Lunel Augusto 7 Chants

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poésie traduite en français de cet auteur du Pérou

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AUGUSTO LUNEL DE SOLEIL A SOLEILCHANT 1Personne n'chappera mon amour,au lys la blancheur qui brle, la parole qui incendie ce qu'elle nomme.La tempte sortie d'une rosdont le silence creuse le prcipice,creuse en toijusqu' la mer la mort,brise le chteau de lampespour que la lumire se dverse tes pieds.Un aigle ouvre les ailes dans ta poitrineet une douleur bleue dans la mienne.Le coeur emportpar des vents contraires,la poitrine profondeet ferme comme un coup de tonnerre,l'oeil qui me manqueme regardantdu typhon qui approche,l'tre comme une blessure rauque,je vais dans mon amourcomme dans l'airau tien comme dans ton sang.-----CHANT IIJe bondis sur l'toileo crot la brise, fleur d'airque je cueillis pleines mains,mais c'est un bouquet de trombesce que je lche sur la terre.Laisse-moi te parerdu fastueux collier du remous,te noyer la peau de lointain.Sang externequi coule dans les rues,plein de poissons qui chantentet dont la chanson comme un poissonsaute dans ta bouche,sang pouss par des dauphinsqui rougissent le nant,mon amour va vers toi rasant tout.J'aime du soleil,j'aime depuis toi,je viens de partout,je viens m'en allant,je viens de loin ma bouche.J'aime ;la mer entre dans une larme,le dluge dans une goutte de rose ;c'est une douce catastrophe la brise.J'aime ;je parle l'oreille de plante plante,je me tais d'homme homme ;de soleil soleil je confie mon secret.J'aime ;un galop habille la prairie,des juments bleues courent dans le ciel,chaque hennissement est une toileet l'eau est un son de fer cheval.j'aime dans la lande nue de ta voix.l'air est charg d'pes,un coup de vent a bris l'horizon ;blesse, la foudre se couche tes pieds.------CHANT IIILe verre se brisait d'une eau si pure ;il fallait un verre comme ta voix,une cruche comme le matin,ma soif autour de la terre dserte.Le jour se flait d'un son si clair ;il fallait un verre comme ton silence,une coupe comme l'automne,me taire d'un ple l'autre.La nuit se brisait d'un vol si subit ;il fallait un verre comme ta vie,un rcipient comme ton sang,mon vide tombant dans le vide.Le ciel est rest derrire,le corps devance le futur,l'ternit passe.De toi moi l'air tombe bless.La terre est un oiseausur le point d'ouvrir les ailes.Au travers d'un rocher sans. fin,je marchais vers ta voixlaissant la mienne en arrirequi m'appelle de plus en plus loin ;il fallait un verre comme ta peur,un verre comme le nant,ma mort autour du monde.Musique immobile,musique emplie d'eau,vent sous le fleuve,je t'attends en retenantl'amour comme la respiration,la vie, comme un cri,l'tre, comme les larmes.----CHANT IVRivire en moi,oiseau qui vole dans mes veines,la voix qui ne sortait pasrestait suspenduedans le prcipice de la gorgeou descendait tailler couteaux le coeur.La voix enferme,la voix dans la chair,dchanait la mer avec une larme.Mais aujourd'hui est sortie la voixqui coulait dans les veines,la voix qui brlait dans les tnbres.Une pe coupa le silenceet des nuages de corbeaux volrent dans le vide.La rauque obscurit roula par terreet la panthre noirequi se dbattait dans mes poumons.Foudre lente et obstine,soleil dans la gorge,la voix de rocher bris par la voixa rompu la bte sans bouche.Les vagues charges de couteauxdversent dans l'airdes paniers de poissons.La voix,ce moment o le sang est transparent,cataracte vers le haut,fleuve qui saute le prcipice,est sortie m'emportant.La voix pousse par des corbeaux,pousse par des lphants sous terrepousse par des baleines,entre en toi jusqu'aux arbresou sans sortir de moit'entoure.L'cho a fait crouler les murs,le silence a brl dans le clocher.Notre coeur sera bientt notre bouche,la voix sera vue, touche et respire ;la pluie, uniquement ce que tu chantes.Vers ta voix migreront les hirondelles,vers ta voix se tourneront les hliotropes.Clair de ta voix sera l'espace,profond de ta voix l'abme.Aujourd'hui c'est la vendange de l'air.----CHANT V... Et toi,Femme dont la peau caresse quand tu passes,plus blanche que la douceur de le dire,dont la respiration suspend la plante travers l'eau rouge d'aurores,le soufflequi teint un astre et en allume un autre,tu portes mon tremblementcomme je porte sur moi ton existence.Femme de colombes en plein vol,aux yeux de mtal bless,aux yeux o l'eau incendieet le feu mouille,spare-moi de cette solitudequi laisse en solitude tout ce qu'elle touche.Femme,jour ferm,femme la dmarche nue,au chant nu,je vais et viens en toi,je vais en toi aux autres.Tes jambes me dnudentet tes seins,pches qui montrent leur coeuret sont musique dans la bouche,m'arrtenten moiti de moi-mme.Immobile vers toi,immobile m'envolant,je m'arrte au milieu de la vie.Immobile vers la mer,immobile grands pas,immobile en tombantau milieu de mon corps,immobile en fuyant,je m'arrte au milieu de l'clair.Dans un souffle d'abeilles dans le lointain,je m'arrte en toiau milieu de la mort.Que la vie m'te la vie !----CHANT VIVie en elle-mme consumeet jamais consomme,mort perptuelle,mort brise d'abeilles,alouette cache dans son chant,colibri cach dans son vol,danseuse sur des aiguilles sonores,aux pieds de langues avides,aux jupons que le vent soulvesur le Pacifique,aux champs de bl qui bercent l'aube,tes mouvements sont un vasequi contient le vol des oiseaux,ton saut, la bise immobile,tes cheveux, la tempte,ton coeur, le mien.Faite femme,chausse de pluie,habille de prcipicesou d'un clair qui tourne sur lui-mme,tu ajoutes ta voix la source,tes mains au matin,ta poitrine la lune,ton dos la rivire,... tes paules la caresse de la lumire sur la peau nue,tes cuisses la clart du fruit dans la bouche,/ton sexe, comme un baiser, l'aurore au parfum ros,ton dsir la voracitde l'clair sur la nuit. ----CHANT VIILe PomeLe cor de chasse rsonne dans le soleilet prcipice horizontal est le cerf.Bless mort de ma vie,cerf la course bleue,cerf par de vent,o la vitesse dans ses boisjamais ne s'arrte,l'clatement de ton coeurs'ouvre dans ma poitrine.Clair royaume du mouvemento s'arrter est s'obscurcir,vie qui monte la bouche,rose dans la gorge de la nuit,cerf dont la peaune le spare pas de l'air,tu dnudes les prairies ton passage,blouis l'espace l'oeil vorace,incendies les nuages,fleuris en embrassant toute la fort.Un rayon de soleil t'ouvre le dos.Le jour ne sufft plus pour tous,ni l'air que tu emportes dans tes boisme laissant sans baleine,ni le trsorque la nuit dverse dans les rivires,les rivires dans les oiseaux,les oiseaux dans la poitrine ;... aujourd'hui, seul mon vide peut remplir le tien.