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NANDO DE COLO ROI D'ESPAGNE FLORENT PIETRUS ISABELLE YACOUBOU BILAN NM3 LE MAGAZINE DE LA FÉDÉRATION FRANÇAISE DE BASKETBALL N°780 - MAI2012 - WWW.FFBB.COM

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De Colo sélection

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nando de coloroi d'espagne

Florent Pietrus

isabelle Yacoubou

bilan nM3

LE MAGAZINE DE LA FÉDÉRATIONFRANÇAISE DE BASKETBALL

N°780 - MAI2012 - WWW.FFBB.COM

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nando de colo

"c’est un objectif d’aller en nba"

A bientôt 25 ans, Nando De Colo (1,95 m) s’apprête à vivre un été chargé. Les Jeux Olympiques sont au programme avec une équipe de France qu’il n’a plus quittée depuis ses grands débuts en bleu il y a quatre ans. En club, il s’est affirmé comme une valeur sûre du Vieux Continent avec Valence mais pourrait bientôt rejoindre les Spurs, qui l’ont drafté au deuxième tour (53e choix) en 2009. Propos recueillis par Julien Guérineau, à Valence

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langue, le pays, le championnat et il m’a beaucoup conseillé. la deuxième année à mon retour du Mondial, je suis passé sixième homme sans explication et sans possibilité de démontrer à l’entraînement que je méritais plus (10,7 pts en 20’). Tant pis, il fallait faire avec et je trouve que j’ai fait le taf. cette année cela est aléatoire, je suis utilisé à toutes les sauces en fonc-tion des blessures : ailier, meneur, arrière (13,5 pts en 26’). Moi je me concentre sur mon jeu. le plus important ce n’est plus d’être dans le cinq, c’est d’avoir du temps de jeu. Je n’ai jamais eu de problème avec ça, que ce soit en club ou en Équipe de France.

Dans l’effectif valencian on trouve neuf internationaux en provenance de six pays différents (France, Espagne, Lettonie, Australie, Ukraine, Serbie). Parlez-nous de la concurrence terrible au sein de ces grosses cylindrées européennes…

Vous évoluez depuis trois ans à Valence, à quand remonte vos

premiers contacts avec le club ?décembre 2008 quand j’étais à cholet. le Président de l’époque et Toni Muedra, le General Manager, sont venus me voir. Ils m’avaient parlé du rôle que je pouvais avoir dans l’équipe. J’étais content de ce qu’ils me proposaient même si j’aurais voulu en parler avec le coach. Trois mois plus tard Neven Spahija est également venu à cholet pour me dire qu’il m’at-tendait comme premier meneur.

En trois ans j’ai connu cinq coaches différents. Neven Spahija, Manolo Hus-sein, Svetislav Pesic, Paco olmos et aujourd’hui Velimir Perasovic. ce n’est pas évident. Surtout lors de saisons très longues où nous aurions parfois besoin de décompresser. les nouveaux coaches veulent mettre en place leurs systèmes défensifs comme offensifs. donc ils augmentent le nombre des entraînements pour nous permettre d’as-similer. A Valence les entraîneurs n’ont pas le droit à l’erreur. les joueurs non

“j’étais persuadé que je pouvais faire quelque chose de grand. je n’ai jamais douté de moi.“

Comment s’est passé votre adaptation à la vie espagnole ?Je suis arrivé à Valence avec ma grande sœur et sa famille. Son mari avait l’occasion de prendre des années sabbatiques, elle voulait voyager. cela m’a permis de ne pas m’occuper de certains détails quand je suis arrivé ici. la famille c’est très important pour moi. cela me permet de penser à autre chose que le basket. Valence est vraiment une très belle ville et pour un sportif c’est important de pouvoir profiter de certaines opportunités en dehors du basket.

Vos trois saisons avec Valence ont été marquées par une grande instabilité à la tête de l’équipe...

plus. Autant la deuxième année je pense que le changement était nécessaire, autant cette saison j’estime que c’était surtout à l’équipe de se bouger. Tout le monde s’y est mis et cela fait la différence.

Cela a-t-il eu un impact sur votre rôle au sein de l’équipe ? Il a varié au fil des années. la première j’étais meneur et titulaire (13,7 pts en 26’). Je savais que j’aurais mon temps de jeu. J’étais très à l’aise dans l’équipe grâce au coach. Il avait bâti une équipe avec de très bons joueurs, sur le terrain mais aussi en dehors. J’ai aussi eu l’avantage de compter sur Florent Pietrus. Il connaissait la

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nando et les bleus

Lorsque Nando De Colo étrenne ses galons d’international à l’été 2008, l’équipe de France est

au fond du trou. Non qualifiés pour les Jeux Olympiques, les Bleus doivent repasser par une périlleuse phase de qualification pour l’Euro 2009. Après quelques matches amicaux, la sélection reçoit le renfort de Tony Parker. Mais lors de son premier match "officiel" c’est bien le Nordiste qui lui vole la vedette. Au terme d’une prestation offensive éblouissante, De Colo se fend de 28 unités face à la Belgique. Depuis, il n’a plus quitté le groupe France et compte 68 sélections au compteur, autant que Parker ou Boris Diaw au même âge. Lors du dernier Euro, le joueur de Valence avait sorti le grand jeu face à la Lituanie ou lors du quart de finale contre la Grèce, contribuant largement à la conquête de la médaille d’argent. Un résultat qui a provoqué un formidable élan de sympathie vis-à-vis de l’équipe de France : "C’est toujours comme ça, dans n’importe quel sport ou dans la vie en général, quand ça se passe bien, on oublie tout. Il vaut mieux penser au futur de toute façon. Moi j’avais fait quatre campagnes en équipe de France sans rien gagner… Et je trouvais ça long. Alors j’imagine pour ceux qui sont là depuis 10 ans. Donc j’étais vraiment content pour eux. Le secret c’est la continuité. Moi j’ai connu une quarantaine de coéquipiers en équipe de France. Maintenant que le groupe commence à être bien établi, on pourra repartir encore plus fort."

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Ici nous sommes 12 joueurs capables de jouer et en AcB, du fait des quotas, il faut mettre un étranger sur la touche. Il faut démontrer chaque semaine à l’entraînement qu’on mérite de jouer plus qu’un autre. Un joueur comme Richard Kuskis qui est titulaire avec l’équipe de lettonie (16,0 pts de moyenne à l’Euro !) est 12e homme ici. Il n’y a pas de jeunes pour faire le nombre comme souvent en France.

Combien de joueurs français évoluent aujourd’hui aux San Antonio Spurs ?(il sourit, perplexe) deux.

Et combien seront-ils en 2012/2013 ?on verra... Trois j’espère. ou quatre avec Nicolas Batum qui est agent libre. c’est un sujet qui viendra sur la table après la saison. c’est un objectif d’aller en NBA mais il y a un temps pour tout même si je reste en contact avec le staff des Spurs. Après la draft dennis lindsey, l’assistant GM, est venu me voir à Valence avec une liste de trois points à améliorer. Au fil du temps ils ont vu que je m’étais vraiment concentré sur le sujet.

Vous n’avez pas évolué en équipe de France cadets ou juniors et vous avez tout à coup explosé à 19 ans en ProA. Pensiez-vous avoir les capacités d’évoluer au niveau que vous avez atteint aujourd’hui ?N’importe quel joueur rêve de NBA. Après mes deux saisons à cholet j’étais persuadé que je pouvais faire quelque chose de grand à condition de continuer à travailler. Je n’ai jamais douté de moi. Sans dire que j’étais le meilleur je savais que j’étais capable de faire des choses. Après il faut tomber sur la personne qui te donne l’occasion de les réaliser. A cholet c’était Erman Kunter lors d’un match à Reims en novembre 2006. Il avait donné la chance à Rodrigue Beaubois, Garry Florimont et moi. Après mes workouts aux Etats-Unis je me suis dit que je n’étais pas si loin que ça. Une fois drafté j’avais l’opportunité d’évoluer dans un des meilleurs clubs d’Europe pour poursuivre sur ma lancée. J’avais d’autres clubs intéressés, en Russie ou en Grèce. Mais l’AcB est un très bon championnat et avec du recul j’estime que je n’ai pas fait d’erreur sur ce plan. Je me sens bien plus fort aujourd’hui qu’il y a trois ans.

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"je me retrouvais de l’autre côté du décor"

Champion d’Europe juniors en 1992, étudiant en NCAA (Georgia Tech puis Loyola Chicago), professionnel pendant neuf saisons en LNB, Yann Barbitch (39 ans) est aujourd’hui directeur du Comité d’Organisation Local de l’Euro féminin 2013. Un exemple de reconversion réussie.

Propos recueillis par Julien Guérineau

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"Yvan mainini m’a appelé et en décembre 2007 je passais un premier entretien pour le poste de directeur de France basket organisation... je le connaissais depuis longtemps et c’était même lui qui était cheF de délégation des juniors à budapest en 1992 !"

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"La victoire à l’Euro juniors 92 était la première médaille d’or du basket

français. On nous avait pas mal répété que la génération précédente, celle des rigaudeau, Bonato, était censée être médaillée et n’avait fait que 7e. Là, personne n’attendait rien de nous. J’ai encore la coupure de L’Equipe avec marqué "L’exploit". Je suis parti aux États-unis un an plus tard, après une saison à Antibes. J’avais fait de bons matches de préparation et j’étais déçu de mon temps de jeu (4’) et de la signature annoncée de ron Davis. Avec mon frère nous étions allés chez mon oncle à Atlanta et nous avions fait le tour des campus du coin : Georgia, Georgia State, Mercer et Georgia tech, qui m’avait finalement proposé une bourse.À mon retour des Etats-Unis j’ai joué en pro jusqu’en 2005. Dans le même temps j’ai fait un master à l’ESSEc sur deux ans, pendant une saison à Saint-Quentin (2003-04) puis une seconde à Évreux (2004-05), en Pro B. J’avais entendu parler de cette première promotion de sportifs de haut niveau que mettait en place l’ESSEc. A l’époque mon rôle au sein du Syndicat National des Basketteurs me permettait de connaître les possibilités qui se présentaient. Mais la démarche était vraiment personnelle.En 2005 j’ai signé en Nationale 1 avec Golfe Juan. Nous étions une bande de potes coachés par Daniel Paquet mon entraîneur en espoirs et la salle était à dix minutes de chez moi. c’était du semi-professionnalisme, voir quart de professionnalisme. Un excellent souvenir. Parallèlement j’envoyais mon cV un peu partout : à rené Le Goff (LNB), Yvan Mainini (FFBB), à la NBA, je suis même parti à New York, à la FIBA, à quelques clubs de Pro A. J’ai également monté une EUrL de consulting. Je travaillais principalement avec une société d’assistance à la maîtrise d’ouvrage public à Sophia Antipolis. Elle faisait de la programmation pour des lycées, des hôpitaux et des salles multi-sports. c’est sur ce dernier point que j’intervenais. Finalement Yvan Mainini m’a appelé et en décembre 2007 je passais un premier entretien pour le poste de Directeur de France Basket Organisation. c’était assez particulier puisque je le connaissais depuis longtemps et c’était même lui qui était chef de délégation des juniors à Budapest en 1992 ! ce n’était pas un entretien classique. J’ai commencé en février 2008. trois mois plus tard, après m’être mis dans les dossiers, j’étais plongé directement dans le vif du sujet avec les finales de la coupe de France à Bercy. c’était surtout de l’observation, de l’écoute auprès de personnes comme Nadine Paris ou Grégory tosello qui

maîtrisaient parfaitement le sujet. J’avais participé en tant que joueur à de grands événements et là, je me retrouvais de l’autre côté du décor. La première année j’ai essayé d’être le plus rigoureux possible avant de pouvoir apporter des choses personnelles par la suite. L’angoisse c’est d’oublier quelque chose. J’ai eu quelques grosses frayeurs depuis que je travaille à la FFBB, notamment en 2009, à Metz, pour le championnat d’Europe juniors. La Serbie s’était imposée en finale contre la France. La cérémonie de remise des médailles se met en place. De nouveaux DJ étaient arrivés pour l’animation des phases finales. Ils avaient téléchargé l’hymne sur internet. A deux minutes de l’envoyer ils m’indiquent qu’ils ont oublié de le faire vérifier. Je le fais écouter à Sanja Laban de la FIBA Europe, qui est d’origine serbe. Et là, son visage change de couleur. Elle appelle le secrétaire

général de la fédération serbe... ce n’est pas le bon. Panique à bord. Je demande au speaker de meubler. Énorme coup de chance, l’accompagnateur de l’équipe serbe arrive avec un cD qu’un joueur avait dans son sac. Et dessus il y a le bon hymne ! Le match avait déjà été interrompu pendant dix minutes suite à un problème avec le chrono des 24 secondes. Donc cette finale, je m’en souviendrai !En décembre 2011, la FFBB m’a proposé de prendre la direction du comité d’Organisation Local pour l’Euro féminin 2013. ce sont 18 mois de préparation pour une compétition avec un budget de 6 millions d’euros. En termes d’exigence, de responsabilités, de nombre de sites, c’est un cran au-dessus de ce que j’ai pu coordonner jusqu’à présent. c’est excitant de s’assurer que tous les intervenants avancent à la même vitesse et le challenge est très enrichissant."

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CAHIERS DE L’ENTRAÎNEURfondamentaux collectifs offensifs