l'équilibre gÉceau qr g0ngSurles injonctions de leurmaître,Thierrv Sobrecases. un éducateursportif diplômé d'Etat, ils enton-nent, assis en ronde, un long cri,puislèventlesbras etlesrebaissent,tout en douceur. fuste avant, ils sesont livrés à une série d'étirements.de contractions et de relâchementsmusculaires pour éveillerleur< qi >(énergie vitale). Plus tard, à coupsde profondes respirations, ils ten-teront de la faire circuler le longdes méridiens qui parcourent leurcorps avant d'essayerde reprendrele contrôle de leurs pensées. D'oirle < gong> (travail). Nous ne som-mes pas dans une secte, aumilieud'un groupe de doux illuminés,mais dans le service nutrition duprofesseur fean-Michel Oppert, àla Pitié-Salpêtrière. Dans la salle,les pratiquants sont des patientstout juste hospitalisés ou suivis deprès parlesmédecins de I'hôpital:ils souffrent d'obésité et viennentici chaque semaine à ces séancesde qi gong afin de soulager leursgrands et petits tracas liés à ce

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branchesconstituentla médecinetraditionnellechinoise:le qi gong,l'acupuncture,le massage,Ia diététiqueet la pharmacopée.

handicap. <<Pour eux, pratiquer Ianatation oulamarche àpied s'avèreimp ossible, ditl'éducateur, qui dis-pense la discipline depuis six ansà I'hôpital. Avec cette gymnastiquedouc e, faite de mouv ements pro gre s sifset de positions alternées, ils retrouvent

lrrn i.;--:":.nt Ie goût de I'actiuitépln's:-i.:,:. ltitTis surtlttt un profondbier-i-':.

Car .es bienfaits de cette nrati-que sont innombrables. Sei pa-tlents ne cessent de lui répéter,éternel lement reconnaissants,qu'après une séance ils retrouve-raient ie sommeil pendant aumoins trois jours. Et, quand ils s'yadonnent régulièrement, elle ame-nuiserait leurs douleurs au niveaudes articulations et soulagerait leurarthrose. Finalement, tous le disent : ils retrouvent la joie de vivre.Car, derrière le corps, c'est le men-tal que vise cette philosophie, fon-dée sur le yin et le yang, symbolesde l'équilibre des forces de la vie:<<Ils ont souventune image trèsnéga-tive de leur corps et d' eux-mêmes. Auecle qi gong, ils se réapproprient leurcorps, l'apprécient à nouveau et re-trouvent confance en eux. >>

Ce principe d'harmonisationdu corps et de I'esprit se révèle un.précieux outil dans bien d'autresservices. Quelques blocs plus loin,le qi gong s'est invité voilà un anen rhumatologie. Et il n y a pas qu'àla Pitié qu'il est dispensé: à l'hôpi-tal Clemenceau, à Champcueil(9r), Thierry Sobrecases rrr

Origine Lié à la médecine traditionnelle chinoise, cet arténergétique s'est constitué sous I'influence de courants taoïste,bouddhiste et confucianiste. Il rétablit les énergies vitales.

Indications LAcadémie nationale de médecine reconnaît sonintérêt dans le traitement des lombalgies, fibromyalgies, ostéo-porose.Il améliore l'équilibre en réduisant le risque de chutes,la qualité de vie des insuffisants cardiaques, asthmatiques,patients souffrant de bronchopneumopathie, et des diabétiquesobèses; également efficace dans les cas de Parkinson,Alzheiryer, schizophrénie, anorexie et dépression nerveuse.

Contre-indications Certaines maladies mentales avancées,grossesse, hypertension.

Effets indésirables Aucun.

Les praticiens Les titulaires d'un diplôme d'Etat (Dejepsqi gong). Site de la Fédération française délégataire du ministèredes Sports et de la |eunesse: www.ffwushu.fr.

Ce que dit la science En awil,lors du premier colloqueconsacré au qi gong et aux neurosciences, son impact positifsur le cerveau a été établi par le CHU de Caen.

Nos conseils A pratiquer régulièrement, car ses effetsse manifestent à long terme.

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Bien-êtte. Ces patients du service nutrition de la Pitié retrouvent confiance en eux après des séances de qi gonq.

rrr I'enseigne à des patientsatteints de la maladie de Parkinsonou de troubles neurologiques gra-ves. <<Ilssontuictimes de crampes quiIe s p aralysentbrutalement. Leur s eulrecours, ce sontles traitements médi-c amentew p arfois difi cile s à supp or -ter dit-il. En trau aillant leur souffle,ils parviennent à les retarder.> AI'hôpital Manhès, à Fleury-Méro-gis, le professeur I'utilise pour ve-nir à bout des addictions et soula-ger les troubles psychiatriques.< On ne guérit p as les malades, on lesaide simplement à se sentir mieux >>,nuance-t-il.

Et qu'importe si, faute de finan-cements, les études scientifiquesfontencore cruellement défaut, ille sait, le qi gong, reconnu derniè-rement par lAcadémie nationale'de médecine, est promis à un belavenir à I'hôpital. D'ailleurs, de-puis que des patients atteints decancer lui ont conté les extraordi-naires bienfaits qu'il a sur leurcorps et leur esprit, il n'a plusqu'une idée en tête: I'introduireen cancérologie r

( l{ous nesommespasdesmagiciens.l{ousne soign0ns pasles pathologies,maistnvaillonsles tissus sains etles zones qui lesentourent afinde les résorber. rRoselyne Lalauze-Pol, ostéopathe

Il a beau être situé en plein cæur dusacro-sainr hôpital deia Pitié-Salpê-trière, sur place, standardiste commemédecins semblent ignorer son exis-. tence: <<Le centre intégré de médecinechinoise ? Etes-vous sûre que cela existe àIhôpitalT> Assurément, et même au3" étage du pavillon Mazarin,le longd'un sombre couloir, où deux bureauxlui sont destinés.Ici, pas le moindre pa-tient à I'horizon, mais deux chercheursen blouse blanche qui, derrière leursécrans, se consacrent à cette médecinevieille de plusieurs millénaires et quiréunit sous un même vocable acu-puncture, tai-chi, qi gong, massagesthérapeutiques et pharmacopée. D'uncôté, le néphrologue Alain Baumelou,son directeur. De I'autre, Liu Bingkai,jeune médecin de Nankin,laMecquechinoise de cette discipline, auteurd'une thèse en biologie moléculairesur les cancers hépatiques. << Nous necherchons pas àimposer cette médecinecomme une alternativ e au traitement

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habituel, mak à évaluer son eficacîté etàgarantir la qualité des soins. EIle resteracomplémentaire >>, assure Alain Baume-lou. Si lâssistance publique-Hôpitauxde Paris (AP-HP) a inauguré le centreen zorr,l'impulsion remonte aux ac-cords signés en2oo7 entre le ministèredes Affalres étrangères et la Républi-que populaire de Chine pour dévelop-perles échanges.La médecine chinoise, dispensée par69 praticiens, s'est invitée sur lapointe des pieds dans une quinzainede consultations de I'AP-HP. Et, mal-gré la demande croissante des pa-tients, qui seraient entre 3o et 6o o/o àI'avoir utilisée, la discrétion est demise. <<lVonzbreux encore sont ceux quin'osent pas en parler à Izur médecir4 depeur de se faire rabrouer >>, regreTtelenéphrologue. Si la médecine chinoiseinquiète, c'est palce que les évalua-tions qui confirmeraient son effica-cité clinique manquent cruellement.Neufprojets de recherche viennentd'être lancés. Parmi eux, une étude me-née sur 4oo patients sur les bienfaits de

l'acupuncture dans les douleurslombo-pelviennes. Ou cette autre re-cherche surune plante chinoise quipourrait faire des miracles auprès desdiabétiques atteints de pathologies ré-nales. <<Mais, depuîs que lAgence natio-nale de sécurité du médicament et des pro-duix de santé a interdit un essai sur uneplante antianoxique, Ies contraintes régle-ment aire s pès ent lour dementr>, s oupireAlainBaumelou.Qu'importe. Pour développer les re-cherches, le centre multiplie les parte-nariats avec les hôpitaux chinois. Desstagiaires sont même envoyés deChine pour prodiguer leur savoir-faire.Et, cet été, < six internes français rejoin-dront les hôpitaux de Nankin >, annonceLiu Bingkai. Car I'autre cheval de ba-taille, c'est la formation: <Trop d'étu-diants pensent encore qu'il n'existe qu\tneszule médecine>, déplore Alain Baume-lou, qui a réussi, I'an dernier, à intro-duire à Paris-6 huit heures d'initiationdestinée aux étudiants en 4'année.Mais elles ne donnent pas encore ledroit de dispenser des actes r

les bons gestes de l'ostéopathieAvant chaque manipulation, elleausculte minutieusement ses oetitspatients, atteints de malformaiionsau niveau de la boîte crânienne,d'asymétries faciales, de progna-tisme. Desmains, elle palpe certaines zones de leur corps, en vérifiela chaleur, en observe lacouleuretpose le diagnostic. En cas de doutes,elle a recours aux imageries médi-cales. << EIIes permettent de vérifier Iaminéralité présente dans les os >>, dit-elle. Roselyne Lalauze-Pol est ostéo-pathe. Elle exerce ses talents au seindu seryice maxillo-facial de I'hôpital Robert-Debré, à Paris. A titregracieux. Le reste du temps, elledonne des consultations dans soncabinet du r3" arrondissement, oirelle prend en charge des cas plusspéciaux. Des patients quiviennentparfois de loin, parce que ses mainsont la réputation d'être miraculeu-ses. Le terme I'horripile: <<Nousnesommes pas des magiciens. Nous ne

s oi gnons p as Ie s p atholo gies, mais tra-vaillonslestissus sains etles zomes quiles entourent afn de les résorber >, ex-plique-telle. Les résultats sont ex-traordinaires etpresqueimmédiats :elle se souvient de cet enfant atteintd'une maladie de Crouzon et obliséde porter un masque à oxygèieparce que ia partie inférieure de sonvisage avait cessé de se développer.<< T r oi s interv entions ont sufi . p our queIa zone se déueloppe à nouveau >, dit-elle. Ouencore de ces jumeaux quisouffraient de plagiocéphalie, unaplatissementunilatéral de lavoûtecrânienne avec une oreille large-ment décollée. <<Au bout de dîuxséances, elles se sont symétrisées, Ieurmère n'en revenait pas, >>

Ostéopathe, elle I'est devenuegrâce à un rebouteux qui, dans lepetit village provençal où elle exer-çait comme kinésithérapeute, luisoufflait tous ses clients. Il les gué-rissait en deux ou trois séan-ces.