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ASSOCIATION POUR LA S A U V E GARDE DE LA N A T U RE NEO-CALEDONIENNE PUBLICATION GRATUITE DE L’ASSOCIATION POUR LA SAUVEGARDE DE LA NATURE NEO-CALEDONIENNE BP 1772 Nouméa - Tél./Fax 28 32 75 - E-mail : [email protected] - Site : http://www.asnnc.org - ISSN 1621-9082 UN AVENIR INCERTAIN… De nombreux scientifiques le clament haut et fort depuis des années : le réchauffement climatique auquel nous assistons menace notre planète. Et si notre génération ne décide pas de prendre des mesures drastiques pour l’en- rayer, les générations suivantes ne pourront qu’en subir les effets désastreux : fonte des glaces polaires et des glaciers, montée du niveau des océans, avec les conséquences catas- trophiques pour les populations des îles basses qui devront émigrer dans d’autres pays, modification du climat avec le développement des périodes de sécheresse ou d’inondation, disparition d’espèces végétales ou animales, etc. Malheureusement, le sommet de l’ONU sur le climat, qui s’est déroulé le 22 septembre à New-York, en présence d’une centaine de chefs d’Etat ou de Gouvernement, n’a pris aucu- ne décision importante et s’est contenté de déclarations délétères comme celle du Président Hu Jintao : La Chine (troisième puissance économique mondiale et premier pollueur) réduira de façon notable ses émissions de CO2 par point de PIB (produit intérieur brut) d’ici 2020 par rapport à 2005. Elle desserrera progressivement sa dépendance aux énergies fossiles - et surtout au charbon - pour porter pro- gressivement à 15 % la part des énergies non fossiles. Cela laisse très mal augurer de l’avenir, la Conférence sur le climat de Copenhague devant se dérouler du 7 au 18 dé- cembre, soit dans peu de temps. Des centaines de millions d’êtres humains (et pas seulement les écologistes) fondent beaucoup d’espoirs sur cette conférence, qui est la dernière grande occasion de prendre les décisions qui s’imposent avant qu’il ne soit trop tard… Or, il y a tout lieu de s’inquiéter, quand on sait que les Etats- Unis et la Chine représentent à eux seuls 40 % des émissions mondiales de CO2, que l’ensemble des principales écono- mies de la planète représente 80 % des émissions de gaz à effet de serre, et qu’aucun des Chefs d’Etat ou de Gouverne- ment n’a osé faire avancer le débat et proposer des mesures afin de préparer un accord mondial contre le réchauffement climatique. Le futur traité devra garantir des engagements ambitieux de réduction des émissions de gaz à effet de serre, afin de cantonner le réchauffement climatique à 2°C d’ici à 2100. Et nous espérons que, cette fois, il sera applicable à la Nouvel- le-Calédonie, qui avait été exclue du Protocole de Kyoto… Surtout quand on sait qu’avec nos trois futures centrales au charbon (à Prony, Doniambo et Vavouto), nous rejoindrons le peloton de tête des plus gros pollueurs au monde par habitant ! A moins qu’on ne veuille s’intéresser d’un peu plus près à une roche très abondante en Nouvelle-Calédonie, la péridotite, capable d’absorber rapidement de vastes quanti- tés de CO2. Le Président, Jean-Louis d’Auzon REHABILITER LA MANGROVE DE RIVIERE SALEE Octobre 2009 - N° 49 E d i t o r i a l AIDONS LES HANDICAPÉS S O M M A I R E 6 Raphaël Mapou, 1er Président de « l’OEIL » 9 Analyse écorégionale marine de la Nouvelle-Calédonie 10 Quelles perspectives pour Copenhague ? 11 Un plan d’action sur 11 ans pour le cagou 13 L’inscription des requins comme espèces protégées 17 Frères humains, devenez végétariens ! UNE BIODIVERSITE EXCEPTIONNELLE La mangrove de la Rivière Salée est l’une des plus anciennes (arbres de grande taille, dont une dizaine d’espèces de palétuviers âgés de plusieurs siècles, qui sont en train de mourir par le manque d’oxygé- nation (circulation d’eau perturbée et la pollution urbaine), des plus vastes (31 hectares, incluant le parc et la lagune) et des plus riches : 46 espèces d’oiseaux y sont recensées, dont une qui a, pour le moment, été observée unique- ment dans ce secteur : le Blongios nain, petit héron des marais et mangroves en voie de disparition, que l’on tient absolument à proté- ger de toute urgence. La biomasse aérienne des man- groves retient autant de carbone que celle des forêts en zone tem- pérée. La capacité de séquestra- tion de carbone de la mangrove est estimée entre 1,5 et 2,5 t/ha/ an, ce qui représente la quantité annuelle d’émission par un véhi- cule à moteur ! Les mangroves, bénéficiant d’arbres à croissance forte ainsi que de densités éle- vées (16m 3 /ha/an pour l’espèce de palétuviers Rhizophora Apiculata présentent, selon la FAO, un fort potentiel pour le stockage de car- bone dans leur matière organique, celle-ci étant constituée pour moi- tié de cet élément. Les mangroves et herbiers inter- rompent les eaux courantes en provenance des terres et les fil- trent de façon à les décharger de leurs sédiments, de leurs matières organiques et inorganiques (sou- vent des effluents agricoles) ainsi que des polluants. Ils assainissent ainsi les eaux, ce qui est particu- lièrement important quand cel- les-ci vont vers les récifs coralliens qui ont besoin d’une eau claire et pauvre en éléments nutritifs (un taux de nitrate de 20 ppm leur est fatal). Or, cette mangrove de la Rivière Salée subit depuis une quarantai- ne d’années de nombreuses pres- sions anthropiques : pollution des eaux dans les différents arroyos- exutoires, macro-déchets en gran- de quantité, digues de remblais empêchant la bonne circulation de l’eau, sédimentation excessive. La présence en abondance de tor- tues de Floride dans la mangrove a également des conséquences sur son équilibre écologique et sa bio- diversité. UN SENTIER ET UNE MAISON DE LA MANGROVE Des actions de sensibilisation ont été réalisées, notamment avec les jeunes du secteur, la maison de quartier et les écoles. Ces actions pourront se poursuivre et être redynamisées en même temps que l’implication des différents acteurs des collectivités concernées pour la préservation de cette mangrove (mise en place d’un plan de ges- tion). Les associations voudraient, à plus long terme, réaliser un sentier de randonnée éducatif le long de la lagune avec des espèces endémi- ques et l’implantation d’un obser- vatoire en limite, de façon à ne pas générer une incursion agres- sive dans ce milieu déjà fragilisé. Suivant les moyens mis à dispo- sition, l’objectif est de cibler des zones de vie intéressantes et d’ins- taller une caméra reliée à la maison de quartier pour voir les espèces évoluer en milieu naturel. Le projet consiste également à prendre en compte les différentes actions menées avec les jeunes, dont la création d’une pépinière de plants de palétuviers pour reboiser par la suite les parties dévastées et la mise en place d’une cellule éducative dans la maison de quartier, ayant pour but de mettre à disposition des acteurs spécialisés de la jeunesse (éduca- teurs, instituteurs, centres aérés…) Afin de constater l’état de dégradation de la mangrove de la Rivière Salée et d’envisager un projet de mise en place d’un plan de valori- sation et de réhabilitation de cet écosystème, les principaux acteurs concernés (province Sud, mairie de Nouméa, bureaux d’étude) se sont réunis sur site le 1 er septembre, à la demande de l’ASNNC et de l’association des Gaïacs. Le but étant l’amélioration du cadre de vie des gens du quartier, notamment des jeunes. (Suite en page 3)

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PUBLICATION GRATUITE DE L’ASSOCIATION POUR LA SAUVEGARDE DE LA NATURE NEO-CALEDONIENNE BP 1772 Nouméa - Tél./Fax 28 32 75 - E-mail : [email protected] - Site : http://www.asnnc.org - ISSN 1621-9082

UN AVENIR INCERTAIN…De nombreux scientifiques le clament haut et fort depuis des années : le réchauffement climatique auquel nous assistons menace notre planète. Et si notre génération ne décide pas de prendre des mesures drastiques pour l’en-rayer, les générations suivantes ne pourront qu’en subir les effets désastreux : fonte des glaces polaires et des glaciers, montée du niveau des océans, avec les conséquences catas-trophiques pour les populations des îles basses qui devront émigrer dans d’autres pays, modification du climat avec le développement des périodes de sécheresse ou d’inondation, disparition d’espèces végétales ou animales, etc.Malheureusement, le sommet de l’ONU sur le climat, qui s’est déroulé le 22 septembre à New-York, en présence d’une centaine de chefs d’Etat ou de Gouvernement, n’a pris aucu-ne décision importante et s’est contenté de déclarations délétères comme celle du Président Hu Jintao : La Chine (troisième puissance économique mondiale et premier pollueur) réduira de façon notable ses émissions de CO2 par point de PIB (produit intérieur brut) d’ici 2020 par rapport à 2005. Elle desserrera progressivement sa dépendance aux énergies fossiles - et surtout au charbon - pour porter pro-gressivement à 15 % la part des énergies non fossiles. Cela laisse très mal augurer de l’avenir, la Conférence sur le climat de Copenhague devant se dérouler du 7 au 18 dé-cembre, soit dans peu de temps. Des centaines de millions d’êtres humains (et pas seulement les écologistes) fondent beaucoup d’espoirs sur cette conférence, qui est la dernière grande occasion de prendre les décisions qui s’imposent avant qu’il ne soit trop tard…Or, il y a tout lieu de s’inquiéter, quand on sait que les Etats-Unis et la Chine représentent à eux seuls 40 % des émissions mondiales de CO2, que l’ensemble des principales écono-mies de la planète représente 80 % des émissions de gaz à effet de serre, et qu’aucun des Chefs d’Etat ou de Gouverne-ment n’a osé faire avancer le débat et proposer des mesures afin de préparer un accord mondial contre le réchauffement climatique.Le futur traité devra garantir des engagements ambitieux de réduction des émissions de gaz à effet de serre, afin de cantonner le réchauffement climatique à 2°C d’ici à 2100. Et nous espérons que, cette fois, il sera applicable à la Nouvel-le-Calédonie, qui avait été exclue du Protocole de Kyoto… Surtout quand on sait qu’avec nos trois futures centrales au charbon (à Prony, Doniambo et Vavouto), nous rejoindrons le peloton de tête des plus gros pollueurs au monde par habitant ! A moins qu’on ne veuille s’intéresser d’un peu plus près à une roche très abondante en Nouvelle-Calédonie, la péridotite, capable d’absorber rapidement de vastes quanti-tés de CO2. Le Président, Jean-Louis d’Auzon

REHABILITER LA MANGROVE DE RIVIERE SALEE

Octobre 2009 - N° 49

E d i t o r i a l

Aidons les hAndicApés

S O M M A I R E 6 Raphaël Mapou, 1er Président de « l’OEIL »

9 Analyse écorégionale marine de la Nouvelle-Calédonie

10 Quelles perspectives pour Copenhague ?

11 Un plan d’action sur 11 ans pour le cagou

13 L’inscription des requins comme espèces protégées

17 Frères humains, devenez végétariens !

UNE BIODIVERSITE EXCEPTIONNELLELa mangrove de la Rivière Salée est l’une des plus anciennes (arbres de grande taille, dont une dizaine d’espèces de palétuviers âgés de plusieurs siècles, qui sont en train de mourir par le manque d’oxygé-nation (circulation d’eau perturbée et la pollution urbaine), des plus vastes (31 hectares, incluant le parc et la lagune) et des plus riches : 46 espèces d’oiseaux y sont recensées, dont une qui a, pour le moment, été observée unique-ment dans ce secteur : le Blongios nain, petit héron des marais et

mangroves en voie de disparition, que l’on tient absolument à proté-ger de toute urgence.La biomasse aérienne des man-groves retient autant de carbone que celle des forêts en zone tem-pérée. La capacité de séquestra-tion de carbone de la mangrove est estimée entre 1,5 et 2,5 t/ha/an, ce qui représente la quantité annuelle d’émission par un véhi-cule à moteur ! Les mangroves, bénéficiant d’arbres à croissance forte ainsi que de densités éle-vées (16m3/ha/an pour l’espèce de palétuviers Rhizophora Apiculata présentent, selon la FAO, un fort potentiel pour le stockage de car-bone dans leur matière organique,

celle-ci étant constituée pour moi-tié de cet élément.Les mangroves et herbiers inter-rompent les eaux courantes en provenance des terres et les fil-trent de façon à les décharger de leurs sédiments, de leurs matières organiques et inorganiques (sou-vent des effluents agricoles) ainsi que des polluants. Ils assainissent ainsi les eaux, ce qui est particu-lièrement important quand cel-les-ci vont vers les récifs coralliens qui ont besoin d’une eau claire et pauvre en éléments nutritifs (un taux de nitrate de 20 ppm leur est fatal).

Or, cette mangrove de la Rivière Salée subit depuis une quarantai-ne d’années de nombreuses pres-sions anthropiques : pollution des eaux dans les différents arroyos-exutoires, macro-déchets en gran-de quantité, digues de remblais empêchant la bonne circulation de l’eau, sédimentation excessive.La présence en abondance de tor-tues de Floride dans la mangrove a également des conséquences sur son équilibre écologique et sa bio-diversité.

UN SENTIER ET UNE MAISON DE LA MANGROVEDes actions de sensibilisation ont été réalisées, notamment avec les

jeunes du secteur, la maison de quartier et les écoles. Ces actions pourront se poursuivre et être redynamisées en même temps que l’implication des différents acteurs des collectivités concernées pour la préservation de cette mangrove (mise en place d’un plan de ges-tion).Les associations voudraient, à plus long terme, réaliser un sentier de randonnée éducatif le long de la lagune avec des espèces endémi-ques et l’implantation d’un obser-vatoire en limite, de façon à ne pas générer une incursion agres-sive dans ce milieu déjà fragilisé.

Suivant les moyens mis à dispo-sition, l’objectif est de cibler des zones de vie intéressantes et d’ins-taller une caméra reliée à la maison de quartier pour voir les espèces évoluer en milieu naturel.Le projet consiste également à prendre en compte les différentes actions menées avec les jeunes, dont la création d’une pépinière de plants de palétuviers pour reboiser par la suite les parties dévastées et la mise en place d’une cellule éducative dans la maison de quartier, ayant pour but de mettre à disposition des acteurs spécialisés de la jeunesse (éduca-teurs, instituteurs, centres aérés…)

Afin de constater l’état de dégradation de la mangrove de la Rivière Salée et d’envisager un projet de mise en place d’un plan de valori-sation et de réhabilitation de cet écosystème, les principaux acteurs concernés (province Sud, mairie de Nouméa, bureaux d’étude) se sont réunis sur site le 1er septembre, à la demande de l’ASNNC et de l’association des Gaïacs. Le but étant l’amélioration du cadre de vie des gens du quartier, notamment des jeunes.

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Le Journal Vert Octobre 2009 3

Biodiversité

de la documentation, des livres, des jeux concernant la mangrove et la protection de l’environne-ment en général. Le but étant la création d’une vraie maison de la mangrove et de la nature qui intè-grerait des travaux de recherche sur les animaux totems de la man-grove dans les légendes Kanak, en partenariat avec l’Agence de Développement de la Culture Kanak (ADCK).Une priorité pour les jeunes du quartier à la recherche d’emplois, en fonction des activités mises en place autour de la mangrove et du parc, avec une extension dans le futur vers l’écotourisme ainsi que l’entretien et la protection assurée par les volontaires après une for-mation adaptée aux besoins.Pour sa part, l’ASNNC souhaiterait que la lagune située à proximité de la station d’épuration de la Rivière Salée soit curée. La gestion de cel-le-ci reviendrait pour le moment au FSH. Elle demande également qu’une digue de remblais, installée autrefois par la mairie pour des raisons sanitaires (risque de leptos-pirose), soit supprimée afin de per-mettre une meilleure circulation des eaux. Les services techniques de la province Sud estiment éga-lement que ce remblai n’a aucune raison d’être et devrait être sup-primé.

LE POINT SURLES ETUDES EN COURSL’an dernier, la DENV a commandé une étude à A2EP/SIRAS visant à réaliser un état des lieux de cette mangrove, identifier les sources de pollution dans le secteur (GBNC, NESTLE), enfin proposer un plan de réhabilitation et de valorisation de la mangrove.Cette étude identifie plusieurs pro-blèmes, notamment une mauvaise circulation des eaux salées, une arrivée excessive d’eau douce pro-venant des exutoires, ainsi qu’une sédimentation excessive. Nous retenons également la présence de chrome en grande quantité, selon des critères internationaux.La prochaine étape consiste à fédérer l’ensemble des acteurs

afin de définir le rôle de chacun dans la mise en application du plan de réhabilitation et de valo-risation de la mangrove proposé par cette étude.

CONCLUSIONET SUITE PROPOSEELa DENV et la mairie de Nouméa s’engagent à poursuivre la mise en place et le suivi d’un plan de réhabilitation et de valorisation de la mangrove de Rivière Salée.Des actions prioritaires pour la préservation de la mangrove seraient : • le curage du chenal d’arrivée d’eau de mer ; • l’enlèvement des remblais réa-lisés à l’intérieur de la mangrove,

afin de les remplacer par des che-naux d’alimentation en eau de mer ;• redimensionner la buse d’alimen-tation du patch de mangrove situé à coté de la Société La Française • mise en place des dégrilleur au niveau des différentes buses de rejets aqueux.D’autres actions doivent se pour-suivre : fédérer les acteurs (col-lectivités, associations, industries présentes dans le secteur), ramas-sage des macro-déchets, entre-tien des chenaux, sensibilisation des jeunes du quartier…Précisons que l ‘ASNNC a rempor-té le second Prix, soit 850 000 F, du concours « Caddie vert » organisé par le supermarché Géant.

ADRESSE AU MAIRE DE NOUMEADans une lettre adressée au Maire de Nouméa, le président de l’ASNNC met l’accent sur l’urgence de nettoyer l’arroyo bloquant la circulation des eaux dans la mangrove de la Rivière Salée. Nous vous informons que, compte tenu des opérations que nous me-nons pour la réalisation de notre projet S.O.S. Mangrove Rivière-Salée, nous avons découvert que I’arroyo qui ceinture cette mangrove a été bouché récemment par des branchages coupés et jetés en grand nom-bre entre la bande de terre venant du cimetière et le terrain de football de Rivière-Salée. D’après les dires des riverains, c’est ce qui a permis aux jeunes ayant commis des exactions au cimetière du 6e km, de se sauver rapidement par ce nouveau passage, et d’échapper ainsi à la police…L’entretien de cet arroyo relevant des services de la Mairie, il est donc urgent que vous fassiez enlever ce barrage, non seulement au vu des problèmes d’évacuation des eaux, déjà difficile et ralentie par ce nou-vel obstacle, mais aussi pour éviter que des bandes ne prennent l’habi-tude de traverser à cet endroit et continuent à le détruire…

REHABILITER LA MANGROVE

Ce rapport d’activités 2008 mar-que les douze années d’existence du CIE qui, rappelons-le, est une émanation de l’ASNNC. Dans son introduction, le document souli-gne qu’un travail considérable a été effectué autant au niveau des deux antennes, Nord et Sud, qu’à celui de la coordination. Cela prouve que le CIE a un rôle important à jouer en matière de protection de l’environ-nement. Et de rappeler les objectifs du CIE, tels qu’ils figurent dans les statuts : Promouvoir le déve-loppement d’activités éducatives et culturelles liées à l’amélioration des connaissances du milieu naturel calédonien et sa préservation dans le respect des écosystèmes et des hommes ; permettre et contribuer à la valorisation pédagogique de tou-tes informations et connaissances en rapport avec l’environnement, sa gestion et sa préservation…

QUELQUES EXEMPLES…Suit une longue description des actions entreprises pendant l’an-née écoulée, dont nous retien-drons :• Suivi environnemental des mangroves de ZAC PANDA et de Dumbéa-sur-mer (35 stations géo-références et inventoriées) ;• Schéma d’aménagement et de développement de la Nouvelle-Calédonie 2025 ;• Les Assises de l’Eau ;• Le groupe technique Faune sau-vage (GTFS) ;• Le groupe Espèces envahissantes (voir en encadré des extraits de la lettre de Jean-Louis d’Auzon) ;• Plan Cagou pour la sauvegarde de cette espèce emblématique avec la SCO ;• Organisation de la 4ème nuit de la chauve-souris à Ouegoa ;

• Animation du Sentier sous-ma-rin de l’île aux Canards, grâce à la mobilisation de 80 bénévoles ;• Initiative Tortues marines à l’Aquarium des Lagons, grâce à une trentaine de bénévoles.L’an dernier, le CIE a réalisé en Province Sud 182 interventions, visité 49 établissements scolai-res et sensibilisé près de 5 000 personnes. Par ailleurs, 214 inter-ventions (soit plus de 700 heures d’animation) et 220 h de travail consacrées aux formations, ont été réalisées par l’antenne Nord ; plus de 4 500 personnes ont été sensibilisées. Il est à regretter que peu d’activités aient concerné la Province des Iles (18 interven-tions, toutes à Lifou), suite à la fermeture de cette antenne.

UN NOUVEAU BUREAU 2009Le Conseil d’Administration 2009 du CIE se compose de : Suzelle Wilson pour Isabelle Ohlen (Province Sud) Daniel Poigoune et Germain Padome (Province Nord), Jean-Louis d’Auzon ou Monique Lorfanfant (ASNNC), Laurent Berthelot (Lycée agricole de Nouvelle-Calédonie), Vincent Cornuet, Vivien Chartendrault, Caroline Coste et Caroline Gaidou (toutes 2 membres du CIE), Jacky Mermoud.Par ailleurs, les membres élus du Bureau 2009 sont les suivants :Présidente Caroline COSTEVice-PrésidentJean-Louis d’AUZONSecrétaire Caroline GAIDOUSecrétaire-adjointVincent CORNUETTrésorier Vivien CHARTENDRAULTTrésorier-adjointLaurent BERTHELOT

LE RAPPORT D’ACTIVITES DU CIE

LES ESPECES ENVAHISSANTESSONT-ELLES TOUTES DANGEREUSES ?Voici quelques extraits de la lettre adressée par le Président de l’ASNNC à Anne-Claire Goarant au sujet de la réunion du jeudi 23 avril sur les espèces nuisibles et envahissantes.Nous pensons que vous avez raison de rencontrer des membres du CES pour leur présenter le groupe EEE, les actions réalisées et le pro-gramme de communication sur le sujet, car c’est la meilleure façon de les informer correctement. Nous souhaitons vivement que vous mettiez à nouveau l’accent sur la prévention, en renforçant les contrôles des conteneurs à l’en-trée sur le Territoire, qui sont très nettement insuffisants, faute de moyens en personnels et en matériels (voir notamment la nou-velle affaire du crapaud-buffle qui n’est qu’un exemple parmi beau-coup d’autres).Pour en avoir discuté lors de notre Comité de Direction du 21 avril, nous souhaitons également que, parmi les espèces envahissantes déjà introduites sur le Territoire, vous fassiez une graduation entre les espèces végétales ou animales, nuisibles ou dangereuses pour l’Environnement (tels le miconia ou la tortue de Floride) et celles qui, installées depuis longtemps, font partie du paysage calédo-nien et ne sont pas très menaçantes (tels le tulipier du Gabon ou l’agave, par exemple). Nous vous rappelons à cet effet que l’agave, même s’il peut être en-vahissant dans certaines zones limitées, est une plante utile : ses fleurs sont très recherchées par les abeilles, et la plante elle-mê-me est utilisée pour faire des cordages, des fouets, des nattes… et même réaliser des boissons !

Jean-Louis d’AUZON

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Pour se rendre sur cette zone, le SMMPM a loué le catamaran Bamboo Free skippé par M. Avron ; un navire de 20 m qui a offert à bord des conditions de vie et de travail satisfaisantes mais son tirant d’eau de 1,5 m l’a empêché d’emprunter régulièrement l’en-trée sud du lagon de Huon et, en l’absence de vent pendant toute la mission, la vitesse de croisière était souvent limitée à 6 nœuds. Pour renforcer la sécurité, une seconde annexe avait été embarquée.La période a été choisie à par-

tir des données récoltées par l’ASNNC au cours des 20 derniè-res années, qui ont fait apparaître une pointe de fréquentation des tortues en décembre, avec une concentration sur les îlots Huon, Fabre et Leleizour. Les dates de comptage ont été fixées du 10 au 17 décembre pour les cinq pro-chaines années.

QUELQUES DONNEES…Pour la préparation des mis-sions, le SMMPM avait sollici-té le Secrétariat Général de la

Communauté du Pacifique (CPS) pour mettre au point un pro-tocole facilement reproductible pour le dénombrement des tor-tues marines qui montent pon-dre la nuit sur les îlots, méthode utilisant une ligne tracée sur le sable, parallèlement au rivage, que les tortues traversent lors de la montée ou de la descente sur la plage.Du 9 au 17 décembre 2008, le chiffre global enregistré a été supérieur à celui des missions pré-cédentes.• Plusieurs dizaines d’individus morts récemment ont été trou-vées sur la plage de Huon, et moins d’une dizaine d’éclosions observées de jour, dont seule-ment deux de plus de 50 indi-vidus ;• 88 tortues ont été baguées durant la mission, dont 10 ont subi un prélèvement de peau ;• 10 tortues déjà baguées ont été observées pendant les sessions de baguage ou de comptage des traces, dont 6 baguées en début de mission 2008. • Sur chaque îlot, un panneau d’information a été installé, pré-sentant sur une face les caracté-ristiques de l’îlot et la méthode de comptage des traces et, sur l’autre face, l’ensemble des zones de Nouvelle-Calédonie décla-rées au Patrimoine mondial de l’UNESCO.

Le Journal Vert

LE BILAN DE LA MISSION « TORTUES »AUX RECIFS D’ENTRECASTEAUXLes récifs d ‘Entrecasteaux ont été inscrits au Patrimoine mondial de l’UNESCO en juillet 2008. Leur richesse en oiseaux marins et en tortues vertes en font un site exceptionnel en Nouvelle-Calédonie mais aussi au niveau de l’Océan pacifique. Pour mieux connaître cette zone éloignée et inhabitée, une équipe de 8 personnes réunissant la SCO, la DTSI (Direction des technologies et des Services de l’Information), le SMMPM (Service de la Marine Marchande et des Pêches Maritimes) et l’ASNNC, y a mené une mission d’étude du 7 au 18 décembre 2008, financée par la Nouvelle-Calédonie comme les missions précédentes (décembre 2007 et janvier 2008).

4 Octobre 2009

Biodiversité

Elles sont sur Terre depuis plus de 150 millions d’années ; elles ont su traverser le temps depuis l’époque des dinosaures ; elles sont aujourd’hui confrontées à l’homme qui, par ses activités, décime les populations…La fabuleuse aventure de leur vie en Nouvelle-Calédonie : c’est ce que Sophie Mounier a entrepris de nous conter en réalisant ce documentaire de 15 mn. A vrai dire un petit bijou de DVD, pro-duit par le WWF, conçu pour informer et sensibiliser tous les publics et doublé d’un outil pédagogique pour mieux com-prendre les enjeux écologiques. En bonus : Opération tortues, un effort collectif pour préserver les tortues marines en Nouvelle-Calédonie, un documentaire de 5 mn sur le recensement aérien de tous les sites de ponte, ainsi que le texte de la voix off.

C’est au cœur de l’été à Nice, du 22 juin au 4 octobre 2009, que le Gouvernement et les trois Provinces de la Nouvelle-Calédonie ont souhaité partager ce magnifique patrimoine naturel dont on fêtait le 1er anniversaire du classement à l’UNESCO, au cours d’une grande exposition au Parc Phoenix, organisée par la Maison de la Nouvelle-Calédonie à Paris. Il s’agit de la première exposition en France à pré-senter son bilan carbone.

EXPO À NICE…

TORTUESMARINESEN DVD

POUR UN RÉCIF ARTIFICIEL SURLA PLAGE DE LA ROCHE-PERCEEEn plus de développer son sport favori, le Gouaro Surf Club, qui fêtera l’an prochain ses dix ans d’existence, a pour objectif d’agir pour la protection de l’environnement (nettoyage des plages, mise en place de corps-morts au voisinage des spots de surf, reboisement du littoral…) et de l’écosystème marin. Il milite également, depuis des années, pour la création d’un spot artificiel à la Roche-Percée, par la mise en place d’ouvrages immergés dont l’objectif premier est de dissiper l’énergie de la houle par déferlement. Trois atténuateurs sont préconisés, d’un coût de 100 millions de F chacun, mais ce site fait partie d’une zone classée et les autorités compétentes sont assez réticentes. Pourtant, nombreux sont ceux qui estiment que la pose de ce récif artificiel serait un moteur économique pour toute la région. Elle permettrait, en effet de résorber l’érosion de la plage, de réhabiliter un espace viable pour la ponte des tortues marines… tout en générant une vague amplifiée, accessible aux surfeurs !

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Le Journal Vert

Aménagement et Développement

PROVINCE SUD : 119ENGAGEMENTS POUR LEDEVELOPPEMENT DURABLEStratégie de la Province Sud pour le développement durable : 119 engagements au service des citoyens et pour une collectivité exemplaire. C’est le titre de cet ouvrage collectif de 68 pages réalisé par la Direction de l’Environnement de la Province Sud, en partenariat avec l’ensemble des Direc-tions de la collectivité, rédigé par le Groupe de pilotage et validé par les membres de la Commission Développement Durable.

Octobre 2009 5

Où l’on retrouve donc l’ancienne équipe de la Province Sud avec, à sa tête, le Président Philippe Gomès, lequel présente ainsi son plan d’action qui propose des mesures concrètes pour ancrer le dévelop-pement durable dans les missions quotidiennes de l’administration. Ce plan détaille neuf axes stratégi-ques assortis de multiples objec-tifs à court et moyen terme : lutte contre le changement climatique, rééquilibrage des territoires, destin commun, information du public, préservation et développement des

cultures, maintien de la biodiver-sité exceptionnelle de la Nouvelle-Calédonie, évaluation des politiques publiques, gouvernance participati-ve et administrative. Fruit d’un long travail élaboré en étroite concerta-tion avec l’ensemble des directions provinciales, ce plan a été salué par la totalité des élus de l’assemblée de Province le 20 mars dernier. Cet engagement collectif sera évalué et réajusté chaque année pour répon-dre au mieux aux enjeux, priorités et attentes de la population et des partenaires de l’institution.

DEUX EXEMPLES SIGNIFICATIFSUn ouvrage fort bien fait, avec de belles images qui semblent répondre à une stratégie publi-citaire de communication.On retiendra par exemple (enjeu n°1) les trois objectifs sur la réduction de notre dépen-dance énergétique :• contribuer au développement des énergies renouvelables et à la diminution des déperditions énergétiques ;• diminuer significativement les émissions de gaz à effet de serre ;• mesurer et suivre l’expression et les répercussions locales du changement climatique. Ce thème revient sous forme d’axe stratégique n°1 avec pour corollaires : mieux construire et mieux aménager pour moins impacter l’environnement ; défi-nir des mécanismes de com-pensation carbone sous forme d’éco-taxe provinciale ; tripler les objectifs du programme de reboisements, etc.Autre exemple à retenir (enjeu n° 6), à propos du maintien de notre biodiversité et de notre qualité environnementale, l’engagement de la Province Sud sur :• la définition cette année d’une liste d’espèces envahissantes prioritaires et un plan d’actions ciblées pour lutter contre leur expansion ;• élaborer d’ici 2015 un schéma d’aménagement et de gestion de l’eau pour les bassins ver-sants sensibles ;• réaliser un zonage en 2010 des espaces fragiles ou de valeur unique, à préserver de tout type d’impact sur le domaine terrestre ou maritime.Des mesures de gestion inté-grées seront mises en place dans le cadre des zones décla-rées d’intérêt environnemental majeur.Ce thème revient sous forme d’axe stratégique n°6 avec pour corollaires : garantir la survie des espèces endémiques et protéger les espaces remarqua-bles de toutes pollutions ou incendies ; renforcer la préven-tion des risques en entreprise ; réhabiliter la totalité des sites miniers orphelins d’ici dix ans, etc.Bref, un véritable catalogue de propositions. Espérons que la nouvelle équipe du Président Frogier saura s’en souve-nir car l’actuel Président du Gouvernement pourrait le lui rappeler !

PLAN DE GESTIONPARTICIPATIVE DE LA ZONECOTIERE OUESTSous l’égide de la Province Sud, de l’UNESCO, du Patrimoine Mondial, de la ZCO et des Lagons de Nouvelle-Calédonie, un rapport nous a été transmis en juillet, fruit d’un travail de deux années entre les services techniques provinciaux et les acteurs des communes de Bourail, Farino, La Foa, Moindou et Sarraméa, représentées au sein du Comité de gestion. Ce rapport de 80 pages très bien illustré constitue la « feuille de route » de l’ensemble des collecti-vités, des autorités coutumières et des parties prenantes (agriculteurs, éleveurs, aquaculteurs, opérateurs touristiques, pêcheurs, grand public) visant à préserver les man-groves et paysages exceptionnels, la forte biodiversité, la présence d’espèces emblématiques (tortues, dugongs, oiseaux marins, requins) et l’existence d’aires marines pro-tégées (Ouano, Roche-Percée, Ile verte et Poé) du site de la Zone Côtière Ouest (ZCO) couvrant plus de 1,5 million d’hectares et qui constitue l’un des six sites inscrits sur la liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO.

« INVENTER UNE DEMOCRATIE ECOLOGIQUE »Il nous faut inventer une démocra-tie écologique déclare dans son édito de présentation Philippe Gomès, ex-président de la Province Sud et actuel Président du Gouvernement, qui pour-suit : Nous devons reprendre à notre compte et consolider la for-mule « penser global, agir local » employée il y a plus de 35 ans, en 1972, lors du sommet de Stockholm sur l’Environnement.Le Comité de gestion de la ZCO constitue un formidable lieu d’échanges et de partage où socio-professionnels, techniciens et élus peuvent confronter leur savoir-faire et leurs idées.Le site de la ZCO est compris entre le littoral et le récif barrière situés sur les communes de Bourail, Moindou et La Foa. Il englobe également plusieurs îlots coral-liens. La superficie du Bien inscrit au Patrimoine mondial s’élève à

482 km2. Les zones-tampon mari-nes et terrestres représentent res-pectivement 325 et 1 713 km2, les communes de Sarraméa et Farino étant incluses dans la zone-tam-pon terrestre pour la réserve de la Nodela (935 ha) et le Parc des Grandes fougères (4 500 ha).

SITE CLASSE EN PARC MARINDepuis mars 2009, le site ZCO est classé en parc marin qui com-prend, en outre, quatre réserves naturelles marines et une réserve intégrale, l’ensemble couvrant une surface de 6 673 hectares, soit 13, 8 % de la superficie de l’espace maritime inscrit.Sept grands objectifs répondant aux exigences de garantie de la pérennité du Bien, fixées par l’UNESCO, ont pu être dégagés :• l’amélioration des connaissan-ces pour la protection, le suivi et l’évaluation du patrimoine envi-ronnemental ;• la maîtrise des causes de pollu-tions dans la zone-tampon, pou-vant impacter le Bien ;• la préservation des paysages du littoral et des îlots ;• la préservation et la protection de la biodiversité (espèces emblé-matiques et écosystèmes) ;• la promotion et le développe-ment de comportements respon-sables ;• la mise en œuvre d’une régle-mentation adaptée ;• la valorisation et la promotion du Bien aux niveaux local et inter-national. Rappelons que le Code de l’En-vironnement a été adopté le 20 mars 2009 par la Province Sud et a pour vocation de constituer une référence officielle qui devrait être régulièrement actualisée.

Du 20 au 29 octobre prochainFESTIVAL « PLEIN CHAMP » A BOURAILLa mairie de Bourail, le Centre d’actions culturelles de Bourail, l’as-sociation Passé de Bourail, le Point I et la Chambre d’Agriculture or-ganisent, du 20 au 29 octobre, la seconde édition du Festival Plein Champ. Le lagon de Bourail étant inscrit au Patrimoine mondial, nous avons choisi pour thème l’agriculture et le développement durable, explique la responsable du projet, d’où le nom combiné l’agri culture dura-ble. Un rendez-vous agropastoral fondé sur le partage, l’écoute et les rencontres, dans une ambiance aussi conviviale que familiale. Le cinéma Le Colisée et son annexe serviront principalement de ca-dre à cette manifestation dont l’invité d’honneur sera, cette année, Olivier Porte, le réalisateur du film Herbe. Le Festival comportera également 8 documentaires, des expositions, un marché bio avec le concours des producteurs bouraillais, des animations musicales et théâtrales, des contes, des spectacles pour enfants, mais aussi des randonnées pédestres en pleine nature avec le Point I. Sont égale-ment programmées des conférences (Environnement et biodiversi-té ; la disparitions des abeilles…) avec le concours de la Chambre d’Agriculture, de la DDR de la Province Sud et de l’Institut agronomi-que calédonien, ce qui permettra aux professionnels de Bourail de dialoguer avec les représentants des institutions.

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Le Journal Vert6 Octobre 2009

Environnement

A l’ordre du jour : l’adoption des modifications des statuts concer-nant la représentation des mem-bres des personnes morales aux assemblées et au conseil d’admi-nistration, ainsi que la désignation des membres du conseil d’adminis-tration dans les six collèges : celui des Institutions (4 représentants - 4 voix) ; celui des communes ou de leur groupement (3 représen-tants - 3 voix) ; celui des repré-sentants des populations locales (2 représentants – 2 voix) ; celui du secteur privé, entreprises et leur

groupement (3 représentants – 3 voix) ; celui des associations de protection de l’environnement (3 représentants, dont l’ASNNC – 3 voix) ; enfin celui des syndicats professionnels hors industrie et mine (2 représentants – 2 voix).

UN BUREAU ELU POUR 3 ANSIl est ensuite procédé à la désigna-tion du Bureau. Sont élus à l’una-nimité, pour une période 3 ans à compter de ce jour :Président : Raphaël Mapou (Comité Rhéébu Nùù)1er Vice-Président : Yves Magnier (Mairie du Mont Dore)2e Vice-Présidente : Martine Cornaille (Association EPLP)

Secrétaire : Frédéric de Greslan (Province Sud)Secrétaire-Adjoint : Eric Perronnet (Syndicat des pêcheurs)Trésorier : Jean-François David (Société Vale Inco)Trésorier-Adjoint : Jean Bégaud (Société Prony Energies).Au chapitre des questions diver-ses portant sur les conséquences environnementales de la pollu-tion acide dans le creek de la Baie Nord, et dans une note à l’intention du deuxième vice-Président de la Province sud, l’expert H. Lethier

insiste sur le rôle de l’OEIL pour la construction de l’état de référence environnemental concernant ce genre de crise et pour l’améliora-tion des méthodes, protocoles de caractérisation des écosystèmes et de suivi de leurs tendances d’évo-lution. Précisons que le groupe d’experts de la Province sud com-prend également N. Mary pour le milieu « eaux douces » et Bernard Salvat pour le milieu marin.M. Lethier recommande, entre autres, de régler prioritairement la question du financement de l’OEIL en la replaçant dans le cadre général des obligations de résul-tats imposés à la société Vale Inco via son autorisation d’exploitation,

et d’engager sans tarder le proces-sus de recrutement de l’équipe du Secrétariat exécutif de l’OEIL.Quant aux ressources financières de l’association, elles proviennent principalement des subventions de l’Etat, du Territoire et des com-munes concernées (Yaté, Mont-Dore, Ile des Pins), ainsi que de la CEE. Une enveloppe supérieure à 8 millions CFP a été préalable-ment approuvée en Assemblée Générale, le premier exercice débutant de la date de création au 31 décembre 2009.

RAPHAEL MAPOU1er PRESIDENT DE « l’OEIL »Les membres de l’association ŒIL (Observation Et Information sur L’environnement) se sont réunis en assemblée générale extraordinaire et ordinaire le 5 août 2009 dans les locaux de l’hôtel de la Province Sud. Le Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie ainsi que l’aire coutumière Djubéa Kapone ont été invités à assister à cette réunion.

LE ROLE DE « L’OEIL »Dans les statuts approuvés lors de l’Assemblée générale constitu-tive du 22 avril dernier, figure à l’article 1 l’objet social de l’OEIL : L’association a pour but de contribuer à atteindre l’objectif de dé-veloppement durable et, à cette fin, de fournir aux acteurs interve-nant sur le Territoire des informations en matière d’environnement, objectives, fiables et comparables, qui leur permettent de prendre toutes mesures nécessaires pour conserver l’environnement dans un bon état, propre à assurer la santé et le bien-être de chacun.Elle a pour objet de participer à la surveillance de l’environnement, principalement dans les aires d’influence des complexes industriels du Grand Sud et des autres activités, ainsi que sur le site du Grand Lagon sud inscrit au Patrimoine puis, à terme, sur l’ensemble du Ter-ritoire de la Province sud et dans toute autre zone de la Nouvelle-Calédonie, en partenariat avec les provinces concernées nécessi-tant une telle surveillance.L’association pourra créer des pôles de compétence spécifique en relation avec les divers éléments de l’environnement tels que l’air, l’eau, le sol, le sous-sol, la biodiversité, les milieux marins, terrestres et dulçaquicoles et leurs interactions, ainsi que leurs interférences avec la santé humaine…

L’ESSENCEPLUS PROPRE AU1er JANVIER Le 1er janvier prochain, ainsi que l’a décidé le Gouverne-ment de la Nouvelle-Calé-donie, après validation du Comité technique des produits pétroliers qui comprend notamment les importateurs et les associations de consom-mateurs, la teneur en soufre de l’essence sans plomb passera de 500 à 50 ppm (parties par million), soit dix fois moins qu’aujourd’hui, et la teneur en benzène de 5 % à 1 %.

Pour le gasoil, le taux de soufre avait déjà été revu à la baisse voici deux ans, passant de 5 000 à 350 ppm.La norme « essence » de 50 ppm est une norme australienne, plus élevée que celle appliquée en Europe (10 ppm). Elle représen-te néanmoins un pas important en matière de santé publique et d’environnement. Mais cette essence propre coûtera environ 2 francs de plus au litre, indé-pendamment des variations du cours du pétrole.Notons que la consommation d’essence et de gasoil à teneur en soufre réduite représente, pour le secteur automobile, un peu plus de 220 millions de litres par an alors que la SLN consomme, à elle seule, plus de 350 millions de litres de fuel à haute teneur (entre 10 000 et 40 000 ppm).

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Le Journal Vert Octobre 2009 7

Industries minières

SCHEMA DE MISE EN VALEUR DES RICHESSES MINIERES CALEDONIENNES

Dans sa lettre de présentation, l’ex-Président du Gouvernement, Harold Martin, rappelle que ce Schéma a été adopté le 18 mars 2009 à l’unanimité par les élus du Congrès. Ce consensus a été obtenu grâce au travail de toutes les insti-tutions du pays, des professionnels de la Mine et de la Métallurgie, ainsi que des associations de défense de l’Environnement qui l’ont enrichi de leurs avis. L’ouvrage est organisé en deux grands volets :• Le premier décrit le contexte de la mine en Nouvelle-Calédonie et permet d’en savoir plus sur cette activité qui a façonné nos pay-sages, notre économie et notre histoire ; • Le second développe les orien-tations de mise en valeur de ces richesses minières qui doivent ser-vir de références aux institutions comme aux professionnels et aux partenaires étrangers.

Ces orientations, précise Harold Martin, ont d’ailleurs déjà été tra-duites en règles légales dans la loi minière adoptée le même jour, et dans son arrêté d’application adop-té par le Gouvernement le 28 avril dernier, la loi et l’arrêté formant le Code minier. Et d’ajouter : L’objectif de mettre à la disposition des opé-rateurs et du public un ensemble de règles cohérentes et plus efficaces est donc atteint. La mise en place d’une véritable police des mines doit per-mettre la bonne application de ces nouvelles règles. L’objectif est aussi de mieux connaître la ressource, ce qui va être possible en incitant les travaux de recherche et la commu-nication à l’administration des résul-tats de ces travaux. Et de conclure : Avec l’élaboration et l’adoption de ce schéma, la Nouvelle-Calédonie a donc franchi une étape importante dans la maîtrise de son développe-ment et la protection de notre patri-moine commun.

QUELQUES RAPPELS UTILESL’ensemble des terres émergées de la Nouvelle-Calédonie cou-vre une superficie de 18576 km2, son lagon 23 400 km2 et sa Zone Economique Exclusive (ZEE)1,4 million de km2. L’endémisme terrestre (tant flore que faune) y est très élevé, soit 75 % en moyenne. La mangrove repré-sente entre 150 et 200 km2, mais elle a subi une importante dégradation avec l’accroisse-ment de l’agglomération nou-méenne : en 40 ans, 23 à 28 % de sa superficie a disparu autour de Nouméa. Les feux de brousse ont causé un préjudice considérable aux éco-systèmes naturels : le nombre d’hectares ravagés est passé de 17 510 ha en 2000 à 48 000 ha en 2002. Et ce phénomène conti-nue de s’amplifier ! Résultant en majorité de la destruction des forêts par les incendies répé-

tés, le maquis minier représente environ 25 % de la Grande Terre, soit 4500 km2, mais sa flore bien particulière totalise quelques 1140 espèces de plantes, dont plus de 88 % sont endémiques.

Quant aux Forêts sèches, leur écosystème très fragmenté n’oc-cupe aujourd’hui que 1 % de sa superficie d’origine, soit 50 km2, alors que la forêt humide couvre 21 % du Territoire.

BILAN MINIERComme chacun sait, le nickel associé au cobalt constitue la richesse minérale essentielle de la Nouvelle-Calédonie, par ailleurs étonnante dans sa diver-sité. Pour preuve le bilan minier établi fin 2007 et que nous reproduisons ci-après :• 258 millions de tonnes de minerai de nickel contenant 5 millions de tonnes de nickel métal ;• 3,8 millions de tonnes de chro-mite ;• 72000 tonnes de cobalt métal ;• 3,5 millions de minerai de fer ;• quelques dizaines de milliers de tonnes de cuivre ;

• une quinzaine de milliers de tonnes de plomb-zinc ;• 61000 tonnes de minerai de manganèse ;• 2000 à 3000 tonnes de minerai d’antimoine ;• 216 kilogrammes d’or ;• environ 130000 tonnes de phosphate ;• 21000 tonnes de magnésite ;• 330000 tonnes de gypse indus-triel ;• 77000 tonnes de charbon… Quant aux hydrocarbures, à court-moyen terme, les Australiens fondent beaucoup d’espoirs à la ride de Lord Howe, structure géologique concomi-tante aux zones économiques exclusives de leur pays avec la Nouvelle-Calédonie.Mais l’intérêt pétrolier semble également ressurgir le long des bassins de la Côte Ouest, notamment à Nouméa, Bourail et Koumac.

DES EMISSIONS CARBONE PEU EXEMPLAIRESL’industrie métallurgique repré-sente aujourd’hui 66 % des émissions de dioxyde de carbo-ne, suivi par le transport (17 %). Avec 13,7 tonnes de dioxyde de carbone (tous secteurs confon-dus) par habitant et par an, la Nouvelle-Calédonie pourrait se situer dans la moyenne mon-diale.Mais ce résultat s’explique par la faible densité de la population (25 000 personnes, soit une den-sité moyenne de 12 habitants au km2), qui compense ainsi la part importante de notre industrie métallurgique, contrairement à l’Europe où cette industrie n’est responsable que de 16 % des émissions. Or, les capacités métallurgiques et thermiques du Territoire vont considérablement croître d’ici 2015 et, par suite, les émissions à effet de serre.La prochaine mise en service des centrales à charbon des usines du Nord et du Sud ainsi que le remplacement de la cen-trale SLN à Doniambo devraient faire tripler après 2012 le taux de rejet de dioxyde de carbone, lequel se situe actuellement à 13,7 tonnes par an et par habi-tant A votre santé !

Publié par l’ancien Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie avec un sous-titre éloquent : Pour l’essor et la consolidation du secteur de la mine et de la métallurgie au profit du développement durable, cet ouvrage de 256 pages, illustré de nombreux documents (dont une cartographie complète des différents sites miniers, réalisée à partir d’images satellite SPOT 5) est un outil précieux, exhaustif et incontournable de toutes les connaissances – y compris historiques - accumulées en la matière. Aussi ne pourrons-nous ici qu’en donner un aperçu très abrégé.

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Le Journal Vert8 Octobre 2009

Vie associative

A LA 39e ASSEMBLEE GENERALE DE L’ASNNC (exercice 2008)

Après avoir accueilli les quelques 110 participants, le Président Jean-Louis d’Auzon présenta le programme de la soirée.

LE RAPPORT MORALA commencer par le Rapport moral, un document divisé en 7 chapitres qui débuta par la pré-sentation de la situation en baisse des effectifs en la comparant à celle des années précédentes et en insistant sur la nécessité de développer les adhésions.1- ACTIONS POUR UNE MEILLEURE CONNAISSANCEDE LA NATURE• 10 Sorties-nature effectuées en 2008 .• Publication à 10.000 exemplaires du Journal Vert n°45 en janvier, du n°46 en avril (15.000 exemplaires) et du n°47 en octobre (24 pages).• Articles de presse et émissions télévisées ou radiodiffusées (RRB, Radio Océane, Radio Djiido, RFO, NRJ).• Prêt ou distribution par l’ASNNC de documents, livres, brochures, affiches, autocollants…• Réponses à des demandes de renseignements sur la nature calédonienne, visites d’étudiants ou de scolaires, rendez-vous, ren-contres de jeunes à la recherche de travail…• Participation aux conférences publiques les 5,7 et 8 août à l’IRD « Zoom sur le climat et l’océan ». 2- ACTIONS POURLA PROTECTION DE LA NATURE• Poursuite, en collaboration avec l’Association Bwärä Tortues mari-nes, de la protection des pontes et des éclosions de la Tortue Gros-se Tête (Caretta caretta) sur les plages de la Roche Percée et de la Baie des Tortues à Bourail, grâce au soutien financier de la Provin-ce Sud et d’IFRECOR. Distribution de fiches d’identification des tor-tues marines réalisées avec la CPS et financées par IFRECOR.• Participation du 14.01 au 28.01 (Anaïs Cornuet) et du 7 au 18

décembre (Laurence Ribot) à des missions aux Récifs d’Entrecas-teaux organisées par le Service de la Marine Marchande et des Pêches Maritimes, dans le cadre de l’inscription du lagon calédo-nien au Patrimoine mondial.• Entretien d’une pépinière à Dumbéa avec le concours des « Jardins de la Solidarité ».• Plantation de 40 arbres de forêt sèche sur un terrain situé aux Manguiers (Ducos).

• Participation à des actions de protection et de nettoyage des mangroves de Kaméré et de Rivière Salée avec le concours des jeunes du quartier et l’aide de la SLN.• Création, avec le concours de la Ville de Nouméa, d’un coin nature avec bibliothèque à la Maison de Quartier de Rivière-Salée.• Participation aux réunions du Groupe d’Etudes pour la Protec-tion du Cagou. 3- ACTIONSDE SENSIBILISATION• Dans le cadre de la Campagne mondiale Clean Up the World,

renouvellement de l’ Opération Nouvelle-Calédonie propre (voir notre article en page 7).• Lancement en mars 2008 de l’opération Un bouchon, un sou-rire avec la mise en place de 156 colonnes de récupération, en carton ou en plexiglas, dans les écoles de Nouméa, Mont-Dore, Bourail, La Foa, dans des com-merces, les grandes surfaces, des pharmacies et différents établis-sements recevant du public. Le

20 novembre 2008 un premier conteneur de 30 m3, soit 4 620 kilos (environ 1 850 000 bou-chons) a été envoyé en métro-pole grâce au concours de la SLN. Du 1er octobre au 3 décembre a été organisé un concours de créa-tions artistiques réalisées avec des bouchons, doté de 250 000 francs de prix offerts par les Eaux du Mont-Dore qui ont permis de récompenser 8 lauréats.4- ACTIONS ADMINISTRATIVES OU JUDICIAIRES• Interventions écrites auprès des autorités politiques ou adminis-tratives.

• Participation à de nombreuses enquêtes publiques : centrale au charbon pour la SLN, carrière de sable à Gouaro-Deva), station d’épuration de la base-vie de Goro, carrière de la Baie de Nouré (Dumbéa), centrale d’enrobage au bitume (Baie de Nouré), péri-mètre de protection Oua-Tom1, SARL Forest Invest (Hypermar-ché U),• Examen détaillé des projets de délibérations concernant le Code de l’Environnement de la Provin-ce Nord, de la Province Sud, du Schéma de mise en valeur des richesses minières de la Nouvel-le-Calédonie, du Code Minier, du Schéma d’Aménagement et de développement 2025…

5- ACTIONS DE RELATIONS PUBLIQUES• Sur le plan international avec de nombreux et différents orga-nismes.• Participation à des réunions d’information : Assises de l’Eau (La Foa), la SLN, l’ADEME, GORO-NICKEL, le Gouvernement, la Mai-rie de Nouméa, la Province Sud, Enercal, Institut pour la Qualité. Contacts avec des associations locales. 6- ACTIONS AUPRESDES JEUNES• Contacts avec des professeurs et certaines écoles ou des mou-

vements de jeunes, des églises (conférences) : exposés, rencon-tres avec des étudiants, Maison de Quartier de Rivière Salée, Col-lège des Portes de Fer…• Participation aux réunions du Centre d’Initiation à l’Environne-ment (C.I.E).• Rencontre avec les Conseillers municipaux juniors de Nouméa.

LE RAPPORT FINANCIERLe Président présente ensuite à l’assemblée ce rapport qui témoi-gne de la bonne santé financière de l’association.Il demande alors aux membres présents de bien vouloir approu-ver les deux rapports, ce qui est fait à main levée et à l’unani-mité.

PRIX RAYMONDDE LAUBAREDELe Président appelle ensuite les 10 Lauréats du Prix Raymond de Laubarède qui reçoivent un cer-tificat, 1 poster Nature de Nouvel-le-Calédonie, 1 serviette ASNNC, 1 brochure l’Ile Nature et des tee-shirts pour les jeunes. L’ensem-ble a été remis aux récipiendai-res par les membres du Comité Directeur de l’ A.S.N.N.C.Les différents lauréats sont les suivants : Carole BOURDON, Ins-titutrice à l’Ecole Primaire du Vallon Dore, Wakoca KONYI et Philippe WEJIEME, enseignants aux Collège Eben-Eza – Ouvéa, Laetitia HUSSON-GRIMAUD, pro-fesseur de SVT et Muriel ENRICO, documentaliste au Collège de Katiramona, Pierre POANOUI, Président de l’Association OKENIT à Poindimié, Fabrice ANDORRE, pensionnaire du Centre d’Accueil Les Manguiers, Philippe GOMÈS, Président de la Province Sud, Michel SOULIER, Ecole Publique de Poindimié, Mesdames CAZE-RES et CREUGNET, enseignantes à l’école publique de Bouloupa-ris, Michel REVERCÉ, Président de l’Association des Scouts de Nou-velle-Calédonie, enfin Joanna FERNANDÈS, Institutrice à l’Ecole maternelle Kindy School.Les récipiendaires ont tenu à dire un petit mot pour expliquer leur action et remercier l’ASNNC de l’attribution de ce prix.

Celle-ci s’est déroulée le mercredi 1er avril 2009 en soirée dans la Salle d’Honneur de la Mairie de Nou-méa, aimablement mise à notre disposition par Monsieur le Maire. Elle fut suivie d’un buffet d’accueil (une partie des boissons était offerte par la GBNC). Certaines personnes profitèrent aussi de l’occasion pour prendre une adhésion ou régler leur cotisation, ainsi que pour faire quelques achats (posters, ser-viettes, tee-shirts) ou se servir du Journal Vert n° 48 tout juste sorti pour l’occasion. Les différentes créa-tions artistiques réalisées avec des bouchons lors d’un concours en 2008 étaient exposées sur une table.

Association pour la sauvegarde de la nature néo-calédonienneBulletin d’adhésion à l’ASNNC et d’abonnement au Journal VertNom.............................................................................................Prénom :......................................................................Tél :..........................................................

Adresse (domicile) :...................................................................................................................................B.P. : .........................Code postal : .........................

1/ Je désire adhérer à l’ASNNC (entourez la mention choisie)

2/ Je désire m’abonner au JOURNAL VERT (1 000 F / 4 numéros) SignatureCi-joint un chèque de....................................... CFP correspondant à.................................................................................. (*) JUNIOR (- 18 ans) : 2 500 F, plus signature des parents précédée de la mention : “J’autorise mon fils, ma fille à s’inscrire”

ASNNC12, Boulevard Vauban

NOUMEA B.P. 1772Tél / Fax : 28.32.75C.C.P. n° 86-89 C

E-mail : [email protected]

ACTIF SOUSCRIPTEUR DONATEUR BIENFAITEUR JUNIOR (*)

5 000 F 8 000 F 12 000 F + de 12 000 F 2 500 F

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Le Journal Vert Octobre 2009 9

Environnement

Sous l’égide de WWF NC, de l’IRD, d’IFRECOR, de la DTSI et de Conservation International, Analyse écorégionale marine de la Nouvelle-Calédonie, composante 1A, est un très intéressant docu-ment de 100 pages réalisé par le CRISP (Coral Reef Initiatives for the Pacific), autrement dit Initiatives Corail pour la protecton et la ges-tion des récifs coralliens dans le Pacifique, structure engagée par l’Etat français et qui a pour but de développer pour l’avenir une vision de ces milieux uniques et des peuples qui en dépendent. La Composante 1A est l’une des trois structures du CRISP, spécialisée dans l’étude des Aires marines protégées et la gestion côtière intégrée. Ce travail d’analyse écorégionale a été conduit en étroite coordina-tion avec le processus d’inscrip-tion du lagon au Patrimoine mon-dial de l’UNESCO. Il a rassemblé 40 scientifiques de divers organis-mes du Territoire (IRD, UNC, CPS) et différentes associations dont l’ASNNC.

AU SOMMAIRE DE L’OUVRAGE• L’écorégion néo-calédonienne : caractéristiques physiques et hydrodynamiques, sédimentolo-gie, les bassins versants ;• Les habitats : les récifs coralliens, typologie des pentes externes et des lagons, les mangroves, les

herbiers et algueraies, les monts sous-marins ;• Les espèces : répartition spa-tiale de la biodiversité dans le Pacifique Sud , la richesse spéci-fique calédonienne, l’endémisme, les coraux, les poissons, les res-sources halieutiques, les mam-mifères et serpents marins, les oiseaux marins nicheurs, les nau-tiles ;• Les aires de conservation prio-ritaires : 19 ont été identifiées, parmi lesquelles plusieurs ont un intérêt mondial ;• La protection actuelle et à venir du lagon : état de santé des récifs coralliens, les activités humaines et les pressions, l’aménagement

du littoral, érosion des bassins versants et sédimentation, exploi-tation des ressources marines, bilan des pressions sur les écosys-tèmes littoraux ;• Fiche des aires de conserva-tion prioritaires : le grand lagon sud, Baie de Prony, canal Woodin, lagon du Grand Nouméa, Baie de Saint-Vincent, lagon centre-ouest, zone VKP, lagon nord-ouest, Récifs d’Entrecasteaux, lagon nord-est : Diahot-Balabio, Pouébo, Hienghène, Canala-Thio, Ouvéa Beautemps-Beaupré, Lifou, Walpole, monts sous-ma-rins du Sud, Matthew et Hunter, Chesterfield.• Annexes : listes des oiseaux marins et des espèces de pois-sons endémiques et emblémati-ques, cartes des pressions.

UNE FORTE RICHESSE SPÉCIFIQUECette étude traduit une forte richesse spécifique, une grande diversité de l’endémisme, une ori-

ginalité de la faune et de la flore. La Nouvelle-Calédonie pourrait faire partie de l’aire de réparti-tion optimale des espèces, mais elle est aussi appelée à jouer un rôle majeur dans l’observation des impacts du changement cli-matique sur les zones à la limite des faunes tropicales et tempé-rées. Enfin, le Territoire présente un intérêt majeur pour plusieurs espèces remarquables :• Tortues : 20% de la totalité des pontes des tortues « grosse tête » (Caretta caretta) et premier rang des sites de ponte des tortues vertes (Chelonia mydas) sur l’en-semble du Pacifique Sud ;

• Dugongs : la population autour de la Grande terre est estimée entre 801 et 2663 individus, soit la plus importante concentration d’Océanie, ce qui lui vaut le 3e rang dans le monde ;• Baleines à bosse : entre 300 et 500 individus en 2001. La sous-population de Nouvelle-Calédonie serait autonome en matière de démographie et de reproduction ;• Oiseaux : c’est un lieu d’impor-tance mondiale pour les oiseaux marins (25 espèces nicheuses, 26 espèces migratrices, 5 taxons endémiques). 13 zones ont été proposées comme ZICO (Zone Importante pour la Conservation des Oiseaux) ;• Poissons : plusieurs espè-ces emblématiques de pois-sons, menacées ailleurs dans le monde, sont ici encore abondan-tes (napoléons, grosses loches, certains requins ) avec de nom-breux sites de reproduction dont certains rarissimes

ANALYSE ECOREGIONALE MARINE DE LA CALEDONIE

DU 24 AOUT AU 31 OCTOBRE, OPERATION« NOUVELLE CALEDONIE PROPRE 2009 »

Pour la dix-septième année consécutive, l’ASNNC organise l’opé-ration Nouvelle-Calédonie propre menée dans le cadre de la cam-pagne mondiale Pour un monde plus propre organisée par Clean Up the World dont le siège est à Sydney. Celle-ci s’est déroulée du 18 au 20 septembre et devait concerner environ 120 pays et 35 millions de personnes. Elle a pour slogan : Les Communautés d’union pour la lutte contre les changements climatiques.En Nouvelle-Calédonie, compte tenu des spécificités locales, no-tre opération sur l’ensemble du Territoire a commencé le 24 août et se poursuivra jusqu’au 31 octobre. Elle est destinée à faire nettoyer leur environnement par l’ensemble de la population, jeunes et adultes, en ramassant déchets, boîtes vides, bou-teilles… qui encombrent le bord des routes, les espaces naturels, les plages, les îlots. Cette action viendra compléter notre campa-gne Un bouchon, un sourire qui consiste à récolter des bouchons plastiques et dont le vif succès contribuera à venir en aide aux handicapés.L’an dernier, cette opération a permis de récolter plusieurs ton-nes de déchets. On a compté environ 4.000 participants (le plus souvent des jeunes) dans une trentaine de lieux différents. A cette occasion l’ASNNC a distribué plusieurs milliers de sacs-poubelle offerts par la société VEGA, environ 4 000 gants, plus de 1 800 tee-shirts et 1 200 boissons. L’Association a participé à plusieurs opérations de nettoyage organisées avec les habitants à Rivière-Salée par la Mairie de Nouméa à Tindu et Kaméré et par la Mairie du Mont-Dore.Comme l’an dernier, une lettre a été adressée par l’ASNNC aux chefs d’établissements scolaires afin de faire participer leurs élèves : La propreté est une notion qui s’acquiert pour une grande part à l’école, au travers notamment d’opérations de ce genre. Non seulement, elles permettent de faire œuvre utile sur le terrain, mais sensibilisent aussi les jeunes qui peuvent juger des comportements peu respectueux de l’Environnement de leurs aînés. Dans cet esprit, il serait nécessaire que les enseignants qui désireraient s’investir dans cette Opération établissent un projet éducatif qui sera soumis aux autorités provinciales compétentes que nous avons informées de notre projet.

ELECTION DES MEMBRESDU COMITE DIRECTEURET DU BUREAUArrivant au terme de leur man-dat de 3 ans Jean-Louis d’AUZON, Monique FOUCRIER et Carole LECHOPIED se représentent. Un nouveau membre, Bernadette MOULIN propose sa candidature. Tous sont élus. Le nouveau Comité Directeur est le suivant : d’AUZON Jean-Louis LECHOPIED CaroleBROUDISSOU Jean LORFANFANT MoniqueCREUGNET Evelyn MOULIN BernadetteFIORI Marie-José PICAULT ChantalFOUCRIER Monique RAOUL SergeGUICHARD Philippe VILLECHALANE BernardIACONO Francine-AgnèsAu cours de la soirée, Jean-Louis d’AUZON propose le renouvelle-ment des membres du bureau, sauf pour la Trésorière-Adjointe, poste pour lequel il propose Ber-nadette MOULIN. L’élection se fait à main-levée et à l’unanimité. Le nouveau bureau, élu pour un an, est composé comme suit : Président : Jean-Louis d’AUZON, Vice-Présidentes : Marie-José FIORI, Monique LORFANFANT, Secrétaire Général :Bernard VILLECHALANE, Secrétaire Générale Adjointe : Francine-Agnès IACONO, Trésorière : Evelyn CREUGNET, Trésorière-Adjointe :Bernadette MOULIN

PROJETS ET VOEUXLes différents projets et vœux pour 2009 sont ensuite présentés à l’assistance, le Président insis-tant à nouveau sur la nécessité de développer les adhésions et les cotisations, tout en mettant l’ac-cent sur le travail que représente la publication du Journal Vert et sur les campagnes prévues : col-lecte de boîtes alu, distribution de filets à provisions et de sacs- bretelle biodégradables en fécule de pomme de terre, protection de la mangrove de Rivière-Salée, collecte de bouchons en plasti-que…

PROJECTIONDES « SEIGNEURS DE LA MER »Le Président présente enfin ce remarquable film de 87 minutes qui est un véritable plaidoyer en faveur des requins dont plu-sieurs dizaines de millions sont tués chaque année, notamment pour le commerce asiatique des ailerons.Il évoque aussi l’accident mal-heureux survenu à Bourail où un jeune surfeur a été tué par un requin blanc.Précisons au passage qu’un très nombreux public a assisté à cette projection, remplissant massive-ment l’espace réservé à l’associa-tion dans la salle d’honneur de la mairie.

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Océans et mers

Dans la perspective du Sommet de CopenhagueL’AUSTRALIE PLAIDE LA FLEXIBILITELES PAYS INSULAIRES SONT EN COLERE

Sans assouplissement, nous n’ob-tiendrons pas la participation des grandes puissances émergentes a affirmé péremptoirement Penny Wong. Les engagements pris ne seraient pas en taille unique mais différenciés et les actions que pren-draient les pays seraient variées dans leur nature, afin que le som-met de Copenhague puisse débou-cher sur un accord moins intimidant pour les nouveaux participants.

L’AUSTRALIE PREMIERPOLLUEUR MONDIALCe programme australien a été qualifié de « constructif » par l’homologue américain de Mme Wong. Il est vrai qu’une étude ré-cente a démontré que l’Australie avait dépassé les Etats-Unis au 1er

rang mondial pour le volume de CO2 émis par habitant, en raison de sa dépendance aux centrales électriques à charbon, qui génè-rent 80 % du courant national. Un Australien produit en moyenne 20,58 tonnes de CO2 par an, contre 19,78 tonnes pour un Américain et 4,5 tonnes pour un Chinois. La Chine est, en revan-che, le premier pays émetteur en quantité globale…Pour faire bonne figure, le Gouver-nement australien aide financière-ment un projet économisant l’eau et l’énergie dans l’île de Heron, sur la Grande Barrière de corail. En effet, il va investir 90 millions de F. pour aider à la mise en place d’infrastructures innovantes afin de réduire l’impact sur l’île d’un

village de vacances, de l’Univer-sité de la station de recherches du Queensland et du poste de garde forestier de l’endroit. Objectf affi-ché : économiser jusqu’à 5 000 m3 d’eau par an. APPEL A LA SURVIE DESETATS INSULAIRESRegroupés au sein de l’Alliance des petits Etats insulaires (AOSIS), 42 pays particulièrement exposés au dérèglement du climat et à la montée des océans ont adopté une déclaration commune dans laquelle ils tirent la sonnette d’alar-me face à « une possibilité de gé-nocide ». Ils exigent donc que la hausse de la température soit maintenue bien au-dessous de 1,5°C. Mais

juguler à ce niveau le thermostat mondial est un objectif hautement ambitieux, qui supposerait que les émissions cessent de grimper dès 2015 pour plonger ensuite d’au moins 85 % en 2050. Or, les ob-jectifs de réduction annoncés par les pays industrialisés sont loin du compte et les dernières prévisions des scientifiques limitent la hausse à 3° C. Ce qui, pour les petits Etats insulaires, équivaudrait à pronon-cer leur arrêt de mort…

Il en va ainsi pour l’archipel des Tuvalu, dont les 11 500 habitants planifient la disparition depuis plusieurs années.Un exemple sans précédent dans l’Histoire !Jusqu’ici, Tuvalu a obtenu l’ac-cord de la Nouvelle-Zélande pour accueillir 75 personnes par an. En attendant une fin inéluc-table, l’eau de mer traversant le centre de l’île à chaque marée haute…

Sous l’égide d’IFRECOR et de l’ASNNC, un nouvel autocollant très réussi vient de faire son ap-parition. Tiré à 1 200 exemplaires, il sera largement diffusé à l’occa-sion de la Fête de la Science. On peut également le demander au siège de l’association.

OISEAUX REMARQUABLESEN « CARNET DE POCHE »Sous la forme d’un petit carnet de poche à spirale de 22 pages, voici un précieux ouvrage, en couleurs et entièrement plastifié, qui améliorera grandement nos connaissances. Intitulé Fiches d’identification des oiseaux remar-quables des lagons de Nouvelle-Calédonie cette publication très utile a été réalisée dans le cadre d’une initiative menée conjoin-tement par la Province Sud, le Secrétariat Général de la CPS et la Société Calédonienne d’Orni-thologie, grâce au financement de l’IFRECOR.On y trouve 14 fiches illustrées pour chaque oiseau : 9 pour la fa-mille des Laridés (sternes, mouet-tes et noddis) avec identification simplifiée sous forme de tableau pour mieux reconnaître les ster-nes, 1 pour le fou à pieds rouges (famille des Sulidés), 3 pour les pétrels et puffins (famille des Procellariidés), 1 pour le balbu-zard d’Australie (famille des Pan-

dionidés), 1 fiche regroupant les oiseaux terrestres : faucon pèle-rin, râle à bandes, tournepierre et martin chasseur.Les 4 dernières fiches nous in-forment sur le mode de vie des oiseaux marins, sur les IBA (Im-

portant Bird Areas) du lagon ca-lédonien avec cartes à l’appui, sur les menaces qui mettent en danger ces oiseaux, enfin sur les précautions à prendre pour sau-vegarder ces espèces, dont nous retiendrons quelques principes de base à respecter sur les îlots :• Evitez de pénétrer à l’inté-rieur des îlots, surtout en saison chaude ;• Ne dérangez pas les oiseaux car ils ne se sentent plus en sécu-rité et abandonnent leur nid ; • Faites attention où vous met-tez les pieds, car certaines es-pèces nichent à même le sol ou dans des terriers ;• Evitez d’amener votre chien ou tenez-le impérativement en laisse à bonne distance des oiseaux ;• Ne coupez pas la végétation pour alimenter un feu et, lors-que vous quittez l’îlot, recouvrez les braises de sable et ne laissez aucun reste alimentaire ;• Emportez tous vos déchets !

LE BORD DE MERA PINDAI

Signé par Julien Barrault, en coor-dination avec Gilles Reiss, respon-sable pédagogique au service de l’adaptation des programmes culturels et linguistiques de la Pro-vince Nord, cet excellent ouvrage pédagogique a été réalisé par le CIE-Nord (Centre d’Initiation à l’Environnement), sous l’égide de la Province Nord. Ce guide intitulé Le bord de mer à Pindaï, faune et flore se présente

sous forme d’un coffret in quarto contenant une carte A3 plastifiée de la presqu’île ainsi que 39 fiches illustrées aux couleurs différentes selon les espèces. Elles sont très pratiques et très documentées. Les végétaux ont la plus belle part (15 fiches) et, parmi les oiseaux, on retiendra que Pindaï héberge la plus importante colonie de puffins de la Grande Terre.Il est vrai que ce site, à 25 km au sud-est de Pouembout, est excep-tionnellement riche par sa biodi-versité : mangrove, forêt sèche, maquis minier, lagon et son her-bier… Un lieu d’accueil en accès libre, idéal pour les visiteurs qui peuvent y trouver de nombreu-ses activités : camping près de la plage, baignade, randonnées à cheval ou en VTT, kayak, sentier botanique, ainsi que de nombreux aménagements (points de vue, coins feux, cabine téléphonique, panneaux d’information). Bref, une excellente initiative…

La ministre australienne du Changement climatique, Penny Wong, était récemment à New-York où elle a présenté un programme destiné à aboutir à un accord mondial lors du Sommet de Copenhague. Mais plutôt que de s’engager sur des objectifs fermes, elle a proposé des réductions plus souples et adaptées au cas par cas, pays par pays, en précisant que l’Inde et la Chine disposeraient de davantage de flexibilité pour abaisser leurs émissions selon un calendrier national.

AUTO-COLLANT

Le Journal Vert10 Octobre 2009

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Le Journal Vert Octobre 2009 11

Pour préserver notre emblème, l’année 2008 a vu l’élaboration d’un Plan d’Action pour la Sau-vegarde du Cagou. (PASC) rendu possible grâce à des fonds oc-troyés par Conservation Interna-tional à la Société Calédonienne d’Ornithologie. Ce plan a entraî-né la coopération des différents acteurs calédoniens qui ont par-ticipé à plusieurs ateliers de ré-flexion sur différents thèmes, l’ob-jectif principal étant de pouvoir rétrograder le cagou du statut en danger qu’il occupe actuellement sur la liste rouge de l’UICN à celui de vulnérable.LA CREATION D’UN« GROUPE CAGOU »Le PASC est une « première » am-bitieuse, aussi bien par sa durée

(2009-2020) que par les nom-breuses actions préconisées. Pour la mise en œuvre et le suivi du Plan, un « groupe cagou » a été créé. Ses fonctions principales sont de définir l’orientation géné-rale des actions à entreprendre ou en cours, de valider les demandes de financements et les projets de conservation ou de recherche ef-fectués dans le cadre du plan et de faire valoir l’importance de la conservation du cagou. Pour réaliser ces tâches, le groupe a recruté un coordinateur en la personne de Sophie Roüys, grâce à des subventions octroyées par les provinces Nord et Sud. Il a éga-lement défini des priorités pour la première année du PASC : re-chercher des financements, com-muniquer sur le cagou et le Plan d’action, définir les méthodes adaptées à la détection et au suivi des populations de cagous. Le suivi des populations de ca-gous pose quelques problèmes, car ces oiseaux :

• sont difficiles à observer, le suivi de leurs populations étant basé sur leurs chants matinaux ;• ne chantent pas tous les jours ; il est nécessaire de rester au moins trois jours dans une région pour s’assurer de la présence ou non de cagous ;• ne chantent que quelques minu-tes au lever du soleil ;• vivent dans des zones dont l’ac-cès est long et difficile, où il faut rester plusieurs jours (problèmes d’approvisionnement, surtout en eau).C’est pourquoi une méthode de détection des cagous par enre-gistrements automatiques est en cours de développement. Grâce à un financement du WWF NC, des appareils ont pu être acquis

et le Dr. Douglas Quin, acousti-cien de l’Université de Syracuse aux Etats-Unis, est venu un mois sur le Territoire pour nous aider à développer cette opération. Un manuel destiné à fixer les métho-des principales de détection et de suivi des populations de cagous devrait être compilé d’ici la fin de l’année.

LES 7 OBJECTIFS DU PLANLes sept objectifs principaux du plan vont s’échelonner de 2009 à 2020.1. Remettre à jour nos connaissan-ces sur la distribution et l’abon-dance des cagous : La seule étude de la distribution des cagous sur la Grande Terre date de 1992. Elle fut effectuée par Gavin Hunt, chercheur néo-zélandais accueilli à l’ASNNC. A l’heure actuelle, les informations sur la répartition des cagous sont donc insuffisantes pour planifier sa protection. La mise à jour de ces connaissances permettra de désigner les popu-

lations et zones prioritaires pour la conservation, afin d’y initier un suivi.2. Conserver et gérer les sites clés pour la protection des cagous :On trouve des cagous sur des zo-nes gérées (parcs ou réserves) où des programmes de conservation existent ou peuvent être établis relativement facilement. Cepen-dant, plusieurs populations im-portantes (jusqu’à plusieurs dizai-nes de cagous) existent aussi hors de ces réserves. Il convient donc de les protéger. Certaines de ces populations sont présentes dans des régions où des actions ont été entreprises (notamment par des ONG de préservation de la nature) alors que d’autres ne bénéficient d’aucune initiative et pourraient disparaître. Cet objectif vise à ra-tionaliser et renforcer les différen-tes actions existantes, ainsi qu’à initier de nouveaux programmes de conservation là où cela est né-cessaire. 3. Maintenir ou restaurer les connections entre populations de cagous :La perte d’habitat est une menace importante pour leur survie. Si sa continuité est détruite, ils ne peu-vent plus se déplacer entre popu-lations, avec le risque de consan-guinité - voire la disparition de ces populations. Cet objectif vise à fa-voriser les échanges entre les po-pulations de cagous, en particulier celles qui sont les plus isolées.4. Réintroduire le cagou :Les populations de cagous du nord de l’île sont rares et peu importan-tes. On n’en trouve d’ailleurs plus aucune au nord de Touho. Pour as-surer la conservation du cagou à l’échelle de l’île, il est important de le réintroduire dans la région du Mont Panié d’où il a récemment disparu, tout en protégeant les populations de la Chaîne centrale.5. Poursuivre l’amélioration des connaissances sur la biologie et l’écologie du cagou et des mena-ces qui l’affectent :Le cagou a déjà fait l’objet de plu-sieurs études scientifiques. Les connaissances demeurent cepen-dant insuffisantes pour définir les actions les plus pertinentes. Cet objectif fournira des données pra-tiques, immédiatement valorisées par la gestion des populations de cagous.6. Sensibiliser et éduquer le pu-blic à la sauvegarde du cagou :Bien que le cagou soit omnipré-sent dans la culture calédonienne, le public est peu au fait des pré-cautions à prendre pour le proté-ger : parfois il ignore même que

cet oiseau est encore en danger d’extinction. L’information du pu-blic devrait le responsabiliser et permettra donc une meilleure sauvegarde.7. Mettre en œuvre le plan et ga-rantir sa pérennité :

Le plan d’action est une initiative collégiale qui a impliqué de nom-breux acteurs, lesquels devront poursuivre leur implication afin d’assurer le bon déroulement des actions préconisées.

Sophie Roüys

UN PLAN D’ACTIONS SUR11 ANS POUR PROTEGER ETSAUVEGARDER LE CAGOULe cagou (Rhynochetos jubatus), emblème de la Nouvelle-Calédonie, est incapable de voler. Il vit dans les forêts humides de la Chaîne où son chant matinal (un duo entre le mâle et la femelle) est souvent le seul moyen de le détecter. La déforestation - l’ISEE estime que la forêt humide aurait perdu 70 % de sa surface originelle - et la prédation par les espèces introduites, notamment les chiens, ont entraîné un déclin du nombre de cagous. Malgré des actions de conservation entreprises au cours des 40 dernières années (voir notre encadré), le cagou demeure en danger d’extinction selon les critères de l’UICN. Des actions urgentes sont nécessaires pour assurer sa survie.

UNE EVOLUTION MANIFESTE DEPUIS LES ANNÉES 70…Tous les cagous captifs ont été recensés et bagués au cours des an-nées 70. C’est à cette époque que la détention de cagous fut interdite, mises à part quelques dérogations exceptionnelles. En réponse à la chute des populations sauvages, le Parc Zoologi-que et Forestier de Nouméa a initié, en coopération avec la SCO, un programme de reproduction des cagous en captivité. Ceci avec pour double objectif de sauvegarder l’espèce et de pouvoir assurer des réintroductions. Des zoos du monde entier, notamment au Japon (Yokohama, Tokyo), aux Etats-Unis (San Diego) et en Europe (Paris, Berlin, Wuppertal) se sont joints aux efforts de reproduction en cap-tivité du cagou.La création du Parc Territorial de la Rivière Bleue, au début des années 80, a vu le premier – et jusqu’à présent le seul – programme de renforcement d’une population de cagous sauvages à partir d’in-dividus captifs. Il y avait encore une cinquantaine de cagous au Parc quand une vingtaine d’individus, d’origines différentes (dont certains nés en captivité), y a été relâchée sur une dizaine d’années (Letocart 1992). Actuellement, ce groupe atteindrait les 600 individus et représente-rait environ la moitié de l’effectif des cagous sauvages. Le contrôle actif des mammifères introduits (notamment les chiens et les chats, mais aussi les cochons, les rats) a sans doute joué un rôle important dans l’établissement de la population prospère que l’on trouve main-tenant au Parc de la Rivière Bleue.D’autres réserves ont été créées spécifiquement pour protéger les cagous. C’est, par exemple, le cas de la réserve de la Nodéla, au nord de Bourail, où l’on trouve une population de cagous relativement im-portante. Ces réserves ne font cependant pas l’objet de mesures de contrôle des chiens errants et des chats ensauvagés. Les cagous sont potentiellement à la merci de ces prédateurs.Le Parc des Grandes Fougères à Farino, créé en 2008, héberge égale-ment de nombreux cagous. La gestion du parc inclut donc la protec-tion active de cette population, et les chiens y sont interdits d’accès.

VOUS AVEZ DIT IBA ?L’objectif des IBA (Important Bird Areas) est d’établir un réseau mon-dial d’habitats protégés, qui permettrait d’assurer la conservation à long terme des espèces d’oiseaux menacées. Les critères de sélection des IBA ont été définis par Birdlife International, ONG qui a instauré le principe des IBA). Les sites sélectionnés doivent répondre à au moins un des critères suivants :• abriter des effectifs importants d’une ou plusieurs espèces d’oiseaux menacés ;• abriter des espèces à aire de répartition limitée, ou liées à des habi-tats rares ;• abriter un nombre exceptionnel d’oiseaux migrateurs ou grégaires.C’est la SCO (Société Calédonienne d’Ornithologie) - le partenaire local de Birdlife International - qui s’est chargé en 2006 de la sélection des IBA de Nouvelle-Calédonie. Le choix des IBA terrestres est fondé, en grande partie, sur la présence de cagous. De fait, cet oiseau peut être considéré comme une espèce “ parapluie ” dont la protection entraîne celle d’un grand nombre d’autres espèces. Pour protéger le cagou, il est en effet nécessaire de protéger son habitat et, ce faisant, on assure la survie de nombreuses espèces de la forêt humide.

AUTO-COLLANT

Protection des espèces endémiques

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Le Journal Vert12 Octobre 2009

Eau et Agriculture

En ce qui concerne l’encadrement juridique de l’eau, les services du Gouvernement ont rappelé que la notion de domaine fluvial avait été inscrite dans la loi organique et que cette différenciation d’avec le domaine maritime a été réali-sée cette année sur la Dumbéa, la Pouembout, la Néra et la Pouebo. En outre, une réglementation sur l’eau potable est également prévue pour la fin de l’année, abrogeant enfin celle qui existait depuis… 1979 !Quant aux communes, à qui revient la compétence de l’eau, elles ont progressé par rapport aux plans de sécurité sanitaire avec la mise en place d’Agences de bassins ver-sants. Le précurseur est le Conseil du bassin de La Foa et deux autres sont en gestation à Moindou et à Bourail.Enfin, depuis novembre 2008, le Comité de pilotage sur l’assainis-sement, constitué de 11 membres issus des communes, travaille à la définition d’une stratégie glo-bale. Il s’agit d’un chantier énorme (100 milliards de dépense prévues d’ici 2038 !) puisque sur 203 000 personnes, seulement 30 000 sont raccordées aujourd’hui à une sta-tion, tout le reste étant directe-ment (ou par fosse septique inter-posée) déversé dans le lagon… Inscrit depuis un an, comme cha-cun sait, au Patrimoine mondial de l’UNESCO !

BILAN DE LA 2e ÉDITIONDES ASSISES DE L’EAULa seconde édition des Assises de l’Eau s’est tenue toute la journée du 1er septembre à l’IRD sous l’égide du Conseil Economique et Social afin d’apprécier les avancées des trois ateliers mis en place en mai 2008 lors des premières Assises, à savoir : eau et agriculture, eau potable et assainissement, l’eau et la mine.

Son rôle est de promouvoir l’image de l’agriculture biologique parmi les agriculteurs et les consommateurs, de renforcer les capacités régionales de production biologique et de développer les marchés locaux, régio-naux et internationaux au profit des produits océaniens issus de ce type d’agriculture. Au travers du Groupe océanien de haut niveau sur l’agricul-ture biologique, la CPS va faciliter l’élaboration des normes régionales.

RENDEZ-VOUS DANS 3 ANSCe label Organic Pasifika a une conséquence locale, Bio Calédonia, une nouvelle association créée le 1er août dernier à La Foa. Présidée par Jean-Jacques Prothais, Bio Calédonia compte une soixantaine de membres, producteurs et consommateurs, l’idée étant de développer des marchés bio sans intermédiaires comme au Parc Forestier.Bio Caledonia doit également intégrer l’Organisme de défense et de gestion des signes de qualité des productions végétales, pour être habilitée à délivrer le fameux label Bio Pasifika aux produits locaux. Les premières visites sur le terrain, en vue de la certification, ont déjà com-mencé. Mais il faudra tout de même attendre trois ans, le temps pour que les maraîchers intéressés puissent passer avec succès l’épreuve de reconversion sans utiliser de produits chimiques, et avec une analyse des sols certifiés vierges de tout traitement qui ne serait pas naturel. Parmi les premiers produits locaux labellisables, la vanille de Lifou, quelques productions vivrières traditionnelles, le miel et le café, les bananes séchées et certaines confitures devraient être au rendez-vous. Mais pas la viande pour l’instant : trop de pesticides, de cultures OGM, trop de farines animales utilisées sans aucun contrôle… Il n’existe sur le Territoire aucune nourriture certifiée bio pour les animaux !

Agriculture biologique :UNE NORME OCEANIENNE INTERNATIONALEDans le Pacifique Sud, un pas décisif en matière d’agriculture biolo-gique vient d’être franchi avec l’acte de naissance à Nandi (Fidji) de la Norme océanienne internationale sous le label Organic Pasifika. C’est la 3e Norme régionale adoptée dans le monde après le Règle-ment n° 2092/91 de l’Union Européenne et la Norme Est-Africaine relative aux produits biologiques. Elle est régie par les règles de base de l’IFOAM (Fédération internationale des mouvements en agriculture biologique), un organisme mondialement reconnu et concurrent du label AB (Agriculture Biologique).

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Le Journal Vert Octobre 2009 13

Protection du lagon

Le scandaleux trafic d’ailerons de requins, ici en Malaisie

La Semaine européenne du requin se déroule du 10 au 18 octobre. Avec un thème prioritaire : la pro-tection et la sauvegarde de ces animaux qui, avec celle des thons, fait partie des mesures prioritaires de préservation de l’environnement marin, déjà prises dans de nombreux pays.En Nouvelle-Calédonie, un Collectif d’associations intitulé CAP Requins a été constitué, dont fait partie l’ASNNC. Son porte-parole désigné est Olivier Jullien. Principal objectif : l’inscription de ces animaux sur la liste des espèces protégées.

C’est sous l’égide de CAP Requins, en partenariat avec l’OMS et le CACB, que deux journées ont été organisées à Bourail pour sen-sibiliser l’opinion publique mais aussi attirer l’attention des déci-deurs sur cette espèce en voie d’extinction. En plus des débats et des échanges, les visiteurs ont assisté à la projection du film écrit, réalisé et autoproduit par Michel Campergue et Peter Schneider, intitulé Requins de Rangiroa, légen-de ou réalité, qui dénonce la pra-tique du « shark finning » et le trafic honteux mais fort lucratif des ailerons de requins vers les pays asiatiques... Ce film militant a remporté plu-sieurs récompenses internatio-nales. Au point que le Conseil des ministres du Gouvernement de Polynésie, considérant que les requins font partie du patrimoine naturel, a décidé d’interdire ces pratiques sur tout son Territoire dès avril 2006, soit peu après la sortie du film. Espérons que le Gouvernement calédonien ne tar-dera plus à s’engager dans cette voie, surtout depuis l’inscription de nos lagons au Patrimoine mon-dial. Car il y a urgence !

L’INSCRIPTION DES REQUINSCOMME ESPECES PROTEGEES

Massacrées sans répit pendant 50 ans, 2 millions de baleines ont été tuées à raison de 100 par jour. Si le carnage n’a officiellement cessé qu’en 1987, une espèce de cétacé sur quatre est toujours considérée comme menacée écrit dans son introduction François Devinck, chargé de mission au Patrimoine Mondial, Province Sud, qui pour-suit : Cette reconnaissance interna-tionale a, pour le coup, fait passer notre responsabilité à une échelle planétaire. D’un héritage pour nos enfants, les baleines sont devenues « un trésor pour le monde »…Rappelons que la Nouvelle-Calédonie est un sanctuaire pour les baleines depuis août 2003, dans toute sa zone économique exclusive. Si les orques constituent leur principale menace naturelle, ce sont les activités humaines qui les mettent en grand péril : pollu-tion des océans, réchauffement climatique et augmentation du CO2, tourisme, bruits de navires, ondes par essais militaires, explo-sions.La Commission Baleinière inter-nationale a interdit en 1986 la chasse des grands cétacés dans le monde, mais ce moratoire inter-national est régulièrement bafoué

par certains pays, principalement le Japon, la Norvège et l’Islande. Au milieu du XXe siècle, il restait moins de 500 baleines dans le Pacifique Sud. Rien d’étonnant quand on sait que la maturité sexuelle de ces animaux marins commence à 5 ans et que la ges-tation dure 11 mois pour arriver à la mise bas d’un seul petit tous les 2 à 3 ans…Le CIE (Centre d’Initiation à l’En-vironnement) a également réa-lisé, grâce au financement de la Province Sud, des mallettes-balei-nes qui ont été remises aux wha-les watchers ayant reçu le Pavillon d’agrément de la Province.

BALEINES A BOSSEDans la collection CIE espèces emblématiques, voici un ouvrage au format A4, très bien illustré en couleurs dans une présentation claire et attrayante, qui séduira sûrement petits et grands. Son ob-jectif : mieux faire connaître les baleines à travers de nombreuses et courtes séquences dynamiques. On saura tout sur les grandes migrations de ces fascinants cétacés, couvrant plus de 8 000 km, leur cycle de vie (comment se nourrir, se reproduire, naître et grandir sous l’eau), leurs comportements sociaux, le calendrier de l’igname au rythme des baleines dans la culture kanak… et même un pliage à exécuter !

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Le Journal Vert14 Octobre 2009

Publi-reportage

Partenaires, amis, proches… sous un beau soleil, au bout du ponton 15 du Grand Pavois de La Rochelle, tout le monde était là pour fêter l’événement. Yves Roussel, Directeur Général Délégué Vale Inco Nouvelle-Calédonie est venu spécialement à La Rochelle pour la cérémonie (lire des extraits de son discours en encadré).Je suis très fier d’être là aux côtés d’Yves pour représenter la Nouvelle-Calédonie, a déclaré Christian Karembeu. Nous avons beau-coup de champions chez nous, encore méconnus parce que la voile et la course au large ne sont pas assez développés. Yves, grâce à son programme sportif, et parce qu’il a longtemps couru pour la Calédonie, porte les valeurs de per-formance, de volonté, de courage, d’abnégation de notre Territoire. Et puis, auprès des enfants calédo-niens, il prolonge ce message en leur montrant que lorsque l’on a un rêve et de la volonté, on peut arriver à réa-liser ce rêve et à le faire partager. Il les fait réfléchir et leur montre une voie originale et forte : celle du respect de l’environnement, de la nature et de l’homme, par le biais de ce beau sport qu’est la voile.

DEUX NOUVEAU PARTENAIRESCe baptême fut également l’occasion de fêter l’arrivée de deux nouveaux partenai-res aux côtés d’Yves et de son co-skipper Lionel Regnier, pour la Solidaire du Chocolat : • Sotec Médical, entreprise nantai-se spécialisée dans l’équipement médical, représentée ce samedi

par son président directeur géné-ral Jean-François Gendron. Sotec Médical est également mécène de l’association 1 Maillot pour la Vie. • Le cabinet d’architectes AIA, groupe européen d’architectes et d’ingénieurs, spécialiste dans le domaine de la santé. AIA est aussi partenaire de l’association pré-citée.

La fête s’est conclue autour d’un verre de l’amitié, avant qu’Yves et Lionel embarquent leur parrain Christian Karembeu, Yves Roussel et Anne-Sophie Toumit (responsable de l’association 1 Maillot pour la Vie à Nantes) pour un petit tour en mer à bord du Class40 Vale Inco Nouvelle-Calédonie.

LA SOLIDAIRE DU CHOCOLATEvénement phare du calendrier de la Class40 (une transat d’autom-ne tous les 2 ans), la Solidaire du Chocolat est la seule transat exclu-sivement réservée aux Class40. Cette toute nouvelle épreuve en double et sans escale est organisée sur un parcours inédit et chargé d’histoire, dans le sillage des cho-colatiers français partis chercher la fève de cacao de l’estuaire de

Nantes et Saint-Nazaire au Yucatan (Mexique), terre de la civilisation Maya et ses réserves naturelles. Soit un parcours de 4 000 milles (7 400 km). C’est la première fois qu’un navi-gateur Calédonien, Yves Ecarlat, champion de l’équipe de France de Voile en 1983, est engagé dans cette épreuve où il sera associé à Lionel Regnier. Une association récente, d’à peine trois mois, mais les deux marins s’apprécient.Après le prologue qui sera dis-puté le 16 octobre, le départ aura lieu le 18 de Saint-Nazaire, ville en pleine effervescence car elle est en passe d’être reconnue au Patrimoine mondial de l’UNESCO. L’arrivée au Yucatan est prévue début novembre.

LES VALEURS D’UN MECENATVale Inco Nouvelle-Calédonie a signé, le 24 juin 2008, une conven-tion de partenariat officiel de trois années, avec l’association loi 1901, Sillage – La Calédonie dans la Course. Aux termes de cette convention, ladite société a apporté une contri-bution financière de 6,9 MF CFP pour soutenir l’événement La Calédonie dans la course, program-me au large de l’Atlantique et du Pacifique comprenant 3 épreuves selon le calendrier 2008-2010 : la Québec Saint-Malo en 2008, la Solidaire du Chocolat cette année

et la Route du Rhum en 2010. Ce mécénat s’inscrit dans la politique de développement durable de Vale Inco Nouvelle-Calédonie :• Voile : nature, mer, dépassement de soi, force mentale, immensité, esprit d’équipe ;• Environnement : protection de la biodiversité marine (projet péda-gogique associé auprès de 15 éta-blissements scolaires de Nouvelle-Calédonie).

LE CALENDRIER 2009DE L’ASSOCIATION « SILLAGE »Le but du projet pédagogique est de sensibiliser les écoliers (et leurs parents) sur la probléma-tique Homme/Environnement. Le skipper Yves Ecarlat travaille depuis 2008 avec 15 établisse-ments scolaires, les institutions et les professeurs, autour de la pro-tection de l’Environnement. Ces établissements ont été sélec-tionnés par la DENC, soit 7 clas-ses en Province Sud, 4 classes en Province Nord et 4 dans la Province des Iles. Voici le calen-drier 2009 :Avril-mai : Lancement du projet pédagogique. Tournée du skip-per dans les écoles participant au programme pédagogique Sillage Calédonie, sur l’ensemble du Territoire. Opérations de pro-motions auprès des partenaires, clients et collaborateurs.Août : Retour d’Yves Ecarlat en Nouvelle-Calédonie. Conférence de presse, projection des images de course, rendez-vous médias. Tournée du skipper dans les éco-les participant au programme pédagogique Sillage Calédonie.Octobre : Départ de la Solidaire du Chocolat le 18 octobre de St Nazaire. Suivi de la course en direct par les médias et via le QG/Centre presse à Nouméa.Fin novembre : Retour d’Yves Ecarlat en Nouvelle-Calédonie. Conférence de presse, rendez-vous médias, tournée dans les écoles, conclusion du projet pédagogique. Sorties VIP sur un A40 calédonien.Cette année encore, les élèves pourront suivre la traversée du navigateur et échanger des mes-sages et des photos via internet. Dans le cadre de ce projet péda-gogique, Yves Ecarlat a fourni à chaque classe une voile d’Op-timist vierge, que décorent les enfants sur le thème de la mer. Les voiles seront exposées dans les écoles de voile de chaque pro-vince.Par ailleurs, un concours de des-sins, sur le thème la mer, sa faune et sa flore, a été organisé par l’entreprise d’août à septembre 2009 et ouvert aux enfants des employés. Les lauréats gagne-ront une sortie en mer avec Yves Ecarlat. • Pour en savoir plus :Tous les communiqués de presse sont mis en ligne sur le site :www.valeinco.ncSuivre la course :www.lasolidaireduchocolat.com

LE BAPTEME DU CLASS40 VALE INCOET SON PROCHAIN DEPARTDANS LA SOLIDAIRE DU CHOCOLATC’est le samedi 26 septembre, dans le cadre magnifique du Salon nautique Le Grand Pavois de La Rochelle et en présence de nombreuses personnalités, que le superbe voilier Class40 Vale Inco Nouvelle-Calédonie a été baptisé par Christian Karembeu, le parrain du programme sportif et pédagogique d’Yves Ecarlat, skipper du bateau et figure emblématique de la voile calédonienne.

LE DISCOURS D’ YVES ROUSSEL DIRECTEURGENERAL DELEGUE DE VALE INCO CALEDONIEL’entreprise Vale Inco Nouvelle-Calédonie est particulièrement ra-vie d’être le partenaire officiel du projet La Calédonie dans la cour-se porté par l’association Sillage, depuis maintenant deux ans. C’est un vecteur fabuleux, permettant de renforcer les liens du Pacifique Sud avec le reste du monde et de favoriser la promotion du savoir faire calédonien sur les mers du Globe.Ce n’est pas la première fois que la Calédonie et les entreprises qui contribuent à son développement sont présents au Grand Pavois. En 2004 déjà, le Grand Pavois les mettait en lumière. Cinq ans plus tard, c’est avec beaucoup de plaisir que je reviens pour assister au baptême du Class40 Vale Inco Nouvelle-Calédonie aux couleurs d’une industrie de pointe, qui doit très prochainement franchir la ligne de départ de la production. Quel lien entre le nickel et la mer ? La force mentale, l’esprit d’équi-pe et des obstacles à traverser parfois en solitaire, mais toujours dans le respect de la nature qui nous rappelle nos responsabilités à son égard, et ce pour l’avenir de nos enfants. Une jeunesse calédo-nienne qui n’est pas oubliée dans le projet d’Yves Ecarlat. En effet, à chacun de ses retours sur le Caillou, il ne manque pas de visiter les élèves des 15 écoles embarquées dans son projet pédagogique d’initiation au monde de la mer.Je ne doute pas que, barré par Yves, champion de France, et parrai-né par Christian Karembeu, un autre grand champion dont la re-nommée n’est plus à faire, le Class40 Vale Inco Nouvelle-Calédonie donne du fil à retordre aux autres concurrents de la Solidaire du Chocolat et fasse une excellente route vers le Yucatan.Bon vent à Vale Inco Nouvelle-Calédonie !

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Le Journal Vert

Environnement

Octobre 2009 15

C’est une scène presque improba-ble qui s’est déroulée sur la plage de Banutr, à Ouvéa. Vers midi, une otarie apparemment blessée est venue s’échouer sur le sable blanc, sous le regard incrédule de plusieurs habitants. Et puis, rapidement, c’est l’attroupement autour de l’animal. La petite otarie a ensuite rega-gné le lagon, longeant la plage en direction du sud, afin de trou-ver un emplacement plus calme. Dans l’île, de mémoire d’anciens, jamais une otarie n’avait encore été aperçue ici. Si cette rencontre reste exceptionnelle en Nouvelle-Calédonie, ce phénomène a déjà été observé pendant l’hiver aus-

tral. Ainsi, fin juillet 2008, une ota-rie de Nouvelle-Zélande avait été aperçue au large de Poum par des gendarmes.

1 400 KM DE TRAVERSEE…Pour Philippe Borsa, biologiste marin à l’IRD, leur présence est pourtant assez fréquente. En regar-

dant les clichés de l’animal, il pense identifier une Arctocephalus (tête d’ours), qui peut être une otarie de Nouvelle-Zélande, ou sa cousi-ne, l’otarie australienne. Si l’animal est venu de Nouvelle-Zélande, il aurait parcouru 1 400 kilomè-tres depuis la zone Nord de ce pays pour s’échouer sur la plage d’Ouvéa.Les jeunes otaries se dispersent vers le nord à la fin de la saison de repro-duction, soit parce qu’il y a un pro-blème de compétition avec les adul-tes pour se nourrir (et elles vont là où elles peuvent, pour avoir à man-ger), soit c’est lié à un problème de thermorégulation que connaissent les jeunes spécimens en hiver, car ils

perdent plus de chaleur corporelle par rapport aux adultes et cela n’est pas bon pour leur bilan énergéti-que. Alors, ils s’aventurent au loin, explique le biologiste marin.Cette nouvelle rencontre porte à sept le nombre d’observations qui ont déjà eu lieu dans les eaux calédoniennes depuis 1972.

UNE OTARIE SUR LA PLAGE D’OUVEA

Toutefois, les gestionnaires des espaces naturels ultra-marins font face à de nombreuses diffi-cultés : éloignement, manque de communication avec les élus et les usagers, braconnage, orpailla-ge... Devant ce constat, suite à une demande des gestionnaires locaux, une initiative a été lancée afin de dresser un état des lieux et des besoins. C’est ainsi qu’à partir de 2006, 10 acteurs nationaux de la protec-tion de la nature se sont associés dans le cadre d’un partenariat : Réserves naturelles de France, le Comité français de l’UICN, le WWF France, l’Atelier technique des

espaces naturels, la Fondation Nicolas Hulot, le Conservatoire du littoral, l’Office national des Forêts et Parcs nationaux de France, la Fédération des parcs naturels régionaux et la Ligue pour la Protection des Oiseaux. L’objectif visé est d’établir une dynamique de réseau, d’infor-mation et de formation, propre à l’Outre-Mer, et commune aux grands réseaux d’espaces natu-rels français. Le Comité de pilo-tage de Te Me Um s’est élargi à 13 cette année, avec l’arrivée de l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage, de l’Agence des Aires Marines Protégées et de

la Fédération des Conservatoires d’Espaces Naturels. Le MEEDDM contribue également technique-ment et financièrement à cette initiative.

L’Outre-Mer rassemble des espaces naturels parmi les plus riches de la planète en terme de bio-diversité, plaçant la France au rang des principaux pays du globe. Ses collectivités d’Outre-Mer sont présentes dans 5 points chauds mondiaux de biodiversité (Caraïbes, Océan Indien, Polynésie, Micronésie, Nouvelle-Calédonie), et l’on y trouve l’un des derniers blocs forestiers tropicaux encore relativement préservés (Guyane française). L’Outre-Mer français rassemble également 9 écorégions prioritaires du WWF. Cette richesse patrimoniale représente des enjeux considérables de protection et de gestion durable.

TE ME UM (Terres et MersUltra-Marines) RENFORCESON COMITE DE PILOTAGE

L’association Convergence-Pays vous propose un nouveau service ci-toyen, totalement gratuit. Vous savez sans doute que les espèces intro-duites envahissantes sont une cause majeure de perte de biodiversité dans le monde tropical. La Nouvelle-Calédonie, qui abrite le plus d’es-pèces endémiques par km2 au monde, est concernée en premier lieu. Malheureusement, de nombreux citoyens plantent encore dans leurs jardins des espèces problématiques, par manque d’informations. C’est pourquoi nous vous proposons « d’expertiser » votre jardin privé, afin de vous aider à identifier ces espèces envahissantes et vous conseiller des espèces endémiques si vous voulez faire une bo,nne action pour le pays. Ainsi, nous développerons ensemble le concept de Jardin citoyen. N’hé-sitez pas à nous rejoindre sur le site www.convergence-pays.nc ou télé-phoner à Stéphane Hénocque au 81 63 33.

JARDIN CITOYEN

• PANNEAUX D’INFORMATION SUR LE LAGON. Dans le cadre de l’inscription au Patrimoine mon-dial de l’Humanité, la pose de panneaux d’information sur les lagons du Nord est en cours sur le littoral des zones concernées. 15 sites d’implantation ont été choisis dans 7 communes : Poin-dimié, Touho, Hienghène, Poué-bo, Ouégoa, Poum et Bélep.• PLANTATIONS A GOHAPIN. De-puis 6 ans, le WWF et les habitants de la tribu de Gohapin travaillent ensemble pour la sauvegarde de leur forêt. Ainsi, 4 000 arbres ont déjà été plantés et 6 000 sont pré-vus pour l’année prochaine, dans le cadre de l’opération Graine d’Es-poir.• DES ORQUES A KOUMAC. Trois pêcheurs à la traîne ont eu la sur-prise de rencontrer, au large du Grand coude de Koumac, une di-zaine d’orques, dont un gros mâle, d’environ 8 mètres. Un phénomè-ne rare car ces seigneurs de la mer fréquentent peu nos eaux.

EN BREF

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16 Octobre 2008 Le Journal Vert

Informations diverses

Le Journal Vert

Le Directeur général du WWF-France, a rappelé que la biodiver-sité ultra-marine - qui représente 80 % de la biodiversité française - est toujours et encore soumise à une érosion effrénée. On recen-se, en Outre-Mer, 60 fois plus d’extinctions d’espèces qu’en Métropole, et de nombreux habitats naturels sont réduits à quelques lambeaux menacés. D’autant plus que de nombreu-ses espèces sont endémiques et que leur extinction au plan local est synonyme de leur disparition de la planète.

L’OUTRE-MERLE PARENT PAUVRE…

La France s’est donnée pour objectif de stopper la perte de la diversité sur le territoire national en 2010 : un objectif qui semble difficile, voire impossible à attein-dre, notamment par manque de moyens. Il n’existe aucun méca-nisme de financement pérenne, déplore le WWF dans un com-muniqué. Pour le responsable, responsable du pôle Outre-Mer du WWF, il y a un retard à com-bler. Jusqu’à présent l’Outre-Mer a toujours été le parent pauvre de l’environnement. On y trouve 80 % de la biodiversité alors qu’en 2006, le gouvernement n’y a consacré que 0,06 % de son budget ! Car, les financements manquent. Les crédits actuels pour la mise en œuvre des plans d’action sont

insuffisants et programmés sur seulement deux ans. Il n’existe aucun mécanisme de finance-ment pérenne. C’est pourquoi, le WWF donne aujourd’hui priorité à la recherche de fonds, qu’il s’agis-se d’inciter les pouvoirs publics à mettre en place des mécanis-mes de financement durables, ou qu’il s’agisse d’attirer des finance-ments privés.

10 MILLIONS D’EUROSSUR CINQ ANS

Le WWF a procédé à un premier versement de 1 million d’euros pour abonder ce Fonds BIOME, et entend recueillir 10 millions d’euros sur cinq ans, qui seront investis dans des projets de pro-tection pour que vivent certains des plus beaux et plus riches éco-systèmes de la Planète : forêts tropicales sèches, forêts tropica-les humides, mangroves, récifs coralliens…Les entreprises, les grands dona-teurs mais aussi les fondations et les particuliers peuvent participer au financement de l’opération. D’autant plus que le donateur travaillera avec les experts pour définir les projets à réaliser. L’organisation entend également procéder au sauvetage d’espè-ces menacées (tortue marine, dugong, jaguar), et espère acqué-rir des sites exceptionnels mena-cés par des activités polluantes.Les représentants de 191 pays

sétaient réunis à Bonn, en Allemagne ; un marathon de deux semaines de discussions concer-nant la destruction des ressour-ces animales et végétales de la planète. Cette conférence était la neuvième des pays membres de la Convention de l’ONU sur la diversité biologique (CDB) qui avait été adoptée en 1992 lors du Sommet de la Terre à Rio de Janeiro. Le temps presse : la CDB s’est fixée pour objectif de ralentir de manière significative, d’ici 2010 le rythme actuel effarant de l’ap-pauvrissement de la biodiversité.

LA LISTE ROUGELa dernière liste rouge des espèces menacées établie par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), révèle qu’un mammifère sur qua-tre, un oiseau sur huit, un tiers des amphibiens et 70 % des plan-tes, sont menacés. La France est particulièrement exposée, avec ses nombreux territoires Outre-Mer, notamment en Polynésie et en Nouvelle-Calédonie.La prolifération d’espèces invasi-ves - favorisées par les échanges commerciaux, le tourisme et les pratiques agricoles - ainsi que le réchauffement climatique, sont également en cause. Pour les experts, le maintien de la bio-diversité est l’assurance-vie de l’Homme face au changement climatique.

LANCEMENT D’UN FONDSD’INVESTISSEMENT ET DEDEFISCALISATION « VERT »Début mai, le Fonds mondial pour la Nature (WWF-France) a lancé le fonds BIOME (pour Biodiversité ultra-marine), un outil d’investissement et de défiscalisation « vert ». Cette structure est destinée à récolter des fonds auprès de mécènes privés (entreprises, grands donateurs, fondations) dans le but de financer des programmes de protection de la biodiversité en Outre-Mer français.

La pêche exceptionnelle provoquée par l’éruption d’avril 2007 à Sainte-Rose (Ile de la Réunion) n’a jamais aussi bien porté son nom, avec la découverte de 47 nouvelles espèces de poissons abyssaux remontés sous la pression du feu dans l’eau...

Plus de 400 spécimens ont été récoltés, mis en collection et envoyés en Métropole. 81 espèces ont été identifiées, dont 47 nou-velles espèces pour la Réunion et 12 nouvelles espèces pour la Science annonce le biologiste Patrick Durville.Six espèces sur les 12 sont d’un genre totalement nouveau, c’est exceptionnel, surenchérit le Conservateur du Muséum d’His-toire naturelle. Des chiffres que l’on doit à un long travail d’éplu-chage de manuels et auquel l’ichtyologiste de l’Ifremer, Jean-Claude Quéro, a largement par-ticipé.En récoltant un tas de données chiffrées, il a pu établir une for-mule pour chaque espèce, ce qui a permis la comparaison avec d’autres. Pour les « espèces abi-mées », il a eu recours à des radiographies.

UN POISSON NOMMÉ« PITON DE LA FOURNAISE » !

Ceux qui ont pris le Zodiac et l’épuisette, à quelques mètres de la rencontre lave-eau à Sainte-Rose, voient ainsi leur nom décerné à l’appellation de ces nouveaux poissons. Exemples : l’Apogon mulochaui,

le Chromis durvillei, ou encore le Neocentropogon barrerei. En réfé-rence à Thierry Mulochau, Patrick Durville et Alain Barrère, tous trois scientifiques et présents sur l’embarcation pour cette pêche hallucinante.Le nom du volcan a été attri-bué au plus joli poisson, le Symphysanodon pitondelafour-naisei, dont plusieurs spécimen ont été remontés de centaines mètres de profondeur, évoluant dans des eaux aussi sombres que méconnues de l’Homme.Les scientifiques ont pu en déga-ger les principales caractéristi-ques :Une grande bouche pour aug-menter les chances de capture, des yeux hypertrophiés afin de capter le monde parcelle de lumière, une couleur argentée, noire ou rouge, pour se confondre avec le milieu.Au-delà de l’actualité purement scientifique, qui voit s’allonger la liste faunistique de l’île et de la Science, cet événement a entraî-né de multiples répercussions : des retombées médiatiques dans le monde entier, un atout supplé-mentaire pour le tourisme. Par ailleurs, cet événement pousse les scientifiques à creuser leurs connaissances en la matière.Si plusieurs plongées ont déjà été effectuées dans les para-ges, afIn de mieux comprendre le déroulement des faits, une recherche plus approfondie a été programmée avec un mini sous-marin appelé ROV, pour aller fil-mer la mise en place de la coulée de lave en profondeur, et peut-être découvrir les mêmes, voire d’autres nouveaux poissons...

UN PHENOMENE RARISSIME...

Ce phénomène de remontée de poissons profonds a été très peu observé dans le monde, note la communauté scientifique.Seules deux références rappel-lent un tel scénario : à Hawaï, en 1920 et en 1954. Ce phénomène est rare, c’est une conjonction de facteurs qui les a fait remonter. Des poissons sûrement piégés à l’endroit même où la lave s’est déversée dans l’océan.Une bathymétrie en 3D a été réa-lisée (mesure des profondeurs de l’océan pour déterminer la topographie du sol de la mer).Premier constat : la forte pente se poursuit jusqu’à 400 - 500 mètres et s’arrête sur un relief, qui a pu fonctionner comme un piège.

UNE PECHE MIRACULEUSEA FAIT AVANCERLA SCIENCE ALA RÉUNION…

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Le Journal Vert Octobre 2009 17

UN MILLIARD ET DEMIDE VACHES...L’auteur de ces lignes n’est pas un vachophobe excentrique ou un végétarien fanatique mais l’éco-nomiste américain Jeremy Rifkin auteur, entre deux essais sur le travail ou les nouvelles technolo-gies, du passionnant Beyond Beef, un essai sur l’impact dévastateur de l’industrie de l’élevage. Avec

1,5 milliard de vaches, notre pla-nète croule en effet littéralement sous le bétail : le poids cumulé de tous ces ruminants est supé-

rieur à celui de toute la popula-tion humaine avec ses 6 milliards d’habitants ! Et c’est de pire en pire. La produc-tion de viande a été multipliée par cinq depuis les années 1950, pour passer à 265 millions de tonnes. Et devrait encore doubler sur les vingt années à venir. De quoi affo-ler les experts en alimentation, qui se demandent bien comment

la terre pourra nourrir les 3 mil-liards d’humains supplémentaires de ces prochaines décennies... La concurrence entre les animaux

d’élevage et les hommes s’an-nonce très rude car 80 % de l’ali-mentation animale proviennent de cultures qui conviennent également à la consommation humaine : (maïs, soja)…A l’ère de l’élevage industriel, nos bêtes accaparent à elles seules 60% de la production mondiale de céréales, soit 670 millions de tonnes ! Un volume qui suffirait amplement à nourrir les 850 mil-lions d’êtres humains souffrant de malnutrition.

LA VIANDE N’EST PAS « RENTABLE »

En fait, d’un point de vue mal-thusien, la viande n’est pas « ren-

table ». On estime qu’un végé-tarien consomme en moyenne 180 kilos de grains par an alors qu’un consommateur de viande

en gaspille 930 kilos. Pour com-parer le rendement de diverses spécialités agricoles, les agrono-mes calculent un taux de conver-sion alimentaire qui correspond au rapport entre le nombre de protéines consommées et pro-duites. Pour obtenir 1 calorie de poulet, il faut environ 4 calories de nourriture végétale. Idem pour le porc ou les œufs. Pour le lait, on grimpe à 8. Pour le bœuf, à 17, voire bien plus ! Et encore, on ne compte pas les besoins en eau : pour produire 100 grammes de bœuf, il faut 2 500 litres d’eau...Glouton, notre cheptel est aussi expansionniste. Au total, l’élevage et la production des aliments pour le bétail squattent 78 % des terres agricoles mondiales, soit 30 % de toute la surface du globe, trois fois plus qu’en 1960. Sur un hectare de terrain, un agriculteur peut nourrir

une trentaine de personnes s’il le consacre à la culture de légumes ou de fruits. S’il produit des œufs ou de la viande, le ratio passe à cinq personnes. Et à beaucoup moins s’il ne s’agit que de viande rouge dit Bruno Parmentier, auteur de Nourrir l’Humanité et directeur de l’Ecole supérieure d’Agriculture d’Angers.

DES PERILS VERTSA QUATRE PATTES

Le plus insensé, c’est que toute cette viande est en priorité desti-née à 0,1% de la population de la planète, l’infime petite minorité des riches de ce monde. Notre consommation de viande est passée de 30 kilos par personne et par an en 1919 à plus de 100 kilos aujourd’hui. C’est trois fois plus que la quantité préconi-sée par les organismes de santé. Non seulement notre régime car-nivore affame la planète, mais il nous tue aussi par la recrudescen-ce des maladies de gens « biens nourris » : accidents cardiovascu-laires, diabète, obésité...Et pour ne rien arranger, il contri-bue au réchauffement climatique. Selon un rapport publié en 2006 par la FAO, l’élevage est respon-sable de 18 % des émissions de gaz à effet de serre. Soit plus que le secteur des transports ! Avec leurs flatulences chargées de méthane, leurs tonnes de fumier gorgé de gaz hilarant (le fameux NO2, des plus nocifs), sans comp-ter les émissions d’ammoniac, synonymes de pluies acides et leurs déjections qui polluent les nappes phréatiques, nos char-mants bovins sont des périls verts à quatre pattes. L’extension de leurs pâturages fait des ravages. En Amérique centrale, 20 % des zones sylvestres ont déjà été sup-primées. Et c’est encore pire au Brésil où 38 % de l’Amazonie ont été sacrifiés pour les bovins. Une déforestation qui s’accélère avec les immenses plantations de soja destinées à nourrir nos vaches, toujours elles...

Les bovins ruminent 30% de nos céréales

FRERES HUMAINS,DEVENEZ VÉGÉTARIENS !Selon notre confrère du Nouvel Observateur, qui a consacré sa “Une” à cette information, il suffirait de renoncer à la viande pour soulager la pénurie de grains tout en préservant l’environne-ment et notre santé. “L’élite intellectuelle dans les pays développés trouve parfaitement normal de s’inquiéter de la surpopulation dans le monde, mais elle oublie toujours un fait : la vraie surpopulation, c’est celle du bétail !”

Agriculture

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Informations diverses

EN BREF• GARDES NATURE. A Koné, la BGN (Brigade des Gardes Nature) a commencé sa mission de sensibilisation auprès des habitants du village, questionnaire à l’appui. Et constaté de nombreux détritus en bordure de la route principa-le, malgré la présence de poubelles. Bon courage à l’équipe de la Brigade !

• GRAND KAORI DE LA KWE OUEST. Concernant la protection du grand kaori se trouvant dans la forêt située dans le sous-bassin Sud de la Kwé Ouest, dédié à l’aire de stockage des résidus, le Directeur-adjoint Envi-ronnement et Permis, Jean-Michel N’Guyen, a apporté des précisions rassurantes dans un courrier du 3 juin dernier : L’emprise totale de cette aire de stockage est de 130 ha et le dépôt des résidus atteindra au bout de 6 ans la cote de 235 m, entraînant un impact direct sur une partie de cette forêt abritant le grand kaori qui est situé à l’élévation 220m. (…). Bien que la société Vale Inco ait obtenu en août 2008 l’autorisation de coupe de bois dans la zone concernée, nous avons pris la décision de la suspendre, suite aux préoccupations exprimées par le Président du Comité Rheebu Nuu.

• PLANTATIONS A KOUMAC. Dans le cadre d’une opération organisée par la Commission Environnement de la municipalité de Koumac, des élèves de CE2 de l’école Charles-Mermoud ont planté 83 arbres sur le dôme de l’ancienne décharge de Tangadiou. Cela fait suite à une première action menée en mars dernier, l’objectif étant de reboiser le site et de sensibiliser les enfants à leur environnement.

• DECOUVERTE D’ARBRES RARES. Lors d’un chantier-école sur la pro-tection des espaces naturels, une quinzaine d’élèves d’une classe de BEP ont découvert une trentaine de Captaincookia, dont 15 mesurant plus de 1,50 m de haut. Il s’agit d’un arbre endémique rare que l’on trouve uniquement en forêt sèche.

• LE PARKING DU CHATEAU HAGEN. L’Association de défense de la Vallée des Colons, qui se bat pour que son quartier ne continue pas d’être défi-guré (destructions de villas coloniales, édification d’immeubles dans tous les sens…) s’est insurgée à l’annonce de la construction d’un parking de 41 places sur plus de 120 m de long, dans le parc du Château Hagen, néces-sitant l’abattage d’au moins 21 arbres dont certains, très anciens, peuvent être qualifiés de « remarquables ». L’ASNNC a également réagi en écrivant à la Province Sud qui semble vouloir se montrer conciliante en réduisant le nombre initial de places de parking… et donc le nombre d’arbres sacrifiés !

• UNE FOURMI « DESTRUCTOR ». Alerte a été lancée contre Monomorium destructor, appelée communément fourmi de Singapour. Une espèce en-vahissante originaire d’Afrique, qui a été détectée à plusieurs reprises sur la commune de Nouméa alors qu’elle n’avait jamais été recensée jusque-là en Nouvelle-Calédonie. Les ouvrières sont assez allongées et jaune clair sauf l’abdomen qui est plus sombre. Si cette fourmi n’est pas directement dan-gereuse pour l’homme, c’est une « peste » en milieu urbain car elle ronge les gaines isolantes des câbles électriques, ce qui peut conduire à des courts-circuits – voire des incendies…

Le Journal Vert18 Octobre 2009

LE JOURNAL VERTest une publication de l’Association pour la Sauvegarde de la Nature Néo-Calédonienne, 12, Bld. Vauban, BP 1772 NOUMEA (tél/fax 28 32 75) - Site : http://www.asnnc.org - Directeur de la publication : Jean-Louis d’AUZON - E-mail : [email protected] - Rédaction : Bernard VILLECHALANE - Prépresse : Pix Graphique 77 87 44 - Conception - réalisation - Publicité : EDIT’PUBLICATIONS - BP 8223 NOUMEA Mobile : 77 72 75 - fax 25 17 59 - E-mail : [email protected] - Il a été tiré à 10 000 exemplaires sur les presses du « Gratuit ». - Tous droits de reproduction autorisés, sous réserve d’en mentionner l’origine.

QUELQUES CONSEILS POURECONOMISER L’ESSENCEAfin d’économiser le carburant à la pompe, voici quelques précieux conseils « distillés » (si l’on peut dire !) par un employé, depuis 31 ans, dans une raffinerie de pétrole...

• TRUC n°1 : Faites le plein de votre véhicule tôt le matin, quand la température est la plus basse. En effet, toutes les stations d’essence ont leurs réservoirs enfouis dans le sol. La terre étant plus froide, la densité de l’essence ou du diesel est moins grande. Par contre, durant la journée la terre se réchauffe, donc les carburants prennent de l’expansion. Autrement dit, si vous faites le plein dans l’après-midi ou en soirée, votre litre n’équivaut pas à un litre exact. Dans l’industrie du pétrole, la gravité spécifique et la température jouent un rôle très important.• TRUC n°2 : N’engagez pas la manette de pistolet au mode maximum lorsque vous faites le plein. Il faut toujours choisir le mode le plus lent, vous en aurez plus pour votre argent car vous minimisez les vapeurs créées pendant le remplissage. Explication : tous les boyaux aux pompes ont un retour de vapeur dans les cuves enterrées, et si vous faites le plein avec la manette à sa plus haute vitesse, un certain pourcentage du précieux liquide entrant dans votre réservoir se transformera en vapeurs qui retourneront vers les réservoirs. Résultat : vous en aurez moins pour votre argent !• TRUC n°3 : Remplissez votre réservoir seulement à moitié vide. En effet, plus il est plein, moins il reste d’air, et le carburant s’évapore alors plus vite que vous ne le pensez. Les grands réservoirs des citernes en raffinerie ont des plafonds flottants à l’intérieur. Donc, il n’y a pas d’air entre le carburant et l’atmosphère et l’évaporation est réduite au minimum...

LES REGLES DE L’ECO-CONDUITELes règles de l’éco-conduite relèvent toutes du bon sens. Essayez de les appliquer !• Démarrez en douceur puis montez rapidement les rapports.• Maintenez une vitesse constante et évitez les vitesses élevées, respectez les limitations.• Ne laissez pas votre moteur tourner au ralenti : mieux vaut couper le moteur, même pour un arrêt très court.• Utilisez le frein moteur. A proscrire : descendre les côtes au point mort !• Ne freinez pas inutilement.• Conservez une pression optimale des pneus.• Evitez les coffres de toit et toutes charges inutiles...

LE SOLEIL N’ESTPAS COTÉ EN BOURSE ! pu

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