Maladie de Parkinson - Epu B AMIENS(FRANCE) FMC Dr Bats 16 sept 08.pdf · Maladie de Parkinson...
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Maladie de Parkinson
Pierre Krystkowiak
Service de neurologie, UMR CNRS 8160, CHU d’Amiens
EPIDEMIOLOGIE
• 2è rang des maladies dégénératives
• 4è rang des maladies neurologiques
• Prévalence : 84 à 187 / 100 000 Hb et 2% > 65 ans
• Nombre de malades : 70 à 100 000 en France
• Incidence : 5 à 24 / 100 000 Hb / an
• Risque équivalent dans les 2 sexes
• Débute en moyenne entre 55 et 60 ans
• 10 % avant 40 ans
Corps deCorps de LewyLewy
Déficit du complexeI mitochondrial
Toxinesenvironnementales
Augmentation de laproduction de radicauxlibres
Altération dufonctionnementmitochondrial
Diminution de laproduction d ’ATP
Mutations SNCA, parkine,UCHL1, synphiline
Altération duProtéasome
Accumulationprotéique
Dysfonctionnementcellulaire
FormationCorps de Lewy
Protofibrilles
Mort cellulaire
MutationDJ1
MutationPINK1
GPE
NST
SNr/GPI
Tronc cérébralMoelle
NPP
Cortex
Striatum
Thalamus
SNc
Normal Maladie de Parkinson
Cortex
Striatum
GPE
NST
SNr/GPI
Thalamus
SNc
Tronc cérébralMoelle NPP
SIGNES INITIAUX
• Tremblement 70%
• Akinésie et rigidité
• Troubles de la marche
• Douleurs
• Dépression
• Autres : micrographie, dystonie...
SIGNES CARDINAUX
• Tremblement
– repos, unilatéral puis bilatéral, lent 4-6 Hz
– augmente à l'émotion, effort intellectuel, diminue au mvt
– MS, MI, menton (pas la tête)
• Akinésie
– lenteur gestuelle, défaut d'initiation
– segmentaire ou hémicorporelle
– mouvements automatiques : ballant des bras, amimie
– mouvements volontaires
• Rigidité
– hypertonie plastique, en tuyau de plomb
– phénomène de roue denté
– augmentation du réflexe de posture
• Troubles de la marche et de la posture
– attitude en flexion
– marche à petits pas
– troubles de l'équilibre
• Autres symptômes
– dépression
– dysarthrie
– troubles neurovégétatifs
Les signes axiaux
• Paralysie oculaire
• Dysarthrie
• Troubles de déglutition
• Hypertonie axiale
• Troubles posturaux
• Troubles de la marche
• Troubles vésico-sphinctériens
Peu ou pas dopa-sensibles
"Les Drapeaux Rouges"
• Instabilité posturale et chutes précoces (PSP)
• Dysarthrie précoce, Dysphagie et syndrome pseudo-bulbaire (PSP)
• Troubles de l'oculomotricité (vers le bas) (PSP)
• Dysautonomie sévère et précoce (AMS)
• Signes cérébelleux (AMS)
• Signes pyramidaux (PSP – AMS)
• Progression rapide, Absence de réponse prolongée à la L-dopa (PSP –AMS)
• Dyskinésies dopa-induites absentes ou atypiques (AMS)
• Démence initiale ou précoce (DCL - PSP)
• Signes cortico-pariétaux asymétriques : sensitifs, apraxie, mainétrangère (DCB)
• Tremblement myoclonique atypique (DCB)
Etiologies des syndromes parkinsoniens
• Maladies dégénératives sporadiques :
– Maladie de Parkinson
– AMS, PSP, DCB, Démence à corps de Lewy
• Syndromes parkinsoniens secondaires :
– Iatrogènes (neuroleptiques)
– Vasculaires
– Hydrocéphalie
– Post-traumatique
– Post-encéphalitique
– Toxique
– Métaboliques (Wilson)
– Tumoral
Les signes associés
• Douleurs
• Troubles du sommeil
• Troubles digestifs et respiratoires
• Troubles vésico-sphinctériens et sexuels
• Troubles tensionnels
• Dysarthrie
• Troubles cognitifs et psychiques
Douleurs
• Douleurs inaugurales :
– Epaule, de type rhumatismale
– Syndrome akinéto-hypertonique
• Douleurs au cours de l’évolution :
– 40 à 50 %, articulaires (épaule, genou, rachis)
– très variable en intensité
– associées aux complications motrices (dystonie)
– syndrome des jambes sans repos
• Physiopathologie : origine mécanique et centrale (spinale)
• Traitements (antiparkinsoniens, antalgiques, antidépresseurs,
toxine botulinique)
Troubles du sommeil
• Constants : akinésie, hypertonie, dystonie, douleurs, t. sphinctériens….
• Insomnie :
– Insomnie initiale ((25%) : anxiété, iatrogène (Sélégiline, Amantadine, L-dopa)
– Insomnie 2è partie de nuit (syndrome dépressif)
– Fragmentation du sommeil (76%) , cause de somnolence diurne
– Polysomnographie : réveil en sommeil lent (1 à 2), sommeil paradoxal,complexes K et fuseaux sont diminués
• Mouvements anormaux nocturnes :
– Myoclonies (L-dopa)
– Mouvements périodiques du sommeil / syndrome des jambes sans repos
– Dystonie
• Somnolence (iatrogène : agonistes)
• Troubles du comportement : confusion, hallucinations
Troubles digestifs et respiratoires (1)
• Sensations d’oppression thoracique, blocage respiratoire,
dyssynergie muscles cage thoracique et VAS, stase sécrétions
bronchiques et infection
• Nombreuses causes : régime alimentaire, réduction des activités,
facteurs iatrogènes, dysautonomie
• Troubles de la salivation et dysphagie
• Reflux gastro-oesophagien (26%), noyau moteur dorsal du X
• Nausées, vomissements :
– Stase gastrique
– Effet central
Troubles digestifs et respiratoires (2)
• Constipation (50%) :
– Liée à la sévérité et l’évolution de la maladie
– Troubles péristaltiques (constipation du transit)
– Troubles de l’éxonération (constipation terminale)
– Complications : volvulus sigmoïde et mégacolon
– Corps de Lewy et plexus mésentérique du colon
– Activité anormale des muscles bubo-rectaux à l’effort (dystonie)
Troubles de déglutition (1)
• 50% des patients, prise en charge souvent limitée (fibro, manométrie)
• Risque principal : pneumopathie de déglutition
• Phase buccale (volontaire) :
– Perturbée presque constamment
– Continence labiale défectueuse (bavage)
– Mastication altérée, propulsion du bolus alimentaire limitée
• Phase pharyngée (réflexe) :
– Retard du temps de déclenchement pharyngé
– Diminution du péristaltisme
– Diminution ascension laryngée, présence de résidus pharyngés/laryngés
– Risque d’aspiration lors de la déglutition (fausse route primaire ousecondaire)
Troubles de déglutition (2)
• Phase oesophagienne (réflexe) :
– Relaxation incomplète sphincters oesophagiens supérieur et inférieur
– Contractions asynchrone, apéristaltisme
– Diminution sensibilité paroi pharyngienne
retard au déclenchement réflexe dilatation S. Sup.
• Traitements :
– Antiparkinsoniens (action phase buccale)
– Rééducation orthophonique
– Chirurgie : gastrostomie, myotomie muscle crocopharyngien pourdilater S. sup oesophage
• Mouvements involontaires du visage :
– Tremblement mandibulaire, des lèvres, de la langue...
– Dystonie, Chorée
• Signes axiaux : hypertonie +++
• Dysarthrie, troubles de déglutition tardifs
• Troubles intellectuels
• Anesthésie locale : pas de CI
• Traitement :
– Aucune CI sauf les neuroleptiques
– Effets secondaires : anticholinergiques
• Problème des prothèses dentaires et amaigrissement
Troubles sphinctériens et sexuels (1)
• D’origine neurologique et mécanique (adénome, cervicocystospose)
• Impériosités mictionnelles, pollakiurie, énurésie :
– Hyperactivité vésicale par défaut d’inhibition
• Dysurie et rétention chronique :
– Hypocontractilité vésicale et hypertonie sphinctérienne, DVS
• Paraclinique : explorations urodynamiques, EMG sphincter strié
(AMS)
Troubles sphinctériens et sexuels (2)
• Diminution des performances sexuelles : impuissance, vaginisme,
anorgasmie, réduction libido
• Installation progressive
• Si signes de début évoquer l’AMS
• Pas de relation avec la sévérité du handicap moteur
• Influence des facteurs psychiques, de la prise de psychotropes, de
causes associées : diabète, pathologie vasculaire...
• Hypersexualité : augmentation libido +/- érections, psychose
dopaminergique
Troubles tensionnels
• Prévalence élevée : 50%
• Manifestations cliniques variés : lipothymies, syncope, troubles
visuels, tête vide, vertiges, troubles de l’équilibre, chutes...
• Hypotension orthostatique
• Hypotension post-prandiale : fatigue, somnolence post-prandiale
• Anomalies de la régulation nychtémérale : HTA de décubitus et
hypotension orthostatique
• Physiopathologie : lésions SN végétatif, causes iatrogènes
• Explorations : holter, intervalle RR, réponse cutané sympathique,
EMG sphincter strié anal
Dysarthrie
• Prévalence élevée : 65%
• Atteinte laryngo-respiratoire et articulatoire
• Dysarthrie et dysphonie
• Diminution intensité de la voix
• Timbre rauque et voilée
• Perte de la mélodie, articulation altérée
• Trouble du débit : tachyphémie
• Difficulté de démarrage de la parole (bégaiement)
• Palilalie
• Tremblement vocal
• Intelligibilité parfois limitée, retentissement social ++
Les troubles psychiques (1)
• Personnalité prémorbide ?
• Dépression : risque accru
• Tristesse, pessimisme > culpabilité, autoaccusation
• Suicide rare
• Dépression inaugurale
• Pathogénie : facteurs organiques (périodes off) et psychologiques
• Traitement : éviter les anticholinergiques
• Anxiété associée à la dépression, état de panique des périodes off
• Hallucinations : au cours du traitement (30 %), visuelles, auditives
Troubles psychiques (2)
• Signes cliniques variés :
– agitation nocturne, cauchemars, terreurs nocturnes
– hallucinations visuelles, auditives
– agressivité, hypomanie, hypersexualité
– syndrome délirant avec interprétation
– syndrome confusionnel
Psychose Dopaminergique
• Facteurs favorisants :
– âge, durée d'évolution, troubles cognitifs préexistants
– polythérapie
Les troubles cognitifs
• Troubles cognitifs spécifiques parfois précoces (tests)
• Difficultés d’évocation, troubles visuospatiaux
• Altération des fonctions exécutives (alterner plusieurs stratégies,
mener plusieurs tâches en même temps)
• Troubles de l’attention, apathie, syndrome frontal (fluences verbales)
Démence sous-cortico-frontale
• Absence de troubles phasiques, praxiques et gnosiques
• Fréquence des hallucinations et des idées délirantes
• Corrélation avec l’âge, l’âge de début de la maladie (début tardif),
les signes axiaux
Maladie de Parkinson et Démence
• Déclin cognitif progressif : démence sous-corticale
• Association MP et maladie d'Alzheimer, démence vasculaire
• Démence à corps de Lewy
• Démence iatrogène
• Critères diagnostiques...
EVOLUTION
• Progressive des signes cardinaux
• Troubles digestifs, vésicaux
• Douleur, troubles du sommeil
• Apparition de troubles intellectuels : démence sous-corticale
– troubles de l'attention, de la mémoire, perte de motivation,
apathie, troubles visuospatiaux, signes frontaux
– absence de troubles phasiques, praxiques et gnosiques
• Troubles psychiques : confusion, hallucinations
Prise en charge thérapeutiquede la maladie de Parkinson
Fonctions
Cognitives
Age
Symptômes
Handicap
Fonctionnel
Plan
• Dopamine et maladie de Parkinson
• Traitements médicamenteux des troubles moteurs
• Prise en charge à la phase initiale
• Prise en charge des complications motrices
• Prise en charge des troubles cognitifs et psychiques
Synapse dopaminergique
MAO-B
Dégradationmitochondriale
L-Dopa
Dopamine
StockageRécepteurpostsynaptique
COMT
D2
D1
DDC
Les Inhibiteurs :
* IDCC
* X
COMT
AHVMAO
Périphérie Cerveau
L-Dopa
3-OMD
Dopamine
L-Dopa
3-OMD
Dopamine
COMT
DDC
Dopac 3-MT
COMT
MAO
BHE
X COMT**
** ICOMT
• Dopathérapie
• Inhibiteurs enzymatiques (IMAOB - ICOMT)
• Agonistes Dopaminergiques
• Autres thérapeutiques : amantadine, neuroprotecteurs,
…
Traitements médicamenteux des troubles moteurs
• L-dopa + bensérazide : Modopar®
62,5 – 125 – 125LP – 250 – 125 dispersible
• L-dopa + carbidopa : Sinemet®
100 – 250 – 100LP – 200LP
• Doses : 150 mg - 2 g / jour
• CI : psychose, troubles cardiaques évolutifs, UGD en poussée,
mélanome malin.
• Allongement de la durée de vie
Dopathérapie
Dopathérapie: EI
• Troubles digestifs :• Nausées, vomissements• Dompéridone (Motilium®) : 3 à 6 cp/j
• Hypotension orthostatique :• A rechercher systématiquement avant traitement• Précautions dans les changements de position
• Troubles neuropsychiques
• Effets indésirables à long terme : complications motrices
DDC
Les Inhibiteurs :
* IDCC
* X
COMT
AHVMAO
Périphérie Cerveau
L-Dopa
3-OMD
Dopamine
L-Dopa
3-OMD
Dopamine
COMT
DDC
Dopac 3-MT
COMT
MAO
BHE
X COMT**
** ICOMT
ICOMT
• Inhibiteurs enzymatiques sélectifs :
» Augmentation durée d'efficacité L-dopa (phases ON)
» Augmente aire sous la courbe
» N'augmente pas le pic plasmatique
• Tolcapone :
» Action périphérique et centrale
• Entacapone :
» Action périphérique
Comtan®
• 1 cp à 200 mg avec chaque prise standard de L-dopa (max 10 cps / j)
• Effets secondaires dopaminergiques (DIL) : ajustements (10 à 30%)
• Autres effets secondaires :
» coloration brun-rouge des urines
» nausées, diarrhée, douleurs abdominales, constipation, majoration des dyskinésies
• Pas de surveillance biologique
• Association avec autres antiparkinsoniens
• CI : IHC, IMAO A+B sélectifs, IMAO-A + IMOA-B, ATCD de S. malin des
NLP
• Association d’emblée aux inhibiteurs enzymatiques (triple combinaison ) :
Levodopa-Carbidopa-Entacapone = Stalevo® * 50-100-150mg
• Administration intraduodénale de L-Dopa-Carbidopa : Duodopa®*
= système de pompe ambulatoire
• CI = celles de la L-Dopa.
• complications liées au dispositif fréquentes (>10 %) : déplacement, occlusion ou
coudure de la sonde, infections locales autour de l’orifice de stomie, risque rare de
péritonite chimique liée à la diffusion du liquide gastrique dans la cavité abdominale.
• Etilevodopa (éthylester) : biodisponibilité (tmax)
• Méthylphénidate (inh DAT) : bénéfice sur la vitesse au « tapping »
et à la marche. Peu d’EI, pas de majoration significative des DK;
plus récemment, résultats contrastés.
Dopathérapie : nouveautés
• L-Dopa en suspension dans un gel, administration intestinale continue
• Indications : stade avancé de la maladie de Parkinson, fluctuations motrices et
dyskinésies sévères, bonne réponse à la dopathérapie, échec des autres traitements,
pompe à apomorphine est mal tolérée, insuffisamment efficace ou CI
• Mise en route est nécessairement hospitalière
• Test réalisé par l’administration de Duodopa par une sonde nasoduodénale
• Administration à long terme : une sonde à demeure (gastrostomie endoscopique per
cutanée) avec une sonde trans-abdominale externe et d’une sonde intestinale interne
pour une administration du gel directement dans le duodénum à l’aide d’une pompe
portable
Duodopa® (1)
Dimensions (incluant la cassette de Duodopa) : 19 x 8,5 x 3,4 cm, poids de 500 gr
• Administrée initialement en monothérapie, le plus souvent maintenue par la suite
• Dose totale quotidienne de Duodopa comporte 3 doses adaptées à chaque patient :
• la dose matinale en bolus comprise entre 100 et 200 mg de L-Dopa
• la dose d’entretien continu habituellement (comprise entre 40 et 120 mg par
heure), déterminée en fonction de la prise quotidienne antérieure de L-Dopa
• les doses supplémentaires en bolus, administrées selon les besoins variant de 10
à 40 mg
• Le maintien d’une dose d’entretien continu durant la nuit est envisageable
• Cassettes de 100 ml de gel contenant 2000 mg de L-Dopa associés à 500 mg de
carbidopa
Duodopa® (2)
• Effets : réduction des périodes off et des dyskinésies
• Les contre-indications les mêmes que la L-Dopa
• Effets indésirables :
- eux communs à la dopathérapie
- liées au dispositif (fréquents > à 10 %) ; déplacement, occlusion ou coudure de
la sonde (réapparition des fluctuations motrices)
- Infections locales autour de l’orifice de stomie
- Rare péritonite chimique liée à la diffusion du liquide gastrique dans la cavité
abdominale
• Limitation liée au coût quotidien de cette technique (100 euros)
Duodopa® (3)
• Tolcapone: le retour
• Neurologue
• En association à la Dopa, 3 prises
• Fluctuants
• Inefficacité ou intolérance aux autres ICOMT
• 1 à 3 cps de 100 mg par jour (rarement: 6 cps)
• EI id aux autres ICOMT
• Mais en plus: toxicité hépatique (surveillance biologique +++)
Dopathérapie : nouveautés
• Dérivés de l'ergot de seigle :
Bromocriptine (Parlodel®, Bromokin®) : 12,5 - 30 mg
Lisuride (Dopergine®) : 0,8 - 2 mg
Pergolide (Celance®) : 1,5 - 5 mg
Cabergoline (Cabaser®)
• Non dérivés :
Ropinirole (Requip®) : 6 - 24 mg
Piribédil (Trivastal ®) : 150 à 300 mg
Pramipexole (Sifrol ®): 1,5 à 4,5 mg (sel)
Les agonistes dopaminergiques
* Métabolite actif sur D1
+ = activité agoniste ++ = forte activité agoniste - = antagoniste? = inconnu 0 = sans effet
LES AGONISTES DOPAMINERGIQUES
Composé
D1 D2 D3 D4 D5 2 T1/2 (h)
Dérivés ergotés
Cabergoline 0 + + + ? ++ 65
Bromocriptine - + + + + ++ 3-8
Pergolide + + + + + ++ 16
Lisuride - + + + ? ++ 1-7
Non ergotés
Piribédil +* + + 0 ? - 21
Pramipexole 0 + + + ? + 7-9
Ropinirole 0 + + + 0 0 6
Apomorphine + + + + + ? 1
Caractéristiques
• Digestives, hypotension orthostatique
• Oedèmes des MI
• Complications psychiques plus fréquentes / L-Dopa
• Attaques de sommeil (ropinirole, pramipexole)
• Valvulopathies, HTAP (pergolide)
• Fibrose pulmonaire et rétropéritonéale (ergotés)
Agonistes : Effets secondaires
• 10 mg Bromocriptine = 6 mg Ropinirole = 1 mg Pergolide = 60 mg Piribédil = 1 mg Lisuride
= 10 mg d’Apomorphine = 100 mg L-dopa = 1 mg Pramipexole (sel)
• Intérêt sujet < 60 ans voire 70 ans, handicap franc
• Retarde l’introduction de la L-dopa, effet neuroprotecteur ?
• 1/3 patients sous agoniste seul après 5 ans (efficacité Agoniste = L-dopa)
• Efficacité sur akinésie de fin de dose
• Pas réellement d’efficacité supérieure d’un agoniste / un autre (niveau de
preuve faible)
• Coût plus élevé
Agonistes : Synthèse
Apomorphine : Apokinon ®
• Agoniste dopaminergique injectable
• Apokinon stylo injectable®
• Indications : les périodes Off motrices et non motrices, brèves et sévères
• Dose variable, 1 à 4 injections/j
• Effets secondaires :
– Digestifs (motilium systématique), hypotension orthostatique, somnolence,
nodules cutanés
– CI : celles des agonistes
• Pompe si CI à la chirurgie (voire après chirurgie ou en alternative à la
chirurgie)
Pompe à Apomorphine (1)
• Indications : fluctuations et dyskinésies en cas de CI à la chirurgie ou dans
l’attente (plus de 5 injections d’apomorphine par jour)
• CI : détérioration cognitive sévère
• le matin au lever et retirée le soir au coucher (parfois ensemble du nycthémère en
réduisant le débit la nuit)
• 1 mg/heure puis 2 puis 3 mg en moyenne (bolus de 3 à 4 mg en cas de blocage),
dilution de l’apomorphine est au ½ dans du sérum physiologique
• En pratique, le plus souvent une infirmière ou une personne de l’entourage
• Sites d’injection : les bras (partie externe), les cuisses (partie externe), l’abdomen et
le haut du dos (changer régulièrement de site d’injection afin d’éviter des nodules
sous-cutanés)
• Hospitalisation 10 jours
La dimension moyenne des pompes 9 x 5 x 3 cm, poids de 115 à 180 g selonqu’elles fonctionnent avec batterie ou pile
Pompe à Apomorphine (2)
• Effets indésirables :
– Nodules sous-cutanés non douloureux empêchent une bonne diffusion de l’apomorphine
– Nausées-vomissements et hypotension orthostatique (dompéridone maintenu pendant
plusieurs semaines)
– Hypersexualité, fonctions supérieures ne sont pas altérées
• Effets :
– Blocages améliorés (durée et sévérité)
– Dyskinésies diminuent au fil des mois (désensibilisation progressive des récepteurs
striataux grâce à la stimulation dopaminergique continue)
• Traitements anti-parkinsoniens réduits :
– Diminution de la dopathérapie est privilégiée afin de « lisser » l’effet thérapeutique sur
la journée, et de réduire au minimum la stimulation phasique striatale
– Très rarement suspendus
• Requip forme LP
• Rotigotine* (agoniste D1, D2, D3) : administration par patch
simplicité d’emploi / prévention des fluctuations ? Tolérance ~ idem
autres agonistes avec en + des réactions au site d’application.
Diminution du Off, de l’UPDRS III. Peu d’augmentation des DK. Dose
initiale = 9 mg, puis titration hebdomadaire jusqu’à 54 mg / j.
Les Agonistes Dopaminergiques : nouveautés
Les IMAO-B
• Sélégiline (Déprényl®)
• 5 mg matin et midi
• Effets indésirables :
– Insomnie si prise vespérale
– Douleurs thoraciques, troubles du rythme
– Dépression
– Syndrome confusionnel
• Chlorhydrate de Sélégiline ([O]trasel®) 1,25 mg matin
Les IMAO-B : nouveautés
• Rasagiline (Azilect®):
– 10 fois plus puissant, pas de dégradation en dérivés amphétaminiques
– Efficace en monothérapie chez le de novo (1 à 2 mg/j) (TEMPO)
– Propriétés antiapoptotique et neuroprotectrice (animal) ?
– Parkinsonien fluctuant : réduction des périodes off (1,2 H / j) et du score
UPDRS ; plus efficace que l’entacapone (LARGO)
• Antiviral, efficacité antiparkinsonienne modérée
• 100 à 300 mg /j en trois prises
• Effet antiglutamatergique
• Efficacité sur dyskinésies de milieu de dose (singe et homme)
• 60 % réduction en aigu, 56 % à un an
• Efficacité limitée à 2 ans
• OMI, livedo, insomnie, hallucinations
Amantadine : Mantadix ®
• Cannabis : 17 patients, double aveugle, 4 semaines. Bonne tolérance,
aucun bénéfice. Neuroprotecteur ?
• Safinamide (anti-Glu, IMAO-B, Ca et Na bloqueur) : 172 patients, double
aveugle. Critère de jugement primaire = nombre de répondeurs à 12
semaines (diminution > 30 % de l’UPDRS III).
1 mg/kg (IMAO + anti-Glu) > PCB = 0,5 mg/kg (IMAO).
• Stimulation corticale: résultats contrastés ; AAV-GAD: prometteur ;
GDNF intra-striatal: cellules souches différenciées en astrocytes ; AAV-
neurturine intra-striatal: encourageant
En vrac
• Antagonistes des récepteurs A2 de l’adénosine: antiparkinsonien(avec ou sans dopa), avec moins de dyskinésies que la plupartdes dopaminergiques classiques (Grondin, 1999)
– Istradéfylline en phase III (Hauser et al, études phase II)
• Sarizotan (sérotoninergique, agoniste des 5HT1A):antidyskinétique (Bibbiani, 2001; Olanow, 2004)
• Antagonistes des récepteurs alpha 2-adrénergiques
• Antagonistes ou agonistes des récepteurs opiacés (Fox, 2004),cannabinoïdes (Brotchie 2003), sérotoninergiques (Nicholson, 2002),histaminergiques…
En vrac
Prise en charge thérapeutique
à la phase initiale
LES GRANDES RÈGLES
• Uniquement si gène
• Toujours rechercher la prise de neuroleptiques +++
• Objectif : atténuer le handicap. Pas de traitement curatif.
• Instauration progressive des traitements
• Recourir à la posologie minimale efficace et bien tolérée
• Ne pas arrêter les traitements brutalement (risque de syndrome aigu de privation
dopaminergique)
• Traitement à vie, à adapter au fil de l’évolution
• Rappeler les effets secondaires classiques
Conférence de Consensus National Mars 2000Assurer le diagnostic
Age < 70 ans Age > 70 ans
Sélégiline Abstention Vit C / Vit E Sélégiline
Amantadine Anticholinergiques
< 60 ans > 60 ans
Agoniste Association « précoce »agoniste + L-dopa
dose Substitution + L-dopa(+ sélégiline ?)
L-dopa(+ sélégiline ?)
L-dopa
< 75 ans > 75 ans
Agoniste ?? L-dopa
0
++
+
8 ans plus tard, quoi de neuf ?
• Que proposer chez le sujet âgé de 60 à 70 ans ?
– La dopa plus tardivement : complications motrices (dénervation dopa,
défaillance des capacités de stockage et de libération de dopamine,
administration pulsatile)
– Les agonistes plus longtemps : stimulation dopaminergique plus continue
• Moins de 70 ans, MPI typique, pas d’altération
cognitive : agonistes en monothérapie PUIS
association éventuelle à la dopa
60-70 ans
Stratégies thérapeutiques proposées en fonction de l’âge du patient parkinsonien
AGONISTEDOPAMINERGIQUE
Symptômes gênants
NONOUIAbstention
thérapeutique
Age
< 60 ans
Forme typiquesans troubles axiaux
ni cognitifs
OUI NON
Effets secondairesmodérés (nausées,
hypotension modérée)
Hallucinations ousyndrome
confusionnel
Associationà la dompéridone
Switch pour un autreagoniste
dopaminergique
L-DOPA
> 70 ans*
Changements d’autantplus prudents que le
patient est âgé
Si :Dyskinésies et/ou Fluctuations motrices
- Fractionnement des prises
- Association prudenteà un agoniste et/ou à un I-COMT**
- Pompe à apomorphine ou apportduodénal de L-dopa
- Stimulation du noyau sous-thalamique
Tolérance satisfaisante ?
OUI NON
Progression posologiquejusqu’à une correction
fonctionnelle satisfaisante
Adaptation posologiquerégulière jusqu’à la dose
maximale recommandée tantque la tolérance est correcte
Efficacité insuffisante ?
Correct mais fluctuant :fractionnement de la dose
Globalement insuffisant :addition de L-dopa
Intolérance ?
Baisse posologie agoniste à ladose maximale tolérée + addition
de L-dopa
Effets secondairessévères (hypotension
sévère, somnolence diurnemarquée)
Avis d’expert: grisés *voir figure 2 si troubles axiaux prédominants; ** déconseillé en cas de dyskinésies sévères
ELEMENTS DE SURVEILLANCE
• Troubles digestifs
• Hypotension Orthostatique
• Troubles psychiques
• Autres :
– Anticholinergiques : constipation et sécheresse buccale…
– Agonistes : oedèmes, somnolence (attaque de sommeil), fibrose
pulmonaire...
• Les mouvements involontaires
Prise en charge thérapeutique
à la phase évoluée
Les complications motrices liées à la dopa
1. Les fluctuations motrices (résurgence du syndrome parkinsonien) :
– Akinésie du petit matin
– Akinésie de fin de dose
– Akinésie nocturne
– Akinésie circadienne (l'AM)
1. Effets On-Off (« Yo-Yo »-ing) prévisibles puis imprévisibles
2. Akinésie paradoxale
3. Akinésie résistante (ou insensible)
• Mouvements anormaux involontaires (MAI):
– De milieu de dose (choréiques cou, tronc et MS ; dystonique visage, cou)
– Biphasiques de début ou de fin de dose (MI : mvts balliques, alternatifs répétitifs ;
dystoniques douloureux)
– "Early morning dystonia" (gros orteil), dystonie off
1. Les Fluctuations Motrices : fréquence
• 50% des patients après 5 ans de traitement par L-dopa
• +10% par an (Poewe)
• 85 % à 10 ans (Hughes)
• Etude prospective (DATATOP) :
– 23% à 6 mois
– 39% à 12 mois
– 51% à 18 mois
2. Les Mouvements involontaires
• Complication fréquente :
– 25 % après 18 mois L-Dopa (Datatop study)
– 60 - 80 % après 3 ans à 5 ans de traitement
– 80 - 100 % après 10 ans traitement
• Augmentation en fonction de la durée traitement L-Dopa
• Risque de 10 % par année de traitement
• Etude anapath de Hughes (100 cas) : 60 % en moyenne 4,6 ans après
le début de la dopathérapie
• Gêne fonctionnelle sévère 10% des cas
2. Les Mouvements involontaires
• Dystonie du petit matin (dystonie off) :
– Extrémités des membres, douleurs
• Biphasiques :
– de début de dose (proximal MI : mvts balliques, alternatifs répétitifs)
– de fin de dose (distal MI : dystoniques douloureux), moins fréquents,plus prolongés
• De milieu de dose :
– choréiques cou, tronc et MS
– dystonique visage, cou (BLF)
– Influence de l’action, effet de la concentration
2. Chronologie des MAI et prisemédicamenteuse
• Dystonie du « off »
• Dyskinésies de début et de fin de dose (biphasiques) :
– Dystoniques ou balliques
• Dyskinésies de milieu de dose (pic de dose) :
– Choréiques ou dystoniques
Dystonie
off
MAI début
dose
MAI
milieu dedose
MAI fin
dose
Dystonie
off
Signesparkinsoniens
L-dopa
Temps0.5h 2h1h 1.5h
Act
ivat
ion
dopam
iner
giq
ue
Seuil dedyskinésies
Temps
Seuil effetantiparkinsonien
Act
ivat
ion
dopam
iner
giq
ue Seuil de
dyskinésies
Temps
Seuil effetantiparkinsonien
Début de la maladie Maladie évoluée
Fenêtre thérapeutique
Traitement préventif des complications motrices
• Débuter par un agoniste dopaminergique si possible
– demi-vie longue *
• Si Levodopa :
– Dose minimale efficace de levodopa
– Association aux agonistes dopaminergiques
– Utiliser d ’emblée des formes LP de levodopa ? (aucune preuve)
• Idéal ?
– Débuter avec un agoniste (demi-vie longue)
– Puis : associer levodopa + ICOMT
• Voire : levodopa LP + ICOMT ? (étude STRIDE-PD)
Traitement curatif des complicationsmotrices
• Avant toute adaptation thérapeutique :
– médicaments aggravants les périodes OFF ou les LID :» neuroleptiques
» automédication
– état journalier minutieux de l ’évolution motrice :» nécessité de bien se faire comprendre
• Optimiser la dopathérapie par une stimulation dopaminergiquela plus régulière possible :
– fractionnement des prises (augmentation de la fréquence des prises) :» augmentation des doses (LID biphasiques)
» diminution des doses (LID monophasiques)
– adaptation des horaires (avant ou pendant les repas selon les cas)
– jouer sur les apports protidiques
– utilisation de formes galéniques différentes : formes LP(biodisponibilité ?), formes dispersibles (akinésie nocturne oucircadienne)
• Association d ’autres traitements :
– agonistes dopaminergiques per os * (fortes doses; demi-vielongue)
– apomorphine sous-cutanée (stylo injecteur)
– ICOMT: entacapone (Comtan) pour les akinésies de fin de doseavec ou sans DIL de fin de dose (augmentation du On,réduction du Off, diminution de la dopa)
– Dyskinésies: amantadine, fluoxétine, buspirone, clozapine,propranolol, Keppra (idazoxan, anti adénosine, antinoradrenergiques, anti opiacés)
– toxine botulique pour une dystonie OFF « rebelle » (orteilstriatal)
• Substitution d ’un agoniste à un autre (discuté) :– « switch » d ’un jour sur l ’autre
• Si échec du traitement médicamenteux => chirurgie
– dopasensibilité
– 5 ans d ’évolution
– pas de troubles psy. ou cognitifs
– peu de signes axiaux (pas de signes axiaux en On ?)
– ne guérit pas
– moins de 70 ans
– UPDRS > 30
– Coopération
• Pompe à apomorphine ou à duodopa
Stimulation cérébrale profonde
VIM
NST
Troubles psychiques
• Signes cliniques variés :
– agitation nocturne, cauchemars, terreurs nocturnes
– hallucinations visuelles, auditives
– agressivité, hypomanie, hypersexualité
– syndrome délirant avec interprétation
– syndrome confusionnel
Psychose Dopaminergique
• Facteurs favorisants :
– âge, durée d'évolution
– troubles cognitifs préexistants
– polythérapie
Conduite à tenir
• Rechercher systématiquement :
– Troubles métaboliques, facteurs infectieux, traumatisme
– Changement de traitement trop rapide (auto-médication)
• CAT diminution progressive et successive :
Anticholinergiques - Amantadine - Agonistes - IMAOB - ICOMT - L-Dopa
• Eviter arrêt complet L-dopa, hydratation, sédation
• Neuroleptiques atypiques ++
– Clozapine (Leponex®), AMM, 6,25 mg progressivement, surveillance NFS
hebdomadaire 18 semaines, action sur tremblement, sommeil, dyskinésies
Troubles cognitifs et comportementaux
• Troubles cognitifs (démence sous-cortico-frontale) :
– Eviter les anticholinergiques
– Inhibiteurs de l’Ac cholinestérase: Exelon
• Dépression :
– Traitement antiparkinsonien
– Antidépresseurs tricycliques, IRS (réaction anxieuse, crise sérotoninergique
avec sélégiline)
• Anxiété : état de panique des périodes off :
– Anxiolytiques
– Apomorphine