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Mai 2008

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Laurent Testard, ENSIMAG 1993

Fondateur Halias

C ela fait maintenant quelques années que je suis per-sonnellement impliqué au sein du groupe IMAG In Ac-tion de Grenoble. Avec d’autres diplômés de l’ENSIMAG

de tous milieux, nous travaillons au tissage de la relation entreles anciens élèves de l’école et les élèves actuels afin que cesderniers puissent bénéficier des meilleures conditions lors deleur arrivée dans le monde professionnel.

De manière concomitante, j’ai choisi de créer mon entrepriseen 2006 afin de pouvoir exercer mes activités de consultant.Mouna Beyk m’a demandé de m’impliquer cette année univer-sitaire 2007-2008 pour développer un des thèmes importants del’année autour de la création d’entreprise. C’est donc avec plai-sir que j’ai pu mélanger ces deux centres d’intérêt en partici-pant au nom de l’AAE à différentes manifestations relatives àla thématique de l’entreprenariat : aide à l’organisation d’unetable ronde sur le sujet de la création d’entreprise dans le do-maine du logiciel pour Grenoble Université, aide à l’organisa-tion de la journée « Entreprendre », participation aux jurys desprojets « création d’entreprise », fédération des bonnes volon-tés…

Cette année en ce qui me concerne se termine par la sortie dece numéro spécial de la revue IMAG consacré à la création d’en-treprise au sens large. Ce numéro aborde les sujets de la créa-tion en elle-même, son développement commercial jusqu’à sarevente. J’ai décidé d’organiser ce numéro en quatre parties, lapremière étant consacrée à rendre compte de l’implication im-portante de l’école elle-même sur le sujet de la création d’en-treprise. Les secondes et troisièmes parties présentent desétudes de plusieurs cas réels, « encadrés » par des avis de pro-fessionnels de l’accompagnement de projet, en création ou endéveloppement commercial. La dernière partie ouvre la ré-flexion, notamment en abordant des projets qui ne sont pas desprojets dans le domaine de l’informatique, mais d’une richesseimportante en termes de contenus scientifique ou humain.

Quand j’ai recherché des intervenants pour ce numéro, j’aiété extrêmement surpris de la diversité des projets et de leurnombre. Rien qu’en consultant mon réseau professionnelproche, j’ai pu recenser environ une quarantaine de projets, jen’ose même pas imaginer le nombre réel de diplômés de l’EN-SIMAG qui se sont lancés dans des projets de création d’entre-prise (un recensement est en cours d’ailleurs, avis aux créa-teurs : contactez-moi directement pour que je vous référencedans les statistiques).

Pour conclure cet éditorial et avant de laisser la parole à Ro-ger pour un premier article, je voudrais dire à quel point à monavis les diplômés de l’ENSIMAG ont de la chance : ils bénéficientà la fois de très bonnes conditions pour étudier (qualité de l’en-seignement à l’école, qualité de l’environnement Grenoblois,autant sur le plan économique qu’en qualité de vie) et ils sontaussi formés dans un domaine, l’informatique et le logiciel, oùle mythe du créateur de start-up dans son garage est toujoursautant d’actualité ! Autant de bonnes conditions réunies pourde nombreuses expériences de création d’entreprise …

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ééddiittoorriiaall

LLaauurreenntt TTEESSTTAARRDDENSIMAG 1993, marié, 2 enfantsAprès l’ENSIMAG, j’ai réalisé une thèse en Mathé-matiques Appliquées à l’INPG, puis j’ai occupé dif-férents postes relatifs à l’informatique scientifiquependant presque 10 ans.En 2006, j’ai créé ma société HALIAS, afin d’exer-cer mes activités de consultant dans le domaine dulogiciel scientifique. HALIAS emploie depuis peu unautre consultant.Depuis 2007, je suis professeur associé à l’Uni-versité Joseph Fourier (Master MIAGE) à mi-temps,où j’assure des cours d’informatique ainsi que cer-taines actions autour des relations industrielles del’UFRIMAG.

Laurent Testard peut être contacté à l’adressesuivante pour tout renseignement : [email protected]

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ssoommmmaaiirree

EDITEDITORIALORIALpar Laurent Testard, Ensimag 1993, fondateur HALIAS 3

LE MOLE MOT DU DIRECTEURT DU DIRECTEURpar Roger Mohr, Directeur de l’Ensimag 6

Partie 1 : à l’EnsimagBilan de 10 ans de créationd’entreprise à Grenoble INPpar Christian Guicherd 8Plateforme entrepreneurialepar Patricia Rigaud 10Journée Entreprendrepar Laurent Testard 11Orego, le pari de la 3Dpar Damien Hervault etMartin Kirchgessner 14

Partie 2 : Innovation /INRIA-TransfertCoaching et conseil en stratégie pourstartup : un métier indispensable àl’Open Innovationpar Sophie Pellat 15Interview de Laurent Kott 16

Partie 3 : évolutionde l’entrepriseRetour sur une créationd’entreprise, LIMONETIKpar Nicolas Benady 18

La création et l'amorçage commercial,par Francis Cornut 21Réussir, c’est durerpar Fabrice Lacroix 23De l’innovation au succès marchépar Yves Peynaud 25La création d’entreprises, une histoire d’Hommespar Ludovic Le Moan 28

Partie 4 : entreprendreautrementSortez des sentiers battus ! 29par Christophe ReissEntreprendre autrement avec l’Arche de Jean Vanier 31par Pierre Schorter Conclusion 33par Laurent Testard

Vie de l'association 34

Edition : i-mag est publié par l’Association des anciens élèves de l’ENSIMAG, 68, Bld de Port Royal 75005 Paris - Tél.06 28 50 08 85; site : www.aae-ensimag.com ; e-mail : [email protected] ; rédacteur en chef : Laurent Testard. PUBLICITE : Editions 50, 87, route de Grigny, 91130 RisOrangis. CONCEPTION GRAPHIQUE ET MAQUETTE : tél. 04 42 99 38 31. IMPRESSION : Imprimerie de Montligeon, 61400 La Chapelle Montligeon.Dépôt légal : mai 2008 ; ISSN 1774-7104.

« Entreprendre à L’Ensimag »

Photographie de couverture : Photo © Olivier Tuffé - Fotolia.com

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Le mot du Directeur

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Avec ce sujet en tête, il est intéressantde se reporter au petit ouvrage écritl’an dernier par Pierre Veltz, anciendirecteur des « Ponts ». Dans « Faut-ilsauver les Grandes Ecoles » il analyseles spécificités de ce système français,en souligne les forces et les faiblesses.Au passage, il souligne l’exemplaritéde l’INPG et de l’Ensimag (page 122).Sur le sujet de ce numéro, il souligne(page 127) : « une de nos principalesfaiblesses est la rareté de création d’en-treprises par les chercheurs et lesjeunes issus des universités et de nosécoles. L’une des raisons principalesde cette situation est que les débou-chés bien balisés … qu’offrent lesentreprises aux élèves des écoles anes-thésient les envies éventuelles de ceuxqui voudraient prendre le chemin dela création d’entreprise. » Dans cetteligne on peut constater le drainage descerveaux vers les « Grandes Parisiennes »aurait pu résulter en l’équivalent d’une« Silicon Valley » parisienne. Or ce quiy existe n’est pas à l’échelle de quipourrait en être attendu.Souvent Grenoble est salué pour son

dynamisme dans ce domaine, la liai-son formation, recherche, entreprise.Et le nombre de création d’entreprisesdans le bassin en sont un bon témoi-gnage. Il n’en reste pas moins quel’Ensimag s’inscrit le plus souvent danscette tendance décrite par Pierre Veltz.65%d’élèves débutent dans unegrande entreprise contre 48% pourl’ensemble de l’INP ; ce nombre est unindicateur clair. Plus qualitatif est lesort fait à trois offres d’emploi direc-tement diffusées par des start-up issuesde notre milieu et dont j’ai assuré unsuivi personnel : aucune d’elles n’a étéfructueuse, et pour l’une d’entre elles,la responsable m’a dit : « Tant pis : onva former un jeune Enserg ; cela auraitété tellement plus facile avec unEnsimag motivé ».Pour changer ce contexte, je voudraismentionner deux efforts. Le premier,local, est particulièrement plaisant :c’est celui qu’a déployé Grenoble INPpour appuyer son enseignement deconnaissance des entreprises sur leprojet « Création d’Entreprise, Créationd’Activité ». L’Ensimag s’y est engagée

Ce passionnant numéro d’I-Mag interpelle les formationsfrançaises : dans quelles mesures préparent-elles les jeunesen formation à entreprendre, à créer de la valeur ajoutée ?Œuvrent-elles dans ce sens pour rembourser la confianceque la nation leur accorde en les soutenant financière-ment ?

Par Roger MohrDirecteur de l’ENSIMAG

RRooggeerr MMOOHHRRRoger Mohr dirige l’ENSIMAG depuis 2003. Diplômé de l’ENS Cachan, il commence sa carrièrecomme assistant agrégé de mathématiques à l’IUTd’informatique de Nancy. Roger Mohr enseigne en tantque maître de conférences en informatique à l’univer-sité de Nancy (1973-1984), puis professeur à l’INPL-Ecole des mines (1984-1988) et à l’INPG- Ensimag(1988-1989). Ses domaines de spécialités sont laprogrammation, l’algorithmique et la complexité, ainsique la vision par ordinateur. Directeur du laboratoirede recherche de Xerox à Grenoble de 2000 à 2002, ilrevient ensuite à l’INPG pour prendre la tête du labo-ratoire Gravir. Actuellement directeur de l'Ensimag, Roger Mohr estégalement - président de GRILOG, Grenoble Isère Logiciel, asso-

ciation qui a pour objet de fédérer les acteurs du lo-giciel à Grenoble

- président de la commission communication dePasc@line association qui s'est donnée pour but depromouvoir les métiers de l'informatique auprès desjeunes et d'adapter les formations aux évolutions etaux attentes des entreprises.

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depuis 8 ans. Comme le souligne l’ar-ticle qui est consacré à l’analyse de cetteexpérience, les créations qui en décou-lent directement sont encore relative-ment faibles, mais la réflexion pour allerau-delà est en cours, et l’équipe ensei-gnante est particulièrement motivée.Rendez vous dans trois ans pour voir sicela a changé.Le second effort, plus conséquent, estcelui du monde académique au senslarge. Universités et organismes se sontdotés d’organismes aidant à la matura-tion de projets (cf. l’article de S. Pellatet interview de Laurent Kott au sujetd’INRIA Transfert) : il était importantd’assurer cette éclosion d’activités issuesde la recherche, car cela fait partie inté-grante de leur mission de transfert etvalorisation. Et ces structures sont par-fois ouvertes à l’accompagnement deprojet d’étudiants, comme le fait à GrenobleGRAIN-Incubation (www.grain-incuba-

tion.com). Pour ce dernier notez que surles 81 projets « incubés », 38 relèventdes STIC, et dans ceux qui n’en relèventpas, on trouve par exemple « Geste médi-cal assisté par ordinateur ».Les témoignages de ce numéro mon-trent la diversité de l’esprit d’entre-prendre qui anime notre communauté.Entreprendre avec une dimensionsociale comme le fait Pierre Schorter ouentreprendre pour créer de la valeurcomme le font la majorité, dans tous lescas c’est entreprendre avec de l’en-thousiasme, de la détermination, et avecle recul nécessaire. Pour ce dernier point,j’ai particulièrement apprécié l’analysede d’Yves Peynaud : une brève étude descas rapportés et qui est pleine de leçonspour les novices ! Que l’AAE ait choisi ce thème pour cenuméro est significatif. Significatif del’esprit qui anime les porteurs de l’as-sociation. Significatif de l’importance

qu’ils accordent aussi à la formation desjeunes dans ce sujet. Le directeur que jesuis tient à remercier l’engagement detous ceux qui sont solidaires des jeunespour les préparer à cela, ceux qui leurapportent témoignages et encourage-ments. Cela fait partie d’un mouvementd’ensemble qui unit les générations, quifait grandir les vocations, suscite lesengagements. A tous les anciens qui yparticipent, merci du fond du cœur.

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Bilan de 10 ans de création d’entreprise

à Grenoble INP

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Un bilan significatif et pédagogiquement positif

Depuis 10 ans, la CEI propose aux dif-férentes composantes de Grenoble INPde faire découvrir le monde de l’entre-prise à leurs élèves ingénieurs à traversune pédagogie participative originaleprésentée ci-après. - L’option CECA, basée sur le volontariatnécessite une forte motivation. Ellereprésente 60 heures réparties sur l’an-née à raison de 2h par semaine. Unedizaine d’heures de cours magistraux(stratégie, marketing, comptabilité,finances, gestion de projet, …) et unecinquantaine d’heures de tutorat aux-quelles s’ajoutent en moyenne autantde travail personnel des étudiants pourrencontrer les différents acteurs dumarché, les professionnels (institution-

nels, chercheurs, industriels, distribu-teurs) et bien sûr, les clients potentiels. - Les moyens humains de la CEI : sonsecrétariat, ses enseignants (agrégés,enseignants chercheurs, professionnelsassociés), qui possèdent tous une longueexpérience en entreprise.- Les outils pédagogiques de la CEI : sadocumentation, ses 300 business plans,sa plateforme (bureaux, informatique,téléphone), le manuel de la créationd’entreprise élaboré par la CEI, les sitesde cours en ligne et de travail collabo-ratif via le bureau virtuel Rhône-Alpes. - Les apports externes : des conférences(Maison de l’Entrepreneuriat), des tablesrondes (propriété industrielle, businessmodel sur le web, consulting), desconsultations auprès de professionnels« experts » en tous domaines, des rela-tions avec les laboratoires. Mais aussi les

rendez-vous comme le « forum 4i », leforum « osez l’entreprise », la semainedes business angels…, et les nombreuxconcours de création d’entreprise(Association INP Alumni, Association desAnciens de l’ENSIMAG, la Maison del’Entrepreneuriat,…).- Les partenaires de la CEI : les labora-toires de recherche de Grenoble INP,l’INPI (Institut National de la PropriétéIndustrielle), la CCI de Grenoble(Chambre de Commerce et d’Industrie),GEM (Grenoble Ecole Management), leGRAIN (Grenoble Alpes Incubateur), lesGrenoble angels (Business Angels deGrenoble), Isère entreprendre, INPEntreprise SA, ECTI (ProfessionnelsSéniors), et une centaine de profession-nels du bassin grenoblois (dirigeantset/ou créateurs d’entreprises, cadres diri-geants, ingénieurs, etc.).

Les facteurs clés de succès de CECA àGrenoble INP

Depuis son lancement en 1998, cetteoption a connu un succès croissantauprès des étudiants et représenteaujourd’hui près de 180 étudiants quidéveloppent 45 projets de création d’en-treprise chaque année (fig.1).Ecoles concernées :1998: ENSIEG1999: ENSIEG, ENSERG, ENSIMAG2000: ENSIEG, ENSERG, ENSIMAG,ENSPG2001: ENSIEG, ENSERG, ENSIMAG,

Par Christian Guicherd, maître de conférences, responsable de la création d’entreprise au sein de la cellule entreprise et innovation de Grenoble INP. Contact : [email protected]

La création d’entreprise à Grenoble INP va fêter ses 10 ansd’existence. Au total, ce sont plus de 1200 étudiants qui ontsuivi le module Création d’Entreprise, Création d’Activité(CECA) proposé par la cellule entreprise et innovation (CEI).Cette année, nous franchirons le cap du 300ème business planqui sera soutenu, comme toujours, devant un jury de profes-sionnels. CECA, c’est avant tout des étudiants passionnés parleur projet, satisfaits des apports, de l’encadrement, et desmoyens mis à leur disposition. C’est sur ces bases solides quela création d’entreprise doit aujourd’hui s’appuyer pour évo-luer de la pédagogie à la concrétisation.

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ENSPG, ENSEEG, TELECOMDepuis 2002: ENSIEG, ENSERG, ENSI-MAG, ENSPG, ENSEEG, TELECOM,ENSHMG

Le nombre d’étudiants et de projetsest en constante évolution pour deuxraisons :- cet enseignement a été retenu parun nombre croissant de composantesentre 1998 et 2002,- à périmètre constant au niveau dunombre d’écoles, donc à partir de2002, les étudiants sont de plus enplus nombreux à choisir le moduleCECA.

Le succès de cette option résulte enpartie du libre choix des élèves ingé-nieurs d’y participer, tout comme lelibre choix de leur projet. Par ailleurs,sur les questions de l’utilité dumodule de création d’entreprise, sesapports, la pédagogie employée, et lasatisfaction globale des élèves ingé-nieurs, nous pouvons constater deuxtendances (données collectées en finde module pour tous les enseigne-ments dispensés par la cellule entre-prise et innovation) : - parmi les élèves ingénieurs qui ontsuivi cette formation, le pourcentaged’étudiants qui plébiscitent cesaspects est très élevé et atteint sonplus haut niveau pour l’année écoulée(2006/2007),- chaque étudiant se déclare « quali-tativement » plus satisfait de son par-cours CECA (fig.2).L’utilité de cet enseignement (pourleur avenir professionnel) est perçuede manière quasiment unanime(98% en 2007) par l’ensemble desétudiants qui ont suivi le moduleCECA. De plus, cette utilité est de plusen plus intensément reconnue (fig.3).Les apports de cet enseignement sontindiscutables pour l’ensemble desélèves ingénieurs (100% en 2007,dont 62% considèrent que CECA leura « beaucoup » apporté (fig.4)). De même, la pédagogie est de plusen plus appréciée par de plus en plusd’étudiants (92% en 2007)(fig.5).Globalement le module de création

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Fig.1

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Fig.3

Fig.4

Fig.5

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d’entreprise est de plus en plus satisfai-sant pour un nombre croissant d’étu-diants (99% en 2007).CECA, ce sont des étudiants très pas-sionnés et satisfaits, accompagnés parune équipe d’encadrement très motivée.Ce sont aussi des projets souvent inno-vants, bien cernés, et bien présentés. Laqualité et la crédibilité des projets sontd’ailleurs généralement reconnues parles membres professionnels de nos jurys.En particulier par le jury des finalistesdu concours AINPG 2007 composé desprincipaux acteurs de la création d’en-treprise sur Grenoble, à savoir BernardBonnaud (Président d'Isère Entrepren-dre), Cécile Lardière (CCI de Grenoble),Henri-Marc MICHAUD (AdministrateurAssociation Alumni et Président duDirectoire d’INPG SA), Jean-LouisBRUNET (Président des « BusinessAngels » Grenoblois), Jean-CharlesCOLAS-ROY (Administrateur AssociationAlumni et Directeur d’H3C-énergies), etChristian Guicherd (enseignant et res-ponsable CECA à Grenoble INP).Si CECA répond bien à ses objectifspédagogiques, ce cursus ne conduitqu’exceptionnellement à la naissanced’entreprises. Parmi les réalisationsconcrètes, nous pouvons citer quelques« success story » qui sont, ou vont passerdu stade de projet à celui de réalité : H3CDéveloppement, et bientôt Orego, GénéoMédical.Pourtant, nombreux sont les projets ori-ginaux et prometteurs : Guidogolf (RFIDet équipement golfique), Alpes

Géothermie (ingénierie pour la géother-mie en montagne), Frigocorp (gestion-naire de réfrigérateur par la RFID),Restotac (gestion des commandes parécran tactile dans la restauration),Eolinette (éoliennes pour particuliers),Relaxéo (lit massant), Cupidon (produitde communication révolutionnaire pourrencontres), E-Jardin (assistance jardi-nage), Diaphane (concept électroméca-nique d’urne à voter), Designtec (déco-ration intérieure sur papier électronique),ALVA (nouveau concept pour la localisa-tion de victimes d’avalanches), et denombreux projets de sociétés de ser-vices informatiques, d’ingénierie, de ser-vices internet, ou encore de biocarbu-rants, douche écolonomique,…

Des perspectives de développement dans un contexte géopolitique favorable

L’environnement politique et la situa-tion particulière du bassin grenobloisreprésentent de réelles opportunitéspour la création d’entreprise. En effet,les incitations et les orientations régle-mentaires sont de plus en plus nom-breuses en faveur de la création d’en-treprise, en particulier pour les étu-diants. Quant à l’environnement local,il offre de nombreuses structures etdispositifs variés pour favoriser l’émer-gence d’activités nouvelles ainsi que lanaissance d’entreprises.- Le cadre règlementaire :

Pacte pour la recherche en faveur durapprochement universités/entreprisesStatut de JEU (Jeune Entreprise Univer-sitaire au statut fiscal identique à celuides Jeunes Entreprises Innovantes)- L’environnement grenoblois :Un environnement local favorable àl’innovation et à la création d’activitésnouvelles : un dispositif mutualisé devalorisation GRAVIT, l’incubateurGRAIN, la CCI, GEM, les pôles de com-pétitivité, le tissus de start-up inno-vantes, les fonds d’amorçage (Emertec,I-Source, …), les filiales de valorisationFIST (CNRS) ou Floralis (UJF), GrenobleINP Entreprise SA, INRIA Transfert, fo-rum 4i, les Grenoble Angel’s, etc.Pour les années à venir, l’enjeu est depasser de la pédagogie à la réalisationconcrète. Dans ce but, nous devrons fa-voriser les synergies issues de l’inter-disciplinarité et permettre aux étu-diants qui le souhaitent et dont le pro-jet semble viable (viabilité évaluée parun collectif d’experts d’un point de vuetechnique et managérial) de poursuivreleurs investigations en troisième annéeet au delà pendant les premiers pas dela jeune entreprise. Dans ce but, nousdevrons offrir aux étudiants qui le sou-haitent un parcours spécifique en troi-sième année, puis une structure d’ac-cueil susceptible d’offrir un cadre ras-surant au sein duquel ils pourront ex-primer leur créativité et leurs ambi-tions et passer ainsi de l’apprentissageà la création réelle d’entreprise.

Plateforme entrepreneurialeL'Ensimag et le département Télécom forment chaque année une centaine d’étudiants à lacréation d’entreprises et d’activité.Afin de favoriser l’esprit d’initiative des étudiants et les aider dans l’avancement de leursprojets, l'offre de formation a été renforcée par la création d’une plateforme dédiée à l’en-treprenariat.

Ce lieu, dont l'installation "sur mesure" a été finalisée à la rentrée 2006, répond maintenant aux besoins des élèves en matièrede ressources documentaires et d’encadrement professoral.Les étudiants peuvent également y rencontrer des professionnels, ou des élèves d’autres formations pour travailler sur leursprojets.

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Journée Entreprendre à l’ENSIMAG du 13 février 2008

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Le 13 février 2008 avaitlieu dans les locaux del’ENSIMAG la journéeEntreprendre, organiséepar l’ENSIMAG et l’AAEEnsimag. Cette journée estl’occasion pour lesétudiants d’assister à desconférences ou departiciper à une table-ronde sur la thématique del’entreprise.

Malgré le beau temps et la dernière lignedroite des élections du cercle, cinquanteétudiants se sont retrouvés dans l’am-phithéâtre de l’ENSIMAG (ainsi quequelques anciens étudiants.)

Jean Luc Bernard, fondateur etactuel président du groupe ASTEK,s’est déplacé à Grenoble pour revenirsur l’historique de la création d’ASTEKqui fête actuellement ses 20 ans.

Pendant presque une heure, Jean-LucBernard a expliqué sa vision entrepre-neuriale, les circonstances de la créationd’ASTEK, les détails de son développe-ment jusqu’à aujourd’hui où le groupeembauche actuellement son 3000èmeemployé. A travers des exemples précis,M. Bernard est aussi revenu sur le sou-tien dont certains projets novateurs ontpu bénéficier de la part d’ASTEK,comme dernièrement la start-up iGraal.

Le prix AAE Ensimag de la créationd’entreprise 2008 a été remis àl’équipe d’OREGO pour les multiplesqualités de sa candidature, aussi bienpour ses qualités rédactionnelles que

pour celles de leur projet innovant. Ceprix consiste en un chèque de 500 €remis par l’AAE Ensimag et un accom-pagnement dans la création, notammenten termes de conseils pratiques. Cettedotation a été complétée par un coupde pouce du groupe ASTEK de 400 eurosdans la logique de son soutien auxjeunes entreprises innovantes.

Une table ronde s’est ensuite dérou-lée, animée par Mme Agnès Dang de

la CCI de Grenoble, sur le thème desétapes de la création d’entreprise. MmeDang est revenue sur les étapes pra-tiques de la création, en insistant sur lespoints importants pour les étudiantscomme la rédaction d’un Business Planou l’étude de rentabilité d’un projet, illus-tré par des exemples des intervenants.ALLYMPIC, représentée par ChristopheDUGAT et Victor DIAS, est une jeunesociété qui propose un site communau-taire dans le domaine du sport. Ses créa-teurs ont expliqué leur modèle écono-mique. Romain Tournier et MartinKirchgessner (OREGO) sont revenus sur

Par Laurent Testard

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leur expérience de création. La journée s’est terminée pour lesétudiants autour d’un buffet orga-nisé par les listes du cercle. Unpeu plus tard, pour les anciensregroupés autour de Jean LucBernard et François Delortd’ASTEK, la journée s’est clôtu-rée par un échange autour duthème de l’Offshoring en infor-matique. Nous remercions les différentsintervenants de cette table ronde,qui ont su se mobiliser rapide-ment et efficacement autour dece projet dont la première éditions’est déroulée cette année, en par-ticulier Agnès Dang pour sa réac-tivité et Patricia Rigaud pourl’énergie déployée dans la der-nière ligne droite et pour les

photos, ainsi qu’à Jean LucBernard et François Delort pours’être mobilisés pour le spon-soring et la participation à cettejournée, aux anciens élèves quiont assisté à cette journée etbien entendu aux étudiants depremière et deuxième annéequi se sont déplacés malgré lesoleil et la neige !

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Orego, le pari de la 3D

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Tout au long de cette étude, nous avonsbénéficié des conseils de personnesissues de la recherche, de l'industrie etde la création d'entreprise, notammentpar le biais de notre professeur, MmeAgnès Jumbou. A la fin de ce cours, leprojet nous a paru viable et motivant.Deux (dont l'un est à l'ENSIMAG etl'autre a une formation artistique) descinq membres de l'équipe avaient déjàcréé une société un an plus tôt. Forts deleur première expérience et sous leurimpulsion, nous avons alors décidé decréer officiellement la société Orego enNovembre 2007. Le prix que vient de

nous décerner l'AAE est un autre bonsigne pour la suite.

Le service Basée à Grenoble, Orego est une sociétéde services informatiques spécialiséedans la réalisation d'outils de commu-nication interactifs 3D. Nous dévelop-pons des solutions clés en main, adap-tées spécifiquement aux besoins de nosclients et permettant la mise en valeurde leurs produits.Nous allons nous orienter vers les ser-vices suivants :* Visites virtuelles : proposer des solu-tions sur mesure pour mettre un lieu envaleur, de manière interactive et immer-sive. Utile aux secteurs de l’immobilier,du tourisme, des travaux publics et dela culture, la visite virtuelle donne auxclients un nouvel angle de vue et permetde mieux apprécier l'environnement. * Présentation d'objets 3D : les objetsinnovants bénéficient de fonctionnali-tés et d’un travail de design qui gagnentà être présentés en 3D. Nous proposonsde mettre la 3D interactive au servicede la présentation des produits de nosclients sur leur site Internet. Ce type deprésentation est un moyen de promo-tion efficace permettant aux utilisateursfinaux de visualiser un produit sous tousses angles.* 3D interactive : Nous proposons desapplications 3D interactives allant de l’e-learning à la notice interactive, en pas-

sant par la C.A.O. et la manipulation dedonnées scientifiques. De par son côtéludique, la 3D permet d’accélérer l’ac-quisition des savoir-faire et facilite lamanipulation des données. Nous met-tons de plus à la disposition de nosclients nos compétences en matière dedéveloppement Web pour la réalisationde plateformes collaboratives.

PerspectivesNous avons commencé le développe-

ment des outils nécessaires à ces troisservices. Il s'agit de pouvoir utiliser l'ac-célération matérielle, possible sur la plu-part des ordinateurs actuels, sur toutesles plate-formes existantes et de manièretransparente pour l'utilisateur. Nous avons intégré, avec l'appui d'INPG-SA, l'incubateur GRAIN qui nous aide àsolidifier le projet. De même, pour déve-lopper notre activité et nos solutionstechnologiques, nous avons noué despartenariats avec les laboratoires du LIGet de l'INRIA. A terme, nous espéronsque la 3D devienne un standard sur leWeb et avons pour projet de porter l'idéesur les téléphones portables.

❃www.orego.fr

Le projet Orego est né en cours de Création d'Entreprise etCréation d'Activité au sein de l'ENSIMAG lors de notre se-conde année, en 2006/2007. L'idée était de réunir la 3D et leWeb pour la vente et la communication. Nous avons alorsréalisé, à quatre, une étude de marché, pour vérifier la via-bilité de notre projet.

les cinq fondateurs d'OREGO (dont quatre sont étudiants en 3° année à l'ENSIMAG)

Par Damien Hervault et Martin Kirchgessner - OREGO

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Coaching et conseil en stratégie pour startup : un métier indispensable

à l’Open Innovation.

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Aujourd’hui, la nouveauté émerge par-tout, les grands groupes sont à l’affût dece qui se fait chez eux comme de ce quise fait ailleurs ; ils préfèrent souventracheter des startup nées dans desgarages – de banlieue ou de centre derecherche, que d’investir dans de lourdsprogrammes R&D. C’est l’ère de l’OpenInnovation, selon le concept de HenryChesbrough, professeur et chercheur àBerkeley.Dans ce contexte, comment alors faci-liter l’émergence de Startup, vecteurimportant de transfert de la rechercheet de la créativité high tech ? Commentépauler ceux qui tentent l’aventure del’idée à l’entreprise?Laurent Kott travaille depuis 1998 surces thèmes au sein de l’INRIA puisd’INRIA-Transfert. Il a développé unevision précise des réponses à ces ques-tions et a mis au point une méthodolo-gie en se centrant sur un rôle : accom-pagner l’équipe d’acteurs ayant choiside créer une entreprise sur le cheminde sa création.

L’élaboration de cette « proposition devaleur » a été menée pendant que lesincubateurs étoffaient leurs prestations :ceci s’est fait dans une logique de com-plémentarité (spécialiste des technolo-gies de l’information – généraliste, prisede distance – instruction précise des dos-siers) et dans une réflexion d’ensemblevisant à optimiser les moyens de l’Etatmis à la disposition des startup.Aujourd’hui, cette « proposition devaleur » est perçue comme nécessaire,évidente et applicable bien au-delà dusecteur des technologies de l’informa-tion à toutes les entreprises high tech.

De quoi est faite cette pratiqued’accompagnement stratégique ?

Essentiellement … de … discussion ! Inspirée de la maïeutique socratique,nourrie de la méthode de pensée stra-tégique, cette conversation est unmoment aux airs paisibles et au travailintense.Le concept fondamental est simple :dans tout projet, conception et pilotage

sont les tâches déterminantes de la réus-site et ce sont justement celles que l’onpense pouvoir ne pas faire ! Elles sontsouvent négligées au profit de l’action «productrice » qui semble donner duconcret, relâche les tensions nerveuseset permet de fuir les interrogations.Les trois objectifs poursuivis par l’équipeINRIA-Transfert au cours de ces discus-

par Sophie Pellat, INRIA - Transfert

Il y a quelques années encore, les nouveaux produits et ser-vices émergeaient d’un processus intégré au sein de grandsgroupes industriels attentifs à leur capacité d’innovation…Les startup existaient peu, les idées nouvelles étaient forte-ment épaulées au sein de ces groupes par des structuresadaptées.

SSoopphhiiee PPeellllaatt

DDiirreecctteeuurr dduu

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dd’’IINNRRIIAA--TTrraannssffeerrtt

Sophie Pellat rejoint

INRIA-Transfert en 2006 pour participer à son déve-

loppement. Diplômée de l'ENSTA(88) et d'HEC

Entrepreneurs(89), elle a mené sa carrière dans les

technologies de l'information et le Conseil en

Management – Stratégie, Organisation. Elle a tra-

vaillé pour de grands cabinets internationaux, a

participé à plusieurs créations d'entreprises de ser-

vice et de technologie et s'est spécialisée dans l’ac-

compagnement stratégique des équipes dirigeantes de

projets innovants. Elle enseigne le management à

ENSTA-ParisTech.

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sions: extraire les porteurs du quotidienet les obliger à arrêter le temps quelquesheures, les amener à prendre de la dis-tance et à penser ce qu’ils font, appli-quer une réflexion stratégique auxactions menées pour voir clairement lechemin. Ce sont donc des « stratègespraticiens », c’est-à-dire des personnesqui savent que la stratégie est une pra-tique et qui savent l’exercer et la trans-mettre.

Une discussion structurée, régulièreet outillée

Le « stratège praticien » qui accompagneun projet pilote la relation à ce projet.Celle-ci est basée sur un rendez-vous parmois pendant 12 à 18 mois, rendez-vousau cours duquel il va faire avec l’équipedirigeante le tour des sujets clef de l’en-treprise (équipe et organisation, pro-duction, marketing produit, finances, …)en évoquant les préoccupations et diffi-cultés du moment. La méthode de travail s’appuie sur l’uti-lisation du Radar IT (cf schéma), utilisécomme un outil de communication etde réflexion avec l’équipe dirigeante dela startup. Ce Radar IT propose unevisualisation de l’appréciation de la situa-tion selon onze critères reflétant la situa-tion de la startup. Une évaluation estfaite au cours du rendez-vous mensuelet permet de faire émerger les écartsd’appréciation, d’ajuster les visions, de

définir les plans d’action et de mettreles priorités en évidence. L’utilisation du Radar IT sert par ailleursun objectif d’apprentissage pour l’équipedirigeante de la startup : elle conduit àintégrer le concept de tableau de bordsur le déroulement d’un projet.Enfin, au cours de ces rendez-vous, l’in-terlocuteur INRIA –Transfert est souventamené à traiter plus en détail tel ou telsujet ; et donc à utiliser tel ou tel outil(planning, matrice marketing, ..) en com-plément. La réflexion commune se faitau cours du rendez-vous mensuel maisne se poursuivra pas ensuite : le « stra-tège praticien » ne doit jamais se sub-stituer à son client. Par déontologie deconseil d’une part, parce qu’il en per-drait sa capacité de distance et deréflexion stratégique d’autre part. Sonrôle est donc de permettre que laréflexion puisse avoir lieu, pas de lamener lui-même jusqu’au bout. C’estpourquoi l’on dit usuellement qu’INRIA-Transfert ne délivre rien…

Etendue à un réseau d’experts

Le « stratège praticien » fait intervenir aucours du processus des personnes tiercesque les porteurs de projet vont rencon-trer et qui vont apporter leur analyse cri-tique au projet présenté. Ces personnessont essentiellement des acteurs recon-nus dans les fonctions de Capital Risque,de Directeur des Systèmes d’Information

Lorsque l’évaluation est impossible, la valeur est de 0,5 par convention, lorsque le critère est totalement satis-faisant la valeur est de 5 .

Pourquoi une startup a-t-elle intérêtà être accompagnée ?

« Un projet de startup, c’est tout saufun projet balistique. Il n’y a pas de tra-jectoire optimale prédéfinie qu’il s’agi-rait de trouver ! » La seule donnéeconnue est l’idée de départ, la seulecertitude la motivation pour allerquelque part. Ensuite … il faut y aller.Vers l’inconnu, sans savoir où l’on vaprécisément, juste en sachant qu’onle découvrira chemin faisant, parétapes.Cette démarche exploratoire oblige àun travail de réflexion stratégiquecontinue, exige une réelle capacité depilotage. Et cela s’acquiert par la pra-tique, en compagnie de personnes quiont cette compétence.Elle demande enfin de vérifier que l’onne fait pas du surplace, et là encore,c’est plus simple lorsqu’un tiersapporte son regard, régulièrement, ets’assure, par l’évolution de sa proprecompréhension du projet, que « celaavance ».

Qui doit réaliser cet accompagne-ment stratégique des startup?

Il est naturel pour des entrepreneursde donner un coup de main à des néoentrepreneurs, voire, quand ils ontréussi, d’être business angel. EnCalifornie, les entrepreneurs ayantréussi sont nombreux. Il devientsimple pour un créateur de rencontrerdes personnes compétentes avec quiparler de son projet et de recueillir leurréflexion et suggestions. L’écosystèmeest riche, le compagnonnage entre-preneurial accessible et répandu et denombreux individus se prêtent au jeu.Évidemment, la France n’est pas laCalifornie … et ce type de chose beau-coup moins fréquent. Là-bas ce faitpeut être celui d’individus, ici c’est celuide structures spécifiques, complé-mentaires des incubateurs.Aujourd’hui, cette pratique devient un

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métier, elle est réalisée par de petites structures, publiques ou privées, qui profes-sionnalisent les services rendus.

Quelles sont les erreurs que vous rencontrez le plus fréquemment ?

Penser que la technologie suffit !C’est l’idée la plus fréquente pour les entreprises high tech, issues de la recherche aca-démique ou non. La technologie est belle, complexe, elle a été difficile à mettre aupoint et du coup, les fondateurs pensent souvent qu’il suffit de la présenter au mondepour que celui-ci s’en empare. Or elle n’est « que » le point de départ d’un autre travail, tout aussi important pourla réussite de l’entreprise et pas du tout technologique : il faut en faire un produit, défi-nir le marketing, mettre en place l’action commerciale … Car force est de constaterque « J’ai une techno, qui a un besoin ? » ne trouve pas souvent de réponse sponta-née ; et sans réponse, pas de client !Ne pas savoir s’associer au bon momentSi la technologie ne suffit pas, c’est donc qu’il faut de multiples compétences qui

doivent rejoindre l’entreprise au bonmoment. Or acquérir des compétenceslorsque l’on n’a pas d’argent amènenaturellement à partager le risque etl’espoir de gain, donc à s’associer. Ets’associer c’est effectivement un trèsgrand pas à franchir. Et c’est aussi lacharnière du projet. L’expériencemontre que ceux qui n’ont pas su fairel’analyse de leurs forces et faiblesseset identifier la bonne complémenta-rité n’ont pas pu développer leur entre-prise. Trouver les bonnes personnes,leur donner un rôle et des parts en pro-portion : c’est le chemin critique dudéveloppement du projet dès qu’il acommencé à prendre forme.

Et nombre d’autres encore …. Que vous trouverez dans « L’art de selancer : le guide tout terrain de toutentrepreneur » de Guy Kawasaki, unentrepreneur et investisseur très connuaux USA. Il présente dans ce livre unconcentré de son expérience et anotamment sélectionné les 10 plusgrosses erreurs d’appréciation enten-dues par les capitaux risqueurs.Exemple : n°1 « Our projections areconservative», n°5 « No one else cando what we’re doing », n°8 « Oracle istoo big/dumb/slow to be a threat to us»…

Quel conseil donneriez-vous à unentrepreneur ?

« Just do it ! ». Si votre entreprise sedéveloppe, vous aurez la satisfactionde l’avoir créée « de vos propresmains ». Dans le cas contraire, vousaurez goûté aux joies et aux peines del’autonomie et de la responsabilité, etvous en tirerez une meilleure connais-sance du monde dans lequel nousvivons. Alors, fort de cette expérience,vous pourrez recommencer l’aventureou la valoriser dans une entrepriseexistante.

Interview de Laurent Kott,

Fondateur et directeur générald’INRIA-Transfert

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LIMONETIK : retour sur une création d’entreprise

par Nicolas Benady, LIMONETIK

Vous avez peut-être fait un cadeau sur une liste de mariageces dernières années. Très pratique les listes de mariageélectroniques : vous pouvez consulter sur Internet la listedes cadeaux choisis par les mariés et leur en offrir un sansvous déplacer en boutique.Pour les mariés, c'est moins rose : vous êtes obligés d'ache-ter vos cadeaux dans un réseau prestigieux d'enseignes.Prestigieux mais limité et cher... un réseau avec paradoxa-lement, très peu de sites de e-commerce. Jeune marié déçude ma liste, j'ai donc réfléchi à un meilleur service.

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de grands comptes ou comme entre-preneurs. Leur rôle est très important aussi carils confrontent à la réalité, proposentdes regards complémentaires et fontpart de leur expérience. Ces échangessont précieux au moment où les star-tup sont encore très jeunes et qu’ellesont peu accès à des professionnelsaguerris. Et ils permettent à l’équiped’INRIA-Transfert d’avoir un avisexterne auquel confronter le sien.Enfin c’est un apprentissage de laconstitution et de l’utilisation d’unréseau.Tout au long du processus, INRIA-Transfert aura mis à la disposition desstartup high tech ce dont elles sont apriori le plus démunies : l’expériencede la création d’entreprise, la méthodede réflexion stratégique et le réseaud’acteurs clef sur le chemin de leurdéveloppement. Et cela se sera faitde discussions en discussions, dis-cussions favorisant et la réflexion etl’apprentissage.Car, s’il est une chose à retenir, c’estque la stratégie est une pratique etqu’elle s’apprend en compagnie deceux qui la connaissent. Tout simple-ment. ❃

IINNRRIIAA--TTrraannssffeerrtt eesstt uunnee ffiilliiaallee ddee ll’’IINNRRIIAA.. Sa mission est d’accompagner les startupsfrançaises dont la technologie entre dans lechamp des compétences de l’INRIA, qu’elles

soient ou non issues de l’Institut. TToouuttee ddeemmaannddee dd''aaccccoommppaaggnneemmeenntt ddooiitt êêttrree

ffaaiittee ppaarr uunn ddééppôôtt ddee ddoossssiieerr eenn lliiggnnee et être coordonnée par une personne physiqueclairement identifiée, interlocuteur privilégié

d’INRIA-Transfert. UUnnee pprreemmiièèrree sséélleeccttiioonn eesstt ffaaiittee ssuurr lleess ccrrii--

ttèèrreess ssuuiivvaannttss :: proposition de valeur, équipe initiale, techno-logie. Un processus de qualification fine est

ensuite engagé.

Mais voilà, comment démarrer sur untel marché ? Pour convaincre desenseignes, il vous faut des clients, etpour avoir des clients, il vous faut desenseignes : un vrai cercle vicieux. Pourle rompre, nous avons l'idée d'une tech-nologie originale et brevetée : LimonetiKpropose un moyen de dépenser uncompte prépayé sur un site de e-com-merce sans accord préalable... tout ense faisant rémunérer par le site. Notrestart-up démarrée en mai 2007 est pourle moment, composée d'une équipe de5 ingénieurs et nous visons deux mar-

chés : les chèques cadeaux (2 milliardsd' en France, croissance annuelle de15%) et le moyen de paiement enmarque blanche afin de permettre à desémetteurs de comptes privatifs non ban-caires (listes de mariage, cartes cadeaux,émetteurs de crédit à la consommation)d'être valables sur n'importe quelleenseigne sur Internet. Un paypal à lafrançaise en quelque sorte.

En 2008, Limonetik a 2 objectifs : trouver des premiers clients en marqueblanche pour valider notre concept etlever des fonds afin d'assurer un déve-loppement technique et commercialambitieux..

NNiiccoollaass BBEENNAADDYY -- Président & DSI Limonetik• 1999 ingénieur ENSGI• 2000 Année spéciale ENSIMAG• 2000 Cofondateur PriceMinister.com, ingénieur

développement• 2003 Chef de projet web chez AXA • 2006 Responsable des développements web

chez Procapital (fortuneo.com)

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L'idée paraît donc bonne. Maisl'idée, ce n'est que 5% du projet.

Il faut d'abord une grosse pincée devolonté. Volonté de plaquer un job inté-ressant et bien payé pour plonger dansl'eau glacée de l'entreprenariat : plus desalaire à la fin du mois, plus de struc-ture qui rythme votre journée. Un cer-tain rapport au risque est donc néces-saire.

Mais la volonté et le goût du risque nesuffisent pas, vous devez vous entourer,déléguer, vous organiser comme jamaisvous ne l'avez fait, maîtriser les sujetsmoins intéressants (quel ingénieur aimela comptabilité, organiser une assem-blée générale, ou convaincre un ban-quier de vous laisser ouvrir un compte ?)sans toutefois oublier l'essentiel : lacommercialisation de votre produit.Bien entendu, il y a des aspects plus

excitants : entreprendre, c'est le goût del'efficacité des petites équipes : certes,on ne lance pas un satellite dans l'es-pace à 5 mais on est tellement plus effi-cace qu'une grosse organisation. Lapreuve, on peut développer un compi-lateur à seulement deux personnes enquelques mois!Enfin, plus qu'un hypothétique gainfinancier, entreprendre, c'est travailleravec passion sur un projet qui forcémentvous intéresse. Et quoi qu'on en dise, letravail reste quand même l'activité quivous prendra le plus de temps dans votrevie. Autant l'apprécier.On dit parfois qu'il est difficile de créer

une entrepriseinnovante enFrance. Mon expé-rience me montrele contraire. Le pro-blème, c'est

presque qu'il y a trop d'aide et qu'il estdifficile de s'y retrouver ! En se concen-trant sur OSEO et un soutien local (villeou département), on peut cependantfaire ses premiers pas sans risquer tropd'argent. Paris Innovation et PolyStartnous ont offert des locaux et du conseildans un incubateur presque gratuite-ment. Ambiance Silicon Valley et ému-lation intellectuelle garantie en pleinParis. OSEO nous finance une partiesignificative de nos frais.

Enfin un conseil : Si vous souhaitez entreprendre,faites le jeune.

Vous manquerez peut-être de l'expé-rience du monde de l'entreprise maisplus tard, vous risquez de vous habituerà un train de vie qui ne vous rend plusagile : il est plus difficile de partir àl'aventure avec 3 enfants et un créditimmobilier à rembourser. Pensez à BillGates, Larry Page et Sergey Brin. A 24ans, j'ai eu la chance de commencer macarrière avec Pierre-Kosciusko Morizetlors du lancement de PriceMinister, ilavait 2 ans de moins que moi ! ❃

PS : Si vous cherchez un stage pour parti-ciper à notre aventure, n'hésitez pas à mecontacter.

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La création et l'amorçage commercial

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Chérie j'ai démissionné et je crée ma boîte...

Tout a commencé par un besoin irré-sistible d'air frais et d'aventure, encoreune victime de la crise de la quarantaine.Contrairement à d'autres créateurs, jene me suis pas lancé dans un cadre ousur un “business model” déjà validé. Jesuis parti seul avec un peu de capital,une expérience et une compétence, uneintuition et surtout une très forte moti-vation voire détermination.Je me suis rassuré en me disant quec'était le bon moment pour rebondir etréorienter ma carrière et que d'autrepart cette expérience me permettraitd'acquérir une compétence très large degestion et de management sur le terrain.Mon raisonnement était aussi de mepositionner pour pouvoir saisir desopportunités si elles se présentaient etpour cela je devais être assez libre etflexible, avec une capacité de réaction rapide.

Donc vous l'avez compris dans mon cas,pas de marché, pas de concurrents, unespace totalement vierge à conquériravec toutefois une vision assez claire del'évolution du secteur qui m'intéresse,la finance des marchés, vers plus deréglementation et de transparence.

3-2-1-0...c'est parti

L'échelle de temps est forcément diffé-rente d'un projet à l'autre, beaucoup deparamètres interviennent et le timingest, comme en trading, ma précédentecarrière, primordial. Dans mon cas, leprocessus a été long, les premièresannées ont été consacrées au dévelop-pement de l'offre dans un contexte oùcomme je le disais précédemment, lademande n'existait pas. Deux ans seulavec un budget serré et sans résultatfinancier visible, c'est surtout combattrele doute et ne pas se laisser démotiverpar le scepticisme de son entourage.

D'un autre côté, la vie quotidienne ducréateur/dirigeant sans clients, salariésou investisseurs est assez confortable, ilfaut bien le reconnaître. En résumé latête dans le guidon, garder un oeil surla tréso et ne pas flancher.

par Francis CORNUT - DeriveXperts

La création d'entreprise est un sujet qui passionne tou-jours un public très large mais en réalité, le concept couvredes situations très différentes. Je ne cherche pas dans cetarticle à développer de grandes théories mais plutôt à rela-ter les principales étapes de mon parcours de créateur surles cinq dernières années. Mon expérience est donc limitéeet mes commentaires forcément subjectifs. Je ne prétendsabsolument pas donner des conseils ou des leçons maispartager ce que j'ai vécu et ressenti.

FFrraanncciiss CCOORRNNUUTT

PPDDGG ffoonnddaatteeuurr ddee

DDeerriivveeXXppeerrttss

EENNSSIIMMAAGG MMDDEE 11998888

Après une carrière de 15 ans dans le trading des

dérivés actions pour différentes banques internatio-

nales, Francis a créé DeriveXperts en 2003. La

société DeriveXperts propose un service de valori-

sation indépendante de produits financiers complexes

pour renforcer le contrôle des risques et répondre

aux contraintes réglementaires des grandes entre-

prises, des compagnies d'assurance, des banques

et des sociétés de gestion.

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Fin de la première étape, les premiers clients

Un peu aidé par le changement denorme comptable, je ne nie pas qu'ilfaut aussi avoir de la chance, les pre-miers clients ont été débusqués grâceà mon réseau. Première constatation,après avoir négligé cet aspect de «réseautage » jusque là, il fallait absolu-ment rattraper le temps perdu. Ces pre-miers clients se sont aussi avérés ceque l'on appelle dans le jargon des startup innovantes des “early adopters”. Ledanger étant que ce type de client nenécessite presque aucun effort mar-keting ou commercial. La plupart dutemps ils adhèrent au projet, j'iraipresque jusqu'à dire qu'ils s'identifientau créateur, à la fois sur la valeur duservice proposé et sur le choix de lacréation. Dans cette phase, le créateurse sent très fier, enfin quelqu'un quicomprend et qui partage sa vision.C'est donc plein d'enthousiasme quej'ai revu à la hausse les perspectivesde chiffre d'affaire en extrapolant cessuccès initiaux et que j'ai lancé monpremier recrutement.

Remporter une victoire ce n'est pasgagner la guerre

Au bout de quelques mois et de plu-sieurs tentatives infructueuses, je doisme rendre à l'évidence, malgréquelques belles références et la qua-lité du service, impossible de décro-cher un nouveau contrat. Deuxièmeconstatation, il ne suffit pas d'avoir unebonne idée, la vraie question est quelleest la proposition de valeur et com-ment est-elle perçue par le client? Voilàune évidence bien simple à com-prendre mais tellement difficile à trai-ter. Ce qui aux yeux du créateur estune hypothèse du problème, à savoirla valeur du service proposé doit enfait devenir l'objet de la démonstra-tion. Tâche d'autant plus compliquéeque sur un marché naissant, le clientlui même identifie mal son besoin puis-qu'il est nouveau. Dans cette phase, ilfaut encore faire preuve de patience,évangéliser le plus largement possible

et travailler avec les clients existantssur la valeur que leur procure le ser-vice. On peut en profiter pour explo-rer en parallèle la piste des prescrip-teurs et du partenariat, donc de lavente indirecte, bien que dans cedomaine mon expérience jusqu'à pré-sent ne soit pas très encourageante.L'autre difficulté consiste à déterminerle bon prix; à quel prix le client valo-rise-t-il le service et l'entreprise peut-elle gagner de l'argent à ce prix là?Dans le domaine du service le facteuréconomie d'échelle est aussi à prendreen compte mais jusqu'à quel point?Enfin le créateur retire une telle satis-faction de la reconnaissance de sonidée qu'il est victime d'un biais ten-dant à en sous-estimer la valeur finan-cière. Troisième constatation, même sion accepte de vendre le service peucher initialement il faut garder la capa-cité de rapidement corriger le tir, unen « packageant » la prestation et deuxen fixant un prix de base assez élevéquitte à proposer une remise impor-tante pour les premiers clients.Enfin dernière constatation qui nerentre pas vraiment dans le cadre ci-dessus, mener un projet de créationnécessite une forte capacité de com-munication pour le présenter auxclients, aux candidats ou aux investis-seurs. Malheureusement cette matièrene fait pas partie de l'enseignementdans la plupart des écoles d'ingénieurset donc une formation accélérée bienchoisie peut s'avérer très utile dès lapremière phase.

La satisfaction du chemin parcouru

Il est probablement présomptueux etencore un peu tôt pour prétendre quemon projet de création est un succèsen termes de business. Par contre jesuis confiant d'affirmer qu'en ce quiconcerne mon besoin d'ouverture, d'in-térêt du travail quotidien et d'acquisi-

tion de nouvelles connaissances, mesobjectifs sont atteints. Les premiersclients puis les salariés et enfin peut-être bientôt des investisseurs renfor-cent à chaque étape le sentiment quela vision devient une réalité concrète.Je me rends compte aujourd'hui quele business plan initial est globalementrespecté bien que l'échelle de tempsait été multipliée par 2 ou 3. Partir seulavec une feuille blanche et un crayonn'est pas la façon la plus rapide dedémarrer un business rémunérateurmais la satisfaction de construire et depouvoir observer et vivre cetteconstruction compense largement lessacrifices consentis.Bon vent à tous les aventuriers de lacréation.

DDeerriivveeXXppeerrttss

DeriveXperts accompagne les entreprises et les ins-

titutions financières face à leurs challenges de com-

pétitivité et d'évolution réglementaires grâce à des

solutions basées sur une forte compétence finan-

cière et technologique.

Notre service de valorisation indépendante répond

aux préoccupations de maîtrise des risques et de

transparence dans un contexte de sophistication

croissante des marchés financiers.

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ANTIDOT : réussir c’est durer

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Notre gamme produit est construiteautour d’un socle technologiquecommun appelé AFS (Antidot FinderSuite) décliné en différentes solutions «moteur de recherche métier » adressantles besoins spécifiques de différentstypes de clients et secteurs d’activité :entreprises (recherche en intranet, por-tails, veille), eCommerce, médias-presse,eTourisme. Nos clients sont majoritaire-ment des grands comptes avec desbesoins avancés en produit et en accom-pagnement : Crédit-Agricole, BNPParibas, ministères, Inserm, TF1, FranceTélévision, Canal+, l’AFP, le Point,ParuVendu, Annoncesjaunes, Camif,Galeries Lafayette, BHV, Décathlon, King-Jouet, …L’histoire d’Antidot est riche en rebon-dissement, puisqu’en bientôt 10 ansd’existence, nous avons connu plusieursphases : création, crise, retournement,levée de fonds, forte croissance et déve-loppement international.Au début de notre activité, nous avonsbénéficié de la dynamique très forte de

la « bulle internet » et nous avons punous appuyer sur une commande departenaires (fournisseurs d’accès et por-tails internet) pour autofinancer la créa-tion du fond technologique et du pro-duit d’alors : un « moteur de rechercheinternet » (indexation du web, commeAltavista ou Voilà à l’époque).En 2001, avec l’éclatement de la bulleinternet, le marché s’est transformé sibien que nous avons dû revoir notrepositionnement et envisager une stra-tégie de retournement. En effet, dansun marché en pleine restructuration,nous avons fait le constat de ne pas avoirla taille critique pour rester un acteurcrédible face aux moteurs de recherchetels que Google ou Yahoo.Début 2002, nous avons donc décidésur la base de notre savoir-faire et denos acquis technologiques de définir unenouvelle stratégie tournée vers le marchédes entreprises, et de construire uneoffre d’outils de recherche adaptés àleurs besoins. Nous avons relancé notreaction commerciale début 2003.

L’ensemble de ce retournement a étéréalisé sur fonds propres. Forts de nos premiers succès commer-ciaux (La Poste, l’Anvar, …) nous avonsréalisé en février 2004 une levée defonds afin de pouvoir finaliser notre

par Fabrice LACROIX - ANTIDOT

Antidot a été créée en 1999 par trois fondateurs dont 2 EN-SIMAG : Fabrice Lacroix (92), actuel Président et StéphaneLoesel (92), directeur technique. Antidot est positionnéedans le domaine des technologies d’accès à l’information,et s’est imposée comme un des éditeurs français de réfé-rence dans le domaine des moteurs de recherche et des ou-tils de veille.

FFaabbrriiccee LLAACCRROOIIXX –– 3399 aannss –– PPrrééssiiddeenntt..

Diplômé de l’ENSIMAG (1992) et détenteur d’unMaster en informatique de l’Imperial College deLondres. Après un passage en DEA à l’Ecole NormaleSupérieure de Lyon et avoir hésité avec la recherche,il entame sa carrière comme développeur systèmedans la télématique. En 1994, il participe à la créa-tion du fournisseur d’accès Infonie dont il dirige laR&D ainsi que les départements télécoms et sys-tèmes d’information jusqu’à sa revente à Belgacomen 2000. En 1998, il monte également le siteInternet de jeu ZonejeuX.com (2eme site françaisde jeu qui sera ensuite revendu). Fin 1999, il créeAntidot.Passionné pas la création d’entreprise et l’innova-tion, Fabrice est également membre du comité depilotage du cluster Edit (cluster des éditeurs logi-ciels en Rhône-Alpes) et membre de différentsboards.

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refonte produit et accroître notre effortcommercial. Cette levée de fond a étéaccompagnée d’une aide à l’innova-tion d’Oséo et de la qualification deJeune Entreprise Innovante.Depuis 2004, Antidot connait unecroissance de plus de 60% tous les ans.Nos ressources humaines sont passéesde 3, lorsque nous étions au creux dela vague à 17 aujourd’hui (dont 4Ensimag), avec un objectif de 25 per-sonnes à fin 2008, réparties entre Lyon(commercial, consulting, administra-tif) et Aix en Provence (R&D et sup-port). Ces recrutements vont encores’accélérer dans l’avenir afin de sou-tenir notre effort de recherche et notredéveloppement international.Antidot considère l'innovation commeun facteur clé de succès dans unmarché en pleine construction et en adonc fait un des piliers de sa crois-

sance. A ce titre nous investissons sanscesse afin de faire progresser nos solu-tions, en amont du marché, à traversde programmes de recherche en col-laboration avec des laboratoires, ou defaçon appliquée en collaboration avecnos clients, en réponse à leursdemandes. Nous participons actuelle-ment en tant que chef de file à deuxprojets de recherche soutenus et finan-cés par l’ANR (Agence Nationale de laRecherche) dans le domaine du WebSémantique et de l’indexation tempo-relle, ce qui nous permet de maintenirdes relations soutenues avec des labo-ratoires de pointe tels que le LIP6, ParisX ou l’INRIA.Comme on le voit dans ces quelqueslignes, bien qu’étant une toute jeunesociété, Antidot a déjà connu beaucoupd’évènements majeurs (crise, retour-nement, levée de fonds, …) et nous

n’avons acquis que 2 certitudes :Réussir une entreprise c’est avant toutdurer. Seule 1 création sur 1 million vadonner un Google ou un Microsoft.Alors pour les autres, il n’y a qu’un motd’ordre « persévérer » pour durer. Etc’est sans doute ça le succès : traver-ser le temps et les tourmentes.Savoir que rien n’est jamais acquis.Evolutions des technologies et des mar-chés, nouveaux entrants, nouvellesphases de croissance, … une entrepriseest toujours fragile, quelle que soit sataille et le moment de son développe-ment.Alors au final, ce qui compte et ce quidéfinit une entreprise, ce n’est pas lebut qu’elle vise a priori, mais bien lechemin qu’elle parcourt. ❃

Site web : www.antidot.net

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De l’innovation au succès marché

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Les problématiques des start-up,ou « Ce qu’il faut faire… »Saisir une opportunité de marché ouverteet porteuse

Première nécessité pour les créateurs :identifier une réelle opportunité demarché. Entre toutes les possibilitésoffertes par le marché, cela signifie iden-tifier un segment (un sous-ensemblehomogène de clients-cibles) au seinduquel il existe un besoin stratégique etimmédiat, qui n’est pas encore couvert,ou du moins qui est mal couvert par lesoffres actuelles, et auquel l’offre de l’en-treprise va particulièrement bienrépondre.Plus ce besoin est stratégique et immé-diat chez les clients-cibles, meilleure estl’opportunité. C’est à dire que plus leproblème du client est aigu et a desmanifestations urgentes, plus l’offre del’entreprise va pouvoir pénétrer rapide-ment le segment.

OREGO : le marchéest partout, mais oùexactement ?OREGO a une bonne nouvelle et une mauvaise nouvelle à annoncer.La bonne nouvelle : leur marché est immense. Le monde étant en 3dimensions, le Web étant l’outil interactif d’accès au monde parexcellence, le besoin d’interactivité en 3D haute qualité sur Internetest universel. Tôt ou tard, la moindre page Web sera 3D, et de trèshaute qualité.La mauvaise nouvelle : par où commence-t-on ? La question poséeest celle des couples produits-marchés prioritaires. Le choix deceux-ci doit être guidé par plusieurs axes de réflexion. D’une part,quelles cibles ont aujourd’hui le besoin le plus stratégique et urgentd’utiliser la 3D, et la capacité à le proposer (l’imposer ?) à leurspropres clients ou consommateurs. Ce sont en effet ces cibles qui vontréagir le plus favorablement à l’offre OREGO.Mais d’autres facteurs fondamentaux entrent en ligne de comptedans ce choix : ces cibles forment-elles un segment homogène etaccessible à coût commercial raisonnable, en regard du prix duproduit ? Si l’on vend 100, combien l’effort commercial me coû-tera-t-il en moyenne, ramené à un client signé ? 20, 30, 50, ou70 ? Selon cette réponse, certains segments deviennent tout sim-plement inaccessibles. Au mieux, de telles cibles pourront avoirvaleur d’exemple, de clients de référence et elles participeront àétablir l’image de marque, mais elles ne rentreront pas dans lemodèle économique que l’entreprise déploiera.On parle alors d’analyse des chaînes de valeur : le choix du segmentdépend beaucoup d’une place que l’entreprise pourra prendre ausein des acteurs existants, de ses concurrents, du prix de l’édu-cation de partenaires et prescripteurs, etc. OREGO a clairement deschoix de positionnement fondamentaux à faire pour réussir sa péné-tration du marché, et devenir progressivement l’un des acteurs réfé-rents au moment où l’ensemble de l’industrie se mettra en marche.

par Yves PEYNAUD – TYKYA – Directeur Associé

La route est longue de l’innovation technologique ou de

l’idée innovante au succès marché. Pourquoi le Marketing

est-il donc un élément fondamental du succès des start-up ?

La présentation de quelques principes du marketing complé-

mentés d’études de cas d’entreprises créées par d’anciens

élèves de l’ENSIMAG nous aident à y voir plus clair.

YYvveess PPEEYYNNAAUUDDYves Peynaud possède uneformation d’ingénieur enElectronique et Telecom.Après avoir exercé desfonctions techniques, il

s’est orienté, depuis vingt ans, vers les métiers dumarketing et du conseil en gestion de l’innovation.Yves est co-fondateur et associé du cabinet TYKYAdepuis 2002.

[email protected]

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Proposer une offre adaptée,compréhensible, absorbable

Pour autant que cette offre soit bienadaptée au besoin : elle doit être bâtiesur la base d’une compréhension enprofondeur de celui-ci. Une très bonneconnaissance de son marché et de sesclients-cibles est fondamentale. Que ce soit un service, un produitmatériel ou logiciel, ou une offre mixte,il ne faut jamais perdre de vue quecette offre doit être facilement com-préhensible par les clients : proposerune offre trop éloignée des repères tra-ditionnels du segment visé induit lerisque que le client n’en comprennepas la valeur, n’ayant pas de points decomparaison.A ces conditions, on a alors identifiéun couple produit-marché prioritaire,sur lequel l’entreprise doit concentrertoute son énergie.

ANTIDOT : « market-driven »Si certaines entreprises se créent sur une vision purement tech-nique ou technologique, ce n’est pas le cas d’Antidot, pour qui lemaître-mot est « adaptation au marché ».A la création en 1999, il est clair pour les fondateurs qu’ils doi-vent construire des actifs technologiques forts pour servir unbesoin fondamental du marché : la recherche d’information sur leWeb. Et dans la dynamique de l’époque, de nombreux clients-partenaires leur font confiance pour financer le développementd’une solution qui n’est pas encore complètement développée,mais dont ils sont partie-prenante dans le cahier des charges : ilest ainsi clair que la solution répondra parfaitement à leursbesoins. Comment imaginer un produit plus parfait que celui déve-loppé pour et avec les clients ? Et c’est bien chose faite 2 ans plus tard. Avec un hic cependant:la bulle Internet éclate, le marché se structure brutalement, nelaissant aucune chance aux plus faibles. Quelques mastodontess’imposent : Google, Yahoo, Microsoft. Le propre de l’intelligence est la faculté d’adaptation. Retournementbrutal chez Antidot. On doit licencier, se reconfigurer rapidementpour renaître sur un autre marché : celui de la recherche d’in-formation B2B, sur le marché très élitiste et exigeant des grandesentreprises. Fort de ses actifs technologiques, n’ayant jamais faitde compromis à la recherche et aux développements, l’équiperéduite repart de plus belle à adapter son offre aux besoins trèsdifférents de ses nouveaux clients. Et elle obtient gain de causedans les 2 années qui suivent : ce n’est rien de moins que l’ANVAR,La Poste et TF1 qui achètent ses nouvelles solutions, bâties surmesure pour les grands groupes.L’offre est clairement positionnée sur le besoin, en avance sur laconcurrence : elle fait mouche. Depuis 2004, Antidot assure unecroissance de 60% par an. OSEO et des investisseurs ont contri-bué au financement de l’entreprise. Une morale ? L’innovationbien menée, clairement adaptée aux besoins du marché n’est pasconvaincante que pour les clients !

Etre identifié comme l’acteurleader et dominant du marché

Se focaliser sur un unique couple pro-duit-marché fait du sens : celui deconcentrer toute l’énergie de l’entre-prise (ses ressources humaines etfinancières) sur le segment visé. Lepositionnement et l’offre de l’entre-prise, ses canaux de distribution (desagences régionales, des distributeurs,des intégrateurs…), ses canaux decommunication (des revues spéciali-sées, des salons, des conférences thé-

matiques…), les messages pertinentsqu’elle délivre à l’intention de sesclients, tout est dédié à son segmentde clientèle. Si elle s’est donnée desmoyens suffisants, elle a tôt fait d’êtreidentifiée comme l’acteur leader etdominant de ce segment de marché.Il est particulièrement important d’êtreidentifié comme un acteur leader etdominant par ses clients car il s’agitd’acquérir très rapidement leurconfiance : l’entreprise est une start-up, elle doit lutter contre des sociétésétablies et seul un positionnement trèsdominant peut engendrer la confiancenécessaire à l’achat. L’entreprise est etapparaît forte, spécialisée, dédiée à uneseule mission qu’elle assure mieux quetout autre acteur.

DERIVEXPERTS : « Patience et longueurde temps »Quand Francis Cornut crée Derivexperts sur une forte intuitionque le marché aurait besoin de services de valorisation indépen-dants de très haute qualité, il ne pensait certainement pas queles clients lui donneraient raison 5 ans plus tard ! La créationd’entreprise se compose toujours d’une bonne dose de vision,mais aussi d’une bonne part d’inconscience !L’un ne va pas sans l’autre : le créateur visionnaire ne peut pasêtre complètement dans la réalité. Il est forcément dans le futurde ce que le marché doit devenir. Derivexperts est un cas exem-plaire. C’est 5 ans après la création que les clients donnent raisonà l’entreprise.Que faire pendant ce temps ? Ne pas désespérer, garder un œil surle compte en banque, certes, mais surtout garder son cap, mêmesi des petits détours par des produits ou services plus alimentaireset moins ambitieux que la vision initiale sont nécessaires. Et uneéquipe innovante déterminée à plus d’un tour dans son sac. Ilfaut plier, mais ne pas rompre. Etre sûr de sa valeur. Aller cher-cher les clients visionnaires qui assurent à l’entreprise ses pre-mières années de cash et sa première crédibilité. En revanche, quand cette étape est franchie, l’entreprise a desatouts fondamentaux pour réussir ! D’une part elle est prête avanttout le monde : ça fait des mois ou des années qu’elle est dans lesstarting blocks. D’autre part, elle est taillée pour la course, réac-tive, affutée, elle connaît toutes les ficelles de l’efficacité. Quandle marché mature enfin, elle est prête à en découdre, prête à

AA pprrooppooss ddee TTYYKKYYAA

TYKYA est un cabinet de conseil et d’accompagnement

opérationnel des PME innovantes pratiquant une

méthodologie de développement basée sur l’expé-

rience de ses consultants entrepreneurs, et utilisant

pleinement les leviers Marketing et Finances.

Les principes du Marketing de l’Innovation qui sont

présentés dans cet article sont à la base de la métho-

dologie développée par TYKYA et pratiquée quoti-

diennement auprès de ses 200 clients.

Plus d’information sur www.tykya.com

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montrer à quel point elle avait raison. Elle est clairement en posi-tion de devenir l’acteur leader d’un marché tout juste révélé, maisdont le potentiel peut s’avérer formidable !C’est à elle de jouer, mais sur SON terrain.

Enchaîner les sauts de valeur

La rapidité est un facteur clé de la réus-site, car une bonne opportunité demarché ne reste jamais ouverte ni por-teuse très longtemps. Dans certainscas, pour se développer rapidement,il va falloir faire appel à des finance-ments successifs (tours de table) quivont donner à l’entreprise les moyensde franchir les différentes étapes deson développement.Afin d’intéresser et de motiver lesinvestisseurs, il va falloir accroître régu-lièrement la valeur de l’entreprise.Chaque étape doit donc se traduire parun réel saut de valeur, même si cettevaleur reste potentielle, elle doit se tra-duire par des résultats les plus concretspossibles : la réalisation d’un proto-type, le développement de l’offre, l’ac-quisition de clients pilotes, la signaturede partenariats d’envergure, etc.Chaque saut de valeur permettra à l’en-treprise de valoriser ses investisse-ments précédents, donc de confirmerla confiance de ses investisseursactuels, et d’attirer de nouveaux inves-tisseurs et capitaux pour les étapes sui-vantes.

LIMONETIK : une stratégie decroissance à leviersLimonetiK a bien compris l’intérêt d’une stratégie de croissanceà leviers ! L’ambition n’est rien de moins que de proposer à toutinternaute une carte d’achats complètement dématérialisée, uti-lisable sur toute boutique en ligne, sans avoir nécessité d’ac-cords commerciaux préalables avec les commerçants. Les appli-cations ? Des chèques cadeaux à la liste de mariage, il n’existeaujourd’hui ; malgré un marché gigantesque, aucun service com-parable. Et pour cause : pour construire une telle solution, lacomplexité technique est phénoménale.

LimonetiK n’a pourtant pas le choix : pour faire sens, la solu-tion doit être ubiquitaire. La rupture est à ce prix. D’où un projetd’entreprise potentiellement très capitalistique compte-tenu desdéveloppements nécessaires. Comment s’en sortir ? Intéresserdes investisseurs sur une simple idée ? Il faut d’abord montrerpatte blanche. Réunir une équipe de développeurs géniaux estune première étape. Trouver des appuis financiers régionaux etauprès d’OSEO en est une seconde. Développer la solution techniquesur les applications les plus simples, lever les principaux verroustechniques et marketing encore une autre Pas à pas, la jeune entreprise construit sa valeur, poursuit sonobjectif ambitieux. La difficulté est d’avancer malgré tout plusvite que la concurrence, et de développer ce faisant des barrièresà l’entrée réelles, qui construisent la valorisation de l’entreprise.LimonetiK l’a bien compris : plus le projet est ambitieux, plus ilest capitalistique, plus cette stratégie de croissance à leviers estnécessaire, mais clairement très vertueuse.

Les techniques du Marketing, ou« Comment faire… »

Pour construire progressivement lavaleur, une démarche incrémentale estnécessaire. Dans la création et le déve-loppement de toute start-up, on trouvequatre grandes étapes :• La validation de l’opportunité demarché : c’est dans cette étape qu’onidentifie et qu’on valide l’existence desegments cibles homogène et qu’ondéfinit ses couples produits-marchésprioritaires. C’est également là qu’onva identifier le positionnement de l’en-treprise en tant qu’acteur du marché.En marketing, on appelle ça s’insérerdans les chaînes de valeur…• La définition du modèle d’entreprise:c’est dans cette étape qu’on construitl’offre, le modèle économique, et lastratégie d’accès au marché. Cetteétape se traduit en général par un busi-ness plan, qui permettra d’évaluer les

ressources financières nécessaires dansles 3 premières années de l’entreprise.• L’amorçage commercial : c’est l’étapedes premiers produits et premiersclients. L’offre est développée etvendue. Le but de cette étape est devalider sur le terrain que le modèled’entreprise tient la route, que le busi-ness plan est réaliste, et bien sûr de lecorriger par rapport à la réalité du ter-rain. Dans cette étape, les hypothèsessont revues une fois confortées ou infi-mées. On voir alors, souvent au boutde quelques années, émerger unmodèle d’entreprise viable et porteur.• Le déploiement industriel et com-mercial : c’est alors le moment dedéployer le modèle. Répliquer le succèsdéjà obtenu à petite échelle, en élar-gissant la couverture géographiqueet/ou sectorielle, etc. Le déploiementinternational intervient pour la plupartdes start-up à cette étape.

En conclusion

Nous nous sommes attachés à mon-trer à quel point la démarche marke-ting de la start-up est instrumentaledans le succès. La mise en applicationsystématique et cohérente de l’ap-proche du marché fera toute la diffé-rence. Il en ressort que si la pratiqueprofessionnelle du marketing de l’in-novation ne pourra pas faire abstrac-tion de la vision, du savoir-faire et de latechnologie qui sont à la base de lacréation des start-up, elle est un élé-ment complémentaire fondamentaldans le succès de celles-ci.

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La création d’entreprise, une histoire d’Hommes

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Tout a commencé par un parcoursquelque peu chaotique, depuis monexclusion du lycée en 3ème, un CAPtourneur par la suite pour avoir unmétier, la reprise d’un cycle long via unBAC F1, puis Math Sup/Spé, pourconclure avec le diplôme de l’ENSIMAGen 88.A ma sortie de l’ENSIMAG, j’ai débuté

par une carrière technique (développe-ment de logiciels embarqués pendant 8ans), qui a évolué progressivement versla notion d’ingénieur d’affaires. Chassépar une SSII pour un poste de commer-cial, je me suis retrouvé 3 ans après avecle statut de Directeur Général Adjoint.Cependant, mon rôle et l’objet de lasociété ne me convenaient pas. La ren-contre avec un Business Angel va êtrel’élément déclenchant. Sur la vision queles technologies internet et l’OpenSource allaient changer le paysage desdéveloppements logiciels, nous avonsdécidé de créer Anyware Technologies.Nous n’avions pas à cet instant un réelBusiness Plan, mais simplement uneéquipe avec une bonne expertise, un fortdynamisme, et une envie de créer uncadre de travail différent. Sur ces élé-ments, nous avons créé la société en Juin2000 avec un financement de 350K(majoritairement apporté par notre BA).Le 1er Février 2008, Anyware Technologiesa été acquise par la société Wavecompour un montant global de 13M . Aubilan, avec moins de 3M injectés enfonds propres, nous avons créé un

leader logiciel sur le secteur des solu-tions Machine To Machine qui emploieaujourd’hui 70 personnes. Le rendementde l’investissement pour les fondateurset les sociétés de capital risque qui ontrejoint le projet, a été tout à fait satis-faisant.Cependant, le parcours qui a mené à laréussite du projet n’a pas été sansembûches. En effet, à la création de l’en-treprise, je n’avais aucune notion de ges-tion d’entreprise et de finance. Une foisjeté dans le grand bain, il a falluapprendre à nager. Les grandes expé-riences que j’en retire s’articulent autourde la relation avec les investisseurs etles salariés fondateurs, la mise en placed’une stratégie dans une start-up et lesnégociations concomitantes à la cessionde l’entreprise.Le succès du projet est majoritairementdû aux Hommes qui ont rejoint le projetdurant ces 7 années avec un principesimple : permettre aux individus de sedévelopper avec un minimum decontraintes tout en fédérant leur créati-vité et leur dynamisme. Ce qu’estdevenu l’entreprise n’était pas prévisible.Mon rôle a été de catalyser l’énergie surun secteur porteur et de vivre le quoti-dien au travers du prisme du bon sens «paysan ». Les écueils auxquels nous nous sommesheurtés sont majoritairement fondés surle manque de vision à l’origine de cequ’était la mission d’une entreprise :créer de la valeur. Quand on prend

par Ludovic LE MOAN - GOOJET

Tout d’abord je voudrais introduire mon témoignage decréateur d’entreprise au travers d’une brève description demon parcours. Cette introduction me permettra par lasuite d’illustrer pour ma part, le côté éminemment aléa-toire et humain d’une telle aventure.

LLuuddoovviicc LLEE MMOOAANN44 ans, marié 2 enfants Formation: CAP, BAC F1, MathSup/Spé, ENSIMAG 1988 Parcours pro: 89-96 Ingénieur développe-

ment logiciel embarqué(April/Télémécanique/Schneider) 96-00 Commercial puis DG Adjoint COFRAMI 00-08 Président fondateur Anyware Technologies 07-08 Fondateur Goojet

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conscience de cela, on mesure mieuxle poids d’un pacte d’actionnaires,d’un conseil d’administration etd’une stratégie.

Trois conseils aux futurs entrepreneurs

J’aurais matière à développer plus enavant les quelques éléments cités ci-dessus, mais si je devais donner troisconseils aux futurs entrepreneurs ceserait :• Faites-vous raconter en détailquelques aventures d’entrepreneursqui ont vécu un cycle complet. Celavous permettra de recueillir des élé-ments d’expérience sur l’importancedu pacte d’actionnaire, de la struc-ture du capital, sur les métriques decréation d’IP, etc…• Ne partez pas seul dans la fonctionde management sans oublier quec’est assimilable à une vie de couple• Ne négligez pas l’importance dumanagement des ressourceshumaines.

En 2007, j’ai redémarré une nouvelle aven-

ture avec Marc Rougier (qui a fondé Meiosys

et revendu à IBM). Cette aventure se nomme

Goojet. Nous avons pour cela levé 2,6M en

Décembre 2007 concomitamment à notre tro-

phée de meilleur start-up de l’année 2007 à

« Le Web3 ». A suivre

Sortez des sentiers battus !par Christophe REISS, VENTILONE ET VIGILENT

Jamais l’informatique n’a été plus nécessaire, voire indis-pensable, dans la plupart des secteurs économiques et so-ciaux. Et jamais les conditions d’investir ces secteurs n’ontété aussi favorables qu’aujourd’hui.

Il est en effet possible, avec peu de res-sources, de modéliser, tester et déployerles solutions originales en un tempsrecord et à moindre coût. Le matérielactuel permet ainsi de disposer d’unlaboratoire informatique d’une puis-sance époustouflante pour un investis-sement minime. La qualité et la diversitéde l’offre en logiciels de modélisationautorisent un prototypage rapide desprocessus les plus complexes, facilitantainsi la validation d’un concept. Enfin,l’offre en souches logicielles open sourceet en librairies free software de qualitéest pléthorique dans de nombreux sec-teurs. Ces facteurs combinés permet-tent ainsi des cycles de développementcourts, fiables et à moindre frais dansune grande variété de domaines, per-mettant de passer rapidement de l’idéeà sa commercialisation. Quel est parexemple pour des projets commeFaceBook, ou Skype, le ratio de codeoriginal comparée au volume de codeintégré (ou qui aurait pu l’être) issu desouches open source prêts à l’emploi ?Et d’ailleurs, combien y avait-il de déve-loppeurs ?Ceci étant dit, il faut trouver son cré-neau ! Ce qui nous intéresse ici n’est

pas l’informatique pour l’informatique,mais l’informatique pour les servicesqu’elle peut rendre dans des secteurs àforte valeur ajoutée. La veille technolo-gique, menée en parallèle à son activitéprofessionnelle, est un investissementpersonnel sur le long terme rentable,trop souvent négligé. Elle permet desuivre l’évolution de marchés différentsen s’inscrivant dans la durée. Avec unpeu d’habitude, on peut être capable dedétecter les signaux permettant d’anti-ciper les besoins en ruptures technolo-giques. Le tort de l’informaticien est de ne

CChhrriissttoopphhee RREEIISSSSChristophe Reiss, Ensimag1994, a travaillé chezCapGemini, puis SunMicrosystems. Fondateurassocié de Vigilent

Technologies depuis 2003, Fondateur associé deVentilone depuis 2004.

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côtoyer principalement que ses pairs etde former une communauté hermétique,souvent caricaturée… Dans le cadre dela création d’une activité de servicesorientée métier, il est nécessaire deconjuguer ses compétences avec cellesd’experts dans des domaines différents.Cette hétérogénéité en spécialisations,si elle est bien coordonnée, permet alorsun processus de spécification itératifextrêmement efficace. Le rôle de l’in-formatique est alors d’aider à ériger lesbarrières technologiques dans cesdomaines. Nous avons ainsi pris le pari, avec desingénieurs énergéticiens et des biolo-gistes, d’adapter ces principes à deuxsecteurs émergents : les greentechs etles biotechs. Les énergies renouvelables sont sous-développées à l’heure actuelle.Cantonnées actuellement à une utilisa-tion en appoint, leur production estcaractérisée par un mode purement

« best effort ». Leur valorisation sur lemarché passe par la prédiction et larégulation de la production, afin de créerune qualité de service de la fourniture :des outils numériques spécifiques sontalors conçus en ce sens afin de per-mettre aux énergéticiens de déployerdes installations performantes, ther-miques pour l’instant, électriques dansles années à venir.

Dans les biotechs, les outils bioinfor-matiques commerciaux génériques cher-chent souvent à extraire une interpréta-tion statistique d’une grande quantitéde données, par exemple en génomique.Les experts n’ont pas toujours la possi-bilité d’adapter ces outils à leurs besoinsspécifiques. Nous adoptons au contraireune démarche consistant à transcrire enprogrammation les hypothèses formu-lées par l’homme du métier, puis à lestester sur des collections de donnéespour validation.

Dans les deux cas, on recherche unesymbiose pointue entre l’informatiqueet le cœur de métier. Le modèle écono-mique est basé sur l’offre de services etnon l’édition de solutions : le logiciel estalors un outil strictement interne quipermet de faire la différence.

Le changement climatique, la toxicité dans notreenvironnement, le risque viral sont autant demenaces auxquelles Ventilone et Vigilent sou-haitent apporter des réponses efficaces.

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Une nouvelle Arche de Jean Vanierà Grasse

Par Pierre Schorter

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Entreprendre autrement avecl'Arche de Jean Vanier

Repreneur de l'entreprisefamiliale en 1997, créateurd'une entreprise en 2002 etrepreneur d'une autre entre-prise d'assurances en juin2006, évoluant avec l'unionpatronale des Alpes-Maritimes et fréquentant unmouvement d'entrepreneur,je connais bien le sens dumot « entreprendre » dansune entreprise qui se doitd'être humaine, profitable,compétitive et rentable.

Lorsqu'en septembre 2006, j'ai été invitépar la « fédération de l'Arche de JeanVanier en France », reconnue d'utilitépublique, à une présentation d'un Projetà Grasse, j'ai mis le pied dans une entre-prise différente.Après 18 ans, les adultes avec un han-dicap que leur famille ne peut prendreen charge quotidiennement ont degrandes difficultés à trouver un lieu d’ac-cueil. Pour lutter contre cette injustice,l’Arche de Jean Vanier a imaginé d'ou-vrir à Grasse 3 foyers pour 23 personneset un centre de jour pour 9 externes.

Depuis 1964, l’Arche de Jean Vanier pro-pose à des personnes avec un handicapmental une alternative. Dans chaquefoyer, les personnes accueillies et lesassistants qui les accompagnent font lechoix de partager leur quotidien. Ilsrecréent une ambiance familiale, oùchacun peut s’enrichir au contact del’autre, et développer son autonomie etson sens de la responsabilité en sesachant respecté dans sa différence.

Personnes accueillies, profession-nels et volontaires : une vie partagée.

À l’Arche de Jean Vanier, les relationsavec les personnes en situation de han-dicap fondent le coeur de la commu-nauté. Chacun participe à la vie du foyerselon ses possibilités : mettre le couvert,faire des courses, préparer les temps deloisirs etc...Dans la journée, les personnes accueillies

se rendent au centre de jour qui leur pro-pose des activités manuelles (poterie,menuiserie), d’expression (chant, mime),physique (piscine, marche à pied) et desactivités liées au jardin (oliviers, verger,fleurs)

Le “plus” de l’Arche de Jean Vanier

L’encadrement est assuré par des pro-fessionnels rémunérés mais aussi pardes jeunes volontaires qui viennentdonner de quelques mois à deux annéesde leur vie au service des plus faibles. A l’Arche de Jean Vanier, tout le mondevit ensemble dans le même foyer

PPiieerrrree SSCCHHOORRTTEERR -- EEnnssiimmaagg 11998899

Marié, 4 enfantsAssureur et chef d'en-treprise depuis 1997Président du Projet« Arche de JeanVanier à Grasse »

Président des Entrepreneurs et dirigeants chrétiensde la région PACA-MonacoSecrétaire général du syndicat des agents générauxdes Alpes-Maritimes.

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comme dans une famille.Dans la vie de tous les jours, l’accompa-gnement ne consiste pas à “faire pour”mais à “vivre avec”. Une équipe composée de professionnelsdu monde médico-social encadrant desvolontaires accompagne les personnesaccueillies. A Grasse, nous prévoyons deux profes-sionnels et trois volontaires par foyer etau total, 20 salariés ETP (équivalent tempsplein) et 9 volontaires bénévoles.L’Arche de Jean Vanier, c’est aussi 132 com-munautés dans le monde accueillant plusde 3000 personnes ayant une déficienceintellectuelle.

Comme dans toute entreprise, il y a unprojet et des pré-requis :- un besoin (des personnes adultes ayantun handicap mental et leur famille dansla détresse)- une opportunité (un legs d'un terrain etd'un Mas à Grasse) et- des personnes pour réaliser ce projet (unconseil d'administration bénévole que jepréside).Comme beaucoup d'administrateurs, jene connaissais pas l'Arche de Jean Vanieravant d'être appelé à mener un tel projet.La seule chose que l'on m'ait demandé decroire, c'est que la relation à l'autre metransformait. C'est particulièrement mar-quant quand l'autre est une personneayant un handicap mental, car elle devientun signe et un instrument de ma construc-tion personnelle. Nous leur renvoyons sisouvent l'image de personnes inutiles, cequi augmente leur souffrance.Par exemple, je n'ai jamais été mieuxaccueilli que par Fabien qui est trisomique,et Romain m'a appris que pour vivre aveclui, je n'avais pas besoin de paraître, car

dans tous les domaines « il n'y avait pasde match », j'étais très supérieur et ilétait si dépendant. Il m’a renvoyé à mespetitesses que je ne voulais pas voir. Jeme suis ainsi beaucoup simplifié.Pour mener un projet différent, il y a unmoteur : la sensibilité à la détresse depersonnes ayant un handicap mental età celle de leur famille.Cela a des conséquences, par exemple,lorsqu'un choix technique implique unretard de 6 mois du projet, il a peu dechance d'être retenu, dès que l'on consi-dère la fatigue de familles qui n'en peu-vent plus.

Déroulement technique du projet :

- trouver un terrain et obtenir un permisde construire- être agréé par le Conseil général quifinancera les prix de journées des per-sonnes accueillies,- trouver des financements (fondspropres + emprunts),- construire en respectant les contrainteslégitimes faites à ce type d'établisse-ment,

- définir les critères d'accueil,- recevoir les familles qui ont entenduparler du projet,- recruter un directeur dans le but de luidéléguer la quasi totalité des pouvoirs,- recruter l'équipe de salariés et de volon-taires bénévoles - ouvrir la communauté de vie enaccueillant des personnes - et enfin, assurer la vie de la commu-nauté et ses évolutions.

Les valeurs du projet

Il s'agit donc de proposer un lieu, unespace, animé par une conscience aiguëde l'enjeu de la reconnaissance et de laplace de la relation, qui permet à chacunde nouer avec l'autre des liens qui dépas-sent la simple relation fonctionnelle. Al’Arche, une partie de l’équipe éducativefait le choix de vivre avec les personneshandicapées dans les foyers. [...] Vivreensemble permet de faire l'expériencede relations où chacun s'enrichit de l'al-térité et cesse de considérer l'autre uni-quement sur le mode du handicap oude la différence. (Projet associatif del’Arche en France) Ce partage de la vie quotidienne, c’estla vie communautaire que proposel’Arche, c’est ce que l’Arche cherche àexprimer quand elle dit que les foyersmènent une vie de type familial.Cette vie ensemble dépasse les foyerseux-mêmes par la diversité de liens quise créent au travers de l'histoire dechacun, des foyers et des intervenantsextérieurs. Plusieurs « foyers » (maisonsà caractère familial de 4 à 8 personnesporteuses d’un handicap) et les réseauxrelationnels des personnes accueillies,forment ainsi une communauté del’Arche et par là même le capital socialde chaque membre de la communauté.Ceci vise à développer la dimensionsociale de la personne porteuse de han-dicap.Cette richesse des relations est le soclede l’accompagnement des personnes,de leur croissance et de leur épanouis-sement.

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Un point sur l'avancement duprojet :• Le Conseil Général des Alpes-

Maritimes et la mairie de Grasse noussoutiennent.

• Nous avons reçu un avis favorable duCROSMS (Comité Régional del’Organisation Sociale et Médico-Sociale) qui assure le financementrécurent (le payement par le Conseilgénéral des prix de journée dus parles personnes accueillies).

• Grâce à un généreux legs, nous avonsdéjà un terrain et un mas.

• En dehors du foncier, le budget del'opération est de 5,4 millions d'eu-ros.

• Il nous manque encore 750 000 defonds propres nécessaires au lance-ment des travaux.

Nous devons trouver 750 000 € pourmener à bien ce projet.

Pour conclure …Laurent TESTARD

En relisant les témoignages et articles de ce numéro, une des conclusions qui mesemble pertinente est que les étudiants de l’ENSIMAG sont convenablement outilléspour la création d’entreprise :- Techniquement tout d’abord, l’enseignement dispensé par l’école, le choix de nepas sacrifier aux « modes » passagères pour privilégier l’enseignement de fond etde matières théoriques est probablement une donnée précieuse pour à la fois créerson activité mais aussi l’inscrire dans la durée et la diversifier. Je tiens à saluerparticulièrement le parcours de Christophe Reiss qui, au sein de sa société Ventilone,a su réussir à attirer l’attention des professionnels de l’énergie en remportant en2007 le prix Paul Louis Merlin décerné par la Fondation Paul-Louis Merlin, laFondation de France et la Chambre de commerce et d’industrie de Grenoble, quirécompense l’innovation, la création d’entreprise et d’emplois en région greno-bloise.- Pour les élèves récents, le cursus « création d’entreprise » permet à ceux qui le dési-rent de se frotter aux techniques de la création et ainsi de réaliser des essais àblanc de positionnement sur un marché, qui ne peuvent plus être réalisées dans debonnes conditions lorsque ils sont effectués « pour de vrai ». Ainsi, la confrontationde leurs idées lors des soutenances des projets création d’entreprise auprès depersonnes issues de cultures différentes est une expérience précieuse qui, mêmesi elle n’est pas appliquée immédiatement dans le cursus, se révèlera certaine-ment utile un jour pour les étudiants concernés. Mais les études ne sont pas tout. Parmi les éléments qui peuvent influer sur le pro-cessus de transformation d’un étudiant en entrepreneur, on peut citer le parcoursprofessionnel, le contexte économique, les opportunités, et probablement plusque tout l’individu (pour paraphraser Ludovic Le Moan). Pour conclure, je reviens sur mon expérience personnelle, et en me replaçantquinze ans en arrière, je me rends bien compte que rien ne me prédestinait par-ticulièrement à cette évolution vers l’entreprenariat (pas d’antécédents familiauxni de dévotion spéciale !). J’espère que de nombreux étudiants et diplômés aurontcomme moi la chance de réaliser cette expérience d’une richesse incomparable.

Remerciements Je tiens à remercier l’ensemble des rédacteurs des articles de ce numéro, et plusparticulièrement nos auteurs invités qui ont bien voulu assurer les articles de fondsur la création. Je remercie Sophie Pellat pour son engagement personnel pourl’écriture de l’article sur INRIA-Transfert et son objectivité, ainsi que Yves Peynaudpour le travail impressionnant qu’il a fourni en allant interviewer les créateursissus de l’ENSIMAG et en rédigeant un article de grande valeur sur un thème queles spécialistes en informatique ne maîtrisent pas toujours... Je tenais de plus àremercier chaleureusement ceux qui m’ont accompagné (supporté ?) au sein del’AAE ENSIMAG pour cette année particulièrement intense dont un thème majeurfut la création d’entreprise : Mouna, Francis et Alexandre notamment, ainsi que l’en-semble des participants au groupe grenoblois de l’AAE !

Vous pouvez soutenir

ce projet en adressant

un don par chèque à

l'ordre de

"La Fondation Les amis

de l'Arche / Grasse"

à l'adresse suivante :

Projet Arche de Jean

Vanier à Grasse

39, bd Emmanuel

Rouquier

06130 GRASSE

(un reçu fiscal vous sera

alors délivré).

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ware Technologies et de Goojet (prix de la meilleure start-up lors du WEB3).Sont en cours de préparation, pour cet été, une table-ronde autour du thème des logiciels libres et pour cet au-tomne, une fête consacrée à la Finance.Si vous souhaitez rejoindre le comité d’organisationd’événements parisiens, animer des conférences ou sou-mettre vos idées, n’hésitez pas à nous contacter.Contact : [email protected] Groupe : [email protected]

Contribution de l’AAE Ensimag au G9+ L’institut G9+ rassemble les commissions « informa-tique, télécoms, mulimedia » constitués par les anciensélèves des grands établissements de l’enseignement su-périeur français. Francis Cornut, PDG DeriveXperts, Ensimag 1988, est in-tervenu lors de la table ronde du G9+ co-organisée avecMines informatique Clubs Mines-Ponts-Télécoms Fi-nance, ENSIMAG, clubs informatiques, EM LYON, RMSayant pour thème « Le Système d’Information dans laFinance» et pour intervenant principal Louis Doucet, Di-recteur Général de GE Money Bank.La table ronde « Les NTICs en plein essor au Maroc »avec des intervenants prestigieux co-organisée avecMines Informatique, EM Lyon, Arts et Métiers Informa-tique et Telecom, CNISF a connu un véritable succès avecplus de 130 participants.

Focus 2008 du Benchmark SI : études VOIP etexternalisationpar Gérard Piétrement, responsable GroupeBenchmarker votre SI, Ensimag 1974 L'étude Benchmark des systèmes d'information 2007 aété effectuée sur le SI de 49 entreprises françaises de1300 personnes et de 722 millions d'euros de chiffred'affaires en médiane.Cette année 2008, nous animons un benchmark surdeux focus : la VOIP et l'externalisation. Les résultats de ces focus vous permettent:• de dresser un état des lieux précis de la VOIP et/ou del'externalisation par rapport aux autres entreprises,d’évaluer les points forts et les points faibles en termed’organisation,• de vous procurer la liste et le retour d'expérience des

Prochaine AG en duplex Paris-Grenoble, lundi 26mai 2008Afin de permettre aux adhérents de nos deux foyersd’activités principaux d’y participer, l’AssembléeGénérale aura lieu en duplex Paris-Grenoble le lundi 26mai au soir.Venez nombreux exprimer vos désirs pour notreassociation !

La vie de l’association sur Grenoblepar Fanny Strudel, Commission CommunicationRhône-Alpes, Ensimag 1999 Ces derniers mois ont été très riches pour Imag In ActionGrenoble. Entre deux tartiflettes et trois raclettes, vousavez été nombreux à participer aux deux derniers dîners-débats sur :« les modèles économiques du web » avec Laurent Gati-gnol (Ensimag 1993), directeur Technique France –KEL-KOO/YAHOO !) « l’offshore » avec Jean-Luc Bernard, PDG Astek. Deux occasions pour échanger avec des anciens de l’EN-SIMAG, des professionnels et des élèves dans une trèsbonne ambiance.Nous sommes à la recherche de nouveaux sujets et in-tervenants pour les dîners-débats et nous cherchons tou-jours à enrichir l’offre destinée aux anciens élèves alorsn’hésitez pas à nous soumettre vos idées et pourquoi pas,vous impliquer dans l’association, le travail ne manque pas !Contact : [email protected] : [email protected]

Les événements parisiensNadia Robinet, responsable du groupe événements pari-siens, Ensimag 1990, participe à la co-organisation ducycle de conférences G9+ sur le thème des femmesdans le high-tech.

Ces derniers mois se sont traduits par deux événementspour Imag In Action Paris :« une conférence pour concilier « Travail et plaisir » ani-mée par Hervé Raynaud (ancien enseignant à l’ENSIMAGet professeur de psychopathologie à la Sigmund FreudUniversity)« une soirée entrepreneuriat avec comme invité d’hon-neur Ludovic Le Moan, Ensimag 1988, créateur de Any-

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projets d'externalisation effectués,• d’analyser la façon dont les entreprises couvrent laVOIP par un système plus ou moins élaboré. Les entreprises ont la possibilité de participer aux focusqui les intéressent, nous avons comme objectif une cen-taine d'entreprises pour le focus sur la VOIP.Les questionnaires sont terminés, la souscription àl'étude a lieu de début mai à fin septembre, pour des ré-sultats présentés à la fin de l'année. Nous rappelons que les sociétés ont trois possibilités :• soit renseigner le questionnaire et disposer du rapport

de synthèse en contrepartie,• soit renseigner le questionnaire et disposer du rapport

de synthèse et des résultats détaillés avec positionne-ment de l’entreprise moyennant une contribution de800 Euros,

• soit acheter l’étude complète au prix de 1200 Eurossans renseigner le questionnaire.

Pour plus d'informations, rendez-vous sur notre blog :http://observatoire-si.over-blog.com

Promotion de l’Ensimag • Nous remercions les diplômés qui ont contribué cette

année à renforcer la promotion de notre école dans lesclasses préparatoires grâce à leur témoignage de pro-fessionnels en activité aux côtés du corps enseignant etdes élèves. Nous voulons en 2008 amplifier ce mouve-ment.

• Si vous êtes prêt à intervenir fin 2008 dans les classespréparatoires, nous vous invitons à contacter Denis Ma-chuel, Ensimag 1989, [email protected].

• L’Ensimag était présente au salon des GrandesEcoles de décembre 2007.

Jean-Philippe Couturier, Ensimag 1998, PDG d'Inoven, areprésenté l'école à la conférence « Quelles carrièresaprès une école d'ingénieurs ? ».

Prochaine revue I-Mag Octobre/Novembre 2008 : à l’heure de l’internet globalRédacteur en chef : Jean-Marc Darrigol, Directeur R&DYahoo !, Ensimag 1988 Si vous souhaitez écrire un article dans cette revue ouproposer un thème pour nos revues 2009, nous vous in-vitons à écrire à : [email protected]

Où en sommes-nous ?par Mouna Beyk, présidente AAE Ensimag, Ensimag 1989,[email protected]••• Equilibre financierNotre année 2007 est équilibrée financièrement grâce à la mobilisation de nos diplômés :• cotisations• promotion des insertions publicitaires dans la revue au-

près de leurs entreprises• promotion du benchmark des SI auprès de leur DSI

aux actions menées par notre assistante, Catherine Petit • vers les recruteurs pour l’abonnement annuaire.• vers les DSI hors de notre réseau pour la promotion du

benchmark des SIAfin de continuer dans ce cercle vertueux et aller plusloin dans nos actions, nous avons besoin de tous pour :• atteindre notre objectif de 500 cotisants en 2008 • promouvoir nos nouvelles offres :- partenariat Entreprises- AAE Ensimag- étude sur la voix sur IP- étude sur l’externalisation du SI••• Nouvelle charte graphique pour notre siteNous tenons à remercier tous les bénévoles qui ont réa-lisé ce projet et, tout particulièrement, Sylvain Gautier,Ensimag 2006, webdesigner et Laurent Goujon, Ensimag2003, administrateur.••• AnnuaireLes TOPS 20 (2007) des entreprises qui recrutent nos di-plômés, fonctions de nos diplômés, régions de nos di-plômés sont à jour sur notre site.

Diplômés recensés dans l’annuaire 5256Nombre d’adresses électroniques 4050Nombre d’adresses postales 3250N’hésitez pas à mettre à jour vos codes fonctions et lesentreprises pour lesquelles vous travaillez pour rendrenos statistiques plus fiables et plus complètes! Même sivous vous déclarez non visible pour les diplômés et/oules recruteurs… http://annu.aae-ensimag.com

Offres d’emploiDe nombreuses offres d’emploi (junior à senior) sont re-çues par notre association : plus de 2700 en 2007. Voustrouverez toutes les informations pour y accéder surnotre site : http://www.aae-ensimag.com

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Adieu LoïcNous avons appris avec tristesse le décès accidentel le 22

Février 2008 au Grand Som de Monsieur Loïc Forest, En-

simag 2002.

Les anciens élèves de l'Ensimag adressent à ses proches

leurs condoléances et leur soutien moral dans cette

épreuve.

Jean-Louis Roch (professeur à l’ENSIMAG) :

Loïc était un étudiant particulièrement vif et attachant,

qu'en tant qu'enseignant j'ai toujours connu souriant et

enthousiaste ! Premier élève de l'ENSIMAG à séjourner à

l'Université du Chili, il avait été un brillant ambassadeur

de notre école et le succès de son séjour a motivé depuis

d'autres échanges. Lors de notre rencontre en décembre

dernier à l'INSA de Rouen où il avait brillamment obtenu

un poste de Maître de Conférences, il m'avait présenté les

directions dans lesquelles il poursuivait, avec succès, le dé-

veloppement de collaborations internationales scienti-

fiques franco-chiliennes. Le succès de son parcours est un

exemple pour les élèves-ingénieurs de l'ENSIMAG.

Jacques Demongeot (son directeur de thèse) :

Loïc était pour nous un jeune chercheur accompli, parce

qu'il avait été un thésard exemplaire. Toujours à l'affût, il

avait rassemblé tous les outils nécessaires à sa thématique

d'élection, la modélisation de la morphogenèse et, après

les problèmes majeurs qu'il avait résolus (croissance des

arbres, embryogenèse de la gastrulation, croissance des

phanères), ses futurs domaines d'application étaient in-

nombrables, depuis le développement normal des ani-

maux et des plantes, jusqu'à la dysgenèse du vieillisse-

ment, en passant par la dynamique des épidémies. Loïc,

jeune à jamais dans notre souvenir, aide-nous à réaliser

ton programme.

Les collègues et amis de Loïc du Département Génie

Mathématique et du Laboratoire de Mathématique de

l’INSA de Rouen :

Dés son arrivée, Loïc a montré une extraordinaire capa-

cité d'écoute à la fois dans son enseignement et sa re-

cherche. Il était foncièrement généreux avec une grande

conscience sociale. Enfin il était ravi d'impulser de nou-

velles idées et de participer à des projets avec nous, dans

la bonne humeur, sans jamais se prendre au sérieux.

Ses amis :

C'est quelqu'un qu'on ne pourra pas oublier. Il a toujours

été "présent", disponible pour une soirée ou un défi avec

ses potes, "les renés", "les jackys" ou "les marcels"

comme il aimait nous appeler. On se souviendra de ses ex-

pressions mythiques, mais surtout de sa gentillesse, sa

simplicité et de la joie de vivre qu'il semait partout. Il res-

tera l'un des plus remarquables (et remarqués) respon-

sables com' du cercle des élèves de l'Ensimag. Loïc aimait

tout le monde, savait rire de tout avec tous. Loïc, tu nous

manques déjà.

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THÈME DU PROCHAIN NUMÉRO DE LA REVUE :

A l’heure de l’internet globalrédacteur en chef : Jean-Marc DARRIGOL, Directeur R&D Yahoo ! Ensimag 1988

Vous souhaitez :• vous investir dans les activités de l'association,

• participer à nos prochaines manifestations, • faire part de votre actualité professionnelle ou personnelle :

Pour nous contacter :Association des Anciens Elèves de l'ENSIMAG

68, Bld de Port Royal 75005 Paris - Tél : 00 33 (0)6 28 50 08 85Email : [email protected] • Site : www.aae-ensimag.com

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