Lycée Descartes Diagnostic pédagogique€¦ · C’est en 1807 que le lycée de Tours fut créé...

22
© Lycée Descartes, janvier 2012 1 Lycée Descartes Diagnostic pédagogique janvier 2012 C’est en 1807 que le lycée de Tours fut créé par Napoléon Ier, décision prise au camp d’Eylau, en Prusse orientale 1 . L’établissement s’installa dans les locaux du Grand Séminaire Saint-Charles devenu Bien national en 1790. Par décret du 15 décembre 1888, le « lycée de garçons de Tours » prit le nom de lycée Descartes. Les locaux furent agrandis sous la troisième République (1911) et connurent deux extensions successives en 1971 (bâtiment E situé dans la Cour des minimes) et en 2004 (bâtiment F dédié à l’enseignement des sciences physiques et de la chimie). Chargé d’histoire, le lycée appartient aujourd’hui au paysage institutionnel des formations de l’Académie d’Orléans-Tours et de la Région Centre. De cette enjambée historique 2 , nous retiendrons volontiers l’association harmonieuse de la tradition avec la modernité, couple de forces indissociables qui caractérise aujourd’hui encore la physionomie du lycée et les pulsations pédagogiques qui font battre son coeur. L’établissement répond aujourd’hui à une double vocation d’enseignement du second degré et de Classes Préparatoires en synergie avec le réseau des Universités, et plus spécialement l’Université François Rabelais de Tours et le réseau des Ecoles d’Ingénieurs qui se rattachent à elle. Au cours des dix dernières années, les effectifs du lycée Descartes ont connu un accroissement significatif, dépassant la barre des 1600 élèves en 2007-2008 pour redescendre à 1576 élèves à la rentrée de 2011. Le second degré et l’enseignement supérieur qui comporte 18 CPGE scientifiques et littéraires, se trouvent à pat égale avec une petite avance pour les formations initiales. Au cours du diagnostic succinct qui va suivre et qui s’appuie volontairement sur un document statistique plus conséquent intitulé « le lycée Descartes en chiffres » 3 , l’analyse débouchera sur une approche dynamique, prélude à l’élaboration de la Lettre de mission du chef d’établissement et de la concertation sur le projet d’établissement. 1 Histoire succincte du lycée Descartes disponible sur : http://www.lyceedescartes37.com/presentation.html 2 Il convient ici de se référer à la belle monographie publiée à l’occasion des cérémonies du bicentenaire : Michel Laurencin, Le lycée Descartes. Histoire d’un établissement d’enseignement à Tours (1807-2007), Edition du bicentenaire, Tours, 2007. 3 Ce document a été établi principalement à partir des sources suivantes : APAE, IPES, IVAL, IA37, DOS et recueil statistique de l’établissement.

Transcript of Lycée Descartes Diagnostic pédagogique€¦ · C’est en 1807 que le lycée de Tours fut créé...

© Lycée Descartes, janvier 2012

1

Lycée Descartes Diagnostic pédagogique

janvier 2012

C’est en 1807 que le lycée de Tours fut créé par Napoléon Ier, décision prise au camp

d’Eylau, en Prusse orientale1. L’établissement s’installa dans les locaux du Grand Séminaire

Saint-Charles devenu Bien national en 1790. Par décret du 15 décembre 1888, le « lycée de

garçons de Tours » prit le nom de lycée Descartes. Les locaux furent agrandis sous la

troisième République (1911) et connurent deux extensions successives en 1971 (bâtiment E

situé dans la Cour des minimes) et en 2004 (bâtiment F dédié à l’enseignement des sciences

physiques et de la chimie). Chargé d’histoire, le lycée appartient aujourd’hui au paysage

institutionnel des formations de l’Académie d’Orléans-Tours et de la Région Centre. De cette

enjambée historique2, nous retiendrons volontiers l’association harmonieuse de la tradition

avec la modernité, couple de forces indissociables qui caractérise aujourd’hui encore la

physionomie du lycée et les pulsations pédagogiques qui font battre son cœur.

L’établissement répond aujourd’hui à une double vocation d’enseignement du second degré et

de Classes Préparatoires en synergie avec le réseau des Universités, et plus spécialement

l’Université François Rabelais de Tours et le réseau des Ecoles d’Ingénieurs qui se rattachent

à elle. Au cours des dix dernières années, les effectifs du lycée Descartes ont connu un

accroissement significatif, dépassant la barre des 1600 élèves en 2007-2008 pour redescendre

à 1576 élèves à la rentrée de 2011. Le second degré et l’enseignement supérieur qui comporte

18 CPGE scientifiques et littéraires, se trouvent à pat égale avec une petite avance pour les

formations initiales.

Au cours du diagnostic succinct qui va suivre et qui s’appuie volontairement sur un document

statistique plus conséquent intitulé « le lycée Descartes en chiffres » 3, l’analyse débouchera

sur une approche dynamique, prélude à l’élaboration de la Lettre de mission du chef

d’établissement et de la concertation sur le projet d’établissement.

1 Histoire succincte du lycée Descartes disponible sur : http://www.lyceedescartes37.com/presentation.html 2 Il convient ici de se référer à la belle monographie publiée à l’occasion des cérémonies du bicentenaire : Michel Laurencin, Le lycée Descartes. Histoire d’un établissement d’enseignement à Tours (1807-2007), Edition du bicentenaire, Tours, 2007. 3 Ce document a été établi principalement à partir des sources suivantes : APAE, IPES, IVAL, IA37, DOS et recueil statistique de l’établissement.

© Lycée Descartes, janvier 2012

2

1. « Héritiers » ? « Nouveaux lycéens » ?

1.1. En nous référant à Bourdieu (1971) et à Dubet (1992), ce chapitre se place sous le sceau

de la sociologie et plus spécialement de la sociologie scolaire. Dans les représentations

tourangelles, s’est installée la certitude dominante selon laquelle le lycée Descartes,

établissement de centre-ville, serait l’apanage de la bourgeoisie. Qu’en est-il exactement

chiffres en main ?

Les indicateurs de pilotage nous apprennent que 12,2 pour cent des élèves du second cycle,

10,4 pour cent des préparationnaires de première année et 9,7 pour cent de seconde année

appartiennent aux catégories sociales défavorisées (ouvriers non-qualifiés, ouvriers qualifiés,

chômeurs) en 2010. Ces taux restent inférieurs de plus de moitié par rapport aux moyennes

académique et nationale en ce qui concerne le second degré, mais avec un écart beaucoup plus

faible pour les élèves de CPGE. Pour l’établissement considéré dans son ensemble, l’écart est

de 1 à 3, aussi bien pour la comparaison avec le département d’Indre et Loire, l’académie

d’Orléans-Tours que le territoire national.

A contrario, le pourcentage des élèves appartenant aux catégories socioprofessionnelles

favorisées fait la part belle aux « héritiers » avec 53,7 pour cent de « PCS FA » et 13,9 pour

cent de « PCS FB4 », soit 67,6 pour cent. Entre les deux extrêmes, 20,1 pour cent des lycéens

et des étudiants proviennent des couches moyennes. S’il est incontestable que les « héritiers »

représentent, grosso modo, sept élèves sur dix, les couches moyennes et défavorisées forment

un peu moins du tiers de l’effectif. La mixité sociale reste à construire, même s’il existe une

frange non-négligeable de « nouveaux lycéens » pour reprendre l’expression du sociologue

Ballion (1993).

1.2. Il convient d’étayer ces premiers indices par un faisceau de facteurs croisés. La

proportion de boursiers du secondaire est faible avec 9,25 pour cent en 2010, en décroissance

significative à tout le moins par rapport au début de la période d’observation (12,3% en 2006).

Nous sommes loin des taux rencontrés dans les quartiers populaires des grandes villes ou dans

les territoires de l’éducation prioritaire périurbains ou rurbains. En CPGE où les critères

d’attribution diffèrent, la progression atteint 27,93 pour cent de boursiers en 2010, chiffre en

4 Il s’agit ici des couches moyennes supérieures

© Lycée Descartes, janvier 2012

3

augmentation, presque conforme aux attentes de l’Institution dont les circulaires de rentrée

successives assignent, depuis 2007, l’objectif d’un tiers de boursiers classés par les CAE5 et

admis.

Au cours de l’année scolaire 2010, une trentaine d’élèves ont été aidés par le Fonds social

lycéen et par la Caisse de Solidarité de l’établissement. Encore s’agissait-il le plus souvent

d’aides exceptionnelles sollicitées par les élèves de CPGE pour les frais d’inscription aux

concours des Grandes Ecoles ou la prise en charge de la pension ou de la demi-pension.

Enfin, les impayés de demi-pension ou d’internat revêtent un caractère exceptionnel.

Ces indications statistiques corroborent la prééminence des catégories favorisées et des

couches moyennes supérieures à une nuance près mais d’importance. La sociologie des élèves

des Classes Préparatoires est voisine de ce que l’on peut observer dans le réseau national des

lycées de même nature. C’est bien le second degré qui se distingue clairement des taux

académiques et nationaux par son déficit de mixité sociale, en dépit des efforts récents

entrepris par l’autorité académique départementale pour infléchir cette tendance lourde.

1.3. Déjà, les destins individuels portent la marque des nuances sociales qui se dessinent.

Selon les statistiques établies à la rentrée scolaire de 2011, seuls 6 pour cent des élèves

accusaient un retard supérieur ou égal à deux ans pour un taux sensiblement supérieur à 10

pour cent dans le département d’Indre et Loire, sur le ressort de l’académie d’Orléans-Tours

comme en France. Les élèves manifestant un an de retard représentaient 6,3 pour cent,

proportion nettement inférieure au département (10,4%), à l’académie (10,7%) et à la

moyenne nationale (10,6%). Si la proportion d’élèves à l’heure (83,1%) est quasiment

comparable à ce qui a pu être observé par ailleurs, celle des élèves en avance apparaît

davantage signifiante des différences observées ; 10,3 pour cent des entrants en Seconde sont

en avance d’au moins un an, soit un taux deux fois supérieurs au territoire de l’académie et à

la moyenne nationale. Le lien consubstantiel entre retard scolaire et redoublement permet

d’établir que l’immense majorité des élèves admis au lycée Descartes a effectué une scolarité

sans accroc dans les différents cycles de l’enseignement élémentaire et du collège unique.

5 Commission d’Admission et d’Evaluation

© Lycée Descartes, janvier 2012

4

1.4. De surcroît, et sous réserve de vérification, les courbes statistiques établies d’après les

Indicateurs pour le Pilotage des Etablissements du Second Degré (IPES) soulignent la

pression croissante à l’entrée en Seconde des élèves provenant des établissements hors-secteur

et de l’enseignement privé. A cet égard, l’année 2008 semble avoir marqué un tournant avec

l’affectation en Seconde des élèves selon leur domicile au lieu de leur collège d’origine.

L’assouplissement de la carte scolaire a perturbé l’effort de mixité sociale consistant à

associer collèges urbains favorisés (Anatole France), collèges défavorisés (Michelet et

Pasteur) et collèges ruraux (Neuillé-Pont-Pierre et Neuvy-le-Roi) pour contenir des flux

caractérisés par la montée de pratiques consuméristes. En d’autres termes, l’élection du russe,

et dans une moindre mesure des arts visuels, a pu se confondre avec une stratégie d’élection,

au moment où l’image d’un « lycée traditionnel de l’Institution », fondant la sélection sur les

disciplines scientifiques, écartait les élèves issus des milieux populaires.

1.5. Le lycée Descartes est donc très largement fréquenté par des élèves appartenant aux

couches moyennes supérieures et à la bourgeoisie. Le sentiment populaire n’a pas forcé le

trait – ou plutôt une tendance – en lui conférant une valeur générale ou exclusive. Un rapide

survol des noms et des prénoms qui pourrait donner lieu à une étude exhaustive intéressante

mais source de controverse possible, illustre une sémiologie ascendante assortie d’une

trentaine de noms à particule. Malgré tout, la réalité sociologique se veut plus nuancée dans

une approche en finesse. En effet, les « nouveaux lycéens » sont bien présents – un peu moins

du tiers de l’effectif – tandis que la sociologie des étudiants est quasiment conforme aux

attentes nationales, avec un frémissement lent mais constant en faveur d’une meilleure mixité

sociale depuis cinq ans.

2. Les facteurs de stabilité

2.1.1. Tandis que les « héritiers », majoritaires en nombre, cohabitent avec une petite frange

de « nouveaux lycéens », de puissants facteurs exogènes et endogènes assurent la cohésion

interne. Ces facteurs de stabilité constituent un allié de la sérénité studieuse qui baigne

l’atmosphère du lycée et qui contribue aux parcours scolaires de réussite.

Quels sont les facteurs de stabilité identifiables ?

© Lycée Descartes, janvier 2012

5

Sur 1576 élèves présents à la rentrée 2011, 870 relevaient de l’enseignement secondaire et

706 des Classes Préparatoires. Avec 300 élèves, soit 34,48 pour cent de l’effectif du second

degré préparant aux trois séries du baccalauréat général L, ES et S, le niveau Seconde est

« déterminant» pour l’avenir scolaire des élèves. De quelle manière ?

2.1.2. Dans le cadre du couple des enseignements d’exploration associant, depuis 2010,

l’enseignement des sciences économiques et sociales à une gamme plus variée d’approches

cognitives, les élèves disposent du choix de sept matières. A la rentrée de septembre 2011,

l’ordre de grandeur résultant de la distribution l’offre de formation était la suivante :

littérature et société (30,98%), enseignement de la langue russe LV3 (15%), arts visuels

(11,41%), grec grand-débutant (11,07%), latin (10,74%), Principes Fondamentaux de

l’Economie et de la Gestion (10,40%) et arts du son (10,40%). Il n’existe pas encore

d’enseignement exploratoire à caractère scientifique (MPS, sciences et laboratoire, sciences

industrielles pour l’ingénieur, création et initiative technologique) au motif que leur présence

pourrait nuire à la série littéraire, argument qu’il conviendrait de soumettre au crible de

l’analyse critique. De même, il sera bon de s’interroger sur la différenciation entre

enseignements d’exploration et enseignements optionnels.

Si la mixité sociale reste en gésine, l’hétérogénéité pédagogique est-elle à l’œuvre ?

Depuis quatre ans, le cylindrage des classes par les langues vivantes et les enseignements de

détermination puis d’exploration a été abandonné au profit de divisions authentiquement

hétérogènes. Ainsi les élèves ayant choisi d’étudier la langue russe grand-débutant se

trouvent-ils répartis dans quatre divisions de Seconde. Déjà contingenté dans le cadre de

l’affectation qui relève de la compétence de l’autorité académique départementale, le choix du

russe ne peut plus se confondre exclusivement avec une stratégie d’appel ou d’évitement,

phénomène particulièrement sensible dans un bassin de formation caractérisé par des taux

d’élection inégaux entre établissements. Si le lycée Descartes est un lycée d’excellence, il

l’est au même titre que les autres établissements du bassin de Tours-centre et du département

d’Indre et Loire.

2.1.3. Hétérogènes dans leur constitution, les classes de Seconde jouent pleinement la carte de

l’accompagnement personnalisé inscrite dans les programmes nationaux. Avec deux heures

hebdomadaires inscrites systématiquement à l’emploi du temps, les équipes pédagogiques

© Lycée Descartes, janvier 2012

6

tendent vers la généralisation d’une pédagogie individualisée tournée vers le soutien,

l’approfondissement et l’aide à la définition du projet personnel d’orientation. En dépit d’une

dotation horaire globalisée qui laisse une faible marge d’initiative, l’établissement a pris le

parti délibéré de veiller à la constitution de groupes à effectifs réduits dans les disciplines

instrumentales (français et mathématiques) et en sciences humaines et expérimentales.

L’accompagnement personnalisé jouit d’un emploi du temps mobile qui évolue toutes les sept

semaines, en fonction de l’évaluation des élèves bénéficiaires. Si des progrès restent à

accomplir dans la constitution des groupes de besoin, dans la diffusion, la mise en commun et

l’harmonisation des pratiques, il est permis de considérer qu’une pièce essentielle de la

réforme du lycée a pris un bon départ.

2.1.4. Le niveau Seconde a négocié le tournant de la modernité grâce à la mise en œuvre de

classes hétérogènes et de l’accompagnement personnalisé qui s’adresse à tous les élèves. En

juin 2010, 84 pour cent des élèves de Seconde ont été admis en classe de Première avec une

plus-value de 3 pour cent par rapport aux attentes académiques. 8,6 pour cent se sont vus

proposer le redoublement. D’une manière générale, mais d’une manière générale seulement,

ces taux sont tendanciellement favorables à première analyse.

Cependant, la propension au redoublement de la Seconde constitue un indicateur à surveiller

de très près. De 2007 à 2011, le taux de redoublement global en classe de Seconde a subi une

forte érosion dans le département d’Indre et Loire, passant 11,2 à 7,3 pour cent. L’observation

est de même nature pour l’académie et la France. En revanche, le lycée Descartes présente

une succession de taux hiératiques qui soulignent les marges de progression attendues dans la

culture de l’orientation. En 2011, celui-ci s’élevait à 12,3 pour cent, taux supérieur de cinq

points par rapport aux lycées du département d’Indre et Loire disposant pourtant d’une plus

grande mixité sociale. Somme toute, la mise en œuvre de l’accompagnement personnalisé, le

tutorat et les stages de remise à niveau constituent des leviers qu’il importe d’optimiser dans

la recherche d’une meilleure performance éducative.

Malgré tout, il n’existe pas d’échecs scolaires à proprement-parler. Ce syndrome6 qui tend à

déconstruire l’activité pédagogique, les relations sociales et l’image d’un établissement

scolaire, épargne le lycée Descartes Par conséquent, l’organisation de la Seconde peut

6 « Administration Education » Revue trimestrielle de l’AFAE n° 96 – Quatrième trimestre 2002, pp. 93-115.

© Lycée Descartes, janvier 2012

7

constituer un facteur de cohésion interne et de progression des pratiques pédagogiques pour

les élèves et pour les professeurs.

2.2.1 Plusieurs aspects éducatifs fortifient cette activité pédagogique féconde. Facteurs

d’acculturation, ils contribuent pleinement à la stabilité de l’établissement et à son harmonie.

Au cours de l’année scolaire 2010-2011, les difficultés relationnelles ou disciplinaires ont été

peu nombreuses. Le nombre de demi-journées d’absence est resté très bas avec un taux

d’absence oscillant de 1,16 à 5,45 selon les séries. Les cas d’incivilité ou d’actes de violence

ont été très marginaux. Un seul conseil de discipline s’est tenu, fait rare dans une série

historique où cette instance ne s’était plus réunie depuis longtemps. De 2008 à 2011, 87

avertissements et 21 exclusions provisoires ont été prononcés. Depuis peu, l’établissement

s’inscrit dans les procédures alternatives à la suspension scolaire avec la création de la

Commission éducative. Les indicateurs de vie scolaire témoignent d’une situation favorable,

confortée par un degré élevé de responsabilisation et d’autonomie des élèves.

2.2.2. Fortifié dans son fonctionnement par la Circulaire n° 2008-114 du 29 août 2008, le

Conseil de la vie lycéenne (CVL) joue pleinement son rôle d’expertise et de propositions en

faveur de la vie des élèves. Partie prenante sur les principes généraux de l'organisation des

études, la modification du règlement intérieur, les modalités générales de l'organisation du

soutien des élèves, l'aménagement des espaces destinés à la vie lycéenne, la formation des

délégués élèves, le CVL du lycée Descartes exerce une influence incontestable. Dans un

établissement d’ancienne fondation où la transmission des savoirs a été longtemps privilégiée,

la relation à l’élève mérite de devenir une priorité dans l’esprit de la réforme du lycée. A cet

égard, la mise en œuvre du tutorat et l’élaboration du projet d’établissement constituent d’ores

et déjà de nouveaux chantiers où le CVL pourra s’investir pleinement. Une observation

sommaire souligne d’ores et déjà sa forte implication dans l’animation de la vie des élèves. Le

fonctionnement au quotidien de la cafétéria et du club-radio, la rédaction et la publication du

journal lycéen « Le Cartésien », l’animation des clubs destinés à enrichir le temps libre des

élèves, constituent autant d’exemples d’une activité féconde. Pour preuve, à l’occasion du

renouvellement des délégués du CVL, en octobre 2011, le taux de participation s’est élevé à

65 pour cent, avec la présence d’une profusion de candidats porteurs d’une authentique

émulation électorale destinée à occuper les sphères d’autonomie ouvertes au sein du lycée. En

outre, le Conseil académique de la vie lycéenne comprend dans ses rangs un élève issu du

CVL du lycée Descartes.

© Lycée Descartes, janvier 2012

8

Il n’existe pas pour le moment de Maison des Lycéens qui pourrait fonctionner dans l’esprit

d’une authentique citoyenneté incarnée par le CVL. En revanche, le Foyer socio-éducatif fait

cotiser 993 adhérents au 1er janvier 2012, issus pour l’essentiel des classes secondaires mais

avec une présence significative d’élèves de l’enseignement supérieur. De 2002 à 2011, la

progression des adhérents a été forte de 47 à 63 pour cent du nombre total d’élèves. Qu’il

s’agisse d’un dynamisme généré aux marges par le CVL ou d’une expansion endogène, ce

potentiel est porteur de promesse. Cependant le Foyer fonctionne pour le moment de manière

indépendante avec un bureau constitué par les adultes. A court terme, la création d’une

Maison des Lycéens serait de nature à enrichir un peu plus la participation des élèves à la vie

de l’établissement. Sans parler de fusion des deux instances, il serait intéressant de construire

les synergies qui font actuellement défaut. Quoiqu’il en soit, l’autonomie des élèves et leur

responsabilisation à travers ces instances constituent un atout incontestable en faveur de

l’harmonie scolaire qu’il conviendrait d’optimiser.

2.2.3. Dans l’enseignement supérieur, il existe quatre associations étudiantes : « Taupins »,

« Epices », ECS et HK. Disposant de leur bureau au sein de l’établissement, elles fédèrent et

canalisent les différentes formes de la sociabilité étudiante. A cet égard, leur action se révèle

particulièrement utile pour prévenir le bizutage interdit par la loi, organiser « les rituels

d’intégration » et encadrer les soirées étudiantes dont la durée et la multiplication peuvent

poser de réels problèmes de santé publique.

2.2.4. D’une manière générale, les adultes ne ménagent pas leur peine pour s’impliquer dans

la vie du lycée et pour accompagner ce climat d’autonomie encadrée. Les deux fédérations de

parents d’élèves (FCPE et PEEP) ont conduit 26 pour cent de parents aux urnes, à l’occasion

des élections au Conseil d’administration d’octobre 2011. C’est un taux stable dans la durée,

élevé par rapport aux moyennes académique et nationale, conforme aux établissements de

centre-ville. Les délégués des parents d’élèves sont présents, en outre, dans tous les conseils

de classe avec une attention plus marquée dans la voie d’étude scientifique.

2.2.5. Bénéficiant d’une stabilité en poste élevée, les enseignants et les personnels d’éducation

s’investissent fortement dans la vie de l’établissement. En 2010, 41,9 pour cent des

professeurs bénéficiaient d’une ancienneté égale ou supérieure à huit ans. En revanche, le

renouvellement plus récent des générations, depuis 2006, s’explique par la nomination de

jeunes professeurs agrégés, élèves des Ecoles Normales Supérieures, puis lauréats de

© Lycée Descartes, janvier 2012

9

l’agrégation dans les disciplines scientifiques. Dans le même intervalle, le taux d’attraction du

lycée au mouvement annuel des personnels enseignants7 est passé de 15 à 35 pour cent. Sans

faire l’inventaire des nombreux projets pédagogiques qu’ils animent, les professeurs siègent

dans les commissions et conseils de l’EPLE, avec un esprit tourné vers la coproduction de

projets.

La « reliance » s’appuie également sur les activités d’une amicale forte de 150 adhérents en

2011 dont les activités de loisirs et la convivialité sont destinées à décloisonner les barrières

sociales et les grades. Outre la stabilité du nombre des adhérents observée sur une période

quinquennale (2007/2012), l’on notera la progression des agents des lycées de 6 à 25

adhérents, dans le contexte institutionnel de l’acte II de la décentralisation qui s’est traduit,

notamment, par le transfert des TOS aux collectivités territoriales.

Du côté des élèves comme des adultes, le sentiment de cohésion est élevé pour assurer le bon

fonctionnement de l’établissement. Il existe indéniablement une communauté lycéenne

tournée vers des objectifs de réussite.

3. Les parcours de réussite

Les indicateurs plutôt favorables que nous venons d’identifier, confortent les parcours de

réussite qui caractérisent la réalité scolaire de l’établissement. Nous examinerons ici

successivement les flux scolaires, les résultats du baccalauréat général, les admissions « Post-

Bac» et les élus des Grandes Ecoles.

3.1. En juin 2010, les élèves de Seconde admis en classe de Première se retrouvent pour 12,76

pour cent en Première littéraire, 20,45 pour cent en Première ES, mais surtout 66,78 pour cent

en Première scientifique. Les orientations vers les séries technologiques industrielle et

tertiaire restent marginales. Ancien « Lycée de garçons de Tours », le lycée Descartes jouit

d’une réputation scientifique que les flux d’élèves ne démentent guère. Au cours de notre

période d’observation commencée en 2006, la tendance s’est fortement accentuée avec un

double phénomène de pression accrue sur la série scientifique (plus 7,5%) et d’érosion de la

série littéraire (moins 8%).

7 Mouvement inter-académique, intra-académique et mouvement spécifique pour les CPGE cumulés.

© Lycée Descartes, janvier 2012

10

Paradoxalement, l’étude des humanités classiques se porte bien. De la Seconde à la

Terminale, tous niveaux confondus, 89 élèves apprennent le Latin et 72 le Grec.

Malheureusement, l’étude des langues anciennes de l’antiquité est loin d’être l’apanage de la

série littéraire. A contrario, ce sont les élèves de la série scientifique qui s’impliquent le plus

fortement dans ce domaine, reproduisant une tradition ancienne où la sélection des carrières

scientifiques intégrait les épreuves de latin. Quant au Grec, il était de bon ton de le maîtriser

parfaitement dans la recherche universitaire dont les thèses pour le doctorat comportaient des

annotations marginales dans la langue académique des pères de l’humanité classique. Dans la

même veine, près de 50 pour cent des élèves d’hypokhâgne A/L proviennent de Terminale

scientifique. Ce taux ne dément pas celui des classes de Lettres Supérieures implantées dans

le réseau des lycées à Classes Préparatoires métropolitaines et ultra-marines.

L’un des objectifs du nouveau lycée vise l’égale dignité des séries pour que chaque parcours

individuel constitue un parcours d’excellence. Les enseignements du diagnostic du lycée

Descartes soulignent les progrès à accomplir dans ce domaine très sensible lié aux

représentations des familles sur la série scientifique et aux préjugés sur les débouchés de la

série littéraire. Plus généralement, la série scientifique apparaît actuellement comme

l’émanation de « la raffinerie scolaire », sans pour autant exclure l’existence d’une motivation

réelle en faveur des études scientifiques.

3.2. A l’issue de la session de juin 2011 du baccalauréat général, l’établissement a

bénéficié de bons résultats. Le taux brut de réussite s’est élevé à 96 pour cent dans la série

littéraire, 94 pour cent dans la série économique et sociale et 95 pour cent dans la série

scientifique. Pendant la décade 2000-2010, les résultats bruts du lycée ont progressé

lentement mais constamment avec une évolution hiératique dans la série littéraire que ne

dément pas la progression enregistrée depuis 2006.

Une moisson de mentions est venue compléter ce palmarès. A la session de 2011, 22 pour

cent des lauréats a obtenu la mention « Très bien », 31 pour cent la mention « Bien » et 46

pour cent la mention « Assez-bien ». Depuis 2004 où commence notre observation pour cet

indice spécifique, la progression des mentions a pris une allure régulière. Outre le caractère

honorifique toujours dérisoire qui leur est attaché, les mentions soulignent cependant la

progression des moyennes obtenues et la capacité des élèves à se maintenir et à réussir dans

© Lycée Descartes, janvier 2012

11

l’enseignement supérieur. L’étude des mentions au baccalauréat des élèves admis en CPGE à

la rentrée de 2011 en témoigne : 35,7 pour cent des élèves disposaient d’une mention « Très

bien », 42,4 pour cent d’une mention « Bien » et 19,7 pour cent d’une mention « Assez-

bien ».

Cependant une analyse en finesse souligne les progressions possibles. En raison de la

propension au redoublement de la Seconde observée plus haut, le taux d’accès de la Seconde

au baccalauréat est inférieur à celui observé dans le département, dans l’académie et en

France. Pour la session de juin 2011, il en résulte une valeur ajoutée inférieure de deux points

pour l’établissement par rapport aux références nationales. La série scientifique présente

également une valeur ajoutée négative d’un point. Enfin, alors qu’il n’existe pas de valeur

ajoutée dans les séries « ES » et « S », la série littéraire obtient une valeur ajoutée d’un point

par rapport aux références académiques.

3.3. Que deviennent les lauréats du baccalauréat général ? Il est temps, à présent, de nous

intéresser à leur cheminement dans l’enseignement supérieur en nous efforçant de dégager

plusieurs indices signifiants. L’étude réalisée par le Service de l’Information et de

l’Orientation de l’Inspection académique d’Indre et Loire sur les lauréats de la session 2010

fournit des enseignements intéressants. Près de 93 pour cent des bacheliers du lycée Descartes

poursuivent des études Post-Bac, proportion sensiblement supérieure à celle du département

(88,1%). Les chiffres diffèrent sensiblement selon les séries générales. Les bacheliers

scientifiques tiennent la part du lion avec 93,3 pour cent, suivis par les bacheliers de la série

économique et sociale (92,7%) puis ceux de la série littéraire (90,9%). Dans les trois séries,

c’est plus que le département avec un écart davantage marqué pour la série « ES ».

Dans le détail, 57 pour cent des bacheliers scientifiques du lycée Descartes se dirigent vers les

formations de « L1 » offertes par l’Université (PACES inclus…) et 23,8 pour cent se

retrouvent en CPGE. 63,4 pour cent des bacheliers issus de la voie économique et sociale les

imitent à l’Université pour seulement 4,9 pour cent en CPGE. Les bacheliers littéraires se

dirigent pour 68,2 pour cent à l’Université et 4,5 pour cent en CPGE. Incontestablement, les

meilleures chances pour accéder aux Classes Préparatoires sont réservées aux bacheliers

scientifiques suivis de loin par les littéraires et les économistes.

© Lycée Descartes, janvier 2012

12

A cet égard, ce n’est pas tant le rayonnement des 18 CPGE du lycée Descartes qui motive les

impétrants que l’aspiration à concourir pour « monter » dans les lycées parisiens. En effet,

seuls 22 élèves sur les 344 préparationnaires inscrits en première année, soit 6,39 pour cent,

avaient suivi leur scolarité au lycée Descartes ! Associée à la mise en œuvre de l’application

« APB » en 2004, la ligne à grande vitesse (LGV) a modifié en profondeur la physionomie du

recrutement des CPGE, lesquelles ne correspondent plus exclusivement à des formations de

proximité.

Qu’il s’agisse d’un authentique projet personnel d’orientation fondé sur des inclinations

intellectuelles et d’aptitudes réelles ou de stratégies d’orientation propres aux « héritiers »,

l’impact des CPGE scientifiques est élevé sur la physionomie des études et les flux d’élèves

dans le secondaire. Existerait-il une carrière des honneurs propres aux « héritiers » ? Les

« nouveaux lycéens » ne seraient-ils pas filtrés vers les études littéraires ou économiques en

préparation de l’Université ? Une monographie plus fine devra répondre à cette double

interrogation portant sur le fonctionnement de la « raffinerie scolaire ».

3.4.1. Le lycée Descartes accueille actuellement 344 étudiants en première année de CPGE et

364 en seconde année. On dénombre 42 préparationnaires en hypokhâgne, 135 en SUP MPSI,

79 en SUP PCSI, 41 en ECS-1 et 47 en BCPST-1. En Mathématique Spéciale, 54 étudiants

continuent leurs études en MP et 27 en MP* ; 46 se trouvent PSI et 27 en PSI* ; 48 sont en

PC et 39 en PC*. La deuxième année de BCPST en accueille 46, la « ECS2 » 41 et la khâgne

A/L 36.

Quels enseignements récents peut-on dégager du fonctionnement de ces classes ? Présenté

devant le nouveau Conseil pédagogique de filière du 10 novembre 2011, en présence des

professeurs-relais de CPGE, le bilan pédagogique de l’année 2010-2011 se révèle riche en

informations.

3.4.2. Le recrutement pour commencer. En avril 2011, les CAE du lycée Descartes ont

examiné 3648 dossiers et procédé à 2382 classements. Autrement-dit 62,30 pour cent des

candidats ont été jugés aptes à intégrer. En MPSI, le dernier appelé était 598ème sur 729

demandeurs classés ; 569ème sur 580 en PCSI ; 265ème sur 526 en BCPST ; 234ème sur 237 en

ECS et 240ème sur 310 en hypokhâgne. Cela signifie en clair que les CAE ont joué le jeu en

plaçant la jauge au bon endroit pour optimiser les places offertes et offrir le plus de chances

© Lycée Descartes, janvier 2012

13

possibles aux candidats. Assurément, les élèves admis en CPGE sont studieux et témoignent

de bonnes capacités d’assimilation, de réflexion et d’analyse. Les mentions obtenues au

baccalauréat l’attestent. Mais lorsque l’analyse se resserre un peu plus, les mentions

« Passable » et « Assez-bien » constituent malgré tout 21,9 pour cent des admis. En d’autres

termes, s’il y a une vingtaine d’années, la politique du recrutement ciblait la pointe effilée des

élèves réputés excellents parce que détenteurs de la mention « Très bien », l’effort d’ouverture

des CPGE du lycée Descartes est manifeste. L’idéologie charismatique a vécu. Autre preuve

s’il en est, l’âge des entrants : 81,5 pour cent se trouvent dans leur dix-huitième année et 13,5

pour cent ont 17 ans. Les élèves à l’heure sont les plus nombreux alors que les élèves en

avance d’un an représentent seulement 0,8 pour cent, chiffre marginal s’il en est.

3.4.3. Le même effort se manifeste à travers la sécurisation des parcours au sein de la scolarité

en deux ans, voire trois ans. En 2008, seuls 18 pour cent des élèves de première année avaient

décroché. L’avènement de l’espace universitaire européen les autorise à présent à valider le

premier ou les deux semestres grâce à la délivrance des ECTS8 dans le cadre des parcours

croisés avec l’Université sur lesquels nous reviendrons. En définitive, un peu plus de 80 pour

cent des préparationnaires de première année sont admis en seconde année. A la structure

pyramidale d’antan, s’est substituée une figure cylindrique permettant aux élèves d’accomplir

une scolarité profitable dans le même établissement. C’est ce qui explique d’ailleurs le

nombre plus élevé d’élèves de seconde année présents dans la structure pédagogique,

auxquels s’ajoutent les « 5/2 » des filières scientifiques et les khûbes des filières littéraires et

« ECS ». Ces derniers préfèrent « redoubler » pour optimiser leurs chances d’intégration dans

une Grande Ecole (Ecole Polytechnique, Mines-Ponts, Centrale-Paris, HEC, Ecoles Normales

Supérieures).

3.4.4. Au cours de la session des concours organisés pendant l’année civile 2011, 83% des

élèves de Spéciale ont été admis et intégrés dans une Grande Ecole. Dans le détail et pour

l’ensemble des séries, l’on a dénombré :

- 7 admissions dans les Ecoles Normales Supérieures de Cachan et d’Ulm ;

- 10 sous-admissibles à l’Ecole Normale Supérieure de Lyon ;

- 7 admissions dans les IEP de Bordeaux, Lyon et Rennes ;

- 1 admission à l’ISMaPP ;

8 Le sigle « ECTS », abréviation du terme anglais European Credits Transfer System, est le terme le plus couramment employé pour des raisons pratiques.

© Lycée Descartes, janvier 2012

14

- 1 admission à l’ISIT de Paris ;

- 2 admissions à l’Institut de journalisme de Tours ;

- 27 admissions à « Mines-Ponts » ;

- 24 admissions à « Centrale-Supélec »

- 96 admissions au Concours Commun Polytechnique (CCP) ;

- 42 admissions au concours « e3a » ;

- 31 admissions des BCPST à la banque commune de concours « agro-veto » ;

- 32 admissions des ECS aux banques d’épreuves ECRICOME (14) et à la BCE (18).

Ces excellents résultats démontrent surtout que les lycéens du second cycle pourraient tirer

parti de la présence de formations de grande qualité dans leur propre établissement…

4. Les enjeux et les défis à relever

4.1. Ces succès individuels sont l’œuvre d’une communauté intellectuelle agrégée par la

coutume, c’est-à-dire par la transmission d’une geste pédagogique qui s’est consolidée au fil

des ans. Mais, comme il arrive souvent en pareil cas, ces succès réservé majoritairement aux

« héritiers » ont contribué à isoler le lycée Descartes au sein de l’Institution et à en faire un

enjeu social de forte intensité pour les familles.

De plus, les enseignements du « Lycée Descartes en chiffres » tendent à mettre en évidence le

déplacement du socle anthropologique de l’établissement en l’espace d’une décennie. Les

conséquences en sont dommageables à court et moyen terme. Une lecture diachronique des

indicateurs mis en évidence permet d’établir des corrélations pertinentes. Au fur et à mesure

de la pression sociale exercée sur l’appareil de formation par les couches moyennes

supérieures et la bourgeoisie, la série scientifique a atteint une situation quasi hégémonique

fragilisant la série économique et sociale et surtout la série littéraire. Au tournant des années

2000, il existait trois Terminales littéraires aux profils bien identifiés autour des langues

vivantes et des arts plastiques. L’unique Terminale littéraire accueille aujourd’hui à grande

peine un peu moins de trente élèves. Dans la même lecture, la progression décennale des

résultats au baccalauréat, la part de plus en plus grande des élèves originaires des

établissements hors-secteur et de l’enseignement privé, le taux plus élevé d’élèves en avance à

l’entrée en classe de Seconde, l’engouement pour le russe ou les arts plastiques peuvent être

© Lycée Descartes, janvier 2012

15

lus comme les signes de l’appropriation ou de l’accaparement du lycée Descartes par une

catégorie sociale aux contours homogènes.

4.2. Le premier défi à relever est donc celui de la mixité sociale. Dans ce domaine très

sensible, plusieurs initiatives sont à mettre en chantier ou à fortifier. Quels sont les points

d’appui dont dispose l’Institution ?

4.2.1. Associée à la carte scolaire, l’offre de formation du second degré constitue un levier

efficace. La disparition des formations à recrutement départemental apparaît comme une

première réponse adaptée pour résister à la pression sociale. Elle n’en demeure pas moins

insuffisante car pour diversifier les publics, il convient de faire évoluer les formations

proposées dès la classe de Seconde. En ce sens, la mise en réseau des lycées Paul-Louis

Courier et Martin Nadaud avec le lycée Descartes, à la rentrée de septembre 2012, permettra

de proposer les enseignements d’exploration « Sciences Industrielles pour l’Ingénieur » et

« Créations et Initiatives Technologiques ». Certes, il eût été souhaitable de répondre au vœu

exprimé par l’Inspection Générale de valoriser la jeune « STI2D » en procédant à son

implantation dans un établissement d’ancienne fondation. Mais la recherche d’un équilibre

entre les établissements scolaires d’un même bassin et le souhait d’associer les lycées du

centre et de la périphérie rendent le compromis pertinent. Encore conviendra-t-il de consolider

le projet en agissant sur l’orientation active des élèves, sans pour autant créer une obligation

qui deviendrait contraire à l’esprit même des enseignements d’exploration.

A cet égard, le dispositif imaginé pour 2012 pourrait être complété par une évolution de

l’offre de formation du cycle terminal, impactant directement les formations proposées en

amont et en aval, dans la perspective renouvelée de « Bac - 3 + 3 ». Le problème posé

concerne la place des Sciences Industrielles pour l’Ingénieur dans le second cycle et en

CPGE.

4.2.2. Depuis la réforme de 1997, l’analyse des effectifs des classes de Mathématiques

Supérieures (MPSI et PCSI) et de Mathématiques Spéciales (PSI et PC) souligne un

déséquilibre persistant entre chimistes et technologues. A la fin de la première période

d’évaluation semestrielle de janvier 2012, 61 pour cent des étudiants de PCSI ont opté pour

l’option Chimie enseignée au second semestre et seulement 39 pour cent en faveur des

Sciences Industrielles pour l’Ingénieur. Dans un établissement classique et moderne, la

© Lycée Descartes, janvier 2012

16

technologie reste perçue comme une discipline seconde, source de déséquilibre entre les

filières PSI et PC proposées aux étudiants. En dépit d’un discours valorisant le projet

personnel d’études, cette tendance se perpétue d’année en année.

Voici plusieurs années, étudiant la contribution de l’ancienne option généraliste « Initiation

aux sciences de l’ingénieur » à la mise en place d’authentiques secondes de détermination9,

nous avions vérifié qu’elle constituait un élément de démocratisation du baccalauréat

scientifique grâce, notamment, à l’introduction de la série « S-SI » dans le cycle terminal.

Dans l’environnement éducatif du lycée Descartes, cette mesure10 constituerait une avancée

significative, en créant un public captif vers les classes de PCSI et PSI. Elle démentirait

l’image d’élitisme qui nuit à l’établissement dans le bassin de formation de Tours. Elle

consoliderait et compléterait l’ouverture des enseignements d’exploration « SI » et « CIT »

décidée pour la rentrée 2012 en élargissant – une fois n’est pas coutume - le dispositif en

réseau imaginé.

4.2.3. Elaboré au cours de l’année scolaire 2010-012, le Contrat d’objectifs du lycée Descartes

comporte un volet consacré à la diversification des publics scolaires accueillis. Le présent

diagnostic s’inscrit dans la continuité de ce qui avait été perçu clairement par ses concepteurs.

Parmi les mesures envisagées et les points d’appui recherchés, le développement des

« Cordées de la Réussite » - déclinaison du Plan « Espoir Banlieue » - est présenté comme le

moyen de susciter des vocations et de promouvoir le mérite individuel.

Indéniablement le projet « Ingénieur(e) Toi Aussi » revêt, depuis quatre ans, un caractère

central dans la démarche de projet implicite du lycée Descartes. Travaillant en réseau avec

« Polytech’ Tours », école d’ingénieur rattachée à l’Université François Rabelais, le lycée

associe plusieurs collèges et lycées à ses actions. Il s’agit de proposer aux élèves les plus

motivés des visites de laboratoires scientifiques, la participation à des activités didactiques

sous la forme de travaux pratiques, la fréquentation d’expositions et la participation à des

conférences. A cet égard, le jumelage du lycée avec le Commissariat à l’Energie Atomique

(1993) et l’Institut National de Recherche Agronomique offre de larges perspectives de

coopération pédagogique. En l’espace de quatre ans, 160 élèves des collèges et lycées de

9 Paul Quénet, Guy Soudjian, Contribution de l’option généraliste « Initiation aux sciences de l’ingénieur » à la mise en place d’authentiques secondes de détermination, « Technologie et Formation », mars 2002. 10 Il pourrait s’agir d’un groupe de 15 élèves associé dans une même division de Première puis de Terminale aux élèves de S-SVT.

© Lycée Descartes, janvier 2012

17

Tours et du département d’Indre et Loire ont été concernés par ce projet. Plusieurs

bénéficiaires se trouvent actuellement en première année de CPGE, profitant de

l’accompagnement social offert par le Foyer-résidence du lycée situé rue Albert Thomas, au

droit de la cathédrale Saint-Gatien et du lycée Paul-Louis Courier.

4.3. Ce panel d’actions fécondes s’inscrit dans une démarche privilégiant les microprojets aux

grands bouleversements structurels. C’est par leur agrégation progressive que la mixité

sociale pourra progresser dans le temps. Cette ambition républicaine qui appartient au registre

des valeurs partagées de l’Institution en appelle une seconde : il s’agit de la mixité des

parcours universitaires et des parcours croisés avec l’Université.

4.3.1. En la matière, le terrain n’est pas vierge. Il convient de creuser le sillon. L’émergence

puis l’affirmation du « Pôle Prépas Tours » associe les lycées Descartes et Vaucanson avec

« Polytech’ Tours », le département de chimie et bientôt l’UFR d’histoire de l’Université

François Rabelais. La mise en réseau se substitue à la concurrence des filières de formation à

travers la présentation commune de l’offre éducative, des résultats par filières et des

débouchés. A l’occasion du Forum de l’Orientation de Tours, le « Pôle Prépas Tours »

disposait d’un stand unique, prélude à l’édition d’une plaquette et le lancement d’un site Web

dédié.

Ces synergies irriguent aussi le domaine de la transmission des savoirs. Le partenariat avec

l’Université autorise la tenue d’une trentaine de conférences scientifiques dans l’amphithéâtre

Sédar Senghor. Un cycle de conférences de culture générale destiné aux élèves et aux

étudiants des séries littéraires et économiques et sociales se prépare actuellement pour 2012-

2013. Les Travaux d’Initiative Personnel Encadré (TIPE) qui représentent un volume horaire

élevé en première et seconde année de CPGE, constituent un espace privilégié pour

l’association des professeurs de CPGE aux intervenants de l’Université (ATER, MCF,

professeurs). L’enjeu est d’importance puisqu’il s’agit en définitive d’associer l’accumulation

des savoirs à l’esprit de recherche.

4.3.2. Par conséquent, le processus de Bologne qui a créé un espace universitaire européen en

intégrant les différents systèmes nationaux, ne se traduit pas seulement par la sécurisation des

parcours des élèves. Il autorise le rapprochement des CPGE et de l’Université, longtemps en

concurrence, autour d’interventions communes. Une avancée supplémentaire pourrait être

© Lycée Descartes, janvier 2012

18

franchie avec le projet de formations croisées faisant appel aux professeurs de CPGE et aux

intervenants universitaires. Deux pistes pourraient être explorées à moyen terme : ouverture

d’une classe préparatoire aux études supérieures (CPES) au lycée Descartes ; création d’une

ECE destinée à fortifier le cycle terminal économique et social des lycées du bassin de

formation de Tours-Centre et plus largement des lycées du département d’Indre et Loire.

4.3.3. Les Classes préparatoires aux études supérieures (CPES) ont pour objectif de préparer

les élèves à poursuivre des études dans l'enseignement supérieur, intégrer une classe

préparatoire aux grandes écoles ou une grande école d'ingénieurs. Elles sont destinées aux

élèves titulaires du baccalauréat issus, notamment, des lycées situés dans les quartiers en

difficulté, ainsi qu'aux bacheliers détenteurs d’une bourse. Il existe deux types de CPES :

- CPES en un an préparant en priorité l'entrée en CPGE ;

- CPES en deux ans, classes préparatoires scientifiques en partenariat avec une école

d'ingénieur et l'Université.

Le souhait exprimé en faveur d’une plus grande mixité sociale rejoint ici celui des formations

croisées avec l’Université en assurant une cohérence de forte intensité. En somme, le projet

« Ingénieur(e) Toi Aussi » qui s’inscrit pleinement dans les « Cordées de la Réussite »,

pourrait trouver son couronnement à travers l’ouverture d’une CPES.

4.3.4. Il existe un second levier disponible pour construire une formation croisée entre le lycée

Descartes et l’Université. Elle répondrait à la nécessité de clarifier et de fortifier la série

économique et sociale qui éprouve des difficultés à trouver son identité entre une série

scientifique hégémonique et la série littéraire en recherche d’identité et de souffle. S’il

convient de repréciser la vocation de la série « ES » destinée principalement aux élèves

désireux de se préparer au concours des IEP, aux professions liées au journalisme et au monde

économique, il importe en même temps de créer un effet d’appel pour la redynamiser.

Actuellement, la préparation des études économiques et commerciales est réservée aux élèves

de la série scientifique. Le lycée Descartes dispose d’une « ECS » dont les modalités de

sélection et les programmes constituent un obstacle infranchissable pour les élèves de la série

« ES ». L’examen de la carte nationale des CPGE signale la présence d’une « ECE » au lycée

Voltaire à Orléans ainsi qu’au lycée Aliénor d’Aquitaine à Poitiers. Sous réserve d’une

expertise plus approfondie concernant les flux d’élèves, ne conviendrait-il pas dans ce cas de

réfléchir à une formation croisée avec l’Université venant combler une jachère ?

© Lycée Descartes, janvier 2012

19

4.4.1. La mixité sociale et celle des parcours croisés avec l’Université constituent des enjeux

convergents et des défis à relever rapidement par le lycée Descartes avec l’aide des opérateurs

publics (Rectorat de l’académie d’Orléans-Tours, Inspection académique d’Indre et Loire,

Région Centre, Université François Rabelais). Il importe en même temps que l’établissement

réponde à la double vocation scientifique et littéraire d’un lycée d’enseignement général de

centre-ville. Au cœur de cette problématique, la question de la revalorisation de la série

littéraire se trouve posée avec une singulière acuité11.

Le diagnostic a souligné l’involution survenue au cours de la dernière décennie. La réaction

qui s’impose doit s’appuyer sur les ressources disponibles pour clarifier les finalités

recherchées par la série littéraire. Autrement-dit, il importe de définir quatre objectifs

opérationnels :

- s’appuyer sur les enseignements artistiques ;

- fortifier la dimension internationale et les échanges européens12 dans le projet

d’établissement en gésine ;

- consolider l’enseignement des langues vivantes européennes ;

- tirer parti de l’ouverture de l’enseignement de spécialité « Droit et Grands Enjeux du Monde

Contemporain » à la rentrée 2012.

C’est donc autour des arts, des langues vivantes et du droit que la série littéraire pourrait

retrouver des couleurs avec l’ambition affichée de deux divisions de Première littéraire à la

rentrée 2013. Pour y parvenir, il conviendra d’œuvrer en étroite relation avec le lycée Balzac

pour que les efforts de l’un ne compromettent pas la marche de l’autre. Ainsi, avec deux

divisions de Première littéraire, deux divisions de Première ES et cinq divisions de Première S

dont l’une comportant un groupe de 15 technologues, un premier frémissement pourrait

entraîner une onde porteuse en faveur des objectifs poursuivis.

5. Vers le pilotage du lycée par la pédagogie

11 Le Contrat d’objectifs 2011-2015 comporte cette priorité en second rang. 12 Un projet Comenius vient d’être transmis à l’agence EFTLV de Bordeaux.

© Lycée Descartes, janvier 2012

20

5.1. Le lycée Descartes dispose de nombreux atouts pour mettre en œuvre les orientations qui

lui seront assignées dans le cadre de la déclinaison de la politique académique et nationale en

faveur des élèves :

- une équipe de direction expérimentée, agrégée autour de valeurs partagées ;

- un corps professoral riche sur le plan intellectuel et favorablement disposé aux évolutions

nécessaires, dès lors qu’elles seront progressives et concertées ;

- une équipe d’agents des lycées et de personnels A.TOSS tournée vers la démarche qualité ;

- un degré de cohésion et de convivialité interne élevé ;

- un cadre historique souvent envié et des ressources matérielles conséquentes.

Pour valoriser ces atouts indéniables, il importe de fortifier les organises de concertation et

d’expertise de l’EPLE et doter le lycée d’un projet d’établissement.

5.2. Au cours des dernières semaines, plusieurs instances réglementaires ont été formalisées

pour consolider le pilotage du lycée par la pédagogie. Le conseil pédagogique du second

degré s’est substitué à la traditionnelle réunion des professeurs-coordonateurs par discipline.

Le conseil pédagogique des CPGE a remplacé la réunion des professeurs-relais. Le conseil

des TICE a été créé ex-nihilo pour répondre aux projets numériques qui incarneront le versant

de la modernité. La Commission d’Hygiène et de Sécurité a tenu sa première réunion pour

acter les démarches de prévention et d’anticipation, première étape d’une démarche qualité

qui pourrait irriguer nombre d’aspects de la vie de l’établissement. Répondant au quatrième

volet du Contrat d’objectif, le Comité d’Education à la Santé et à la Citoyenneté a repris ses

travaux autour de la résolution des grands problèmes de vie scolaire et des questions

spécifiques à la prévention des conduites à risque des jeunes adultes. Enfin, pour assurer la

synthèse de ces instances de concertation et d’expertise, la commission permanente a vu son

rôle précisé et étendu grâce, notamment à la dévolution de certaines compétences du conseil

d’administration, dans le respect des dispositions réglementaires.

5.3 Ce maillage d’une densité élevée est indispensable pour mobiliser les acteurs autour de la

préparation du projet d’établissement. En effet, si le lycée Descartes est un établissement en

projet, le projet d’établissement – fondement de l’autonomie pédagogique renforcée de

l’EPLE – mérite désormais de compléter et de fortifier le Contrat d’objectifs13 signé avec la

tutelle académique au cours de l’année scolaire 2010-2011.

13 Le Contrat d’objectifs 2011-2015 se trouve en annexe.

© Lycée Descartes, janvier 2012

21

***

Parvenu au terme du présent diagnostic qui s’appuie sur le recueil statistique intitulé « Le

lycée Descartes en chiffres », il nous paraît indispensable de faire la synthèse des chantiers

ouverts et des propositions émises pour faire avancer le lycée Descartes dans le respect des

traditions fécondes qui le caractérisent.

1. La plupart des indicateurs scolaires sont favorables dans l’ensemble. Il importe de

maintenir les bons résultats obtenus par les lycéens dans les trois séries du baccalauréat

général L, ES et S, en veillant à fortifier la plus-value éducative du second cycle. A cet égard,

la propension au redoublement observée en classe de Seconde doit être corrigée en optimisant

l’accompagnement personnalisé et les stages de remise à niveau. Le taux d’accès de la

Seconde au baccalauréat devrait marquer une progression conforme aux attentes

départementales, académiques et nationales. De même, les études en CPGE constituent

d’authentiques parcours de réussite individuelle qu’il convient de pérenniser dans un climat

de sérénité studieuse.

2. Etablissement d’ancienne fondation, le lycée Descartes subit une pression sociale élevée

qui nuit à son image au sein de l’Institution et qui fragilise sa mission. La mixité sociale reste

à construire en encourageant, notamment, les actions en réseau avec les établissements du

bassin de formation et ceux de la périphérie pour diversifier l’offre de formation, tant en

classe de Seconde que dans le cycle terminal des études. Associé aux « Cordées de la

Réussite » destinées à fortifier l’ambition scolaire après des élèves les plus méritants des

établissements de la périphérie, c’est un point d’appui parmi d’autres pour accueillir de

nouveaux publics scolaires.

3. L’hétérogénéité pédagogique est bien actée dans l’organisation pédagogique actuelle,

notamment à travers la mise en place du nouveau lycée. Toutefois, un déséquilibre s’est

installé progressivement en faveur des formations scientifiques du second degré au détriment

de la série économique et sociale et surtout de la série littéraire. Il convient par conséquent de

leur redonner une identité lisible pour que le lycée Descartes puisse répondre à la double

vocation littéraire (au sens large) et scientifique d’un établissement d’enseignement général.

© Lycée Descartes, janvier 2012

22

4. Les CPGE du lycée Descartes s’inscrivent actuellement dans un travail en réseau au sein du

« Pôle Prépas Tours ». Il importe de fortifier ce travail et de l’enrichir par

l’approfondissement des parcours et des formations croisés avec l’Université. Exception

européenne, les Classes Préparatoires doivent nécessairement se fondre dans l’espace

universitaire européen qui leur permet, au demeurant, de sécuriser les parcours scolaires de

leurs élèves. Sur le plan cognitif, l’accumulation des connaissances doit donner la main à

l’esprit de recherche et de créativité dans les domaines des sciences exactes, des sciences

humaines, des lettres et des arts.

5. L’importance des enjeux et des défis à relever, nécessite le pilotage de l’établissement par

la pédagogique. Le lycée Descartes dispose d’un Contrat d’objectifs pour 2011-2015. En

revanche, si l’établissement est en projet, le projet d’établissement reste à construire en tant

qu’instrument de l’autonomie pédagogique de l’EPLE.

Dédié à la communauté scolaire pour donner forme au lycée de demain, le présent diagnostic

constitue la première pierre du projet d’établissement destiné à rassembler ce qui est épars et à

fédérer les énergies positives. Il n’en constitue pas moins, pour l’Institution, un acte fondateur

permettant la rédaction de la Lettre de mission du chef d’établissement, validant et

contractualisant ses analyses et son action au sein de son établissement.

Guy SOUDJIAN