un emploi de secrétaire standardiste pour le compte de la mairie d’Antony, commune de banlieue parisienne. Des années plus tard, c’est cette mairie qui la recommande en 2004 à un poste de secrétaire à l’agence Pôle Emploi de Nanterre, autre commune de la banlieue parisienne. C’est ainsi que

J’AI DÉCIDÉ DE ME BATTRE À ARMES ÉGALES AVEC LES HOMMES, SURMONTER LES BARRIÈRES RACIALES

POUR ENGAGER LA CONCURRENCE AVEC LES EUROPÉENS ET RÉALISER UN MIEUX-ÊTRE À PARIS, AFIN DE VENIR EN AIDE AUX JEUNES CADRES DE MON PAYS

POUR SATISFAIRE LA MAJORITÉ DE SES CLIENTS AFRICAINS, EUROPÉENS, NORD-AMÉRICAIN ET ASIATIQUES, PME ET PARTICULIERS, LE PERSONNEL DE TRANS COM INTER ET SA DIRECTRICE GÉNÉRALE SONT NÉCESSAIREMENT POLYGLOTTES ET POLYVALENTS. AU NOMBRE DES CLIENTS GRANDS COMPTES, L’ON RETROUVE LES AMBASSADES DE CÔTE D’IVOIRE ET DU CAMEROUN AINSI QUE LES SOCIÉTÉS K-LITEK, SOCOMELEC, O’DISIGN, SIS ET MATPROBAT.

dans le cadre de ses nouvelles fonc-tions, elle a saisi sa chance et s’est inscrite au programme du person-nel souhaitant acquérir un BTS et un Master en commerce international. Le programme est mis en place une fois tous les cinq ans par la direction.Après l’obtention en 2006 et 2008 d’un BTS et un d’un Master à l’aca-démie de Paris 7, elle sollicite un agrément de transitaire et crée sa sociétée Trans Com Inter fin 2008 avec cette fois un diplôme français en poche. Colombe Kouakou a ainsi compris que l’obstacle à son intégration était son diplôme étran-ger, unn premier BTS en commerce international acquis à Abidjan en 2000.

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QUE SONT-ELLES

NANA BENZD’AFRIQUE!DE!L’OUEST

LES

DEVENUES ?Les temps ont bien changé ! Les affaires marchent seulement pour une poignée de Nana Benz qui en viennent à commercialiser des produits de première nécessité importés de tous horizons par conteneurs.

Par WILFRIED CRECEL AHANZIN

«Une Nana Benz bé-ninoise importe un,

deux voire cinq conteneurs.

Et chaque conte-

neur est revendu ensuite à quatre personnes. Or, un conteneur est rempli d’au moins 500 sacs de riz…. Faîtes le calcul…». Chérifatou L. commerçante pros-père à Missêbo, un quartier d’affaires au cœur de Cotonou, débite son témoignage d’une voix de confessionnal. Et de renchérir : «Pour regagner la

confiance des investisseurs, L’État doit initier un plan de relance de l’économie nationale en s’ap-

puyant sur les institutions incontournables du monde des affaires. A savoir la fédération

des femmes entrepreneures et femmes d’affaires du Bénin (FEFA), la direction générale des Impôts et des Domaines, la direction général du Port autonome

de Cotonou, ainsi que le Conseil présidentiel de l’investissement. Et il convient d’accélérer la mise en œuvre des décisions issues des assises de la Table Ronde d’oc-tobre 2012 ; décisions reconnues d’utilité indéniable pour le décol-lage économique du Bénin».

Le phénomène des Nana Benz -aujourd’hui Nana wax- commerçantes togolaises de pagnes surnom-mées ainsi à cause des grosses cylindrées allemandes Mercedes-Benz qu’elles conduisaient dans les an-nées 1970 à 1980- a éclos à Lomé avant de s’étendre aux pays avoisinants. Femmes à la corpulence imposante, assises devant leurs étalages de tissus hollandais, ayant auprès d’elles des cor-beilles remplies de billets de F CFA et circulant dans des Merce-des-Benz. Tel est le mythe associé aux Nanas-Benz du marché de Lomé. Il persiste aujourd’hui même si la donne économique est autre.

Au commencement de tout…À l’indépendance, en 1960, de nombreux marchands ont délais-sé leur métier pour occuper des postes dans la nouvelle admi-nistration publique. Les femmes ont profité de ce vide pour se lancer dans les affaires. Ce sont elles qui ont compris la manne que pouvait représenter le wax hollandais, dont les motifs sont imprégnés de cire avant le bain de teinture.Formant une classe de bourgeoisie, les nana Benz voient leur renommée dé-passer les frontières du Togo. Le marché d’Adawlato a longtemps attiré des commerçants venant de toute l’Afrique de l’ouest en quête de tissu wax hollan-dais, réputé pour son excellente qualité. Mais le monopole des Nanas Benz a fini par s’effondrer. Au début des années 1990, d’autres femmes africaines, en particulier du Nigeria, se lancent à leur tour dans la fabrication de wax, moins chers, dont elles ont assimilé la technique. A partir des années 2000, les Nanas Benz doivent composer en plus avec la concurrence chinoise qui investit le marché togolais, inondant le pays de tissus wax fabriqués à Shanghai et ven-dus dix fois moins cher. Face à ce constat, les autorités togolaises, de plus en plus dépendantes de l’aide chinoise, semblent impuissantes à juguler le phé-nomène de déclin.«La situation que vivent les Nanas Benz est dramatique. Pour vendre nos pro-duits, nous faisons désormais appel à la débrouillardise» déplore d’un air nos-talgique une Nana Benz au marché de Lomé. Celles qui n’utilisent pas leur domicile comme lieu de travail tiennent des stands improvisés dans la rue ou louent à prix d’or des boutiques à des particuliers -jusqu’à 200 000 FCFA (300 euros) par mois d’après l’Établissement public autonome pour la gestion des marchés (EPAM).«A l’époque, je possédais cinq Mercedes et faisais beaucoup de voyages d’af-faires et d’agrément en Europe. J’ai toujours en mon nom un appartement à Lyon en France …» nous confie Dédé Rose Creppy, figure historique des Nanas Benz, présidente de l’Association professionnelle des revendeuses de tissus (APRT). Elle vit à Lomé. Pour les jeunes générations (qui se font appeler les nanettes pour se démarquer de leurs devancières] c’est de plus en plus difficile. Pour survivre face à la concurrence, elles sont obligées de se diversifier, de vendre d’autres types de produits souvent importés de Chine.

Des Nana Benz aux Nanettes : la traversée du désert…

Les nana Benz du Togo

BUSSINESSBUSSINESS

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Simple pagne porté par les femmes africaines, le tissu wax est devenu une éto"e tendance des podiums

de mode. Le Wax est ce célèbre tissu qui a fait la fortune des revendeuses (Nanas Benz) dans les années 70-80 du grand marché de Lomé. Réalisé avec des cires hydrophobes, il s’inspire des Batiks javanais. Son top qualité est toujours fabriqué par Vlisco et Uni Wax, les marques phares. Toutefois, les contrefaçons et les

Les Nana Benz sont le symbole de l’expansion du pagne en Afrique occidentale. Ces femmes, même parfois analphabètes, réalisaient un

chi"re d’a"aires mensuel oscillant entre 25 et 40 millions de FCFA. Leur renommée a fait de Lomé, un véritable centre régional de distribution du textile euro-africain. La frontière de Hilacondji et d’Aflao était alors le théâtre d’allers retours incessants de celles qui allaient s’approvisionner en pagnes. Redoutables négociantes de pagnes ou tissus imprimés fabriqués en Hollande, dont le «Super Wax» et le «Wax hollandais» elles ont d’ailleurs été les toutes premières à introduire dans le pays, les grosses cylindrées allemandes Mercedes Benz alors que le Togo n’en disposait pas dans son parc automobile. D’où le

Redoutables commerçantes, bien que n’ayant pas fait de grandes études, pour la plupart

d’entre elles, ces femmes détenaient le monopole de distribution et de commercialisation du wax hollandais dans toute l’Afrique de l’ouest où elles revendaient à prix d’or les tissus achetés à meilleur tarif aux fabricants européens. Elles sont devenues un poids majeur de l’économie informel du Togo. À l’époque le commerce des tissus wax représentait alors 40% de l’économie du pays. Cependant, les Nanas Benz connurent une période de déclin à la fin des années 1980. Les raisons: la dégradation de la situation socio politique et économie du Togo, ainsi que la concurrence d’autres commerçants africains qui ont découvert le filon de ravitaillement.

SE DIVERSIFIER

VOUS AVEZ DIT MONOPOLE ?

LE WAX, UN SUPER TISSU POUR FEMMES SUPERBES

nom ‘Nana Benz’. Elles en étaient sans aucun doute fières. Dans la perspective de maintenir le monopole sur la vente des tissus pagnes Wax et leur pouvoir socio-économique, elles s’étaient regroupées au sein de l’Association Professionnelle des Revendeuses de Tissu (APRT), la seule reconnue à l’époque du Président Eyadema. Acheter une Mercedes Benz à l’époque, était un signe extérieur d’aisance sociale. Leur base commerciale était Lomé, avec le marché d’Adawlato comme pôle. Les anciennes générations de commerçantes attestent que leurs Mercedes étaient d’ailleurs sollicitées pour les grands sommets de chefs d’État. Il leur a été beaucoup reproché de s’être mêlées à la politique par calcul, car elles s’étaient adonnées

à la propagande du Président Eyadema en échange d’avantages fiscaux qui ont mécaniquement faire croître leurs fortunes. Aujourd’hui, la concurrence, la donne économique, les problèmes politiques du Togo et les di!cultés de succession à la tête de leurs empires commerciaux sont tels que les héritières des Nana Benz, les Nanettes, ne se contentent plus seulement de la vente de pagnes, s’étant investi dans la commercialisation de produits manufacturés, de véhicules et de produits de première nécessité. Elles essayent tant bien que mal de restaurer le monopole économique et commercial qu’avaient leurs aînées dans la vente du tissu wax. Cette jeune génération a pris le relais, profitant plus ou moins des erreurs des aînées ou s’inspirant d’elles. Mais, elles ont renoncé au surnom de « nana-Benz «, la Mercedes étant devenue, selon elles, aujourd’hui une voiture d’une banalité a#igeante.

productions étrangères sont désormais légions. Moins chères, elles inondent les marchés d’Afrique de l’Ouest. Aujourd’hui, les Chinois vendent leur tissu environ 5 000 francs CFA (8 $ ) pour quatre mètres – de 5 à 10 fois moins cher que le wax hollandais.

COVER

LE!CONGO EMERGENT

Impression de voyageur

Riche en pétrole, stable et ambitieux

Mais qui est vraiment DSN ?

Comment travaille DSN

L’Agence pour la Promotion des investissements

Claudia Ikia Sassou Nguesso

Firmin Ayessa à la tour de contrôle

Les hommes du Président

Abdallah Denis Nguesso

Amédée nganga

Francine Ntoumi

Elo Anssi

Jean de Dieu Kourissa

Le directeur de la Banque congolaise de l’habitat

Valentin Gomez

Tsengue Tsengue

Verone Mankou

Amog Lemra

J!A!Le bachelor

Alain Mabanckou

Sommaire

BUSSINESS

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CARNET!DE!VOYAGEDe Paris à Brazzaville, mes impressions de voyageur

Par MOUFTAOU BADAROU

Parti à 19h30 ce dimanche 6 juillet de ma commune de résidence, en banlieue parisienne, je suis arrivé à temps à Roissy-Charles-

de-Gaulle 1 à 22h24 pour m’enregistrer sur le vol LC 12 E de la compagnie ECAIR à destination de Brazzaville. Dans la file d’attente, ça discute fort, ça marchande à qui mieux mieux. Telle personne ayant un excédent de bagages négociait avec son voisin de rang moins lourdement chargé.Devant moi s’étirait un interminable rang de voyageurs, chacun disposant d’au moins cinq gros ballots cellulophanés.L’Africain ne voyage pas. Il déménage.Je me demandai comment tous ces ba-gages pouvaient être embarqués dans la soute de l’avion.Avant l’accès à l’avion, les agents de sé-curité laissaient passer d’abord les voya-geurs munis d’une carte d’embarque-ment à pastille jaune, bleue ou rouge.Les jeunes hôtesses de l’air accueillant

à bord de l’avion, pimpantes dans leurs li-vrées, avaient le sourire communicatif. On dirait des mannequins sur un podium de Miss Congo.Le voyage fut des plus agréables jusqu’à Brazza. Le service à bord de l’avion d’Ecair était impeccable. L’une des hôtesses de l’air qui servirent le dîner puis le déjeuner parut particulièrement sensible à mon look de dandy. Végétarien devenu, j’optai avec ravissement pour un plat de salade et pois-son avec en dessert un gâteau nappé d’une crème chantilly. Amateur de rumba, je n’ai pas arrêté de regarder la sélection rumba de choix sur le petit écran en face de moi : Fally Ipupa, Koffi Olomidé, Werrason, Papa Wemba, Les Patrouilles des Stars, etc.A ma descente de l’avion, j’époussetai mes souliers vernis, rajustai ma cravate bleu nuit à pois puis remis de travers mon chapeau borsalino.Plus dandy que moi, tu étouffes.Divine surprise ! L’aéroport Maya Maya, reconstruit aux normes européennes, était

propre comme un sou neuf. On se croirait à Orly sud ! Même déco, même signa-létique lumineuse. Mon premier contact avait le Congo Brazzaville a été d’être reçu par deux jeunes femmes préposées au contrôle des carnets de vaccination. L’un d’entre elles examina négligemment mon carnet et me le rendit, levant à peine le re-gard sur moi.Passé le contrôle de la police des fron-tières, la récupération des bagages fut ho-mérique, après plus d’une heure d’attente.Dans le hall, les policiers coiffés d’un cha-peau rappelant Idi Amin Dada, l’ancien président Ougandais, plaisantaient entre eux, rigolant à gorge déployée. Derrière les policiers débonnaires, trois officiels congolais, accompagnés d’une femme poussant un chariot à bagages, se confondaient en salamalecs. D’autres po-liciers se mêlaient curieusement aux voya-geurs aux abords du tapis roulant inspec-tant, Dieu sait pourquoi, des étiquettes de bagages.Patratas ! Quatre jours après mon arrivée à Brazzaville le réseau MTN fait des siennes. Ma puce de téléphone est inactive. Je ne peux ni appeler, ni être appelé. Je me ren-dis donc ce jeudi matin 10 juillet à l’agence

MTN du centre ville pour en avoir le cœur net. Je suis accueilli dans la salle Service Clients par une jeune femme aux cheveux nattés qui me remit le ticket de passage N°359. Je m’asseois à une table à l’effigie de MTN, sur une chaise bringuebranlante. A mes côtés, deux usagers des services MTN, l’un en tee-shirt bleu sale à inscription RAGEC, l’autre en veste à rayures, gourmet en argent dépoli au poignet.Muets comme des carpes. La voix de l’hôtesse d’accueil rappelle de temps à autre l’ordre de passage des clients : N°351, guichet 2 ; N° 352 guichet 6 ; N° 355, guichet 3.

A mon passage au comp-toir, un agent de MTN l’air suffisant m’informe que tous les nouveaux acheteurs de puce MTN

connaissent le même désagrément. Et que l’incident technique sera résolu d’ «ici le sa-medi matin». A Brazzaville, où on écoute surtout RFI et MN FM, j’ai rencontré des officiels, des confrères journalistes, des touristes, des travailleurs pakistanais. Dans la rue, les gens m’ont paru réservés, méfiants, les taxi-men discourtois, n’ont jamais la monnaie ou vous rendent de vieux billets déchique-tés en guise d’appoint.

A Pointe-Noire où je rendis visite à mon petit frère, chef d’entreprise de construc-tion, établi dans le quartier Linas Services depuis une bonne vingtaine d’années, je fus surpris par la rutilance du centre ville prospère, avec un alignement de casinos, de supermarchés, de sièges de société sur l’avenue Charles de Gaulle. Des bâtiments, dont certains tout en verres, hérissés d’une signalétique lumineuse qui rappelle Las Vegas ; toutes proportions gardées.L’or noir coule à Pointe-Noire et ça se voit.La veille de mon départ, j’allai dîner en compagnie d’un confrère congolais chez Marie Diallo, un restaurant charmant du quartier Moungali à Brazzaville, niché dans une rue très passante.La dernière image que je retiens de ma vi-site au Congo Brazzaville, à l’été 2014, fut celle de la patronne de l’établissement. Descendue d’une limousine de rêve, belle, élégante dans son boubou sénégalais, les doigts constellés de bagues en or, le cou orné d’une lourde chaînette au pendentif serti de diamants, un portable Vertu en or scotché à l’oreille. Le Congo est un pays où la réussite s’af-fiche.

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LE!CONGO!BRAZZAVILLERiche en pétrole, stable et ambitieux Grand comme les deux-tiers de la France, coupé par l’équateur, doté d’une belle façade ma-ritime, le Congo, grâce au pétrole off shore, est en pleine croissance économique. La stabilité politique aidant, le pays progresse dans de nombreux domaines et semble promis à un bel avenir.

UNE CIVILISATION ANCIENNEC’est l’explorateur franco-italien Pierre Sa-vorgnan de Brazza qui donna son nom à la capitale du pays. Les pygmées sont les premiers habitants du Congo. Le pays a ensuite été touché par la grande migra-tion des Bantous, venus du nord en lon-geant la côte et les cours d’eau. Plusieurs royaumes vont s’y imposer : le royaume Téké au nord dans les terres ; plusieurs royaumes Kongo, sur la côte et dans le massif du Mayombe. Des vestiges assez nombreux, attestent de cultures assez avancées sur l’actuel territoire congolais : poteries, vestiges de fours à métaux, de grands travaux (tunnel sous le mont Albert près de Mouyondzi…) remontent à une période antérieure au XIIIe siècle, parfois même avant.

UN PAYS NATURELLEMENT DIVERSIFIÉLa forêt tropicale humide s’étend sur près des deux-tiers du territoire de la Répu-blique du Congo, ce qui en fait le quin-zième pays au monde par son couvert forestier. L’équateur traverse le Congo ; son passage par la ville de Makoua dans la région de la Cuvette est attesté par une borne. Le pays possède une façade mari-time sur l’océan atlantique d’une longueur de 169 km. Avec plus de quatre millions d’habitants, le Congo-Brazzaville est un pays peu peuplé. L’économie congolaise repose principalement sur l’exploitation des hydrocarbures le long de la côte At-lantique ; cette activité représente environ 90 % des exportations du pays. La pro-

duction est de l’ordre de 240 000 barils par jour, dont la plus grande partie est assurée par les sociétés Total (champs de Nkossa, Libondo, et surtout Moho Bilon-do, entré en production en avril 2008), ENI et Maurel et Prom, en partenariat avec la Société nationale des pétroles du Congo. L’exploration et la production pétrolières, concentrées dans la périphérie de Pointe-Noire, en font la capitale économique de la République du Congo.Le bois représente une part importante des exportations du Congo, dont la sur-face est couverte de forêts à près de 60 %, pour un total de vingt-et-un millions d’hec-tares. On peut distinguer deux grandes zones d’exploitation forestière, l’une dans

le Sud du pays (massifs du Mayombe et du Chaillu), et l’autre tout à fait au Nord, notamment autour de la ville de Pokola, centre des activités de la Congolaise in-dustrielle des bois. La plus grande partie

Par YOUCEF ZIREM

de la production agricole (manioc, fruits et légumes) est consommée localement; néanmoins, la Société agricole et de raffi-nage industriel du sucre (SARIS), implan-tée à Nkavi, dans la Bouenza, commer-

cialise ses produits dans d’autres pays d’Afrique centrale. L’activité industrielle, peu développée, repose sur la produc-tion de biens principalement destinés à la consommation locale : cigarettes, ciment, textile, savon, boissons alcoolisées, chaus-sures, etc. On a pu cependant observer que Le Congo était le pays ayant la crois-sance économique la plus forte d’Afrique, après le Ghana, sachant que seules les exportations pétrolières maintiennent le pays à ce niveau. Avec divers projets d’exploitation du fer, de bois, le Congo semble être promis à un bel avenir éco-nomique.

Un nouveau relais de croissance économique : le tourismeSelon le classement publié récemment dans le quotidien américain le New York Times, la République du Congo est troi-sième destination touristique d’Afrique cette année. Elle occupe cette position sur 46 destinations visitées par des tou-ristes durant l’année 2013, derrière le

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Le festival populaire et international des musiques tradition-nelles, «Feux de Brazza» a connu un succès indéniable, avec la participation de nombreux artistes africains. Célébrée du 2 au 5 août 2014, véritable carrefour de la création et du divertis-sement, la cinquième édition de ce rendez-vous culturel a été placée sous le thème de «l’instrument de musique africaine et son rôle dans la musique mondiale». Organisée dans la mairie de Mfilou, dans le 7ème arrondissement de Brazzaville, lequel

n’a jamais abrité un événement culturel de cette envergure, cette fête de la culture africaine a été un creuset de brassage des populations soucieuses de la consolidation de la paix, de la solidarité et des valeurs humaines entre les di"érents peuples. L’année en cours semble, à bien des égards, une année heu-reuse pour le Congo puisque cette édition des «Feux de Brazza» s’est tenue juste quelques mois après l’admission de la ville de Brazzaville dans le réseau des villes créatives de l’Unesco.

LE FESTIVAL LES «FEUX DE BRAZZA» La route Brazzaville-Pointe noire, longue de 530 kilo-mètres -le plus gros chantier d’aménagement de terri-toire que le Congo ait connu- doit relier les deux bouts du Congo, tel un indispensable cordon ombilical pour un pays riche en ressources naturelles mais dont les sou-bresauts récents menacent encore l’unité nationale sur-tout en cette veille de fin de mandat.Visitant ce gigantesque chantier- l’un des ouvrages maîtres de la Délégation générale aux Grand travaux- un certain mardi 28 avril 2014 au matin, le président Denis Sassou Nguesso converse brièvement avec des chauf-feurs routiers alignés en file sur la bas-côté de la voie. Avec le flegme qu’on lui connaît, il se met à s’enquérir de la nationalité de chacun des camionneurs. Au cinquième qui n’était pas non plus Congolais, il se retourna et dit aux ministres, avec une pointe de regret dans la voix : «Vous constatez que jusque-là pas un seul ne m’a encore dit qu’il était Congolais !?». DSN ne changera jamais. Son adage est et restera : «Le Congo d’abord».Retour sur la destinée exceptionnelle d’un homme d’Etat singulier.

Mais, qui est vraiment

DSN ?

Par OUSSOUF DIAGOLA, chef d’enquête

Vous envisagez d’investir au Congo ?Vous souhaitez en savoir davantage sur l’environnement et les opportunités à saisir sur le marché congolais ?

L’Agence pour la Promotion des Investissements vous accompagne à chaque étape

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Ghana et l’Afrique du Sud. Sur le plan mondial, le Congo est classé 39ème après la Lituanie et les villes de Chang-baishan en Chine, Porto Rico aux États-Unis et Bangkok en Thaïlande. Le Congo devance ainsi l’Irlande (40ème), la ville de New York (44ème) et la France (46ème), rapporte le document. Cette position se justifie notamment par la diversité de sa flore, l’ouverture au tou-risme exotique des parcs comme Noua-balé-Ndoki et Odzala-Kokoua au nord, puis Conkouati au sud. La préservation de son environnement, la paix et la quié-tude qui règnent dans le pays, la mo-dernisation des infrastructures ainsi que l’amélioration du climat des affaires sont autant de raisons de croire à une embel-lie économique durable au Congo.

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Une irrésistible ascension «L’ascension de DSN peut être comparée à celle d’un coureur de fond». C’est le point de vue de la Fédération des Congo-lais de la Diaspora, auteur d’un livre paru en 2009 aux éditions L’Harmattan. Ce livre, titré L’irrésistible ascension d’un pion de la Françafrique «raconte l’histoire d’un petit pays de 3 millions d’habitants.

La République du Congo qui a de plus la malchance d’être souvent confondu voire identifié à son puissant voisin, la Répu-blique Démocratique du Congo».«Coureur de fond», DSN l’est et son his-toire se confond presque avec celle de son pays. Sassou est l’un des premiers of-ficiers du Groupement aéroporté du tout premier bataillon parachutiste de l’armée congolaise, créé en 1965 sous le com-mandement du capitaine Marien Ngoua-bi. Ayant été formé en Algérie, l’officier fut progressiste.Lorsque le 16 août 1968, un Conseil na-tional de la révolution est créée, suite aux dissensions profondes entre Mas-samba-Débat premier président du Congo-Brazzaville indépendant et Marien Ngouabi, son mentor, DSN fait partie des 39 membres de ce Conseil. Le 31 dé-cembre 1969, il est l’un des pères fonda-teurs du Parti congolais du travail (PCT) dont la session extraordinaire du comité central tenue du 5 au 12 décembre 1975 institua un état-major spécial révolution-

naire de cinq membres pour reprendre les pouvoirs jusqu’au Congrès extraordi-naire suivant. Il était l’un des cinq officiers qui sera nommé peu après par décret présidentiel ministre de la Défense et de la Sécurité. A la mort de Marien Ngouabi tué lors d’une fusillade dans la résidence présidentielle le 18 mars 1977, DSN est nommé vice-président de la République dirigée par un Comité militaire du parti. Il était alors à une marche du Sommet de l’État.

Fin manœuvrierSans tambour battant, DSN laboura son champ dans la crise qui l’oppose à Yhom-bi-Opango. Lorsqu’un soutien de celui-ci osa diffuser un document intitulé « Ce qui nous divise et les moyens de conjurer une crise dans un processus révolutionnaire », texte qui impute au ministre de la Défense les défaillances de la sécurité présiden-tielle de Ngouabi au moment de l’atten-tat, DSN exige et obtient la suspension de l’auteur, un certain capitaine Pierre Anga,

pour diffamation. Quelques mois plus tard, Yhombi-Opango subira également les foudres de DSN. Ayant succédé à Ma-rien Ngouabi en raison de son statut de Premier vice-président du CM, DSN fera dissoudre le CMP qui n’avait plus sa raison d’être, et il redynamise les organisations de masse du parti; puis il obtint la tenue d’une session extraordinaire du Comité central, mise en veilleuse depuis l’institu-tion du CMP. Il venait de marquer la fin de son adversaire à la tête du pays.C’est ce type à poigne qui marquera dé-sormais son parcours après la parenthèse d’imitation de son mentor, dans sa façon d’être, de s’habiller et de parler. La veste abacost se raffine. Le col rigide du cos-tume Mao se rabat. Le kaki se lisse et Sas-sou le porte avec raffinement et classe.Le nouveau président se bâtit une image d’homme d’actions concrètes avec une grande ouverture. Très tôt il élargit tous les prisonniers politiques, augment les salaires et les bourses des étudiants et propose au peuple un plan quinquennal de développement pour faire profiter le pays des dividendes des deux nouveaux gisements de pétrole Sendji et Yanga. Le plan vise à aménager le territoire et per-mettre le décollage économique du pays. Plusieurs routes et ponts sont construits, ainsi que de nombreux édifices publics dans les principales villes du pays.Mais cet espoir est éphémère. La réces-sion économique menace les cours du pétrole et donc les avoirs du Congo. Mais c’est surtout la corruption qui mine les re-

venus du gouvernement. Les institutions de Bretton l’obligent à adopter un pro-gramme d’ajustement structurel alors qu’il venait juste d’être réélu pour cinq ans en 1984 à l’issue du troisième congrès du PCT.Le front social se met en ébullition. Dans la première quinzaine du mois de no-vembre 1985, Pointe-Noire et Brazzaville connaissent des convulsions estudian-tines. L’année suivante la crise prend une nouvelle dimension : deux attentats à la bombe font des morts et des blessés : ce-lui contre le cinéma Star et l’aéroport de Maya Maya.Ayant décidé de ne plus paraitre comme un chat qui miaule, voilà le tigre qui crie sa «tigritude» comme le disait Wolé Soy-ninka. Sassou crée une Cour révolution-naire, chargée de juger les auteurs de l’attentat. Les principaux accusés, tous d’anciens camarades et membres émi-nents de l’appareil d’Etat (Thystère-Tchi-caya, Claude Ernest Ndalla et le colonel Blaise Nzalakanda) sont condamnés.L’homme se durcit de plus en plus face à l’adversité qui est devenu pratiquement de l’inimitié. Un an après, c’est l’ancien président Yhombi-Opango, libéré trois ans plus tôt, ainsi que d’autres personna-lités militaires et civiles, qui sont accusés d’atteinte à la sûreté de l’État.L’Etat et le parti congolais du travail faisant une seule et même entité, son élection à la tête du PCT au quatrième congrès se passe en 1989 dans un tournant déli-cat marqué par l’agitation sociale et le le

mécontentement populaire. Le mur de Berlin s’effondrant, le vent de l’est souf-flant, l’idée d’une ouverture démocratique avec le multipartisme se fait sentir partout sur le continent. Sassou s’insère dans la vague en prenant ses précautions. Dans son discours à la nation du 14 août 1990, il annonce la libération de tous les prison-niers politiques – comme lors de sa pre-mière élection à la tête du parti de l’Etat – et reconnaît l’ancrage démocratique et multipartite du pays. Dans cette foulée, c’est encore du front social que viendra la rupture : la Confédération syndicale congolaise (CSC) rompt ses liens de dé-pendance avec le PCT. Le Président tente de les dissuader et va jusqu’à imposer un nouveau responsable syndical et l’annu-lation du congrès du CSC. La direction légitime déclare une grève syndicale qui est suivie par tous les travailleurs. Le pays connait une crise sans précédent. Le chef de l’état décide de mater les syndicalistes mais face à des civils, les militaires sont obligés de lâcher du lest. Le congrès de la CSC se tient avec au finish la satisfaction de toutes leurs doléances.Sassou venait de connaitre ainsi sa pre-mière défaite.Les opposants politiques croient que le tigre est désormais en papier. Des partis et associations politiques sont crées. Aus-si bien par les opposants de longue date que par des personnalités qui, précipi-tamment, prennent leurs distances avec le PCT. La contestation sociale grandit et des grèves sectorielles éclatent dans le pays,

Denis Sassou-Nguesso se retire à Oyo où plusieurs o!ciers originaires du Nord du pays, forcés au désœuvrement par le gouvernement, puis radiés, se rapprochent de lui et encadrent la milice privée qui l’entoure.En 1995, il part vivre en France mais début 1997, rentre au Congo pour se présenter à l’élection

présidentielle suivante. Dans la tournée qu’il entreprend à travers le pays, lui qui aime tant les traditions de son pays le congo, se fait promener en tipoye, fauteuil traditionnel suspendu entre deux brancards sup-portés par deux couples de porteurs, un à l’avant, un à l’arrière dans la ville d’Owando. Ce que n’apprécia guère un élu local qui aura tout fait pour empêcher ce cérémonial très significatif. Un militaire est abattu

UNE PÉRIODE DOULEUREUSEpar la garde personnelle de Sassou. Huit autres personnes perdront la vie dans cette manifestation.Aux premières heures du jour, le 5 juin 1997, un détachement militaire lourde-ment armé encercle la résidence privée de Sassou-Nguesso dans le quartier de Mpila. Immédiatement, celui-ci réplique et ouvre le feu, s’estimant menacé.Au cours de la journée, le ministre de l’Intérieur, Philippe Bikinkita, justifie le déploiement militaire autour de la résidence de Sassou-Nguesso et le présente a posteriori comme étant une simple opération de police visant l’arrestation de Pierre Aboya, o!cier impliqué dans la fusillade d’Owando qui aurait trouvé

refuge chez l’ancien président. Peu d’observateurs jugent crédible la justification du gouvernement.Cependant, Le général Sassou N’Guesso est dans un état de préparation inat-tendu, mobilisant très rapidement de nombreux miliciens (les cobras) et soldats en rupture, dotés d’un armement neuf, abondamment pourvus en munitions et encadrés par des o!ciers expérimentés de l’armée régulière. En quelques heures, les forces de Sassou N’Guesso repoussent la force publique et établissent leurs positions.

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>>> Dans les jours qui suivent, le gouvernement fait intervenir toutes les forces fidèles disponibles (soldats de l’armée régulières et miliciens zoulous et cocoyes) et la capi-tale devient le siège de violents combats. Plusieurs civils pris entre deux feux sont tués. Les populations doivent évacuer les quartiers de Poto-Poto et Moungali et le Centre-Ville. L’armée française exfiltre les ressortissants étrangers.Une médiation nationale est montée, dirigée par Bernard Kolélas, et tente d’établir le dialogue entre le président Pascal Lissouba et Sassou-Nguesso. Cette entreprise n’obtient aucun résultat concret. Après les premières semaines de combat, la guerre s’enlise et chaque faction campe sur ses positions. De part et d’autre, les combat-

tants se livrent au pillage dans les maisons et commerces désertés.Au mois de septembre 1997, Lissouba nomme Bernard Kolélas au poste de Premier ministre et celui-ci engage sa milice dans le conflit.Le 15 octobre 1997, l’armée angolaise s’engage dans le conflit aux côtés de Sassou-Nguesso et fait pencher la balance en sa faveur. Les forces de Lissouba sont défaites. Pascal Lissouba et ses proches quittent le pays. La guerre civile aura fait environ 400 000 morts. Pour un tipoye.Calme, doté d’une grande capacité d’écoute, Sassou dont on dit la co-lère lente, sait frapper sévèrement et reste ferme dans ses sanctions.

affectant à la fois l’économie et l’admi-nistration (industrie pétrolière, transport, écoles, université, etc). Plusieurs journaux privés voient le jour, dont beaucoup se positionnent contre Sassou N’Guesso et le PCT. L’impopularité du Président atteint des sommets dans l’opinion.En décembre 1990 le Congrès extraor-dinaire du PCT met fin officiellement à la primauté du parti sur l’État et abandonne le marxisme-léninisme comme idéolo-gie. Alphonse Souchlaty-Poaty, en séjour en France, démissionne de son poste de Premier ministre. Louis Sylvain-Goma est nommé Premier ministre et chargé de for-mer un gouvernement d’union nationale. Les forces démocratiques lui imposent une conférence nationale qui maintient Sassou N’Guesso au poste de Président de la Ré-publique, mais dépouillé de tous ses pou-voirs au profit d’un Premier ministre élu par la Conférence nationale souveraine.Les élections locales et législatives de 1992 relèguent le PCT au rang de troi-sième force politique du pays, derrière l’Union panafricaine pour la démocratie sociale (UPADS) de Pascal Lissouba et le Mouvement congolais pour la démocratie et le développement intégral de Bernard Kolelas.Meme classement lors de la présidentielle d’août 1992, Sassou-Nguesso obtient 16,87 % des voix, en troisième position derrière Lissouba et Kolélas.Très discrètement, en sa position d’arbitre pour le second tour, il ose, pour ne pas tout perdre, s’accorder avec Lissouba pour le second tour de la présidentielle et signe

un accord de gouvernement. Le 31 août 1992 Sassou-Nguesso effectue la passa-tion de pouvoir avec Pascal Lissouba. Pour la première fois depuis 1968, il est déchar-gé de toute responsabilité publique.Mais les années passées à la tete du pays lui ont donné une expérience solide de la gestion des hommes et du pouvoir : on dit de lui qu’il sait diviser pour régner. « Dans le système sassou, confie un connaisseur des arcanes brazzavilloises, chaque res-ponsable est surveillé de près, et ceux qui sont sensés surveiller sont eux-mêmes surveillés. Lui seul, Denis Sassou Nguesso, reçoit le rapport final. Il est le seul maitre à bord. Il laisse croire souvent qu’il ne maî-trise pas les dossiers ou ne voit rien venir. Mais dans le fond il contrôle tout et rien ou presque ne lui échappe.»Vieux briscard du landerneau politique congolais, il avait bien calculé son sou-tien à l’UPADS sachant clairement que les novices du nouveau parti en charge des affaires de l’Etat seront très gourmands

en n’exécutant pas l’accord de gouverne-ment signé – en effet, le PCT n’a eu que trois ministres dans le premier gouverne-ment du nouveau régime – Sassou n’hésita pas à courtiser le MCDDI de Kolelas lors de l’élection du Président de l’Assemblée nationale pour percher à ce poste straté-gique, son candidat André Mouele aux dé-pens de Ange Édouard Poungui, apparen-té UPADS, grâce aux voix du MCDDI et ses alliés qui formeront désormais une nou-velle coalition, majoritaire à l’Assemblée. C’est donc en toute règle démocratique qu’ils demanderont à Pascal Lissouba de nommer un des siens à la tête du gouver-nement. Devant le refus de Lissouba, l’op-position dépose une motion de censure et renverse le gouvernement. Deux semaines plus tard le président de la République dis-sout l’Assemblée nationale pour de nou-velles élections législatives anticipées. Les troubles qui s’ensuivent dans la capitale se résolvent avec la mise en place d’un gou-vernement d’union nationale.

En 2000, Sassou-Nguesso fait juger par contumace les principaux dignitaires du régime de Lissoubapour des motifs divers : Pascal Lissouba (à gauche) et Bernard Kolélas sont condamnés à des peines lourdes

UNE PÉRIODE DOULEUREUSE

COMMENT TRAVAILLEDSN

Pour démarrer cette enquête, nous avons voulu sa-voir si effectivement vendredi est le jour de la se-maine où se tient le conseil des ministres, meilleur indicateur pour évaluer le rythme et le volume de

travail d’un Président chef de gouvernement. « Certes, il arrive très souvent que les ministres se fassent convoquer

la veille du conseil des ministres. Mais tout ministre avant de dormir prépare son dossier tous les jours de la semaine pour ne pas être surpris par un conseil à l’improviste » confie un an-cien chef de cabinet d’un ministère important. «Cette messe se fait donc au rythme du patron», nous assurent des visiteurs du palais de Mpila ou du palais des bords du fleuve Alima à Oyo.

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Qui reconnaissent que depuis le début de ce mois de mai 2014, il n’y a pas eu de conseil des ministres. Alors à quoi ressemble la journée du Président? Tout le monde convient que Denis Sassou Nguesso est un couche-tard. « Réflexe sans doute de l’ancien agent des renseignements généraux» glisse un connaisseur du Tout Brazzaville, une ville où les nuits sont propices aux rencontres en tous genres. Un journaliste nous confie cette anecdote. «Dans mes conversations avec les ci-toyennes et les citoyens congolais sans distinction de classe sociale, je suis tombé une fois sur une femme âgée qui me proposa de voir le président de la Répu-blique. Le rendez-vous a été pris pour 23 h 00. C’est une voiture du parc présidentiel qui est venu nous cher-

cher et nous emmena d’abord au domicile d’une ministre de la République, histoire de s’assurer qui sera en face du Patron. Mais, je ne suis pas allé jusqu’au bout de la logique, je me suis défilé à la dernière minute pour aller at-tendre la dame à son domicile. Celle-ci n’est rentrée qu’après une heure du matin. Vous vous imaginez

que cette dame, de condition modeste, arrive à voir le Président à une heure si tardive ? C’est que l’homme travaille beaucoup la nuit.»«Généralement il reçoit ses plus fidèles collaborateurs très tardivement pour réunir toutes les infos de la jour-née et également pour en distiller avant d’aller au lit» confesse un proche collaborateur qui prend exemple sur la gestion récente de l’arrestation du Colonel Nt-sourou, une opération pilotée de bout en bout par DSN himself. Mais si l’homme veille si tard à surveiller le pays, il lui arrive de se lever souvent très tôt pour des rendez-vous avec les émissaires officiels. Ses dossiers sont confiés, pour étude et avis à quelques conseil-lers privilégiés, suivant leur compétence. Mais ses co-lères contre des collaborateurs défaillants sont légen-daires; quoiqu’il ferme les yeux souvent sur beaucoup

de choses. Un confrère de nos relations, nous confie. «Vous savez Sassou 1 travaillait avec cette espèce d’es-prit d’unité nationale chevillé au corps. Tous les cadres étaient affiliés au Parti congolais du travail. Il y avait de bonnes têtes autour de lui qui travaillaient vraiment pour le peuple et l’Etat. Mais avec Sassou 4 ou 5, on ne sait d’ailleurs plus trop à quel stade d’évolution il se trouve, l’impression est générale que le boss se laisse abuser. Puisque dans le passé avec la démocratisation imposée et la guerre, il a connu la trahison. Des per-sonnes sur lesquelles il pouvait compter l’ont aban-donné, et politiquement et amicalement. Aujourd’hui, les plus fidèles se disent que c’est le moment pour eux de penser à eux-mêmes après avoir traversé le dé-sert avec lui. Un de ceux-ci n’a pas hésité à construire pour son épouse une maison à un milliard et demi de francs sans que le Président lui remonte les bretelles. Beaucoup ont le goût du luxe. Mais je crois bien qu’en laissant faire, Sassou s’assure de mieux les tenir le mo-ment venu.»

Certes, après la guerre civile, DSN avait prôné la réconciliation nationale à tout va. Il y a eu dans l’opinion nationale comme une vague

de laisser-aller et de laisser-faire. Mais en reprenant peu à peu les choses en mains, l’homme a procédé à ce que d’aucuns appellent «le repli identitaire» sur l’ethnie et la famille, car beaucoup l’ont trahi. C’est ce qu’il a voulu expliquer dans son livre «Le Man-guier, le fleuve et la souris». Les exégètes politiques et littéraires a!rment que le manguier est sa rési-dence d’Oyo, le fleuve, l’Alima qui arrose la ville et la souris est cette petite bête qui vous ronge les pieds et qui dort sous votre lit ». Pour parler des traîtres.

Les critiques contre le Président ne varient guère au fil des années. On lui reproche de se laisser abuser, certains collaborateurs lui ayant fait

signer des documents rien que pour gruger l’État. De même que sont pointés du doigt certains chantiers inachevés, mais pourtant financés à prix d’or par l’État.

GÉNÉRALEMENT IL REÇOIT SES PLUS FIDÈLES

COLLABORATEURS TRÈS TARDIVEMENT POUR RÉUNIR TOUTES LES

INFOS DE LA JOURNÉE ET ÉGALEMENT POUR EN DISTILLER AVANT D’ALLER AU LIT

UNE!INITIATIVE!DU!PRÉSIDENT DENIS!SASSOU!NGUESSOL’Agence pour la promotion des investissements (API) est opérationnelleL’agence pour la promotion des investissements est née de la volonté du Président Denis Sassou Nguesso d’améliorer le climat des affaires et de diversifier l’économie congolaise. Créée pour faciliter les investissements, l’API est opérationnelle depuis mai 2014.

Par ARIELLE BOUHOYI

L’Agence Pour la Promotion des In-vestissements a un grand défi à re-lever, celui d’attirer les investisseurs et de diversifier l’économie congo-

laise.Le fait que le Chef de l’Etat congolais, le Président Denis Sassou Nguesso ait confié cette lourde responsabilité à deux jeunes femmes, issues du Secteur privé- la directrice générale, maître Annick Patricia Mongo, brillante avocate et madame Cen-drine Sassou Nguesso, la présidente du comité de direction, femme d’affaires che-vronnée- est un autre signal fort, qui n’a échappé à personne le 14 juillet dernier à Brazzaville, lors de la cérémonie d’inves-titure présidée par le ministre d’Etat, mi-nistre du développement industriel et de la promotion du secteur privé, M. Isidore Mvouba. A l’occasion de cette cérémonie, le ministre d’Etat, ministre du développe-ment industriel et de la promotion du sec-teur privé, a présente cette jeune institu-tion comme l’épine dorsale de l’immense chantier de modernisation et d’industriali-sation du Congo. Le ministre Mvouba a souligné que « l’API a vocation à mettre en œuvre la politique

du gouvernement en matière d’investis-sements à travers des mesures d’incita-tion qui facilitent et rendent aisé le travail de tous les créateurs de richesses qui opèrent au Congo. Et de ce fait, l’API est

la vitrine du Congo. Elle devra s’employer à améliorer l’image du Congo auprès les investisseurs, créer les conditions des par-tenariats gagnant-gagnant, public-privé et privé-privé.

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LA COMPÉTENCE ET LA RIGUEUR AU SERVICE DU CONGO

CLAUDIA IKIA SASSOU NGUESSO

Pour son envol, l’API pourra compter sur la détermination de sa directrice géné-rale Annick Patricia Mongo qui, selon un article récent de Jeune Afrique, est une spécialiste des dossiers difficiles. Et l’API en est véritablement un ! Selon sa direc-trice générale, le challenge est de taille, mais pas impossible «nous allons travailler de concert avec les autres administrations pour améliorer le classement de notre pays dans le Doing business», précise-t-elle. Annick Patricia Mongo salue les efforts du gouvernement dans l’amélioration du climat des affaires à travers la publication récente de plusieurs décrets et arrêtés mi-nistériels portant, notamment, sur la sup-pression du contrôle des marchandises en circulation sur le territoire national, la simplification et la réduction de la durée en matière de création d’entreprise, la réduction de la durée et du coût de rac-cordement à l’électricité, etc. «Il faut main-tenant une application rigoureuse de ces décrets», conclut Annick Patricia Mongo.A noter que le plan d’action à court terme de l’API prévoit des rencontres et des ré-unions avec toutes les administrations im-pliquées dans la création d’entreprise.

L’API est un outil important qui va soutenir et donner du contenu aux e"orts du gouvernement au regard

des opportunités d’investissements que peut o"rir le Congo. Ces missions essentielles sont l’application de la politique du gouvernement en matière d’investissement, l’amélioration du cli-mat des a"aires, la conception et la dif-fusion d’une image attractive du Congo comme destination d’investissement, l’accompagnement des investisseurs dans la réalisation de leur projet et l’or-ganisation de forums économiques.

La réussite des missions de l’API est un véritable défi, dans un pays où le sec-teur privé est moribond, la culture de l’entreprenariat n’existe pas, les entraves au commerce sont légions, l’Etat vivant du secteur des Hydrocarbures.

L’API permettra sans aucun doute au Congo de se positionner au rang des pays à croissance soutenue et inclusive.

Ceci en vue d’une amélioration palpable des performances en matière de création de richesses et d’emplois.

A force de travail, de persévérance, et en une décennie, Claudia Sassou Nguesso s’est imposée sur l’échiquier politique, social et culturel du Congo. Dans une société congolaise machiste par définition, la «femme de cœur» pour les uns ou la «dame de fer» pour les autres, ne peut laisser indifférent. Sa tâche est un sacerdoce : vendre l’image de son «patron» de père.

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Conseillère à la communication et aux relations publiques du chef de l’Etat, élue du Parti Congolais du Travail (PCT) dans le sixième arrondisse-

ment de Brazzaville, présidente d’une fon-dation humanitaire, femme sur plusieurs fronts, Claudia Sassou Nguesso démontre ainsi l’adage qui veut que la femme soit l’égale de l’homme. En sa qualité de «VRP image» du pré-sident de la République, Claudia Sassou Nguesso est sans nul doute sur les traces de Claude Chirac qui avait contribué au façonnage de l’image de son père, le Pré-sident Jacques Chirac. Toute proportions gardées, Claudia Sassou Nguesso bousculant les confor-mismes, a su depuis une décennie peau-finé l’image du Président, en essayant de l’accommoder aux exigences du monde d’aujourd’hui, un monde de jeunes bran-chés aux réseaux sociaux, et ouverts sur le Moyen Orient et la Chine.Lors de la campagne présidentielle de 2009 au Congo Brazzaville, l’image de Denis Sassou Nguesso arborant des che-mises au vent dans un pick up ouvert, sil-lonnant inlassablement le pays en distil-lant des discours d’espoir, c’était l’œuvre de sa fille.Claudia Sassou Nguesso applique éga-lement à la lettre l’adage selon lequel «la promesse est une dette». A ses man-dants du quartier 67 et 68 à Talangai, elle a construit un marché. En temps et en heure, comme elle l’avait promis. Un bâ-timent abritant 940 tables, 16 boutiques et 4 chambres froides ; une bâche à eau ainsi que des toilettes modernes sont en phase de finition. Lorsque ses mandants sont dans le noir faute d’électricité, la solu-

tion est vite trouvée avec la fourniture d’un transformateur.En octobre 2012 à Kinshasa (RDC), Clau-dia Sassou Nguesso avait été honorée par la remise du prix «Présence Congo» qui en était à sa septième édition. Les or-ganisateurs avaient reconnu les mérites exceptionnels de son implication dans l’encadrement de la femme, l’éducation de la jeunesse et le développement en République du Congo. Récemment, Les oscars de la presse congolaise lui ont été reconnaissants, à ce titre, avec le prix spé-cial du jury en 2014.Grâce à sa fondation Ikia Sassou, les

CLAUDIA!IKIASASSOU!NGUESSO

LA COMPÉTENCE ET LA RIGUEUR AU SERVICE DU CONGO

Attentionnée sur tout ce qui touche la culture et les arts, Claudia Sassou Nguesso, en sa qualité de marraine de PAMOJA, au regard de l’impor-tance du projet, s’est engagée à appuyer cette œuvre de promotion de

la culture africaine contemporaine et des artistes africains.

femmes veuves sont mises en lumière, leurs problématiques listées sont prises en compte ; sans oublier des dons de vivres et une enveloppe financière. Le projet de construction d’un centre de for-mation sportif au Congo annoncé en juin 2013 par l’international togolais Emma-nuel Adebayor dans le cadre de la mu-tualisation des fondations Ikia Sassou et Emmanuel Adebayor illustre parfaitement une approche gagnante des relations pu-bliques inspirées par Claudia Ikia Sassou. L’espace PAMOJA, dernier né des espaces culturels au Congo, n’aurait pas vu le jour sans elle..

Par ERIC MAMPOUYA

LA GARDE RAPPROCHÉE DU PRÉSIDENT

FIRMIN!AYESSAà la tour de contrôle

En sept ans à son poste, le natif de Makoua, dans la région de la Cuvette, a réussi le tour de force d’être le directeur de cabinet le plus influent du Président.

Par MOUFTAOU BADAROU

Terrible aveu de déférence de la part d’un entrepreneur rencontré dans un hôtel quatre étoiles à Brazzaville : «Monsieur Ayessa m’a fait obtenir beaucoup de contrats. Je lui renvoie l’ascenseur au moindre battement de ses

cils !» Cet autre membre de la haute société, homme politique très en vue dans la capitale administrative, résume assez bien l’emprise de Firmin Ayessa sur les milieux politiques et d’affaires congolais : «Sa recommandation vaut de l’or ! Nous ne pouvons que nous prêter à votre questionnaire. Le vieux Ayessa est notre mentor». «Il est entier le vieux Ayessa, conclut notre homme poli-tique. Il ne vous sourit pas s’il ne vous aime pas. Pour parler fami-lièrement, jamais il ne fait de bisou sans tendresse !». On croirait entendre des vassaux d’un vice-empereur. Pour être encore plus clair, disons qu’au Congo, il y a deux gouvernements ; celui offi-ciel et celui officieux dont Firmin Ayessa est à la tour de contrôle surveillant une ribambelle d’obligés. Perché sur ce haut lieu, et en tandem avec Jean-Dominique Okemba, conseiller spécial du Président, Firmin Ayessa a «également l’œil sur les membres sé-ditieux du parti congolais du travail, ainsi que sur les opposants si prompts à la mutinerie politique. Ce que d’aucuns assimilent à un resserrement sécuritaire du pays. C’est le mardi 15 mai 2007 que Firmin Ayessa a été adoubé mi-nistre d’État, directeur de cabinet du président de la République, en remplacement de Emmanuel Yoka devenu ministre d’État, garde des Sceaux, ministre de la Justice. Mais, l’onction du Pré-sident lui est venue plus tôt, puisqu’il a été directeur adjoint du cabinet civil du Président, puis chef du département de la Com-munication et porte parole du chef de l’État. Firmin Ayessa est donc avant un spécialiste de la communication, titulaire d’une licence en Lettres à l’université de Bordeaux II et journaliste à Radio Congo dès 1977. En 1980, il repart en France, cette fois-ci pour occuper un poste de conseiller à l’ambassade du Congo à Paris. De retour dans son pays en 1984, il prend la direction de la radiotélévision congolaise avant de diriger le cabinet du ministre de communication d’alors.Il s’est avéré que l’homme politique sous-tend le fin commu-nicateur. A peine entré au Parti congolais du travail (PCT), il en

devient membre du comité central la même année de 1990 ; sans pour autant rompre avec le monde de la communication, puisqu’il se fait élire sans coup férir au Conseil supérieur de la liberté et de la communication en mars 1997. On le retrouve ministre en charge de l’organisation du Forum national pour la paix, la reconstruction, la démocratie et l’unité nationale, après la guerre civile qui a déchiré le Congo de juin à octobre 2007. Après la Conférence nationale, Firmin Ayessa sera le ministre chargé des relations avec le Parlement. La suite, on la connaît : directeur adjoint du cabinet civil du chef de l’État, co-directeur de la campagne du Président en 2002, puis député élu de la circonscription de Makoua en mai 2002.

«Firmin Ayessa est très calculateur, glisse un journa-liste de la télévision congolaise. Pour lui, chaque pas,

chaque acte s’inscrit dans une stratégie d’architecte. Je parie qu’il sait déjà où il aterrira le jour de son départ du cabinet du Président».

«Discret, généreux, bon vivant », complimentent pourtant les proches collaborateurs de Firmin Ayessa, parlant de

leur patron; tout en passant sous silence ses colères dévasta-trices et ses propos cinglants contre « les incompétents».

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LES HOMMES LES HOMMES DU PRÉSIDENT DU PRÉSIDENT

JEAN-DOMINIQUE OKÉMBA «DIT JDO»Neveu et conseiller spécial du chef de l’État. On le dit Grand initié et informé de tout ce qui se trame au sein des partisans et des opposants du régime ; de Brazzaville à Oyo, ainsi que dans les régions réfractaires à Sassou. Il serait le gardien des fétiches du clan, protecteur de la famille et de son oncle de président.

EDGARD NGUESSO L’ancien élève de l’école militaire préparatoire le Clerc, aujourd’hui colonel, est le directeur du domaine présidentiel. Président de « Agir pour le Congo » parti phagocyté par le PCT, il aurait à sa botte un certain nombre de députés et ministres qu’il contrôle.

PIERRE OBALe ministre des Mines, de la Géologie et de l’Industrie minière est un fin limier. Il a successivement occupé les fonctions de chef de la sécurité rapprochée du Président Denis Sassou Nguesso, sous le règne du parti unique et de Direc-teur général de la Police Nationale. Grand professionnel du renseignement, il a eu des succès éclatants pour redorer le blason de son patron notamment le retour de la paix au Congo après la guerre civile de 1997 et son travail au Ministère de l’Intérieur, de la sécurité et de l’administration du territoire avec l’organisation des élections présidentielles et législatives de 2002.

JEAN MARIE MOKOKOAncien chef d’état-major général de l’armée, cet officier brillant est un des hommes influents très écoutés du président. Il fut radié de l’armée par Pascal Lissouba en 1993. Il est actuellement le grand patron de la MISCA en Répu-blique centrafricaine.

PIERRE NGOLOÉlu secrétaire général à l’issue du 6ème Congrès extraordinaire du PCT, il est chargé de piloter la machine et d’organiser en interne les prochaines échéances électorales (locales cette année et présidentielles l’année prochaine).

NIANGA NGATSE MBOUALA Le général Nianga Ngatsé Mbouala est le tout puissant directeur de la garde républicaine, chargé de veiller à la sécurité du président.

GUY NGOYA Sans fonction officielle, Guy Ngoya est de tous les voyages du président et peut parler à l’oreille du chef. Il est l’homme des missions particulières et secrètes du chef.

BONAVENTURE ENGOMBOAncien directeur du protocole national, viré de son poste en Juin 2012 puis récupéré début 2014, le colonel Emgombo est actuellement le nu-méro 2 du Conseil national de sécurité en remplacement du colonel Mar-cel Tsourou tombé en disgrâce.

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ABDALLAH!DENIS!NGUESSO

«… Si le peuple veut encore du président Sassou, pourquoi aller contre sa volonté ?»Sa probité et sa crédibilité en font un découvreur de talents courtisé. Pour lui, l’exploitation du folklore est l’avenir de la musique congolaise. Fuyant tout conformisme musical, il s’est attelé à une tâche d’exploration du riche répertoire de son pays ; un souci permanent de renouvelle-ment qui lui ouvre de nouvelles pistes musicales.Hier découvreur d’Extra Musica, promoteur des Patrouilles des Stars, de Guy Guy Fall et de Chairman Jacques Koyo, de La Chorale Sainte Odile de Ouenzé, Abdallah Denis Nguesso traite, classe et synthétise les sons les plus inattendus de son terroir. Avec un staff, à composition ou-verte, qui pilote depuis Paris, les campagnes de promotion de ses poulains. Aujourd’hui, Abdal-lah Denis Nguesso est l’heureux promoteur de l’International Corporation Denidé-Edith (ICDE) à Brazzaville.Rencontre dans les salons feutrés du Concorde Lafayette à Paris avec un homme humble quoique ambitieux.

Propos recueillis par MOUFTAOU BADAROU

VISAGES DU CONGO

Managers magazine: Quelles sont les dernières nouvelles de Denidé Produc-tions ?Abdallah Denis Nguesso : Nos activités sont en stand by. Nombre d’artistes qui faisaient partie de l’écurie Denidé Produc-tions ont entamé une carrière en solo. Je laisse faire, car je suis occupé par un pro-jet d’une toute autre envergure. Lorsque j’aurais achevé ce projet, je reviendrai vers vous pour vous parler en long et en large de l’actualité musicale de ma maison de productions.

Il n’y a donc aucun artiste qui sortira dans les prochains jours son disque sous le label Denidé Productions.Je vous répète que nos activités sont en veilleuse…

Avant la mise en veilleuse de vos activi-tés, quel était le bilan financier de Deni-dé Productions ?Écoutez, c’est vrai que j’aime bien dire la vérité s’agissant des activités de ma mai-son de productions, mais permettez-moi de taire notre bilan financier. En 2013, il ne s’est pas passé grand-chose à Denidé Productions… Mais notre label reste un groupe costaud, avec une trentaine de collaborateurs travaillant en toute discré-tion et restant concentrés sur le projet qui nous tient, en ce moment, à cœur.

Et quel est donc ce projet qui vous tient tant à cœur ?C’est l’édification de l’International Corpo-ration Denidé-Edith, un complexe interna-tional devant réunir en un même lieu dix-sept corps de métiers et qui pourra ouvrir ses portes en 2015. Nous avons achevé la construction du centre, et sommes à l’étape de son équipement. Et ce n’est pas une mince affaire !

Parlez-nous un peu plus de cette Corpo-ration…Écoutez… L’idée m’est venue après une longue réflexion… Ce projet s’inscrit dans la continuité de mes activités de promo-tion et d’encouragement de la jeunesse congolaise. Avec mes moyens modestes, j’apporte ainsi mon concours à l’œuvre d’édification d’un Congo moderne initiée par le président de la République. Le Complexe comprendra deux modules, communication et divertissement. Pour la communication, il y aura la télé ADN 7 et la radio ADN FM; et pour le divertissement, il y aura un un studio d’enregistrement, un bowling, une boîte de nuit, un restaurant. Et beaucoup d’autres choses que je ne dé-voile pas pour l’instant, et que les visiteurs découvriront le jour de l’inauguration. Je ne parle pas des nombreux emplois qui seront créés à l’ouverture de ce complexe qui sera une première en Afrique centrale.

Mais d’où vient le financement du pro-jet ? Il y aura t-il dans l’arrière-scène des sponsors occultes ? Peut-être le chef de l’État ?Écoutez, je suis un homme très économe. Voyez-vous, j’ai commencé à faire du bu-siness à 19 ans ! A cet âge-là, j’avais déjà un terrain à bâtir en mon nom. C’est vous dire…A propos du chef de l’État, est-ce que c’est un péché si un père aide son fils ? Et puis, j’ai côtoyé des grands de ce monde. Les présidents Compaoré, Kadhafi et Mobutu ainsi que la famille Kennedy. J’étais un ami de John-John Kennedy. Qui vous dit que l’aide n’est pas venue de ceux-là, du vivant de certains d’entre eux ?

Je suis un homme très économe. Voyez-vous, j’ai commencé à faire du business à 19 ans ! A cet âge-là,

j’avais déjà un terrain à bâtir en mon nom. C’est vous dire…

«Vous savez, dans un pays qui marche, on ne change pas l’équipe gagnante.

Idem pour le football. Sur un champ de bataille, on ne change pas le général victorieux… Si on a un président bril-lant, pourquoi vouloir le changer. Alors qu’on peut faire des compromis. Pour l’heure, le président Sassou n’a pas fait de déclaration dans ce sens, mais si le peuple veut encore de lui, alors pour-quoi aller contre sa volonté ?»

A PROPOS DE LA MODIFICATION DE LA CONSTITUTION

A PROPOS DE L’OPÉRATION «LA GIFLE DE L’AÎNÉ» ?

«C’est juste une opéra-tion de sécurisation de nos villes, car le Congo

a trop sou"ert d’insécurité, par le passé. L’État ne pouvait tolérer que des ressortissants étrangers viennent semer le trouble chez nous. La paix a été di!cile à retrouver au Congo, le gouvernement ne pouvait supporter la remise en cause de cette quiétude si chèrement acquise. »

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MAÎTRE!AMÉDÉE!NGANGA" FRANCINE!NTOUMIla voix des sans voix

Parcours d’un avocat redouté et médiatique

Une femme de caractère dans la recherche biomédicale

VISAGES DU CONGOVISAGES DU CONGO

Jeune, courageux et compétent : tels sont les qualificatifs qui viennent le plus souvent à l’esprit lorsque l’on mentionne le nom de Maître Amédée Nganga.

Par ERIC MAMPOUYA

Docteur en droit, ce franco-congolais a commencé sa carrière comme avocat pénaliste au barreau de Pa-

ris dans les années 1990. Nous sommes dans une période cruciale de la montée du Front National en France et des mesures répressives inspirées par la droite française, visent les étrangers. Maître Amédée Nganga est aux avant-postes, à l’OFPRA et à Roissy Charles De Gaulle pour défendre les étrangers fuyant

les dictatures et les guerres dans leurs pays respectifs. Une fibre militante d’homme de gauche et progressiste aidant, Maître Amédée Nganga est tout aussi impliqué dans le débat et la guerre fratricide qui secoue son pays en 1993, puis en 1997-1999. Ses prises de position tranchantes sur les principes démocratiques et de res-pect des droits de l’homme sont maintes fois martelées dans les parloirs, les com-missariats et tribunaux de la place. Il est

assurément dans la lignée du célèbre Martin Mbemba, tout aussi militant et avo-cat de Klaus Barbie aux côtés de Maître Jacques Verges.De retour au Congo Brazzaville dans les années 2000, Maître Amédée Nganga dispense le droit à l’université Marien Ngouabi de Brazzaville. Très vite il s’allie la sympathie et la complicité de ses jeunes étudiants, de la faculté de Droit, fron-deuse et exigeante par tradition. A l’instar de Maître Jacques Verges, ce pénaliste redouté et médiatique mène une carrière qui allie conviction militante et esthétisme intellectuel, le conduisant volontiers à philosopher et batailler, continuellement, pour la justice et la vérité. Tel Jacques Verges qui déclarait «Quand un homme traqué frappe à ma porte, c’est toujours pour moi un roi dans son mal-heur», Maître Amédée Nganga s’est por-té au secours des clients ayant souvent maille à partir avec l’establishment. De Marion Michel Madzimba Heouango, pré-sident de l’association ‘’Marien Ngouabi Ethique’’ au Colonel Marcel Ntsourou en passant par les candidats malheureux aux élections présidentielles de 2009, Maître Amédée Nganga a tenu la dragée haute avec maestria à la machine judiciaire congolaise. Lors de l’instruction de l’affaire Ntsourou, dite affaire des explosions du 04 mars 2012, la bataille de procédure enclenchée avec succès restera dans les annales judi-ciaires du Congo Brazzaville. La sentence prononcée en première instance, lors du procès Ntsourou est tout aussi à mettre à l’actif de Maître Amédée Nganga.

Maître Amédée Nganga défendant le colonel Tsourou pendant son procès à Brazzaville en juillet 2014

La Professeure Francine Ntoumi est aujourd’hui le porte-étendard de la recherche scientifique au Congo

Brazzaville et en Afrique. Diplômée de l’université Pierre et Marie-Curie, et doc-torante à l’institut Pasteur, elle a publié plus de cinquante articles dans des revues scientifiques du monde entier. Francine Ntoumi a par la suite sillonné l’Afrique en menant des recherches de fond. En 2008, elle crée la Fondation congolaise pour la recherche médicale, au Research Group Leader à l’Institut de Médecine Tropicale de l’Université de Tubingen en Allemagne. Membre du comité de coordination de cette institute en qualité de chercheure, présidente et directrice, Francine Ntoumi est lauréate du prix de l’Union Africaine du programme scientifique, dénommé «Kwame Nkrumah», du nom du père de l’indépendance du Ghana, pour ses nom-breuses actions et ses efforts consentis dans le domaine de la santé publique. Ce prix scientifique, édition 2012, ho-nore la lauréate congolaise, la fondation qu’elle dirige depuis 2008, ainsi que ses membres. Toujours en cette année 2012 elle a reçu le Prix Rice (Réseau international des Congolais de l’extérieur), pour son par-cours individuel et exceptionnel. A travers ses diverses actions et sa participation aux grandes réunions, la Professeure Francine Ntoumi a su imprimer son nom sur l’échiquier international. Partageant son temps entre l’Allemagne et le Congo

Brazzaville, auteure également d’articles dans la revue améri-caine Science, elle est reconnue pour ses travaux sur le sida et le paludisme. De plus, elle fait la promotion de la recherche par des actions de visibilité basées sur des résultats validés interna-tionalement puisque les travaux qui y sont conduits sont publiés dans de grandes revues scientifiques.La Fondation congolaise pour la recherche médicale (FCRM) est un exemple unique dans le pays, et probablement en Afrique centrale, fonctionnant avec des subven-tions publiques et privées, elle conduit des activités de recherche en lien direct avec la santé de la population congolaise et la formation des jeunes Congolais. La FCRM s’est fixée pour objectif le renforce-ment des capacités de recherche en santé au Congo et en Afrique sub-saharienne, la promotion des collaborateurs scienti-fiques entre les institutions de recherche au Congo et celles des autres Etats dans les domaines des sciences de la santé et de ses applications. la FCRM a à son ac-tif : l’octroi de bourses Cantam à quatre étudiants congolais, la participation des étudiants à l’atelier de virologie molécu-laire tenu à Yaoundé (Cameroun), l’orga-nisation de la première réunion régionale sur le développement de la recherche clinique pour la tuberculose. La FCRM est la seule institution dans le pays à avoir pu-blié dans le journal américain Science.

Femme au caractère bien trempé, Francine Ntoumi déplore néanmoins le peu d’intérêt et de crédit alloué à la recherche et à l’innovation au Congo Brazzaville.

Malgré tous ces faits d’armes, après plus de cinq années à la présidence de la FCRM,

Congolaise de nationalité (malgré plus de quarante ans passés à l’étranger), son exaspération peut se traduire par cette phrase : «je suis souvent considérée comme un ovni par mes collègues chercheurs congolais et peut-être par les femmes congolaises elles-mêmes. Pourquoi ? Je n’ose croire qu’il s’agisse d’une mise à l’écart sexiste…[...] L’émergence du pays en 2025 devra se faire avec tous et toutes et avec des femmes aux plus hauts niveaux universitaires et dans la recherche, mais cela suppose une remise en question immédiate de la place de la femme dans le système éducatif congolais».

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ANSI!ELO!DACY" directeur de Centrale Visa Congo

VISAGES DU CONGO

« Nous sommes une structure jeune, qui compte sur le dynamisme de ses fondateurs pour se développer... »

Propos recueillis par MOUFTAOU BADAROU

Qui est Anssi Elo Dacy ?Anssi Elo Dacy : J’ai fait des études en tourisme qui m’ont permis de rentrer très tôt dans la vie active en tant que « facilita-teur». Mon travail consiste à organiser des visites touristiques en Europe pour les Congolais de passage en France et guider ceux qui le souhaitent dans leurs projet d’affaires. C’est en étant en contact permanent avec les Congolais de la diaspora et ceux de passage en France que j’ai eu l’idée de créer avec l aide d une bonne amie a qui je rends hommage la Centrale Visa. En effet, l’éloignement géographique est un réel handicap pour ceux et celles qui ont besoin d’un document administratif du Congo.

Qui sont vos prospects cibles ?Centrale Visa Congo s‘adresse principa-lement a toute personne vivant hors de Paris et qui souhaite bénéficier des ser-vices consulaires congolais. Parce que les transports vers Paris sont chers, parce que comme dit le vieux dicton « le temps c est de l’ argent », CVC a été créé dans le but

de représenter ses clients auprès de l’am-bassade du Congo afin de leur permettre de se concentrer sur d’autres tâches tout en réalisant de substantielles économies. Tous les jours, des clients d’Europe et d’Amérique nous font confiance pour le traitement de leurs dossiers.

Quelle est la gamme de vos prestations?Véritable relais entre l’ambassade du Congo et le grand public, CVC offre à ses clients toute la gamme de documents dis-ponibles au sein des services consulaires de l’ambassade Ainsi, CVC sert d’inter-médiaire pour l’obtention de documents de voyage ( Visa, CIV) et documents administratifs tels que les actes de naissance, acte de mariage... La liste complète de nos prestations est disponible sur www.centralevisa.com. CVC est une structure jeune qui compte sur le dynamisme de ses fondateurs pour se développer. Nous offrons également la possi-bilité à des étudiants d’intégrer le monde professionnel grâce a des stages concrets et formateurs.

«Centrale Visa Congo» a pour ambition de devenir un acteur incontournable pour

toute personne qui souhaite, a moindre coût et avec une qualité de prestation inégalée, bénéficier des services consulaires proposes par l ambassade du Congo. Le développement de CVC va nécessiter notamment le recrutement d’un chargé de communication et d’un gestionnaire»

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JEAN!DE!DIEU!KOURISSAVISAGES DU CONGO

«Je ne fais pas de prosélytisme politique au sein de mon entreprise…»

Propos recueillis par MOUFTAOU BADAROU

Comment est né le concept Silicom ?Silicom est une imprimerie numérique et sérigraphique dont l’activité a débuté en 2005. Il s’agissait de répondre au besoin de moderniser le processus d’impression des différents supports de communi-cation (T-shirts, casquettes, banderoles, prospectus, affiches, autocollants,...) pour assurer un service de qualité. En effet, SI-LICOM est la seule société au Congo à avoir une machine de sérigraphie cou-leur pour le textile ( Caroussel 12 cou-leurs) avec une capacité d’impression de 1000 t-shirts par heure.

Combien d’années a pris l’implanta-tion de Silicom ? Quelles ont été vos premières difficultés ?SILICOM s’est implantée en quelques se-maines qui ont servi à la formation des techniciens aux différentes machines d’imprimerie. La difficulté majeure a été de proposer un produit de qualité, dont le prix était supérieur à la concurrence re-présentée par les imprimeries artisanales de sérigraphie, en raison de la moderni-sation des procédés d’impression et de la qualité proposée par Silicom pour la première fois au Congo.

Quelle est la valeur ajoutée de SI-

LICOM en matière de prestations ? Pourquoi un client irait à Silicom plu-tôt qu’ailleurs ? Silicom propose des prestations en ma-tière de sérigraphie moderne et d’im-pression numérique, avec des conseils et des suggestions au client, la moder-nité des procédés de production et un bon rapport qualité prix. Nos supports proviennent d’Europe et d’Amérique du nord ce qui est un gage de qualité.Silicom c’est l’assurance d’un travail bien fait, en accord avec la demande du client. Preuve de notre professionnalisme, Sili-com a dernièrement imprimé de nom-breux supports de communication dans le cadre du forum international «BUILD

AFRICA». De plus, lors de la célébration du «Cinquantenaire de l’indépendance de la République du Congo», Silicom a était la seule imprimerie à produire des supports de communication sur place, contrairement aux concurrents.

Quelles sont les perspectives de déve-loppement de Silicom ?A l’heure d’aujourd’hui Silicom souhaite renforcer ses activités à Brazzaville avec l’acquisition de nouveaux équipements et la fidélisation des clients. Nous instal-lons à court et moyen terme une filiale à Pointe Noire et éventuellement à Kinsha-sa (capitale de la République Démocra-tique du Congo).

Vous êtes député et chef d’entre-prise. N’y a t’il pas de mélange des genres ?Je sais faire la part des choses. Lorsque je suis en entreprise avec les salariés je suis Monsieur Kourissa. En dehors de mon entreprise, je suis une personne pu-blique au service de la population en ma qualité de député, d’où le titre «d’Hono-rable Kourissa». Je ne fais pas de prosé-lytisme politique auprès des salariés que je dirige, ils sont libres d’adhérer ou non à mes idéaux. Il ne faut pas avoir voté pour moi, pour s’assurer un poste chez Silicom, il faut avoir des compétences et être animé par l’envie de bien faire son travail.

LA FONDATION CHARLES EBINA

Nous comptons parmi les rares organisations sociales à s’impliquer véritablement dans la résolution de problèmes sociaux auxquels le citoyen lambda

congolais est confronté au quotidien.Comptant de nombreux bénévoles, et grâce à nos actions bienfaitrices en faveur des populations démunies et vulnérables, notre institution est devenue incontournable au Congo Brazzaville au fil des années.

Nos bureaux sont dans l’hôtel Saphir, derrière l’ambassade de France à Brazzaville

Notre combat :

Des actions permanentes pour un Congo propreDes soins spécifiques en faveur des démunisLe soutien aux handicapés physiquesChaque année, un Noël joyeux pour les orphelinsUn don d’ambulance aux Urgences de BrazzavilleUne citerne d’eau pour approvisionner les districts délaissés

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VALENTIN!GOMEZ ?Qui êtes-vous,

Titulaire d’un Baccalauréat en Economie, d’une licence en gestion, d’une maîtrise en Economie et d’un DESS en gestion d’entre-prise, Valentin Gomez est rentré au Congo

après son cursus universitaire en France pour créer sa structure il y a vingt-deux ans de cela. Il a commen-cé par se forger une expérience dans les petits tra-vaux d’électricité, de plomberie et de réhabilitation avant de se lancer dans la construction de bâtiments. Après avoir fait ses preuves dans les travaux publics, aujourd’hui sa société, Eridan sarl, s’est spécialisée dans les travaux d’assainissement, en s’entourant de techniciens et d’experts. «Je remercie le Président Denis Sassou Nguesso d’avoir introduit le système d’appels d’offres au Congo, ça a permis de mesurer les entreprises nationales à celles internationales. On sait aujourd’hui qui est efficace et qui est inefficace en matière de travaux publics au Congo» assure Valentin Gomez. Lui aussi s’estime contributeur à la vision de développement du Congo initiée par le Président, de par ses réalisations dans les travaux d’assainissement et dans le bâtiment. « Le peuple congolais connaît bien la société Eridan, mais pour bien nous situer, je vous dirai que nous sommes installés dans la Tour Manemba, au centre ville et nous sommes également installés à Pointe-Noire », renchérit l’homme d’affaires, dont le partenaire privilégié est la Banque congolaise de l’Habitat qui l’épaule dans tous ses projets. Eridan sarl qui est passée de 50 à 120 agents compte encore recruter dans les mois à venir, renforcer son parc de matériels de travaux publics et participer à de nom-breux séminaires tant locaux que sous-régionaux.

MB

FADHEL!GUIZANI" directeur général de la Banque congolaise de l’habitat

VISAGES DU CONGO

«Mon défi personnel est de réussir au Congo l’expérience tunisienne en matière d’habitat»

Propos recueillis par MOUFTAOU BADAROU

La Banque congolaise de l’habitat se veut le fer de lance de la politique du gouvernement congolaise en matière de logements sociaux et d’infrastructure diverses. Fadhel Guzani, son directeur général nous rappelle ses initiatives et ses objectifs.

Quelle est la nouvelle politique de la Banque Congolaise de l’Habitat après la récente augmentation de son capi-tal?Nous nous réjouissons de l’attention bienveillante de nos partenaires sociaux,

notamment le Gouvernement congolais qui a compris l’intérêt de renforcer en ressources le capital social de la Banque Congolaise de l’Habitat, de 10 à 20 mil-liards, additionnés d’un prêt subordonné à l’immobilier de 15 milliards de Francs

CFA. Cette augmentation du capital ren-force davantage nos capacités d’inter-vention en matière de financement de l’immobilier, mission assignée à notre institution à sa création. Ce secteur exige des financements importants. Aussi les ressources actuelles permettront-elles à la BCH de financer pleinement des pro-jets immobiliers avec un accent important dans la promotion du logement social. Nous espérons alors répondre efficace-ment à la demande des citoyens congo-lais à revenu modeste en logements dé-cents. Il s’agit là d’un challenge à relever pour notre banque.

Quelles sont les grandes initiatives de la BCH dans le cadre de la politique de la municipalisation accélérée ?La municipalisation accélérée est un plan de développement stratégique engagé par le Gouvernement de la République du Congo qui intègre la construction de grandes infrastructures, l’extension du ré-seau routier à travers les départements et localités du pays. C’est un indice de crois-sance et d’amélioration du tissu écono-mique du pays, de plus en plus favorable à l’investissement. Grâce à cette politique du Chef de l’Etat, Son Excellence Denis Sassou Nguesso, la Banque Congolaise de l’Habitat peut aisément assurer son plan d’implantation sur l’ensemble du ter-ritoire national. Notre stratégie d’implan-tation dans les différents départements se fait parallèlement avec le lancement d’un projet immobilier afin d’accompagner les

populations à accéder aux condi-tions d’habitation décente.

Quelles sont les grandes orienta-tions du plan stratégique de dé-velopement de la Banque adopté par le dernier Conseil d’adminis-tration ?Il s’agit en réalité du business plan définissant la stratégie de la banque au cours des quatre pro-chaines années (2014-2018). Il pré-voit en montant et en volume l’evo-lution de notre activité pendant cette période : les dépôts, les cré-dits à la consommation, les crédits immobiliers, etc. Cet exercice est très décisif pour notre institution, car il prévoit le financement de plu-sieurs projets immobiliers. A terme, l’œuvre de la BCH sera visibilement représentative.

Comment percevez-vous l’avenir de la BCH dans le paysage ban-caire Congolais ?L’élan de développement du pays présage un avenir meilleur pour l’économie congolaise en général avec des indicateurs de croissance très rassurants. L’objet social de notre banque orienté vers le sec-teur de l’immobilier, nous place en position stratégique sur un segment porteur. Ce créneau sur lequel nous nous focalisons et qui restera encore avant longtemps notre apanage, demeure un cré-neau d’espoir pour l’ensemble des populations dont les besoins en logements sont énormes. En effet sur les dix banques opérant actuellement au Congo, seule la BCH exerce les rôles de banque universelle et de financement de l’immobilier. Dans ce sens, nous pouvons ainsi affirmer sans am-bages que la BCH continuera de jouer un rôle important dans la

politique de l’habitat au Congo.

Le taux de bancarisation au Congo est de 5%, comment se dé-cline votre politique de banque de proximité ?La question du faible taux de ban-carisation au Congo demeure au centre de réflexions et nous n’y sommes pas insensibles. Néan-moins, en notre qualité de banque citoyenne, le Congolais à revenu moyen demeure pour nous un pros-pect de choix. Bien souvent, celui-ci est négligé par les autres banques. Nous estimons qu’en attirant cette frange de populations, le détaillant, le petit commerce, le vendeur au marché,… en leur proposant des produits adaptés, nous pourrions contribuer progressivement à la ré-solution de ce problème. C’est dans ce cadre que s’inscrivent nos cam-pagnes permanentes d’ouverture de comptes aux étudiants. Pendant que nous envisageons la domicilia-tion des bourses, en même temps, nous nous efforcons d’inculquer la culture de l’épargne bancaire aux étudiants.

En tant qu’expert technique en mission au Congo, quels sont vos défis personnels ?C’est dans le cadre de la conven-tion d’assistance technique entre la Banque de l’Habitat de Tunisie (BHT) et la Banque Congolaise de l’Habitat (BCH) que nous assurons la direction de cette banque. Le défi personnel c’est de réussir au Congo l’expérience tunisienne en matière d’habitat. Les prouesses réalisées dans mon pays dans ce secteur sont fascinantes. Aussi suis-je convaincu qu’avec les efforts de l’ensemble de mes collaborateurs, la BCH parviendra à réaliser ce noble objectif.

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VÉRONE!MANKOULe génie de Brazzaville

VISAGES DU CONGO

Président-directeur général de VMK, société spécialisée dans les technolo-gies de l’information et de la communication (TIC), Vérone Mankou, 38 ans, est un jeune innovateur congolais plein d’ambitions.

Par ERIC MAMPOUYA

Avec un Brevet de Technicien Su-périeur (BTS) en maintenance et réseaux obtenu à Pointe-Noire

(Congo), Vérone Mankou fait partie de la race des jeunes entrepreneurs africains qui ont compris, très tôt qu’Internet fera du monde un village planétaire. Tout à tour, Architecte administrateur de réseau au sein du Conseil congolais des chargeurs en 2007, il crée la société VMK en 2009. Dans la fou-lée il réussit à mettre en place son entreprise spé-cialisée dans le conseil en nouvelles technologies avant de concevoir la pre-mière tablette africaine, le Way-C, en 2011, et le pre-mier Smartphone africain Elikia, en 2012. Vérone Mankou a une seule richesse, «les idées», et un «chantier», le Congo et l’Afrique. Téméraire, il fonce sur toutes les opportunités. La dernière en date, le lan-cement d’un incubateur de start up qu’il qualifie de «Bantu Hub», un espace de

250 mètres carrés, où sont incubées six start up (comme 242 Tech, un Tech Crunch local, et Litoyi, un Deezer congolais) ou-vert en janvier de cette année. L’objectif étant d’aider les jeunes à passer de l’idée à l’entreprise dans le cas où la technologie est au centre de cette idée. Au quatrième trimestre de cette année, il

a mis en service une usine à Brazzaville. De quoi lui permettre d’assurer une partie de la production de ses téléphones en Afrique. Sous son impulsion, l’entreprise double son chiffre d’affaires en pas-sant de 40 à 80 millions de FCFA (de 61 000 à 122 000 euros), en une année.

En 2012, Elle disposait d’un capital de plus de 380.000 euros et employait treize salariés dont trois en Chine.Le succès rapide et fulgurant de Vérone Mankou suscite bien entendu des inter-rogations et des sarcasmes que celui-ci balaie d’un revers de la main. Tout en met-

tant en avant sa capacité de prospection, d’innovation et d’anticipation. Son riche carnet d’adresses et son bagout de pros-pecteur sont sans conteste les clés de son succès. Lucide sur le fait que n’est pas Vérone qui veut dans un environnement hostile aux nouvelles idées, il n’en démord pas sur les difficultés d’entreprendre au Congo, qu’il a stigmatisé lors du dernier forum Build Africa.

Le succès rapide et fulgurant de Vérone

Mankou suscite bien entendu des

interrogations et des sarcasmes que celui-ci

balaie d’un revers de la main.

«L’Afrique est la future usine du monde», selon le «Steve Jobs» congolais ; appellation

qu’il méprise mais qui lui colle si bien à la peau.

Econduit par les banques, il a autofinancé son projet jusqu’au prototype. Comme il aime à le

dire «Il y a tellement de problèmes autour de nous que chaque problème a une solution, et cette solution est sans doute une start-up».

TSENGUE!TSENGUE La recherche et l’innovation au service du Congo et de l’Afrique

VISAGES DU CONGO

Ce talentueux ingénieur de l’Ecole Centrale de Paris a une longue expérience dans la production et le raffinage du pétrole, le BTP, la production d’énergie électrique, la pro-duction sucrière ainsi que dans la transformation et la commercialisation de produits agricoles.

Par ERIC MAMPOUYA

Une des inventions du sieur Tsengue Tsengue est une chaîne de fabrication du manioc qui permet de préparer mécaniquement la chikwangue ou

pain de manioc, l’aliment le plus consommé en Afrique centrale. Cet appareil est composé d’un éplucheur, d’un défibreur, d’un pétrisseur et d’un malaxeur. En bout de chaîne, la pâte de manioc est coupée en pain et embal-lée, à la main, dans des feuilles végétales. Cet appareil permet d’augmenter, de façon plus hygiénique, la pro-duction du chikwangue tout en continuant de répondre aux attentes alimentaires des consommateurs. Le prix d’achat de l’équipement varit entre 1 et 6 millions de CFA (1 500 et 9 000 euros) en fonction des modèles.Tsengue Tsengue et son équipe ont également mis au point, il y a quelques années, une hydrolienne d’une puissance de 15 kW entièrement fabriquée au Congo Brazzaville. Une hydrolienne est une turbine sous-marine qui utilise l’énergie cinétique des courants marins ou des cours d’eau ; tout comme une éolienne utilise l’énergie cinétique de l’air pour produire de l’électricité. Cette hydrolienne pourrait être utilisée dans la fabrication de mini-barrages hydro-électriques. Monsieur Tsengue Tsengue a d’ailleurs contribué à la réalisation d’une étude de faisabilité de la centrale hydro-électrique de Mutsora, dans le Nord Kivu (Congo-Kinshasa), sur financement de la Commission Européenne.

Une autre invention réalisée par sieur Tsengue Tsengue est un séchoir solaire continu et réglable pour lequel il a d’ailleurs obtenu, lors du 35e Salon International des Inventions de Genève, la médaille d’or de l’Or-ganisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (OMPI) décernée à un inventeur d’un pays en développement, ainsi que le prix Swissolar de l’Association Suisse de l’Energie Solaire.Monsieur Tsengue Tsengue a déposé des brevets auprès de l’OAPI (Or-ganisation Africaine de la Propriété Intellectuelle) ; organisation qui lui a d’ailleurs permis de prendre part au 35e Salon International des Inven-tions de Genève.Son langage de vérité dérange parfois, qu’à cela ne tienne, monsieur Tsengue Tsengue trace son chemin par un plaidoyer intense et continu, auprès des décideurs politiques pour qu’enfin la recherche et l’innova-tion soit au cœur des orientations stratégiques de développement au Congo Brazzaville.

Tsengue Tsengue et son épouse

Tsengue Tsengue représente à lui seul le génie de l’invention au Congo Brazzaville, à la tête de Challenge Futura, une entreprise industrielle spécialisée dans les domaines de

l’énergie, de l’eau et de l’agro-alimentaire.

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«Les Africains aiment s’habiller

et maîtrisent toutes les

couleurs pour créer un tableau

avec leurs vêtements».

AMOG!LEMRA JOCELYN!ARMELLe Spike Lee congolais Histoire d’une marque

VISAGES DU CONGOVISAGES DU CONGO

«On n’est pas encore conscient en Afrique que le cinéma peut rapporter gros à un Etat !». Tel est le message que véhicule inlassablement Amog Lemra de festivals en festivals à travers le monde entier avec des moyens dérisoires.

Connivences est une marque qui a actuellement le vent en poupe en France, en Europe et de plus en plus en Afrique. Elle a été créée en 2005 par Jocelyn Armel, dit le Bachelor, lui-même habilleur des sapeurs européens et des célébrités africaines comme le chanteur congolais Papa wemba.

Par ERIC MAMPOUYA

Par NADINE KOUZNETSOVAQu’est ce qui peut résister au talent? rien, sinon l’hommage rendu à cet homme talentueux

lors du Festival international du film pa-nafricain de Cannes qui s’est tenu du 23 au 27 avril 2014 en France. Jeune réalisateur de 34 ans, originaire du Congo Brazzaville et auteur de trois films: «La tombe d’un rêve» sorti en 2007, « Qui perd gagne » en 2013, puis en 2014 «Entre le marteau et l’enclume» prix «Di-kalo Award» et qui a reçu une mention spéciale du jury du Festival international du film panafricain de Cannes. Amog Lemra vient ainsi de hisser haut le dra-peau congolais dans le cercle fermé de l’industrie cinématographique mondiale.

Le cinéaste Guy Désiré Yameogo et le metteur en scène Ildevert Medart sont deux personnages qui ont énormément contribué à l’épanouissement de la car-rière de Amog Lemra : Le premier à tra-vers l’élaboration de ses scriptes et le se-cond par un soutien multiforme. Le cinéaste iconoclaste aime à fustiger le manque de volonté politique des dé-cideurs africains pour le développement de l’industrie cinématographique. A tra-vers ses films, il entend présenter autre chose que ces images de huttes, d’en-fants décharnés et de guerres qu’il dé-signe par les vocables de «cinéma cale-basse».Deux films, deux engagements en fili-

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dit le Bachelor

Né voilà cinquante ans au Congo-Brazzaville, Jocelyn Armel connaît bien la Goutte d’Or. Sa

mère y tenait un restaurant. Il y a passé son enfance, y a fréquenté l’école. C’est à Paris qu’il a fait ses études, s’est marié, a fondé une famille. Avant de tomber dans la sape, ces vêtements à la coupe impeccable et aux couleurs audacieuses, il a d’abord travaillé dans le restaurant maternel. Jusqu’au jour où la passion du sapeur a pris le dessus. En 2005, Jocelyn Armel crée sa marque, Conni-vences. Et il a ouvert la boutique du même nom, au 12, rue de Panama.Connivences est conçue pour les amoureux de l’élégance africaine à la mode occidentale. Des Blancs aussi viennent rue de Panama se fournir en tenues de coupe sobre mais aux couleurs éclatantes. Evi-tant ainsi à la sape de s’enfermer dans l’ethnisme. Preuve que l’amour des beaux atours transcende les barrières culturelles. Comme Jocelyn Armel l’explique avec conviction, «les Africains aiment s’habiller et maîtrisent toutes les couleurs pour créer

un tableau avec leurs vêtements. Voilà pourquoi les artistes, les musiciens, aiment aussi les couleurs de nos costumes.»À 50 ans, en parfait commercial et la voix posée, Le Bachelor souligne que sa marque de prêt-à-porter présente une offre complète : costumes, chemises, cravates, mais aussi chaussures et acces-

soires. Et, pour tous les produits, le même souci du détail, de la finition, du choix des matériaux. Vêtements et chaus-sures sont fabriqués en Italie, puis vendus à Pa-ris, symbole du chic à la française. La clientèle tient beaucoup à cette double origine. Quand ils rentrent en Afrique, pour les vacances, des fêtes ou des mariages, les fidèles de Conni-

vences veulent montrer qu’ils sont bien vêtus. Qu’ils n’achètent pas n’importe quelle marque. Les sapeurs sont fous des marques.

Vêtements et chaussures sont fabriqués en Italie, puis vendus à Paris, symbole du chic à la française.

À Paris, la sape connaît son apogée dans les années 80. Le phénomène suit les mouvements migratoires des populations d’Afrique centrale. C’est à Paris qu’il faut aller s’approprier les symboles de l’élé-gance. Quelques années plus tard, les sa-peurs remontent de Strasbourg-Saint-De-nis vers Château Rouge. La sape est passée dans le 18ème ! En 2009, Jocelyn Armel ouvre une seconde boutique, au 22 rue Caulaincourt. Il souhaite élargir sa clientèle. «Mes clients me disent parfois qu’ils ont peur d’aller rue de Panama, à cause de la mauvaise réputation du quar-tier», raconte-t-il.Si en semaine l’affluence est modeste dans la boutique, le samedi, c’est une autre histoire. «C’est plein de sapeurs, d’artistes, des gens d’autres pays, parfois des Européens, raconte Jocelyn. Nous échangeons des nouvelles, nous parlons. Parce que ce n’est pas une vraie boutique pour nous, c’est comme un café. Dans la boutique de la rue Caulaincourt, c’est plus calme, la rue est plus large et les gens qui se promènent là-bas sont différents aus-si.» Grâce aux sapeurs, le chic parisien continue de régner, de Tokyo à Braz-zaville, de Los Angeles à Kinshasa, de-puis la Goutte d’Or, jusque dans l’avenue Montaigne !

grane. Dans «La tombe d’un rêve» Amog Lemra fait le «procès» de l’immigration africaine en Europe. Une réalité que vivent de nombreux Africains, en quête d’un «el-dorado» en Europe, un «eldorado» factice dont les pires images sont occultées. Entre «le marteau et l’enclume» fruit de sa rencontre au FESPACO avec Paul Soni Benga, directeur général de la chaîne DRTV, le jeune réalisateur congolais peint dans une lecture critique les «promotions canapés» en Afrique et sur un autre ta-bleau les pasteurs des églises de réveil, qu’il qualifie de «vendeurs d’illusions grenouillant en Afrique subsaharienne et prospérant sur la misère et les conflits po-litiques.»

LA GENERALE DES TRAVAUX ET AMENAGEMENT (GTA)

Créée en 1989, la GTA est une filiale d’un grand groupe de BTP libanais installée au Congo en 1985, et qui s’était essentiellement investi dans la construction de route.Ainsi, dès le début des années 2000, la GTA lance et finalise plusieurs projets, comme la construction de l’Im-meuble de Représentation de l’ASECNA, la réhabilitation de la route Ngo-Mpouya dans le Département des Plateaux, la construction et la maintenance des stations-service (à ce jour 15 pour la Société Oil Congo et 4 pour Chevron). Autres grandes réalisations à son actif : modernisation et agrandissement de l’Hôtel Azur à Pointe Noire, extension de la base-vie de Mag Industries Potasses du Congo, mise en place de petites fabriques de plas-tiques et de tuyauteries, investissement dans la menuiserie du bâtiment : portes, fenêtres, placards, etc..

Quartier de la CathédraleBP 1114 Poto-Poto, BrazzavilleTel 00 242 666 66 11gta.brazza@yahoo.

(GTA)

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ALAIN!MABANCKOUL’écrivain congolais le plus lu au monde

VISAGES DU CONGO

Ecrivain de talent, romancier apprécié aux quatre coins du monde, Alain Mabanckou porte dans son cœur

son pays d’origine. C’est dans la ville dans la ville de Pointe-Noire qu’il passe son en-fance et où il obtient un baccalauréat en Lettres et Philosophie au Lycée Karl-Marx.Après un premier cycle de droit privé à l’Université Marien-Ngouabi à Brazzaville, il obtient une bourse d’études et se dirige vers la France à l’âge de 22 ans, avec déjà quelques manuscrits dans ses affaires, des recueils de poèmes, qu’il commencera à publier trois ans plus tard. Son premier roman, Bleu-Blan-Rouge, sort en 1988, il lui vaut le Grand Prix Littéraire de l’Afrique noire. L’enfant de Pointe-Noire publie alors livre sur livre ; ses lecteurs se font de plus en plus nombreux. «Verre cassé», est l’une de ses fictions qui réussit à avoir un grand impact ; la presse salue le talent de l’écrivain. Puis c’est la consécration avec ce roman magique intitulé «Mémoires de porc-épic», publié aux éditions du Seuil. Là, il rafle le prix Renaudot. Écrivain en ré-sidence en 2002, il enseigne la littérature francophone à Ann Arbor pendant trois ans avant d’être sollicité par l’Université de Californie à Los Angeles (UCLA) qui l’in-vite d’abord comme Visiting Professor en 2006 puis le nomme Professeur titulaire (Full Professor) de littérature francophone en 2007. Grand voyageur, l’écrivain vit à Santa Monica, en Californie. Ses œuvres sont traduites dans plusieurs langues dont l’anglais, l’hébreu, le coréen, l’espagnol, le polonais, le catalan ou encore l’italien. Son roman «Verre cassé» a fait l’objet de plu-

sieurs adaptations théâtrales.En 2008 Alain Mabanckou a traduit de l’anglais au français le jeune prodige des lettres américaines, Uzodinma Iweala, d’origine nigériane, auteur de Beasts of no nation, (Bêtes sans patrie, Éd. de L’Olivier).«Demain j’aurai vingt ans», roman paru

en 2010 signe son entrée chez Gallimard. «Le danger pour l’écrivain noir est de s’en-fermer dans sa «noirceur», comme dirait Frantz Fanon. Il ne s’agit pas de tomber dans le piège de l’affrontement basique entre la civilisation noire et blanche. L’au-tocritique est essentielle si l’on veut en-

suite poser un regard juste sur le reste du monde», estime l’écrivain. En 2012 l’Aca-démie française lui a décerné le Grand Prix de littérature Henri Gal (prix de l’Institut de France doté d’un montant de 40.000 eu-ros et qui couronne l’ensemble de l’oeuvre d’un écrivain). ERIC MAMPOUYA

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ministères à la une

2Entretien avec Alain Akouala Atipault, ministre à la Présidence congolaise, chargé des Zones économiques spéciales

60

62 Entretien avec Thierry Moungalla, ministre des Postes et Télécommunications

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ALAIN!AKOUALA!ATIPAULT

«Le Congo est une porte d’entrée et de sortie d’importants flux économiques dans la sous-région d’Afrique Centrale ...»

DEUX MINISTÈRES À LA UNE

ministre à la Présidence congolaise, chargé des Zones économiques spéciales

Propos recueillis par ISIS JASMINE

Monsieur le ministre, qu’est-ce qui a motivé la créa-tion des zones économiques spéciales ?C’est dans un contexte marqué par la mondialisa-tion de l’économie, que la majorité des pays africains misent aujourd’hui sur le développement des zones économiques spéciales pouvant favoriser ou accélérer l’intégration du continent. Le président Denis Sassou Nguesso, dans « Chemin d’avenir », programme poli-tique sur la base duquel il a été réélu, et fort de l’amé-lioration de notre situation macro économique, a en-visagé la création des zones économiques spéciales, afin de sortir notre pays de la dépendance pétrolière et bâtir une économie nationale diversifiée. La création des zones économiques est donc un accélérateur du

processus de diversification de l’écono-mie du Congo.

Quel bilan faîtes-vous de la mise en place de ces zones ?Avant d’en dresser le bilan, je voudrais d’abord vous dire ce que nous entendons par zone économique spéciale. C’est un espace bien délimité au sein d’un terri-toire national, constituant une zone de développement prioritaire, administré par un organe spécifique de planifica-tion et d’aménagement. Aujourd’hui, les études de faisabilité sont terminées. Ré-alisées par un consortium regroupant les cabinets Bain and Company, Egis, Gide Loyrette et Quantic pour les zones de Ouesso et Brazzville d’une part ; et d’autre part les cabinets singapouriens Surba-na pour Oyo-Ollombo et Jurong pour Pointe-Noire, ces études nous révèlent les activités à développer dans chaque zone, le nombre d’emplois qui y seront créés, le coût des investissements pour la construction des infrastructures, l’im-pact sur le PIB et sur la croissance de la population. En réalité, l’évolution de ces zones donnera naissance à des villes plus modernes qui naîtront sur la base de ces activités de services, industrielles, com-merciales, financières, etc. La loi instituant la zone économique spéciale au Congo et ses textes subséquents ont été examinés au plan interne et transmis au secrétaire général du Gouvernement pour leur ins-cription aux rôles du conseil des ministres. Cette loi définit le statut de la zone éco-nomique spéciale ainsi que les conditions de leur attractivité économique. Il sera mis en place trois organes de gouvernance économique et juridique, à savoir une agence de planification qui va définir les termes de référence de chaque zone, un développeur chargé d’aménager la zone en fonction des termes de référence indi-qués par l’agence de planification et une autorité de régulation pour arbitrer les éventuels litiges inhérents au fonctionne-ment des zones.

«Sortir le Congo de son économie de rente», telle est la vision et l’ambition du président De-nis Sassou Nguesso. Hormis la création des zones économiques spéciales, quelles sont les autres initiatives contribuant à la matérialisation de cette vision ?L’amélioration du climat des a"aires de notre pays par rapport à son clas-sement dans l’indice Doing Business et la construction d’infrastructures sont autant d’atouts pouvant contribuer à faire du Congo une porte d’entrée et de sortie d’importants flux économiques de la sous-région; notamment dans la libre circulation des personnes et des biens. Comme vous le savez, notre pays dispose du seul port en eau profonde du golfe de Guinée ; ce qui lui confère une place économiquement stratégique.

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THIERRY!MOUNGALLA"

«… Aujourd’hui au Congo, n’importe quel investisseur désireux d’investir dans les télécoms peut demander et obtenir toutes les autorisations et licences souhaitées… »

DEUX MINISTÈRES À LA UNE

ministre des Postes et Télécommunications

Propos recueillis par MOUFTAOU BADAROU

Quelles sont les améliorations appor-tées au cadre juridique des Télécommu-nications en République du Congo ?Il faut se rappeler qu’avant 1997 prévalait un système de monopole. La dernière loi télécoms qui a été votée juste avant les conflits était une loi datant de mai 1997. Cette loi prévoyait que l’ensemble des moyens de télécommunications au Congo restait sous monopole d’État. Ca c’est la première caractéristique. Après les conflits que nous avons connus, l’en-vironnement a changé et de fait sont ap-parus des opérateurs privés. Toutefois, il demeurait une confusion entre le rôle de l’État qui fixe la règle du jeu et celui chargé de l’application de ladite règle du jeu. Les grandes réformes que nous avons initiées par trois grandes lois notamment celle de novembre 2009 ont permis de mettre fin au monopole de l’État. En particulier la Loi cadre sur les communications élec-troniques a éliminé tous les monopoles. De sorte que n’importe quel investisseur privé, désireux d’investir dans les télécom-munications, peut nous demander toutes les autorisations souhaitées, les licences

et autres agréments, et les obtenir. Pour peu qu’il remplisse les conditions. Donc, plus de monopole de l’État. Deuxième élément : la création d’une agence de ré-gulation des postes et communications électroniques, la ARPCE, permet de lever la confusion entre l’État qui fixe les règles du jeu et le régulateur, composé de per-

sonnes pour la plupart venues du privé. Celles-ci connaissent les contraintes du privé et sont à même de bien réguler le secteur. Ce sont les deux grandes révolu-tions opérées dans le secteur, sur le plan institutionnel.

Monsieur le Ministre, comment comp-

tez-vous rendre effectif l’accès gra-tuit à la wifi dans les grandes villes du Congo?Mais c’est déjà une réalité au Congo ! Dans les ministères et dans certaines ré-sidences, la wifi est en accès libre. Ici au Ministère des Postes et Télécommunica-tions, on peut se connecter à la wifi sans aucun problème et les visiteurs ne sont pas soumis à une restriction en la matière ! Écoutez, en matière d’accès gratuit à la wifi, la ville de Paris n’est pas forcément la référence ! A Genève, vous pouvez vous connecter à Internet dans la rue, ce qui n’est pas le cas à Paris où la chose n’est possible que dans certains endroits comme le musée du Louvre ou dans les galeries commerciales comme celle de Chatelet-les-Halles.

Pourquoi l’opérateur historique Congo Telecom demeure une propriété de l’État ?D’abord, il faut restituer l’environne-ment. L’on est parti d’un constant qu’en 1997-1998 il n’y avait plus de télécom au Congo. A la fin des conflits, il n’y avait plus dans notre pays la possibilité de s’appe-ler d’un point A à un point B. On étaient réellement revenus au degré zéro des télécoms. Face à la nécessité de rendre aux Congolais la possibilité de s’appeler d’un point à un autre, l’État a été contraint d’accepter des opérateurs privés, Celtel devenu Airtel et Libertis devenu MTN. On leur a octroyé la licence en exigeant d’eux qu’ils couvrent la majeure partie du terri-toire congolais, et élargissent leurs offres

à un grand nombre d’abonnés. ET à partir de 2002-2003, le président de la Répu-blique, a décidé de faire restituer à l’État son rôle moteur, car l’État doit continuer son rôle de créateur des infrastructures de télécommunications notamment les centraux téléphoniques et la fibre optique pour une connexion Internet à haut débit. Il importe donc de ne pas faire de confu-sion dans l’appréciation de la situation. L’opérateur historique a été malade. Pen-dant sa période de maladie, la plus aigue, il a bénéficie de la part de l’État d’une subvention de fonctionnement, mais pas d’investissement. Ce qui lui a permis de garder la tête hors de l’eau. Mais, au-jourd’hui, le mobile que Congo Telecom propose aux abonnés depuis bientôt un

an, ce n’est pas un mobile GSM classique qui vient concurrencer les produits des autres opérateurs privés. C’est un mobile appelé le CDMA qui est une technologie sino-américaine. C’est une forme de tech-nologie qu’on appelle le fixe-mobile, très adapté aux pays comme le Congo qui ont beaucoup de zones rurales non couvertes par la téléphonie mobile classique. C’est vous dire que l’opérateur historique n’est pas en concurrence frontale avec les opé-rateurs privés de téléphonie mobile.

Le Congo a réalisé un important investissement en se dotant de la fibre optique. Que pourrait faire l’État pour la rendre accessible aux Congolais de condition mo-deste ?Vous savez, les Congolais de condition modeste bénéficient déjà de la fibre optique, sans le savoir. Parce qu’elle est opérationnelle depuis mai 2012. Ils l’utilisent déjà tout simplement en se connectant tous les jours à Internet. Aujourd’hui, les jeunes depuis leurs mobiles ou leurs tablettes arrivent à télécharger ou envoyer des fichiers lourds. Cela est possible parce qu’il y a une technologie déployée qui le permet au Congo. Concernant la fibre optique, nous avons juste une question de gouvernance à régler. Nous devons bien séparer le marché de gros de celui du détail. L’opérateur historique qui est un grossiste en matière de fibre optique est également un détaillant. Il faut ab-solument remédier à cette situation !

« … Pendant sa période de maladie, la plus

aiguë, Congo Télécom a bénéficié de la part de

l’État d’une subvention de fonctionnement, et non

d’investissement … »

« … L’accès gratuit à la wifi est déjà une réalité dans les grandes

villes du Congo… »

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Quelques unes de nos réalisations :

Travaux d’assainissement dans la ville de Pointe-Noire

Travaux d’assainissement dans la ville de Sibiti, cadre des festivités de l’Indépendance du Congo cette année

Construction du CSI de Mbama

Construction à Ouesso

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YVES!CASTANOUUne valeur sûre congolaise en management

IL FORCE L’ADMIRATION

Yves Castanou, la quarantaine révolue, est Ingénieur télé-coms formé en France et au Canada.

Par ERIC MAMPOUYA

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Ancien cadre de Lucent Technolo-gies à Denver (États-Unis), ex-en-trepreneur dans le e-business, ce

pur produit de la diaspora congolais di-rige l’Autorité de Régulation des Postes et Communications Electroniques (ARPCE) depuis janvier 2010. Depuis plus de quatre décennies, raille-ries et critiques acerbes étaient devenues la particularité des administrations congo-laises. En quatre années de gestion, Yves Castanou vient de tordre le cou à ce qui était devenu la marque de fabrique du Congo Brazzaville, rejoignant ainsi la liste des éminents Congolais qui ont tant fait la fierté de l’administration congolaise d’antan et celle de l’Afrique Equatoriale Française; n’en déplaise à certains anti coloniaux.Au commencement était le rêve, le rêve d’un enfant de bonne famille, pieux, qui fonda il y a dix ans avec son frère jumeau Impact Centre Chrétien (ICC), une église affiliée à la très officielle Fédération Pro-testante de France et qui réunit chaque dimanche dans son auditorium de Bois-sy-Saint-Léger, en banlieue parisienne, plus de 1 500 fidèles africains, antillais et européens. Pasteur évangélique, ordonné en mars 2004 en compagnie de son épouse d’ori-gine nigérienne, Habi, Yves Castanou est tout sauf un ‘’gourou’’. Obtenir le meilleur de chaque individu, diriger les hommes pour leur bien-être spirituel, moral et matériel peut tout aussi s’appliquer à la gestion d’une grande administration. La

prime au mérite et à la diversité, Yves Castanou a su relever le défi en s’attachant les meilleurs cadres congolais de la diaspora et ceux locaux. Peut-on être perfor-mant et efficace dans un cadre de travail inadap-té ? Une bâtisse futuriste symbole de la moder-nité et de l’émergence trône actuellement au cœur de de Brazzaville à la grande joie de ses administrés. Réguler c’est aussi protéger les consommateurs et promouvoir le sec-teur. Pari gagné pour Yves Castanou au vu des pénalités qui frappent les opérateurs. Mais, il met un point d’honneur à créer les conditions de leur épanouissement. “Mon

but, dit-il, est de faire du Congo le hub de l’Afrique centrale dans le domaine des télécoms». Réussira t-il son pari avant la fin de son mandat non renou-velable, en dépit des embûches et des jalousies que suscite sa réussite ? Seul l’avenir nous le dira. Mais d’ores et déjà, Yves Castanou est devenu la fierté et l’exemple de la diaspora congolaise, le modèle de tous les Directeurs Généraux de la Ré-publique. Que dire de plus ? Sinon intérioriser les paroles de ce manager hors pair qui fait le fierté du Congo: «Puisse l’harmonie, l’unité et la paix régner à l’ARPCE, comme partout ailleurs dans notre pays. Puisse l’éthique, le sens du résultat, la productivité et l’excellence être toujours au cœur de nos respon-sabilités professionnelles afin que le Congo trouve une place de choix dans le concert des pays émergents».

Humble comme les plus grands génies, le sourire avenant, Yves Castanou est capable

de rendre brillant les plus médiocres; c’est un coach hors pair. Fidèle à ses convictions, il démontre que la «responsabilité sociale de l’entreprise» n’est pas une vue de l’esprit à l’ARPCE. Il assure que “gagner de l’argent honnêtement n’est pas contraire à l’Evangile. La prevue: la création de l’Association Synergies et Développement de l’Afrique dirigée de main de maître par son alter ego William Bongo.

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BELINDA!AYESSA" LÉONIDAS!MOTTOM…

«…Nous n’avons pas d’avenir si nous ne nous référons pas à notre passé…»

Dites-nous, EN TOUTE FRANCHISE

Par MOUFTAOU BADAROU & JOCELYN MOUANGASSA

directrice générale du Mémorial Pierre Savorgnan de Brazza

Que répondez à ceux qui trouvent dis-proportionné cet hommage rendu par l’État congolais à Savorgnan de Brazza à travers ce joyau architectural qu’est le Mémorial ?Cela fait huit ans que ça dure quand même, ces critiques ! Je ne dirai pas qu’on en a marre d’entendre tout ça. Je dirai tout simplement que les gens se posent des questions, à juste titre. Mais je suis consciente qu’il est important d’ expliquer la nécessité pour le Congo de rendre té-moignage de cette partie de son histoire. Beaucoup a été fait en un laps de temps. Il sied de reconnaître aujourd’hui que nom-

breux sont les Congolais qui se sont ap-propriés ce pan essentiel de leur histoire.

Ils n’ont donc pas raison de penser ain-si?Pas du tout, ce sont des préoccu-pations légitimes. Mais encore une fois nous compre-nons les préoccu-pations des uns et des autres et sommes toujours disposés à leur ex-

pliquer le bien fondé de cet édifice.

Il n’empêche qu’un tel hommage pou-vait être rendu à une figure embléma-tique de l’histoire du Congo ?

Notre capitale porte bien le nom de cet illustre explorateur qui a fondé Brazzaville en 1880, et qui s’est affirmé par son humanisme. C’est bien lui qui a signé le Traité d’amitié avec le roi Ma-koko Ilo 1er, à Mbé, ca-pitale du Royaume Téké, à 238 km de Brazzaville. C’est ce Traité qui mit le Congo sous protectorat

de la France. Les descendants du roi Ma-koko nous ont appris que Savorgnan de Brazza n’était pas venu à la conquête d’un peuple, mais à la rencontre de celui-ci. Il a traité le peuple qu’il a rencontré avec respect. Le Congo qui n est pas oublieux a tout à fait rendu hommage à ceux qui se sont sacrifiés pour qu’il devienne une Nation indépendante. Les monuments qui leur sont dédiés sont là dans le pays pour en témoigner.

Mais pourquoi un édifice aussi impo-sant ?Cet édifice est en effet imposant. Il est

En période de fête et plus précisément en fin d’année, la police est obligée de bloquer les

voies principales d’accès au Mémorial, pour éviter les débordements. Tout cet engouement est le signe que les Congolais veulent en connaître davantage sur leur histoire.

simplement à la dimension de l’hom-mage rendu par le Congo à Savorgnan de Brazza. Même si cet édifice n’était pas aussi grand, on serait tout autant parvenu à rendre un grand hommage à l’homme. Nous avons insufflé une âme au Mémo-rial, ce qui donne l’impression que nous en avons trop fait. Brazza a accompli une œuvre admirable.

Et vous, en acceptant de diriger ce Mé-morial, quelle est votre démarche per-sonnelle ?Permettez-moi d’abord de rendre hom-mage au président de la République du Congo, son excellence Denis Sassou Nguesso pour avoir érigé ce Mémorial. En le faisant, le chef de l’Etat a accompli là une action forte : Réconcilier les congolais avec leur histoire et donner ainsi la possi-bilité aux générations futures de s’appro-prier ce pan essentiel de l’histoire de leur pays. Pour en revenir à votre question, il n y a pas de démarche personnelle, j’ac-compli là simplement une mission qui m’a été assignée.

Mais vous avez tout de même eu le choix d’accepter cette mission. Com-ment cela est-il arrivé ?C’est arrivé simplement. Ce qui est fon-damental aujourd’hui, que je sache, c’est de suivre les orientations qui nous ont été données.

Aujourd’hui, quel grand rêve nourris-sez-vous pour ce Mémorial ?Mon rêve, c’est que les Congolais s’ap-proprient leur histoire. Notre passé est notre patrimoine.

« Cet édifice est en effet imposant. Il est simplement à la dimension de

l’hommage rendu par le Congo à Savorgnan

de Brazza. »

Titulaire d’un master en management des unités commerciales, chef d’entreprise, Leonidas Mottom est le président du cercle de réflexion : « Des idées et des rêves pour la Sangha ». La Sangha, c’est son département d’origine, celui dont son père est natif. Ce think tank traite des questions socio-économiques et de formation professionnelle et qualifiante. Congolais de la diaspora résidant en France, il s’organise depuis quatre ans pour rentrer définitivement au pays. Leonidas Mottom est l’organisateur de La coupe du Cacao 2015 au Congo.

Propos recueillis par MOUFTAOU BADAROU

D’où vient ce concept de La coupe du cacao ?La coupe du cacao, tout simplement pour s’inscrire dans la vision de diversi-fication de l’économie du Congo initiée par le président de la République. Nous voulons, nous aussi, revisiter l’histoire de l’économie de notre pays. Je vous rap-pelle que le Congo dispose de 20 millions de terre arable dont seulement 2% sont utilisés. C’est-à-dire que dans les années 1980, notre pays vivait lui aussi du cacao. Le Congo faisait partie des pays africains qui vendaient du cacao, par le biais des sociétés appelées OCC. Dans les dépar-tements comme la Likouala, la Lekoumou, la Sangha, la plupart des cadres qui ont servi le Congo ont été élevés avec l’argent du cacao. L’Asie étant devenue grande consommatrice de cacao, la demande est aujourd’hui supérieure à l’offre. Et le Congo doit lui aussi avoir sa part du gâteau.

Comment organisez-vous concrète-ment cet événement ?Puisque le Congo est un pays à majorité jeune, nous avons lancé le concept de La coupe du cacao qui rassemble chaque année plus de 2 000 jeunes de plus de quatre départements. Nous entendons sensibiliser les jeunes sur la valeur du tra-vail de la terre par le biais du sport. Notre autre message à l’adresse de la jeune gé-nération est que le travail n’est pas que dans les bureaux ou dans les villes. Nous voulons surtout amener les planteurs de cacao à s’imprégner des nouvelles mé-

thodes de culture et de commercialisation du cacao.

Hormis La Coupe du cacao, quelles sont vos autres actions à venir ?La Coupe du cacao que nous avons lan-cée a un volet non seulement sportif mais également financier puisque nous asso-cions les banques à nos actions. Notre démarche consiste donc à amener les banques à financer les planteurs de ca-cao. D’autre part, le cercle de réflexion «Des idées et des rêves pour la Sangha» initie actuellement un partenariat avec le groupe Cib Olam et la fondation Pers-pectives d’avenir afin qu’ils nous aident à former une centaine de jeunes dans la culture et la commercialisation du produit cacao.

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COVERCOVER PUBLI!INFO PUBLI!INFO

LA!SOCIÉTÉ!NATIONALE!D’ÉLECTRICITÉ

«Consolider le contrôle, le transport, la distribution et la commercialisation de l’énergie sur toute l’étendue du territoire national»

Le Gouvernement de la Répu-blique du Congo s’est engagé conformément aux Objectifs du Millénaire pour le Développe-ment (OMD), à réduire la pauvre-

té et à améliorer les conditions de vie des populations d’ici à l’an 2025. Le Congo qui dispose d’une stratégie de dévelop-pement du secteur de l’électricité, doit, à terme, renforcer la cohérence de sa poli-tique et établir des dispositifs appropriés pour maximiser l’accès à l’électricité. La priorité est de mettre à la disposition de chaque citoyen et d’autres usagers vivant tant en zone urbaine que rurale,

d’ici à l’an 2015, une énergie pérenne en quantité suffisante, en qualité acceptable et à moindre coût, en exploitant au mieux toutes les potentialités disponibles.

UNE ENTREPRISE TOURNÉE VERS DE NOUVEAUX DÉFIS

Avec la construction des infrastructures électriques de production, de transport et de distribution, l’électrification des zones rurales constitue aujourd’hui pour la SNE, la piste la mieux indiquée pour étendre et développer ses activités tech-nico-commerciales. Plusieurs localités

ont déjà été électrifiées à travers le terri-toire national et le programme d’équipe-ment des localités de l’intérieur du pays en réseaux de distribution électrique se poursuit avec notamment le démarrage des projets d’électrification initiés par le Gouvernement congolais et dont l’exécu-tion de certains d’entre eux a été confiée à une société indienne. Il faut également signaler que le processus de municipali-sation accélérée qui se déroule chaque année dans les différents départements du pays a nettement amélioré la situa-tion électrique de nombreuses localités situées en zones rurales.

A la faveur de l’adoption par le Conseil des ministres des nouveaux statuts de la SNE, depuis le 28 juin 2013, cette société est dirigée par un Directoire de quatre membres sous la présidence de Louis Kano-ha-Elenga.

Monsieur le directeur général, quelle est la situation actuelle de la Société Nationale d’Electricité ?La Société Nationale d’Electricité a bénéficié du gouver-nement congolais d’un vaste programme de construc-tion, de réhabilitation et de modernisation des infrastruc-tures énergétiques. Ainsi, dans le domaine de la production électrique, de

2000 à 2012, la puissance installée au Congo a été multi-pliée par 6, elle est passée de 89 à près de 600 MW, avec la construction notamment d’une centrale hydroélectrique de 120 MW sur la rivière Lefini et d’une centrale thermique à gaz, de 300 MW extensible jusqu’à 900 MW, par cycle com-biné à Pointe-Noire, pour répondre aux besoins pressants en énergie électrique. Par ailleurs, le réseau de transport d’électricité a considérable-ment été renforcé. Sa longueur a doublé en 5 ans, passant de 718 à 1 588 km. En dépit de ce tableau reluisant dans la production et le transport de l’énergie électrique, de nombreux défis restent encore à relever notamment dans la distribution dans les

grands centres de consommation. Dans les villes de Brazzaville et de Pointe-Noire, des travaux sont en cours pour réhabiliter et développer les réseaux de distribution avec la modernisation et la construction de nouveaux postes de transformation Moyenne et basse tension (MT/BT). Un projet d’électrification des zones périphériques des grandes villes en cours d’exécution facilitera l’accès à l’électricité pour les populations vivant dans ces zones. Concernant les zones rurales, un nombre important de localités a été connecté au réseau national de transport.Afin de prendre en charge l’ensemble des investisse-ments réalisés et fournir des prestations de qualité aux industriels et à la clientèle domestique, une restructura-

tion de la Société Nationale d’Electricité a été engagée avec une refonte de son organisation pour un meilleur management de cette entreprise. Le gouvernement a signé, le 5 juin 2013, un accord de partenariat avec la société Electricité de France (EDF) pour accompagner la restructuration de la Société Nationalité d’Electricité. A travers ce partenariat, le gouvernement recherche la maîtrise de la gestion des investissements importants qui ont été réalisés sur une courte période, dans un secteur en pleine mutation avec le nouveau Code de l’électricité et une conjoncture nationale caractérisée par une forte croissance de la demande en énergie électrique.

L’objectif fixé par le Congo est d’atteindre d’ici à l’an 2015, un taux d’accès à l’énergie électrique de 90% en milieu urbain et de 50% en milieu rural, et de desservir les douze (12) chefs-lieux de départements et les quatre-vingt-six (86) chefs-lieux de districts en électricité pérenne. Ce qui constitue la trame du « boulevard énergétique » national, tel que recommandé par le Président Denis Sassou Nguesso, dans son programme de société « LE CHEMIN D’AVENIR ». Dans le secteur, la SNE se place comme le bras armé de cette vision énergétique.

Le gouvernement a signé, le 5 juin 2013, un accord de partenariat avec la société Electricité de France (EDF) pour accom-pagner la restructuration de la Société

Nationalité d’Electricité.

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FINANCE

GABONL’assainissement des finances publiques en de bonnes mainsPremier Gabonais admis à l’Ordre des experts-comptables d’Ile-de-France (Paris), Jean-Fidèle Otandault était nommé par le président Ali Bongo Ondimba, en janvier 2011, à la tête de la Direction générale du contrôle financier, avec pour mission d’assainir les finances publiques. La gestion de celles-ci provoquait souvent les critiques du Fonds monétaire international (FMI), dont le Gabon a régulièrement sollicité l’intervention auprès des créanciers.

Par FLORE DIGOBE

Le choix d’une personne inconnue dans la haute administration économique et finan-cière locale ne pouvait que susciter la curio-

sité de ses futurs collaborateurs et interlocuteurs. Le promu en était conscient et savait qu’il devait convaincre. Après un temps d’observation rela-tivement court, l’expert-comptable, par ailleurs commissaire aux comptes immatriculé à la Ce-mac (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale), a conclu que le Contrôle finan-cier avait besoin d’une réforme en profondeur au Gabon. Il en a convaincu les plus hautes autorités et le service s’est mué en Direction générale du contrôle des ressources et des charges publiques (DGCRCP). Sachant que les réformes ne seraient pas toujours bien accueillies, surtout dans une administration où certaines habitudes étaient devenues la règle, Jean-Fidèle Otandault a d’abord privilégié la com-munication. Premièrement en direction de ses col-laborateurs, à travers des sessions de formation aux nouvelles procédures de traitement de dos-siers. Ensuite en direction des prestataires de ser-vices et du grand public, à travers des campagnes de sensibilisation et des sketches diffusés à la té-lévision, dans lesquels ont joué des figures mon-tantes du cinéma gabonais. Le directeur général

se réjouit du résultat : « Désormais, tout le monde sait que l’Etat ne paie plus qu’après avoir constaté que le service a été correctement fait. »En contrepartie, les délais de paiement des pres-tations aux opérateurs économiques ont été consi-dérablement raccourcis. Pour le personnel de la DGCRCP, le traitement est devenu plus humain.Lui-même Jean-Fidèle Otandault descend en per-manence sur le terrain, afin de vérifier l’exécution des travaux. Non pas qu’il ne fasse pas confiance à ses collaborateurs, mais parce que «la confiance n’exclut pas le contrôle». Il sait qu’aucun reproche ne lui sera épargné en cas de défaillance de sa part.Hormis les chantiers en cours, le directeur gé-néral s’intéresse aux anciens dossiers. C’est ainsi qu’il a exhumé celui des fêtes tournantes. Sous le président Omar Bongo Ondimba, ce système de célébration rotative de la Fête nationale (17août) dans chacun des neuf chefs-lieux de province a nécessité la sortie d’énormes sommes d’argent af-fectées à la réalisation de plusieurs projets d’utilité publique. Sauf que beaucoup d’entre eux n’ont jamais vu le jour. D’autres ont été exécutés sans que les cahiers de charges n’aient été vraiment respectés. Les conclusions d’Otandault ont été transmises aux autorités compétentes pour les suites nécessaires.

Quaran-taine-sept ans bien sonnés,

Jean-Fidèle Otan-dault n’en finit pas de remercier le président de la République de lui avoir donné l’occasion de servir son pays à un niveau aussi élevé. Avant sa nomination, il n’avait travaillé que dans le privé. A la fin de ses études supérieures, il a été cadre de banque à Paris, avant de passer dans le secteur pétrolier au sein du groupe Total au Gabon, en Mauri-tanie et en Suisse. En 2006, il a créé un cabi-net d’expertise-comp-table à Evry, en région parisienne.

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FIDÉLISER LA!CLIENTÈLE Il est très di!cile aujourd’hui de garder une relation privilégiée avec un client. Cela, même lorsque le service est de qualité. En e"et, la concurrence est féroce et cela rend le consommateur de plus en plus volatile.

Saviez vous qu’un client content va en parler à onze personnes autour de lui tandis qu’un client mécontent le contera à 27 per-

sonnes de son entourage ? En effet, un client qui se sent apprécié et considéré a beaucoup plus de chance de revenir acheter chez vous et de vous faire de la publicité. En effet, dans 95% des cas, la nouvelle clientèle vient par le bouche-à-oreilles.

Commencez par fidéliser vos équipes de venteIl n’y pas d’entreprise bénéficiant d’un grand degré de fidélité de la part de ses clients sans un engagement et une fidé-lité de ses employés aux idéaux et à la vision de l’entreprise. Plus les employés sont engagés et fidèles, plus ils ont la capacité de fidéliser les clients. Car en effet, ce que les clients achètent, c’est les relations, la courtoisie, la familiarité. Ils préfèrent souvent acheter chez ceux qui les connaissent et maîtrisent leurs préférences. Commencez par servir vos employés, ils pourront alors servir vos clients. Nous nous sommes inspirés de toutes ces études et de toutes ces mé-thodes pour vous rédiger un petit guide de dix conseils faciles et efficaces qui vont sûrement vous aider à attirer et sur-tout à garder vos clients.

Créer une relation de confiance avec les clientsSelon Jean-Pierre Lauzier formateur et coah en communication canadien, l’élé-ment le plus important pour fidéliser

RACONTEZ VOTRE HISTOIREFaites-vous connaître par votre clientèle en ra-contant votre histoire, ainsi que celle de votre entreprise. Vous pouvez dire d’où vous venez, ra-conter votre parcours professionnel, expliquer ce qui vous a mené à créer votre entreprise et com-ment vous y êtes arrivé. Si vous avez un site Inter-net, affichez vos photos, celles de vos employés et de votre entreprise (photos du magasin, de l’entrepôt, etc.). Vos clients auront vraiment l’im-pression de vous connaître et seront plus aptes à vous faire confiance.

DONNEZ À VOS CLIENTS LA CHANCE DE S’EXPRIMERC’est connu: parler ça fait du bien! Alors, il serait bien d’offrir à vos clients l’occasion d’exprimer leurs plaintes ou leurs commentaires. L’opinion de vos clients est une information précieuse pour votre entreprise.

RÉPONDEZ RAPIDEMENT AUX E-MAILS DE VOS CLIENTSIl est recommandé de répondre à vos clients en moins de 24 heures, car le client, en l’absence de réponses rapides à ses inquiétudes ou ses interrogations, ira chercher ailleurs et ne reviendra plus.

RÉCOMPENSEZ VOS CLIENTSVous pouvez offrir des primes ou des rabais après que le client ait atteint un certain volume d’achat ou bien vous pouvez inciter le client à acheter vos produits en lui don-nant un petit cadeau à chaque commande qu’il fera.

AMÉLIOREZ LE TRAITEMENT DES COMMANDESUn processus de traitement des commandes précis et ef-ficace est vraiment très important parce qu’un client qui achète chez vous pour la première fois ne reviendra pas si des erreurs évitables se sont glissées dans sa commande.

votre équipe et la clientèle est de créer une relation de confiance. En effet, des études ont démontré que la confiance d’un client envers le vendeur provient principalement de 15 % des compé-tences techniques du vendeur et de 85 % de ses qualités humaines ou plus pré-cisément, de ce qu’il dégage. La ques-tion que se pose le client consciemment ou inconsciemment est : cette entre-prise est-elle fiable ?Pour rassurer le client, voici les conseils de Jean-Pierre Lauzier :En tant que vendeur, vous et les membres de votre équipe devez être bien dans votre peau. Il est important, pour vous, d’être heureux et de travailler dans un domaine qui vous passionne et que vous feriez même si vous n’étiez pas payé. Ayez une volonté sincère d’aider votre client à obtenir ce qu’il désire.

Quand vous discutez avec un client, que voit-il dans vos yeux? A-t-il l’impression que vous voulez vraiment l’aider à ré-soudre son problème? Ou l’impression que vous voulez juste lui prendre de l’argent? En posant des questions sur ce qui le préoccupe, c’est-à-dire sur ses défis ou sur ses besoins et en écoutant attentivement chacune de ses réponses, vous établirez un lien émotionnel fort.

Soyez une source d’expertise. Les gens aiment faire des affaires avec un expert. Vous devez toujours acquérir des connaissances reliées à votre fonc-tion. Lorsqu’un client se présente pour acheter votre produit ou votre service, il doit sentir que vous êtes compétent. Un vendeur qui n’apporte pas de valeur ajoutée aura TOUJOURS de la difficulté à vendre. Ayez une attitude responsable et po-

sitive. Lorsqu’un problème survient, consacrez moins de temps au problème lui-même et accordez-en plus à trouver des solutions possibles. Cette attitude responsable empêche de vous mettre dans une position de victime et vous amène plutôt à être dans une position de contrôle. Vous ne pouvez changer la direction du vent, mais vous pouvez ajuster vos voiles.

Soyez honnête et intègre. Les clients veulent négocier avec des gens honnêtes et droits. Personne n’aime se faire mentir. Quand vous pre-nez un engagement, respectez-le. Si vous dites à quelqu’un: «vos produits seront livrés dans 2 jours» et qu’un im-prévu vous empêche de remplir votre obligation, dépêchez-vous d’appeler votre client pour lui expliquer ce contre-temps.

Voici quelques attitudes concrètes pour

renforcer la relation de confiance

Par CARINE YARABO

COACHINGCOACHING

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L’AFFACTURAGE : UNE!SOLUTION!DE FINANCEMENT!POUR!VOTRE!ENTREPRISE

L’idéal, pour un chef d’entreprise, est de pouvoir s’occuper principalement de son activité sans avoir à se soucier du poste client et tout ce qu’il comprend. La solution est de faire appel à une société d’a"acturage qui va prendre ce poste en charge et donc vous assurera une trésorerie confortable. Vous allez être ainsi délesté d’un bon nombre de tâches administratives.

Pourquoi faire appel à une société d’affacturage ? Le délai moyen de paiement des fac-tures peut être assez long dans la plu-part des cas. Lorsque les retards de paiement s’accumulent, l’équilibre de votre trésorerie est alors en danger. Une société d’affacturage vous permet d’améliorer cette trésorerie. Faire appel à une société de factoring vous permet un meilleur financement entreprise. C’est une solution de gestion de votre poste client. C’est également une mé-thode moderne qui séduit de plus en plus de chefs d’entreprise. Vous allez avoir un gain de temps important que vous pourrez consacrer à l’activité propre de votre entreprise. Du temps en plus, c’est peut-être du temps pour obtenir un nouveau client. Le principe est simple. L’entreprise donne ses créances clients au factor. Celui-ci prend en charge toutes les procédures pour le paiement de vos factures. Vous n’aurez plus besoin d’at-tendre le paiement de celles-ci puisque c’est le factor qui s’occupe de l’encaisse-ment, de la relance client ainsi que des impayés et du contentieux. La société de factoring va vous régler par antici-pation tout ou une grande partie du montant de la créance. Pour le Finance-

ment Entreprise, c’est la solution idéale. Vous êtes ainsi protégé contre les dé-faillances de vos clients et vous bénéfi-ciez d’une trésorerie saine. Si un de vos clients est malheureusement insolvable, l’entreprise va récupérer la plus grande partie de la créance grâce à la garantie crédit souscrite auprès de l’entreprise d’affacturage. Contrairement aux idées reçues, avoir recours à l’affacturage ne ternit pas l’image de votre entreprise

auprès de vos clients. Mais si vous le souhaitez, vous pouvez le cacher à vos clients en optant pour un contrat vous garantissant la confidentialité.

Les différents contrats de factoring Lorsque vous faites appel à une société d’affacturage, vous allez être lié par un

contrat. Le factor va dans un premier temps analyser votre poste client avant de vous donner son accord. Vous pour-rez choisir une prestation complète. Dans ce cas-là, le factor va prendre en charge tout votre poste client. Du rè-glement des factures aux relances ain-si qu’aux recouvrements en cas de be-soin, la société de factoring s’occupe de tout. Vous pouvez également choisir un contrat simplifié. C’est vous qui conti-

nuez à relancer vos clients. Ceux-ci vont régler leurs factures directement au factor. Pour un Financement En-treprise rapide et efficace, choisissez un contrat spécial TPE. Vos factures seront financées sous 24 heures, ce qui vous permet de disposer d’une trésorerie immédiate. Dans tous les cas, demandez une estimation gra-tuite et n’hésitez pas à poser toutes les questions que vous souhaitez aux experts de la société que vous avez choisie. L’affacturage est la solution

idéale et parfaite pour tous ceux qui veulent une trésorerie saine, pour payer ses fournisseurs et ses propres factures, sans avoir besoin de négocier avec un banquier. N’hésitez plus, vous ne trou-verez que des avantages à avoir recours à une société d’affacturage.

NORDINE MAHDJANE

À!QUOI!SERT!UN SYNDIC DE FAILLITE ET!COMMENT!PEUT"IL!NOUS!AIDER ?

L’argent est un sujet délicat pour la majorité des individus. Par contre, être près de la faillite et ne pas chercher de l’information de peur d’être incompris ou jugé peut être un jeu dangereux.

Être dans l’eau chaude, être ser-ré jusqu’à la gorge, ne pas voir la lumière au bout du tunnel, nommez la situation comme

vous voulez, la faillite est une étape diffi-cile dans la vie de plusieurs personnes. Le premier pas est toujours le plus dif-ficile : c’est-à-dire qu’il faut s’avouer à soi-même que les problèmes financiers sont présents et que le point de non-re-tour est dépassé depuis quelque temps déjà. Par contre, après avoir accepté le tout, il est plus facile de trouver de l’information sur le sujet. Si vous n’êtes pas certain de votre santé financière ou si une faillite est une alternative, voici quelques signes qui suggèrent un pro-blème financier :• Vous avez plusieurs cartes de crédit et vous avez des problèmes à régler vos dépenses mensuelles.• Vous avez, plusieurs fois, donné des chèques sans provision.• Vous limitez les besoins nécessaires de votre semaine comme la nourriture pour payer d’anciennes factures.• Vous n’êtes pas en mesure de payer votre loyer en totalité en début de mois. Trouver l’information et obtenir des so-lutions avec des spécialistes de la faillite.Évidemment, il ne faut pas s’arrêter au stade de l’acceptation : il faut corriger le problème. Pour y arriver, si vous avez des problèmes financiers, vous devez trouver de l’information, trouvez des ressources qui vous permettront de vous remettre sur pieds ou encore qui vous éviteront la faillite personnelle. Plusieurs syndics de faillite existent afin

de vous informer sur les solutions à prendre dans une situation précaire ou problématique au niveau financier. La faillite n’est pas toujours une solution ! Voici quelques options qui peuvent s’of-frir à vous :• La consolidation de dettes,• La proposition à vos créanciers, • Le dépôt volontaire Les syndics agissent comme des spé-cialistes afin de vous supporter dans ces moments difficiles. Ils vous aideront dans vos démarches à trouver ce qui est le mieux selon vos besoins et pour éli-miner vos dettes. NORDINE MAHDJANE

En fin de compte, un syndic de faillite est un allié, un coéquipier qui vous aide à vous relever d’une mauvaise chute, tout simplement !

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VOUS ET VOTRE SOCIÉTÉ DANS MANAGERS AFRIQUEVous souhaitez figurer dans notre rubrique LES ENTREPRISES QUI RECRUTENT >faites une brève présentation de vous et de votre société > dites-nous en quelques lignes le ou les postes proposés > joignez votre photo > Merci de joindre obligatoirement un numéro de téléphone afin d’être recontacté par notre équipe si besoin d’informations complé-mentaires. >envoyez le tout au mail [email protected]

COACHINGCOACHING

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Lucie Guchet vous répond

Réponse : Un site établi sur mesure signifie qu’il est person-nalisé, c’est-à-dire que la charte graphique, la navigation, les fonctionnalités, l’ergonomie et le développement informa-tique vous sont propres. Tout est réalisé sur mesure selon votre cahier des charges. De plus, une fois votre site acquis, vous en êtes propriétaire : vous disposez du code source. Vous aurez seulement à payer ensuite la location de votre nom de domaine et l’héberge-ment de votre serveur (un montant variable en fonction de la taille de votre site et du nombre de visiteurs).

Les avantages : - un site parfaitement adapté à la clientèle visée tout en ré-pondant à vos besoins : votre site comprend les fonctionnali-tés et les éléments graphiques indispensables à votre activité commerciale. - un site unique : l’ergonomie de votre site se distingue de celle des autres boutiques standards, ce qui constitue un avantage pour votre image de marque.- l’évolution totale de votre site : propriétaire du code source, vous aurez toujours la possibilité de modifier le site par de nouvelles fonctionnalités avec le prestataire de votre choix.

Les inconvénients : - le coût : une solution personnalisée revient nettement plus chère qu’une solution standard. De même pour toute évolu-tion de fonctionnalité, vous devrez compter parfois jusqu’à 1 500 euros. - Un délai de construction relativement long : il faut attendre un à deux mois minimum, car l’architecture du site est définie en commun et le délai de développement peut être impor-tant.

Réponse : Il convient de connaître parfaitement la réglementa-tion propre à une activité de commerce électronique. Dès lors que votre site marchand génère des revenus, une im-matriculation au Registre du commerce et des sociétés (RCS) est nécessaire. En effet, la qualité de commerçant suppose la création d’une entreprise commerciale soit sous forme d’une entreprise individuelle, soit sous forme d’une société commer-ciale. Pour l’inscription au RCS, vous devrez passer par le Centre de Formalités des Entreprises (CFE) de votre Chambre de com-merce et d’industrie. Il faudra aussi connaître votre fiscalité. Si vous vendez des pro-duits sur internet, les règles de TVA sont celles applicables aux ventes de produits par correspondance. Dès lors, vous êtes re-devable de la TVA française dans les deux cas suivants : 1) lorsque la livraison a lieu sur le territoire français2) lorsque la livraison est effectuée en faveur d’un particulier sur le territoire de l’Union européenne et que le montant an-nuel hors taxe de vos livraisons réalisées à destination de l’Etat dans lequel est situé votre client ne dépasse pas un seuil com-pris entre 35 000 et 100 000 euros. Au-delà, vous devrez vous acquitter de la TVA au sein de cet état.

Vous bénéficiez de l’exonération de TVA dans les deux situa-tions suivantes : 1) pour les ventes au sein de l’Union effectuées en faveur des entreprises disposant d’un numéro de TVA intracommunau-taire et ne bénéficiant pas d’un régime dérogatoire. 2) Pour les exportations effectuées vers un pays tiers. Vous pourrez alors justifier de cette exonération en produisant no-tamment le Document Administratif Unique (DAU) délivré lors du passage en douane.

Question : Quels sont les avantages et les inconvénients d’un site sur mesure ?

Question : L’activité de commerce électronique a-t-elle une réglementation particulière ?

COMMENT VENDRE SUR INTERNET

PUBLI!INFO

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Page 39: Managers afrique n°44

76 | MANAGERS Afrique N°44 / sept-octobre 2014

UNE!SOLUTION D’AVENIRIl n’est pas très pratique de faire des allers-retours incessants au bureau de poste les mains chargées de courriers. Fort heureusement on peut éviter cela, car il existe désormais des services d’envoi du courrier par internet. Beaucoup de personnes l’ignorent encore, mais aujourd’hui il n’est plus nécessaire de se déplacer pour pouvoir envoyer du courrier : un ordinateur connecté à Internet su!t amplement pour envoyer tous ses courriers en un temps record !

L’ENVOI!DU!COURRIER!PAR!INTERNET

On peut trouver aujourd’hui en ligne de nombreux profes-sionnels de l’envoi courrier par Internet qui offrent leurs

services aux entreprises pour les envois en grande quantité, mais aussi aux par-ticuliers. Les options proposées par ces spécialistes du courrier sur internet sont diverses : mailing, fax par internet, archi-vage électronique, lettre recommandée en ligne, envoi mailing, etc. Des services aussi variés qu’utiles qui vous permet-tront d’économiser considérablement du temps et de l’argent. D’un presta-taire à l’autre, vous aurez droit à certains avantages, cela pourra donc constituer pour vous un critère de choix.

La procédure est presque la même chez tous les prestataires, à quelques différences près. Généralement lorsque vous avez trouvé la société auprès de laquelle vous voulez faire vos envois de courrier par internet, vous devrez d’abord vous inscrire sur le site. L’inscrip-tion est simple et rapide, vous n’aurez qu’à renseigner vos coordonnées, choi-sir le service qui répond le mieux à vos besoins (lettre recommandée en ligne, envoi mailing, fax par internet). Ensuite, vous payez avec votre carte bancaire le montant requis pour bénéficier des ser-vices et voilà!

Une fois que vous avez accès aux ser-vices du prestataire, ce sera à vous d’éla-borer vos documents à envoyer et de les lui transmettre. Tous vos documents devront être réalisés sous format PDF ou Word. Vous aurez même droit à des modèles de lettre auprès de certains prestataires, il suffira dans ce cas de les adapter à vos besoins. Une fois le document créé et mis en forme, vous devez spé-cifier le ou les destinataires et choisir l’option d’en-voi. Ces options peuvent comprendre notamment l’accusé réception, le tarif d’affranchissement normal ou rapide, l’option NPAI (n’habite plus à l’adresse in-diquée), la personnalisation de votre document, avec votre logo par exemple, l’envoi simple ou en re-commandé avec accusé de réception, l’impression en couleur ou en noir et blanc, etc. Vient enfin l’étape de l’envoi du courrier. A ce niveau vous n’avez rien à faire, c’est le prestataire qui s’occupe de tout: l’im-pression du document, la mise sous pli, l’affranchissement et la remise en poste.

NORDINE MAHDJANE

Comment se fait l’envoi de courrier et de fax par internet ?

L’envoi du courrier par Internet est une solution d’avenir de par les nombreux avantages qu’il o!re. D’abord, cela permet de faire des économies puisque le prix est calculé en fonction du délai de livraison, de l’a!ranchissement, de l’impression (couleur ou noir et blanc). De plus chez la plupart des prestataires, plus vous enverrez de courriers moins vous paierez. Le système est par ailleurs très simple et accessible à tous et le service d’envoi est disponible 24h/24, 7j/7, week-end et jours fériés com-pris, avec la traçabilité des envois. De sorte que vous ne perdiez aucun courrier.

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Page 40: Managers afrique n°44

78 | MANAGERS Afrique N°44 / sept-octobre 2014 MANAGERS Afrique N°44 / sept-octobre 2014 | 79

La vérité sur les indemnités desparlementaires

FRANCE

La France est en récession. La crise frappe producteurs et consommateurs. L’argent

est rare. Tout le monde se met à sa recherche. L’ancien ministre du budget a fini par

avouer qu’il avait menti au sujet de ses comptes. Le Président intime à ses ministres

de déclarer leur patrimoine. Les représentants du peuple, avaient déjà dans la nuit

du 20 juillet 2012, discuté d’un amendement sur l’indemnité représentative des frais de man-

dat présenté par l’un d’eux, le député Charles de Courson. Pour bon nombre d’observateurs

avertis, les élus du peuple se faisaient bonne conscience en brassant du vent toute une nuit

durant pour finalement décider de rester au statu quo. Nous avons mené une longue en-

quête dans les entrailles du Palais Bourbon, fouillé le livre des législatures qui se sont succé-

dé à l’Assemblée nationale, questionné président, questeurs, responsables de groupe par-

lementaires, députés de gauche, du centre, de droite ou sans étiquette etc. L’argent secret

des députés, voilà une piste sinueuse, tordue, alambiquée où les explications des uns vous

mènent à une impasse. Bref, la caisse noire des députés reste résolument à l’abri des sun

lights. Et aucun gouvernement, de droite ou de gauche, ne veut vraiment changer les choses.

Il paraît que c’est cela aussi la démocratie.

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ENQUÊTE. Par OUSSOUF DIAGOLA

Page 41: Managers afrique n°44

80 | MANAGERS Afrique N°44 / sept-octobre 2014 MANAGERS Afrique N°44 / sept-octobre 2014 | 81

Un débat sur l’indemnité repré-sentative des frais de mandat (IRFM) a réuni, dans la nuit du mercredi 19 au jeudi 20 juillet 2012, les députés dans

une séance nocturne comme il y en assez souvent à l’Assemblée nationale. L’auteur de l’amendement, le député centriste Charles de Courson, s’est fait rejoindre sur le sujet par ceux qui ont voulu apporté des sous-amendements : Jean-Louis Borloo, Philippe Vigier, deux députés également centristes et Lionel Tardy, député UMP.Petites explications : l’indemnité parle-mentaire nette globale d’un élu s’élève à 5 189,27 euros par mois. En plus de cela, chaque député bénéficie d’une «indemni-té représentative de frais de mandat» qui s’élève à plus de 6 000 euros mensuels et qui n’est soumise à aucun contrôle. Ce qui pose problème.Les 577 nouveaux élus de la XIVème lé-gislature de la cinquième République venaient à peine de prendre fonction en découvrant pour certains d’entre eux les charmes de leur nouveau statut : in-demnité parlementaire, frais de mandat, moyens matériels, allocation d’assurance mutuelle, différentielle et dégressive de retour à l’emploi, régime de retraite (lire les charmes de la fonction de Député)Expliquant que «nous sommes tous rat-tachés au caractère exemplaire de la Ré-publique et au nécessaire bon usage des fonds publics», le député Courson justifie-ra l’objet de son amendement. Remettre les élus dans le dispositif de droit com-mun au regard de l’IRFM, en abrogeant l’article 477 instituant cette allocation spé-

ciale. D’autant plus qu’il s’agit, rien que pour l’IRFM, de pas moins de 45 millions d’euros chaque année.Comme à son habitude, c’est Jean Louis Borloo, qui viendra appuyer la demande, avec sa faconde. Il précise que «l’IRFM n’est ni tout à fait un revenu, ni tout à fait contrôlée par l’Assemblée». Mais c’est une enveloppe si floue que la maintenir en l’état est en quelque sorte admettre un jeu vicieux avec l’orthodoxie fiscale et républi-caine d’autant plus que le parlementaire, définit-il est «le dernier rempart de la dé-mocratie».Le rapporteur général viendra donner le résultat des travaux de la commission des Finances. En se lançant dans un discours sinueux remontant aux origines de la fa-meuse allocation sensée aider chaque élu à mieux exercer son mandat. Par l’en-tretien d’une permanence, son ameuble-ment, ses frais de fonctionnement, ainsi que l’intéressement de son secrétaire de permanence. Puis, le rapporteur général pointe du doigt «le problème de fond, celui du contrôle». «Qui doit contrôler? Comment faire en sorte que ce contrôle n’aille pas au-delà de la nécessaire indé-pendance du législateur vis-à-vis de l’exé-cutif», se demande t-il.Notre confrère Samuel Legoff, qui a suivi les travaux, témoigne que le gouverne-ment, appelé à donner son avis, a déclaré ne pas prendre position et préféré laisser les députés décider eux-mêmes d’un su-jet qui les concerne. Voilà à quoi se bute-ra la question de la transparence de l’IR-FM. Le vote de l’amendement du député Courson fut négatif. Les spécialistes de la

question diront «c’était normal» sans au-cun autre commentaire. «Je comprends qu’ils (ndlr : les auteurs de l’amendement) en aient marre que d’autres passent leurs frais sous les autres mandats pour garder leur IRFM. Même si c’est une minorité ça semble logique qu’ils rentrent dans le droit commun…mais bon, ils n’auraient pas posé la question que ça ne m’aurait pas empêché de dormir», s’amuse un citoyen quelque peu intéressé par le sujet.Ces très discrètes réserves parlementaires sont des dotations annuelles attribuées aux groupes parlementaires. Ces fonds sont ensuite répartis entre les députés dé-sireux de soutenir des projets locaux. Ai-der une association, refaire une salle des fêtes, agrandir une école, etc. Exemple : une école de votre circonscription a be-soin de refaire un toit : votre député pré-sente alors une requête sur sa réserve parlementaire et la dépense est inscrite

sur une ligne budgétaire d’un ministère.Mais, les députés ne sont pas tous en posi-tion d’être généreux. «En 2012, un député de l’opposition se voyait en moyenne at-tribuer 30 000 euros… Pas de quoi aller bien loin», confie à Europe1.fr le collabo-rateur d’un député. «En revanche, un élu de la majorité pouvait, lui, espérer lors de la même législature 100 000 euros de ré-serves. Et s’il était gentil avec son groupe, c’est-à-dire s’il votait selon les consignes, il pouvait évidemment obtenir plus», ex-plique encore ce collaborateur d’un dé-puté, sous couvert d’anonymat. Puis il ajoute: «On le voit bien ici : les réserves constituent aussi une manière stratégique, très efficace, de tenir une majorité. De né-gocier avec les membres de son groupe, sur le mode…«si tu rentres dans le rang, ton président de groupe pourrait t’accor-der un peu plus.».«Ma réserve parlementaire n’était pas très élevée, mais je me suis bien débrouillé. Comme j’ai toujours bien voté et que je ne faisais pas d’histoire. J’ai donc récu-péré 700.000 euros», confirme dans les colonnes de Sud-Ouest un député du Nouveau centre. Certains «postes» sont également mieux lotis. «Les présidents de commission touchent environ deux mil-lions. C’est plus encore pour le président de la Commission des finances», rapporte un assistant de député UMP.Le Canard Enchaîné du 3 décembre 2008 donne des chiffres encore plus précis : Jean Arthuis (président de la commission des finances du Sénat) aurait touché cette année là quatre millions d’euros, Philippe Marini (le rapporteur de la commission)

3,9 millions d’euros et Didier Migaud (pré-sident de la commission des finances) deux millions d’euros. «Et le jackpot, ce

FOCUSFOCUS

Jean Arthuis, président de la commission des Finances du Sénat

Jean-Louis Borloo

C’est connu, les élus sont tous logés à la même enseigne puisqu’ils doivent incarner la nation toute entière au

sein de l’hémicycle, du moins dans la théorie. Mais, dans la pratique, tous les élus ne sont pas égaux. Certains députés disposent, en ef-fet, de moyens financiers colossaux commu-nément appelés «réserves parlementaires», une sorte d’enveloppes substantielles que les députés se voient attribuer en début de mandature suivant une règle très opaque qui débouche au finish sur le constat qu’un élu de banlieue très peuplée reçoive une portion congrue alors qu’un porte-voix d’une cam-pagne de quelques centaines d’âmes se tape la part du lion, si l’on pouvait ainsi parler.

Prenons un exemple… A tout hasard celui de La Rochelle. «Si Ségolène Royal emportait l’élection puis le perchoir, elle aurait eu la possibilité de distribuer six millions d’euros de subvention aux associations et aux localités dans le besoin…et en particulier celles de sa

circonscription. Comme Bernard Accoyer à son époque, elle aurait été la bonne samaritaine pour les Rochelais ». En revanche, comme c’est son adversaire, le dissident PS Olivier Falorni, qui l’a emporté, la donne a été di!érente : en tant que simple député, son enveloppe n’a été que de 100 000 euros», argumente notre source. «Ces pratiques sont encore plus courantes au Sénat, où tout peut s’acheter», poursuit-il. «Les sénateurs sont en e!et très sensibles à la subvention. Mais cette pratique pose toutefois problème… C’est du clientélisme à l’état pur», finit-il par lâcher. «Les députés sont devenus des Père Noël, certains arrosent carrément leur circonscription», ajoute-t-il.

Ce système de réserves est naturellement très opaque. «Certaines années, les docu-ments internes étaient passés à la broyeuse», a récemment reconnu un ancien proche de la commission des Finances à Sud-Ouest. Pour réguler ces pratiques - ou du moins

les rendre plus transparentes -, la députée socialiste Michèle Delaunay avait proposé, en février dernier, un texte «visant à instituer un cadre légal et transparent pour les réserves ministérielles et parlementaires».

sont les six millions pour le président de l’Assemblée!», renchérit le collaborateur d’un député.

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LIFESTYLELIFESTYLE

Une main-d’oeuvre idéaleAlors que depuis les années 70, le mouvement de dé-localisation s’est accéléré, que les capacités de pro-duction ont presque toutes quitté Ancien et Nouveau monde (la fermeture confir-mée du site de production d’Aulnay de PSA n’en étant que la dernière illustration), certains placent tous leurs espoirs dans les robots. Pour caricaturer un peu, la crois-sance des Tigres du Pacifique ou encore de la Chine plus récemment a reposé sur deux fondamentaux : – une main-d’oeuvre abondante et pas chère – une énergie peu coûteuse qui permet de faire venir du bout du monde des produits du bout du monde tout en restant plus que compétitif que des produits fabriqués localement en Europe ou aux États-Unis. Seulement tout est en train de changer.Nouvelle donne énergétique. Commen-

çons par l’énergie, de plus en plus coû-teuse et qui pèse sur les marges. Première cause : la hausse continue des cours du pétrole – et donc de l’électricité indispen-sable à toute activité industrielle. Deu-xième cause : il devient de plus en plus cher de transporter matières premières d’abord et produits finis ensuite. Et là, les États-Unis viennent d’abattre une carte maîtresse. Grâce à l’exploitation du gaz de schiste, ils ont maintenant pour objectif de reconquérir une certaine indépendance énergétique perdue au cours de l’ère tout pétrole. Alors que les découvertes de ré-serves exploitables se multiplient, que les États-Unis produisent tellement de gaz

qu’ils sont passés exportateurs nets, le cours s’est effondré. Autre source d’éner-gie peu coûteuse pour les États-Unis, le charbon. En fait, gaz et charbon repré-sentent 30% de la production américaine d’électricité. En clair, cela signifie que le prix de l’électricité va baisser, ce qui est évidemment une bonne nouvelle pour les entreprises américaines qui peuvent espérer bénéficier de cette baisse inatten-due du coût de l’énergie pour augmenter leurs marges.

La main-d’oeuvre, nerf de la croissance Autre changement en profondeur : l’ate-lier du monde, la Chine, subit un profond

– même si lent – bouleversement écono-mique et social. Pékin cherchant à réduire la dépendance de son économie aux ex-portations vers l’Occident a décidé d’en-courager la consommation intérieure et donc l’augmentation du niveau de vie de ses citoyens. En un an, le coût d’une main-d’oeuvre urbaine chinoise a augmenté de 12% (en données corrigées de l’inflation). En parallèle, le coût de la main-d’oeuvre dans certains pays européens et aux États-Unis stagne voire même décroît – consé-quences du chômage).Conclusion, Eu-rope et surtout États-Unis redeviennent compétitifs, comme nous l’apprend L’Usine nouvelle : “En août 2011, un rap-port du Boston Consulting Group affirmait que d’ici à 2015, certaines régions des États-Unis seraient aussi compétitives que la Chine pour la production de nombreux biens destinés au marché américain. Pour un président désespérément en quête de relance économique et de créations d’em-plois (chômage à 9,1% à l’été 2011, 8,1% en août 2012), il était difficile d’ignorer de telles prévisions”.Les relocalisations de certaines usines et entreprises d’Asie vers les États-Unis, voire même vers l’Europe se multiplient donc. Dernier exemple en date, le fabricant de lunettes Atol qui a décidé de relocaliser une partie de sa production de Chine vers la France. Aux États-Unis, la relocalisation, insourcing en VO, est un des chevaux de bataille – et de campagne – du président Obama. Des groupes comme Caterpil-lar ou Ford, encouragés par le gouver-nement, ont ainsi relocalisé certaines de leurs usines. Ne rêvons tout de même pas trop : les usines ne vont pas massivement se réimplanter en Occident. Si le coût de la main-d’oeuvre augmente en Chine, il reste plein de pays beaucoup moins chers, en particulier en Asie du Sud-Est, comme le Vietnam ou le Cambodge.

Et les robots dans tout cela ? Eh bien les robots sont une part impor-

Le salut est-il dans

la robotique ?Dès leur apparition en Occident, au moment du développement de l’horlogerie, au XVIIIe siècle, les robots, faits pour étonner et amuser, vont susciter l’enthousiasme. Si aujourd’hui, les fabricants d’automates se comptent sur les doigts d’une main, leurs lointains descen-dants, les robots, n’en finissent pas de faire parler d’eux.

Par JÉRÔME VIALARD

tante de ce mouvement. Vous l’aurez com-pris, le nerf de cette bataille économique est la réduction des coûts. Or les robots peuvent y participer. Seraient-ils la clé d’une relocalisation réussie ? Les robots coûtent cher à l’achat mais ensuite offrent de nombreux avantages. Contrairement à des salariés, ils sont au travail tous les jours, quelque soit l’heure. Pas de congés maladie, de congés payés ou de revendi-cations salariales. Juste un peu de mainte-nance programmée… Il existe cependant des limites hors le coût initial d’acquisition : les robots ne sont pas capables d’effec-tuer toutes les tâches que peut accomplir un être humain – par exemple, celles qui nécessitent de s’adapter à des situations exceptionnelles. Ou encore celles qui nécessitent un contact humain. Mais les robots sont de plus en plus compétents. Le New York Times cite l’exemple de deux usines de fabrication de rasoirs Phillips : une en Chine qui emploie des centaines d’ouvriers. Une autre située en Hollande qui produit autant. Elle n’emploie que quelques dizaines de salariés mais a in-vesti dans 128 “bras” de robots qui, sous la supervision d’une douzaine d’humains, sont capables de produire à grande vi-

tesse des rasoirs. Et ça 24h sur 24, 365 jours par an.

Les robots conquièrent le mondeLe recours aux robots ne devrait pas longtemps rester l’apanage de l’Occi-dent. Après tout, la Chine tient elle aussi à rester compétitive. D’où une utilisation grandissante des robots à prévoir dans les années à venir. Le New York Times rap-porte ainsi l’exemple d’une nouvelle usine construite par Hyundai et Beijing Motors près de Pékin. Une usine en très grande partie robotisée qui peut produire un mil-lion de véhicules par an et concurrencer les usines “ancienne génération” de leurs concurrents. Pour les grands groupes in-ternationaux, un tel recours aux machines permettrait en outre de régler certains problèmes récurrents d’image. Apple a ainsi été récemment montré du doigt pour les conditions de travail des ouvriers chinois travaillant dans des usines fabri-cant iPhone et iPad. La tentation de rem-placer ces ouvriers par des machines est donc forte. Les robots devraient donc pro-gressivement s’imposer dans les usines du monde entier, bouleversant ainsi en profondeur le monde du travail.

Les robots devraient donc progressivement s’imposer dans les usines du monde entier, bouleversant ainsi en profondeur le monde du travail.

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LIFESTYLE

NOTRE SANTE

L’arrêt du tabac n’est pas forcément synonyme de kilos en plus !

CONSEILS POUR ARRÊTERDE FUMER SANS (TROP) GROSSIR3

1. NE PAS ENTAMER DE RÉGIMEAU MOMENT OU VOUSARRÊTEZ, afin d’éviter une doublecontrainte.2. EVITEZ AUSSI LE GRIGNOTAGE,notamment des produits caloriques (cho-colat, pâtisseries, cacahuètes...) et si vous craquez, optez plutôt pour les aliments de basses calories.

3. REPRENEZ UNE ACTIVITEPHYSIQUE, même modérée, pouraugmenter les dépenses caloriques etévacuer le stress...Parce que chaque fumeur est unique, ilest recommandé de consulter un médecinou un spécialiste qui vous aideraà choisir la méthode de sevrage la plusadaptée.

LES ALIMENTS ANTIOXYDANTSSavez-vous que certains fruits et légumes sont particulièrement riches en compo-sés antioxydants ? Ces petites particules aident l’organisme à lutter contre les ra-dicaux libres, substances nocives qui peuvent endommager nos cellules, pro-voquer le vieillissement de la peau et l’ap-parition de certaines maladies. Pour faire le plein d’antioxydants, buvez beaucoup de thé vert, croquez des grenades, des fruits rouges et des légumes secs.

POUR EN FINIR AVEC LES MAINS MOITESSi on a tous les mains moites en casd’émotion forte ou d’angoisse, certainsen souffrent en permanence. C’est ceque l’on appelle scientifiquement l’hype-rhidrose palmaire. Pour lutter contrecette transpiration excessive, la première solution (à valider par un dermatologue) est d’appliquer tous les deux ou trois jours un antitranspirant (crème, lotion, gel...). Autre traitement : la ionophorèse. Elle consiste à plonger les mains dans un bac d’eau traversé par un courant élec-trique. Cette technique de référence qui se déroule chez le médecin en plusieurs séances, peut supprimer l’hypersudation pendant des périodes assez longues.

!'(#()*+','(#-.+#/'*/.,'0, VOUS ET VOTRE SOCIÉTÉ DANS MANAGERS AFRIQUE

Vous souhaitez figurer dans notre rubrique LES ENTREPRISES QUI RECRUTENT>faites une brève présentation de vous et de votre société > dites-nous en quelques lignes le ou les postes proposés> joignez votre photo

> Merci de joindre obligatoirement un numéro de téléphone afin d’être recontacté par notre équipe si besoin d’informations complémentaires. >envoyez le tout au mail [email protected]

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LIFESTYLELIFESTYLE

LA RANGE ROVER EVOQUE ESSAYÉE!POUR!VOUS

À moins que ledit VUS ne soit compact, léger - enfin, pas trop lourd - et nerveux. Ce qui est précisément le cas de

l’Evoque. En plus, il a de la gueule, ce qui, d’emblée, me met dans de bonnes dispo-sitions. Les utilitaires que je trouve beaux se comptent sur les doigts d’une seule main et le bébé Range Rover est assuré-ment au sommet de ma liste. Bon, évidemment, il y a un prix à payer pour ce toit surbaissé et cette ligne fuyante : la visibilité arrière est nulle, ou presque, et l’étroitesse de la lunette arrière exacerbe cette lacune. Bah, ce n’est pas si grave : quand on conduit, on regarde de-vant; et quand on se gare, la caméra de recul arrange tout. Voyez : il suffit de voir le verre d’eau à moitié plein… Que du beau et du bonL’habitacle est richement décoré; le plas-tique, inexistant ou presque; et l’assem-blage respire la rigueur et le travail bien fait. C’est à l’équerre, dirait le menuisier. Et

c’est confortable, en plus ; les sièges avant surtout, seraient tout à fait à leur place dans une GT ou une berline de luxe. À l’ar-rière, l’espace est suffisant pour la tête, un peu plus restreint pour les jambes. Si vous entassez trois adultes sur la banquette, ils vont souffrir, mais, si vous voulez un auto-bus, achetez un Ford Flex, et n’en parlons plus !Autre amélioration notable : le système multimédia est nettement plus simple à utiliser que dans d’autres modèles de la marque. Téléphone mains libres, GPS, tout ça est suffisamment convivial. Raffinement mécaniqueSous le capot ? Que du bon, là aussi. Sous le véhicule également. Moteur, boîte de vitesses, direction, trains roulants, tout ça est ce qu’on appelle communément, dans le jargon automobile, de la méca-nique raffinée. À défaut d’être varié, le menu est constitué de bons éléments : un 4 cylindres suralimenté pas trop glouton et une boîte automatique à six rapports

fluide, mais fluide. Un charme. Si vous optez pour le mode manuel, avec les palettes de chaque côté du volant, la réponse sera un poil plus rapide, mais ja-mais brusque. En passant, le 4 cylindres est une gracieuseté de Ford, ex-proprié-taire de Land Rover. Le même qui loge sous le capot des versions supérieures du Ford Escape.

Compétences routières et hors routeL’Evoque, après tout, c’est une Range Ro-ver et il y a certains critères à respecter. Mais la plus belle surprise vient de son comportement routier. Si je devais, un jour, envisager l’achat d’un VUS, il m’en faudrait un qui soit aussi agile et aussi sportif que lui. L’Evoque, ce n’est pas juste une belle carrosserie : il y a un châssis là-dessous, mes amis, et un bon ! Ce n’est pas une Scion FR-S ou une Lotus, restons calme, mais c’est drôlement compétent sur la route. Et amusant, en plus. Pour dire les choses clairement, je n’ai pas eu l’im-pression de conduire un VUS.

Je le dis toute de suite : les VUS, ce n’est vraiment pas ma tasse de thé. J’éprouve rarement du plaisir à les conduire et, lorsque j’en ai, je dois aller voir mon direc-teur de banque pour payer l’essence (c.-à-d. BMW X5, Porsche Cayenne Turbo, Range Rover Sport). De plus, je ne partage pas cette obsession que vous avez à vouloir être haut perché ! Moi, c’est le contraire : j’aime avoir les fesses le plus près possible de l’asphalte. Et j’ai un faible pour les véhicules compacts, légers et rapides. On ne peut être plus éloigné d’un VUS…

Le Bénin est réputé pour son hospitalité, et pourtant les touristes n’y affluent pas. Voici le constat des lieux.

Par HERVE LEGOUGUEC

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LA!DESTINATION BÉNIN

Le Bénin est un pays de paix, de démocratie et de culture mais la période marxiste n’a pas favorisé le décollage touristique. Depuis l’avènement de la démocratie, on a remarqué la volonté politique des différents gouver-nements- et surtout celle des actuels pouvoirs publics-

de promouvoir le développement touristique. Car, ce pays a d’énormes potentialités culturelles et touristiques à savoir : la cité lacustre de Ganvié, le parc animalier de la Pendjari qui regorge beaucoup d’espèces animales; les palais royaux d’Abomey et de Porto-Novo, vestiges d’anciennes civilisations; la ville historique de Ouidah avec ses sites touristiques; les villes de Parakou et de Natitingou qui ont la particularité d’organiser des festivités somptueuses comme la fête de la Ganhi. A Porto-Novo par exemple, vous pouvez visiter le Centre Songhaï, les marchés Odjalan et Ahouangbo, les musées ethnographique et da Siva ainsi que le Palais Honmè qui retrace la royauté afri-caine depuis la deuxième moitié du 19è siècle à la première moitié du 20è siècle. Le Bénin est connu pour sa riche diversité de plus de vingt différents groupes socio-culturels ayant chacun son histoire, sa langue et ses traditions. Les monuments histo-riques font la fierté du Bénin et le parc de la Pendjari est l’une des belles réserves naturelles d’Afrique francophone. Les pos-sibilités d’évasion sont donc nombreuses dans ce pays de 112 600 Km2. Tourisme safari ou balnéaire, éco-tourisme, les offres sont légion. Sans compter le sens de l’hospitalité notoire des Bé-ninois. Les hôtels de standing international comme Novotel Ori-sha et Marina à Cotonou, l’hôtel Beaurivage de Porto-Novo et de nombreux autres hôtels dans les deux villes principales comme dans les villes de l’intérieur, ainsi que de nombreuses auberges proposent le gîte et le couvert aux touristes. Avec 163 000 tou-ristes en 2000, le Bénin est la cinquième destination touristique de l’Afrique de l’Ouest.Doté d’un riche patrimoine culturel, d’une situation politique stable, ce pays n’a pas de problème d’insécurité majeur. Le pro-jet de développement touristique intitulé «La Route des Pêches» devrait contribuer à l’afflux des touristes. Ce projet, qui engen-dra 9.000 emplois directs, constitue l’aménagement de 32 kilo-mètres de côtes en cité touristique dotée de 2.000 chambres, de centres commerciaux et de villages vacances.

Par NORDINE MAHDJANE

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A retenir avant derefermer ce magazine

VOUS VOULEZ DEVENIR RICHE ? VOICI!COMMENT!PROCÉDER !

Commencez d’abord par être en adéquation avec vos désirs. Vous avez un désir d’attirer dix mille euros, mais vous avez des difficultés financières et vous êtes dans un environnement de

manque. Vous souhaitez et espérez obtenir cette somme, mais à l’intérieur de vous, vous avez le pressentiment que c’est trop demandé. Et que cinq mille euros seraient suffisants. Votre objectif doit d’abord être de trouver un moyen de commencer à ressentir que vous êtes digne de recevoir ces dix mille euros. Ressentir avec le plus d’émo-tions possibles est une étape cruciale pour l’activation de la loi d’attraction. Ensuite, restez concentré. Le manque de concentration est également un obstacle qui vous empêche d’attirer à vous ce que vous désirez avec la loi d’attraction. Afin d’entrer dans l’univers de la loi d’attrac-tion, vous devriez concentrer clairement vos pensées sur ce que vous voulez obtenir et cela tout au long de la jour-née. D’autre part, sachez que les seules choses qui vous per-mettront d’obtenir des résul-tats sont les sentiments et les émotions. Pour que la loi de

l’attraction comble rapidement vos désirs, vous devriez d’abord définir avec précision ce que vous voulez. Et en-suite faire comme si vous aviez déjà obtenu ce que vous désirez. Il importe que vous ressentiez au plus profond de vous la joie d’avoir réussi.La loi d’attraction est une loi. On peut la comparer à l’élec-tricité. L’électricité sert à éclairer, à se chauffer, à faire cuire des aliments. Mais si l’on n’y prête pas attention, elle est très dangereuse. C’est identique pour la loi d’attraction, c’est une loi infail-lible qui répond très exactement à vos pensées. Et si vous avez des pensées de peur, de doute, la loi d’attraction vous apportera encore plus de difficultés dans votre vie.Une façon d’appliquer avec succès la loi d’attraction est de s’entourer de personnes optimistes et positives. Et si

vous avez des personnes néga-tives dans votre famille, parmi vos amis et collègues de travail, il vous faudra éviter de vous laisser influencer par les mau-vaises croyances de ces per-sonnes, car cela contredirait ce que vous désirez obtenir dans votre vie.Comme vous pouvez le consta-ter, il y a de nombreuses façons pour vous de faire travailler la loi d’attraction en votre faveur.

I s i s J a s m i n e

«VOUS DEVRIEZ CONCENTRER CLAIREMENT VOS PENSÉES SUR CE QUE VOUS VOULEZ OBTENIR ET

CELA TOUT AU LONG DE LA JOURNÉE…»

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