L'OUVRIER ARMÉ. ARME/OUTIL DANS L'OEUVRE ROMANESQUE D'ÉMILE ZOLA

7
L'OUVRIER ARMÉ. ARME/OUTIL DANS L'OEUVRE ROMANESQUE D'ÉMILE ZOLA Author(s): Pierre Morel Source: Nineteenth-Century French Studies, Vol. 13, No. 4 (Summer 1985), pp. 260-265 Published by: University of Nebraska Press Stable URL: http://www.jstor.org/stable/23536597 . Accessed: 18/06/2014 12:10 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . University of Nebraska Press is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Nineteenth-Century French Studies. http://www.jstor.org This content downloaded from 185.2.32.21 on Wed, 18 Jun 2014 12:10:30 PM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

Transcript of L'OUVRIER ARMÉ. ARME/OUTIL DANS L'OEUVRE ROMANESQUE D'ÉMILE ZOLA

Page 1: L'OUVRIER ARMÉ. ARME/OUTIL DANS L'OEUVRE ROMANESQUE D'ÉMILE ZOLA

L'OUVRIER ARMÉ. ARME/OUTIL DANS L'OEUVRE ROMANESQUE D'ÉMILE ZOLAAuthor(s): Pierre MorelSource: Nineteenth-Century French Studies, Vol. 13, No. 4 (Summer 1985), pp. 260-265Published by: University of Nebraska PressStable URL: http://www.jstor.org/stable/23536597 .

Accessed: 18/06/2014 12:10

Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at .http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp

.JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range ofcontent in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new formsof scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected].

.

University of Nebraska Press is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access toNineteenth-Century French Studies.

http://www.jstor.org

This content downloaded from 185.2.32.21 on Wed, 18 Jun 2014 12:10:30 PMAll use subject to JSTOR Terms and Conditions

Page 2: L'OUVRIER ARMÉ. ARME/OUTIL DANS L'OEUVRE ROMANESQUE D'ÉMILE ZOLA

L'OUVRIER ARMÉ. ARME/OUTIL DANS L'OEUVRE

ROMANESQUE D'ÉMILE ZOLA

Pierre Morel

Si le XIXème siècle est le siècle de l'expansion industrielle, du développement

du machinisme et des transformations sociales nées de la révolution indus

trielle en général, c'est également celui, et les deux choses sont bien entendu

étroitement liées, des secousses populaires et des révolutions: violence du

travail/violence du travailleur.1 Certes, le monde agricole traditionnel a tou

jours connu la violence, et particulièrement la violence de l'outil: les jacque

ries sont là pour en témoigner avec leurs bandes de paysans brandissant faux

et fourches, ou, dans Zola, la bataille entre Jean et Buteau, dont l'arme est

le fléau de battage.2 Mais, au XIXème siècle, le temps n'est plus aux grandes

révoltes paysannes et on assiste bien à la consécration de l'ouvrier dans son

rôle de protagoniste du grand jeu social: classe laborieuse, le prolétariat

devient classe dangereuse. La littérature, et en particulier le roman, ne pouvait

ignorer cette transformation et le nombre important d'œuvres portant sur le

monde ouvrier dans les dernières décennies du siècle est là pour l'attester.

D'où l'intérêt d'examiner, dans l'œuvre romanesque de Zola, romancier

"ouvrier" par excellence, comment cette menace latente se manifeste au

niveau le plus élémentaire, celui de la réalité technique du travail, dans

l'espèce de parenté qui existe entre l'outil et l'arme, d'ambiguïté qui fait

que, semblables par leur nature, ils sont toujours susceptibles de se rencon

trer dans l'usage qui en est fait.

1) L'arme comme outil

Et d'abord, l'arme est-elle un outil? Sans doute pas, si l'on attend de l'outil

qu'il participe à un réel travail de création; aussi le Grand Dictionnaire de

Pierre Larousse ne parle-t-il que d'instrument ou d'appareil pour définir

l'arme. Cependant, on notera qu'à deux reprises Zola emploie le mot "outil"

pour désigner une arme, dans La Débâcle d'abord, où l'on voit Chouteau, le

mauvais ouvrier, noceur et fainéant, jeter son fusil et donner ainsi le signal de

260

This content downloaded from 185.2.32.21 on Wed, 18 Jun 2014 12:10:30 PMAll use subject to JSTOR Terms and Conditions

Page 3: L'OUVRIER ARMÉ. ARME/OUTIL DANS L'OEUVRE ROMANESQUE D'ÉMILE ZOLA

Pierre Morel 261

l'abandon général des armes en accompagnant son geste de l'invective: "Eh!

va donc, sale outil!";3 dans Rome d'autre part, lorsque Pierre se rend chez les

Buongiovanni pour le mariage de leur fille et que l'auteur, après nous avoir

décrit le premier salon "qu'on appelait la salle des armures, et qui contenait

en effet une collection d'armures très remarquable, des cuirasses, des haches

d'armes, des épées, ayant presque toutes appartenu à des Buongiovanni, au

Quinzième siècle et au Seizième,"4 utilise pour désigner ces armes l'expression

"rudes outils de guerre." Dans les deux cas, le mot "outil" renvoie à la notion

de travail et, par-delà celle-ci, à la notion de devoir. Il apparaît donc qu'il

est du devoir de l'ouvrier de porter les armes, que cela fait partie de son

travail; la chair à travail est également chair à canon. Un "sale outil," c'est un

outil qui donne du travail, qui est pénible à manier, et jeter son fusil équivaut

à jeter ses outils, ce qui revient à s'exclure soi-même de la société et à s'ex

poser à la chute (Coupeau qui abandonne ses outils chez le Père Colombe), au

désespoir meurtrier (Salvat dans Paris) ou même au crime (Râgu que travaille

l'envie de "flanquer ses outils à l'eau").5 Chez les Buongiovanni, l'exposition

des "rudes outils de guerre" proclame que la famille a toujours accomplie

son devoir et affiche ainsi son honnêteté.

2) L'outil comme arme

Mais si ce n'est qu'occasionnellement et dans un contexte bien précis que

l'arme peut être qualifiée d'outil, on ne peut méconnaître la propension de

l'outil à devenir une arme. Le travail lui-même n'a-t-il pas un côté foncière

ment agressif?6 Ce qui sert à construire peut servir à détruire et l'outil, instru

ment de l'agression de l'homme contre le monde, est susceptible à tout

instant de se retourner contre l'homme. Tout outil est une arme potentielle

et on pourrait multiplier les exemples d'usage défensif ou offensif qui en est

fait. Si les femmes font souvent usage du balai (Rose dans La Conquête de

Plassans, la Mère Chantemesse dans Le Ventre de Paris, la Teuse dans La

Faute de i'abbé Mouret), elles ne dédaignent pas le battoir des laveuses (dans

la fameuse bataille qui oppose Gervaise à Virginie)7 ni même la faux qui,

passivement il est vrai, permettra à Lise de se débarrasser de sa sœur.8 Quant

aux hommes, c'est tout naturellement le couteau qui sera leur arme favorite

et dont on ne saurait dire du reste si son utilisation en tant qu'arme a suivi ou

précédé son emploi comme outil. Bref, que ce soit pour se défendre, attaquer,

se battre, l'outil est toujours disponible: le langage témoigne d'ailleurs de cet

aspect agressif dans l'origine du mot "travail" lui-même (et les outils-cf. Le

This content downloaded from 185.2.32.21 on Wed, 18 Jun 2014 12:10:30 PMAll use subject to JSTOR Terms and Conditions

Page 4: L'OUVRIER ARMÉ. ARME/OUTIL DANS L'OEUVRE ROMANESQUE D'ÉMILE ZOLA

262 Nineteenth-Century French Studies

Rêve-seront également instruments de torture), mais aussi dans l'emploi d'un

verbe comme "s'armer" qui s'utilise aussi bien avec un nom d'outil qu'avec un

nom d'arme. De même des outils comme les ciseaux, la lime, la scie, la faux,

mordent-ils. Rien que de très normal donc à ce que nous trouvions tous ces

emplois dans Zola, qui semble affectionner par ailleurs le "coup de balai" (ou

le "coup de torchon")—et l'emploi en général du verbe "balayer"—pour

désigner aussi bien un mouvement révolutionnaire (dans Le Ventre de Paris,

Germinal, Travail . . . ) que la répression déclenchée par Eugène Rougon (Son

Excellence Eugène Rougon) ou la défaite devant l'Allemagne en 1870 [La

Débâcle). Mais il ne s'agit là que de particularités de langage: l'analogie outil/arme ne

s'affirme réellement que si on considère qu'elle entraîne à sa suite l'analogie

ouvrier/soldat. Cette comparaison était très fréquente à l'époque en ce qui

concerne le mineur et on la trouve aussi bien du côté "patronal" chez un

auteur comme Simonin qui, après avoir dressé un tableau idyllique de la con

dition du mineur, sobre, sain, ennemi des grèves, travailleur, objet des solli

citudes de la compagnie ... insiste sur la ressemblance qu'on peut établir entre

le mineur et le soldat et intitule les chapitres VII et XI de la Première partie

de son livre, respectivement "Le champ de bataille" et "Le soldat de

l'abîme,"9 que du côté socialiste où l'on lit dans le "Rapport du citoyen

Rondet au 2eme Congrès Ouvrier Socialiste de la région de l'Est, tenu à

Saint-Etienne, le 16 Juin 1881 "Le mineur n'est pas un ouvrier ... c'est un

soldat qui combat constamment pour remplir les coffres-forts de nos capi

talistes,"10 et Zola la reprendra dans Germina1.a Dans La Curée on verra

apparaître à plusieurs reprises l'image de l'armée qui met en relief la puissance

collective plus que l'engagement individuel.12 Mais ce rapprochement est gros

de la menace permanente que fait peser sur l'ordre bourgeois la rébellion

toujours possible de ses troupes; face à la violence du travail dont elle est

l'agent en même temps qu'une des victimes—car l'outil l'asservit, l'use et la

déforme—la classe laborieuse est toujours prête à retourner contre les patrons

les outils du travail. Il n'est pour s'en convaincre que de se reporter aux écrits

d'un communard comme Eugène Varlin qui, dans le récit d'une manifestation,

raconte:

Les cœurs sont gonflés d'un espoir de lutte—les poches sont gonflées aussi.

SI l'on fouillait cette cohue, on trouverait sur elle tout l'attirail des établis, toute la ferraille des cuisines: le couteau, le foret, le tranchet, la lime, coiffés d'un bouchon, mais prêts à sortir du liège pour piquer la chair des mouchards. Que l'on en découvre un

... on le saigne!

This content downloaded from 185.2.32.21 on Wed, 18 Jun 2014 12:10:30 PMAll use subject to JSTOR Terms and Conditions

Page 5: L'OUVRIER ARMÉ. ARME/OUTIL DANS L'OEUVRE ROMANESQUE D'ÉMILE ZOLA

Pierre Morel 263

Et gare aux sergots! S'ils dégainent, on ébréchera les outils de travail contre les outils

de tuerie!13

Il s'agit bien là d'une des visions qui hante le XIXeme siècle;14 d'où, dans

Travail, l'émoi provoqué par le vol des outils chez Laboque: "Mais, surtout,

les tranchets, volés à Laboque, soulevaient les plus graves commentaires. La

terreur épandue gagnait les gens sages, était-ce donc que les révolutionnaires

s'armaient, qu'ils avaient projeté quelque massacre pour la nuit . . . ?"1S La

révolte du soldat est inséparable ici de la révolte de l'esclave, la comparaison

ouvrier/esclave étant d'autre part systématique chez Zola. Au thème du

"grand soir" se mêle donc le thème de Spartacus ainsi d'ailleurs que celui du

déferlement des hordes barbares (les ouvriers ne sont-ils pas "l'avant-garde

des barbares" comme l'écrit Balzac dans un article de la Revue Parisienne du

25 septembre 1840?).16 L'ouvrier est un destructeur en puissance: l'histori

que du personnage d'Etienne tel que le concevait initialement Zola est à cet

égard particulièrement révélateur:

Zola conçoit Etienne à la fois comme un révolté, un futur Communard, et comme un

assassin: "Il faut le faire sortir de la mine, encore plus révolté qu'il n'y entre, le préparer

pour le crime de mon roman sur les chemins de fer, et surtout pour la Commune."

L'association ainsi établie, tout naturellement, en dit long: pour le Zola qui prépare

Germinal, il n'y a pas de différence entre un Communard et un criminel.17

Cette destruction pourra prendre la forme du soulèvement [La Fortune des

Rougon) ou de l'émeute [Germinal), mais aussi du terrorisme (Souvarine dans

Germinal, Salvat dans Paris).

Mais, de même que l'esclave antique ne trouvera sa libération que dans une

nouvelle religion et non dans la révolte, de même l'ouvrier de Zola devra-t-il

attendre Travail pour échapper enfin à sa condition. L'outil, quant à lui,

apparemment irréductible, car son principe même repose sur l'idée d'une

violence faite au monde, sera absent de cet univers d'harmonie et d'ordre et

seul son remplacement par la machine permettra à celui-ci de s'édifier.

ALIANZA FRANCESA

SOCRATES 156

COL. POLANCO CHAPULTEPEC

11560 MEXICO, D.F.

This content downloaded from 185.2.32.21 on Wed, 18 Jun 2014 12:10:30 PMAll use subject to JSTOR Terms and Conditions

Page 6: L'OUVRIER ARMÉ. ARME/OUTIL DANS L'OEUVRE ROMANESQUE D'ÉMILE ZOLA

264 Nineteenth-Century French Studies

1. Ce travail provient essentiellement d'une thèse de troisième cycle présentée en juin 1982 à l'Université de Bordeaux III, L'Outil et ta machine dans l'œuvre romanesque d'Êmlle Zola (non publiée, sous la direction de Monsieur le Professeur Jacques Noiray.

Les éditions auxquelles nous nous sommes référé pour les renvois aux textes de Zola

sont:

—Pour Les Rougon-Macquart:

Zola, Émlle, Les Rougon-Macquart, 5 volumes (Paris: Bibliothèque de la Pléiade,

Gallimard, 1960-67), édition intégrale publiée sous la direction d'Armand Lanoux,

études, notes et variantes par Henri Mitterand. Un Album Zola, recueil iconographique présenté par Henri Mitterand et Jean Vidal, complète l'ensemble. —Pour les autres œuvres:

Zola, Emile, Oeuvres complètes, 15 volumes (Paris: Cercle du Livre précieux, Cl. Tchou éditeur, 1966-70), édition établie sous la direction de Henri Mitterand.

Elles seront respectivement désignées dans les notes par les abréviations: Pl. et O.C.

2. Pl., t. IV, La Terre, 3ème partie, chap. VI, p. 605-6.

3. Pl., t. V, La Débâcle, 1ère partie, chap. Il, p. 426. 4. O.C., t. VII, Rome, chap. XII, p. 855.

5. O.C., t. VIII, Travail, livre 1, chap. Il, p. 590.

6. Voir par exemple dans Travail, livre 2, chap. IV, p. 777, la description du travail de Ragu qui, dans sa violence, est comme une préparation au viol et au crime qui vont suivre: "La nuit entière, le maître puddleur avait brassé l'acier, en un de ces furieux besoins d'anéantissement et d'oubli, qui lui faisaient manier le ringard comme une arme dont il aurait sabré le monde."

7. PL, t. Il, L'Assommoir, chap. I, p. 399 sqq. 8. Pl., t. IV, La Terre, 5ème partie, chap. Ill, p. 749.

9. Louis-Laurent Simonin, La Vie souterraine ou les mines et les mineurs (Paris: Hachette, 1866), 604 p.

10. Cité in Henri Marel, "Etienne Lantier et les chefs syndicalistes," in Les Cahiers

Naturalistes, no. 50, 1976, p. 35.

11. PL, t. Ill, Germinal, 4ème partie, chap. V, p. 1 356: "... et leur dévouement se

doublait ainsi d'un orgueil de soldats, d'hommes fiers de leur métier, ayant pris dans leur lutte quotidienne contre la mort, une vantardise du sacrifice." Et, avec une intention différente puisqu'il s'agit cette fois d'insister sur la pression disciplinaire des Compa gnies, Germinal, 4ème partie, chap. VII, p. 1383: "... les grandes Compagnies les absorbaient peu à peu, réglementant l'esclavage, menaçant d'enrégimenter tous les travailleurs d'une nation, des millions de bras, pour la fortune d'un millier de paresseux." (Nous soulignons).

12. Pl., t. I, La Curée, chap. Il, p. 388: "Ce grand innocent de Paris! ... Il ne se doute

guère de l'armée de pioches qui l'attaquera un de ces beaux matins." Ibid., chap. IV, p. 464: "une armée de maçons." Ibid., chap. VII, p. 581: "Et la trouée s'enfonçait toujours, au milieu de ces ruines, pareille à une brèche que le canon aurait ouverte."

L'expression "une armée de balayeurs" se rencontre également dans Le Ventre de

Paris, chap. I, p. 636 et chap. V, p. 865. 13. Eugène Varlin, Pratique militante et écrits d'un ouvrier communard (Paris:

F.M./Petite collection Maspero), p. 97.

14. Tout le monde connaît l'article "ouvrier" du Dictionnaire des Idées reçues de Flaubert: "toujours honnête, quand il ne fait pas d'émeutes."

15. O.C., t. VIII, Travail, livre 1, chap. I, p. 559. 16. Cité in Jean-Hervé Donnard, "Les Paysans et La Terre," in L'Année Balza

cienne, 1975, p. 141. Les Barbares peuvent être les Germains comme dans Pl., t. M, La

This content downloaded from 185.2.32.21 on Wed, 18 Jun 2014 12:10:30 PMAll use subject to JSTOR Terms and Conditions

Page 7: L'OUVRIER ARMÉ. ARME/OUTIL DANS L'OEUVRE ROMANESQUE D'ÉMILE ZOLA

Pierre Morel 265

Débâcle, 3ème partie, chap. VIII, p. 887: "De nouveau, les Germains sauveraient le

monde, balayeraient les dernières poussières de la corruption latine," mais l'allusion aux

ouvriers est incontestable, dans une intervention comme celle du docteur Juillerat, dans

Pl., t. Ill, Pot-Bouille, chap. XVII, p. 363: "... et, dans son emportement de jacobin, sonnait le glas entêté d'une classe, la décomposition et l'écroulement de la bourgeoisie, dont les étais pourris craquaient d'eux-mêmes. Puis, il perdit pied de nouveau, il paria des barbares, il annonça le bonheur universel." Ce thème des barbares est constant chez

Zola et on le retrouvera aussi bien dans Paris (discours de Théophile Morin, O.C., t. VII,

Paris, livre 1, chap. V, p. 1314: " . . . les barbares enfin menaçaient le monde d'une

nuit nouvelle") que dans Fécondité qui contient tout un développement sur le péril

jaune, O.C., t. VIII, Fécondité, livre 1, chap. Ill, p. 60-61.

17. Roger Ripoll, "Zola et les Communards," in Europe, nos. 468-69, p. 23.

This content downloaded from 185.2.32.21 on Wed, 18 Jun 2014 12:10:30 PMAll use subject to JSTOR Terms and Conditions