Luc Renaud, étudiant au doctorat Département de géographie Université de Montréal

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Réponses aux changements climatiques dans un contexte insulaire à forte densité touristique : le cas des Îles-de-la-Madeleine Approche comparative avec les milieux insulaires caribéens Luc Renaud, étudiant au doctorat Département de géographie Université de Montréal Bruno Sarrasin, professeur Département d’études urbaines et touristiques École des sciences de la gestion Université du Québec à Montréal

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Réponses aux changements climatiques dans un contexte insulaire à forte densité

touristique : le cas des Îles-de-la-Madeleine

Approche comparative avec les milieux insulaires caribéens

Luc Renaud, étudiant au doctoratDépartement de géographieUniversité de Montréal

Bruno Sarrasin, professeurDépartement d’études urbaines et touristiquesÉcole des sciences de la gestionUniversité du Québec à Montréal

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« L’Antillaise » du QuébecÎles de la madeleine

éricmarchandphotos.com ohmyglobe.com

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LOCALISATIONÎles de la Madeleine

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LOCALISATIONÎles de la Madeleine

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Les Caraïbes du QuébecÎle de la madeleine (ÎDM)

• La comparaison climatique vaut pour deux mois;

• Les deux zones font face aux défis des changements climatiques (CC);

• Leur économie est fortement liée au tourisme;

• Leur ratio arrivée de touriste/population est élevé.

Pays/Région R. Tour./Pop.1

Barbade 2,1

Aruba 8,1

Bahamas 4,8

St-Lucie 1,8

Nevis & Saint Kitts 3

Île Cayman 6,3

Île de la Madeleine 4,32

Canada 0,471 Nationmaster.com - (données de 2008)2 Tita (2013) (données de 2012)

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Constats• Les destinations du Sud

proposent une offre touristique particulièrement dépendante du climat (Saarinen et al. 2012);

• Les petits états insulaires, qui proposent un tourisme fortement axé sur le « Sun, Sand et Sea », font déjà l’objet de plusieurs études portant sur les adaptions face aux changements climatiques (CC) (Belle et Bramwell, 2005; Moreno et Becken 2009 ).

jamaicaobserver

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Constats

• Pour les ÎDM, la littérature portant sur les CC s’attarde principalement aux questions touchant l’érosion côtière et aucune étude n’est directement relié au tourisme, ce secteur est pourtant est le principal vecteur économique de l’île avec l’industrie des pêches (DAA Stratégies, 2013).

• La politique cadre de développement touristique des ÎDM ne fait aucune mention des CC (Gagnon, 2006).

campingcaravaningmag

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La questionQu’est-ce qui explique la faible prise en charge de la problématique des changements climatiques (CC) par les acteurs en tourisme aux Île de la Madeleine dans un contexte où dans d’autres îles à forte densité touristique, ce secteur d’activité économique réagit à ces changements environnementaux en terme d’action de mitigation et d’adaptations depuis déjà plusieurs décennies?

UNE QUESTION DE PERCEPTION DU MILIEU FACE À LA PROBLÉMATIQUE DES CC?

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HYPOTHÈSES

• L’absence d’une politique cadre de développement touristique tenant compte des changements climatiques (CC) s’explique par l’absence de conséquences importantes de ce phénomène sur ce secteur d’activité aux Îles de la Madeleine (IDM).

• Contrairement à la zone caribéenne, les effets des CC peuvent, dans le cas des IDM, être perçus comme un levier positif pour l’attractivité de l’offre touristique.

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Méthodologies• Revue de la littérature;• Entretiens avec des responsables du milieux:

– Centre de recherche sur les milieux insulaires et maritimes (CERMIM);– Association touristique régionale des Îles de la Madeleine (ATR);– Le mouvement pour la valorisation du patrimoine naturel madelinot

(Attention FragÎles);– Laboratoires de dynamique et de gestion intégrée des zones côtières

(UQAR).

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• Érosion accrue– Hausse de niveau marin

1,8mm/an. (Palanisamy et al.2012).– Dégradation des coraux (effets

sur la dissipation des vagues) et augmentation des évènements climatiques extrêmes. (Mycoo, 2014; Cashman et Al. 2012).

• Pression sur la nappe phréatique– Pluviométrie à la baisse (12% d’ici

2100)(Jury et Amos, 2010).

– Événements météorologiques extrêmes favorisant l’incursion de l’eau salée (Scott et Al. 2012).

Défis actuels

• Érosion accrue– Hausse de niveau marin 3,5

mm/an (Juneau, en cours) – Diminution du couvert de glace en

hiver en raison de la hausse des températures (Bernatchez et al. 2008)• Effet sur la dissipation des vagues

• Pression sur la nappe phréatique– Risque d’intrusion d’eau salée et

de pollution anthropique (Chaillou, 2012)

– Période de pointe estivale problématique - tourisme, industrie de la pêche (Attention fragÎles, 2012)

Île de la Madeleine Caraïbes

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Un secteur touristique à risque? • Érosion côtière

– Secteurs à risque (Camping Gros Cap, camping Barachois et La Grave);– Accès à la mer et installations récréatives vulnérables.

ATR Île de la Madeleine

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Un secteur touristique à risque?

focaljourneyphoto.com ATR Île de la Madeleine

Mis à part le site de la Grave qui possède un forte valeur historique et qui fait déjà l’objetde protection (ROCHE, 2011), les autres secteurs possèdent des infrastructures légèresplus facilement déplaçables ou adaptables.

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Un secteur touristique à risque?

cloudfront.net

• Malgré le ratio touriste/population élevé, le « coastal squeeze » anthropique n’est pas problématique aux Îles de la Madeleine.

• La quantité de plages disponibles est élevée tandis que leur pérennité est assurée dans l’horizon des 50 prochaines années vu la quantité de sédiments disponibles dans ce système côtier (Fraser comm. pers. 2014).

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Un secteur touristique à risque?

ATR

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Un secteur touristique à risque? • Géotourisme

Les Îles de la Madeleine jouissent d’un très grand potentiel de valorisation géotouristique issue de processus géomorphologiques, dont ceux qui façonnent le littoral (Massé et al. 2011).

Ce potentiel paysager est déjà exploité par le milieu touristique.

ATR

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Un secteur touristique à risque? • Nappe phréatique

– À partir d’exercices de modélisations, les captages municipaux et leurs réservoirs de distribution permettent de soutenir l’alimentation en eau potable des secteurs desservis, y compris durant les périodes de forte demande, comme pendant la période estivale (tourisme) (Chaillou et al. 2012).

– Il faudrait l’équivalent d’une utilisation estivale pendant 12 mois pour provoquer une intrusion d’eau saline dans certains puits des Îles de la Madeleine (Chaillou et al. 2012).

– Dans un horizon de 50 ans, les risques d’intrusions des aquifères côtiers sont réels, mais faibles (Chaillou et al. 2012; Chouteau et al. 2011 ).

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Un secteur touristique à risque? • Mitigation

– Le milieu touristique des ÎDM est conscient de l’importance de diminuer les gaz à effet de serre (Gagnon, 2007);

– Très peu d’actions concrètes de mitigation liée aux émissions de gaz à effet de serre par le milieu touristique même si la Municipalité s’est engagée dans cette voie dans le cadre de sa réévaluation de sa stratégie énergétique (Municipalité des Îles de la Madeleine, 2013).

• Programme de compostage auquel le milieu touristique participe. Il existe aussi quelques initiatives très embryonnaires en cours de discussions (Fortin, comm. Pers. 2014).– Écovolontariat (bénévolat touristique);– Réduction empreinte écologique – planter des arbres.

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Un secteur touristique à risque? • La mitigation

– Les principales mesures de mitigations touchant le secteur touristique des Caraïbes portent sur les émissions de CO2 par le transport aérien (Prideaux et al. 2012; Belle et Bramwell 2005); • Aux ÎDM, la proportion de touristes

arrivant en avion est de 18% (Tita, 2013);

– Potentiels d’actions des touristes-tours opérateurs-décideurs;• Transport• Hébergements• Activités

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Un secteur touristique à risque? • L’adaptation

– Les principales adaptations relèvent du ministère du Transport (réseau routier) et de la municipalité;

– Les différents impacts concernant les changements climatiques ne font pas l’objet d’inquiétude de la part le ATR des Île de la madeleine et très peu d’initiative directe d’adaptation est en cours.• Réajustement selon les événements

(passerelles, lieux de mise à l’eau de kayak, etc.)

• Retrait des zones à risques (ex. Gros-Cap).

Robert Skinner

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CONCLUSION• Pour le cas de la Barbade, Belle et Bramwell (2012) démontre

qu’une réponse de l’industrie touristique face CC passe par une prise de conscience d’une problématique réelle. Au fil des ans, les acteurs touristes ont réellement perçus les impacts des CC sur leurs activités ce qui a initié des actions.

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CONCLUSION

• Aux ÎDM le niveau de conscientisation face au CC est élevé parmi la population (Attention fragile, 2012).

• Ce niveau de conscientisation ne semble pas s’être transféré à l’industrie touristique, du moins en terme d’actions de mitigation et d’adaptation et ce à tort ou à raison.

– Les principaux risques reliés aux changements climatiques n’affectent qu’indirectement ce secteur économique;

– L’érosion côtière est un élément d’attractivité;– L’augmentation des températures est bénéfique pour le tourisme (84% des entrées

se font entre mai et octobre – Tita, 2013);– Les prévisions de changements de précipitations pour 2050 varient de -5% à 5% pour

la région (Bleau et Al. 2012) ce qui ne devrait pas avoir d’impacts sur l’attractivité;– Les événements météorologiques extrêmes se produisent l’hiver (Bernatchez, 2008).

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CONCLUSION

• Pour l’industrie touristique des ÎDM c’est « Business as usual » ce qui est tout le contraire des Caraïbes et spécialement pour la Barbade comme le démontre Cashman et Al. (2012) où:– Une diminution du nombre de touristes venant des marchés où la

prise de conscience écologique est plus forte est à prévoir;– Une hausse des niveaux marins et des températures a une incidence

négative sur les plages et les coraux;– Une hausse des températures affecte l’attractivité de l’île (à partir de

30°C);– Une hausse des événements cycloniques couplée à une hausse de

niveau marin aura une influence sur les primes d’assurance et augmentera la pression sur les infrastructures touristiques.

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