Mabuhay A METTRE A JOUR · A METTRE A JOUR Bienvenue aux Philippines ! Cet archipel de 7 107 îles...

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Bienvenue aux Philippines ! Cet archipel de 7 107 îles est encore un paradis partiellement méconnu car, il faut bien l’avouer, les Philippines se méritent ! Et, le voyageur curieux qui souhaite sortir des sentiers battus est largement récom-pensé. Il lui est donné de profiter de ce bout du monde sans aucun tourisme de masse (ou presque), ce qui est rare en Asie du Sud-Est. Faire le voyage, c’est s’adapter au rythme d’un peuple nonchalant, oublier les contrariétés et se laisser imprégner par la joie de vivre de ses habitants qui en ont fait une arme pour affronter un quotidien souvent difficile. Le nouvel arrivant est tout de suite marqué par la chaleur de l’accueil et la volonté de communiquer d’une population ouverte et tolérante, à l’identité culturelle riche et métissée. L’étranger – qui ne l’est déjà plus tout à fait – peut découvrir ces terres où la nature a partout posé son empreinte.Les kilomètres de côtes ponctuées de plages de carte postale et baignées d’eaux limpides sont depuis longtemps connus des plongeurs qui viennent profiter de sites parmi les plus prisés du monde sous-marin pour leur faune et leur flore sans équivalent. Mais le spectacle est aussi hors de l’eau et nul besoin d’être plongeur pour jouir du farniente sur un des confettis de l’archipel de Bacuit à Palawan ou sur une crique de Siquijor, « l’île des sorcières ». Le paradis est de ce monde. Et d’autant plus que les Philippines peuvent également combler le voyageur aventureux. Un trek dans les spectaculaires rizières en terrasses de la Cordillère du nord, vieilles de plus de 2 000 ans, ravira les amateurs de randonnée, comme l’ascension de l’un des nombreux volcans que compte le pays.Comme les Philippines accueillent encore peu de visiteurs, le voyageur est donc bien conscient tout au long de son périple de faire partie des happy few qui ont la chance et le privilège de découvrir une telle diversité de merveilles naturelles. On quitte les Philippines avec le souvenir de bancas voguant sur les eaux claires de Boracay, du petit village de Batad perdu au milieu d’un amphithéâtre de rizières, d’une rencontre avec un requin-baleine au large de Donsol, d’éclats de rire d’enfants ; et surtout avec le secret espoir d’emporter un peu de cette douceur de vivre, le goût acidulé d’une mangue…

L’équipe de rédaction

Remerciements : l’auteur remercie tout particulièrement Yann et Fred, Oliver et son équipe à Manille ; Fred et Ludo à Bohol ; Gautier et Rodolphe à Cebu ; Thom, Lalie, Tito, Daoud et Mouss à El Nido. A Arnaud, Astrid et aux jumeaux pour une soirée sous les étoiles de Makati. Et à Emily bien sûr !

Mabuhay ang Pilipinas !

AUTEURS ET DIRECTEURS DES COLLECTIONS Dominique AUZIAS & Jean-Paul LABOURDETTE

DIRECTEUR DES EDITIONS VOYAGE Stéphan SZEREMETA

RESPONSABLES EDITORIAUX VOYAGE Patrick MARINGE et Morgane VESLIN

EDITION ✆ 01 72 69 08 00 Julien BERNARD, Caroline MICHELOT, Pierre-Yves SOUCHET et Pierrette KROMPHOLTZ

ENQUETE ET REDACTION Antoine RICHARD, Arnaud BONNEFOY, Cécile FERRI et alter

SERVICE STUDIO Sophie LECHERTIER et Romain AUDREN

MAQUETTE & MONTAGE Julie BORDES, Élodie CLAVIER, Sandrine MECKING, Delphine PAGANO, Laurie PILLOIS et Evelyne AMRI

CARTOGRAPHIE Philippe PARAIRE et Thomas TISSIER

PHOTOTHEQUE ✆ 01 72 69 08 07 Robin BEDDAR

REGIE PUBLICITAIRE INTERNATIONALE ✆ 01 53 69 65 50 Karine VIROT, Camille ESMIEU, Guillaume LABOUREUR, Romain COLLYER et Elise CADIOU

DIRECTEUR COMMERCIAL Olivier AZPIROZ assisté de Michel GRANSEIGNE, Victor CORREIA, Nathalie GONCALVES et Vimla MEETTOO

DIRECTEUR COMMERCIAL Olivier AZPIROZ assisté de Michel GRANSEIGNE, Victor CORREIA, Nathalie GONCALVES et Vimla MEETTOO

RESPONSABLE RÉGIE NATIONAL Aurélien MILTENBERGER

PUBLICITÉ ✆ 01 53 69 70 66 Stéphanie MORRIS, Perrine DE CARNE MARCEIN, Caroline AUBRY, Caroline GENTELET, Virginie SMADJA, Orianne BRIZE, Sacha GOURAND, Caroline PREAU, Alexandra GUILLAUME assistés de Sandra RUFFIEUX

INTERNET Lionel CAZAUMAYOU, Jean-Marc REYMUND, Cédric MAILLOUX, Anthony GUYOT, Caroline LOLLIEROU, Florian FAZER et Christophe PERREAU

RELATIONS PRESSE ✆ 01 53 69 70 19 Jean-Mary MARCHAL

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RESPONSABLE COMPTABILITE Isabelle BAFOURD assistée de Christelle MANEBARD, Oumy DIOUF et Jeannine DEMIRDJIAN

DIRECTRICE DES RESSOURCES HUMAINES Dina BOURDEAU assistée de Sandra MORAIS

LE PETIT FUTE PHILIPPINES 2013�n 6e édition nNOUVELLES ÉDITIONS DE L’UNIVERSITÉ© Dominique AUZIAS & Associés©

18, rue des Volontaires - 75015 Paris Tél. : 33 1 53 69 70 00 - Fax : 33 1 53 69 70 62Petit Futé, Petit Malin, Globe Trotter, Country Guides et City Guides sont des marques déposées ™®©

© Photo de couverture : Author’s ImageLégende : Peuple du Lotus, T’Bolis ISBN - 9782746966109 Imprimé en France par IMPRIMERIE CHIRAT - 42540 Saint-Just-la-PendueDépôt légal : juillet 2013Date d’achèvement : juillet 2013

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Sommaire�n INVITATION

AU VOYAGE nLes plus des Philippines .........................7Fiche technique ......................................9Idées de séjour .....................................12

�n DÉCOUVERTE nLes Philippines en 30 mots-clés ..........18Survol des Philippines ..........................22Histoire ..................................................28Politique et économie ...........................33Population et langues ...........................37Mode de vie ...........................................41Arts et culture .......................................46Festivités ...............................................51Cuisine des Philippines ........................57Jeux, loisirs et sports ...........................61Enfants du pays ....................................68Lexique ..................................................71

�nMANILLE nManille ..................................................74Metro Manila .......................................110

Quezon City .......................................110Parañaque .........................................112Las Piñas ...........................................113

�n LUZON nCentral Luzon ......................................118

San Fernando.....................................118Angeles .............................................118Mont Pinatubo ...................................121Olongapo City ....................................121Barrio Barretto ...................................124

Western Luzon ....................................125Vigan .................................................125Laoag ................................................129Alaminos ............................................131San Fernando.....................................132Batanes Islands .................................135

Batan ..............................................135

Sabtang ..........................................137

Itbayat ............................................137

Northern Luzon ...................................138Baguio ...............................................138

Shopping ........................................145

Mountain Province .............................146Bontoc ............................................146

Sagada ...........................................147

Ifugao ................................................152Banaue ...........................................152

Tam-An ...........................................156

Mayoyao .........................................156

Batad ..............................................157

Cambulo .........................................158

Bangaan .........................................158

Southern Luzon ...................................159Rizal ..................................................159

Antipolo ..........................................159

Angono ...........................................159

Cavite ................................................161Kawit ..............................................162

Tagaytay .........................................162

Corregidor Island .............................165

Batangas ...........................................166Laguna ..............................................167

Villa Escudero .................................167

Los Baños .......................................167

Alaminos .........................................168

Pagsanjan .......................................168

Bicol region ........................................169Naga ...............................................169

Legazpi ...........................................170

Mayon Volcano Natural Park ............173

Donsol ............................................174

Catanduanes Island .........................175

�nMIMAROPA nMindoro ...............................................178

Puerto Galera .....................................178Bulalacao ...........................................185San Jose ............................................187Sablayan ............................................188Pandan island ....................................189

Romblon ..............................................190Romblon island ..................................190Sibuyan island ...................................192

Palawan ..............................................193Puerto Princesa ..................................194Sabang ..............................................202San Rafael .........................................205Port Barton ........................................205

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Cacnipa Island ...................................207Roxas ................................................207Taytay ................................................208Flower island .....................................209El Nido ...............................................210Archipel de bacuit ..............................218Busuanga island ................................221Coron island .......................................225Dimakya island ..................................226Sangat Island .....................................227Calauit island .....................................227Cuyo islands ......................................228

�n VISAYAS nVisayas ................................................232

Panay ................................................232Kalibo .............................................232

Boracay Island ................................234

Iloilo ................................................243

Negros ...............................................248Bacolod ...........................................248

Mambucal .......................................253

Sipalay ............................................253

Dumaguete .....................................255

Bacong ...........................................258

Bais ................................................258

Valencia ..........................................259

Dauin ..............................................259

Apo Island .......................................262

Siquijor ..............................................262Siquijor City ....................................263

Larena ............................................265

San Juan ........................................265

Cebu ..................................................266Cebu ...............................................266

Lapu-Lapu ......................................277

Carcar .............................................278

Santander .......................................278

Matutinao .......................................279

Moalboal .........................................279

Bantayan Island ..............................282

Malapascua Island ..........................285

Malapascua Island ..........................286

Camotes Islands..............................288

Bohol .................................................288Tagbilaran et l’interieur de l’île ........290

Panglao Island.................................293

Balicasag Island ..............................300

Pamilacan Island .............................301

Leyte .................................................301Tacloban .........................................301

Ormoc .............................................302

Maasin ............................................302

�nMINDANAO nMindanao ............................................306

Northern mindanao ............................307Cagayan De Oro ..............................307

Malaybalay .....................................311

Iligan ...............................................312

Marawi ...........................................314

Camiguin Island ..............................314

Butuan ............................................320

San Francisco .................................325

Agusan Marsh .................................327

Surigao ...........................................329

Siargao Island .................................331

Guyam Island ..................................333

Dako Island .....................................333

Bucas Grande Island .......................333

Dinagat Island .................................334

Southern Mindanao ............................334Davao .............................................334

Samal Island ...................................342

Tagum ............................................343

Mount Apo National Park .................344

Kidapawan ......................................344

General Santos................................345

Lake Sebu .......................................350

Zamboanga Peninsula ........................350Dipolog ...........................................350

Ozamis ...........................................352

Oroquieta ........................................352

Baliangao ........................................354

Zamboanga .....................................354

�n ORGANISER SON SÉJOUR nPense futé ...........................................360S’informer ...........................................378Comment partir ? ................................385Rester ..................................................399Index ...................................................404

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INVITATION

AU VOYAGE

Les plus des Philippines

Une aventure permanenteElle est à portée de main. Un petit trajet en bus ou en Jeepney, et c’est déjà l’aventure. Sac au dos et appareil photo prêt à être déclenché, l’aventurier peut la rencontrer à tout moment aux Philippines, que ce soit en explorant des grottes où sont déposés des cercueils, en escaladant des volcans ou en se perdant dans les rizières en terrasses. De plus, aux Philippines, on a l’opportu-nité de pratiquer tous les sports possibles et imaginables. En dehors de la plongée, une multitude d’activités comme la pêche, la planche à voile, le jet-ski, l’escalade, la spéléologie, la marche, l’équitation ou le golf sont proposées aux visiteurs.

Un climat tropicalLes Philippines ont un climat chaud et humide auquel on s’habitue rapidement. Le temps est idyllique toute l’année. Et bien que la saison humide voie s’abattre des pluies abondantes sur le pays de mai à novembre, on peut établir son itinéraire en choisissant les parties du pays les plus épargnées. En outre, les températures ne descendent que très rarement en dessous de 25 °C. Il est donc bien agréable de profiter d’un temps clément quand les Européens se protègent de l’hiver rigoureux.

Des îles variées et paradisiaquesLe pays compte plus de 7 000 îles paradi-siaques qui font le bonheur des voyageurs. Le Robinson souhaitant s’isoler du reste du monde peut trouver un confetti inhabité où planter sa tente ; les amateurs de stations balnéaires n’ont que l’embarras du choix pour poser leur sac à dos sur une plage animée ; le plongeur en quête de récifs coralliens est au paradis… Peu de pays peuvent se targuer d’offrir une si grande diversité d’îles à leurs visiteurs, chacune ayant son caractère et méritant une visite.

Un peuple chaleureux et accueillantLes Philippins, bien que possédant une identité culturelle marquée, ont vu celle-ci se diluer au contact de la culture américaine qui imprègne désormais la société. Première conséquence importante pour le voyageur, la majorité des Philippins parle parfaite-ment anglais, ce qui facilite grandement la communication et permet d’échanger avec des habitants très curieux de l’autre et ouvert sur les cultures étrangères. L’hospitalité fait partie intégrante du savoir-vivre philippin. Les habitants sont toujours ravis de pouvoir renseigner le voyageur égaré, lui donner des informations sur leur ville ou leur région. Toujours souriants malgré les épreuves, les Philippins font partager au voyageur leur joie de vivre. Ils aiment faire la fête, chanter et danser malgré un quotidien souvent difficile.

Des richesses naturelles inépuisablesLes Philippines offrent une grande diversité de paysages. Les plages de sable blanc côtoient les plages de sable noir, tandis qu’à l’inté-rieur des terres les volcans sont à l’origine de sources chaudes ou abritent des grottes dont la plupart sont encore inexplorées. Des pitons karstiques jaillissent des eaux couleur émeraude de Palawan. Les forêts primaires abritent une faune et une flore très variées avec plusieurs espèces endémiques à l’exemple du tarsier, un minuscule primate…

La découverte de tribus originairesElles sont nombreuses aux Philippines. Leur mode de vie n’a pas changé depuis des siècles ; elles vivent toujours dans de petites maisons sur pilotis et se nourrissent grâce à la chasse, à la pêche et à l’agriculture. Certaines de ces tribus produisent un artisanat de grande qualité.

Retrouvez l'index général en fin de guide

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Idées de séjourLes transports aux Philippines sont plutôt bien organisés, même si la qualité des routes laisse parfois à désirer. Une semaine pour visiter les Philippines, c’est très court : les trajets étant longs, un minimum de deux semaines s’impose. Le nombre d’îles et la durée des trajets impliquent de passer beaucoup de temps sur place si l’on souhaite voir un grande nombre de sites ou d’îles différents. Ceci étant, voici plusieurs itiné-raires à titre d’exemple : d’une semaine pour ceux qui, à l’occasion d’un voyage business à Manille, souhaiteraient prolonger leur séjour de quelques jours aux Philippines jusqu’à trois semaines pour les chanceux qui peuvent prendre leur temps pour découvrir ce pays.

Une semaine aux Philippines w Jour 1. Manille. Le matin, longer la baie de

Manille pour se rendre au parc Rizal. Cette baie est l’un des endroits préférés des Philippins pour les promenades du dimanche. On peut côtoyer la population et voir le monument érigé en l’honneur du héros national, le Dr Rizal. L’après-midi, visite du quartier intramuros pour s’imprégner du mode de vie colonial espagnol. Il faut se promener sur la Plaza San Luiz où des cafés, des restaurants et des magasins se sont installés. En soirée, après une ultime balade le long de la baie de Manille pour observer le coucher du soleil, direction Malate ou Makati, deux des quartiers les plus animés de la capitale.

w Jour 2. Manille. Visite du cimetière chinois, qui est une ville dans la ville : il s’étend sur 40 hectares et les tombeaux sont de véritables maisons. Certains sont même équipés du téléphone, de toilettes, de l’air conditionné… L’après-midi, visite du quartier de Malate et Ermita qui s’étendent au sud du parc Rizal. Un peu plus loin, à Paranaque, découvrir le Centre culturel philippin (CCP) qui abrite l’Opéra national et le Museo ng Kalinangang Pilipino consacré à l’art et au mode de vie des divers groupes ethniques. Les expositions et les concerts y sont nombreux. De retour vers le centre-ville, halte bien méritée dans le quartier de Makati qui ne manquera pas de séduire les amoureux de shopping avec une concentration incroyable de centres commerciaux.

w Jour 3 à jour 6. Puerto Galera (Mindoro). Pour les amateurs de plongée, départ de

Manille tôt le matin via un combiné bus-ferry très pratique pour arriver en début d’après-midi à Puerto Galera ; choisir un hôtel sur la plage de Sabang pour être au cœur de l’animation ou sur les plages Big ou Small La Laguna pour être plus tranquille. Les resorts de la zone proposent des packages attractifs comprenant l’hébergement et la plongée.

w Jour 7. Retour à Manille à la mi-journée pour se rendre à l’aéroport.

Option un peu plus coûteuse

w Jour 1 et 2. Manille comme précédemment.

w Jour 3 à 6. Iles Calamianes. Prendre un vol à destination de Coron City (île de Busuanga). Séjourner au Club Paradise ou à Sangat Island Reserve. Possibilité de faire des plongées célèbres dans le monde entier sur des épaves. Excursion sur l’île Coron pour découvrir de belles plages désertes et les lacs intérieurs.

w Jour 7. Vol retour sur Manille avant de prendre son vol international.

Une semaine à Palawan w Jour 1. Puerto Princesa. Vol de Manille

à Puerto Princesa. Balade et nuit dans la ville.

w Jour 2. Sabang. Excursion à Sabang (2 heures 30 de route environ). Excursion à la rivière souterraine en banca. Retour à Puerto Princesa.

w Jour 3. Direction El Nido en minibus. De 4 à 5 heures de trajet.

w Jour 4 et 5. Excursions autour d’El Nido.

w Jour 6. El Nido-Puerto Princesa ou mieux, bateau d’El Nido à Coron (Busuanga).

w Jour 7. Vol retour de Puerto Princesa ou Busuanga à Manille (un jour supplémentaire à Busuanga permet de connaître et d’apprécier la superbe île de Coron).

Deux semaines aux PhilippinesC’est le temps idéal pour une première décou-verte qui mêle mer et montagne.

w Jour 1. Manille. Le matin, longer la baie de Manille pour se rendre au parc Rizal. Cette baie est l’un des endroits préférés des Philippins pour les promenades du dimanche. On peut côtoyer la population et voir le monument érigé en l’honneur du héros national, le Dr Rizal. L’après-midi,

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INVITATION

AU VOYAGE13IDÉES DE SÉJOUR

visite du quartier Intramuros pour s’imprégner du mode de vie colonial espagnol. Il faut se promener sur la Plaza San Luiz où des cafés, des restaurants et des magasins se sont installés. En soirée, après une ultime balade le long de la baie de Manille pour observer le coucher du soleil, direction Malate ou Makati, deux des quartiers les plus animés de la capitale.

w Jour 2. Manille. Visite du cimetière chinois, qui est une ville dans la ville : il s’étend sur 40 hectares et les tombeaux sont de véritables maisons. Certains sont même équipés du téléphone, de toilettes, de l’air conditionné… L’après-midi, visite du quartier de Malate et d’Ermita qui s’étendent au sud du parc Rizal. Un peu plus loin, à Paranaque, découvrir le Centre culturel philippin (CCP) qui abrite l’Opéra national et le Museo ng Kalinangang Pilipino consacré à l’art et au mode de vie des divers groupes ethniques. Les expositions et les concerts y sont nombreux. De retour vers le centre-ville, halte bien méritée dans le quartier de Makati qui ne manquera pas de séduire les amoureux de shopping avec une concentration incroyable de centres commerciaux. En soirée, prendre le bus de nuit pour Banaue (10 heures de trajet).

w Jour 3. Banaue. Arrivée tôt le matin, choix d’une guesthouse et prise de contact avec un guide pour organiser un trek. Randonnée vers les points de vue.

w Jour 4. Banaue-Pula-Cambulo. Premier jour de randonnée à travers les rizières en terrasses et arrivée dans le minuscule village de Cambulo pour une expérience très authentique.

w Jour 5. Cambulo-Batad. Randonnée dans les rizières pour une arrivée dans le magnifique village de Batad au centre d’un amphithéâtre de rizières en terrasses. Magique.

w Jour 6. Batad-Banaue. Randonnée jusqu’au village de Bagaan et Jeepney retour pour Banaue. On fait de nouveau son sac à dos pour partir vers Sagada en Jeepney. Nuit dans le paisible village de Sagada.

w Jour 7. Sagada. Découverte des grottes de Sagada et visite dans Echo Valley pour apercevoir les cercueils accrochés aux parois de la montagne.

w Jour 8. Sagada-Bontoc-Manille. Balade autour de Sagada avant de prendre une Jeepney pour Bontoc, de visiter son musée puis le bus de nuit pour Manille.

w Jour 9. Manille. Repos et shopping à Manille (marché de Divisoria)

w Jour 10. Vol de Manille à Puerto Princesa. Balade et nuit dans la ville.

w Jour 11. Sabang. Excursion à la journée à Sabang (rivière souterraine) et retour à Puerto Princesa, ou nuit à Sabang.

w Jour 12. Sabang-El Nido en bateau ou Puerto Princesa-El Nido en bus. Les paysages dans les deux cas sont magnifiques. Nuit à El Nido.

w Jour 13. El Nido. Tour en banca d’île en île pour découvrir les lagons de l’île de Miniloc notamment.

w Jour 14. El Nido. Kayak et snorkeling dans les îles de l’archipel de Bacuit.

w Jour 15. El Nido. Inland Tour à la découverte de la péninsule nord de Palawan.

w Jour 16. Retour très tôt à Puerto Princesa et envol pour Manille. Ou bateau pour Busuanga et vol le jour 17.

La « grande boucle » en trois semaines w Jour 1. Manille. Le matin, longer la baie de

Manille pour se rendre au parc Rizal. Cette baie est l’un des endroits préférés des Philippins pour les promenades du dimanche. On peut côtoyer la population et voir le monument érigé en l’honneur du héros national, le Dr Rizal. L’après-midi, visite du quartier Intramuros pour s’imprégner du mode de vie colonial espagnol. Il faut se promener sur la Plaza San Luiz où des cafés, des restaurants et des magasins se sont installés. En soirée, après une ultime balade le long de la baie de Manille pour observer le coucher du soleil, direction Malate ou Makati, deux des quartiers les plus animés de la capitale.

w Jour 2. Manille. Visite du cimetière chinois, qui est une ville dans la ville : il s’étend sur 40 hectares et les tombeaux sont de véritables maisons. Certains sont même équipés du téléphone, de toilettes, de l’air conditionné… L’après-midi, visite du quartiers de Malate et Ermita qui s’étendent au sud du parc Rizal. Un peu plus loin, à Paranaque, découvrir le Centre culturel philippin (CCP) qui abrite l’Opéra national et le Museo ng Kalinangang Pilipino consacré à l’art et au mode de vie des divers groupes ethniques. Les expositions et les concerts y sont nombreux. De retour vers le centre-ville, halte bien méritée dans le quartier de Makati qui ne manquera pas de séduire les amoureux de shopping avec une concentration incroyable de centres commerciaux. En soirée, prendre le bus de nuit pour Banaue (10 heures de trajet).

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14 IDÉES DE SÉJOUR

w Jour 3. Banaue. Arrivée tôt le matin, choix d’une guesthouse et prise de contact avec un guide pour organiser un trek. Randonnée vers les points de vue.

w Jour 4. Banaue-Pula-Cambulo. Premier jour de randonnée à travers les rizières en terrasses et arrivée dans le minuscule village de Cambulo pour une expérience très authentique.

w Jour 5. Cambulo-Batad. Randonnée dans les rizières pour une arrivée dans le magnifique village de Batad au centre d’un amphithéâtre de rizières en terrasses. Magique.

w Jour 6. Batad-Banaue. Randonnée jusqu’au village de Bagaan et Jeepney retour pour Banaue. On fait de nouveau son sac à dos pour partir vers Sagada en Jeepney. Nuit dans le paisible village de Sagada.

w Jour 7. Sagada. Découverte des grottes de Sagada et visite dans Echo Valley pour apercevoir les cercueils accrochés aux parois de la montagne.

w Jour 8. Sagada-Bontoc-Manille. Balade autour de Sagada avant de prendre une Jeepney pour Bontoc, de visiter son musée puis le bus de nuit pour Manille.

w Jour 9. Manille. Repos et shopping à Manille (marché de Divisoria)

w Jour 10 : Départ pour l’île de Bohol en avion. Découverte d’Alona Beach et baignade.

w Jour 12 : Farniente ou plongée au large d’Alona Beach.

w Jour 13 : Réveil avec les dauphins et découverte des Chocolate Hills et du sanctuaire des Tarisiers.

w Jour 14 : Petit déjeuner du parc Tarsier Botanika et départ pour Cebu. Visite de la ville de Cebu l’après midi et notamment la croix de Magellan.

w Jour 15. Vol de Cebu à Puerto Princesa. Balade et nuit dans la ville.

w Jour 16. Sabang. Excursion à la journée à Sabang (rivière souterraine) et retour à Puerto Princesa, ou nuit à Sabang.

w Jour 17. Sabang-El Nido en bateau ou Puerto Princesa-El Nido en bus. Les paysages dans les deux cas sont magnifiques. Nuit à El Nido.

w Jour 18. El Nido. Tour en banca d’île en île pour découvrir les lagons de l’île de Miniloc notamment.

w Jour 19. El Nido. Kayak et snorkeling dans les îles de l’archipel de Bacuit.

w Jour 20. El Nido. Inland Tour à la découverte de la péninsule nord de Palawan.

w Jour 21. Retour très tôt à Puerto Princesa et envol pour Manille. Ou bateau pour Busuanga et vol le jour 22.

Trois semaines hors des sentiers battusÀ l’occasion d’un second séjour aux Philippines, on peut envisager de rester trois semaines à un mois.

Village badjao construit sur pilotis.

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INVITATION

AU VOYAGE15IDÉES DE SÉJOUR

w Jour 1. Manille. Le matin, longer la baie de Manille pour se rendre au parc Rizal. L’après-midi, visite du quartier intramuros pour s’imprégner du mode de vie colonial espagnol. Il faut se promener sur la Plaza San Luiz où des cafés, des restaurants et des magasins se sont installés. En soirée, balade dans Malate, un des quartiers les plus animés de la capitale.

w Jour 2. Manille. Visite du cimetière chinois, qui est une ville dans la ville : il s’étend sur 40 hectares et les tombeaux sont de véritables maisons. Certains sont même équipés du téléphone, de toilettes, de l’air conditionné… L’après-midi, visite des quartiers de Malate et Ermita qui s’étendent au sud du parc Rizal. Un peu plus loin, à Paranaque, découvrir le Centre culturel philippin (CCP) qui abrite l’Opéra national et le Museo ng Kalinangang Pilipino consacré à l’art et au mode de vie des divers groupes ethniques. Les expositions et les concerts y sont nombreux. De retour vers le centre-ville, halte bien méritée dans le quartier de Makati qui ne manquera pas de séduire les amoureux de shopping avec une concentration incroyable de centres commerciaux. Dans le quartier de Makati, le cimetière américain ou le musée Ayala qui propose des collections historiques et une volière donnant l’impression d’être dans un havre de paix.

w Jour 3. Départ pour le nord de Luzon en direction de la province de La Union. Visite de la ville de Bauang où poussent des vignes qui servent à produire le vin local, le basi qui est fait à partir de canne à sucre fermentée. L’après-midi, non loin, la ville de San Fernando abrite le Museo de La Union qui donne un avant-goût de la culture et de l’histoire du pays. A voir sa pagode chinoise et le temple taoïste Ma-Cho, ainsi qu’au nord de la ville les tours de guet espagnoles. Si on aime ce genre, vente de poteries décoratives de San Juan ou couvertures de laine tissées à la main de Bangar.

w Jour 4. Baguio, dans la province de Benguet, à 1 500 m d’altitude où la température est d’environ 20 °C et son marché, puis l’Orchidarium et faire le tour du lac artificiel en bateau. L’après-midi, plus au nord, maisons typiques de la région et le manoir appelé Mansion House. S’y rendre à pied ou à cheval.

w Jour 5. Le matin, sur Mirador Hill, il y a la grotte de Lourdes à l’ouest de la ville. Après avoir monté 220 marches, admirer la Vierge Marie, la vue y est magnifique. Non loin,

baignade dans les sources d’eau chaude d’Asin. L’après-midi, à Trinidad, visite du musée Benguet.

w Jour 6. Dans la matinée avec la ville de Vigan, on plonge en Espagne. C’est une ville charmante avec sa cathédrale Saint-Paul et son autel en argent frappé. Quelques rues plus loin, vente de pots en faïence vernis typiques de Ilocandia. L’après-midi, une visite du parc national du lac Paoay et ensuite, un peu plus au nord, une des églises baroques du XVIIIe siècle attirera toute votre attention.

w Jour 7. Le matin, après être monté au sommet de l’église, le clocher de l’église-catastrophe du XVIIIe siècle, admirer la vue, splendide. L’après-midi, sur la côte nord, près de Burgos, voir le phare du cap Bojeador construit en 1892 et profiter des plages, loin de la foule et du bruit.

w Jour 8. Au nord-est commence la province de Cagayan. Au nord de celle-ci se trouvent les îles Batanes. On n’y parle pas le tagalog, mais l’ivatan. Les murs des maisons sont par ailleurs en pierre et les toits en chaume. Les femmes y portent une drôle de coiffure appelée le swot, faite de fibres naturelles et allant jusqu’au dos. Une journée est à peine suffisante pour faire connaissance avec la population.

w Jour 9. Le matin, dans la vallée de Cagayan, sur la côte est de Luzon, se rendre à Gattaran pour visiter les sources sulfureuses de Mapaso et les chutes de Tanlagan. L’après-midi, plus au sud, à Pañablanca, les grottes de Callao offrent un spectacle inoubliable aux amateurs d’archéologie.

w Jour 10. Direction la province Isabela, pour découvrir la forêt tropicale, mais aussi un endroit appelé le grenier à riz et à tabac de Luzon. Magnifique paysage et calme du lieu avec les églises de Cauayan et Echague. Retour à Manille.

w Jour 11. Au départ de Manille, autoroute Sud en direction de Laguna de Bay. Voir Calamba où la station thermale Los Baños offre des sources chaudes sulfureuses qui bouillonnent au pied du volcan inactif Makaling et qui sont excellentes pour la santé. Au sud de Laguna, la charmante ville de San Pablo avec ses sept lacs. A 90 km de celle-ci, il est possible de se baigner dans les sources tièdes et froides ou même de nager sous une cascade au milieu de la forêt. L’après-midi, la Villa Escudero à Tiaong, au sud de San Pablo.

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16 IDÉES DE SÉJOUR

On s’y sent vraiment à la campagne et l’on peut y admirer le paysage formé par les plantations de riz et de noix de coco. Traverser ce paysage en carriole tirée par des buffles d’eau. En soirée, le spectacle historique donné par les employés du musée Pardon est dansé en costumes d’époque : pour découvrir un autre aspect des Philippines ! Nuit dans les petits bungalows en bambou près de la rivière.

w Jour 12. Le matin, à Pagsanjan, près de Santa Cruz, faire la descente des rapides dans la jungle. Le décor est magnifique. Seule ombre au tableau, c’est tellement beau qu’il y a beaucoup de monde : il faut y aller tôt le matin, pour ensuite se reposer au pied de la Sierra Madre. L’après-midi, plus au nord à Paete et Pakil, villes spécialisées dans l’artisanat traditionnel, objets en bois sculptés ou bien en papier mâché. Au Jardin botanique national de Siniloan, nombreuses variétés d’orchidées et de fougères et églises de Mabitac et Morong.

w Jour 13. Le matin, visite du parc national de Quezon à une demi-heure en Jeepney à l’est de Lucena. C’est une véritable jungle, et avec un peu de chance, parmi tant d’autres animaux, il est possible d’apercevoir peut-être une bande de singes. L’après-midi, l’ambiance décontractée de la ville de Naga est séduisante grâce à sa cathédrale construite en 1595, à moins que ce ne soit grâce aux sources près de Panicuason ou encore aux grottes près de Libmanan, au nord-ouest de Naga.

w Jour 14. Le matin, visiter Iriga dominée par un volcan : faire la connaissance du peuple Agta qui vit sur les plus hautes pentes de ce dernier, sur la terre de leurs ancêtres. Non loin, on découvre le lac Buhi. L’après-midi, faire le tour du lac en bateau ou balade près des cascades et visiter la grotte d’Emeraude où un sanctuaire de la Vierge Marie a été érigé et offre un magnifique panorama sur la chaîne de volcans de Bicol.

w Jour 15. Visite de la ville de Legaspi City. Cette ville se situe au pied du mont Mayon. Le marché propose des objets de l’artisanat local faits en abaca et la spécialité : les longues noix de pili. A 25 km de Legaspi, au nord-ouest, se trouvent les grottes aux stalactites de Hoyop-Hoyopan. Elles ressemblent à un immense labyrinthe, mais ce n’est pas le seul intérêt : on y a découvert des ossements et des offrandes mortuaires de près de 4 000 ans. L’après-midi, les îles

de Cagraray, Batan et Rapu Rapu, où une eau claire et limpide offre un décor paradisiaque. Le moment est venu de s’essayer à la plongée sous-marine !

w Jour 16. Départ en bateau pour Samar. Cette île séduira ceux qui fuient les lieux touristiques. L’île de Calicoan représente un paradis pour plongeurs. Non loin, sur l’île de Balangiga, profiter de l’accueil chaleureux des villageois. Si on ne plonge pas, prendre le temps nécessaire pour visiter le parc national de Sohoton. Il faut 5 heures de bateau pour y arriver, mais le spectacle vaut le détour : les grottes sont parmi les plus belles du pays.

w Jour 17. Au nord-est de Leyte, il y a Tacloban dont le port ainsi que le marché sont des lieux qui méritent votre attention. Dans l’après-midi, direction Mindanao pour admirer le paysage.

w Jour 18. Au nord de Mindanao, il y a l’île de Siargao, où une promenade dans les forêts de palétuviers permet peut-être de rencontrer des crocodiles. L’après-midi, non loin de là, on trouve de nombreuses grottes où coule une rivière souterraine. A Bacuag, profiter de toutes les activités qu’offre une station balnéaire.

w Jour 19. Acheminement par bateau jusqu’à Cebu City qui est la troisième ville des Philippines. A quelques pas de la croix de Magellan, la basilique de Santo Niño, la plus ancienne église, et le fort San Pedro, le plus petit et le plus ancien du pays, valent le détour. Prendre ensuite la route montagneuse en direction de Dalaguete pour gagner le village de Montalongon pour son marché et ses champs de fleurs.

w Jour 20. Ile de Panay, Iloilo City. Beaucoup de commerces en majeure partie tenus par des Chinois. Le marché du centre-ville propose des produits d’artisanat local, du poisson et des fruits de mer, et, non loin, visiter la cathédrale de Jaro datant de 1874. L’après-midi, l’église en corail à l’ouest de Molo mérite attention. Non loin à la Villa Arevalo, l’atelier de tissage Sinamay propose des broderies utilisant des fibres naturelles.

w Jour 21. Ile de Mindoro, les plages blanches pour y trouver la fraîcheur de la végétation. Il sera possible de rencontrer les Mangyans à Mansalay (peuple indigène) ou bien de faire de la plongée au récif d’Apo. Retour à Manille par bateau dans l’après-midi.

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DÉCOUVERTE

Heure de la prière.

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Les Philippines en 30 mots-clésArmesLes armes exercent indéniablement une fasci-nation sur les Philippins ; ainsi, les tours de chasse en bandes dans les forêts sont réguliers et les écoles et autres centres de tirs voient des foules (d’hommes et de femmes mélangés) débarquer le week-end et pendant les fêtes. On est vraiment ici avec un mode de protection à l’américaine puisque chaque famille détient au moins un pistolet. Comme chez son grand frère américain, certaines armes ne peuvent être vendues qu’à la condition de posséder un permis, mais le trafic est difficilement contrôlable. Et, il est toujours impressionnant de voir les Philippins déposer leur arme au vestiaire à l’entrée des restaurants par exemple. En conséquence (logique ?), pas une banque, un commerce ou un restaurant à Manille qui ne soit encadré de deux cerbères armés de fusils à pompe !

BalikbayanLe mot définit le Philippin émigrant de retour au pays. Un très grand nombre de Philippins émigrent pour trouver un travail plus rému-nérateur à l’étranger.

BancaLes bancas sont ces embarcations qui permettent de voguer d’île en île. Il existe des petites bancas pour une à deux personnes et d’autres de taille beaucoup plus importante pouvant accueillir jusqu’à cinquante personnes. Ces sortes de pirogues à balancier en bambou ont la particularité d’être très stables et peuvent sortir par presque tous les temps. De retour chez vous, loin des Philippines, vous aurez certainement en tête des images de bancas colorées sur la plage au soleil couchant.

Bonjour !« Mabuhay ! » veut dire « Bienvenue ! » en tagalog, et « Magandang araw ! », « Bonne journée ! ». Les enfants comme les moins jeunes gratifient toujours les visiteurs d’un « Hello ! » ou d’un « Hi Ma’am ! », « Hi Sir ! ». Pour dire bonjour, on ne s’embrasse pas sur la joue, la poignée de main est plus courante.

Les grandes embrassades ne sont pas de rigueur, sauf pour les retrouvailles. Au sein des familles, les plus âgés, oncles, tantes, parents ou grands-parents bénissent les plus jeunes qui leur prennent le dos de la main droite pour l’appliquer sur leur front, une marque de respect envers son aîné.

BukoC’est le nom qui caractérise la noix de coco pas encore complètement mûre. Ses vertus seraient multiples. On dit ainsi que sa consommation nettoie les reins et que c’est le meilleur remède contre la gueule de bois. Son huile fait briller les cheveux et nourrit la peau. Aussi voit-on tous les matins les Philippins acheter leur verre de buko juice très sucré dans les rues de Manille. On peut aussi demander à boire le jus directement dans la coco tranchée.

CostumesA l’occasion des cérémonies officielles, on revêt le costume traditionnel philippin. Ces costumes sont réalisés en fibres végétales. Le barong tagalog est la chemise nationale, confectionnée en jusi, de préférence de couleur blanche et semi-transparente. Le polo barong est la version manches courtes. Le kimona pour femmes est une robe habillée en fibres d’ananas. Le terno patajong manches papillon, digne d’une héroïne de conte de fées, est une tenue de soirée qui revient à la mode. Le lepanto, dans un style différent, est le vêtement des minorités montagnardes.

ÉgliseOn trouve des églises jusque dans le plus petit des villages. Elles témoignent de la ferveur religieuse des Philippins. Majoritairement catholique, la population est très pratiquante et la religion joue un grand rôle dans la vie quotidienne. Chacune des dates importantes du christianisme est l’occasion de grandes célébrations et festivités dans tout le pays. Cette ferveur religieuse s’exprime parfois de façon exubérante : il n’est pas un bus, une Jeepney ou un ferry sur lequel on ne puisse lire la mention « God bless you » …

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FamilleAux Philippines, la vie est rythmée par la famille. En effet, les plus jeunes doivent le respect à leurs aînés et il est très commun de voir une quinzaine de personnes vivre sous le même toit. Il faut savoir que lorsqu’on épouse un Philippin, on épouse aussi et surtout sa famille. De manière générale, les familles sont très soudées.

FestivalLe festival ou la fiesta est la raison de vivre des Philippins. Se répétant tout au long de l’année, il bouleverse les habitudes et rythme le quotidien, au son des tambours et des percussions. Les fiestas, agrémentées d’un folklore enthousiaste inégalable, vont de pair avec la pratique religieuse. L’occasion d’y assister n’est pas rare car chaque ville a sa fiesta d’anniversaire. Chaque année, son saint patron est remercié pour les récoltes. Le jour de la fiesta, on baptise tous les enfants qui sont nés la semaine précédente. La fête, annoncée par un orchestre déchaîné, débute à l’église. De longues processions colorées d’une grande beauté suivent. Les proces-sions de bateaux joliment décorés offrent un très beau spectacle. Les fiestas dégénèrent généralement en carnavals endiablés. On organise des jeux et des concours de beauté. Les familles préparent une multitude de plats qu’elles partagent entre amis ou avec des étrangers.

GeckoC’est une sorte de gros lézard qui peut avoir de belles couleurs. Il élit domicile derrière un meuble ou dans les interstices d’un plafond. On le chasse rarement car il se charge de manger les moustiques. Son cri, particu-lièrement caractéristique, est une suite de croassements qui font penser à l’association de cris d’oiseau et de voix humaine.

GrottesLes îles des Philippines sont truffées de grottes encore non explorées. Les fouilles archéolo-giques sont nombreuses dans la vallée de Cagayan où des fossiles d’animaux et des outils ont été découverts. Les plus anciens restes humains ont été trouvés dans la grotte de Tabon, sur Palawan. Ils datent d’environ 22 000 ans av. J.-C. On pratique la spéléologie (de façon assez hasardeuse quand même), également dans les montagnes de Luzon, à Sagada par exemple.

HospitalitéL’hospitalité philippine n’est pas un vain mot. Cette société très tolérante est ouverte aux étrangers et à tous types d’influences et de cultures. Très curieuse, elle est désireuse de connaître ce qui se passe ailleurs. La géné-rosité et l’hospitalité sont les deux grandes qualités des Philippins. Le partage des repas est habituel, celui de l’hébergement, même modeste, l’est aussi. Si vous voyagez seul(e), vous serez d’autant plus sollicité(e), après avoir subi l’interrogatoire coutumier : « Vous n’avez pas de compagnon ? », « De quel pays venez-vous ? », etc.

JeepneyLa Jeepney est le symbole des Philippines, et c’est d’ailleurs le seul pays au monde à avoir ce type de transport. Ces engins sont en fait des Jeep laissées par les Américains après la Seconde Guerre mondiale et qui ont été reconstruites. Selon les provinces où l’on se rend, elles sont plus ou moins décorées et ornées de lumières. La musique y est de préférence à fond, et l’on paie généralement le chauffeur pendant qu’il conduit. C’est un moyen de transport très pratique en ville comme dans les campagnes.

KalamansiCe tout petit citron vert est un indispensable de la cuisine philippine qui l’utilise dans de nombreux plats. On le boit surtout en jus, chaud ou froid. C’est juste délicieux !

KaraokéC’est tout simplement incontournable ! Loisir préféré des Philippins, ils s’y adonnent seuls ou en groupe. Il y en a dans le moindre petit village et des plus jeunes aux plus âgés, pas la moindre pudeur dès qu’il s’agit de prendre le micro et il ne viendrait à l’idée de personne de se moquer même du pire des chanteurs. Ces karaokés peuvent devenir une vraie pollution sonore dans les lieux touristiques quand les amateurs se relayent pour fredonner jusqu’au petit matin.

Faire – Ne pas faireLes Philippins sont des gens très simples et tolérants. Leur mode de vie et leurs coutumes sont très occidentali-sés. Ainsi, on observera aux Philippines la même conduite qu’en Europe.

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MangueLes Philippines donnent les mangues les plus sucrées d’Asie. Ce serait un crime que de ne pas se régaler du fruit of God, comme il est appelé ici. Les jus sont divins. La meilleure période pour les déguster s’étale d’avril à juin.

MarchéLes marchés animent la ville tout au long de la journée. On y trouve de tout, mais ils sont bien plus que des endroits où l’on vient faire ses achats. Ils sont des lieux de rencontre où l’on va boire ensemble quelques verres de tuba (vin de coco), faire quelques parties de dames ou bien tout simplement prendre le temps de discuter.

MulticulturalismeLa société philippine est très métissée, véritable melting-pot culturel. C’est un mix de cultures occidentale et orientale, résultat des différentes influences qu’ils ont subies au court des siècles. Aujourd’hui encore on sent le mélange des influences espagnole et américaine, que ce soit dans l’architecture, la nourriture ou le comportement des habitants. En outre, on compte plus de cent groupes de minorités culturelles aux Philippines, ce qui explique certainement en partie que les Philippins soient tolérants par nature, ouverts aux étrangers et peu enclins à la discrimination.

ParisComme dans tout pays en état de crise, les habitants sont friands de jeux de hasard qui représentent un divertissement inégalé. Les joueurs sont attroupés devant les boutiques de la loterie nationale. On appelle sipa les jeux qui s’accompagnent de paris. Il faut savoir qu’aux Philippines, on parie sur tout : sur les joueurs de billard, de bowling, sur les profes-sionnels de boxe comme sur les coqs, les chevaux et les carabaos. Le combat de coqs (coqpit ) est très populaire ; plus qu’un rituel, c’est une passion. Il fait partie d’un mode de vie. Le 7 janvier 1982, les premières Olympiades, pendant lesquelles des paris exorbitants ont fusé, étaient inaugurées. Aucune ville qui se respecte ne saurait se passer de son arène de combats de coqs, le coliseum. A l’inté-rieur, tous les dimanches et jours fériés, ces manifestations rassemblent toute la société, des plus riches aux petites gens. Tous sont grisés par l’ambiance frénétique et la fièvre du jeu. Certains perdent en l’espace de quelques secondes le salaire d’un mois de travail. Le langage des signes s’exprime par les inter-médiaires bookmakers (quatre doigts en l’air

correspondent à une mise de 40 P ; les doigts à l’horizontal signifient 100 P ; les doigts pointés vers le bas, 1 000 P). Les coqs, excités et armés de lames de rasoir attachées à leurs ergots, sont de redoutables gladiateurs. Bichonné par son propriétaire, un coq peut représenter à lui tout seul le capital d’une famille. Dans certaines régions, il est de coutume que le perdant offre son coq en festin au gagnant. Les combats spéciaux ou les derbys, qui se déroulent exceptionnellement le samedi, durent la journée entière. Ils se terminent parfois tôt le lendemain matin. Les combats de chevaux, excités par une femelle, sont accompagnés de paris, sur le même principe que les combats de coqs. Ils se déroulent pendant les mois d’été, à Malita, à 150 km de la ville de Davao. Ils sont organisés par les tribus tagakaolos et b’laans.

PlageAvec plus de sept mille îles, les Philippines offrent aux voyageurs une multitude de plages de sable blanc, de sable noir… Certaines sont probablement parmi les plus belles d’Asie dans l’archipel des Visayas ou l’archipel de Bacuit. C’est pour venir s’y étendre que se pressent nombre de touristes aux Philippines. Et comme ils ont raison !

Plongée sous-marineLes Philippines sont célèbres pour abriter parmi les plus beaux fonds sous-marins du monde. En effet, ces fonds abritent une faune abondante de poissons tropicaux multicolores, mais également des espèces plus rares telles que dauphins, baleines, requins-baleines ou le dugong en voie de disparition. Les tarifs particulièrement bas attirent les plongeurs du monde entier.

PonctualitéElle existe sûrement dans le milieu des affaires, mais pas dans la vie courante. L’évocation de l’exactitude d’un rendez-vous fait rire le Philippin. C’est bien connu : que ce soit les départs des bateaux, les arrivées au travail ou le début d’une séance de cinéma, rares sont les horaires respectés. Le touriste est invité à s’adapter au rythme local.

ProstitutionLa prostitution est un vrai problème aux Philippines. On estime à des centaines de milliers les femmes qui travaillent dans l’industrie du sexe dont près de 20 % seraient des enfants. Les Philippines sont une desti-nation prisée du tourisme sexuel. Bien que la prostitution soit illégale aux Philippines,

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elle est notoirement tolérée. Il existe un vrai tabou concernant la prostitution enfantine car cette dernière génère beaucoup d’argent. Les institutions gouvernementales et de nombreuses associations tentent de lutter contre ces pratiques intolérables.

RizièresLe riz étant l’alimentation de base des Philippins, il est normal de voir des rizières un peu partout dans le pays. Les plus belles et les plus anciennes sont les rizières en terrasses du nord du pays. Elles sont classées au Patrimoine mondial par l’Unesco et à juste titre car ce sont de véritables splendeurs. A ne manquer sous aucun prétexte lors d’un voyage aux Philippines.

Sari-sariLe sari-sari est l’échoppe incontournable où l’on trouve tout. Epicerie, bureau de tabac, station essence… On peut même y faire réparer son pneu de voiture ou de moto. Les petites huttes rehaussées de la pancarte « Sari-sari » sont à l’avant des habitations, ouvertes plus ou moins tard le soir, en fonction de l’humeur du propriétaire.

SécuritéPlus particulièrement au sein des grandes agglomérations, il faut se méfier des pick-pockets. Le cliché du Blanc, c’est-à-dire de l’Américain, qui a de l’argent puisqu’il peut se permettre de voyager, est toujours d’actualité. Prendre garde aux individus entreprenants, qui vous invitent à boire un pot trop rapidement. L’usage des drogues pour neutraliser, dépouiller ou abuser d’un touriste, spécialement à Manille, ne date pas d’hier. Les Philippins en général sont très chaleureux et hospitaliers. Ils n’hésitent pas à vous faire des propositions accommodantes, le plus souvent sincères. Cependant, il faut se méfier des profiteurs, qui existent aussi.

SourireLes Philippins sont très souriants et expriment par là une joie de vivre manifeste. Leurs condi-tions de vie sont pourtant parfois très difficiles, mais ce sourire les quitte rarement. Ils ont un grand sens de l’humour et se moquent beaucoup d’eux-mêmes.

TarsierC’est le plus petit primate du monde. Il est endémique des îles de Bohol et Mindanao. Il est en voie de disparition et certains Philippins s’investissent pour préserver ce petit animal

intrigant avec ses yeux énormes, une tête qu’il peut tourner à 360°, et qui se nourrit exclusivement d’insectes. Il a été popularisé par les campagnes de l’office de tourisme qui en a fait une attraction phare de l’île de Bohol.

TyphonsIls font leur apparition en juin de chaque année lorsque débute la saison des pluies. Certains d’entre eux font des ravages et paralysent le nord du pays tandis que d’autres n’apportent que du vent ou de la pluie. Les Philippins sont habitués à faire face aux catastrophes naturelles engendrées par ces cataclysmes climatiques.

VolcanLes Philippines sont une terre volcanique. Les volcans, dont certains sont toujours en activité, peuplent les îles. De temps à autre, on entend les grondements de ces derniers… Ils fertilisent les terres, abritent des grottes et font le bonheur des randonneurs. Ils sont parsemés dans l’archipel. Le plus haut et le plus exotique est le mont Apo sur Mindanao. Le plus majestueux, avec son cône parfait, est le mont Mayon au sud de Luzon. Le mont Canlaon, très large et accidenté, se trouve au Negros occidental. Au nord de Manille, le mont Pinatubo offre de beaux paysages de sable et de cendres. Le petit volcan Taal, au sud de Manille, fait l’effet, au milieu du lac, d’une île dans l’île.

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Singe tarsier, le plus petit primate du monde.

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Survol des Philippines

Les Philippines sont un pays archipélagique d’Asie situé au nord de la Malaisie. Cette région est composée de plus de 7 100 îles, dépaysantes et chaleureuses. Caractérisées par un relief accidenté, ces îles sont envahies d’une abondante faune et flore. Très diversi-fiées, elles sont agréables à parcourir. Les contrastes régionaux sont très marqués. Elles sont divisées en quatre principaux groupes : Luzon au nord, Mindanao au sud, les Visayas au centre et Palawan à l’ouest. Les principales villes du pays sont Manille (la capitale), Cebu et Davao. Les Philippines représentent un Etat insulaire, aujourd’hui démocratique, qui connut comme beaucoup d’autres la colonisation et de nombreuses invasions. Découvertes au XIIIe siècle par les

datus, les chefs traditionnels, originaires de Bornéo, elles n’apparaissent qu’en 1521 sur la mappemonde, grâce au célèbre navigateur Fernand de Magellan. D’abord colonisées par les Espagnols, elles furent ensuite dominées par les Américains. Le brassage des peuples et des cultures en fait aujourd’hui un pays en perpétuelle recherche de son identité, tiraillé entre l’Orient et l’Occident, entre ses propres traditions et une modernisation irrésistible. La diversité des ethnies et des langues en fait un pays riche et intéressant à découvrir. Le seul Etat catholique d’Asie est caractérisé par de violents contrastes : les influences latines très ancrées et les cultures tradition-nelles ethniques se heurtent aux influences américaines, tandis que l’exubérance naturelle et la tolérance de son peuple perdurent face au conservatisme de l’Eglise très puissante. La culture ancestrale est riche de traditions animistes auxquelles s’oppose la profonde foi chrétienne. La joie de vivre est le trait de caractère principal de ses habitants. Leur sens de la fête se traduit par les nombreux festivals qui renvoient aux rites religieux. Ils sont régulièrement organisés dans tout l’ar-chipel. Le peuple philippin feint ainsi d’oublier l’état critique du pays, économiquement et socialement parlant. Malgré ses progrès économiques, le pays n’en reste pas moins en voie de développement. Les bras sont tendus vers l’espoir, vers une Amérique rêvée, dont la réussite suscite toujours la fascination. Les Philippines représentent aujourd’hui la troisième nation anglophone du monde et comptent plus de 100 millions d’habitants. L’agglomération manillaise (Metro Manila), sur Luzon, où siège le gouvernement, abrite plus de 20 % de la population de l’archipel.

GÉOGRAPHIELes îles des Philippines forment l’archipel le plus grand du monde, étiré sur 2 000 km du nord au sud et d’une longueur de 1 094 km d’est en ouest. Sa superficie couvre

300 780 km2. L’archipel regroupe environ 7 100 sept îles (tout dépend si la marée est haute ou basse). Il faudrait plusieurs années pour les explorer toutes. Une grande majorité

Village badjao construit sur pilotis.

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SURVOL DES PHILIPPINES D

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est inhabitée (environ 5 000). Seulement 3 144 portent un nom. Les groupes d’îles les plus importants sont Luzon, Mindanao, Negros, Samar, Leyte, Cebu, Masbate, Panay et Palawan. Avec leur caractère très maritime, les Philippines offrent des côtes totalisant 34 600 km. C’est le littoral le plus long du monde. Ces côtes découpées sont souvent bordées de récifs de corail. Les nombreuses baies permettent d’intenses activités halieu-tiques. En effet, il y a 61 ports naturels ; celui de Manille s’étend sur 1 970 km².

Situation géographiqueSitué à l’écart du reste de l’Asie du Sud-Est, l’archipel des Philippines s’étend entre 4° 23’et 21° 25’ de latitude Nord, 116° et 126° 30’ de longitude Est. Il est baigné au nord par la mer de Chine méridionale, à l’est par l’océan Pacifique (mer des Philippines), au sud par la mer de Célèbes et au sud-ouest par la mer de Sulu. Le nord du pays se trouve

à 240 km de Taïwan ; 1 000 km séparent les Philippines du continent asiatique et de la Chine. L’extrême sud est représenté par le groupe d’îles de Tawi-Tawi qui est à 24 km de la côte de Bornéo.

Divisions administratives du paysL’archipel est divisé en 17 régions, elles-mêmes divisées en 80 provinces. Il existe un gouvernement local pour chaque province, dirigée par un gouverneur. Les 120 villes recensées ont leur hôtel de ville, le city hall, dans lequel se trouve le bureau du maire, le mayor. On compte plus de 1 550 municipalités et plus de 41 400 barangays ou barrios. Les barangays ont à leur tête des barangays captains. Le pouvoir et l’autonomie de ces collectivités locales s’accroissent en raison des programmes de délocalisation menés par le gouvernement philippin.

Les noms des villes et des parcsLe choix des noms de villes n’est guère original. Souvent, la ville capitale porte le même nom que sa province, comme Siquijor, Cebu, Cotabato, Romblon et Zamboanga.De même, et pour ne donner qu’un seul exemple, la ville de Roxas et la ville de Saint-Joseph se retrouvent sur l’île de Luzon, de Mindoro, de Romblon, de Panay et de Palawan. En effet, beaucoup de villes sont baptisées du nom des anciens présidents, comme la ville de Roxas (président Manuel A. Roxas, 28 mai 1946-15 août 1948) ou la ville de Quezon (président Manuel L. Quezon, 15 novembre 1935-1er août 1944).On notera avec gourmandises que l’origine des noms de villes et de villages fait souvent référence à des problèmes de compréhension de langage à l’arrivée des Espagnols. Ainsi, n’hésitez pas à demander lorsque le nom d’une ville vous semble original. Les noms relèvent aussi des événements historiques qui caractérisent le passé de la ville.Les parcs sont dédiés en majorité au héros national José Rizal. Rares sont les villes qui n’ont pas leur parc Rizal sur leur place centrale. Les parcs Magsaysay sont également nombreux à la mémoire de l’ancien président Ramon Magsaysay (31 décembre 1953-17 mars 1957).

Superficie des principales îles

Iles Km² Iles Km²

Luzon 105 708 Samar 13 322

Mindanao 95 587 Panay 11 565

Mindoro 9 864 Negros 12 748

Palawan 11 655 Cebu 4 399

Leyte 7 155 Bohol 3 988

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Table climatique (Manille)

MoisTempératures

matin – après-midi (°C)

Ensoleillement quotidien (heures)

Taux d’humidité

Jours de pluie

Janvier 21 - 30 5,7 89 4

Février 21 - 31 7 88 3

Mars 22 - 33 7,3 85 4

Avril 23 - 34 8,6 85 4

Mai 24 - 34 7,2 85 9

Juin 24 - 33 5,4 88 16

Juillet 24 - 31 4,3 91 22

Août 24 - 31 4,3 91 22

Septembre 24 - 31 4,4 92 22

Octobre 23 - 31 5,1 93 17

Novembre 23 - 31 5,1 92 12

Décembre 22 - 30 4,9 91 9

CLIMATLes Philippines ont globalement un climat tropical, chaud et humide, tout au long de l’année. La moyenne d’humidité s’élève à 77 %. La température moyenne est de 25 °C. La majeure partie du pays connaît un climat de mousson, avec une saison sèche, plus favorable au tourisme de novembre à mars, quand les températures varient entre 22 °C et

28 °C. Seul le sud de Mindanao est caractérisé par un climat équatorial. Mieux vaut éviter la saison des pluies, qui a lieu de juin à octobre. Cette période de mousson est généralement ponctuée d’une vingtaine de typhons qui traversent le pays. La saison la plus chaude s’étale sur avril et mai ; le mois le plus frais est janvier.

ENVIRONNEMENT – ÉCOLOGIEC’est seulement à partir de 1989 qu’une loi interdit la déforestation. Avant cela, criblé de dettes, le pays a longtemps exporté son bien principal : le bois. Pour limiter le déboi-sement qui touche l’ensemble du pays, mais sans moyens de contrôle, le gouvernement des Philippines a reconnu l’importance d’une exploitation réfléchie. Il restreint l’expor-tation du bois travaillé et interdit celle des provinces comportant moins de 40 % de forêts. Il impose également à toute personne de sexe masculin, âgée de plus de 10 ans de planter un arbre par an. La loi est dirigée

contre les kaingineros, ceux qui s’adonnent au kaingin, c’est-à-dire la culture sur brûlis, on ne peut plus dévastatrice pour la forêt. Il est malheureusement difficile de contrôler ces actes, qui sont toujours d’actualité, surtout au sein des tribus ethniques. Mais le kaingin n’assure que quelques années de culture, car le sol s’épuise rapidement. Les tribus sont donc contraintes de se déplacer pour répéter ailleurs le processus (pas plus de deux ou trois récoltes pour une parcelle). On peut cependant apprécier d’autres mesures, comme la mise en œuvre du jardinage biologique. Très

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ÉCOUVERTE25

intensif, il permet d’obtenir une productivité très importante sur des petites parcelles de 50 m². Tous les détritus sont recyclés. La diversité des cultures et plantations serrées empêche les mauvaises herbes de proliférer.

�n DENR (DEPARTMENT OF ENVIRONMENT AND NATURAL RESOURCES)[email protected] agence tente de limiter la destruction de l’environnement naturel et de réhabiliter les terres endommagées. La vie marine est régulièrement menacée par des méthodes de pêche agressives (pêche à la dynamite et au cyanure) qui détruisent les récifs coralliens, mais c’est difficilement contrôlable. La mission du DENR est également de faire prendre conscience aux dévastateurs de la portée

de leurs actes, ce qui n’est pas facile dans un pays où les impératifs d’une économie encore instable priment naturellement sur les préoccupations environnementales.

�n PROTECTED AREAS AND WILDLIFE BUREAU (PAWB)[email protected] assure une autorité centrale de l’envi-ronnement qui s’occupe des forêts. Plus de deux cent sites majeurs sont protégés, incluant vingt-cinq parcs nationaux et une petite cinquantaine de sites «naturels». Une soixantaine de zones marines furent créées en 2008 à Palawan pour la préservation d’espèces aquatiques menacées.Inutile de préciser que la protection des sites dits «protégés» est très rarement au niveau des normes internationales en vigueur.

Les phénomènes naturelsLes Philippines sont exposées à des phénomènes naturels très divers, qui continuent à façonner la physionomie de l’archipel : des éruptions volcaniques, des typhons, la mousson, des cyclones tropicaux et des tremblements de terre (assez fréquents).

Une terre de volcans.L’archipel appartient à ce que l’on appelle la « ceinture de feu du Pacifique », une chaîne volcanique active. Les principaux sommets de l’archipel sont des volcans ou montagnes de feu. Il y en a trente-sept, dont dix-huit en activité, ce qui veut dire qu’il faut prévoir de huit à quarante ans entre chaque éruption. Le sud de Luzon comprend à lui seul treize volcans en activité. Le plus actif est le volcan Mayon à Legaspi suivi du volcan Taal à Batangas, et du mont Hitbok-Hitbok à Camiguin. Le mont Pinatubo, au nord-ouest de Manille, est surveillé à Central Luzon par Philvocs (Philippine Institute of Volcanology and Seismology). C’est l’agence gouvernementale qui étudie les phénomènes volcaniques, surveille les réactions et prévoit les éruptions ainsi que les tremblements de terre.

Une terre en plein vent.Les typhons entraînent des catastrophes redoutables. En 1995, le super typhon Rosing provoqua la mort de 1 180 personnes. Le 1er décembre 2006, le typhon Durian entraîna des coulées de boue qui ensevelirent plus d’un millier d’habitants vivant au pied du mont Mayon. Le 18 octobre 2010, le super typhon Megi causa de nombreuses coulées de terre avec des vents entre 225 et 260 km/h, mais il n’y eut pas beaucoup de victimes. Enfin, le dernier en date en janvier 2013 (le dénommé Pablo) aurait causé la mort d’au moins un millier de personnes. Les typhons peuvent survenir de mai à janvier dans certaines régions, mais ils sévissent généralement entre juin et octobre.Presque toutes les régions du pays sont exposées. Le nord du pays est très vulnérable. La partie méridionale, située au-dessus de 8° de latitude Nord, est presque libérée de ce phénomène. De 8° à 11° de latitude Nord, les typhons sont un peu plus fréquents, mais les cultures de canne à sucre n’en sont pas affectées. De 11° à 13° de latitude Nord, les typhons sont fréquents et destructeurs. Les cyclones tropicaux sont les plus dévastateurs. Ils atteignent surtout le nord de l’archipel.

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PARCS NATIONAUXPour observer la nature aux Philippines, le choix est presque trop important : et un séjour pourra presque paraître insuffisant pour en être rassasié. En effet, on a l’embarras du choix entre les treks, dans les forêts ou les montagnes – organisés partout et encadrés par des guides locaux – ; la découverte du monde marin dans les sanctuaires où le corail est protégé est une magnifique expérience ; la spéléologie à travers les nombreuses grottes est passionnante (il en existe deux mille cinq cents à explorer).Il ne reste plus qu’à se laisser aller à écouter plus de cinq cents espèces d’oiseaux, sentir les huit mille espèces de fleurs, se promener dans les réserves pour y observer des animaux endémiques des Philippines ou barboter au côté de vingt espèces de mammifères marins.De superbes paysages et de grands espaces de montagnes et de forêts tropicales carac-

térisent l’ensemble de l’archipel. Les rivières et chutes d’eau, les sources chaudes ou froides et les lacs sont abondants. Au total, aujourd’hui, les Philippines offrent près de 70 parcs nationaux ou « naturels » depuis la création du 1er en 1932. Bien que la plupart d’entre eux ne répondent pas aux critères internationaux, certains sont cependant des réussites ; ainsi avec près de 500 000 ha, le parc national de Northern Sierra Madre sur l’île de Luzon couvre 50 % de la forêt primaire des Philippines à lui seul. La El Nido Marine Reserve comprend le merveilleux archipel de Bacuit et tente de préserver cet environnement si précieux. Un autre exemple est celui du parc national des monts Iglit-Baco sur l’île de Mindoro dont la préservation est cruciale pour la survie d’une espèce rare de buffle d’eau dont l’habitat a été sérieuse-ment réduit par les pratiques agricoles des indigènes Mangyans.

FAUNE ET FLORE

FauneLes îles des Philippines comptent des variétés singulières d’animaux que l’on pourrait classer de la façon suivante.

�w Les intrigants : On les trouve en majorité sur l’île Palawan, comme le chat-léopard, pas plus gros qu’un rat, qui rôde dans les forêts et fait des ravages dans les rizières et les champs de canne à sucre. Le skunk, très odorant, ressemble à un porcin noir. Cet animal sauvage s’introduit dans les maisons la nuit et son odeur est pire que celle du putois. Le bearcat est un carnivore qui ressemble à une fouine, tandis que le tarababoy a une tête de phacochère et un corps de rongeur. Ce curieux petit animal est en voie d’extinction ; il se fait rare sur Mindanao. Le tarsier, originaire de l’île de Bohol, est le plus petit primate du monde : il mesure 10 cm à 12 cm. Ses gros yeux ronds lui mangent la tête.

�w Les majestueux : L’aigle philippin ou haribon, surnommé « monkey-eating eagle », est le plus grand aigle du monde. Symbole de puissance, il est aussi l’emblème du pays. Cet oiseau spectaculaire vit dans la jungle de Davao ; il n’en reste, hélas, qu’une centaine. Les superbes oiseaux colorés sont très nombreux aux Philippines. On en recense 850 espèces. Le fameux Palawan peacock est un oiseau remarquable avec sa crête bleue ; c’est aussi une espèce en voie de disparition

Aigle des singes (Great Philippine Eagle), espèce endémique des Philippines.

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qu’on ne trouve qu’à Palawan. La faune marine est aussi très diverse et majestueuse. On est notamment impressionné par les requins-baleines de Donsol, tellement placides, ou encore par les dugongs qui passent leur journée à se repaître des algues qui tapissent le fond des océans.

�w Les agressifs : Le crocodile philippin, le plus gros des reptiles, vit à Mindanao et à Palawan. Cette espèce préhistorique est en voie de disparition. Son nom local buwaya veut dire « famélique ». Les zones arides sont plus propices aux serpents. Parmi tant d’autres, on trouvera les cobras et les pythons (qui peuvent atteindre 10 m). Le cigalo, un serpent de mer à l’air débonnaire, est l’un des plus agressifs. De couleur argentée lorsqu’il est jeune, il devient blanc à rayures noires à l’âge adulte et peut mesurer jusqu’à 2,50 m. Son venin est dix-sept fois plus puissant que celui du cobra. Par chance, il ne mord que très exceptionnellement.

�w Les domestiqués : les chiens et les chats sont nombreux. Ils sont le plus souvent domestiqués. Le chien n’a cependant pas toujours été l’ami du Philippin. Il s’est longtemps fait déguster en polotan (une recette de chien macéré). Une loi interdit désormais de les tuer pour les manger. Le nombre de chiens errants est impressionnant, notamment sur les petites îles. Il faut d’ailleurs être extrêmement prudent en deux-roues, car les chiens restent au milieu de la route provoquant de nombreux accidents. Par ailleurs, le taux de rage est important : il est donc préférable de rester éloigné des populations de chiens errants.

�w Les incontournables : Les coqs sont partout, coqs fermiers ou fous du ring, ils chantent à n’importe quelle heure. On ne peut faire un pas sans rencontrer un coq dans les environs, aux abords des routes et des habitations. Vous les remarquerez inévitablement sur les toits des Jeepney en route pour une compétition quelconque. Le week-end est la grande sortie du coq sportif. Il va se battre comme un lion dans l’arène. Le soir résonne le cri du gecko (gros lézard multicolore), qui s’introduit dans les maisons. Les rencontres avec les varans et les macaques sont fréquentes dans la forêt.

FloreLa végétation est particulièrement exubé-rante. La forêt couvrirait aujourd’hui moins de 30 % du territoire (contre 75 % au début

du XXe siècle). Elle est la jungle impéné-trable dans laquelle les diverses ethnies se sont réfugiées au fur et à mesure des invasions, tenant à rester à l’écart de la société. Elle est aussi un refuge, un maquis pour les groupes rebelles qui s’y organisent contre le gouvernement. L’épaisse forêt est en régression intensive, cédant la place à la savane et aux zones herbeuses (cogones ). Les forêts tropicales qui représentent 10 % de la surface totale du pays, les bois des montagnes avec des sapins natifs (nord de Luzon), les mangroves et les marais recèlent plus de dix mille espèces différentes d’arbres. Les espèces endémiques sont nombreuses. Le narra (Pterocarpus indicus ), une espèce d’acajou au bois noble et dur, est considéré comme l’arbre national. Il est utilisé pour l’ameublement et les sculptures décoratives. Les imposants manguiers géants ne sont pas en voie de disparition aux Philippines. On en trouve dans les jardins publics ou privés. On remarque aussi de superbes orchidées dans les forêts. La plus célèbre, Vanda sanderiana, est originaire des forêts de Mindanao. En dessous de 1 000 m, les bambous et les cocotiers ombragent les plaines. Les nipas et le rotin poussent partout à l’état sauvage ; vous remarquerez également de nombreux arbres fruitiers comme les papayers, les arbres de jackfruits, les arbres à durians, les bananiers et les abacas. Les plantations de cocotiers et de canne à sucre s’étalent à perte de vue.

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Fruit du jacquier.

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HistoireL’histoire du pays, théâtre de multiples invasions, est marquée par une longue lutte pour l’indépendance.

Aux originesA l’origine, ce sont les Negritos, ou Aetas, qui peuplent les Philippines. Cette popula-tion subsiste aujourd’hui dans l’archipel. Ces hommes de petite taille, à la peau noire et aux cheveux crépus, vivent de cueillette et de chasse. Plus tard vers l’an 600, ce sont les Indonésiens, mêlés aux Caucasiens et aux Mongols qui peuplent l’archipel par vagues successives. L’unité de gouver-nement est alors le barangay, regroupant environ mille personnes, sous l’autorité d’un datu, un chef aux fonctions multiples (chef exécutif, juge et commandant militaire). La structure est alors féodale : les agriculteurs sont des serfs soumis aux grandes familles. Pour autant, la femme occupe une position reconnue comme égale de l’homme et c’est notamment elle qui choisit le prénom de l’enfant. Partisans du panthéisme, les habitants croient aux esprits, les anitos, et vénèrent un être suprême du nom de Bathala. Ils pratiquent le culte de la nature : les offrandes sont destinées aux rivières, aux montagnes, aux animaux, etc. L’un des premiers grands changements arrive avec l’installation des premières communautés chinoises à partir de 800 et surtout à partir de 1000 lorsque les activités commerciales entre tous ses peuples voisins se développent. On voit alors appa-raitre des communautés d’Indiens, d’Arabes et de Malaisiens. Ce sont ces derniers qui introduisent l’Islam dans les îles de Sulu. Le mélange de ces races s’effectue sans problèmes majeur. Les Philippins n’ont pas de langage commun, mais les dialectes principaux sont le tagalog, l’ilocano et le bicol.

Les conquistadorsEn mars 1521, Fernand de Magellan, le grand navigateur portugais naturalisé espagnol, débarque sur l’île de Samar. Il fait connaître les Philippines au reste du monde. Le roi de Cebu, Rajah Humabon, joue un rôle important à l’arrivée des colons puisqu’il autorise les Espagnols à traiter directement avec les abori-gènes. Magellan convertit peu à peu les chefs

au christianisme. Seul le chef Lapu-Lapu, qui règne sur l’île de Mactan, oppose une vive résistance. La lutte qui s’engage contre ses guerriers met fin au voyage du grand navigateur. Cette célèbre bataille symbolise le premier triomphe des Philippins pour préserver leur liberté. Néanmoins, l’archipel reçoit le nom de l’infant Philippe, prince héritier de la couronne de Castille et futur roi sous le nom de Philippe II d’Espagne. Les îles sont baptisées « Felipinas ». Le peuple philippin, déjà habitué à accueillir les visiteurs sur son rivage, voit arriver la seconde vague de conquistadors espagnols (1564), qui colonisent ces îles, considérées comme un véritable trophée. Les activités principales sont alors tournées vers la mer. Les communautés locales entretiennent des relations commerciales avec les Chinois, les Arabes et d’autres marchands musulmans. Les marins qui se livrent à l’échange sont appelés sea gypsies. Dès novembre 1565, le conquistador Miguel López de Legazpi se dirige sur l’île de Bohol, avant de partir à la conquête de Cebu, qui deviendra la première ville des Philippines. Un premier fort y est édifié. Legazpi conquiert Manille six ans plus tard. Le 24 juin 1571, il en fait la capitale de l’archipel ; en outre, il devient le premier gouverneur général espagnol. Pour autant, le peuple philippin ne baisse pas les bras devant la montée en puissance des conquistadors. La première révolte philippine (1574) est menée par Lakandula, le dernier roi de Manille, qui avait accueilli Legazpi. Après la mort de ce dernier, les Espagnols ne tiennent pas leurs promesses et la population est de plus en plus maltraitée. La révolte éclate, mais sans succès. En dépit des efforts réitérés des Portugais et des Hollandais pour chasser les occupants de l’archipel, les Espagnols tentent de s’y installer définitivement. Un siècle suffira à ces conquérants pour faire table rase des cultures locales. Le christianisme se répand à Luzon et aux Visayas, mais à Mindanao, la religion musulmane s’avère la plus forte. Les Philippins perdent petit à petit leurs langues et leurs écritures. Les croyances occultes et les clans familiaux deviennent alors les seuls refuges pendant toutes ces années sous domination espagnole (1565-1813).

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HISTOIRE D

ÉCOUVERTE31

Les Philippines sont à l’époque administrées par le vice-roi du Mexique. En 1821, après l’indépendance du Mexique, Madrid exerce une souveraineté directe sur les Philippines. Toute la durée de cette occupation est marquée par de nombreuses rébellions. Plus de cent soulèvements ont lieu, dont certains visent à renverser le pouvoir établi. Beaucoup sont dus à la rigueur de l’administration espagnole ainsi qu’à la rapacité et à l’intolérance des ordres religieux. Les terres sont redistribuées aux communautés religieuses qui exploitent les fermiers établis sur leurs propriétés.

La révolution ou le nationalisme philippinL’histoire moderne des Philippines commence en 1864, lorsque le père Burgos dirige une des premières manifestations du nationa-lisme philippin, contre les moines espagnols, qu’il accuse d’occuper toutes les places aux dépens du clergé local. Cela se produit au moment même où la monarchie est rétablie en Espagne, et ainsi des mesures sont prises pour combattre cette poussée du nationalisme. Dorénavant, les prêtres philippins ont l’inter-diction de dire la messe : cette provocation est la plus forte ; le nationalisme se répand dans tout le pays. La révolution sous-jacente, la première d’Asie, s’organise et elle débute dès 1880 lorsque les paysans attaquent les ordres en plusieurs endroits. De son côté, un jeune journaliste, médecin et écrivain, José Rizal (devenu le héros national), sème les graines de la révolte à travers ses écrits et ses activités. Il rejette la violence et souhaite redéfinir les rapports entre la métropole et les Philippines, afin que ces dernières deviennent une province de l’Espagne à part entière. A Barcelone, un groupe de Philippins (entre autres José Rizal) et d’Espagnols de même tendance fonde la Sociedad hispano-filipina, dont le journal, La Solidaridad, fait sensation. C’est la mort de José Rizal en 1896 qui va mettre le feu au poudre, lorsqu’il est fusillé par les Espagnols au pied de la forteresse d’Intramuros. Ces derniers le considèrent comme le responsable des premières insurrections nationalistes. Après la mort de Rizal, la révolution philip-pine prend son essor avec Andres Bonifacio, puis Emilio Aguinaldo. Ce dernier décide en effet – dès 1897 – de se rapprocher des Américains, au moment même où ces derniers se disputent le Mexique avec les Espagnols. Il prend la tête de la lutte pour l’indépendance,

mais rapidement, il capitule et se retrouve contraint d’émigrer à Hong Kong. Là, il se lie avec l’amiral Dewey, qui reçoit l’ordre de détruire les forces navales espagnoles en Extrême-Orient. Dans la nuit du 30 avril 1898, la mission se révèle être un succès ; les Espagnols sont vaincus. Le 19 mai, Aguinaldo et ses compagnons débarquent à Cavite où les honneurs militaires leur sont rendus. L’indépendance peut alors être proclamée (le 12 juin) et la République instaurée (Janvier 1899) et cela alors que l’archipel a été vendu aux Etats-Unis en juin 1898, lors du traité de paix de Paris, moyennant la somme de 20 millions de dollars.

Vers une indépendance fragileA la confrontation succède la cohabitation. Les Américains ne souhaitent pas commettre les mêmes erreurs que les Espagnols. Ils s’emploient alors, dans un premier temps, à lutter contre les nationalistes extrémistes et finissent par imposer un système économique complètement dépendant des Etats-Unis, laissant place à une période de progrès. Le parti nationaliste créé en 1907 se maintient au pouvoir, sous le contrôle américain, jusqu’en 1946. Ce parti, constituant l’élite restreinte, réclame, en parole, l’indépendance, mais redoute de rompre les liens économiques avec les Etats-Unis. Au sein de ce groupe, deux hommes, Manuel Quezon et Sergio Osmeña, s’affronteront. Mais dès le début de l’année 1929, plusieurs paramètres amènent le congrès de Washington à envisager l’indé-pendance des Philippines : la crise économique de 1929, le mécontentement des agriculteurs américains qui redoutent la concurrence des produits philippins, l’influence de l’American Federation of Labour hostile à l’entrée de la main-d’œuvre philippine aux Etats-Unis et la sauvegarde des intérêts sucriers américains à Cuba. Toutes ces considérations amènent Franklin Delano Roosevelt à reconnaître la nouvelle Constitution des Philippines en 1934, qui entrent dans une période d’indépendance sous tutelle appelée « Commonwealth ». Manuel L. Quezon devient président. Jusqu’au début de la seconde guerre mondiale, les Philippines vivent en paix et ce jusqu’en 1942 qui voit le drapeau japonais flotter sur Manille. Dès le mois de mars de cette année, le mouvement de résistance Huk se met en place. Durant toute la durée de la guerre, les Philippines vivront sous occupation japonaise.

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HISTOIRE32

A la libération, l’indépendance nationale est déclarée (4 juillet 1946) et Manuel A. Roxas devient le premier président de la République. Les Etats-Unis conservent cependant des privilèges commerciaux. En contrepartie d’une aide militaire, ils obtiennent la cession de vingt-trois bases militaires pour quatre-vingt-dix-neuf ans. Roxas est confronté à une énorme tâche : reconstruire entièrement le pays, dont l’industrie et l’économie sont ruinées.

De l’indépendance à nos joursCette période est bien entendu marquée par le long passage au pouvoir de Ferdinand Marcos qui est élu pour la 1ère fois en 1965. Il est le 6e président des Philippines et met en place une politique intèrieure qui relève la production agricole et industrielle du pays. Il est ensuite réelu en 1969 et il mène désormais une politique proaméricaine, ce qui lui met à dos les paysans délaissés, les étudiants et les gauchistes. Devant la contestation grandissante, il décide alors de proclamer la loi martiale (1972) et surtout de faire arrêter son principal opposant, Benigno Aquino. Il instaure un régime dictatorial ; avec sa femme Imelda, il accapare tous les pouvoirs et va même jusqu’à faire changer la consitution : il substitue ainsi au système présidentiel un régime parlementaire. Contrairement auxidées reçues, ce n’est pas la pression américaine qui va contribuer à faire chuter le régime de Marcos, ni même la visite du Pape Jean-Paul II (1981) mais bien l’assassinat de Benigno Aquino le 21 août 1983 qui va déclen-cher une campagne antigouvernementale qui voit l’émergence d’un nouveau chef, sa veuve Corazon Aquino (plus connue sous le nom de Cory Aquino). Le rassemblementde l’opposition porte finalement ses fruits en 1986 lorsque le pays voit naître la démo-cratie à travers l’élection de Cory Aquino (PDP-Laban, Philippine Democratic Party). Son vice-président n’est autre que le chef de l’Unido, Salvador Laurel. Un soulève-ment du peuple philippin, en juillet, contraint Marcos, à l’exil à Hawaii. Les soulèvements communistes et musulmans se poursuivent. L’apprentissage de la démocratie s’annonce difficile. D’autant que les catastrophes naturelles se multiplient : ainsi, en 1991, l’éruption du volcan Pinatubo au mois de juin est catastrophique, entraînant des effets économiques désastreux qui affaiblissent

le gouvernement de Cory Aquino. L’année 1992 est celle des grands bouleversements et des élections présidentielles. Le 11 mai, le général Fidel V. Ramos, ancien ministre de la Défense, est élu, avec moins d’un quart des suffrages (23 % des voix), pour un mandat de six ans non renouvelable. Mme Aquino ne s’est pas représentée. Le nouveau président, protestant, ne peut compter sur le soutien de l’influente Eglise catholique. Son gouver-nement essaie de reconstruire le système politique, pour venir à bout des handicaps sociaux et économiques du pays. En août, une amnistie sans condition est accordée aux communistes et rebelles musulmans. En novembre, le retrait des bases militaires américaines est complet. 1998 voit revenir les élections présidentielles et Fidel Ramos cède finalement sa place au très populaire Joseph Erap Estrada. Cet ancien acteur, vice-président sous Ramos, est très médiatique. Il est soupçonné d’être impliqué dans des affaires plus que douteuses pendant toute la période préélectorale. Décrit comme un homme très bien entouré, qui s’intéresse aux plus démunis, il est le nouvel espoir du pays. Et ce jusqu’en 2001, lorsqu’accusé d’avoir touché des millions de dollars de pots-de-vin et d’avoir détourné l’argent public, il est destitué. Gloria Macapagal-Arroyo, ancienne vice-présidente d’Estrada, prend sa place à la tête du pays. Elle entend mettre un terme aux problèmes de corruption et à la crise politique engendrée par les revendications du groupe séparatiste islamique MILF (Moro Islamic Liberation Front). Cette dernière sera réelue en 2004, après des élections qui se sont déroulées de manière pacifique. Elle remporta ces dernières élections face à son principal rival, l’acteur de cinéma Fernando Poe avec plus de 41 % des voix, lui donnant ainsi plus de six points d’avance sur ce dernier. Mais le blocage politique et institutionnel et la persistance d’un climat d’insécurité et de violence fragilisent le pouvoir, comme le montre les combats violents qui ont lieu entre les insurgés musulmans et les forces gouver-nementales. Malheureusement les accords signés n’aboutissent pas et en juin 2010, c’est Benigno « Noynoy » Aquino, fils de l’ancien président Corazon Aquino, est élu président de la République. Ce dernier compte bien lutter contre la corruption endémique et surtout pacifier le pays en réglant la question des groupes armés au Sud, mais il a fort à faire.

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DÉCOUVERTE

Politique et économie

POLITIQUEAprès la chute du dictateur Marcos et de sa famille en 1986, le retour à la démocratie s’est avéré très difficile. Les Philippines ont adopté la démocratie constitutionnelle en matière de gouvernement, conformément à la Constitution de 1987, avec un président à la tête de l’Etat. Cette Constitution est très inspirée du modèle américain. Elle multiplie les contrôles de l’exé-cutif par le législatif et donne à ce dernier un pouvoir très important. Le système philippin implique donc un rapport de force constant et la nécessité pour le président de la République d’établir avec le Congrès et le Sénat des relations consensuelles. Le siège du gouvernement est Metro Manila, qui se trouve sur Luzon, l’île la plus importante de l’archipel. Les Philippines conservent d’incontestables traces de la présence des Espagnols et des Américains. Elles sont discernables à travers la vie politique, économique, religieuse et sociale du pays. A la fin des années 1950, les Philippines étaient, en Asie, la deuxième puissance économique après le Japon. On prévoyait alors pour le pays un développement très rapide. La corruption omniprésente et des politiques mal menées n’ont pas facilité les choses... Depuis 1965, le gouvernement philippin demeure sous l’influence économique et politique des Etats-Unis (adhésion à l’OTASE, lutte anti-communiste, protection des intérêts américains dans l’archipel).

Structure étatiqueLes Philippines sont une république où le président joue le rôle de chef d’Etat, chef du gouvernement et commandant en chef des forces armées. Le président est élu par un vote populaire, pour un mandat de six ans, au cours duquel il ou elle nomme les diffé-rents ministres. Il ne peut pas se représenter, sauf en cas de succession constitutionnelle. Depuis juin 2010, le président est Benigno « Noynoy » Aquino, fils de Cory Aquino. Le pouvoir législatif est détenu par le Congrès, une chambre bicamérale constituée du Sénat et de la Chambre des représentants. Les membres des deux chambres sont élus par

vote populaire au suffrage universel. Il y a vingt-quatre sénateurs qui siègent six ans au Sénat, ainsi que deux cent cinquante repré-sentants qui siègent pendant trois ans à la Chambre des représentants (deux cent six par vote populaire, quarante-quatre par un système de listes).La branche judiciaire du gouvernement est constituée d’une Cour suprême. Cette cour de dernier ressort est composée de quinze juges : quatorze juges dits « Associate Justice » et un juge président dit « Chief Justice ». Ces juges sont tous nommés par le président de la République philippine.

Les relations internationalesLes Philippines entretiennent des rela-tions privilégiées traditionnelles avec les Etats-Unis. L’autre axe de la politique extérieure du pays est l’ASEAN. La répu-blique des Philippines est membre fonda-teur de l’ASEAN (Association of Southeast Asian Nations). Il participe aussi à l’APEC (Asia-Pacific Economic Cooperation), au G24 et constitue l’un des cinquante et un Etats fondateurs des Nations unies le 24 octobre 1945. L’autre partenaire économique majeur est le Japon, premier investisseur, premier fournisseur, troi-sième client et premier pourvoyeur d’aide publique au développement. L’Union européenne est un partenaire écono-mique important (cinquième exportateur vers Manille et troisième récipiendaire des exportations philippines) mais un interlocuteur politique à faible visibilité.Les Philippines sont toujours en conflit avec Taïwan, la Chine, le Vietnam et la Malaisie à propos des îles Spratley, riches en hydrocarbures, ainsi qu’avec la Malaisie à propos de l’Etat de Sabah (dirigé par le sultan de Sulu qui le reçut en 1703 des mains du sultan de Brunei).

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34 POLITIQUE ET ÉCONOMIE

PartisLes principaux partis politiques sont le Laban ng Demokratikong Pilipino (Lutte des démo-crates philippins) ou LDP dont le chef est Eduardo Angara ; le Lakas ng EDSA (démo-crates chrétiens musulmans) dont Gloria Macapagal-Arroyo est présidente ; le Parti libéral ou LP mené par Manuel Roxas ; le parti Nacionalista dirigé par Manuel Villar ; la Coalition populaire nationale ou NPC repré-sentée par Frisco San Juan ; le PDP-Laban mené par Aquilino Pimentel ; le Parti de la réforme populaire ou PRP dirigé par Miriam Defensor-Santiago ; le Puwersa ng Masang Pilipino ou PMP dirigé par Joseph Estrada ; et l’United Opposition ou UNO sous la houlette de Jejomar Binay.

Enjeux actuelsBenigno Aquino se doit maintenant de réussir là où les anciens présidents ont échoué jusqu’à présent : remettre sur la voie du dévelop-pement un pays qui fait souvent figure d’ « homme malade » de l’Asie. La dette publique du pays approche les 90 % du PIB, les systèmes éducatifs et de santé présentent de grosses lacunes et les écarts de revenus demeurent criants entre la moitié de la popula-tion qui vit avec l’équivalent de deux dollars par jour et une élite rongée par la corruption et qui vit dans le luxe. Aux problèmes économiques s’ajoute le fait qu’il faudra tenter de régler, autrement que par la violence, la question des mouvements séparatistes musulmans actifs dans le sud de l’archipel.

ÉCONOMIE

Des lacunes économiques tenacesLe pays reste sinistré, économiquement et socialement parlant. L’existence de handicaps structurels demeure : dynamisme insuffisant de l’industrie, faiblesse des exportations, creusement du déficit commercial, fragilité des infrastructures, déficit budgétaire, manque de recettes fiscales. En réalité, l’économie des Philippines dépend très largement des transferts des Philippins qui vivent à l’étranger, surtout aux Etats-Unis : ces transferts représentent presque 10 % du PIB. Ils ont tout de même favorisé la consommation locale et limité l’inflation.Pour autant, près d’un tiers des familles vivent toujours en dessous du seuil de pauvreté. L’indigence est flagrante à Manille où il est fréquent de rencontrer des enfants à la peau noircie par les pots d’échappement, en quête de trésors cachés dans les ordures de la ville. La distribution des ressources reste effarante. 5 % des Philippins détiennent 80 % des richesses. Dans les provinces, en revanche, on ne parle pas de misère. Mais, les activités culturelles sont rares et les infrastructures font défaut

Des signes encourageantsDepuis des années, les économistes tentent vainement de redresser l’économie malade des Philippines ; le pays a réussi à amorcer

une reprise économique. La crise énergétique s’est estompée ; les productions agricoles, industrielles et des services ont augmenté et le PIB affichait une croissance de 7,1 % en 2007 (plus forte hausse depuis plus de 30 ans), puis 3,8 % en 2008, 0,9 % en 2009 (en pleine crise mondiale), 7,3 % en 2010 et pas loin de 4 % en 2011. Le chômage atteignait un taux de 7,8 % en 2008 contre 7 % en 2011, et l’inflation 9,3 % contre 4,9 % aujourd’hui. La dette publique représente toujours plus de la moitié du PIB, mais elle est en très forte baisse depuis 2004 (elle représentait alors près de 78 %). La classe moyenne est en augmentation : elle représente près de 30 % de la population globale. La main-d’œuvre philippine est assez qualifiée et recherchée, d’où l’émergence d’une industrie manufacturière compétitive dans l’électronique notamment : ainsi le pays produit 12 % de la production mondiale de semi-conducteurs. Malgré tout, les services restent prépondé-rants (54,5 % du PIB en 2011) alors que le secteur agricole, si important, est bien peu productif (13,8 % du PIB en 2011 avec 35 % de la population active). L’industrie, quant à elle, assure 31,7 % du PIB, en baisse ces dernières années à cause d’infrastructures déficientes, d’un coût énergétique élevé et d’un climat social et économique peu favorable aux investissements.La mise en œuvre de certaines réformes économiques (remise à niveau des taxes sur

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DÉCOUVERTE

35POLITIQUE ET ÉCONOMIE

l’alcool et le tabac, augmentation du taux de TVA, augmentation des tarifs d’électricité et privatisation de l’énergie, assainissement du secteur bancaire) est annonciatrice d’une nouvelle politique économique orientée vers la croissance. Toutefois, la corruption, un recouvrement de l’impôt difficile et la forte inégalité sociale constituent toujours de lourds handicaps pour l’économie du pays.

Principales ressources

Agricultures, richesses minières et énergétiquesLe pays possède de nombreuses richesses naturelles. A la fertilité du pays s’ajoute la grande richesse de son sous-sol. Les ressources minières et énergétiques sont variées : or, argent, chrome, fer, cuivre, nickel, mercure et manganèse. La plupart des mines sont concentrées sur Luzon (vers Baguio), dans les Visayas, au nord de Mindoro et de Mindanao. A l’image des autres pays d’Asie, l’agriculture est la base de l’économie philippine. Elle emploie, avec la pêche et la sylviculture, 35 % de la population et occupe 28 % du sol. La culture qui caractérise le pays est la riziculture. Elle reste la première activité agricole avec plus de 40 % des terres cultivées. Les cultures de canne à sucre, de cocotiers (coprah, huile de coco et fibres d’abaca) sont aussi majoritaires. L’archipel détient le monopole mondial du chanvre de Manille (ou abaca), représentant presque la moitié de la production mondiale. C’est une culture spécifique de l’île de Luzon. Les cultures vivrières dominent. L’augmentation des récoltes (riz, canne à sucre, bananes, noix de coco, ananas…) est due principalement à la modernisation des systèmes d’irrigation. Le maïs constitue la nourriture de base d’un quart de la population. Les patates douces, appelées camutis ou camotes, le manioc et les fruits tropicaux sont très cultivés et consommés dans les milieux ethniques.Les fermes philippines ont généralement une petite taille. Environ 80 % des fermes comptent moins de 5 hectares. 60 % seulement sont la propriété des fermiers qui les occupent. Les structures agraires sont encore archaïques. Les coopératives agricoles se multiplient. L’importance de l’élevage est de taille : buffles, bœufs, porcs. La croissance de ce secteur est le résultat de la performance

de l’élevage des porcins, ainsi que de celui de la volaille. Les cultures spéculatives se sont développées avec l’aide américaine : canne à sucre, dérivés du cocotier (coprah, huile de coco), abaca, tabac (introduit au XVIe siècle par les Espagnols). Le secteur du tabac a enregistré une baisse de 12 % de 1995 à 1999. Le recul enregistré dans la production de bois est dû à la nouvelle politique de protection forestière mise en œuvre par le gouvernement philippin. A noter, les Philippines sont le premier pays importa-teur de riz au monde. Le commerce extérieur philippin n’est toutefois pas très bien portant : les exportations ont diminué de 6,7 % par rapport à 2010, tandis que les importations augmentaient de 9,5 %. Le déficit a presque quadruplé en un an, passant de 3,5 milliards en 2010 à 12 milliards en 2011

ExportationsLes principales marchandises exportées sont les produits artisanaux, les dérivés du cocotier, le coprah, les productions sucrières (exportation de sucre), l’abaca, les bananes, quelques ressources minières et les fleurs, plus particulièrement des orchidées. L’exportation se développe dans le domaine de l’électronique qui, avec les télécommunications, représente plus de 50 % des exportations philippines.Les ressources maritimes des Philippines – halieutiques comme énergétiques – sont très convoitées par les pays industriels voisins, le Japon et la Corée du Sud en tête. Les produits de l’océan et de la pêche ont une place déterminante dans le régime alimen-taire des Philippins. La pêche joue son rôle, représentant une source de revenus non négligeable. L’aquaculture est en forte crois-sance, surtout à Mindanao. Les cultures de tilapias se multiplient. La pêche aux perles et aux coraux est très active sur les côtes. General Santos, au sud de Mindanao, détient le monopole de la pêche au thon.L’industrie est localisée autour de Manille. Son développement se traduit à travers la transformation du sucre et de la noix de coco, du décorticage de riz et des manufactures de cigares et cigarettes. Les secteurs de l’industrie alimentaire, du textile et de l’électro-ménager sont également en croissance. Après l’indépendance, des industries chimiques se sont lancées dans la fabrique d’engrais et de produits pharmaceutiques

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POLITIQUE ET ÉCONOMIE 36

Main-d’œuvreL’industrie de la main-d’œuvre est devenue la première industrie d’exportation du pays. On estime qu’il y aurait entre 9 et 11 millions de Oversea Filipino Workers ou OFW (Philippins travaillant à l’étranger), dans plus de 150 pays différents pour trouver un travail et un salaire honorables (Arabie Saoudite en tête, Etats-Unis, Japon, Taïwan, Hong Kong, Europe). Les Philippines ont effectivement le quatrième plus grand nombre de travailleurs exportés au monde, derrière l’Inde, la Chine et le Mexique… mais le pays constitue la première diaspora économique au monde avec près de 14 % du PIB en 2009. Ce phénomène de migration a commencé dans les années 1970, sous le régime de Marcos, qui l’encourage, comme pour pallier le problème de chômage. La génération suivante le voit comme un mode de vie. Les femmes, surtout, quittent leur famille. Ce détachement, considéré comme un sacrifice, est le moyen de subvenir aux besoins de leur famille et de préparer pour leurs enfants un meilleur avenir. Elles effec-tuent le plus souvent des travaux domes-tiques quand elles n’ont pas de qualification. Les Philippins ont une spécialité : l’embauche au sein des équipages des grands cargos et pétroliers qui parcourent le monde.

Place du tourismeL’archipel des Philippines demeure une desti-nation peu fréquentée, qui connaît cependant un développement marqué. Avec la crise du tourisme en 2001 et les événements terroristes liés au groupe Abu Sayyaf, les touristes, après avoir déserté les Philippines, y retournent peu à peu. Ainsi, les chiffres du

tourisme dépassent les 3 millions de visiteurs en 2009 et surtout atteint le nombre record de 3,52 millions pour l’année 2010. Dans ce chiffre, la fréquentation touristique fran-cophone n’est pas encore très importante, mais montre une croissance indubitable. Le programme télévisé Koh Lanta tourné aux Philippines en 2007 a donné un nouvel élan à la venue de Français dans cette région du monde. D’autres pays d’Europe sont plus représentés comme l’Allemagne, qui, par exemple, a des relations plus importantes avec les Philippines, ou l’Espagne, l’Italie et la Suisse. Les pays asiatiques sont repré-sentés en majorité par les Japonais et les Coréens. Les liaisons aériennes directes avec la Corée notamment se sont multipliées. Le Japon et l’Asie du Sud-Est fournissent plus de 50 % de la clientèle, mais celle-ci se diver-sifie rapidement avec l’arrivée massive des Européens et des Américains. Les Américains demeurent très présents, particulièrement aux environs des anciennes bases américaines. On rencontre aussi beaucoup d’Australiens. Les étrangers des pays proches investissent ; ils s’offrent un terrain, un hôtel ou une résidence secondaire sur l’une des îles.On ne peut se cacher que le tourisme sexuel représente une importante partie des entrées sur le territoire philippin chaque année. Les Philippines sont, hélas, connues pour être le théâtre de la prostitution des enfants. Il semble que ce phénomène soit en régression suite aux actions du gouvernement et à la mobilisation de nombreuses associations. Il reste cependant que les Philippines drainent toute une population de touristes peu recom-mandables.

ChômageLe chômage touche environ 9 % de la population. L’inactivité se traduit par l’ennui pour quelque deux millions de personnes sans travail aux Philippines. La lassitude rôde dans les rues ; la pauvreté est particulièrement significative à Manille et dans les grandes villes en général. Dans les provinces, la misère est plus supportable et masquée par les bienfaits de la nature. Certains jeunes semblent complètement désœuvrés. Les plus débrouillards et motivés font des petits boulots, parallèlement à leurs études. L’entrée dans le monde du travail se fait le plus souvent par relations. Le secteur de l’informatique réunit de plus en plus d’étudiants.A cause du chômage, les petits métiers se développent en masse sur les trottoirs ; les petites échoppes se multiplient. Les cireurs de chaussures se concentrent sur les grandes agglomérations ; les couturiers et les tailleurs sont nombreux. Pour un rien, ils vous réparent sur-le-champ un vêtement ou vous en confectionnent un à partir d’un patron. Les pâtisseries locales et les sandwichs sont vendus à l’arrêt des bus ou dans les terminaux. Les vendeurs de cacahuètes et de cigarettes s’agglutinent aux feux rouges des carrefours stratégiques.

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Histoire de chiffresLes identifications sont variables. Six à seize groupes ethniques différents sont répertoriés comme descendant des premiers indigènes : les Pygmées, petits à la peau noire, les Indonésiens, de haute stature, et les Malais, venus de l’Inde centrale, de la Mongolie et du sud de l’Asie. Fay Cooper Cole, eth-nologue et conservateur au musée d’Histoire naturelle de Chicago, relève seulement six tribus primitives dans son ouvrage intitulé The Wild Tribes of Davao District, Mindanao : les Aetas, les Bagobos, les Blaans ou les Bilanes, les Tagacaoloes et les Mandayas. D’autres chercheurs mentionnent les Mansakas, les Mangguangans, les Mantinsalugs et les Mamanuas. Le professeur Ferdinand Blumentritt, dans sa recherche The Philippine Tribes and Languages, men-tionne quatorze groupes, dont les Calagans, les Dulaganes, les Giangas, les Loacs, les Maguindanaos, les Manobos, les Samales et les Sanguiles. Ces diffé-rences relèvent de confusions dues au fait que des groupes ethniques similaires ont des appellations différentes.

DÉCOUVERTE

La majorité de la population est d’origine malaise. Les nombreuses invasions et immigra-tions qui ont caractérisé l’histoire des Philippines ont laissé place à un melting-pot de races et de cultures. Le mélange malais, espagnol, arabe et américain forme une mosaïque culturelle intéressante. Il a causé en contrepartie un trouble évident, au sein de la société, qui semble parfois toujours en quête d’une identité qui lui soit propre. Les Philippins semblent aujourd’hui tiraillés entre l’héritage lié à la présence améri-caine et des liens de plus en plus étroits avec l’Asie orientale. Les Philippins sont en majorité chrétiens (85 % de la population), très croyants et pratiquants. Leurs traits de caractère les plus flatteurs sont leur hospitalité spontanée et leur joie de vivre. Les Philippins attachent beaucoup d’importance à la relation familiale ; la notion de clan est toujours d’actualité.

DémographieLa population totale de l’archipel est estimée (Rapport sur le développement humain du PNUD, 2011) à 95 millions d’habitants. La moitié est concentrée sur Luzon, la plus grande île de l’archipel. La population urbaine s’élève à 65 % ; la densité à 3 126 habitants par kilomètre carré. La croissance annuelle est importante. Le taux de natalité élevé explique la jeunesse de la population. Plus de 50 % des Philippins ont moins de 22 ans ; 26 millions de travailleurs ont entre 15 et 64 ans. Les 65 ans et plus ne représentent que 7 % de la population. Le pays a le taux d’éducation le plus élevé de la région du Sud-Est asiatique, avec un pourcentage de lettrés de 94 %. Le système scolaire accueille plus de 20 millions d’étudiants.

Minorités ethniques et division géographique.La population des Philippines regroupe plus de 6 millions d’habitants appartenant à ce que l’on appelle les tribus philippines, les commu-nautés culturelles ou les groupes ethniques. Certains termes péjoratifs étaient employés à leur égard par les colons, comme « primitifs », « non civilisés », « sauvages ». Après trois cent cinquante ans de colonisation espagnole et cinquante ans de colonisation américaine,

un grand nombre de minorités ethniques ont conservé intacte leur spécificité. On recense une soixantaine de groupes ethnolinguistiques, dispersés à travers l’archipel. Ces commu-nautés ou microsociétés se distinguent entre elles par des différences de traditions, de mode de vie et de langage. Les coutumes ancestrales demeurent au cœur de la vie quotidienne. Les croyances, pour la plupart animistes, sont la source de divers rites et cérémonies. Beaucoup de ces communautés sont musulmanes. L’islam fidélise 60 % de ces minorités, qui sont localisées sur Mindanao. Certaines tribus mélangent les religions catho-lique et animiste ou islamique et hindoue. Les traditions vont de pair avec l’artisanat qu’elles produisent. Leur savoir-faire est connu dans tout le pays.

Population et langues

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POPULATION ET LANGUES 38

La carte ethnologique est divisée en deux grandes zones, le nord et le sud du pays, à l’intérieur desquelles on distingue des ensembles plus denses, au niveau culturel et linguistique : les sociétés ou cultures du sud de Palawan et de Mindanao et celles du nord, de la Cordillère de Luzon. Nous mettons à part les Ilongots (ou Apayaos) de Luzon, les Sulods de Panay, les Mangyans de Mindoro, les Samals de Sulu (islamisés et politiquement puissants) et les groupes dispersés des Agtas (ou Negritos). Le degré d’intégration sociale de ces communautés étant très faible, bien souvent les tribus ne respectent que l’auto-rité de leur chef. La justice est faite à partir de leur propre morale. A travers ce besoin d’indépendance, ces peuples primitifs tendent à se détacher de leur pays originel.

�w Negritos du centre de Luzon. Les Negritos, ou Aetas, Atis, Itas, Agtas (eta : homme), sont les plus anciens aborigènes des Philippines. Cette tribu ne respecte que l’autorité du chef, indépendante de toute autorité extérieure. Sur les cinquante mille Negritos qui peuplent l’archipel, près de la moitié réside au centre de Luzon, le reste réside à Negros, Panay, Samar, Leyte et dans le nord de Mindanao. Nomades, ils vivent principalement de l’agriculture et de la chasse, ne possédant que peu de matériel, ce qui facilite la mobilité. Les pêcheurs sont appelés « les Dumagats ». Les Negritos s’abritent à l’intérieur des forêts à l’approche du froid et des pluies.

�w Tribus montagnardes du nord de Luzon. La majorité des groupes de Luzon est concentrée sur le nord de l’île, dans les montagnes. Le nom collectif d’Igorots désigne toutes les tribus des montagnes de la région de Banaue. Ces tribus sont encore très attachées à leurs valeurs traditionnelles. Elles respectent l’homme médecin, qui continue à prédire et à jouer un rôle essentiel, en permanence en contact avec le monde des esprits. La culture du riz est le dénominateur commun à tous ces groupes et donne lieu à des rituels bien particuliers : par exemple, pour connaître le moment propice à la récolte de riz, il est de coutume de le lire dans les entrailles d’un poulet.

�w Ifugaos et Bontocs. Ils font partie de l’ethnie dominante des montagnes. Confinés à l’est et au centre de la Cordillera Mountain, ils entretiennent encore aujourd’hui la huitième merveille du monde, cédée par leurs ancêtres, les créateurs des fameuses terrasses de riz de Banaue, qui s’étendent sur 1 000 m de dénivelé. Ces tribus étaient autrefois ce qu’on appelle des coupeurs de têtes, tout comme les Kalingas, une autre tribu des montagnes. On entend souvent parler, dans la région, de cette tradition macabre. Les règlements de comptes et les justiciers y sont encore mal contrôlés. Les Ifugaos et Bontocs organisent leurs propres jugements. Ces communautés se soumettent à des règles spécifiques et strictes. Les membres se réunissent très régulièrement dans l’Ato, le siège du gouvernement, le centre religieux et politique, le conseil du village. Là, les décisions importantes des anciens sont prises ; en outre, on y discute des problèmes qui peuvent survenir au sein de la tribu. Les adolescents y sont convoqués pour recevoir la tradition orale et les conseils. Le système de l’Ato est toujours d’actualité. Les femmes n’ont pas le droit d’y entrer. L’art du tissage symbolise la sagesse de l’âme féminine. Les femmes confectionnent des couvertures, des châles et des ceintures en solides tissages de couleurs vives, bleues, rouges et jaunes, auxquels elles s’adonnent des semaines entières. Elles prêtent des pouvoirs magiques à leurs tissages. Pour les Ifugaos, le tissu est une métaphore de la vie. Tout comme chez les Kalingas, le tissu garde son importance jusqu’à la mort. Lors des enterrements traditionnels, le corps du défunt est emmailloté, comme celui d’un nouveau-né, dans des couvertures symbolisant le sein de la mère. Le tapuy est le nom de leur alcool de riz, qui accompagne leurs rituels au cours des diverses cérémonies.

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DÉCOUVERTE

39POPULATION ET LANGUES

�w Kalingas. Comme leur nom l’indique, ils sont concentrés sur la province montagneuse de Kalinga, au nord de Bontoc. Ces redoutables guerriers se marient durant le dadawak, la saison des mariages, qui s’étale de mars à septembre. Les célébrations et les fêtes sont très animées. Leurs plus proches voisins sont les Ibaloys et les Kankanaeys (dans la province de Benguet et la province des Montagnes) qui conservent la tradition du tatouage. Leur culture est similaire, mais leur dialecte diffère.

�w Mangyans de Mindoro. Le terme Mangyans désigne les minorités ethniques qui peuplent Mindoro. Les Mangyans sont divisés en sept groupes ethnolinguistiques d’origine malaise et polynésienne, six d’entre eux résident dans la partie du Mindoro oriental : les Hanunoos, les Buhids, les Alangans, les Tadyawans, les Ratagnons, les Gubatnons, les Bangons ou Irayas. Ils ont chacun leur propre dialecte et vivent aujourd’hui retirés dans les forêts tropicales en altitude, sur les terres publiques du gouvernement. Ils refusent de prendre part à la société administrative des basses terres. Autrefois pêcheurs côtiers (selon les rapports des explorateurs espagnols en 1570), les Mangyans se sont rabattus sur l’agriculture en raison des invasions incessantes. Ils représentent 15 % de la population de Mindoro et comprennent 30 % d’illettrés. Les missionnaires chrétiens espagnols ont tout tenté pour amener progressivement les Mangyans au catholicisme, comme le système des guesthouses. Dans le couvent de la ville la plus proche, des chambres étaient disponibles pour ceux qui souhaitaient se mettre en contact avec les villageois ou le prêtre à l’église. Beaucoup se sont convertis au christianisme, mais les forces spirituelles tiennent toujours les rênes de leur destin. Ces forces sont omniprésentes et dominent la forêt. Les deux esprits, le bon et le mauvais, ont aussi leur importance. Les Mangyans croient à la réincarnation et en l’existence d’un être supérieur dont la présence se manifesterait par des phénomènes physiquement observables. La mort est le moment où l’on cesse de respirer. L’âme prend alors la forme d’un être humain ou celle d’un chat, d’un cochon ou d’une panthère.

�w Tribus de Palawan. Les Bataks occupent par petits groupes éparpillés les côtes du nord-est de l’île de Palawan. Ils sont semi-nomades. Le kapitan prend les décisions importantes au sein du groupe. Les Tagbanuas, vivant à l’extrême nord de l’île, sont des marins

nomades, possédant un alphabet syllabique, similaire à celui des Hanunoos de Mindoro. Certains sont sédentarisés sur les côtes. La religion des Sans’wans comporte des éléments de l’hindouisme et de l’islam. Cette ethnie constitue un ensemble ethnolinguistique relativement homogène. Forts d’environ cinquante mille membres, les Sans’wans sont des agriculteurs pratiquant l’essartage ou l’agriculture sur brûlis (kaingin ) ainsi que la cueillette, la chasse et la pêche. Les Tau’t Batus n’ont été découverts qu’en 1978. Depuis, ils sont protégés dans une sorte de réserve naturelle délimitée pour protéger le mode de vie pacifiste de cette société animiste en harmonie avec la nature. Ils vivent depuis des siècles, repliés dans la vallée de Signapan, au pied (nord-ouest) du mont Mantalingajan, la montagne la plus élevée de l’île (2 054 m). Pendant la saison des pluies de la mousson d’été (d’août à septembre), ils se réfugient dans des cavernes en altitude, où abondent les chauves-souris et les oiseaux, qu’ils font griller pour se nourrir. Ils ne quittent leur caverne que pour chasser et récolter des fruits et des légumes. Leurs passe-temps favoris sont la musique, la poésie – appelée « fleur de la parole » – et l’artisanat.

�w Tribus de Davao sur Mindanao. L’île de Mindanao regroupe la plus importante masse de minorités culturelles, composée de nombreuses ethnies païennes et musulmanes. Les musulmans sont aussi appelés Moros, le nom que les Espagnols donnaient aux Arabes d’Andalousie. Ces derniers occupent le centre, l’ouest et le sud de Mindanao ainsi que l’archipel de Sulu. Le sud-est de Mindanao, autour de Davao, comprend le plus grand nombre de tribus indigènes de l’île de Mindanao. Ces groupes sont des communautés ethniques distinctes ayant chacune leur propre dialecte et composées de païens indigènes. Parmi eux, les Guiangans, les Bagobos, les Matigsalugs, les Manobos, et les Tagakaolos demeurent dans la partie désertique du golfe de Davao ; les Kalagans, les Mansakas et les Mandayas peuplent l’est de Davao.

�w Les Kalagans. Ils ont adopté la religion musulmane et sont dotés d’un raffinement dans leur art de vivre que n’ont pas leurs homologues nomades dans la région. Fervents croyants, très pratiquants, ils utilisent la méthode du culte, un rite religieux qu’ils appellent diwata, destiné à exorciser l’esprit malin qui habite l’homme de la tribu.

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POPULATION ET LANGUES 40

�w Les Mandayas. Les Mandayas vivent retirés dans les montagnes, loin de la ville bruyante, sur les hauts plateaux de la côte est du Davao oriental. Mandaya signifie « habitant de la montagne ». Leurs voisins, les Mansakas de la province de Davao, vivent aussi dans la montagne. Des mariages entre membres ont lieu parfois. Les Mandayas sont profondément animistes et vivent en petits groupes de la pêche, de l’agriculture et de la chasse. Chaque groupe est dirigé par un chef appelé bagani, choisi autrefois pour sa valeur guerrière. Les membres colorent leurs dents en noir. Ils ont l’habitude de mâcher des feuilles de tabac et de bétel toute la journée. Le costume a son importance. L’homme porte généralement une veste bleue sur un pantalon, le pantois. Les femmes portent des blouses en coton aux motifs géométriques, de forme chinoise, basiques, de couleur rouge, bleue et noire. Les chemises en fibres d’abaca sont appelées dagmays. La culture musicale est très présente chez les Mandayas. Ils fabriquent des guitares en bambou à cinq cordes, des luths, des gongs en bronze et des tambours. Les chants diffèrent en fonction des événements. Le dawot parle de l’enfance à l’occasion des mariages ; le bayok est un chant-dialogue entre deux personnes. L’une raconte sa journée, l’autre lui répond en lui racontant l’histoire de leur rencontre. Le sayaw est une danse costumée, effectuée par les jeunes, qui appellent les esprits en un prélude aux offrandes.

�w Les Atas (Itaas ou Ataas). Les Atas sont deux cent vingt-deux mille à Davao del Norte et Bukidnon (mélange negrito et malais). Ils vivent essentiellement de la chasse et habitent dans des huttes en écorce et feuilles de palmier, construites au sommet des arbres, à proximité de la rivière Tuganay. Les femmes portent le malong, une jupe agrémentée d’accessoires en fibres végétales et de colliers de graines.

�w Les Bagobos. Cette tribu occupe les bas versants du mont Apo et le nord de Davao. D’origine indonésienne et negrito, elle est intégrée dans la société chrétienne depuis l’invasion espagnole. L’apparence tient une importance non négligeable dans la vie quotidienne des Bagobos. Ils sont, en effet, très attachés à leur image traditionnelle. Le port du costume et des coiffures très élaborées, ornées de coquillages et de perles, pour les femmes, sont de rigueur. En guise de maquillage, ils se noircissent aussi les dents. Leurs sourcils rasés sont soulignés

par une fine ligne noire (de même que chez les Mansakas et les Mandayas).

�w Les Samals. Leur fief est l’île de Samal, dans le golfe de Davao. Métissés, Moro-Mandayas, ils descendent de la vague d’émigration, entre 1575 et 1584, dirigée par Sharif Kabungsuwan de Johore. Ce peuple s’est incliné sous la domination espagnole. Ils s’adonnent aujourd’hui à la pêche et à la production commerciale de leurs cultures.

�w Les Sanguiles. Cette petite communauté est nichée sur la péninsule du volcan Sanguil, dans le sud. Ces nomades vivent dans les clairières.

�w Les Tagacaolos. Au nombre de vingt-trois mille, les Tagacaolos occupent l’espace à l’ouest, entre le rivage du golfe et le versant du mont Apo. Leur culture animiste est très ancrée. Elle résiste à l’influence musulmane.

DialectesAux Philippines, il n’existe pas moins de cent onze dialectes, conséquence des nombreux groupes ethnolinguistiques qui peuplent le pays. Les dix plus importants sont parlés par 90 % de la population : tagalog (Luzon, Mindoro, Palawan, Marinduque), cebuano (Cebu, Bohol, Leyte, Negros, Mindanao), ilocano (Luzon), ilonggo (Panay, Romblon, Masbate, Negros, Guimaras, Mindanao), bicolano (Luzon, Masbate), pampangueño (Pampanga, Tarlac), pangasinan (Luzon), waray (Samar, Leyte), batangas (Rizal, Laguna, Mindoro). Les langues moros sont le maguindanao, le tausug et le maranao (Lanao, Cotabato, Sulu, Palawan). Les membres des tribus ont leur propre dialecte. Certaines tribus comprennent et parlent un peu le tagalog, mais pas l’anglais. D’autres, en revanche, ont plus de facilités en anglais qu’en tagalog. Les cent onze dialectes ont une origine commune et sont étroitement apparentés. Cependant, ceux qui les utilisent ne se comprennent pas entre eux. Les plus favorisés sont les habitants des Visayas. Ils parlent le cebuano, l’ilonggo et bien sûr le tagalog. Les habitants de Luzon se sentent lésés car ils ne comprennent pas les dialectes visayans. Dans les régions qui ont connu des vagues d’émigration, la pratique des mélanges entre dialectes – cebuano, tagalog, anglais et autres – est habituelle dans la conversation. Habitués à jongler avec les mots et les langues, les Philippins ont inventé le taglish, un mélange de tagalog et d’anglais, une déformation rentrée dans les mœurs. Même les présentateurs de télévision l’utilisent.

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DÉCOUVERTE

VIE SOCIALE

EnfantsAvec une moyenne de plus de cinq enfants par famille, il faut s’attendre à rencontrer ces petits « choux » partout. Choyés par des parents gagas, ils occupent une grande place dans la société. Bons vivants et en bonne santé, les enfants s’amusent avec un rien, toujours à l’affût d’un nouveau jeu : ainsi, les courses de roues équilibrées à l’aide de bâtonnets et les courses à pied sur la plage vont bon train. Très dégourdis, ces chérubins prennent très tôt l’habitude de participer aux tâches domestiques.

EcoleL’école est une préoccupation pour les parents, qui ont parfois du mal à assumer le coût de la scolarisation des enfants. En effet, les écoles publiques n’ont pas toujours bonne réputation surtout à partir du secon-daire. Et c’est pourquoi, les parents doivent souvent envoyés leurs enfants dans des écoles privées qui sont nombreuses et dont le niveau est souvent plus élevé ; on y parle principalement l’anglais. Malgré cette inégalité et cette différence de niveau entre les établissements publics et privés, le pays maintient une éducation de bonne qualité par rapport à ses voisins, avec seulement 10 %

d’illettrés, âgés de plus de 15 ans. L’éducation, calquée sur le modèle américain, se découpe comme suit : école primaire (elementary school ), secondaire ou collège (high school ), écoles supérieures et universités (colleges, universities ).

Mode de vie

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EVillage badjao.

BayanihanC’est le concept qui définit tout à la fois la famille et la camaraderie. L’esprit de camaraderie serait un legs des ancêtres malais : en signe d’amitié, il est courant de se prendre amicalement par la main ou par l’épaule dans la rue. Le sens de la famille très poussé serait imputable aux Chinois et au fait que la population, régulièrement envahie, a conservé la notion de clan pour se protéger et préserver sa propre culture.La force de ce sentiment national explique en grande partie que rares sont les jeunes qui éprouvent, à l’âge de leur majorité (18 ans), un besoin d’indépendance. L’insécurité de l’emploi et les difficultés de la vie quotidienne les poussent à rester au sein de la famille. En conséquence, il n’est pas rare que plusieurs générations vivent sous le même toit. Ceci peut également expliciter que les grands noms et les grandes familles s’attribuent un domaine au sein des affaires du pays : aux philippines, on suit à la lettre les traces de ses ancêtres. En politique par exemple, on se succède de père en fils ou de père en fille (les exemples des familles Aquino, Osmeña, Roxas ou encore Marcos restent frappants).

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FemmesPoliticiennes, porte-parole, maires de nombreuses villes et villages, journalistes influentes, de nombreuses femmes accèdent à tous les postes clés. On se demande parfois si elles ne sont pas plus actives que leurs hommes. Leur autre facette les montre atten-tionnées et à l’écoute de leur mari ; elles

savent aussi s’attribuer le rôle cliché de mères au foyer : c’est tout le paradoxe de la femme philippine. Certaines semblent cependant réussir à associer leur rôle de parfaite épouse et de business woman dans une société restée malgré tout assez machiste.

GaysIls sont assez bien intégrés dans la société, acceptés et respectés. La tolérance à l’égard des homosexuels, ou baclas (en tagalog), est de mise malgré les discours parfois sévères de l’Eglise catholique philippine.

MariageLe mariage est une fin en soi, un devoir naturel, un passage obligé, une tradition, une culture. Il semble être la condition sine qua non pour vivre à deux. Dès l’âge de 18 ans, rares sont ceux qui y échappent. Certains attendent impatiemment leur majorité, d’autres ne s’en donnent même pas la peine et se marient avec le consente-ment mutuel de leurs parents. Avoir plusieurs enfants est la suite logique de l’événement. Face à ce conformisme social, le célibataire intrigue. Il fait l’objet d’une certaine suspicion. Cependant, la nouvelle génération est moins conformiste. Quelques jeunes Philippins vivent même en concubinage. Les divorces sont loin d’être aussi courants qu’en Europe, mais ils sont reconnus. Le remariage est en revanche impossible. Peu nombreux sont ceux qui sortent du modèle traditionnel philippin de la famille.

MŒURS ET FAITS DE SOCIÉTÉ

Tempérament nationalDans l’ensemble, les Philippins sont assez nonchalants. Mais ce qui marque plus encore, c’est leur joie de vivre de l’enfance à l’âge adulte. Ils adorent faire la fête, plaisanter, et un rien suffit à les amuser. Ils gardent tout au long de leur vie une forme de candeur, bien utile parfois pour affronter les diffi-cultés du quotidien que subissent beaucoup de Philippins très pauvres.

SuperstitionsEntre l’histoire universelle de la dame blanche qui apparaît sur la route et les statues mira-culeuses qui relèvent de la religion catho-lique, toutes sortes de superstitions ont cours

Les armes à feuAux Philippines vous verrez partout des petits panneaux demandant à chacun de se débarrasser de son arme de poing (no firearms allowed ) à l’entrée des restaurants, des discothèques ou des banques ( !) etc. Ne soyez pas surpris : ici les gens sont armés. Pour autant, sur les 8 000 morts par armes à feu comptabilisés chaque année, on ne compte que peu d’étrangers et encore moins de touristes. Il ne vous arrivera donc rien si vous venez visiter ce magnifique pays.

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aux Philippines. Les phénomènes surnaturels suscitent toujours l’intérêt de la population. Les Philippins sont en effet très sensibles à toutes sortes de croyances qui relèvent de la religion animiste, présentes à travers les légendes des anciens et des membres des ethnies. Les histoires sont racontées avec beaucoup de verve et semblent pimenter le quotidien : on croit ainsi à la magie des anting-anting, des talismans soigneusement préparés par les sorciers et destinés à conjurer le mauvais sort (on vous en offrira peut-être

en signe d’amitié) ; on croit aux pouvoirs des sorciers wack-wack de Siquijor ; on croit aux dons des guérisseurs de Baguio ; on croit aux fantômes, aux revenants, aux monstres mythologiques. Mais plus encore, on croit à l’aswang maléfique et surpuissant qui prend la forme d’un animal et surprend les gens la nuit. On croit au manananggal, femme tronc qui survole et surveille les maisons des femmes enceintes, et lorsque ces dernières sont endormies, sa langue géante transperce le toit des maisons et capture les bébés…

RELIGIONLa religion fait partie intégrante de la vie quoti-dienne aux Philippines. Le pays est le seul Etat catholique d’Asie et le poids de l’Eglise est partout sensible. C’est la colonisation espagnole qui a laissé cet important héritage catholique. De nos jours, 81 % des Philippins appartiennent à l’Eglise romaine catholique et 9 % sont protestants. La plus importante des minorités religieuses est représentée par les musulmans qui représentent environ 7 % de la population ; et quelque 2 % sont animistes. Le reste de la population adhère à diverses petites sectes chrétiennes et au bouddhisme. La foi omniprésente du peuple philippin concilie la tolérance et le respect de l’autre. Le christianisme – qui à la faveur du décollage économique s’est souvent révélé un facteur de résistance au progrès – est à l’heure de la crise, confronté à de formidables défis. On pourra noter que Fidel Ramos, l’ancien président du pays, successeur de Cory Aquino, a été le seul dirigeant protestant

dans l’histoire des Philippines. Pour autant, aujourd’hui, le vote religieux a perdu de son importance, comme le montre bien le vote de la RH Bill.

Drogues« No drugs ! » et les inscriptions de prévention décorent les murs, à l’entrée des villages et sur les façades des écoles. Aux philippines, les drogues dures sont un véritable fléau, surtout pour les adolescents. Le shabu est d’ailleurs un mot tabou, notamment car cette drogue dure (comparable au crack) comme la cocaïne est très bon marché et fait des ravages dans le pays. La substance se fume dans une cigarette d’aluminium. Le trafic est très présent à Angeles et à Manille. Dans les provinces, les petits revendeurs font un business qui prospère. La possession d’une certaine quantité de drogues dures peut entraîner la peine capitale. Le pays est un très gros producteur de marijuana. L’herbe et le haschisch sont cultivés dans certains endroits comme le nord de Luzon, une région qui attire les fumeurs. La province de Kalinga est une grosse productrice. Dans le village de Sagada par exemple, une dizaine de vendeurs vous proposeront leurs « services ». Les policiers ferment les yeux dans la région, mais les utilisateurs restent prudents. Dans l’ensemble du pays, la pratique n’est pas répandue, la circulation de drogue est interdite et taxée d’une lourde peine en cas de flagrant délit. Si vous êtes pris en possession de drogues douces, vous allez tout droit à la case prison, avec une forte amende à la clé.

Reproductive Health Bill (RH Bill)La loi relative à la contraception et au contrôle des naissances a finalement été adoptée après d’âpres combats au sein de l’assemblée. C’est une loi soutenue par le président, car les Philippines ne peuvent envisager un développement sur le long terme avec une population qui croit plus que de raison. Les effets de cette loi – qui ne doit pas pour autant être rapprochée de la loi sur l’enfant unique prévalant en Chine – ne devraient pas pour autant se faire attendre avant une petite dizaine d’années.

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À travers le tempsDans les premiers temps, les hommes prati-quaient des rituels et des cérémonies qui appartenaient aux anciennes croyances et coutumes, celles qui vénéraient la nature et les esprits. Les religions, comme le bouddhisme, le judaïsme, le shintoïsme, le sikhisme et le taoïsme, se sont introduites parallèlement aux échanges commerciaux. L’organisation chrétienne a été ensuite mise en place par les Espagnols et l’Eglise romaine catholique est devenue dominante. Le début du XXe siècle marque l’introduction des Eglises indépen-dantes et des sectes chrétiennes, qui se développent autour de quatre religions prin-cipales : le catholicisme, le protestantisme, l’islam et l’animisme. De nombreux mission-naires viennent des Etats-Unis, prêchant la bonne parole, à partir de 1900. L’Aglipay, Eglise philippine indépendante (Aglipayanism), fondée en 1902 par le prêtre catholique Gregorio Aglipay (qui fut excommunié), est une église nationaliste schismatique. Elle réunit aujourd’hui 4 % des Philippins. En 1914, Félix Manalo, considéré comme le dernier messager de Dieu, organise les communautés

Iglesia ni Cristo. Ces Eglises protestantes sont présentes partout dans le pays. Elles arborent une façade toujours irréprochable et sont fort riches. Ces organisations non reconnues par l’Eglise, mais enregistrées officiellement par le gouvernement philippin, regroupent un grand nombre d’adeptes ; en outre, les petits groupes et sectes se multiplient, comme les mormons, les baptistes, les méthodistes ou les témoins de Jéhovah.

Rigorisme chrétienLes Philippins ont hérité de la profonde foi religieuse des Espagnols. La fascination exercée par le Christ, considéré comme victime d’une oppression politique, est toute puissante. On retrouve l’icône du Christ dans toutes les maisons. Parfois même, des autels sont installés dans la salle de séjour, pour la prière. Les chapelets, les phrases de la Bible et surtout la mention « God bless our trip » se retrouvent accrochés à tous les rétroviseurs des Jeepney, des bus ou des voitures individuelles. Quelques passagers se signent quand le véhicule démarre et quand il passe devant une église. Il va sans

Mahomet vs Santo NiñoDès leur arrivée, les Espagnols brandissent la statue du Saint Enfant, Santo Niño, en direction du peuple philippin. La statuette aurait, dit-on, séduit la reine Juana de Cebu, à qui Magellan l’avait offerte. Cet objet, symbole du christianisme, charme ensuite l’ensemble de la population philippine. Seuls les musulmans réagissent face à l’icône qu’ils trouvent menaçante. Ils refusent de se soumettre à la religion de ces colonisateurs qui prêchent la bonne parole sans aucune diplomatie et qui, de plus, les appellent moros. Pendant trois siècles, ce désaccord donne lieu à de véritables massacres ainsi qu’à des actes de piraterie et de pillage. En 1851, le sultan de Sulu reconnaît enfin la suzeraineté de l’Espagne. L’arrivée des Américains marque une trêve dans cette lutte. Les missionnaires se mettent à la recherche de différentes tactiques pacifistes afin de convertir les musulmans en douceur. Un protocole de paix est signé en 1915, malheureusement au prix de pertes humaines importantes. L’échec auprès des musulmans amorce un conflit qui perdure aujourd’hui à travers des désaccords entre le gouvernement philippin et des groupes musulmans armés. Au début des années 1970, l’immigration massive, sur l’île de Mindanao, de catholiques venus de Luzon et des Visayas déclenche les hostilités. Les musulmans inquiétés, obligés de céder leurs terres, réagissent. Ils mettent en place le Front national de libération moro (MNLF), un mouvement séparatiste réunissant plusieurs groupes de guérilleros et Bangsa Moro Army, qui revendiquent l’autonomie de Mindanao. Une guerre, étalée sur dix ans, va alors provoquer la mort de milliers d’innocents. En 1996, un nouveau traité de paix est conclu entre le MNLF et le gouvernement de Fidel V. Ramos, qui nomme à des postes importants quelques membres et leaders du mouvement. Nur Misuari devient le chef de l’Autonomous Region in Muslim Mindanao, région composée de quatre provinces : Maguindanao, Sulu, Lanao del Sur et Tawi-Tawi. Beaucoup de musulmans restent cependant sceptiques devant ce type d’accord. Les mouvements musulmans persistent aujourd’hui à travers le MILF (Moro Islamic Liberation Front) ou l’organisation extrémiste Abu Sayyaf. Des discussions sont aujourd’hui encore et toujours en cours pour essayer de trouver une situation pacifiste à un conflit qui n’a déjà que trop duré.

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dire que les Philippins sont très pratiquants : les églises sont bondées toute la journée et des processions nocturnes sont réguliè-rement organisées. La dévotion prend des proportions parfois délirantes, qui frisent le mysticisme. Ainsi, tous les ans, pendant la semaine sainte, des fidèles se crucifient, reproduisant la passion du Christ en s’infli-geant les mêmes souffrances. Les fêtes religieuses de la semaine sainte donnent lieu à des dévotions toutes particulières. Les sculptures sur bois défilent, montrant des christs souffrants et des vierges pathé-tiques. La lueur des cierges et le silence du recueillement qui s’impose laissent place à une ambiance presque glauque. Les silences ne sont alors rompus que par les prières et les sons des tambours. Les chants expriment la foi, la douleur et l’espoir du peuple philippin.

Religion et fêteUne forte influence latine marque les fêtes religieuses. La foi est aussi une source de joie et d’espérance, quand elle est combinée avec les coutumes primitives, lors des nombreux festivals, plus colorés les uns que les autres. Réputés pour être les plus colorés et les plus ritualisés au monde, ils drainent des milliers de fidèles. Les danses folkloriques et de belles processions rythment le festival. Les fêtes des saints patrons et les célébrations des anniversaires des villes se chevauchent dans le temps. Ces fêtes, majoritairement religieuses dans les provinces, sont enrichies d’influences diverses à Manille. Chaque année, les Philippines offrent un programme de festivals très chargé. Le plus célèbre, et le plus important, est certainement celui d’Ati-Atihan, à Kalibo, sur l’île de Panay.

Les rituels païensLes aborigènes païens sont des Anito – anito veut dire « esprit ». Le culte de l’anito consiste à faire des offrandes et à formuler des incantations. Les offrandes, appelées halads, sont des victuailles disposées sur un autel, une petite plate-forme en branchages et feuilles de palmier surélevée dans un arbre. Le culte des esprits est cultivé et bien ancré : l’homme de la tribu utilise le poison de certaines plantes pour attraper les poissons dans la rivière. Il arrive parfois qu’il soit atteint d’une étrange maladie. L’homme pense alors qu’il a offensé les esprits de la rivière ; il faut donc les apaiser en effectuant des rituels, appelés baylans, pendant lesquels le prêtre du village brûle de l’encens et chante sur le bord de la rivière. Il se rend ensuite devant l’autel pour faire participer l’esprit de la rivière aux offrandes. Les rituels en concordance avec la nature se répètent. Un créateur suprême du nom de Mambabaya équilibre la terre et l’espace. On vénère les rochers, les montagnes, les arbres et les rivières. La vie spirituelle est très liée aux catastrophes naturelles, tels les typhons, les raz-de-marée, les éruptions volcaniques ou les tremblements de terre : tous ces phénomènes renvoient encore au mysticisme et à la superstition.

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Semaine sainte, tradition des crucifixions.

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Arts et cultureToutes ces années de domination étrangère ont façonné un peuple qui s’adapte très bien au changement et qui a assimilé l’influence de multiples cultures. La culture philippine est le produit d’un riche métissage. Les influences malaises, espagnoles, américaines, chinoises et islamiques sont visibles. Avec les vagues d’immigration, les Philippines ont bénéficié d’une vitalité toujours renouvelée sur le plan artistique et culturel, bien que les rapports étroits, essentiellement commerciaux, avec les Etats-Unis aient pour partie détourné le Philippin des traditions au profit d’un nouvel

intérêt pour le consumérisme. Ainsi, les tenta-tives notables de création dans le domaine de la littérature, des beaux-arts et de la musique sont surtout apparues depuis le début de l’indépendance. De plus, le développement des moyens de communication rend possible, aujourd’hui, la découverte des cultures et des minorités coupées du reste du monde par une jungle impénétrable. La tendance artistique contem-poraine renoue avec les traditions primitives des Philippines à travers une réadaptation des arts ethniques.

ARCHITECTUREL’architecture des Philippines est divisée en trois grands groupes : l’architecture tradi-tionnelle ethnique, l’architecture tradition-nelle coloniale espagnole et américaine et l’architecture contemporaine. L’habitat des indigènes, avant la période espagnole, était très modeste. Les Negritos vivaient dans des grottes. Les Indonésiens avaient introduit leurs huttes rondes, coiffées de feuilles de palmier. Ces premières habitations étaient enfoncées dans la terre ou posées à même le sol. Les colons inventèrent les constructions sur pilotis pour se protéger des insectes, des rongeurs et des serpents. L’influence islamique se retrouve à travers les mosquées et les maisons tausugs ; elle s’impose dès la seconde moitié du XIIIe siècle. Les influences orientales (islamique et chinoise) sont très présentes. Les coutumes sont liées à l’archi-tecture de l’habitat ethnique traditionnel, qui obéit à des codes bien définis, en relation avec les croyances des tribus : par exemple, les Mangyans ont une entrée d’habitat qui fait face au lever du soleil. Ces maisons sont construites avec des matériaux naturels provenant de la forêt, comme le bois, le bambou et les feuilles de palmier.Les Maranaws du lac Lanao, à Mindanao, ont une architecture bien distincte, parmi les musulmans philippins. Leurs maisons sont décorées de sculptures sur bois, multi-colores, sinueuses et florales. Les sculptures aux thèmes romantiques représentent des serpents et des sarimanoks (leurs oiseaux totems symbolisant l’amour des nobles sultans pour la femme aimée). La recherche sur l’iden-

tité architecturale philippine révèle qu’elle est fondée sur la ventilation, les grands espaces ouverts et les jeux de terrasse adaptés au climat. Ces maisons respirent. Le mélange de matériaux modernes et traditionnels est très en vogue. Aujourd’hui, on trouve toujours le type d’habitation surélevée sur l’eau, le long des plages et des lagunes. Dans les campagnes, les matériaux utilisés sont le bambou, le bois, les tressages et les feuilles de nipa, tout à fait adaptés au climat tropical.

Édifices religieuxLa structure des premiers édifices religieux était en bois. C’est le matériau qui demeure le plus utilisé. A part quelques forteresses islamiques dans le sud-ouest, les premiers colons ne trouvèrent pas de maisons en pierre.L’architecture coloniale espagnole a donné naissance à de vastes maisons, à des écoles et surtout à des églises, couvents et monas-tères. Cette architecture est conservée au CCP Complex. L’archipel abrite un nombre considérable d’églises de tous styles, d’in-fluence traditionnelle espagnole, islamique ou indigène. Elles sont très présentes dans l’Ilocos à Luzon. Les églises sont construites avec des matériaux divers, des pierres volca-niques, des pierres de corail ou des briques. L’esprit baroque et rococo est aussi répandu. L’église de Daraga, à côté de Legaspi, est l’un des plus beaux modèles de ce style d’architec-ture, rivalisant avec celui de Miag-ao, à Iloilo, construite en 1790. L’architecture moderne s’est développée après la guerre. Son exemple le plus audacieux est la cathédrale de Davao.

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ARTISANATL’artisanat est abondant, tout spécialement dans les endroits fréquentés et touristiques, dans les marchés et les lieux ethniques. La production artisanale est florissante. Les articles philippins sont exportés dans le monde entier. Les fibres végétales sont très utilisées pour confectionner des vêtements et des accessoires. Le jusi est de la soie de banane ; la piña, de la fibre d’ananas. La ramie est une sorte de lin, appelée aussi « herbe chinoise » (type d’ortie). L’incontournable abaca est le chanvre de Manille. Les minorités détiennent le monopole de l’artisanat et les secrets du travail manuel. Elles sont les premières à utiliser ces fibres végétales pour produire quelques articles du meilleur goût. L’artisanat traditionnel se développe face à la croissance du tourisme. Les matériaux naturels en général sont à l’honneur. On utilise beaucoup les feuilles de palmier et les herbes diverses ainsi que le bois, le rotin et le bambou. La sponta-néité définit l’élan artistique. Le design primitif, les matériaux et les couleurs inspirent le travail des stylistes de mode et des décorateurs renommés de Manille. Les tissages à la main des habitants de Mindanao rivalisent avec les tissages sophistiqués des Chinois. Les motifs et le design se retrouvent aujourd’hui dans les collections des grands couturiers philippins.Certaines ressources naturelles ne sont en revanche pas toujours bien exploitées. Les bibelots en marbre provenant des carrières inépuisables de Romblon sont sans intérêt. Les bijoux de Mindoro ou Mindanao, sans originalité, ne sont pas à la hauteur de la pureté de l’or qui les constitue. Les sculptures sur bois du nord de Luzon sont très massives et difficiles à intégrer dans nos intérieurs européens. Les statuettes religieuses et les

images saintes qui foisonnent sont toujours très kitchs. Plutôt amusantes, elles offrent un souvenir symbolique.Parmi les quelques pièces en vrac à rapporter chez soi, nous vous conseillons les hamacs en rotin, les nattes en feuilles de palmier, les bijoux en perles, les coquillages, le capiz (nacre), les cigares et le rhum, le vinaigre de palme et l’huile de coco. Les batiks indoné-siens et les malongs de Mindanao foisonnent aux abords des plages très touristiques comme Boracay ou Puerto Galera. Dans ces endroits, les articles d’artisanat sont plus chers qu’ailleurs. En revanche, le design des créateurs est plus recherché – voir pour cela le design et la nouvelle création en vogue de Stable, accessoires et vêtements signés d’un créateur philippin et d’une créatrice austra-lienne (magasins à Pasig, dans les grandes surfaces de Manille, le centre de Puerto Galera et sur la plage de Boracay). Les antiquités vont ravir les collectionneurs de vieux objets chrétiens de l’époque coloniale espagnole. Les statues ethniques et les tissus antiques sont à négocier. Les ustensiles de cuisine en bois de narra et les bijoux en cuivre et en argent sont de superbes pièces réalisées par les montagnards du nord de Luzon. Les meubles en bambou, répandus dans toutes les régions, sont plutôt grossiers. Le mieux est de les faire fabriquer sur commande précise, car l’imagination n’est pas fertile dans ce domaine (mobilier adapté aux grands espaces). Le batangas est le couteau philippin originaire de la ville du même nom. Très célèbre pour son côté ludique, il est à la fois une arme, un ustensile pour découper et un jouet. Les moins chers se trouvent sur les marchés de Batangas.

Fernando Poe Jr., le roi des films philippinsPendant plus de quarante ans, Fernando Poe Jr a occupé le grand écran du pays. Il est devenue une icône admirée par des millions de Philippins ainsi que par son meilleur ami, l’ancien président Joseph Estrada. Il excellait dans des rôles de super-héros altruistes et invisibles, qui défendent les peuples opprimés contre les forces du mal, et incarnait aux yeux des spectateurs la bonté et la noblesse dans la culture philippine. Né Ron Allan, il change son nom pour prendre le même pseudonyme que son père, un acteur déjà célèbre, et débute sa carrière à l’âge de 14 ans. Il se fait remarquer dans les années 1960 avec Tatlong Hari et récolte ensuite de nombreux prix d’interprétation. Il se tourne également vers la réalisation et la production, où il atteint un égal succès. Après une carrière cinématographique brillante, il se lance dans la politique et est même candidat de l’opposition lors de l’élection présidentielle de 2001. Le 22 décembre 2004, il meurt subitement et plus de 300 000 Philippins lui rendront un dernier hommage dans tout le pays.

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DANSE

Danses traditionnellesLes danses traditionnelles philippines sont plus nombreuses que les groupes ethniques qui les exécutent. Elles sont accompagnées le plus souvent de la guitare balitaw ou batisan. La plus populaire est certainement la danse du tinikling, la danse des bambous, très spectaculaire. Elle est considérée comme nationale, même si elle est répandue dans tout le Sud-Est asiatique. Elle est très pratiquée dans les Visayas.Les habitants des montagnes du nord de Luzon, les musulmans et certaines tribus indigènes de Mindanao ont conservé des danses populaires typiques : le pandango sa ilaw est une danse qui consiste à se contorsionner avec un verre plein d’huile de coco sur le chignon et dans chaque main. Le maglalatik est une danse guerrière musulmane pratiquée dans le sud de Mindanao. Le singkil, un classique, est très connu des courtisans moros. Il existe aussi la mazurka philippine (à trois temps, d’origine polonaise), qui sert de thème du mariage aux Yakans, sur l’île de Basilan. Les Manobos ont une gavotte qui se danse au son d’un gong ou d’un tambour. Les Igorots exécutent des danses néoclassiques et modernes.La troupe folklorique philippine Bayanihan, fondée en 1920, a acquis une renommée internationale. Elle s’exprime partout à travers les danses philippines traditionnelles, qu’elle s’efforce de remettre au goût du jour. Les

danses tribales sont effectuées en costumes traditionnels. Les danseurs portent aussi des masques, quand ils reprennent des danses de rituels et parfois de sacrifices humains des Bagobos de Davao. Ils exécutent aussi parfai-tement le tinikling. Leur centre, le Bayanihan Folk Arts Center, se trouve sur Taft Avenue, à Manille.

Danses de mime et théâtreLa danse de mime se rapproche du théâtre chez les indigènes qui ont pris l’habitude de mimer les animaux. Ils imitent leurs attitudes et leurs mouvements. Les oiseaux sont très représentés dans les communautés cultu-relles, peut-être en raison de leur nombre et de leur grande variété dans le pays. Ils représentent un vrai sujet d’inspiration qui évolue au rythme du gong. Le style indonésien caractérise la danse des oiseaux. Le théâtre religieux, très répandu, met en scène la vie du Christ dans les écoles de théâtre, dans la rue et dans les collèges. Le style comique et le style réaliste caractérisent le théâtre contem-porain. Les compagnies Tanghalang Pilipino et The Philippine Educational Theater Association (www.petatheater.com) sont les deux troupes qui sortent du lot.

Danse contemporaineLa danse contemporaine est très inspirée des danses tribales, tout autant que les combats et les rituels de torture. La danse moderne ethnique reprend également les costumes traditionnels. Agnes Locsin, très célèbre chorégraphe et danseuse philippine, s’inspire des danses des Bagobos. Francisca Reyes Aquino et Leonor Orosa Goquingco font beaucoup pour la conservation de ces danses traditionnelles, dont les influences se retrouvent dans les chorégraphies contempo-raines. D’autres influences hispanisantes et européennes se retrouvent dans les ballets. Les compagnies de danse les plus célèbres, outre Bayanihan, sont la Filipinescas Dance Company et le Ballet Philippines, dirigé par Alice Reyes, une chorégraphe de danse moderne. Des spectacles de danse, choré-graphiés par des Philippins, sont régulièrement produits. Pour connaître le programme des représentations de danse, des ballets et des opéras, consultez le quotidien Bulletin Today ou le Manila Times.

L’influence hispanique est encore importante aux Philippines.

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ARTS ET CULTURE D

ÉCOUVERTE49

LITTÉRATURELa tradition orale reste très forte en ce qui concerne les minorités culturelles. Le chant est un mode d’expression très utilisé. La mythologie est la principale richesse des cultures ethniques, au sein desquelles sont transmis les histoires, les légendes, les proverbes et les poèmes. Malgré la destruction des manuscrits indigènes par les Espagnols, certaines tribus conservent toujours leurs anciennes écritures sylla-biques, qui rappellent l’écriture du sanscrit. La Doctrina Cristina est le titre du premier livre imprimé aux Philippines en xylographie. Il est édité en 1593 par les Dominicains, à qui l’on doit la première imprimerie. Mais la propagande s’instaure. De nombreuses publications religieuses sont soumises à la censure de l’Eglise. La littérature sous le régime espagnol est divisée en deux parties : le travail linguistique et le travail religieux. Les œuvres espagnoles doivent être traduites et réadaptées. Vers la fin du XIXe siècle, la critique du système de domination espagnol est traduite dans la littérature révolutionnaire. De ce mouvement émergent deux œuvres fondamentales pour le pays, Noli me tangere (1887) et El Filibusterismo (1891) de José Rizal, écrites en espagnol.L’occupation américaine ouvre le pays à la littérature d’expression anglo-saxonne, qui fait son apparition dans les années 1920. Le président Manuel L. Quezon encourage les

écrivains philippins à écrire en tagalog. En contrepartie, des concours de nouvelles sont organisés vers 1940 en anglais. La littérature philippine s’exprime en différentes langues, en tagalog, en chinois, en espagnol et en anglais. Elle est marquée indéniablement par l’influence coloniale et retrace l’expérience d’un peuple. La littérature d’après-guerre est dominée par deux auteurs. NVM Gonzalèz, dont le thème se résume à une quête d’identité, et Nick Joaquin, doyen des réunions littéraires de Manille (poète, dramaturge, nouvelliste et romancier), qui reçoit le titre d’artiste national en 1976, suivant les pas de José Garcia Villa, considéré comme le plus grand poète national en 1973. L’écrivain contemporain philippin témoigne de sa progression comme individu et comme artiste ainsi que de son engagement envers son art et son pays.Disponibles en librairie, les œuvres contem-poraines de l’écrivain Manuel L. Quezon sont particulièrement intéressantes. Then and Now a été édité en avril 1996. Dans un autre genre, Jessica Zafra surprend par son style imagé. Née à Manille, elle a étudié à la Philippine Science High School. Planet of the Twisted et une série de trois livres écrits successivement dépeignent les horreurs de la vie urbaine. Elle s’est aussi intéressée aux croyances philippines, sur le ton de la dérision, dans son livre Manananggal terrorizes Manila and Other Stories.

MUSIQUEL’influence latine se retrouve dans la vie sociale et culturelle du pays. La musique et les chants résonnent dans toutes les îles de l’archipel et plus particulièrement dans les Visayas, où l’on trouve les plus belles voix et des guitares acoustiques à tous les coins de rue. La musique, l’apanage de la fête, est présente toute l’année à travers les fréquents festivals. La chaîne audio est le support indis-pensable, le minimum vital. Elle tient une grande place dans les milieux les plus défavo-risés. En général, elle est installée au milieu de la pièce unique d’une bicoque en bambou. La musique est présente aussi dans les Jeepney ou les bus. La chanson d’amour est la Rolls du crooner et la préférée dans les karaokés, qui sont les endroits les plus fréquentés le soir.

Ils sont partout. On les trouve au centre d’un village ou d’un barrio, dans un restaurant ou en plein milieu d’une grande surface, avec sur écran géant des clips à l’eau de rose qui se succèdent. Les Philippins sont friands des tubes occidentaux, traduits en tagalog. Les vieux succès de Sinatra, des Bee Gees, des Village People et des Beatles sont repris. Les stars de la musique locale exercent sur eux une influence considérable. Ce don du chant les rend très fiers et ils tentent de l’exploiter au maximum. Le chanteur le plus populaire des Philippines, Freddie Aguilar, s’exprime en tagalog. Compositeur et écrivain, il est l’auteur de textes très engagés. C’est l’un des rares chanteurs philippins de renommée internationale.

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ARTS ET CULTURE50

Sa chanson Bayan Ko (Mon Pays ) fut l’hymne du mouvement de révolte contre le président Marcos en 1986. Son titre Anak (Enfant ), un grand succès, fut traduit en quarante langues.Pilita Corrales et Kuh Ledesma sont également des chanteurs célèbres. Rey Valera remporte toujours un franc succès, avec Kung kailangan mo ako, la chanson d’amour philippine par excellence. La musique traditionnelle est interprétée par les membres des tribus. Les percussions tribales sont nombreuses. Très traditionnel, le kulintang est un type de xylophone qui ressemble à des marmites ovales en enfilade avec des couvercles. Chacune a des sons différents. Les musulmans utilisent les gongs en bronze, les flûtes et le

halagong, un luth à deux cordes. Le kubing est une petite guimbarde en bambou qui appelle à la méditation les membres de la tribu T’Boli. Chez les tribus montagnardes, les instruments sont pour la plupart fabriqués en bambou, comme les guitares ou les flûtes.Quelques groupes de la nouvelle généra-tion commencent à remettre au goût du jour cette musique philippine ancienne. Certains réutilisent les instruments traditionnels. Le mélange du son antique et du rythme contem-porain donne naissance à des morceaux percutants. En outre, de nombreux chanteurs et musiciens philippins vont travailler en Asie, dans de grands hôtels notamment, car leur talent est reconnu et très prisé.

PEINTURE ET ARTS GRAPHIQUESLa peinture et la sculpture aux Philippines sont des arts plus anciens que l’architecture. Le travail du métal, les bas-reliefs et les tapis-series remontent au temps des Malais. Les peintures et sculptures coloniales espagnoles ont influencé la peinture philippine pendant tout le XIXe siècle. Elles relatent essentiel-lement des thèmes religieux. L’académie de peinture philippine voit le jour en 1821. Felix Resureccion Hidalgo, connu pour ses paysages et ses marines, et Juan Luna, peintre de fresques, de scènes épiques et sociales, deviennent des peintres de renommée internationale. Ils remportent, en 1884, des prix à l’Exposition de Madrid. Quant à l’art contemporain philippin, il se caractérise par son abondance et sa variété. Il mélange subtilement l’ancien et le moderne et met en valeur la luxuriante nature de l’archipel, sur

un fond d’art abstrait international. Parmi les peintres les plus remarquables, citons Eduardo Castrillo et Renato Rocha, les néoréalistes Anita Magsaysay, Hernando R. Ocampo et Vicente Manansala. Les thèmes favoris des écoles d’art d’Etat ont longtemps été axés sur le réalisme social, mais les artistes de la nouvelle génération s’écartent de cette voie. La jeune génération est avide de traduire ses réflexions, ses questions, avec ses penchants contradictoires, ses valeurs traditionnelles et son renouveau contemporain. L’imagination est désormais tournée vers la modernité. Les galeries d’art sont concentrées essen-tiellement sur Metro Manila. Une collection permanente à la section « Art » est installée au Musée national ou au Lopez Memorial Museum. Bacolod, Davao, Cebu et Baguio ont également quelques galeries intéressantes.

Un chanteur hors du commum : Levi CelerioLevi Celerio a écrit des chansons qui ont diverti la nation entière. Mais sa musique n’est pas seulement distrayante, elle fait partie de l’héritage populaire philippin. Les compositions de cet homme simple chérissent la vie, exaltent les sentiments nationaux sur de belles mélodies. Levi a créé plus de quatre mille œuvres, dont certaines peuvent être qualifiées d’immortelles. Ses chants de Noël, Pasko na Naman, Ang Pasko ay Sumapit et Misa de Gallo, sont d’indéniables classiques. Ironiquement, Levi, parolier de génie, est devenu internationalement connu grâce à un autre de ses talents : il était le seul à pouvoir jouer de la musique harmonieusement avec une feuille. En 1997, il est reconnu « Artiste national en littérature et musique ». Cette distinction, la plus élevée, est accordée aux artistes philippins qui ont contribué au développement du patrimoine culturel philippin. Pourtant, Levi est resté pauvre. Mais, pour lui, la misère était un honneur et un privilège accordés à tous les grands poètes. Ses chansons ont enrichi l’esprit philippin. Il est décédé le 2 avril 2002, à l’âge de 91 ans à Quezon City, laissant avec nous plus de quatre mille chansons.

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DÉCOUVERTE

FestivitésJANVIER

La fin du mois de janvier appartient à Santo Niño, ou l’Enfant Jésus. Il est fêté dans plusieurs villes de l’archipel, à Manille, à Dumaguete et Cadiz sur l’île de Negros, à Butuan, Dipolog et Cotabato sur Mindanao.

�n FESTIVAL SINULOGCEBUwww.sinulog.phLe troisième dimanche de janvier.Ce festival est l’un des plus beaux de l’ar-chipel. Il est célébré le troisième dimanche du mois de janvier. Cette fête en l’honneur

de l’Enfant Jésus, le senior Santo Niño de Cebu, commence par une grande procession solennelle, qui s’anime au fur et à mesure, pour finir en grande parade colorée de mardi gras, rythmée par les tambours et les percussions.

�n DINAGYANGILOILOwww.dinagyangsailoilo.cominfo@dinagyangsailoilo.comLe quatrième week-end du mois de janvier.En l’honneur de l’Enfant Jésus, c’est une deuxième version du festival de Kalibo qui se déroule pendant trois jours fin janvier.

FÉVRIER

�n FESTIVAL D’ARTCATANDUANES ISLANDDu 21 au 28 février.Pendant une semaine, les arts et la culture de la région sont à l’honneur, accompagnés des produits agricoles des six provinces de Bicol.

�n FESTIVAL D’ART NATIONALMANILLEDu 5 au 15 février.Pendant une semaine, l’art est à l’honneur à Manille.

�n FESTIVAL DE KALILANGANGENERAL SANTOSDu 21 au 27 février.C’est le plus coloré des cinq festivals de la ville. Pendant six jours, ont lieu des activités sportives, des expositions de produits locaux, des concours culinaires et de musiques

ethniques kulintangans, accompagnés de danses et de parades florales.

�n FESTIVAL DES FLEURSBAGUIO2e week-end de février.Au programme : marché aux fleurs, confé-rences, parades florales et présentation culturelle des groupes ethniques de la Cordillère. Le centre-ville est alors fermé au trafic pendant trois jours. La fête se termine en beauté par l’élection de la reine du festival.

�n FESTIVAL INTERNATIONAL DE L’ORGUE EN BAMBOULAS PIÑAShttp://bambooorgan.orgDu 15 au 25 février.Un festival dédié à l’orgue en bambou à l’église Saint-Joseph de Las Piñas.

MARS

�n FESTIVAL DE KAAMULANMALAYBALAYIl a lieu chaque année la première et la seconde semaine de mars.Le festival de Kaamulan, un mot indigène qui signifie « se réunir pour un même but » vous

emmène dans un autre monde. On y rencontre en effet différents groupes ethniques dont la manière de vivre n’a pas beaucoup changé depuis des siècles. On les voit dans les rues, danser, vêtus de leurs costumes traditionnels.

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52 FESTIVITÉS

�n FESTIVAL INTERNATIONAL DU CERF-VOLANTMANILLEDémonstrations, compétitions, design et construction de cerfs-volants.

�n FÊTE ANNIVERSAIRE DE LA FONDATION DE LA VILLE DE PUERTO PRINCESAPUERTO PRINCESALe 4 mars.Dans la ville, festival Tabuan et parades historiques.

�n FIESTA DES SPORTS AQUATIQUES DU LAC CALIRAYASABANGA Cavinti (Laguna) : démonstration de navi-gation du paraw (bateau à voile traditionnel), bateau dragon et triathlon.

�n PASAYAW FESTIVALDAUINLe 19 mars. A Canlaon City, on célèbre ce jour la fête de l’agriculture, avec des concerts et des concours de beauté ; des danses dans la rue, et des costumes indigènes

AVRILLa plus grande fête du mois d’avril est bien sûr celle de la semaine sainte, qui donne lieu à des processions religieuses dans tout le pays.

�n CLUB LENTEN RITESSAN FERNANDOLe vendredi saint. On y reproduit la Passion du Christ. Flagellations et autres crucifixions sont impressionnantes.

�n FESTIVAL TUNGOH AD HUNGDUANBANAUEEn avril, quand la plantation du riz se termine, les fermiers de Hungduan fêtent l’événement. Le repos bien mérité (tungoh ) est prétexte à un festival, le Tungoh ad Hungduan, qui donne lieu à une longue nuit de danses et de chants traditionnels.

�n FESTIVAL DES MORIONESEn Avril, pendant la semaine sainte, à Boacs, Mogpod et Gasan à Marinduque.La petite île au sud de Luzon est réputée pour son célèbre festival, qui se déroule pendant la semaine sainte ; Pâques est son apogée. Le festival date du XVIe siècle et reproduit l’histoire du centurion Longinus. Le défilé de masques de bois grimaçants, représentant les soldats romains, est spectaculaire.

�n FESTIVAL PANAADCAMIGUIN ISLANDEn avril, pendant la semaine sainte. Tous les ans plus de 30 000 personnes venues de Mindanao et des Visayas se rassemblent à cette occasion pour une longue marche qui dure deux jours autour de l’île et s’achève par une procession aux bougies en direction de l’ancien volcan Daan.

�n FESTIVAL ATI-ATIHANLe troisième week-end du mois de janvier.Le festival Ati-Atihan de Kalibo, le plus réputé de l’archipel, se déroule tous les troisièmes week-ends de janvier. La fête, l’une des plus spectaculaires, dure de quatre à cinq jours. Elle s’achève le dimanche, très tard dans la nuit. Ati-Atihan signifie « comme les Atis ». C’est l’une des premières célébrations en l’honneur du Santo Niño ; la première eut lieu il y a 786 ans. Les acteurs aux costumes outrageusement colorés suivent en cadence les tambours et les percussions des musiciens. Une énorme tombola clôt la fête dans le parc de Magsaysay, où les stands de nourriture foisonnent et où la musique bat son plein. Pourtant, on a l’impression que la fête ne s’arrêtera jamais : les défilés sont incessants. Pas moins de cinquante-cinq tribus sont représentées, attirant sur leur passage les danseurs envoûtés. Les Tiis-Tiis, les Tigayons, les Libtong Boys, les Borongas et les autres arborent, chacun, des costumes caractéristiques de leur appartenance à un groupe ethnique. Certains ont la peau recouverte de peinture noire, symbolisant la tribu des Negritos qui sont à l’origine de ce festival.Quand les datu et leurs familles qui fuyaient Bornéo ont débarqué sur l’île de Panay au XIIIe siècle, les Agtas qui les accueillirent leur offrirent des terres à cultiver. Une grande fête païenne fut alors célébrée en l’honneur de cette donation, pendant laquelle les invités se recouvrirent le visage de noir pour ressembler à leurs hôtes. Plus tard, les Espagnols reprirent ce rituel pour parer aux invasions des pirates à Kalibo. Les habitants teintaient leur peau en noir, pour faire croire qu’ils étaient negritos. Cette victoire fut bien évidemment attribuée à un miracle de Santo Niño. Depuis lors, le festival a pris une signification religieuse.

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DÉCOUVERTE

53FESTIVITÉS

MAI

�n BALIBONG-KINGKINGTAGBILARANLes 23 et 24.Festival de danses et musiques folkloriques (traditions de Bohol).

�n FESTIVAL ARTISTIQUE DE MAMBUCALDAUINIl a lieu le deuxième week-end de mai.L’artiste et architecte Mad Pack expose des peintures et sculptures de la région. La peinture a les couleurs des terres locales. On remarquera surtout les ocres, les rouges et les bleus. Au cœur de la fête a lieu un concours singulier : les peintres exercent leur talent à même le corps d’un homme ou d’une femme. La plus belle réalisation est récompensée.

�n FESTIVAL BUKLOG SA DIPOLOGDIPOLOGLe troisième samedi du mois de mai.Les Subanons font la fête. Un festival haut en couleurs ! Rituels et actions de grâce.

�n LE FESTIVAL DE BALANGAYIl se déroule du 1er au 31 mai.Le festival de Balangay est une célébration en l’honneur de saint Joseph. Il y a des spectacles de danse, des concerts et du théâtre de rue, des ventes d’objets d’artisanat, des proces-sions où les gens défilent dans les tenues que portaient les personnages de la Bible

�n FESTIVAL DE BOA-BOAHANNabua – NAGAIl se tient le deuxième jour du mois de mai dans la petite ville de Nabua.Durant cette journée, on célèbre des rites païens et plus particulièrement celui du boa qui provient de l’ère espagnole.

�n FESTIVAL DE SAN ISIDROANGONOCélébré tous les ans le 15 mai.Il a lieu en l’honneur de San Isidro Labrador, le saint patron des fermiers. Les habitants décorent leurs maisons de produits agricoles (bananes, feuilles de riz…) et invitent les visiteurs à partager de la nourriture et des rafraîchissements. Le matin, des spectacles de danse animent la ville. L’après-midi, une procession composée d’une fanfare fait suite à la messe. Enfin, après son passage dans les rues de la ville (à cette occasion, le curé bénit les maisons), les habitants distribuent toutes les décorations de leurs maisons qui sont toutes comestibles.

�n FESTIVAL DES CENT ÎLESALAMINOSLes 12 et 13 mai.Grande parade fluviale et autres activités.

�n FLORES DE MAYOManila Hotel, Rizal ParkMANILLEA l’occasion de cette fête en l’honneur de la Vierge Marie, défilé de vêtements folkloriques réalisés par des grands couturiers

�n SANTACRUZANEn mai à Santa Cruz Iloilo.C’est le festival des fleurs le plus populaire avec des concours d’arches décorées et des processions.

�n TAPUSANBATANGASLe 31 mai à Alitagtag, Batangas.A l’occasion de cette fête, offrandes de fleurs à la Vierge Marie et parades flottantes décorées.

JUIN

�n BATANES DAYBATAN ISLANDCette fête a lieu tous les ans le 26 juin.Elle commémore le jour où les îles devinrent une province. Des parades animent les rues de Basco.

�n FÊTE NATIONALE DES PHILIPPINESMANILLELe 12 juin. La fête nationale revet des célébrations différentes à Cavite, lieu de

résidence du général Emilio Aguinaldo, qui a déclaré l’indépendance des Philippines en 1898 : réceptions, spectacles, parade et feux d’artifice.

�n NALIYAGANEntre le 12 et le 27 juin, à Agusan del Sur.A l’occasion de ce festival, six jours de mani-festations socioculturelles et expositions artistiques des tribus de la vallée d’Agusan, héritage de la culture agusanon, danses et rituels.

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54 FESTIVITÉS

JUILLET

�n ANNIVERSAIRE DE LA FIN DE L’EXIL DE JOSE RIZALLe 31 juillet, à Dapitan (Mindanao).Pour cet anniversaire, shows culturels et historiques.

�n FESTIVAL BINUHATDAVAOChaque année du 20 au 26 juillet.Binuhat Festival, c’est la fête des «Ladyboy» à Tagum. Cette manifestation rassemble

tous les gays de Mindanao dans une ambiance très joviale. Le but : montrer ses talents au grand jour. Carnaval de rue haut en couleurs, concours et exhibitions artis-tiques.

�n FESTIVAL DES MANGUESDu 1er au 16 juillet, à Carmen (région d’Agusan del Norte).Grande fête annuelle dans cette région où les mangues sont particulièrement abondantes.

AOÛT

�n DAVAO ORCHID SHOWDAVAODu 16 au 21 août.Au programme : concours de plantes et d’orchidées, de photographies, conférences et séminaires.

�n FESTIVAL DE KAGAY’ANCAGAYAN DE OROIl commence vers mi-août pour finir le 28 du même mois.Cette fête annuelle célèbre saint Augustin, le saint patron de la ville. Au programme des réjouissances : parades de musiciens et danseurs aux costumes colorés, concerts, théâtres, et plus encore.

�n FESTIVAL KADAYAWAN SA DABAWDAVAOwww.kadayawan.comLe troisième week-end du mois d’août à Davao.

Fête de l’abondante récolte de fruits et d’or-chidées, parade flottante tribale, activités sportives traditionnelles et danses de rue. Des spectacles de rue sont donnés : on peut y voir des danses tribales, et des combats de chevaux sont organisés.

�n KALIBONGAN FESTIVALKIDAPAWANLe 17 et 18 août, à Kidapawan (Cotabato).Pour le Kalibongan festival, on assite à un grand rassemblement des groupes tribaux majeurs de Mindanao et une action de grâce, une démonstration de combats de chevaux, des danses dans la rue et des mariages manobos.

�n MALASAG GARDEN TRIBAL FESTIVALCAGAYAN DE ORODurant le mois d’août.Festival de la faune et la flore, des ressources naturelles et des tribus de la région.

SEPTEMBRE

�n LES CHEFS EN PARADEMANILLEDu 19 au 21 septembre, à Manille.

Concours culinaires entre locaux et membres de l’Asean, organisés par l’Association des hôtels et restaurants.

�n FESTIVAL DE ANG SUNILOGILIGANIl a lieu du 23 au 29 septembre.

Il a lieu chaque année en l’honneur de saint Miguel, le saint patron de la ville. Le 29 septembre est le jour le plus animé : on y joue des pièces de théâtre dont l’origine est religieuse et qui représentent une bataille entre l’archange Michel et Lucifer ; des jeunes gens arpentent les rues vêtus de costumes traditionnels et vont de maison en maison chanter la sérénade à ses occupants. Il y a des démonstrations de sinulog, cette danse

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DÉCOUVERTE

55FESTIVITÉS

que l’on pourrait confondre avec de la lutte. Le sinulog représente les batailles qui ont été livrées contre les Espagnols qui voulaient convertir la population locale au christianisme.

�n FESTIVAL DE MARADJAO KARADJAOSIARGAO ISLANDIl se déroule les 9 et 10 septembre.Il a lieu en l’honneur du saint patron de la ville, saint Nicolas de Tolentino. A l’occasion de cet événement, toute la ville se met en ébullition et l’on assiste alors à un concours de danse et à une parade. Le vainqueur participera au festival de Sinulog à Cebu (en janvier).

�n FESTIVAL DE PENAFRANCIANAGATous les ans, pour le troisième week-end de septembre.A cette occasion, des milliers de personnes se dirigent vers Naga pour rendre hommage à Notre-Dame de Penafrancia. La semaine des festivités commence par la Translacion (qui a lieu le deuxième vendredi du mois) : la statue de la Vierge Marie est alors portée lors d’un pèlerinage dans la cathédrale de

Naga. Au neuvième jour du festival, la statue est transportée dans la basilique mineure via une procession fluviale sur la rivière Naga ; toutes les barques sont attachées entre elles et tirent la banca de la Vierge. Toutes les corporations de la ville y participent : les pompiers, les étudiants, les professeurs, les policiers… Les ponts enjambant le fleuve constituaient l’un des meilleurs endroits pour assister à la procession fluviale, mais ceux-ci sont désormais interdits aux spectateurs depuis que l’un d’eux a cédé sous le poids de la foule. On peut par contre attendre la procession sur les rives de la rivière Naga.

�w A noter : Comme la ville de Naga attire des milliers de spectateurs lors du festival de Penafrancia, il est nécessaire de s’y prendre très à l’avance pour réserver un hôtel si vous avez l’intention de vous y rendre pendant cette période.

�n HUDYAKA SA BAIS CITYDAUINLe 7 septembre dans les Negros oriental.Fête anniversaire de la ville.

OCTOBRE

�n FESTIVAL DES LANZONESCAMIGUIN ISLANDLe troisième week-end d’octobre à Camiguin (Mindanao).Ce festival très populaire qui dure deux jours et a lieu chaque année la troisième semaine d’octobre met à l’honneur un fruit tropical : le lanzones, très sucré et ressemblant au litchi. Camiguin est animée pendant ces quelques jours par des expositions de produits agricoles, des danses, des défilés et des compétitions de sports indigènes.

�n FESTIVAL MASSKARABACOLOD CITYDe la deuxième à la troisième semaine d’octobre à Bacolod (Negros occidental).Le célèbre festival de Masskara est l’un des plus gros événements de la ville. Il attire des milliers de visiteurs chaque année. Les habitants de l’île de Negros en sont très fiers et aiment en parler. « Il n’y a pas de caractère religieux ni historique dans ce carnaval, c’est juste pour faire la fête et redonner le sourire aux gens. C’est magnifique et aussi simple que ça ! », s’exclame Michael, étudiant à

l’université de Silliman. En effet, la fête est particulièrement joyeuse. Ce festival fut conçu au début des années 1980, pour remonter le moral de la population locale, alors au plus bas en raison de la dépression écono-mique. Masskara est célébré le troisième week-end d’octobre, aux alentours du 19, date de l’anniversaire de la ville de Bacolod. Il dure trois jours consécutifs. Les sourires joyeux des masques et les danses expressives animent les parades géantes rythmées par des musiques latines. Masskara est une véritable explosion de couleurs et de gaieté, qui exprime de fortes émotions longtemps réprimées. A cette occasion, des concours de création de masques, des compétitions de sport et des concerts sont organisés.

�n FESTIVAL ZAMBOANGA HERMOSAZAMBOANGADu 10 au 12 octobre. Pendant le festival, grande régate des bateaux à voile (vintas), exposition de photographies, carnaval et manifestation culturelle. Puis, enchaînement de la fête religieuse en l’honneur de Notre-Dame du Pilar de Zaragoza.

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56 FESTIVITÉS

NOVEMBRE

�n COMPETITION NATIONALE DE JEUNES MUSICIENSMANILLEDu 23 au 30 Novembre à Manille. Cette compétition nationale des jeunes musiciens voux permet de découvrir des nouveaux talents.

�n FESTIVAL DE MASINLOCBARRIO BARRETTOIl se tient le 30 novembre de chaque année en l’honneur de San Andres, le saint patron de la ville. On y commémore la fin de la guerre entre les Aetas et les chrétiens. Certains pensent aussi que les festivités en l’honneur du San Andres apportent la certitude d’avoir de belles récoltes.

�n LE FESTIVAL HIGENTESANGONO

Il a lieu tous les ans les 22 et 23 novembre en l’honneur de San Clemente, le saint patron des pêcheurs.Très respecté par les habitants qui vivent majo-ritairement de la pêche. Pendant les deux jours de fête, il y a des parades et des spectacles de danse dans les rues de la ville. La statue de San Clemente est emmenée sur le lac de Laguna sur une berge pendant le festival.

�n FESTIVAL SANDUROT SA MALUMONG DUMAGUITNONDUMAGUETECette fête, qui se déroule tous les 24 novembre, célèbre également l’anniversaire de la ville.C’est le festival des échanges de cadeaux entre la communauté chrétienne et la commu-nauté musulmane, en signe de réconciliation.

DÉCEMBRE

�n FESTIVAL DES LANTERNES GÉANTES DE SAN FERNANDOSAN FERNANDOEn décembre, au Paskuhan Village, à San Fernando et à Pampanga.Défilé de gigantesques lanternes japonaises multicolores au design unique, organisé par les barangays, accompagné par des groupes de danseurs et de musiciens.

�n FESTIVAL THÉATRÂLE DE MANILLEMANILLEDu 27 décembre au 6 janvier, à Manille.Dix jours de démonstrations théâtrales inter-nationales, accompagnées de conférences.

�n FESTIVAL TRADITIONNEL DE KAWITKAWITTous les ans, à la veille de Noël. Tous les ans, à la veille de Noël, y est jouée la parodie des pérégrinations de saint Joseph et de la Vierge Marie à la recherche d’un refuge dans Bethléem. Un jeune homme et une jeune femme sont choisis pour taper à toutes les portes en cette nuit fatale. Toutes se referment sur eux, mais les propriétaires les renvoient avec des provisions.

�n PAGDIWATAEn décembre, à travers l’île de Palawan.Action de grâces par les indigènes tagbanuas, rituels et offrandes à leurs dieux. Fête du saint patron de Puerto Princesa (le 8).

�n PARADE INTERNATIONALE DE LA LANTERNEMANILLELe 14 décembre à Manille. Tout le long de l’itinéraire (Asia World Complex, Roxas Boulevard et Quirino Grandstand dans le Rizal Park), parade grandiose et illuminée ; lanternes représentant différents pays ; fiesta des groupes ethniques, acrobates, danseurs, mascottes et musiciens au rendez-vous.

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DÉCOUVERTE

Cuisine des Philippines

Les plats les plus populaires sont les suivants : lechón (porc entier à la broche), longganisa (saucisse du terroir), tapa (saccadé de bœuf), torta (omelette), adobo (poulet et/ou porc braisé à l’ail et sa sauce de soja), kaldereta (chèvre en ragoût de tomate), mechado (bœuf ou porc cuit à la sauce tomate), pochero (bœuf en

sauce de banane et tomate), afritada (porc ou bœuf mariné dans une sauce tomate avec des légumes), kare-kare (queue de bœuf et légumes avec sauce à l’arachide), pata croustillant (jarret de porc frit), hamonado (porc adouci à la sauce à l’ananas), sinigang (porc, poissons, ou crevettes en ragoût de tamarin), pancit (nouilles frites)…

PRODUITS CARACTÉRISTIQUES�w Le riz est consommé jusqu’à cinq fois par jour.

La nourriture de base est faite de riz, de porc ou de poisson. Manger froid n’est pas dérangeant.

�w Les mets de poisson sont généralement accompagnés d’une sauce appelée toyomansi, un mélange de sauce soja et de calamansi. Le vinaigre est également utilisé à toutes les sauces. Le tanguigui, le bangus, le lapu-lapu ou le tilapia sont les poissons du pays, très fins. Trempés dans le toyomansi, ils sont délicieux ( « masarap ! », en tagalog). Le bangus, le poisson de lait (milkfish), est le poisson national. Il est cuisiné grillé et farci. Le plat est assez onéreux dans les restaurants, mais il est généralement très réussi.

�w Dans un autre style, les brochettes grillées aux intestins de porc, le foie, les tripes et autres abats ont beaucoup de succès. Elles sont très peu chères et vendues dehors, sur les barbecues dispersés dans la ville. Le poulet est aussi très consommé. Le seul inconvénient est qu’il est découpé comme un rôti. Il n’y a pas un morceau sans un bout d’os.

�w Le plat national est l’adobo, la spécialité culinaire la plus appréciée des Philippins. Ce mélange épicé de viande de porc ou de poulet (quelquefois de poisson) est cuit dans du vinaigre, de l’ail et de la graisse, bien arrosé de sauce de soja.

�w La cuisine chinoise est intégrée dans les spécialités philippines, particulièrement avec ses nouilles cuisinées sous toutes les formes : pancit canton, bihon, guisado, etc. Elles peuvent être fines ou épaisses, mélangées à des légumes, des morceaux de viande ou de poisson. Ces nouilles chinoises sont proposées dans presque tous les restaurants.

Plats principaux :�w Paksiw : plat à base de vinaigre avec de

l’ail, pour accompagner le poisson.

�w Pinakbet : caviar de légumes, de porc et de crevettes.

�w Kare-kare : plat à base de bœuf cuit dans une sauce au beurre de cacahuètes.

�w Beef caldereta : bœuf cuit en casserole, mijoté dans une sauce aux tomates, oignons, haricots et patates douces.

�w Menudo : ragoût de viande, pommes de terre et sauce tomate.

�w Pochero : mélange de viande de porc, petits pois, choux et autres légumes.

�w Kinilaw : spécialité de Mindanao, le thon cru ou le marlin bleu est mariné dans du vinaigre de coco, mélangé au jus de calamansi et au gingembre, agrémenté de concombres, de tomates ou de poivrons. C’est un plat très frais.

�w Goto : plat de riz accompagné de tripes.

�w Le ginataan y est délicieux et très réputé. C’est un plat à base de légumes cuits dans du lait de coco. Le ginataan manok est un poulet cuit dans une sauce coco et gingembre.

�w Les en-cas ont des origines diverses. Les fishballs ou squidballs (aux calamars) se mangent sans faim. Très typiques, on en trouve sur les marchés locaux ou à l’occasion des festivals. Des jeunes préparent des boulettes de farine et de poisson qu’ils plongent dans un bac d’huile. Les cacahuètes grillées, les marrons s’achètent dans la rue. Les en-cas espagnols sont les tapas. Le lumpia, entre le nem et le rouleau de printemps (frit ou non), vient des Chinois.

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�w Sinigang : soupe de légumes au tamarin et aux tomates avec du poisson ou de la viande.

�w Le plat des fêtes est le lechon, ou cochon de lait, très populaire. Il se déguste à l’occasion des événements marquants, des anniversaires, des grands départs ou des festivals. On tue le jeune cochon et on le cuit à la broche, entier, fourré aux oignons et à l’ail. Il est rôti pendant des heures. Après ça, chacun vient goûter au lechon et entailler sa chair à sa façon. Avec la graisse du porc, on fait des chips très croustillantes.

Les desserts�w Le bibinka est un gâteau assez lourd, à

base de riz. Le halo-halo, très rafraîchissant, peut se trouver partout à tout moment de la journée. Il est fait avec de la glace pilée, de la crème glacée, des fruits confits et des céréales.

Les fruitsLes fruits sont délicieux, exotiques et juteux, abondants et variés. C’est l’occasion de déguster les papayes, les ananas, les mangues très sucrées et les mangues vertes (qui se mangent avec du sel). Il existe vingt variétés de bananes : banane plantin, mini-bananes, bananes rouges, bananes vertes, bananes saging en légumes ou en dessert. Avec les bananes, on fait aussi des frites. Il faut absolument goûter les mangosteens, les kaimitos (nom local) ou star apples, le marang et le durian, de la famille du jackfruit (localement appelé « langka ») et les lanzones de Mindanao. Les fraises remportent un vif succès sur le marché de Baguio.

BoissonsL’alcool, vendu partout très bon marché, fait des ravages. Les bières ou les alcools forts – rhum, gin, whisky – sont consommés en grande quantité. Partout, on incite à boire. Les affiches publicitaires pour les boissons alcoolisées – ironie du sort – se juxtaposent aux panneaux du code de la route. Il existe des vins distribués comme le kulafu et des alcools plus traditionnels, de fabrication locale, forts, comme le tuba, le vin de coco des Visayas, le tapey, le vin de riz des Igorots, et le basi, le vin de canne à sucre agrémenté de baies et d’écorces des Ilocanos. Pour trinquer, on dit : Mabuhay ! (A la tienne !), ce qui correspond à « bienvenue ! ». Pour faire rire l’assemblée, on peut dire : Mabuhay empatay ! (A la bonne vôtre, jusqu’à la mort !).

�w Bières : Elles sont bonnes et très peu chères. La bière locale la plus appréciée est l’ordinaire San Miguel. Très légère, elle a la réputation d’être une des meilleures du monde. La San Miguel ordinaire est vendue en canettes, en petites bouteilles (entre 12 et 18 P) et en bouteilles d’un litre (30 P). Il faut essayer la Cerveza Negra, la brune et aussi la Red Horse, la forte, également fabriquée par la compagnie San Miguel. La Beer Na Beer d’une autre compagnie locale est presque identique au niveau du goût, mais un peu moins chère (de 18 à 25 P le litre).

�w Rhum : C’est l’alcool fort de la production locale. Le plus répandu est le célèbre Tanduay. La petite bouteille de 250 ml coûte 18 P dans les supermarchés, 30 P dans les boutiques sari-sari.

�w Tuba : La boisson traditionnelle dominante, à base de vin de coco fermenté, peut s’acheter par containers de 5 litres (environ 25 à 30 P). Le tuba coloré en orange a un goût très particulier. Le frais du matin, transparent, est le meilleur. On sert le tuba de préférence le matin dans les îles des Visayas.

�w Soft drinks : Coca-Cola, Sprite, Mountain Dew, sodas orange, etc : ces boissons gazeuses sont très consommées, importées par les Américains. Le litre de Coca coûte entre 20 et 30 P ; les petites bouteilles, entre 10 et 20 P.

�w Jus de calamansi : Délicieux pressé, le calamansi est le petit citron philippin que l’on trouve sur tous les marchés. Ressemblant à un mini-citron vert, il n’est pas plus gros qu’une tomate cerise et est peu acide.

Cochons bien grillés.

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�w Buko : Le buko est la boisson désaltérante et nourrissante par excellence. Cette moitié de noix de coco jeune et verte est remplie de lait. On la déguste sur les trottoirs. Certains la recommandent comme remède contre la gueule de bois.

�w Café : Les Philippins préfèrent le café instantané à la boisson asiatique traditionnelle, le thé. Il est difficile de trouver du café de qualité aux Philippines où la culture de l’espresso n’existe pas. Toutefois, on peut boire de bons cafés du cru, par exemple à Luzon dans les montagnes près de Sagada et Baguio (en réalité dans les provinces de Batangas, Bukidnon, Benguet, Cavite, Kalinga, Apayao, Davao et Claveria… Il y a deux siècles, les Philippines étaient le quatrième producteur de café au monde : difficile à croire aujourd’hui !

HABITUDES ALIMENTAIRESManger est un agréable passe-temps pour les Philippins, qui picorent toute la journée. La cuisine philippine est variée et peut sembler riche aux palais occidentaux. La gastronomie locale est un mélange d’influences chinoise, malaisienne et espagnole (de nombreux Mexicains furent amenés pendant l’ère coloniale). A l’occasion des fêtes, des heures sont consacrées à la préparation de repas pantagruéliques. Il est rare de trouver des couteaux en dehors des restaurants inter-

nationaux. On s’aide de sa cuillère, d’une fourchette ou de ses doigts ! Les repas du quotidien sont le plus souvent pris dans les turo-turo (accumulation de marmites sur de petits étals dans la rue) ou dans de petites cantines bon marché. Les fast-foods sont très présents dans tout le pays et fort appréciés de la population. On mange trois fois par jour : petit déjeuner (almusál ), déjeuner (tanghalían ) et dîner (hapúnan ). L’après-midi, on mange la merienda, comme dans les pays latinos.

Le truc de la serviette sur les bouteilles en verreTrès souvent aux Philippines, lorsque vous commanderez une bouteille de quelque chose (bières ou sodas), vous verrez que cette dernière arrive toujours avec une serviette en papier entortillée autour du goulot. Ce n’est pas juste pour faire joli (quoique…), mais bien pour vous permettre de le nettoyer consciencieusement avant d’y apposer la bouche. En effet, nombre de bouteilles sont recyclées et de fait sont encore pleines d’impuretés, sans compter les vicissitudes propres à la conservation.

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Brochettes de tilapia séchant au soleil.

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RECETTES

Adobo au pouletL’adobo est un plat traditionnel que l’on sert avec du riz blanc et un petit bol de sauce soja légère. Ce serait sans contredit le plat national si l’on devait en désigner un. Les Philippins adorent tout ce qui est vinaigré et l’adobo en est un savoureux exemple.

�w Ingrédients (pour 4 personnes) : 1 poulet de1,5à2kg•200mldevinaigreépicé,dejusdecitronoudejusdecitronvert•150mld’eau•12goussesd’ailémincées•2feuillesdelaurier•3c.às.d’huileoudebeurre•1/2c.àthédepaprika•1c.àthédesel•1c.àthédepoivredumoulin•garniture•3tomatespeléesetcoupéesenquartiers•quelques branches de persil ou de coriandre.

�w Préparation. Couper le poulet entre 12 et 16 morceaux ; éponger. Mélanger le sel, le poivre et le paprika ; rouler les morceaux de poulet dans les épices ; déposer dans une casserole ; glisser les feuilles de laurier et déposer l’ail sur le poulet. Arroser le tout avec l’eau et le vinaigre ou le jus de citron ; porter à ébullition ; baisser le feu et laisser mijoter à feu doux jusqu’à ce que le poulet soit cuit et que le liquide soit presque tout évaporé, ne restant l’équivalent de 5 cuillerées environ. Retirer les morceaux de poulet et déposer sur un papier absorbant. Dans une poêle, chauffer l’huile ou le beurre et faire frire les morceaux de poulet juste le temps de bien les colorer de chaque côté. Déposer dans les assiettes ou un plat de service et arroser du jus de la première cuisson.

Ingrédients atypiques�w Le polotan est une recette très spéciale. Son évocation fait sourire les autochtones,

car l’élément principal du plat n’est autre que du chien. Pour le gourmet, il reste un des plats favoris à Baguio, à l’occasion d’un événement quelconque, mais il est de moins en moins populaire. Depuis peu, il est d’ailleurs interdit de manger l’ami de l’homme.

�w Œufs de cane : ne soyez pas surpris de vous voir offrir des œufs de cane, appelés baluts. Ils sont réputés comme étant très bons pour la santé. Ces œufs sont très différents de ceux des poules et il faut les manger avec l’embryon à l’intérieur. Le jaune d’œuf orange et gris est fort en goût, très spécial.à

�w Le sasing est un fruit de mer qui se trouve dans les racines des mangroves. Ce drôle d’invertébré se mange vivant ; il se tortille comme un ver dans l’assiette. Réputé pour être bon pour l’énergie, c’est à qui aura le courage d’essayer !

Fruits de mer et crustacés au menu à Alona Beach, Panglao.

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Découverte des rochers calcaires en kayaks de mer.

DÉCOUVERTE

Jeux, loisirs et sports

DISCIPLINES NATIONALES

Jaï AlaïLe jaï alaï est l’héritage des Basques depuis plus d’un siècle. La rapidité du jeu étant stupé-fiante, les joueurs sont obligés de se protéger d’un casque. Cette pelote est très appréciée par les Philippins, bien qu’elle soit de moins en moins pratiquée.

Sepak-takrawAncien sport national né aux Philippines, le sepak-takraw (takraw : balle de rotin), également très physique, est fort prisé : deux équipes de trois personnes se renvoient une balle de rotin, s’aidant de la tête, des pieds, de la poitrine et des genoux, au-dessus d’un filet tendu à un mètre du sol.

Basket-ballC’est le sport national, le favori des Philippins. Il y a des terrains dans tous les villages et lieux-dits ; ils font aussi office de lieux de rencontre. Depuis 1975, il existe une ligue professionnelle. Les tournois sont organisés par la PBA (association de basket-ball philip-pine) et par la ligue amateur de basket-ball

philippine. Les terrains les plus convoités sont Ultra Center à Pasig et Rizal Coliseum à Malate. Les tickets d’entrée ne sont pas chers.

BoxeLa boxe est un sport de compétition, très regardé et admiré. De nombreux boxeurs philippins sont classés à un niveau international.

BillardC’est un loisir très populaire aux Philippines. Chaque bar en possède un et l’on en trouve dans le plus perdu des villages, parfois à l’extérieur sur une place.

Autres sportsLe golf, tout comme le tennis (moins répandu), est le sport de l’élite. De nombreux greens sont éparpillés dans l’archipel. La capitale de Manille regroupe à elle seule dix terrains de golf.Le cyclisme et le handball ont aussi leurs adeptes, tout comme le tennis et le golf. On voit parfois débouler par surprise un persévé-rant cycliste avec vélo et tenue adaptée (bien moulante) au goût du jour, sous une chaleur accablante de 45 °C à l’ombre.

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Des lagons et des plages de rêve.© ARNAUD BONNEFOY

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JEUX, LOISIRS ET SPORTS 64

ACTIVITÉS À FAIRE SUR PLACE

SurfLe surf est une activité relativement récente aux Philippines. Son essor date des années 1990 et est dû en grande partie aux compéti-tions de haut niveau rassemblant les champions mondiaux du surf et aux nombreuses photos parues dans les magazines de surf les plus à la mode. Une nouvelle association a d’ail-leurs été créée, la Surfing Association of the Philippine Islands (SAPI). Les principaux spots se trouvent sur la côte nord-ouest de Luzon à San Juan, sur la côte est de Luzon à Baler et à Daet (Bagasbas Beach), à Puraran sur l’île de Catanduanes. La côte sud-est de Samar offre également quelques endroits à vagues. Ainsi qu’à Sirgao, bien entendu.

Plongée sous-marineLes Philippines offrent une infinité de sites de plongée sous-marine dont certains sont considérés comme faisant partie des meilleurs spots au monde. C’est une activité qui draine un nombre important de touristes amateurs de faune sous-marine. Les novices comme les plongeurs expérimentés trouvent leur bonheur et sont pris en charge par une des nombreuses structures présentes sur place. C’est une activité très bien organisée dans tout le pays. Le nombre de centres de plongée est en augmentation continuelle. En outre, la plongée est ici une activité abordable car les coûts sont très inférieurs à ceux qui sont pratiqués en Europe ou aux Etats-Unis. Une plongée sans équipement coûte en général autour de 25 US$, un prix très compétitif. On peut choisir différentes formules. Sur les îles entourées de sites de plongée, il est fréquent de trouver des hôtels associés à des centres de plongée qui proposent des packages attractifs. On peut ainsi associer découverte d’une île, farniente et plongée. Pour ceux qui veulent que le séjour soit tota-lement orienté vers la plongée, des croisières safaris sont organisées qui permettent de découvrir différents sites. On peut plonger tout au long de l’année aux Philippines car le climat s’y prête, il faut cependant être bien conscient que la saison des pluies de mai à novembre peut voir des typhons traverser le pays ou de très mauvaises conditions météo gâcher une croisière, croisières qui sont d’ailleurs très peu maintenues durant

ces quelques mois. Cependant si la visibilité est habituellement moins bonne durant cette période, les plongées n’en restent pas moins très agréables. La saison la plus favorable s’étale donc de novembre à mai avec une prédilection pour les deux derniers mois qui offrent habituellement la meilleure visibilité.

�w Une configuration propice à une vie marine intense : La configuration archipélagique des Philippines de plus de sept mille îles, au cœur des mers de l’Asie du Sud-Est, en fait un pays très riche en faune et flore aquatiques. Les eaux tropicales sont enrichies par des courants venant du Japon, de la mer de Chine du Sud, de l’océan Indien et de la mer de Célèbes. La fosse de Mindanao s’étend le long de la côte ouest des Philippines où les fonds marins atteignent une profondeur de 10 497 m. Les eaux cristallines abritent 40 000 km2 de récifs coralliens, refuges d’une vie marine intense. Il n’y a pas moins de huit cents variétés de coraux, de différentes tailles et formes, les Philippines étant le seul pays au monde à abriter une telle diversité. Ce très riche écosystème marin est cependant menacé par la pêche à la dynamite qui endommage les fonds. Les poissons disparaissent, privés de leur environnement. Les richesses marines sont en conséquence de plus en plus protégées et classées en réserves marines. Outre les éponges, les coraux mous ou durs, les plantes lumineuses et les coquillages, il existe environ deux mille espèces de poissons. Le pays est connu pour abriter une des plus grandes variétés au monde : mérous, poissons-scorpions, murènes, hippocampes, chirurgiens, napoléons, poissons-perroquets, poissons-pierres, etc. Les gros mammifères marins sont répertoriés au nombre d’une vingtaine d’espèces comme les dauphins, les requins ou les baleines. Certains sites sont plus propices pour les observer, notamment autour de l’île de Bantayan, à la pointe nord de Cebu et de Negros, autour de l’île de Pandan, à l’ouest de Mindoro et à Romblon. Les baleines et les dauphins se trouvent généralement vers le détroit de Tanon, entre l’île de Negros et de Cebu, dans la mer de Bohol et le golfe de Davao.

�w Sécurité : Il y a six caissons de décom-pression aux Philippines qui se trouvent à Batangas, Cavite, Cebu City, Manille, Subic et Palawan (à Coron au Sea Dive Resort).

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ENFANTS DU PAYS66

Sites de plongée

Provinces Sites Saison Point d’arrivée Transport

Luzon

Batanes Fuga Island avril et mai Fuga Island avion affrété

Pangasinan Santiago Island novembre à juin

Bolinao route

Quezón Polilo Island avril à octobre Infanta, Jomalig

avion affrété

Batangas Nasugbu novembre à juin

Nasugbu City

route

Balayan Bay Verde

toute l’année Anilao route

Island & Vicinty toute l’année Batangas City route

Mindoro occidental

Lubang Island mars à juin Calatagan, Batangas

route

Apo Reef février à mai San José avion

Semirara Island mars à juin San José avion

Mindoro oriental

Puerto Galera toute l’année Batangas City

route

Buyallo avril à octobre Mansalay route

Marinduque Tres Reyes Islands

avril à octobre Gasan avion

Visayas

Romblon Dos Hermanas avril à octobre Gasan avion

Cresta de Gallo mars à juin Tablas avion

Aklan Boracay Island toute l’année Roxas City avion

Antique Batbatan Island avril à juin San José avion et route

Iloilo Cresta de Gallo toute l’année San Joaquin avion et route

Nagas Island toute l’année San Joaquin avion et route

Negros Sumilon Marine toute l’année Dumaguete avion

Sanctuary Island

Apo Island toute l’année Dumaguete avion

Cebu Capitancillo avril à octobre Sogodavion route

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ENFANTS DU PAYS D

ÉCOUVERTE67

Provinces Sites Saison Point d’arrivée Transport

Mactan toute l’année Cebu City avion

Pescador Island

toute l’année Moalboal avion et route

Danajon Banks toute l’année Mactan avion et route

Bohol Cabilao Island toute l’année Tagbilaran avion

Panglao Island toute l’année Tagbilaran avion

Mindanao

Davao Talikud toute l’année Davao City avion

Zamboanga Santa Cruz Island

toute l’année Zamboanga City

avion

Camiguin Island

Mambajao toute l’année Balingoan avion et route

Palawan

Calamianes Islands

toute l’année Coron avion

Cuyo Island mars à octobre Cuyo City avion

Cagayan Island mars à juin Cagayancillo avion affrété

Green Island Bay

avril à octobre Roxas avion

Bacuit Bay novembre à juin Liminancong avion

Ulugan Bay novembre à juin Bahile route

Honda Bay avril à octobre Puerto Princesa

avion

Balabac Island toute l’année Balabac avion

Tubbataha Reef mars à juin Puerto Princesa

avion

Taytay Bay avril à octobre Taytay route

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Gloria Macapagal-ArroyoL’ancienne présidente du pays, Gloria Macapagal-Arroyo, prit en janvier 2001 la place du président destitué et fut réélue en mai 2004 à une relative majorité. Gloria Arroyo fit une partie de ses études à l’université de Georgetown, à Washington, en même temps que Bill Clinton. Ancienne sénatrice et diplômée en sciences économiques, l’ex-présidente était chef de file du Lakas, un parti d’opposition. Elle s’engagea à combattre la corruption et à s’attaquer en priorité aux problèmes des classes défavorisées. Suite à ses deux mandats, bien peu de changements sont intervenus dans la vie des Philippins. Avec l’arrivée du nouveau président Benigno Aquino, la corruption est plus que jamais d’actualité et la dette extérieure du pays ne cesse de s’accroître.

Soledad Lacson-LocsinA 86 ans, en dépit de sa maladie, toujours grande et bien droite, Soledad Locsin accepta de traduire de l’espagnol en anglais le Noli me tangere et El Filibusterismo de Rizal. Elle décida de le faire pour ses petits-enfants, refusant l’ordinateur et le secrétariat qui lui furent offerts. Elle exigea seulement un stylo, du papier et l’assistance d’une infir-mière. Née Sison, le 28 septembre 1907, aînée de quatre enfants (son plus jeune frère, Arsenio, est devenu maire de Manille), elle étudie au couvent de l’Assomption et termine brillamment son cursus à la High School en 1936. Elle commence alors à étudier le droit à l’université des Philippines et s’arrête au bout de deux ans, pour se marier en octobre 1929 avec Aurelio Locsin, éditeur d’El Civismo, journal en langue espagnole. Elle se lance alors dans l’écriture bilingue et elle traduit quelque temps après A Basque among the Guerillas of Negros, l’œuvre de Higinio Uriarte. Pendant la guerre, elle met en place une école dans la montagne, pour les enfants des familles cherchant à éviter les forces japonaises. Cette initiative se révèle un franc succès. Puis elle décide d’ouvrir l’école Casanova à Bacolod, qui dispense une éducation de qualité, réservée aux enfants des élites. L’établissement est vendu quand les autorités de l’éducation publique décident

d’imposer un niveau standard et de baisser celui de Casanova. Ce dernier est aujourd’hui devenu le San Agustin College. Toujours active, Madame Locsin dirigera plus tard la Commission historique de Negros. Elle acheva la traduction des deux œuvres de Rizal et mourut au mois d’août 1995. Animée par un seul objectif – celui de rester fidèle à l’œuvre de Rizal –, elle respectait le ton, la cadence, l’époque et la finesse du langage de son auteur. Soledad Locsin pensait que les lecteurs avaient le droit de connaître les pensées de leur héros national. Ses livres sont publiés par Bookmark, sous le contrôle de ses enfants éditeurs et écrivains.

Emilio AguinaldoDon Emilio Aguinaldo est un personnage historique célèbre. La date et le lieu de sa naissance font l’objet de controverses. Il serait né le 29 mars 1869 dans un hôpital de Cavite City, dans la province de Cavite. Fils d’un riche fermier, appartenant à l’élite de la ville, Emilio ne peut terminer ses études à l’école normale de Manille en raison d’un retournement financier qui frappe sa famille. Il décide alors de voyager, tout en se livrant au commerce de produits secs à travers le pays. Il a une réputation de navigateur intrépide. Petit à petit, il s’intéresse de plus en plus près aux événements qui ébranlent les Philippines. Il se passionne pour la politique et devient quelque temps après le chef du gouvernement révolutionnaire, pendant que la guérilla se propage dans le pays. En décembre 1897, le général Primo de Rivera signe un accord de cessez-le-feu avec Aguinaldo. Ce dernier reçoit, en contrepartie, une indemnité et est autorisé à émigrer à Hong Kong avec ses partisans. Ainsi, de Rivera envisageait de reprendre le pays en main, tandis qu’Agui-naldo tentait de financer la révolution de l’extérieur. Le 25 février 1898, la guerre éclate entre l’Espagne et les Etats-Unis à propos de Cuba. Aguinaldo négocie son soutien à l’amiral Dewey et l’Amérique contre l’indé-pendance des Philippines. Dewey détruit la flotte espagnole le 1er mai 1898. Le 12 juin, Aguinaldo proclame l’indépendance et devient le président de la première république du pays entre 1898 et 1901.

Enfants du pays

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ENFANTS DU PAYS D

ÉCOUVERTE69

Nur MisuariPendant un quart de siècle, Nur Misuari a dirigé la rébellion qui ébranle Mindanao, à travers le Moro National Liberation Front. Ce perpétuel et vif conflit révèle un profond désaccord entre la prédominante population chrétienne et la minorité musulmane. Plus de cent vingt mille vies sont perdues au cours de ces batailles, de ces raids et embuscades étalés sur vingt-huit années de lutte pour la justice. Nur Misuari a fait régner la terreur et a été l’homme le plus recherché du pays. Certains l’appelaient « Ayatollah ». Plus tard, il posa ses armes pour Dieu, la paix et la justice. L’ancien rebelle devint le président du Conseil de la paix, chargé de développer le sud de Mindanao, puis gouverneur de la nouvelle région autonome des musulmans de Mindanao, mais il fut démis de ses fonctions avec l’arrivée de la présidente Arroyo en 2001. Arrêté en 2007 pour terrorisme, il est toujours sous assignation à résidence à Manille.

Raymond RedRaymond Red est né à Metro Manila en 1965. Il étudie la peinture et la photographie à la Philippine High School for the Arts (centre national pour les arts), mais renonce à ces domaines lorsqu’il devient boursier au UP Film Center et qu’il réalise ses premiers films en super-8 au début des années 1980. Après son passage au Mowelfund Film Institute, il devient une des figures dominantes de la scène cinématographique indépendante à Manille. Ses courts-métrages ont depuis été projetés dans les festivals internationaux en Amérique, en Europe et en Asie. Ses premières œuvres furent Bayani (Patriote, 1991-1992) et Sakay (1993). Les héros de la révolu-tion philippine au début du XXe siècle sont au cœur de ces deux histoires. Il a travaillé comme collaborateur sur le film Makapili, d’après un scénario sur la trahison en temps de guerre pour lequel il a été primé au festival de Rotterdam. Son opus, Anino (Ombres) a reçu la Palme d’or du court-métrage lors du festival de Cannes 2000.

Hilario Davide Jr.Quand la confusion et le doute déchiraient les Philippins, Hilario Davide Jr., président de la Cour suprême, maintenait la loi. Son intelli-gence et sa sobriété, alliées à son intégrité, sa sagesse et son équité, ont rassuré une nation

en détresse. « On craignait des confrontations violentes, des sursauts d’anarchie. Mais la loi régnait encore grâce à un homme. Son nom est Hilario Davide Jr », écrivait le Philippin Daily Inquirer, qui lui accorda le titre de « Philippin de l’an 2000 ». Bien que le procès en destitution du président Estrada qu’il a présidé durant la crise sociale se soit soldé par un échec, Davide a suscité l’admiration des Philippins, qui avaient désespérément besoin de héros comme Rizal, Del Pilar ou Masini. Hilario Davide Jr est né en 1935 à Colawin (Argao, Cebu) et est le sixième enfant d’un professeur. Il décide très jeune de devenir avocat et suit des études de droit. Après une rapide ascension professionnelle, il s’oppose à la dictature de Marcos de 1978 à 1984 et entreprend des enquêtes sur des violations des droits de l’homme. Quand Cory Aquino devient présidente en 1986, elle le nomme à la Commission constitutionnelle, puis le président Joseph Estrada l’élève au rang de chef de la Cour suprême de justice en 1998. A ce poste, il entreprend la réorganisation du système judiciaire en luttant contre la corruption et en confortant l’indépendance des tribunaux. En octobre 2003, il est accusé de détournement de fonds et est destitué de ses fonctions, mais bénéficie toujours du soutien de nombreux Philippins.

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ENFANTS DU PAYS70

Loida Nicolas-LewisA la tête de l’un des plus grands groupes agroalimentaires du monde, Loida Nicolas-Lewis est probablement l’une des plus riches Philippines expatriées. Elle est actuel-lement le PDG de TLC Beatrice International Holdings Inc, firme basée dans trente et un pays. Elle jouit ainsi d’un extraordinaire statut à New York et à Paris, ce qui contribue à démentir les préjugés mondiaux sur les femmes philippines. Avocate de formation, Loida est aussi écrivain et philanthrope. Elle milite pour la communauté philippine aux Etats-Unis. Elle a été la première femme à réussir l’examen du barreau de l’Etat de New York sans avoir étudié le droit aux Etats-Unis. Loida n’hésite pas à déclarer : « Je serai toujours philippine. En fait, j’attribue mon succès à mon appartenance aux Philippines, car je n’ai pas changé ; mon accent n’est pas américain, et je suis vraiment ce que je suis parce que je suis une femme philippine. On peut me sortir des Philippines, mais on ne peut sortir les Philippines de moi. »

PaengNé en 1957, Paeng apprit le bowling sous la tutelle de son père, qui lui inculqua également la valeur de la discipline. C’est, selon lui, ce qui l’amena à remporter quatre fois le Championnat du monde de bowling et cent douze tournois. Il est aujourd’hui considéré comme le plus grand joueur de l’histoire de ce sport. En reconnaissance de ses hauts faits, le président du Comité international

olympique, Juan Antonio Samaranch, lui remit personnellement le prestigieux trophée du CIO, le premier pour un joueur de bowling. Le Sénat philippin le déclara « meilleur athlète de tous les temps » en 1999. Il fut aussi le premier sportif à avoir été décoré de la médaille de la Légion d’honneur, distinction ultime, et de la médaille du Mérite présidentiel. Cet homme humble et doux semblait né pour battre des records. Paeng, champion par excellence, est toujours aujourd’hui l’une des fiertés du sport philippin.

Manny PacquiaoBoxeur professionnel, né le 17 décembre 1978 à Bukidnon, Manny Pacquiao est davantage que le plus grand sportif philippin de tous les temps : c’est une véritable star, un Dieu vivant, un peu comme Maradona en Argentine. Il est le premier et seul boxeur de l’histoire à avoir obtenu des titres mondiaux dans huit catégories de poids différentes ! Son nombre de succès est extraordinaire. Dernier en date, le 13 novembre 2010, quand il bat aux points Antonio Margarito à Dallas et devient champion WBC des superwelters (son dernier combat en décembre 2011 s’est soldé par une défaite par KO et fut par ailleurs suivi par la majorité du pays). Aujourd’hui, il est considéré comme le meilleur boxeur au monde toutes catégories confondues, le mieux payé aussi (revenu annuel de 40 millions de US$ environ). Et il sait se diversifier : chanteur, acteur, il a même été élu député de la province de Sarangani aux élections législatives de 2010 !

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DÉCOUVERTE

LexiqueLe tagalog est la langue of ficielle des Philippines depuis 1936. Il est parlé par environ 10 millions d’habitants. Le filipino, la langue nationale, est un mélange de tagalog, d’anglais et d’espagnol, associé à des mots empruntés aux dialectes originaux. On y retrouve beaucoup de similitudes avec l’espagnol, notamment dans la sonorité. Sa grammaire est aussi compliquée. Les jours de la semaine ont une orthographe différente de l’espagnol mais se prononcent de la même façon, sauf le dimanche (linggo ). En cebuano, le dialecte des Visayas, le dimanche est aussi « domingo ». « Baso » (un verre) se prononce en tagalog comme « vaso » en espagnol, de même « plato » (assiette), « mesa » (table). On donne l’heure en espagnol, mais le tagalog est employé pour les quantités. Il est bienvenu de connaître quelques mots de tagalog. En effet, les étrangers qui parlent le tagalog sont très appréciés. Les Philippins sont agréablement surpris et très fiers. C’est un bon moyen d’établir un vrai contact avec les Philippins car l’anglais est employé pour les sujets imper-sonnels alors qu’on préfère utiliser le tagalog dès qu’il s’agit de sujets plus personnels. Les Philippins parlent souvent tagalog entre eux, même s’ils sont accompagnés d’anglo-phones. Un autre facteur peut interférer dans la communication : beaucoup quittent l’école très tôt et cultivent la honte de parler très mal l’anglais, même s’ils le comprennent. Le dialogue en anglais est donc rendu difficile et limité dans certains coins reculés où la scolarisation est lacunaire.

Quelques mots utiles�w Aujourd’hui : ngayon

�w Bienvenue : mabuhay

�w Bonjour : magandang umaga

�w Demain : bùkas

�w Bon après-midi : magandang hapon

�w Bonsoir : magandang gabi

�w Hier : kahapon

�w Allons-y : tayo na

�w A plus tard : magkita tayo mamaya

�w Au revoir : paalam ou sige

�w Ici : dito

�w Un peu : konti lang

�w Merci : salamat

�w Excusez-moi : ekskyus

�w Moi : Ako

�w Toi : Ikaw

�w Belle : maganda

�w Beau : guapo

�w Stupide : gago ou tanga

�w Je ne comprends pas : hindi ko maintindihan

�w Avion : eroplano

�w Bateau : barko

�w Bus : bus

�w Train : tren

�w Droite : kanan

�w Gauche : kaliwa

�w Tout droit : derecho

�w Café : kape

�w Eau : tubig

�w Pain : tinapay

�w Riz : kanin

�w Viande : karne

�w J’ai déjà mangé : kumain na ako

�w Manger : kain

�w Marché : palengke

�w Je veux acheter du poisson : gusto kongbumili ng isda mangga

�w Je veux acheter des cigarettes : pabili na cigarillo

�w Bon marché : mura

�w Oui : ôo ou opo (qui marque le respect envers son interlocuteur, plus âgé)

�w Non : hindi

�w Je parle un peu tagalog : ako ay magsalita konti lang ng tagalog

�w Cher : mahal

�w C’est trop cher : maciado mahal

�w Je veux moins cher : gusto ko muralang

Questions-réponses�w Où ? saan ?

�w Qui ? sino ?

�w Quand ? kailan ?

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LEXIQUE72

�w Quel est votre nom ? anong pangalan mo ?

�w Comment ? paano ?

�w Comment allez-vous ? kumusta yo ?

�w Ca va bien mabuti ? ou ok lang ?

�w C’est combien ? (prix) magkano lang ?

�w Quel âge avez-vous ? ilang taon ka na ?

�w Pourquoi ? Bakit ?

�w J’ai vingt ans : aako ay beynte anyos ou dalawampung taon

�w Qu’est-ce que ? ano ou anong ?

�w De quel pays venez-vous ? tagasaan ho kayo ?

�w Je viens de France : taga Francia ako.

�w Quelle heure est-il ? anong oras na ?

�w Il est une heure et demie : a la uno y media

�w Où se trouve le terminal de bus ? nasaan ang terminal ?

�w Est-ce que c’est loin ? malayo pa ba ?

�w Où allez-vous ? saan ka mag punta ?

�w Où êtes-vous allé ? saan ka pupunta ?

�w A combien de kilomètres d’ici ? ilang kilometro galing dito ?

�w Combien de temps faut-il… pour se rendre à Banaue ? ilang horas… galing dito papuntang Banaue ?

�w Est-ce qu’il y a de l’eau ? may tubig ba ?

�w Combien coûte le kilo de mangues ? magkano ho ba ang kilo ng mangga ale ?

�w Ça coûte trente pesos : ito ay tatlumpù ou treynta piso.

�w Il n’y a plus de mangues : wala nang mangga

�w Qu’est-ce que vous faites aujourd’hui ? anong ginagawa mo ngayong araw ?

�w Je ne sais pas : hindi ko alam

Chiffres�w 1 : isa

�w 2 : dalawa

�w 3 : tatlo

�w 4 : àpat

�w 5 : lima

�w 6 : anim

�w 7 : pito

�w 8 : walo

�w 9 : siyam

�w 10 : sampù

�w 11 : labing isa

�w 20 : dalawampù

�w 21 : dalawampùt isa

�w 30 : tatlumpù

�w 40 : apatnapù

�w 50 : limampù

�w 60 : ànimnapù

�w 70 : pitumpù

�w 80 : walumpù

�w 90 : siyamnapù

�w 100 : isandaan

�w 1 000 : libo

�w 1 million : angaw

Jours de la semaine�w Lundi : lunes

�w Mardi : martes

�w Mercredi : myerkules

�w Jeudi : hwébes

�w Vendredi : byérnes

�w Samedi : sabado

�w Dimanche : linggo

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MANILLE

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Manille, grande ville bruyante et extrêmement polluée, ne présente pas un intérêt excep-tionnel (c’est le moins que l’on puisse dire…). Il est rare qu’elle retienne l’attention du visiteur. Cependant, c’est une première approche de la culture philippine. On peut ainsi flâner dans ses différents quartiers et surtout s’attarder dans l’Intramuros, se promener dans le parc Rizal,

avant d’aller profiter des magnifiques couchers de soleil sur la baie. Le soir, la capitale s’anime, bien que Manille ne soit pas à proprement parler une capitale de la fête. En effet, Manille reste avant tout une ville de transit pour le touriste de passage qui se rend vers une destination ensoleillée pour profiter de la douceur de vivre des Philippines.

HISTOIREA l’origine, Manille était occupée par une petite colonie tribale implantée sur les rives de sa baie. Son nom (en tagalog Lungsod ng Maynila ) vient du mot may, qui veut dire « il y a », et de la plante aux fleurs blanches appelée nilad, qui pousse sur les berges de la rivière Pasig.Quand les premières communautés marchandes s’y installent, le commerce prend son essor à partir du XIIe siècle. Des négociants originaires de différentes péninsules et des pays envi-ronnants, comme les pays arabes, la Chine, l’Inde, le Japon, Bornéo, Java ou Sumatra, sont attirés par la situation de Manille, qui offre un superbe port naturel. La ville devient alors un lieu d’échanges et de trafics en tout genre (dépôts de soie, porcelaines, perles, fer, plomb, cuivre). C’est à la jonction de deux régions favorables à l’agriculture – la plaine alluviale et marécageuse, au nord, et les terres volca-niques, au sud-ouest – que Manille prospère. L’agglomération s’agrandit peu à peu, à la suite d’invasions successives.En raison de sa situation stratégique, elle est proclamée capitale du pays le 24 juin 1571 par le premier gouverneur général des Philippines, Miguel López de Legazpi (1565-1572), au service de l’Espagne. Les colons prennent la place et fortifient la ville sur les ruines de la colonie musulmane du prince Rajah Soliman, à la suite de la bataille de Bangkusay. Elle prend le nom d’Intramuros.Quelques années après sa création, la ville fortifiée de Manille, El insigne y siempre leal ciudad (la belle cité à jamais fidèle) comme l’appellent les Espagnols, est menacée car très convoitée. Les pirates chinois, les navires de guerre portugais et hollandais cherchent à déstabiliser ses occupants. Manille est occupée par les troupes britanniques

de 1762 à 1764. Les révoltes se multiplient. A la fin du XIXe siècle, elle devient le refuge des célèbres combattants pour la liberté, comme José Rizal, Andres Bonifacio, les prêtres Gómez et Burgos.En 1898, les Espagnols quittent définitivement Manille, mais l’année suivante éclate la guerre américano-philippine qui va durer jusqu’en 1901. Manille devient alors le siège du gouvernement civil américain. En 1935, le gouvernement autonome de Manuel Quezon s’y établit. Pendant la Seconde Guerre mondiale, les Japonais bombardent la ville, l’église Santo Domingo et d’autres sites historiques. Leurs troupes d’occu-pation font régner la terreur de 1942 à 1945. Le général Douglas MacArthur tient finalement la célèbre promesse « Je reviendrai » qu’il avait prononcée avant de quitter le pays. Il revient pour le libérer en 1945, au prix de sanglants combats. A la fin de la guerre, la ville est en majeure partie détruite. Sa reconstruction se fait sans trop de planification, comme on pourra en juger aujourd’hui.La tentative de décentralisation en 1948 avec le déplacement officiel de la capitale à Quezon City (15 km de Manille) fut un échec. Manille fut menacée de perdre son titre de capitale administrative, jusqu’en 1976. Cette même année, elle reprit sa place de première ville du pays et la grande région métropolitaine fut proclamée capitale.Elle prit alors le nom de Metro Manila. Appartenant à la National Capital Region (NCR), elle comprend évidemment la ville de Manille (la plus grande, qui compte aujourd’hui plus de 2 millions d’habitants), Kalookan, Quezon, Pasay, Mandaluyong, Makati, Pasig et Muntinlupa, ainsi que tous les anciens villages résidentiels établis par les Espagnols autour de l’ancienne capitale.

Manille

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78 LA VILLE AUJOURD’HUI

LA VILLE AUJOURD’HUIMetro Manila est aujourd’hui une métropole en pleine croissance (a priori la 7e ville la plus peuplée au monde) : son expansion urbaine regroupe environ 19,8 millions d’habitants (en comptant les banlieues des provinces adjacentes, sinon environ 11,6 millions d’habi-tants). La croissance de la population s’élève à environ 4 %. La métropole comprend un taux de lettrés de 99 %, ce qui n’empêche pas un taux de chômage important.L’agglomération manillaise est le centre économique, politique et culturel du pays. Elle est composée de dix-sept municipalités. La « Metro », comme on l’appelle familièrement, est la porte d’entrée des Philippines.

La capitale administrative, jeune et très vivante, est à l’image du pays, à la fois éclatée et congestionnée. Sa situation favorable, à l’embouchure d’un port naturel (le plus important de l’archipel), en fait un point de rencontre sur le plan international. C’est le mélange des influences espagnole, asiatique et américaine à l’origine de son métissage culturel qui fait le vrai charme de la ville. C’est aussi la capitale du chris-tianisme en Asie, comme le prouve bien la place importante occupée par l’archevêque de Manille dans les discussions quant à l’avenir de la papauté suite à la renonciation du Pape Benoît XVI.

QUARTIERSManille est très étendue et il est difficile de parler de centre car il s’agit plus d’un agglo-mérat de quartiers.

IntramurosIntramuros est le quartier historique de la ville, le seul témoignage de son passé. C’est souvent la partie de Manille que les voyageurs retiennent car elle possède ce charme qui manque tant au reste de la ville. On peut s’y cultiver, s’y promener ou y dîner. Si l’on ne doit faire qu’une seule visite à Manille, c’est sans hésitation celle-là.En outre, le parc Rizal s’étend au sud d’Intra-muros et permet de compléter cette visite du Manille historique par celle du parc qui fait lui aussi la part belle aux rappels historiques en plus d’être une halte verte dans cette ville très polluée.

MakatiMakati est le centre d’affaires de Manille. C’est la partie très dynamique de la ville, reflet de la modernité en marche aux Philippines. Makati est le quartier branché, avec ses gratte-ciel prétentieux, ses boutiques de luxe et ses allé-chantes galeries marchandes. Les immenses centres commerciaux, très modernes, sont bondés à longueur de journée. Il y a aussi de

beaux espaces verts, des restaurants et des boîtes de nuit chics. Businessmen et jeunesse dorée s’y côtoient. Ce quartier bon chic bon genre est le fief des plus beaux immeubles résidentiels du pays. On y passera donc pour voir le futur de Manille.

Ermita et MalateMalate c’est le Thamel (à Kathmandou) ou la KhaoSan Road (à Bangkok) de Manille : soit le quartier des backpackers et des jeunes de manière général. Là vous trouverez tout : des bars, des supermarchés, des agences de voyages, des hôtels pour petits budgets, des restaurants et encore des bars et des boîtes de nuit. Malate dort peu, car tous ces établissements sont ouverts 24h/24. Ajoutez à cela sa position proche des principaux points d’intérêts de la ville et vous obtiendrez un cocktail détonant. Ermita est le quartier immédiate-ment attenant à Malate. Ici, les grands malls ont toute leur place. On passe d’ailleurs de l’un à l’autre pour se rendre à Intramuros ou pour aller au bureau. Ermita c’est donc un peu l’autre face des quartiers centraux. Pile, la journée, dans les gigantesques bureaux d’Ermita, à l’abri du parc Rizal ; et face, la nuit, à Malate.

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