Macroéconomie : une perspective européenne … · Michael Burda – Charles Wyplosz Traduction de...

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Macroéconomie Une perspective européenne Michael Burda – Charles Wyplosz Traduction de la 6 e édition anglaise par Stanislas Standaert 6 e édition Compléments en ligne : • QCM • Questions de révision • Annexes en ligne • Diaporamas* • Corrigés* *réservés aux enseignants Superieur.deboeck.com

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Macroéconomie : une perspective européenne

Macroéconomie, une perspective européenne fournit aux étudiants une présentation à la page du sujet, qui se concentre résolument sur l’Europe tout en la situant dans un contexte mondial. Les auteurs passent par étapes de l’économie fermée à l’économie ouverte, et distinguent clairement entre court et long terme.

L’ouvrage se distingue par une couverture extensive de la matière et offre, entre autres, des traitements détaillés du marché du travail et des relations financières internationales. Il se prête cependant à une utilisation modulaire et convient à la fois à des cours d’introduction à la macroéconomie et à des cours de niveau intermédiaire orientés, par exemple, vers la macroéconomie ouverte ou la politique économique. Pour la même raison, il peut être utilisé dans des cursus d’économie et de gestion, mais aussi de science politique ou de relations internationales.

Le cadre d’analyse présenté marie rigueur et intuition : il vise à instiller une compréhension en profondeur du sujet, tout en réduisant au strict minimum le recours aux mathématiques. La présentation est émaillée de nombreuses figures et de chiffres à jour.

Cette 6e édition a été entièrement révisée pour intégrer les enseignements des développements économiques postérieurs à la Grande Récession de 2008-2009, en les illustrant chaque fois par des exemples récents.

Quelques nouveautés de cette édition :• Tous les chapitres ont été revus en profondeur

pour tenir compte de la crise financière mondiale et de la crise des dettes souveraines européennes.

• La courbe LM fait place à la règle de Taylor de politique monétaire, plus en phase avec la pratique des banques centrales, ce qui permet une transition fluide de l’analyse de court terme à l’analyse de moyen terme, en termes d’offre et de demande globales.

• L’ouvrage traite de questions européennes d’actualité comme les politiques monétaires non conventionnelles, les défauts souverains ou les crises autoréalisatrices.

• Le chapitre 15 sur le taux de change a été complètement réécrit, pour refléter les nouveaux développements théoriques dans ce domaine.

Michael BurdaDocteur en économie de l’Université Harvard, il est professeur de macroéconomie et d’économie du travail à l’Université Humboldt, à Berlin.

Charles WyploszDocteur en économie de l’Université Harvard, il est professeur d’économie à l’Institut de Hautes Études Internationales et du Développement, à Genève.

Stanislas StandaertDocteur en économie de la K.U.Leuven, il est professeur d’économie à l’Université de Mons.

ISBN 978-2-8041-8403-2I S S N 2 0 3 0 - 5 0 1 X

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Compléments pédagogiques :• résumés de chapitres• listes de concepts de base• exercices• questions de réflexion• glossaire

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Michael Burda – Charles WyploszTraduction de la 6e édition anglaise par Stanislas Standaert

6e édition

Compléments en ligne :• QCM• Questions de révision• Annexes en ligne• Diaporamas*• Corrigés*

*réservés aux enseignants

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Macroéconomie

OUVERTURES ÉCONOMIQUES

MacroéconomieUne perspective européenne

Michael Burda – Charles WyploszTraduction de la 6e édition anglaise par Stanislas Standaert

6e édition

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© De Boeck Supérieur s.a., 2014 6e édition Fond Jean Pâques, 4 – 1348 Louvain-la-Neuve Pour la traduction française

Tous droits réservés pour tous pays. Il est interdit, sauf accord préalable et écrit de l’éditeur, de reproduire (notamment par photocopie)

partiellement ou totalement le présent ouvrage, de le stocker dans une banque de données ou de le communiquer au public, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit.

Imprimé en Belgique

Dépôt légal : Bibliothèque nationale, Paris : août 2014 ISSN 2030-501X Bibliothèque royale de Belgique, Bruxelles : 2014/0074/029 ISBN 978-2-8041-8403-2

Ouvrage original :Macroeconomics. A European Text, Sixth Edition by Michael Burda and Charles Wyplosz© Michael Burda and Charles Wyplosz 2013Macroeconomics. A European Text, Sixth Edition was originally published in English in 2013.This translation is published by arrangement with Oxford University Press.Cette traduction est publiée avec l’autorisation d’Oxford University Press.All rights reserved.

Pour toute information sur notre fonds et les nouveautés dans votre domaine de spécialisation, consultez notre site web : www.deboeck.com

Avant-propos à la sixième édition française

Cette 6e édition française de Macroéconomie, une perspective européenne est publiée à un moment dangereux de l’histoire économique moderne. La crise financière mondiale qui a éclaté en 2008 avec la faillite de Lehman Brothers, une des banques d’affaires les plus prestigieuses de Wall Street, a provoqué le pire retournement conjoncturel depuis la Grande Dépression. L’Europe a été dure-ment frappée, avant de subir un nouveau choc : la crise des dettes souveraines de la zone euro. Au moment d’écrire cet avant-propos en juin 2014, l’Europe semble lentement se relever de sa deuxième récession en quelques années. La croissance reste cependant anémique dans de nombreux pays, tant dans la zone euro qu’en dehors, tandis que des millions d’Européens continuent d’endurer un chômage élevé. Pour les macroéconomistes, ces événements constituent un défi intellectuel de taille, comparable à celui provoqué par la Grande Dépression qui avait donné naissance à la macroéconomie comme une discipline à part entière.

La macroéconomie a-t-elle failli  ? Bien comprendre les implications de ces crises prendra du temps, mais nous sommes convaincus que la macroéconomie dispose d’assez d’outils pour analyser et comprendre les événements de la décen-nie écoulée. Les décideurs ont utilisé les outils disponibles de façon incorrecte, ou ont perdu de vue les priorités, multiples il est vrai, d’une bonne gestion publique. Les principes développés dans les éditions successives de ce manuel peuvent aider à appréhender une situation très complexe, et nous permettre d’évaluer l’adé-quation des réactions de politiques économique. Un objectif-clé de la 6e édition est de donner à nos lecteurs la capacité d’évaluer la crise européenne actuelle de façon structurée. Il en résulte de nombreux changements par rapport à l’édition précédente.

Comme pour chaque nouvelle version de l’ouvrage, nous avons révisé le texte mot à mot pour augmenter sa lisibilité et stimuler l’intérêt du lecteur ; nous avons bien entendu actualisé les données chiffrées. Tout en conservant la structure

VI AVAnt-propos

générale de la 5e édition, nous avons remplacé beaucoup d’exemples par des dis-cussions d’événements récents, dans le corps du texte ou dans de nouveaux enca-drés. Dans toutes les éditions précédentes, à la différence de la plupart des autres manuels, nous avons beaucoup insisté sur l’importance des marchés financiers et leur instabilité fondamentale qui conduit à des crises récurrentes. Les crises de ces dernières années ont, hélas, confirmé cette importance et nous l’accentuons encore plus dans cette édition. La nouvelle version du chapitre 19 offre une vue d’ensemble de la crise de la dette souveraine de la zone euro. Nous présentons aussi les modifications de l’architecture financière internationale à la suite de la crise financière mondiale et de la crise européenne. Avec un paysage en évolution rapide, nous avons incorporé dans cette 6e édition française des développements postérieurs à la 6e édition anglaise, comme l’union bancaire européenne. Mais nous avons aussi paré au risque d’obsolescence prématurée en mettant l’accent sur les principes de base et en montrant leur pertinence pour comprendre les défis de l’Europe d’aujourd’hui.

La cinquième édition avait sauté le pas du remplacement de la courbe LM par la règle de Taylor pour mieux décrire ce que les banques centrales font vraiment. Suite à la réaction enthousiaste des enseignants qui ont adopté notre manuel, nous avons parachevé cette transition, et complètement abandonné la courbe LM. Nous avons tiré avantage de l’espace ainsi dégagé pour clarifier certains aspects de la politique monétaire qui étaient traités un peu trop hâtivement dans les éditions précédentes. Nous sommes convaincus que les étudiants qui découvrent la macro via IS-TR se sentiront à l’aise avec cette approche. La transition d’IS-TR à DA-OA a été retravaillée pour éclairer quelques zones d’ombre. Le résultat est un traite-ment graphique de la synthèse des Nouveaux Keynésiens qui recueille désormais le consensus de la profession, et qui est utilisée dans les banques centrales et les institutions internationales du monde entier.

Outre l’élimination de la courbe LM du chapitre 10, certains chapitres ont subi des révisions importantes. Le chapitre 9 présente les nouveaux défis lancés à la politique monétaire par la crise financière. Il explique l’assouplissement quanti-tatif ainsi que le rôle controversé de la BCE comme prêteur en dernier ressort. Le chapitre 11 simplifie l’introduction des flux financiers internationaux en retirant les courbes IS ou TR de l’analyse suivant que les changes soient flottants ou fixes. Le résultat en est, nous l’espérons, un traitement graphique qui facilite l’application d’un cadre d’analyse unique à la fois aux membres de la zone euro (dont les cours de change sont irrévocablement fixés), et à ceux qui ont opté pour des changes flottants. Le chapitre 11 décrit aussi la décision d’arrimer le franc suisse à l’euro. La dérivation améliorée du cadre DA-OA à partir des courbes IS et TR et d’une version informelle de la courbe de Phillips des Nouveaux Keynésiens est désor-mais beaucoup plus claire. Le chapitre 14 contient des matériaux nouveaux sur les prix d’actifs et discute certains des instruments dérivés intervenant dans la crise financière mondiale. Le chapitre 15 a été réécrit pour refléter des idées nouvelles sur les taux de change. Le chapitre 16 contient des matériaux supplémentaires sur le rôle des politiques de demande dans la Grande Récession. Le chapitre 17 uti-lise la crise des dettes souveraines de la zone euro, y compris le défaut grec, pour illustrer la dynamique de la dette publique ; le chapitre 19 aborde les explications

AVAnt-propos VII

possibles de la lame de fond qui a soulevé les rendements obligataires souverains de la fin 2009 à 2012, avant de retomber. Le chapitre 18 a été réécrit pour illustrer les politiques d’offre, de plus long terme, qui ont obtenu des succès aux Pays-Bas, en Irlande, au Danemark, en Suède, au Royaume-Uni et en Allemagne, et qui sont actuellement mises en œuvre dans les pays en crise de la zone euro.

Ce manuel convient à des enseignements de deuxième ou troisième année de licence (ou baccalauréat universitaire), tout comme à des cours d’école de com-merce, ou des programmes de gestion publique ou de science politique. Même s’il est conçu pour un cours annuel sur deux semestres, il se prête aussi à des pro-grammes plus courts. Voici trois feuilles de route possibles :

« La totale »(tous les 20 chapitres)

La voie médiane(15 chapitres)

La voie rapide(10 chapitres)

Introduction générale   Chapitres 1 et 2Le long terme et l’économie réelle   Chapitres 3 à 6Le court terme   Chapitres 7 à 13Marchés financiers et taux de change   Chapitres 14 et 15politiques et débats   Chapitres 16 à 19Histoire de la macroéconomie   Chapitre 20

Introduction générale   Chapitre 2Le long terme et l’économie réelle   Chapitres 3, 4 et 5Le court terme   Chapitres 8 à 13Le taux de change   Chapitre 15politiques et débats   Chapitres 16 à 18

Introduction générale   Chapitre 2Le long terme et l’économie réelle   Chapitres 3 et 5Le court terme   Chapitres 8 à 13Le taux de change   Chapitre 15

Comme pour la 5e édition, celle-ci a été traduite par Stan Standaert. Mais « tra-duire » est une expression totalement inappropriée. Il a non seulement amélioré la présentation en clarifiant des points obscurs et en découvrant de multiples inexactitudes qui nous avaient échappé, mais il a aussi effectué une nouvelle mise à jour et surtout introduit un grand nombre d’améliorations. Avec de nouveaux développements de la présentation et des encadrés originaux, la 6e édition fran-çaise préfigure la future édition anglaise.

Michael Burda et Charles Wyplosz

Remerciements du traducteur

Ce travail n’aurait pas été possible sans le soutien de Mireille Raskin, des Éditions De Boeck, et l’aide de Charles Wyplosz. Adrien Allart, Alexia Luczak et Vanessa Uwamahoro ont pris une part importante à la traduction. Qu’ils en soient tous sincèrement remerciés. Stanislas Standaert

Compléments en ligne

Cette 6e édition donne accès à des compléments en ligne en anglais* :– D’une part, des ressources accessibles à tous les lecteurs (notamment des

annexes techniques et un échantillon de questions à choix multiples).– D’autre part, des ressources accessibles sur demande par les enseignants pres-

cripteurs (solutions des exercices, Q.C.M., diaporamas Powerpoint).

* superieur.deboeck.com

Avant-propos .............................................................................. V

PARTIE I Introduction à la macroéconomie ......... 1

1 Qu’est-ce que la macroéconomie ?...... 3

2 Les comptes macroéconomiques .......29

PARTIE II Le long terme ........................................................ 59

3 Les fondements de la croissance économique .................................................61

4 Comment expliquer les différences de croissance économique ? .................91

5 Marchés du travail et chômage ........ 119

6 Monnaie, prix et changes à long terme .............................................. 155

PARTIE III Le court terme ....................................................175

7 Emprunts, prêts et contraintes budgétaires intertemporelles ........... 177

8 La demande du secteur privé : consommation et investissement... 205

9 La monnaie et la politique monétaire ................................................... 233

10 L’équilibre macroéconomique à court terme ............................................. 269

11 Flux financiers internationaux et équilibre macroéconomique ....... 301

12 Production, emploi et inflation........ 327

13 La demande et l’offre agrégées ....... 359

14 Les marchés d’actifs .............................. 393

15 Le taux de change .................................. 423

PARTIE IV La politique macroéconomique dans une économie mondialisée ....................455

16 Les politiques de demande ................ 457

17 Politique budgétaire, dette publique et seigneuriage ....................................... 491

18 Des politiques pour le long terme ... 521

19 L’architecture financière internationale .......................................... 559

20 Epilogue ..................................................... 599

Bibliographie ....................................................................617

Glossaire ............................................................................621Index ......................................................................................... 639Liste des figures ...................................................................... 647Liste des tableaux .................................................................. 653Liste des encadrés .................................................................. 655

Sommaire

P A R T I E IIntroduction

à la macroéconomie

1 Qu’est-ce que la macroéconomie ?

2 Les comptes macroéconomiques

Cette première partie plante le décor. Le chapitre 1 expose les objectifs et les méthodes de la macroéconomie, présente son utilité et esquisse son histoire, les controverses qui l’animent et des questions qui restent en suspens. Il définit des notions de base et survole la suite de l’ouvrage.

La macroéconomie mesure et analyse. Le chapitre 2 introduit les méthodes de mesure, et en particulier la comptabilité nationale, le lan-gage utilisé par les économistes pour décrire les activités économiques d’une région ou d’une nation, et pour communiquer. Il présente aussi la balance des paiements, synthèse des relations économiques d’une nation avec le reste du monde.

11.1 Aperçu de la macroéconomie

1.1.1 revenu et production1.1.2 Le chômage1.1.3 Facteurs de production

et répartition du revenu1.1.4 L’inflation1.1.5 Marchés financiers et économie

réelle1.1.6 L’ouverture de l’économie

1.2 La macroéconomie du long terme : la croissance économique

1.3 La macroéconomie du court terme : les cycles conjoncturels

1.4 La macroéconomie comme discipline scientifique1.4.1 La genèse de la macroéconomie1.4.2 Macroéconomie

et microéconomie1.4.3 Macroéconomie et politique

économique1.4.4 Les deux versants de

la macroéconomie : offre et demande

1.5 Méthodologie de la macroéconomie1.5.1 Que cherche-t-on à expliquer ?1.5.2 théorie et réalité1.5.3 Analyse positive et analyse

normative1.5.4 Les théories à l’épreuve des faits1.5.5 Modélisation

macroéconomique et prévisions

1.6 Survol de l’ouvrage1.6.1 structure1.6.2 Controverses et consensus1.6.3 rigueur et intuition1.6.4 Données et institutions1.6.5 L’Europe

Qu’est-ce que la macroéconomie ?

4 IntroDuCtIon à LA MACroéConoMIE

La théorie économique ne fournit pas un corps de conclusions définitives immédiatement applicables à la politique économique. C’est une méthode plutôt qu’une doctrine, un équipement de l’esprit, une technique de pensée, qui aide son propriétaire à tirer des conclusions correctes. J.M. Keynes

1.1 Aperçu de la macroéconomie

Que vous le vouliez ou non, les thèmes éco-nomiques tendent à dominer l’actualité. Il ne se passe pas de jour sans qu’on entende parler d’inflation, de chômage, de croissance écono-mique, de bourses, de taux d’intérêt ou de cours de change — tant chez nous qu’ailleurs dans le monde. Si nous entendons tellement parler de ces phénomènes, c’est qu’ils affectent notre bien-être, directement ou indirectement. C’est sans doute surtout pour cela que la macroéco­nomie, l’étude de ces phénomènes qui ont trait à l’économie dans son ensemble, est si passion-nante. Mais la macroéconomie ne se limite pas aux unes des journaux, c’est aussi une aventure intellectuelle fascinante. L’étendue des questions qu’elle couvre atteste de sa complexité intrin-sèque. Cela dit, nous verrons qu’un raisonne-ment économique simple peut nous mener très loin. On sera surpris de voir comment quelques idées simples peuvent rendre compte de situa-tions complexes.

La macroéconomie peut aussi être utile. Les variations du taux d’intérêt, des cours de change, du taux d’inflation et d’autres variables macroéconomiques affectent le bien-être de tous les consommateurs, riches et pauvres. Quant aux entreprises, aussi bien gérées soient-elles, elles peuvent perdre ou gagner beaucoup d’argent quand leur environnement macroéco-nomique change. Une bonne préparation à ces changements de fortune macroéconomique a une valeur considérable. De façon plus géné-rale, comprendre les défis complexes auxquels font face nos sociétés fait de nous de meilleurs citoyens. La macroéconomie intéresse les élec-teurs qui s’interrogent sur les intentions de leurs gouvernants, mais peut aussi aider les pouvoirs

publics à éviter les crises économiques graves qui ont affecté les sociétés industrielles modernes au cours du siècle passé  : dépressions, c’est-à-dire des situations où l’activité économique se situe longtemps loin en dessous de la normale, et hyperinflations, qui se produisent quand les prix augmentent à des taux mensuels de 50 % ou davantage. Ces situations extrêmes peuvent disloquer le tissu social, mais peuvent aussi être évitées si les décideurs appliquent des principes économiques appropriés.

1.1.1 Revenu et productionL’indicateur le plus important du bien-être éco-nomique d’une nation est le produit intérieur brut (PIB), une mesure de sa production et de son revenu. A ce stade, qu’il suffise de voir le PIB comme un simple indicateur du volume des biens et services à usage final qu’une économie produit en un an  ; le concept sera discuté plus avant au chapitre suivant. Par exemple, en 2013, le PIB français était évalué à environ 2 070 milliards d’eu-ros1 ; en Allemagne, le PIB était de 2 740 milliards d’euros ; au Royaume-Uni de 1 600  milliards de livres ; et en Belgique de 385 milliards d’euros. Ce sont des montants énormes. Cela dit, les PIB par tête évalués en monnaie commune sont beaucoup plus proches, allant de 25 000 à 40 000 euros par habitant. Il est difficile de comparer ces données dans le temps parce que les prix varient aussi  ; nous verrons au Chapitre  2 comment traiter ce problème et obtenir ce qu’on appelle les chiffres du PIB réel — on parlera de PIB à prix constants. Le tableau 1.1, qui inclut une correction pour

1 Les chiffres mentionnés ici pour 2013 sont des estima-tions provisoires.

Qu’Est-CE QuE LA MACroéConoMIE ? 5

cet effet, montre l’évolution du PIB au cours du siècle écoulé.

La macroéconomie étudie de nombreux aspects du PIB, qui mesure à la fois le revenu et la pro-duction. Ses deux caractéristiques les plus frap-pantes sont que la plupart des pays connaissent une croissance régulière du PIB au cours du temps, et qu’il y a des fluctuations significatives et récurrentes du PIB autour de sa tendance, appe-lées cycles conjoncturels. Nous y reviendrons plus loin dans différentes sections. En outre, on pour-rait se demander si le PIB ou le PIB par tête est un bon indicateur du bien-être individuel. En tous cas, il ne dit rien de la répartition de la production et du revenu, ce qui importe aussi aux gens. De nombreux chercheurs se penchent actuellement

sur des questions relatives au bonheur et à la qua-lité de vie, sans se limiter à la production. Un des résultats robustes de ces recherches est que si le PIB n’est pas tout, il est pour le moins un facteur important, sinon une condition nécessaire du bien-être économique et social.

La figure 1.1 en fournit quelques preuves. Les résultats de sondages d’opinion coordonnés sur la satisfaction à l’égard de la vie figurent sur l’axe vertical. L’axe horizontal correspond au PIB par tête de chaque pays. La figure montre que des indices de satisfaction très bas ne se trouvent que dans les pays pauvres. Cependant, les habitants de certains pays semblent être à la fois pauvres et heureux (p.ex. au Bhoutan), alors que les Français et les Japonais semblent moins heureux

Tableau 1.1 produit réel par tête (pIB en euros de 2000)

  1900 1913 1929 1950 1987 1992 1999 2002 2007 2010

Taux de croissance

moyen (en %)

Allemagne 2 550 3 117 3 462 3 316 13 417 14 433 15 737 16 399 18 066 18 018 1,8Autriche 2 462 2 961 3 160 3 167 13 085 14 937 17 145 17 920 20 289 20 280 1,9Belgique 3 188 3 606 4 319 4 667 13 280 15 078 17 010 17 987 20 069 20 071 1,7Danemark 2 578 3 343 4 337 5 933 15 401 16 192 19 017 19 717 21 414 20 346 1,9Finlande 1 426 1 804 2 322 3 634 13 144 12 837 15 931 17 152 21 051 20 008 2,4France 2 457 2 978 4 025 4 504 14 144 15 774 17 549 18 610 19 040 18 562 1,9Italie 1 526 2 191 2 643 2 992 12 771 14 216 15 612 16 339 17 229 16 329 2,2norvège 1 604 2 091 2 895 4 639 15 521 16 715 21 019 22 093 24 399 24 096 2,5pays Bas 2 925 3 459 4 861 5 124 13 447 15 165 17 966 18 493 20 854 20 489 1,8suède 2 188 2 646 3 306 5 759 14 483 14 509 16 962 18 144 21 688 21 192 2,1suisse 3 275 3 645 5 410 7 745 16 912 17 800 18 590 19 179 21 175 21 534 1,7royaume-uni 3 838 4 205 4 703 5 930 13 154 13 785 16 650 17 817 20 183 19 158 1,5Canada 2 488 3 800 4 328 6 231 15 678 15 511 18 347 19 654 21 619 21 292 2,0Etats-unis 3 496 4 529 5 895 8 170 18 618 19 908 23 669 24 383 27 052 26 348 1,9Argentine 2 355 3 245 3 732 4 261 6 237 6 406 7 443 6 083 8 803 9 310 1,3Bangladesh 417 443 445 461 515 574 708 778 960 1 088 0,9Chine 466 472 481 383 1 484 1 822 2 702 3 586 4 857 6 299 2,4Inde 512 575 622 529 961 1 146 1 568 1 719 2 402 2 847 1,6Japon 1 008 1 185 1 731 1 641 13 887 16 648 17 597 17 918 19 505 19 005 2,8

Sources : www.eco.rug.nl/~Maddison/ et The Conference Board and Groningen Growth and Development Centre, Total Economy Database, janvier 2011, http://www.conference-board.org/economics/.

6 IntroDuCtIon à LA MACroéConoMIE

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Indice de satisfaction à l’égard de la vie

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Qu’Est-CE QuE LA MACroéConoMIE ? 7

que les Autrichiens ou les Canadiens qui ont des niveaux de vie du même ordre. Des explications sont à l’étude, mais c’est un sujet totalement dif-férent de ceux qui nous occuperont.

1.1.2 Le chômageL’un des principaux phénomènes allant de pair avec les fluctuations cycliques de l’activité éco-nomique est le chômage, qui apparaît lorsque les gens recherchent en vain un emploi rému-néré, ce qui peut même se produire en période de croissance rapide de la production. Le taux de chômage est la proportion de chômeurs dans la population active. Celle-ci se compose de toutes les personnes qui ont un emploi ou qui en recherchent un activement. En comparaison avec la population totale, elle omet les jeunes qui ne sont pas encore en âge de travailler, les personnes âgées, à la retraite, et tous ceux qui ne peuvent pas ou qui ne souhaitent pas travailler (ou en ont abandonné l’espoir).

Il y a des nombreuses raisons de se pré-occuper du chômage. On associe d’emblée à l’absence d’emploi une perte de production et de revenus. Nous devons nous demander en même temps si les chômeurs reçoivent des offres d’emploi, s’ils les déclinent, et si oui, pourquoi. Les emplois que cherchent les tra-vailleurs sont-ils disponibles, ou les travailleurs ne sont-ils pas vraiment disponibles pour les emplois proposés, peut-être en raison d’aspi-rations déraisonnables ? Ou désespèrent-ils de trouver du travail ? Les réponses à ces questions nous aideront à mieux comprendre ce phéno-mène complexe.

Le chômage est une situation pénible. Même des programmes élaborés et efficaces d’aide aux chômeurs ne mettent pas les chômeurs de longue durée à l’abri de la perte de confiance en eux-mêmes et de l’effritement de leur savoir-faire. Le coût psychologique et social du chômage, bien qu’il ne puisse être mesuré exactement, est élevé tant pour les personnes concernées que pour la société dans son ensemble. A cet égard, la per-formance européenne au cours des dernières décennies n’a pas été bonne, comme le montre

la figure 1.2 : le taux de chômage moyen y a crû inexorablement, pour dépasser les 10 %. Aux Etats-Unis, en revanche, le chômage a suivi de près le cycle conjoncturel, croissant en phase de ralentissement et se résorbant quand la crois-sance repart. Cela dit, le cas de la Suisse montre que tous les pays européens n’ont pas été logés à la même enseigne. Les chapitres  5 et 18 pré-senteront des raisons pouvant expliquer ces différences.

1.1.3 Facteurs de production et répartition du revenu

Le produit d’une économie, ou PIB, résulte de l’association du travail d’hommes et de femmes et d’équipements — « machines », mais aussi bâtiments et autres constructions. Travail et capital sont les termes techniques qui désignent

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Suisse Zone euro Etats-Unis

Figure 1.2 taux de chômage en zone euro, en suisse et aux usA (en %), 1970–2013Le taux de chômage (le nombre de travailleurs sans emploi mais en cherchant un rapporté à la population active) varie considérablement d’un pays à l’autre. Aux usA, il fluctue avec le cycle conjoncturel. En zone euro, en revanche, il a nettement augmenté dans les années 1970 et 1980. Depuis, il n’est jamais revenu en dessous du niveau du début des années ‘80. Le cas de la suisse montre que certains pays européens y ont échappé. Cependant, la suisse a aussi subi une augmentation significative du taux de chômage depuis le début des années 1990.

Source : oCDE.

8 IntroDuCtIon à LA MACroéConoMIE

les deux principaux facteurs de production2. Le produit donne lieu à un revenu réparti entre les facteurs. Cette répartition du revenu constitue souvent un problème politique, à forte colora-tion économique toutefois. Il va de soi que les salariés souhaitent accroître leur part du gâteau. Les parts de sociétés, ou actions, font l’objet d’échanges en bourse  ; elles sont évaluées sur base des profits des entreprises, c’est-à-dire ce qui reste après avoir payé les salaires et les autres coûts. La figure 1.3 illustre la part du revenu du secteur manufacturier revenant au travail, la part du travail, de quatre pays. Elle retrace aussi l’évolution sur la même période d’indices bour-siers, qui reflètent les cours des actions cotées en bourse. Un indice est le rapport d’une obser-vation d’une variable à une autre observation de la même variable, utilisée comme base de com-paraison. Il sert à mettre en évidence les varia-tions relatives par rapport à la période de base (Un indice vaut donc 1 par construction pour la période de base ; on le multiplie parfois par 100). On observe à la figure 1.3 une relation inverse claire mais non parfaite entre la part du travail et l’indice boursier. Quand la part du travail dans le revenu est élevée, la part disponible pour les propriétaires des entreprises est basse, et les cours boursiers tendent à être déprimés. S’il est prématuré d’en inférer un lien de causalité, il est plausible que les deux phénomènes soient régis par des causes économiques communes. Nous verrons au chapitre 8 que des cours boursiers déprimés peuvent affecter négativement l’accu-mulation de biens de production, et en fin de compte la croissance et le volume du gâteau éco-nomique lui-même.

1.1.4 L’inflationLe taux d’inflation est le taux de variation du niveau général (ou moyen) des prix (Quelques propriétés utiles des taux de variation sont décrites dans l’encadré 6.3). Pour faciliter les

2 Le facteur terre, l’énergie, la propriété intellectuelle et d’autres intrants importent aussi, mais sont quantitative-ment moins importants en macroéconomie. Ils seront igno-rés pour simplifier.

comparaisons, l’inflation s’exprime le plus sou-vent en pourcentage annuel, même lorsqu’elle est mesurée à des intervalles plus rapprochés, mois ou trimestres. Habituellement, l’inflation est faible ou modérée, avec des taux variant d’un peu plus de 0 % à 4 %. Au cours des années 1970, de nombreux pays européens ont cepen-dant enregistré des taux d’inflation à deux chiffres, de 10 % à 20 %, voire davantage. Dans certains pays, notamment en Amérique latine ou dans les pays en transition d’Europe centrale et orientale, des taux d’inflation de plusieurs centaines de pourcent étaient courants dans les années ’80. Quand elle est très élevée, l’infla-tion se mesure souvent sur une base mensuelle. Lorsque le taux d’inflation mensuel dépasse 50 %, on parle d’hyper inflation. Ce phénomène reflète une situation économique exceptionnel-lement détériorée. On a pu l’observer en Europe centrale au début des années ’20, en Amérique latine au cours des années ’80 et, à la fin des années ’80 et au début des années ’90, dans de nombreux pays qui ont émergé de l’écroulement de l’Union soviétique.

En temps normal, l’inflation est liée au cycle conjoncturel. La figure 1.4 illustre l’associa-tion entre les variations du taux d’inflation et le degré d’utilisation des capacités de produc­tion. Ce dernier mesure le taux d’utilisation de l’équipement productif par les entreprises, et constitue un bon indicateur conjonctu-rel. Le taux d’inflation est en général pro­cyclique  : il augmente quand la croissance est rapide et diminue quand la croissance ralentit. A l’opposé, le comportement du chômage est contracyclique. Le comportement de l’inflation sera examiné de plus près dans les Parties III et IV de cet ouvrage.

1.1.5 Marchés financiers et économie réelle

Le rôle central que jouent les marchés financiers dans les économies modernes amène à leur réser-ver une attention particulière. Au sens propre ou de façon virtuelle, ils constituent des arènes où

Qu’Est-CE QuE LA MACroéConoMIE ? 9

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Part du travail (% du PIB)

Cours réel des actions (1995 = 100)

Figure 1.3 part du travail dans le revenu du secteur manufacturier et cours des actions, quatre pays, 1951–2007

Les facteurs travail et capital se partagent les fruits de l’activité économique. La part du travail représente la fraction de la production qui revient aux travailleurs

sous la forme de salaires et autres rém

unérations. on constate une relation inverse entre cette part et l’évaluation des actifs des entreprises traduite par leurs cours

boursiers.

Sources : oCD

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ent of Labor.

10 IntroDuCtIon à LA MACroéConoMIE

se rencontrent les acheteurs et vendeurs d’actifs financiers comme les obligations, les actions, les devises ou d’autres instruments financiers. Avec les banques et les autres institutions finan-cières, les marchés financiers collectent auprès des ménages les ressources qu’ils ont épargnées pour les mettre à la disposition d’autres agents qui vont les dépenser. Une spécificité de ces marchés est l’extrême variabilité au jour le jour des prix des actifs échangés (qui sont souvent appelés des cours).

L’investissement fixe, c’est à dire l’accumula-tion de capital productif par les entreprises, est intimement lié aux conditions financières. C’est un des canaux par lesquels les marchés financiers affectent l’économie réelle (ou la sphère réelle de l’économie). L’autre est la consommation des ménages. Les actions — les parts des socié-tés — représentent une forme de richesse privée. Quand leurs cours augmentent, les ménages se sentent plus riches et consomment davantage. L’économie réelle peut être contrastée avec la

sphère financière, ou monétaire. Cette dernière est le cadre des échanges d’actifs monétaires et financiers, alors que l’économie réelle a trait à la production et à la consommation de biens et services, ainsi qu’aux revenus associés aux acti-vités productives. Le chapitre 10 établira des liens entre les sphères réelle et monétaire afin de comprendre la détermination de la produc-tion et des taux d’intérêt d’année en année. Le chapitre 11 explorera plus en détail ces liaisons de court terme pour une économie ouverte aux échanges internationaux d’actifs financiers. Les chapitres 12 et 13 présenteront de façon intégrée la détermination de l’inflation, de la production et du cours de change.

1.1.6 L’ouverture de l’économieDans le monde moderne, tous les pays se livrent à des échanges internationaux, exportant et impor-tant des biens et services vers et en provenance de leurs partenaires commerciaux. De plus, un nombre croissant de pays sont aussi liés par

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Variation de l’in�ation Degré d’utilisation des capacités

Figure 1.4 taux d’utilisation des capacités et inflation — usA, 1967–2013Quand les mesures du degré d’utilisation des capacités indiquent un niveau élevé d’activité industrielle, le taux d’infla-tion tend à augmenter, et vice-versa.

Sources : Federal reserve Economic data (FrED).

Qu’Est-CE QuE LA MACroéConoMIE ? 11

des échanges d’actifs financiers. Une mesure du degré d’ouverture d’une économie, qui indique son exposition aux influences économiques du reste du monde, est le ratio de la moyenne de ses exportations et importations de biens et services au PIB. Il ressort du tableau 1.2 que ce degré d’ouverture s’est fortement accru au cours des dernières décennies, reflétant le processus de mondialisation. Les petits pays tendent à être plus ouverts que les grands  : à l’aune des autres pays, les USA et le Japon apparaissent assez fer-més. Il en va de même de l’Union européenne à l’égard du reste du monde, ce qui contraste avec l’intégration commerciale étroite réalisée entre pays membres. Depuis le 1er juillet 2013, l’Union européenne compte 28 membres ; elle est devenue un espace économique de plus de 500 millions d’habitants. Les élargissements suc-cessifs ont accentué l’importance des liens entre membres en matière de commerce international, de finance ou de politique économique.

Aucun pays n’est donc à l’abri de ce qui se passe ailleurs, parfois très loin. Un bon exemple en est la crise financière qui a débuté en été 2007 aux Etats-Unis mais qui a depuis gagné non seu-lement l’Europe et l’Asie mais aussi des régions éloignées d’Afrique et d’Amérique du Sud. Le chapitre 19, parmi d’autres, abordera de plus près ces questions ainsi que des solutions possibles.

1.2 La macroéconomie du long terme : la croissance économique

La figure 1.5 (a) retrace l’évolution du PIB depuis 1870 en France, en Allemagne et au Royaume-Uni. Une tendance de long terme positive domine mani-festement les fluctuations de court terme. Le taux de croissance a été assez stable, avec peut-être une légère augmentation après la Seconde Guerre mon-diale. On le voit encore mieux sur le graphique (b), qui retrace l’évolution du logarithme naturel du PIB au cours de la période. Quand on utilise une échelle

logarithmique en ordonnée, la pente de la courbe renseigne directement le taux de croissance annuel : un taux de croissance constant se traduirait par une droite3. A long terme, on se rapproche d’une ten-dance plutôt robuste et régulière.

3 Précisons pour les lecteurs férus de mathématique que si x(t), la valeur de x au temps t, croît au taux constant g, [dx(t) / dt] / x(t) = g, de sorte que x(t) = A egt ou ln x(t) = ln A + gt, où A est une constante.

Tableau 1.2 ouverture (ratio de la moyenne des exportations et importations au pIB, en %)

1960 2012

Allemagne — 48,8

Belgique 38,2 85,6

Danemark 33,3 51,9

Espagne 7,6 32,3

France 13,5 28,5

Irlande 32,4 95,7

Italie 12,7 29,7

pays Bas 47,9 83,8

pologne — 46,0

portugal 16,7 39,0

suède 23,2 45,6

royaume-uni 20,9 32,7

Fédération de russie — 25,8

ukraine — 55,1

union européenne (à 28) — 13,4

Etats-unis 4,8 15,2

Japon 10,5 15,7

Chine — 25,9

Sources  : World Development Indicators (Banque Mondiale), Ameco pour l’union européenne (commerce extra-uE).

12 IntroDuCtIon à LA MACroéConoMIE

Cette croissance tendancielle du produit a coïncidé avec une amélioration substantielle du niveau de vie. Le tableau 1.1 indique que, depuis 1900, le revenu réel par tête a été multiplié par plus de 6 en Belgique, par 9 en Suède et par près de 18 au Japon, alors qu’il n’augmentait que de 120 % au Bangladesh au cours de la même période. Certains pays ont été confrontés pen-dant ce temps à de redoutables épreuves, comme des guerres et des famines, tandis que d’autres ont connu une croissance rapide. La Chine et l’Inde ont stagné pendant des décennies avant

d’entamer subitement une période de croissance rapide du niveau de vie. La Chine est un cas par-ticulièrement intéressant parce que son décollage explosif est si récent et parce qu’elle était l’écono-mie la plus avancée du monde il y a 700 ans.

Du fait de la diversité des expériences qu’on rencontre en étudiant la richesse des nations, la croissance économique est l’une des questions les plus passionnantes en macroéconomie. Les sources en sont nombreuses, comme on le verra au chapitre 3. L’une d’elles est la croissance démo-graphique : plus de personnes peuvent travailler,

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FranceAllemagneRoyaume-Uni

Figure 1.5 produit intérieur brut (pIB) : Allemagne, France et royaume-uni, 1870–2010une croissance tendancielle robuste domine l’évolution du produit et du revenu, telle que la reflète le produit intérieur brut. Cette croissance tend à être exponentielle : les taux de croissance annuels en pourcentage sont plutôt stables à long terme, même si leurs variations d’une année à l’autre peuvent être importantes. Lorsque les données sont mises à l’échelle logarithmique (volet b), la pente de la courbe renseigne le taux de croissance annuel.

Sources : the Conference Board et Groningen Growth and Development Centre, Total Economy Database, disponible à l’adresse http://www.conference-board.org/economics/ et www.eco.rug.nl/~Maddison/.

Qu’Est-CE QuE LA MACroéConoMIE ? 13

ce qui permet de produire davantage. Une autre est l’accumulation de moyens de production  : usines et équipements, routes, réseaux de com-munication et autres infrastructures rendent les travailleurs plus productifs. Le développe-ment et la mobilisation des connaissances et des techniques à des fins économiques sont aussi

essentielles. C’est ainsi qu’on associe le déclen-chement de la révolution industrielle à la nette accélération des découvertes scientifiques vers la fin du XVIIIe siècle. Certains sont convaincus que nous sommes aujourd’hui à l’aube d’une nouvelle vague de progrès liés aux technologies de l’information et de la communication.

1.3 La macroéconomie du court terme : les cycles conjoncturels

Si la production et le revenu ont augmenté de façon phénoménale sur de nombreuses décen-nies, cette croissance n’est pas constante ni même régulière. Un second message de la figure 1.5 est

que le produit réel tend à fluctuer autour de sa tendance. Ceci ressort encore plus clairement de la figure 1.6 qui retrace le taux de variation trimestriel du PIB britannique. Les données

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Figure 1.6 taux de croissance du pIB trimestriel (en % annuel), France, 1965:1–2013:3Le taux de variation est calculé par rapport au trimestre correspondant de l’année précédente. Avec des données tri-mestrielles, les fluctuations de l’activité économique ressortent plus clairement.

Source : InsEE.

14 IntroDuCtIon à LA MACroéConoMIE

trimestrielles tendent à accentuer l’importance relative des fluctuations de court terme. Ces successions de périodes soutenues de hauts et de bas sont appelées cycles conjoncturels. Un grand défi de la macroéconomie consiste préci-sément à expliquer ces déviations de la tendance sous-jacente  : quelle en est l’origine, pourquoi persistent-elles sur des périodes allant de trois à dix ans et, le cas échéant, que peut-on faire pour éviter les perturbations qui les accompagnent ? Tel est le fil d’Ariane des Parties III et IV de cet ouvrage.

Si les cycles conjoncturels sont loin d’être identiques d’un pays à l’autre et d’une période à l’autre, ils n’en présentent pas moins des caracté-ristiques communes. Elles peuvent être résumées par des statistiques, mais aussi représentées sous forme de diagrammes. Le diagramme de Burns­Mitchell peut aider à détecter ces caractéristiques communes des cycles conjoncturels. L’idée est simple. Imaginez que vous découpiez une série, comme celles représentées sur les figures 1.5 ou 1.6, en un ensemble de cycles. Il faut pour cela identifier les dates des points de retournement de la production (PIB) — on s’intéressera ici aux pics

mais le procédé peut tout aussi bien s’appliquer aux creux. Après avoir identifié les pics cycliques, on peut calculer des moyennes d’autres variables macroéconomiques pertinentes autour de la date du pic de la production. Le comportement de ces variables autour des pics nous indique si ce sont des indicateurs avancés — c’est-à-dire si elles peuvent aider à prévoir les points de retour-nement futurs. De plus, il peut informer la for-mulation de théories aidant à mieux comprendre comment les cycles conjoncturels apparaissent et évoluent au cours du temps. L’encadré 1.1 fournit des détails sur la méthodologie de Burns-Mitchell. 4

4 La méthode est due à Harding et Pagan (2002) et peut être résumée comme suit : définissez initialement comme des pics les trimestres dont le PIB est plus élevé que ceux des deux trimestres précédents et des deux suivants (les creux sont définis de façon symétrique). Apportez ensuite, si nécessaire, des corrections visant à tenir compte de certaines restrictions. Par exemple, on impose une alternance de pics et de creux : dans le cas de deux pics consécutifs, seul le plus élevé sera retenu. De même, les phases ascendante et descen-dante du cycle doivent être durables, et s’étendre sur deux trimestres au moins. Enfin, le cycle complet doit s’étendre sur cinq trimestres au minimum.

Les amples fluctuations de l’activité économique dans les économies en industrialisation rapide d’Europe et des Etats-unis ont attiré l’attention de nombreux éco-nomistes au début du XXe siècle. Dans les années ‘20 et ‘30, le National Bureau of Economic Research (NBER) de new York était un centre de telles recherches. Gottfried Haberler, simon Kuznets, Wassily Leontief, Allyn Young et beaucoup d’autres étoiles montantes de l’époque y étaient associés. un postulat partagé par ces cher-cheurs était que l’apparition de méthodes statistiques puissantes rendait possible une étude plus scientifique des phénomènes économiques en général, et du cycle conjoncturel en particulier.

Deux chercheurs du NBER, Arthur Burns et Wesley Mitchell, étaient quelque peu sceptiques à l’égard de l’approche statistique mais souscrivaient à l’idée d’une évaluation descriptive et inductive des régularités des cycles conjoncturels. Mitchell avait écrit en 1927 un livre qui esquissait ce programme de recherche, mais ce pro-jet n’a abouti qu’après la seconde Guerre mondiale avec Burns. L’idée était de réduire les séries chronologiques

d’observations de la production à une suite de cycles et d’étudier ensuite le comportement moyen d’autres variables importantes sur un certain nombre de périodes avant et après le sommet du cycle. Cette approche empi-rique très intensive en données a été jugée moderne et utile, même si elle a été critiquée par certains comme de la « mesure sans théorie ».

L’identification de cycles conjoncturels reste une procé-dure délicate avec un élément d’arbitraire. nous utilisons une méthode particulière qui a fait son chemin ces der-nières années et nous l’appliquons à huit économies avan-cées sur environ 35 années de données trimestrielles4. Le résultat est un cycle de référence qui apparaît dans le volet supérieur gauche de la figure 1.7. Les cycles identifiés par ce procédé sont utilisés pour produire les autres volets de la figure 1.7, qui indiquent le comportement des variables dix trimestres avant et après le sommet cyclique, exprimé en proportion de la valeur moyenne sur cette période. La figure 1.8 place les fluctuations conjoncturelles de la zone euro dans une perspective historique et offre un éclairage sur les développements conjoncturels récents.

Encadré 1.1 Les diagrammes de Burns-Mitchell

Qu’Est-CE QuE LA MACroéConoMIE ? 15

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Trimestres avant (après) le pic Trimestres avant (après) le pic

Trimestres avant (après) le pic Trimestres avant (après) le pic

Chômage In�ation

Taux d’intérêt à court terme Emploi total

PIB réel (niveau) PIB réel (tx. de croissance)

Figure 1.7 Burns-Mitchell : huit pays, 1970–2006Ces graphiques montrent le comportement moyen des variables au voisinage des pics conjoncturels, les cycles étant mesurés à l’aide de la procédure décrite dans le texte. Les variables sont des moyennes d’indices  ; les bases de ces indices sont des moyennes calculées sur 21 trimestres au voisinage des pics conjoncturels. La droite verticale passant par 0 indique le trimestre où le pIB réel a atteint son pic conjoncturel (volet supérieur gauche). Ce pic est en général suivi d’une diminution sensible du taux de croissance de la production (volet supérieur droit). Le chômage est contra-cyclique, augmentant le plus après que le pic du pIB ait été atteint, mais il augmente à travers les cycles, indiquant que les taux de chômage de l’échantillon tendaient en moyenne à augmenter. Le taux d’inflation est procyclique mais retardé : il atteint son sommet dans le trimestre suivant celui de la production. Les taux d’intérêt à court terme et l’emploi sont fortement procycliques.

Sources : oCDE, calculs des auteurs.

16 IntroDuCtIon à LA MACroéConoMIE

(b) (c)

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PIB Taux d’in�ation PIB Emploi

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2013

– 1– 2– 3– 4– 5

Figure 1.8 Croissance et crise dans la zone euro (1991–2013)Le graphique (a) a trait aux 15 premiers membres de la zone euro sur la période 1991–2013. Il représente l’évolution du pIB (en milliards d’euros de 2009, sur l’axe de gauche) et l’écart de production (en %, sur l’axe de droite). L’écart de production est l’écart relatif par rapport à la tendance. Les chiffres sont empruntés à la base de données des Perspectives Economiques de l’oCDE de novembre 2013. Ce sont donc en partie des prévisions. on a aussi indiqué en grisé les périodes identifiées comme des récessions par le CEpr, qui se base sur une méthode informelle proche de celle décrite à la note 4. La « Grande récession » de 2008–2009 apparaît clairement. Les graphiques (b-e) sont des graphiques de Burns-Mitchell pour la zone euro au voisinage du pic du 1er trimestre 2008 qui a inauguré la « Grande récession » ; ils sont facilement comparables à ceux de la figure 1.7. notez qu’ils couvrent aussi le début de la période d’expansion qui a mené au pic du 3ème trimestre de 2011.

Sources : BCE, oCDE, CEpr, calculs propres.

Qu’Est-CE QuE LA MACroéConoMIE ? 17

1.4 La macroéconomie comme discipline scientifique

1.4.1 La genèse de la macroéconomieD’où proviennent les fluctuations cycliques — les hauts et les bas — du PIB autour de sa tendance ? Pourquoi le chômage est-il en général contra-cyclique, tandis que les variations de l’inflation paraissent procycliques  ? Ces questions ne pré-occupent que depuis peu la science économique. On a longtemps cru que des marchés concur-rentiels conduisaient à l’optimum économique, ou en fournissaient à tout le moins une bonne approximation ; il n’y avait pas lieu d’étudier leur comportement agrégé. C’était la thèse du laisser­ faire. S’y opposaient les tenants de l’interventionnisme, qui défendaient le soutien des pouvoirs publics à des marchés ou secteurs particuliers, par exemple par des subventions ou des mesures de protection à l’encontre de la concurrence étrangère.

Pour autant, les cycles conjoncturels n’étaient pas complètement ignorés. En fait, des cycles de durée variable avaient été identifiés, allant du cycle des stocks s’étendant sur un à deux ans, à des cycles longs pouvant atteindre un demi-siècle. L’encadré 1.2 fournit plus de détails sur ces mou-vements cycliques. Ils étaient attribués aux effets

cumulatifs de perturbations telles que découvertes, innovations, récoltes exceptionnellement bonnes ou mauvaises, paris manqués des entreprises sur les demandes de leurs clients, voire change-ments des goûts des consommateurs intérieurs et étrangers. L’inflation était attribuée au gonfle-ment rapide de la quantité de monnaie, d’abord sous l’effet des découvertes d’or du XIXe siècle, et ensuite en raison d’une création inconsidérée de papier-monnaie par les banques centrales. Le cha-pitre 16 montrera que nombre de ces idées restent valides aujourd’hui. Arriva la Grande Dépression des années ’30, qui réduisit des millions de per-sonnes au chômage et à la misère de par le monde, et qu’il ne semblait pas possible d’imputer à de la pure malchance. Cette Grande Dépression inspira à l’économiste britannique John Maynard Keynes la Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie, publiée en  1936. Dans cet ouvrage, souvent présenté comme le point de départ de la macroéconomie, Keynes mettait en avant le rôle de la demande agrégée (ou globale) dans les fluc-tuations macroéconomiques. Plus tard, ses émules allaient convaincre les responsables politiques de mener des politiques de demande, c’est-à-dire de

Comme les comètes, les cycles économiques portent le nom de ceux qui les ont découverts. L’économiste russe nicolaï Kondratieff (1892–1938) a élaboré sa théorie des cycles longs dans les années ’20 avant d’être arrêté et de disparaître. L’Encyclopédie soviétique écrivait de ses travaux : « cette théorie est fausse et réactionnaire ». C’est aussi dans les années ’20 que Joseph Kitchin (1861–1932), un statisticien et négociant en or sud-africain, mit au jour des cycles plus rapides d’une périodicité de 2 à 4 ans, associés aux variations de stocks, aux opérations de compensation bancaire et aux prix de gros. Clément Juglar (1819–1905), un médecin français du XIXe siècle, a d’abord étudié les cycles des naissances, des décès et des mariages avant de se tourner vers les taux d’intérêt

et les conditions du crédit. Les cycles de Juglar — qui font intervenir les fluctuations de l’investissement, du rnB, de l’inflation et du chômage —, sont sans doute les plus proches des cycles conjoncturels étudiés dans ce livre.

soulignons que l’une des régularités les plus robustes de l’activité économique est le cycle saisonnier, rythmé, comme son nom l’indique, par les saisons. une com-posante saisonnière affecte à l’évidence la production agricole, la construction ou le tourisme. son amplitude est parfois plus importante que celle des fluctuations conjoncturelles  ; il en va de même de variations de la production globale associées à des facteurs tels que des congés obligatoires.

Encadré 1.2 un pot-pourri de cycles

18 IntroDuCtIon à LA MACroéConoMIE

manipuler les dépenses publiques pour atténuer les fluctuations, surtout afin d’éviter des réces-sions prolongées.

Les chapitres 16 et 17 s’efforceront d’évaluer les résultats des politiques de demande, avec une conclusion en demi-teinte : ces politiques ont des avantages et des coûts. On a observé une réduc-tion sensible de l’amplitude des cycles depuis la Seconde Guerre mondiale — voyez la figure 1.5. Mais la récession mondiale de 2008–2009, par-fois appelée la « Grande Récession », est un échec majeur et un défi à la « sagesse conventionnelle » des économistes. Pendant des siècles, nos aïeux ont tenu pour acquis que les périodes fastes de croissance étaient inévitablement suivies par des périodes de recul de l’activité  ; les générations actuelles s’inquiètent surtout des ralentissements de la croissance. Parallèlement, les économistes ont commencé à se pencher sur le versant « offre » de l’économie — sa capacité productive — et l’uti-lisation efficace des ressources en capital et en travail. Cela s’applique en particulier au chômage qui reste un problème majeur en Europe. Les poli-tiques d’offre font l’objet du chapitre 18.

Un autre changement remarquable de l’écono-mie d’après-guerre a trait au niveau général des prix, soit le coût des biens en termes de monnaie. Avant la Première Guerre, comme le montre la figure 1.9, une baisse des prix paraissait aussi vrai-semblable qu’une hausse. En dehors des périodes de guerre, les prix ne manifestaient pas de tendance à la hausse ou à la baisse : sur des périodes longues de 20 à 50 ans, le coût de la vie — une mesure du niveau moyen des prix — était remarquablement stable. Pour certains, l’inflation presque toujours positive d’après-guerre s’explique par le fait que la macroéconomie keynésienne a permis une crois-sance régulière de la production, mais au coût de hausses de prix. On verra que cette interprétation est controversée. Au milieu des années ’80, l’infla-tion élevée a suscité un changement d’orientation, amenant la plupart des banques centrales à renon-cer aux politiques keynésiennes pour recentrer leur action sur le maintien d’une inflation faible. La crise financière a forcé les banques centrales à reconnaître que leur mission allait au-delà de la

stabilité des prix ; elles doivent aussi se préoccuper davantage de la stabilité financière et en particulier de la santé du système bancaire.

1.4.2 Macroéconomie et microéconomie

L’économie d’un pays n’est rien d’autre que la somme de centaines, voire de milliers de marchés individuels dont chacun est régi par des principes microéconomiques. La microéconomie étudie la formation des prix des biens et le fonctionne-ment des marchés des facteurs et des produits. Pourquoi nous faut-il deux disciplines séparées ? La microéconomie se consacre au comportement individuel sur les marchés. La macroéconomie se préoccupe de comportements collectifs, qui résultent de décisions individuelles prises sans connaissance complète des actions d’autrui. Keynes a mis en avant le défaut de coordination qui affecte les marchés décentralisés, et qui est illustré ci-dessous.

Un consommateur souhaite acheter un por-table, mais ne dispose pas du revenu nécessaire. Il pourrait être engagé par un fabricant de por-tables, et son salaire lui permettrait alors d’acheter son portable. Cependant, il faudrait au fabricant davantage que cette seule vente pour couvrir le coût du salaire de sa recrue. Une demande suffi-sante pour justifier le recrutement ne pourrait être obtenue qu’en engageant beaucoup d’autres per-sonnes, peut-être même dans d’autres branches d’activité. Ce montage exigerait une coordina-tion étroite entre producteurs et consommateurs. Selon le principe du laisser-faire, les prix et les marchés remplissent automatiquement et parfai-tement ce rôle de coordination.

Keynes critiquait les marchés parce qu’ils ne parviennent pas toujours à produire les résul-tats désirés aussi vite que nous le voudrions. De nombreux consommateurs peuvent être désireux d’acquérir des biens et services, et prêts à travail-ler pour les produire, de même que des entre-prises gagneraient à les recruter, — si seulement elles pouvaient être persuadées que leurs ventes augmenteraient. A défaut, on sera confronté à une récession (moins de ventes) accompagnée de

Qu’Est-CE QuE LA MACroéConoMIE ? 19

chômage (moins d’emplois). Bien que les méca-nismes du marché tendent à corriger ce déséqui-libre — et finissent par y parvenir —, le temps nécessaire peut être si long qu’il entraîne des coûts sociaux considérables.

La macroéconomie trouve son origine dans l’idée que les prix et les marchés ne satisfont pas en continu toutes les exigences de coordi-nation d’une économie moderne. Comme la

microéconomie a elle aussi évolué dans cette direction, la distinction entre les deux disciplines s’est peu à peu estompée. La macroéconomie moderne repose sur de sains principes microé-conomiques, une approche que nous adopterons dans les premiers chapitres de ce manuel. Nous nous concentrerons ensuite sur les défaillances du marché pour étudier les fluctuations conjonc-turelles et leurs remèdes possibles.

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Figure 1.9 niveaux des prix et taux d’inflation, France et royaume-uni, 1870–2013Jusqu’à la première Guerre mondiale, le niveau des prix était stable et l’inflation proche de zéro en moyenne. Depuis la seconde Guerre mondiale, on constate une croissance systématique du niveau des prix qui se traduit par un taux d’inflation positif en moyenne, élevé à la fin des années 1970 et pendant une bonne partie des années 1980, avant de diminuer au cours des années 1990.

Sources : Maddison (1991), oCDE.

20 IntroDuCtIon à LA MACroéConoMIE

1.4.3 Macroéconomie et politique économique

Les premiers macroéconomistes étaient convain-cus que les pouvoirs publics avaient à la fois les moyens et le devoir de pallier les défaillances du marché. Cependant, l’expérience des dernières décennies a montré que les pouvoirs publics aussi sont faillibles. C’est tellement vrai que les macroéconomistes contemporains peuvent être rangés, notamment, en deux groupes  : ceux qui redoutent le plus les défaillances du marché, et ceux qui craignent surtout les défaillances des pouvoirs publics. Il n’en reste pas moins que, presque partout, les responsables politiques sont tenus pour responsables de la santé économique de leur pays. Les gouvernements sortants sont d’abord jugés sur la performance de l’économie. C’est largement une conséquence de la révolu­tion keynésienne. C’est aussi pour cela que la macroéconomie est si inextricablement liée aux politiques publiques et à la politique tout court.

1.4.4 Les deux versants de la macroéconomie : offre et demande

Dans sa forme la plus condensée, la macroécono-mie se réduit à classer les phénomènes en deux catégories  : ceux qui ont trait à la demande de biens et services, et ceux qui concernent l’offre. Le versant « demande » a trait aux décisions de dépense des agents économiques — ménages, entreprises et administrations publiques, — tant « chez nous » (c’est-à-dire sur le territoire natio-nal) qu’à l’étranger. Le principe des politiques de demande est que les pouvoirs publics sont en mesure de compenser les actions des agents

privés — entreprises et ménages — dans le but d’atténuer, voire d’éliminer, les fluctuations de la demande. Il s’agit de gommer les phases de récession aussi bien que celles d’expansion. Deux volets traditionnels des politiques de demande sont la politique budgétaire et la politique moné-taire. La politique budgétaire utilise les dépenses et les recettes publiques en vue de peser sur le volume de la demande agrégée. Elle fait l’objet du chapitre 17. Le rôle de la politique monétaire est d’orienter les taux d’intérêt et les cours de change et, de manière générale, les conditions prévalant sur les marchés financiers ; ceci affecte à son tour les dépenses en biens et services. On en trouvera une analyse détaillée au chapitre 9.

Le versant « offre » de la macroéconomie a trait au potentiel de production de l’économie. L’offre agrégée dépend du nombre d’heures de travail offertes par les ménages, de la productivité du travail et, en général, de l’efficacité avec laquelle les ressources sont utilisées. Les politiques dites «  d’offre  » traduisent la volonté des pouvoirs publics d’accroître la capacité de production à long terme et l’efficacité d’ensemble du système écono-mique. Ces politiques visent souvent à réduire ou éliminer des sources d’inefficacité imputables à l’Etat lui-même, introduites à l’époque où n’était pas encore apparue l’importance de l’offre, ou suite à l’action de groupes de pression. Elles visent aussi à mobiliser à des fins productives des res-sources oisives ou sous-employées. Les politiques d’offre réservent une attention particulière à la lutte contre le chômage, le fléau des économies de marché. En abordant ces questions, le chapitre 18 s’efforcera de montrer comment les pouvoirs publics peuvent améliorer ou détériorer le climat économique général.

1.5 Méthodologie de la macroéconomie1.5.1 Que cherche-t-on à expliquer ?La macroéconomie s’intéresse à l’activité agré-gée, au niveau du chômage, aux taux d’intérêt, à l’inflation, aux salaires, aux cours de change

ou encore à la balance des paiements. Comme entreprise scientifique, elle traite de phénomènes caractérisés par des liens de causalité très com-plexes. Prenons un exemple : vous apprendrez

Qu’Est-CE QuE LA MACroéConoMIE ? 21

dans ce livre que l’inflation affecte le cours de change (le prix de notre monnaie exprimé en devise, par exemple en dollars). Vous apprendrez aussi que le taux d’inflation est affecté par l’évo-lution du cours de change.

Avant de réfléchir à ces questions, il est essen-tiel d’expliciter ce que nous souhaitons expli-quer, et ce que nous traitons comme « donné », c’est-à-dire hors du champ de notre analyse. Les variables à expliquer en termes économiques sont appelées variables endogènes. Les autres, que l’on ne cherche pas à expliquer, sont exo­gènes5. Ceci est illustré par la figure 1.10. Des exemples de variables exogènes sont les instru-ments des politiques économiques (les outils des politiques budgétaire et monétaire, par exemple), les conditions économiques à l’étranger (activité et taux d’intérêt), le prix du pétrole, et parfois même des facteurs sociaux intérieurs comme la confiance des entreprises ou le militantisme des syndicats.

La distinction entre variables endogènes et exogènes est nécessairement arbitraire. Beaucoup de variables exogènes ne sont pas vraiment indé-pendantes des variables endogènes. Comme nous procédons par étapes, de nombreuses variables considérées d’abord comme exogènes seront

5 Notez qu’elles ne sont pas pour autant constantes (au cours du temps).

ensuite rendues endogènes, c’est-à-dire endogé-néisées. Par exemple, les mesures prises dans le cadre des politiques budgétaire et monétaire sont souvent des réactions à l’évolution de l’inflation ou du chômage. Il est commode de les traiter comme exogènes, mais il peut être éclairant de comprendre comment elles sont elles-mêmes déterminées, c’est-à-dire de les endogénéiser. C’est ainsi que nous traiterons la politique moné-taire comme une réponse systématique à cer-taines conditions économiques.

1.5.2 Théorie et réalitéLa macroéconomie progresse en faisant des hypothèses simplificatrices. Nous ne croyons jamais littéralement à nos hypothèses, mais nous en avons besoin pour nous frayer un che-min dans le maquis de la réalité économique6. On trouve ici encore une indication du carac-tère artificiel de la distinction entre variables exogènes et endogènes. Peu de variables sont vraiment exogènes  : deux exemples en sont les conditions météorologiques (qui n’échappent pas aux influences économiques — songez à l’effet de serre) et les progrès et innovations scientifiques (qui peuvent également résulter de décisions économiques). La liaison systématique du comportement des variables endogènes aux variations des exogènes se fait en spécifiant des relations entre les variables qui nous intéressent. On pourrait dire que l’économie, et en parti-culier la macro économie, consiste à établir des relations de nature causale.

Ces relations, une fois réunies, constituent une théorie. Presque par définition, une théorie est abstraite : elle s’écarte délibérément de la réa-lité. Si le monde réel pouvait être expliqué sans hypothèses simplificatrices, les théories seraient superflues. La science économique n’est pas en cause, mais plutôt la complexité intrinsèque du

6 Il ne s’agit donc pas nécessairement de propositions que l’on cherche à infirmer (ou vérifier), par exemple par des tests statistiques, mais de suppositions (assumptions en anglais). Elles peuvent bien sûr déboucher sur des propositions tes-tables, qu’on peut aussi qualifier d’hypothèses (hypotheses en anglais) (voyez la section 1.3.4).

Variables exogènes Modèle économique

Variables endogènes

Figure 1.10 Variables endogènes et exogènesLes variables endogènes font l’objet de l’analyse réa-lisée à l’aide d’un modèle économique. Les variables exogènes sont déterminées en dehors de ce modèle. Des exemples de variables généralement tenues pour exogènes sont les conditions météorologiques, les déci-sions politiques ou encore l’impact du temps qui passe.

22 IntroDuCtIon à LA MACroéConoMIE

réel. Karl Marx, qui n’était pas un adepte de l’économie politique conventionnelle, l’avait bien vu :

«… le corps organisé est plus facile à étudier que la cellule qui en est l’élément. D’un autre côté, l’analyse des formes économiques ne peut s’aider du microscope ou des réac-tifs fournis par la chimie ; l’abstraction est la seule force qui puisse lui servir d’instrument. » (Le Capital, Préface du Volume I, traduction J. Roy).

On progresse en éliminant les hypothèses et les théories qui débouchent sur des conclusions fausses. Le temps passant, certaines théories s’avèrent non fondées, tandis que d’autres se voient acceptées. Il s’agit d’un processus long et complexe, et qui est loin d’être achevé. La jeunesse de la macroéconomie comme discipline scien-tifique explique la persistance de controverses. Ceci sera abordé à la section 1.6 ci-dessous.

1.5.3 Analyse positive et analyse normative

Analyse macroéconomique et action politique sont intimement liées. Comme bon nombre de variables exogènes sont contrôlées par les pou-voirs publics, il a du sens de se demander ce que sont de bonnes et de mauvaises politiques. Au sommet de son art, la macroéconomie peut expliquer l’économie, par exemple en établis-sant des liens entre certains faits et des événe-ments exogènes ou des décisions de politique économique. Il s’agit là d’économie positive, qui s’abstient de jugements de valeur. L’économie normative va plus loin : elle formule des appré-ciations ou recommande des politiques. Dans ce cas, elle se doit de préciser les critères qui fondent ses conclusions. Ceci fait inévitablement intervenir des jugements de valeur. En général, les économistes aiment faire des recommanda-tions de politique économique7. Pourvu qu’ils soient sincères quant à leurs propres préférences et révèlent leurs critères d’appréciation, ceci fait

7 Nombre d’entre eux ont été motivés à étudier l’écono-mie par leur « conscience sociale ». De même que les profes-sionnels de la santé idéalistes veulent guérir leurs malades, les économistes peuvent souhaiter venir en aide aux plus défavorisés.

partie de leur activité professionnelle. Dans cet ouvrage, nous nous abstiendrons en général d’adopter des positions normatives. En même temps, nous pensons et espérons que de nom-breux lecteurs utiliseront leurs connaissances fraîchement acquises pour s’adonner à la macro-économie normative : c’est ce qui rend la macro-économie fun !

1.5.4 Les théories à l’épreuve des faitsLa façon généralement acceptée d’évaluer les théories est de les tester. En macroéconomie, ceci revient à examiner les faits, c’est-à-dire des données, généralement quantitatives. Ceci est plus facile à dire qu’à faire, et des difficul-tés inhabituelles surgissent. Tout d’abord, les concepts auxquels sont censées se rapporter les données sont parfois évanescents, comme on le verra au chapitre 2. Ensuite, la construc-tion de données agrégées requiert de s’informer du comportement de millions d’individus, qui peuvent avoir des raisons, bonnes ou mauvaises, de déformer la réalité. Troisièmement, comme les autres sciences sociales, l’économie n’a pas en général la possibilité de procéder à des expé-riences. Lorsque nous nous savons observés, nous sommes enclins à modifier notre compor-tement. L’expérimentation peut être contraire à l’éthique — quel macroéconomiste déclencherait une hyperinflation dans le seul but de vérifier sa théorie ? De façon plus décisive, beaucoup de variables ne sont tout bonnement pas directe-ment observables  : c’est le cas des anticipations des valeurs futures des variables. Les macro-économistes sont donc contraints de procéder à leurs tests empiriques sur la base des données dont ils disposent. Ils ont élaboré des techniques statistiques, souvent sophistiquées, pour tenir compte des erreurs d’observation et de mesure. Ils affinent sans cesse les techniques de collecte et d’analyse des données. Tout ceci permet l’élimi-nation de théories inadéquates et la modification d’autres. Les théories survivantes seront celles qui résisteront à l’épreuve du temps dans le cadre de ce processus scientifique.

Qu’Est-CE QuE LA MACroéConoMIE ? 23

1.5.5 Modélisation macroéconomique et prévisions

On demande souvent des prévisions aux écono-mistes. Des équipes d’économistes s’y consacrent au sein des administrations publiques, des organi-sations internationales et des grandes institutions financières. S’il fallait juger la macroéconomie à la qualité des prévisions qu’elle permet, le ver-dict ne serait pas défavorable. Les antécédents respectables des prévisionnistes ont cependant

été ternis par quelques grandes erreurs. Ceci est illustré à l’encadré 1.3 qui examine post mortem l’exactitude des prévisions pour les années de crise désastreuses 2009 et 2010.

La prévision est un exercice périlleux. En effet, même une excellente connaissance de la struc-ture d’une économie — des interactions entre variables endogènes —, ne met pas à l’abri de variations inattendues des variables exogènes. De bons exemples en sont les hausses du prix

Les prévisionnistes peuvent se tromper, et souvent de façon spectaculaire. Le tableau 1.3 donne quelques exemples relatifs aux années de crise 2009–2010. L’effondrement de la banque Lehman Brothers en sep-tembre 2008 a déclenché des crises bancaires aux Etats-unis et en Europe. Il en a résulté une récession profonde et imprévisible en 2009. L’action déterminée des gou-vernements et des banques centrales a souvent limité la durée de la récession à un an. Le tableau montre com-ment les prévisions de croissance du pIB ont changé au fil du temps. nous utilisons des prévisions semestrielles de l’organisation de coopération et de développement économiques (oCDE), une organisation de pays indus-trialisés. Ces prévisions reflètent d’habitude le consensus des prévisionnistes professionnels publics et privés. Le tableau montre aussi le pIB observé.

L’année 2009 La crise financière avait commencé à la mi-2007, mais elle avait alors été à peine remarquée, et minimisée

par la plupart des analystes. Ceci explique pourquoi les prévisions initiales de croissance du pIB, publiées en décembre 2007, étaient assez optimistes. six mois plus tard, en juin 20 08, l’inquiétude a commencé à s’ampli-fier pour les Etats-unis et l’Europe, mais on pensait que le reste du monde (ici le Japon et la Corée) serait épargné. La prévision de décembre 2008, après l’effondrement de Lehman Brothers, est devenue alarmiste mais, avec le recul, encore beaucoup trop optimiste.

L’année 2010Les prévisions initiales de décembre 2008 anticipaient correctement que la récession ne durerait qu’un an ; elles projetaient des taux de croissance plutôt modestes mais positifs pour 2010. Cependant, comme 2009 s’était avérée pire que prévu, les prévisionnistes sont devenus carré-ment pessimistes à la mi-2009 et ont révisé à la baisse leurs chiffres pour 2010. Les dernières prévisions, datant de décembre 2009, montrent que le pessimisme avait dimi-nué, mais restaient néanmoins exagérément pessimistes.

Encadré 1.3 prévoir les années de crise

Tableau 1.3 prévisions de la croissance du pIB pour 2009 et 2010

France Allemagne Japon Corée Royaume-Uni USA

Taux de croissance annuel du PIB réel en 2009 (en %)prévision (décembre 2007) 2,0 1,6 1,8 5,1 2,4 2,2prévision (juin 2008) 1,5 1,1 1,5 5,0 1,4 1,1prévision (décembre 2008) – 0,4 – 0,8 – 0,1 2,7 – 1,1 – 0,9réalisation – 2,7 – 4,7 – 6,3 0,3 – 4,9 – 2,6

Taux de croissance annuel du PIB réel en 2010 (en %)prévision (décembre 2008) 1,5 1,2 0,6 4,2 0,9 1,6prévision (juin 2009) 0,2 0,2 0,7 3,5 0,0 0,9prévision (décembre 2009) 1,4 1,4 1,8 4,4 1,2 2,5réalisation 1,4 3,5 4,0 6,2 1,3 2,9

Source : oCDE, Perspectives économiques.

24 IntroDuCtIon à LA MACroéConoMIE

du pétrole en 1973 et en 2000, les attentats du 11  septembre 2001, sans parler de la récente crise financière. En second lieu, les anticipations, intrinsèquement volatiles, influencent forte-ment le cours de la vie économique. Les pouvoirs publics réagissent parfois à leurs propres prévi-sions en mettant en œuvre des politiques visant à empêcher leurs prévisions de se réaliser8. Des changements de politique rapides peuvent per-turber l’environnement économique. Enfin, la situation économique à un moment donné n’est connue qu’avec un retard, souvent de plusieurs mois. Ceci contraint à fonder les prévisions sur des informations provisoires qui ne seront préci-sées que plus tard.

La plupart des prévisions reposent sur des modèles résolus par ordinateur. Ces modèles res-semblent à ceux de cet ouvrage, mais comptent des centaines, voire des milliers d’équations. La construction de ces équations est une tâche longue et difficile. Les prévisionnistes doivent conjec-turer la valeur des variables exogènes avant de faire tourner leurs modèles. Il en résulte de nom-breuses sources d’erreurs  : outre que les modèles eux-mêmes ne sont jamais totalement fiables, il est malaisé d’anticiper les variables exogènes. C’est pourquoi les prévisionnistes ne prennent pas pour argent comptant les solutions qu’ils obtiennent. Lorsqu’elles ne les satisfont pas, ils n’hésitent pas à les « caler » sur leur appréciation subjective.

1.6 Survol de l’ouvrage

1.6.1 Structure8L’ouvrage procède par étapes. Les Parties I à III abordent pas à pas la mesure des variables macroéconomiques et les comportements écono-miques sous-jacents. Pour l’essentiel, la Partie  I définit les termes et initie au vocabulaire macro-économique. La partie II étudie le comportement de l’économie à long terme : croissance, marchés du travail, prix et cours de change. La partie III s’intéresse à la macroéconomie à court terme, c’est-à-dire de trimestre en trimestre ou d’an-née en année. Cette partie couvre notamment la demande de biens et services par les ménages et les entreprises, le système financier, la détermi-nation à court terme de la production, les taux d’intérêt et le cours de change. Elle élargit ensuite la perspective pour inclure une analyse de l’infla-tion, de la production, des prix des actifs et des cours de change à un horizon plus éloigné. Le tout offre un cadre permettant d’appréhender l’inte-raction de l’inflation et du cycle conjoncturel.

8 Les prévisions initiales sont dans ce cas plutôt des pro-jections à politique constante.

Ce cadre est mobilisé dans la Partie IV pour éclairer des problèmes de politique économique auxquels sont confrontés les pouvoirs publics  : politiques de demande (notamment budgétaire), et politiques d’offre visant à améliorer la perfor-mance à long terme. L’ouvrage se termine par un aperçu du système financier mondial et de l’état de la pensée économique dans la première décen-nie du XXIe siècle.

1.6.2 Controverses et consensusLes économistes se font souvent une mau-vaise réputation en se querellant en public. Les pommes de discorde visibles se rapportent sou-vent à des points de détail, et relèvent parfois du coupage de cheveux en quatre. Ceci est intellec-tuellement sain, mais également trompeur pour les observateurs extérieurs, dont les opinions se basent parfois sur les comptes-rendus de ces controverses dans la presse, et qui se souvien-dront mieux d’apparitions sensationnelles à des débats télévisés que de sobres analyses théoriques et empiriques. Malheureusement, certaines de ces controverses ont bel et bien des implications

Qu’Est-CE QuE LA MACroéConoMIE ? 25

pour les politiques publiques. C’est peut-être pourquoi les politiciens voient souvent l’écono-mie comme une sorte de conférence-débat, où les économistes font office de plaideurs pour telle ou telle idéologie. Il leur arrive de trahir les opinions des économistes pour obtenir une caution acadé-mique pour une politique particulière. 9

Dans ce manuel nous n’hésiterons pas à pré-senter certains des points de désaccord les plus importants entre économistes. Cela dit, nous ne nous appesantirons pas sur ces controverses, préférant nous concentrer sur ce que les macro-économistes ont en commun. Tant d’idées ne prêtent pas à controverse qu’il vaut mieux com-prendre d’abord ce qui fait l’objet d’un consen-sus. L’encadré 1.4 en dit un peu plus.

1.6.3 Rigueur et intuitionFace à la complexité du réel, la seule attitude scien-tifique possible est la rigueur du raisonnement.

9 Le terme « monétariste » rappelle l’accent mis initiale-ment sur une croissance monétaire excessive comme seule cause de l’inflation. De nos jours, le terme est parfois appliqué dans un sens plus large à ceux qui prônent des marchés non régulés et critiquent l’intervention des pouvoirs publics, que ce soit au niveau microéconomique ou macroéconomique.

Pour être utile, la macroéconomie doit cependant se monter flexible et aisément utilisable quand il s’agit de comprendre des évènements particuliers. C’est pourquoi la macroéconomie consiste en partie en une accumulation organisée d’intuitions sur des phénomènes particuliers. Ce que nous voulons, en définitive, c’est que le lecteur referme ce livre avec une compréhension « naturelle » du mode d’emploi de l’économie. Nous tenterons de tirer des conclusions simples, mais robustes, des principes variés et parfois compliqués que nous présenterons. Une telle intuition n’est jamais tout à fait rigoureuse, mais peut rendre service en pra-tique. La rigueur joue un rôle crucial en nous rap-pelant quand notre intuition est exacte, et quand elle s’égare.

1.6.4 Données et institutionsLa macroéconomie fascine parce qu’elle nous en dit long sur le monde où nous vivons. Elle ne se résume pas à un ensemble de principes abs-traits doté d’intéressantes propriétés logiques. Bon nombre de théories paraîtront de prime abord singulières, mais saisissent des aspects-clés du monde réel. Aussi ferons-nous une pause à chaque étape importante pour jeter un coup d’œil

presque depuis son origine, la macroéconomie s’est divisée en deux courants principaux. Les keynésiens (et leurs héritiers néokeynésiens) et les monétaristes (et néo-monétaristes) perpétuent le vieux débat sur le rôle du marché et de l’Etat dans la société. Les keynésiens sont plus enclins à croire que les marchés sont imparfaits, et que les pouvoirs publics peuvent et doivent mener acti-vement des politiques économiques pour combattre les récessions. Les monétaristes9 tendent à rejeter cette vision des choses, préférant voir la politique et le pou-voir des bureaucraties comme des entraves aux efforts des pouvoirs publics pour faire échapper l’économie aux cycles conjoncturels, et plus généralement aux défail-lances des marchés, qu’ils considèrent comme inévi-tables ou sans trop d’importance. Ces prémisses étant données, chaque courant utilise des théories et des don-nées pour développer et argumenter ses thèses.

Ces appellations ne sont pas les seules. Aux Etats-unis, on oppose parfois les macroéconomistes d’eau salée aux macro économistes d’eau douce. Les économistes d’eau

salée viennent des universités côtières (Harvard, le MIt ou Yale sur l’Atlantique, et stanford ou Berkeley sur le pacifique), et tendent à défendre l’héritage keynésien. Les économistes d’eau douce sont plus souvent associés au monétarisme et au laisser-faire ; ils proviennent d’uni-versités situées près des Grands Lacs, comme celles de Chicago, de rochester ou du Minnesota, par exemple. En Europe, des controverses semblables animent les débats nationaux, et de plus en plus, européens. Les traditions nationales ont tendance à faire des économistes français et britanniques des keynésiens, alors que les Allemands ou les suédois seraient plutôt monétaristes. Les néerlandais, Italiens et Espagnols sont difficiles à classer : ils comptent autant d’exceptions que d’exemples pour chaque règle. Ces dernières années, les différences ont eu tendance à diminuer, tant parmi les chercheurs que parmi les décideurs, et une synthèse était en vue. puis vint la Grande récession, qui a débouché pour des rai-sons prévisibles à une nouvelle polarisation à la fois en matière de théorie et de politique économique.

Encadré 1.4 Les courants de pensée de la macroéconomie (en une leçon)

26 IntroDuCtIon à LA MACroéConoMIE

aux faits. Ces derniers peuvent être des données quantitatives ou des relations d’épisodes particu-liers. En les étudiant soigneusement, nous verrons comment les théories fonctionnent et structurent notre compréhension des phénomènes macro-économiques. Cela élargira aussi notre connais-sance d’événements qui ont façonné la vie de millions de personnes.

Bien entendu, un graphique ou un tableau ne remplace pas une analyse rigoureuse des don-nées. La simple mise en évidence d’une liaison entre deux variables ne suffit pas à établir une relation de causalité. Si nous tenons à illustrer notre propos en nous référant autant que pos-sible à des données, c’est pour permettre à nos lecteurs de mieux «  sentir » comment opère la science économique.

Une bonne théorie économique doit pouvoir s’appliquer dans des conditions changeantes. Cela dit, la réaction de chaque pays aux chocs économiques est tributaire de ses institutions économiques et politiques  : le régime poli-tique, l’existence et l’action d’organisations de travailleurs et d’employeurs, les législations et réglementations nationales, etc. L’interaction de la macroéconomie et des institutions est un ingrédient essentiel d’une bonne compréhension de notre champ d’étude, et c’est pourquoi nous consacrerons du temps à présenter des institu-tions. L’économie de ces institutions sort néan-moins du champ que nous nous sommes assigné.

1.6.5 L’EuropeLe sous-titre de ce manuel est « Une perspective européenne  ». Pensons-nous pour autant que la

macroéconomie européenne soit différente de celle des Etats-Unis, d’Asie ou d’Amérique latine ? Sûrement pas ! Au contraire, nous souscrivons à la thèse que la macroéconomie est assez univer-selle pour s’appliquer à toutes les économies du monde — y compris celles des pays en transition d’Europe centrale et orientale ou des nouveaux pays industrialisés du Sud-est asiatique. Dans le même temps, nous souhaitons lancer un message plus nuancé  : nous sommes convaincus que les économies européennes ont des traits distinctifs qui en rendent l’appréhension difficile à travers le prisme des manuels nord-américains les plus en vue, par exemple.

Beaucoup de choses en Europe justifient un accent européen. L’Europe n’est pas la réunion d’Etats fédérés sous l’égide d’un gouvernement central, mais bien une mosaïque d’Etats-nations avec des décideurs macroéconomiques souve-rains, dont aussi bien les ressources que les préfé-rences sont différentes. L’achèvement du Marché unique européen, la création d’une union moné-taire, et l’élargissement de l’Union sont autant d’éléments qui renforcent la pression vers plus d’intégration, ce qui ne va pas sans susciter de nouveaux défis. Les pays européens partagent aussi à des degrés divers une vision commune des relations entre forces du marché et justice sociale. L’attachement à l’équité et à la solidarité économique est profondément ancré dans les tra-ditions et l’histoire européennes, ce qui explique pourquoi ses marchés du travail sont si différents des Etats-Unis. A elle seule, cette observation jus-tifie une perspective différente, même si la théo-rie sous-jacente est identique.

Qu’Est-CE QuE LA MACroéConoMIE ? 27

◆ Macroéconomie

◆ Produit intérieur brut (PIB)

◆ Tendance

◆ Echelle logarithmique

◆ Croissance économique

◆ Cycle conjoncturel

◆ Diagramme de Burns-Mitchell

◆ Taux de chômage

◆ Population active

◆ Travail

◆ Capital

◆ Facteurs de production

◆ Part du travail

◆ Indice

◆ Inflation

◆ Hyperinflation

◆ Degré (ou taux) d’utilisation des capacités de production

◆ Procyclique et contracyclique

◆ Sphère réelle, sphère monétaire

◆ Laisser-faire et interventionnisme

◆ Politiques de demande

◆ Niveau (général) des prix

◆ Défaut de coordination

◆ Révolution keynésienne

◆ Versants « offre » et « demande » de l’économie

◆ Agents économiques

◆ Politique budgétaire

◆ Politique monétaire

◆ Cours de change

◆ Endogène et exogène

◆ Economie normative et économie positive

Concepts de base

22.1 Aperçu

2.2 Le produit intérieur brut2.2.1 trois définitions

du produit intérieur brut2.2.2 Grandeurs nominales et réelles,

déflateurs et indices des prix2.2.3 Mesure et interprétation du pIB

2.3 Les flux de revenus et de dépenses2.3.1 Le circuit économique2.3.2 synthèse du circuit

économique2.3.3 pour aller plus loin2.3.4 une identité comptable

essentielle2.3.5 Identités et causalité

2.4 La balance des paiements2.4.1 Les transactions courantes2.4.2 Le compte financier2.4.3 Les erreurs et omissions2.4.4 Que signifient les soldes

extérieurs d’une zone monétaire ?

Les comptes macroéconomiques

30 IntroDuCtIon à LA MACroéConoMIE

L’analyse fait se rencontrer faits et théories. Leur combinaison est essentielle pour que progresse la science économique, puisqu’elle n’est pas une discipline pure, comme les mathématiques, dont personne ne demande que les théories soient applicables à des phénomènes réels, ni une collection de faits, comme des objets sur un tas d’immondices, dont on ne se demande pas comment ils sont liés. Richard Stone1

2.1 AperçuChaque science utilise son propre langage, non pour exclure les profanes, mais pour rendre la dis-cussion plus significative et précise. Dans ce cha-pitre nous commencerons à apprendre le langage de la macroéconomie. Nous donnerons d’abord une description quantitative de l’économie, et quelques définitions de concepts souvent utilisés. Le point de départ naturel du chapitre est une discussion des comptes nationaux et de quelques identités comptables. Celles-ci énoncent des liaisons vraies par construction entre grandeurs économiques — agrégées dans le cas de la macro-économie. Les comptes nationaux jouent un rôle central en macroéconomie.

Ce chapitre se limitera à une description de l’économie. Il est essentiel de connaître les faits et de savoir comment ils sont mesurés pour com-prendre les comportements sous-jacents aux agrégats macroéconomiques. La distinction entre description (ce chapitre) et analyse (les chapitres ultérieurs) est semblable à celle qu’on trouve en

biologie. Comme nous l’avons noté dans le chapitre précédent, il importe de savoir que les organismes vivants sont composés d’une multitude de cel-lules, mais cette description n’est qu’une première étape. Il est encore plus important d’analyser et de comprendre comment ces cellules fonctionnent et interagissent. De même, l’identification des com-posantes du produit intérieur brut et l’examen des comptes extérieurs décrivent des interactions sans s’attaquer au « comment » ni au « pourquoi ». Pour l’analyse, il faudra attendre les chapitres ulté-rieurs. Le présent chapitre est un passage obligé : il est essentiel d’être au clair avec des définitions qui peuvent être plus subtiles qu’il n’y paraît.

Depuis 2014, les références méthodologiques sont le Système européen des comptes — SEC 2010 d’Eurostat, et le Sixième manuel de la balance des paiements et de la position extérieure globale du FMI. Ces deux publications sont accessibles par Internet.

2.2 Le produit intérieur brut2.2.1 Trois définitions

du produit intérieur brut1Le produit intérieur brut (PIB) est une mesure de l’activité productive calculée pour une zone géographique donnée, généralement un pays,

1 Sir Richard Stone (1913-1991), de l’Université de Cambridge, obtint le Prix Nobel d’économie en 1984 et est généralement considéré comme le père de la comptabilité nationale. Ce « Prix Nobel » est à strictement parler le Prix en sciences économiques à la mémoire d’Alfred Nobel, institué en 1968 par la Banque de Suède.

mais parfois une région ou une ville, ou encore un groupe de pays tel que l’Union européenne (UE) ou la zone euro. Il est toujours calculé pour un cer-tain intervalle de temps, en général une année ou un trimestre, car le PIB est une variable de flux, de même nature que le débit d’un fleuve au cours d’une période. En revanche, les variables de stock, comme la quantité d’eau retenue par un barrage, sont toujours définies pour une date particulière2.

2 Le bilan d’une entreprise est un autre exemple de variable de stock : il établit la situation financière de l’entreprise à un

LEs CoMptEs MACroéConoMIQuEs 31

Il existe trois façons équivalentes de mesurer le PIB, et donc trois définitions. La première est la somme des ventes finales nettes de biens et ser-vices pendant la période retenue :

Définition 1 : PIB = somme des ventes finales nettes

effectuées dans une zone géographique donnée au cours d’une période

On distingue les ventes finales des ventes inter­médiaires ; ces dernières se rapportent à des biens et services transformés ou entièrement consom-més au cours du processus de production. La plupart des ventes aux ménages sont des ventes finales, de même que la vente de biens d’inves-tissement aux entreprises. Des exemples en sont l’acquisition d’un pain ou d’une voiture par un ménage, ou d’un tracteur par une entreprise. Par contre, la vente d’une voiture à un distributeur qui la revendra à un tiers pendant la période étu-diée, ou la vente de farine à une boulangerie sont des ventes intermédiaires. Ces dernières sont exclues du calcul du PIB afin d’éviter tout double comptage. Il faut donc bien distinguer le PIB du chiffre d’affaires total ou des ventes totales d’une économie. En cohérence avec ce qui précède, les exportations sont incluses dans les ventes finales, quelle que soit l’utilisation qui en est faite à l’étranger, car elles quittent le territoire natio-nal, tandis que les importations en sont déduites ; c’est pourquoi on parle de ventes nettes.

Notre deuxième définition du PIB indique que chaque vente finale d’un bien ou d’un service constitue l’étape ultime qui valide tous les efforts qui ont contribué à le produire et à le mettre à la disposition de l’acheteur. Elle synthétise une chaîne d’activités économiques dont chacune apporte une valeur ajoutée.Définition 2 : PIB = somme des valeurs ajoutées dans une

zone géographique donnée au cours d’une période

moment précis, par exemple le 31 décembre. Le compte de résultats, en revanche, enregistre le bénéfice ou la perte de l’entreprise au cours d’une période, par exemple du 1er jan-vier au 31 décembre ; c’est une variable de flux.

La valeur ajoutée résulte de la transformation par les entreprises de matières premières et de produits semi-finis en produits vendables sur le marché. La valeur ajoutée créée par une entre-prise correspond à la différence entre ses ventes totales (son chiffre d’affaires), et le coût d’acqui-sition de ses matières premières et autres biens et services intermédiaires. Si l’entreprise produit des biens intermédiaires, ses ventes seront des coûts de production pour ses clients, qui sont eux-mêmes des producteurs. La valeur ajoutée qu’elle crée ne doit être comptabilisée qu’une seule fois  ; ses ventes seront déduites des ventes de ses clients lors du calcul de la valeur ajoutée de ces derniers. Par contre, lorsqu’un consom-mateur final acquiert un bien ou un service, le prix qu’il paye comprend la totalité de la valeur ajoutée à toutes les étapes du processus de pro-duction. Ceci assure la cohérence entre les défi-nitions 1 et 2. L’encadré 2.1 illustre le mécanisme par lequel les activités productives contribuent à créer la valeur ajoutée totale d’un pays.

Le PIB est la somme de tous les revenus per-çus au sein d’une zone géographique donnée par les agents économiques, résidents ou non. Le fait que toute dépense d’un agent constitue un revenu pour un autre assure la cohérence entre la troisième et la première définition du PIB.

Définition 3 : PIB = somme des revenus des facteurs tirés

des activités économiques d’une zone géographique donnée au cours d’une période

La presse politique et financière fait quotidien-nement référence aux chiffres du PIB. En effet, celui-ci, et en particulier son taux de croissance, est en général considéré comme l’indicateur-phare de la santé économique d’un pays. C’est pourquoi économistes, hommes politiques et responsables socio-économiques en suivent attentivement l’évolution. Il permet d’évaluer la performance d’une économie au cours du temps et de comparer différentes économies entre elles : • Pour une comparaison intertemporelle, on sou-

haitera distinguer deux raisons pour lesquelles

32 IntroDuCtIon à LA MACroéConoMIE

le PIB peut augmenter  : a)  une activité réelle accrue et b) des prix plus élevés à activité don-née. Cet aspect est traité dans la section 2.2.2.

• Pour les comparaisons internationales, nous devons convertir les mesures du PIB en mon-naie commune. Mais, comme nous le verrons plus tard, les cours de change sont volatils et peuvent donner une image faussée. Pour cette raison, on emploiera souvent une valeur corri-gée des disparités de pouvoir d’achat — voyez à ce propos les chapitres 6 et 15.

• Les petits pays tendent à avoir un PIB moindre, mais ne s’en portent pas moins bien pour autant. C’est pourquoi nous examinerons sou-vent le PIB par tête, le quotient du PIB et de la population.

La définition du PIB n’est pas dénuée d’arbi-traire. Penser que toute augmentation du PIB constitue une amélioration du bien-être collectif est pour le moins contestable. Mais c’est le meil-leur indicateur de l’activité à notre disposition. L’encadré 2.2 évoque ce débat.

2.2.2 Grandeurs nominales et réelles, déflateurs et indices des prix

PIB nominal et PIB réelSachant ce qu’est le PIB et comment il est construit, nous pouvons examiner comment les comptables nationaux ont résolu le problème de l’addition des pommes et des oranges. La solution est d’utiliser les prix pour convertir des volumes (les quanti-tés de pommes et d’oranges) en valeurs (ventes de

prenez l’exemple suivant de valeur ajoutée. un fût de bière est produit et vendu 100  euros au détail. pour le produire, la brasserie a dû acquérir de l’orge auprès d’un cultivateur pour un montant de 10  euros  ; elle a consommé de l’énergie pour un montant de 20 euros et le coût du fût est de 5 euros (pour simplifier, on ignorera ici les achats intermédiaires du cultivateur, du producteur d’énergie et du tonnelier). La brasserie vend son fût à un grossiste pour 80 euros : la valeur ajoutée de la brasserie est donc de 45 euros, obtenus comme le prix de vente (80 €) moins le prix des consommations intermédiaires (10 € + 20 € + 5 € = 35 €). A son tour, le grossiste revend le fût à un détaillant au prix de 90 euros, réalisant de ce fait une valeur ajoutée de 10 euros. C’est le même montant de 10 euros de valeur ajoutée que génère le détaillant en revendant la bière pour un montant total de 100 euros. Il est maintenant possible de reconstituer le prix final de la bière à partir des différentes valeurs ajoutées obtenues à chacune des étapes de la chaîne de production et de distribution du bien :

Valeur ajoutée du : cultivateur 10 € producteur d’énergie 20 € tonnelier 5 € brasseur 45 € grossiste 10 € détaillant 10 €Total : 100 €

Chaque étape de la chaîne de valeur ajoutée représente une source de revenus pour les facteurs de production concernés. supposons par exemple que le brasseur ait des coûts salariaux de 35 € (salaires, traitements et sécu-rité sociale) et paye 5 euros d’impôts. Le bénéfice du bras-seur sera de 5 €, qui constitueront son revenu. De même, si le grossiste ne doit pas rémunérer d’autres facteurs (employés, loyer, intérêts) les 10 € de valeur ajoutée repré-senteront son revenu, qu’on peut voir comme le bénéfice tiré de sa propriété de l’entreprise. L’exemple montre que la répartition de la valeur ajoutée est arbitraire, et à distinguer de la question de savoir si de la valeur ajoutée est générée.

Comme la valeur ajoutée est essentielle pour l’obten-tion d’un revenu, on peut raisonnablement penser que peu d’activités économiques peuvent survivre long-temps si elles soustraient de la valeur, c’est-à-dire si les ventes ne couvrent même pas le coût des consomma-tions intermédiaires. non seulement le travail et le capi-tal ne percevraient pas de revenu, mais quelqu’un devrait payer la perte d’exploitation sur chaque unité vendue. Il y a cependant de nombreux exemples de soustraction de valeur. Dans les économies planifiées, avant la chute du communisme, beaucoup d’entreprises étaient obli-gées de vendre à bas prix. Les entreprises produisaient donc des biens d’une qualité médiocre, et en trop faibles quantités. un bon exemple en est la trabant, une voiture pour laquelle les habitants de rDA devaient attendre des années. Dans les pays capitalistes, il se peut que certains services publics valent moins que ce qu’ils coûtent, mais cela ne se voit pas car ils sont fournis gratuitement et les coûts sont couverts par le contribuable.

Encadré 2.1 Valeur ajoutée et valeur soustraite : deux exemples

LEs CoMptEs MACroéConoMIQuEs 33

pommes et d’oranges). Supposons qu’une écono-mie ne produise que ces deux biens et qu’elle n’ait pas recours à des importations. En multipliant les quantités de pommes et d’oranges vendues, Q p et Q o, par leurs prix respectifs, P p et P o, on obtient le PIB nominal, encore appelé PIB à prix courants :

(2.1) PIBt nominal = +P Q P Qtp

tp

to

to .3

Mais il y a un problème: si le prix des oranges aug-mente d’une année à l’autre, le PIB nominal croîtra

3 Certaines activités marchandes sont illicites, ou non déclarées. Les statisticiens cherchent à en évaluer l’ampleur, mais il va sans dire qu’elles posent des problèmes particu-liers, sur lesquels nous revenons dans l’encadré 2.4.

lui aussi, à volume inchangé des ventes finales ! Un accroissement du PIB nominal peut être la consé-quence d’une hausse des prix et / ou de la production. Afin de séparer les effets des variations de produc-tion et des prix, il convient de distinguer le PIB nominal du PIB réel, ou PIB à prix constants. Alors que le PIB nominal est calculé conformément à l’ex-pression (2.1), à partir des prix de vente courants, le PIB réel se calcule en utilisant les prix observés au cours d’une année de base prédéterminée4. Dans

4 Des problèmes apparaissent quand de nouveaux biens (des smartphones) sont introduits, ou quand la qualité de biens existants s’améliore. Les comptables nationaux ont mis au point des procédures pour en tenir compte.

Le pIB cherche à comptabiliser la production marchande et certaines formes de production non marchande. Considérons d’abord les premières3. notons d’abord que les biens et services étant enregistrés à leur prix d’acquisi-tion, deux biens strictement identiques auront une contri-bution différente au pIB si l’acquéreur de l’un d’entre eux a bénéficié d’une remise. D’autre part, le pIB n’est pas une mesure du bonheur : il inclut des dépenses pénibles (l’extraction d’une dent, par exemple) aussi bien que des dépenses plus agréables. Ainsi, un décès génère de la valeur ajoutée  : le service funéraire, les frais d’hôpital, les prestations légales et des banques pour les formalités d’exécution testamentaire, tous représentent des ventes finales supplémentaires de biens et de services. Bien qu’il s’agisse de coûts, la pollution et les autres formes de nui-sance environnementale sont ignorées par le pIB, dans la mesure où elles ne sont pas échangées sur des marchés.

Les services font partie du pIB au même titre que les biens, qu’il s’agisse, par exemple, d’honoraires médicaux ou de commissions d’agences immobilières pour la vente d’une maison. Le pIB exclut aussi de nombreuses formes de revenu. Dans le cas de l’immobilier, si la valeur d’une maison a augmenté depuis l’achat précédent, le proprié-taire enregistre une plus-value. Ce type de revenu n’entre pas dans le pIB. Les ventes de biens usagés, comme des voitures d’occasion ou des antiquités, ne sont pas non plus prises en considération : faisant l’objet d’un transfert de propriété et non d’une production, ils ont été enregis-trés dans le pIB lors de leur première vente ; cela dit, les marges des intermédiaires représentent un service qui est bel et bien pris en compte.

une partie des activités non marchandes est intégrée au pIB. C’est le cas de certaines formes de « production pour emploi final propre  », comme la production de

potagers, mais pas de toutes. on y revient dans l’enca-dré  2.4. La principale activité non marchande réperto-riée par le pIB a trait aux services des administrations publiques, qui sont évalués à leur coût de production. Ainsi, la comptabilisation de l’enseignement public dans le pIB (dans l’optique de la demande finale) se fait par la somme des traitements des professeurs, des frais d’ex-ploitation (électricité, chauffage, etc.) et du coût d’acqui-sition ou de loyer des équipements. Quant à la défense nationale, elle apparaît dans le pIB sous la forme des dépenses totales encourues au titre des forces armées.

une mesure voisine du pIB est le revenu national brut (rnB), qui se base sur la propriété des facteurs de pro-duction et non, comme le pIB, sur le lieu de production. Il enregistre les revenus dits « primaires » générés par tous les facteurs de production que possèdent les résidents tant à l’intérieur des frontières qu’à l’étranger. Ainsi, un Français habitant à thionville et travaillant à Luxembourg contribue positivement au rnB français et négativement au rnB luxembourgeois. Il contribue positivement au pIB luxembourgeois, et non au pIB français. Le rnB étant plus difficile à mesurer, les économistes tendent à privilégier le pIB et nous ferons de même.

pour apprécier l’importance de la distinction entre pIB et rnB, prenons le cas de l’Irlande. Après quelques années de croissance économique rapide, le pIB par tête irlan-dais a dépassé celui du royaume-uni à la fin des années ’90. néanmoins, de nombreuses entreprises irlandaises appartiennent à des résidents étrangers — Britanniques, Allemands, Américains —, ou ont été financées par des emprunts à l’étranger. Les paiements de revenus pri-maires (dividendes et intérêts) au reste du monde ont été suffisamment importants pour que le rnB par tête irlan-dais soit inférieur à celui du royaume-uni jusqu’en 2005.

Encadré 2.2 Que mesure exactement le pIB ?

34 IntroDuCtIon à LA MACroéConoMIE

notre exemple, si les prix des pommes et des oranges étaient respectivement P p

0 et Po0 dans l’an-

née de base, le PIB réel de l’année t, durant laquelle les quantités vendues de pommes et d’oranges sont respectivement Qt

p et Qto, se calcule comme suit :

(2.2) PIBt réel = +P Q P Qptp o

to

0 0 .

Il s’agit là d’une distinction très générale, qui s’applique à toutes les variables macroécono-miques  : les variables nominales traduisent des valeurs à prix courants, tandis que les variables réelles reflètent des volumes à prix constants. A titre d’exemple, le tableau  2.1 compare les taux de croissance des PIB nominal et réel de la zone euro5.

5 Il était d’usage jadis d’actualiser l’année de référence pour les prix tous les cinq ans ou plus. Les changements de composition de la production et la mondialisation ont accru l’intérêt d’une redéfinition plus fréquente de l’année de réfé-rence. Les comptables nationaux de l’Union européenne redéfinissent désormais chaque année l’année de référence. Ce changement permet de mesurer les taux de croissance du PIB réel de façon plus fiable. On peut à partir de ces taux de croissance construire un indice chaîné du PIB en cumulant (enchaînant) les taux de croissance successifs, qui reposent

Déflateurs et indices de prixLa distinction entre PIB nominal et réel per-met de construire une mesure de l’évolution du niveau général des prix : le déflateur du PIB, qui se définit comme le rapport du PIB nominal au PIB réel.

(2.3) Dé�ateur du PIB

PIB nominalPIB réel

t

t

tp

tp

to

to

ptp

P Q P QP Q

=

=++0 PP Qo

to

0

.

t

Au cours de l’année de base (t = 0), PIB nomi-nal et PIB réel sont forcément égaux, et le défla-teur du PIB est égal à 1. (Il est parfois multiplié par 100 pour faciliter les comparaisons dans le temps.) On peut montrer qu’il s’agit d’une moyenne pondérée des indices de prix « élémen-taires  » des biens finals, chacun de ces indices étant pondéré par la part du bien correspondant dans le PIB réel de l’année t6. Ces parts se modi-fiant d’année en année, il en va de même des pon-dérations. Le taux d’inflation peut être mesuré par le taux d’accroissement du déflateur du PIB, soit approximativement7 :

(2.4) Taux de croissance du déflateur du PIB = taux de croissance du PIB nominal MOINS taux de croissance du PIB réel.

On voit au tableau 2.1 qu’au cours de l’année 2013, le PIB nominal de la zone euro s’est accru d’1 %,

sur des bases différentes. En conséquence, certains instituts nationaux de statistiques ont même cessé de publier le PIB réel en niveau, et utilisent à la place un nombre-indice dénué d’unité de mesure.

6 Par exemple, l’indice du prix des oranges est P Pto o/ 0 , et

la part des oranges dans le PIB réel de l’année t est P Qoto

t0 / PIB réel.

7 Si nous notons Y le PIB réel, P le déflateur du PIB et PY le PIB nominal, nous avons P = (PY) / Y. En employant les propriétés de l’encadré 6.3, on obtient ΔP / P ≈ Δ(PY) / (PY)  −  ΔY / Y. Pour voir pourquoi il s’agit d’une approximation, supposez que le PIB réel augmente au taux ΔY / Y = g et que le taux d’inflation s’élève à ΔP / P = π. Le taux de croissance nominal sera alors égal à (1 + g) (1 + π) − 1 = g + π + gπ. Pour g et π petits, gπ ≅ 0, de sorte que le taux de croissance du PIB nominal s’élèvera approximativement à g + π. Voyez aussi l’encadré 6.3.

Tableau 2.1 taux de croissance du pIB nominal, du pIB réel et du déflateur du pIB, zone euro, 2004–2013 (% par an)

PIB nominal

PIB réel

Déflateur du PIB

2004 4,1 2,2 1,92005 3,6 1,8 1,92006 5,0 3,3 1,82007 5,3 3,0 2,42008 2,3 0,4 2,02009 – 3,6 – 4,6 1,02010 2,7 1,9 0,82011 2,8 1,5 1,22012 0,6 – 0,7 1,32013 1,0 – 0,4 1,4

Source : AMECo, Commission européenne.

LEs CoMptEs MACroéConoMIQuEs 35

alors que le PIB réel a baissé de 0,4 %. On peut en conclure que les prix se sont accrus en moyenne d’environ 1,4 % au cours de cette année (Notez que ces chiffres sont provisoires).

Une mesure alternative de l’inflation se base sur une moyenne d’indices de prix élémentaires à pondérations fixes. On compose alors un panier de biens à composition fixe (d’habitude celle de l’année de base t = 0), et on utilise la part de chaque bien dans ce panier évaluée aux prix de l’année de base pour pondérer les indices de prix élémentaires correspondants8. Un exemple en est l’indice des prix à la consommation (IPC), qui est construit sur la base d’un panier de biens consommés par un individu représentatif.

A titre d’exemple, la figure  2.1 renseigne les taux de croissance du déflateur du PIB et de

8 Par exemple, la pondération de l’indice du prix des oranges est de P Qo o

0 0 0/ PIB , et ce pour toutes les années.

l’IPC en Italie. D’habitude, les différences entre ces deux mesures de l’inflation sont faibles, mais elles peuvent devenir significatives quand le prix des importations − qui importe pour l’IPC mais pas pour le déflateur du PIB − se comporte dif-féremment du prix de la production intérieure. Par exemple, à la fin des années 1980, le prix du pétrole brut (un produit importé) a augmenté moins que celui des biens et services produits en Italie. Au début des années 2000, des augmenta-tions des salaires intérieurs ont mis la pression sur les coûts de la production intérieure et le déflateur du PIB a augmenté plus vite que l’IPC, une évolution qui a fait long feu avec la crise financière.

D’autres indices de prix peuvent être taillés sur mesure pour décrire les prix de certains types de biens, ou de certains types de consommateurs, ou pour certains secteurs de l’économie. On peut donc choisir à la carte l’indicateur approprié.

0

1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

1985 1987 1989 1991 1993 1995 1997 1999 2001 2003 2005 2007 2009

Taux

de

varia

tio

n an

nuel

en

%

Dé�ateur du PIBPrix à la consommation

Figure 2.1 Déflateur du pIB et indice des prix à la consommation : le cas de l’ItalieLe déflateur du pIB et l’indice des prix à la consommation (IpC) mesurent tous deux le niveau des prix, soit le prix des biens et services en termes de monnaie. Ils servent au calcul du taux d’inflation. La figure montre bien le parallélisme des évolutions des deux indicateurs, mais avec des exceptions, qui se produisent en raison de différences entre les paniers de biens sous-jacents. A la fin des années 1980, on a assisté à une forte baisse des prix mondiaux des produits pétroliers. Le gaz et le fioul faisant partie du panier de consommation des ménages, l’inflation mesurée par l’IpC a diminué. Comme les produits pétroliers sont importés, ils ne contribuent pas à valeur ajoutée en Italie, et la hausse des prix des produits pétroliers affecte donc moins le déflateur du pIB.

Source : Statistiques financières internationales du FMI.

36 IntroDuCtIon à LA MACroéConoMIE

L’encadré  2.3 présente quelques déflateurs et indices fréquemment utilisés.

2.2.3 Mesure et interprétation du PIBSur quelle base mesure-t-on le PIB  ? L’une des premières sources d’information est l’adminis-tration fiscale. C’est à celle-ci, en effet, que les entreprises déclarent leur chiffre d’affaires (pre-mière définition) et les ménages leur revenu (troisième définition). En outre, dans la plupart des pays (tous les pays de l’Union européenne, mais non les USA) la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) est perçue par les vendeurs intermédiaires et finals, qui communiquent ensuite leur propre valeur ajoutée au moment où ils acquittent cette taxe (deuxième définition).

Le fait que les données du PIB soient compilées à partir de déclarations fiscales permet de douter de leur fiabilité. Les déclarations des particuliers et des entreprises sont-elles toujours sincères ? On désigne quelquefois par l’expression économie souterraine (ou informelle ou parallèle) ce qui peut leur échap-per, et dont l’importance est loin d’être négligeable, comme on peut le voir à l’encadré 2.4. La seconde partie de cet encadré attire aussi notre attention sur l’importance du travail non rémunéré.

Une autre lacune liée à la difficulté de mesu-rer le PIB est le temps qu’il faut pour obtenir des chiffres raisonnablement exacts. Les données des déclarations fiscales ne peuvent être traitées qu’avec retard. D’habitude, les chiffres du PIB relatifs au trimestre précédent sont annoncés à la fin du premier mois du trimestre en cours. Il ne s’agit que de premières estimations qui feront l’objet de corrections répétées au cours des années suivantes (voir encadré 2.5). L’imprécision de ces estimations est gênante  : elles sont utilisées par les pouvoirs publics pour définir leurs politiques, par les investisseurs pour évaluer leurs actifs, par les entreprises pour décider de licencier ou d’en-gager du personnel ou d’acquérir de nouveaux équipements. C’est pourquoi on les complète par d’autres indicateurs, décrits au chapitre  16. Pour la même raison, les économistes préfèrent raisonner en termes de taux de croissance plutôt que de niveau du PIB : en l’absence de variations importantes des biais d’estimation au cours du temps, les taux de croissance du PIB fournissent une bonne approximation de la performance moyenne d’une économie.

Il est tentant de comparer les PIB entre pays. Les populations étant différentes, on utilise

L’indice des prix le plus proche du déflateur du pIB est l’indice des prix à la production (Ipp) dont les pondéra-tions fixes traduisent la place occupée par chaque bien dans un panier représentatif de la production intérieure. Quant à l’indice des prix à la consommation (IpC), il se rapproche plus du déflateur implicite de la consom-mation, le rapport de la consommation nominale à la consommation réelle. Les indices à pondération fixe tels que l’IpC et l’Ipp appartiennent à la famille des indices de Laspeyres. Quant au déflateur de la consommation, basé sur la part effective des biens dans la consommation de l’année correspondante, il s’agit d’un indice de Paasche. tant l’indice des prix à la consommation que le déflateur implicite de la consommation dépendent positivement des biens et services produits à l’étranger et importés. Ce n’est pas le cas de l’indice des prix à la production ou du déflateur implicite du pIB. par contre, ces deux der-niers indicateurs incluent des biens et services produits dans le pays et exportés. on constate à la figure 2.1 une divergence croissante, à la fin des années 1980, entre le

déflateur du pIB et l’IpC italiens. Elle trouve son origine dans une hausse des prix à l’importation inférieure à celle des biens produits sur le territoire national.

Exportations, importations, biens d’investissement et dépenses publiques ont tous leur déflateur. par ailleurs, l’indice des prix de gros mesure le prix moyen des biens et services dans le commerce de gros. Enfin, divers indices de prix des produits de base retracent l’évolution des cours des matières premières. Cette diversité d’indices de prix et de déflateurs ne reflète rien d’autre que l’impossi-bilité de définir un prix « moyen ». En fait, chacun de ces indicateurs de prix a sa propre fonction. pour ne prendre qu’un exemple, les salariés souhaitent que leurs salaires soient liés à l’évolution du coût de la vie. Ils retiendront donc comme indicateur l’IpC ou le déflateur implicite de la consommation. En Italie, cette liaison des salaires à l’IpC plutôt qu’à l’Ipp a contribué à gonfler les profits des entre-prises dont l’évolution des ventes est plus proche de celle de l’Ipp. Enfin, l’IpC et les autres indices de Laspeyres étant plus faciles à calculer, ils tendent à être plus utilisés.

Encadré 2.3 Déflateurs et indices des prix

LEs CoMptEs MACroéConoMIQuEs 37

souvent pour cela le PIB par tête. Ces données doivent cependant être prises avec précaution. Tout d’abord, le PIB est une mesure de la pro-duction, non de la richesse. La production est un flux, alors que la richesse est un stock d’actifs accumulés au fil du temps. Ainsi, le PIB par tête français est inférieur à celui des habitants d’Abou Dhabi. Il n’empêche que la richesse moyenne d’un Français est probablement bien supérieure,

après des siècles d’accumulation d’actifs tant privés (maisons, usines, bijoux, valeurs mobi-lières, etc.) que publics (Palais de Versailles, œuvres du Louvre, réseaux routiers, sous-marins nucléaires …).

En second lieu, beaucoup de transactions ne sont pas enregistrées, en particulier dans les pays en développement. Ces transactions relèvent de l’économie informelle. C’est ainsi qu’une part

Qui d’entre nous n’a jamais reçu d’un menuisier, d’un garagiste ou d’un peintre en bâtiments la proposition de travailler « en noir » ? Certains s’engagent dans l’économie souterraine, ou informelle, pour des raisons évidentes. Echapper à la fiscalité ou à la parafiscalité (tVA, impôt des sociétés, charges sociales) en est une. une autre raison peut être d’occulter des activités illicites telles que le trafic de drogue, la prostitution ou l’extorsion de fonds. par défini-tion, on ignore l’ampleur de l’économie souterraine, mais les comptables nationaux s’efforcent d’en évaluer l’impor-tance et l’incorporent dans une certaine mesure dans le pIB. une méthode consiste à se baser sur la consommation d’électricité des ménages, plus élevée en présence d’acti-vités économiques non déclarées, ou encore à recenser la quantité de grosses coupures en circulation  : les tran-sactions « en noir » évitent les comptes bancaires, et il est

commode de détenir les bénéfices sous forme de billets. Les ventes de biens intermédiaires peuvent être révéla-trices d’activités souterraines. Il existe par exemple un écart entre les ventes de matériaux de construction et l’activité de la branche en question. La figure 2.2 présente des esti-mations basées sur diverses méthodes.

une autre carence importante du pIB comme mesure de l’activité a trait au travail non rémunéré. Le nettoyage et l’entretien du logement, de même que l’alimentation et les soins aux membres de la famille requièrent beau-coup de temps et d’efforts. Les ménages aisés font appel à des tiers pour assurer ces tâches, qui sont dès lors inté-grées au pIB si elles font l’objet d’une déclaration fiscale. La plupart des gens s’en occupant eux-mêmes, le pIB l’ignore, contrairement à d’autres formes de « production pour emploi final propre ».

Encadré 2.4 L’économie souterraine et le travail non rémunéré

Bulgarie 32,3 11,6 25,38,8

11,150,456,533,4

351,626,320,2

220,2190,1360,1

59,93,6

23,838,2

762,0

République tchèqueSlovénieSlovaquieNorvègeSuèdeDanemarkAllemagneFinlandeIrlandeFrance Royaume-UniJaponPays-BasLuxembourgAutricheSuisseEtats-Unis 7,0

7,98,08,29,89,0

11,011,012,813,713,713,814,714,816,016,016,4

38,213,6

8,64,4

146,25,04,81,7

94,454,124,1

336,833,1

1 906,6207,7

62,9

29,629,529,028,627,726,526,025,825,024,322,821,219,419,219,217,1

En % du PIB de 2011 En % du PIB de 2011 En Mrd EUR En Mrd EUR

RoumanieCroatieLituanieEstonieTurquieLettonieChypreMaltePologneGrèce HongrieItaliePortugalUEEspagneBelgique

Sources : Friedrich Schnelder, A.T. Kearney, Eurostat.

Figure 2.2 Estimations de la taille de l’économie souterraine (en % du pIB)

Source : International Herald Tribune, 3 novembre 2011.

38 IntroDuCtIon à LA MACroéConoMIE

importante de la production alimentaire est assu-rée au sein de la famille étendue (une activité non marchande), ou échangée contre d’autres ali-ments (une activité marchande non enregistrée). Il est donc particulièrement difficile de chiffrer le PIB avec précision.

Enfin, les PIB sont d’abord mesurés dans la monnaie locale des pays concernés, avant d’être

convertis en monnaie commune au moyen d’un cours de change. Mais les coûts locaux (mesurés en monnaie commune) sont souvent nettement moins élevés dans les pays pauvres, pour des rai-sons développées au chapitre 15. Pour corriger de cet effet, on ajuste parfois les chiffres du PIB afin de tenir compte des disparités internationales de pouvoir d’achat de la monnaie.

pouvoirs publics, entreprises, investisseurs souhaitent tous disposer d’informations à jour sur l’activité éco-nomique. pour leur donner satisfaction, les instituts nationaux de statistique des pays industrialisés ont imaginé des méthodes de production rapide d’esti-mations préliminaires. Ils peuvent savoir, par exemple, que les 100  entreprises les plus importantes du pays assurent une certaine proportion du pIB, disons 10 %. Ces entreprises remplissent des déclarations de tVA ou répondent à des questionnaires ad hoc. Il suffit dès lors de multiplier par 10 leur valeur ajoutée pour obtenir une première estimation grossière du pIB.

Cette estimation pourra être revue quelques mois plus tard, sur la base d’un échantillon plus étendu. plus tard encore, il sera possible de procéder à un premier dépouillement partiel des déclarations fiscales. Enfin, on aboutira à un chiffre final au terme de l’analyse détaillée de l’ensemble des données fiscales, complé-tée par la mise en cohérence des mesures basées sur les trois définitions du pIB. Le tableau  2.2 retrace les estimations successives du pIB allemand pour l’année 2008. La première de ces estimations, publiée en jan-vier 2009, surestimait le chiffre final de 8 milliards d’eu-ros, soit de près de 0,3 %.

Encadré 2.5 Quand les chiffres du pIB varient au fil du temps

Tableau 2.2 Estimations du pIB nominal allemand en 2008

Date de publication PIB (milliards d’euros en prix de 2000)

Différence en % par rapport à l’estimation

précédente

Différence en % par rapport à janvier 2009

Janvier 2009 2 489,4 – –Février 2009 2 489,4 0,00 % 0,00 %Mai 2009 2 492,0 0,10 % 0,10 %Août 2009 2 491,4 – 0,02 % 0,08 %novembre 2009 2 495,8 0,18 % 0,26 %Mai 2010 2 495,8 0,00 % 0,26 %novembre 2010 2 481,2 – 0,59 % – 0,33 %Février 2011 2 481,2 0,00 % – 0,33 %

Source : Bulletin mensuel de la Deutsche Bundesbank.

2.3 Les flux de revenus et de dépenses

2.3.1 Le circuit économiqueLe circuit économique ne peut pas être abordé sans présenter les intervenants. Les agents éco-nomiques sont regroupés par la comptabilité

nationale en secteurs institutionnels. C’est ainsi que le Système Européen des Comptes (SEC 2010) de l’Union européenne distingue  : les Ménages et les Institutions sans but lucratif au service

LEs CoMptEs MACroéConoMIQuEs 39

des ménages, que nous appellerons simplement ménages ou particuliers, les Sociétés non finan-cières et les Sociétés financières, appelées par la suite entreprises, les Administrations publiques, et enfin le Reste du monde. Suivant le contexte, le terme « secteur privé » désignera les ménages et les entreprises, ou les ménages et les seules entreprises non financières. Les administrations publiques méritent quelques commentaires. Elles regroupent les administrations centrales (l’Etat au sens strict) et locales, mais aussi le système de sécurité sociale9. Pour simplifier, nous parlerons parfois d’Etat ou de pouvoirs publics.

Notons aussi que dans la suite de ce chapitre nous ne distinguerons pas entre variables nomi-nales et réelles ; autrement dit, nous nous situe-rons implicitement dans l’année de base.

Des dépenses finales aux prélèvements nets et aux revenus des facteurs

Toute dépense effectuée par un agent se retrouve nécessairement dans le revenu d’un autre. Le circuit économique simplifié de la figure  2.3 illustre cette simple vérité et aide à retracer le fonctionnement d’une économie. A partir des définitions  1 et 3 du PIB données plus haut, il fait d’abord apparaître le PIB (sur la gauche) sous la forme des ventes finales nettes des entreprises, et montre comment il est distri-bué aux ménages, les propriétaires des facteurs de production. De plus, il montre comment les entreprises — autour desquelles est organisée l’activité marchande —, les ménages et les admi-nistrations publiques inter agissent pour rendre le PIB possible.

Comme les entreprises appartiennent aux ménages, le PIB représente le revenu brut des

9 La notion d’administration publique recèle des chausse-trapes. Les entreprises publiques, parfois désignées sous le vocable « secteur public », n’en font pas partie si plus de la moitié de leurs coûts sont couverts par leurs ventes, ce qui est souvent le cas. Ces entreprises relèvent alors du « secteur privé ». En revanche, des organismes privés subventionnés à plus de 50 % par l’Etat, comme bon nombre d’écoles « pri-vées », en font partie. Les autorités monétaires (les banques centrales) n’en font pas partie, même si elles émanent des pouvoirs publics, et sont, dans le cas français par exemple, pleine propriété de l’Etat.

facteurs de production employés dans la zone géo-graphique considérée. Pour découvrir ce que les entreprises font de leurs recettes, nous parcourons la figure dans le sens des aiguilles d’une montre. Les administrations publiques, représentées par le cercle situé à l’intérieur du circuit, prélèvent (des impôts et autres prélèvements obligatoires, tels que les cotisations de sécurité sociale) et redistri-buent (sous forme de transferts, comme les pres-tations de sécurité sociale10). Les prélèvements et les transferts ont lieu à différentes étapes du cir-cuit — par exemple les impôts indirects comme la TVA au moment des ventes de biens, et les impôts directs lors du paiement des revenus  ; nous les consolidons pour simplifier. Comme les adminis-trations publiques acquièrent aussi des biens et des services, qu’elles doivent payer, les prélèvements dépasseront presque toujours les transferts. La différence, les prélèvements obligatoires nets, est désignée par la lettre T (comme taxes nettes). Ce qui reste du PIB après ces prélèvement nets consti-tue le revenu brut disponible des entreprises et des ménages Y − T.

Du revenu brut disponible à l’absorption plus les exportations nettes – le PIBLes entreprises appartenant aux ménages, on s’attend à ce que le revenu brut disponible revienne en fin de compte à ces derniers. Ce revenu prend principalement la forme de rému-nérations des salariés. L’excédent brut d’exploi-tation des entreprises, après impôts, revient aussi largement aux ménages sous forme de revenus de la propriété, comme des dividendes ou des paiements d’intérêts. Mais une partie est conservée par l’entreprise, et donc épargnée, les entreprises n’ayant pas la possibilité de consom-mer leur revenu. Le revenu brut des ménages prend donc la forme de salaires, mais aussi de diverses formes de revenus de la propriété (divi-dendes, intérêts, loyers…). Leur revenu brut disponible (c’est-à-dire corrigé des prélève-ments nets) peut être épargné ou affecté à des dépenses de consommation.

10 Elles payent aussi des intérêts sur la dette publique qui sont ici pour simplifier inclus dans les transferts.

40 IntroDuCtIon à LA MACroéConoMIE

Le circuit économique indique que l’épargne privée (S) des ménages et des entreprises est dépo-sée auprès du secteur financier. Ce secteur inclut les banques et autres institutions financières et les marchés des valeurs mobilières, dont la fonction

est précisément de collecter l’épargne et de la redistribuer aux entreprises désireuses d’investir, c’est-à-dire d’acquérir des équipements produc-tifs. Cette activité, appelée intermédiation finan­cière, est représentée sur la figure par le cercle situé

Reste du monde(X−Z)

Secteur privé(S−I)

(T )

(G)

Administrationspubliques

(T−G )

C+ I

C+ I +G−Z

C+ I +G

P

rodu

it in

térie

ur b

rut

(

C+

I+G+X−

Z)

Revenu disponible

Consom

mat

ion

Expo

rtatio

ns

Importations

Dépense

s pub

lique

s

Transferts

Investissements

Epargne Impôts

Impô

ts n

ets

Figure 2.3 La « roue de la fortune » : le circuit économiqueLa partie inférieure gauche du circuit représente les ventes finales de biens et services intérieurs, somme des dépenses de consommation (C), des dépenses d’investissement (I), des dépenses des administrations publiques en biens et ser-vices (G) et des exportations (X) diminuées des importations (Z). Dans la partie supérieure du cercle, ces dépenses se transforment en revenu brut des ménages et des entreprises. Ces revenus font l’objet de prélèvements obligatoires (pour simplifier, des impôts) de la part des administrations publiques. par ailleurs, celles-ci effectuent des transferts en faveur des ménages et des entreprises. Ce qui reste après impôts et transferts, — le revenu brut disponible des ménages et des entreprises — peut être, soit épargné (S), soit consommé (C). Le secteur privé finance ses investis-sements (I) par l’épargne (S). Le solde S − I constitue l’épargne nette du secteur privé. De même, le solde T − G est la capacité de financement des administrations publiques. Le solde X − Z représente à la fois les exportations nettes de la nation et sa capacité de financement du reste de monde.

Aabsorption 41, 273accumulation de capital 69 sq.,

93 sq., 106, 128, 479Acte unique européen 534actifs 394actions 404activités non marchandes 33actualisation 181, 183, 403Adelman, Irma 468administrations publiques 39, 99,

188, 189, 492Afrique 11, 73, 98, 102, 103, 161,

444, 466, 565Aghion, Philippe 614agrégat monétaire 235Akerlof, George 259Alesina, Alberto 610Allemagne 4, 5, 11, 12, 23, 42, 43,

46, 50, 63, 64, 67, 68, 70, 78, 84-86, 95, 99, 124, 130, 131, 133, 134, 137, 139, 141, 143, 145, 147, 159, 216, 223, 253, 304, 334, 335, 341, 353, 372, 387, 410, 411, 444, 473, 477, 495-497, 500, 505, 507, 511-513, 523, 526, 533, 534, 541-545, 547, 564, 566, 567, 570, 571, 573, 574, 578, 595, 601, 611

amortissements 45ancrage du cours de change 320,

445, 463anticipations 22, 178, 221, 222,

273, 279, 342 sq., 374rationnelles 179, 351, 408,

461, 475anticyclique 370, 499appariement 141 sq., 540 sq.appréciation 164apprentissage sur le tas 113approche stochastique des cycles

conjoncturels 467Arabie Saoudite 80, 444, 578

arbitrage 169, 409, 430entre consommation et

loisirs 121, 480spatial 409triangulaire 409, 426

Argentine 5, 190, 260, 261, 320, 321, 387, 444, 462, 463, 584, 585, 590, 591

arrimage rigide 387Arrow, Kenneth 523associations d’employeurs 132asymétrie d’information 259, 529attaque autoréalisatrice 583Australie 466, 547autarcie 180autonomie de la politique

monétaire 313Autriche 5, 50, 63, 130, 134, 141,

143, 159, 334, 353, 444, 495, 526, 543, 547, 572, 595

aversion au risque 401

BBagehot, Walter 262, 394, 560, 580balance courante 47balance des biens et des services 47balance des paiements 46balance des revenus 47balance globale 52Balassa-Samuelson, effet 445bande de fluctuation 562Bangladesh 5banque centrale 236Banque Centrale Européenne 50,

159, 249, 432, 576, 601Banque d’Angleterre 50, 237, 256,

562, 564, 565, 567Banque des Règlements

Internationaux 425, 426Barro, Robert J. 95, 104, 192, 614Baruch, Bernard 416base monétaire 238 sq., 310, 507 sq.,

581 sq.

bataille des marges 339, 343Belgique 4, 5, 11, 12, 42-44, 46, 48,

63, 131, 133, 134, 139, 143, 159, 237, 264, 304, 334, 341, 353, 384, 444, 495, 496, 505, 507, 511, 512, 534, 543, 545, 547, 562, 567, 570, 575, 578, 588, 592, 595, 611

Bénassy, Jean-Pascal 605Bernanke, Ben 458biens collectifs 107, 493, 529, 535bilan 238bimétallisme 562bipolarisation 588bloc-or 567borne inférieure de zéro 249, 258,

295 sq., 412Bosnie-Herzégovine 591Branson, Richard 178Brésil 304, 320, 321, 387, 444, 466,

481, 484, 578, 579, 584, 593Bretton Woods 353, 433, 568, 569,

570-573, 575, 576, 585, 586brevet 111Brunner, Karl 605Buchanan, James 609Bulgarie 199, 387, 463, 589, 591bulle (spéculative) 293, 415, 416 sq.Bundesbank 38, 237, 256, 411, 477,

573, 575Burns-Mitchell 14, 15, 344, 473

Ccaisse d’émission 590, 591Canada 5, 130, 131, 143, 334, 444,

466, 473, 547, 578, 593, 602canaux de transmission de la

politique monétaire 412canuts 127capital 7

coefficient de 68fixe 41humain 97, 104, 110, 121, 494optimal 217

Index

640 InDEX

capitalisation boursière 395cession temporaire 249changement de parité 313, 370changes fixes 308, 320, 361, 586changes flottants 315, 320, 373,

379, 437, 585Charlemagne 593Chili 102, 321, 444, 466, 579Chine 5, 11, 12, 48, 62, 64, 80, 95,

101, 213, 304, 307, 311, 328, 414, 444, 578

choc de demande 312, 317, 383, 470, 477

choc d’offre 347, 380, 470, 477choc pétrolier 339, 459, 478, 497,

534chômage 127, 129, 131, 137, 540

d’équilibre 147, 333, 349, 387, 526, 539, 611

frictionnel 141, 145involontaire 132structurel 145volontaire 129

Churchill, Winston 565, 601Chypre 159, 589, 595ciblage de l’inflation voir cible

d’inflationciblage monétaire 254 sq., 288 sq.cible d’inflation 255 sq., 287 sq.,

374 sq., 388, 466, 470, 476, 522

circuit économique 38circulation fiduciaire 235clubs de croissance 93Coase, Ronald 528Cobb-Douglas 65, 107coefficient de réserves 242cohérence temporelle 548coin fiscal 546Collier, Paul 103Colombie 466communisme 101compétitivité 51, 156, 167 sq., 273,

314 sq., 347, 363 sq., 424, 439 sq., 563

non-prix 440compte courant 47

primaire 196, 271, 274, 438compte de capital 47

compte de capital 47compte des revenus primaires 47compte des revenus secondaires 47compte des transactions

courantes 47compte financier 49concurrence parfaite 523condition d’absence de profit 400condition de parité de taux

d’intérêt 305conditionnalité 569, 575Congo 444, 512consommation 39, 207

fonction de 217contagion 261, 560, 584contracyclique 8, 15 sq., 501contrainte budgétaire

intertemporelle 178, 436contrainte de crédit 195contrôles de capitaux 306, 586convergence conditionnelle 96Corée 23, 101, 110, 111, 261, 304,

444, 448, 466, 534, 578, 579, 584

cotation à l’incertain 164cotation au certain 164courbe

DA 364, 377IS 281, 437LM 289TR 286, 437

courbe des taux 398courbe d’offre agrégée 329, 336,

347courbe d’offre de travail

collective 135du ménage 123

courbes de Beveridge 540courbe d’indifférence 121, 135cours boursiers 223cours de change à terme 426cours de change au comptant 426cours des actions 9, 404cours des obligations 403coût d’opportunité 185coût d’usage 219, 226, 466coût moyen 340coûts de l’inflation 462

coûts d’installation 224crise autoréalisatrice 448, 583crise du Sud-Est asiatique 584crises de change 448, 578crise de première génération 580Croatie 444, 589croissance démographique 77croissance économique 12, 62croissance endogène 105croissance monétaire 158croissance zéro 71Crusoé, Robinson 120, 178, 180,

188, 196, 479, 607Cuba 101, 190cycle conjoncturel 14, 17, 459, 467

électoral 473partisan 473

cycles longs 108cycles réels 478, 480, 607

DDanemark 5, 11, 46, 50, 63, 130,

131, 134, 139, 141-143, 146, 147, 242, 307, 334, 341, 353, 362, 444, 495, 496, 505, 523, 542-544, 547, 567, 572, 589

Debreu, Gérard 523défaillances du marché 524, 527défaut de coordination 18défaut de paiement 189 sq., 194,

198, 247, 251, 263 sq., 400, 407, 510, 513 sq., 576, 595

déficit primaire 188, 506déficit public 46déflateur 32déflation 466Defoe, Daniel 120degré d’utilisation des capacités de

production 8délai de décision 471délai de mise en œuvre 471délai de perception 471délai d’impact 471délais des politiques 470DeLong, Bradford 108demande agrégée de court

terme 363, 376demande agrégée de long

InDEX 641

terme 362demande de monnaie 160, 286demande dérivée 246demande de travail 126demande excédentaire 283dépense désirée 271, 276déplacement de la courbe IS 317déplacement de la courbe TR 315déport 428dépréciation 164, 186dérivés (produits) 406déséquilibre 459désinflation 385déterministe 467dette 39, 188 sq., 251, 367 sq., 443,

491 sq.dette publique 493, 504, 498dévaluation 314, 370dichotomie 162, 270différenciation 525différencier 340différentiel d’inflation 167diffusion 111discrétion 564distorsion fiscale 536diversification 401dollarisation 590Dornbusch, Rudiger 605dotation 180Draghi, Mario 234Drèze, Jacques 611droite à 45° 275droite de budget 182droite de dépréciation 71droite MFI 305, 363, 437droits d’auteur 111, 112droits de l’homme 100droits de propriété 100, 528

intellectuelle 111droits de tirage spéciaux 576

EEasterly, William 103écart de chômage 335écart de production 258, 335, 365échanges intertemporels 180échelle logarithmique 11

économie normative 22économie positive 22économie souterraine 36, 37effet de ruine du voisin 319effet de substitution 123, 128effet-revenu 124, 128efficacité productive 494efficience des marchés 410efficient 408élastique 126électeur médian 476emplois vacants 141emprunt souverain 199endogène 21, 23, 279EONIA 245, 250épargne 41équation de Cambridge 159, 329équation internationale de

Fisher 373, 430, 431équilibre 459

de long terme 366du marché des biens 275général 271

équité 26, 137, 494, 543équivalence ricardienne 192erreurs et omissions 51Espagne 11, 46, 50, 95, 99, 131,

133, 134, 137, 139, 141, 143, 145, 147, 159, 198, 279, 341, 353, 417, 444, 473, 484, 495, 496, 500, 505, 508, 512, 515, 534, 543, 547, 552, 572, 575, 578, 593, 595, 608

esprits animaux 222, 273, 281, 364, 377, 467, 483, 601

Estonie 50, 589, 591, 595étalon de change-or 569étalon-or 561état de droit 104état stationnaire 69, 70, 82, 93,

367, 438, 468Etats-Unis 5, 7, 10, 11, 23, 26, 36,

42, 43, 46, 48-50, 62, 67, 68, 78, 83, 84-86, 95, 100, 109, 124, 130, 131, 133, 137, 139-143, 145-147, 158, 169, 191, 199, 206, 236, 237, 249, 262, 279, 284, 285, 303, 304, 307, 318, 321, 333, 334, 341, 353,

381, 387, 413, 425, 443, 444, 463, 468, 473, 483, 492, 495, 496, 498, 505, 511, 532-534, 538-542, 544, 545, 547, 562, 564, 565, 567-571, 573, 575-590, 601-605, 607-611, 615

États-Unis 543euro 159, 425euroïsation 590Euronext 178Europe 26Eurosystème : voir Banque centrale

européenneex ante 374exogènes 21, 23, 272, 279exportations nettes (voir compte

courant primaire) 41ex post 374, 462, 505extension du capital 79externalité 106, 494, 528

Ffacilité permanente 249facteur de production 8fait stylisé 67Federal Reserve Bank cf. Réserve

fédéralefédération patronale 526Feldstein, Martin 539, 593filet de protection sociale 146,

544 sq.financement monétaire 510Finlande 5, 63, 131, 134, 143, 159,

334, 353, 444, 495, 496, 505, 523, 542, 543, 547, 572, 579, 595

Fisher, Irving 120, 206, 333, 373, 510, 604

principe de 373, 510Fleming, Marcus 602flux 30, 395FMI voir Fonds monétaire

internationalfonction de compte courant

primaire 274fonction de consommation 272fonction de dépense désirée 274fonction de production 65, 81,

126, 185

642 InDEX

fonction d’exportation 274fonction d’importation 273fonction d’investissement 273fondamentaux 415, 436Fonds monétaire

international 560, 568, 575, 605

fourchette de cotation 410franc 321, 372, 425, 464France 5, 11-13, 19, 23, 42, 43, 46,

48, 50, 63, 68, 84-86, 96, 100, 124, 127, 130, 131, 133, 134, 137, 139, 141, 143, 147, 159, 214, 215, 237, 304, 320, 334, 353, 372, 444, 472, 473, 496, 500, 505, 511, 512, 526, 534, 543, 545-547, 562, 564, 566, 567, 570, 572, 575, 578, 593, 595, 600, 605

Frey, Bruno 609Friedman, Benjamin 522Friedman, Milton 211, 337, 410,

603, 608critique de 471

Frisch, Ragnar 467fuite 45futures 406

Ggain en capital 405Gali, Jordi 608Garber, Peter 417Giersch, Herbert 611Goethe, Wolfgang 492Goldberger, Arthur 468Grande Dépression 17, 222, 284,

381, 458, 565, 567, 568, 600, 601, 604, 615

grande économie 319Grèce 134, 143, 159, 253, 444, 493,

495, 496, 505, 508, 512, 513, 543, 547, 572, 595

Greenspan, Alan 483Gunning, Jan Willem 103

HHaberler, Gottfried 602Hall, Robert 210von Hayek, Friedrich 603, 609

hétérogénéité 539Hicks, John 282, 602hommes-heures 125Hongrie 242, 253, 307, 353, 444,

466, 513, 547, 589Hume, David 156, 157, 608

mécanisme de 563, 567, 590hyperinflation 8, 253, 467hypothèse 21

de convergence 93keynésienne 270, 272, 330néoclassique 329

hystérèse 137

IIBM 112identité comptable 30, 45, 271immigration 527impôt 39 sq., 196, 495 sq., 535

d’inflation 510impulsion 468Inde 5, 12, 62, 64, 95, 96, 304, 444,

527, 578indemnités de chômage 144, 544indexation 346, 387indicateur coïncident 473indicateur précurseur 473indicateur retardé 473indice 8, 165, 167

de prix 35 sq., 120, 161, 165inefficacité dynamique 75inélastique 126inflation 8 sq., 34 sq., 120, 156 sq.,

328 sq., 360inflation sous-jacente 345-355information imparfaite 539infrastructure institutionnelle 99infrastructure matérielle 98injection 45insiders 136, 611intensité en capital 67intermédiaire financier 238, 398intermédiation financière 40interventionnisme 17intervention non stérilisée 310intervention sur le marché des

changes 49, 308

investissement 41, 185, 186brut 71fonction d’ 227net 71rendement marginal 225taux d’ 227

Irlande 11, 33, 50, 67, 70, 99, 131, 134, 142, 143, 147, 159, 191, 353, 417, 444, 493, 495, 496, 505-507, 512, 523, 543, 547, 595

Islande 413, 466Israël 444, 466Italie 5, 11, 35, 36, 42, 46, 50, 63,

76, 77, 95, 130, 133, 134, 137, 139, 143, 145, 147, 159, 191, 199, 320, 334, 341, 353, 444, 473, 493, 495, 496, 500, 505, 507, 508, 512, 526, 534, 543, 547, 562, 567, 570-572, 574, 575, 578, 586, 595, 602, 610

JJackman, Richard 343Japon 5, 11, 12, 23, 42, 46, 62-64, 68,

85, 86, 131, 143, 145, 206, 237, 256, 304, 307, 334, 341, 353, 381, 387, 416, 417, 444, 466, 473, 492, 495, 496, 505, 534, 544, 547, 564, 568, 572, 578

Johnson, Harry G. 360Juglar, Clément 17

KKaldor, Nicholas 67, 127Kalecki, Michal 601Keynes, John Maynard 4, 18, 222,

270, 394, 458, 568, 588, 600keynésiens 25, 458, 459Kitchin, Joseph 17Klein, Lawrence 468Kondratieff, Nicolaï 17Kosovo 590Kuznets, Simon 602Kydland, Finn 606, 607

LLaffer, courbe de 537Laffont, Jean-Jacques 610

InDEX 643

La Rochefoucauld, François de 178laisser-faire 17, 524Lane, Philip 443Layard, Richard 343, 611Lehman Brothers 23, 239Lettonie 595libéralisation financière 586Lindbeck, Assar 602, 611liquide 410lissage de la consommation 211 sq.,

496lissage de la fiscalité 496Lituanie 307, 589, 591loi de Gresham 562loi d’Okun 334, 495Loi du prix unique 169, 409long terme 11, 59 sq., 338LTCM 262Lucas, Robert E., Jr. 62, 95, 468,

606, 614Luxembourg 33, 159, 444, 547, 595

MM0 238M1 236M2 236M3 236MacKay, Charles 417Maddison, Angus 64, 68, 85, 101Madoff, Bernard 199maladie hollandaise 442Malaisie 584Malinvaud, Edmond 605, 611Malte 159, 589, 595Malthus, Robert 600marché de la monnaie 286marché des changes 425 sq.marché du travail 120 sq., 331 sq.,

539 sq.marché interbancaire 245marché monétaire 245marge extensive 544marge intensive 544mark 372Maroc 48marques déposées 111Marx, Groucho 156Marx, Karl 22, 101, 120

masse salariale 341maturité 398MCE 572MCE II 589McKinnon, Ronald 590Meade, James 602Mécanisme de change

européen 572Mécanisme européen de stabilité

(MES) 251, 258, 515 sq., 595

mécanisme de propagation 468Meltzer, Allan 605Mexique 444, 466, 578, 579, 585,

593Microsoft 112, 525Milesi-Ferretti, Gian Maria 443Minford, Patrick 605minima sociaux 137, 545mobilité des travailleurs 542modèle DA-OA 360modèle IS-TR 291modèle Mundell-Fleming 302modèle OA-DA 469modélisation 23Modigliani, Franco 211, 602Modigliani-Miller 188mondialisation 11monétaristes 25monétisation des déficits 510monnaie 157, 235monnaie-marchandise 235monnaie réelle 159monopole naturel 529monopoles 112, 532Mugabe, Robert 161multiplicateur 282multiplicateur monétaire 243multiplicateur keynésien 277multiplicateur monétaire 241Mundell, Robert 602, 605Mundell-Fleming 320, 566, 588Mussa, Michael 433, 605Muth, John 606

NNAIRU 350, 354NASDAQ 418

Ndulu 102négociation collective 132, 136négociations salariales 387néoclassique 329, 458, 459neutralité de la monnaie 156, 158Newton, Isaac 562Nickell, Stephen 343, 611Nobel, Alfred 30noise traders 415non exclusif 107, 529, 535non rival 107, 529, 535normes de fonds propres 241North, Douglass 610Norvège 5, 63, 131, 134, 143, 146,

252, 307, 334, 353, 413, 440, 442, 444, 466, 496, 502, 505, 542, 543, 547, 567, 572

notationagences de 515

Nouveaux Keynésiens 607, 610nouvelle économie 84Nouvelle-Zélande 143, 256, 466,

547Nurkse, Ragnar 302

Oobligation 183, 403

à coupon zéro 404perpétuelle 404, 406

offre agrégéede court terme 347de long terme 337, 350

offre collective de travail 148offre de travail des ménages 148offre excédentaire 283open market

opérations d’ 249opérations principales de

refinancement 249or monétaire 566outsiders 136ouverture 10, 113

PPacte de stabilité et de

croissance 511paniques bancaires 239, 260, 261parité 568

644 InDEX

parité de pouvoir d’achat 168, 361, 430

parité des taux d’intérêt couverte 427

parité des taux d’intérêt non couverte 429

part du travail 8, 9, 342Patinkin, Don 602Pays Bas 5, 11Pays-Bas 46, 63, 84-86, 130, 131,

134, 139, 143, 147, 159, 213, 304, 334, 341, 353, 440, 442, 495, 496, 500, 501, 505, 507, 523, 534, 543, 547, 562, 567, 570, 578, 588, 595, 602

Pérou 466persistance 470Persson, Torsten 610perte en capital 405, 428perte sèche 200, 460, 536perturbation de la demande 366perturbation financière 313, 318petite économie ouverte 303Phelps, Edmund 337, 604Philippines 466Phillips, A.W. 328, 602

courbe de 328, 347augmentée 349, 350de long terme 350

PIB 33PIB d’équilibre 275PIB nominal 33PIB par tête 32piège de la pauvreté 93planification centralisée 77plan Marshall 569Polak, Jacques J. 606politique budgétaire 20, 279 sq.,

312 sq., 366 sq., 459 sq., 491 sq.

politique commerciale 534politique de concurrence 525politique industrielle 533politique monétaire 20, 234, 308,

315, 370, 379, 437politiques actives du marché du

travail 541politique de demande 17, 460, 467politique de « ruine du voisin » 567

politique d’offre 522politique industrielle 534politique structurelle 522Pologne 11, 42, 47, 76, 77, 216,

236, 242, 251, 304, 307, 341, 444, 466, 547, 567, 589

Ponzi, Charles 199population active 7, 131Portugal 11, 50, 99, 131, 134, 159,

353, 444, 493, 495, 496, 505, 508, 512, 543, 547, 572, 595

position extérieure nette 197, 438 sq., 441, 443

pouvoir de marché 340PPA voir parité de pouvoir d’achatpréférences nationales 535prélèvements obligatoires 39,

546 sq.Prescott, Edward 478, 548, 606,

607prêteur en dernier ressort 261prévision 23prime d’échéance 399prime de risque 402, 406, 429privatisation 532prix

niveau général des 18prix flexibles 329prix intertemporel 181prix relatif 123problème N − 1 573production marchande 33productivité 67 sq.

choc de 480productivité du travail 66, 67, 343productivité globale des facteurs 81,

92, 100, 107, 479 sq., 482productivité marginale 66

décroissante 185du travail 125, 524

produit intérieur brut 4, 30progrès technique 63, 81, 127, 219prospectif 367Public Choice 530

Qq de Tobin 221, 273, 405quote-part 569, 578

RRamsey, Frank 536

principe de Ramsey 536, 546rapport capital–travail (cf. intensité

en capital) 66rapport production–travail (cf.

productivité du travail)rationnement du crédit 195, 215,

499Reagan, Ronald 603réalignement 315, 568, 571 sq.,

590récession 16, 270redistribution 45, 494rééchelonnement 200réévaluation 314réformes Hartz du marché du

travail 545régime de change 302, 307, 382,

585règle d’or 75, 110, 337réglementation 533réglementation du marché du

travail 542règles 564Reinheitsgebot 526rendements d’échelle 66, 532rente 525rente perpétuelle 183report 428République Tchèque 242, 251,

307, 341, 444, 466, 547, 589Réserve Fédérale 296, 313, 458,

483, 563réserves bancaires 237réserves de change 49 sq., 244,

310 sq., 448, 565ressource naturelle 440rétrospectif 367réunification allemande 477, 497revenu

(variation permanente) 209(variation temporaire) 209revenu brut disponible 39

des ménages 43revenu minimum d’insertion 545revenu national brut 33, 43

disponible 43

InDEX 645

revenu permanent 211révolution keynésienne 20Ricardo, David 192richesse 10, 37, 157, 181 sq.,

208 sq., 214, 221, 272, 280 sq., 364, 394, 413, 462, 479, 512, 537

rigidité du salaire réel 132, 137risque systémique 259Romer, Paul 614Roumanie 199, 307, 589Royaume-Uni 4, 5, 11, 12, 19, 23,

33, 43, 47, 50, 63, 67, 68, 83-86, 99, 109, 124, 127, 130, 131, 133, 134, 137, 139-143, 145, 159, 191, 237, 239, 242, 248, 251, 260, 263, 304, 307, 321, 333, 334, 338, 352, 353, 417, 429, 430, 440, 442, 444, 466, 473, 476, 478, 481, 482, 495, 496, 498, 505, 508, 523, 533, 534, 539, 540-545, 547, 562, 564-568, 570-572, 574, 578, 579, 586, 589, 593, 601, 602, 605, 606

ruée bancaire 239, 260Russie 11, 190, 199, 321, 328, 442,

444, 578, 579

SSala-i-Martin, Xavier 95, 614salaire minimum 138, 543salaire réel 122salaire d’efficience 138Samuelson, Paul 602santé 97, 104, 531Sargent, Thomas 606Schmidt, Helmut 334Schumpeter, Joseph 108

théorie de l’innovation de 109Schwartz, Anna J. 604, 608secteur institutionnel 38seigneuriage 493, 504, 509, 512Sénégal 102séparation 140

taux de 141, 142serpent monétaire européen 571Shakespeare, William 182Simons, Henry 604

Slovaquie 159, 589, 595Slovénie 50, 159, 589, 595Slutsky, Eugène 467SME voir Système Monétaire

EuropéenSmith, Adam 523Snower, Dennis 611solde corrigé des variations

conjoncturelles 503solde courant 213solde courant primaire 273solde du compte courant

primaire 197solde primaire 501solde structurel 519Solow, Robert M. 69, 84, 92, 107,

614décomposition de 83, 86modèle de croissance 214résidu de 83, 85, 92, 479, 481,

482Spence, A. Michael 259stabilisateurs automatiques 472,

499, 501stabilisation 495stabilisation du taux

d’endettement 505stabilité financière 259stagflation 339, 368Stiglitz, George 259stocks 17, 41, 275, 276, 395Stone, Richard 30, 602structure par terme 400subprime 199, 262 sq., 408subventions 17, 39, 42, 110, 216,

523 sq., 533, 534Suède 5, 11, 12, 30, 50, 63, 124,

130, 131, 134, 137, 143, 146, 242, 248, 251, 255, 256, 304, 321, 334, 353, 413, 443-445, 466, 495, 496, 505, 523, 542, 543, 547, 572, 579, 585, 589

Suisse 5, 7, 42, 43, 46, 49-51, 63, 67, 143, 164, 237, 242, 304, 307, 334, 353, 360, 425, 426, 444, 466, 477, 478, 496, 505, 533, 534, 543, 544, 547, 562, 567, 570, 572, 602, 605

supervision 237, 262, 590surajustement 586surévalué (sous-évalué) 439surplus du consommateur 536surplus du producteur 536swap 426syndicats 132, 526Système monétaire européen 372,

572

TTabellini, Guido 610taux d’activité 124taux de change 156, 164

effectif 168nominal 157réel 157, 164, 273, 436réel d’équilibre 438

taux de chômage 7d’équilibre 142, 144

taux de dépréciation 71taux de marge des salaires 342taux de marge des prix 341taux d’emploi 85taux de profit 68taux de rendement 403

étranger 305taux de variation 162taux d’inflation 8, 564, 571

sous-jacent 345taux d’intérêt neutre 258, 374taux d’intérêt réel 181, 213, 220,

373, 462taux d’investissement 73taux d’obtention d’un emploi 141,

142taux d’utilisation des capacités 10taux marginal de substitution 122taux naturel intérêt voir taux

d’intérêt neutretaxe d’inflation 510Taylor, John 608

règle de 258, 286, 287, 468technologie productive 186tendance 11 sq.teneur de marché 398, 410, 574termes de l’échange 167

646 InDEX

Thaïlande 50, 448, 466, 579, 580, 584

Thatcher, Margaret 537, 603Tinbergen, Jan 602Tirole, Jean 610titrisation 263, 408Tobin, James 221, 587

taxe 587Traité de Maastricht 574transfert public 495transformation de maturité 238trappe à chômage 545travail 7, 65 sq., 120 sq.travail efficace 81travail non rémunéré 37Triffin, Robert 570

paradoxe de 570trilogie impossible 574

UUkraine 11Union européenne 11, 508union bancaire 264union monétaire 26, 411, 511 sq.,

562, 575 sq.utilité 121

Vvaleur actualisée 183, 208valeur ajoutée 32variables de stock 30Vaubel, Roland 609ventes finales 31vente intermédiaire 31versant « demande » 20versant « offre » 20volatilité 447

WWallace, Neil 606Walters, Alan 605Wassenaar

accord de 548Weimar 190White, Harry 568Wicksell, Knut 237, 600won coréen 448 sq., 584Woodford, Michael 608

ZZimbabwe 96, 102, 161, 253, 512zone euro 14, 16, 34, 42, 46, 48,

78, 147, 159, 164, 165, 236, 242, 279, 304, 307, 338, 352, 353, 362, 399, 492, 503, 508, 511, 589

zone monétaire optimale 591

1.1 PIB par tête et satisfaction à l’égard de la vie en 2006 ....................................... 6

1.2 Taux de chômage en zone euro, en Suisse et aux USA (en %), 1970–2013 ... 7

1.3 Part du travail dans le revenu du secteur manufacturier et cours des actions, quatre pays, 1951–2007 ........................... 9

1.4 Taux d’utilisation des capacités et inflation — USA, 1967–2013 ................. 10

1.5 Produit intérieur brut (PIB) : Allemagne, France et Royaume-Uni, 1870–2010 ............................................... 12

1.6 Taux de croissance du PIB trimestriel (en % annuel), France, 1965:1–2013:3 ... 13

1.7 Burns-Mitchell : huit pays, 1970–2006 ............................................... 15

1.8 Croissance et crise dans la zone euro (1991–2013) ............................................ 16

1.9 Niveaux des prix et taux d’inflation, France et Royaume-Uni, 1870–2013 ... 19

1.10 Variables endogènes et exogènes ......... 21

2.1 Déflateur du PIB et indice des prix à la consommation : le cas de l’Italie ... 35

2.2 Estimations de la taille de l’économie souterraine (en % du PIB) ..................... 37

2.3 La « roue de la fortune » : le circuit économique ............................ 40

3.1 Le PIB par tête au Royaume-Uni (1920–2011) ............................................ 62

3.2 La fonction de production .................... 66 3.3 La forme intensive de la fonction

de production ......................................... 67 3.4 La productivité horaire et le rapport

capital–travail dans trois pays .............. 68 3.5 L’état stationnaire................................... 70 3.6 Le rattrapage ........................................... 72 3.7 Investissement, PIB par tête

et croissance réelle, 174 pays ................ 73 3.8 Une hausse du taux d’épargne .............. 74

Liste des figures

3.9 La règle d’or ............................................ 75 3.10 Augmenter la consommation

à l’état stationnaire ................................. 76 3.11 La planification centralisée

en Pologne était-elle dynamiquement inefficace ? ............................................... 77

3.12 Population et emploi dans la zone euro et aux Etats-Unis (1960–2010) ............. 78

3.13 L’état stationnaire avec croissance démographique ...................................... 79

3.14 Croissance démographique et PIB par tête (1960–2009) .............................. 80

3.15 L’état stationnaire avec croissance démographique et progrès technique ... 82

3.16 Les taux de croissance à l’état stationnaire ............................................. 82

3.17 La productivité globale des facteurs aux Etats-Unis (croissance annuelle moyenne en %) ....................................... 84

4.1 L’hypothèse de convergence dans les faits ..................................................... 94

4.2 La convergence conditionnelle............. 96 4.3 Espérance de vie et revenu

(2000–2005) ............................................ 98 4.4 Formation Brute de Capital Fixe

des Administrations Publiques (1995–2013, en % du PIB) .................... 99

4.5 Performances économiques et planification centralisée .................. 101

4.6 PIB réel par tête en Afrique sub-saharienne ..................................... 102

4.7 Etat de droit et croissance, 1960–1998 ............................................. 103

4.8 Croissance endogène avec productivité marginale non décroissante ................ 105

4.9 Les cycles longs du progrès technologique ....................................... 109

4.10 Le capital humain et la croissance, 1960–2005 ............................................. 110

648 LIstE DEs FIGurEs

5.1 Les préférences des ménages .............. 122 5.2 La droite de budget du ménage

et le choix optimal ................................ 122 5.3 La réaction du ménage à une hausse

de salaire : l’offre de travail ................. 123 5.4 Offres de travail individuelle

et agrégée ............................................... 125 5.5 La fonction de production

et la courbe de demande de travail .... 126 5.6 Lorsque la productivité du travail

augmente ............................................... 127 5.7 Equilibre sur le marché du travail ...... 128 5.8 Déplacements de la demande

et de l’offre de travail ........................... 129 5.9 Le chômage involontaire ..................... 132 5.10 Les courbes d’indifférence

des syndicats ......................................... 135 5.11 La courbe d’offre collective de travail ... 135 5.12 Le marché du travail en présence

d’un syndicat ......................................... 136 5.13 Le salaire minimum ............................. 138 5.14 Une carte des marchés du travail ....... 140 5.15 Emploi et salaires réels :

Europe et Etats-Unis, 1970–2010 ...... 146 5.16 Chômage observé et chômage

d’équilibre ............................................. 148

6.1 Croissance monétaire, inflation et taux d’appréciation du dollar, 1975–2006 .....158

6.2 Inflation annuelle au Zimbabwe, 2000–2011 (en %) ................................. 161

6.3 Equilibre du marché de la monnaie .... 162 6.4 Les taux de change nominaux et réels

du florin néerlandais, 1975–2013....... 166

7.1 Dotation, richesse et consommation... 181 7.2 Héritage d’un patrimoine

ou d’une dette ....................................... 184 7.3 La fonction de production .................. 185 7.4 Une technologie productive ............... 186 7.5 Une technologie non productive ....... 186 7.6 L’investissement accroît la richesse ... 187 7.7 La droite de budget

des administrations publiques............ 189 7.8 Soldes budgétaires primaires (en %

du PIB) — Quatre pays, 1970–2013 ... 191

7.9 L’équivalence ricardienne ................... 192 7.10 Taux d’intérêt des emprunts publics

et privés en Italie, 2007–2011 ............. 194 7.11 Contraintes de crédit ........................... 195 7.12 L’équivalence ricardienne

au Royaume-Uni, 1975–2013 ............. 196 7.13 Positions extérieures nettes, 2010

(% du PIB) ............................................. 198

8.1 Courbes d’indifférence ........................ 208 8.2 La consommation optimale ................ 208 8.3 Variations permanentes

ou temporaires du revenu ................... 210 8.4 Chocs permanents / chocs temporaires :

l’Irlande et l’Allemagne, 2005–2013 ... 212 8.5 Consommation et cycle de vie ............ 212 8.6 L’effet d’une hausse

du taux d’intérêt ................................... 214 8.7 Consommation, revenu disponible

et richesse en France, 1980–2011 ....... 215 8.8 Rationnement du crédit ...................... 215 8.9 PIB, demande intérieure

et compte courant en Pologne et en Allemagne de l’Est ...................... 216

8.10 Le stock de capital optimal ................. 218 8.11 Le progrès technique ........................... 220 8.12 La « théorie q » de l’investissement .... 222 8.13 L’investissement et le q de Tobin :

l’Allemagne entre les deux guerres et l’Allemagne contemporaine ........... 223

8.14 Le q de Tobin ........................................ 227

9.1 Le bilan d’une banque commerciale .... 238 9.2 Le multiplicateur monétaire ............... 241 9.3 La liaison entre réserves

et masse monétaire............................... 243 9.4 Le bilan de la banque centrale ............ 244 9.5 Les taux d’intérêt (en % annuel)

dans la zone euro — 2007–2011 ......... 246 9.6 Méfiance sur le marché interbancaire

européen (taux d’intérêt à trois mois) ... 247 9.7 Le marché monétaire ........................... 248 9.8 La fixation du taux d’intérêt ............... 248 9.9 Les taux d’intérêt et le bilan

de la BCE ............................................... 250 9.10 L’inflation dans les pays de l’OCDE,

1970–2013 ............................................. 254

LIstE DEs FIGurEs 649

9.11 Le choix d’une stratégie de politique monétaire ........................ 255

9.12 Les prévisions d’inflation de la Riksbank ......................................255

9.13 Exemples de règles de Taylor (taux en %) ............................................ 257

9.14 La Grande Récession et la crise de la dette européenne, 2006–2013 ......... 263

10.1 Les cycles conjoncturels ...................... 270 10.2 L’équilibre macroéconomique

général ................................................... 271 10.3 La droite à 45° et la dépense désirée ... 275 10.4 Le multiplicateur .................................. 277 10.5 Un chiffrage des multiplicateurs

espagnols ............................................... 280 10.6 Comment on obtient la courbe IS ......281 10.7 Un accroissement exogène

de la demande agrégée ......................... 284 10.8 Consommation et prix des maisons

aux Etats-Unis, 1987–2010 ................. 285 10.9 La courbe TR ........................................287 10.10 La courbe TR et l’équilibre

du marché de la monnaie .................... 288 10.11 La pente de la courbe TR ....................289 10.12 Déplacements de la courbe TR ...........290 10.13 L’équilibre macroéconomique ........... 292 10.14 Chocs macroéconomiques .................. 293 10.15 Taux d’intérêt de court terme en euros,

en livres et en dollars de 1999 à 2013 ....296

11.1 L’équilibre des marchés financiers internationaux ...................................... 305

11.2 L’évolution des restrictions des comptes d’opérations financières ...................... 306

11.3 Le marché de la monnaie en changes fixes ........................................................ 309

11.4 Chine : Réserves de change (Mrd USD) .................................................311

11.5 Perturbations de la demande en changes fixes .................................... 312

11.6 Une perturbation financière internationale ........................................ 313

11.7 Une dévaluation ................................... 314 11.8 Politique monétaire

en changes flottants ............................. 316

11.9 Une perturbation de la demande en changes flottants ............................. 317

11.10 Les taux d’intérêt à long terme (1970–2013) .......................................... 318

11.11 Cours de change franc suisse / euro et offre de monnaie suisse, 1999–2013 ... 322

12.1 Du court terme au long terme ............ 330 12.2 Production et marché du travail

à long terme .......................................... 331 12.3 La courbe de Phillips en théorie ......... 333 12.4 La courbe de Phillips en réalité .......... 334 12.5 L’écart de production et le chômage

en Allemagne, 1970–2013 ................... 335 12.6 La loi d’Okun en théorie ..................... 336 12.7 La loi d’Okun en réalité ....................... 336 12.8 La courbe d’offre agrégée .................... 337 12.9 Le long terme ........................................ 338 12.10 Courbes de Phillips : l’expérience

récente de la zone euro et du Royaume-Uni ............................. 338

12.11 Les prix du pétrole en euros, 1950–2013 ............................................. 348

12.12 La courbe de Phillips augmentée et la courbe d’offre agrégée OA ..........350

12.13 Du court terme au long terme ............ 352

13.1 Demande et offre agrégées, court et long terme ......................................... 360

13.2 Inflation au Danemark et dans la zone euro — 1992–2013 ..... 362

13.3 La courbe de demande agrégée en changes fixes .................................... 364

13.4 Déplacements de la courbe de demande agrégée ................................................... 365

13.5 La demande et l’offre agrégées en changes fixes .................................... 365

13.6 Politique budgétaire en changes fixes .................................... 366

13.7 Une dévaluation ................................... 370 13.8 Politique monétaire expansionniste

en changes fixes .................................... 371 13.9 Le taux de change réel du franc

par rapport au mark (1975–2013) ..... 372 13.10 Taux de rendement de la dette publique

française et inflation anticipée (1999–2011) .......................................... 375

650 LIstE DEs FIGurEs

13.11 La demande agrégée en changes flottants ............................. 376

13.12 Demande et offre agrégées en changes flottants .................................................. 378

13.13 La politique monétaire en changes flottants .................................................. 379

13.14 Un choc d’offre défavorable ............... 381 13.15 Un choc de demande défavorable ...... 383 13.16 La désinflation ...................................... 386

14.1 Heures d’ouverture des bourses dans le monde ....................................... 396

14.2 Courbes des taux .................................. 399 14.3 L’arbitrage triangulaire ........................ 409 14.4 Cours de l’Ostmark et fourchette

de cotation, août 1989 – juin 1990...... 411 14.5 La courbe des taux aux Etats-Unis .... 413 14.6 Trajectoires possibles

du cours des actions ............................. 416 14.7 La bulle des bulbes, 1637 ..................... 417 14.8 Prix des maisons en Irlande,

1978–2013 ............................................. 418 14.9 Grandeur et décadence des valeurs

du NASDAQ, 1995–2004 .................... 418

15.1 Variations du cours de change euro / livre sterling ................................ 432

15.2 La PINC répétée encore et toujours .... 434 15.3 Une hausse du taux d’intérêt

intérieur ................................................. 436 15.4 Politique monétaire

en changes flottants ............................. 437 15.5 La fonction de compte courant

primaire ................................................. 438 15.6 Le taux de change réel d’équilibre ..... 439 15.7 Taux de change d’équilibre

et compétitivité non-prix .................... 440 15.8 Taux de change réels ............................ 441 15.9 Positions extérieures nettes

de la Suède et des Etats-Unis, 1970–2011 (% du PIB) ......................... 443

15.10 Cours de change du won coréen (Indice de base 100 = moyenne 2005) .... 448

16.1 Le cas d’école néoclassique ................. 459 16.2 Le cas d’école keynésien ...................... 460

16.3 L’ancrage du cours de change en Argentine et en Bulgarie ................ 463

16.4 Le franc suisse et les prix des biens échangés et non échangés, 2007–2014 ............................................. 464

16.5 Variabilité de l’inflation, des salaires réels et du chômage — Membres de l’OCDE, 1960–2010 ............................. 465

16.6 Le mécanisme d’impulsion–propagation ................... 468

16.7 Impulsions et propagation : un exemple ............................................ 469

16.8 Le mécanisme de propagation dans le modèle DA-OA ........................ 471

16.9 Délais et politiques de demande ........ 472 16.10 Diagrammes de Burns-Mitchell

pour huit économies de l’OCDE, 1970–2010 ............................................. 474

16.11 Cycles conjoncturels politiques .......... 475 16.12 Politiques partisanes ............................ 476 16.13 Un choc de demande :

l’effet de la réunification de l’Allemagne, 1990–1994 ................. 477

16.14 Un choc d’offre : le premier choc pétrolier en 1973–1974 ........................ 478

16.15 Un choc de productivité ...................... 480 16.16 Le résidu de Solow et le PIB

au Royaume-Uni, 1971–2010 ............. 482 16.17 Désendettement et consommation

pendant la Grande Récession aux Etats-Unis ...................................... 485

17.1 Evolution historique des dettes publiques dans quatre pays ................. 498

17.2 Les politiques de stabilisation ............. 499 17.3 Le comportement cyclique du solde

primaire (hors-intérêts) aux Pays-Bas, 1980–2013 ............................................. 501

17.4 Les composantes exogènes et endogènes des soldes budgétaires ...502

17.5 Variations des soldes budgétaires observés et corrigés des fluctuations conjoncturelles de 2008 à 2010, pour 20 pays de l’OCDE (en % du PIB) ..... 504

17.6 Taux d’endettement de la Grèce et de la zone euro (1995–2014) .......... 514

LIstE DEs FIGurEs 651

17.7 Ecarts de rendement des obligations à 10 ans grecques, irlandaises, portugaises, espagnoles et italiennes, calculés par rapport à l’Allemagne, 2009–2013 ............................................. 516

18.1 La macroéconomie des politiques d’offre ..................................................... 522

18.2 L’immigration dans une perspective d’offre ..................................................... 527

18.3 L’effet des politiques d’offre ................ 530 18.4 L’effet de la fiscalité .............................. 536 18.5 La courbe de Laffer en théorie ............ 537 18.6 Les courbes de Laffer en réalité ? ....... 538 18.7 La courbe de Beveridge

au Royaume-Uni, en Allemagne et aux USA, 1960–2013 ....................... 541

18.8 Incitations et filet de protection sociale ..................................................... 545

18.9 Deux succès des politiques d’offre : les Pays-Bas et l’Irlande ....................... 551

19.1 Stock d’or monétaire et production cumulée d’or, 1840–1980 .................... 566

19.2 Le déclin du commerce mondial au cours de la Grande Dépression ..... 568

19.3 Les trois niveaux de Bretton Woods ................................ 569

19.4 Créances en dollar des banques centrales et réserves d’or des Etats-Unis, 1950–1970 ............................................. 570

19.5 Taux d’inflation — USA, Royaume-Uni, Allemagne et Italie, 1960–1976 .......... 571

19.6 Le problème N − 1 ................................ 573 19.7 PIB par tête en Irlande et en France,

1980–2013 ............................................. 579 19.8 Le taux de croissance du PIB

en Thaïlande (% par an) ...................... 580 19.9 Crise fondamentale en Islande

en 2008 ................................................... 582 19.10 Devises en crise

(janvier 1997 = 100) ............................. 584 19.11 Variations cumulées du niveau de

prix et des coûts unitaires de la main-d’œuvre, corrigées de la moyenne des variations dans la zone euro (12 membres), 1999–2010 ................... 594

1.1 Produit réel par tête (PIB en euros de 2000) .......................................................... 5

1.2 Ouverture (ratio de la moyenne des exportations et importations au PIB, en %) .......................................... 11

1.3 Prévisions de la croissance du PIB pour 2009 et 2010 ................................... 23

2.1 Taux de croissance du PIB nominal, du PIB réel et du déflateur du PIB, zone euro, 2004–2013 (% par an) ........ 34

2.2 Estimations du PIB nominal allemand en 2008 ..................................................... 38

2.3 Absorption par type de dépense, 2013 (en % du PIB) .......................................... 42

2.4 PIB et revenu disponible des ménages, 2013 .......................................................... 43

2.5 Tableaux de synthèse des comptes des secteurs, Belgique, 2012 (extrait, en milliards d’euros) ............... 44

2.6 L’identité comptable en 2013 (% du PIB) ............................................... 46

2.7 La balance des paiements ...................... 47 2.8 Balances des paiements de divers pays,

2012 ou 2013 (Mrd USD)...................... 48 2.9 Balance des paiements :

quelques exemples ................................. 50

3.1 Le phénomène de la croissance ............ 63 3.2 Coefficients de capital (K / Y),

1913–2009 ............................................... 68 3.3 Taux de croissance annuels moyens

du PIB par tête depuis 1960 .................. 72 3.4 La croissance du stock réel de capital

fixe, 1913–2010 (% par an) ................... 84 3.5 Population, emploi et heures de travail,

1913–2010 ............................................... 85 3.6 La décomposition de Solow (taux de

croissance annuels moyens, en %) ....... 86

4.1 Quels sont les moteurs de la croissance ? Quelques estimations .......................... 104

Liste des tableaux

4.2 Biens non rivaux et non exclusifs : une taxonomie ...................................... 107

5.1 Heures de travail prestées par an et salaires moyens, 1870–2009 ........... 124

5.2 Heures de travail prestées par semaine par personne en âge de travailler ........................................... 130

5.3 Taux d’activité, taux de chômage et taux d’emploi féminins en 2012 ..... 131

5.4 Syndicats européens : taux de syndicalisation et taux de couverture par des conventions collectives, 1950–2012 ............................................. 134

5.5 Taux de chômage harmonisé (en % de la population active) ............ 137

5.6 Salaires minima et expérience du marché du travail des jeunes, 2003 ....139

5.7 Chômage : stocks moyens et flux annuels en 2010 ........................ 141

5.8 Flux d’entrée et taux de chômage aux Royaume-Uni ................................ 142

5.9 Allocations de chômage : critères d’éligibilité et niveau des versements des indemnités, 2007 ... 143

5.10 Estimations des taux de chômage d’équilibre (en %) ................................. 145

6.1 Inflation et monnaie à long terme : calculs de coin de table (sous l’hypothèse d’une croissance annuelle moyenne de la demande d’encaisses réelles de 3 %) ................... 164

7.1 Rendement des obligations d’Etat et des obligations d’entreprise, le 30 décembre 2011 (% par an) ......... 194

9.1 La monnaie dans trois pays, 2013 ...... 236 9.2 Les coefficients de réserves obligatoires

dans quelques pays ............................... 242

LIstE DEs tABLEAuX 654

11.1 Mesures de l’ouverture et de la taille économique .................... 304

11.2 Interventions stérilisées et non stérilisées sur le marché des changes .....................310

11.3 Le modèle Mundell–Fleming : une synthèse .......................................... 320

12.1 Part des salaires dans la valeur ajoutée par pays et secteur d’activité, 2009 (%) ................................................. 341

12.2 Taux de chômage d’équilibre ............. 353

13.1 Un pistage des déplacements de la figure 13.6 .......................................... 369

13.2 Islande et Irlande : indicateurs économiques, 2004–2013 .................... 385

14.1 Capitalisation boursière et échanges — Novembre 2013 (En milliards de monnaie locale) ....... 395

14.2 Cours et rendements des obligations 404

15.1 Parts des devises dans les transactions sur le marché des changes (en %) ...... 425

15.2 Parts des paires de devises dans les transactions sur le marché des changes (en %) ............................... 426

15.3 Moyennes des transactions journalières sur le marché des changes (milliards de dollars) ............................ 426

15.4 PIB par habitant et niveaux des prix en 2009 (USA = 100) ............ 444

16.1 Cibles adoptées en 2011 par des banques centrales ciblant l’inflation .................. 466

17.1 Dépenses des administrations publiques — Zone euro, USA et Japon, 2013 ........................................................ 492

17.2 Transferts publics — Divers pays, 1960 et 2010 .......................................... 495

17.3 Soldes budgétaires, divers pays, 1975–2013 (% du PIB) ......................... 496

17.4 Conséquences budgétaires de la réunification allemande (% du PIB) ............................................. 497

17.5 Soldes prévus et réalisés en 2010 (en % du PIB) ........................................ 500

17.6 Dette publique brute en % du PIB, divers pays, 1990–2013 ........................ 505

17.7 Endettement net et solde budgétaire primaire en % du PIB, 2010 ................ 507

17.8 Croissance économique en Europe du Sud, 1980–2013 (en % par an) ..........................508

17.9 Solde financier primaire des administrations publiques, en pourcentage du PIB ........................ 512

18.1 Subventions aux entreprises dans divers pays (% du PIB) ............... 534

18.2 Dépenses au titre des programmes de marchés du travail en 2009 (en % du PIB) ......................... 542

18.3 Indicateurs de la protection de l’emploi en 2013* ............................ 543

18.4 Fiscalité des revenus du travail en 2010 (en %) ...................................... 547

19.1 Taux d’inflation dans cinq pays, 1900–1913 (taux de variation annuel moyen du déflateur du PIB en %) ...... 564

19.2 Dépréciations compétitives — Divers pays, 1931–1938 (valeurs des devises en % de leurs parités-or de 1929) ....... 567

19.3 La répartition des quotes-parts et des droits de vote au FMI en 2014 ....578

19.4 Impact d’une taxe de Tobin de 0,1 % et durée de détention des placements .... 587

19.5 La situation des nouveaux membres de l’UE et des anciens membres hors-zone euro ...................................... 589

19.6 Soldes des balances courantes des membres de la zone euro (en % du PIB) ........................................ 595

1.1 Les diagrammes de Burns-Mitchell ..... 14 1.2 Un pot-pourri de cycles......................... 17 1.3 Prévoir les années de crise .................... 23 1.4 Les courants de pensée de

la macroéconomie (en une leçon)........ 25

2.1 Valeur ajoutée et valeur soustraite : deux exemples ........................................ 32

2.2 Que mesure exactement le PIB ? .......... 33 2.3 Déflateurs et indices des prix ................ 36 2.4 L’économie souterraine et le travail

non rémunéré ......................................... 37 2.5 Quand les chiffres du PIB varient

au fil du temps ........................................ 38 2.6 Exemples de comptes de balance

des paiements ......................................... 50

3.1 Le casse-tête de la croissance économique chinoise ............................. 64

3.2 Pour les matheux : la fonction de production Cobb-Douglas ............... 65

3.3 Même les miracles économiques ont une fin ............................................... 72

3.4 Inefficacité dynamique en Pologne ? ... 76 3.5 Croissance démographique et PIB

par tête ..................................................... 80 3.6 La nouvelle économie : une nouvelle

révolution industrielle ? ........................ 84

4.1 A la vitesse de l’escargot : la règle de convergence des 2 % ........... 95

4.2 Le communisme et la croissance dans les pays communistes ................. 101

4.3 Rendements à l’échelle constants par rapport aux facteurs accumulés : quelques exemples mathématiques .... 107

4.4 D’où proviennent les icônes ? ............. 108 4.5 Protéger et sanctionner

les monopoles ....................................... 112

5.1 Progrès technique et chômage ........... 127

Liste des encadrés

5.2 Nombre d’heures prestées : Europe contre Etats-Unis ................... 130

5.3 Le problème du chômage en Europe ... 137 5.4 Salaire minimum

et chômage des jeunes ......................... 139 5.5 « Eurosclérose » et « Euroreprise » .... 147

6.1 Une preuve empirique de la neutralité de la monnaie : le cas de l’introduction de l’euro ........ 159

6.2 Zimbabwe : Le maillot jaune de l’inflation ............................................... 161

6.3 L’arithmétique des taux de variation .... 162 6.4 Calcul et comparaison

des taux de change effectifs ................. 168

7.1 Ne sois ni emprunteur ni prêteur : aspects économiques et sociologiques du crédit................................................. 182

7.2 Actualisation et cours des obligations ...................................... 183

7.3 Investissement brut, dépréciation et stock de capital ................................. 186

7.4 La crise de la dette européenne .......... 190 7.5 Les déséquilibres mondiaux ............... 198 7.6 Les pyramides, ou comment cavaler

devant la contrainte budgétaire .......... 199

8.1 Courbes d’indifférence, substitution intertemporelle et consommation optimale ................................................. 209

8.2 L’Allemagne et l’Irlande dans la crise ... 211 8.3 Pourquoi la Chine défie l’hypothèse

du revenu permanent .......................... 213 8.4 Dépense et revenu courants en

Allemagne de l’Est et en Pologne ....... 216 8.5 Investissement optimal en capital :

au-delà de la deuxième période .......... 219 8.6 Coût d’usage du capital, q de Tobin

et prix des biens d’investissement ...... 226

9.1 La société sans monnaie de Wicksell ... 237

LIstE DEs EnCADrés 656

9.2 Finance de l’ombre contre règle de Volcker .................................................. 239

9.3 Les deux processus équivalents de création monétaire .......................... 244

9.4 Horreur et tremblement chez les banquiers ................................ 247

9.5 Comment la Banque Centrale Europeenne s’y prend-elle ? ................ 249

9.6 Quand la BCE prend des risques ....... 251 9.7 L’hyperinflation : épisodes historiques

et actuels ................................................ 253 9.8 La lettre de mission du gouverneur :

comment la Banque d’Angleterre a été rendue comptable de ses actes ............ 256

9.9 Après la Grande Récession : une révolution dans la réglementation ? .... 260

9.10 Paniques bancaires et prêteur en dernier ressort : une épée à double tranchant ............... 261

9.11 La crise des crédits subprime en 2007 et ses retombées .................................... 263

10.1 La pente de la courbe de dépense désirée ................................ 276

10.2 La dynamique du multiplicateur ....... 278 10.3 Quand le rêve américain vire

au cauchemar ........................................ 284 10.4 L’analyse keynésienne du marché

de la monnaie au XXe siècle : la courbe LM ........................................289

10.5 La politique monétaire entravée : la borne inférieure de zéro .................. 295

11.1 Qu’est-ce que l’ouverture ? ................. 304 11.2 Les effets collatéraux monétaires

des interventions sur le marché des changes ........................................... 310

11.3 Les changes fixes et le casse-tête chinois du dollar ................................... 311

11.4 Le domptage du franc suisse ............... 321

12.1 Qu’est-ce qui détermine la croissance monétaire ? ............................................ 330

12.2 Quand et comment les entreprises fixent les prix ........................................ 340

12.3 La marge des salaires et la part du travail ................................................ 342

12.4 De la bataille des marges à l’inflation ............................................ 346

13.1 Inflation et croissance monétaire en changes fixes .................................... 363

13.2 Coexistence pacifique avec des taux d’inflation différents : la France et l’Allemagne ...................... 372

13.3 Irlande c/ Islande : îles à la dérive dans un tsunami financier mondial... 384

13.4 Le calendrier des négociations salariales ................................................ 387

14.1 La structure par terme des taux d’intérêt .................................. 400

14.2 La diversification du risque ................ 401 14.3 Le prix du risque .................................. 402 14.4 La titrisation des emprunts

hypothécaires et la crise financière américaine de 2008–2009 .................... 407

14.5 L’éphémère marché de l’Ostmark ...... 411 14.6 La crise des tulipes ............................... 417

15.1 La condition de parité des taux d’intérêt réels ......................... 431

15.2 Les faits stylisés de Mussa et le comportement des taux de change en tant que prix d’actifs .... 433

15.3 Itérations « en avant » de la PINC ..... 435 15.4 Parité des taux d’intérêt et

macroéconomie ouverte à court terme .............................................437

15.5 Le remède norvégien à la maladie hollandaise ............................................ 442

15.6 Dette et dépréciation : les cas de la Suède et des Etats-Unis ................... 443

15.7 L’effet Balassa-Samuelson ................... 443

16.1 L’ancrage du cours de change : l’Argentine et la Bulgarie ..................... 463

16.2 Le refuge helvétique ............................. 464 16.3 L’inflation optimale ............................. 466 16.4 Ordinateurs, scientifiques

et cycles conjoncturels ......................... 468 16.5 Impulsions et propagation

dans le modèle DA-OA .......................470 16.6 Indicateurs précurseurs et retardés ... 473

657 LIstE DEs EnCADrés

16.7 Cette fois, est-ce différent ? Politiques non conventionnelles pour périodes non conventionnelles. ......................... 484

17.1 Le lissage fiscal au lendemain de la réunification allemande .................. 497

17.2 La procédure budgétaire ..................... 500 17.3 L’arithmétique des déficits

et de la dette .......................................... 507 17.4 La zone euro et le Pacte de stabilité

et de croissance ..................................... 511 17.5 Le défaut grec de 2012 ......................... 514 17.6 Les taux en folie : la grande crise de

la dette européenne .............................. 515

18.1 Politique de concurrence de l’Union européenne et préférences nationales ... 526

18.2 L’immigration dans une perspective d’offre ..................................................... 527

18.3 Télécoms : un succès des politiques d’offre ..................................................... 533

18.4 La perte sèche due à l’impôt ............... 536

18.5 Robinson pris dans le filet de protection sociale ................................. 545

18.6 Les prélèvements obligatoires et le marché du travail en Europe ....... 546

18.7 Les politiques d’offre : une solution aux problèmes de la Grèce ? ............... 552

19.1 Le bimétallisme et la loi de Gresham ... 562 19.2 Le problème N − 1 ................................ 573 19.3 Comment le FMI est-il géré ? ............. 578 19.4 Répliques sismiques islandaises

après le séisme financier ...................... 582 19.5 Deux crises du Sud-Est asiatique :

1997–1998 et 2007–2008 ..................... 584 19.6 La taxe Tobin ........................................ 587 19.7 Les régimes de change des nouveaux

membres de l’Union européenne....... 589 19.8 L’union monétaire européenne

de Charlemagne.................................... 593 19.9 La crise de l’euro : fondamentale

ou pas ? .................................................. 594

Table des matières

Avant-propos .............................................................................. VSommaire ................................................................................... XI

PARTIE I Introduction à la macroéconomie ......... 1

1 Qu’est-ce que la macroéconomie ?.......3

1.1 Aperçu de la macroéconomie .............. 41.1.1 revenu et production ........................41.1.2 Le chômage .........................................71.1.3 Facteurs de production

et répartition du revenu ....................71.1.4 L’inflation ..............................................81.1.5 Marchés financiers

et économie réelle ..............................81.1.6 L’ouverture de l’économie ..............10

1.2 La macroéconomie du long terme : la croissance économique ................... 11

1.3 La macroéconomie du court terme : les cycles conjoncturels ........................ 13

1.4 La macroéconomie comme discipline scientifique ........... 171.4.1 La genèse de la macroéconomie ...171.4.2 Macroéconomie

et microéconomie .............................181.4.3 Macroéconomie

et politique économique .................201.4.4 Les deux versants de

la macroéconomie : offre et demande ..............................20

1.5 Méthodologie de la macroéconomie ............................ 201.5.1 Que cherche-t-on à expliquer ? ......201.5.2 théorie et réalité ...............................211.5.3 Analyse positive

et analyse normative ........................221.5.4 Les théories à l’épreuve des faits....221.5.5 Modélisation macroéconomique

et prévisions .......................................23

1.6 Survol de l’ouvrage ................................. 24

1.6.1 structure .............................................241.6.2 Controverses et consensus .............241.6.3 rigueur et intuition...........................251.6.4 Données et institutions ....................251.6.5 L’Europe ..............................................26

2 Les comptes macroéconomiques ....... 29

2.1 Aperçu .......................................................... 30

2.2 Le produit intérieur brut ...................... 302.2.1 trois définitions

du produit intérieur brut .................302.2.2 Grandeurs nominales et réelles,

déflateurs et indices des prix ..........322.2.3 Mesure et interprétation du pIB .....36

2.3 Les flux de revenus et de dépenses ... 38

2.3.1 Le circuit économique .....................382.3.2 synthèse du circuit économique ...412.3.3 pour aller plus loin ............................422.3.4 une identité comptable

essentielle ...........................................452.3.5 Identités et causalité ........................46

2.4 La balance des paiements ................... 46

2.4.1 Les transactions courantes ..............462.4.2 Le compte financier ..........................492.4.3 Les erreurs et omissions ...................512.4.4 Que signifient les soldes extérieurs

d’une zone monétaire ? ...................51

PARTIE II Le long terme ........................................................ 59

3 Les fondements de la croissance économique ................................................. 61

3.1 Aperçu .......................................................... 62

3.2 Faits stylisés et états stationnaires ... 63

3.2.1 Le phénomène de la croissance .....63

660 tABLE DEs MAtIèrEs

3.2.2 Les sources de la croissance : la fonction de production agrégée ...............................................64

3.2.3 Les cinq faits stylisés de Kaldor.......673.2.4 L’état stationnaire .............................69

3.3 L’accumulation du capital et la croissance ......................................... 693.3.1 Epargne, investissement

et accumulation du capital ..............693.3.2 L’accumulation du capital

et la dépréciation ..............................703.3.3 Caractériser l’état stationnaire ........713.3.4 Le rôle de l’épargne ..........................733.3.5 La règle d’or .......................................74

3.4 La croissance démographique .......... 77

3.5 Le progrès technique ............................. 81

3.6 Les comptes de la croissance ............. 833.6.1 La décomposition de solow............833.6.2 L’accumulation de capital ...............833.6.3 La croissance du facteur travail ......843.6.4 Le progrès technique .......................85

4 Comment expliquer les différences de croissance économique ? ................. 91

4.1 Aperçu .......................................................... 92

4.2 L’hypothèse de convergence ............. 934.2.1 L’optimisme débridé

du modèle de solow ........................934.2.2 La réalité : les clubs de croissance

et le piège de la pauvreté ................93

4.3 La convergence conditionnelle et les facteurs manquants ................... 964.3.1 Le capital humain ..............................974.3.2 Les infrastructures matérielles ........984.3.3 L’infrastructure institutionnelle ......994.3.4 La contribution

des facteurs manquants ............... 103

4.4 La possibilité d’une croissance endogène ..................................................1054.4.1 une condition suffisante

de croissance endogène ............... 1054.4.2 Externalités et rendements

constants par rapport aux facteurs accumulés................. 106

4.4.3 La connaissance ......................... 1074.4.4 preuves empiriques

de la croissance endogène : les cycles longs ...................................108

4.5 Les politiques de croissance .............109

4.5.1 Enseignement et recherche ......... 1104.5.2 propriété intellectuelle, brevets

et politique de concurrence ......... 1114.5.3 ouverture aux échanges

commerciaux et concurrence ...... 1134.5.4 politique : démocratie, égalité

et stabilité ........................................ 113

5 Marchés du travail et chômage................................................. 119

5.1 Aperçu ........................................................120

5.2 L’offre et la demande de travail ......1215.2.1 L’offre de travail

et le choix entre loisirs et travail .. 1215.2.2 Demande de travail, productivité

et salaires réels ............................... 1255.2.3 L’équilibre du marché du travail ... 1285.2.4 L’interprétation du chômage ....... 129

5.3 Une interprétation statique du chômage .............................................1315.3.1 Chômage involontaire

et ajustement du salaire réel .........1325.3.2 négociations collectives

et rigidité des salaires réels .......... 1325.3.3 Minima sociaux et rigidité

des salaires réels ............................. 1375.3.4 salaires d’efficience

et rigidité des salaires réels .......... 138

5.4 Un modèle dynamique du chômage .............................................1405.4.1 Etats et transitions

sur le marché du travail................. 1405.4.2 stocks, flux et chômage

d’équilibre ....................................... 1415.4.3 Le taux de séparation

et l’incidence du chômage ........... 1425.4.4 taux d’obtention d’un emploi

et durée du chômage .................... 142

5.5 Le taux de chômage d’équilibre .....144

5.5.1 Le concept ....................................... 144

tABLE DEs MAtIèrEs 661

5.5.2 L’expérience européenne ............. 1455.5.3 Chômage effectif et chômage

d’équilibre ....................................... 147

6 Monnaie, prix et changes à long terme ............................................... 155

6.1 Aperçu ........................................................156

6.2 La monnaie et le principe de neutralité ..................................................157

6.2.1 La monnaie ..................................... 1576.2.2 La monnaie et les prix ................... 1586.2.3 La monnaie, les prix

et la production .............................. 161

6.3 Taux de change nominaux et réels ........................................................164

6.3.1 Les cours de change nominaux ... 1646.3.2 Les taux de change réels .............. 1646.3.3 Les variations des taux de change

nominaux et réels ..............................1656.3.4 La mesure du taux de change réel

en pratique ...................................... 167

6.4 Le taux de change réel à long terme : la parité de pouvoir d’achat ..............168

PARTIE III Le court terme ....................................................175

7 Emprunts, prêts et contraintes budgétaires intertemporelles ........... 177

7.1 Aperçu ........................................................178

7.2 Penser le futur .........................................178

7.2.1 Le futur a un prix ............................ 1787.2.2 L’hypothèse des anticipations

rationnelles ..................................... 1797.2.3 La parabole de robinson .............. 180

7.3 La contrainte budgétaire intertemporelle des ménages ..........1807.3.1 Consommation et échanges

intertemporels ................................ 1807.3.2 Le taux d’intérêt réel ..................... 1817.3.3 richesse et valeur actualisée ....... 182

7.4 L’entreprise et la contrainte budgétaire intertemporelle du secteur privé .....................................1847.4.1 L’entreprise et la décision

d’investir................................................1847.4.2 La fonction de production............ 1857.4.3 Le coût de l’investissement .......... 1857.4.4 La contrainte budgétaire

intertemporelle du secteur privé consolidé ......................................... 187

7.5 Les contraintes budgétaires des administrations publiques et du secteur privé ................................1887.5.1 La contrainte budgétaire

des administrations publiques .... 1887.5.2 La contrainte budgétaire

consolidée du secteur privé et des administrations publiques ... 190

7.5.3 Le principe de l’équivalence ricardienne ...................................... 192

7.5.4 Les failles de l’équivalence ricardienne ...................................... 193

7.6 Le solde des transactions courantes et la contrainte budgétaire de la nation .....................................................1967.6.1 Le compte courant primaire ........ 1967.6.2 respect des clauses contractuelles

et emprunt souverain.................... 197

8 La demande du secteur privé : consommation et investissement.... 2058.1 Aperçu ........................................................206

8.2 La consommation ..................................2078.2.1 La consommation optimale ......... 2078.2.2 Implications .................................... 2098.2.3 richesse ou revenu ? ..................... 2138.2.4 La fonction de consommation .... 217

8.3 L’investissement ....................................2178.3.1 Le stock de capital optimal .......... 2178.3.2 L’investissement

et le taux d’intérêt réel .....................2208.3.3 L’accélérateur ................................. 2208.3.4 L’investissement et le q de tobin ... 2218.3.5 Les fondements microéconomiques

du q de tobin .................................. 2248.3.6 La fonction d’investissement ....... 227

662 tABLE DEs MAtIèrEs

9 La monnaie et la politique monétaire ................................................... 233

9.1 Aperçu ........................................................234

9.2 Qu’est-ce que la monnaie ? Et qui la fait ? ...........................................2359.2.1 Définitions de la monnaie ............ 2359.2.2 Les faiseurs de monnaie :

la banque centrale et les banques commerciales ...... 236

9.2.3 La création de monnaie par les banques commerciales .... 240

9.2.4 La régulation de l’offre de monnaie par la banque centrale .................. 241

9.2.5 La création des réserves bancaires par la banque centrale .................. 243

9.3 L’équilibre de court terme sur le marché monétaire ....................2459.3.1 Le marché monétaire .................... 2459.3.2 La demande de monnaie .............. 2459.3.3 L’équilibre du marché ................... 2469.3.4 Les opérations d’open market ..... 248

9.4 La politique monétaire en pratique ...............................................2529.4.1 Les objectifs .................................... 2529.4.2 Instruments et cibles ..................... 2539.4.3 La règle de taylor ........................... 258

9.5 La stabilité financière ..........................2599.5.1 La réglementation

et la surveillance bancaires .......... 2599.5.2 Le prêteur en dernier ressort ....... 2619.5.3 L’innovation technologique

dans l’activité bancaire et la régulation monétaire ............ 262

9.6 Les liaisons dangereuses entre Etats et banques ........................264

10 L’équilibre macroéconomique à court terme ............................................. 269

10.1 Aperçu ........................................................270

10.2 La demande agrégée et le marché des biens ...................................................27110.2.1 L’équilibre keynésien .................... 271

10.2.2 Les déterminants de la demande ... 27210.2.3 L’équilibre du marché des biens ... 27410.2.4 Le multiplicateur keynésien ......... 27710.2.5 Variables exogènes

et endogènes .................................. 279

10.3 Le marché des biens et la courbe IS ..........................................28110.3.1 Du diagramme à 45°

à la courbe IS ................................... 28110.3.2 La pente de la courbe IS

et le multiplicateur......................... 28210.3.3 Hors-piste : quand on n’est plus

sur la courbe IS ............................... 28210.3.4 une distinction fondamentale :

déplacements de la courbe IS ou déplacements au long de celle-ci ... 283

10.4 Le marché de la monnaie, la politique monétaire, et la courbe TR ........................................28610.4.1 La règle de taylor et la courbe TR ... 28610.4.2 La pente de la courbe TR .............. 28810.4.3 La politique monétaire :

déplacements de la courbe TR ou déplacements le long de celle-ci ... 290

10.5 L’équilibre macroéconomique ........29110.5.1 L’équilibre macroéconomique

dans le modèle IS-TR ..................... 29110.5.2 Chocs réels :

déplacements de la courbe IS ...... 29210.5.3 Chocs de politique monétaire :

déplacements de la courbe TR .... 29310.5.4 une approche générale ................ 29410.5.5 politiques monétaire et budgétaire

dans le modèle IS-TR ..................... 295

11 Flux financiers internationaux et équilibre macroéconomique ........ 301

11.1 Aperçu ........................................................302

11.2 La « petite économie ouverte » .......303

11.3 Les flux financiers internationaux ...30311.3.1 La condition de parité

des taux d’intérêt ........................... 30311.3.2 La droite MFI ................................... 30511.3.3 restrictions à la mobilité

des capitaux et au compte financier ........................................... 306

tABLE DEs MAtIèrEs 663

11.3.4 Les régimes de change ................. 30711.3.5 Aperçu de la suite .......................... 307

11.4 Production et taux d’intérêt en changes fixes .....................................30811.4.1 Qu’est-ce au juste qu’un régime

de changes fixes ? .......................... 30811.4.2 La perte d’autonomie

de la politique monétaire : pas de courbe TR ............................ 308

11.4.3 Les chocs de demande : déplacements de la courbe IS ...... 312

11.4.4 Les perturbations financières internationales : déplacements de la courbe MFI ............................. 313

11.4.5 Les changements de parité .......... 313

11.5 Production et taux d’intérêt en changes flottants ............................31511.5.1 Les chocs de politique monétaire :

déplacements de la courbe TR .... 31511.5.2 Les chocs de demande :

déplacements de la courbe IS ...... 31711.5.3 Les perturbations financières

internationales : déplacements de la courbe MFI ............................. 318

11.5.4 une grande économie est-elle une économie fermée ? ................ 319

11.6 Changes fixes ou flottants ? ..............320

12 Production, emploi et inflation......... 327

12.1 Aperçu ........................................................328

12.2 Equilibre général à prix flexibles : le cas néoclassique ...............................32912.2.1 Du court terme keynésien

au long terme néoclassique ......... 32912.2.2 La détermination de la production

par l’offre à long terme ................. 33112.2.3 Implications pour le long terme ... 332

12.3 La courbe de Phillips : chimère ou fait stylisé ? ......................33312.3.1 La découverte de phillips ............. 33312.3.2 La loi d’okun : de la courbe de

phillips à la courbe d’offre ............ 33412.3.3 Courbe de phillips, r.I.p. ..................337

12.4 Dissection de l’inflation : la bataille des marges ..........................339

12.4.1 prix et coûts ..................................... 33912.4.2 La bataille des marges ................... 34112.4.3 La productivité

et la part du travail ......................... 34312.4.4 Les effets de la conjoncture

sur les marges ................................. 34412.4.5 Le taux d’inflation sous-jacent ..... 34512.4.6 La dernière pierre de l’édifice :

l’impact des chocs d’offre ............. 347

12.5 Inflation, chômage et production ...34912.5.1 La courbe de phillips réhabilitée ... 34912.5.2 L’inflation sous-jacente

et le long terme .............................. 35012.5.3 L’offre agrégée ............................... 35212.5.4 Les facteurs susceptibles

de déplacer la courbe de phillips et la courbe d’offre ........................ 352

12.5.5 Du court au long terme................. 354

13 La demande et l’offre agrégées ........ 359

13.1 Aperçu ........................................................360

13.2 La demande et l’offre agrégées en changes fixes ..........................................36113.2.1 La demande agrégée

à long terme .................................... 36113.2.2 La courbe de demande agrégée

de court terme ....................................36313.2.3 Déplacements de la courbe DA

et au long de DA ............................. 36413.2.4 Le modèle complet ........................ 36513.2.5 La politique budgétaire

et les perturbations de la demande ................................ 366

13.2.6 La politique monétaire et les changements de parité ........370

13.3 La demande et l’offre agrégées en changes flottants ............................37313.3.1 taux d’intérêt nominaux contre

taux d’intérêt réels : l’équation de Fisher ....................... 373

13.3.2 La demande agrégée à long terme .................................... 374

13.3.3 La courbe de demande agrégée de court terme ................................ 376

13.3.4 Les déplacements de la courbe DA et au long de DA ............................... 377

13.3.5 Le modèle complet ........................ 377

664 tABLE DEs MAtIèrEs

13.3.6 La politique monétaire.................. 378

13.4 Comment utiliser le modèle DA – OA ? .............................380

13.4.1 Les retards et l’horizon temporel ...38013.4.2 Les chocs d’offre ............................. 38013.4.3 Les chocs de demande.................. 38313.4.4 La désinflation ................................ 385

14 Les marchés d’actifs ............................... 393

14.1 Aperçu ........................................................394

14.2 Comment fonctionnent les marchés d’actifs ? ...........................39514.2.1 Les spécificités

des marchés d’actifs ...................... 39514.2.2 Le résultat :

une instabilité inhérente .............. 396

14.3 Les fonctions des marchés d’actifs ...397

14.3.1 L’intermédiation ............................. 39714.3.2 Le prix du temps ............................ 39814.3.3 La répartition du risque ................ 40014.3.4 Le prix du risque ............................. 402

14.4 Cours et rendement des actifs .........403

14.4.1 Les obligations ............................... 40314.4.2 Les actions ....................................... 40414.4.3 Des actifs plus sophistiqués ......... 406

14.5 Information et efficience des marchés .............................................408

14.5.1 L’arbitrage ....................................... 40914.5.2 La fourchette de cotation ............. 41014.5.3 Implications de l’efficience

des marchés .................................... 410

14.6 La liaison entre marchés d’actifs et macroéconomie ................................41214.6.1 Les marchés financiers

et les canaux de transmission de la politique monétaire ............. 412

14.6.2 Efficience de marché ou manies spéculatives ? .............. 414

15 Le taux de change ................................... 423

15.1 Aperçu ........................................................424

15.2 Les marchés des changes ...................425

15.2.1 Caractéristiques principales ......... 42515.2.2 Instruments ..................................... 42615.2.3 L’arbitrage triangulaire ................. 426

15.3 Les conditions de parité des taux d’intérêt ..................................42715.3.1 La parité des taux d’intérêt

couverte (pIC) ................................. 42715.3.2 La parité des taux d’intérêt

non couverte (pInC) ...................... 42915.3.3 Les primes de risque ...................... 42915.3.4 Arbitrage et taux d’intérêt réels

à long terme .................................... 430

15.4 La détermination du cours de change à court terme ...........................................43115.4.1 Le cours de change comme prix

d’un actif .......................................... 43115.4.2 Qu’implique la condition

de parité des taux d’intérêt ? ....... 43215.4.3 une contradiction apparente

et sa résolution ............................... 43515.4.4 Les déterminants

fondamentaux du cours de change nominal ........................ 436

15.5 Le taux de change à long terme ......43615.5.1 Le long terme et le solde courant

primaire : un survol ........................ 43615.5.2 Le taux de change réel d’équilibre

et le solde courant primaire à long terme ................................................ 438

15.5.3 Les déterminants fondamentaux du taux de change réel ................. 439

15.5.4 Comment interpréter le taux de change réel d’équilibre ? ......... 445

15.6 Du long au court terme .......................44515.6.1 Le taux de change réel d’équilibre

comme point d’ancrage ............... 44515.6.2 Le passage au long terme :

les conditions de parité................. 44615.6.3 Implications pour la macroéconomie

en économie ouverte à court et à long terme .................................... 446

15.7 Volatilité des cours et crises de change ........................................................447

15.7.1 Volatilité et prévisibilité ................ 44715.7.2 Crises de change ............................ 448

tABLE DEs MAtIèrEs 665

PARTIE IV La politique macroéconomique dans une économie mondialisée .................... 455

16 Les politiques de demande ................. 457

16.1 Aperçu ........................................................458

16.2 Politiques de demande : les pommes de discorde .....................45916.2.1 Equilibre ou déséquilibre :

voilà la question ............................. 45916.2.2 persistance des anticipations

et inflation sous-jacente ............... 46116.2.3 Les coûts de l’inflation .................. 462

16.3 Des politiques de demande faisables .....................................................46716.3.1 Frisch, slutsky et l’approche

moderne des cycles conjoncturels .................................. 467

16.3.2 Incertitude, délais des politiques et critique de Friedman des politiques de demande ......... 470

16.3.3 La politique et les contraintes politiques sur les politiques de demande .......................................................................472

16.4 Les sources des fluctuations conjoncturelles et les politiques de demande .............................................47616.4.1 Chocs d’offre ou de demande ? ... 47616.4.2 Le défi des cycles réels .................. 47816.4.3 L’échec de l’approche

des cycles réels ............................... 48016.4.4 La Grande récession et les politiques

de demande : nouveaux défis ou vieux dilemmes ? ...............................483

17 Politique budgétaire, dette publique et seigneuriage ........................................ 491

17.1 Aperçu ........................................................492

17.2 La politique budgétaire et le bien-être économique ...............49317.2.1 L’offre publique de biens

et services ........................................ 49317.2.2 L’objectif de redistribution :

équité c / efficacité ......................... 494

17.3 La stabilisation macroéconomique ................................49517.3.1 Le lissage de la consommation

et de la fiscalité ............................... 49617.3.2 La stabilisation de la production

et de l’emploi .......................................49717.3.3 Les stabilisateurs automatiques .. 49917.3.4 Comment interpréter

les soldes budgétaires ................... 501

17.4 Le financement du déficit : dette publique et seigneuriage.......504

17.4.1 stabiliser l’encours de la dette ..... 50517.4.2 Le taux d’endettement

avec croissance et sans financement monétaire ........................................ 506

17.4.3 Le cas général : croissance et financement monétaire ........... 509

17.5 Comment stabiliser le taux d’endettement ........................................51017.5.1 trancher dans le vif :

réduire le déficit primaire ............. 51017.5.2 Le recours au seigneuriage

et à la taxe d’inflation .................... 51217.5.3 Le défaut de paiement .................. 51317.5.4 Accès à des crédits à taux réduit....51317.5.5 La croissance économique

à long terme .................................... 516

18 Des politiques pour le long terme ... 521

18.1 Aperçu ........................................................522

18.2 Efficacité du marché et théorie des politiques d’offre .....52318.2.1 L’étalon de l’efficacité :

la concurrence parfaite ................. 52318.2.2 Concurrence imparfaite et rentes ...52518.2.3 Défaillances du marché

et efficacité globale des marchés ...527

18.3 Augmenter l’efficacité des marchés des biens ...................................................531

18.3.1 Comment traiter les externalités ? ... 53118.3.2 Comment remédier

aux dysfonctionnements des marchés ? ................................. 532

18.4 L’impôt comme prix de l’intervention publique .....................................................535

666 tABLE DEs MAtIèrEs

18.4.1 pourquoi les impôts sont nécessaires ............................. 535

18.4.2 L’effet des impôts sur l’efficacité ... 53518.4.3 taux d’imposition

et base imposable .......................... 537

18.5 Politiques du marché du travail ......53918.5.1 Hétérogénéité et information

imparfaite ........................................ 53918.5.2 Contrats imparfaits

et réglementation du marché du travail ..................... 542

18.5.3 Les politiques sociales : incitations et fiscalité du travail ... 544

18.6 Les politiques d’offre en pratique ...54818.6.1 En attendant Godot ?

Les délais longs et variables des politiques d’offre..................... 548

18.6.2 L’économie politique des politiques d’offre ........................549

18.6.3 Des politiques d’offre faisables : peanuts ou rendements plantureux ? .........................................550

19 L’architecture financière internationale ........................................... 559

19.1 Aperçu ........................................................560

19.2 L’histoire du système monétaire international ............................................56119.2.1 L’étalon-or : théorie et pratique ... 56119.2.2 L’entre-deux-guerres ..................... 56519.2.3 Le système de changes fixes

de Bretton Woods .......................... 56819.2.4 Le système monétaire européen

et l’union économique et monétaire .................................... 572

19.3 Le Fonds monétaire international ....57519.3.1 Assistance du FMI

et conditionnalité .......................... 57519.3.2 Les droits de tirage spéciaux........ 57619.3.3 La surveillance ................................ 577

19.4 Les crises de change .............................57819.4.1 Des fluctuations en dents de scie ... 578

19.4.2 Crises fondamentales .................... 58019.4.3 Crises non fondamentales ............ 583

19.5 Le choix d’un régime de change .....58519.5.1 un vieux débat :

changes fixes ou flottants ? .......... 58519.5.2 Le nouveau débat :

la libéralisation financière ............ 58619.5.3 Les caisses d’émission

et la dollarisation ............................ 59019.5.4 Les unions monétaires .................. 59119.5.5 L’union économique

et monétaire ........................................592

20 Epilogue ...................................................... 599

20.1 La révolution keynésienne ................600

20.2 La révolution monétariste .................603

20.3 La révolution des anticipations rationnelles ..............................................606

20.4 Les fondements microéconomiques de la macroéconomie ..........................607

20.5 La Nouvelle Macroéconomie Keynésienne : la dernière synthèse .............................608

20.6 Economie institutionnelle et économie de la politique ..............609

20.7 Les marchés du travail .........................611

20.8 Recherche d’emploi et appariement .......................................612

20.9 Croissance et développement .........614

20.10 Conclusions ..............................................615

Bibliographie ....................................................................617Glossaire ............................................................................621Index ......................................................................................... 639Liste des figures ...................................................................... 647Liste des tableaux .................................................................. 653Liste des encadrés .................................................................. 655

Macroéconomie : une perspective européenne

Macroéconomie, une perspective européenne fournit aux étudiants une présentation à la page du sujet, qui se concentre résolument sur l’Europe tout en la situant dans un contexte mondial. Les auteurs passent par étapes de l’économie fermée à l’économie ouverte, et distinguent clairement entre court et long terme.

L’ouvrage se distingue par une couverture extensive de la matière et offre, entre autres, des traitements détaillés du marché du travail et des relations financières internationales. Il se prête cependant à une utilisation modulaire et convient à la fois à des cours d’introduction à la macroéconomie et à des cours de niveau intermédiaire orientés, par exemple, vers la macroéconomie ouverte ou la politique économique. Pour la même raison, il peut être utilisé dans des cursus d’économie et de gestion, mais aussi de science politique ou de relations internationales.

Le cadre d’analyse présenté marie rigueur et intuition : il vise à instiller une compréhension en profondeur du sujet, tout en réduisant au strict minimum le recours aux mathématiques. La présentation est émaillée de nombreuses figures et de chiffres à jour.

Cette 6e édition a été entièrement révisée pour intégrer les enseignements des développements économiques postérieurs à la Grande Récession de 2008-2009, en les illustrant chaque fois par des exemples récents.

Quelques nouveautés de cette édition :• Tous les chapitres ont été revus en profondeur

pour tenir compte de la crise financière mondiale et de la crise des dettes souveraines européennes.

• La courbe LM fait place à la règle de Taylor de politique monétaire, plus en phase avec la pratique des banques centrales, ce qui permet une transition fluide de l’analyse de court terme à l’analyse de moyen terme, en termes d’offre et de demande globales.

• L’ouvrage traite de questions européennes d’actualité comme les politiques monétaires non conventionnelles, les défauts souverains ou les crises autoréalisatrices.

• Le chapitre 15 sur le taux de change a été complètement réécrit, pour refléter les nouveaux développements théoriques dans ce domaine.

Michael BurdaDocteur en économie de l’Université Harvard, il est professeur de macroéconomie et d’économie du travail à l’Université Humboldt, à Berlin.

Charles WyploszDocteur en économie de l’Université Harvard, il est professeur d’économie à l’Institut de Hautes Études Internationales et du Développement, à Genève.

Stanislas StandaertDocteur en économie de la K.U.Leuven, il est professeur d’économie à l’Université de Mons.

ISBN 978-2-8041-8403-2I S S N 2 0 3 0 - 5 0 1 X

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Michael Burda – Charles WyploszTraduction de la 6e édition anglaise par Stanislas Standaert

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