L’éthanol comme combustible domestique à...

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L’éthanol comme combustible domestique à Madagascar Avantages relatifs à la santé, évaluation économique et revue des enseignements tirés de l’expérience africaine en vue d’une mise à l’échelle Volume I – Rapport sommaire Les volumes suivants sont disponibles séparément: Volume II – Analyse des interventions en matière de pollution de l’air des ménages à Madagascar Volume III – Evaluation économique du programme d’éthanol comme combustible domestique Volume IV – Revue de l’expérience subsaharienne en matière de mise à l’échelle des interventions relatives à l’énergie ménagère Juin 2011

Transcript of L’éthanol comme combustible domestique à...

L’éthanol comme combustible domestique à Madagascar Avantages relatifs à la santé, évaluation économique et revue des enseignements tirés de l’expérience africaine en vue d’une mise à l’échelle

Volume I – Rapport sommaire

Les volumes suivants sont disponibles séparément:

Volume II – Analyse des interventions en matière de pollution de l’air des ménages à Madagascar Volume III – Evaluation économique du programme d’éthanol comme combustible domestique Volume IV – Revue de l’expérience subsaharienne en matière de mise à l’échelle des interventions relatives à l’énergie ménagère

Juin 2011

Ethanol as a Household Fuel in Madagascar i

EQUIVALENCE MONETAIRE 1,00 USD = 2 008 MGA (Mars 2011)

SIGLES ET ABREVIATIONS

ALRI Acute Lowe Respiratory Infection

Infections aiguës des voies respiratoires inférieures

IHD Ischemic Heart Disease

Cardiopathie ischémique

ANGAP National Association for the Management of Protected Areas

Association Nationale pour la Gestion des Aires Protégées

KCJ Kenya Ceramic Jiko

CBA Cost Benefit Analysis

Analyse de Rentabilité

LPG Liquid Petroleum Gas

Gaz de pétrole liquéfié

CO Carbon Monoxide

Monoxyde de Carbone

MAP Madagascar Action Plan

Plan d’Action de Madagascar

COPD Chronic Obstructive Pulmonary Disease

Maladie pulmonaire obstructive chronique

PM2.5 Particulate Matter less than 2.5 microns

Matière à particule de moins de 2,5 microns

CRA Comparative Risk Assessment

Evaluation comparative de risques

UN United Nations

Nations Unies

DALY Disability-Adjusted Life Years

Années de vie corrigée du facteur invalidité

UNDP United Nations Development Programme

Programme des Nations Unies pour le Développement

EHF Ethanol Household Fuel

Combustible domestique éthanol

USAID United States Agency for International Development

Agence des Etats Unis pour le Développement international

EU European Union

Union Européenne

VAN Valeur Actuelle Nette

GDP Gross Domestic Product

Produit Intérieur Brut

WHO World Health Organization

Organisation Mondiale de la Santé

HAP Household Air Pollution

Pollution de l’air des ménages

WWF World Wildlife Fund

Fonds Mondial pour la Nature

Ethanol as a Household Fuel in Madagascar ii

Table des Matières

Résumé Exécutif

Chapitre 1: Le défi – La Dégradation Forestière et la Pollution de l’Air Ménager à Madagascar .... 1

I. La Déforestation et la Dégradation Forestière à Madagascar ........................................................ 1 II. Pollution de l’Air des Ménages à Madagascar .............................................................................. 4

Chapitre 2: L’Ethanol comme Combustible Domestique ....................................................................... 5

I. L’Expérience Internationale .......................................................................................................... 5 II. L’Expérience à Madagascar .......................................................................................................... 8 III. Défis Relatifs à la Politique ........................................................................................................... 9 IV. Analyse Financière ...................................................................................................................... 10

Chapitre 3: Réduction de la Pollution de L’Air des Ménages à Madagascar ..................................... 18

I. Aborder le Risque de Santé dû à la Pollution de l’Air des Ménages: Expérience Internationale 18 II. Enquête Relative à un Programme d’Ethanol Ménager à Ambositra et à Vatomandry .............. 19 III. Résultats des Enquêtes de Ménage .............................................................................................. 21

Chapitre 4: Impacts Economiques de L’Ethanol comme Combustible Domestique a Madagascar 27

I. Evaluation des Avantages Sanitaires de l’Éthanol comme Combustible Domestique ................ 27 II. Déforestation Évitée .................................................................................................................... 28 III. Economie de Temps .................................................................................................................... 29 IV. Réduction de la Pauvreté par l’Emploi et la Réduction du Travail Ménager .............................. 29 V. Disponibilité de Terrain ............................................................................................................... 30 VI. Résumé des Avantages Économiques d’un Programme de Combustible Domestique Éthanol . 30

Chapitre 5: Promotion de l’Ethanol comme Combustible Domestique .............................................. 32

I. Les Enseignements tirés de l’Expérience Africaine des Programmes de Réchaud et de Combustible Améliorés ............................................................................................................... 32

II. Rôles du Gouvernement, du Secteur Privé et de la Société Civile .............................................. 34 III. Promotion de l’Éthanol comme Combustible Domestique à Madagascar .................................. 35

Annexe 1 – Types de Réchaud, leur Combustible, Distribution, Durée de Vie et Coût Approximatif

Ethanol as a Household Fuel in Madagascar iii

LISTE DES FIGURES ET DES TABLEAUX

Figure 2.1: Combustibles de cuisson en milieu urbain et en milieu rural de Madagascar – estimation de la disposition à payer ...................................................................................................................................................... 11

Figure 2.2: Prix par tonne des matières premières et adoption de l’éthanol comme combustible domestique (% des ménages) ..................................................................................................................................................................... 14

Figure 2.3: Ménages adoptant l’éthanol à 35 cents par litre au cours de 30 ans ........................................................ 16

Tableau I: Ventilation des avantages économiques d’un Programme d’éthanol à Madagascar ............................... viii

Tableau 1.1: Estimation de la consommation annuelle de divers produits ligneux (Jarialy, 2005) .............................. 2

Tableau 1.2: Couverture forestière par Type ................................................................................................................ 3

Tableau 2.2: Coût des réchauds ménagers à Madagascar ........................................................................................... 12

Tableau 2.3: Impact des prix des matières premières sur le coût de production d’éthanol et Adoption par les ménages ...................................................................................................................................................................... 15

Tableau 2.4: Prix d’éthanol, seuil de rentabilité pour les micro-distilleries ............................................................... 17

Tableau 3.1: Nombre de ménages de l’étude qui veulent faire des changements au réchaud .................................... 23

Tableau 3.2: Estimation des changements de CO et de PM ménagers à partir de la référence à Ambositra et à Vatomandry ................................................................................................................................................................ 23

Tableau 3.3: Impacts généraux de l’intervention en éthanol sur l’exposition personnelle à la pollution de l’air des ménages ...................................................................................................................................................................... 24

Tableau 4.1: Résumé des VAN de l’Analyse Économique ........................................................................................ 31

Tableau 4.2: Ventilation des avantages économiques d’un Programme d’éthanol à Madagascar ............................. 31

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RESUME EXECUTIF Le Défi: Déforestation et Pollution de l’air ménager à Madagascar

i. A Madagascar, les forêts se trouvent au point de rencontre du développement et des préoccupations environnementales. Le secteur forestier représente 5% du PIB et 17% du secteur primaire, bien que, par rapport à la moyenne totale annuelle des revenus ménagers agricoles de 240 USD, plus de 110 USD proviennent des produits forestiers, dont des produits non bois d’œuvre. Les activités relatives à la forêt fournissent la source première des revenus de rente en milieu rural, surtout à travers l’emploi, avec plus de 16 millions de jours de travail par an de rente. Cependant, les ressources forestières malagasy ont été, pendant plusieurs décennies, dans un état de déclin. Les principales causes de la déforestation sont le défrichage pour l’agriculture, le bois de chauffe pour l’énergie ménagère et les feux de brousse. Les tendances sous-jacentes conduisant ces facteurs comportent la croissance démographique, la continuation de la méthode du Tavy (agriculture sur brûlis), la dépendance des ménages par rapport au chauffage au bois en matière d’énergie, ainsi que les problèmes institutionnels et règlementaires afférents à la gouvernance forestière et aux droits fonciers. La couverture forestière constitue moins de 25% de la superficie totale de Madagascar; 80% de ses zones d’écosystème forestier naturel ont été perdus et 200 000 hectares de plus, selon les estimations, sont perdus par an. De récentes études montrent que si le taux de la réduction forestière reste au niveau actuel, toutes les forêts de Madagascar disparaîtront en l’espace de 40 ans.

ii. Selon les estimations, 95% des ménages à Madagascar dépendent de biomasse d’origine forestière, en premier lieu du bois de chauffe et du charbon de bois pour leur énergie ménagère, avec une consommation nationale annuelle d’environ 9 millions de mètres cubes de bois de chauffage et de 8 millions de mètres cubes de bois en tant que charbon de bois. Le bois de chauffe est le combustible prédominant pour les quintiles les plus pauvres, les quintiles pauvres et les quintiles à revenu moyen, tandis que le charbon de bois prédomine pour les quintiles riches et les plus riches. L’électricité, le gaz naturel et le pétrole lampant ne fournissent de combustibles de cuisson que pour une très petite minorité, dont le gaz de pétrole liquéfié représentant 11% dans les principales villes, mais représentent une part négligeable ailleurs.

iii. En plus de son impact sur les forêts, cette dépendance sur la biomasse traditionnelle pour la cuisson impose un prix critique sur la santé publique. Presque 12 000 décès par an à Madagascar sont attribués à des infections respiratoires provoquées par l’inhalation de l’air pollué des ménages [Pollution de l’air des ménages (HAP)] provenant de la cuisson traditionnelle à l’aide de la biomasse, dont plus de10 000 sont des enfants de moins de 5 ans. Quelques 20% de tous les décès des enfants de moins de 5 ans sont dus aux infections aiguës des voies respiratoires inférieures [Acute Lower Respiratory Infections – (ALRI)] et, selon les estimations, 370 000 années de vie corrigées du facteur invalidité [Disability-Adjusted Life Years (DALYs)] sont perdues chaque année à cause de la pollution de l’air des ménages.

Objectifs de l’étude

iv. Dans le contexte de ces deux problèmes liés et pressants, une variété d’initiatives est proposée pour l’élaboration de sources alternatives d’énergie ménagère propre. Le Plan d’Actions de Madagascar [Madagascar Action Plan (MAP)] énonce le programme pour cette transformation, citant de manière spécifique la promotion de sources alternatives d’énergie pour soulager la pression sur les ressources forestières, et la réduction de la mortalité de l’enfant. Les mêmes problèmes se relient à une gamme d’autres domaines de priorité sectorielle dont la sécurité énergétique, l’hygiène du milieu et la réforme agricole. Dans ce contexte, le Gouvernement de Madagascar a demandé à la Banque Mondiale de fournir de l’appui analytique sur le potentiel de mise à l’échelle de l’éthanol produit à partir de la canne à sucre ou de mélasse de canne à sucre en tant que combustible de cuisson amélioré.

v. Cette étude a été mise en œuvre pour analyser la rentabilité et la viabilité économique d’un programme d’éthanol à la réduction de la maladie et la protection des forêts à Madagascar. Cette information est également escomptée être d’intérêt au niveau régional et au niveau international, étant donné que l’OMS estime qu’il y a presque deux millions de décès par an au niveau mondial qui sont provoqués par la HAP, ce qui représente 2,7% de la charge annuelle mondiale de maladies. De ces derniers, presque 400 000 décès par an causés par la HAP se retrouvent en Afrique subsaharienne. Avec seulement 20% de la

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population mondiale, l’Afrique souffre de la moitié environ de tous les décès provoqués par la pneumonie chez les enfants de moins de cinq ans, dont la HAP est un facteur de risque majeur

vi. La présente étude fait des recherches sur le potentiel de l’éthanol comme combustible domestique à Madagascar et se concentre sur trois principales composantes: (i) Les avantages en matière de santé, (ii) Une évaluation financière, et (iii) Les enseignements tirés de l’expérience africaine en vue de la mise à l’échelle d’un programme d’appui de l’éthanol comme combustible domestique.

L’éthanol comme combustible domestique – une expérience limitée de production d’éthanol

vii. L’expérience internationale avec les deux approches de cuisson ménagère améliorée, ainsi que la production d’éthanol, est significative et est en cours de développement. L’alliance mondiale pour les réchauds de cuisson propres récemment lancée [Global Alliance for Clean Cookstoves], qui implique l’engagement d’organisations nationales et internationales aux niveaux les plus élevés, a été lancée vers la fin de l’année 2010 et reflète la prise de conscience croissante de la question de pollution de l’air des ménages et son lien avec la santé et l’environnement. La production mondiale d’éthanol augmente et, vers l’année 2007, a atteint environ 50 milliards de gallons produits par an, dont la croissance est liée aux prix pétroliers élevés, à la prise de conscience internationale du réchauffement de la terre et aux préoccupations afférentes à la sécurité énergétique. Bien que la base d’éthanol de l’Afrique soit moins développée que celles que l’on trouve en Amérique latine et en Amérique du Nord, plusieurs pays augmentent la production et il existe un potentiel considérable d’expansion pour la filière de biocombustibles africains. Malgré la récente croissance, cependant, le marché mondial de biocombustibles en est encore à son relatif début. La consommation actuelle dominante d’éthanol est pour le mélange de carburant pour le transport, alors que dans les contextes de pays en développement, l’énergie ménagère représente souvent 75-90% du total de demande en énergie. Il a été montré que l’éthanol a le potentiel de combustible domestique plus propre et plus sain dans plusieurs pays, et le développement d’un marché stable de combustible domestique domestique est considéré avoir le potentiel d’offrir des avantages multiplicateurs substantiels sur le plan économique, sanitaire et environnemental aux niveaux local, national et international.

viii. La concrétisation de ces avantages à Madagascar entraînerait un déplacement considérable dans les modèles actuels de production et de consommation, et le fait de surmonter une série d’obstacles. Bien que la production d’éthanol soit pratiquée à Madagascar, les niveaux de production sont actuellement bas dans le secteur formel de grande échelle qui a subi des déclins dans la production et la productivité des récentes années, alors que la production artisanale d’alcool issu de la canne à sucre, à petite échelle, continue, mais au niveau de la concentration du combustible et aux niveaux des prix, il ne convient pas pour une utilisation en tant que combustible domestique. Les combustibles ménagers dominants à base de biomasse d’origine forestière sont disponibles à des prix inférieurs et externalisent leurs dégâts sur l’environnement et leur utilisation est accompagnée d’une faible conscience des dangers de la pollution de l’air des ménages. De plus, on a rencontré une série d’obstacles au développement de l’éthanol en tant que combustible domestique dans des programmes antérieurs au niveau international. Ces derniers ont comporté la promotion de réchauds inefficaces ou non appréciés, des mandats de mélange de combustible qui écartent un approvisionnement abordable par rapport aux ménages, des problèmes de qualité avec la force et les impuretés de l’éthanol, une variabilité de politiques et les fluctuations des prix des combustibles selon la concurrence. L’on devrait noter que si Madagascar se doit d’élaborer un programme réussi de combustible domestique d’éthanol, il serait le premier pays à le faire.

Un marché potentiel pour l’éthanol comme combustible domestique à Madagascar

ix. Une estimation initiale du marché potentiel de l’éthanol pour la cuisson ménagère, avec un prix courant prudent de 35 cents USD par litre, basée la micro distillerie, les coûts de production basés sur les informations disponibles sur la préférence des consommateurs issues des enquêtes auprès des ménages, et une analyse du pouvoir d’achat des ménages, montre que, sur une période de 30 ans, l’on peut s’attendre à ce que plus d’ 1 million de ménages substituent leurs premiers combustibles de cuisson actuels à l’aide de l’éthanol. Ceci équivaudrait à plus de 5 millions de personnes au total, approximativement 16% de la population malagasy de 2042. La projection du taux de pénétration du marché suivrait une courbe en S, tel que montré dans la Figure I ci-dessous.

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x. Ces ménages seraient de manière prédominante ceux qui, bien qu’ils soient incapables de se payer le LPG comme combustible domestique, sont disposés à payer une prime au-dessus du coût du charbon de bois à cause des avantages de l’éthanol comme combustible domestique, qui inclut économie de temps, propreté, «et amélioration de la santé , Un prix plus bas de l’éthanol créerait même un marché plus grand. Les hypothèses faites dans cette analyse incluent la croissance démographique qui suit une tendance similaire à celle observée au cours des dix dernières années (actuellement 2,9% par an (OMS)), et que des efforts substantiels sont faits dans la promotion de l’éthanol comme combustible domestique, la proposition d’accès au crédit pour en faciliter l’achat au cours d’une période étendue, et le fait d’assurer que les circuits d’approvisionnement de l’éthanol sont aussi fiables et accessibles que ceux des combustibles qui sont remplacés.

Figure I : Projection de taux d’adoption de l’éthanol comme combustible domestique à 35 cents par litre

Avantages de l’éthanol en matière de santé, de moyens d’existence et d’environnement en tant que combustible domestique à Madagascar

xi. Si un tel niveau de consommation d’éthanol venait à être atteint, alors ses impacts sur la santé seraient

substantiels. La modélisation des impacts sur l’ALRI chez les enfants, et de la COPD et de l’IHD chez les adultes montre que les ménages qui changent de combustible, du charbon de bois vers l’éthanol comme principal combustible domestique pourraient éviter la perte de 0,03 Disability-Adjusted Life Years (DALYs) par ménage par an. L’évaluation de chaque DALY par rapport au Produit National Brut (PNB) par tête, l’adoption de l’éthanol comme combustible domestique, tel que montré à la Figure I ci-dessus, mènerait à une valeur totale réduite de 34 millions USD en termes de coûts de santé évités au cours d’une période de trente années

xii. Encore plus significatif que les avantages en matière de santé, en termes économiques, il y aurait les

avantages en matière de moyens d’existence aux ménages qui changent du charbon de bois ou combustible bois vers l’éthanol comme principal combustible domestique. Ces derniers comprennent l’économie de temps que le cuisinier pourrait allouer à des activités alternatives productrices, ainsi que le temps économisé résultant d’une plus grande propreté des foyers. L’appréciation de ces avantages a été largement exprimée par les femmes utilisant des réchauds à éthanol dans le cadre de la composante enquête auprès des ménages de la présente étude, qui ont trouvé que les ménages économisent approximativement 1,8 heures chaque jour en temps de cuisson et de nettoyage par l’utilisation d’un réchaud à éthanol plutôt que celui à charbon de bois ou à combustible bois. La valorisation de ce temps au taux de rémunération rural donne une estimation de 368 million USD en économie de temps escompté au cours de trente années, sur la base du scenario d’adoption montré à la Figure I. C’est cet avantage

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économique considérable qui sous tend la disposition des ménages à payer plus pour des combustibles plus propres, plus pratiques, bien qu’ils peuvent ne pas pouvoir se permettre le LPG.

xiii. En plus des avantages en matière de santé et de moyens d’existence d’un programme d’éthanol, il y a

aussi un impact important en termes d’activité économique autour de la production agricole, la distillation, la distribution et aussi dans le système de production et de distribution de réchauds. Au cours de la période de 30 ans, la consommation impliquerait la création, selon les estimations, de 814 000 emplois par rapport à un équivalent de 242 000 emplois dans la production de charbon. Approximativement 25% de ces emplois seraient dans la production de matières premières et les 75% restants dans l’emploi à la the micro distillerie, et ces emplois seraient, de manière prédominante, en milieu rural.

xiv. Un scénario de production d’éthanol à grande échelle aurait un impact significatif sur les forêts de Madagascar par l’utilisation réduite de bois et de charbon de bois pour la cuisson ménagère. La valeur de la déforestation évitée a été calculée en prenant le volume équivalent de charbon qui serait requis pour produire la même énergie que celle substituée par l’éthanol, et en convertissant cela en une estimation de la réduction de perte de forêts. Si les ménages se convertissaient à l’éthanol, comme montré à la Figure I, il est estimé que 127 millions de m3 de bois obtenu de toutes les forêts, dont 90% proviennent des forêts non gérées, peuvent être évitées au cours d’une période de trente ans. Cela équivaut à la dégradation évitée d’environ 1,4 millions d’hectares de forêts non gérées, l’équivalent d’approximativement de 10% de la superficie forestière de Madagascar

xv. Aux fins d’assigner une valeur économique à la déforestation évitée, deux approches alternatives ont été utilisées. La première a converti la réduction des forêts dégradées en émissions de CO2 évitées, ce qui a été valorisé en utilisant une valeur marchande pour une tonne de carbone. Le scenario montré à la Figure I aurait pour résultat la réduction de 663 millions de tonnes de CO2 l’équivalent comme résultat d’une dégradation forestière évitée qui a diminué au cours de 30 ans équivaut à un avantage économique total de 324 millions USD. Une approche alternative à la valorisation de l’avantage économique de la déforestation évitée consiste à appliquer les coûts de déforestation évitée. Sur cette base, la valeur totale des coûts de déforestation évitée diminués au cours des 30 années est estimée à 203 millions USD.

xvi. Pour tous les biocombustibles, l’utilisation du sol pour la production de matières premières constitue une considérable préoccupation. Si le niveau de consommation, montré à la Figure I était atteint, les exigences annuelles y afférentes pour l’éthanol combustible domestique serait de 18 millions de litres d’ici 2012, et atteindra presque 400 millions de litres d’ici 2041. Cette expansion de production d’éthanol aux taux d’efficience des distillations dans les normes internationales et les rendements de canne à sucre actuellement réalisés à Madagascar nécessiteraient 99 570 hectares de plantations de canne à sucre d’ici 2040, l’équivalent de 3,5% de la superficie actuelle de terre arable de Madagascar. Ce niveau de consommation ménagère d’éthanol déplacerait 127 millions de m3 de bois de chauffage à environ 1,6 millions d’hectares de forêt gérée et non gérée qui seraient autrement utilisées par ces consommateurs qui se convertissent à l’éthanol. L’effet net de la conversion à partir de plantations non durables de combustible bois à des plantations sucrières signifierait qu’au cours de la période de projection de 30 ans, la superficie de terrain requise pour produire du combustible domestique serait réduite de 1,5 millions d’hectares par rapport au scénario de transactions habituelles.

xvii. Au niveau national, et y compris la valorisation des avantages en termes d’économie de temps, les coûts

évités en matière de santé et les services environnementaux, la valeur actuelle nette du programme proposé est montré être dans les eaux de 450 millions USD pour un scénario utilisant des micro distilleries utilisant le matières premières canne à sucre sans la vente de produits dérivés, à plus de 700 millions USD pour un scénario de micro distilleries utilisant un matières premières à faible coût avec vente de produits dérivés. Le Tableau I ci-dessous montre la ventilation des avantages économiques dans le cadre d’un scénario utilisant la canne à sucre comme matières premières auprès des usines vendant des produits dérivés. Comme le montre ce tableau, les ménages font face à un coût financier dans le prix du réchaud à éthanol lui-même, ainsi que le coût plus élevé du combustible. Cet investissement financier est compensé par les retours économiques aux ménages par le biais d’économie de temps, amélioration

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de la santé et coûts médicaux évités. En outre, le changement du charbon de bois vers l’éthanol apporte les avantages économiques de la réduction de la déforestation décrite ci-dessus.

Tableau I: Ventilation des avantages économiques d’un Programme d’éthanol à Madagascar

Avantage économique Valeur actuelle nette des avantages au cours de 30 ans (USD, millions)

Augmentation des coûts de combustible et de réchauds aux ménages

(175)

Retour d’investissement aux opérateurs de micro-distilleries

74

Déforestation évitée (la gamme dépend de l’approche d’évaluation)

87.5 - 324

DALY/coûts de traitement évité 34 Economie de temps 368

Promotion de l’Ethanol comme combustible domestique – Enseignements tirés par Madagascar à partir de l’expérience africaine

xviii. L’expérience africaine de la promotion des réchauds améliorés et des combustibles alternatifs donne une

variété d’enseignements pour le lancement réussi et la durabilité commerciale de toute initiative de promotion de l’éthanol comme combustible domestique à Madagascar, ce qui exigera la participation effective du Gouvernement, du secteur privé et de la société civile. Les questions de sécurité et de qualité devraient être primordiales, avec une mise à l’essai rigoureux des réchauds – en particulier pour les nouvelles conceptions – pour assurer qu’ils sont adéquats et sûrs à utiliser. L’établissement des normes de qualité par le Gouvernement réduira les accidents, et contribuera à la promotion, à la fois, de la confiance des consommateurs vis-à-vis des réchauds et l’accès au financement de carbone en requérant un minimum de durée de vie du produit. Les normes de qualité pour le combustible éthanol seront également importantes, comme le sera la détermination du Gouvernement à différencier la fiscalité entre l’éthanol combustible et l’éthanol boisson alcoolisée.

xix. L’implication du secteur privé appuiera la promotion des réchauds à éthanol en se focalisant sur les

attributs qui sont considérés très importants par le cuisinier (par exemple, la propreté, l’attrait de la conception et la vitesse de cuisson) tout en aidant à assurer l’efficacité et l’accessibilité du produit par le développement continu des technologies en réponse aux réactions et à la concurrence des consommateurs. Les ONG peuvent jouer un rôle clé en appui aux entrepreneurs au moyen d’approches communautaires conçues pour sensibiliser à propos des avantages de l’éthanol comme combustible domestique, et en dispensant de la formation en matière de fabrication de réchaud et d’installation de micro distillerie.

xx. Les avantages économiques de l’éthanol comme combustible domestique fournissent une justification de

l’investissement public pour aider à surmonter les obstacles à l’adoption, au moyen d’un appui aux projets de démonstration et l’accès au crédit tant pour l’achat des réchauds que pour les investissements dans les micro-distilleries. Le financement de carbone pourrait fournir une source supplémentaire de financement pour le programme, et aider à rendre les réchauds à éthanol et le combustible accessibles aux ménages pauvres qui autrement manquent du moyen financier pour investir dans les avantages en matière de santé, moyens d’existence et environnementaux de la conversion par rapport à l’utilisation du combustible bois et du charbon caractérisés par la fumée et la non durabilité.

xxi. Madagascar a l’occasion d’apprendre de l’expérience africaine, dont des revers et des faux pas dans

l’élaboration de l’éthanol comme combustible domestique. La présente étude montre que l’éthanol a le potentiel de prendre une place importante dans l’ensemble énergétique ménager à Madagascar si les plus récentes technologies et pratiques disponibles appropriées à l’environnement malagasy sont appliquées en matière de production agricole, de distillation et d’appareils de réchaud.

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xxii. Sur la base d’une évaluation des bonnes pratiques internationales, les principes pour l’approche de

production les plus susceptibles de mener à l’établissement d’un programme de combustible éthanol Madagascar seraient les suivants:

• Appui à l’introduction de micro-distilleries modernes, traitant la canne à sucre et des matières premières

à faible coût à des endroits décentralisés pour la vente d’éthanol dans les marchés urbains environnants, avec la vente des produits dérivés;

• Facilitation de l’importation de réchauds à éthanol de pointe disponibles au niveau international, en même temps que l’encouragement de la fabrication locale de ces réchauds dans la plus grande mesure du possible;

• Distinction fiscale entre alcool boisson et combustible éthanol, mais non subvention directe du combustible éthanol;

• Non inclusion de la distillation d’échelle artisanale (de ménage) dans le programme de combustible étant donné l’impossibilité de réaliser l’efficience en matière de force, de qualité et de conversion.

Ethanol as a Household Fuel in Madagascar x

REMERCIEMENTS

Nous voudrions remercier les membres du comité de pilotage du projet interministériel pour leurs conseils et appuis dans la préparation de ce rapport.

Le présent rapport a été produit sous les directives d’Idah Pswarayi-Riddihough (Sector Manager, Africa Environment and Natural Resources) par une équipe gérée par Paul Martin et incluant Bienvenu Rajaonson, Rogerio Miranda, Susmita Dasgupta et Rondro Rajaobelison. Ce sommaire de gestion et les volumes d’appui ont été produits par une équipe menée par Practical Action Consulting et incluant l’University of Liverpool, Berkeley Air Monitoring, Eco-consult et Project GAIA, en étroite collaboration avec Fondation Tany Meva.

Le personnel du projet voudrait en particulier exprimer sa reconnaissance aux contributions des ONG locales Mères Diligentes à Ambositra et Agence de Jeunes pour la Développement à Vatomandry (AJDV), ainsi que les populations de ces villes qui ont participé à l’étude ou qui lui ont fourni des informations. L’équipe d’étude voudrait également remercier les informateurs majeurs y compris ceux issus des initiatives afférentes au réchaud autour de l’Afrique, ainsi que Henri Tsimisanda qui a fourni de précieuses informations sur le secteur d’éthanol à Madagascar.

En dernier lieu, de précieux conseils ont été fournis par Dr. Sophie Bonjour (Responsable technique, Département de la Santé publique et de l’Environnement, OMS), Sameer Akbar (Spécialiste Environnemental Senior, Banque Mondiale), Venkata Putti (Spécialiste en Energie Senior, Banque Mondiale), et Dr. Khaliquzzaman (Consultant, Banque Mondiale).

1

CHAPITRE 1: LE DEFI – LA DEGRADATION FORESTIERE ET LA

POLLUTION DE L’AIR MENAGER A MADAGASCAR

I. La Déforestation et la Dégradation Forestière à Madagascar 1. A Madagascar le secteur forestier représente 5% du PIB et 17% du secteur primaire. De récentes enquêtes menées par PAGE (un programme financé par les Etats Unis) montrant que, sur la moyenne totale annuelle d’un revenu agricole ménager de 240 USD, plus de 110 USD proviennent de produits forestiers, dont de produits non bois d’œuvre. Les activités liées aux forêts fournissent une source majeure de revenus en liquide en milieu rural, surtout au moyen de l’emploi, avec plus de 16 millions de jours de travail par an payés en liquide1

2. Malgré cela, les ressources forestières malagasy ont, depuis plusieurs décennies, considérablement diminué. Les principales causes de la déforestation sont le défrichement à des fins d’agriculture, les feux de brousse, et le bois de chauffage pour avoir de l’énergie ménagère. Les causes indirectes sont la croissance démographique, en particulier, en milieu rural, l’extension du système agricole Tavy (une forme de culture sur brûlis), l’utilisation du bois pour la construction, ainsi que les problèmes institutionnels liés à la gouvernance forestière et à un cadre ambigu de droits fonciers

.

2.La couverture forestière constitue moins de 25% de la superficie totale de Madagascar3

3. Selon l’organisation World Wild Fund for Nature (WWF), la plupart des forêts sèches de Madagascar ont été défrichées à des fins d’agriculture sur brûlis, de pâturage et à cause de collecte de bois de chauffage, ou de matériaux de construction. Ce terrain est maintenant en grande partie couvert d’herbages secondaires

.

4. Madagascar a déjà perdu 80% de ses zones naturelles de forêt et continue à perdre 200 000 hectares annuellement, selon les estimations, à cause de la déforestation. De récentes études par le centre appelé Centre for Applied Biodiversity Science at Conservation International (CABSCI) indiquent que, si le rythme de réduction des forêts reste au niveau actuel (c’est-à-dire 0,55% par an), toutes les forêts de Madagascar seront perdues en l’espace de 40 ans5

Les sources de la déforestation

.

4. Seuls 4% de la terre à Madagascar sont cultivés et plus de 77% de la population dépendent de l’agriculture pour leurs moyens d’existence. La population de Madagascar a plus que triplé depuis 19506 et continue à augmenter à presque 3% par an7. Ainsi la demande en terre cultivable est appelée à augmenter et, avec elle, la menace qui plane sur ses forêts. Bien que la majorité de la déforestation puisse être attribuée au défrichement agricole, l’on estime que la consommation directe des produits forestiers représente entre 5% et 20% de toute la déforestation8

5. Le même rapport estime que, dans l’avenir immédiat, le volume total de produits forestiers (bois) disponibles sera de 18,5 millions de mètres cubes, dont 7,9 millions seront disponibles pour production de charbon de bois et 5,7 millions pour la construction et les services. De manière importante, le rapport met en exergue le fait que 20% de la productivité totale de charbon de bois seront fournis par les plantations d’eucalyptus. Selon les prévisions, la production totale soutenable va diminuer de 100 000 mètres cubes par an dans les années à venir. Etant donné que la consommation de produits forestiers est escompté s’accroître,

. L’estimation de consommation de produits d’origine forestière du programme Jarialy (bois de chauffe, charbon de bois, piquets et grume) aurait augmenté de 21,7 millions de mètres cubes par an en l’année 2025. L’estimation de consommation de produits d’origine forestière du programme Jarialy (bois de chauffe, charbon de bois, piquets et grume) aurait augmenté de 21,7 millions de mètres cubes par an en l’année 2025 (Tableau 1.1) à plus de 23 millions de mètres cubes par an d’ici l’année 2025.

1 World Bank PID, 2003 2 IRG Jarialy, 2005 3 FOSA 2000 4http://www.worldwildlife.org 5http://www.worldwildlife.org 6 UN 2001 7 UNDP 2003 8(Jarialy, 2005)

2

cette publication prévoit que, d’ici l’année 2025, la production forestière ne pourra plus faire face à la demande.

Tableau 1.1: Estimation de la consommation annuelle de divers produits ligneux (Jarialy, 2005)

Type de bois Rural (m3/personne) Urbain (m3/personne)

Total (millions m3)

Bois de chauffage

0,686 0,134 9,026

Charbon de bois

0 1,75 8,575

Construction 0,24 0,22 4,127

Total 0,93 1,97 21,728

Les règlementations forestières

6. Le document Madagascar Action Plan (MAP), qui est basé sur la vision nationale du pays, en l’occurrence ‘Madagascar, Naturellement’ et les Objectifs du Millenium pour le Développement des Nations Unies, est une initiative pour accélérer et coordonner le développement du pays. L’engagement à la conservation de l’environnement naturel est une caractéristique majeure du document MAP, et la protection de la forêt a été réorganisée par le Gouvernement comme un aspect central à cet objectif. En 2003, les Responsables de Madagascar à l’époque ont réaffirmé l’engagement du pays en annonçant des plans pour étendre les zones de conservation nationales à partir de 1,7 millions d’hectares en 2003 à 6 millions d’hectares vers 20089

7. Madagascar est actuellement en cours de mise en œuvre de la troisième phase de son plan de 15 ans appelé plan national d’actions environnementales (PNAE), avec l’appui d’un consortium d’agences d’assistance au développement, à travers un programme environnemental bien coordonné, le PE3. Au cours des 10 dernières années, un considérable progrès a été réalisé dans la création d’un office national pour l’environnement (ONE), et dans la restructuration du cadre institutionnel pour la gestion des parcs nationaux et des aires protégées de Madagascar

. En 2004 un décret interministériel a été promulgué pour minimiser les conflits entre l’opération minière et les secteurs forestiers pendant la période de temps requise pour l’identification des sites à protéger et la mise en œuvre de la législation requise Dans le cadre de ce décret, l’attribution d’autorisations d’exploitation minière et forestière a été suspendue dans les zones réservées comme ‘sites de conservation’.

10

Problèmes de gouvernance

. Le réseau de parcs et d’aires protégées s’est considérablement développé, dans le cadre de la gestion de Madagascar National Parks (MNP). La superficie et le nombre de ces aires actuelles sont mis en exergue au Tableau 1.2.

8. Toutes les forêts naturelles sont la propriété de l’Etat et toute extraction à partir des zones forestières, que ce soit à des fins commerciales ou de subsistance, même à partir de propriétés privées, requiert un permis11. MNP exerce un contrôle direct sur l’accès aux ressources de biodiversité à l’intérieur des aires protégées nationales. En termes de régulation de l’accès aux ressources forestières, la capacité de l’administration forestière est faible et est surtout restreinte à la livraison de permis à des exploitants forestiers commerciaux au niveau régional12

9 (Jarialy, 2005)

. Au niveau local, les permis sont habituellement émis pour des usagers à des fins de moyens de subsistance si l’administration forestière se trouve aux alentours. De plus, les permis sont souvent émis sans aucune vérification sur le terrain ou suivi de conformité et, dans les zones

10 (USAID, 2005). 11 (World Bank, rural sector review, 2003) 12 (World Bank, rural sector review, 2003)

3

éloignées où les forêts sont abondantes et les autorités ne sont pas présentes, l’accès aux forêts est souvent non contrôlé.

9. Dans les zones à population plus dense, il y a de manière type une certaine sorte de règlementation locale de l’accès aux forêts, en général en relation avec les droits traditionnels d’occupation de la terreet/ ou les tabous locaux (croyances culturelles)13. Dans les zones où l’Etat est également présent, les problèmes peuvent surgir lorsque les permis sont émis pour une exploitation forestière sur un terrain qui est administré de manière informelle par la communauté14

10. En général, la gouvernance au sein du secteur forestier est médiocre et se caractérise par une fréquence élevée de permis illégaux de coupe, un manquement à adhérer aux quotas officiels pour les espèces protégées et un niveau élevé de tolérance vis-à-vis de la petite corruption au sein des institutions forestières. L’on a noté que la majorité des produits forestiers qui arrivent sur le marché proviennent d’exploitation illicite

.

15

.

Tableau 1.2: Couverture forestière par Type

Type de couverture forestière

Aires protégées existantes

Nouvelles aires protégées

Forêt en dehors des aires protégées Total

Forêt humide dense 736 116 2 358 396 1 516 304 4 610 816

Forêt sèche dense 319 532 674 353 1 388 214 2 382 099

Zone boisée 47 302 1 270 859 807 671 2 125 832

Mangroves 4 403 72 984 111 838 189 225

Plantations de pins - - 113 611 113 611

Plantations d’Eucalyptus - - 156 130 156 130

Total 1 107 353 4 376 592 4 093 768 9 577 713

Source: MEF 2008

Dégradation du sol et de l’habitat

11. La dégradation du sol est un des problèmes les plus graves et répandus du secteur agricole à Madagascar. La dynamique de la dégradation sur les hautes terres et celle des basses terres sont souvent liées et se renforcent l’une l’autre. Avec la stagnation des rendements dans les zones de bas fonds irriguées et la croissance démographique, les agriculteurs étendent leurs activités agricoles sur les flancs des collines. L’utilisation de la terre sur la partie supérieure des bassins versants est souvent basée sur des pratiques de gestion extensives et insoutenables, dont les plus importantes sont l’absence de contrôle de l’érosion et le manque de gestion améliorée de la fertilité du sol sur les parcelles agricoles, l’agriculture sur brûlis (ou Tavy), et le brûlage fréquent des pâturages. La dégradation du sol est aussi provoquée par la déforestation à des fins agricoles, avec comme conséquence l’accroissement des émissions de carbone, la perte de biodiversité et la diminution des services écologiques. Ces pratiques non seulement contribuent à la dégradation et à la faiblesse de la productivité des plaines mais nuisent considérablement à l’agriculture des bas fonds. L’érosion du sol sur les plaines et le ruissellement de l’eau de surface provoque la sédimentation des infrastructures en aval, et contribuent à la réduction de la zone cultivée sous irrigation, une inondation au niveau local des rizières pendant la saison de pluies et des manques d’eau pendant la saison sèche16

13 (World Bank, rural sector review, 2003)

. Les principales menaces à la biodiversité de Madagascar proviennent de l’élimination de petite échelle mais répandue des habitats, en premier lieu pour avoir du bois de chauffage et produire du charbon de bois.

14 (World Bank, rural sector review, 2003) 15 (Jarialy, 2005) 16 (World Bank, Project Information Document, Watershed Management Project, 2006)

4

D’autres menaces incluent l’agriculture de subsistance, la surpêche et les effets du changement climatique sur les écosystèmes marins

II. Pollution de l’Air des Ménages à Madagascar 12. La fumée à l’intérieur de la maison issue des combustibles solides brûlés comporte une variété de polluants endommageant la santé, tels que les particules aéroportées (de menues particules qui entrent en profondeur dans les poumons), le monoxyde de carbone, les hydrocarbonés polyaromatiques (carcinogènes), les irritants (aldéhydes), les oxydes de nitrogène et (surtout avec le charbon de bois) les oxydes sulfuriques.

13. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) dit qu’il ya une preuve cohérente reliant l’exposition à la pollution de l’air des ménages (HAP) avec les augmentations du risque de plusieurs maladies menaçant la vie, dont la pneumonie et d’autres infections aiguës des voies respiratoires inférieures (ALRI) chez les enfants de moins de 5 ans, la maladie pulmonaire obstructive chronique [chronic obstructive pulmonary disease (COPD)] chez les adultes de 30 ans et plus, et dans le cas où le charbon de bois provoque le cancer du poumon chez les adultes de 30 ans et plus (un lien fort entre la biomasse et le cancer du poumon n’a pas encore été établi). Une récente revue systématique a donné de fortes preuves selon lesquelles l’exposition à la pollution de l’air des ménages accroît le risque de faiblesse de poids à la naissance et la mortalité à la naissance. Selon l’OMS, il y a également des tentatives de preuves reliant la pollution de l’air des ménages issue de combustibles solides avec un certain nombre de conditions d’autres maladies, dont l’asthme, les cataractes et la tuberculose et les cancers rhino-pharyngiens et laryngés. Les preuves très fortes de la pollution de l’air extérieur et de la fumée de tabac ambiante provoquant la cardiopathie ischémique ont aussi été maintenant acceptées comme un indicateur selon lequel la pollution de l’air des ménages augmentera aussi presque certainement le risque de cette maladie.17

14. L’OMS a fait une évaluation selon laquelle la pollution de l’air des ménages est responsable de presque 2 millions de décès précoces et de 2,7% de la charge de maladie dans le monde, sur la base des données de l’année 2004 relatives à l’exposition et à la santé (OMS 2009), et déclare

18

• La pneumonie est la seule cause la plus importante du décès des enfants de moins de 5 ans. L’exposition à la pollution de l’air des ménages a plus que doublé le risque de cette maladie et est responsable de presque 900 000 sur le 1,8 millions de décès annuels issus de la pneumonie et d’autres infections aiguës des voies respiratoires inférieures (ALRI)

:

• Les femmes exposées à la pollution de l’air des ménages sont trois fois plus susceptibles de souffrir de maladie pulmonaire obstructive chronique (COPD) que les femmes qui font la cuisine à l’aide d’électricité, de gaz et d’autres combustibles plus propres. Par conséquent, la pollution de l’air des ménages est responsable approximativement de 1 million sur les 3 millions de décès dans le monde dus à la maladie pulmonaire obstructive chronique (COPD). Avec plus de 95% de la population de Madagascar qui utilisent du combustible solide à des fins domestiques, la charge de mauvais état de santé résultant de l’exposition à la pollution de l’air des ménages se trouvait à presque 12 700 décès (11 300 dus aux infections aiguës des voies respiratoires inférieures chez les enfants de moins de 5 ans) et plus de 400 000 DALYs en 2004. Environ 20% de tous les décès des enfants de moins de 5 ans sont dus aux infections aiguës des voies respiratoires inférieures (ALRI).

17 (Wilkinson et al, Lancet 2010). 18http://www.who.int/indoorair/info/briefing2.pdf

5

CHAPITRE 2: L’ETHANOL COMME COMBUSTIBLE DOMESTIQUE

I. L’Expérience Internationale

15. Les expériences avec la production de l’éthanol dans le monde sont encore en évolution, bien que les moteurs généraux du développement du secteur incluent le besoin de moderniser la filière sucrière du côté de l’offre et les mandats de mélange de combustibles du côté de la demande, en particulier en relation avec les augmentations croissantes et imprévisibles des cours pétroliers et des objectifs de l’atténuation du changement climatique. Dans de nombreux pays, il y a un appui direct de l’état pour la filière sucrière et/ ou le mélange de combustible, même lorsqu’il n’y a pas une politique adoptée en matière de biocombustibles. Un enseignement majeur tiré par Madagascar est que, bien que le mélange de combustible puisse mener au développement du secteur et résoudre les problèmes d’importation de pétrole, si seul le mélange est encouragé, alors le secteur du combustible domestique pour l’éthanol peut ne pas se développer. Les consommateurs qui ne peuvent pas se permettre un combustible propre tel que le LPG peuvent ne pas pouvoir avoir accès à l’éthanol comme combustible domestique et recevront ainsi peu d’avantage de ces combustibles sauf à travers des stratégies de moyens d’existence agricoles équitablement arrangées en matière de production de combustible (par exemple, production à petite échelle et approvisionnement et vente répartis). Ces défis sont susceptibles d’être exacerbés par des stratégies explicitement orientées vers l’exportation, qui peuvent être une tentation si les marchés comme l’Union européenne continuent d’exiger des volumes croissants de la part de l’approvisionnement international.

16. En termes de scénarios de production, le point de concentration pour le développement industriel de combustible éthanol dans la plupart des pays a été vers la production de grande échelle. Cependant, les tendances dans ce sens changent au fur et à mesure que la filière mûrit et que les avantages de développement font l’objet de recherche plus explicitement dans la politique des biocombustibles dans les pays en développement. Des technologies efficaces de production et de distillation à plus petite échelle deviennent disponibles (cf. VOLUME III) qui offre un itinéraire supplémentaire pour le secteur d’éthanol malagasy qui peut ne pas avoir été disponible dans les années précédentes.

17. La production mondiale d’éthanol augmente au fur et à mesure que les prix de pétrole élevés mènent la demande pour d’autres combustibles et la conscience internationale du réchauffement planétaire, ainsi que les préoccupations relatives à la sécurité énergétique s’intensifient. Pour les pays producteurs, la production d’éthanol assure une gamme d’occasions, à la fois pour l’approvisionnement en énergie domestique et pour l’exportation. Au Brésil, le seul pays en développement à être jusqu’ici passé à l’échelle en matière de production d’éthanol, l’éthanol paraît avoir contribué à une réduction de l’importation de pétrole, à l’amélioration de la sécurité de l’approvisionnement énergétique et créé 700 000 emplois directs, avec peut-être 3-4 fois ce nombre indirectement19

. La base d’éthanol de l’Afrique est moins développée que celles d’Amérique latine et d’Amérique du Nord, mais plusieurs pays augmentent la production et il y a un considérable potentiel de développement de la filière africaine de biocombustibles. Malgré la récente croissance, le marché mondial de biocombustibles est encore à ses relatifs débuts.

Production d’éthanol – enseignements tirés pour Madagascar

18. L’expérience avec la production d’éthanol à petite et micro échelles a été surtout riche au Brésil, aux Etats Unis, en Inde, en Afrique du Sud et dans quelques autres pays, et il y a des enseignements à tirer et une technologie à partager à partir de ces pays. L’expérience à échelle micro provient non seulement de l’industrie de boisson (formelle ou informelle) dans ces pays, mais également de l’agriculture et de la recherche, par les agriculteurs, à la fois de combustibles à meilleur marché et de produits à valeur ajoutée.

19. L’on doit noter que, bien que l’éthanol ait été utilisé sur une base limitée pour la cuisson, le chauffage et l’éclairage dans de nombreuses cultures, l’expérience internationale formelle de l’éthanol comme combustible domestique commercial est limitée et relativement récente. Les programmes dans d’autres pays ont avancé avec peine, en général pour une ou plusieurs des raisons suivantes:

19 (APEC, 2010).

6

• Des réchauds inefficaces ou non appréciés faisant l’objet de promotion qui ne sont alors pas adoptés par les ménages. Les exemples sont les réchauds à combustible gel en Afrique australe (Afrique du Sud, Malawi, Zimbabwe, Mozambique), qui ont souffert pour ne pas être suffisamment énergétiques et qui nécessitent un réapprovisionnement fréquent en combustible.20

• Les mandats d’approvisionnement en éthanol aux programmes de mélange de combustible qui écartent l’approvisionnement domestique abordable des marchés ménagers. Un récent exemple en est l’Ethiopie où le gouvernement a tiré l’éthanol du programme d’opération de réchaud à éthanol afin qu’un gouvernement gère le mélange de combustible lorsque les manques de production ont provoqué une contrainte en approvisionnement. Ceci a laissé plus de 3000 utilisateurs de réchauds sans éthanol.

• La qualité (contenu et forme de l’énergie) du combustible éthanol ne convient pas pour une utilisation répandue. Dans le cas où des alambics de boisson et à l’échelle d’agriculture opèrent, dans la plupart des cas, ils ne produisent qu’un éthanol de qualité inférieure, dans la gamme de 40 à 55% ABV. Cela est aussi vrai pour le Brésil que l’Inde, et certains pays africains.

• L’absence de politique d’appui ou de variations de politique sur les biocombustibles, ce qui sape la confiance du secteur par rapport, à la fois, au combustible et aux réchauds, requises pour entretenir la confiance du consommateur malgré les interruptions d’approvisionnement. Le mélange de combustible tant au Kenya qu’en Ethiopie ont subi des interruptions, comme l’a le programme de réchaud à éthanol en Éthiopie.

• La détermination du prix de l’éthanol est très vulnérable aux prix marchand des combustibles existants, par exemple, le charbon, le bois de chauffe et les combustibles fossiles, en particulier le pétrole lampant. L’éthanol pour usage domestique peut avoir à entrer en concurrence avec l’éthanol étiqueté de prix pour exportation à des économies développées. Un exemple en est l’Afrique de l’Est, qui développe un commerce robuste d’éthanol aux pays de l’Union européenne, encouragée par les transactions européennes qui cherchent à diversifier par rapport au Brésil. Le Soudan exporte une grande partie de ses nouveaux 60 millions de litres de capacité vers l’Europe, bien que le gouvernement appuie également avec succès l’utilisation du LPG comme combustible domestique.

20. Si le programme malagasy d’éthanol ménager doit surmonter ces défis, il doit apprendre à partir des expériences décrites ici et mettre en place des mesures cohérentes et substantielles pour les surmonter. Un tel programme a besoin d’être basé sur une provision domestique soutenable d’éthanol. S’il est capable de ce faire à l’échelle, il sera le premier pays à le réaliser.

Echelles de production d’éthanol

21. L’éthanol peut être produit à partir de toute biomasse contenant des volumes significatifs d’amidon ou de sucre. Les échelles de production peuvent être catégorisées comme suit: de grande échelle, micro-distilleries et échelle artisanale. La production artisanale est très accessible aux producteurs ruraux à faible revenu à cause de la faiblesse des coûts d’immobilisation du capital et de distribution au niveau local; cependant, ce processus livre une faible qualité et force d’éthanol au moyen de l’utilisation d’efficacités médiocres de conversion. De grandes quantités de bois de chauffe sont utilisées (impliquant plus de bois de chauffe utilisé par litre d’éthanol), et davantage de raffinage mènerait à un coût plus élevé du produit, le rendant non-viable pour un programme répandu d’éthanol ménager. L’étroite association de ce type de production avec le fait de boire de l’alcool, le prix sur le marché plus élevé par litre pour cette application, et les difficultés de maintenir l’ordre dans la production à cette échelle interdisent le fait qu’il soit pris en sérieuse considération pour la création de marché d’éthanol ménager.

20 UNDP-Malawi GSB for Poverty Reduction Program Report, Feasibility Study for the Use of Ethanol as a Household Cooking Fuel in Malawi, préparé par Ethio Resource Group and Gaia Association, Novembre 2007. Voir aussi: Lloyd, P and Visagie, E., The Testing of Gel Fuels and their Comparison to Alternative Cooking Fuels, Energy Research Centre, University of Cape Town, Cape Town, South Africa, Avril 2007.

7

22. La production à grande échelle est relativement bien connue au niveau international et constitue l’échelle type de production au Brésil et dans d’autres grandes économies produisant de l’éthanol, et offre de bonnes efficacités, qualité, force et faible coût par litre. Cependant, les usines centralisées ne contribueront pas nécessairement à la promotion de la distribution maximale d’avantages le long du circuit d’approvisionnement, et les obstacles de capital élevé excluent les populations locales de la participation directe, autrement qu’en tant que main d’œuvre salariée ou fournisseurs de matières premières. Dans cet état de choses, la structuration des accords avec les fournisseurs de canne à sucre de plantations artisanales, par exemple, peut avoir une forte influence sur le caractère inclusif et les impacts sur le développement. Cette échelle de production convient au mélange de combustible dans le secteur du transport, mettant cette utilisation en concurrence avec le secteur d’énergie ménagère.

23. La micro-distillation est une échelle de production relativement nouvelle mais elle paraît, à partir de l’expérience internationale, offrir une grande partie des avantages d’efficacité d’énergie et de qualité d’éthanol en matière de production à grande échelle, mais avec l’accroissement des niveaux de décentralisation de production et la dispersion correspondante des occasions et des avantages. Bien qu’une analyse détaillée des coûts de production soit nécessaire pour chaque nouvelle installation, les technologies de micro-distillation disponibles au niveau international paraissent être compétitives par litre d’éthanol produit par comparaison avec les installations de grande échelle. Le faible total de coût par installation permet à la production d’être dispersée, centrée plus près de la production de canne à sucre et des consommateurs d’éthanol ménager, et réduit les obstacles de capital à l’entrée au marché et réduit les coûts de transport. Cela est surtout significatif à Madagascar, où les grandes distances et la médiocrité des infrastructures mènent à des coûts élevés de transport.

24. L’expérience internationale montre, cependant, que les marchés d’éthanol dépendent fortement de la politique du gouvernement. En particulier, étant donné la volatilité des marchés internationaux de combustible et les multiples potentiels d’applications de l’éthanol à différents points de prix – des politiques gouvernementales stables et progressives seront importantes si le marché d’éthanol comme combustible domestique doit se développer de manière soutenable. Aux premiers stades, il peut être nécessaire de dresser une barrière fiscale d’exploitation et de prioriser suffisamment de combustible éthanol pour le marché d’énergie ménagère pour assurer qu’une faille dans le circuit d’approvisionnement d’éthanol (peut-être en relation avec les fluctuations de prix sur le plan international ou un mandat de mélange de combustible) ne détruit pas le marché naissant de réchauds qui serait aussi créé. Cela est particulièrement important pour la fabrication industrielle de grande échelle. L’adoption de l’éthanol comme combustible domestique reste très vulnérable aux prix des marchandises des combustibles existants, par exemple, le charbon de bois, le bois de chauffe et les combustibles fossiles. Si l’on doit réaliser les avantages multiplicateurs de l’éthanol par rapport à la santé, à l’environnement, aux revenus ruraux et à la balance des paiements – alors la politique gouvernementale doit trouver des moyens de modérer la fluctuation de prix dans une certaine mesure, surtout aux stades initiaux.

25. Afin de réussir, le programme malagasy d’éthanol ménager doit apprendre à partir des expériences internationales décrites ci-dessus, mettre en place des mesures pour surmonter les situations difficiles rencontrées ailleurs et reproduire les réussites. Des études de cas d’éthanol issues du monde entier, dont un certain nombre de pays africains, fournissent d’importants enseignements en matière de politique pour Madagascar. Tant en Ethiopie qu’au Malawi l’éthanol est produit à partir des mélasses de canne à sucre, avec la priorité donnée au mélange de l’éthanol avec de l’essence (E5 à E10), et dans les deux pays l’éthanol est aussi promu comme combustible de cuisson domestique. Les principaux constats des études menées dans ces pays21

• Les marchés de l’éthanol ménager sont plus grands que les mandats de mélange. En Ethiopie, à un maximum de mandats de mélange de E10 seuls environ 20 millions de litres d’éthanol peuvent être absorbés chaque année, alors qu’il existe déjà un marché annuel de cuisson domestique de 100 millions de litres

montrent que l’application de l’éthanol à la cuisson domestique est plus attrayante tant sur le plan environnemental et sur le plan social que pour le mélange avec l’essence pour les raisons suivantes:

• L’utilisation de l’éthanol à des fins de cuisson domestique entraîne peu de changements dans les infrastructures de distribution de produits pétroliers, et est, par conséquent beaucoup plus facile à réguler

21 (UNDP/Malawi, 2007, UNDP/Ethiopia, 2006)

8

• L’application de l’éthanol à des fins de cuisson domestique est socialement plus équitable parce que tout gain en meilleur accès à l’énergie et en réduction de coût est plus équitablement distribué parmi différentes classes de revenu (pour le mélange d’essence d’autre part, les gains ont tendance à aller au groupe le plus élevé de 5% de revenu).

II. L’Expérience à Madagascar

L’approvisionnement en éthanol à Madagascar

26. Approximativement une moitié de Madagascar est potentiellement cultivable, mais peu plus de 5% du terrain est actuellement cultivé. Prises ensemble, la terre de culture et la mosaïque de culture/ végétation naturelle représentent 13% de la couverture terrestre, avec approximativement 21% du total de la superficie couverts par des forêts et 63% par du sous-bois, de la steppe et de la savane. La demande en terre cultivable est en augmentation et ne correspond pas à la superficie de terrain alloué à l’utilisation agricole. Madagascar a des problèmes de propriété foncière, d’occupation foncière et de fiscalité foncière; et la résolution de ces problèmes est susceptible d’encourager l’investissement dans la production de canne à sucre à petite échelle; un grand nombre a déjà été impliqué dans cette entreprise.

27. Madagascar a une récente histoire de dégradation de la terre et l’on a besoin de prendre des mesures pour assurer que toute extension de production de canne à sucre n’empiète soit sur les écosystèmes sensibles, soit sur de la terre requise pour la production alimentaire. La production de canne à sucre ne devrait pas avoir comme résultat des augmentations des prix alimentaires ou des diminutions des niveaux de la sécurité alimentaire. En général, le système agricole à Madagascar connaît une sous performance et nécessite un considérable investissement en matière de techniques et technologies améliorées pour améliorer la qualité du sol et la production. L’utilisation de la terre pour cultiver la canne à sucre pour la production tant du sucre que de l’éthanol a un grand potentiel pour réduire la pauvreté si elle est gérée efficacement, mais nécessitera un investissement stratégique et de grande échelle pour assurer que des rendements élevés puissent être réalisés de manière soutenable. Les coopératives et associations de producteurs pourraient être une occasion pour accroître la productivité et assurer que les agriculteurs locaux obtiennent une part équitable des avantages. La mesure dans laquelle les investissements étrangers sont recherchés pour augmenter la production de canne à sucre a besoin de faire l’objet d’une soigneuse évaluation pour assurer que les avantages aux agriculteurs locaux sont maximisés et le marché du combustible domestique éthanol n’est pas ignoré. Le potentiel de production de canne à sucre pour augmenter la provision d’éthanol ne sera réalisé que si des mesures de politique sont intégrées dans la planification agricole nationale.

28. Actuellement, la productivité en canne à sucre de Madagascar est tout à fait faible et il y a un considérable potentiel d’accroître les rendements par l’amélioration des efficacités et des technologies. La production de canne à sucre à petite échelle est également répandue mais, en général, avec de très faibles rendements, et presque exclusivement utilisés pour produire du Toaka Gasy, le rhum fabriqué au niveau local pour consommation humaine. Il a été suggéré que la production de Toaka Gasy artisanale peut être améliorée en combustible standard, mais il est peu probable que l’éthanol d’une catégorie assez élevée puisse faire l’objet d’une production efficace, durable et compétitive à partir d’une telle échelle de production. En réponse à la demande internationale en éthanol mélangé comme carburant de transport, et en accès préférentiel aux marchés de l’Union européenne pour les producteurs africains, des distilleries supplémentaires viennent grossir les rangs, et une mesure est prise pour rétablir l’industrie sucrière. Le gouvernement accorde une certaine considération à une exigence, selon laquelle une portion de cette production devrait être vendue au niveau local.

Le potentiel de demande en éthanol comme combustible domestique

29. Selon les estimations, 95% des ménages à Madagascar dépendent de la biomasse ligneuse, surtout du bois de chauffe et du charbon, pour leur énergie ménagère avec une consommation annuelle de 9 026 millions de mètres cubes de bois de chauffe et 8 575 millions de mètres cubes de bois comme charbon de bois22

22 Jariala, 2005

. Le bois de chauffe est le combustible prédominant pour les quintiles les plus pauvres, pauvres et à

9

revenu moyen, tandis que le charbon de bois prédomine pour les quintiles riches et les plus riches. L’électricité, le gaz naturel et le pétrole lampant capturent très peu du marché même pour le quintile le plus riche. La plupart des ménages urbains utilisent du charbon plutôt que du combustible bois, tandis que l’utilisation du gaz naturel, selon les enregistrements, est de presque 11% dans les principales villes, mais négligeable dans les petites villes.

30. Le secteur ménager à Madagascar, selon les attentes, est considérablement dépendant des combustibles à base de bois à un certain moment à venir, avec les prévisions de la FAO en matière d’augmentation de la consommation de combustible bois ménager, avec peu de substitution à l’aide de l’électricité ou du pétrole lampant en raison des coûts élevés des combustibles et des appareils. Le bois de chauffe peut être extrait gratuitement pourvu qu’il ne soit pas commercialisé, mais un permis officiel doit être obtenu afin de vendre du bois. Cependant, la coupe illégale est fréquente, en particulier dans des zones où le bois de chauffe manque. Dans le cadre de ce projet, les préférences des utilisateurs pour les combustibles ménagers ont fait l’objet de recherche, et les préoccupations majeures ont été la vitesse de cuisson, suivie de la commodité, la propreté et le prix du combustible. La fumée, la saleté, la suffocation et le mauvais état de santé ont été certains des facteurs qui ont fait que les combustibles n’ont pas été appréciés par les ménages enquêtés et cela crée un marché potentiel pour l’éthanol à prix compétitif comme combustible domestique.

III. Défis Relatifs à la Politique 31. La section suivante met en lumière le contexte sensible de la politique d’éthanol comme combustible domestique à Madagascar. Si des mesures sont introduites pour encourager les investissements étrangers dans la production à grande échelle de canne à sucre et d’éthanol pour le secteur du transport et l’exportation, il sera nécessaire d’accorder une attention particulière pour assurer Que les mêmes mesures ne fonctionnement pas pour décourager la culture de canne à sucre sur petite superficie et les micro distilleries pour la marché local de combustible domestique.

Utilisation du sol, Propriété et Fiscalité

32. Avec l’utilisation actuelle du sol, les systèmes de propriété et de fiscalité non clairs ou faibles, toute politique destinée à étendre la production de la canne à sucre pour le marché d’éthanol à Madagascar nécessiterait de la prudence en matière de zonage et de planification sur l’empiètement de l’agriculture dans de nouvelles zones (à n’importe quelle échelle), et les investissements dans la réhabilitation des plantations de canne à sucre pour assurer que ni la production vivrière, ni la sensibilité de l’écosystème n’a été mise en danger.

33. Bien que certaines études aient montré que les avantages économiques privés de la délivrance de titres fonciers seraient mineurs et ne dépasseraient pas les coûts d’incorporer cette mesure 23, il est largement reconnu que l’absence de titres fonciers pour 90% des ménages ruraux constitue la principale raison pour laquelle la plupart des agriculteurs ont tendance à ne pas investir dans leurs terres et diversifier leur production24

Cultures pour combustible, Sécurité alimentaire et Moyens d’existence

. Sans avoir le titre foncier, il est difficile aux agriculteurs d’approcher les banques ou les coopératives d’épargne et de crédit en vue d’investir ou de faire des prêts pour la moisson ; ainsi la politique de régimes fonciers peut avoir de considérables implications sur la production de canne à sucre de petite échelle. Sans une sécurité de propriété foncière, l’on peut arguer qu’il serait considérablement risqué pour les ménages qui ne sont pas déjà impliqués dans la production de canne à sucre de s’engager dans des systèmes de plantation artisanale. Bien que la nature compliquée du système de régime foncier puisse s’avérer être un dissuasif majeur dans un investissement dans une production d’éthanol à plus grande échelle, une source additionnelle de revenus en argent liquide peut permettre aux petits propriétaires de titrer leur terrain et, par la suite, de payer le droit foncier annuel.

34. Afin de réaliser des rendements économiques et efficients en matière de production de canne à sucre, il sera nécessaire de fournir de l’appui au secteur agricole pour améliorer les pratiques et résoudre les questions de sécurité, de liquidité, de différenciation entre prix et qualité. Cela est susceptible d’être le cas

23 (Jakoby & Minten, 2007) 24 (African Economic Outlook, 2008)

10

pour n’importe laquelle échelle de production qui fasse l’objet d’une promotion, ou d’une combinaison. Cependant, la prédominance des agriculteurs ayant de petites superficies de terrain fournit le potentiel de systèmes efficaces de plantation artisanale si les termes sont convenus et si les coopératives/ associations de producteurs sont engagées ou développées. Les investissements étrangers dans la production de canne à sucre pourraient devenir un facteur dominant dans le secteur. La fabrication à grande échelle peut présenter une difficulté significative au programme d’éthanol comme combustible domestique, étant donné que les investissements étrangers seraient plus susceptibles de cibler les marchés à l’exportation que ceux du ménager au niveau local.

35. La crise en productivité agricole est déjà reconnue à travers de nombreux sous secteurs agricoles à Madagascar. Pour assurer qu’un programme d’éthanol comme combustible domestique n’e devrait pas exacerber les questions de sécurité alimentaire, le terrain de production actuellement utilisé pour la production vivrière ne devrait pas être transformé en terrain d’agriculture de combustibles. Le programme peut jouer un rôle important dans l’amélioration des moyens d’existence en fournissant des revenus supplémentaires aux agriculteurs en milieu rural comme culture de rente supplémentaire. Assurer que ces résultats, plutôt que d’améliorer les disparités en termes de revenus doit constituer un principal point de concentration de la conception du programme d’éthanol comme combustible domestique.

36. Le programme d’éthanol ménager a le potentiel de créer un marché domestique très substantiel pour un des coproduits de la canne à sucre, mais si la production domestique de canne à sucre doit augmenter pour faire face à cette occasion, alors les améliorations de l’efficience et de la productivité seront nécessaires à toutes les échelles de la filière de canne à sucre. La production de canne à sucre pour éthanol, en particulier en tant que combustible domestique, devrait être incorporée dans la planification nationale sur l’agriculture et l’énergie afin d’éviter un possible conflit entre ces deux secteurs.

L’environnement des affaires

37. Bien que l’environnement des affaires à Madagascar fasse état d’une amélioration, le rang qu’il occupe est encore faible dont en ce qui concerne les indicateurs tels que l’accès au crédit et l’enregistrement de propriété. Les procédures compliquées, coûteuses et prenant du temps pour la délivrance de titres fonciers, la construction de bâtiments et l’enregistrement de propriété pourraient s’avérer être des dissuasifs majeurs pour l’investissement dans la production d’échelle à n’importe quelle échelle à Madagascar. L’accès au crédit, les difficultés pour obtenir un régime foncier peuvent rendre très difficile aux agriculteurs le fait de s’engager dans la production d’éthanol sans des mesures d’appui.

IV. Analyse Financière 38. Le rapport (2005) IRG/Jariala financé par l’USAID estime que les familles Malagasy consomment par an approximativement 9 millions de mètres cubes de bois comme bois de chauffage et 8 millions de mètres cubes comme charbon de bois25

Tableau 2.1: Principaux combustibles de cuisson à Madagascar – part des ménages (%)

. Le Tableau 2.1 montre qu’un total de 72,4% de la population Malagasy utilise actuellement le bois de chauffe pour la cuisson ménagère tandis que 25,2% utilisent le charbon, avec seulement 2,4% de la population utilisant d’autres combustibles tels que l’électricité, le LPG, le pétrole lampant et le charbon. Etant donné que l’éthanol est un combustible très propre, il pourra se mettre en concurrence avec le LPG, en particulier s’il est considérablement meilleur marché, mais à cause du très faible effectif des utilisateurs, l’éthanol n’aura un impact significatif que s’il peut attirer les utilisateurs de charbon de bois et de bois qui peuvent se permettre de l’acheter.

25

11

Coût des combustibles ménagers de cuisson à Madagascar

39. Le coût des combustibles ménagers de cuisson à Madagascar varie selon l’endroit où ils sont achetés, avec des prix généralement plus élevés en milieu urbain à cause de la croissance de la demande, de la rareté du combustible et des coûts plus élevés de transport à partir de la production vers le marché. En milieu rural, on collecte souvent du bois, tandis qu’on l’achète en milieu urbain. C’est le charbon de bois qui est toujours acheté mais son coût est considérablement plus élevé en milieu urbain parce qu’on le trouve plus loin de sa place de production. Le coût des combustibles ménagers varie le long de l’année avec la montée des prix des combustibles biomasses en saison humide en raison du manque de bois sec.

40. Les graphiques à la Figure 2.1 sont des courbes cumulatives qui décrivent la relation entre le coût de combustible (en dollars par an, sur l’axe vertical) par rapport au pourcentage de la population Malagasy qui peut se permettre de payer un combustible. Par exemple, en milieu urbain, concernant le LPG (qui coûte environ 300 USD par an), seuls 1,6% de la population sont capables de se le procurer, tandis que, pour le charbon de bois, le pourcentage inclut les utilisateurs de charbon de bois et les utilisateurs de LPG – étant donné que les deux groupes peuvent se permettre d’acheter du charbon de bois. Pour le combustible bois, les pourcentages pour le LPG, le charbon de bois et le bois acheté sont inclus – et, enfin, le bois de chauffe ramassé est accessible à tous. Bien que les estimations des courbes de demande soient montrées comme des courbes douces, dans la pratique, le choix limité d’options de combustibles présente de ménages avec une série de seuils de prix. Par conséquent, de nombreux ménages, utilisent un combustible donné même s’ils seraient disposés à payer plus pour un combustible plus convenable, étant donné qu’ils ne peuvent pas se permettre de payer l’échelle suivante de prix. Cette demande non satisfaite est importante pour l »éthanol combustible domestique, qui tombe à un point de prix entre celui du charbon de bois et du LPG.

Figure 2.1: Combustibles de cuisson en milieu urbain et en milieu rural de Madagascar – estimation de la disposition à payer

Dol

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Dol

lars

US

par a

n

Pourcentage de la Population urbaine Pourcentage de la Population rurale

41. Par l’utilisation de ces estimations de courbes de demande, une fois que le prix de l’éthanol a été déterminé, il est possible d’estimer le pourcentage des ménages malagasy qui pourront se permettre d’acheter l’éthanol tant en milieu urbain qu’en milieu rural, en supposant que (i) au même prix, les ménages préfèreront utiliser l’éthanol plutôt que le charbon de bois ou le bois pour la plupart (mais pas toutes) des cuissons, à cause de sa propreté et facilité d’utilisation, et (ii) des ménages (mais pas tous) changeront de combustible de LPG à éthanol, si l’éthanol est meilleur marché.

Coût des réchauds de cuisson ménagère 42. Bien que le prix d’achat d’un réchaud soit relativement faible par rapport à sa durée de vie, étant donné que les ménages doivent presque toujours payer le coût du réchaud à l’acquisition, il constitue encore un obstacle pour les ménages souhaitant changer et utiliser un autre combustible. Le Tableau 2.2 ci-dessous résume les coûts annuels des réchauds ménagers à Madagascar.

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Tableau 2.2: Coût des réchauds ménagers à Madagascar

Réchauds Coût Total (USD)

Durée de vie des réchauds en nombre d’années

Coût annuel (USD)

Réchaud à bois* 25 5 5 Réchaud à charbon de bois** 2,4 0,5 4.8 Réchaud à LPG 50 5 1026 Réchaud à éthanol 50 10 5

*Le prix total du réchaud à bois amélioré n’a pas été utilisé dans cette analyse, étant donné que de nombreux ménages utiliseraient un réchaud à prix plus faible. Une valeur de 5 USD par an a été utilisée comme estimation prudente du coût du réchaud. ** Un réchaud à charbon traditionnel type à faible coût fait brûler très rapidement et cela a été évalué à un faible prix, mais avec une durée de vie de six mois. Production d’éthanol en micro distillerie

43. Les micro-distilleries, telles que les modèles en cours d’utilisation au Brésil et aux Etats Unis peuvent produire de l’éthanol de qualité et de force assez élevées pour être utilisé dans des réchauds à éthanol (plus de 92% d’éthanol), à la différence de l’éthanol produit dans des alambics artisanaux (Toaky Gasy), qui produisent de l’éthanol à une trop faible concentration (seulement autour de 35-45% d’éthanol). Un autre avantage des micro-distilleries avancées est qu’elles peuvent être alimentées en combustibles de bagasse (résidus) du matières premières, et que, par conséquent, ne nécessitent pas les grands volumes de combustible utilisés par les alambics artisanaux, qui sont souvent obtenus à partir de sources non durables. Il existe divers niveaux d’efficience énergétique de cycle d’existence pour le combustible éthanol dérivé de la canne à sucre et du sorghum sucré et ces derniers peuvent atteindre un gain d’énergie de neuf à un pour les micro- distilleries brûlant de la bagasse comme matières premières.27

44. Les micro-distilleries peuvent être construites dans des cadres ruraux proches des sources de matières premières, et peuvent produire de l’éthanol combustible domestique pour approvisionner les marchés locaux. Des micro-distilleries simples fonctionnant comme des unités d’entreprise séparées peuvent en concurrence dans un marché de combustible de réchaud local ou régional si le système est étroitement lié à une source de produit de départ qui est compétitive et si l’unité de traitement est efficiente –efficiente tant en matière d’énergie (économie de combustible) qu’en matière de traitement (possession d’une unité de distillation qui sépare de manière efficiente l’éthanol de l’eau). La matière première représente le coût le plus grand dans la fabrication d’éthanol; après le produit de départ, soit la main d’oeuvre, soit l’énergie représente le coût le plus élevé suivant. Si une micro distillerie est capable d’exploiter les opportunités fournies par sa petite taille pour accède au produit de départ, à la main d’œuvre et à l’énergie disponibles au niveau local, qui ne peuvent pas appuyer une grande usine, alors le potentiel existe pour la micro-distillerie pour produire de l’éthanol à un prix compétitif.

45. Les ressources petites et géographiquement concentrées typifient la sorte de ressource qui est disponible pour la gestion et l’exploitation des carburants de biomasse dans la plupart des économies africaines. En particulier, le charbon est fabriqué sur une très petite échelle, et tant les exploitations que les parcelles boisées sont généralement de petite échelle. Dans beaucoup, sinon la plupart des cadres africains, les cultures pour la production d’éthanol biologique peuvent être produites sur une petite échelle lorsqu’elles ne peuvent pas être produites sur une grande échelle. L’avantage de la micro distillerie est qu’elle permet à la production ‘éthanol d’être effectuée sur la même échelle dans laquelle la plupart de l’autre énergie de biomasse est dérivé. Les micro-distilleries peuvent utiliser des matériels simplifies et non coûteux qui néanmoins produisent de l’éthanol de manière efficiente. Potentiellement tous ces matériels peuvent être

26 Inclut divers articles tells que le tubage qui a besoin d’être remplacé régulièrement 27 Blume David. 2007. Alcohol Can Be A Gas—fueling an Ethanol Revolution for the 21st Century. International Institute for Ecological Agriculture. See Appendix A: Ethanol and EROEI. Macedo, Isaias Carvalho. 1996. Energy Balance of the Sugar Cane and Ethanol Production in the Cooperated Sugar Mills, CT Brasil, Ministério da Ciência e Tecnologia Brasil, UNFCCC. Lorenz, David and Morris, David. 1995. How Much Energy Does It Take to Make a Gallon of Ethanol? Institute for Local Self Reliance.

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fabriqués au niveau local, permettant au coût de capital par unité de se comparer favorablement avec les usines d’échelle industrielle. De plus, come les micro- distilleries servent un marché local, il se peut qu’il n’y ait pas besoin d’un grossiste dans la chaîne d’approvisionnement du combustible, qui peut être courte et économique.

46. Puisque les micro-distilleries peuvent être approvisionnées à l’aide de petits courants de matières premières, elles peuvent exploiter des matières premières qui peuvent être autrement considérés comme n’ayant aucune valeur. Ces derniers incluent des coproduits et des résidus, des déchets de marché et des déchets de traitement. Ils peuvent même comporter des matières premières inhabituelles comme du fumier de volaille, ou des matières premières cueillies dans la nature, comme l’oponce et les cosses de mesquite. Bien que l’éthanol puisse être produit à partir d’une large gamme de matières premières, le présent rapport se concentre surtout sur l’éthanol produit à partir de canne à sucre, de mélasses et de produits de déchets agricoles. L’on devrait, cependant, noter que l’augmentation de la variété de matières premières peur accroître le nombre de jours tous les ans pendant lesquels l’éthanol peut être distillé, ce qui a un impact substantiel sur le coût de production d’éthanol.

47. Un ensemble de scénarios a été mis au point pour vérifier un modèle financier pour une micro-distillerie de capacité de 120 litres par jour, sur la base des usines actuellement opérant au Brésil et aux Etats Unis, et utilisant des coûts de matières premières concernant tant des mélasses que des produits de déchets provenant de fruits et de légumes (l’on devrait cependant noter qu’il y a une large gamme d’autres matières qui conviennent à la production d’éthanol, qui devraient être prises en considération dans le cadre d’une stratégie nationale de production d’éthanol). Une gamme de prix pour l’éthanol a été calculée, sur la base du fait de savoir si oui ou non l’éthanol a été vendu, ou l’option le plus probable, si l’éthanol et un ensemble de produits dérivés de valeur ont été vendus.

48. Pour la plupart de ces analyses, le prix de canne à sucre a été pris comme à 15 USD/tonne ou 4USD/tonne pour les produits de déchets, sur la base des estimations provenant d’autres pays tels que l’Ethiopie et les valeurs FAO citées. Cependant, puisque le prix d’éthanol et, ainsi, le taux d’adoption de l’éthanol comme combustible domestique, dépend considérablement du prix des matières premières utilisées comme matières premières, une gamme de prix (de 4 USD par tonne à 100 USD par tonne) a été considérée, pour 330 jours par an de production d’éthanol dans tous les cas. Les prix d’éthanol résultants étaient combinés avec les estimations de demande, montrés à la Figure 2.1, pour produire des estimations de la consommation d’éthanol comme combustible domestique, tel que montré à la Figure 2.2 et résumé au Tableau 2.3.

49. L’on peut voir à partir du Tableau 2.3 que le prix des matières premières a un impact significatif sur le prix de production d’éthanol, baissant d’un taux d’adoption de 61% de ménages urbains avec un prix de matières premières de 4 USD/tonne, jusqu’à un taux d’adoption de 2% de ménages urbains avec un prix de matières premières de 100 USD/tonne. Taux d’adoption de l’éthanol comme combustible domestique 50. Comme le montre le Tableau 2.3, à un prix de matières premières de 15 USD pour la canne à sucre, avec la vente des produits dérivés, l’éthanol pourrait être produit dans les micro-distilleries à approximativement 35 cents US par litre. A ce prix, quelques 31 % des ménages urbains et 9% des ménages ruraux pourraient être escomptés adopter l’éthanol comme combustible domestique. Une adoption d’un nouveau combustible à cette échelle prendrait quelque temps, cependant, et ce processus a été modelé comme suivant une courbe en S au cours de d’une série de période différentes. Tel que montré à la Figure 2.3, pour un prix de 35 cents US par litre au cours d’une période de 30 ans, ces courbes d’adoption fournissent un moyen de déterminer le nombre de ménages adoptant l’éthanol chaque année. En utilisant de cette approche pour modéliser l’adoption au cours des périodes allant de 10 à 30 ans, il a été estimé que la disponibilité d’éthanol dans la fourchette de prix de 20 – 35 cents par litre pourrait mener à son adoption par 1,3 million à 2,6 millions de ménages malagasy, ce qui nécessite la production de 485 millions – 970 millions de litres d’éthanol par an. Pour l’analyse subséquente, une période d’adoption de 30 ans a été appliquée afin de ne pas être excessivement optimiste concernant les taux d’adoption. L’on devrait noter qu’au cours de cette période de temps, d’autres formes d’énergie peuvent devenir plus compétitives (par exemple, combustibles biologiques de deuxième génération); cependant, le prix relative du LPG est non

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susceptible de baisser à cause de l’approvisionnement mondial limité, et l’expérience internationale montre que l’électricité est adoptée tard pour la cuisson à cause de son coût relativement élevé.

Figure 2.2: Prix par tonne des matières premières et adoption de l’éthanol comme combustible domestique (% des ménages)

a) Avec produits derives

b) Sans vente de produits dérivés

0

10

20

30

40

50

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0 50 100 150

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n ra

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10

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0 20 40 60 80 100 120

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Feedstock prices (US$)

Urban adoption

Rural adoption

15

Tableau 2.3: Impact des prix des matières premières sur le coût de production d’éthanol et Adoption par les ménages

Prix des matières premières (USD)

4 15 25 50 100

Avec vente de produits dérivés

Prix de l’éthanol (USD) / litre 0,19 0,33 0,48 0,73 0,86

Coût annuel aux ménages 74 125 180 271 319

Adoption en milieu urbain (%) 61 31 15 4 2

Adoption en milieu rural (%) 13 9 6 3 2

Sans vente de produits dérivés

Prix de l’éthanol (US$) / litre 0,40 0,55 0,70 0,94 1,07

Coût annuel aux ménages 151 206 261 348 396

Adoption en milieu urbain (%) 22 10 5 2 1

Adoption en milieu rural (%) 8 5 3 1 0

Analyse financière des micro distilleries d’éthanol

51. Pour faire en sorte que les micro distilleries à 120 litres par jour puissent satisfaire la demande en éthanol montrée à la Figure 2.3, un total de presque 2000 micro distilleries serait requis pour 10 ans, plus de 6000 après 20 ans, et plus de 10 000 micro distilleries après 30 ans. Le coût total de construction de ces micro distilleries au cours d’une période de 30 ans, calculé sur un coût moyen de 21 380 USD, est approximativement de 215 millions USD. Une analyse financière a été menée pour une usine de micro-distillerie d’éthanol produisant 120 litres par jour et utilisant les quatre scénarios de production dont les détails sont montrés ci-dessous:

• Scénario 1: matières premières à faible coût, avec produits dérivés • Scénario 2: canne à sucre, avec produits dérivés • Scénario 3: matières premières à faible coût, sans produits dérivés • Scénario 4: canne à sucre, sans produits dérivés

52. Les produits dérivés issus de la production d’éthanol incluent les aliments pour le bétail et des engrais pour des cultures à valeur élevée qui peuvent être vendus à approximativement 10 cents USD par litre d’éthanol produit, créant un courant supplémentaire de recettes pour les micro-distilleries. Le matières premières à faible coût suppose que des déchets de récoltes sont utilisés dans la production d’éthanol. Le modèle a supposé que les matières premières à faible coût sont disponibles à 4 USD par tonne, alors que la canne à sucre coûte 15 USD par tonne (ceci est, en partie, compensé pat le fait que la canne à sucre est un matières premières plus efficient, fournissant plus d’éthanol par unité que le matières premières à faible coût). La fermentation de nombreuses alternative de produit de départ a été, à des degrés variés, explore en laboratoire sur le terrain, mais ce qui est moins bien compris est la possibilité de mise à l’échelle de ces produits de départ et la manière dont ils seraient gérés et manipulés. Etant donné ces inconnus, bien que les matières premières à faible coût soient incluses dans cette analyse, les sections suivantes de ce rapport se focalisent dans plus de détail sur la production d’éthanol à partir de la canne à sucre.

16

Figure 2.3: Ménages adoptant l’éthanol à 35 cents par litre au cours de 30 ans

53. Dans le cas où les opérations sucrières produisent de grandes quantités de mélasses, cette dernière peut être disponible bon marché pour l’achat et constitue une excellente matière première pour la production d’éthanol. Cependant, l’éthanol produit directement de la canne à sucre donne un rendement plus élevé d’éthanol par superficie de terrain que l’éthanol issu des mélasses – environ dix fois l’éthanol peut être fabriqué par hectare en traitant l’éthanol directement de la canne à sucre.28

54. L’analyse a été mise en œuvre pour les quatre différents scénarios décrits pour identifier le prix d’éthanol auquel les micro-distilleries génèrent une Valeur Actuelle Nette positive (VAN). Réduire la production d’éthanol et des produits dérivés à un taux de 10% au cours de 30 ans a fourni les prix d’éthanol, seuil de rentabilité et les périodes de récupération de capital résumées ci-dessous. Comme le Tableau 2.4 l’indique, un prix d’éthanol de 35 cents US par litre favoriserait un retour positif pour les micro- distilleries dans chacun des scénarios, à l’exception de celles qui utilisent la canne à sucre comme matières premières sans la vente de produits dérivés. A 35 US cents par litre, les trois scénarios à retour d’investissement positif génèrent des taux de retour d’investissement positifs (TRI) variant de 15% à 251%.

Bien que la production sucrière de petite échelle soit possible, cela nécessiterait de nouveaux investissements et la création de nouveaux marchés, chaînes d’approvisionnement et canaux de livraison, étant donné que la culture existante de piète échelle de canne à sucre à Madagascar est principalement orientée vers la production d’alcool boisson.

28 Horta 2004 donne les équivalences suivantes: Une tonne de canne à sucre produit 6 litres d’éthanol anhydre (~7 litres hydrique) à travers le circuit de canne à sucre vers l’éthanol (avec le sucre comme premier produit). Une tonne de canne à sucre produit 75 liters d’éthanol à partir du jus de canne à sucre obtenu directement le long du circuit jusqu’à léthanol. La relation est donc environ de dix à une. (Horta, L.A., 2004, Aspectos Complementarios para la Definición de un Programa de Bioetanol en América Central. Proyecto de Uso Sustentable de Hidrocarburos. Convenio CEPAL/República Federal de Alemania. LC/MEX/R.857)

0

200000

400000

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1000000

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Rural HH

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Tableau 2.4: Prix d’éthanol, seuil de rentabilité pour les micro-distilleries

Scénario Prix d’éthanol

Période de récupération de

capital Matières premières à faible coût, avec produits dérivés 0,14 USD

10 ans

Canne à sucre, avec produits dérivés 0,26 USD

11 ans

Matières premières à faible coût, sans produits dérivés 0,34 USD

10 ans

Canne à sucre, sans produits dérivés 0,46 USD

10 ans

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CHAPITRE 3: REDUCTION DE LA POLLUTION DE L’AIR DES MENAGES A MADAGASCAR

I. Aborder le Risque de Santé dû à la Pollution de l’Air des Ménages: Expérience Internationale

55. L’OMS estime qu’il y a eu 1,96 millions de décès précoces et 41 millions de DALY en 2004 à cause de la Pollution de l’air des ménages [Household Air Pollution (HAP) [Source29

56. Une des composantes les plus importantes de la fumée de combustible solide, et un bon 'indicateur' des effets endommageant la santé de cette fumée est les petites particules. De manière spécifique, le PM2.5 est une mesure des niveaux de particules minuscules (inférieur à 2,5microns) qui entrent profondément dans les poumons et provoquent un mauvais état de santé et qui sont communément mesurées dans les études et le suivi de la pollution de l’air. Pour cette raison, le PM2.5 a été choisi comme mesure clé de la pollution de l’air des ménages dans la présente étude. Le monoxyde de carbone (CO) a également été communément mesuré dans des études de pollution de l’air des ménages, souvent comme donnée approximative pour l’exposition aux petites particules, étant donné que ces dernières sont difficiles et coûteuses à mesurer sur les personnes lorsqu’elles s’adonnent à leurs activités journalières, et presque impossibles au niveau des jeunes enfants. Plus récemment, la preuve émerge selon laquelle ce n’est pas seulement l’exposition aigue à des niveaux élevés de CO qui est dangereux à la santé: une exposition de long terme à des niveaux modérés de CO paraît également être impliquée dans la provocation de changements systémiques, tels que le stress oxydatif, qui peut affecter les poumons et d’autres systèmes des organes.

]. Un de ces cas de décès, quelques 550 000, a été trouvé dans la région africaine. L’exposition à la pollution de l’air des ménages émanant de combustibles solides non traités double presque le risque de pneumonie chez les enfants de moins de 5 ans, et avec 20% de la population mondiale, l’Afrique subit environ la moitié de tous les décès dus à la pneumonie chez les enfants de moins de cinq ans. Les preuves des estimations de ces charges de maladie, ainsi que du cancer du poumon, sont issues des études de recherche majeure dans le monde. La pollution de l’air des ménages est également associée au faible poids à la naissance et autres résultats adverses de grossesse (par exemple, mort à la naissance), et il y a également des preuves croissantes des liens avec la tuberculose active, la cardiopathie ischémique (IHD), l’asthme, et l’ infection de l’oreille moyenne chez les enfants, le cancer rhinopharyngé et laryngé et la cataracte chez les adultes.

57. Etant donné que très peu d’études ont été effectuées pour voir directement les impacts sur la santé des diverses interventions énergétiques, il est nécessaire de comparer les diverses interventions en termes de leur capacité à réduire la fumée, mais cela fait adopter une sérieuse hypothèse selon laquelle les gens auront suffisamment d’argent pour les acheter, et après les avoir achetés, les utiliseront. Néanmoins, les études montrent que les réchauds à bois améliorés sans cheminée réduisent les niveaux de particules d’environ 40%-50% et le CO d’environ 40%. Un tableau similaire se retrouve dans des cas d’autres parties du monde qui utilisent de grands réchauds à bois pourvus de cheminée, dans lesquels les niveaux de CO ont diminué, selon les rapports, de jusqu’à un niveau de 90%, et le PM2.5 , d’environ 60%30

58. L’utilisation de réchauds à LPG ou à éthanol devrait, théoriquement, réduire les niveaux de PM2.5 à virtuellement zéro, mais ceci se produit rarement dans la pratique, étant donné que les gens utilisent un mélange de réchauds et de combustibles, lorsque ces derniers sont disponibles. Des réductions d’environ 64%-94% ont fait l’objet de rapport pour les réchauds à éthanol en Ethiopie, tandis que les niveaux de CO ont diminué d’environ 75%-80%, en Ethiopie, et de 72% au Kenya (où le LPG a été le combustible de choix pour la plupart des ménages de l’étude).

.

59. Certaines études, dans lesquelles l’exposition personnelle a été mesurée, ont constaté que l’exposition personnelle diminue proportionnellement moins que la pollution de la zone. Par exemple, dans la communauté Masai au Kenya, une réduction de 75% de réduction moyenne de PM3.5 dans la cuisine en 24 heures et de CO a été associée à une réduction de 35% dans l’exposition moyenne de la femme au CO

29 Source: http://www.who.int/quantifying_ehimpacts/global/globalair2004/en/index.html 30 Les résultats issus des réchauds avec cheminées doivent être traits avec attention, étant donné que les ménages ont tendance à bien entretenir les cheminées pendant la durée des périodes du projet, mais des preuves de long terme issues de programmes antérieurs montrent que ces niveaux d’entretien ne sont pas toujours maintenus. Les cheminées qui ne sont pas nettoyées s’obstruent rapidement.

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pendant 24 heures. Des réductions proportionnelles similaires ont été constatées pour les femmes et les enfants utilisant des réchauds à bois au Guatemala.

60. Le changement à partir du bois, du fumier ou du charbon vers des combustibles modernes plus efficients, tels que le pétrole lampant, le LPG, le biogaz et l’éthanol, occasionne les plus grandes réductions de pollution de l’air des ménages. Dans de nombreuses communautés rurales, l’accès à ces alternatives est limité et la biomasse reste le combustible le plus pratique. Les réchauds améliorés à biomasse qui sont conçus, installés et entretenus de manière appropriée peuvent réduire la pollution de l’air des ménages considérablement. L’emplacement du réchaud, la construction du logement et une meilleure ventilation constituent, en partie, des remèdes. Le changement des comportements peut y contribuer ; le séchage du bois améliore la combustion et baisse les émissions, l’utilisation de couvercles de marmites réduit le temps de cuisson, et l’exposition des jeunes enfants peut être réduite en les tenant éloignés des cuisines (si cela est en sécurité).

61. Néanmoins, l’on devrait faire attention en attribuant des réductions spécifiques à des réchauds spécifiques, étant donné que le même réchaud peut avoir des performances différentes à différents moments, endroits et avec différents utilisateurs. Les mesures des changements en matière de pollution de l‘air des ménages et l’exposition personnelle sont influencées par des facteurs tels que la durée durant laquelle le réchaud a été installé avant le suivi, la disponibilité du combustible approprié, l’entretien du réchaud et l’appui de l’utilisateur, le temps passé par la femme dans la cuisine, et le besoin de chauffer l’espace. Le pourcentage de réduction des polluants dépend du niveau de référence, et cela peut varier de manière significative même de ménage en ménage. Cela signifie que même avec le même réchaud vous obtenez des estimations tout à fait différentes de performance lorsqu’on utilise cette mesure fréquemment utilisée.

II. Enquête Relative à un Programme d’Ethanol Ménager à Ambositra et à Vatomandry 62. Pour déterminer les implications sanitaires d’un programme d’éthanol ménager à Madagascar, une intervention relative à la pollution de l’air des ménages [Household Air Pollution (HAP)] a été entreprise à deux endroits de Madagascar – Ambositra dans les hautes terres centrales, et Vatomandry sur la côte – et a été constituée de quatre tâches primaires:

• Sélection d’échantillon ; • Suivi de la qualité de l’air et de l’exposition personnelle ; • Enquête auprès des ménages ; • Vue d’ensemble de la santé.

63. En utilisant une conception d’étude basée sur l’observation de ce qui se passe ‘avant, après, après’, les effets de l’utilisation ménagère de l’éthanol avec une conscientisation sur la fumée de cuisine ont été évalués par rapport aux effets des réchauds ‘améliorés’ et une conscientisation accrue. Chaque site d’étude comportait également un groupe de contrôle qui n’a reçu aucune intervention ou exposition à la campagne de sensibilisation. La taille totale de l’échantillon de référence est de 180 ménages à Vatomandry et de 144 pour Ambositra. Le travail sur le terrain a été mené par deux membres du personnel du consortium, assistés de deux professionnels de santé malagasy et de quatre enquêteurs locaux, recrutés et formés à chaque site. C’est la même équipe qui a effectué le suivi de référence, la cohérence croissante des méthodes et la réduction des coûts de formation.

64. Une série de tests de performance et de caractère utilisable des réchauds a été menée pour déterminer si le réchaud d’intervention d’éthanol assure une sécurité et serait efficace. Des tests complémentaires en laboratoire ont également été menés au centre de recherche « Aprovecho Research Center » à Oregon, USA. Les résultats des tests ont révélé que le réchaud sélectionné initialement pour l’intervention a présenté une performance significative et des risques de sécurité, et le réchaud de cuisson propre « CleanCook stove » (qui avait déjà plusieurs années d’expérience d’utilisateurs dans d’autres pays africains) a été adopté.

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Méthodologie

65. Les critères suivants ont été utilisés pour identifier les ménages dans le groupe d’étude cible:

• Le fait d’avoir un enfant de moins de ans • L’utilisation du charbon de bois comme principal combustible actuellement • L’achat au moins de la moitié de leur combustible • Le fait d’avoir une cuisine fermée • Le fait que la “Mère” soit le principal cuisinier • Le fait de s’intéresser à avoir un réchaud amélioré

66. Un questionnaire structuré, administré à un entretien mené par un membre formé du personnel sur le terrain a été utilisé pour collecter les informations venant des participants en ce qui concerne leur utilisation d’énergie ménagère, état de santé et statut économique, ainsi que les informations de référence requises pour évaluer l’état de santé du participant et de l’enfant. Ces dernières ont inclus certains constats relatifs à la santé et à la sécurité qui pouvaient être évalués dans le contexte de cette étude relativement petite, de courte durée.

67. Les concentrations de référence de cuisine ménagère de matières de particules (PM2.5) et de monoxyde de carbone (CO) ont été mesurées dans tous les ménages concernées par l’étude. Des échantillonneurs et des moniteurs d’air en temps réel ont été places dans la zone de cuisine au cours d’une période d’échantillonnage de 24 heures. L’exposition personnelle au CO a aussi été mesurée pour la mère (premier cuisinier) et un enfant de moins de 4 ans au cours d’une période de 24 heures comme représentatif pour l’exposition au PM. Le monoxyde de carbone a été utilisé à cette fin étant donné que le suivi du PM2.5 est encombrant et non commode pour les adultes, et non pratique pour les jeunes enfants, et l’utilisation du CO comme représentatif a été montrée comme étant efficace dans d’autres études. Ce même ensemble de suivi de cuisine et de suivi personnel a été effectué dans les deux phases d’après intervention.

68. Des questions relatives à la santé des participants ont été utilisées pour donner une indication de la prévalence de symptômes respiratoires chroniques et de l’irritation des yeux dans la population de l’étude. Des informations sur un autre symptôme fréquent, le mal de tête, ont également été collectées pour rechercher la relation entre la fréquence/ la sévérité des maux de tête et les niveaux de CO/ l’exposition des femmes, selon les rapports. Pour les enfants, étant donné qu’il n’a pas été faisable dans le cadre temporel, la taille de l’échantillon et les ressources disponibles, de mesurer l’incidence des infections aiguës des voies respiratoires inférieures (ALRI) directement, cette étude a proposé l’utilisation de changements dans l’exposition des enfants pour estimer les impacts sur les taux locaux d’infections aiguës des voies respiratoires inférieures en utilisant les preuves disponibles entre les niveaux d’exposition et le risque d’ infections aiguës des voies respiratoires inférieures.

69. Un questionnaire structuré a été utilisé pour collecter les informations données par les participants concernant leurs modèles d’utilisation d’énergie ménagère, leurs habitudes de cuisson, et les ménages qui avaient reçu un réchaud du projet se sont vus poser des questions sur leurs expériences et perceptions initiales du réchaud. Les résultats fournis dans ce rapport sont tirés de tous les trois tours d’échantillonnage: de référence, premier tour ‘d’après’ deuxième tour d’après’. Cet ensemble complet de données d’étude permet de faire le rapport ici concernant les résultats finaux des impacts des diverses interventions sur la pollution dans la maison, l’exposition personnelle et la santé. Une évaluation minutieuse des (et ajustement des) facteurs de confusion a été aussi effectuée.

70. Les données de pollution de l’air des ménages ont été analysées en utilisant à la fois des tests en pair de “différence dans la différence” ainsi qu’au moyen d’une modélisation statistique en utilisant des équations d’estimation généralisées [generalized estimating equations (GEE)]. Les groupes d’intervention R2 et R3 (et R2 et R3 combinés) ont d’abord été comparés à la référence. A la suite du tour 3, il n’y a eu aucune preuve montrant que les niveaux de pollution de l’air des ménages ont changé considérablement par rapport à la référence. Les différences absolues de pollution de l’air des ménages et les différences de pourcentage ont aussi été déterminées, et des tests de signification ont été effectués pour chaque comparaison au sein de chaque groupe d’intervention (éthanol, charbon amélioré, biomasse améliorée, et prise de

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conscience). Les équations d’estimations généralisées [Generalized Estimating Equations (GEE)] avec des types robustes d’erreurs et une structure de corrélation échangeable (“xtgee”) ont été utilisées pour évaluer l’effet du niveau de chaque intervention sur la population sur une concentration moyenne de CO et de PM2.5 de 24 heures. Chaque site d’étude, Ambositra et Vatomandry, a été analysé séparément à cause des grandes différences en matière de concentrations de pollution de l’air. Le modèle a représenté des combustibles de début qui diffèrent dans chaque groupe d’intervention et a ajusté l’emplacement de la cuisine, ce qui s’est avéré être un covariant significatif.

71. Etant donné que le PM2.5 n’était pas directement mesuré sur les femmes et les enfants, l’analyse de régression a été utilisée pour la prévision des valeurs pour chaque personne, à chaque tour, sur la base de leurs valeurs de CO mesurées. Les équations de régression utilisées pour effecteur cette prévision ont été obtenues à partir des informations relatives au CO et au PM2.5 mesurés au même endroit dans les cuisines d’un sous échantillon de foyers, à chaque tour de l’étude. Les données ont été collectées sur des groupes de foyers représentant les utilisateurs de bois, de charbon de bois et d’éthanol, puisque la relation entre le CO et le PM2.5 diffère entre les types de combustible.

72. L’analyse de l’exposition personnelle a été effectuée en testant les différences des niveaux moyens d’exposition au CO et à la prévision de PM2.5, à la fois entre groupe (à chaque tour) et au sein du groupe (à travers des tours). Afin de permettre d’avoir les différences de référence (en matière d’exposition et d’autres facteurs de confusion), et aussi les changements de déterminants d’exposition à travers les tours, un modèle aléatoire de régression multiple d’effets incorporant des variables, à la fois fixes (par exemple, caractéristiques personnelles et ménagères qui ne changent pas au cours du temps) et variant avec le temps (par exemple, saison : humide/ sèche). Une approche similaire a été utilisée pour évaluer l’impact des interventions sur les résultats de santé (irritation des yeux, maux de tête et brûlures).

Allocation et suivi des ménages

73. Autant que possible l’allocation des ménages ne s’est pas faite en se rapprochant du programme aléatoire, étant donné les contraintes imposées par les foyers qui doivent utiliser un combustible qui convient à l’intervention (c’est-à-dire les utilisateurs de bois ayant besoin d’un réchaud à biomasse). En général, il y a eu 13,2% (n=20) de perte de suivi à Ambositra et 14,4% (n=27) à Vatomandry entre la référence et le premier échantillonnage ‘d’après’. La raison de la plupart de ces pertes a été que le participant a déménagé. Ni l’étendue des pertes (13-14%), ni les caractéristiques, ne montre de biais très substantiel. Le taux plus élevé de perte au niveau du suivi des utilisateurs de réchauds traditionnels à charbon de bois par comparaison avec les utilisateurs de réchaud à bois à Vatomandry devrait être gardé à l’esprit lors de l’interprétation des résultats. L’analyse n’a pas montré des différences significatives dans les caractéristiques majeures entre les 17 nouveaux groupes de ménages de contrôle et ceux qui ont été perdus par rapport au suivi.

74. La perte de suivi a été beaucoup moins significative entre les deux tours d’échantillonnage ‘d’après’, étant donné que ces derniers se sont passés en l’espace de quatre mois l’un par rapport à l’autre. 3 autres ménages issus d’Ambositra et 7 de Vatomandry, ont perdu entre la collecte de données du tour 2 et le dernier tour (tour 3), ont donné une perte générale de suivi de 14,9% (n=23) à Ambositra et 18,1% (n=34) à Vatomandry. Le pourcentage de perte de suivi permis dans les calculs de taille d’échantillon était de 20%.

III. Résultats des Enquêtes de Ménage Utilisation et perceptions du réchaud du Projet

75. Au tour 2, malgré la brièveté du temps alloué, au moins 80% dans chaque groupe d’étude ont utilisé le réchaud du projet comme leur principal réchaud. L’usage a été légèrement plus faible dans le groupe d’éthanol (81,2 % (n=26) à Ambositra et 90,6% (n=29) à Vatomandry), mais ces niveaux reflètent un niveau élevé d’adoption initiale, en particulier l’ajustement à un nouveau réchaud et, plus particulièrement, à un nouveau combustible pour le groupe d’éthanol. Les données du tour 3 sont plus représentatives et reflètent la manière dont les réchauds du projet ont répondu aux besoins culinaires des ménages. Après cinq mois d’utilisation, au tour 3, 97% des ménages utilisant le réchaud à éthanol à Ambositra ont fait le rapport selon

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lequel ils ont utilisé leur réchaud d’éthanol comme principal réchaud; ceci a été plus faible à Vatomandry à 77%.

76. Le réchaud à charbon de bois a été utilisé comme principal réchaud à des taux élevés par rapport à la cohérence, avec 100% l’utilisant comme principal réchaud au niveau des deux sites au tour 3. Le réchaud à biomasse a été utilisé comme principal réchaud par 93% du groupe d’intervention à Vatomandry. Il a été demandé à tous les participants dans les groupes à réchaud concernant leurs perceptions de leurs réchauds au Tour 2 en l’espace d’une période de 3-6 semaines de réception du réchaud et, de nouveau, cinq mois après réception du réchaud. Les données recueillies ont confirmé les réponses positives et l’adoption répandue des réchauds du projet. Au Tour 2, malgré la brièveté du temps, au moins 80% dans chaque groupe d’étude ont utilise le réchaud du projet comme leur principal réchaud. Ces niveaux reflètent un taux élevé d’adoption initiale, en particulier en s’ajustant à un nouveau réchaud et, de manière significative, un nouveau combustible pour le groupe éthanol. Les données du Tour 3 sont un reflet plus représentatif de la manière dont les réchauds du projet répondent aux besoins de cuisson des ménages. Après cinq mois d’utilisation, au Tour 3, 97% des ménages réchaud à éthanol à Ambositra ont déclaré qu’ils ont utilisé leur réchaud à éthanol comme leur principal réchaud ; le taux a été plus bas à Vatomandry à 77%. Le réchaud à charbon a été utilisé comme le principal réchaud à des taux élevés de manière cohérente, avec 100% du groupe charbon l’utilisant comme leur principal réchaud au niveau des deux sites d’études au Tour 3. Le réchaud amélioré à biomasse a été utilisé comme principal réchaud par 93% du groupe d’intervention à Vatomandry.

77. Au tour 2, de nombreux ménages ont exprimé le besoin d’avoir un réchaud secondaire. L’utilisation d’un réchaud secondaire a été considérablement différente entre les différents groupes d’étude tant à Ambositra (p=<0,005 au tour 2) et (p<0,005 au tour 3), qu’à Vatomandry (p=0,002 au tour 2) et (p<0,005 au tour 3), avec le rapport d’utilisation plus élevé de réchaud secondaire par les ménages de réchaud à éthanol par comparaison avec les autres groupes dans les deux sites d’étude: (84,4% au tour 2 et 80,6% au tour 3 à Ambositra et 75% au tour 2 augmentant à 83,9% au tour 3 à Vatomandry). Cela peut refléter les transitions nécessaires en matière de gestion de cuisine pour intégrer un type très différent de réchaud et de combustible.

78. Au tour 2, plus d’un tiers des ménages ont dit que le réchaud à éthanol n’a pas pu cuire tous les types d’aliments qu’ils voulaient mais, au tour 3, cela a diminué à 29,0% à Ambositra et à 22,6% à Vatomandry. Le coût peut être un autre facteur de contribution étant donné que, au tour 3, un manque d’accès au combustible dû à une insuffisance de fonds et à l’incapacité de se rendre au magasin ont empêché un petit nombre de participants d’utiliser leur réchaud. Une question de l’enquête qui demandait “Avez-vous des problèmes d’avoir assez de combustible pour vos besoins?” a révélé que, à Ambositra le magasin qui vendait de l’éthanol est souvent fermé ou quelquefois l’attente à l’intérieur du magasin était de manière inacceptable longue. Il y a eu moins de problèmes, selon les rapports, au niveau des utilisateurs de biomasse et de charbon de bois au niveau des deux sites (charbon de bois: Ambositra 6,5% (n=2); charbon de bois: Vatomandry 9,4% (n=3); biomasse: Vatomandry 9% (n=3)). La majorité des ménages qui ont reçu un réchaud du projet (92,1% à Ambositra et 87,6% à Vatomandry) pensaient que le nouveau réchaud est un peu ou beaucoup meilleur que le précédent. Les résultats étaient plus favorables pour les réchauds à éthanol.

79. Les réponses aux questions relatives à la robustesse montrent que 6,5% des utilisateurs de réchaud à charbon de bois à Ambositra et 21,9% à Vatomandry ont dit que la chemise à l’intérieur du réchaud est cassée peu de temps après installation. Il n’y avait pas de problème particulier vécu avec le réchaud à biomasse, mais 18,2% ont pensé qu’il était dangereux à cause du réchauffement de la cheminée et du potentiel d’incendie de la maison. Ces questions ont encore été soulevées au tour 3 lorsqu’on a demandé aux participants s’ils allaient apporter des changements au réchaud. Le Tableau 3.1 montre le nombre de participants qui feraient des changements et les exemples de changement qu’ils feraient. Les commentaires étaient similaires au niveau des deux sites.

80. En matière de sécurité, un petit nombre de ménages (7,9%) issus des deux sites d’étude) ont pensé que le réchaud à charbon de bois a été dangereux, et cite des raisons d’incendie généralisé / de sécurité de cuisson qui n’ont pas été particulières au réchaud de l’étude. Il est clair que le réchaud à biomasse a provoqué une certaine préoccupation aux ménages l’utilisant; 18,2% pensent qu’il a été dangereux à cause du réchauffement de la cheminée et de la provocation d’incendie. Cela a persisté au tour 3 avec 12,1 % encore craignant des incendies provoqués par le réchaud. Au tour 3, 11,3% (7) des ménages sur les deux sites ont

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pensé que le réchaud à éthanol était ‘un peu dangereux’. La crainte est que la marmite peut tomber du réchaud et que, à des occasions, les flammes continueraient à brûler lorsque le réchaud a été éteint, ont été deux exemples de la raison pour laquelle les ménages ont pensé que le réchaud à éthanol était plus dangereux que le précédent.

Tableau 3.1: Nombre de ménages de l’étude qui veulent faire des changements au réchaud

Réchaud N (%) Suggestions de changements

Réchaud à éthanol 17 (27,4) 2 brûleurs de réchaud et augmentation de la taille

Réchaud à bois 5 (15,1) Augmentation des supports de marmites. Réduction de la taille générale du réchaud

Réchaud à charbon de bois 18 (29,0)

Le réchaud est trop petit. A besoin d’une chemise plus forte. A besoin d’une capacité de deux marmites.

Suivi de la pollution de l’air

81. Les mesures clés du suivi de la pollution de l’air à l’intérieur sont le PM2.5 qui mesure le poids des particules minuscules dans l’air, et le CO, qui mesure les parties par million de monoxyde de carbone émises par le réchaud. Les deux pièces du matériel sont mises en place étroitement ensemble à une distance fixe par rapport au réchaud, tandis qu’un deuxième moniteur de CO fixé à la femme mesure le volume de CO qu’elle inhale. Cela est en grande partie utilisé comme une mesure approximative de son inhalation de particules, bien qu’il soit maintenant compris que le CO est un gaz dangereux, même à des dosages plus faibles que ce que produisent des situations dangereuses immédiates. Le réchaud à éthanol a réduit les niveaux de PM2.5 et CO de cuisine aux deux endroits d’un niveau significatif à partir de la référence, tel qu’il est mis en exergue au Tableau 3.2.

82. Une comparaison des moyennes de CO de cuisine de 24 heures montre que le réchaud d’éthanol peut réduire considérablement les niveaux de CO de cuisine au-dessous du niveau 8,7 ppm de directive de l’OMS de 8 heures. Bien que le réchaud à éthanol réduise de manière significative les concentrations de PM2.5 dans la cuisine, les niveaux du tour 2 et du tour 3 à Vatomandry étaient encore environ de deux à trois fois celui de l’objectif provisoire annuel 1 de l’OMS pour le PM2.5 de 35 µg/m3, tandis qu’à Ambositra ils ont été de approximativement de quatre fois l’objectif annuel 1. Une augmentation entre le tour 2 et le tour 3 selon les rapports relatifs au mélange de combustible supplémentaire ou de substitution de combustible primaire a été observée dans le groupe éthanol et peut expliquer la légère augmentation du CO et du PM2.5, à des degrés variés, d’un endroit à l’autre.

Tableau 3.2: Estimation des changements de CO et de PM ménagers à partir de la référence à Ambositra et à Vatomandry

Estimation des changements à partir de la référence en concentrations moyennes de cuisine en 24 heures pour CO (ppm) et le PM2.5 (ug/m3) pour le groupe de traitement d’éthanol à Ambositra et à Vatomandry (valeurs p)

Ambositra Vatomandry

Ethanol (référence bois)

Ethanol (référence charbon

de bois)

Ethanol (référence bois)

Ethanol (référence charbon

de bois)

CO NA -79% (<0,01) -93% (0,01) -93% (0,02)

PM2.5 NA -57% (<0,01) -85% (<0,01) -72% (<0,01)

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83. Le réchaud à bois amélioré a aussi montré une capacité de réduire le CO de cuisine d’environ 63% et le PM2.5 d’une estimation de 66% à des niveaux significatifs ou presque significatifs (seulement pertinents à Vatomandry). Les réductions n’ont pas été aussi drastiques qu’avec le réchaud à éthanol, et la concentration moyenne de PM2.5 n’a pas été proche de l’objectif provisoire 1 dans l’un ou l’autre tour. Le réchaud à éthanol et le réchaud amélioré à bois ont diminué la variabilité générale en matière d’IAP entre les utilisateurs au tour 3 et au tour 3 par rapport à la référence. Le réchaud amélioré à charbon de bois n’a pas été efficace en matière de réduction des concentrations moyennes de CO et de PM2.5 de cuisine que ce soit à Ambositra ou à Vatomandry.

84. La conscientisation n’a pas eu d’effet sur le PM2.5 de cuisine au tour 2 et au tour 3 ou sur le CO de cuisine) à Ambositra par rapport à la référence. A Vatomandry, où la conscientisation a été menée dans les ménages utilisant tant le bois que le charbon de bois, une réduction significative du PM2.5 a été mesurée au niveau des utilisateurs de bois, mais aucun effet n’a été détecté pour les utilisateurs de charbon de bois. Aucun effet de conscientisation sur les concentrations de CO de cuisine de 24 heures n’a été mesuré à Vatomandry, sans considération du type de carburant.

85. Aucun des groupes de contrôle à l’un ou l’autre endroit n’a montré de changement significatif en matière de concentrations de cuisine pour l’un ou l’autre polluant entre les tours 1,2 et 3, et montre que les conditions restent généralement constantes au cours du temps et qu’il y avait peu ou pas de contamination des groupes de contrôle par aucune des interventions.

Suivi de l’exposition et observations relatives à la santé

86. Dans les deux sites d’étude, la conformité à l’utilisation des tubes de diffusion de CO utilisés pour la mesure a été bonne en général, avec environ 90% ou plus de femmes et 91% d’enfant constatés portant le moniteur lorsque l’agent de terrain est arrivé au foyer le jour 2. Ces niveaux ont été maintenus au cours des deux tours d’après intervention. La conformité, selon les observations et les rapports, a été variable, cependant, avec le taux le plus faible dans le groupe charbon de bois. Les impacts généraux de l’intervention en éthanol sur l’exposition personnelle au CO et au PM2.5 (selon les prévisions) sont montrés au Tableau 3.3. Ces derniers sont dérivés des multiples analyses de régression et permettent d’avoir des différences de référence entre les groupes, et pour les facteurs de confusion. L’on devrait noter que, à la fois, à Ambositra et à Vatomandry, au moins, 80% des ménages dans le groupe d’intervention éthanol ont utilisé un réchaud à charbon de bois ou à bois pour leur cuisson, donc l’on peut raisonnablement supposer que les réductions d’exposition auraient été même plus grandes si tous les ménages avaient utilisé exclusivement de l’éthanol. Il y a eu un nombre insuffisant de foyers utilisant l’éthanol pour étudier les expositions dans ce groupe.

Tableau 3.3: Impacts généraux de l’intervention en éthanol sur l’exposition personnelle à la pollution de l’air des ménages

Les pourcentages de réductions de l’exposition au CO et au PM2.5 par comparaison au groupe de contrôle pour les groupes d’utilisateurs d’éthanol (cf. texte pour les détails), toutes les réductions, mis à part ceux du CO (enfant) à Vatomandry, sont statistiquement considérablement significatives (p<0,005)

Ambositra Vatomandry

Mère Enfant Mère Enfant

CO -74% -64% -53% -35%

PM2.5 -62% -63% -44% -47%

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87. Pour l’exposition des adultes à Ambositra, seul le groupe d’éthanol a montré des réductions substantielles, tel que mesuré par le CO et le PM2.5 des prévisions. Les groupes de charbon de bois, de conscience et de contrôle ont fait état de petites réductions insignifiantes par rapport au groupe de contrôle. Ce modèle a été reflété dans un ensemble très similaire de résultats pour l’exposition de l’enfant (CO) à Ambositra, bien qu’il y ait eu des réductions marginalement significatives dans le groupe à charbon de bois amélioré. 88. Les niveaux de CO personnel, et, par conséquent, la prévision de PM2.5, ont été beaucoup plus faibles à Vatomandry qu’à Ambositra. Pour l’exposition de l’adulte, le réchaud amélioré à éthanol, et le réchaud amélioré à biomasse montrent, tous, des réductions significatives dans les prévisions de PM2.5 par comparaison avec le groupe de contrôle (bien que seuls la biomasse et l’éthanol l’aient fait pour le CO). La plus grande réduction dans les prévisions de PM2.5 a été vue pour le groupe à éthanol. Pour l’exposition de l’enfant à Vatomandry, un modèle très similaire a été vu, avec à la fois l’éthanol et la biomasse améliorée ayant des impacts similaires sur l’exposition aux prévisions de PM2.5.

Résultats de l’enquête relative à la pollution de l’air des ménages

89. Malgré un certain nombre de situations difficiles, l’allocation aux groupes, le suivi et le taux des abandons a été satisfaisant. Toute différence dans les caractéristiques socio-économiques entre les groupes a été prise en compte dans les analyses de régression sommaire. La qualité des données était bonne, et la conformité aux procédures dont le port de tubes de diffusion de CO a aussi été à un niveau qui devrait avoir évité tout biais majeur. Les réductions de pollution de l’air et de l’exposition personnelle n’ont été vues que pour l’éthanol à Ambositra. A Vatomandry, cependant, les réchauds pour bois améliorés ont eu pour résultat des réductions similaires comme l’éthanol, avec des réductions moindres pour le charbon de bois amélioré. Le groupe de conscientisation n’a pas vécu de réductions dans l’un ou l’autre site. Bien que les ménages aiment les réchauds à éthanol en général, dans la pratique, 80% ont continué à utiliser un réchaud à charbon de bois ou à bois pour certaines de leurs tâches de cuisson. Non seulement cela a compromis les réductions de pollution de l’air des ménages et d’exposition dans ce groupe (ce qui aurait été même plus grand sans l’utilisation de ce réchaud secondaire), mais il met également l’accent sur le fait que – pour le moment – la technologie et les arrangements de réchaud pour l’obtention de combustible ne répondent pas à tous les besoins.

Autres Considérations relatives à la santé

90. Dans l’enquête de référence, une évaluation a été faite de la fréquence des symptômes respiratoires et d’autres symptômes, et de brûlures chez les femmes (cuisiniers), et également de brûlures chez les enfants. Pour les femmes, le niveau des symptômes respiratoires chroniques (toux chronique et glaire), exprimé par environ 20% des utilisateurs de bois (Vatomandry seulement) a été préoccupant. Les maux de tête et l’irritation des yeux ont été fréquents et cohérents avec les modèles d’utilisation de combustible. Les brûlures et les ébouillantages chez les femmes (cuisiniers) ont été également fréquents, pour de nombreuses femmes, se présentant de manière répétée. Il y a une très faible prévalence de femmes qui fument, et bien que d’autres membres de la famille fument chez eux dans une minorité substantielle de foyers, il n’a pas eu de preuve solide que cela avait influence les niveaux d’exposition personnelle des femmes ou de leurs enfants.

91. A cause de leur nombre relativement petit dans chaque groupe d’intervention, les symptômes respiratoires n’ont pas été prévus faire l’objet d’évaluation pendant le suivi. Les symptômes de mal de tête et l’irritation des yeux, plus fréquents, et les brûlures ont été cependant suivis pendant le suivi. Pour les enfants, il a eu des preuves claires d’un problème de brûlures et d’ébouillantages, avec environ un quart des parents disant que leur enfant de moins de 5 ans avait été brûlé ou ébouillanté au moins une fois dans les 12 mois précédents. Il n’a pas été possible à partir des données disponibles d’évaluer la vraie gravité et les conséquences de long terme de ces blessures, bien que entre 10 et 15% des cas aient laissé des cicatrices plus grandes qu’une pièce de 10 Ariary.

92. La phase de suivi de l’étude a examiné la fréquence des maux de tête, de l’irritation des yeux et des brûlures chez les femmes et la fréquence et la gravité des brûlures chez les enfants. Les mères se sont aussi vu poser des questions sur leur niveau d’anxiété concernant le risque de brûlure des enfants dans la cuisine. En comparaison avec le groupe de contrôle, le réchaud à éthanol a mené à des réductions substantielles et

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considérablement significatives des maux de tête, de l’irritation des yeux et des brûlures chez les femmes à Ambositra. Il y a eu aussi une réduction non significative des brûlures chez les enfants. Des autres groupes à Ambositra, seul le groupe à charbon de bois amélioré a fait état d’avantages qui ont été constatés pour le mal de tête, l’irritation des yeux st les brûlures chez les adultes. Cependant, les réductions des risques ont été généralement moins que ceux constatés pour les groupes à éthanol. Des réductions non significatives de brûlures ont été constatées au niveau du groupe à réchaud d’éthanol pour les enfants31

93. A la fin de la période de suivi, les enquêtées femmes se sont vu poser des questions sur leur impression concernant l’impact d’ensemble de l’intervention, et le fait de savoir si oui ou non elle a eu des effets bénéfiques, neutres ou négatifs sur la santé de la famille. A Ambositra les évaluations les plus positives ont été vues pour le groupe à éthanol avec environ deux tires disant que la santé de l’enfant a été meilleure, et 10% qu’elle était pire (par rapport à 11% et 26% respectivement pour le groupe de contrôle), avec des preuves d’avantages dans le groupe d’intervention charbon de bois. A Vatomandry encore une fois le groupe à éthanol a montré la preuve la plus claire des avantages perçus par rapport à la santé de la famille, avec 61% disant que la santé de l’enfant était meilleure et seulement 3% qu’elle était pire (par rapport respectivement à 0% et 6% pour le groupe de contrôle).

.

31 Le problème d ingestion de combustible a aussi été étudié, comme il présente un risque grave lésion des poumons, en particulier avec le pétrole lampant. Le risque d’ingestion d’éthanol est moins bien documenté, bien que sur un plan anecdotique, nous comprenons que les enfants sont moins susceptibles de le boire. Le fait que ces deux liquides sont vendus et gardés dans des bouteilles de boissons non alcoolisées requiert de l’attention..

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CHAPITRE 4: IMPACTS ECONOMIQUES DE L’ETHANOL COMME COMBUSTIBLE DOMESTIQUE A

MADAGASCAR

94. L’analyse financière présentée au Chapitre 2 a évalué les impacts de l’éthanol à un niveau de ménage individuel et au niveau de distillerie. Ce chapitre élabore sur cette analyse pour regarder les impacts économiques de l’éthanol comme combustible domestique, dont les avantages en matière de santé, la déforestation évitée et l’économie de temps.

95. Cette analyse se concentre sur un scénario – notamment la production d’éthanol utilisant les distilleries travaillant sur la canne à sucre avec la vente de produits dérivés au cours d’une période de pénétration de 30 ans, et sur la base d’un prix d’éthanol de 0,35 USD/litre. Au Tableau 2.7, le prix le plus faible auquel une distillerie d’éthanol a un VAN positif est à 0,26 USD. Cependant, il est suppose que la plupart des opérateurs ne souhaiteront pas gérer à la marge, et il devrait y avoir une certaine flexibilité pour s’adapter aux fluctuations dans la vente des produits dérivés / le marché pour ces derniers. Par conséquent, pour être prudent, un prix de 0,35 USD/l pour l’éthanol au cours d’une période de pénétration de 30 ans a été utilise pour l’analyse. Sauf indication contraire, ce scénario est utilise pour la présentation de tous les constats issus de l’analyse économique ci-dessous, et applique un taux d’escompte de 10% des avantages associés au cours d’une période de 30 ans.

I. Evaluation des Avantages Sanitaires de l’Éthanol comme Combustible Domestique 96. Etant donné que l’étude n’a pas pu, dans le cadre temporel et les ressources disponibles, examiner l’impact direct sur les résultats sanitaires majeurs associés à l’exposition à la pollution de l’air des ménages, ces derniers ont été modélisés en utilisant les méthodes d’évaluation comparative de risque [Comparative Risk Assessment (CRA)] du Projet relatif à la charge mondiale des maladies [Global burden of Disease32

97. L’analyse n’a pas pu prendre compte des coûts de traitement évités associés avec les maladies, à cause du manque de données pertinentes; cependant, une étude mondiale de l’OMS sur les avantages économiques des combustibles alternatifs a constaté que, dans la sous région de l’OMS pour Madagascar, l’économie en soins de santé, en tant que proportion des avantages économiques généraux, a été très petite (moins de 1%).

, qui donne des estimations des réductions d’ALRI chez les enfants, ainsi que de COPD et de IHD chez les adultes, sur la base d’une réduction de 90% en matière d’exposition à la HAP. Cela représente une transition plus complète au combustible propre au niveau ménager et au niveau communautaire par rapport à ce qui est observé lors de l’enquête auprès des ménages menée pour cette étude, mais ceci peut être plus représentatif d’un programme à grande échelle de plus long terme pour promouvoir l’éthanol en remplacement des combustibles ménagers de biomasse solide. Par l’utilisation de cette approche, la pertes évitée d’Années de vie corrigée du facteur invalidité (DALYs) a été estimée à 0,03 par ménage par an, pour un ménage se convertissant du charbon deb bois à l’éthanol comme combustible domestique. Cette figure a donc été mise à l’échelle par l’estimation du nombre total des ménages se convertissant des réchauds à charbon de bois à ceux à éthanol tous les ans, et multiplié par le Revenu National Brut par habitant (484 USD par an). Ces calculs ont pour résultat un total de 442 000 DALYs sauvées au cours de la période de 3à ans, l’équivalent d’une valeur totale escomptée de 34 millions USD.

33

32 Smith KR, Mehta S, Mäusezahl-Feuz M. Indoor air pollution from household use of solid fuels. In: Ezzati M et al., eds. Comparative Quantification of Health Risks: Global and Regional Burden of Disease Attribution to Selected Major Risk Factors. Geneva, World Health Organization, 2004:1435–93.

Ce qui n’a pas été inclus dans ces estimations de décès et de DALY évités est constitué d’autres résultats de santé qui n’ont pas encore été formellement inclus dans l’évaluation comparative de risque, mais pour lesquels il y a des preuves croissantes d’un lien avec l’exposition à la pollution de l’air à l’intérieur. Ces résultats comportent le faible poids à la naissance, la tuberculose, la cataracte, et possiblement aussi le cancer du poumon. Ce qui n’a pas non plus été inclus dans ces estimations de décès et de DALYs évités consiste en d’autres résultats de santé qui n’ont pas encore été formellement inclus dans la

33 Hutton, g. et al (2006). “Evaluation of the Costs and Benefits of Household Energy and Health Interventions at Global and Regional Levels.” World Health Organization.

28

CRA, mais pour lesquels il y a des preuves croissantes d’un lien avec l’exposition à HAP. Ces résultats incluent le faible poids à la naissance, la tuberculose, la cataracte et possiblement aussi le cancer du poumon.

98. D’autres questions de santé qui ont été incluses dans l’étude, notamment les brûlures/ les ébouillantages, et les symptômes d’irritation des yeux, de mal de tête, etc., ne sont pas formellement incluses dans ces calculs en tant qu’estimations sommaires adéquates de risque (dans le cas des brûlures) ou l’impact sur la santé (irritation des yeux, mal de tête), ne sont pas disponibles. L’importance de ces résultats pour la santé et la qualité de vie devraient cependant être prise en considération dans l’évaluation des avantages des interventions de l’éthanol comme combustible domestique.

99. Bien que le réchaud à bois amélioré utilisé dans les interventions ménagères à Vatomandry ait aussi réduit l’exposition à la HAP à l’intérieur des ménages, ceci a été réalisé surtout en faisant sortir la fumée en dehors de la maison. Une conséquence importante de cela est que nous ne nous attendrions pas à ce que les niveaux extérieurs de la pollution de l’air au niveau de la communauté se réduisent et, par conséquent, les réductions des expositions personnelles ne seront jamais aussi grandes qu’elles ne devraient l’être avec un réchaud à faible émission tel que le réchaud à éthanol.

II. Déforestation Évitée

Evaluation de l’utilisation des émissions évitées de carbone comme variable représentative

100. Si l’éthanol remplace l’utilisation du charbon et du bois de feu pour l’usage domestique à grande échelle, cela aurait un impact significatif sur la gestion des forêts à Madagascar. Actuellement, il est estimé que 90% du bois obtenu pour la cuisson ménagère (soit comme bois, soit par conversion en charbon de bois) est obtenu à partir de sources non gérées, ce qui conduit à une certaine forme de dégradation de forêt. Cette estimation est basée sur une référence de 2006 par l’USAID qui dit que, en l’année 2006 il y avait 150 000 ha de plantations/de forêts gérées avec une productivité de 8 à 10 m3/ha/an. Sur la base de cela, ces plantations à Madagascar ne fournissent qu’environ 1,3-1,6% de tout le charbon de bois, avec une estimation d’un autre pourcentage de 8% provenant de forêts gérées par des agriculteurs locaux mais non incluses dans les chiffres nationaux. Cela équivaut à approximativement 10% de l’offre en charbon de bois et en bois issue de sources gérées, dont le remplacement ne procurerait pas des avantages en matière de carbone.

101. La valeur de la déforestation évitée a été calculée en prenant le volume équivalent de charbon de bois qui serait requis pour produire la même énergie que dans le cadre du programme d’éthanol décrit dans cette analyse, en supposant qu’un réchaud traditionnel à charbon de bois consomme 513 kg de charbon de bois par ménage par an. La consommation de charbon de bois évitée a donc été convertie en son équivalent en bois, en supposant une densité de bois de 0,70 tonnes/m3, et des pertes d’exploitation de 15%. If ethanol is adopted as a household fuel at the rate shown in Figure 2.3, then it can be estimated that 127 million m3 of wood obtained from forests, 90% of which is unmanaged, can be avoided over a 30 year period. Cela équivaut à la dégradation évitée d’environ 1,4 millions d’hectares de forêts non gérées, l’équivalent d’approximativement 10% des forêts de Madagascar. Cela a alors été encore converti en une estimation de réduction en matière de perte de forêt, en utilisant une mesure moyenne de volume de bois sur pied des forêts naturelles de 80 m3/ha, ce qui économise environ 1,4 millions d’hectares de forêts non gérées, l’équivalent approximativement de 10% de la forêt de Madagascar34

102. Aux fins d’assigner une valeur économique à la déforestation évitée, la réduction des forêts dégradées a été convertie en émissions de CO2 évitées, en utilisant un facteur de 418 tonnes/ha de capacité de fixation de CO2 des forêts naturelles

.

35

34 FAO 2005 donne une superficie de forêt de 12,8 millions d’ha

, ce qui donne une réduction des émissions de 585 millions de tonnes de carbone. Ceci à été évalué à la valeur marchande d’une tonne de carbone (utilisant une valeur de 3,39 USD, le prix moyen reflété par le marché volontaire de carbone) et réduite au cours de la période d’adoption projetée du réchaud à éthanol pour donner une estimation totale d’avantage économiques de 324 millions USD.

35 Moura Costa, P. (1996): Tropical forestry practices for carbon sequestration. In: SCHULTE, A. & SCHÖNE, D. (eds.): Dipterocarp forest ecosystems. World Scientific: Singapore: 308-334

29

Evaluation alternative utilisant les coûts de reforestation comme valeur approximative

103. Une approche alternative à l’évaluation de l’avantage économique de la déforestation évitée est d’appliquer les coûts de reforestation évités. Par l’utilisation d’une estimation de coût de reforestation pour le sol dégradé à Madagascar de 350 USD par hectare, la valeur totale de la reforestation évitée au cours de la période de 30 ans pour l’adoption des réchauds à éthanol, réduite à 10%, est estimée à 87,5 millions USD. L’on devrait noter qu’aucune de ces approches ne fournit de valeur séparée pour la biodiversité d’importance mondiale qui serait protégée par le biais d’une déforestation réduite à Madagascar.

III. Economie de Temps 104. Les réchauds à éthanol requièrent moins de temps pour la cuisson, le nettoyage et la collecte de combustible que lorsqu’on utilise du bois comme source de combustible ; cependant, parce que cette analyse suppose que l’éthanol substitue le charbon de bois, les avantages d’économie de temps sont estimés pour la cuisson et le nettoyage seulement. Sur la base des enquêtes auprès des ménages menées à Ambositra et à Vatomandry, en moyenne, les ménages économisent approximativement 1,8 heure chaque jour pour le temps de cuisson et de nettoyage par l’utilisation d’un réchaud à éthanol. Cette estimation a été basée sur la moyenne de deux variables ; la différence dans le temps pendant lequel le réchaud a été allumé pendant les périodes de suivi de 24 heures selon la référence et selon le Tour 3, et la réduction perçue du cuisinier en matière de temps passé dans la cuisson et le nettoyage lié à la cuisson depuis le début du projet. Chaque variable a donné une estimation qui présente des limites: les réductions de temps perçues sont basées sur ce qui est mémorisé 5 mois et possiblement une sous estimation du volume réel du temps économisé; alors que le temps pendant lequel il est allumé ne reflète pas nécessairement le temps de cuisson active au réchaud, et peut, en fait, surestimer l’économie de temps. L’estimation présentée prend en compte ces limites en calculant la moyenne de chaque mesure issue de chaque site d’étude.

105. L’estimation du temps économisé est évaluée sur un taux de rémunération rurale de 1,92 par jour. Cette valeur a été gardée constante pour la totalité des 30 ans d’analyse, tandis que les taux de rémunération augmenteront probablement par rapport à d’autres prix au cours de cette période, donc la valeur estimée du temps économisé peut être une sous estimation. Même si les membres du ménage qui bénéficient de l’économie de temps ne s’engagent pas dans des activités génératrices de revenus, la rémunération rurale fournit une estimation minimale du coût d’opportunité de ce choix, que le temps soit utilisé pour le loisir et autres activités non payés ou non. Les avantages estimés à partir de l’économie de temps s’élèvent à un total de 368 millions USD avec l’actualisation de 10% au cours de la période projetée de 30 ans pour la pénétration totale du marché des réchauds à éthanol.

IV. Réduction de la Pauvreté par l’Emploi et la Réduction du Travail Ménager 106. Un programme à grande échelle de combustible domestique aurait des avantages significatifs de réduction de la pauvreté s’il est géré d’une manière correcte, surtout au moyen de la décentralisation de la production d’énergie et de l’utilisation accrue d’un combustible de cuisson ménagère très propre. La combinaison de la main d’œuvre requise pour produire l’éthanol et le transporter au marché (l’analyse des autres micro-distilleries au Brésil et des Etats Unis permet d’avoir une estimation de 4,5 personnel à plein temps requis par micro-distillerie) donne une estimation de 0,05 jour de travail par litre d’éthanol.

107. L’augmentation de la main d’œuvre employée dans la production d’éthanol sera compensée en partie par la réduction de l’emploi dans la filière charbon de bois basé sur une estimation de 10,6 hommes jours par tonne de charbon de bois36

36 RWEDP, 1997

. Sur la base du taux projeté d’adoption de l’éthanol comme combustible domestique, cela produit une augmentation nette d’emplois de 571 000 métiers supplémentaires au cours d’une période de 30 ans, surtout en milieu rural. Il s’agit d’une estimation proche du chômage existant à Madagascar, et doit, par conséquent, être considérée dans le contexte des contraintes de l’offre de main d’œuvre. La valeur économique se la création d’emploi associée à la production d’éthanol n’a pas été estimée en vue d’une inclusion dans le modèle présenté ici.

30

V. Disponibilité de Terrain 108. Bien qu’un programme de grande échelle de combustible domestique éthanol puisse avoir des avantages significatifs, les dégâts environnementaux potentiels doivent aussi être déterminés et réduits autant que possible. Un grand volume de terrain serait nécessaire pour planter les produits de base pour la production d’éthanol, ainsi que des ressources en eau pour l’irrigation des cultures de matières premières, pour l’irrigation des cultures de matières premières et pour l’utilisation dans les micro-distilleries elles-mêmes. Chaque quantité de 120 litres/jour / micro-distillerie nécessite environ 1,5 tonnes de matières premières tous les jours, ce qui équivaut à 495 tonnes de matières premières canne à sucre par an (le chiffre est plus élevé, 660 tonnes, dans le cas de matières premières à faible coût. A Madagascar, la production annuelle actuelle de canne à sucre par hectare est d’environ 50 tonnes, ce qui signifie que chaque micro-distillerie peut être approvisionnée par 10 hectares de terrain, en supposant que le terrain produit de la canne à sucre sur une base annuelle. Pour assurer des rendements élevés de manière durable, le terrain doit souvent être laissé en jachère pendant un certain temps avant de le replanter, ce qui signifie que plus de terrain peut bien être nécessaire.

109. Pour 2,000 micro-distilleries, cela équivaut à une superficie totale de terrain de 20 000 hectares requis pour la plantation de matières premières pour 6 000 micro-distilleries, une superficie totale de terrain de 60,000 hectares, et pour 10 000 micro-distilleries une superficie totale de terrain de 100 000 hectares. L’on devrait noter que la superficie totale actuelle de terre arable et de cultures permanents à Madagascar est d’environ de 3,5 million d’hectares37

VI. Résumé des Avantages Économiques d’un Programme de Combustible Domestique Éthanol

, donc le matières premières pour la production de combustible domestique éthanol nécessiterait l’extension de cette superficie d’environ 3,5%. En même temps, ce niveau de consommation ménagère d’éthanol évincerait 127 millions de m3 de bois combustible, l’équivalent d’environ 1,6 millions d’hectares de terrain, qui seraient autrement utilisés par ces consommateurs se convertissant à l’éthanol. L’effet net de la conversion à partir du bois combustible non durable aux plantations de canne à sucre signifierait qu’au cours de la période de projection de 30 ans, le total de la superficie de terrain requis pour la production de combustible domestique serait réduit de 1,5 millions d’hectares par rapport aux transactions habituelles. L’on devrait également noter que certains des terrains qui ont récemment fait l’objet de déforestation pour la production de charbon de bois peuvent bien convenir à la plantation de matières premières pour l’éthanol et il est recommandé qu’une étude complète de cartographie de bioénergie soit effectuée pout identifier les bons terrains pour les matières premières.

110. Les constats de l’analyse économique sont positifs à travers tous les scénarios (prix de l’éthanol, scénarios d’usine, et périodes de pénétration). Par l’utilisation des valeurs de déforestation évitée basée sur les émissions évitées de gaz à effet de serra, tel que décrit ci-dessus, le total des avantages économiques va de 454 millions USD (en utilisant le matières premières canne à sucre sans la vente des produits dérivés, un prix d’éthanol 35 cents US par litre et au cours d’une période de pénétration de 30 ans) à 2,7 milliards USD (en utilisant un matières premières de faible coût avec la vente des produits dérivés, un prix d’éthanol de 20 cents US par litre et au cours d’une période de pénétration de 10 ans). Le Tableau 4.1 ci-dessous présente la gamme de VAN de l’analyse économique, en utilisant un prix d’éthanol de 0,35 USD par litre, au cours d’une période de pénétration de 30 ans, actualisé à 10% au cours d’une période d’exploitation de 30 ans pour chacun des quatre scénarios d’usine. La VAN utilise la déforestation évitée évaluée en émissions de CO2.

111. En utilisant ce même scénario, les coûts et avantages qui contribuent à l’analyse économique d’ensemble peuvent être ventilés par catégorie, pour donner un sens de la manière dont ils contribuent au total général. Le Tableau 4.2 exprime le total des avantages économiques au cours de 30 ans, actualisée à 10%, dans un scénario qui utilise une usine à canne à sucre vendant des produits dérivés et inclut les coûts augmentés de combustible et de réchaud aux ménages et des retours d’investissement aux opérateurs de distillerie (dont les coûts de production d’éthanol, ainsi que la vente d’éthanol et de coproduits y afférents).

37 FAO 2005

31

Tableau 4.1: Résumé des VAN de l’Analyse Économique

Scénario VAN (USD)

Matières premières à faible coût avec produits dérivés 708 millions Canne à sucre avec produits dérivés 625 millions Matières premières à faible coût sans produits dérivés 536 millions Canne à sucre sans produits dérivés 454 millions

112. Tel que montré au Tableau 4.2, les ménages font face à un coût financier dans le prix du réchaud à éthanol lui-même, ainsi que dans le coût plus élevé du combustible. Pour les ménages ruraux, dans le cas où le charbon de bois coûte approximativement 0,10 USD/kg, les prix du combustible éthanol ont besoin de moins de 0,21/litre pour que l’investissement dans l’éthanol soit compétitif avec le charbon de bois. Dans les ménages urbains, où le charbon de bois est plus cher (0,17 USD/kg), le réchaud à éthanol est financièrement viable lorsque le prix de l’éthanol est de 0,37 USD/litre ou moins. Cet investissement financier est compensé par les retours très élevés qui peuvent être gagnés par les ménages individuels par le biais de l’économie de temps, ainsi que les coûts médicaux évités. L’appréciation de ces avantages a été largement exprimée par les femmes utilisant les réchauds à éthanol dans le cadre de la composante enquête auprès des ménages de cette étude. C’est cet avantage économique qui sous tend la disposition des ménages à payer plus pour des combustibles plus propres, plus adéquats même s’ils ne peuvent pas se permettre le LPG.

Tableau 4.2: Ventilation des avantages économiques d’un Programme d’éthanol à Madagascar

Avantage économique Valeur actuelle nette des avantages au cours de 30 ans (USD, millions)

Augmentation des coûts du carburant et des réchauds aux ménages

(175)

Retour d’investissement aux opérateurs de micro-distillerie

74

Déforestation évitée (la gamme dépend de l’approche d’évaluation)

87,5-324

DALY évités 34 Economie de temps 368

32

CHAPITRE 5: PROMOTION DE L’ETHANOL COMME COMBUSTIBLE DOMESTIQUE

113. Le Chapitre 2 a examiné le marché potentiel de l’éthanol comme combustible domestique à Madagascar, ainsi que le retour potentiel d’investissement dans les micro-distilleries, et le Chapitre 4 a étudié les avantages économiques qui seraient dérivés d’une transition du charbon de bois vers l’éthanol comme combustible principal pour une considérable partie des ménages malagasy. Le présent chapitre examine les enseignements tirés de l’expérience africaine à l’aide des programmes de réchaud et de combustible améliorés, puis propose des recommandations institutionnelles et politiques pour un programme de promotion du développement d’un marché commercial pour l’éthanol Madagascar.

I. Les Enseignements tirés de l’Expérience Africaine des Programmes de Réchaud et de Combustible Améliorés 114. Divers facteurs ont conduit les interventions sur la cuisson ménagère au cours des années dont les impacts, sur la santé, de l’inhalation de fumée, la déforestation et la désertification, l’impact sur les émissions de gaz à effet de serre (GHGs) issues du brûlage de combustible solide et la corvée, le temps perdu et le danger pour les femmes dans la collecte de bois de chauffe et sa contribution cyclique à entretenir la pauvreté et la vulnérabilité. Les initiatives ont inclus un changement vers des combustibles alternatives avec de nouveaux réchauds y afférents, l’amélioration de l’efficience des réchauds, les technologies d’extraction de fumée nuisible, les approches pour changer le comportement des cuisiniers concernant la manière et l’emplacement pour faire la cuisine, et le renflouement des stocks de bois de chauffe par la ré-afforestation.

Options de combustible

115. Les LPG et l’électricité sont actuellement les combustibles les plus propres dans la cuisine qui sont largement disponibles dans le monde. Aucun de ces combustibles ne paraît être viable pour une dissémination répandue à Madagascar au moment présent à cause de leur capital et de leurs coûts de fonctionnement élevés. Le combustible bois est le combustible le plus largement utilisé dans le monde et présente de nombreux avantages. Il cuit rapidement, est largement disponible, peut être collecté à aucun coût financier et peut être utilisé dans son état brut. Néanmoins il est considérablement polluant, menant à environ 1,6millions de décès par an, il est responsable de fréquents accidents par des brûlures et des ébouillantages et réduit la qualité de vie de millions de femmes qui passent de nombreuses heures chaque semaine pour le ramasser, les empêchant ainsi de s’adonner à des occupations rémunératrices.

116. Le charbon de bois est largement utilisé à Madagascar par ceux qui sont dans les deux quintiles les plus affluents de la société malagasy. Il est le plus largement utilisé en milieu urbain. Bien qu’il soit plus propre à utiliser, il est généralement fait dans des fours rudimentaires, un processus considérablement inefficient qui utilise du bois non renouvelable et génère des gaz à effet de serre substantiels. L’éthanol, bien qu’il soit utilisé pendant plusieurs années dans l’industrie de luxe de yacht38

Options de réchaud

, est une très nouvelle technologie pour usage ménager dans les pays en développement. Le combustible gel (alcool converti en un gel en utilisant des produits additifs), a fait l’objet d’une promotion pendant un certain temps mais il produit de la chaleur insuffisante et les additifs provoquent des polluants dans les émissions.

117. L’Annexe1 énumère certains des réchauds les plus réussis qui sont commercialement disponibles actuellement dans les pays en développement. Une description plus complète est fournie au Volume IV.

Réchauds entièrement commerciaux

118. Parmi les réchauds mis en exergue dans cette étude, seuls les réchauds KCJ (Kenya Ceramic Jiko), Upesi (Maendeleo) et, dans certaines circonstances, les ensembles LPG sont entièrement commerciaux. Les économies d’échelle ont permis au prix du produit de devenir accessible à un chiffre sans cesse grandissant.

38http://www.dometic.com/42ab8c84-8aee-4c39-9557-c6286ee461f1.fodoc

33

L’utilisation des compétences et des matériels locaux pour la fabrication de réchauds peut rendre le prix plus accessible, mais si les réchauds ne font l’objet de promotion que s’ils ne sont fournis localement, cela peut ralentir le rythme de changement vers des technologies plus propres, plus saines pour les gens qui peuvent vouloir les acheter.

119. Le facteur le plus important dans la réalisation de réchauds entièrement commerciaux, ou de réchauds qui allègeront une grande quantité de la fumée, est que les gens aiment les réchauds et voudront les utiliser, et les remplacer quand c’est nécessaire. Pour être utilisés, les réchauds doivent avoir les attributs de produit désirés par le cuisinier, la qualité du réchaud doit être bonne, et le combustible cohérent au réchaud. Il doit y avoir un circuit d’approvisionnement fiable, sinon les gens vont revenir à leurs pratiques précédentes. La négligence de ces exigences apparemment futiles a mené à l’installation de milliers de réchauds dans le monde et ces derniers n’ont profité qu’à ceux qui les vendent.

Réchauds semi-commerciaux

120. Entre une opération complètement commerciale et un projet à temps limité pendant lequel les réchauds sont donnés en cadeau ou vendus à bon marché, il y a des opérations commerciales qui ont cependant l’appui des ONG, ou des gouvernements. Cet arrangement peut être très réussi et paraît être une étape provisoire utile pour réaliser la commercialisation, distribution et durabilité de long terme. Il fournit un bon modèle sur la manière de se déplacer vers l’entreprise commercial.

121. Dans l’étude de cas sur les réchauds à LPG au Soudan, par exemple, une subvention est encore fournie pour appuyer et former les organisations féminines tenant les entreprises qui vendent les ensembles LPG, fournissent du combustible et donnent des prêts assortis de conditions de faveur même quand ces réchauds sont vendus à travers d’autres débouchés complètement commercialement à ceux à revenu plus élevé. Cela donne un modèle qui peut être adopté pour les réchauds à éthanol. Une structure d’ONG bien éprouvée est utilisée par l’ONG Vita EnterpriseWorks pour les réchauds Gyapa. Ces réchauds sont vendus par des entreprises indépendantes, mais l’appui est donné par l’ONG au moyen d’appui aux nouvelles entreprises avec de la formation et de la promotion. Le réchaud Vesto est fabriqué par NewDawn engineering qui apporte du financement extérieur et appuie la formation, le développement et la promotion.

122. Le réchaud Ugastove bénéficie du financement de carbone pour subventionner son coût et le rendre accessible. Les réchauds à éthanol sont bien placés pour bénéficier du financement de carbone étant donné que les émissions sont réduites et que la pression sur les forêts est également réduite, en particulier dans le cas où les déchets agricoles peuvent être utilisés comme point de départ. Deux réchauds qui fonctionnent sur des principes similaires – le réchaud StoveTec et le réchaud Envirofit – utilisent les principes de ‘réchaud fusée’. Bien qu’ils utilisent du bois, un facteur clé de ces réchauds est la conception attrayante ‘moderne’ qui, avec la lourde promotion dans le cas du réchaud Envirofit, a mené à une adoption répandue. En Amérique Centrale, des réchauds à deux cheminées, l’Onil et l’Ecostove utilisent un ‘principe de fusée’ pour augmenter le rendement d’énergie et pour réduire les émissions. Ils nécessitent de l’appui cohérent et continu aux consommateurs dans les premiers jours s’ils doivent fonctionner de manière efficiente. Les visites régulières du personnel de l’ONG assurent qu’ils sont bien entretenus. Interventions qui ont manqué à réaliser la durabilité au-delà de la durée du projet 123. L’échec de certains réchauds à éthanol peut être attribué à plusieurs facteurs. L’utilisation du combustible gel, à l’origine annoncé comme le combustible de l’avenir, a mené à des réchauds tels que le SuperBlu, ayant fait l’objet de promotion mais pas d’appropriation sur le marché cible. Le fait de mettre des additifs dans l’éthanol pour en faire du gel a produit un combustible qui ne se réduit pas facilement en vapeur, et ralentit le processus de combustion et ne permet pas suffisamment de mélange de vapeur combustible et d’air. Cela a fourni une flamme plus froide plus lente qui n’est pas utile pour la cuisson, quoique le combustible soit encore utilisé pour un chauffage occasionnel de l’espace. Ce réchaud souffre aussi de certains problèmes de qualité/ sécurité. Le réchaud CookSafe de l’Afrique du Sud a une bonne performance dans les tests dans cette étude – mais ne parait plus être en production comme réchaud ménager.

34

II. Rôles du Gouvernement, du Secteur Privé et de la Société Civile 124. Le Gouvernement a un rôle essentiel à jouer dans l’élaboration d’une stratégie et d’une politique propices à l’utilisation de ces combustibles dans la fourniture d’énergie ménagère, dont l’établissement de normes de qualité d’éthanol, ainsi que la sûreté et l’efficience du réchaud. Dans le cas de l’éthanol, où des avantages économiques plus larges peuvent être réalisés (tel que démontré au Chapitre 4), ces derniers fournissent une explication raisonnée pour que l’appui du Gouvernement surmonte les premiers obstacles à l’adoption, y compris à travers l’appui aux pilotes de démonstrations pilots et à l’accès au crédit.

125. Un autre rôle est dans la facilitation des partenariats entre les organismes gouvernementaux (environnement, foresterie, énergie et commerce et industrie) et d’autres r organisations tant du Nord que du Sud telles que le secteur privé et les ONG. Les gouvernements peuvent créer un environnement propice aux investissements du secteur privé en surmontant les obstacles majeurs tels que le manque de clarté des régulations et de la législation, le manque de sécurité des investissements, les coûts prohibitifs et droits d’investissement. En termes de financement, les gouvernements devraient chercher à fournir des informations, même des subventions pour tous les combustibles pour créer un terrain de jeu uniforme et faciliter l’acquisition du financement de carbone39

126. Le secteur privé a un rôle essentiel à jouer dans l’application de l’approches commerciale et celle du marketing par rapport aux diverses questions sociales, environnementales et de santé publique implicites en matière d’énergie ménagère et de combustibles propres. Le secteur privé a besoin de donner des choix de technologie aux ménages à différents niveaux de revenu, promouvoir des technologies et services spécifiques à des coûts accessibles – et rendre les prix de technologie assez compétitifs sur le marché. Pour cela, il a besoin d’investir dans le développement de technologies en vue de production plus facile, de circuits d’approvisionnement améliorés aux marchés sans cesse grandissants, appliquer une approche commerciale vers la mise à l’échelle, et produire un effet de levier pour le financement, dont le financement de carbone pour l’achat de réchaud. Les approches commerciales s’avèrent être réussies au fur et à mesure qu’elles sont menées par la demande. Cependant, la plupart de ces organisations ont l’appui des ONG aux premiers stades, en particulier en formation aux compétences d’entreprise et en gestion financière.

. Enfin, la génération d’une demande de combustibles propres non bien connus peut être un obstacle majeur à l’implication du secteur privé et à une consommation réussie. Le Gouvernement a un rôle important à jouer dans l’éducation et la sensibilisation du public. Les défendeurs auprès des institutions clés peuvent avoir un impact profond sur la réussite de ces initiatives.

127. Les produits doivent avoir une bonne performance dans le contexte du ménage dans lequel ils sont installés. La meilleure technologie, si elle n’est pas acceptable au cuisinier, a une efficacité de 0%. Il y a d’innumérables exemples de bonnes technologies qui restent inutilisées comme elles ne répondent pas aux besoins de ceux pour lesquels elles ont été conçues sans consultation. Ceux qui vivent dans la pauvreté n’ont pas le luxe d’adopter des biens et services qui ne répondent pas à leurs besoins. Les produits ont besoin d’être entièrement testés et revus par un échantillon représentatif de consommateurs, le feedback doit être obtenu d’une manière structurale et les problèmes, identifiés et réorientés jusqu’à ce qu’un produit désirable soit élaboré. De même, la technologie adoptée pour les micro-distilleries devrait incorporer la meilleure pratique internationale pour assurer l’efficience et les rendements nécessaires pour attirer les investissements locaux, tout, en même temps, minimisant l’impact environnemental par l’utilisation de bagasse et de déchets agricoles comme combustible, et la conversion des déchets de distillerie en produits dérivés vendables.

128. La majorité des programmes d’énergie ménagère ont impliqué la participation d’ONG à leur début. Les ONG peuvent jouer un rôle clé dans l’entreprise de programmes pilotes et de projets de démonstration. Elles peuvent travailler avec d’autres acteurs en matière de facilitation, de services d’appui, de coordination de secteur, de plaidoyer, de pilotage, d’établissement de liens avec les groupes communautaires, les ONG locales sont vitales dans l’apprentissage des problèmes ou questions que les bénéficiaires peuvent ne pas vouloir divulguer à ceux qui sont en dehors de la communauté. Where projects are instigated by international organisations, local NGOs are vital in learning about problems or issues that beneficiaries might not wish to divulge to those outside the community. Les ONG peuvent agir comme 'des courtiers honnêtes' qui peuvent

39 Le besoin d’un ensemble de données de référence issu d’une bonne recherche et accepté a été identifié pour le financement de carbone dans chaque pays avec certaines des entreprises réussies mentionnées dans ce rapport. Cela réduirait le montant d’investissement nécessaire par chaque société et la mise en place par le projet d’un financement de carbone. Une initiative menée par le gouvernement d’établir ces données faciliterait l’obtention du financement de carbone pour le pays impliqué.

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agir au nom d’une communauté – et négocier avec les banques, ou les autorités locales au nom de la communauté qu’elles servent.

III. Promotion de l’Éthanol comme Combustible Domestique à Madagascar 129. L’expérience internationale avec les deux approches de cuisson ménagère améliorée, ainsi que la production d’éthanol, est significative et est en cours de développement. L’alliance mondiale pour les réchauds de cuisson propres récemment lancée [Global Alliance for Clean Cookstoves], qui implique l’engagement d’organisations nationales et internationales aux niveaux les plus élevés, a été lancée vers la fin de l’année 2010 et reflète la prise de conscience croissante de la question de pollution de l’air des ménages et son lien avec la santé et l’environnement. La production mondiale d’éthanol augmente et, vers l’année 2007, a atteint environ 50 milliards de gallons produits par an, dont la croissance est liée aux prix pétroliers élevés, à la prise de conscience internationale du réchauffement de la terre et aux préoccupations afférentes à la sécurité énergétique. Bien que la base d’éthanol de l’Afrique soit moins développée que celles que l’on trouve en Amérique latine et en Amérique du Nord, plusieurs pays augmentent la production et il existe un potentiel considérable d’expansion pour la filière de biocombustibles africains. Malgré la récente croissance, cependant, le marché mondial de biocombustibles en est encore à son relatif début. La consommation actuelle dominante d’éthanol est pour le mélange de carburant pour le transport, alors que dans les contextes de pays en développement, l’énergie ménagère représente souvent 75-90% du total de demande en énergie. Il a été montré que l’éthanol a le potentiel de combustible domestique plus propre et plus sain dans plusieurs pays, et le développement d’un marché stable de combustible domestique domestique est considéré avoir le potentiel d’offrir des avantages multiplicateurs substantiels sur le plan économique, sanitaire et environnemental aux niveaux local, national et international.

130. La concrétisation de ces avantages à Madagascar entraînerait un déplacement considérable dans les modèles actuels de production et de consommation, et le fait de surmonter une série d’obstacles. Bien que la production d’éthanol soit pratiquée à Madagascar, les niveaux de production sont actuellement bas dans le secteur formel de grande échelle qui a subi des déclins dans la production et la productivité des récentes années, alors que la production artisanale d’alcool issu de la canne à sucre, à petite échelle, continue, mais au niveau de la concentration du combustible et aux niveaux des prix, il ne convient pas pour une utilisation en tant que combustible domestique. Les combustibles ménagers dominants à base de biomasse d’origine forestière sont disponibles à des prix inférieurs et externalisent leurs dégâts sur l’environnement et leur utilisation est accompagnée d’une faible conscience des dangers de la pollution de l’air des ménages. De plus, on a rencontré une série d’obstacles au développement de l’éthanol en tant que combustible domestique dans des programmes antérieurs au niveau international. Ces derniers ont comporté la promotion de réchauds inefficaces ou non appréciés, des mandats de mélange de combustible qui écartent un approvisionnement abordable par rapport aux ménages, des problèmes de qualité avec la force et les impuretés de l’éthanol, une variabilité de politiques et les fluctuations des prix des combustibles selon la concurrence. L’on devrait noter que si Madagascar se doit d’élaborer un programme réussi de combustible domestique d’éthanol, il serait le premier pays à le faire.

131. Néanmoins, comme l’a montré cette étude, le développement de l’éthanol comme combustible domestique à Madagascar paraît financièrement viable et économiquement bénéfique, en plus d’être attrayant sur le plan environnemental et offrant des avantages de santé significatifs. L’argument est davantage renforcé par l’occasion de revitaliser la filière de la canne à sucre. Les dernières sections de ce chapitre traitent d’une série de considérations afférentes à la conception, la politique et la programmation qui seront importantes pour assurer le succès des efforts Malagasy pour promouvoir l’éthanol comme combustible domestique.

Considérations relatives à la conception: Production et livraison d’éthanol pour le marché des ménages

Echelle de Production

132. Il existe un intérêt considérable à Madagascar concernant les distilleries de grande échelle qui produisent de l’éthanol pour l’exportation. Les prix de l’éthanol sur le commerce international en 2011 ont été de plus du double des 35 US cents par litre estimés au Chapitre 2 comme prix local raisonnable pour

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l’éthanol de micro distilleries vendu comme combustible domestique. En l’absence de l’intervention du gouvernement, le différentiel de prix dissuadera la vente locale de l’éthanol issu des distilleries de grande échelle. Cependant, la Bourse des marchandises demande du volume pour une concurrence avantageuse et, par conséquent, ne représente pas une alternative de marché réaliste pour les micro-distilleries.

133. En même temps, les micro-distilleries fournissent un certain nombre d’avantages réels à la production d’éthanol pour le marché local. Les micro-distilleries ne sont seulement de grandes usines à échelle réduites ; il s’agit de petites usines conçues être simples, efficientes et de taille appropriée. Les avantages de la production d ‘éthanol à petite échelle ; tel que démontré par le développement des micro- distilleries dans un certain nombre de pays (en particulier, le Brésil40

• Le coût d’investissement par litre d’alcool est approximativement d’un tiers de celui des usines traditionnellement plus grandes;

) comportent ce qui suit:

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• Une considérable économie de combustible à cause d’une réduction dans le transport de la canne à sucre et de l’alcool;

• La simplicité de l’opération, évitant le besoin de personnel hautement qualifié; • La décentralisation des occasions d’emploi et un meilleur éventail des revenus, aidant à fixer la main d’œuvre en milieu rural; • La sécurité énergétique bénéficie de la décentralisation des points de production de combustible locale.

Lignes d’approvisionnement et ciblage géographique

134. Dans tout système à carburant biologique, que ce soit des combustibles solides comme le bois et le charbon de bois, ou des combustibles liquides tells que l’éthanol, la manipulation et la livraison des matériels est une partie majeure de la construction de prix du carburant et de son efficience en matière d’énergie par rapport à sa durée de vie. La production d’éthanol combustible à la place du toaka gasy et l’installation de micro distilleries intégrées locales pour s’occuper de la production de nombreux petits agriculteurs changent la manière dont la matière première est manipulée et dont le produit est commercialisé. La livraison de la canne à sucre à partir des champs jusqu’à la distillerie devient une opération plus extensive que pour la production artisanale toaka gasy. Uns fois coupée, la canne à sucre devrait être traitée le même jour pour assurer une perte minimale de sucre dans la tige. Donc, la zone à partir de laquelle la distillerie peut recevoir les matières premières est définie par les temps et le coût de livraison pour amener la canne à sucre à la distillerie.

135. L’emplacement des micro-distilleries, au moins à un stade initial, aura besoin d’établir un équilibre entre la proximité d’un matières premières et d’un marché. Il est probablement le plus faisable de commencer la commercialisation des réchauds et du combustible éthanol dans de petits marches urbains qui procurent les avantages des infrastructures plus développées, des chaînes d’approvisionnement établies et des bases de consommateurs. Le pouvoir d’achat et le coût comparatif des autres combustibles seront également plus élevés en milieu urbain, offrant à l’éthanol un avantage comparatif vis-à-vis des autres combustibles. De plus, la propreté et la convenance, l’efficience et l’économie de temps sont des avantages majeurs du réchaud à éthanol et du combustible qui sont susceptibles de motiver les décisions des consommateurs, d’abord dans les ménages ruraux. Etant donné le besoin d’installer également une micro distillerie à côté d’un endroit à occasion de bon produit de départ, les emplacements initiaux sont susceptibles d’être proches des villes de marché rural où la densité de la population est propice à une livraison efficient du combustible. Dans les bonnes circonstances, le combustible n’a même pas besoin d’être livré – les consommateurs viennent à la distillerie pour acheter de l’éthanol à partir d’une pompe munie d’un compteur sites au niveau de la distillerie.

40 Un récent exemple est une etude brésilienne qui a utilize la micro distillerie de Usinas Sociais Inteligentes (USI) comme objet de son étude. Voir: Rosado Júnior Adriano Garcia, Coelho, Hilton Machado and Feil, Norton Ferreira. 2008. Análise da viabilidade econômica da produção de bio-etanol em microdestilarias. Universidade Federal do Rio Grande do Sul. 41 Pour le même investissement initial comme celui-là, une distillerie classique de 120 000 litre par jour, cent quarante sept (147) micro-distilleries, produisant un total de 352 000 litres par jour, peut être installée. Hulett, Deon. 1981 - The Development of a Micro Distillery for Fuel Alcohol in Brazil. Proceedings of the South African Sugar Technologists’ Association, June 1981.

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Equipement de Distillateurs de Toaka Gasy pour faire de l’éthanol combustible

136. Pour les agriculteurs ou les artisans qui tiennent déjà des distilleries de toaka gasy, deux approches semblent être possibles: (i) ils peuvent vendre leur mélange éthanol-eau à une micro-distillerie moderne pour davantage de distillation, ou (ii) ils peuvent mettre au niveau leurs propres matériels pour produire de l’éthanol combustible de manière rentable. Bien que la seconde option offre des gains environnementaux significatifs, la première représente des transactions habituelles. Les alambics artisanaux nécessitent beaucoup d’énergie, en général du bois de chauffe, et la distillation est crue et inefficiente. La création d’un programme pour mettre au niveau les alambics artisanaux offriraient des avantages, tant en production de combustible qu’en réduction d’utilisation de bois de chauffe.42 Cependant, une amélioration substantielle des opérations artisanales mises au niveau serait fournie par l’installation de micro-distilleries intégrées conçues pour réaliser une certaine économie d’échelle.43

Mise en place d’un cadre politique d’appui

Une approche prudente aux subventions

137. Les programmes nationaux de subvention de combustible sont énormément chers, profitent aux riches plus qu’aux pauvres, et éventuellement doivent être abandonnés. L’élaboration d’un marché de combustible éthanol entièrement commercial dès le début protègera les consommateurs d’un choc probable et retrait de subvention par le gouvernement. Si les subventions sont ajoutées à un programme pour promouvoir une absorption rapide du combustible éthanol et des réchauds nécessaires pour le brûler, alors la subvention devrait être appliquée au réchaud plutôt qu’au combustible pour un certain nombre de raisons, dont ce qui suit:

• Une subvention est versée une fois par réchaud, bien que la subvention soit versée sur chaque augmentation du combustible. Pour un réchaud de 10 ans, une subvention sur le combustible serait payée plus de 3 600 fois. Si une subvention de 10 USD ou 20USD est payée sur le réchaud, cela fait une différence significative. Si la même subvention est appliquée au combustible, elle ne serait pas significative. Autrement dit, subventionner le réchaud est beaucoup meilleur marché que subventionner le combustible. • Pour qu’un programme de combustible propre soit indépendant, et finalement être durable, le coût du combustible doit être compétitif avec d’autres combustibles. La création d’une tarification artificielle de combustible est susceptible d’être non durable. Cela est démontré par le fait que la plupart des pays africains ont par nécessité dérégulé leurs divers combustibles. • Si une subvention peut permettre l’achat d’un réchaud de qualité élevée, cela produira des gains en efficience, durabilité, sécurité et qualité de l’air. A l’opposé, les réchauds “bon marché” finissent par coûter plus que ceux de qualité élevée, parce qu’ils ont bientôt besoin d’être remplacés, ce qui crée l’insatisfaction des consommateurs dans le processus. 138. Une autre raison de préférer une subvention pour les réchauds est que cela peut être financé par le privé au moyen de la vente d’éthanol, juste comme le combiné du téléphone est souvent subventionné par la vente de temps d’antenne. Si le combustible éthanol peut être amené au marché à moindre coût, alors il est possible qu’il y ait assez d’économie dans le carburant pour fournir une avance de financement pour le réchaud. Si une charge de 5 cents US par litre est placée dans le combustible pour payer le réchaud, alors le coût d’avance d’un réchaud de 45 USD au consommateur serait de 27 USD si l’avance de financement est rassemblée au cours d’une année, de 9 USD si l’avance de financement est rassemblé au cours de deux ans. Le coût du réchaud peut “disparaître” dans le combustible, s’il y a assez d’économie dans le combustible pour permettre cela, et si le réchaud est de qualité suffisante pour être durable. Un réchaud à 6 mois de durée de vie peut à peine être financé au cours d’un an ou de 18 mois.

42 Les deux améliorations les plus importantes pour les distilleries artisanales seraient une colonne de distillation pour remplacer l’alambic et un fourneau amélioré pour allumer la chaudière. Des instructions et de la formation peuvent être dispensées aux opérateurs sur la manière de construire un meilleur fourneau (un fourneau avec un foyer et une bonne circulation d’air peuvent brûler de la bagasse). Une amélioration importante pour le distillateur artisanal serait d’avoir une presse manuelle de canne à sucre pour améliorer l’extraction de jus à partir de la canne à sucre, et il existe d’autres occasions d’accroître la productivité par les formations et les semences pour produire de la canne à sucre plus résistante et de diversifier à l’aide de sorghum sucré si possible. 43 Les exemples issus du Brésil (Usinas Sociais Inteligentes) et des Etats Unis d’Amérique (Blume Distillation) montrent de meilleurs chiffres en termes de coût de capital unitaire qui commence à 1 000 à 1 500 litres par jour.

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Réduction des Coûts

139. Plutôt que des subventions, le gouvernement devrait se concentrer sur l’assistance au nouveau marché de combustible en évitant d’y injecter du coût bien qu’il soit jeune et fragile. L’éthanol en tant que combustible doit être différencié de l’éthanol pour d’autres usages et, si possible, les taxes sur le combustible éthanol devraient être enlevées ou réduites pour l’aider à entrer sur le marché. L’on devrait également fournir de l’appui à la technologie et aux opérations de micro distillerie sous forme de reports créditeurs d’impôt ou de périodes d’exonération fiscale surtout pour la technologie avancée qui rentre en provenance de l’extérieur du pays. Pour l’importation de réchauds pour cette étude, chaque réchaud a encouru des droits de douanes, TVA, frais de Gasynet44

140. Un obstacle à l’adoption de l’éthanol comme combustible qui existe dans de nombreux pays est l’existence des marches locaux de boissons et l’incertitude des gouvernements sur la manière, ou l’opportunité ou non, de réguler pour un marché de combustible et/ou pour un marché de boissons. Deux fois dans l’histoire des Etats Unis d’Amérique, les industries d’éthanol naissantes construites sur des distilleries d’échelle d’exploitation ont été détruites par les taxes sur l’alcool

et des frais de l’agence aéroportuaire. Cela a augmenté le coût des réchauds de 350%. En plus, le processus a nécessité une haute intensité de personnel et beaucoup de temps.

45 et, de manière significative, le Brésil a utilisé la politique fiscale non seulement pour construire son industrie, mais également pour faire une sélection sur les usines d’échelle micro, un résultat encore disputé au Brésil aujourd’hui.46

141. Actuellement à Madagascar, l’éthanol est impose comme boisson alcoolisée. Il n’y a pas de distinction pour l’éthanol combustible ou chimique bien qu’il y ait une exemption pour l’alcool utilisé pour les produits pharmaceutiques. Le vendeur de combustible éthanol doit actuellement payer 20% de TVA et approximativement 58% de droit d’accise. Pendant l’enquête auprès des ménages pour cette étude, l’éthanol a coûté 1 200 AR par litre et a été vendu au projet pour 2 272 AR. La TVA est payable non seulement sur le produit lui-même mais également sur le droit d’accise prélevé sur le produit

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Renforcement de l’application de la loi forestière

Afin que l’éthanol puisse être compétitif sur le marché de combustible Malagasy, il doit recevoir un traitement fiscal approprié au combustible. Une période d’exonération fiscale temporaire sur la TVA et les droits d’accise confèrerait un avantage stratégique, justifiable sur la base des avantages environnementaux et sanitaires à gagner par la substitution par l’éthanol du charbon de bois comme combustible domestique, tel que démontré par cette étude.

142. L’éthanol en tant que combustible domestique entrera en concurrence surtout avec le charbon de bois. Dans la mesure où le charbon est produit illégalement, il reçoit une subvention illicite qui reflète les coûts environnementaux qui ne sont pas internalisés dans son prix. Des activités de renforcement de la protection, de la forêt constitueront un facteur important dans la promotion de l’éthanol comme combustible domestique en limitant l’approvisionnement de bois combustible illégalement récolté, augmentant à cette occasion le prix relative du charbon à un niveau qui reflète mieux sa vraie valeur. Pour réduire l’impact social de l’amélioration de la protection de la forêt, les micro-distilleries peuvent faire partie d’un ensemble qui permet aux agriculteurs d’en faire plus avec leur terrain, en réhabilitant les zones dégradées et en remplaçant la fabrication de charbon de bois à l’aide de la distillation de combustible éthanol comme activité rémunératrice en argent liquide. Le renforcement de l’économie agricole en donnant aux agriculteurs le savoir faire et les outils pour produire du combustible éthanol peuvent, par conséquent, former un élément de la stratégie nationale dans le contexte des programmes existants du Plan national d’actions environnementales (PNAE) et REDD.

Lancement du Programme de combustible domestique éthanol: Rôles et mise en phase

143. Le lancement réussi et la durabilité commerciale de l’éthanol comme combustible domestique exigent la participation efficace du Gouvernement, des institutions financières, du secteur privé et de la société civile. Les questions de sécurité et de qualité devraient être primordiales, avec un essai rigoureux des

44 Tout commerce international à destination et en provenance de Madagascar doit être enregistré sur le système Gasynet qui est un partenariat public privé. Ce système est relativement nouveau à Madagascar et ne fonctionne pas bien encore. 45 Kovarik, Bill. 1998. 46 Horta, et al. 2008. 47 Résumé du Système fiscal à Madagascar – Comparison de la loi de finances 2007-2008. Disponible au www.impots.mg/uploadedfiles/documents/file_2_144.doc.

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réchauds – en particulier pour les nouvelles conceptions – pour assurer qu’ils conviennent et sont en sécurité pour l’utilisation. L’établissement de normes de qualité par le Gouvernement réduira les accidents, promouvant à la fois la confiance des consommateurs par rapport aux réchauds et l’accès au financement de carbone en demandant une durée de vie minimale du produit. Les normes de qualité pour le combustible éthanol seront également importantes que le sera la détermination du Gouvernement à différencier l’imposition entre le combustible éthanol et la boisson alcoolisée. Les avantages économiques de l’éthanol comme combustible domestique donnent une justification de l’investissement public pour aider à surmonter les obstacles à l’adoption, par le biais de l’appui aux projets de démonstration et à l’accès au crédit tant pour l’achat des réchauds que pour l’investissement dans les micro-distilleries. Le financement du carbone peut fournir une source supplémentaire de financement du programme, et aider à faire en sorte que les réchauds à éthanol et le combustible éthanol soient accessible aux ménages pauvres qui manquent autrement des moyens financiers pour investir dans la santé, les moyens d’existence et les avantages environnementaux de changer à partir du combustible bois et du charbon de bois caractérisés par la fumée et la non durabilité.

144. L’implication du secteur privé appuiera la promotion des réchauds à éthanol en se concentrant sur les critères qui sont considérés très important au cuisinier (par exemple, propreté, attrait de la conception, vitesse de cuisson) tout en aidant à assurer l’efficacité et l’accessibilité du produit à l’aide du développement continu des technologies en réponse aux retours d’informations des clients et à la concurrence. Les ONG peuvent jouer un rôle clé dans l’appui aux entrepreneurs au moyen d’approches communautaires conçues pour conscientiser sur les avantages de l’éthanol comme combustible domestique, et en dispensant de la formation en matière de fabrication de réchaud et d’installation de micro-distillerie.

Phase 1: Initiation – Développement de la capacité locale

145. Il sera essential d’avoir une étude pilote et une mise à l’échelle mesurée pour confirmer les conditions dans lesquelles la distillation de petite échelle de l’éthanol pour la cuisson est faisable. Beaucoup de recherche et développement (R&D) a déjà été effectué avec les réchauds à éthanol; par exemple, le Projet Gaia, Inc. Considère le réchaud Clean Cook utilisé dans cette étude entièrement commercial.48

146. Bien que les micro-distilleries aient fait l’objet d’essais extensifs, de gestion et d’étude au Brésil, aux Etats Unis et dans divers autres pays, ils devraient faire l’objet de davantage d’essai et de développement à Madagascar. Il en est ainsi non pas parce que les matériels et les processus sont mystérieux, mais parce qu’ils ont besoin d’être entièrement compris par les praticiens. Ce faisant, il émergera des innovations et des adaptations. La gestion efficient de ces usines est une nécessité et peut être démontrée à plusieurs reprises en vue d’avoir de bons effets. Bien qu’il y ait de l’expérience considérable avec la production d ‘éthanol à Madagascar, il est recommandé que les fournisseurs de micro-distillerie expérimentés et avancés soient invités au pays pour construire des prototypes d’usines, qui peuvent alors faire l’objet d’étude et de reproduction au niveau des promoteurs locaux.

D’autres promoteurs de réchauds à éthanol feront sûrement des essais sur le marché Malagasy et à travers l’Afrique. Il est probable qu’un réchaud commercialement réussi en mènera à plusieurs sur le marché.

49 Les promoteurs à Madagascar devraient également observer ce qui se développe ailleurs en Afrique; par exemple, une distillerie USI et 1000 réchauds CleanCook stoves ont été récemment achetés au Nigeria pour l’Etat d’Oyo50

147. Une concentration vitale de l’étude supplémentaire sur les micro-distilleries en Afrique concerne la production et l’approvisionnement de matières premières. La plantation, la fourniture et la préparation des matières premières pour la micro distillerie sont aussi importantes que la fermentation et la distillation de ces produits. Tout projet de micro-distillerie devrait avoir une composante agricole forte, de préférence avec l’implication du Ministère de l’Agriculture. Par exemple, l’Institut International de l’µAgriculture tropicale (International Institute of Tropical Agriculture) à Ibadan, faisant partie du réseau CGIAR, sera impliqué dans le projet de l’Etat d’Oyo.

, et la Banque Mondiale a financé l’élaboration d’une micro-distillerie en Ethiopie dans le cadre du programme Biomass energy Initiative for Africa (BEIA).

48 Project Gaia, Inc. and Dometic Group. 49 Plusieurs sociétés consultées dans cette étude désirent construire des micro-distilleries en Afrique et fournir l’appui technique nécessaire pour former les propriétaires et opérateurs locaux en ce qui concerna l amanière de construire, de faire fonctionner et d’entretenir ces usines. La liste inclut Usinas Sociais Inteligentes (USI) du Brésil et Blume Distillation, LLC des Etats Unis d’Amérique. 50 Facilité par le projet Project Gaia, Inc. C’est le projet de l’agence National Biotechnology Development Agency (NABDA).

40

148. Une autre concentration importante lors de la phase d’initiation est l’élaboration de politique du gouvernement. Le gouvernement Malagasy devrait apporter une assistance directe dans le transfert de technologie, le partage de connaissances et les réductions des obstacles à la commercialisation. Le PróAlcool au Brésil a été élaboré au cours de nombreuses années avec l’aide d’une liste exhaustive de moyens d’incitation. Le développement du combustible éthanol à Madagascar sera considérablement accéléré par l’engagement du gouvernement au niveau de la politique et à celui de la règlementation.51

Phase 2: Commercialisation – Attirer la Technologie, Assurer le Financement et Construire les Equipes

149. La voie la plus facile vers la commercialisation est de commencer petit et de construire en augmentant progressivement. Cela est possible à l’aide d’une approche “réseau de micro distillerie plus ”. Si un démarrage commercial commence avec une échelle de 1 000 litres par jour, cela fait 4 200 tonnes de canne à sucre consommés en une année, 1 000 réchauds vendus en une année et 360 000 litres de combustible vendus en une année. L’on voit l’importance relative aux matières premières et du combustible éthanol pour les réchauds. Pour chaque réchaud vendu, 4 tonnes de canne à sucre sont récoltées et 360 litres d’éthanol sont vendus par an.

150. Les droits à l’importation seront une question cruciale. De nombreux pays fournissent des moyens d’incitation pour l’importation des machines et des matériels en vue d’un traitement à valeur ajoutée ou d’une fabrication qui est soit exempté de taxe ou à des taux considérablement réduits. Madagascar ne dispose pas d’un programme clair à cet égard. Le fait d’apporter le meilleur prototype d’équipement pour commencer une industrie de petite échelle de production d’éthanol est très importante. Les périodes d’exonération fiscale sur les matériels et les machines peuvent être justifiées pour des raisons de développement agricole et industriel, pour la substitution de l’importation et pour la création d’une économie de combustibles biologiques. L’introduction de réchauds de qualité élevée fournit les mêmes avantages que l’introduction d’équipements avancés de micro-distillerie. L’obtention de prototypes d’équipements de qualité élevée dans le commerce local stimulera l’innovation et le développement de solutions “fait maison”.52

151. Donner des occasions de financement pour la construction et le fonctionnement de micro distilleries peut ne pas être la manière la plus efficace pour réduire les obstacles financiers à la création d’un marché de combustible éthanol à Madagascar. Si la micro distillerie peut être construite au niveau local, le fonds propre requis, à 20%, peut être de l’ordre de 5000 USD à 10 000 USD. L’importation et l’installation d’un des systèmes avancés à partir du Brésil, l’exigence en fonds propre seraient un peu plus élevés à 20 000 USD à 30 000 USD. Le retour d’investissement sur le système importé, plus coûteux est susceptible d’être plus élevé, cependant, à cause de son efficience et productivité améliorées. La banque du Brésil, National Development Bank of Brazil, a à plusieurs reprises exprimé sa disposition à fournir du financement pour ces systèmes.

152. La composition idéale d’une équipe pour commencer un projet commercial autour des réchauds et du combustible éthanol consiste en un investisseur local ayant suffisamment de ressources pour donner le fonds propre du projet, une banque locale dispose à aider à l’aide d’un capital d’emprunt à un taux préférentiel et l’appui technique issu d’organisations académiques, à but non lucrative et de développement pour donner des conseils et de l’expertise sur les technologies et la planification de projet. Ces organisations de facilitation peuvent également servir de lien à l’expertise extérieure sur les réchauds, les distilleries et l’agronomie, étant donné que l’équipe aura besoin d’avoir accès à un ingénieur des travaux publics, d’un ingénieur en procédés ou d’un chimiste familier avec la fermentation et la distillation, et d’un agronomiste familier avec les cultures qui fourniront les matières premières pour la fabrication d’éthanol.

153. Les manières dont cette équipe peut être aidée pour la mise en œuvre de son entreprise, la première du genre, comprennent ce qui suit:

51 Pour une discussion sur les politiques pour promouvoir le développement du combustible biologique, voir Horta Nogueira, Luiz Augusto, ed. 2008. Sugarcane-based Bioethanol – Energy for Sustainable Development, BNDES and CGEE, Chapter 8, Section 4. 52 Dometic Group, le fabricant du réchaud CleanCook, a proposé au fabricant local potential l’option d’expédition des pieces des réchquds pour être assemnlées au niveau local. Cette approche permettrait au fabricant local d’adapter le corps du réchaud et les supports du pot aux besoins locaux, tout en retenant la technologie d’allumage du réhcaud. Il existe l’occasion de construire des micro- distilleries modulaires sur la base d’une “chaîne de montage”, et cela est, en fait, ce que USI au Brésil et Blume Distillation LLC aux Etats Unis d’Amérique prévoient de faire.

41

• De l’assistance en financement et en planification pour la réalisation d’un plan d’activités et de financement (le coût estimatif est inférieur à 10 000 USD); • L’accès au financement à des taux préférentiels (le coût estimatif au cours de 5 ans est inférieur à 30 000 USD); • De l’assistance pour l’importation de machines et d’équipements (peu ou pas de coût); • Au moins une exonération temporaire sur les tarifs pour promouvoir le transfert de technologie (coût estimatif inférieur à 35 000 USD); • Au moins une exonération temporaire sur la TVA pour la vente des réchauds et de combustible (coût estimatif inférieur à 10 000 USD pour la première année d’opération); • Reconnaissance au niveau du gouvernement de la nature transversal de l’entreprise, avec l’engagement des ministères des finances, de l’agriculture, de l’énergie, de l’industrie et de la santé (peu ou pas de coût). Le coût total de cet ensemble de moyens d’incitation pour démarrer un projet commercial construit autour de micro-distilleries et de réchauds à éthanol est de 85 000 USD, dont la totalité n’est pas à la charge du même sponsor. Des combinaisons de ces moyens d’incitation aideraient à assurer la réussite des premiers démarrages.

42

Annexe 1 – Types de Réchaud, leur Combustible, Distribution, Durée de Vie et Coût Approximatif

Nom du réchaud

Réduction de pollution Coût (USD) Rentabilité

Économie de combustible (%)

Durée de vie approximative (ans)

Notes

Réc

haud

s à

étha

nol e

t à

com

bust

ible

de

gel

Clean Cook

Très bonne – virtuellement zéro particules

~55 USD

Juste – très propre, coûts élevés de début pais longue durée de vie

n/a ~10 ans

A besoin d’un bon circuit d’approvisionnement d’éthanol, et de personnes capables de se permettre d’accéder au combustible et au réchaud

Réc

haud

s à c

ombu

stib

le b

ois

Upesi

Non concluante; cuisson plus rapide réduit l’exposition du cuisinier

entre 2 USD et 6 USD

Faible coût et longue durée. Utilisé tout le temps.

50% ~4 ans Très bien accepté, largement disponible.

Onil stove Très bonne

100 USD souvent subventionné

Bonne au cas où la subvention est disponible – Le combustible peut être ramassé

60%-70% 5 – 10 ans (estimation)

Utilisé en Amérique centrale

EcoStove Très bonne Non connu

Le combustible peut être ramassé

50% 5 – 10 ans (estimation)

Fait l’objet d’une promotion en Amérique centrale

StoveTec Très bonne 12 USD

Réchaud à faible coût avec de très bonnes réductions d’émission.

40% (bois) Au moins 2 ans - nouveau

Cors du réchaud fabriqué en Chine – revêtement fait de métal ou de céramique. Version en charbon de bois disponible

Envirofit Très bonne 10 USD- 40 USD subventionné

Très bonne à un prix subventionné étant donné que le combustible peut être ramassé

60% bois Pas encore connu

Version en charbon de bois à lancer en Afrique

Réc

haud

s à

char

bon

de b

ois

KCJ Bonne $2-$5

Rentable dans la réduction des niveaux de particules dans la maison, mais laissant des niveaux élevés de CO

30%-50% 5-10 ans

1, 6millions de KCJ & divers réchauds similaires. Processus traditionnel produit une fumée substantielle.

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Nom du réchaud

Réduction de pollution Coût (USD) Rentabilité

Économie de combustible (%)

Durée de vie approximative (ans)

Notes

Gyapa Particules réduites ~$6 Cf. KCJ 40% Au moins 3 ans

Très forte campagne de marketing et financement de carbone

Ugastove Particules réduites -

Le financement de carbone permet au réchaud d’être accessible

38% - 58% Au moins 3 ans

Financement de carbone finance - marché volontaire. Réchaud à bois disponible

Réc

haud

s à L

PG

LPG sets Virtuellement 100% ~50 USD

Pas d’émission de fume mais souvent utilisé pour une cuisson rapide, non pas les principaux repas qui utilisent des combustibles polluants

n/a 5-10 ans

Utilisé avec succès au Kenya, conjointement avec cuisinière sans flamme étant donné que les coûts de combustible sont élevés. Le besoin d’épargne pour achat mensuel de combustible est difficile pour ceux à faible revenu.