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Les collections de journaux ont-elles un avenir ? Reflet ou guide de l’opinion, la presse est un outil indispensable pour connaître la vie politique, éco- nomique, culturelle de notre région, mais aussi de beaucoup de communes qui la composent. Chaque année, des dizaines d’étudiants utilisent cette presse régionale comme source d’étude d’un événement, des historiens locaux y puisent des renseignements que ne leur fournit aucun autre document, de simples curieux y trouvent parfois des pans de vie de leur famille ou de leur quartier… Dans une région où la presse fut multiple, l’accès à ces sources leur sera-t-il un jour interdit ? Les collections « papier » se dégradent, victimes du temps ou victimes du vandalisme, et les supports de substitution sont loin d’être généralisés. C’est ce thème de la conservation de la presse, qu’en tant qu’utilisateurs des col- lections de journaux politiques, culturels, sportifs, associatifs, etc., conservées dans les archives ou les bibliothèques du Nord et du Pas-de-Calais, que les membres de la Société de Panckoucke ont souhaité aborder dans ce n° 3 de L’Abeille. Quelle est la situation dans la région ? Y a-t-il une vérita- ble prise de conscience de l’urgence à sauvegar- der un patrimoine unique pour les générations futu- res ? Quelles solutions envisage-t-on ? Etat, collectivités territoriales, entreprises de presse, mécénat privé, la mobilisation de tous n’est-elle pas nécessaire ? Pascal Allard, délégué à la lecture à la Direction régionale des Affaires culturelles, répond à ces questions. Ce dossier que nous entrouvrons et compléterons dans les mois à venir est également l’occasion de parcourir les coulisses de la média- thèque de Lille, centre de dépôt légal pour le département du Nord, de faire le point sur les pro- jets de numérisation à La Voix du Nord, mais aussi, petit clin d’œil, de proposer un « petit guide pour chercheur novice ». La presse, outil indispensable à la connaissance du passé ? Les membres de la Société des amis de Panckoucke en sont convaincus. A condition de l’utiliser avec vigilance. C’est-à-dire en pleine connaissance de ses conditions d’exercice. Encore faudrait-il avoir accès aux archives des journaux, elles-mêmes, témoignages de la vie de chaque titre. Elles sont souvent introuvables ou parcellaires pour les journaux les plus anciens. Quant à celles de journaux plus récemment dispa- rus, que sont-elles devenues ? J.-P. V. Des engins de chantier ont pris place dans le hall, les électriciens et les installateurs d’informatique occupent les salles de lecture. Depuis le début 2006, la média- thèque Jean Lévy, nom officiel de la bibliothèque municipale de Lille, se refait une beauté. Elle rouvrira ses portes en septembre avec des installations rénovées : un nouveau hall d’accueil, des sal- les de consultation équipées de prises électriques et de lampes individuelles, trois fois plus de places pour les chercheurs qui tra- vaillent sur les documents anciens, etc. Ces changements ne concernent que la partie accueil du public. Dans les coulisses, les tra- vaux sont programmés pour 2007 et 2008. L’envers du décor est le domaine de Thierry Bauwens, un des deux employés de la section « périodi- ques ». Il veille sur les collections de journaux. C’est lui qui nous a servi de guide dans la partie habituellement inac- cessible de la BM. Six kilomètres de journaux Les collections de la Médiathèque de Lille sont réparties sur huit étages, dans une aile située à l’arrière des salles fréquentées par les lecteurs. Quatre niveaux, soit la moitié du bâtiment, sont occupés par la presse. « Ici, nous avons en archives 11 000 journaux et périodiques, dont un quart sont des collections vivantes, c’est-à- dire des titres en cours », nous explique Thierry Bauwens, en nous faisant pénétrer au premier niveau. Dans une semi-obscurité, une multitude de rayonnages, couverts de cartons et grands livres reliés, de formats divers, en plus ou moins bon état. La première impression est celle d’un mélange hétéroclite. Ici, on trouve de tout. Des raretés et des curiosités. La presse régionale et internationale. La cote Jx1, par laquelle démarre le fonds des journaux, est attribuée au Journal du Département du Les coulisses de la médiathèque de Lille Centre de dépôt légal pour le Nord-Pas-de-Calais, la bibliothèque de Lille est en travaux jusqu’en septembre 2006. A la rentrée, les lecteurs pourront à nouveau accéder aux onze mille journaux et périodiques qui composent la collection. Pendant les travaux, nous avons visité les coulisses et découvert l’envers du décor. édito 1 MAI 2006 N° 3 Les journaux les plus consultés à la Bibliothèque de Lille sont pour les contemporains La Voix du Nord et Nord-Eclair ; pour les anciens, L’Echo, Le Réveil (notre photo), La Dépêche et La Croix. (Photo Bibliothèque municipale de Lille)

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n Les collections dejournaux ont-elles un avenir?Reflet ou guide de l’opinion, la presse est un outilindispensable pour connaître la vie politique, éco-nomique, culturelle de notre région, mais aussi debeaucoup de communes qui la composent.Chaque année, des dizaines d’étudiants utilisentcette presse régionale comme source d’étude d’unévénement, des historiens locaux y puisent desrenseignements que ne leur fournit aucun autredocument, de simples curieux y trouvent parfoisdes pans de vie de leur famille ou de leur quartier…Dans une région où la presse fut multiple, l’accèsà ces sources leur sera-t-il un jour interdit ? Lescollections «papier » se dégradent, victimes dutemps ou victimes du vandalisme, et les supportsde substitution sont loin d’être généralisés.

C’est ce thème de la conservation de lapresse, qu’en tant qu’utilisateurs des col-lections de journaux politiques, culturels,sportifs, associatifs, etc., conservées dansles archives ou les bibliothèques du Nordet du Pas-de-Calais, que les membres dela Société de Panckoucke ont souhaitéaborder dans ce n° 3 de L’Abeille. Quelle

est la situation dans la région? Y a-t-il une vérita-ble prise de conscience de l’urgence à sauvegar-der un patrimoine unique pour les générations futu-res? Quelles solutions envisage-t-on? Etat,collectivités territoriales, entreprises de presse,mécénat privé, la mobilisation de tous n’est-ellepas nécessaire?Pascal Allard, délégué à la lecture à la Directionrégionale des Affaires culturelles, répond à cesquestions. Ce dossier que nous entrouvrons etcompléterons dans les mois à venir est égalementl’occasion de parcourir les coulisses de la média-thèque de Lille, centre de dépôt légal pour ledépartement du Nord, de faire le point sur les pro-jets de numérisation à La Voix du Nord, mais aussi,petit clin d’œil, de proposer un «petit guide pourchercheur novice ».

La presse, outil indispensable à la connaissancedu passé? Les membres de la Société des amisde Panckoucke en sont convaincus. A conditionde l’utiliser avec vigilance. C’est-à-dire en pleineconnaissance de ses conditions d’exercice.Encore faudrait-il avoir accès aux archives desjournaux, elles-mêmes, témoignages de la vie dechaque titre. Elles sont souvent introuvables ouparcellaires pour les journaux les plus anciens.Quant à celles de journaux plus récemment dispa-rus, que sont-elles devenues ?

J.-P. V.

Des engins de chantier ont prisplace dans le hall, les électricienset les installateurs d’informatiqueoccupent les salles de lecture.Depuis le début 2006, la média-thèque Jean Lévy, nom officiel dela bibliothèque municipale deLille, se refait une beauté. Ellerouvrira ses portes en septembreavec des installations rénovées :un nouveau hall d’accueil, des sal-les de consultation équipées deprises électriques et de lampesindividuelles, trois fois plus deplaces pour les chercheurs qui tra-vaillent sur les documentsanciens, etc. Ces changements neconcernent que la partie accueil dupublic. Dans les coulisses, les tra-vaux sont programmés pour 2007et 2008. L’envers du décor est le domainede Thierry Bauwens, un des deuxemployés de la section «périodi-ques». Il veille sur les collections

de journaux. C’est lui qui nous a servi de guide dans la partie habituellement inac-cessible de la BM.

n Six kilomètres de journauxLes collections de la Médiathèque de Lille sont réparties sur huit étages, dans uneaile située à l’arrière des salles fréquentées par les lecteurs. Quatre niveaux, soit lamoitié du bâtiment, sont occupés par la presse. « Ici, nous avons en archives11000 journaux et périodiques, dont un quart sont des collections vivantes, c’est-à-dire des titres en cours», nous explique Thierry Bauwens, en nous faisant pénétrerau premier niveau. Dans une semi-obscurité, une multitude de rayonnages, couvertsde cartons et grands livres reliés, de formats divers, en plus ou moins bon état. Lapremière impression est celle d’un mélange hétéroclite. Ici, on trouve de tout. Desraretés et des curiosités. La presse régionale et internationale. La cote Jx1, parlaquelle démarre le fonds des journaux, est attribuée au Journal du Département du

Les coulissesde la médiathèque de LilleCentre de dépôt légal pour le Nord-Pas-de-Calais, la bibliothèquede Lille est en travaux jusqu’en septembre 2006. A la rentrée,les lecteurs pourront à nouveau accéder aux onze mille journauxet périodiques qui composent la collection. Pendant les travaux,nous avons visité les coulisses et découvert l’envers du décor.

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Les journaux les plus consultés à la Bibliothèque de Lillesont pour les contemporains La Voix du Nord et Nord-Eclair ;pour les anciens, L’Echo, Le Réveil (notre photo), La Dépêcheet La Croix. (Photo Bibliothèque municipale de Lille)

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Nord de 1813. La collection de ce quo-tidien nordiste publié de 1811 à 1830est lacunaire. Elle tient dans trois boîtescartonnées. Au détour des travées, alignés sur lesétagères, on découvre une série deGazettes de Hollande, fascicules impri-més à Amsterdam dont l’exemplaire leplus ancien remonte à 1687. Un peuplus loin, une collection complète deL’Illustration avoisine avec une sériequasi complète du quotidien Le Tempsde 1870 à 1942, ou les annales duJournal officiel depuis 1870. Certainsvolumes du JO font 25 cmd’épaisseur. Abondammentconsultés au fil des ans, laplupart sont en mauvaisétat. On trouve aussi desjournaux étrangers, commel’insolite Journal de Saint-Petersbourg, quotidien russede langue française, quiétait diffusé dans toute l’Europe à la findu XIXe siècle. La collection la plus longue est celle deL’Echo du Nord. Elle s’étend sur 125ans, de 1819 à 1944, et est classée dansdes dizaines de grands volumes reliés.«C’est le journal de référence, le plusconsulté avec Le Réveil du Nord. » Il afallu reconstituer et racheter la tête decollection ; les premières années deL’Echo avaient disparu dans l’incendiedu Palais Rihour de 1916. Les couvertu-res de certains volumes en portentencore les traces. Malgré ce sinistre quia détruit une bonne partie du cataloguedu XIXe siècle, le fonds lillois est le plusimportant de la région, avec les collec-tions de Douai et Cambrai.

n Inter 59, Le Galibot…Aux étages supérieurs, c’est le mêmedécor. Des travées de dix mètres delong, à raison d’une moyenne de quatreétagères par travée, cela donne 1,6 kilo-mètre de linéaire par niveau. Repartisdans quatre salles identiques, plus de 6kilomètres de journaux sont archivés àla bibliothèque municipale. 80 % deslecteurs consultent 20 % des titres ; lesautres ne sortent jamais des cartons.Sur certaines étagères, des boîtes noiresau contenu mystérieux, jamais ouvertes.Thierry Bauwens en prend une auhasard. A l’intérieur, des exemplaires deLa Vallée Bleue, journal paroissialde Bourgogne ou de Franche-Comté.

Imprimé dans le Nord, comme des cen-taines d’autres, ce périodique doit êtredéposé par son imprimeur à Lille. C’estle principe du dépôt légal. Instauré en1943, il prévoit que tout imprimé tiré àplus de 300 exemplaires dans la régiondoit être envoyé à la bibliothèque deLille. Il en est de même pour les jour-naux gratuits de petites annonces. Sivous souhaitez consulter les collectionsdu Galibot ou d’Inter 59, il suffit dedemander. Est-ce que ça arrivesouvent ? «Pas à ma connaissance, sou-rit Thierry Bauwens. Mais si vous sou-

haitez étudier le commercelocal, nous avons tout cequ’il faut…»Au 6e niveau, encore desétagères, des travées et descartons. L’endroit ressem-ble aux étages précédents,sauf qu’il n’est pas com-plet. On y trouve les col-

lections de L’Humanité, des Echos, deLa Voix du Nord (en double exemplaire)et de Nord-Eclair. Une partie de l’étage,un ancien débarras où sont entreposésles classeurs contenant les tickets derationnement de l’Occupation, est eninstance de déménagement. Il faut fairede la place. La Voix du Nord occupecinq travées, et Nord-Eclair trois.«Habituellement, les bibliothèques pré-voient un espace d’avancement de 5 ans(espace disponible pour les cinq annéesà venir) pour les périodiques, expliqueThierry Bauwens. Nous avons encorede la place pour deux ans et demi.» Pour faire face au manque de place, labibliothèque de Lille pratique une sortede tri sélectif. Dans un couloir, des pilesde revues marquées «Double» atten-dent de partir à la benne. Inutile deconserver deux exemplaires identiques.

Idem pour ces piles poussiéreuses d’unvieux quotidien régional, pliées et atta-chées depuis des décennies avec de laficelle. «C’est ainsi qu’on archivait lesjournaux au début du XXe siècle. On nepeut plus les manipuler, ni les déplier,sans les détruire. Autant les jeter»,constate Thierry Bauwens. Non seulement le papier journal vieillitmal, mais il est victime de parasites. Lesinsectes et les champignons sont degrands consommateurs de presse. Pourles volumes en trop mauvais état, il n’ya pas d’autre solution que jeter, avantque les parasites s’attaquent au reste desstocks. La bibliothèque de Lille possède unpetit atelier de reliure où sont effectuésles travaux courants. On y pratique laprévention ciblée, plutôt que la restau-ration. Ce jour-là, une collection de LaCroix du Nord était en cours d’assem-blage. L’édition lilloise de La Voix duNord est reliée, à raison d’un volumepar mois, car c’est la plus consultée, lesautres éditions seront conservées dansdes boîtes d’archives.Sur une grande table, des dizainesde revues attendent d’être triées etinventoriées. «C’est le fonds de laSociété de géographie lilloise, expliqueDominique Arot, le directeur de labibliothèque. La Chambre de commercesouhaitait récupérer leurs locaux. Fautede place, ils ont été obligés de se sépa-rer de leurs archives et nous les ont don-nées.» Les dons de particuliers sont enaugmentation. Chaque mois, des collec-tions privées viennent enrichir le fonds.Ironie du sort, cela vient aussi compli-quer le travail des bibliothécaires…

Gilles Guillon

Les coulisses de la médiathèque de Lille

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«Nous avonsencore de laplace pourdeux ans etdemi. »

n Intensifier le programme de reliure des périodiques : «Nous devons faire face àun problème budgétaire, car la reliure est devenue un luxe.»n Développer les campagnes de numérisation : «c’est un travail de longue haleine,qui doit rester cohérent. »n Rendre les collections accessibles sur Internet : «Notre site web est en cours deconstitution. Des cd de rétrospectives sont disponibles. A partir de septembre, lesutilisateurs de la bibliothèque auront accès au contenu des sites de presse payants.Il faut limiter au maximum le papier. »n Envisager un lieu de stockage décentralisé : «Certains documents, qui ne sontjamais consultés, n’ont pas besoin d’être conservés sur place. La ville de Lille réflé-chit au transfert d’une partie du dépôt légal à l’extérieur. »n A partir de 2008, équiper la BM de Compactus, rayonnages compacts sur railspermettant un gain de place.

Les projets de la BM, commentés par Dominique Arot, son directeur

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Une cathédrale gothique, un châteauRenaissance, un site archéologique…cet héritage, laissé par les générationsprécédentes, exposé aux yeux du mondeentier, suscite la fierté et l’attention dela communauté nationale. Manuscrits,livres précieux…, amassés par l’Etat,dorment, eux, souvent au fond debibliothèques dans l’indifférence géné-rale et la poussière. Moins visible, lepatrimoine écrit ne semble pas avoirdroit au même traitement.Quant aux périodiques et aux quoti-diens – quelque 60000 titres morts ouvivants, représentant une grande variétéde publications – certains, malmenéspar des lecteurs peu scrupuleux, partenten lambeaux ; d’autres, victimes desoutrages du temps, se désagrègent… Cepatrimoine risque aujourd’hui de seconsumer. Comment sauvegarder, com-ment mettre en valeur ce fonds indis-pensable à la recherche sur la sociétédepuis le XVIIe siècle? Quelque 2200 quotidiens nationaux ettitres régionaux des XIXe et XXe sièclesont déjà été microfilmés. LaBibliothèque nationale de France alancé en 2005 un plan de « numérisationde la presse quotidienne nationalerétrospective» qui s’étalera jusqu’en2009. Le Nord et le Pas-de-Calais bénéficientd’un fonds de presse ancienne aussiriche et varié qu’ignoré. Une véritableprise de conscience, mobilisant l’Etat,les collectivités territoriales, les cher-cheurs et peut-être le secteur privé, estaujourd’hui nécessaire pour sa conser-vation, voire sa mise en ligne.Pascal Allard est l’un des deux conseil-lers pour le livre et la lecture à laDirection régionale des Affaires cultu-relles, qui représente, dans le Nord-Pas-de-Calais, le ministère de la Culture. Ila en charge les bibliothèques, l’éditionet les librairies. Il répond aux interroga-

tions que les chercheurs, les étudiants,mais aussi le grand public peuvent seposer sur l’avenir des collections despublications anciennes éditées dans larégion.

n A-t-on idée de l’importancedes collections de périodiquesdans la région?La presse, en région, est conservée dansdes institutions multiples : des biblio-thèques, les archives départementales,des sociétés savantes… Ces établisse-ments ne relèvent ni de la même respon-sabilité, ni de la même direction duministère de la Culture. Ainsi par exem-ple, les bibliothèques dépendent des vil-les, l’Etat les contrôle et les aide parl’intermédiaire de la Direction du Livre.Les archives départementales, elles,dépendent des conseils généraux. Et cen’est pas la même direction du minis-tère qui les suit, c’est la Direction desArchives. Quant aux entreprises pri-vées, elles sont complètement indépen-dantes. Un plan de sauvegarde de la presseécrite suppose donc l’association d’ungrand nombre de partenaires. Quant auxengagements financiers de chacun, c’estévidemment encore plus délicat.

Sauvegarder la presse, c’est d’ailleursintervenir dans trois domaines qui inté-ressent les chercheurs. Les supports, cequ’on appelle les collections, sontconservés dans les bibliothèques muni-cipales, mais aussi aux Archives dépar-tementales. Les archives des entreprisesde presse ont leur place dans ces mêmesarchives, voire dans d’autres institu-tions comme les Archives du monde dutravail à Roubaix. Les documents ico-nographiques se trouvent aussi biendans les bibliothèques, les musées oules archives, pour des objectifs diffé-rents. Globalement, la totalité relève

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des responsabilités différentes, mais lesfrontières sont floues…

n Quel a été le rôle de la DRAC ? L’action de la DRAC peut s’exercerdans les différents secteurs. Un pland’aide au patrimoine écrit a été lancé ily a deux ans. Dans une première étape, un état deslieux a été dressé dans les différentesbibliothèques publiques. Une vision del’importance des collections étaitnécessaire avant d’entreprendre quoique ce soit. Beaucoup d’ouvragesn’étaient pas inventoriés. Il fallait les« cataloguer », connaître l’état des col-lections, savoir comment elles étaientconservées. Quels étaient les projetsdes bibliothèques ? Dans une deuxième étape, il s’agitd’améliorer les conditions de conserva-tion des fonds : aménagement de maga-sins mieux pensés, achat de mobilier,de cartons pour protéger les docu-ments. Si les bibliothèques décidentd’agir, l’Etat leur vient en aide. Ellespeuvent obtenir une subvention s’éle-vant jusqu’à 50 % de leurs dépensesdans ce domaine. Enfin, le plan prévoit le développementdes actions de numérisation ou demicrofilmage des documents demanière à permettre une consultationaisée sans avoir recours aux supportseux-mêmes.

n Mais pour la presse écrite?Le constat est là. Il ne s’agit plus main-tenant de sauver le support. Celui-ci estsouvent dégradé, et continue à se dégra-der. Une «désacidation» des papiersserait possible, mais elle aurait un coûttrop élevé pour une efficacité douteuse.Il faut donc numériser les périodiques.Mais est-on sûr d’être encore capablede lire ces fichiers dans 50 ou 100 ans.Des questions techniques se posentencore : faut-il se contenter de numéri-ser ? Faut-il encore, à la fois, microfil-mer et numériser.Parallèlement, il faut mettre en valeurcette presse. Par un classement desfonds, l’organisation d’expositions, lamise en ligne des collections, inciter lestravaux de recherche… Là aussi, la plupart des projets sur lasauvegarde et de mise en valeur de lapresse écrite peuvent obtenir une aidede la part de l’Etat.

Sauvegarde des collections :pour Pascal Allard, de la DRAC,il est urgent de dépasserla simple prise de conscience…

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Pas-de-Calais que si les collectivitésterritoriales ou des titres encore exis-tants y apportent leur contribution. En septembre 2005, une convention aété signée entre Ouest-France et la BnFqui se sont associés pour la numérisa-tion des trois principales éditions deOuest-Eclair de 1899 à 1944 et l’expé-rimentation du dépôt légal en ligne pourles éditions courantes. D’autres projetssont à l’étude comme la fourniture parOuest-France à la BnF de l’ensemblede ses éditions sous forme numériqueparallèlement au dépôt légal des exem-plaires papier. On le voit, des projetsexistent. Il ne tient qu’à nous d’en être.

n Qu’en est-il pour les collectionsdes journaux qui paraissentactuellement dans la région?A notre connaissance, il n’y a pas, dansla région, de titres qui prennent encompte la conservation de leurs collec-tions. Or le problème de la pressecontemporaine est encore plus préoccu-pant que celui de la presse ancienne. Lesupport se détruit plus rapidement et ildevient difficile de manipuler ces jour-naux qui sont très consultés tant par legrand public que par les étudiants lorsde travaux de recherche. Dans cedomaine, la question des droits dereproduction se pose également, et ellene peut se résoudre qu’avec les ayantsdroit, et donc les titres eux-mêmes.

n Le constat est peu optimiste.Est-on condamné à laisser cepatrimoine exceptionnel disparaître?Certainement pas ! Quand on voit leplan de sauvegarde qui a été réalisépour la Vieille Bourse de Lille avec untrès important mécénat privé mobilisé,pourquoi ne pas imaginer l’équivalent,à un coût cent fois moindre, pour la sau-vegarde de la presse régionale…?

Propos recueillis par Jean-Paul Visse

n Des mesures incitatives seraientdonc là, mais y a-t-il une véritableprise de conscience de l’intérêtque représente la presse écrite?Les bibliothèques ont conscience del’importance de la presse pour larecherche. Elles savent que c’est unesource d’études sur la vie politique dansla région, dans leur ville, que c’est unesource d’études sur la vie sociale, éco-nomique, culturelle. Malheureusement,elles ne dépassent pas encore le niveaude prise de conscience.Dans cette région, on dort sur une mineincroyable. Des actions de mise envaleur devraient éveiller les conscien-ces. Elles ont commencé. Un cataloguecommenté sur la presse roubaisienne aété réalisé par Bernard Grelle, alorsdirecteur de la médiathèque deRoubaix. Deux autres, l’un sur Arras etl’autre sur Douai, sont en cours de réa-lisation. Parallèlement, il y aurait probablementune action de sensibilisation à menerauprès des collectivités territoriales quiignorent la richesse des fonds qui sontdans les bibliothèques, dans les archi-ves, etc.

n Au-delà des bonnesintentions, y a-t-il desbibliothèques qui mènentdes actions de préserva-tionde cette presse?Une des premières actionsde numérisation a été lan-cée en 1991 par laMédiathèque de Lille qui anumérisé le GrandHebdomadaire illustré.C’était une coproductionentre la médiathèque etl’Agence de coopérationdes bibliothèques danslaquelle se retrouvaientl’Etat et le Conseil régio-nal. Cette agence a dis-paru. Depuis la médiathèque deLille a produit quelquesCdrom. Actuellement, ellea un projet de numérisa-tion avec la Mission de larecherche et de la techno-logie du ministère de laCulture pour deux périodi-ques La Vie flamande et leNord illustré, mais aussi

pour des almanachs.D’autre part, la médiathèque de Roubaixa microfilmé, sur une grande échelle, lescollections des journaux édités àRoubaix au cours du XIXe siècle. Ce pro-jet s’est terminé par une exposition etune journée d’étude sur la conservation.

n La Bibliothèque nationale deFrance peut-elle prendre le relaisdans la région?Dans cette région où la recherche sur lapresse reste embryonnaire, la numérisa-tion doit permettre une véritable exploi-tation de la presse régionale. La B.n.F.se consacre essentiellement à la préser-vation de la presse nationale. Elle nes’investira dans la presse du Nord et du

Sauvegarde des collections

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L’Enchaîné du Nord parut à partir du 26 mai 1923 jusqu’au 26 août 1939.(Photo Bibliothèque municipale de Lille)

La Bibliothèque nationale de France possédait à la fin de l’année 2004 quelque 60000 titres mortsou vivants de la presse française et étrangère. Un plan de numérisation sur cinq ans a été décidé en 2005 pour vingt et un journaux français à dif-fusion nationale et les suppléments de six d’entre eux, de leurs origines à 1944 :La Croix, Le Temps, Le Figaro et son supplément littéraire, L’Humanité, Le Petit Parisien et son sup-plément hebdomadaire, Le Matin, Le Siècle, La Presse, Le Petit Journal et son supplément hebdo-madaire, L’Action française, L’Univers, Le Gaulois et son supplément hebdomadaire, Le Rappel, LaLanterne et son supplément hebdomadaire, Gil Blas et son supplément hebdomadaire, La Justice,L’Intransigeant, L’Aurore, Le Constitutionnel, L’Echo de Paris, Le Journal des débats.

La numérisation des quotidiens nationaux

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Le service des archives de La Voix duNord tarde à faire son entrée dans l’èredu tout numérique. Les archives dépar-tementales du Nord pourraient numéri-ser les collections intégrales de L’Echodu Nord et du Grand Echo du Nord etdu Pas-de-Calais, propriété du quoti-dien lillois.

Depuis le 4 mai, La Voix du Nord estéditée au format tabloïd (40 x 27 cm).Dans le premier numéro de sa nouvelleformule, le journal de la Grand’Placedevait publier ses «unes» des 4 mai de1946 à 1996. Cette idée banale a causéun souci technique significatif au jour-nal. Pour procéder à la reprographie despremières pages de ces six décennies,les fameuses «unes» ont été photogra-phiées à l’aide d’un appareil numériquemuni d’un objectif macro. L’utilisationde ce procédé a une explication : LaVoix du Nord, qui est informatiséedepuis 1998, n’a pas encore numériséses éditions parues antérieurement. La totalité des pages ont été microfil-mées depuis janvier 1958 parl’Association pour la conservation etla reproduction de la presse pério-dique (ACRPP), une filiale de laBibliothèque nationale, puis par FlashCopy, une société implantée en Alsace.Ce fonds de près de 4 500 bobines, quidébute le 5 septembre 1944, est pré-cieux mais inadapté. Il n’existe aucunindex. En matière de numérisation, toutreste à faire ou presque pour les collec-tions de journaux. Mais rien n’est faitpour la collection de photographies laplus extraordinaire du Nord - Pas-de-Calais 1. La Voix du Nord publie actuellemententre 150 à 200 pages par jour, des mil-liers d’articles et de photos. Commentretrouver un événement local dans ceflot d’informations? La seule ressource demeure la consulta-tion des collections conservées dans lesbibliothèques municipales ou aux archi-ves départementales. S’il s’agit d’un

événement postérieur à jan-vier 2004, La Voix du Nordoffre un service d’archivespayant (texte sans photo).C’est une société cana-dienne, Cedrom-SNI, quigère l’archivage des articlesvia le site internet lavoixdu-nord.fr 2. Pour le reste, lequotidien doit combler unretard considérable. La numérisation des jour-naux n’est curieusement pasune priorité malgré les tré-sors qu’elles recèlent : LaVoix du Nord possède ainsiune des deux collectionsintégrales des éditions deL’Echo du Nord connuesdans notre région 3.Après avoir longtemps étérangées dans des lieux insolites commeune cave, un vestiaire, au milieu de lasalle des anciennes rotatives, dans lesanciens locaux du garage automobile deLa Voix du Nord à Hellemmes, les col-lections de journaux dorment actuelle-ment à La Pilaterie, le siège industrielde La Voix, à Marcq-en-Barœul. L’Echo est enfermé dans des armoiresmétalliques tandis que les volumes deLa Voix du Nord sont rangés sur des éta-gères dans des conditions inappropriéesd’hydrométrie et de température. Cefonds est en outre dévoreur d’espace. L’entreprise a récemment relancé uneréflexion autour de la numérisation deces journaux. Au final, l’engagement demoyens, notamment l’achat d’unemachine de numérisation des micro-films, a été repoussé à 2007. Dans l’attente, le quotidien n’exclut pasde déposer son fonds de journaux (Echodu Nord, Grand Echo du Nord) auxArchives départementales du Nord.L’institution de la rue Saint-Bernard esttrès intéressée. «Nos collections sontincomplètes ou abîmées, en particulieren ce qui concerne L’Echo du Nord dontnos numéros ne commencent que dans

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les années 1880», indique MartineDumont, attachée de conservation dupatrimoine aux Archives départementa-les. «Le projet d’acquisition d’unnumériseur de microfilms a été aban-donné pour le moment. Nous devonsacheter un scanneur pour numériser lescollections papier. Mais nous ne savonspas quel accord nous allons trouveravec La Voix du Nord», ajoute-t-elle.

A La Voix du Nord, le dossier est loind’être clos. L’informatisation ne datepourtant pas d’hier. L’équipement de larédaction en ordinateurs portables demarque Atari – une marque restée célè-bre dans l’histoire de l’informatiquepour ses jeux vidéo – vite remplacés pardes PC a débuté vers 1990. Mais l’èrenumérique, et donc la mise en mémoire,a été abordée sans calendrier précis.Numérisé de 1995 à 1998 sous un nou-veau système rédactionnel baptisé dunom d’Hermès, le journal ne s’est pasdoté immédiatement d’outils permettantl’exploitation des archives, en particu-lier sur le plan iconographique. La création d’un «Doc Center», unmoteur interne de recherches permet-

A La Voix du Nord,Une montagne de papieret d’images à numériser

L’Echo du Nord parut du 15 août 1819 au 1er septembre 1944. (PhotoBibliothèque municipale de Lille)

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tant d’archiver et de consulter les textes bruts, ne remontequ’au mois de juin 1998, soit trois années après l’implantationd’Hermès. Cette période de latence a creusé dans les archives une sortede trou de mémoire numérique. Pour les textes, on peut sereporter aux collections papier. Pour les photos, il faut comp-ter sur les archives personnelles des photographes copiées surdes cédéroms, un support qui s’abîme avec le temps.Depuis l’arrivée de l’image numérique, il est devenu difficilede retrouver une photographie faute de gestion iconographi-que cohérente. Dans les rédactions détachées, chaque photo-graphe se débrouille. Les huit photographes basés au siège dujournal indexent depuis peu leurs photos selon des règles plusrigoureuses. Mais ils ne disposent pas d’une possibilité de trai-tement de leurs images par lot, ce qui oblige de légender lesphotos une par une. Les articles bénéficient d’un archivage efficace via «DocCenter». Chaque journaliste, ayant accès sur son PC aumoteur de recherche, trouve les infos en trois clics. On pour-rait imaginer ce système étendu aux photos avec l’acquisitiond’un serveur photos. Enfin, le scannage des tirages papier conservés dans quelque20000 boîtes cartonnées classées dans les locaux d’archivesde la Grand’Place, puis la création d’une banque d’imagesreprésenteraient une évidente ressource commerciale pour lejournal. Car les archives de La Voix du Nord représentent untrésor mal exploité. Ancien responsable du service des archives et de la documen-tation, Christian Garitte, qui a travaillé dans ce service de1971 à 2003, avait mesuré l’ampleur de la tâche il y a près dequinze ans. « La mise en place d’un système documentaireperformant dans un journal tel que La Voix du Nord est uneaventure périlleuse et délicate, semée d’embûches mais parti-culièrement exaltante », écrivait-il en septembre 1992 dansson projet d’informatisation du service.A son départ du journal en avril 2003, ce lourd dossier n’avaitguère avancé par manque d’intérêt de la direction du journal.Ses successeurs n’ont pas encore obtenu plus de moyens.Alain Goguey, qui s’occupait alors du développement delavoixdunord.fr, a repris le flambeau neuf mois après le départde Christian Garitte. Il a été remplacé en juillet 2005 parFabien Lecoutre, journaliste spécialisée dans les nouvellestechnologies, transfuge du desk de l’agence Reuters à Paris.Ce dernier n’a pas souhaité nous rencontrer. La numérisationdes archives de La Voix du Nord semble bien en panne.

Frédéric Lépinay

A La Voix du Nord, une montagne de papier et d’images à numériser

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1. La Voix du Nord possédait une partie des archives photo de L’Echodu Nord. Peu après la Libération, la grande majorité des photographiesauraient été détruites à la demande de la direction pour éliminer d’éven-tuelles images compromettantes, selon d’anciens archivistes de La Voixdu Nord.

2. Ce site, payant depuis 2003, a été mis en ligne en septembre 1996.Selon le livre La Voix du Nord, histoire secrète, (Les Lumières de Lille,2005), il a été financé par des fonds européens frauduleusement utilisés.

3. Cette collection comprend toutes les éditions de L’Echo du Nord.Une autre collection, dont nous ignorons l’état, est conservée par un desenfants de Gustave Dubar, fils de Jean Dubar, le dernier patron deL’Echo du Nord.

L’accès au service archives du journal a été fermé aupublic en juillet 1992. Il est possible aux chercheurs uni-versitaires ou non de consulter le fonds sur demandemotivée et sur rendez-vous. On peut joindre ce serviceau 03 20 78 43 27.

1. Les collections papierL’Echo du Nord du 15 août 1819 au 1er septembre 1944,sauf du 7 octobre 1914 au 17 octobre 1918 et du 18 maiau 31 juillet 1940. Durant cette période, L’Echo du Nordest remplacé par le journal à cinq titres puis Le Bulletinde Lille et de la région du Nord et/ou La Gazette du Nord. A partir du 14 septembre 1890, le quotidien lillois publiedeux éditions L’Echo du Nord, le soir, et Le Grand Echodu Nord et du Pas-de-Calais, le matin. Les collectionssont reliées pour toutes les éditions locales dès leurapparition.

Un numéro unique titré Le Véritable Grand Echo du Nordde la France daté du 3 septembre 1944.

La Voix du Nord depuis le 5 septembre 1944. Le premiernuméro du quotidien porte le n° 66 en référence aux 65exemplaires de La Voix du Nord, organe de la résistancede la Flandre française publiés entre avril 1941 et août1944. Cette numérotation est erronée, car le n° 28 de lafeuille clandestine n’existe pas. A notre connaissance,aucune collection complète de ce journal n’est disponi-ble. Le Musée de la Résistance à Bondues, qui accueilleun « Espace Voix du Nord » dans ses murs, conserve63 numéros. Une compilation de ces numéros a étépubliée dans un ouvrage hors-commerce où ne figurepas le n° 42 du journal clandestin dont aucun exemplairen’a été retrouvé.

Le Figaro de 1948 à 1952, et depuis octobre 1966.Le Monde depuis 1947. Le Journal Officiel depuis décembre 1958.

2. Les microfilmsLa Voix du Nord a microfilmé les pages de toutes ses édi-tions. Le service conserve un original et deux duplicatas.Ce qui représente 4500 bobines de 500 à 600 pageschacune, soit au plus de 2 millions de pages.

3. Les documents photographiquesLe service conserve des photographies en noir et blancdepuis la Libération à 1998 (plus de 3 millions), des qua-drichromies (diapositives couleurs) et des négatifs cou-leurs de 1970 à 1998 dont le nombre est estimé à envi-ron 500000. Depuis 1998, les photos numériques sont archivées sanscohérence.

4. La documentation écriteLes dossiers de presse sont constitués d’articles extraitsde nombreux titres. Ils couvrent un grand nombre desujets d’actualité et de société, sur les plans local, régio-nal, national et international. Les monographies sont constituées d’ouvrages de réfé-rence déposés au service par la rédaction. Ce fonds n’estni répertorié, ni mis en valeur.

F. L.

Le fonds documentaire Voix du Nord

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n Localisation d’un périodiqueOn dispose de quelques instruments,fort imparfaits pour localiser un pério-dique. Tout d’abord, le Catalogue col-lectif de France, qu’on peut consulteren ligne, permet de s’assurer que laBibliothèque nationale de France(B.n.F.) ou l’un de ses pôles associés(quelques bibliothèques municipales ;seule la bibliothèque de Lille et lesbibliothèques universitaires ont été rete-nues pour notre région ; de plus le cata-logage rétrospectif de Lille est loind’être achevé) possèdent bien tel ou teltitre. Si la recherche porte sur un périodiquepolitique ou d’information généraleparu entre 1865 et 1944 dans le Nord etle Pas-de-Calais, il existe deux catalo-gues édités par la B.n.F. Ils ne recensentque les collections des bibliothèquesmunicipales et des archives municipaleset départementales, à l’exclusion desbibliothèques universitaires et autres 1).Mais la presse clandestine 1939-1945est répertoriée dans un autre fascicule 2 ;où seules les collections de la B.n.F. etde la Bibliothèque de documentation etd’information contemporaine sont pri-ses en compte. On pourra compléter parun catalogue des périodiques conservésdans les bibliothèques parisiennes et lesbibliothèques universitaires de pro-vince, du moins celles existant avant1981 3. Si on ne peut pas, ou ne veut pas se ren-dre à Paris, on conviendra que la recher-che est difficile. Elle le sera plus encoresi elle sort des périodes couvertes parles catalogues, ou si elle concerne untype de presse spécialisé (la presse pourenfant dans le Nord, ou la presse agri-cole dans le Pas-de-Calais par exem-ples). Finalement, le meilleur moyen desavoir est encore de se rendre dans labibliothèque de son choix, ou d’interro-

ger par l’Internet le catalo-gue de la bibliothèque cible,si elle en possède un, et enespérant qu’il soit à jour !Si Lille est aussi riche,c’est qu’elle a été désignéecomme bibliothèque jouis-sant du dépôt légal obliga-toire effectué par les impri-meurs, à charge pour elle deconserver les livres et pério-diques ainsi recueillis.

n Identificationdes périodiques éditésdans une ville donnéePour obtenir la liste des périodiquesédités à Béthune par exemple, etconservés à la Bibliothèque nationalede France, on peut interroger le catalo-gue des imprimés conservés à laBibliothèque nationale des origines à1970 (six cd-rom), qui autorise unerecherche par lieu d’édition 4. Pour le Nord, les chercheurs disposentd’un autre document. Un passionné,Georges Lepreux entreprit, à la fin duXIXe siècle, d’établir un catalogue de lapresse du Nord, donnant les titres, lesdates de parutions quand il les connais-sait, et ajoutant souvent quelques lignesde commentaires 5. Ce catalogue (paruen 1890) fourmille d’erreurs, mais il estnéanmoins fort utile aux chercheurs, etles rédacteurs du catalogue de la B.n.F.cité plus haut l’ont pris pour base deleurs travaux. Lepreux y a ajouté unindex par ville. Enfin n’ayons garde d’oublier le Muséede la presse, annexé au Mundaneum deMons (B). On pourra y découvrir latrace de périodiques ignorés de tous lescatalogues et répertoires cités ci-dessus.

n Cerner la pressed’une année donnéeIl peut être intéressant pour l’historien

de consulter toute la presse d’une annéedonnée, pour avoir l’ensemble des réac-tions à un événement. Une telle recher-che supposerait la confection de catalo-gue d’un genre particulier, où, annéeaprès année, on reporterait les titres despériodiques existant cette année-là. Cetype de catalogue semble extrêmementrare.

n Écrire l’histoire de la presseÉcrire l’histoire de la presse, ou d’unpériodique particulier, est difficile. Jepasse volontairement sur la bibliogra-phie d’Eugène Hatin 6 : trop ancienne ettrop restrictive (qu’est-ce donc qu’unécrit périodique de quelque valeur pourun historien?). On consultera les incontournables.L’histoire générale de la presse fran-çaise 7, en cinq volumes, est déjà un peuancienne, mais reste indispensable. Ony ajoutera bien sûr La presse régionaledes Affiches aux grands quotidiens 8, deMarc Martin, fort peu disert sur notrerégion, par manque de travaux sur cettehistoire nous a-t-il confié. Ce qui justi-fie la création de notre association. Onne saurait se passer de La presse duNord Pas-de-Calais au temps du GrandÉcho du Nord 1819-1944 par Jean-Paul

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Identifieret localiser un périodiquePetit guidepour un chercheur novice

La Croix du Nord, fondée en novembre 1889, fut d’abord bi-hebdomadairepuis quotidien jusqu’en 1967. (Photo Bibliothèque municipale de Lille)

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Visse, même si ce livre ne couvre pasentièrement l’histoire de la presse de larégion, et fait la part belle à la pressepolitique et d’information générale 9.Les bibliothèques seront de peu d’aideau chercheur dans ce domaine. Il devrafréquenter les archives. Malgré lesredondances inévitables, il est indispen-sable de fréquenter les archives munici-pales, départementales et nationales. Ledouble carbone est une invention relati-vement récente, et la photocopie plusencore. On ne recopiait pas obligatoire-ment toutes les lettres, et demandes etréponses peuvent se trouver à deuxendroits différents. Il faudra aussiconsulter les archives diocésaines pourla presse catholique, et les archivesd’associations quand elles existent. Lechamp d’investigation est immense.Les journaux paraissant encore laissentparfois les chercheurs accéder à leursarchives. Mais celles-ci disparaissent enrègle générale avec le journal, et raressont les fonds d’archives de titres dispa-rus.

n Un exemple : le cas Roubaix Roubaix s’est préoccupée très tôt de lapresse locale, ladite presse était prati-quement absente de ses collections. Labibliothèque municipale avait fermé en1890, pour ne réouvrir qu’en 1959. Ilest vrai que, durant cette période, lesarchives municipales conservèrent lespériodiques auxquels la mairie était

Identifier et localiser un périodique : petit guide pour un chercheur novice

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1. Bibliothèque nationale. Département des périodiques, Biblio-graphie de la presse française politique et d’information générale :1865-1944 : 59 Nord, Patrice Caillot, Françoise Finelli, FrançoiseQuinton et Louis Trénard, Paris, Bibliothèque nationale, 1976, 261 p.

Bibliothèque nationale. Département des périodiques. Biblio-graphie de la presse française politique et d’information générale :1865-1944 : 62 Pas-de-Calais, Ghislaine Bellart, Pierre Bougard et JeanWatelet, Paris, Bibliothèque nationale, 1968, 116 p.

Ces deux catalogues ne possèdent pas d’index. Il faut donc lesdépouiller entièrement si l’on veut connaître la production d’une ville.

2. Catalogue des périodiques clandestins (1939-1945), suivi d’uncatalogue des périodiques clandestins diffusés à l’étranger, préf. JulienCain; introd. R. et P. Fouillet-Roux, Paris, Bibliothèque nationale, 1954,282 p.

3. Bibliothèque nationale. Département des périodiques, Cataloguecollectif des périodiques du début du XVIIIe siècle à 1939 conservés dansles bibliothèques de Paris et dans les Bibliothèques universitaires desdépartements. Paris, Bibliothèque nationale. 5 volumes, de 1967 à 1981.

4. Les bibliothèques municipales de Lille et Roubaix le possèdent,Douai envisage de l’acquérir ; d’autres peut-être?

5. Lepreux (Georges), Nos journaux : histoire et bibliographie de laPresse périodique dans le département du Nord (Flandres-Hainaut-Cambrésis) : 1746-1889, Douai, L. & G. Crépin frères, [S.d.], (Ency-

clopédie historique du département du Nord). Consultable au moins àLille et Douai.

6. Hatin (Eugène), Bibliographie historique et critique de la pressepériodique française : ou catalogue systématique et raisonné de tous lesécrits périodiques de quelque valeur publiés ou ayant circulé en Francedepuis l’origine du journal jusqu’à nos jours, avec extraits, notes histo-riques, critiques et morales, indication des prix que les principauxjournaux ont atteint dans les ventes publiques, etc., précédé d’un Essaihistorique et statistique sur la naissance et les progrès de lapresse périodique dans les deux mondes, Hidesheim, G. OlmsVerlagsbuchhandlung, 1965, 657 p. (Reproduction de l’édition de 1886,Paris), dont les limites sont évidentes.

7. Histoire générale de la Presse française, sous la dir. de ClaudeBellanger, Jacques Godechot, Pierre Guiral et Fernand Terrou, Paris,PUF, 5 volumes parus de 1969 à 1975.

8. Martin (Marc), La presse régionale des Affiches aux grandsquotidiens, Paris, Fayard, 2002, 501 p.

9. Visse (Jean-Paul), La presse du Nord et du Pas-de-Calais autemps du Grand Écho du Nord, 1819-1944, Villeneuve d’Ascq, Pressesuniversitaires du Septentrion, 279 p., ill.

10. Grelle (Bernard), Catalogue [commenté] de la presse roubai-sienne et des villes avoisinantes, 1829-1914, Roubaix, Lire à Roubaix,2004, 221 p., (Les cahiers de Roubaix ; n° 10).

abonnée, le préfet du Nord interdisantparfois certains titres.Dès la fin des années 80, la Média-thèque achetait des microfilms de pério-diques roubaisiens ou tourquennois(une partie des titres couvraient lesdeux villes sœurs). Ces microfilmsavaient été réalisés par l’Associationpour la conservation et la reproductionde la presse périodique (A.C.R.P.P.) oupar la bibliothèque de Tourcoing. Dansles années 90, était mis sur pied un pland’envergure : microfilmer une collec-tion aussi complète que possible de tousles périodiques édités à Roubaix avant1914. Il est maintenant envisagé de lesnumériser. Dans le même temps étaitdressé un catalogue commenté desditspériodiques, dont première édition adéjà parue 10. Nous avons évoqué plus haut la diffi-culté de trouver des périodiques locauxou régionaux. Ce catalogue nous permetd’avancer quelques indications à cesujet. Avant le programme de microfil-mage, sur 237 titres, 16 % pouvaientêtre consultés à Roubaix (bibliothèqueet archives), 25 % à Lille ou Roubaix,9 % à Lille seulement, 51 % à la seuleB.n.F., et 14 % nulle part (il n’en existeaucune collection connue, même si par-fois on peut trouver à Mons un numérotémoin).La Médiathèque de Roubaix a égale-ment publié, ou va publier, des catalo-gues thématiques des périodiques

(France entière) qu’elle conserve (àparaître par exemple un catalogue despériodiques clandestins 1939-1944).

n Les perspectivesTourcoing poursuit son programme demicrofilmage. Lille réfléchit à la numé-risation de grands quotidiens régionauxen lien avec la B.n.F. ; Jean-Paul Visseprépare un catalogue commenté de lapresse parue à Arras ; Douai dresse uneliste des périodiques édités localement. Le feu couve ; espérons qu’il ne s’étein-dra pas. Mais on est bien loin encore ducatalogue de la presse régionale NordPas-de-Calais (avec localisations),prévu sur le site Eulalie, catalogue quirendrait tant de services aux chercheurs.Peut-être un jour prochain verra-t-onles professionnels des bibliothèques etdes archives, soutenus par les collectivi-tés locales (région, départements etcommunes), et bien sûr, par les entrepri-ses de presse de la région – qui pourl’instant ne se préoccupent guère de laconservation de leurs collections, ou decelle de leurs archives – attelés à ungrand programme d’identification et deconservation de la presse régionale,dont les différents aspects seraientensuite étudiés par des dizaines d’étu-diants. Pourquoi-pas? On peut toujoursrêver !

Bernard Grelle

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La Société des Amis de Panckoucke poursuit sapublication d’une bibliographie sur la presse du Nordet du Pas-de-Calais. Bernard Grelle est chargé decette rubrique. Transmettez-lui les références quevous découvrez ([email protected], ou à

Société des Amis de Panckoucke, 13 rue du Château Roubaix). Soyez précis : auteur(s), titre de l’ouvrage (ou de l’article), lieu de publication et éditeur, (ou périodiquedans lequel vous avez trouvé ces renseignements), date et page(s), illustrations, etc. N’omettez pas depréciser de quel journal, magazine, revue il est parlé dans ce livre ou cet article, si ce renseignementn’apparaît pas clairement dans le titre, et le lieu d’édition du périodique. N’hésitez pas à joindre un com-mentaire explicatif.

Hommes et femmes de pressen B. V. «Une nouvelle étape avec Jean-MarieLeblanc : la Saint-Nicolas des journalistes originai-res du Nord Pas-de-Calais », La Voix du Nord, 7décembre 2005.n «Une Saint-Nicolas parisienne réussie », La Voixdu Nord, 13 décembre 2005, p. 1077.n {Brucy, Anne} « Anne Brucy, directrice régionalede France 3», La Voix du Nord, 22 novembre 2005,p. 1075.n {Carrette, Henri} «Henri Carrette, un exil injuste.Celui qui fut le premier maire socialiste de Roubaixavait dû s’exiler pour avoir fondé un journal dontles idées avaient été dangereuses pour le pou-voir », Nord Éclair, 1er avril 1984.n {Cuvelier, Roland} F.H., « Dessins d’antan d’ungrand enfant », Nord Éclair [Roubaix], 11 novembre1997.n {Cuvelier, Roland} « Exposition en cinquantedessins [Hellemmes-Lille] : la tendresse amusée deRoland Cuvelier pour les gens du Nord à travers lesâges », La Voix du Nord, 11 mars 1967. n {Cuvelier, Roland} «Portrait », Voix du Nord, 11-12 août 1985.n {De Brabander, Charles} Piat (Jean),Clerambeaux (Léonce), «Le socialisme est plus fortque la mort », L’Avenir du Nord, 28 octobre 1945. n {Decroix, Maurice} Decroix (Maurice), «C’estbeau le bruit d’une ville », Roubaix magazine, octo-bre-novembre 2005, n° 70, p. 18.n {Lepot, Michel} «Le décès de Michel Lepot : leréseau de distribution de La Voix du Nord était sondomaine», La Voix du Nord, 18 janvier 2006,p. 2070.n {Prouvost, Michel} «Le décès de MichelProuvost : il fut PDG de Nord Éclair de 1993 à2001», La Voix du Nord, 29 novembre 2005.n {Réveillon, Jean} Vouters (Bruno), «Un hommedu Nord au carrefour des TV : à Genève, l’Unioneuropéenne des radios-télévisions (E.BU) pilotéepar Jean Réveillon... », La Voix du Nord, 16 novem-bre 2005. n {Verly, Hyppolite} : Laut (Ernest), «HyppoliteVerly » La Revue du Nord de la France, 4e année,n° XII, 15 juin 1893, pp. 363-366.

Généralitésn {Crieurs et porteurs} « Ils lisent le journal après

vous : une corporation intéressante, les gens du papier »[reportage photographique], Nord France, 6 mars 1948,pp. 8-9. n {École supérieure de journalisme de Lille} «Éthique delangage», Le Canard enchaîné, 19 octobre 2005, p. 5.n {École supérieure de journalisme de Lille} «Écolesupérieure de journalisme de Lille : Daniel Deloit suc-cède à Loïc Hervouet », Nord Éclair, 19 novembre 2005,p. 5.n {École supérieure de journalisme de Lille} «DanielDeloit, nouveau patron de l’ESJ», La Voix du Nord,19 novembre 2005.n {Infocom, Roubaix} « Infocom: ne l’appelez plusIUP... », Nord Éclair, 15 octobre 2005.n Lescureux (Christine), «La presse locale, ferment deculture : l’exemple du Pas-de-Calais », Revue EspaceMarx, décembre 2000, n+ 14-15, pp. 174-176.

Des origines à 1880n {Le Canard – Roubaix, 1862 –)} Piat (Jean), « LaFauvette, Le Canard et Le Papillon sous le SecondEmpire », Nord Éclair, 27 septembre 1984.n {Le Diable rose – Lille, 1872-1873 –} Visse (Jean-Paul), «La caricature politique, talon d’Achille du DiableRose », La Bibliothèque municipale de Lille fête les40 ans de la Médiathèque Jean Lévy, Lille, MédiathèqueHenri Lévy, 2005, 157 p., ill., pp.130-131.n {Annonces, affiches, annonces nouvelles et avisdivers de la Province de Flandres concernant tout ce quipeut l’intéresser – Lille, 1781-1793 –} Marchand(Philippe), « Feuilles de Flandres», La Bibliothèque muni-cipale de Lille fête les 40 ans de la Médiathèque JeanLévy, Lille, Médiathèque Henri Lévy, 2005, 157 p., ill.,pp.100-101.n {Le Grand Écho du Nord – Lille, 1819-1944 –} LeManer (Yves), «Le Grand Écho du Nord dans la tourmente de la Seconde guerre mondiale », La Bibliothèquemunicipale de Lille fête les 40 ans de la MédiathèqueJean Lévy, Lille, Médiathèque Henri Lévy, 2005, 157 p.,ill., pp.142-145.

La presse de 1880 à 1914n {La Flandre artiste, – Lille, 1908-1909-} Surlapierre(Nicolas), « La Flandre artiste : une revue d’art ou de litté-rature, », La Bibliothèque municipale de Lille fête les 40ans de la Médiathèque Jean Lévy, Lille, MédiathèqueHenri Lévy, 2005, 157 p., ill., pp.138-141.

n Bibliographiede la presse régionale

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La presse de 1939 à 1944n {L’Homme libre – 1940-1941 –} Piat (Jean), «La clandestinité augrand jour », Nord Matin, 12 septembre 1964.n {La IVe République – 1942-1943 –} Piat (Jean), «La clandestinitéau grand jour », Nord Matin, 12 septembre 1964.

Après 1945n {Nord Matin } [Piat (Jean)], «Notre journal », Nord Matin, 7 septem-bre 1944.n {Nord Matin } Houriez (Jean), alias Jean Piat, «Vingt-deux ans»,Nord Matin, 4 septembre 1966. n {Nord Matin } Piat (Jean), « Jean Piat raconte : Demain, tu sorsNord Matin», Nord Éclair, 4 septembre 1994.n {Nord Matin } Celtmon (Loïc), « Journaliste sous presse : un rap-port de la ligue des Droits de l’Homme sur la situation au journalNord Matin», Lundi!, 30 novembre1992, pp. 8-9.n {La Voix du Nord} «La Voix du Nord tourne une nouvelle page deson histoire : avec son rachat, officiel depuis le 29 septembre, par legroupe de presse belge Rossel », La Voix du Nord, 7 octobre 2005.n {La Voix du Nord} «Les archives de votre journal en ligne sur lesite Internet de La Voix du Nord », La Voix du Nord, 17 décembre2005, p. 2070.n {La Voix du Nord} «Envoyé spécial à la Voix du Nord : reportageautour du juge Burgaud, diffusé ce soir », La Voix du Nord, 9 février2006, p. 1075.Après 1945n {La Voix du Nord} «Une grande date dans l’histoire de notre jour-nal », La Voix du Nord, édition spéciale à l’occasion de la mise enroute de l’imprimerie de la Pilaterie, supplément aux éditions dujeudi 23 juin 1983.n {La Voix du Nord} Le développement de La Voix du Nord, pla-quette non datée (1988?).n {La Voix du Nord} La Voix du Nord. Bienvenue à la journée portesouvertes, plaquette réalisée à l’occasion du 50e anniversaire du jour-nal en 1994.n {La Voix du Nord} Duhamel (Jean-Marie), Raguin (Joseph),Smague (Yves), «60 ans de Voix du Nord», La Voix du Nord, 3 mai2007.n {La Voix du Nord} Bretonnier (Jean-Michel), «Le printemps deVoix du Nord», La Voix du Nord, 4 mai 2007.n {La Voix du Nord} « La nouvelle Voix? Bien plus qu’un nouveauformat ! », La Voix du Nord, 5 mai 2007.n {Fabrication} «Réunification des syndicats du Livre : Le syndicatdes ouvriers du Livre Métropole Nord fondé en 1878 retrouve sonpérimètre d’origine», La Voix du Nord, 12 avril 2006, p. 1256.n {Fabrication} «Ouvriers du livre Métropole Nord : un syndicat réu-nifié : Filpac CGT et syndicat des ouvriers du Livre Métropole Nordfondé en 1878», Nord Éclair, 15 avril 2006, p. 8.Radio

Radiosn Rencontre avec les radios libres, 30 janvier 1982 (enregistrementsonore), Radio Métropolys, (Médiathèque de Roubaix, FLR sonK7/14). n {Radio Boomerang, Roubaix} Gatineau (Jean-Charles), «RadioBoomerang, libre et ouverte », La Voix du Nord, 11 octobre 2005.n {Radio campus, Villeneuve d’Ascq} [Radio campus : dossier remisà la bibliothèque de Roubaix à l’occasion de la rencontre avec lesradios libres le 30 janvier 1982, Radio campus], Villeneuve d’Ascq,1882, 13 f. (Médiathèque de Roubaix, Br 4/1877).n {Radio Lille} «Menaces sur Radio-Lille : les émissions régionalesde Radio-Lille seront supprimées à partir du 15 avril » [reportagephotographique], Nord France, 13 avril 1946.n {Radio triumfo, Roubaix} «Radio triumfo : le PS roubaisiendénonce la loi de l’argent du C.S.A. », La Voix du Nord, 27 octobre2005.

Bibliographie de la presse régionale

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J O U R N A L D E L A S O C I É T É D E S A M I S D E P A N C K O U C K E

Annales de la journéede la presse régionaleRoubaix, le 7 mai 2004

Organisée par la DRAC et la bibliothèque de Roubaix il y adeux ans, la journée de la presse régionale a été consacrée engrande partie à la sauvegarde et à la conservation des jour-naux. Après avoir démontré l’intérêt historique de la presseancienne, source d’informations irremplaçable pour les histo-riens et les chercheurs, les participants à cette journée d’étudeont fait le point sur les techniques utilisées et les problèmesrencontrés. Au milieu du XIXe siècle, la pâte à bois a succédé au papierchiffon. De moins bonne qualité, le papier journal de cetteépoque se dégrade plus rapidement qu’auparavant.Longtemps, la meilleure solution de conservation des jour-naux a été la reliure en volumes mensuels ou annuels. Làencore, des erreurs techniques ont été faites (reliures inadap-tées) et ont aggravé le mal au lieu de l’endiguer. On ne compteplus le nombre de fascicules abîmés qui nécessitent une res-tauration. A partir des années 1950, la reproduction des journaux surmicrofilms est apparue comme une alternative à la reliure.C’est ainsi que la collection du Journal de Roubaix, conservéeà la médiathèque de Roubaix, a été entièrement microfilmée àpartir de 1989. Ce fut la première étape du microfilmage des150 périodiques roubaisiens recensés. Cette opération arrive àson terme en 2006. Les programmes de microfilmage ne sesont pas généralisées pour autant. Ainsi, l’expérience exem-plaire menée par Ouest-France fait figure d’exception. Legrand quotidien breton a démarré une action de microfilmageau jour le jour en 1962. Chaque jour, les quelque 600 pages,qui composent les 42 éditions quotidiennes, sont transféréessur microfilm. Parallèlement, Ouest-France a commencé àtraiter ses archives sur le même type de support. En quatredécennies, environ 7 millions de pages ont déjà été transféréessur microfilm. Coût total : 5 millions d’euros, soit le plus grandprogramme privé de sauvetage du patrimoine écrit.

Gilles Guillon

82 pages, à paraître

Revue publiée par la Société des Amis dePanckoucke 13, rue du Château 59100Roubaix n E-mail : [email protected] Ont participé à ce numéro : Frédéric

Lépinay, Gilles Guillon, Bernard Grelle et Jean-Paul Visse n Maquette : TriangleBleu n Abonnements (3 numéros) : 10 € n Vente sur demande à la Société desAmis de Panckoucke n Avertissement : les textes sont publiés sous la responsa-bilité de leurs auteurs n L’ensemble doit être adressé sur disquette PC, logicielWord n Les photos qui accompagnent les textes doivent être libres de droit.

n {Radio Lille} «Le poste radio PTT Nord » [reportage photographi-que], Le Grand Hebdomadaire illustré, 28 juillet 1939.

Télévisionn Diligent (André), La télévision, progrès ou décadence, Paris,Hachette, 1965, 127 p., ill. en n. et en coul., 19 cm (La nouvelle ency-clopédie).